• il y a 7 heures
Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:0024, Morandini Live numéro 1546 sur CNews, première chaîne Info de France.
00:00:05Bonjour et bienvenue en direct.
00:00:07Elle a eu une page spéciale ce matin dans Morandini Live
00:00:10avec des témoignages exclusifs et en direct.
00:00:12Des témoignages sur la violence dans nos rues,
00:00:15des victimes qui n'ont aucun lien entre elles
00:00:17et qui vivent dans des villes différentes
00:00:19mais qui ont accepté de surmonter leur peur des représailles,
00:00:22le choc de l'agression et la honte parfois ressenties par les victimes.
00:00:26Tout se parle ce matin dans Morandini Live
00:00:28et tout d'abord un médecin agressé dans son cabinet.
00:00:30Ça s'est passé lundi à Drancy en Seine-Saint-Denis.
00:00:34Un patient s'est présenté pour une consultation au cabinet du docteur Oumelki
00:00:38mais en réalité il est venu pour s'en prendre au médecin
00:00:41affirmant que sa mère n'était jamais remboursée par la sécu.
00:00:44Il va alors, lui a saigné un coup sur la tête, le visage en sang.
00:00:48Le médecin sort de son cabinet et réclame de l'aide.
00:00:51Les patients ont appelé les pompiers.
00:00:53Le docteur lui a saisi son téléphone
00:00:55et a filmé son cabinet maculé de sang et les assistantes sous le choc.
00:01:00Bonjour, ça va ?
00:01:25Oui, j'allais appeler votre femme.
00:01:28Vous voyez la banlieue ?
00:01:34J'ai eu peur, j'ai cru que c'était quelqu'un.
00:01:36Non, laissez, laissez, je vais tout nettoyer.
00:01:38On va tout faire, laissez, laissez, on va tout faire.
00:01:40Vous rentrez comment ?
00:01:42Je vais prendre ma voiture, je vais aller à Vicennes
00:01:44parce qu'ils ne m'ont même pas vu à Vicennes.
00:01:47Et vous allez retourner à Vicennes ?
00:01:49Oui, je vais prendre ma voiture parce que j'étais venu en voiture
00:01:52et comment dire, il faut qu'ils me redressent le nez
00:01:56parce que le nez est complètement cassé
00:01:58et qu'il fasse des points de suture.
00:02:01Donc voyez un peu.
00:02:03Voilà, ça l'état pour le docteur Oulmé
00:02:06qui sera tout de même en direct avec nous dans un instant
00:02:08et en exclusivité dans Bordigny Live.
00:02:10La deuxième victime qui va parler dans cette édition spéciale s'appelle Rémi
00:02:14et la scène se passe ce week-end d'anime.
00:02:16Rémi et deux de ses amis ont été attaqués en sortant d'un barguet.
00:02:19Ligaments touchés aux genoux, hématomes sur tout le corps et le visage,
00:02:22arcades ouvertes sur 8 cm avec un couteau
00:02:25pour un de ses amis.
00:02:26Le bilan aurait pu être là encore catastrophique.
00:02:29Rémi va parler en direct ce matin et dans un instant.
00:02:32Autre témoignage dans cette édition spéciale,
00:02:34celui de Mohamed Azreki Megdaz.
00:02:37Il est buraliste à Saint-Ouen depuis plusieurs mois
00:02:40et il travaille dans la peur.
00:02:41Lui et sa femme ont été agressés par des vendeurs à la sauvette
00:02:44qui prospèrent librement devant son commerce.
00:02:46Voilà, je vais vous montrer comment ça s'est passé.
00:02:49Cette agression, Mohamed la ressasse en boucle.
00:02:52Trois hommes armés dans son tabac face à sa femme.
00:02:55Il y en a un qui restait devant la porte avec une arme
00:02:58et l'autre avec l'acrymogène.
00:03:00Il asperge tout et ça fait une boule de feu
00:03:04quand elle a frappé avec le taiseur.
00:03:09Il y a mon beau-père qui était juste derrière,
00:03:11il a entendu sa fille, qui est ma femme, crier.
00:03:14Il l'a pris dans sa tête comme ça, avec sa cagoule
00:03:17et ils sont partis tomber avec les mâches, tous les trois.
00:03:21Et là, ils ont pris la bombe acrymogène,
00:03:2417 points de sudure dans sa tête.
00:03:26Une insécurité grandissante et des mesures de sécurité nécessaires.
00:03:30C'est une vitre blindée, P45, ça veut dire
00:03:33même s'il frappe avec une arme, ça ne traverse pas
00:03:36pendant 30 minutes, ça peut tenir.
00:03:39Voilà comment ce commerçant est obligé de vivre.
00:03:41Les lycéens eux aussi sont visés par les violences.
00:03:44Dans cette édition spéciale, nous irons à Nantes
00:03:46où des lycéens ont été mis en garde
00:03:48et doivent se protéger après plusieurs agressions.
00:03:51Ils témoignent eux aussi ce matin.
00:03:53La direction nous a envoyé un mail pour nous prévenir
00:03:56qu'il fallait faire attention en sortant de l'établissement
00:04:00parce qu'il y avait des jeunes qui s'étaient fait attirés
00:04:03dans des endroits par, il me semble, trois individus.
00:04:07À chaque fois, le même mode opératoire,
00:04:09un individu de forte stature interpelle un jeune
00:04:12pour le conduire dans un endroit isolé
00:04:14afin de lui donner son téléphone portable
00:04:16ainsi que ses codes d'accès.
00:04:18Ce qui m'inquiète le plus, c'est pour les petits
00:04:20parce que nous, à la limite, on est adultes
00:04:22donc on voit à peu près ce genre de choses arriver.
00:04:24J'ai ma lacrymo dans mon sac, je suis assez discrète.
00:04:27Les témoignages exclusifs, c'est dans un instant.
00:04:30Dans l'actualité également, cet homme qui a été tué
00:04:32par la police municipale de Saint-Etienne
00:04:34hier en fin d'après-midi sur la place Jean-Jaurès.
00:04:37Il retenait une femme avec un couteau sous la gorge
00:04:39au moment des faits.
00:04:40Il voulait faire un carnage à proximité du marché de Noël.
00:04:43C'est ce qu'il avait dit peu de temps avant.
00:04:46Il a pu être neutralisé parce que la police municipale
00:04:49est armée à Saint-Etienne.
00:04:51La force est de constater qu'aujourd'hui,
00:04:53la police municipale a encore démontré,
00:04:57une fois de plus, qu'il devait être armé.
00:05:00Parce que, imaginez-vous un seul instant
00:05:03que la police municipale de Saint-Etienne
00:05:06face à un individu comme ça déterminé
00:05:10ne soit pas armé,
00:05:12ils n'auraient pas pu mettre en échec cette attaque.
00:05:15Dans l'actualité également, cet incident hier soir sur C8
00:05:18à propos du dérapage de Christophe Ondlat
00:05:20sur le meurtre barbare de la petite Lola,
00:05:2312 ans, tuée par une OQTF d'Abiabé.
00:05:26Ondlat avait expliqué ce week-end sur France 5
00:05:29à côté de la maman de Lola
00:05:31que le problème n'était pas que d'Abiabé soit sous OQTF
00:05:34mais plutôt qu'elle avait des problèmes psychiatriques
00:05:37et qu'il fallait la soigner en France.
00:05:39Des propos indécents et honteux devant la maman de la fillette
00:05:42selon Gilles Verdez hier soir
00:05:44alors que le chroniqueur de gauche Thomas Guénolé
00:05:47défendait forcément Thomas Ondlat.
00:05:50Christophe Ondlat, moi aussi, c'est quelqu'un que j'aime bien.
00:05:53Il se trouve que c'est quelqu'un avec qui j'ai travaillé
00:05:56sur Europe pendant une époque.
00:05:58Je suis d'accord avec lui sur le fond de ce qu'il dit.
00:06:01C'est-à-dire qu'il a soulevé un sujet très important
00:06:04dont on ne parle jamais,
00:06:073 millions dont 40% ne sont pas soignés.
00:06:12Et qui sont potentiellement...
00:06:15Non, le sujet soulevé.
00:06:17C'est dégueulasse de dire ça, Thomas.
00:06:19Excusez-moi, je ne peux pas vous laisser continuer.
00:06:22C'est dégueulasse de dire ça.
00:06:24Ça veut dire... Bien sûr qu'il y a des bombes humaines,
00:06:27on l'a déjà dit ici, qui sont en liberté.
00:06:29Mais là, cette dame-là, si vous dites ça,
00:06:31ça veut dire qu'elle ne sera jamais jugée.
00:06:33C'est pas grave, elle ne savait pas ce qu'elle faisait.
00:06:35Non, mais c'est dégueulasse.
00:06:37Dhabi Abbé, elle a tué de manière consciente,
00:06:40en l'enfermant dans une malle, en la massacrant.
00:06:42Elle sera jugée pour meurtre, acte de barbarie, torture.
00:06:45Responsable de ces actes, 2025.
00:06:47Là, Thomas, vous déconnez.
00:06:49Je suis désolé, vous ne pouvez pas dire ça sur un plateau de télé.
00:06:51C'est impossible, je suis désolé.
00:06:59Soit on est dans le concours des émotions,
00:07:01soit on essaye de débattre sérieusement.
00:07:04Soit on est dans le concours des émotions,
00:07:06soit on est dans le débat sérieux.
00:07:08Et le débat sérieux, c'est qu'il y a des pays
00:07:10qui n'ont pas traité.
00:07:24Je ne suis pas disponible pour un concours des émotions.
00:07:26Je ne suis pas comme ça.
00:07:30On a juste un désacteur.
00:07:34Dabiabé a massacré la petite Lola,
00:07:36consciemment, parce que la maman de Lola
00:07:39lui avait refusé un pass.
00:07:41Arrêtez.
00:07:43C'est honteux ce que vous dites.
00:07:45C'est honteux.
00:07:46Elle lui refuse un pass, elle massacre la petite fille.
00:07:48Et vous allez dire quoi ?
00:07:50Calmez-vous, vous êtes en train de détailler.
00:07:54Je vous précise que contrairement à ce que dit Christophe Ondelat,
00:07:56l'irresponsabilité pénale n'a pas été retenue pour Dabiabé.
00:07:59Elle n'est donc pas folle.
00:08:01Elle a été jugée aux assises pour meurtre,
00:08:03accompagnée ou précédée de viol, de torture
00:08:05et d'actes de barbarie.
00:08:07Elle est donc totalement responsable pénalement.
00:08:09L'étape et les fleuves d'audience d'hier soir,
00:08:11c'est avec Mister Audience.
00:08:13Agnès Kévin, va-t'en.
00:08:17Hier soir en Access,
00:08:18si Nagui a conservé la place de leader,
00:08:20il affiche toutefois une petite baisse à 2,8 millions
00:08:22et suivie de près par le 19-20 de France 3.
00:08:24Quant au feuilleton de TF1,
00:08:26Demain nous appartient, il reste relégué à la 3ème place
00:08:28sous les 2,5 millions.
00:08:30Sur France 5, cet abou est à 1,2 million.
00:08:35À 20h, Gilles Boulot recevait sur TF1
00:08:37Michel Barnier, un rendez-vous largement suivi
00:08:39puisque cette partie du journal
00:08:41avec le Premier ministre
00:08:43a été regardée par 5,8 millions de téléspectateurs.
00:08:45En face, le journal de France 2
00:08:47présenté par Anne-Sophie Lapique
00:08:49se retrouve en difficulté en passant
00:08:51sous les 4 millions à 3,8 millions
00:08:53sur l'ensemble du 20h.
00:08:55Le 20h de la Une reste donc très loin devant.
00:08:57TPMP sur 6,8 est 4ème
00:08:59et en forme à 1,5 million.
00:09:03À 21h, Cyril Hanouna est arrivé en tête
00:09:05mais surtout, TPMP sur C8
00:09:07est à 2,1 millions, contrairement à quotidien
00:09:09sur TMC qui ne dépasse pas
00:09:11la barre des 2 millions.
00:09:15En prime, hier, France 2 a décroché la place
00:09:17de leader grâce à rendez-vous en terrain connu.
00:09:19Ce nouveau numéro avec Thomas Sisley
00:09:21au Népal a plutôt bien marché
00:09:23en rassemblant 3,5 millions de personnes.
00:09:25France 3 réalise également une audience très correcte
00:09:27avec sa série Alex Hugo à 3,2 millions.
00:09:29Coup de champ revanche pour Teffin
00:09:31et Koh-Lanta qui se retrouvent relégués
00:09:33à la 3ème place à 2,8 millions.
00:09:35M6 est faible à seulement 1,6 million
00:09:37pour le film Le Samaritain.
00:09:39Mister Audience vous dit, à demain !
00:09:57Mathias Leboeuf, docteur en philosophie
00:09:59et journaliste.
00:10:01Cette émission, j'ai voulu qu'on la commence
00:10:03avec une page spéciale consacrée à ce qui est banal.
00:10:05Hélas, aujourd'hui, ce sont
00:10:07les incivilités et les violences au quotidien.
00:10:09On vous en parle régulièrement dans cette émission
00:10:11mais vous allez entendre en direct
00:10:13plusieurs témoignages exclusifs
00:10:15de gens qui ne se connaissent pas.
00:10:17Il n'y a aucun rapport entre ceux qui y vivent.
00:10:19Le seul rapport, ce sont leurs violences
00:10:21dans des villes différentes.
00:10:23Ils ont accepté de surmonter leur peur,
00:10:25leur peur de représailles, la peur des chocs
00:10:27et la honte parfois ressentie
00:10:29d'être une victime de violences.
00:10:31On va commencer avec un médecin
00:10:33qui a été agressé. Ca s'est passé lundi
00:10:35à Drancy, en Seine-Saint-Denis.
00:10:37Vous allez voir les images.
00:10:39Un patient s'est présenté pour une
00:10:41consultation au cabinet
00:10:43du docteur Houlmecki mais en réalité
00:10:45ce patient était venu
00:10:47pour s'en prendre au médecin
00:10:49affirmant que sa mère n'était jamais remboursée.
00:10:51Vous voyez en ce moment les images
00:10:53du cabinet après le choc.
00:10:55Le médecin avait le visage en sang.
00:10:57Vous voyez qu'il y a des traces absolument
00:10:59partout puisque l'homme s'est jeté
00:11:01sur lui. Il lui a saigné un coup
00:11:03sur la tête. Le médecin est sorti
00:11:05de son cabinet pour avoir de l'aide.
00:11:07Les pompiers également ont été appelés.
00:11:09Le docteur a saisi son téléphone
00:11:11mais a filmé son cabinet
00:11:13immaculé de sang. Ce sont les images que vous voyez
00:11:15en ce moment. Bonjour docteur.
00:11:17Merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:11:19Tout d'abord, je voulais savoir
00:11:21comment vous allez ?
00:11:23On va dire que ça va.
00:11:25Vous êtes encore très marqué.
00:11:27On vous voit à l'image. Vous êtes très marqué.
00:11:31J'ai le nez tué des pieds. J'ai plus d'odorat.
00:11:33J'ai un oeil que je ne vois pas
00:11:35très bien. Je vais être opéré demain
00:11:37à 14 heures
00:11:39pour redresser le nez parce qu'il y a
00:11:41une triple fracture et ça ne peut pas
00:11:43se redresser. Il faut une opération
00:11:45anesthésique générale
00:11:47pour essayer
00:11:49de faire ce qu'on peut.
00:11:51J'ai l'impression que vous êtes à votre
00:11:53cabinet. Vous avez repris vos consultations ?
00:11:55C'est là où ça s'est passé.
00:11:57Vous avez repris
00:11:59vos consultations malgré tout ?
00:12:01Non. Je viens accompagner
00:12:03mon épouse qui travaille le matin
00:12:05et que je ne peux pas laisser toute seule
00:12:07à côté même si c'est juste
00:12:09au cas où il y a un problème de pouvoir
00:12:11avertir les secours.
00:12:13Je viens ici. Je ne peux pas travailler.
00:12:15J'ai eu une TTT par l'UMJ
00:12:17pendant 15 jours.
00:12:19On verra après l'opération
00:12:21de demain ce qu'il en sera.
00:12:23Vous êtes dans quel état d'esprit
00:12:25aujourd'hui ?
00:12:27Ça fait 30 ans que je travaille
00:12:29en anesthésie générale. On a subi des
00:12:31agressions verbales,
00:12:33des crachats.
00:12:35Je n'y suis jamais arrivé à ce point-là.
00:12:37Sincèrement, il me reste 3 années
00:12:39pour partir à la retraite mais je pense qu'on va
00:12:41abréger notre truc. On va partir.
00:12:43Je laisse un mois aux patients pour s'organiser
00:12:45mais je pense qu'on va faire mes défis
00:12:47ici pendant 4 jours.
00:12:49Ce sont des agressions que vous subissez régulièrement
00:12:51ou c'est la première fois que ça arrive ?
00:12:53Pour vous dire,
00:12:55sur la seule année
00:12:57cette année-là, il y a plus
00:12:59d'agressions que les 25 années
00:13:01d'avant. En une année,
00:13:03ça fait 27 ans que je suis installé,
00:13:05en une seule année, il y a plus d'agressions
00:13:07que sur les 26 années qui
00:13:09sont passées. Vous expliquez ça comment ?
00:13:11Je ne sais pas. Sincèrement,
00:13:13je ne sais pas. Ce monde devient fou.
00:13:15On est le seul cabinet
00:13:17qui reçoit 100 rendez-vous,
00:13:19on prend tout le monde,
00:13:21toutes les urgences, on refuse jamais personne,
00:13:23on va au-delà des heures d'ouverture,
00:13:25on met une liste
00:13:27pour que les gens s'inscrivent,
00:13:29pour éviter les embrouilles
00:13:31dans la salle d'attente. Je ne sais pas quoi faire.
00:13:33Et là, ce n'est pas un toxicomane,
00:13:35c'est un jeune que je soigne, qui a 22 ans
00:13:37que je soigne depuis qu'il avait l'âge de 6 ans,
00:13:39que j'ai dû voir
00:13:414 ou 5 fois pour tout
00:13:43depuis que je le soigne.
00:13:45Il est rentré, sincèrement, je ne me suis
00:13:47pas du tout méfié, je me suis rapproché de lui,
00:13:49je lui ai dit, écoute, je l'ai appelé
00:13:51par son prénom, s'il y a un problème,
00:13:53on va le régler, laisse-moi le temps de voir
00:13:55la comptabilité, le truc et tout. J'ai payé
00:13:57sa mère, même si je n'avais pas encore
00:13:59vérifié, je lui ai fait un chèque pour ne pas qu'elle
00:14:01soit pénalisée de tous les reproches
00:14:03qu'elle m'avait proposés. Mais malgré tout ça,
00:14:05elle l'a envoyé pour me casser la figure, j'ai du mal
00:14:07à comprendre. Je ne sais pas, je ne sais pas.
00:14:09Docteur, moi, ce que j'ai du mal
00:14:11à comprendre, et on voit les photos
00:14:13de ce que vous avez vécu, ce que j'ai du mal à comprendre,
00:14:15c'est comment peut s'en prendre un médecin ?
00:14:17Vous êtes là pour
00:14:19aider les gens, vous êtes disponible,
00:14:21vous le dites, vous êtes le seul cabinet à avoir
00:14:23ses heures d'ouverture, à accueillir les gens sans rendez-vous.
00:14:25Qu'est-ce qui se passe ?
00:14:27En plus, vous êtes médecin, donc je ne sais pas si vous avez une réponse,
00:14:29mais qu'est-ce qui peut se passer dans la tête
00:14:31de ces gens-là ?
00:14:33Qu'est-ce qui peut se passer dans la tête de ces gens-là ?
00:14:35Excusez-moi,
00:14:37l'image que vous vous faisiez du médecin
00:14:39et que je me fuis du médecin n'y est plus.
00:14:41Les gens ne considèrent
00:14:43moins que rien. Ils viennent,
00:14:45ils exigent, je veux une IRM,
00:14:47je veux ça, je veux ça, je lui dis,
00:14:49mais calmez-vous, je suis le médecin, dites-moi ce que vous avez,
00:14:51c'est moi qui ai habilité
00:14:53à vous dire ce que vous avez besoin.
00:14:55Mais c'est fini, c'est devenu comme un commerce.
00:14:57Les gens, ils viennent, ils exigent, quand vous refusez ce qu'ils veulent,
00:14:59ils vous tapent.
00:15:01Au minimum, ils vous crachent à la figure,
00:15:03ils vous renversent le cabinet sur la figure,
00:15:05et là, c'est jamais atteint ce degré-là.
00:15:07Maintenant, on a franchi un cap.
00:15:09Ce que je trouve terrible, docteur,
00:15:11c'est que je pense que quand on est médecin,
00:15:13on a une vocation, c'est la vocation d'aider les gens,
00:15:15c'est la vocation d'être utile,
00:15:17et là, quand je vous entends dire
00:15:19mais je vais partir, je vais arrêter
00:15:21dans deux mois, dans trois mois,
00:15:23le temps que les gens s'organisent, je vais partir
00:15:25parce que j'en peux plus, c'est terrible.
00:15:27Je vais vous dire quelque chose.
00:15:29Ma fille, elle fait médecine,
00:15:31elle a obtenu sa licence pour venir travailler avec nous
00:15:33le lundi, le jour où je me suis fait agresser.
00:15:35Je lui ai dit, prends la licence comme ça,
00:15:37tu viens travailler avec nous, et tout ça.
00:15:39Je me fais agresser. L'acte était prémédité.
00:15:41Je pense qu'il aurait eu un couteau,
00:15:43il m'aurait planté, je ne serais pas là
00:15:45pour qu'on échange.
00:15:47Donc franchement, ça me brise le cœur
00:15:49pour tous les autres patients
00:15:51qui vont se retrouver dans la détresse
00:15:53parce que plus personne ne prend de médecin
00:15:55de nouveaux patients,
00:15:57mais comment voulez-vous faire ?
00:15:59Je veux dire, il me reste trois années
00:16:01si je continue comme ça, je risque de ne jamais arriver à la retraite.
00:16:03C'est terrible.
00:16:05Honnêtement, c'est une situation
00:16:07terrible dans laquelle
00:16:09on est, dans laquelle vous êtes, en plus on sait qu'on manque
00:16:11de médecins, on a besoin
00:16:13de vous, et je ne dis pas ça
00:16:15pour vous inciter à partir,
00:16:17pour vous inciter à rester, parce que je comprends très bien
00:16:19que vous vouliez partir, et là-dessus
00:16:21de toute façon, on n'a rien à dire, et c'est totalement
00:16:23compréhensible. Cette hausse de nombre
00:16:25d'agressions que vous nous signalez,
00:16:27hélas, elle n'est pas que chez vous, elle est sur
00:16:29beaucoup de médecins, et c'est pour ça que j'ai eu
00:16:31envie de commencer l'émission avec vous, parce que je trouve que
00:16:33c'est assez emblématique de ce qui se passe aujourd'hui.
00:16:35On en est agressé, même les pompiers
00:16:37aujourd'hui, les pompiers qui vont aider
00:16:39les gens sont agressés.
00:16:41Est-ce que cette société devient folle ? Est-ce que les gens
00:16:43perdent leur repère ? Est-ce qu'il y a un manque
00:16:45d'éducation ? J'ai du mal
00:16:47à comprendre, docteur. Je suis
00:16:49con, vous, sincèrement, le collègue
00:16:51ORL qui va m'opérer
00:16:53demain, je l'ai appelé,
00:16:55quand je lui ai raconté, il est
00:16:57dans le cabinet avec un médecin généraliste,
00:16:59il m'a dit, tous les jours, je suis obligé
00:17:01de sortir pour aller lui porter secours,
00:17:03parce que sinon, les gens, ils le tapent.
00:17:05Vous vous rendez compte où est-ce
00:17:07qu'on est ? Mais j'ai du mal
00:17:09à m'expliquer
00:17:11ce qui arrive, sincèrement.
00:17:13Je pense aussi, et je voudrais,
00:17:15je pense qu'il y a aussi
00:17:17une impunité, je suis désolé de
00:17:19tout ça, et les gens
00:17:21ne sont pas punis à la hauteur
00:17:23des actes qu'ils commettent. Moi, on fracture
00:17:25le nez, il risque d'avoir une
00:17:27anosmie, voire une perte de vision
00:17:29on va voir à combien
00:17:31la justice évalue ça.
00:17:33Donc, voilà.
00:17:35– Je comprends. Éric Revel,
00:17:37vous avez ce médecin-là qui
00:17:39est avec tout, moi je suis effaré.
00:17:41Honnêtement, je suis effaré, d'abord, merci
00:17:43docteur de témoigner, bien évidemment,
00:17:45mais reste avec tout, parce que je crois qu'Éric
00:17:47Revel... – Oui, je crois qu'on est tous
00:17:49sous le coup de l'émotion,
00:17:51docteur, en vous voyant, là, autour de ce plateau,
00:17:53on est choqués.
00:17:55Évidemment, je salue
00:17:57votre courage de témoigner,
00:17:59parce qu'après le traumatisme
00:18:01physique que vous avez subi,
00:18:03il y a sans doute aussi un traumatisme psychologique,
00:18:05je veux dire, et puis le fait de
00:18:07s'exposer médiatiquement,
00:18:09ça peut être à la fois curatif,
00:18:11mais ça peut amplifier aussi, peut-être, dans
00:18:13quelques jours, votre traumatisme psychologique.
00:18:15Mais ce que je voudrais dire, c'est que, vous savez,
00:18:17on est dans un point de bascule, pour moi.
00:18:19C'est-à-dire que la violence,
00:18:21on ne s'explique pas, elle est
00:18:23sans doute multifactorielle, mais on est dans
00:18:25un point de bascule, on est devant un État
00:18:27qui, à mon sens,
00:18:29le premier devoir d'un État, c'est
00:18:31de protéger ses concitoyens.
00:18:33C'est de protéger ses concitoyens,
00:18:35parce qu'on paye des impôts aussi pour ça.
00:18:37Alors, aujourd'hui, on se dit, l'État français
00:18:39n'est plus capable de nous protéger.
00:18:41Vous parliez des agressions, mais regardez
00:18:43le nombre de choses qui se passent
00:18:45dans la rue. Avant, on parlait d'incivilité,
00:18:47mais là, ce sont des actes,
00:18:49ce sont des actes barbares. On s'attaque
00:18:51à quelqu'un qui a pour mission de
00:18:53soigner les gens. Alors, vous savez,
00:18:55deux choses l'une, à mon sens.
00:18:57Ou bien l'État se reprend,
00:18:59ou bien l'État se reprend,
00:19:01et de manière sécuritaire impose
00:19:03des règles. D'ailleurs, j'aimerais que le Conseil
00:19:05d'État, qui poursuit l'État français pour ne pas respecter
00:19:07ces mesures anti-pollution européennes,
00:19:09fasse la même chose et attaque l'État
00:19:11parce que les citoyens français ne sont pas protégés.
00:19:13Ou bien, ou bien,
00:19:15eh bien, un jour, les drames arriveront
00:19:17et se multiplieront, c'est-à-dire que les victimes
00:19:19se feront justice elles-mêmes.
00:19:21Oui, et puis il y a, pour l'instant, ce que nous dit
00:19:23le docteur Mohamed Oulmeki, il nous dit
00:19:25« Moi, je vais partir. Je vais arrêter,
00:19:27je ne peux plus continuer,
00:19:29et je le comprends tellement, tellement. »
00:19:31Mais en même temps, c'est reculé.
00:19:33C'est dramatique pour la société.
00:19:35C'est reculé devant la barbarie et la violence qui monte.
00:19:37Mais vous vous rendez compte qu'on agresse des médecins,
00:19:39on tue des professeurs,
00:19:41on s'en prend
00:19:43à des policiers.
00:19:45Vous vous souvenez de cette image où on voit
00:19:47le feu dans une voiture de police ?
00:19:49Mais est-ce que vous vous rendez compte dans quel état se trouve le pays ?
00:19:51Est-ce que les gens qui nous dirigent
00:19:53connaissent la souffrance des Français
00:19:55et le point où ils en sont rendus ?
00:19:57C'est-à-dire qu'un médecin
00:19:59vient de se faire massacrer dans son cabinet,
00:20:01vient de se faire massacrer dans son cabinet,
00:20:03a le courage de témoigner.
00:20:05Et est-ce que, docteur, vous avez reçu un soutien ?
00:20:07Est-ce que la ministre de la Santé,
00:20:09quelques huiles,
00:20:11personne ne vous a appelé ?
00:20:13C'est pour ça que je voulais
00:20:15donner un peu de visibilité à ça,
00:20:17parce que dans notre coin,
00:20:19on est les seuls dans quoi souffrir en silence,
00:20:21sincèrement.
00:20:23J'en ai un qui appelle, député européen.
00:20:25C'est choquant,
00:20:27c'est émouvant,
00:20:29c'est scandaleux,
00:20:31et c'est en corrélation, vous le disiez,
00:20:33avec la situation d'insécurité
00:20:35qui explose en France,
00:20:37où il y a une inversion des valeurs,
00:20:39où les règles ne sont plus respectées,
00:20:41où on ressent une impunité de la part, aujourd'hui,
00:20:43des agresseurs, qui n'ont peur de rien.
00:20:45Mais on n'en parle même plus,
00:20:47cette agression, vous l'avez vu passer quelque part,
00:20:49on n'en parle même plus,
00:20:51les gens n'en parlent plus, c'est devenu banal,
00:20:53c'est terrible.
00:20:55Mais si vous parliez des pompiers, tout à l'heure,
00:20:57qui se font agresser, je vous rappelais juste un chiffre,
00:20:5985 personnes détentrices de l'autorité publique par jour
00:21:01se font agresser, dont les pompiers,
00:21:03dont les forces de l'ordre, dont les élus.
00:21:05Et puis il y a des professions, particulièrement,
00:21:07exposées comme les médecins.
00:21:09Je suis désolé, je ne suis pas d'accord avec vous.
00:21:11Médecin, ce n'est pas une profession exposée.
00:21:13Policier, c'est une profession exposée.
00:21:15Un médecin, par définition,
00:21:17il est là pour nous aider, ce n'est pas une profession exposée.
00:21:19On devrait l'embrasser, le médecin,
00:21:21à chaque fois, on devrait lui dire
00:21:23merci docteur, merci de m'aider,
00:21:25merci de me sauver la vie.
00:21:27Et tous les jours, ils sont agressés,
00:21:29parfois même exécutés,
00:21:31et il faut qu'en effet,
00:21:33rétablir l'autorité,
00:21:35il faut protéger ces gens-là,
00:21:37il faut que l'impunité cesse,
00:21:39il faut que l'Etat reprenne,
00:21:41restaure l'autorité et la sécurité,
00:21:43parce que vous le disiez, la sécurité, c'est la première de la liberté.
00:21:45– Docteur, ça a changé il y a combien de temps,
00:21:47à peu près, l'ambiance ?
00:21:49Vous avez le sentiment ?
00:21:51– C'est comme étant de la fin du Covid.
00:21:53Depuis la fin du Covid, on a remarqué
00:21:55une agressivité qu'on n'a jamais connue.
00:21:57Vous savez, on travaille dans des endroits difficiles,
00:21:59j'assiste souvent
00:22:01à des réunions
00:22:03pour les entretiens motivationnels,
00:22:05pour mieux savoir gérer
00:22:07les gens qui sont en manque,
00:22:09qui sont drogués,
00:22:11ou qui sont addicts à l'alcool,
00:22:13ou qui sont addicts aux médicaments,
00:22:15pour avoir la bonne attitude,
00:22:17pour ne pas rajouter de l'huile sur le feu
00:22:19pour que les choses dégénèrent.
00:22:21Je ne sais pas quoi faire de plus,
00:22:23sincèrement, si vous avez une solution,
00:22:25dites-le moi, je ne sais pas quoi faire.
00:22:27– On sent votre désarroi,
00:22:29Rachida Kaout.
00:22:31– Oui, docteur Oulmeki,
00:22:33merci d'être là pour témoigner
00:22:35de ce que vous avez subi.
00:22:37Merci vraiment, parce que mettre en lumière
00:22:39évidemment ces agressions gratuites,
00:22:41parce que c'est gratuit ce que vous avez subi,
00:22:43et injuste en même temps.
00:22:45Aujourd'hui, en fait,
00:22:47les médecins sont également en danger,
00:22:49c'est le signe d'une société qui est en crise.
00:22:51Nous sommes en crise.
00:22:53Cette société va mal.
00:22:55Arriver au point d'agresser
00:22:57des médecins qui sont là pour nous accompagner,
00:22:59pour nous soigner, et moi je le vois
00:23:01au quotidien aussi,
00:23:03on ne respecte plus rien.
00:23:05C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous êtes là,
00:23:07pour rendre, finalement, même pas un service,
00:23:09on vous ordonne de faire quelque chose.
00:23:11Vous l'avez dit à juste titre.
00:23:13Il n'y a plus de respect, il n'y a même plus
00:23:15le respect de la fonction.
00:23:17Que ce soit la police, que ce soit les pompiers.
00:23:19Aujourd'hui, c'est très simple,
00:23:21le constat est dramatique.
00:23:23Je suis désolée, je fais partie de la majorité
00:23:25et je le dis.
00:23:27Nous devons reprendre notre pays en main.
00:23:29Nous devons justement aussi
00:23:31ne pas céder à la peur.
00:23:33Moi, je vous souhaite un prompt
00:23:35rétablissement et tenez bon parce que
00:23:37oui, aujourd'hui, on manque cruellement
00:23:39de médecins. Aujourd'hui, nous sommes en danger.
00:23:41Les déserts médicaux,
00:23:43ce n'est pas qu'ils sont à nos portes.
00:23:45Nous sommes en pleine crise, justement.
00:23:47On fait même appel aux privés.
00:23:49Dans la ville où je suis élue, à Ivry-sur-Seine,
00:23:51il a fallu faire appel
00:23:53aux privés pour ouvrir des structures
00:23:55parce que nous n'avons pas
00:23:57de médecins.
00:23:59– Docteur, petite question, je pense que vous avez
00:24:01peut-être des assistantes ou une assistante
00:24:03qui travaille avec vous ?
00:24:05– Non, juste mon épouse. En fait, on est deux médecins
00:24:07dans le même cabinet. J'avais pris
00:24:09une assistante médicale.
00:24:11En trois ans, j'ai changé trois fois d'assistante médicale
00:24:13parce qu'il n'y en a aucune qui a tenu
00:24:15un an, elle se faisait agresser, elle partait.
00:24:17– Ah bon ? – J'en suis à la troisième.
00:24:19– Parce qu'elles se font agresser
00:24:21également dans le cabinet ?
00:24:23– Oui, verbalement.
00:24:25Du coup, au téléphone,
00:24:27et verbalement, et tout ça.
00:24:29Donc trois. Du coup,
00:24:31on ne trouve plus personne,
00:24:33donc on est obligé de faire le travail
00:24:35nous-mêmes, et donc voilà,
00:24:37on en arrive. – Juste un dernier mot, Mathias Leboeuf,
00:24:39et puis on va remercier le médecin.
00:24:41– Je partage globalement le propos d'Éric.
00:24:43Je crois qu'on est vraiment à un point de bascule
00:24:45et aujourd'hui, on est en rupture de contrat social.
00:24:47Tout ce qui fait société
00:24:49se délite.
00:24:51Alors, ça peut être la police, bien évidemment,
00:24:53les pompiers, les médecins, parce que le médecin,
00:24:55le médecin de quartier, le médecin généraliste
00:24:57a aussi un rôle
00:24:59social, quasiment,
00:25:01auprès de la population.
00:25:03Et ça, c'est
00:25:05extrêmement dangereux.
00:25:07La responsabilité de l'État,
00:25:09bien évidemment, est engagée. Quand on fait
00:25:11un peu de philopolitique, le premier rôle de l'État,
00:25:13c'est de garantir la sécurité de ses citoyens.
00:25:15Donc là, il y a quelque chose même
00:25:17de philosophique, et on devrait pouvoir,
00:25:19l'État devrait être mis en cause sur ce genre de choses.
00:25:21Et puis, la dernière chose qu'a dit
00:25:23le docteur, et je crois que
00:25:25c'est un point extrêmement important,
00:25:27effectivement, aujourd'hui, les gens
00:25:29considèrent que la médecine, c'est une marchandise.
00:25:31On veut un IRM,
00:25:33on veut une prestation,
00:25:35et on attend la prestation.
00:25:37On exige.
00:25:39Et le médecin est là pour délivrer.
00:25:41Les gens savent déjà ce qu'ils veulent.
00:25:43Et ça, ça me paraît être un symptôme
00:25:45pour le coup extrêmement nocif.
00:25:47Docteur, merci beaucoup.
00:25:49Merci infiniment à vous de m'avoir donné
00:25:51l'occasion.
00:25:53Merci infiniment.
00:25:55Merci à vous, faites attention à vous, soignez-vous bien,
00:25:57et bien sûr, soyez prudents. Merci beaucoup, docteur,
00:25:59d'avoir été avec nous. D'autres témoignages
00:26:01dans un instant, juste après le CNews Info.
00:26:03On va aller à Saint-Ouen, où cette fois, ce sont
00:26:05un couple de buralistes qui travaillent,
00:26:07simplement, dehors, dans la rue. Il y a de la vente
00:26:09à la sauvette de cigarettes. Et donc, on n'accepte pas.
00:26:11Et vous allez voir,
00:26:13lui aussi s'est fait agresser. Et puis, en direct,
00:26:15on aura un jeune homme
00:26:17qui a été victime d'une agression homophobe.
00:26:19En fait, tout le monde est touché. Buralistes,
00:26:21médecins, tout le monde est touché.
00:26:23On va en parler dans un instant. Tout de suite, le CNews Info.
00:26:25Sommeil à l'habit.
00:26:29Au lendemain de
00:26:31l'intervention du Premier ministre,
00:26:33le RN campe sur ses positions.
00:26:35Le député Jean-Philippe Tanguy l'a répété
00:26:37ce matin. Si les textes ne bougent
00:26:39pas, le gouvernement se met en position
00:26:41de censure.
00:26:43Un drame évité de peu, hier soir, a
00:26:45choisi le roi des équipes de la BAC,
00:26:47sur une transaction de stupéfiants
00:26:49supposés, lorsqu'un homme est sorti d'un véhicule
00:26:51et a tenté de prendre la fuite
00:26:53en tirant un ou deux coups de feu en direction
00:26:55des policiers, sans faire de blessés.
00:26:57L'individu a finalement été
00:26:59interpellé.
00:27:01Et puis, la Ligue des droits de l'homme
00:27:03exhorte l'Académie française à, je cite,
00:27:05rectifier d'urgence son dictionnaire
00:27:07en cause la définition
00:27:09de plusieurs mots comme négrillon, race
00:27:11ou encore femme, jugée, je cite,
00:27:13consternante
00:27:15par l'institution.
00:27:2111h06 sur CNews, merci d'être en direct
00:27:23avec nous, et on vous l'a dit aujourd'hui,
00:27:25j'ai souhaité donner la parole
00:27:27à des victimes d'agressions, d'agressions de tout type
00:27:29et ce sont toutes ces agressions
00:27:31qui passent sous le tapis, normalement.
00:27:33On n'en parle pas, parce que c'est hélas devenu
00:27:35banal, mais vous avez vu ce médecin
00:27:37il y a quelques instants, vous avez vu dans quel état il est.
00:27:39Vous avez vu qu'il va quitter son métier
00:27:41parce qu'il n'en peut plus, voilà, il va partir
00:27:43dans 2-3 mois parce qu'il n'en peut plus, il dit que
00:27:45les agressions se sont multipliées. Autre exemple
00:27:47qu'on va prendre avant d'avoir
00:27:49en direct un jeune homme qui a été victime d'une agression
00:27:51homophobe, un autre exemple c'est à
00:27:53Saint-Ouen, un couple de buralistes
00:27:55qui travaillent désormais dans la peur,
00:27:57vous allez voir le témoignage, depuis
00:27:59plusieurs mois, lui et sa femme sont agressés
00:28:01par les vendeurs à la sauvette qui vendent
00:28:03des cigarettes à l'extérieur et qui ne supportent
00:28:05pas que lui en vende
00:28:07légalement dans le bureau de tabac.
00:28:09On est chez les dingues, regardez.
00:28:11Voilà, je vais vous montrer
00:28:13comment ça s'est passé.
00:28:15Cette agression, Mohamed Larossa s'enboucle.
00:28:17Trois hommes armés, dans son tabac,
00:28:19face à sa femme.
00:28:21Il y en a un qui restait devant la porte
00:28:23avec une arme et l'autre avec l'acrymogène.
00:28:25Il asperge tout
00:28:27et ça fait une boule de feu
00:28:29quand elle a tapé,
00:28:31elle a frappé avec le
00:28:33taser. Il y a mon beau-père
00:28:35qui était juste derrière, il a entendu sa fille,
00:28:37qui est ma femme, crier
00:28:39et il l'a pris dans sa tête comme ça,
00:28:41avec sa cagoule, et ils sont partis
00:28:43tomber avec
00:28:45les mâches, tous les trois,
00:28:47et là ils ont pris la bombe acrymogène,
00:28:4917 points de sudure dans sa tête.
00:28:51Une insécurité grandissante
00:28:53et des mesures de sécurité nécessaires.
00:28:55C'est une vitre blindée,
00:28:57P45, ça veut dire même si
00:28:59il frappe avec une arme,
00:29:01ça ne traverse pas pendant 30 minutes,
00:29:03ça peut tenir. Plus que la peur
00:29:05d'exercer son métier, Mohamed doit faire
00:29:07face à une concurrence déloyale.
00:29:09Vous voyez les vendeurs
00:29:11de légumes,
00:29:13là ça cache les cigarettes,
00:29:15c'est des complices entre eux.
00:29:17Des vendeurs à la sauvette qui fuient devant notre caméra.
00:29:19Le sac là,
00:29:21il est là, vous voyez comment il est parti ?
00:29:23Mais face à Mohamed seul, ces derniers
00:29:25peuvent se montrer plus intimidants.
00:29:27J'ai garé Moscou autour là, juste devant le feu rouge
00:29:29là, il y en a un qui m'a reconnu,
00:29:31même avec le casque et tout,
00:29:33il est au feu rouge, il vient, il me dit
00:29:35vous êtes le Buralis, il m'a dit
00:29:37la prochaine fois vous avez affaire à moi.
00:29:39Des menaces répétées,
00:29:41et les forces de l'ordre alertées.
00:29:43Mais aucune amélioration pour Mohamed
00:29:45et son commerce.
00:29:47Là aussi c'est terrible Jean-Alain Capel
00:29:49parce que ce monsieur, il travaille avec sa femme.
00:29:51On sait à quel point Buralis,
00:29:53c'est des heures compliquées, c'est long,
00:29:55il faut être ouvert le matin, il faut être ouvert
00:29:57tard le soir, il travaille légalement.
00:29:59Et dehors, vous avez des gens qui font
00:30:01du commerce au black,
00:30:03et c'est eux qui font la loi.
00:30:05Ça me rappelle, j'étais venu dans une émission
00:30:07il y a quelques semaines chez vous,
00:30:09il y avait un reportage sur les vendeurs à la sommette
00:30:11au pied de la tour Eiffel.
00:30:13Qui créent une délinquance incroyable,
00:30:15parfois des viols d'ailleurs
00:30:17de personnes, et qui fuient
00:30:19dès que la police arrive. La police qui arrive
00:30:21rarement, parce qu'elle a rarement
00:30:23des consignes d'aller les perturber.
00:30:25Ils sont partout, ces vendeurs à la sommette.
00:30:27Donc ils posent un problème,
00:30:29ils posent en plus un problème d'insécurité,
00:30:31de concurrence déloyale, vis-à-vis de ce Buralis
00:30:33que je trouve extrêmement courageux.
00:30:35Il pourrait subir des menaces demain,
00:30:37je le trouve courageux, et c'est pas normal
00:30:39qu'aujourd'hui en effet, on ne puisse pas
00:30:41exercer son activité
00:30:43commerçante
00:30:45sans risque. Il fait son
00:30:47boulot normalement, regardez le reportage
00:30:49d'ailleurs, il a des vitres
00:30:51blindées,
00:30:53il est obligé de travailler pour être
00:30:55Buralis aujourd'hui, pour prendre des cigarettes,
00:30:57un blindage, c'est absolument
00:30:59inadmissible,
00:31:01et il faut que l'Etat soit
00:31:03absolument sévère, il faut que la justice soit sévère.
00:31:05Le problème c'est qu'il y a cette impunité, et que ces vendeurs
00:31:07à la sommette ne sont jamais inquiétés, et d'ailleurs on voit
00:31:09quand la caméra le suit, on voit le vendeur à la sommette
00:31:11partir et revenir 10 minutes plus tard.
00:31:13Mais vous vous rendez compte d'une vitre blindée, parce qu'on est
00:31:15à Saint-Ouen, on n'est pas en Afghanistan, on n'est pas dans un
00:31:17pays en guerre, il est obligé d'avoir une vitre
00:31:19blindée, Éric Crevel.
00:31:21Alors moi je trouve l'exemple très
00:31:23édifiant, mais très
00:31:25symbolique. Pourquoi je vous dis ça ? Parce qu'on sait que l'Etat français
00:31:27est en faillite financière, mais
00:31:29il est en totale liquidation d'autorité. Pourquoi
00:31:31je vous dis ça ? Parce que ce qui est frappant,
00:31:33c'est qu'un Buraliste qui vend
00:31:35des cigarettes officiellement,
00:31:37il reverse une taxe à l'Etat.
00:31:39Ceux qui vendent des cigarettes
00:31:41à la sommette, évidemment, par définition, ne le font pas.
00:31:43Et bien ça veut dire que l'Etat,
00:31:45en fait, n'est même pas capable
00:31:47de faire respecter ses
00:31:49sources de recettes, parce qu'il devrait
00:31:51protéger le Buraliste qui vend
00:31:53des cigarettes, au-delà de la mise en danger de sa propre
00:31:55vie et de celle de sa femme. Et bien non,
00:31:57il est incapable de faire respecter l'ordre
00:31:59jusque, vous avez compris, en face du
00:32:01trottoir de ce Buraliste. Donc si vous voulez,
00:32:03là l'exemple, il est parfait, c'est-à-dire que l'Etat
00:32:05est en liquidation totale
00:32:07d'autorité.
00:32:09Oui, moi je
00:32:11partage tout ce qui a été dit globalement, et je voulais
00:32:13relever une chose, c'est que dans ces deux exemples-là,
00:32:15le médecin comme
00:32:17le Buraliste sont issus de l'immigration,
00:32:19et je me permets de le dire
00:32:21parce que, en fait, j'ai coutume
00:32:23de dire que la violence ne touche pas
00:32:25exclusivement les gens de droite ou les gens de gauche,
00:32:27elle touche aussi les gens issus de l'immigration
00:32:29et c'est très bien d'entendre ces
00:32:31gens témoigner avec
00:32:33courage contre ce
00:32:35genre d'exaction, parce que, encore
00:32:37une fois, eux aussi sont victimes de ça.
00:32:39Et c'est très bien qu'ils aient le courage de
00:32:41le faire, parce que moi c'est vrai que je dis souvent, par exemple,
00:32:43dans les cités, les premières victimes, c'est les gens
00:32:45qui habitent, c'est les gens qui sont là-bas. Et là,
00:32:47en général, ils ne veulent pas parler parce qu'ils ont peur des représailles,
00:32:49je comprends, et bravo à ces gens d'accepter.
00:32:51Ils sont l'exemple vivant qu'il ne faut pas
00:32:53systématiquement amalgamer
00:32:55la violence avec, voilà, les
00:32:57premières victimes, ils en font partie.
00:32:59Rachida Kaout, un mot et puis ensuite on prend un deuxième témoignage,
00:33:01c'est un jeune garçon qui sera en direct avec nous,
00:33:03un garçon qui a été victime
00:33:05d'agressions homophobes.
00:33:07Je pense qu'on est tous d'accord autour de cette table
00:33:09pour dire que, oui, quand l'État est
00:33:11faible, les mafias sont fortes.
00:33:13Donc il faut vraiment reconquérir
00:33:15le terrain. Ce
00:33:17buraliste est vraiment plus que courageux.
00:33:19Ce cas-là, je l'ai vu pas plus tard
00:33:21que la semaine dernière, comme je vous disais,
00:33:23à Aubervilliers, où des vendeurs de
00:33:25cigarettes à la sauvette cachaient
00:33:27leurs paquets de cigarettes sous
00:33:29l'étalage d'un commerçant,
00:33:31un épicier. Et quand l'épicier, en fait,
00:33:33s'est rendu compte de,
00:33:35finalement, de ce trafic qui se passait,
00:33:37en plus, en associant son commerce,
00:33:39il a viré, en fait,
00:33:41tous les paquets de cigarettes et il les a jetés.
00:33:43Vous savez quoi ? Quelques heures plus tard,
00:33:45il s'est fait tabasser.
00:33:47Il a été passé à tabac.
00:33:49Parce qu'aujourd'hui, eh bien, il y a la loi de la rue.
00:33:51Donc, aujourd'hui, il faut vraiment
00:33:53qu'on agisse et que la loi soit
00:33:55très, très, très, très, j'allais dire
00:33:57qu'elle soit vraiment très virulente,
00:33:59qu'elle tape fort, pour que, justement,
00:34:01ça ne se reproduise plus.
00:34:03Alors, autre exemple dans cette
00:34:05spéciale sur les victimes d'agressions qui osent briser
00:34:07le silence, et encore une fois, bravo
00:34:09à elle, on va avoir
00:34:11dans un instant Rémi avec nous en direct.
00:34:13C'est lui, il a été victime ce week-end
00:34:15à Nîmes d'agressions en sortant d'un bar gay.
00:34:17Ligament touché au genou, hématome
00:34:19sur tout le corps, visage arcade ouvert
00:34:21sur 8 centimètres avec un couteau pour un
00:34:23de ses amis. Le bilan aurait pu être
00:34:25catastrophique. Rémi
00:34:29est en direct avec nous
00:34:31ce matin. Bonjour Rémi.
00:34:33– Bonjour. – Merci beaucoup
00:34:35d'être en direct avec nous.
00:34:37Est-ce que vous pouvez nous raconter
00:34:39ce qui s'est passé ?
00:34:41– On était à la sortie
00:34:43de bar d'un ami à nous,
00:34:45on était à la fermeture, donc il n'y avait plus
00:34:47aucun client, et il y a deux individus
00:34:49qui sont passés dans la rue, qui ont
00:34:51commencé à taper sur la vitre
00:34:53et sur la porte d'entrée,
00:34:55en criant haut et fort, ce soir on va casser du PD.
00:34:57Voilà.
00:34:59Donc on est resté dans l'établissement au début, parce qu'on s'est dit
00:35:01ça ne sert à rien de sortir.
00:35:03Pour nous, ils étaient partis, et donc le patron
00:35:05de l'établissement, un ami et moi-même,
00:35:07on est sortis, et ils étaient
00:35:09juste à l'angle de la rue à nous attendre.
00:35:11– Et qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ?
00:35:13– Ils ont commencé
00:35:15à avoir des propos homophobes,
00:35:17et ensuite de ça,
00:35:19il y en a un qui a sorti un couteau, et tout est parti,
00:35:21donc on a reçu énormément de coups,
00:35:23des coups de couteau, il y a aussi une barrière de sécurité,
00:35:25donc c'est celle que j'ai prise au niveau du genou,
00:35:27où mes ligaments ont été touchés.
00:35:29Donc,
00:35:31après tout s'est passé très vite,
00:35:33mais c'est assez compliqué, oui.
00:35:35– C'était ce week-end, et vous avez
00:35:37l'air encore très touché,
00:35:39ça se voit sur votre visage,
00:35:41ça se voit dans votre façon
00:35:43de parler, vous avez l'air sonné
00:35:45par ce qui s'est passé.
00:35:47– Complètement. En fait, je le voyais
00:35:49souvent sur d'autres personnes,
00:35:51on a souvent vu aux infos des personnes agressées
00:35:53avec des propos homophobes,
00:35:55mais quand on le vit,
00:35:57c'est complètement différent.
00:35:59Aujourd'hui, je suis perdu, vraiment.
00:36:03– Est-ce que c'est une agression
00:36:05homophobe, vraiment ?
00:36:07Vous savez que c'est aggravant,
00:36:09mais visiblement,
00:36:11il y a un peu d'hésitation, malgré ce que vous nous racontez,
00:36:13les autorités hésitent,
00:36:15et ça, ça vous met très en colère, en revanche.
00:36:17– Ils ont dit qu'on va casser du PD.
00:36:19– C'est ce qui a été dit, oui.
00:36:21Maintenant, le parquet
00:36:23est en train de statuer
00:36:25sur le dossier, je n'ai pas plus d'infos
00:36:27pour le moment, il y a mon avocat
00:36:29et celui de mes amis
00:36:31qui étaient en cours de tout négocier,
00:36:33donc on attend un peu plus de résultats.
00:36:35– Vous vous sentez capable
00:36:37de ressortir, vous vous sentez capable
00:36:39de repartir dans la rue,
00:36:41parce que ça, c'est vrai que ça fait partie des chocs
00:36:43qu'on a quand on est agressé comme ça,
00:36:45on se dit, j'ai envie de rester chez moi,
00:36:47j'ai pas envie de sortir, j'ai envie d'être dans un espèce de cocon
00:36:49pour être protégé.
00:36:51– C'est exactement ça,
00:36:53j'ai pas envie de sortir,
00:36:55je me sens pas en sécurité,
00:36:57surtout que je sais qu'ils ont été relâchés,
00:36:59donc c'est assez compliqué pour moi.
00:37:01J'en ai vraiment pas envie de sortir.
00:37:03– Ils ont été relâchés ?
00:37:05– Oui.
00:37:07– C'est-à-dire qu'ils ont fait la garde à vue
00:37:09et ensuite on les a remis dehors ?
00:37:11– Exactement, pour le moment c'est tout ce que je sais,
00:37:13je sais qu'ils ont été relâchés,
00:37:15après j'aimerais que justice soit faite, excusez-moi.
00:37:19– Mais ça veut dire qu'aujourd'hui
00:37:21vous allez peut-être les recroiser
00:37:23en vous baladant dans la ville ?
00:37:25– J'espère pas, c'est pour ça aussi
00:37:27que je reste enfermé chez moi, c'est parce que j'en ai peur en fait,
00:37:29j'ai peur de circuler en ville,
00:37:31j'ai peur de retomber dessus,
00:37:33je suis absolument pas en sécurité,
00:37:35mais vraiment pas.
00:37:37J'ai dû sortir hier pour aller faire des courses,
00:37:39je suis obligé d'appeler des amis à moi
00:37:41ou des membres de ma famille
00:37:43pour sortir,
00:37:45je suis vraiment pas en sécurité, vraiment.
00:37:47– On voit quelques photos avec vos amis
00:37:49qui étaient avec vous également,
00:37:51qui ont été pris, qui ont été attaqués
00:37:53dans cette affaire.
00:37:55Aujourd'hui vous parlez,
00:37:57vous avez décidé et accepté de parler
00:37:59comme les témoins qu'on a eus juste avant,
00:38:01pour quelles raisons ?
00:38:03– Parce que je pense
00:38:05qu'il faudrait changer ça au niveau de la sécurité,
00:38:07il y a beaucoup de choses à faire,
00:38:09il y a beaucoup de choses qui doivent évoluer,
00:38:11j'ai dans ma famille
00:38:13des enfants,
00:38:15il y a des enfants dans ma famille,
00:38:17et j'ai pas envie demain de me stresser pour eux
00:38:19et de me dire qu'il peut leur arriver la même chose.
00:38:21C'est très compliqué
00:38:23mentalement,
00:38:25je me dis que s'il y a des personnes
00:38:27qui sont peut-être plus faibles,
00:38:29ils vont s'enfermer chez eux,
00:38:31ils peuvent se suicider parce qu'ils se sentiront mal
00:38:33ou peut-être mal accompagnés,
00:38:35donc pour moi aujourd'hui, j'aimerais faire évoluer
00:38:37la sécurité et pouvoir être protégé.
00:38:39– Cette ambiance que vous décrivez,
00:38:41c'est la première fois que vous la ressentez,
00:38:43cette ambiance homophobe,
00:38:45cette ambiance violente, c'est la première fois que vous ressentez ça ?
00:38:47– Oui, oui, oui, complètement.
00:38:49J'ai jamais vécu ça,
00:38:51je n'ai jamais eu de problème
00:38:53par rapport à mon homosexualité,
00:38:55après ce n'est pas quelque chose que je crie sur tous les toits
00:38:57parce que je pense que
00:38:59être gay, on n'a pas besoin de le crier sur tous les toits,
00:39:01on est des êtres humains comme tout le monde,
00:39:03mais là,
00:39:05c'est spécial.
00:39:07Ils sont vraiment venus pour ça,
00:39:09pour moi personnellement, ils sont venus pour ça.
00:39:11Les propos qu'ils ont dit dehors de
00:39:13ce soir on va casser du PD,
00:39:15et vu tous les propos qu'ils nous ont lancés
00:39:17pendant toute la soirée,
00:39:19c'est clair et net en fait.
00:39:21C'était des propos homophobes,
00:39:23et c'est très compliqué.
00:39:25– Jean-Lala Kapelle, vous êtes député européen,
00:39:27vous entendez le témoignage de Rémi
00:39:29qui est aussi bouleversant, parce qu'aujourd'hui
00:39:31il a peur de sortir aussi, et on ne peut que le comprendre.
00:39:33– Mais clairement, mais c'est scandaleux
00:39:35ce qui est arrivé, encore un témoignage
00:39:37bouleversant, ce que je ne comprends pas
00:39:39c'est le parquet qui ne qualifie pas
00:39:41les actes d'homophobes.
00:39:43– Ils sont en train de revenir dessus parce que
00:39:45l'histoire commence à circuler un petit peu,
00:39:47donc le parquet qui dans un premier temps avait dit non…
00:39:49– Oui comme toujours, donc là ils sont en train
00:39:51de revenir un peu dessus, ils sont en train de réétudier
00:39:53le dossier. – Soit c'est une affaire
00:39:55de bagarre, il y a deux éméchés
00:39:57qui arrivent par hasard, qui passent devant le bar
00:39:59et qui se bagarrent, très bien, affaire de bagarre.
00:40:01Mais là quand on entend le témoignage de ce monsieur,
00:40:03en effet, quand on entend les insultes et les injures
00:40:05qui ont été formulées, ils sont venus
00:40:07semble-t-il de manière préméditée, de manière volontaire,
00:40:09et donc là attention,
00:40:11là on est sur quelque chose,
00:40:13on est sur un acte homophobe,
00:40:15et là ce n'est pas cible d'années d'emprisonnement.
00:40:17Donc on est sur un délit, on est sur quelque chose
00:40:19de beaucoup plus grave, et donc j'ai un peu de mal à comprendre
00:40:21en effet ce que le parquet a décidé,
00:40:23donc s'ils reviennent sur leur décision c'est bien,
00:40:25mais là quand j'entends cela, en effet,
00:40:27ça me paraît assez clair
00:40:29et il faut que la justice fasse son boulot.
00:40:31– Rémi vous vous dites quoi ? Vous vous dites ces gens-là
00:40:33vont aller en prison ou vous vous dites finalement
00:40:35je sais bien qu'ils n'iront jamais en prison ?
00:40:37– Moi je me dis que ces gens-là
00:40:39vont aller en prison. – Vous y croyez ?
00:40:41– Ces gens-là vont aller en prison et je pense qu'il faut
00:40:43qu'ils soient soignés, je suis désolé de dire ça
00:40:45mais je pense qu'il faut qu'ils soient soignés.
00:40:47Quand on est capable de circuler dans la rue
00:40:49avec un couteau d'une lame
00:40:51de 8 à 10 centimètres dans la poche,
00:40:53déjà c'est qu'on n'est pas bien mentalement.
00:40:55Voilà.
00:40:57– Je crois que les agresseurs sont convoqués
00:40:59devant la justice, mais alors dans très longtemps,
00:41:01je crois que c'est au mois de juin, c'est ça ?
00:41:03– Pour le moment la seule date qu'on a c'est au mois de juin,
00:41:05juin 2025.
00:41:07– Donc il va se passer quoi ? Il va se passer 6 mois là,
00:41:096-7 mois où vous allez vous dire,
00:41:11dès que je sors vous allez regarder à droite,
00:41:13dès que je sors vous allez regarder à gauche,
00:41:15vous allez regarder dans la rue pour voir s'ils ne vous ont pas retrouvés ?
00:41:17– C'est pour ça qu'on a demandé à ce que les propos homophobes
00:41:19soient qualifiés, parce que pour nous c'est important
00:41:21et qu'on puisse juger ça assez rapidement.
00:41:25Voilà, donc j'attends des réponses de mon avocat
00:41:27que je remercie beaucoup
00:41:29et pour essayer de faire avancer ça au plus vite.
00:41:31– C'est consternant Mathias Leboeuf.
00:41:33– Oui, c'est consternant,
00:41:35mais ça va de pair avec les autres violences.
00:41:37Et la violence se déchaîne,
00:41:39on est dans l'expression de la haine,
00:41:41la haine c'est la haine de l'autre,
00:41:43la haine de la différence.
00:41:45Et puis tout est absurde,
00:41:47c'est-à-dire que le fait qu'effectivement
00:41:49ces gens qui sont quasiment pris en flagrant délit
00:41:51ne soient pas jugés immédiatement…
00:41:53– Les joints, vous vous rendez compte ?
00:41:55– C'est absurde, moi je compatis vraiment,
00:41:57je n'ai jamais compris ce type de haine et l'expression.
00:42:01Et effectivement aujourd'hui on a l'impression
00:42:03qu'on est dans une forme d'expression décomplexée de la haine
00:42:07et qu'il y a un sentiment d'impunité
00:42:09qui certainement favorise ça aussi et bien évidemment…
00:42:13– C'est pour ça que je demandais à Rémi
00:42:15s'il pensait que ces gens iraient en prison,
00:42:17je dois avouer que moi j'ai un peu de doute.
00:42:19– Est-ce que c'est ?
00:42:21– Je dois avouer que j'ai un peu de doute
00:42:23et je pense qu'ils n'iront pas,
00:42:25je ne veux pas vous casser le moral Rémi,
00:42:27mais je ne suis pas très sûr qu'ils aillent en prison
00:42:29sauf s'ils ont un casier précédemment,
00:42:31mais si c'est la première fois qu'ils font ce type de choses…
00:42:33– Ce qui est fou c'est que c'est la victime
00:42:35qui vit avec la peur au ventre
00:42:37et qui va vivre six mois avec la peur au ventre
00:42:39en attendant le jugement
00:42:41qui probablement au plus sera léger.
00:42:43– Rachid Akaout.
00:42:45– L'histoire nous a appris
00:42:47qu'en période de crise,
00:42:49les peuples sont renvoyés à leur propre démon.
00:42:51C'est la montée de l'antisémitisme,
00:42:53de l'homophobie,
00:42:55de toutes ces frustrations
00:42:57et aujourd'hui ça se traduit malheureusement
00:42:59avec cette agression homophobe.
00:43:01Rémi vous êtes très courageux
00:43:03de venir comme ça témoigner
00:43:05et puis surtout à visage découvert.
00:43:07Nous tout ce qu'on peut faire
00:43:09autour de ce plateau
00:43:11c'est effectivement d'alerter
00:43:13le parquet, la justice
00:43:15pour qu'elle soit beaucoup plus ferme
00:43:17parce que vous avez le droit d'être heureux en réalité,
00:43:19ça n'est pas une tare d'être homosexuel
00:43:21et comme vous l'avez dit aussi à juste titre
00:43:23et bien oui vous êtes un être humain
00:43:25comme un autre, donc avoir en fait
00:43:27si vous voulez des agressions comme celle-ci
00:43:29ciblées, gratuites
00:43:31et parfois très violentes
00:43:33parce qu'il y a énormément de cas
00:43:35d'agressions homophobes
00:43:37qui sont à vomir, et bien
00:43:39c'est injuste.
00:43:41Rémi je vous vois en larmes sur les images.
00:43:43C'est compliqué.
00:43:45J'ai toutes les images
00:43:47qui me reviennent tout le temps.
00:43:51Donc c'est assez compliqué.
00:43:53Ce sont les images de l'agression
00:43:55que vous revoyez,
00:43:57qui vous touchent à ce point-là ?
00:43:59Tout le temps, je ne dors pas de la nuit,
00:44:01en fait je ne vis pas là.
00:44:03Là ce n'est pas une vie.
00:44:09Je m'excuse, je suis désolé.
00:44:11Mais non, vous n'avez pas à être désolé.
00:44:13Je pense qu'au contraire, ça fait partie
00:44:15des choses qu'il faut comprendre, qu'il faut montrer
00:44:17pour que les gens comprennent que ce n'est pas rien.
00:44:19Ce n'est pas juste une agression
00:44:21et puis on passe à autre chose.
00:44:23Ce sont des choses qui touchent dans une vie
00:44:25et quand on voit dans quel état vous êtes,
00:44:27effectivement ça fend le cœur.
00:44:29Quelque chose à ajouter Rémi ?
00:44:31Non, je remercie les personnes.
00:44:33Je vous remercie à vous
00:44:35de m'avoir donné la parole
00:44:37et que je puisse parler un peu
00:44:39et j'espère que la justice sera faite.
00:44:41C'est tout.
00:44:43Merci beaucoup Rémi.
00:44:45Merci pour votre témoignage très fort et ébouleversant.
00:44:47Jean-Marc, il faut vraiment
00:44:49éduquer notre société
00:44:51à la tolérance parce qu'aujourd'hui
00:44:53je pense que...
00:44:55C'est vraiment un symptôme supplémentaire
00:44:57d'une société en état d'équifaction totale.
00:44:59C'est-à-dire que l'homophobie
00:45:01est un délit dans ce pays et heureusement
00:45:03mais regardez,
00:45:05les minorités qui sont agressées en permanence
00:45:07c'est le symptôme d'une société qui est en train
00:45:09de pourrir sur elle-même en fait.
00:45:11Et vous avez raison Jean-Marc,
00:45:13peut-être que vous suivrez le dossier
00:45:15au mois de juin, mais ces gens vont être condamnés
00:45:17à quoi ? Mais à rien.
00:45:19On ne va pas trop insister là-dessus parce que Rémi Jean
00:45:21s'il a assez...
00:45:23Rémi va vivre avec un traumatisme psychologique terrible.
00:45:25Est-ce que Rémi
00:45:27est aidé ? Est-ce qu'il y a un relais
00:45:29des autorités,
00:45:31de la municipalité
00:45:33psychologique ou est-ce que vous êtes
00:45:35laissé à vous-même avec
00:45:37votre peine,
00:45:39votre malheur et
00:45:41à gérer les choses par vous-même ?
00:45:43J'ai de la chance
00:45:45d'avoir mes amis et ma famille autour de moi.
00:45:47J'ai moi-même pris rendez-vous avec
00:45:49une thérapeute. J'ai rendez-vous
00:45:51encore même tout à l'heure justement pour
00:45:53essayer d'aller mieux, pour pouvoir discuter.
00:45:55Après,
00:45:57on a reçu des messages. Je sais qu'on va avoir
00:45:59des rendez-vous. Pour le
00:46:01moment, je suis un peu perdu. Je n'ai pas la tête sur
00:46:03l'agenda. Mais vraiment, pour le moment,
00:46:05c'est la thérapeute et c'est moi qui ai pris rendez-vous.
00:46:07Merci beaucoup Rémi. Merci d'avoir
00:46:09été en direct avec nous. Voilà ce qu'on
00:46:11pouvait dire sur ces témoignages qu'on voulait vous faire
00:46:13écouter ce matin, qu'on voulait vous montrer. Témoignages
00:46:15en direct, témoignages
00:46:17très forts. Voilà, tous les témoignages qu'on a eus sont
00:46:19vraiment très forts et je pense que c'était important de
00:46:21prendre le temps de les écouter parce que c'est vrai que dans les
00:46:23médias et en particulier, c'est vrai que dans les chaînes
00:46:25d'infos, ça va vite et c'est pour ça que j'ai voulu prendre
00:46:27du temps pour leur donner la parole et pour
00:46:29qu'on comprenne les dégâts
00:46:31que ça peut faire. Autre sujet, on n'est pas
00:46:33très très loin. Au fond, c'est ce qui s'est
00:46:35passé à Saint-Étienne hier.
00:46:37Là, c'est intéressant parce qu'on en arrive même à un sujet
00:46:39politique puisque c'est la police municipale
00:46:41parce qu'elle était armée
00:46:43à Saint-Étienne qui a permis d'éviter un drame. Vous savez
00:46:45qu'il y a tout un débat autour de l'armement de la police
00:46:47municipale et c'est de ça dont on va parler.
00:46:49Tout d'abord, le rappel des faits de ce qui s'est passé
00:46:51à Saint-Étienne hier.
00:46:53C'est devant ce magasin qu'un homme menaçant
00:46:55a été abattu par un policier municipal.
00:46:57Les faits se sont déroulés
00:46:59en fin d'après-midi après avoir causé
00:47:01un trouble à l'ordre public en dégradant
00:47:03des magasins. Un homme menaçant a ensuite
00:47:05pourchassé des piétons dans le centre-ville.
00:47:07Il s'en est pris à une femme âgée, lui mettant
00:47:09un couteau sous la gorge et la blessant
00:47:11légèrement. Les policiers sont
00:47:13intervenus et l'un d'entre eux a
00:47:15abattu l'assaillant. Ce commerçant
00:47:17était proche du lieu des faits.
00:47:19J'ai entendu des tirs, je ne sais pas si c'est
00:47:21un flashball ou je ne sais pas, aucune idée.
00:47:23Je suis sorti, du coup, j'ai vu
00:47:25qu'il y avait des flics,
00:47:27des policiers, donc c'est tout encerclé.
00:47:29Pour ce policier, cette
00:47:31situation prouve que l'armement de la police
00:47:33municipale est nécessaire.
00:47:35Aujourd'hui, la police municipale
00:47:37a encore
00:47:39démontré, une fois de plus,
00:47:41qu'il devait être armé.
00:47:43Imaginez-vous
00:47:45un seul instant que
00:47:47la police municipale de Saint-Etienne
00:47:49face à un individu
00:47:51comme ça déterminé
00:47:53ne soit pas armé,
00:47:55ils n'auraient pas pu mettre en échec
00:47:57cette attaque. Deux enquêtes
00:47:59ont été ouvertes, l'une pour comprendre
00:48:01le parcours de l'assaillant, et l'autre
00:48:03concernant le tir mortel du policier.
00:48:05Éric Revel, comment
00:48:07en 2014,
00:48:09en 2024, avec tout ce qu'on vit,
00:48:11on peut encore se dire qu'il ne faut pas armer la police municipale ?
00:48:13Comment c'est possible ?
00:48:15Vous avez un argument qui est souvent utilisé,
00:48:17c'est de dire que la police municipale armée, et notamment
00:48:19par les mairies de gauche, c'est
00:48:21la réponse graduée qui peut
00:48:23dégénérer. C'est-à-dire que si vous avez une police armée
00:48:25avec un revolver, peut-être que les truands,
00:48:27les tueurs, les assassins, vont venir
00:48:29avec des Kalachnikovs, ce qui est déjà le cas.
00:48:31Mais pour le reste,
00:48:33je vais vous dire, en fait, c'est symptomatique
00:48:35de ce qui entre, à mon avis, de ce passé dans le pays.
00:48:37C'est-à-dire que pendant des années,
00:48:39c'est l'idéologie de gauche
00:48:41qui a ensemencé le terrain
00:48:43culturel et donc le terrain politique.
00:48:45Vous savez, ceux qui étaient petits...
00:48:47– Mathias Leboeuf lève les yeux au ciel quand vous dites l'idéologie de gauche.
00:48:49– Attendez, je vais juste terminer, après je lui laisse.
00:48:51Si, quand même, la plupart des municipalités
00:48:53qui ont refusé la police armée,
00:48:55ou la vidéo, ou la surveillance,
00:48:57c'est quand même la gauche.
00:48:59– La gauche n'est plus au pouvoir depuis bien longtemps.
00:49:01– On parle des municipalités.
00:49:03– On a l'impression que c'est la gauche
00:49:05qui dirige la France depuis
00:49:07à 78 ans.
00:49:09Je suis sûr qu'à la fin, vous serez d'accord avec ce raisonnement.
00:49:11C'est que, en fait,
00:49:13la gauche a ensemencé le terrain culturel.
00:49:15Vous savez, c'est l'arrivée au pouvoir
00:49:17de Mitterrand. – Gramsci. – C'est Gramsci.
00:49:19Donc, en fait, vous mettez dans le terrain culturel
00:49:21des idées qui portent un pouvoir
00:49:23et ce pouvoir arrive, ça devient une évidence.
00:49:25Eh bien, aujourd'hui, on assiste exactement à mon sens,
00:49:27à l'inverse. Pourquoi ? Parce que la gauche
00:49:29est responsable de ne pas avoir abordé le thème
00:49:31de la sécurité très longtemps,
00:49:33celui de l'immigration,
00:49:35se concentrant sur la pauvreté
00:49:37et c'est un sujet.
00:49:39Eh bien, je vais vous dire, pendant des années,
00:49:41les gens de droite se sont fait traiter de réactionnaires
00:49:43parce qu'ils étaient en réaction des belles idées
00:49:45– Ce qui n'est pas toujours faux. – Je termine.
00:49:47Des belles idées qui étaient mises sur la table
00:49:49par la gauche, vous voyez ? Eh bien, aujourd'hui,
00:49:51il se passe exactement l'effet inverse.
00:49:53C'est-à-dire que les idées qui font le débat national,
00:49:55les idées qui font le débat du pays
00:49:57démocratique, ce sont les idées de droite.
00:49:59Et vous savez qui sont les réactionnaires aujourd'hui ?
00:50:01Les gens qui sont en réaction à ces idées,
00:50:03c'est les gens de gauche. – Mathias Leboeuf,
00:50:05gens de gauche, gens du pays.
00:50:07– Non mais je rigole parce que…
00:50:09– C'est vrai, juste quand vous regardez
00:50:11les municipalités, Mathias, juste,
00:50:13objectivement, quand vous regardez les municipalités
00:50:15qui ne veulent pas armer, c'est la municipalité
00:50:17de gauche ou écolo, c'est la même chose.
00:50:19– Je vais essayer d'avoir un propos mesuré.
00:50:21– Mais il s'était mesuré.
00:50:23– Non mais je ne sais pas ce que je voulais dire.
00:50:25Non mais globalement, je suis d'accord.
00:50:27– Vous voyez, je vous l'avais dit
00:50:29que vous serez d'accord avec ma compréhension.
00:50:31– Non mais la responsabilité de la gauche,
00:50:33la gauche, la gauche, pardon,
00:50:35mais la gauche n'est plus au pouvoir
00:50:37depuis quand, c'est-à-dire…
00:50:39– Non mais dans les villes, elle est au pouvoir.
00:50:41– C'est une bonne idée.
00:50:43– C'est au niveau municipal,
00:50:45il y a encore des municipalités, peut-être plus pour longtemps,
00:50:47je suis d'accord avec vous, mais il y a encore
00:50:49quelques municipalités de gauche.
00:50:51– Pour ce qui est de l'armement de la police municipale,
00:50:53puisque c'est le débat, moi je considère
00:50:55qu'effectivement, je considère
00:50:57qu'il faut être pragmatique et pas idéologique
00:50:59sur la question, premièrement.
00:51:01Le fait que, sur le terrain,
00:51:03la violence augmente, et ça paraît effectivement
00:51:05absurde de ne pas, comment dire,
00:51:07armer la police municipale,
00:51:09donc moi, j'ai beau appartenir à la gauche
00:51:11et en plus à la gauche libertaire, effectivement,
00:51:13envoyer des policiers municipaux au casse-pipe
00:51:15avec une matraque,
00:51:17ça paraît complètement absurde.
00:51:19La seule réserve que j'ai,
00:51:21c'est sur le caractère létal
00:51:23de l'armement.
00:51:25Est-ce qu'on ne peut pas graduer ?
00:51:27Est-ce qu'il faut forcément
00:51:29que ce soit des armes létales ?
00:51:31Et vous voyez, je vais même être extrêmement honnête,
00:51:33puisque plus de 60% aujourd'hui
00:51:35des polices municipales
00:51:37sont armées avec, généralement,
00:51:39je ne sais pas, des P38 ou des choses comme ça,
00:51:41et force est de constater
00:51:43qu'on n'a pas eu de dérive,
00:51:45comment dire, pragmatique.
00:51:47Mais vous voulez les armes avec quoi, par exemple ?
00:51:49Vous voulez les armes avec quoi, les policiers ?
00:51:51Un tas d'heures ?
00:51:53Non, il y a des tas d'armes non létales,
00:51:55notamment à base de projectiles
00:51:57en caoutchouc.
00:51:59Vous avez une Kalashnikov qui est pointée.
00:52:01Justement,
00:52:03vous commettez une grosse erreur.
00:52:05Justement,
00:52:07c'est pour vous, vous allez me répondre,
00:52:09je vous laisse le temps de me répondre,
00:52:11mais j'aime bien qu'on parle du concret.
00:52:13Là, à l'instant, il y a Le Parisien et Actu 17
00:52:15qui sortent une info qui disent
00:52:17qu'un automobiliste contrôlé positif au stupéfiant
00:52:19à Colombes a redémarré, a blessé
00:52:21un policier municipal.
00:52:23Un autre agent a fait usage de son arme
00:52:25pour essayer de l'arrêter.
00:52:27Blessé aux jambes, le policier a été percuté,
00:52:29conduit à l'hôpital à Colombes.
00:52:31Il a 15 jours d'ITT, c'était lors d'un contrôle.
00:52:33Donc, le mec redémarre,
00:52:35il renverse le policier municipal.
00:52:37L'autre policier qui est avec lui,
00:52:39il aurait utilisé quoi ? Un tas d'heures contre une voiture ?
00:52:41Là, on est sur du concret.
00:52:43On est sur du concret,
00:52:45mais il y a une chose, c'est que...
00:52:47Dire la gauche, la gauche...
00:52:49Non, non, attendez, répondez à ma question, s'il vous plaît.
00:52:51Il aurait utilisé quoi ? Un tas d'heures contre une voiture ?
00:52:53C'est ce qu'il a fait.
00:52:55C'est ce qu'il a fait.
00:52:57C'est ce qu'il a fait.
00:52:59En l'espèce, effectivement,
00:53:01ce que je veux dire, c'est qu'il faut chercher
00:53:03à comprendre pourquoi. Déjà,
00:53:05il y a une histoire.
00:53:07Non, non, on ne fait pas l'histoire du monde.
00:53:09Mais je suis sur du concret. Dites-moi,
00:53:11s'il n'avait pas eu d'arme,
00:53:13qu'est-ce qu'il aurait tiré avec quoi sur la voiture
00:53:15pour arrêter celui qui venait de renverser son collègue ?
00:53:17Voilà, c'est bon, c'est réglé.
00:53:19Jean-Lenac appelle.
00:53:21Bravo à la police municipale de Saint-Etienne.
00:53:23Deux, c'est la démonstration,
00:53:25une démonstration,
00:53:27c'est la démonstration supplémentaire
00:53:29que la police municipale a un rôle essentiel,
00:53:31souvent en complément de la police nationale,
00:53:33qui exerce aussi ses missions,
00:53:35mais elle a un vrai rôle complémentaire.
00:53:37Je rappelle quand même la basilique à Nice.
00:53:39Rappelez-vous, ce clandestin
00:53:41nord-africain qui passe par l'Italie,
00:53:43qui assassine deux ou trois personnes dans la basilique,
00:53:45il est neutralisé parce que la police
00:53:47est armée.
00:53:49Il faut bien sûr armer la police
00:53:51si on veut la rendre dissuasive, si on veut la rendre essentielle
00:53:53dans le combat contre l'insécurité
00:53:55et si on veut la rendre utile
00:53:57bien évidemment, et dissuasive, c'est important
00:53:59de lui donner les moyens de pouvoir
00:54:01aussi se sécuriser
00:54:03parce qu'aujourd'hui une bonne partie des policiers municipaux
00:54:05démissionnent parce qu'ils ne sont pas en sécurité.
00:54:07Imaginez
00:54:09que ce monsieur armé de plusieurs couteaux
00:54:11à Saint-Etienne eût été à Grenoble,
00:54:13il aurait fait un carnage parce que la police
00:54:15municipale de Grenoble a, en raison
00:54:17de l'idéologie du maire, écologiste,
00:54:19ne souhaite pas armer sa police, il aurait fait un carnage.
00:54:21Eh bien grâce à l'armement
00:54:23de cette police municipale à Saint-Etienne, on a sauvé
00:54:25quelques vies. – Juste comme vous voulez tous parler, je vous propose
00:54:27de refaire le Seine News Info, on en reparle après, j'avais pas prévu d'en reparler après.
00:54:29– On va parler des mesures qui sont prises, notamment à Nice.
00:54:31– Pas de soucis, on va en reparler
00:54:33juste après, donc on fait la pub, le Seine News Info
00:54:35parce qu'il est déjà 33 et ensuite
00:54:37on en reparle et après on parlera également
00:54:39de Michel Barnier, c'est lui
00:54:41ou le chaos, c'est ce qu'il nous a expliqué, puis si on a le temps
00:54:43on parlera de Rima Hassan, parce que ça c'est intéressant aussi,
00:54:45elle devait faire une conférence à Strasbourg,
00:54:47conférence annulée par l'université,
00:54:49mais la justice
00:54:51l'oblige à tenir cette conférence.
00:54:53Vous voyez ? Bon, à tout de suite,
00:54:55en direct.
00:54:59– Les suites
00:55:01du procès des viols de Mazan,
00:55:03l'accusation passe le relais à la Défense
00:55:05ce mercredi, après les réquisitions
00:55:07contre les 4 derniers des 51
00:55:09accusés ou des peines de 4 à 20 ans
00:55:11de prison ont été demandées.
00:55:13La parole sera aux avocats et ses maîtres
00:55:15Béatrice Zavarro, conseil de Dominique Pellicot
00:55:17qui plaidera la première des 14h
00:55:19cet après-midi.
00:55:21La colère paysanne ne retombe pas,
00:55:23nos équipes suivent depuis ce matin
00:55:25des agriculteurs qui se mobilisent en Avignon.
00:55:27Les tracteurs sont à pied d'œuvre
00:55:29et déversent des déchets devant la Mutuelle
00:55:31Agricole, comme vous pouvez le voir.
00:55:33Objectif de ces actions, dénoncer
00:55:35le Mercosur l'excès d'administration,
00:55:37de contrôle et de normes.
00:55:39Et puis après l'accord de trêve
00:55:41entre Israël et le Hezbollah, les Libanais
00:55:43aussi entre crainte et espoir
00:55:45des réfugiés prennent la route vers le sud
00:55:47du Liban, comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:55:49Beyrouth qui a été sévèrement
00:55:51bombardée par l'armée israélienne
00:55:53jusqu'à l'entrée en vigueur du cessez-le-feu
00:55:55cette nuit.
00:55:5911h35 sur CNews, merci d'être en direct
00:56:01avec nous, on finit par parler
00:56:03de la police municipale, donc on a parlé de ce qui s'est
00:56:05passé hier à Saint-Etienne, la police municipale
00:56:07armée, et c'est pour ça qu'un drame
00:56:09a été évité, je vous parlais également de ce qui s'est passé
00:56:11à Colombe, à Bordeaux en revanche maintenant
00:56:13le maire qui jusque-là ne voulait pas armer la police
00:56:15est en train de revenir dessus, regardez.
00:56:17Equipés d'une bombe
00:56:19lacrymogène d'un côté
00:56:21et d'un pistolet à impulsion électrique
00:56:23de l'autre, les policiers municipaux
00:56:25de Bordeaux patrouillent dans les rues de la ville.
00:56:27Un équipement qui pour certains d'entre eux
00:56:29va s'étoffer. Après s'y être
00:56:31toujours opposés, Pierre Urmic,
00:56:33le maire les écologistes de Bordeaux
00:56:35a annoncé début novembre que 50
00:56:37policiers municipaux porteront des armes
00:56:39létales à partir de la mi-2025.
00:56:41Une décision mue selon
00:56:43le maire par une insécurité grandissante.
00:56:45Pour les policiers municipaux,
00:56:47ces conditions de travail ne sont pas
00:56:49acceptables. L'ensemble de tous les agents
00:56:51de la police municipale sur le territoire national,
00:56:53tous ceux qu'on peut fréquenter au quotidien
00:56:57déjà ne restent pas longtemps dans une police
00:56:59municipale où ils ne sont pas
00:57:01armés parce qu'ils ne se sentent pas en sécurité
00:57:03donc du coup ils préfèrent demander
00:57:05une mutation, d'aller dans un autre service
00:57:07qui lui est armé. Selon les derniers
00:57:09chiffres du ministère de l'Intérieur, la
00:57:11France compte 27 000 policiers municipaux
00:57:13environ répartis dans plus de
00:57:154500 communes. En 2021,
00:57:1758% d'entre eux étaient
00:57:19porteurs d'armes létales. Mais dans
00:57:21de grandes villes comme Paris, Lille, Rennes
00:57:23ou Grenoble, les mairies refusent d'en équiper
00:57:25leurs policiers. Je dirais que c'est
00:57:27une forme d'irresponsabilité
00:57:29de la part des élus locaux
00:57:31face à cette situation
00:57:33parce que c'est une
00:57:35délinquance galopante, on le voit au
00:57:37quotidien, on le voit dans les faits divers, dans la
00:57:39presse, partout. A Poitiers,
00:57:41les 24 policiers municipaux ont annoncé
00:57:43se mettre en grève pendant le mois de décembre
00:57:45si la mairie ne les équipait pas d'armes
00:57:47létales. Et ils ont raison.
00:57:49Excusez-moi, ils ont raison, ces policiers de se mettre
00:57:51en grève s'ils n'ont pas d'armes. Vous pouvez relancer le débat, mais ça sert
00:57:53ma démonstration de doute. Vous pouvez le relancer, on est là pour ça.
00:57:55Le maire de Colombe, il est écologiste
00:57:57alors je ne sais pas si...
00:57:59Il est un peu comme les pastèques, il est vert à l'extérieur
00:58:01et rouge à l'intérieur.
00:58:03En tout cas, c'est sans doute quelqu'un de très engagé politiquement.
00:58:05Vous voyez bien que les idées de droite, de protection
00:58:07et de sécurité progressent, puisque même
00:58:09ce maire écolo, il est obligé de se rendre à l'évidence.
00:58:11Mais parce qu'ils sont confrontés à la réalité.
00:58:13Ils sont confrontés à la réalité.
00:58:15La réalité aussi, c'est qu'encore une fois,
00:58:17il faut être pragmatique
00:58:19et on peut avoir
00:58:21des réserves. Pourquoi ?
00:58:23Parce que transformer
00:58:25la rue en Far West,
00:58:27entre guillemets, avec des armes
00:58:29et des policiers qui...
00:58:31Ce ne sont pas les policiers.
00:58:33Quand on vous donne des exemples, vous voyez bien...
00:58:35Le problème, c'est qu'il y a la théorie
00:58:37et dans la théorie, bien évidemment...
00:58:39Personne n'a envie
00:58:41de vivre dans le Far West, dans la théorie.
00:58:43Le seul problème, c'est qu'on est dans le Far West.
00:58:45Il faut arrêter le cinéma. Vous avez vu
00:58:47le début de l'émission ? Vous avez vu les exemples qu'on a eu ?
00:58:49Excusez-moi, c'est le Far West.
00:58:51On est en pleine insécurité.
00:58:53L'insécurité, elle est partout. Dès que vous sortez,
00:58:55vous regardez.
00:58:57C'est pour ça que je vous dis, moi, je trouve absurde
00:58:59de ne pas armer, encore une fois,
00:59:01la police municipale. Bien évidemment
00:59:03qu'il faut qu'ils soient armés. Après,
00:59:05encore une fois, il faut qu'ils soient armés
00:59:07avec des armes, qu'ils soient à la hauteur de la menace.
00:59:09Vous tirez comment sur la voiture de tout à l'heure ?
00:59:11Non, mais votre exemple...
00:59:13Ça venait de tomber, en plus.
00:59:15Un mot rapide, Rachida Kaouté.
00:59:17On parle de Michel Barnier, c'est...
00:59:19Tirer, tirer, tirer...
00:59:21Faire de la rue !
00:59:23La prochaine fois, vous vous arrêterez,
00:59:25vous partirez pas. Si vous savez que le policier a une arme,
00:59:27vous ne partez pas, ou alors vous êtes un débile.
00:59:29Je suis peut-être débile, mais...
00:59:31Non, non, ça ne va pas de vous.
00:59:33Faire de la rue, d'accord.
00:59:35Si vous savez que le policier est armé
00:59:37et que vous partez, c'est que vous êtes débile.
00:59:39Moi, ma seule réserve, si vous voulez, c'est que
00:59:41faire de la rue un stand de cire
00:59:43ne paraît pas être une solution non plus.
00:59:45Mais face à une menace qui est quand même
00:59:47avérée et certaine,
00:59:49il n'y a pas d'autre alternative
00:59:51que d'armer la police municipale.
00:59:53Je suis...
00:59:55Je suis d'accord avec ça.
00:59:57Prenons un exemple.
00:59:59L'exemple qu'on est en train de commenter.
01:00:01L'homme est mort.
01:00:03Moi, pardon, mais la mort
01:00:05d'un homme, quel qu'il soit...
01:00:07Qui voulait faire un massacre à Saint-Etienne.
01:00:09Qui voulait attaquer le marché de Noël.
01:00:11Qui voulait attaquer les femmes et les enfants.
01:00:13La mort d'un homme ne me réjouit jamais,
01:00:15quel qu'il soit.
01:00:17On ne se réjouit pas, mais peut-être qu'on ne pleure pas non plus.
01:00:19Si la police n'aurait pu
01:00:21ne pas le tuer, ça aurait été mieux,
01:00:23à mon avis. Et si elle avait eu des armes
01:00:25non létales, il y avait peut-être un moyen
01:00:27de le neutraliser autrement
01:00:29qu'en le tuant.
01:00:31Le problème, c'est qu'on ne sait pas dans quel cas on va se retrouver.
01:00:33Vous comprenez ? Que la police ait le choix.
01:00:35Que les policiers municipaux aient d'un côté
01:00:37un taser, de l'autre une arme et qu'ils décident de ce qui sort.
01:00:39Ça, je suis d'accord avec vous.
01:00:41Les policiers,
01:00:43ils ont les deux.
01:00:45Je vous signale que la police nationale, elle a les deux.
01:00:47Et ils ont une arme létale.
01:00:49Ils ont les deux et ils choisissent.
01:00:51Rappelez-moi ce que je veux qu'on parle de Michel Barnier.
01:00:53Ne l'oublions pas.
01:00:55Ce qui est important aussi, c'est d'insister
01:00:57sur la formation des policiers
01:00:59et aussi de mieux les payer.
01:01:01Parce que la police aujourd'hui,
01:01:03justement, elle démissionne. Vous savez pourquoi ?
01:01:05Parce qu'ils sont mal aimés.
01:01:07Mais on n'aura même pas de budget, Michel Barnier.
01:01:09C'est pour faire l'enchaînement.
01:01:11Michel Barnier, hier soir,
01:01:13sur TF1, qui nous a expliqué
01:01:15que s'il tombait et qu'il n'y avait plus de budget,
01:01:17ce serait la fin du monde.
01:01:19On écoute Michel Barnier sur TF1, hier soir.
01:01:21Je tombe. Le gouvernement s'arrête.
01:01:23Et qu'est-ce qui se passe ?
01:01:25Qu'est-ce qui se passe ? Il n'y a plus de budget.
01:01:27Il faudra reprendre une discussion.
01:01:29Il y aura des mesures d'urgence.
01:01:31Il y aura une tempête probablement assez grave
01:01:33et des turbulences graves
01:01:35sur les marchés financiers. Nous empruntons déjà très haut
01:01:37nos taux d'intérêt.
01:01:39Les taux d'intérêt que nous sommes obligés de respecter
01:01:41pour financer notre dette
01:01:43avec des investisseurs chinois
01:01:45ou américains, ils sont actuellement
01:01:47presque au niveau de la Grèce.
01:01:49Et l'écart est maximal aujourd'hui, on l'a vu.
01:01:51Et puis, je me permets de vous dire d'autres conséquences
01:01:53au-delà des mesures d'urgence qu'on peut faire
01:01:55pour faire fonctionner les hôpitaux
01:01:57et payer les fonctionnaires.
01:01:59Tout s'arrête pendant ce temps-là.
01:02:01Il y aura une commission mixte paritaire.
01:02:03C'est un peu technique.
01:02:05Ensuite, un vote probablement avec un 49-3.
01:02:07Assurément probablement ?
01:02:09Assurément,
01:02:11parce qu'il n'y a pas de majorité
01:02:13à l'Assemblée nationale.
01:02:15Et c'est comme ça que je serai obligé de proposer
01:02:17à l'Assemblée nationale d'adopter le budget.
01:02:19En direct avec nous, Thomas Bonnet, journaliste politique
01:02:21à AC News. Bonjour Thomas.
01:02:23C'est vraiment la fin du monde qui nous attend,
01:02:25si le budget n'est pas voté ?
01:02:27Non, absolument pas, Jean-Marc.
01:02:29Mais on voit cette petite musique du côté du gouvernement,
01:02:31du côté du bloc central, comme on l'appelle.
01:02:33La petite musique, c'est le discours
01:02:35qui consiste à dire, en effet,
01:02:37s'il n'y a pas de budget, ce sera la fin du monde.
01:02:39Les marchés financiers vont être très mécontents, etc.
01:02:41Il faut bien que les téléspectateurs
01:02:43qui nous regardent comprennent
01:02:45que même si le budget n'est pas adopté
01:02:47à l'Assemblée nationale,
01:02:49les salaires des fonctionnaires continueront d'être versés,
01:02:51l'impôt continuera d'être prélevé.
01:02:53Rassurez-vous, je sais que ça vous rassure.
01:02:55Enfin, tout continuera à rouler.
01:02:57Alors évidemment, ce serait faux de dire
01:02:59que les marchés financiers verraient d'un bon oeil
01:03:01la situation politique de la France.
01:03:03Mais ils la voient déjà d'un mauvais oeil,
01:03:05la situation politique de la France.
01:03:07On est déjà dedans, en réalité,
01:03:09depuis la dissolution prononcée par Emmanuel Macron
01:03:11au mois de juin.
01:03:13La crise budgétaire.
01:03:15Quand vous entendez Christian Estrosi, hier, sur notre antenne,
01:03:17parler d'un possible risque de dérapage des finances publiques,
01:03:19on a de quoi sourire.
01:03:21On est arrivé presque à 1 000 milliards de dettes
01:03:23depuis qu'Emmanuel Macron est arrivé aux responsabilités.
01:03:25Donc on n'a pas attendu, si vous voulez,
01:03:27de ne pas adopter un budget pour que la situation
01:03:29des finances publiques soit déjà dans un état catastrophique.
01:03:31C'est d'ailleurs la ligne de défense de Marine Le Pen,
01:03:33à la fois dans une tribunière,
01:03:35qui a le rôle d'expliquer, en effet,
01:03:37que même si le budget n'est pas adopté,
01:03:39ça ne suffira pas à provoquer un chaos.
01:03:41Mais la stratégie un peu éculée de
01:03:43« moi ou le chaos », ça fait des années
01:03:45qu'on nous la sert du côté d'Emmanuel Macron
01:03:47et maintenant de Michel Barnier.
01:03:49C'était déjà le cas en 2017,
01:03:51déjà le cas aussi en 2022.
01:03:53C'est une stratégie qui ne porte plus ses fruits.
01:03:55Et finalement, Michel Barnier, hier à la télévision,
01:03:57a répété cette stratégie au lieu
01:03:59d'être un peu plus inflexible
01:04:01et de donner quelques gages au RN.
01:04:03C'est pour ça qu'aujourd'hui, les députés du RN,
01:04:05qu'il y ait des gestes en leur direction
01:04:07pour leurs électeurs sur le pouvoir d'achat.
01:04:09Et là, on n'a rien eu hier de la part de Michel Barnier.
01:04:11Dernière question, Thomas.
01:04:13Est-ce que c'est l'intérêt de Marine Le Pen
01:04:15à ce que le gouvernement tombe ?
01:04:17En tout cas, ce que l'on peut dire,
01:04:19c'est que plus elle agite la menace,
01:04:21plus il est difficile pour elle de revenir en arrière.
01:04:23Parce que là, on la voit aller de plus en plus loin
01:04:25dans les propos qu'elle tient à l'encontre de Michel Barnier.
01:04:27On aurait du mal à comprendre
01:04:29qu'elle rétropédale complètement
01:04:31la loi de censure. Il faudrait pour cela qu'elle obtienne des gages.
01:04:33Mais comme je vous le disais, pour l'instant,
01:04:35il n'y a rien de la part de Michel Barnier.
01:04:37Et puis, il faut bien aussi se mettre à la place
01:04:39des électeurs du RN.
01:04:41Ils voient qu'ils n'obtiennent rien.
01:04:43La stratégie dite de la respectabilité du RN,
01:04:45la stratégie dite de la cravate à l'Assemblée nationale,
01:04:47qu'est-ce qu'elle a apporté concrètement au RN ?
01:04:49Ils ont eu le Front républicain lors des élections législatives,
01:04:51aucun poste clé à l'Assemblée nationale
01:04:53et maintenant, une justice qui nous estime politisée.
01:04:55Et puis, quand vous sondez les électeurs du RN,
01:04:57eux, ils sont favorables à la censure.
01:04:59Ils ne comprennent pas pourquoi Marine Le Pen maintient en vie
01:05:01le gouvernement de Michel Barnier.
01:05:03Ça commence à faire beaucoup d'éléments.
01:05:05Si vous ajoutez à ça le contexte du procès,
01:05:07ça pourrait donner envie à Marine Le Pen d'appuyer sur le bouton rouge.
01:05:09Merci beaucoup. Thomas Bonnet, journaliste politique.
01:05:11C'est nous, Jean-Lenc, qui appellent.
01:05:13Vous appuyez sur le bouton ou pas ?
01:05:15Ça, c'est à Marine Le Pen de décider.
01:05:17Mais c'est à Michel Barnier surtout d'apporter des gages ou non.
01:05:19La position du RN, elle est constante
01:05:21depuis le discours de politique générale
01:05:23de Michel Barnier lorsqu'il a été investi Premier ministre.
01:05:25Les choses sont absolument claires.
01:05:27Il y a un certain nombre de choses, un certain nombre de signes
01:05:29sur lesquels on lui a demandé de s'engager.
01:05:31Pour l'instant, rien ne s'est passé.
01:05:33J'ai croisé hier Marine Le Pen, hier après-midi,
01:05:35dans le cadre d'une réunion,
01:05:37et elle nous racontait, en effet, comment elle nous débriefait
01:05:39de son entretien avec Michel Barnier
01:05:41qui n'a cédé sur rien du tout.
01:05:43Elle lui a demandé des signes forts
01:05:45sur la non hausse de l'électricité.
01:05:47Rien.
01:05:49Sur la désindexation des retraites, des pensions de retraite.
01:05:51Rien.
01:05:53Sur le non déremboursement de certains frais dentaires,
01:05:55des frais médicaux, pardon. Rien.
01:05:57Sur la suppression d'un certain nombre de charges
01:05:59pour les TPE, PME. Rien.
01:06:01Sur l'AME que nous voulons diminuer,
01:06:03transformer en AMU. Donc l'AME, c'est pour les clandestins,
01:06:05c'est l'assurance maladie pour les clandestins.
01:06:07On veut transformer ça en assurance maladie d'urgence.
01:06:09Rien.
01:06:11Rien. Il n'a cédé sur rien du tout.
01:06:13Que voulez-vous vis-à-vis de nos électeurs ?
01:06:15Les 11 millions de Français
01:06:17qui ont voté pour nous, sur lesquels on leur a dit
01:06:19on défendra votre pouvoir d'achat,
01:06:21on intentera, et c'est le budget qu'aujourd'hui
01:06:23M. Barnier, sa budget qui augmente
01:06:25les charges pour nos entreprises,
01:06:27augmente les charges pour nos compatriotes.
01:06:29Comment voulez-vous aujourd'hui qu'on le suive ?
01:06:31On est sur le chemin de la censure, c'est lui qui prend le chemin de la censure,
01:06:33c'est pas nous.
01:06:35Vous avez compris, la stratégie c'est de faire peur,
01:06:37c'est de dire attention, c'est moi ou le chaos.
01:06:39Je ne suis pas sûr que ça marche. Ecoutez,
01:06:41je voudrais juste qu'on écoute un petit bout du papier de Paul Sujit ce matin
01:06:43sur CNews parce que je trouve qu'il a très bien résumé les choses.
01:06:45Le moment est très grave, c'est Michel Barnier
01:06:47qui le dit. C'est vrai qu'on a moins souvent l'habitude
01:06:49de voir des prémices sur les présidents de la République
01:06:51ou les présidentes de TF1 quand tout va bien
01:06:53et quand l'heure est légère.
01:06:55Mais là, l'heure est très grave, c'est Michel Barnier
01:06:57ou le chaos. C'est le message en substance
01:06:59adressé par le Premier ministre aux Français.
01:07:01C'est le budget de la nation qui est en cause,
01:07:03dit-il, et si jamais il advenait que
01:07:05le gouvernement de Michel Barnier soit censuré,
01:07:07une tempête probablement assez grave
01:07:09surviendrait, des turbulences aussi
01:07:11sur les marchés financiers. Le Premier ministre parle
01:07:13d'un risque de shutdown. Il était temps
01:07:15de l'arrêter, encore allait-il presque
01:07:17promettre la suspension du salaire des fonctionnaires,
01:07:19la faillite de la Banque de France, que sais-je encore,
01:07:21le retour du Covid, l'effondrement de la Tour Eiffel
01:07:23ou peut-être même un 3e mandat
01:07:25d'Anne Hidalgo. Bref, on a compris,
01:07:27Michel Barnier joue sur les peurs.
01:07:29Voilà, et dans tout ça, le pire, ça aurait été le 3e mandat d'Anne Hidalgo,
01:07:31bien évidemment.
01:07:33Rachida Kaout.
01:07:35Il essaie de nous faire peur, là.
01:07:37Il essaie pas de faire peur ou quoi que ce soit. Il le dit lui-même.
01:07:39Ce budget n'est pas parfait.
01:07:41Mais il y a un moment, quand même,
01:07:43j'appelle tous les députés à avoir
01:07:45un peu d'honneur, un peu d'honneur parlementaire.
01:07:47Il y a aujourd'hui un pays
01:07:49qui est la France, qui est en crise.
01:07:51Donc oui, le pays est en crise. Non, je ne suis pas
01:07:53d'accord avec tout ce qui est proposé. Effectivement,
01:07:55je trouve que la taxe sur
01:07:57l'électricité est injuste,
01:07:59donc c'est un impôt indirect,
01:08:01qui est payé par tous
01:08:03nos concitoyens. Donc tout n'est pas
01:08:05parfait. Mais il nous faut, aujourd'hui
01:08:07en fait, arrêter ce projet
01:08:09de loi de finances, d'accord, de la sécurité sociale.
01:08:11Donc votons n'importe quoi, en fait. Combien il faut ?
01:08:13Non, ça n'est pas ça. C'est pour garantir, en même temps,
01:08:15si vous voulez, bien ce service public
01:08:17qui vous renseigne. Il ne s'arrêtera pas.
01:08:19Il ne s'arrêtera pas s'il n'y a pas de budget.
01:08:21Jean-Marc Mandy.
01:08:23Parler, je suis d'accord. Mais en fait,
01:08:25sur l'électricité, c'est l'exemple
01:08:27qu'évoquait hier M. Le Barnier. Il dit que l'électricité va baisser
01:08:29de 7%, donc c'est normal qu'on puisse
01:08:31en récupérer une partie. Mais l'électricité a
01:08:33augmenté de 44% depuis 2 ans.
01:08:35Mais c'est honteux. C'est honteux. Ça a augmenté depuis 44 ans.
01:08:37Vous faites comment ? Ça ne vous a pas échappé qu'il y a des gays, quand même,
01:08:39parce que, justement, si l'électricité, automatiquement...
01:08:41Non, mais l'électricité va baisser de 7%.
01:08:43Pourquoi on ne rendrait pas aux Français
01:08:45le gain de cette baisse ?
01:08:47Ça, c'est le premier point. Deuxième point.
01:08:49Nous avons 11 millions d'électeurs.
01:08:51M. Le Barnier ne nous accorde rien.
01:08:53Mais il n'y a pas un sujet.
01:08:55Il n'y a pas une proposition. Il n'y a pas un amendement
01:08:57qu'on a proposé que M. Le Barnier accepte.
01:08:59Est-ce que vous trouvez ça normal, quand nous sommes le premier parti
01:09:01qui propose ça ? Nous savons bien, M. Le Barnier,
01:09:03M. Le Barnier n'est pas
01:09:05le Premier ministre du Réseau national.
01:09:07En revanche, il doit écouter son opposition,
01:09:09car sans l'opposition, on voit bien, il n'y a pas de majorité,
01:09:11et il tombe. Et alors, sa petite
01:09:13musique de faire peur aux gens de catastrophes,
01:09:15c'est assez inadmissible.
01:09:17Et je rassure les Français,
01:09:19tous les indigènes sont prévenus
01:09:21de ce scénario, bien évidemment.
01:09:23Je m'accasse.
01:09:25Deux choses.
01:09:27Il nous reste 30 secondes.
01:09:29Sans budget, effectivement, ce n'est pas le chaos,
01:09:31mais sans budget, il n'y a pas de politique.
01:09:33Vous avez raison, Barnier n'est pas le Premier ministre du Rassemblement national,
01:09:39mais il est l'otage du Rassemblement national.
01:09:41Et ça, c'est un vrai problème,
01:09:43et c'est un problème qui était écrit,
01:09:45parce que voilà ce qui arrive quand on est Premier ministre,
01:09:47avec 4% des électeurs.
01:09:49Eric Rebelle,
01:09:51pour détendre tout le monde,
01:09:53petite cocasserie bruxelloise
01:09:55qui est tombée hier,
01:09:57alors qu'on n'a pas de budget en France pour l'instant,
01:09:59ils disent que la trajectoire budgétaire française
01:10:01est bonne et donne satisfaisite
01:10:03à l'ancien commissaire européen qui est Michel Barnier.
01:10:05C'est formidable.
01:10:07C'est dans la série, on nous prend pour des cons.
01:10:09Pour faire simple.
01:10:11Merci beaucoup. Sonia Mabroux, c'est dans un instant.
01:10:13On se retrouve demain en direct à partir de 10h35.
01:10:15Et d'ici là, soyez prudents.

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