Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00:00Quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:00:06A la une ce matin, les deux cambrioleurs sous le coup d'une OQTF vont passer les prochains mois normalement derrière les barreaux.
00:00:12Rappelons l'achronologie des faits à peine croyables.
00:00:15La nuit de Noël, ces deux hommes sont pris la main dans le sac par la BAC dans une pharmacie livrée sur Seine.
00:00:201000 euros en liquide dérobé ainsi que des médicaments.
00:00:2324 heures plus tard, faute de place en crâ, ils sont relâchés, explique la pharmacienne lésée.
00:00:28Dossier classé par la procureure adjointe.
00:00:30Mardi 31 décembre, le parquet de Créteil indique à CNews avoir rouvert la procédure liée au cambriolage de la pharmacie.
00:00:38Assure également délivrer une citation devant le tribunal correctionnel du chef de vol aggravé.
00:00:44Les mises en cause sous OQTF seront jugées le 16 janvier prochain.
00:00:48Dans la nuit, du 1er au 2 janvier, Rebelote, les mêmes, sont interpellés pour une tentative de vol.
00:00:54Cette fois, la roulotte a tié la foi de trop.
00:00:57Ils sont jugés pour l'ensemble de leurs méfaits en comparution immédiate.
00:01:02Condamnés hier soir à 12 mois de prison avec mandat de dépôt, 3 ans d'interdiction de territoire français.
00:01:08Une peine plus clémente que les réquisitions de 15 mois fermes et 10 ans d'ITF, d'interdiction de territoire français.
00:01:16Comment ont-ils pu être relâchés dès le premier méfait, sans la couverture médiatique du premier braquage ?
00:01:22Que se serait-il passé ?
00:01:24Une fois exécuté ces délinquants étrangers, peine exécutée, ces délinquants étrangers quitteront-ils la France
00:01:31sous interdiction de territoire français comme l'obligation de quitter le territoire français ?
00:01:36Non d'obligation ou d'interdiction que le non.
00:01:39Et on se posera la question dans cette émission.
00:01:41Mais avant cela, c'est le point sur l'information.
00:01:47A la une de l'actualité, les deux Algériens sous OQTF interpellés en flagrant délit de vol à deux reprises
00:01:54ont été condamnés à 12 mois de détention avec mandat de dépôt.
00:01:57Ils ont également écopé d'une interdiction de territoire français de 3 ans.
00:02:00Les dommages et intérêts seront tranchés le 12 mars prochain.
00:02:03Matignon le confirme.
00:02:05Les syndicats agricoles seront reçus par le Premier ministre le 13 janvier prochain.
00:02:09C'est une première rencontre pour évoquer les sujets et les urgences.
00:02:12Une date encore trop lointaine pour la coordination rurale qui maintient son appel à manifester dès demain.
00:02:17Et puis les suites de l'affaire Stormy Daniels.
00:02:19Donald Trump connaîtra sa peine dix jours avant son investiture.
00:02:23Il a été condamné au pénal à New York pour des paiements cachés à une actrice pornographique.
00:02:27Mais il n'ira pas en prison.
00:02:29Le président élu dénonce une mascarade.
00:02:31Merci Sandra Tchiombo.
00:02:33Je suis à Gouja, je ne vous avais pas souhaité la bonne année.
00:02:35Bonne année chère Sandra.
00:02:36Bonne année Eliott.
00:02:37Habituellement il y a un petit jingle mais j'ai été perturbé parce qu'Alexandre Devecchio et Charlotte Dornelas commencent bien mal l'année.
00:02:44Ils sont arrivés si têtement en retard.
00:02:47Comme ils l'avaient terminé.
00:02:49Philippe Guybert est avec nous.
00:02:52Vous ne manquez pas une pour les attaquer direct.
00:02:55Il faut tout de suite mettre la pression.
00:02:58C'est quand même fou.
00:02:59C'est vous qui avez commencé quand même.
00:03:01Qui est arrivé vraiment têtement en retard.
00:03:05J'ai bravé la maladie.
00:03:08C'est le Covid.
00:03:09Je pense que c'est vraiment un rhume.
00:03:12Vous savez ces maladies de l'instant.
00:03:14Confinez.
00:03:15N'oubliez jamais ça, confinez.
00:03:17Vous voulez un petit papier pour faire le kilomètre autour du film ?
00:03:21Alexandre Devecchio est avec nous.
00:03:23Chère Alexandre, bonjour.
00:03:24Ravie d'y être.
00:03:25Bonne année.
00:03:26Votre objectif pour 2025 ?
00:03:29Je ne suis pas du genre à prendre des bonnes résolutions.
00:03:33Vous savez d'où le mini retard.
00:03:36Samy Biazony est avec nous.
00:03:39Bonjour.
00:03:40Vous êtes essayiste.
00:03:41On vous voit régulièrement sur CNews.
00:03:44C'est l'une des premières fois le samedi matin avec nous.
00:03:46C'est un plaisir de vous avoir ce samedi matin.
00:03:48Faites très attention à Philippe Guybert.
00:03:50Il a tendance à prendre le micro et ne jamais le lâcher.
00:03:53Merci.
00:03:54Réda Belhach est avec nous.
00:03:57Vous êtes porte-parole du Unité Île-de-France.
00:03:59Chère Réda, bonjour.
00:04:01L'occasion de remercier, de saluer et de souhaiter une bonne année.
00:04:04Aux forces de l'ordre sur le terrain,
00:04:07à Noël, je disais, Notre-Dame a eu ses bâtisseurs
00:04:10pour reconstruire et refaire de Notre-Dame ce joyau
00:04:15qui illumine le monde.
00:04:17Mais en France, on a des anges gardiens.
00:04:19Ils sont soignants.
00:04:20Ils sont médecins.
00:04:21Ils ont fait une croix sur Noël.
00:04:22Ils sont aussi gendarmes et policiers.
00:04:24Merci d'être présent.
00:04:26On a besoin d'y voir un peu plus clair
00:04:29parce qu'on a des cas très importants à traiter aujourd'hui.
00:04:33Notamment cette histoire d'ivreries sur scène
00:04:35avec les OQTF, cambrioleurs qui ont été condamnés hier soir
00:04:40à la prison ferme.
00:04:42On a besoin de comprendre un peu comment se fait-il
00:04:44que ces individus-là n'aient pas été condamnés
00:04:46dès le premier méfait.
00:04:48Est-ce que c'est exceptionnel ?
00:04:50Vous voulez répondre maintenant ou pas ?
00:04:51Ce n'est pas exceptionnel, malheureusement.
00:04:53On en parle dans quelques instants.
00:04:55C'est le quotidien, on va dire, des policiers.
00:04:57C'est-à-dire d'interpeller des individus.
00:04:59Là, on parle de cambrioleurs.
00:05:00Ce n'est pas n'importe quoi.
00:05:01C'est un cambrioleur dans une pharmacie.
00:05:03Pour un policier qui est sur la voie publique,
00:05:05c'est déjà de savoir que quand vous avez interpellé
00:05:08un individu et qu'il est déféré,
00:05:10déjà, je ne veux pas dire qu'on boit un coup,
00:05:12mais limite.
00:05:13Vous voyez ce que je veux dire ?
00:05:14Je suis sérieux.
00:05:15Je suis très sérieux.
00:05:16Pour un policier, c'est pour ça que quand un policier
00:05:18l'entend sur les ondes cambriolage en cours,
00:05:21au moins une partie des départements se déplacent
00:05:24parce qu'on aime ce genre d'affaires.
00:05:26On sait que ce sont des peines d'emprisonnement
00:05:28qui sont à l'autour des 5 ans.
00:05:30Donc, on sait que l'individu risque d'être déféré
00:05:32et d'aller en prison.
00:05:33Mais bon, très souvent, malheureusement,
00:05:36dans notre pays et lors de nos interventions,
00:05:39ça finit comme ça.
00:05:40Voilà.
00:05:41Et encore, c'est un volet frac.
00:05:42Parce que si ce n'est pas un volet frac,
00:05:43des fois, s'il a 200 grammes de cannabis,
00:05:49c'est pour sa conso perso.
00:05:51Peut-être qu'il va repartir,
00:05:52vous l'interpelle à 8 heures.
00:05:53Peut-être qu'à 11 heures, il sera dehors.
00:05:55Vous voyez ce que je veux dire ?
00:05:56Si encore, il y a une garde à vue.
00:05:57C'est le monde dans lequel on vit maintenant.
00:06:00Et ce qui est intéressant, saisissant dans cette affaire,
00:06:02c'est la chronologie des faits.
00:06:04Ils cambriolent la pharmacie dans la nuit de Noël.
00:06:07Ils sont pris en flagrant délit par la BAC.
00:06:1024 heures plus tard, ils sont relâchés.
00:06:12Le dossier est classé.
00:06:14L'affaire est médiatisée.
00:06:16Le procureur de Créteil reprend le dossier
00:06:19quelques jours plus tard
00:06:20en disant qu'on a rouvert l'affaire
00:06:22et il y aura une citation à comparer
00:06:24le 16 janvier prochain.
00:06:26Je rappelle que ce sont deux individus
00:06:28qui sont sans domicile fixe.
00:06:30Je serais curieux de savoir à qui ils l'ont envoyée
00:06:32cette citation à comparer
00:06:34et comment ils l'ont envoyée.
00:06:36Et puis, quelques jours plus tard,
00:06:38dans la nuit du 1er au 2 janvier,
00:06:40Rebelote, non pas à Eury-sur-Seine,
00:06:42mais à Thiers,
00:06:43et il cambriole, il dérobe la roulotte.
00:06:47Juliette Sadat était présente
00:06:49au tribunal de Créteil hier, je le disais.
00:06:52Elle était requis contre ces deux individus,
00:06:5515 mois de prison ferme
00:06:57et 10 ans d'ITF.
00:06:59On connaît les OQTF,
00:07:01les obligations de quitter le territoire français.
00:07:03Peut-être qu'on découvre aujourd'hui
00:07:05les interdictions de territoire français.
00:07:07ITF, peut-être nous expliquer la différence.
00:07:10L'OQTF, c'est administratif
00:07:12et l'interdiction du territoire français,
00:07:14c'est une décision judiciaire.
00:07:16C'est le magistrat, le juge judiciaire
00:07:18qui décide, donc c'est une peine complémentaire.
00:07:21Alors que l'OQTF est simplement
00:07:23une décision administrative, c'est pas une peine.
00:07:25J'entends, mais alors,
00:07:26qu'est-ce que ça change concrètement dans les faits ?
00:07:28C'est-à-dire qu'une personne qui est ITF
00:07:31et qui est quand même sur le territoire français,
00:07:33qu'est-ce qu'il se passe ?
00:07:35Là, vous saurez peut-être mieux répondre que moi.
00:07:37Je pense que s'il est expulsé,
00:07:38il ne pourra pas revenir ou faire une demande de visa
00:07:40pour venir en France, tout simplement.
00:07:41Mais ça va durer 3 ans, visiblement.
00:07:43C'est 3 ans d'ITF.
00:07:44Il était requis 10 ans
00:07:46d'interdiction du territoire français.
00:07:48On pourrait même se demander...
00:07:49Pourquoi pas à Lille ?
00:07:50Pourquoi pas à Lille ?
00:07:51Exactement, Alexandre Devecchio.
00:07:52C'est interdit.
00:07:53C'est interdit par qui ?
00:07:54La CEDH.
00:07:55Récemment, souvenez-vous,
00:07:56la CEDH, depuis 2021, interdit les expulsions à vie.
00:08:00On écoute Juliette Sadat,
00:08:01notre journaliste au service police-justice,
00:08:03qui était présente à ce procès hier.
00:08:07Je rappelle que dans la nuit du 24 au 25 décembre,
00:08:11dans la nuit de Noël,
00:08:12on n'avait pas le même garde des Sceaux
00:08:14qu'à partir de...
00:08:17Ah si, on avait le même.
00:08:19Je dis une bêtise.
00:08:20Je pensais que Gérald Darmanin était arrivé après Noël.
00:08:23On regarde le sujet de Juliette Sadat.
00:08:28Le tribunal a tranché.
00:08:29Les prévenus sont déclarés coupables
00:08:31et sont condamnés à 12 mois d'incarcération
00:08:33avec mandat de dépôt,
00:08:35ainsi qu'à une interdiction de territoire français
00:08:37d'une durée de 3 ans.
00:08:39Une condamnation cohérente avec les réquisitions du parquet
00:08:42et qui satisfait la propriétaire
00:08:44de la pharmacie d'Ivry-sur-Seine.
00:08:47Je suis très satisfaite
00:08:49parce qu'ils ont pris 12 mois
00:08:51avec incarcération immédiate.
00:08:53C'est ce qu'on attendait,
00:08:55donc tant mieux.
00:08:56Merci à la justice.
00:08:58Enfin, je reconnais cette justice française,
00:09:00donc tant mieux.
00:09:01Quant à la condamnation à des dommages et intérêts
00:09:03au parti civil,
00:09:04l'audience aura lieu au tribunal civil
00:09:06le 12 mars prochain.
00:09:08Cette pharmacienne Lézé
00:09:10avait apporté son témoignage,
00:09:13évidemment après le braquage,
00:09:15mais quelques heures avant la décision de justice,
00:09:17toujours au micro de Juliette Sadat.
00:09:19Écoutez-la.
00:09:20Tous mes confrères sont très choqués et surpris
00:09:24de la remise en liberté de ces voleurs-là.
00:09:30Justement, on a un sentiment d'impunité
00:09:33qui plane énormément en France.
00:09:36On n'est plus en sécurité.
00:09:39On est non seulement victime de cambriolages,
00:09:42mais aussi de vols.
00:09:43C'est le quotidien.
00:09:44On est à la fois pharmacien, vigile.
00:09:46Et donc, oui, effectivement,
00:09:50on a peur au quotidien.
00:09:52Et qu'est-ce qu'on lui répond à cette dame aujourd'hui ?
00:09:54Ça, c'est une bonne question.
00:09:56C'est pour ça que je vous la pose, Philippe Guider.
00:09:58Et vous êtes là pour y répondre.
00:10:00Non, mais ce n'est pas un sujet à plaisanterie, en fait.
00:10:02Parce que les dysfonctionnements de la justice,
00:10:06de ses moyens,
00:10:10de ses réquisitions,
00:10:14tout ça conduit à exactement ce que disait cette dame.
00:10:17C'est-à-dire un sentiment d'impunité
00:10:19qui est un peu plus qu'un sentiment,
00:10:21qui est une réalité d'impunité.
00:10:23Et c'est absolument délétère pour une société.
00:10:25Une société ne peut pas fonctionner
00:10:27avec ce sentiment d'impunité.
00:10:29Et donc, on attend du nouveau garde du sceau.
00:10:33Son prédécesseur n'a pas eu le temps d'imprimer sa marque.
00:10:36Éric Dupond-Moretti était quand même beaucoup
00:10:38dans le déni de tout ça.
00:10:40Et donc, on attend du nouveau garde du sceau
00:10:42qui a l'air de vouloir agir
00:10:44et qui a l'air de vouloir répondre
00:10:46aux préoccupations des Français dans ce domaine.
00:10:49Qu'il mette en place des mesures,
00:10:52qu'il fasse des réformes aux besoins
00:10:54qu'il essaye de faire voter des lois
00:10:56pour qu'on retrouve un fonctionnement de la justice
00:10:58qui correspond au sentiment élémentaire
00:11:00des citoyens français
00:11:02de tout simplement que la justice
00:11:04protège la société et protège les Français
00:11:06et qu'elle fonctionne normalement.
00:11:08On a l'impression dans cette affaire,
00:11:10mais je ne suis peut-être pas assez bien informé,
00:11:12que le dysfonctionnement
00:11:14est lié à une période de fête
00:11:16où sans doute il y avait moins de moyens,
00:11:18moins de personnel disponible.
00:11:20Mais peut-être que vous allez me démentir là-dessus.
00:11:22Mais c'est aberrant.
00:11:24C'est catastrophique du point de vue
00:11:26du citoyen français
00:11:28qui se dit, mais est-ce qu'on est protégé
00:11:30ou est-ce qu'on n'est pas protégé ?
00:11:32Je réagis simplement
00:11:34parce que le problème, c'est qu'il y a
00:11:36ce qui relève du dysfonctionnement, du manque de moyens
00:11:38dont on parle extrêmement souvent.
00:11:40Il y a un dysfonctionnement idéologique aussi
00:11:42et qui là est un fonctionnement normal de la justice.
00:11:44Vous savez,
00:11:46par exemple, l'incarcération,
00:11:48c'est vraiment l'extrême limite.
00:11:50Il faut avoir tout tenté avant,
00:11:52tout prononcé, tout étudié,
00:11:54tout motivé pour pouvoir mettre en prison.
00:11:56Là, la peine, ce n'est pas un hasard si c'est 12 mois
00:11:58parce qu'en dessous de 12 mois,
00:12:00vous avez des aménagements. Alors là, il y a eu un mandat de dépôt
00:12:02qui a été prononcé, mais tout est fait pour aménager.
00:12:04Donc au bout du bout du bout,
00:12:06pour aller incarcérer, c'est compliqué.
00:12:08Même un magistrat qui voudrait le faire, c'est compliqué.
00:12:10Et vous disiez, il faut qu'on retrouve
00:12:12une justice qui corresponde aux sentiments
00:12:14populaires élémentaires.
00:12:16Mais absolument,
00:12:18et vous l'avez défini en disant tout simplement
00:12:20être protégé. Mais si vous revenez
00:12:22dans les années 70,
00:12:24au tournant dans la justice qui a été prise,
00:12:26on parle beaucoup du syndicat de la magistrature aujourd'hui,
00:12:28sans compter les troupes du syndicat
00:12:30de la magistrature, simplement
00:12:32l'idéologie qui prévaut et qui a
00:12:34dépassé de loin les murs du syndicat.
00:12:36Mais au-delà d'être anti-prison,
00:12:38la justice servait
00:12:40finalement à rendre justice
00:12:42aussi à l'agresseur,
00:12:44au voleur contre le policier,
00:12:46à l'enfant contre ses parents,
00:12:48à l'administré contre l'administration.
00:12:50Donc, de rendre justice,
00:12:52pourquoi ? Parce que le crime
00:12:54est simplement le résultat d'une injustice sociale
00:12:56initiale. Voilà quelle est la lecture.
00:12:58C'est sûr pour le syndicat de la magistrature,
00:13:00vous avez l'air de le douter,
00:13:02mais en tout cas pour eux, c'est sûr.
00:13:04Ils ont été mis dans tous les cabinets
00:13:06à cette époque-là, sous Mitterrand,
00:13:08enfin Badinter à l'époque,
00:13:10et petit à petit, ils ont
00:13:12beaucoup de postes importants.
00:13:14C'est pas tellement le nombre qui vote ou pas,
00:13:16c'est simplement la haute magistrature
00:13:18est imprégnée de ce discours-là
00:13:20et les hommes politiques surtout.
00:13:22Parce que la haute magistrature, elle pourrait être
00:13:24conduite par une politique pénale
00:13:26différente.
00:13:28Je pense que le sujet est plus profond
00:13:30qu'un dysfonctionnement qui existe.
00:13:32Le manque de moyens pour les policiers
00:13:34comme pour les magistrats, il est indiscutable.
00:13:36Le manque de personnel
00:13:38pour y répondre. Mais au-delà de ça, il y a une réflexion
00:13:40sur la manière dont on veut rendre la justice
00:13:42et justement, j'ai bien aimé la manière assez simple
00:13:44que vous avez eue de la définir.
00:13:46En fait, c'est le fondement d'une société.
00:13:48Vous disiez, Eric Dupond-Moretti a l'air d'être dans le déni.
00:13:50Eric Dupond-Moretti porte une vision
00:13:52de la justice qui n'est pas la vôtre.
00:13:54Qui n'est pas la définition que vous avez donnée, ça c'est sûr.
00:13:56Vous souhaitez y réagir ?
00:14:00Malheureusement, ce n'est pas
00:14:02un cas exceptionnel.
00:14:04C'est tous les jours et je n'exagère pas.
00:14:06Encore là, on est dans le Val-de-Marne.
00:14:08Ça fait partie, je pense, des départements
00:14:10qui sont devenus de plus en plus compliqués
00:14:12comme les Hauts-de-Seine
00:14:14qui avant étaient très politisés
00:14:16et où il se passait
00:14:18beaucoup moins de choses. Mais on remarque aujourd'hui
00:14:20par exemple aussi les Hauts-de-Seine,
00:14:22il se passe autant de choses que dans le Val-de-Marne.
00:14:24Après, le fleuron, on va dire,
00:14:26des départements, c'est la Seine-Saint-Denis
00:14:28qui est le plus criminogène de France.
00:14:30Ça en Seine-Saint-Denis,
00:14:32c'est plusieurs fois par jour, ce n'est pas tous les jours.
00:14:34Mais après, sur les autres départements,
00:14:36et je pense de manière générale, en France, dans les zones difficiles,
00:14:38on va dire, dans les zones urbanisées,
00:14:40parce qu'on ne parle plus de zones difficiles,
00:14:42c'est tous les jours.
00:14:44C'est simplement tous les jours.
00:14:46Les gens
00:14:48voient ce que vivent
00:14:50les policiers, en fait. C'est-à-dire que tous les jours,
00:14:52nous, on met à disposition les individus,
00:14:54on les interpelle, on fait notre travail.
00:14:56Moi, je veux
00:14:58bien entendre qu'on demande...
00:15:00Je ne vais pas critiquer
00:15:02ni la plaidoirie de l'action
00:15:04publique du procureur. C'est-à-dire que
00:15:06je crois qu'il demande 15 mois, c'est ça ? Et qu'au final,
00:15:08il y a 12 mois. Déjà, je veux remercier...
00:15:10Je ne le fais jamais, pour le coup.
00:15:12Je veux remercier l'ensemble des médias qui ont traité
00:15:14cette affaire, parce qu'aujourd'hui,
00:15:16on se rend compte de ce qui se passe.
00:15:18Et surtout, est-ce qu'aujourd'hui, on ne peut pas se poser
00:15:20la question de savoir si les individus ne sont pas
00:15:22condamnés parce que ça a été médiatisé ?
00:15:24À mon avis, malheureusement, oui.
00:15:26C'est vous qui le dites, je ne me permettrais pas de le dire,
00:15:28mais je me suis posé la question de savoir
00:15:30est-ce que la médiatisation a fait
00:15:32que, par exemple...
00:15:34Un cambriolage, avec effraction,
00:15:36c'est 50 prisons, Eliott.
00:15:38C'est 50 prisons.
00:15:40Et eux, non seulement, en plus,
00:15:42administrativement, ils n'ont rien à faire sur le territoire français,
00:15:44mais en plus, au niveau judiciaire,
00:15:46les mecs sont ressortis comme ils sont venus,
00:15:48ils ont été interdits d'ivreries sur scène.
00:15:50Waouh !
00:15:52C'est pour ça qu'ils sont allés commettre les mêmes effets
00:15:54quelques jours plus tard, non pas à Ivry-sur-Seine, mais à Thiers.
00:15:56Oui, c'est pour ça que...
00:15:58Bien sûr, c'est des gens qui respectent.
00:16:00Et encore, on ne vous dit pas tout, parce que
00:16:02sur le vol roulotte,
00:16:04forcément, je suis un ancien du Val-de-Marne,
00:16:06j'ai encore quelques connexions,
00:16:08les individus partent à la courette,
00:16:10c'est-à-dire que quand les collègues
00:16:12prennent en flag, les individus prennent la fuite,
00:16:14donc ils ne veulent pas se laisser interpeller
00:16:16par la police.
00:16:18Un des individus
00:16:20se débarrasse d'un objet qui est sous une voiture
00:16:22et il met la main dans la poche quand le collègue arrive à son niveau.
00:16:24Donc le collègue,
00:16:26il interpelle l'individu,
00:16:28ce qu'il retrouve dans la poche, c'est une gazeuse,
00:16:30et ce qu'il retrouve sous la voiture, c'est un couteau.
00:16:32C'est bizarre, je n'en ai pas entendu parler de ça sur les médias.
00:16:34Donc moi,
00:16:36quand on me dit 12 mois, excusez-moi,
00:16:38ça veut dire quoi ?
00:16:40Le collègue n'est pas un menteur
00:16:42quand il écrit ou quand il dit,
00:16:44parce qu'il est agent de police judiciaire,
00:16:46il est assermenté, d'accord ?
00:16:48Il a passé un concours, il est assermenté, c'est carré.
00:16:50Il constate des faits, il les retranscrit.
00:16:52Et malgré ça,
00:16:54moi, on me parle de 12 mois,
00:16:56on ne me demande que 15 mois,
00:16:58alors que c'est puni de 5 ans de prison,
00:17:00c'est en réunion, c'est-à-dire que les circonstances
00:17:02aggravantes, elles sont là, elles sont présentes,
00:17:04donc ça doit être sûrement 7 ans,
00:17:06puisqu'il y a les circonstances aggravantes,
00:17:08ces individus sont encore dehors.
00:17:10Moi, ce qui me dérange, c'est que les policiers
00:17:12prennent des risques.
00:17:14Ils dorment en prison ce soir, mais peut-être qu'effectivement,
00:17:16la peine, c'est vous qui le dites,
00:17:18n'est pas suffisante
00:17:20en l'état, et moi, je n'avais pas
00:17:22les informations sur la seconde interpellation
00:17:24avec la présence d'une gazeuse
00:17:26et d'un couteau,
00:17:28mais là aussi, je pense que les téléspectateurs
00:17:30ne seront pas étonnés
00:17:32d'entendre ces informations-là.
00:17:34Et ce qui me dérange, justement,
00:17:36c'est que le policier, lui, il prend des risques
00:17:38et j'ai l'impression, je dis bien que c'est
00:17:40un sentiment,
00:17:42c'est vraiment pas un constat, c'est un sentiment,
00:17:44j'ai l'impression que la justice,
00:17:46la réponse pénale à la justice,
00:17:48le seul risque qu'elle prend
00:17:50parfois, malheureusement, c'est de réexposer
00:17:52ces victimes
00:17:54à ces délinquants.
00:17:56Et ça, ça me dérange, en fait.
00:17:58J'ai l'impression que mes collègues travaillent pour rien.
00:18:00Lorsque l'affaire est classée
00:18:02dans un premier temps sur le cambriolage de la pharmacie
00:18:04et qu'ils sont libérés
00:18:0624 heures plus tard, faute de place
00:18:08dans les cras,
00:18:10vous avez une pharmacienne qui vient d'être
00:18:12cambriolée, qui va avoir
00:18:14le courage de prendre la parole.
00:18:16J'ai le souvenir de ce
00:18:18reportage qu'on fait au lendemain
00:18:20du cambriolage ou au surlendemain.
00:18:22Je me dis, l'histoire est tellement grosse
00:18:24qu'elle n'est pas vraie.
00:18:26C'est pas possible. C'est pas possible qu'une pharmacienne
00:18:28aujourd'hui cambriolée
00:18:30un soir de Noël, avec deux individus
00:18:32au QTF, qu'on laisse dans la nature
00:18:3424 heures plus tard. Ce n'est pas possible.
00:18:36Vous pouvez aller voir les pharmacies
00:18:38à l'entour, ils ont tout eu le problème.
00:18:40Mais c'est ça qui est fou.
00:18:42Je vous assure, j'avais eu ce sentiment.
00:18:44Moi, je suis toujours en toute transparence avec les téléspectateurs.
00:18:46Je dis, mais une affaire
00:18:48comme ça ne peut pas arriver en France.
00:18:50Oui, mais parce que ce que regarde aussi
00:18:52je pense
00:18:54la justice,
00:18:56c'est qu'elle va dire, voilà, le préjudice, c'était
00:18:581 000 euros, avec 3 boîtes
00:19:00de Doliprane. Alors que si jamais
00:19:02ils avaient cambriolé
00:19:04et ce n'est pas par rapport à une marque, c'était
00:19:06Louis Vuitton, Dior, les marques que vous voulez,
00:19:08si le préjudice avait été de 50 000 euros,
00:19:10ça veut dire
00:19:12que la forme, le fond,
00:19:14en France, elle est différente,
00:19:16les affaires sont traitées
00:19:18de manière différente. On peut se dire aussi
00:19:20que c'était une décision de la procureure adjointe
00:19:22visiblement de classer l'affaire,
00:19:24mais que le procureur, le chef,
00:19:26a décidé finalement de
00:19:28rouvrir le dossier
00:19:30quelques jours plus tard
00:19:32et finalement, l'impunité, vous en parliez
00:19:34il y a un instant, ces individus,
00:19:36ces deux OQTF, ils ne sont pas surlivrés
00:19:38sur scène, ils le font attirer, et puis il y a
00:19:40ce nouveau, voilà,
00:19:42la roulotte. Samy Biazoni.
00:19:44Il est indubitable,
00:19:46quand l'espèce, la médiatisation
00:19:48de l'affaire a joué, enfin, après,
00:19:50ça reste une supputation, on n'est pas dans
00:19:52le secret de l'affaire, mais
00:19:54ce que vous disiez,
00:19:56on le sait tous, c'est maintes fois documenté,
00:19:58effectivement, pour un vol de cet
00:20:00tenant-là, il n'y a pas eu de violence directe,
00:20:02il y a une forme de,
00:20:04on va dire, de lâcher prise
00:20:06d'une partie
00:20:08des équipes judiciaires,
00:20:10on le sait, voire même des policiers,
00:20:12c'est-à-dire qu'en fait, on ne va pas aller
00:20:14pourchasser, on ne va pas aller
00:20:16même instruire de procédure
00:20:18parce qu'on sait que, en fait, c'est peine perdue.
00:20:20Et ça, c'est le quotidien des policiers,
00:20:22je pense que, je ne me trompe pas en disant ça,
00:20:24et on le sait tous. Là, ce qui est quand même très particulier,
00:20:26ce qui est quand même, effectivement, l'ironie de l'histoire,
00:20:28et vous l'écrivez bien, c'est qu'il y a un moment médiatique
00:20:30où on parle beaucoup des OQTF, je rappelle
00:20:32quand même qu'on est entre 6 et 8 % d'exécution
00:20:34sur plus de 100 000,
00:20:36100 à 120 000 OQTFs commencés par année, et d'ailleurs,
00:20:38j'ai vu le chiffre il n'y a pas si longtemps,
00:20:40en regardant la nature de
00:20:42ces 6 à 8 %, je ne sais pas si vous le savez,
00:20:44mais, 6 à 8 %, la moitié
00:20:46numériquement est exécutée à Mayotte.
00:20:48Oui, c'est ce que disait François Bayrou la semaine dernière.
00:20:50François Bayrou a lu ces chiffres correctement,
00:20:52c'est très bien, et effectivement,
00:20:54et ça, ça veut dire quelque chose, ça veut dire que
00:20:56en France métropolitaine, il ne reste pas grand-chose, en réalité.
00:20:58Donc, en fait, c'est une mesure
00:21:00qui n'est pas une mesure. Là, on a,
00:21:02si ce n'est la métaphore, en tout cas la traduction
00:21:04de la faillite d'un système.
00:21:06On ne peut pas avoir prononcé
00:21:08120 000 par paie d'administrative
00:21:10et se retrouver avec un taux d'exécution si bas.
00:21:12Le mot de la fin sur ce sujet,
00:21:14Alexandre Devecchio, vous n'avez rien dit.
00:21:16Une fois que tout a été dit...
00:21:18Je suis discipliné,
00:21:20j'ai finalement, pour le début d'année,
00:21:22décidé d'attendre qu'on me donne la parole.
00:21:24Mais si tout a été dit...
00:21:26Non, je plaisante.
00:21:28Non, ça renvoie, le système,
00:21:30effectivement, est en faillite. Il y a un mélange de tout,
00:21:32de laxisme des juges,
00:21:34de politique pénale
00:21:36pas adaptée. Il y a aussi un problème
00:21:38de place de prison.
00:21:40Effectivement, on adapte
00:21:42la politique pénale aux places de prison.
00:21:44Sauf qu'il y a une loi, normalement,
00:21:46qui permet aux étrangers
00:21:48de faire leur peine chez eux.
00:21:50Ça n'a pas été prononcé dans ce cas-là.
00:21:52Ça aurait été pratique. Ça aurait libéré
00:21:54des places pour d'autres.
00:21:56Il n'y a pas seulement l'interdiction de quitter le territoire.
00:21:58Il y a l'exécution de la peine
00:22:00à l'étranger quand le ressortissant
00:22:02est étranger.
00:22:04Et en plus,
00:22:06ils sont là illégalement.
00:22:08Je sais bien, mais à un moment donné, ça ne sert à rien
00:22:10de faire des lois si on ne se donne jamais les moyens
00:22:12de l'appliquer. Il se trouve qu'ils ont
00:22:14Boilem Chansal chez eux, les Algériens.
00:22:16Moi, je ferais bien un échange.
00:22:18Je leur renvoie celui-ci et on reprend
00:22:20Boilem Chansal.
00:22:22On parlera justement de deux influenceurs
00:22:24après la publicité,
00:22:26dix influenceurs algériens
00:22:28qui ont été arrêtés vendredi à Brest
00:22:30et près de Grenoble pour des vidéos postées sur
00:22:32TikTok, accusés de faire l'apologie
00:22:34du terrorisme et de lancer
00:22:36des menaces
00:22:38de mort. C'est un sujet très sérieux.
00:22:40Là, il y a eu
00:22:42une réaction extrêmement rapide
00:22:44du ministère de l'Intérieur
00:22:46avec Bruno Retailleau
00:22:48et ça m'a fait penser... Vous vous souvenez
00:22:50de l'année dernière ? Vous savez, les histoires dramatiques
00:22:52ou les faits de ce genre se répètent
00:22:54trop souvent et parfois, on a la mémoire
00:22:56courte. Février de l'année
00:22:58dernière, vous avez
00:23:00un malien
00:23:02qui attaque au couteau, garde-lion
00:23:04des individus. Et puis,
00:23:06quand on creuse un petit peu, on se rend compte que ce
00:23:08malien, qui avait attaqué au couteau
00:23:10et au marteau des innocents,
00:23:12avait posté des vidéos sur les réseaux
00:23:14sociaux, déversant sa haine
00:23:16contre la France, expliquant que la meilleure
00:23:18défense, c'était l'attaque.
00:23:20Et aujourd'hui, peut-être que
00:23:22il est important d'être le plus réactif
00:23:24possible et c'est ce qu'a fait Bruno
00:23:26Retailleau et les services de police.
00:23:28Vous allez peut-être nous donner quelques détails sur les
00:23:30interventions des forces de l'ordre
00:23:32ces dernières 24 heures. La publicité,
00:23:34on revient dans un instant.
00:23:36Quasiment 9h30
00:23:38sur CNews et on poursuit
00:23:40l'heure des pros. On est très heureux de recevoir
00:23:42Jean-Marc Albert. Merci d'être avec nous.
00:23:44Vous êtes historien. On va revenir
00:23:46sur deux sujets avec vous.
00:23:48L'histoire des référendums
00:23:50puisque Emmanuel Macron
00:23:52a sous-entendu l'utilisation
00:23:54du référendum, le recours au référendum
00:23:56lors de ses voeux.
00:23:58Et on parlera de la colère agricole.
00:24:00L'histoire de la colère agricole avec vous.
00:24:02Toujours un plaisir de vous avoir.
00:24:04Vous nous avez porté une profondeur
00:24:06avec parfois des questions qui peuvent être
00:24:08très simples. Je fais très attention
00:24:10à ce que je vais dire parce que
00:24:12parfois les questions peuvent être
00:24:14interprétées, réutilisées,
00:24:16postées sur les réseaux sociaux
00:24:18pour être en quelque sorte motequées.
00:24:20Ce n'est pas mon intérêt. Mon objectif, c'est
00:24:22d'avoir les réponses les plus pertinentes
00:24:24avec vous et c'est pour ça que vous êtes là et c'est toujours
00:24:26un plaisir. Bonne année.
00:24:28Tous mes voeux, cher Jean-Marc Albert.
00:24:30Avant cela, je voudrais quand même qu'on revienne sur ces
00:24:32deux influenceurs algériens qui ont été
00:24:34arrêtés vendredi
00:24:36à Brest et près de Grenoble
00:24:38pour des vidéos postées sur TikTok
00:24:40accusées de faire de l'apologie
00:24:42du terrorisme ou de lancer des
00:24:44menaces de mort. Alors ils ont des noms
00:24:46de scènes numériques
00:24:48Zazou Youssef et
00:24:50Blédard Deluxe. Ils cumulent à eux deux
00:24:52des centaines de... Blédard Deluxe.
00:24:54Ils cumulent à eux deux des centaines
00:24:56de milliers d'abonnés sur les réseaux sociaux.
00:24:58Ils déversent
00:25:00leur haine sur les réseaux sociaux
00:25:02et ont été interpellés. Célia
00:25:04Gruyère nous raconte ce qui s'est passé.
00:25:06C'est aux
00:25:08alentours de 6h vendredi dans un
00:25:10quartier de Brest qu'un influenceur
00:25:12algérien a été arrêté.
00:25:14Youssef A, 25 ans, est accusé
00:25:16d'avoir appelé sur TikTok à commettre
00:25:18des attentats. Je pense qu'il y a
00:25:20beaucoup de confusion dans son discours
00:25:22qui est d'une extrême violence. On ne sait pas très bien
00:25:24comment le situer. En réalité,
00:25:26il prend la défense du régime
00:25:28algérien. Il cite notamment
00:25:30le président Teboun et en même temps, il fait référence
00:25:32dans la même phrase
00:25:34quasiment à la vague
00:25:36d'attentats des années 90
00:25:38en Algérie. Un autre homme algérien
00:25:40de 41 ans a également
00:25:42été arrêté, soupçonné d'être son
00:25:44complice. Les deux individus ont
00:25:46été placés en garde à vue pour apologie
00:25:48d'actes de terrorisme et de
00:25:50provocation à la haine et à la violence.
00:25:52Youssef A était sous le coup
00:25:54d'une obligation de quitter le territoire depuis
00:25:56le 18 avril dernier et était
00:25:58inscrit au fichier des personnes recherchées.
00:26:00Dans la soirée, Bruno Retailleau
00:26:02a annoncé l'arrestation d'un autre influenceur
00:26:04algérien. Ce soir, l'influenceur
00:26:06algérien Hima Tintin est en garde à vue.
00:26:08Lui aussi devra répondre
00:26:10des ignobles propos tenus sur TikTok
00:26:12devant la justice. Ne rien laisser passer.
00:26:14L'influenceur aurait publié
00:26:16une vidéo appelant à Brulévif
00:26:18tué et violé sur le sol français.
00:26:20C'est un sujet
00:26:22très sérieux et très important,
00:26:24notamment concernant, quand on voit
00:26:26le péligré, monsieur Youssef A,
00:26:28qui est arrivé en France en 2020.
00:26:30Il a reçu un titre de séjour en mars
00:26:322023, valable jusqu'au
00:26:3414 mars 2024, lors des
00:26:36émeutes urbaines qui ont secoué
00:26:38la France après la mort de Naël en juin.
00:26:40Youssef A avait été interpellé après
00:26:42avoir pris part à la
00:26:44dégradation d'un complexe sportif à Brest,
00:26:46condamné en décembre à 12 mois d'emprisonnement.
00:26:48Il avait fait appel
00:26:50dans la foulée, ce qui explique pourquoi
00:26:52il n'a pas été emprisonné.
00:26:54On en revient aux mêmes difficultés.
00:26:56L'audience de son procès en appel
00:26:58était en attente de fixation selon la
00:27:00Cour d'appel de Rennes, compte tenu des
00:27:02faits dont il s'était rendu coupable
00:27:04lorsque son titre de séjour
00:27:06est arrivé à échéance en mars 2024.
00:27:08J'ai décidé de
00:27:10ne pas renouveler, on lui a notifié,
00:27:12le 18 avril 2024, une obligation
00:27:14de quitter le territoire français,
00:27:16fameuse OQTF, il faudrait arrêter d'appeler ça
00:27:18une obligation de quitter le territoire français,
00:27:20peut-être une invitation à quitter le
00:27:22territoire français serait plus appropriée.
00:27:24On est sur un
00:27:26dossier extrêmement sensible,
00:27:28avec des répercussions qui peuvent être
00:27:30très graves, Philippe Guibert, allez-y.
00:27:32Non, mais on peut se poser la question quand même
00:27:34de l'attitude
00:27:36du boulevard algérien
00:27:38de nous envoyer des personnes comme ça, parce que
00:27:40on sait que dans les pays
00:27:42du Maghreb, parfois,
00:27:44le fait de faire partir des
00:27:46individus plus ou moins douteux
00:27:48est une soupape
00:27:50dans ces pays et pour les régimes,
00:27:52mais là, on a quand même affaire à
00:27:54des personnes qui
00:27:56tiennent des discours extrêmement
00:27:58politiques et hostiles
00:28:00à la France.
00:28:02On va vous faire comme dans les années
00:28:0490, on va tirer sur vous,
00:28:06expliquer ce fameux Youssef A,
00:28:08vous voulez sortir le 1er janvier,
00:28:10tirer sur eux, il faut faire
00:28:12parler la poudre, voilà ce qu'il dit.
00:28:14Oui, donc,
00:28:16on peut se poser la question, vu nos
00:28:18relations avec le pouvoir algérien
00:28:20aujourd'hui,
00:28:22s'il n'y a pas une
00:28:24volonté d'envoyer des personnes qui déstabilisent
00:28:26un peu le pays.
00:28:28On est obligé de se poser cette question,
00:28:30je ne veux pas faire preuve de parano
00:28:32ou d'accuser gratuitement
00:28:34le pouvoir algérien, mais
00:28:36tout de même, là,
00:28:38on est face à des personnes qui sont
00:28:40venues pour nuire à la France.
00:28:42Nous sommes en guerre, au moindre faux pas,
00:28:44je ne vais pas dire la suite,
00:28:46puisque c'était une insulte,
00:28:48ce qu'il disait dans ses vidéos.
00:28:50Après, on peut se poser la question de savoir pourquoi on met autant
00:28:52de temps à les expulser,
00:28:54enfin, tout au moins à les interpeller,
00:28:56déjà. Alors, l'interpellation,
00:28:58elle s'est faite très rapidement, pour le coup,
00:29:00c'est-à-dire que la vidéo a été relayée
00:29:02et en quelques jours, vous avez eu
00:29:04l'interpellation de cet
00:29:06individu. Contrairement,
00:29:08je le disais, pour
00:29:10les faits en février 2024,
00:29:12février de l'année dernière,
00:29:14avec ce ressortissant malien
00:29:16qui, sur les réseaux
00:29:18TikTok, notamment,
00:29:20insultait la France, attaquait la France,
00:29:22en disant qu'il faut s'en prendre.
00:29:24Et dont les vidéos étaient largement inconnues.
00:29:26Et dont les vidéos, quoi que, elles étaient relayées.
00:29:28Il avait plus de 40 000 abonnés.
00:29:30En fait, c'est ça le plus inquiétant, c'est qu'ils sont extrêmement suivis.
00:29:32Je pense qu'il y a une...
00:29:34comment dire...
00:29:36Les gens qui les suivent nourrissent aussi le discours
00:29:38et comme il n'y a jamais de limite qui n'est mise par personne,
00:29:40moi, c'est ça que je trouve le plus stupéfiant.
00:29:42C'est pas tellement qu'on ait un discours
00:29:44tenu par trois gays qui se font arrêter
00:29:46parce qu'ils ont
00:29:48menacé de mort. C'est le succès
00:29:50qu'ils ont et un succès qui ne les arrête pas
00:29:52ou qui ne les tempère pas, on va dire,
00:29:54dans le discours qu'ils ont. C'est-à-dire que pour continuer à plaire,
00:29:56il n'y a pas besoin de se tempérer.
00:29:58Au contraire.
00:30:00L'un des deux est suivi par plus de
00:30:02400 000 personnes sur TikTok.
00:30:04400 000 abonnés sur...
00:30:06Donc, ça pose aussi la question
00:30:08et qui est vertigineuse.
00:30:10Combien de personnes relaient ?
00:30:12Appuient ?
00:30:14Valident ces thèses ?
00:30:16Ou pensent aller à...
00:30:18Ils sont à l'aise avec ce discours.
00:30:20Entre le discours et le passage à l'acte, Dieu merci,
00:30:22il y a beaucoup d'hésitation, la preuve,
00:30:24simplement sont à l'aise avec ce discours,
00:30:26baignent dans ce bain
00:30:28dans le discours,
00:30:30la manière de parler de la France,
00:30:32de ses congénères,
00:30:34au minimum, quand ce ne sont pas des compatriotes,
00:30:36parfois.
00:30:38Ça, évidemment, c'est inquiétant.
00:30:40Après, bon, là, il y a l'interpellation,
00:30:42vous l'avez dit, ils sont algériens, donc la question de l'expulsion,
00:30:44bon courage, puisqu'il faut un laissé-passer consulaire,
00:30:46c'est toujours la même histoire.
00:30:48Mais je pense
00:30:50que ça dépasse de loin même l'idée que
00:30:52l'Algérie puisse envoyer des influenceurs.
00:30:54Je pense que c'est plus répandu que ça comme discours.
00:30:56Malheureusement.
00:30:58Alexandre Desbecq.
00:31:00Oui, effectivement.
00:31:02Est-ce que ce sont des individus vraiment envoyés
00:31:04par l'Algérie avec une mission spécifique ?
00:31:06J'en doute. Malheureusement, ce sont
00:31:08des individus qui sont aussi le produit
00:31:10je dirais d'un double
00:31:12environnement,
00:31:14l'environnement algérien, parce qu'en fait,
00:31:16le discours anti-français, il est relayé en Algérie
00:31:18en permanence,
00:31:20de manière systématique, par le pouvoir.
00:31:22C'est même une rente. Pour une fois,
00:31:24Emmanuel Macron avait raison quand il
00:31:26parlait de rente mémorielle.
00:31:28Le pouvoir se maintient
00:31:30sur la détestation de la France et expliquant
00:31:32qu'on est responsable de tout,
00:31:34quand bien même la colonisation est quand même
00:31:36terminée depuis longtemps.
00:31:38Donc il y a ce bar-là
00:31:40et puis il y a l'environnement français.
00:31:42C'est que dans un certain nombre de cités,
00:31:44le ressentiment contre la France
00:31:46est très grand. Donc on a
00:31:48ces individus qui sont
00:31:50des cas sociaux haineux,
00:31:52qui ne rapportent rien, si ce n'est
00:31:54de nourrir
00:31:56une haine de la France
00:31:58qui peut dans certains cas se terminer
00:32:00carrément en terrorisme
00:32:02et en ultra-violence.
00:32:04Maintenant, quand est-ce que la France va se donner
00:32:06les moyens de se débarrasser,
00:32:08excusez-moi, de ces cas sociaux
00:32:10qui ne rapportent rien ? S'il faut faire un bras de fer
00:32:12avec l'Algérie, il y a quand même
00:32:14des moyens de pression.
00:32:16On a des militaires du régime
00:32:18qui viennent se faire soigner chez nous,
00:32:20qui mettent leurs enfants dans des écoles
00:32:22chez nous, qui ont acheté un certain nombre
00:32:24de biens chez nous.
00:32:26Quand est-ce qu'on gèle leur compte en banque, par exemple ?
00:32:28Quand est-ce qu'on les empêche de venir sur le territoire ?
00:32:30Il n'y a rien de tout ça.
00:32:32La France se couche et se soumet.
00:32:34Donc tant que ce sera comme ça, on se fera boucher.
00:32:36C'est ça la réalité.
00:32:38Ce qui m'intéresse également, c'est la réactivité
00:32:40des forces de l'ordre dans cette affaire.
00:32:42Je le disais, une première vidéo
00:32:44la nuit du réveillon
00:32:46du 31,
00:32:48qui circule sur les réseaux sociaux
00:32:50et dès vendredi, l'individu
00:32:52est interpellé
00:32:54par les forces de l'ordre du côté de
00:32:56Brest, avec une intervention très rapide
00:32:58Red Abelhaji. Je rappelle que vous êtes
00:33:00porte-parole unité Île-de-France.
00:33:02Oui, d'ailleurs, pour cette affaire,
00:33:04je voulais féliciter l'ABRI 44 et
00:33:06le Red de Brest, qui ont fait un travail
00:33:08magnifique, puisqu'ils ont
00:33:10neutralisé l'individu rapidement
00:33:12et avec aucun blessé.
00:33:14Donc ça, c'est la première chose. Ce qui me dérange,
00:33:16c'est que l'individu, il a déjà
00:33:18été interpellé par rapport
00:33:20à des émeutes
00:33:22après l'affaire Nahel.
00:33:24Ma question, j'aime bien la poser aussi
00:33:26aux gens qui sont autour de ce plateau,
00:33:28qu'est-ce qu'on a fait depuis l'affaire Nahel ?
00:33:30Qu'est-ce qu'on a fait ?
00:33:32Pour les policiers,
00:33:34quand ils se retrouvent dans une situation
00:33:36compliquée, où on décide
00:33:38de faire usage
00:33:40de manière réglementaire de notre
00:33:42arme de service, parce qu'on se sent en danger,
00:33:44et qu'est-ce qui a été fait par rapport
00:33:46à ces émeutes ? En tout cas,
00:33:48le sentiment que j'ai sur le terrain, et de mes collègues,
00:33:50c'est qu'il n'y a rien qui a été fait.
00:33:52Il n'y a rien qui a été fait.
00:33:54On a entendu crier au loup parce qu'il y a des gens
00:33:56qui étaient condamnés parce qu'ils avaient volé
00:33:58une canette, mais au final, on se retrouve avec cet individu-là,
00:34:00qui fait l'objet
00:34:02d'une OQTF, qui est toujours là.
00:34:04C'est-à-dire que la police a fait son boulot, mais encore,
00:34:06il faut encore aller le chercher, il faut encore aller l'interpeller.
00:34:08Alors, ce n'est pas la même affaire, mais on en parlait
00:34:10tout à l'heure avec la pharmacie, mais c'est pareil.
00:34:12Puisque, à la pharmacie, on interpelle,
00:34:14et au final, ils sont remis dehors.
00:34:16C'est toujours la même chose.
00:34:18L'autre interrogation,
00:34:20peut-être s'étonner du silence politique.
00:34:22C'est-à-dire qu'il y a eu très peu de réactions
00:34:24après l'intervention
00:34:26des forces de l'ordre, l'interpellation
00:34:28de ces deux individus, très peu de
00:34:30condamnations de
00:34:32ces vidéos qui ont été massivement
00:34:34relayées ces 72
00:34:36dernières heures, avec un individu
00:34:38qui s'en prend directement à la France.
00:34:40Samy Biazani.
00:34:42Là, vous évoquez
00:34:44un sujet un peu épineux de
00:34:46communication et stratégie politique.
00:34:48C'est de se répéter.
00:34:50Vous savez bien que, pour la première fois
00:34:52depuis plusieurs décennies, on a une congruence
00:34:54entre le garde des Sceaux et le ministre de l'Intérieur.
00:34:56Ce n'est pas arrivé depuis très longtemps.
00:34:58Cette congruence,
00:35:00il se dit que c'est l'arme politique d'Emmanuel Macron
00:35:02pour,
00:35:04finalement, d'une certaine manière,
00:35:06combattre l'ORN. En tout cas, répondre
00:35:08à l'ORN sur son terrain.
00:35:10Si on prend ça comme hypothèse, c'est une hypothèse,
00:35:12mais tout à fait vraisemblable,
00:35:14on risque de se retrouver dans des situations
00:35:16où l'ORN se retrouve gênée de reconnaître
00:35:18un certain nombre de succès
00:35:20du gouvernement.
00:35:22De l'autre côté,
00:35:24de toute façon, je pense que c'est le silence radio usuel,
00:35:26on n'attend pas de la France Insoumise
00:35:28des réactions outrées face à ce type de vidéo.
00:35:30On se retrouve dans une situation
00:35:32un peu étrange, en réalité,
00:35:34où les uns et les autres peuvent être gênés
00:35:36dans la manière
00:35:38dont ils envisagent ce genre de situation.
00:35:40Après, sur le fond,
00:35:42très sincèrement,
00:35:44ce qui est difficile, je trouve, c'est de dissocier
00:35:46aujourd'hui de l'action réelle, de l'action médiatique.
00:35:48Oui, une opération
00:35:50comme ça a été menée avec toute la diligence qu'on attendrait
00:35:52dans des situations normales.
00:35:54J'imagine que le RAID est intervenu
00:35:56parce que l'individu était considéré
00:35:58comme dangereux, mais on ne devrait pas avoir
00:36:00pour une personne de ce calibre-là
00:36:02le RAID et la BRI.
00:36:04Pour le coup, vous avez un individu
00:36:06qui appelle à faire parler la poudre
00:36:08et qui explique qu'on est en guerre
00:36:10et à tirer sur les gens le soir du 1er janvier.
00:36:12C'est de l'apologie du terrorisme.
00:36:14On est peut-être face à un individu
00:36:16qui n'a pas que des mots, mais qui pense
00:36:18agir, donc vous utilisez
00:36:20les services, non pas les plus compétents,
00:36:22mais sur ces dossiers-là,
00:36:24les plus compétents, disons.
00:36:26Oui, c'est le protocole.
00:36:28Dans le cas d'espèce, il est réputé dangereux.
00:36:30On est complètement d'accord, c'est une évidence.
00:36:32Simplement, ce sont des moyens d'exception.
00:36:34Or, les prêcheurs de haine
00:36:36sur les réseaux sociaux ne sont pas l'exception.
00:36:38Ils ne sont pas l'exception.
00:36:40On ne peut pas tomber des nues en voyant
00:36:42deux influenceurs réitérer
00:36:44le règne de la France, alors que c'est
00:36:46tous les jours et c'est par milliers.
00:36:48Le phénomène, c'est celui-là.
00:36:50Soit on s'amuse à pousser des cris d'orfraie
00:36:52en faisant semblant de découvrir des phénomènes
00:36:54qu'on est censé connaître.
00:36:56C'est ça qui me gêne un peu, peut-être,
00:36:58c'est qu'on réagit comme si on ne savait pas.
00:37:00Les OQTF, c'est la même chose.
00:37:02Il faut laisser passer.
00:37:04Il faut se dire que c'est une affaire
00:37:06parmi tant d'autres.
00:37:08Finalement, c'est anecdotique.
00:37:10Il ne faut pas le traiter médiatiquement.
00:37:12Pour un pays normal,
00:37:14ce n'est pas le cas.
00:37:16Deux brigades de cybercriminalité
00:37:18et d'identification beaucoup plus importantes,
00:37:20ça n'a pas été une des priorités.
00:37:22Elles ont été déployées, mais pas à la hauteur
00:37:24du phénomène. On se comporte
00:37:26et on traite ce sujet,
00:37:28la haine en ligne d'une manière générale,
00:37:30comme si Internet était né il y a deux ans.
00:37:32Je suis désolé, on n'a pas mis les mesures en place.
00:37:34Il faut qu'on ait presque l'équivalent
00:37:36des brigades qu'on déploie pour la lutte contre le stupéfiant.
00:37:38Ce n'est pas le cas.
00:37:40On n'a même pas les moyens d'identification.
00:37:42Je ne fais pas de déclaration de politique générale
00:37:44en la matière,
00:37:46mais il faut constater
00:37:48qu'il y a un décalage relativement important
00:37:50entre la réalité du phénomène
00:37:52et la manière dont on l'entrevoit.
00:37:54Je pense que
00:37:56le message,
00:37:58je le vois comme ça,
00:38:00c'est un message fort
00:38:02qu'on veut envoyer en disant
00:38:04vous tenez ce genre de propos,
00:38:06on vient vous chercher chez vous avec le RAID,
00:38:08la BRI à 6h du matin.
00:38:10Pour calmer un peu tout le monde,
00:38:12pour dissuader,
00:38:14c'est une forme de répression préventive
00:38:16pour toutes ces personnes
00:38:18qui s'expriment de cette manière.
00:38:20Et on constate que le ministre de l'Intérieur,
00:38:22Bruno Retailleau,
00:38:24a réagi, là aussi,
00:38:26communiqué à deux reprises sur ces deux interpellations
00:38:28en disant
00:38:30vous avez tenu ces propos-là,
00:38:32on va répondre de ces propos devant la justice
00:38:34puisqu'interpellation il y a eu
00:38:36et on verra ce que
00:38:38la justice décidera.
00:38:40Philippe Guibert.
00:38:42Je pense par rapport à votre idée d'avoir
00:38:44des brigades de cybersécurité
00:38:46et de vigilance
00:38:48par rapport aux discours de haine
00:38:50qui existent,
00:38:52je pense que là,
00:38:54en matière d'antiterrorisme, on a dû faire beaucoup de progrès.
00:38:56Et donc je pense que ce qui explique,
00:38:58puisque là il y avait un appel explicite
00:39:00à la violence, à des formes d'attentats,
00:39:02je pense que c'est ce qui explique
00:39:04que les individus ont été
00:39:06interpellés.
00:39:08Donc c'est bien nos moyens d'antiterrorisme
00:39:10qui, à mon avis, ont permis
00:39:12cette interpellation.
00:39:14La difficulté, c'est qu'il faudrait l'étendre
00:39:16à des tas de discours qui ne relèvent pas
00:39:18du terrorisme, mais qui relèvent bien
00:39:20de la haine et d'une forme de violence.
00:39:22Est-ce qu'il faut envoyer le RAID pour aller chercher
00:39:24certains cadres de LFI
00:39:26qui font l'apologie
00:39:28du terrorisme sur les réseaux sociaux ?
00:39:30En tout cas, la justice est bien lente.
00:39:32Je plaisantais, évidemment.
00:39:34Par contre, on peut s'interroger
00:39:36sur la lenteur de la justice,
00:39:38puisqu'il y a eu un certain nombre de signalements,
00:39:40d'enquêtes ouvertes. Pour l'instant,
00:39:42rien n'avance. Et je pense aussi,
00:39:44pour que ça communique assez peu
00:39:46là-dessus, c'est que je me demande bien ce qui va se passer
00:39:48après. Moi,
00:39:50c'est ce qui m'inquiète plutôt. Je ne suis pas sûr
00:39:52du tout que ces individus seront finalement
00:39:54expulsés, que les peines
00:39:56seront extrêmement lourdes,
00:39:58qu'ils seront à l'abri durablement
00:40:00de la société.
00:40:02C'est la seule question
00:40:04que se posent aujourd'hui les Français.
00:40:06C'est un, qu'est-ce qu'ils font encore là, sur notre sol,
00:40:08alors qu'ils déversent leur haine
00:40:10contre la France,
00:40:12l'un d'entre eux du moins.
00:40:14Et le deuxième, c'est est-ce que demain,
00:40:16peine exécutée,
00:40:18est-ce qu'ils seront
00:40:20effectivement expulsés du territoire français ?
00:40:22Il y a un travail diplomatique,
00:40:24que la France a engagé.
00:40:26Ça dépasse même la question
00:40:28de la justice.
00:40:30Il ne suffit pas d'une interpellation spectaculaire,
00:40:32même si on peut s'en féliciter,
00:40:34il va falloir faire un travail
00:40:36politique et géopolitique derrière.
00:40:38Il y a un travail à faire avec le pouvoir algérien.
00:40:40Je précise juste ce que je disais tout à l'heure.
00:40:42Je ne disais pas que c'était des agents du pouvoir
00:40:44algérien, mais que l'Algérie laisse
00:40:46partir des personnalités
00:40:48de ce type, et qu'elle ne
00:40:50sert à rien pour les retenir.
00:40:52J'ai cité un certain nombre
00:40:54de moyens, de pressions. Pour l'instant,
00:40:56je ne vois pas le gouvernement français, à part se mettre à genoux,
00:40:58utiliser ces moyens de pression.
00:41:00Il faut se poser la question, justement, pourquoi
00:41:02les pouvoirs successifs ne l'utilisent pas ?
00:41:04Je pense qu'il y a des raisons.
00:41:06Immigration trop massive
00:41:08qui éclairera le risque sur le territoire.
00:41:10Je pense qu'il y a des arguments économiques aussi, dans le contexte
00:41:12notamment gazier.
00:41:14Pourquoi les hommes politiques ?
00:41:16Vous avez parlé d'Emmanuel Macron, des derniers sondages concernant
00:41:18le président de la République.
00:41:20Il y a une question de sécurité, une question de gestion
00:41:22des procédures administratives sur les OQTF,
00:41:24des expulsions, etc.
00:41:26Très bien, avec le pouvoir algérien.
00:41:28Il y a les leviers qui sont évoqués, mais il y a deux choses.
00:41:30La question algérienne, pour un homme politique français,
00:41:32c'est une question de politique étrangère, d'accord,
00:41:34mais c'est désormais une question de politique intérieure.
00:41:36Et quand vous voyez que ces mecs-là,
00:41:38en l'occurrence, dont on parle,
00:41:40ils ont 400 000 personnes qui les suivent.
00:41:42Ces 400 000 personnes, elles sont en France,
00:41:44et pour la plupart, probablement françaises.
00:41:46Peut-être franco-algériennes pour certaines,
00:41:48peut-être.
00:41:50Donc il y a une question de fond aussi qui concerne
00:41:52le ministère de l'Éducation nationale, par exemple,
00:41:54ou le ministère de la Culture.
00:41:56Il y a un moment où on ne peut pas en permanence se dire
00:41:58que le pouvoir algérien réagit comme ça.
00:42:00En plus, on parle des émeutes à la suite de la mort de Naël.
00:42:02Le pouvoir algérien avait réagi
00:42:04en faisant un communiqué
00:42:06d'une intrusion hallucinante en France,
00:42:08en expliquant que la France devait quand même
00:42:10respecter ses ressortissants.
00:42:12En l'occurrence, Naël était français, je le précise,
00:42:14né en France également.
00:42:16Il n'y a jamais de réaction, mais il faut leur foutre la honte.
00:42:18Franchement, je vais le dire comme ça.
00:42:20Mais il faut leur expliquer, attendez, vous êtes gentils,
00:42:22les gens de votre âge en Algérie, ils se battent contre le pouvoir.
00:42:24Les manifestations monstres qui ont été...
00:42:26Donc ce n'est plus la France le problème.
00:42:28Le pouvoir se maintient en détestant la France
00:42:30parce qu'ils n'ont plus rien d'autre.
00:42:32Et vous, vous êtes là comme des gogoles à Brest,
00:42:34à faire des vidéos, à vous entretenir dans votre haine.
00:42:36Alors, un, vous, vous allez sortir,
00:42:38et pour les autres, on va mettre en place un contre-discours.
00:42:40Pourquoi est-ce que vos parents sont venus en France ?
00:42:42Pourquoi vous avez toutes les chances d'aimer ce pays ?
00:42:44Pourquoi est-ce que vous devez énormément à la France ?
00:42:46Et on met en place ce discours-là,
00:42:48et ceux qui ne veulent plus, on est intraitables avec eux.
00:42:50Mais il faut aussi mettre en place un contre-discours.
00:42:52Les mecs, c'est open bar, il n'y a que eux qui parlent, en fait.
00:42:54Il n'y a que eux qui nous expliquent que,
00:42:56voilà, Naël, on tue nos enfants,
00:42:58le pouvoir algérien dit la même chose.
00:43:00Les gamins, ils ont toutes les raisons de le croire, au bout d'un moment.
00:43:02Parlons à présent d'Emmanuel Macron,
00:43:04puisque vous disiez, sous Emmanuel Macron,
00:43:06c'est la première fois qu'on a,
00:43:08à Beauvau et à Vendôme,
00:43:10finalement, deux hommes
00:43:12qui partagent les mêmes idées.
00:43:14Quand un va parler d'ensauvagement de la société,
00:43:16l'autre ne va pas répondre
00:43:18sentiment d'insécurité.
00:43:20Lorsque l'un parle d'un point de bascule
00:43:22concernant la lutte
00:43:24contre le narcotrafic,
00:43:26l'autre ne va pas dire,
00:43:28finalement, tout va bien.
00:43:30Ce qui pourrait peut-être changer les choses,
00:43:32du moins sur le discours.
00:43:34Est-ce que dans les faits, ça va évoluer ?
00:43:36On ne sait pas.
00:43:38Sondage assez intéressant quand même,
00:43:4061% des Français
00:43:42qui se disent favorables
00:43:44à la démission d'Emmanuel Macron
00:43:46de ses fonctions
00:43:48de Président de la République.
00:43:50C'est une question
00:43:52qui avait fait polémique
00:43:54cette semaine, parce que certains instituts
00:43:56de sondage refusent de la poser.
00:43:58Elle a été posée par Audoxa,
00:44:00et vous avez une grande majorité de Français
00:44:02qui se disent favorables à cette démission.
00:44:04Comment vous décodez cela, Alexandre ?
00:44:06Moi, je ne comprends pas pourquoi
00:44:08les instituts de sondage refusent
00:44:10de se poser certaines questions.
00:44:12C'est tout simplement la démocratie,
00:44:14d'autant plus que la question,
00:44:16je dirais, est devenue une question
00:44:18politique latente.
00:44:20On voit bien que c'est repris,
00:44:22y compris par des amis du pouvoir.
00:44:24Je me souviens de Jean-François Copé
00:44:26qui était un des premiers à dire
00:44:28qu'il fallait qu'il parte.
00:44:30Donc on est dans une situation de blocage
00:44:32et effectivement, la démission
00:44:34du Président de la République
00:44:36est une question d'avoir un vrai débat
00:44:38et d'avoir une personnalité
00:44:40pleinement légitime à l'issue d'une élection.
00:44:42Je pense que c'est une question
00:44:44qui va de plus en plus se poser
00:44:46si on continue d'être englué
00:44:48dans la crise démocratique
00:44:50dans laquelle on est englué
00:44:52et si le gouvernement Bayrou
00:44:54ne tenait pas plus que quelques semaines
00:44:56ou quelques mois.
00:44:58Juste une remarque sur les instituts de sondage.
00:45:00Ce que racontent beaucoup de sondeurs,
00:45:02c'est qu'ils font des études qualitatives.
00:45:04Là, ce ne sont pas des questions,
00:45:06c'est des discussions en petits groupes.
00:45:08Ils disent que la question de la démission
00:45:10du Président ne vient jamais spontanément.
00:45:12C'est-à-dire que les gens n'en parlent pas du tout
00:45:14spontanément comme une réponse à la crise.
00:45:16Ils disent donc que quand on pose la question,
00:45:18on crée une situation que les gens
00:45:20ne se posent pas spontanément.
00:45:22Ce qui n'empêche pas qu'on fasse un sondage.
00:45:24Ce n'est pas illégitime qu'on fasse un sondage
00:45:26mais c'était juste une réponse technique.
00:45:28C'est-à-dire que l'état de l'opinion,
00:45:30d'après ce que disent les sondeurs...
00:45:32Moi, ça m'étonne beaucoup.
00:45:34Je rencontre des Français aussi.
00:45:36Ça fait un moment qu'ils se la posent.
00:45:38Alexandre, je pense qu'on est dans un milieu
00:45:40hyper politisé, hyper branché
00:45:42sur les questions politiques
00:45:44et parlementaires.
00:45:46Ce n'est pas le cas de la majorité des Français
00:45:48qui ne voient pas...
00:45:50On ne pensait qu'à table au Théâtre de Noël.
00:45:52Si on a parlé un peu politique,
00:45:54se poser la question...
00:45:56On n'en a pas parlé.
00:45:58Si vous voulez un avis...
00:46:00C'était un bonheur absolu.
00:46:02Sur le fond, je ne pense pas que la démission
00:46:04du président, qui est de la fiction,
00:46:06résoudrait la crise politique.
00:46:08Je ne vois pas aujourd'hui
00:46:10un président ou une présidente
00:46:12élue par hypothèse
00:46:14dans une présidentielle anticipée
00:46:16qui aurait une majorité pour agir.
00:46:18Je ne crois vraiment pas.
00:46:20Il y aurait un vide juridique
00:46:22qui lui permettrait de dissoudre
00:46:24et sans doute un consensus entre les partis.
00:46:26On a pris un peu de retard.
00:46:28On a pris un peu de retard.
00:46:30C'est la publicité.
00:46:32Est-ce que de passer par
00:46:34les référendums,
00:46:36est-ce que ça va permettre
00:46:38de retrouver peut-être à Emmanuel Macron
00:46:40ce lien qu'il avait publicité
00:46:42avec les Français en 2017 ?
00:46:44Pour faire le lien avec ce qui a été dit,
00:46:46je ne suis pas sûr qu'une démission sous pression
00:46:48soit une bonne chose pour notre pays.
00:46:50En revanche, on a déjà eu une démission
00:46:52liée à un référendum.
00:46:54Quelle belle transition !
00:46:56On est à 10h.
00:47:26Matignon l'a annoncé.
00:47:28Les syndicats agricoles seront reçus par le Premier ministre
00:47:30le 13 janvier prochain.
00:47:32C'est une première rencontre pour évoquer
00:47:34les sujets et les urgences.
00:47:36Une date encore trop lointaine pour la coordination rurale
00:47:38qui maintient son appel à manifester
00:47:40dès demain.
00:47:42Le suspense n'aura finalement pas duré.
00:47:44Mike Johnson a été réélu au perchoir
00:47:46du Congrès américain.
00:47:48Le républicain allié de Donald Trump
00:47:50a bénéficié du soutien-clé du président élu
00:47:52malgré l'opposition de certains dans son propre camp.
00:47:54On a 25 minutes
00:47:56pour traiter tous les sujets
00:47:58qui vont arriver,
00:48:00qui sont absolument passionnants.
00:48:02On parlera de la colère agricole,
00:48:04de cette prison de Fresnes où des surveillants
00:48:06ont découvert un kilo de drogue, 45 iPhones.
00:48:08J'aimerais qu'on ait le temps de revenir
00:48:10sur l'image en Syrie
00:48:12avec le nouveau leader
00:48:14qui a refusé de serrer la main à la diplomate allemande.
00:48:16J'aimerais qu'on parle de Jean Sevilla.
00:48:18S'il y a un entretien à lire,
00:48:20une interview à lire ce week-end
00:48:22en attendant le JDD bien sûr.
00:48:24C'est l'entretien de Jean Sevilla
00:48:26sur le terrorisme intellectuel.
00:48:28C'est le livre.
00:48:30Le livre qui est réédité 25 ans après.
00:48:32Vous avez entièrement raison.
00:48:34Le mur du gauchisme culturel n'est pas tombé
00:48:36mais il est lézardé.
00:48:38Et vous savez, puisque vous dites que le livre est incroyable,
00:48:40je l'ai eu, Jean Sevilla, au téléphone hier.
00:48:42Et je lui ai dit, venez sur le plateau demain.
00:48:44Il ne pouvait pas.
00:48:46Je lui ai dit, venez la semaine prochaine.
00:48:48Il peut. Donc samedi matin,
00:48:50nous, samedi prochain, à 9h30,
00:48:52vous avez intérêt à lire le livre.
00:48:54Ça fait 20 ans que vous auriez dû le lire.
00:48:56C'est peut-être pour ça.
00:48:58Je comprends mieux.
00:49:00Je suis immunisé.
00:49:02Donc à 25 ans, le terrorisme intellectuel,
00:49:04vous ne l'avez pas lu ?
00:49:06Je connais l'expression et je vois l'idée.
00:49:08Je vous propose de le lire maintenant.
00:49:10Ça sera plutôt intéressant pour la semaine prochaine.
00:49:12Jean-Marc Albert, le chiffre,
00:49:14du moins le sondage du week-end,
00:49:16il concerne Emmanuel Macron,
00:49:18il y a 61% des Français qui considèrent
00:49:20qu'ils sont favorables
00:49:22à la démission d'Emmanuel Macron.
00:49:24C'est une question qui se pose régulièrement
00:49:26et vient se calquer à cette question
00:49:28la notion du référendum,
00:49:30puisque dans ses voeux,
00:49:32du mardi 31 décembre,
00:49:34le chef de l'État a soufflé, en quelque sorte,
00:49:36à demi-mot cette hypothèse du référendum,
00:49:38référendum que la France n'a plus
00:49:40utilisé depuis 2005.
00:49:42L'histoire,
00:49:44l'historien que vous êtes,
00:49:46le référendum,
00:49:48historiquement, ça commence quand ?
00:49:50Pourquoi on a mis en place et on a eu recours au référendum ?
00:49:52Une vieille notion.
00:49:54Encore une fois, ça nous vient
00:49:56des Grecs et des Romains.
00:49:58Ils n'appelaient pas ça référendum,
00:50:00ils appelaient ça plébiscite,
00:50:02chez les Latins notamment,
00:50:04c'est-à-dire l'idée de convoquer
00:50:06l'opinion de la plèbe à travers les commis,
00:50:08en passant au-dessus,
00:50:10comme dirait De Gaulle,
00:50:12des intermédiaires, ce qu'on appelait
00:50:14le référendum sénatorial.
00:50:16Évidemment, à l'époque, le suffrage était très restreint,
00:50:18c'est-à-dire la consultation concernait
00:50:20vraiment très peu de personnes.
00:50:22Au Moyen-Âge, on pratique aussi ce type de
00:50:24consultation qu'on n'appelle pas encore référendum.
00:50:26Référendum, c'est un terme qui est extrêmement
00:50:28contemporain, ce n'est pas avant le XIXe siècle,
00:50:30même si la Révolution
00:50:32le théorise et même l'officialise,
00:50:34puisque pour la première fois dans la Constitution
00:50:36de 1793, on parle
00:50:38de consulter directement,
00:50:40de faire un appel direct au peuple,
00:50:42qui restera pure conjecture.
00:50:44Les conventionnels ne sont pas des poètes,
00:50:46ce sont des politiques,
00:50:48et leurs bonnes intentions, ils vont les étouffer
00:50:50au nom de l'efficacité gouvernementale.
00:50:52Les révolutionnaires sont pour l'appel
00:50:54au peuple, mais s'en prémunissent autant
00:50:56qu'ils le peuvent. En tout cas, l'idée est lancée.
00:50:58Et puis, évidemment,
00:51:00il y a le tournant de ce qu'on appelle
00:51:02la démocratie référendaire, c'est-à-dire
00:51:04le courant bonapartiste,
00:51:06à partir du coup d'État du 18e Brumaire,
00:51:08où le référendum devient,
00:51:10en fait, et c'est peut-être ça qui est
00:51:12la marque originelle qui va le discréditer
00:51:14pour longtemps, devient une sorte de
00:51:16plébiscite, c'est-à-dire
00:51:18on consolide ou non
00:51:20un coup d'État, on consolide ou non
00:51:22un transfert de pouvoir.
00:51:24Exemple, Louis-Napoléon Bonaparte,
00:51:26président de la République, qui utilise
00:51:28un référendum plébiscite.
00:51:30On disait à l'époque, d'ailleurs, quand on
00:51:32demandait c'était quoi un plébiscite, on disait
00:51:34plébiscite, c'est un mot latin qui veut dire oui.
00:51:36Et donc,
00:51:38c'était plutôt une consécration
00:51:40de régime et de pouvoir.
00:51:42Le référendum qui interroge les
00:51:44citoyens sur des sujets
00:51:46soit constitutionnels,
00:51:48soit sociétaux, c'est
00:51:50plutôt rare, je crois même, d'ailleurs, ça n'est jamais arrivé.
00:51:52Ça c'est beaucoup,
00:51:54c'est contemporain, c'est-à-dire c'est après 1945,
00:51:56dans la veine gaullienne.
00:51:58– J'entends. Et
00:52:00venons-en à la veine gaullienne,
00:52:02comme vous dites,
00:52:04avec une utilisation régulière
00:52:06du référendum pour
00:52:08le général de Gaulle, qui engage en
00:52:10quelque sorte sa responsabilité à travers
00:52:12les référendums. – Ça, c'était
00:52:14pas écrit à l'avance. De Gaulle, c'est 5 référendums
00:52:16sur les 10 que compte la 5ème République.
00:52:18Voilà. Mais dans
00:52:20un contexte très particulier
00:52:22de guerre d'Algérie et de changement
00:52:24de constitution.
00:52:26Là où on peut être, en effet,
00:52:28interrogatif, et c'est ce qui explique
00:52:30pourquoi les politiques sont très prudents vis-à-vis de ça,
00:52:32c'est qu'en effet, de Gaulle, dès 1958,
00:52:34engage sa responsabilité. Il l'engage
00:52:36pas sur un texte, il l'engage aussi sur sa
00:52:38personne. Bon, alors ça
00:52:40choque les constitutionnistes de l'époque,
00:52:42ça choque encore aussi aujourd'hui,
00:52:44on entend beaucoup qui disent que c'est un déni de démocratie,
00:52:46ça les gêne beaucoup moins quand on entend
00:52:48le Premier ministre engager sa responsabilité
00:52:50sur un 49-3, et pas
00:52:52non plus sur un texte, de cette manière.
00:52:54Et donc, les présidents de la République
00:52:56sont plutôt prudents sur cet usage.
00:52:58Après, il y en a qui
00:53:00ont moins de scrupules. Jacques Chirac
00:53:02perd le référendum de
00:53:042005, mais a gardé
00:53:06son siège très tranquillement. Et c'est le dernier
00:53:08à avoir organisé au moins un référendum
00:53:10sur une question importante.
00:53:12Parce que depuis... C'était tellement
00:53:14important qu'ils n'ont pas respecté le vote des
00:53:16Français. Et c'est une vraie question de savoir
00:53:18quel type de question on pose.
00:53:20Posez une question de savoir si vous voulez être
00:53:22annexé ou vous voulez rester français
00:53:24ou pas français, comme on l'a fait avec la Sarre,
00:53:26par exemple. C'est bien gardé, d'ailleurs, de demander aux Alsaciens
00:53:28si vous voulez rester français après 1918,
00:53:30parce qu'on avait peur de la réponse.
00:53:32Bon. Mais ça, c'est simple, c'est binaire.
00:53:34Posez une question aux Français sur
00:53:36le traité
00:53:38européen, qui fait plusieurs pages.
00:53:40C'est la mésaventure qui est arrivée à De Gaulle,
00:53:42c'est que sa question était très longue
00:53:44sur la question de la réforme du sénat du département.
00:53:46C'est technique.
00:53:48C'était beaucoup plus technique.
00:53:50Alors que le TCE, c'était des questions de principe
00:53:52sur l'Europe qu'on souhaite.
00:53:54Et les gens s'en étaient rassemblés pour cette campagne.
00:53:56Chaque électeur avait, en effet, toute la Constitution.
00:53:58Je ne suis pas sûr qu'ils en étaient tous imprégnés au moment du vote.
00:54:00Et donc là, le risque, en effet,
00:54:02c'est de transformer le vote.
00:54:04Il y a eu un vrai débat sur la Constitution européenne.
00:54:06Et contrairement à ce qu'on dit, ça n'a pas du tout
00:54:08été un vote pour ou contre Jacques Chirac.
00:54:10Ça a été vraiment un vote
00:54:12où les gens ont essayé de comprendre
00:54:14les implications
00:54:16de cette Constitution européenne. Et majoritairement,
00:54:18on dit non, on ne veut pas aller dans cette direction.
00:54:20Et nous sommes dans cette direction.
00:54:22Je ne suis pas tout à fait d'accord parce que
00:54:24ce référendum a été déjugé
00:54:26par les politiques qui, aujourd'hui, l'ont tous dit
00:54:28en argument du fait que les Français n'avaient pas compris
00:54:30en réalité les enjeux.
00:54:32Je pense à penser qu'on avait bien compris.
00:54:34Rappelez-vous, d'ailleurs, le débat qu'on avait à l'époque.
00:54:36Non, parce que je faisais beaucoup d'études d'opinion à l'époque,
00:54:38et notamment qualitatives. Et les Français, c'était
00:54:40vraiment passionné. Alors, tout le monde ne comprenait
00:54:42pas le détail du cocidile
00:54:44de l'article de la Constitution.
00:54:46De la même manière que la Constitution
00:54:48de 1958,
00:54:50les gens ne connaissaient pas le détail, mais ils savaient
00:54:52qu'ils voulaient une Constitution
00:54:54qui permette plus de stabilité.
00:54:56Je crois que les Français ne sont pas des idiots.
00:54:58Il y a eu d'ailleurs un taux de participation
00:55:00très important à ce moment-là.
00:55:02Et enfin, quand on consulte le peuple,
00:55:04la moindre des choses, c'est de respecter
00:55:06sa décision.
00:55:08Sinon, il ne faut pas le faire.
00:55:10Et c'est pourquoi, aussi, on dit que le référendum
00:55:12de 2005, le fait qu'il n'ait pas été
00:55:14respecté, du moins le vœu
00:55:16des Français n'ait pas été respecté,
00:55:18participe à ce divorce.
00:55:20Ce divorce
00:55:22qui s'est acté, en quelque sorte.
00:55:24C'est une rupture.
00:55:26Dans le rapport des Français à la démocratie et aux politiques,
00:55:28c'est une rupture.
00:55:30Le fait qu'il n'ait pas été respecté a été
00:55:32l'accentuation
00:55:34de la défiance à l'égard des politiques.
00:55:36Après,
00:55:38le président de la République n'est pas nécessairement engagé
00:55:40par un texte qu'il présente au référendum.
00:55:42Il poserait une question sur la question de la fin de vie,
00:55:44même si, en son fort intérieur, il est déjugé.
00:55:46Je ne vois pas en quoi ça l'empêche
00:55:48de continuer cette action à la tête de l'État.
00:55:50On reviendra avec vous, monsieur l'historien,
00:55:52sur la colère agricole
00:55:54dans quelques instants,
00:55:56mais dans l'actualité également.
00:55:58Ce week-end, je voulais qu'on parle de la prison de Freyne,
00:56:00avec cette information de nos confrères du Parisien,
00:56:02des surveillants qui ont découvert
00:56:04un kilo de drogue
00:56:06et 45 iPhones dans des cartons
00:56:08de fromage râpé.
00:56:10Les denrées venaient d'être livrées
00:56:12par un grossiste.
00:56:14C'est la police judiciaire du Val-de-Marne
00:56:16qui a été saisie de l'enquête
00:56:18de Créteil.
00:56:20Le sujet est signé Florian Drey.
00:56:22C'est une découverte
00:56:24plutôt surprenante.
00:56:26A la prison de Freyne ce jeudi,
00:56:2845 téléphones et près d'un kilo de cannabis
00:56:30ont été découverts, dissimulés
00:56:32dans des cartons de fromage râpé,
00:56:34destinés à la cantine des détenus.
00:56:36D'autres objets, dont des chargeurs, des cartes SIM
00:56:38et des cigarettes électroniques,
00:56:40ont également été trouvés par deux agents de la prison.
00:56:42Le syndicat FO Justice
00:56:44demande le renforcement des contrôles
00:56:46et le développement de mesures spécifiques
00:56:48pour bloquer l'utilisation des téléphones
00:56:50en détention.
00:56:52Quand on voit les projections par-dessus les murs,
00:56:54quand on voit les entrées au parloir,
00:56:56depuis la loi pénitentiaire de 2009,
00:56:58cette loi nous impose
00:57:00malheureusement l'arrêt des fouilles
00:57:02de façon systématique.
00:57:04Quand un détenu voit un visiteur,
00:57:06par exemple sa famille,
00:57:08ou un contact à l'extérieur,
00:57:10on n'a plus le droit de fouiller
00:57:12de façon systématique.
00:57:14Le syndicat pénitentiaire déplore
00:57:16des problèmes sécuritaires dans les prisons.
00:57:18On a quand même des failles sécuritaires
00:57:20qui sont très importantes.
00:57:22Nos conditions de travail sont très compliquées
00:57:24par manque de moyens, par manque de personnel.
00:57:26On parlait des maisons centrales,
00:57:28mais des maisons d'arrêt
00:57:30où vous avez des surveillants
00:57:32qui gèrent seuls 100 à 150 détenus.
00:57:34Donc ça impacte sur la sécurité,
00:57:36ça impacte sur la surveillance.
00:57:38Suite à cette découverte,
00:57:40une enquête a été ouverte
00:57:42alors que le nouveau ministre de la Justice
00:57:44a récemment annoncé
00:57:46vouloir nettoyer les prisons.
00:57:48Là je me retourne vers vous,
00:57:50une nouvelle fois,
00:57:52je rappelle que vous êtes porte-parole
00:57:54unité Île-de-France.
00:57:56On a du mal à croire ce qui se passe,
00:57:58c'est-à-dire que vous avez des cartons
00:58:00de fromage râpés et à l'intérieur
00:58:02vous avez de la résine de cannabis,
00:58:04un kilo de drogue saisie,
00:58:0645 téléphones,
00:58:08dans un contexte où justement
00:58:10dans la prison,
00:58:12les difficultés que rencontrent
00:58:14les agents pénitentiaires
00:58:16étaient au cœur de l'actualité
00:58:18cette semaine.
00:58:20Oui, c'est bien joué
00:58:22pour mes collègues
00:58:24de la pénitentiaire
00:58:26d'avoir déjà intercepté
00:58:28et saisi un découvert
00:58:30parce que ça veut dire que
00:58:32s'il y a un carton qui est passé,
00:58:34il y en a plusieurs qui sont passés,
00:58:36il y a quand même un mode opératoire
00:58:38pour les individus qui ont mis en place
00:58:40ce système qui est bien verrouillé
00:58:42et qui est connu maintenant.
00:58:44Donc là, il va y avoir une grosse enquête
00:58:46de l'APJ, il va falloir essayer de remonter
00:58:48jusqu'aux commanditaires, il va falloir essayer
00:58:50de remonter jusqu'aux complices
00:58:52surtout aussi.
00:58:54Peut-être qu'ils vont arriver, j'espère,
00:58:56à démanteler un réseau qui affreine
00:58:58mais est-ce que pareil, vous êtes surpris ?
00:59:00Moi ça ne me surprend pas parce qu'on sait
00:59:02que les individus qui soient
00:59:04dans le grand banditisme ou dans le trafic
00:59:06de stup ont des moyens énormes
00:59:08que ce soit des moyens financiers
00:59:10ou des moyens de pression et face à ça
00:59:12comme l'a dit mon collègue de la pénitentiaire
00:59:14c'est la même problématique
00:59:16que pour nous les forces de l'ordre, c'est le manque
00:59:18de moyens. Si vous n'avez pas plus d'effectifs
00:59:20pour contrôler et qu'en plus vous n'avez pas
00:59:22les outils qui vous permettent
00:59:24de contrôler de manière systématique,
00:59:26c'est compliqué. Il faut savoir aussi au niveau
00:59:28des prisons, on en parlera
00:59:30quand il arrivera peut-être
00:59:32un événement grave ou une vidéo qui va
00:59:34faire peur à tout le monde, mais les parloirs sauvages
00:59:36les prisons de freine
00:59:40c'est beaucoup de délinquance autour aussi
00:59:42dedans, autour
00:59:44les suicides, il y a beaucoup de choses
00:59:46qui ne vont pas dans cette prison
00:59:48et
00:59:50qui c'est qui intervient, c'est encore
00:59:52et tous les soirs, quand je vous dis, c'est tous les soirs
00:59:54et puis les individus, même pareil
00:59:56ils sont de mieux en mieux équipés, ils ont des drones
00:59:58on le voit sur les réseaux sociaux, en plus ils s'en vendent
01:00:00ils ont des drones, ils ont des équipements qui sont
01:00:02incroyables, vous avez même
01:00:04maintenant, via encore une fois de plus
01:00:06les réseaux sociaux ou les messages
01:00:08récryptés, vous pouvez passer
01:00:10des commandes en fait et vous faire livrer
01:00:12vous avez des gens, un réseau qui s'est spécialisé
01:00:14là-dedans, donc je pense qu'il y a
01:00:16un gros travail là-dessus et
01:00:18une fois de plus, je pense qu'on a
01:00:20deux ministres qui sont alignés, un
01:00:22qui connaît le ministère de l'Intérieur
01:00:24et qui est maintenant ministre de la Justice et un
01:00:26qui connaît du coup aussi le ministère de l'Intérieur
01:00:28puisqu'il était sous l'ancien gouvernement et qui
01:00:30ils sont alignés en fait, en termes de
01:00:32répression et de discussion, donc on va espérer
01:00:34qu'ils arrivent à améliorer
01:00:36en termes de moyens
01:00:38nos deux institutions
01:00:40Autre information, c'était l'image
01:00:42peut-être d'hier mais
01:00:44elle peut-être va vous faire réagir
01:00:46aujourd'hui, une image internationale, vous savez
01:00:48que le ministre des Affaires étrangères français a été
01:00:50en Syrie, le
01:00:52barreau, accompagné de la cheffe de la diplomatie
01:00:54allemande, regardez cette image
01:00:56et il faudra la repasser parce que au moment
01:00:58où il retrouve
01:01:00l'homme à la tête du régime
01:01:02syrien, le leader du groupe islamiste
01:01:04radical HTS, le moment qui a
01:01:06été massivement relayé est celui-ci
01:01:08lorsque Ahmad
01:01:10al-Shareh refuse
01:01:12de serrer la main à la cheffe
01:01:14de la diplomatie allemande
01:01:16et là évidemment
01:01:18moi j'ai le souvenir de dire que
01:01:20au moment de la chute de Bachar
01:01:22al-Assad, il va y avoir des messages, des
01:01:24analyses qui vont très mal vieillir
01:01:26notamment ceux qui présentaient cet
01:01:28homme comme un
01:01:30islamiste modéré
01:01:32Philippe Guybert
01:01:34Oui, là il vient de signer
01:01:36de façon publique et internationale
01:01:38ses convictions
01:01:40islamistes, donc là-dessus
01:01:42il n'y a pas de doute, et islamisme
01:01:44modéré ça n'existe pas
01:01:46pourtant on a essayé de refaire le coup
01:01:48devant les talibans
01:01:50quand vous êtes islamiste vous êtes sur des convictions
01:01:52extrêmement rigides, donc il n'y a
01:01:54pas de modération, il n'y a pas de compromis
01:01:56Certains parlent d'un radical pragmatique
01:01:58Ce qu'on peut espérer
01:02:00c'est qu'il ait renoncé au terrorisme
01:02:02parce qu'il vient d'un groupe terroriste
01:02:04donc on peut espérer qu'en ayant pris le contrôle
01:02:06de la Syrie sous la surveillance
01:02:08étroite de la Turquie, parce que c'est la Turquie
01:02:10qui a été largement derrière
01:02:12ce changement de régime
01:02:14on peut espérer et fortement souhaiter
01:02:16qu'il ait renoncé au terrorisme
01:02:18qu'il ne se livre pas à de l'oppression
01:02:20des minorités
01:02:22syriennes, qu'elles soient chrétiennes
01:02:24ou autres, parce que la Syrie
01:02:26est multiconfessionnelle
01:02:28et donc
01:02:30on ne peut pas attendre, c'est un régime
01:02:32islamiste qui va s'installer
01:02:34qui va s'instaurer, pardonnez-moi
01:02:36en Syrie. Ce ne sera pas un régime
01:02:38de liberté en tout cas, on fait comme si
01:02:40effectivement Bachar el-Assad
01:02:42était un dictateur, mais il va être remplacé
01:02:44c'est une certitude, par un autre dictateur
01:02:46et peut-être pire, un dictateur qui massacrera
01:02:48notamment les minorités chrétiennes
01:02:50parce que ça c'est une possibilité
01:02:52faire pire que Bachar el-Assad
01:02:54un dictateur qui peut-être mettra en place
01:02:56la charia et de manière pas forcément
01:02:58light, alors
01:03:00on voit en Afghanistan, c'est là où ça prend les proportions
01:03:02les plus folles, mais on mûre
01:03:04les fenêtres des femmes
01:03:06qu'on pourrait voir
01:03:08de l'extérieur
01:03:10donc tout ça est quand même
01:03:12inquiétant et je pense qu'il y a une part
01:03:14de naïveté chez certains nombres
01:03:16de commentateurs et de tabous
01:03:18autour de l'islam en réalité
01:03:20parce que l'islamisme
01:03:22a un lien, qu'on le veuille ou non, avec l'islam
01:03:24et comme on ne veut pas le dire, on veut nous faire croire
01:03:26qu'il n'y a pas d'islamistes
01:03:28ou que les islamistes sont gentils
01:03:30je crois que
01:03:32c'est naïf et je suis inquiet
01:03:34notamment pour les minorités chrétiennes
01:03:36en Syrie. Vous connaissez très bien la région
01:03:38Charlotte d'Ornelas
01:03:40quand vous voyez cette
01:03:42image-là, qu'est-ce qu'elle vous inspire ?
01:03:44L'image n'est pas étonnante dans la région
01:03:46c'est le cas dans beaucoup de pays
01:03:48et là, cette femme
01:03:50n'a pas la tête couverte, vous aurez remarqué
01:03:52il n'y a pas de manière de se couvrir la tête
01:03:54après il y a une particularité syrienne
01:03:56et cet homme, en l'occurrence
01:03:58il a grandi dans un quartier extrêmement bourgeois
01:04:00de Damas, donc il
01:04:02connaît les usages, il sait le discours
01:04:04qu'il faut entretenir, il faut voir entre la main
01:04:06de qui il est exactement, il y a la Turquie
01:04:08c'est une évidence, mais je pense qu'il y a d'autres puissances qui sont
01:04:10impliquées aussi dans la transition, la Russie peut-être
01:04:12il a fait une déclaration il y a peu de temps
01:04:14en disant que le lien entre la Russie
01:04:16et la Syrie était extrêmement important, qu'il fallait
01:04:18qu'il se poursuive, donc il y a évidemment des discussions
01:04:20qui ont eu lieu, notamment
01:04:22dans la manière dont la transition se passe
01:04:24honnêtement, par rapport à ce qui
01:04:26s'est passé dans divers pays, cette transition
01:04:28est inédite, on peut le dire
01:04:30au moins comme ça. La vraie question
01:04:32qui va se poser pour les Syriens
01:04:34et qui est la plus importante me semble-t-il pour leur avenir
01:04:36c'est aussi dans quelle
01:04:38mesure il aura la main sur les groupes
01:04:40les différents groupes djihadistes qui sont
01:04:42sur le terrain et qui sont peut-être moins
01:04:44à même que lui
01:04:46de savoir comment on parle justement
01:04:48le langage diplomatique, comment on met en place
01:04:50un régime
01:04:52de gouvernement et il y a déjà des
01:04:54exactions qui ont été commises à
01:04:56certains endroits en Syrie, notamment à l'égard des
01:04:58minorités. Lui continue à professer
01:05:00une Syrie pour tous, c'est le slogan
01:05:02il y a beaucoup de gens sur le terrain
01:05:04honnêtement, qui sont même étonnés de la manière dont ça
01:05:06se passe et qui veulent le croire, on peut que les
01:05:08comprendre, 14 ans de guerre c'est
01:05:10un cauchemar, 50 ans de règne
01:05:12sans partage
01:05:14on a envie de tenter autre chose
01:05:16c'est bien normal, maintenant il y a
01:05:18évidemment c'est un espoir teinté d'inquiétude
01:05:20vive, parce qu'en effet il y a beaucoup de
01:05:22pays aux alentours, l'Irak il y avait
01:05:24assez peu d'amour naturel pour Saddam Hussein
01:05:26après c'était pire.
01:05:28Je me permets de revenir sur
01:05:30la phrase que vous avez eue, certes
01:05:32c'est pour ça que les déclarations
01:05:34peuvent très bien vieillir quand on parle d'islamisme
01:05:36modéré, mais
01:05:38il y a un islam
01:05:40modéré, il y a aussi un islam
01:05:42apaisé. J'ai parlé d'islamisme
01:05:44on a parlé d'islamisme. Oui oui, mais je me permettais
01:05:46de faire cette précision là. Mais par ailleurs
01:05:48il y a un lien
01:05:50parfois
01:05:52il y a un lien entre l'islam et l'islamisme
01:05:54Surinterprétez ou malinterprétez
01:05:56vos propos et je me permettais
01:05:58de rappeler ça.
01:06:00Laurent Fabius avait dit
01:06:02Al Nosra fait du bon boulot
01:06:04Oui mais c'est bien pour ça qu'il y a
01:06:06il y a des erreurs d'analyse
01:06:08qui sont manifestes par
01:06:10peut-être naïveté, par idéologie aussi
01:06:12lorsqu'on parle d'islamisme modéré
01:06:14On parlait de rebelle modéré
01:06:16Comment ? On parlait de rebelle modéré
01:06:18de rebelle modéré exactement. Vous m'enseignez les talibans
01:06:20quand même le plus grand moment
01:06:22rhétorique ou sémantique de ces dernières années
01:06:24c'est le talibanisme inclusif
01:06:26le talibanisme inclusif
01:06:28c'était le ministre Le Drian
01:06:30un pays normal, une démocratie normale aurait du se gosser
01:06:32et au delà de se gosser, réagir vivement
01:06:34c'est un tel niveau d'absurdité
01:06:36d'ailleurs ça a été tenu
01:06:38par la communauté internationale
01:06:40donc c'est même pas que la bêtise d'un ministre français
01:06:42et qu'on soit tous
01:06:44à considérer que c'est normal
01:06:46c'est ça la normalité
01:06:48Parlons de la colère agricole
01:06:50parce que c'est une colère qui se poursuit
01:06:52en France un peu moins de deux mois
01:06:54du salon de l'agriculture
01:06:56alors que de nouvelles actions sont prévues
01:06:58ce week-end
01:07:00François Bayrou a dit
01:07:02qu'il y aura des réunions avec le syndicat
01:07:04le 13 janvier prochain
01:07:06et bien je voulais qu'on revienne
01:07:08sur cette année de la colère agricole
01:07:10avec une mobilisation historique
01:07:12quasiment un an jour pour jour
01:07:14avec Paris qui avait été bouclée
01:07:16et le tracteur qui était venu
01:07:18un peu partout en France
01:07:20en direction de la capitale
01:07:22on voit le sujet avec Adrien Fontenot
01:07:24Plus d'un an
01:07:26que le monde agricole crie son ras-le-bol
01:07:28depuis fin 2023
01:07:30et la naissance du mouvement
01:07:32en région Occitanie
01:07:34la colère des agriculteurs ne faiblit pas
01:07:36et c'est en janvier 2024
01:07:38quelques mois avant les élections européennes
01:07:40qu'elle s'intensifie
01:07:42sans concertation avec les syndicats
01:07:44des premiers blocages sur l'A64
01:07:46opérations escargots ou feux de la colère
01:07:48s'organisent sur tout le territoire
01:07:50des actions qui appellent une réaction
01:07:52du nouveau premier ministre de l'époque
01:07:54Gabriel Attal
01:07:56C'est un effort inédit que je vais vous annoncer aujourd'hui
01:07:58on va agir sur tous les fronts
01:08:00sur les normes, sur la simplification
01:08:02sur l'Europe, sur la fiscalité
01:08:04sur la rémunération du travail
01:08:06Mais les annonces ne suffisent pas
01:08:08Paris est à son tour ciblé
01:08:10et en février 2024
01:08:12au 60ème salon de l'agriculture
01:08:14le président de la République est hué
01:08:18les tensions sont exacerbées
01:08:20sortez-les
01:08:22sortez-les
01:08:26et après un grand débat annulé
01:08:28une réunion est même improvisée
01:08:30tout le monde se détend
01:08:32on va parler ouvertement
01:08:34moi je veux au contact de tout le monde
01:08:36maintenant
01:08:38à vous de redescendre
01:08:40si les promesses du chef de l'état calmeront
01:08:42un temps la colère, novembre 2024
01:08:44et le traité avec le Mercosur
01:08:46vont à nouveau raviver les désaccords
01:08:48c'est toujours des promesses
01:08:50et il n'y a rien qui tient bon
01:08:52on s'est manifesté depuis l'hiver dernier
01:08:54on va changer deux fois de gouvernement
01:08:56en quelques mois
01:08:58il faut que ça change
01:09:00mais il faut que ça change au niveau Bruxelles aussi
01:09:02parce que les décisions agricoles
01:09:04ne sont pas vraiment françaises
01:09:06elles sont européennes
01:09:08Nouvelle politique agricole commune
01:09:10ou encore gasoil non routier
01:09:12autant de chantiers que François Bayrou
01:09:14va devoir à son tour affronter
01:09:16On voit vers l'historien Jean-Marc Albert
01:09:18cette colère agricole en France
01:09:20d'où vient-elle
01:09:22est-ce qu'on arrive à voir
01:09:24si on tire en quelque sorte un fil
01:09:26et on voit qu'historiquement
01:09:28ça vient de très loin
01:09:30ça vient de très loin et on est fasciné par le fait
01:09:32que ce sont très souvent les mêmes ressorts
01:09:34on a toujours l'idée
01:09:36que les agriculteurs manifestent
01:09:38pour leur pouvoir d'achat
01:09:40pour leurs conditions de travail
01:09:42il y a de ça évidemment
01:09:44une profession qui est connue à un tel plan social
01:09:46passant de 2 millions d'exploitation
01:09:48à 300 000 en moins de 50 ans
01:09:50je ne suis pas sûr qu'il y ait un secteur d'activité
01:09:52qui ait été autant frappé
01:09:54mais ce qu'on note
01:09:56c'est que c'est très souvent le sentiment de dépossession
01:09:58le sentiment que finalement
01:10:00on pourrait presque se passer d'eux
01:10:02et ça même à une époque
01:10:04où la France était très rurale
01:10:06la grande révolte des bonnets rouges
01:10:08du XVIIe siècle
01:10:10c'était déjà le sentiment que
01:10:12la parole paysanne
01:10:14comptait moins
01:10:16la révolte vendéenne
01:10:18n'a pas commencé pour des motifs religieux politiques
01:10:20mais d'abord pour des motifs de sentiment de déclassement
01:10:22vis-à-vis des citadins
01:10:24et aujourd'hui
01:10:26on a une catégorie de la population
01:10:28qui estime
01:10:30qu'elle fait à juste titre
01:10:32vivre un pays parce qu'elle le nourrit
01:10:34c'est le sens même du mot paysan
01:10:36c'est celui qui fait le pays, qui l'humanise
01:10:38et qui essaie aussi d'en vivre
01:10:40et ils ont du mal
01:10:42parce qu'il y a aussi rarement
01:10:44une profession qui est si peu progressée
01:10:46dans les conditions de travail
01:10:48et on va l'affubler de normes européennes
01:10:50parfois délirantes
01:10:52de productivisme, de conditions qui sont
01:10:54extrêmement dures
01:10:56et ces personnes-là disent
01:10:58on est tous paysans
01:11:00le bonheur est dans le prêt
01:11:02c'est magnifique le salon de l'agriculture
01:11:04en revanche personne ne voit la dureté de leurs conditions
01:11:06le moindre parisien
01:11:08qui va à la campagne le week-end
01:11:10porte plainte contre le maire
01:11:12parce qu'il y a le bruit des cloches, l'odeur des vaches
01:11:14on veut bien la campagne
01:11:16mais idyllique sans le bruit et l'odeur
01:11:18et ces gens-là
01:11:20c'est intéressant
01:11:22c'est que quand ils manifestent
01:11:24ils ne détruisent pas, ils manifestent en bloquant
01:11:26avec leur outil de travail
01:11:28le tracteur, symboliquement le tracteur
01:11:30c'est fort, la première grande manifestation
01:11:32de tracteur c'était en 1953
01:11:34ça avait sidéré l'opinion
01:11:36c'est une manière de dire
01:11:38on ne veut pas disparaître, on vous nourrit
01:11:40mais considérez-nous comme Nulson
01:11:42c'est-à-dire des gens qui finalement
01:11:44incarnons une forme d'enracinement
01:11:46une forme de stabilité qui est l'attachement à la terre
01:11:48vous revenez sur ces mobilisations
01:11:50agricoles avec les tracteurs
01:11:52le fait qu'il y ait des blocages
01:11:54certains se disent est-ce qu'ils ne sont pas trop sages
01:11:56est-ce qu'ils ne sont pas trop bien élevés
01:11:58les agriculteurs quand ils manifestent
01:12:00est-ce que finalement
01:12:02on les laisse faire
01:12:04parce qu'on sait qu'il ne se passera pas grand chose
01:12:06il faudrait qu'ils soient outranciers
01:12:08comme les influenceurs
01:12:10comme les influenceurs
01:12:12vous n'avez pas tort
01:12:14mais ils n'ont pas toujours été
01:12:16sages
01:12:18je parle de la précédente, de l'année dernière
01:12:20le parlement de Rennes
01:12:22je parle de l'année dernière
01:12:24je parle de l'année dernière
01:12:26au moment de la mobilisation agricole
01:12:28j'ai le souvenir qu'ils bloquaient certains axes
01:12:30et quand ils partaient ils rangeaient tout
01:12:32ils sont dans la retenue
01:12:34parce qu'encore une fois
01:12:36leur combat ce n'est pas le chaos
01:12:38c'est plutôt la reconnaissance
01:12:40une bonne formule pour clore cette émission
01:12:42vous étiez plutôt serein
01:12:44quand vous deviez gérer
01:12:46on était serein parce qu'on sait qu'aujourd'hui en France
01:12:48être agriculteur c'est travailler dur
01:12:50et puis
01:12:52ils se lèvent tôt le matin
01:12:54pour nous même si ça reste du maintien de l'ordre
01:12:56j'ai eu la chance
01:12:58de commenter des images
01:13:00de m'entretenir même sur votre plateau
01:13:02avec des collègues
01:13:04de syndicats agriculteurs
01:13:06c'est un métier qui est très difficile
01:13:08je ne dis pas qu'on est aligné
01:13:10mais on vit la même chose
01:13:12la difficulté
01:13:14au niveau des moyens
01:13:16et du coup au niveau répressif
01:13:18bien sûr qu'on lève le pied
01:13:20parce que ce ne sont pas des délinquants
01:13:22merci à tous les 6
01:13:24c'est très agréable d'être avec vous
01:13:26ce samedi matin
01:13:28c'est Brigitte Millot
01:13:30qui va nous expliquer
01:13:32les bienfaits
01:13:34sur la santé
01:13:36à relever le défi du Dry January
01:13:38c'est le mois d'alcool
01:13:40sans boire
01:13:42pour mon accent
01:13:44c'est sympa
01:13:46d'ailleurs
01:13:48qui compte le faire autour de la table ?
01:13:50certainement pas
01:13:52Dieu nous en garde
01:13:54je pense que c'est une des pires importations
01:13:56Alexandre Devecchio
01:13:58non non
01:14:00toujours pas
01:14:02c'est le côté injonction
01:14:04on peut diminuer
01:14:06certaines contradictions
01:14:08pourquoi au mois de janvier ?
01:14:10je vais le faire
01:14:12rien que pour vous embêter
01:14:14vous allez le faire ?
01:14:16on n'est pas à une seconde
01:14:18vous verrez peut-être
01:14:20l'année prochaine
01:14:22c'est Brigitte Millot