Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00Il est quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros ce matin.
00:00:05C'est donc le grand jour sur les 577 sièges, 501 sont encore à pourvoir.
00:00:10Élection législative, le second tour, c'est à suivre évidemment sur nos antennes
00:00:14durant toute la journée avec une édition spéciale qui commencera dès 17h.
00:00:19Je vous présente les invités dans un instant, mais avant cela, c'est le point sur l'information avec Mathieu Devese.
00:00:24Cher Mathieu, bonjour.
00:00:26Un petit jingle ? Non, c'est pas grave.
00:00:29Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:00:31C'est le second tour donc jour J pour ce second tour des élections législatives.
00:00:35Les bureaux de vote sont ouverts depuis 8h.
00:00:37Plus de 49 millions d'électeurs sont appelés à voter.
00:00:40Ils peuvent se rendre aux urnes jusqu'à 18h ou 20h dans les grandes villes,
00:00:43heure à laquelle les premières estimations des résultats seront annoncées en direct sur CNews.
00:00:48Les électeurs de l'outre-mer et du continent américain ont quant à eux voté hier.
00:00:52Voyez ces images du consulat de France à New York.
00:00:55Les électeurs calédoniens ont également massivement voté pour ce deuxième tour.
00:00:59À Nouméa, le taux de participation est de 65,9% à la clôture contre 57,6% la semaine dernière.
00:01:06Un scrutin a fort enjeu et sous haute tension face au risque de violence ce soir.
00:01:11Certains commerçants parisiens ont décidé de barricader leurs boutiques.
00:01:14Les autorités ont prévu un dispositif renforcé.
00:01:175.000 policiers et gendarmes seront ainsi déployés à Paris en petite couronne.
00:01:21Et ils seront 30.000 dans tout le pays.
00:01:24Merci beaucoup Mathieu Devesse pour le point sur l'information.
00:01:27On verra si à 9h30 vous avez besoin d'un jingle, il n'y a pas de souci.
00:01:30On peut vous offrir un petit café également.
00:01:32Avec plaisir.
00:01:34Arnaud Bénédicte est avec nous ce dimanche.
00:01:36Merci d'être avec nous.
00:01:37Raphaël Stinville, Gabrielle Cluzel et Sabrina Benjébeur.
00:01:41Bonjour à tous les quatre.
00:01:43Bonjour Yannick.
00:01:44Salut, ça va, vous allez bien ?
00:01:45Super.
00:01:46Est-ce que vous êtes allés voter déjà ?
00:01:47Non.
00:01:48Les bureaux de vote ont ouvert à 8h et vous aviez intérêt d'être allé.
00:01:51Il y avait déjà du monde.
00:01:52Déjà élu chez vous ?
00:01:53Oui, chez moi aussi.
00:01:54Donc pas besoin d'aller voter ce matin.
00:01:57Je le disais, il y a donc 501 sièges qui sont à pourvoir.
00:02:01Duel, triangulaire, quadrangulaire.
00:02:04Ce second tour marque un tournant dans l'histoire de la Ve République.
00:02:07Les bureaux de vote ont ouvert ce matin à 8h.
00:02:10On a déjà quelques Français qui sont allés voter.
00:02:14On ira prendre le pouls justement de ces bureaux de vote dans un instant avec Maxime Lavandier.
00:02:18Mais je voudrais qu'on voit les différentes configurations avec le sujet signé Mickaël Dos Santos.
00:02:25Entre les deux tours, 224 candidats qualifiés ont préféré se désister.
00:02:3058% d'entre eux appartiennent au Nouveau Front Populaire, 36% au camp présidentiel.
00:02:36Des abandons qui ont bouleversé la physionomie du second tour.
00:02:40Le nombre de triangulaires a été environ divisé par trois.
00:02:43Les duelleurs ont bondi, passant de 190 à 408.
00:02:47Ceux qui opposent le Rassemblement National et le Nouveau Front Populaire sont les plus importants.
00:02:52147 au total.
00:02:54Les autres configurations, elles, sont plus rares.
00:02:57Seules deux quadrangulaires ont été recensées dans les circonscriptions.
00:03:00L'une en Vendée, l'autre dans le Rhône.
00:03:03Plus exceptionnelle encore, en Guyane, où un candidat sera seul face à lui-même.
00:03:08Il doit se présenter au second tour afin d'atteindre au moins 25% des inscrits,
00:03:12même si sa seule adversaire s'est désistée.
00:03:17Enfin, les données du ministère permettent également d'établir le portrait type d'un candidat.
00:03:21Il s'agit d'un homme âgé de 49 ans, cadre dans le secteur public ou privé.
00:03:26La Benjamine est le doyen des candidats, se trouvent eux du côté du Rassemblement National.
00:03:31Ils sont âgés respectivement de 18 et 81 ans.
00:03:36Je vous rappelle la règle, mais maintenant vous commencez à la connaître.
00:03:39Depuis les élections européennes, on le répète assez souvent,
00:03:43puisqu'il y a déjà eu le premier toureil également.
00:03:45Période de réserve oblige, on ne parle pas des candidats,
00:03:48on ne parle pas des programmes,
00:03:50on ne parle pas non plus des sondages,
00:03:53et ce jusqu'à 20h, très précisément.
00:03:56Mais lorsqu'on voit ces élections, qu'on essaie de les décoder,
00:03:59ces élections législatives à Arnaud Bénédetti,
00:04:02le mot qui est revenu le plus souvent cette semaine d'entre-deux-tours, c'est « désistement ».
00:04:07C'est-à-dire qu'on n'avait jamais vu une telle vague de désistements
00:04:10avant un second tour des législatives.
00:04:12Oui, clairement.
00:04:13C'est-à-dire qu'en fait, on pensait avoir, je crois,
00:04:18près de 300 triangulaires, il me semble.
00:04:20C'est ça.
00:04:21C'était le chiffre à peu près.
00:04:22On en aura 90.
00:04:24Ce qui est quand même haut encore.
00:04:25Je rappelle qu'en 97, élection législative,
00:04:29qui avait été une élection législative là aussi suite à une décision de dissolution,
00:04:33il y avait eu près de 70 triangulaires.
00:04:37Il y avait eu aussi des désistements.
00:04:39Il y avait en fait 110 triangulaires au soir du premier tour,
00:04:41et il y avait eu une quarantaine de désistements.
00:04:43Donc tout l'enjeu, en effet, il est double.
00:04:46D'abord, un, ce sera la participation.
00:04:48Est-ce que le niveau de participation ce soir sera équivalent
00:04:51à celui que l'on a connu dimanche dernier ?
00:04:54Première question.
00:04:55On verra.
00:04:56Parce que justement, les désistements peuvent avoir un impact
00:04:58sur le niveau de participation.
00:05:01Et deuxièmement, évidemment, question à laquelle on ne peut pas répondre ce matin,
00:05:05quel sera l'impact de ces désistements sur le résultat et l'issue ?
00:05:11Je crois que c'est les deux principales inconnues
00:05:13et les deux clés finalement de l'issue du scrutin de ce soir.
00:05:17Ensuite, on pourra peut-être parler des configurations éventuelles.
00:05:19On peut y revenir, bien évidemment.
00:05:21Parce que les enjeux sont immenses.
00:05:23C'est-à-dire que, qu'importe le résultat ce soir, il sera historique.
00:05:27La suite est vertigineuse.
00:05:29Qu'importe le résultat.
00:05:31On va prendre le pouls des Français.
00:05:32On leur a posé la question, les premiers votants.
00:05:34Puisque les bureaux de vote, je le rappelle, ont ouvert à 8 heures.
00:05:37Écoutez.
00:05:40Ah, on écoutera ça juste après.
00:05:42Élection historique, Raphaël Stainville.
00:05:46Est-ce qu'on peut aujourd'hui se dire que jamais
00:05:49on n'avait vécu une élection législative avec un tel enjeu ?
00:05:53Oui, vous avez raison.
00:05:55Le président, en actant de cette dissolution de l'Assemblée,
00:06:01a fait en sorte que l'enjeu soit immense
00:06:06et que tout le monde réalise la portée de ce qui pourrait arriver.
00:06:11Ce qui domine, j'ai l'impression, moi c'est aujourd'hui, c'est l'incertitude.
00:06:14L'incertitude, c'est le mot qui va en lien.
00:06:16C'est-à-dire qu'au-delà de l'inquiétude qu'on manifeste les uns et les autres,
00:06:19aujourd'hui, bien malin serait celui qui pourrait dessiner le visage de cette future Assemblée.
00:06:26Je parlais d'un moment de clarification.
00:06:28Aujourd'hui, on a surtout l'impression d'un moment de grande confusion
00:06:31où rien ne se dégage véritablement.
00:06:33On écoute les Français.
00:06:34On leur a posé la question ce matin au micro de CNews.
00:06:37Je pense que c'est le climat actuel avec, disons,
00:06:40toutes les déclarations très contradictoires qu'on a pu entendre à droite et à gauche
00:06:44qui ont motivé les gens pour s'exprimer.
00:06:46L'enjeu est lourd.
00:06:47Si on est responsable, on va voter.
00:06:49Les débats démocratiques, oui, mais là, ça prend des proportions un peu…
00:06:53On balade dans les rues, vous voyez les banques qui sont barricadées,
00:06:57certains commerces également.
00:06:59Je ne sais pas si c'est ça, c'est vraiment de la démocratie.
00:07:02Tout le monde prend ça à cœur, mais après, bon, il y a aussi des choses beaucoup plus graves.
00:07:06Et il faut un peu d'apaisement.
00:07:08Mais toutes ces périodes qui sont électorales, c'est les passions qui sortent.
00:07:13C'est pour ça que ça va retomber, je pense, plus doucement.
00:07:17La passion qui prend le dessus sur la raison, ces témoignages-là,
00:07:23on les a entendus tout au long de la semaine, Gabrielle Cluzel également.
00:07:26Oui, de fait, tous ces témoignages ont raison.
00:07:29Mais il y a plusieurs particularités à ce sondage.
00:07:32La rapidité avec laquelle il a fallu organiser les scrutins
00:07:36et le côté clivant de tous les partis.
00:07:41Donc, clairement, ça a mis une forme de violence,
00:07:45pas forcément physique, mais une forme de violence.
00:07:47Le fait que ce soit organisé l'été, là aussi, c'est quand même une forme d'incongruité.
00:07:51Bison Futé nous explique qu'il y avait hier des centaines de kilomètres d'empouteillages.
00:07:58Les gens ont l'idée de partir en vacances.
00:08:00Et néanmoins, on leur demande de voter, de faire leur devoir électoral.
00:08:04Donc, ça implique une agilité supplémentaire, un effort supplémentaire.
00:08:09Il faut partir plus tard ou faire des procurations.
00:08:11Donc, c'est un peu différent.
00:08:12J'ai entendu dire que la seule fois où, au plus tard, un scrutin législatif a eu lieu,
00:08:18c'était en 68 pour le deuxième tour et c'était le 30 juin.
00:08:22Donc, il n'y a rien eu au mois de juillet.
00:08:24Donc, ça, c'est assez particulier.
00:08:27Et puis, c'est vrai qu'il y a ce climat avec ces commerçants qui se barricadent.
00:08:32En principe, un vote, ça donne le choix du peuple.
00:08:37Donc, ils ne devraient pas y avoir de troisième tour dans la rue.
00:08:40Et néanmoins, c'est ce à quoi se préparent tous les commerçants.
00:08:44Et ça, c'est plus qu'une incongruité, c'est une inquiétude.
00:08:46– Les commerçants et également les forces de l'ordre qui seront mobilisés.
00:08:49On sera à 9h30 avec l'un des responsables du syndicat Alliance
00:08:52qui fera le point justement sur ce dispositif mis en place.
00:08:56Sabrina Medjber, on le disait, à élection historique, résultat incertain.
00:09:02Mais en revanche, il y a cette insécurité politique.
00:09:05On ne sait pas où on va et où ces élections nous mèneront
00:09:09à compter de 20 heures et la découverte des résultats.
00:09:12Insécurité également sur le terrain parce qu'on sait que ces élections
00:09:15peuvent avoir des conséquences et un risque d'embrasement.
00:09:18– Oui, bien sûr, imprévisibilité surtout plus qu'incertitude liée notamment
00:09:23au désistement étant donné la polarisation de l'avis politique
00:09:28et des scrutins et du mode de scrutin,
00:09:31notamment les triangulaires qui vont s'afficher.
00:09:34Mais effectivement, il y a la crainte des Français
00:09:37par rapport à l'insécurité qui va se manifester à compter de 20 heures
00:09:45étant donné la volonté de sédition, la volonté de faction de certains
00:09:51que l'on n'a pas le droit de citer bien sûr.
00:09:53Mais il y a un risque effectivement qu'il y ait des agitations populaires,
00:09:59qu'il y ait des pulsionalités débridées, qu'il y ait une volonté de casser,
00:10:05de détruire, de voler par vengeance ou revanche
00:10:09simplement parce qu'ils se sentent insatisfaits du résultat
00:10:13ce qui est évidemment une atteinte à la substance même de la notion de démocratie
00:10:18c'est-à-dire le vote par le peuple pour le peuple au nom du peuple.
00:10:21Et donc il est évident que certains vont contester cette légitimité-là démocratique
00:10:27par la voie de la violence dans les rues.
00:10:30C'est la raison pour laquelle certains ont commencé déjà à se barricader
00:10:33depuis hier et avant-hier.
00:10:35Bien sûr, et ils l'avaient déjà fait lors du premier tour.
00:10:38Et là, les forces de police vont avoir beaucoup de travail et d'inquiétude ce soir
00:10:44puisque la nuit, je pense, risque d'être longue.
00:10:47Si le premier tour de la campagne Arnaud Benedetti avait été marqué
00:10:50par la présentation des programmes, on était vraiment sur une idée de projet contre projet.
00:10:55Cet entre-deux-tours, on a mis de côté l'aspect politique, le fond des sujets
00:11:01et on a beaucoup plus parlé des alliances, des coalitions, des ajustements, des désistements.
00:11:08On était sur la forme, sur la politique politicienne
00:11:11plutôt que sur le fond, à savoir les priorités des Français.
00:11:14Alors c'est souvent vrai dans un entre-deux-tours, dans une élection législative
00:11:17vu l'état du champ politique en France.
00:11:19Mais c'est vrai que cette fois-ci peut-être encore plus.
00:11:22On a un affrontement, j'allais dire, bloc contre bloc quasiment.
00:11:25Et c'est ce qui me frappe profondément quand on regarde de près la scène politique
00:11:29qui s'est développée ces derniers jours depuis le premier tour.
00:11:33Après, encore une fois, ce qui me frappe dans cette affaire depuis une semaine,
00:11:39c'est qu'on a en effet un état de tension qui a été rarement vu
00:11:46dans une élection législative depuis très longtemps, voire peut-être jamais en l'occurrence.
00:11:51Parce que justement, ce qu'on a tous noté autour de cette table,
00:11:56c'est le caractère très imprévisible de l'issue de ce scrutin
00:11:59qui, quelque part, a une dimension fortement anxiogène.
00:12:02Et donc libère évidemment parfois des propos ou des comportements
00:12:06qui sont des comportements violents.
00:12:08On parlait, oui, il y a les commerces qui se barricadent,
00:12:11mais il y a aussi un certain nombre de partis politiques, on ne les citera pas,
00:12:13qui sont sécurisés ce soir.
00:12:16Et même l'Assemblée nationale.
00:12:19L'Assemblée, l'Élysée qui se barricadent.
00:12:21Je rappelle qu'il y a eu un appel qui a été publié sur, je crois,
00:12:25les réseaux sociaux, à manifester devant l'Assemblée nationale.
00:12:29Qu'importe le résultat.
00:12:31Et cette mobilisation, on ne citera pas le groupe qui voulait se mobiliser,
00:12:35mais qu'importe le résultat, et cette mobilisation a été interdite par la préfecture.
00:12:39C'est assez caractéristique, si vous voulez, des périodes d'extrême tension historique.
00:12:43Il y a toujours des petits groupes, dans ces séquences historiques très tendues,
00:12:48qui, bien évidemment, se servent de la conjoncture pour faire avancer
00:12:52leur agenda politique, et le faire, évidemment, via la violence.
00:12:56Donc c'est aussi un test, ce soir, pour, j'allais dire,
00:12:59la maturité de la démocratie française.
00:13:01Accepter des résultats, ça fait partie, j'allais dire, des mœurs démocratiques.
00:13:05En l'occurrence, si d'aucuns décident, ce soir, dans la rue,
00:13:08de ne pas accepter des résultats, on dira long sur l'état de dégradation
00:13:11de notre climat citoyen.
00:13:13Mais vous connaissez la fameuse phrase, donnez-moi mille hommes et je fais une révolution.
00:13:16C'est souvent les minorités qui sont les plus bruyantes, les plus actives,
00:13:19et parfois les plus virilentes.
00:13:21Le terrain, parce qu'on a besoin de prendre le pouls dans les bureaux de vote.
00:13:24On est en direct avec Maxime Lavandier.
00:13:26Cher Maxime, bonjour.
00:13:28Les bureaux qui ont ouvert à 8h, ce matin, vous êtes à Paris, dans le 16e arrondissement.
00:13:32Est-ce qu'il y a du monde autour de vous ?
00:13:34Est-ce que les gens commencent à arriver pour aller voter ?
00:13:37Oui, bonjour Eliott.
00:13:40Comme vous le dites, ça fait un peu plus d'une heure que ce bureau de vote,
00:13:43dans le 16e arrondissement de Paris, dans ce gymnase,
00:13:45amenagé spécialement pour l'occasion, a ouvert.
00:13:48Et on peut le voir, depuis ce matin, on voit quand même que les électeurs se mobilisent.
00:13:52Alors, même si, comme vous pouvez le voir sur les images,
00:13:54on voit quelques creux le début de vacances, peut-être,
00:13:57et le nombre record de demandes de procuration, on peut le rappeler,
00:14:003,3 millions depuis le début de l'annonce des élections,
00:14:03explique aussi, parfois, cette fréquentation un peu plus étalonnée.
00:14:07Mais quand nous les interrogeons, les électeurs, à la sortie de leur vote,
00:14:10tous sont unanimes quant à la nécessité de se mobiliser dans un climat politique
00:14:14que tous jugent délétère.
00:14:16Ici, dans le 16e arrondissement, je rappelle que le taux de participation
00:14:19avait atteint près de 70% au premier tour.
00:14:22Une première estimation, vers midi, vous sera faite,
00:14:24pour savoir si le chiffre au premier tour, qui était de plus de 66%,
00:14:28se rapproche pour ce second tour des élections législatives.
00:14:32Merci beaucoup, Maxime Lavandier.
00:14:34Merci à Charles Pousseau qui vous accompagne.
00:14:36On reviendra vous voir, évidemment, jusqu'à 11h.
00:14:38On est ensemble pour l'heure des pro-week-end, jusqu'à 11h.
00:14:4170% de participation dans ce bureau de vote à l'échelle nationale au premier tour.
00:14:45On était à 66,7.
00:14:47Vous avez parlé d'un enjeu historique comparable à 1997.
00:14:52Arnaud Benedetti est donc forcé de constater
00:14:55qu'on est sur le même taux de participation, peu ou prou,
00:14:58qu'il y a 27 ans, très précisément.
00:15:00Raphaël Stainville, ça montre que, finalement,
00:15:02la politique est de retour dans le quotidien des Français.
00:15:04La politique est de retour.
00:15:06C'est marrant parce que cette participation est encore plus importante
00:15:10dans les petites communes, dans les villages,
00:15:13où on atteint des scores qui avoisinent parfois les 100%,
00:15:18où finalement la personne qui se serait abstenue,
00:15:22bien évidemment qu'elle est connue de tous,
00:15:24et donc il y a une sorte de pression sociale qui s'exerce
00:15:27qui fait que les gens sont plus enclins à aller voter dans les petites communes.
00:15:31Mais oui, bien sûr, on ne peut que se réjouir
00:15:33que les Français, à nouveau, retournent aux urnes,
00:15:36prennent en main leur destin.
00:15:38Et ça ne fait que renforcer la légitimité de ceux qui seront élus.
00:15:44On a souvent regretté, à raison, que nos représentants,
00:15:49qu'ils soient députés ou maires ces dernières années,
00:15:52étaient mal élus et ça mettait presque en cause
00:15:56leur légitimité lorsque vous êtes élu
00:15:59avec finalement 15-20% des inscrits seulement
00:16:03qui se sont portés sur votre nom.
00:16:05C'est très faible.
00:16:06Là, aujourd'hui, ils auront véritablement un mandat
00:16:10pour s'exprimer à l'Assemblée et fabriquer la loi,
00:16:15chose qui était beaucoup moins évidente dans ces dernières années.
00:16:18Élu, mal élu, élu, mal aimé, peut-être également, Gabriel Cluzel,
00:16:22et on l'a vu ces dernières années,
00:16:23les reproches qui pouvaient être faits contre les députés,
00:16:26mais pas qu'eux d'ailleurs, les élus locaux de manière générale,
00:16:29les maires bien sûr.
00:16:30Ce n'est plus qui l'archer ? Non, ce n'est pas l'archer.
00:16:32Ce sont ceux qui sont apportés de baffe,
00:16:34ceux qui incarnent finalement l'État,
00:16:37qui sont les plus malmenés.
00:16:39Ce ne sont pas toujours les plus responsables,
00:16:41mais néanmoins, ce sont ceux qui traînent.
00:16:43Je crois qu'il faut se réjouir de ce retour aux urnes des Français.
00:16:48On a dit pendant des années, il n'y a plus de participation.
00:16:54L'abstention, c'est un mal incroyable.
00:16:57Il faut lutter.
00:16:58Peut-être que vous parliez d'un retour de la polarisation.
00:17:01Peut-être que cette polarisation est une offre diverse
00:17:04dans laquelle chacun trouve son compte.
00:17:06Quand il n'y a aucun papier de cigarette entre les candidats,
00:17:08les gens se disent à quoi bon ?
00:17:10Il faut voir le mécanisme du vote.
00:17:12C'est comme tout acte dans la vie.
00:17:14C'est-à-dire qu'il y a une utilité.
00:17:16On se dit, je vais sacrifier mon week-end.
00:17:18Là, en l'occurrence, je vais peut-être sacrifier mon départ en vacances.
00:17:20Est-ce que ce sera utile ?
00:17:22Les Français croient à un retour de l'utilité du scrutin.
00:17:28En cela, encore une fois, il faut s'en réjouir.
00:17:31Il faut surtout qu'ils ne soient pas déçus,
00:17:33parce qu'ils repartiraient dans l'autre semble.
00:17:35Les gens ne votent pas quand ils se disent à quoi bon,
00:17:37et tout est foutu.
00:17:39C'est les deux maillements de l'abstention.
00:17:41Il ne faut pas qu'ils se disent après ces élections,
00:17:43finalement, j'ai voté, ça n'a servi à rien,
00:17:45donc la prochaine fois, je resterai chez moi.
00:17:47Mais ce sera peut-être la question centrale,
00:17:49au soir du second tour, de se dire,
00:17:51mais à quoi ça sert d'aller voter ?
00:17:53Et vous avez dit, tout le monde s'y retrouve
00:17:55dans cette offre politique qui est peut-être
00:17:57un peu plus polarisée qu'auparavant,
00:17:59parce qu'on a la possibilité d'aller vers un parti
00:18:01qui nous représente, mais force est de constater
00:18:03qu'avec ces désistements,
00:18:05les électeurs seront peut-être contraints
00:18:07de faire un choix contre nature, par défaut.
00:18:11Et là, on aurait une sorte de déception
00:18:13du côté des Français Arnaud Bénédicte.
00:18:15Oui, c'est souvent le cas, vous savez,
00:18:17le choix par défaut, très souvent,
00:18:19on vote plus contre que pour.
00:18:21Et d'ailleurs, ça dit quelque chose
00:18:23sur la difficulté de la démocratie
00:18:25à pouvoir proposer des alternatives
00:18:27sérieuses au corps électoral.
00:18:29Mais moi, je rejoins ce que dit Gabriel Cluzel,
00:18:31c'est qu'en effet, ce qui ramène aux urnes
00:18:33vraisemblablement les Français,
00:18:35c'est qu'ils ont le choix entre des offres
00:18:37qui sont réellement différenciantes,
00:18:39qui offrent des possibilités d'alternatives,
00:18:41qui offrent des alternances fortes,
00:18:43d'un côté comme de l'autre.
00:18:45Donc, si vous voulez,
00:18:47on a vécu pendant finalement 30 ans
00:18:49sur un train d'une séquence
00:18:51d'une sorte d'indifférenciation idéologique,
00:18:53c'est-à-dire qu'en fait,
00:18:55les formations qui
00:18:57se succédaient au pouvoir,
00:18:59peu ou prou, étaient perçues comme menant
00:19:01globalement la même politique.
00:19:03Là, en la matière, on a cette fois-ci,
00:19:05en effet, un panel de propositions politiques
00:19:07qui sont des panels de propositions politiques
00:19:09contrastés, qui offrent en effet des programmes
00:19:11qui sont très différents et très divergents,
00:19:13et c'est ce qui ramène vraisemblablement
00:19:15dans un pays qui est très politique comme la France,
00:19:17un pays qui aime beaucoup les alternances de rupture
00:19:19comme la France, ce qui ramène vraisemblablement
00:19:21vers les urnes, les électeurs.
00:19:23Alors attention, il faut quand même être toujours très
00:19:25modéré dans ce que l'on dit
00:19:27concernant le rebond de participation.
00:19:29C'est un rebond de participation
00:19:31dans une séquence historique, qui est une séquence historique
00:19:33de 20 ans, mais on a connu quand même,
00:19:35il faut le rappeler par le passé,
00:19:37une participation électorale aux élections législatives
00:19:39qui frisait les 80%, notamment jusqu'aux années 70.
00:19:42On a après, à partir des années 80,
00:19:44vu une baisse tendancielle de cette participation.
00:19:46Donc c'est un bon niveau de participation,
00:19:48mais ce n'est pas le niveau de participation
00:19:50le plus haut qu'on ait connu sous la 5ème République.
00:19:52Et comment vous l'expliquez, cette baisse tendancielle
00:19:54de la participation ?
00:19:56Pour les raisons que je viens de vous indiquer.
00:19:58Les Français ne s'y retrouvaient pas ?
00:20:00C'est-à-dire qu'en fait, à partir des années 80,
00:20:02à partir des années, l'accession finalement
00:20:04de François Mitterrand au pouvoir, en 1981,
00:20:06on va avoir des perceptions
00:20:08de l'action politique
00:20:10qui sont des perceptions de l'action politique
00:20:12où un grand nombre d'électeurs
00:20:14considère que, de toute façon,
00:20:16quels que soient les choix qu'ils peuvent opérer,
00:20:18les politiques qui sont menées
00:20:20sont toutes les mêmes.
00:20:22Donc c'est vraisemblablement, si vous voulez,
00:20:24cette espèce, encore une fois, d'indifférenciation,
00:20:26de convergence,
00:20:28qui explique aussi, d'une certaine manière,
00:20:30la désaffection des Français
00:20:32pour les urnes, et notamment pour les élections législatives.
00:20:34Alors en plus, il y avait un autre aspect
00:20:36avec les élections législatives, c'est que
00:20:38l'inversion du calendrier électoral et le quinquennat
00:20:40ont récemment fait des élections législatives,
00:20:42d'abord des élections de confirmation
00:20:44après l'élection du Président de la République.
00:20:46Là, ce n'est pas du tout une élection de confirmation
00:20:48puisque c'est une élection qui vise à redistribuer
00:20:50les cartes au sein du Parlement.
00:20:52Donc on voit bien que l'enjeu est encore plus fort.
00:20:54Et on a parlé même d'élections de mi-mandat
00:20:56puisqu'on est à trois ans de la prochaine présidentielle.
00:20:58Ce que je vous propose, c'est qu'on fasse
00:21:00une courte pause, on se retrouve dans un instant,
00:21:02on suit cette matinée dans les bureaux de vote
00:21:04en France qui ont ouvert, je le rappelle,
00:21:06à 8h ce matin.
00:21:08On va découvrir évidemment
00:21:10ces premières...
00:21:12ces premiers votes.
00:21:14Alors qu'on voit Martin Garagnon, ce qui est le
00:21:16porte-parole du camp présidentiel
00:21:18pour les législatives qui s'apprêtent
00:21:20à voter dans les Hauts-de-Seine, si je ne m'abuse.
00:21:22Édition spéciale,
00:21:24je le rappelle, à partir de 17h
00:21:26sur CNews avec
00:21:28Romain Désarbre,
00:21:30qui va prendre les rênes de cette édition spéciale.
00:21:32Laurence Ferrari, ensuite,
00:21:34à partir de 19h, la découverte
00:21:36des premiers résultats à 20h.
00:21:38Nous prendrons le relais à 22h jusqu'à minuit.
00:21:40Et ensuite, c'est
00:21:42Olivier Benquemoun jusqu'à 2h du matin.
00:21:44On reste évidemment pour découvrir
00:21:46les premières réactions
00:21:48et les conséquences de ce vote
00:21:50qui s'annonce historique. A tout de suite pour la suite
00:21:52de l'heure des pro-week-end.
00:21:56Il est un peu moins de 9h30
00:21:58sur CNews. On poursuit l'heure des pro-week-end
00:22:00toujours avec Arnaud Benedetti,
00:22:02Raphaël Stainville, Sabrina Medjéber et
00:22:04Gabriel Cluzel. On suit minute par minute
00:22:06ce vote qui a
00:22:08débuté à 8h ce matin
00:22:10partout en France
00:22:12puisque c'est une journée historique,
00:22:14second tour des élections
00:22:16législatives. Le point sur l'information
00:22:18d'abord avec Mathieu Devese
00:22:20et ensuite on va parler d'un sujet qui est quand même intéressant
00:22:22c'est que tout le monde ne parlait
00:22:24que de ces élections législatives,
00:22:26que ce soit en famille, au repas,
00:22:28peut-être ce dimanche midi faites attention d'en parler pas trop
00:22:30parce que ça risque de diviser
00:22:32les familles maintenant, un peu comme aux
00:22:34Etats-Unis avec les élections
00:22:36américaines. Mathieu Devese,
00:22:38on fait le point sur l'information d'abord.
00:22:40Et on commence avec ce drame à Paris où un homme
00:22:42a jeté hier soir
00:22:44ses deux enfants par la fenêtre de son appartement
00:22:46depuis le cinquième étage d'un immeuble
00:22:48du quatorzième arrondissement. Il s'est ensuite
00:22:50tué en se jetant dans le vide. Les
00:22:52enfants ont été hospitalisés en urgence absolue
00:22:54et selon des sources policières
00:22:56l'homme aurait agi après une dispute
00:22:58avec sa compagne. Nouvelle
00:23:00manifestation en Israël pour demander la
00:23:02libération des otages. 170 000
00:23:04personnes à Tel Aviv, des dizaines de
00:23:06milliers à Jérusalem. Les manifestants
00:23:08réclament sans plus attendre des élections
00:23:10législatives et un accord sur le
00:23:12retour des otages.
00:23:14A Pamploun, les festivités de la Saint-Firmin
00:23:16ont débuté hier, neuf jours
00:23:18durant lesquels des taureaux sont lâchés chaque matin
00:23:20dans les rues de la ville. Cette fête
00:23:22traditionnelle existe depuis le Moyen-Âge.
00:23:24L'actualité politique
00:23:26est au cœur de vos discussions
00:23:28chers téléspectateurs, que ça soit
00:23:30au travail, en famille,
00:23:32lors des déjeuners, peut-être même
00:23:34ce matin vous allez en
00:23:36discuter et puis c'est vrai que
00:23:38je crois que c'est vous Arnaud tout à l'heure
00:23:40qui disait, voilà la France s'est polarisée
00:23:42on retrouve ses blocs
00:23:44de manière assez claire
00:23:46et donc ça divise, ça se tend
00:23:48et même certaines fois, parfois
00:23:50c'est entre le père qui
00:23:52va voter pour un camp, le fils qui va
00:23:54voter pour un autre et il y a des grandes tensions
00:23:56donc désormais certains disent
00:23:58on arrête d'en parler en famille. Voyez le sujet de Raphaël
00:24:00Lazareg.
00:24:02L'enjeu du scrutin législatif
00:24:04est au cœur de toutes les discussions en famille
00:24:06entre amis ou au bureau
00:24:08certaines personnes préfèrent esquiver
00:24:10les débats afin d'éviter les disputes
00:24:12On essaye d'éviter ce sujet parce que c'est
00:24:14très compliqué, parce que chacun est
00:24:16plutôt on va dire très têtu pour son
00:24:18parti et chacun voit son parti
00:24:20à raison. Dans mon cas, on préfère toujours
00:24:22passer à un autre sujet.
00:24:24Parler politique en famille s'avère digne
00:24:26d'un exercice d'équilibriste.
00:24:28En fonction du caractère de certaines personnes, il vaut
00:24:30mieux éviter de parler de politique puisque sinon
00:24:32vous risquerez peut-être de vous prendre
00:24:34je sais pas, un plateau ou quelque chose
00:24:36donc ça peut être conflictuel
00:24:38Même si on n'a pas forcément les mêmes
00:24:40idées, chacun
00:24:42respecte les avis des autres.
00:24:44Ce politologue observe un changement de comportement
00:24:46chez certaines familles liées à l'actualité
00:24:48politique. Il y a un problème
00:24:50de communication. Nous n'apprenons
00:24:52pas à nous écouter mutuellement
00:24:54et comme les français sont un peuple politique
00:24:56et entier sur ces questions
00:24:58ils surinvestissent émotionnellement
00:25:00ces affaires
00:25:02et donc ça rend
00:25:04l'échange souvent impossible
00:25:06parfois même dangereux pour la paix des ménages
00:25:08et des familles. La politique n'a jamais autant
00:25:10divisé que depuis la dissolution de l'Assemblée
00:25:12Nationale, une division qui
00:25:14se retrouve jusque dans les relations familiales
00:25:16Gabrielle Cluzel
00:25:18vous en parlez en famille ou pas ?
00:25:20Nous nous sommes tous plus ou moins d'accord
00:25:22mais familialement
00:25:24il peut arriver que nous soyons moins d'accord
00:25:26mais je trouve que c'est intéressant
00:25:28que les français se remettent à parler
00:25:30politique. Moi je trouve qu'il n'y a rien de pire que les familles
00:25:32où on parle de rien.
00:25:34C'est très important au contraire d'apprendre
00:25:36à ces enfants
00:25:38à argumenter
00:25:40discuter, aller
00:25:42jusqu'au bout de sa logique
00:25:44comprendre que là il y a une faille dans le raisonnement
00:25:46et je reprocherais justement à l'éducation nationale de ne plus
00:25:48apprendre ça. Donc de fait quand ces personnes disent
00:25:50on est dans l'émotionnel, elles ont raison
00:25:52parce que comme on n'apprend plus à raisonner
00:25:54la philosophie, le latin, toutes ces matières-là
00:25:56étaient là pour apprendre ça
00:25:58et ça permet d'être assez serein
00:26:00on donne des arguments, on a des contre-arguments
00:26:02c'est la disputation moyenâgeuse
00:26:04universitaire
00:26:06et c'est vrai que le fait de ne plus
00:26:08apprendre à le faire, on est très vite dans l'émotion
00:26:10et on peut finir par se taper dessus
00:26:12de fait. Les mots, le débat
00:26:14pour éviter justement les coups
00:26:16et là de manière générale et on l'a vu
00:26:18ces deux dernières semaines
00:26:20on avait la sensation qu'on ne pouvait plus s'entendre
00:26:22quelles que soient les idées
00:26:24des uns et des autres et que les politiques
00:26:26les responsables politiques ont perdu
00:26:28aussi cela
00:26:30appelé à l'apaisement, au calme, au débat
00:26:32pour essayer de confronter ces idées. Sabrina Menjeber
00:26:34Oui alors il y a deux, je pense
00:26:36deux problèmes dans ce que vous venez de soulever
00:26:38comme question Elliot
00:26:40le premier c'est
00:26:42la perte du sens de l'intérêt général
00:26:44c'est à dire qu'entre les deux tours
00:26:46on n'a entendu qu'une sémantique d'alliance
00:26:48coalition, barrage contre barrage
00:26:50barrage XXL etc
00:26:52sans parler réellement d'un projet
00:26:54politique qui est lié
00:26:56aux préoccupations majeures
00:26:58des français donc cette technique-là
00:27:00sémantique malheureusement elle n'est pas
00:27:02là pour, elle n'a pas été
00:27:04comment dire, réconfortante
00:27:06rassurante pour ce vote
00:27:08des français qui est à mon sens un vote
00:27:10existentiel, on avait déjà parlé aux européennes
00:27:12au premier tour législative et là
00:27:14évidemment ce regain, ce sursaut
00:27:16démocratique vient je pense
00:27:18pallier le déficit démocratique qui manque
00:27:20à l'expression de la voix
00:27:22populaire, ça c'est la première
00:27:24des choses et la deuxième des choses
00:27:26sur l'horizontalité
00:27:28des rapports
00:27:30et le fait qu'on ne se parle plus
00:27:32ça c'est encore une fois malheureusement
00:27:34un résultat de plusieurs années
00:27:36où les réseaux sociaux
00:27:38où l'école, où
00:27:40l'autorité, où tout ce qui marquait
00:27:42si vous voulez
00:27:44les facteurs déterminants de la vie en société
00:27:46ont été complètement
00:27:48affaissés, Gabriel parlait de la famille
00:27:50la famille c'est la cellule souche
00:27:52de la société et bien on se rend compte qu'aujourd'hui
00:27:54même en famille il y a des facteurs
00:27:56inhibants où on sait que malheureusement
00:27:58on risque une conflictualité
00:28:00et là c'est une période
00:28:02presque de deuil puisqu'il y aura
00:28:04comme disait le politologue
00:28:06un surinvestissement émotionnel
00:28:08ou alors une
00:28:10inhibition émotionnelle
00:28:12qui ne permet pas de s'exprimer même en famille
00:28:14et même au-delà. Arnaud Benedetti
00:28:16on regardait avec un petit sourire les précédentes
00:28:18élections présidentielles
00:28:20aux Etats-Unis
00:28:22en voyant que les Etats-Unis
00:28:24vraiment se fracturaient entre les Trumpistes
00:28:26et les pro-Biden
00:28:28que en famille certains ne se parlaient
00:28:30même plus parce que l'un avait voté pour Joe Biden
00:28:32et l'autre pour Donald Trump
00:28:34on regardait ça très loin, peut-être avec un peu
00:28:36de dédain
00:28:38et au final c'est un peu ce qui est en train de se passer
00:28:40en France, c'est-à-dire qu'on a des familles qui se divisent
00:28:42La France a toujours été une terre de passions
00:28:44politiques. Oui, je rappelle
00:28:46que c'est en France qu'on a inventé les notions
00:28:48de droite et de gauche sous la révolution française
00:28:50donc c'est déjà quelque part un
00:28:52héritage que nous poursuivons
00:28:54mais si vous voulez il y a quelque chose d'assez différent
00:28:56par exemple avec d'autres cultures politiques
00:28:58je suis très frappé quand on fait la comparaison avec l'Italie
00:29:00alors l'Italie c'est aussi une terre de passions politiques
00:29:02mais in fine en Italie vous avez
00:29:04peut-être malgré
00:29:06des chocs qui peuvent être violents
00:29:08des affrontements violents même sur le plan du vocabulaire
00:29:10néanmoins vous avez une capacité
00:29:12ce qui est étonnant
00:29:14vous voyez en Italie par exemple des alliances se former
00:29:16qui sont totalement impossibles en France
00:29:18comme si finalement la culture politique
00:29:20italienne était
00:29:22in fine moins sectaire que la culture politique française
00:29:24je crois qu'en France il y a quand même
00:29:26un manque de sectarisme
00:29:28qui est j'allais dire une des propriétés
00:29:30de notre vie politique et ça depuis très longtemps
00:29:32une incapacité à un moment donné
00:29:34à pouvoir non seulement débattre mais aussi
00:29:36pourquoi pas à travailler ensemble
00:29:38quand en Italie vous avez une alliance totalement
00:29:40improbable entre le mouvement 5 étoiles
00:29:42et la ligue de
00:29:44monsieur Salvini c'est quelque chose
00:29:46qui serait totalement inimaginable en France
00:29:48en Italie ils sont capables de le faire
00:29:50donc c'est vrai qu'en France
00:29:52et c'est ça qui à mon avis nous différencie
00:29:54alors je ne suis pas sûr que d'ailleurs les américains
00:29:56soient de ce point de vue là précurseurs par rapport à nous
00:29:58c'est peut-être nous qui sommes d'ailleurs précurseurs historiquement
00:30:00par rapport à eux, en l'occurrence c'est que c'est une terre
00:30:02de passion, de clivage très forte
00:30:04et de mésentente entre les camps
00:30:06ce qui fait parfois qu'on a ces montées
00:30:08de tensions sur le plan historique que l'on connait
00:30:10la France a été un pays de crise de régime
00:30:12très nombreux, on a connu 8 crises
00:30:14de régime depuis le 19ème siècle
00:30:16donc ça veut dire quelque chose aussi sur l'instabilité
00:30:18politique du pays et institutionnelle
00:30:20on sera en direct avec Christophe Boutin
00:30:22à 10h, politologue, professeur des universités
00:30:24constitutionnaliste, on posera
00:30:26justement la question à
00:30:28M. Boutin si oui on est dans une crise
00:30:30politique ou si on est dans une crise
00:30:32de régime, Raphaël
00:30:34Estinville c'est un peu technique mais c'est très important
00:30:36c'est de savoir si aujourd'hui
00:30:38nos institutions, la 5ème République
00:30:40peut survivre après ces élections historiques
00:30:42Mon avis sur
00:30:44la possibilité ou non de pouvoir
00:30:46échanger en famille
00:30:48ça ne vous intéresse pas chez l'Estinville
00:30:50et pourtant Dieu sait que vous êtes
00:30:52très nombreux
00:30:54Juste pour boucler la boucle
00:30:56sur ce sujet, je pense qu'il y a
00:30:58deux distinctions, dans le cadre de la
00:31:00famille vraiment nucléaire
00:31:02ces débats sont encore possibles mais dès lors que
00:31:04ça s'élargit et que ça se retrouve
00:31:06notamment maintenant depuis quelques années
00:31:08un certain nombre de discussions
00:31:10se font sur les réseaux sociaux
00:31:12via les groupes WhatsApp et autres
00:31:14et là on voit une tension qui s'exprime
00:31:16au point que, et c'est très regrettable
00:31:18ces discussions
00:31:20qui pouvaient
00:31:22naître autour d'une table et s'apaiser
00:31:24avec un coup de cognac
00:31:26à la fin du repas, aujourd'hui sont impossibles
00:31:28avec modération bien sûr
00:31:30sont impossibles aujourd'hui sur ces
00:31:32groupes et je le regrette
00:31:34en revanche pour en revenir à la situation
00:31:36à la gravité de la situation, c'est vrai qu'on
00:31:38est au cœur d'une
00:31:40crise politique née et des
00:31:42élections européennes et de cette
00:31:44dissolution mais on voit mal
00:31:46ce que
00:31:48peut déboucher au-delà
00:31:50du fait que
00:31:52un certain nombre de députés vont être confortés par
00:31:54des votes et une
00:31:56participation qui leur donne une légitimité
00:31:58immense mais parce que
00:32:00on en revient à la discussion initiale
00:32:02l'incertitude qui risque de
00:32:04naître de cette
00:32:06élection rend les
00:32:08institutions encore plus fragiles parce qu'on est
00:32:10passé d'une crise politique à demain peut-être
00:32:12une crise institutionnelle. A 20h ce soir
00:32:14nous découvrirons donc les résultats du
00:32:16second tour, une élection qui avait pour
00:32:18mot d'ordre la grande clarification
00:32:20qui pourrait se transformer en grand
00:32:22blocage, sans majorité absolue
00:32:24ou sans alliance solide, on étudie
00:32:26ensemble les scénarios possibles
00:32:28voyez le sujet de Marie-Victoire Diodonné
00:32:32A l'issue des élections
00:32:34deux cas de figure. Premier
00:32:36scénario, si une formation politique
00:32:38obtient la majorité absolue, au moins
00:32:40289 sièges, Emmanuel
00:32:42Macron demandera à son chef de file
00:32:44de former un nouveau gouvernement. En
00:32:461997, 4 jours avaient suffi pour
00:32:48définir le gouvernement de cohabitation
00:32:50entre Jacques Chirac et Lionel Jospin
00:32:52Deuxième scénario, pas de
00:32:54majorité absolue mais une forte majorité
00:32:56relative. Emmanuel Macron
00:32:58propose Matignon au leader de la
00:33:00formation politique arrivé en tête
00:33:02avec un risque, s'exposer très vite
00:33:04à une motion de censure et refaire
00:33:06aussitôt ses valises. Troisième
00:33:08scénario, aucune majorité relative
00:33:10forte ne se dégage.
00:33:12Gabriel Attal pourrait alors prolonger son
00:33:14bail à Matignon en attendant qu'une
00:33:16coalition issue de plusieurs groupes parlementaires
00:33:18ne se forme. De celle-ci
00:33:20pourra émerger un chef de gouvernement
00:33:22Emmanuel Macron n'est soumis à aucun
00:33:24calendrier pour nommer un nouveau gouvernement
00:33:26En revanche, la première session
00:33:28plénière de cette nouvelle assemblée
00:33:30a déjà une date, le 18 juillet
00:33:32au menu des 577
00:33:34nouveaux députés, l'élection
00:33:36du nouveau président de l'Assemblée nationale
00:33:38Si vous souhaitez poser des
00:33:40questions, n'hésitez pas, sur les réseaux sociaux
00:33:42vous êtes déjà très nombreux, il y a
00:33:44une personne qui envoie deux femmes exceptionnelles
00:33:46ce matin sur le plateau, merci
00:33:48Sabrina et Gabriel
00:33:50il n'y a pas deux hommes exceptionnels apparemment
00:33:52donc travaillez dessus
00:33:54Arnaud Benedetti et Raphaël
00:33:56Stainville. Le cœur du sujet
00:33:58maintenant c'est les enjeux
00:34:00savoir si majorité
00:34:02absolue, si pas de majorité absolue
00:34:04dans quelle configuration on pourrait
00:34:06entrer à 20h ce soir
00:34:08Arnaud Benedetti, moi je pense qu'il y a une question
00:34:10qui peut être majeure, c'est à dire que
00:34:12le parti qui obtiendrait une majorité
00:34:14relative ne serait pas
00:34:16le parti qui serait à la tête du gouvernement
00:34:18ce serait une première historique
00:34:20Alors ça dépend le niveau de la majorité relative
00:34:22vous comprenez avoir une majorité relative à 220
00:34:24c'est pas avoir une majorité relative à
00:34:26250 ou 260
00:34:28donc ça c'est un premier sujet, ensuite
00:34:30parce qu'après il y a des jeux de coalition
00:34:32comme dans tout parlement
00:34:34mais en fait il y a plusieurs hypothèses
00:34:36la première hypothèse c'est la majorité absolue
00:34:38le problème est réglé, c'est soit une cohabitation
00:34:40soit pas une cohabitation mais en tout cas il y a une majorité
00:34:42absolue donc il n'y a pas de sujet institutionnel
00:34:44le deuxième c'est une majorité
00:34:46relative pour une
00:34:48des formations mais ça dépend
00:34:50du niveau de majorité relative en l'occurrence
00:34:52comment à partir d'une majorité relative
00:34:54on va trouver d'autres soutiens pour former une majorité
00:34:56absolue potentiellement parce que si c'est une majorité
00:34:58relative de cohabitation
00:35:00ça va être compliqué parce que déjà la cohabitation
00:35:02c'est compliqué mais en plus si
00:35:04vous ne disposez qu'une majorité relative
00:35:06c'est encore plus difficile pour gouverner
00:35:08troisième hypothèse c'est l'hypothèse
00:35:10où rien ne se
00:35:12dessine de manière très claire ce soir
00:35:14où tout est figé
00:35:16où on a arithmétiquement
00:35:18l'impossibilité de former une coalition
00:35:20et où
00:35:22finalement la France se retrouve
00:35:24dans une situation tout à fait exceptionnelle
00:35:26sous la 5ème république c'est à dire
00:35:28sans capacité de pouvoir disposer
00:35:30d'une majorité qui permet
00:35:32la formation d'un gouvernement stable et
00:35:34durable et là je pense que
00:35:36clairement on rentre dans ce que l'on peut appeler une crise institutionnelle
00:35:38parce qu'en effet la 5ème république
00:35:40n'a pas été prévue justement
00:35:42pour répondre à ce problème, il y aura un petit sujet
00:35:44par exemple le sujet de l'adoption du budget, il y a des constitutionnalistes
00:35:46qui aujourd'hui commencent à se poser la question
00:35:48il y a une sorte de vide juridique
00:35:50imaginons, alors on peut c'est vrai
00:35:52adopter un budget par ordonnance mais en l'occurrence
00:35:54si le parlement se prononce contre
00:35:56là vous n'avez pas la possibilité
00:35:58d'adopter par ordonnance le budget
00:36:00donc il y a une espèce de vide juridique
00:36:02qui n'est pas prévu
00:36:04par la constitution, alors on n'en est pas là
00:36:06mais quand même on est dans une trajectoire
00:36:08qui s'en rapproche si on est dans une
00:36:10situation d'ingouvernabilité et le premier
00:36:12sujet c'est ça, c'est de savoir si on pourra
00:36:14adopter un budget, même un gouvernement
00:36:16technique, on parle de gouvernement technique
00:36:18ce qui s'était passé par exemple pour l'Italie en 2011
00:36:20mais nous en France on n'a jamais
00:36:22vécu ça sous la 5ème, mais oui c'est
00:36:24qu'en Italie ils ont, même en Belgique
00:36:26et dans d'autres démocraties parlementaires
00:36:28une culture qui permet
00:36:30d'avoir des gouvernements techniques
00:36:32qui constituent des solutions d'attente
00:36:34avant qu'un gouvernement majoritaire
00:36:36correspondant à ce qui se passe à l'Assemblée
00:36:38puisse se dégager, mais là nous
00:36:40n'aurons pas cette culture et encore une fois
00:36:42même un gouvernement technique
00:36:44il sera obligé de présenter un projet
00:36:46de loi de finances, et pour présenter un projet
00:36:48de loi de finances il faut qu'il soit adopté par l'Assemblée
00:36:50nationale, et là en la matière
00:36:52rien n'est moins sûr s'il n'y a pas
00:36:54une majorité claire. Dans le calendrier
00:36:56pour que les téléspectateurs comprennent bien
00:36:58la formation des groupes
00:37:00parlementaires ça doit se faire avant le 18
00:37:02juillet, c'est dans la Constitution
00:37:04l'Assemblée nationale se réunit de plein
00:37:06droit le 2ème jeudi qui suit son élection
00:37:08ça nous ramène au
00:37:1018 juillet, donc on a une période de 11 jours
00:37:12exprès, c'est si on est
00:37:14dans cette situation de blocage complet
00:37:16là le sablier
00:37:18va commencer à faire peur à tout le monde
00:37:20Gabriel Cluzel. Oui
00:37:22et Arnaud Benedetti le souligne
00:37:24la 5ème République avait été justement prévue pour
00:37:26éviter ce genre de situation
00:37:28de blocage
00:37:30pour sortir de l'instabilité
00:37:32de la 4ème République, donc c'est
00:37:34vrai que c'est assez inédit
00:37:36et très préjudiciable
00:37:38pour la France parce qu'en réalité il ne peut rien
00:37:40se passer
00:37:42pour un nouveau cap
00:37:44en principe des élections c'est un nouveau cap
00:37:46et il ne se passe déjà rien
00:37:48disons-le depuis la dissolution
00:37:50d'ailleurs même sur le plan médiatique
00:37:52tout est passé à l'arrière, qui sait
00:37:54que la Nouvelle-Calédonie c'est loin
00:37:56d'être réglé et que nous avons
00:37:58nombre de nos gendarmes
00:38:00qui sont là-bas
00:38:02je ne sais pas 20% des escadrons de la
00:38:04gendarmerie, c'est un chiffre que l'on
00:38:06m'avait donné, qui sont sur place
00:38:08tout cela on l'a oublié
00:38:10parce qu'il y a une espèce d'attente
00:38:12nous sommes dans l'attentisme
00:38:14donc la France est ingouvernable et ingouvernée
00:38:16de facto parce qu'il n'y a pas les moyens
00:38:18juridiques de le faire
00:38:20c'est vrai que vous parliez
00:38:22d'incertitude
00:38:24les vacances sont censées être
00:38:26une période d'insouciance, le moins que l'on puisse dire
00:38:28c'est assez inquiétant
00:38:30pour les français qui ne savent pas du tout
00:38:32ce qui va sortir du
00:38:34chapeau ce soir et comment cela va
00:38:36se traduire avec effectivement des solutions qui peuvent être
00:38:38ribuesques parce que le parti qui obtient
00:38:40une majorité relative ne sera pas
00:38:42forcément celui qui gouvernera
00:38:44in fine, donc des électeurs
00:38:46peuvent donner un signal dans un sens et finalement
00:38:48se retrouver avec un gouvernement
00:38:50dans un autre sens, ce qui serait quand même assez
00:38:52cocasse, tenter
00:38:54qu'on puisse rire avec ces choses là
00:38:56Il n'y a pas de deadline
00:38:58au Président de la République
00:39:00pour nommer en cas de cohabitation
00:39:02un Premier Ministre, il peut se laisser
00:39:04un certain temps, Raphaël Stainville
00:39:06Oui, c'est
00:39:08une particularité mais parce que précisément
00:39:10les institutions de la 5ème
00:39:12ne prévoyaient pas ce genre de
00:39:14cas de figure qui était quasiment impossible
00:39:16donc est-ce qu'on va se retrouver dans le cas de
00:39:18la Belgique où pendant 541 jours
00:39:20il n'y a pas eu de gouvernement
00:39:22dans le cas des Pays-Bas où
00:39:24il a fallu 8 mois pour pouvoir constituer
00:39:26un gouvernement qui vient
00:39:28d'accoucher il y a quelques jours
00:39:30c'est la grande
00:39:32incertitude du moment
00:39:34la configuration de ce soir permettra
00:39:36d'y voir un petit peu plus clair
00:39:38et encore
00:39:40C'est peut-être la fin de votre phrase qui est la plus importante
00:39:42parce qu'aujourd'hui
00:39:44on se demande vraiment, allez-y Arnaud
00:39:46Il faut savoir que le Président de la République ne peut plus
00:39:48dissoudre pendant un an
00:39:50Justement il y a une bataille de
00:39:52constitutionnalistes, il y en a qui disent
00:39:54finalement il peut y avoir une nouvelle
00:39:56dissolution en cas de démission du Président de la République
00:39:58C'est en cas de démission
00:40:00du Président de la République
00:40:02C'est pas très explicite
00:40:04Jean-Éric Schottel a émis cette hypothèse
00:40:06mais en l'occurrence c'est vrai
00:40:08que le fait qu'on puisse pas dissoudre pendant un an
00:40:10c'est le fait qu'on risque de vivre
00:40:12avec une assemblée qui est en effet
00:40:14une assemblée ingouvernable
00:40:16Christophe Boutin, peut-être on lui posera la question
00:40:18justement, constitutionnaliste également
00:40:20à 10h pour savoir si oui ou non
00:40:22on pourrait se retrouver
00:40:24dans un blocage tel que le Président
00:40:26démissionne, on se retrouve sur des
00:40:28nouvelles élections présidentielles
00:40:30et donc là peut-être la possibilité d'une
00:40:32dissolution
00:40:34Rien ne l'oblige à démissionner
00:40:36constitutionnellement il peut rester tant
00:40:38longtemps
00:40:40Vous vouliez qu'on parle un peu de la sécurité
00:40:42je crois qu'on est en direct avec
00:40:44Fabien Boguet, délégué national Allianz
00:40:46Bonjour Fabien, merci d'être en direct avec nous
00:40:48pour leur dépôt week-end
00:40:50On reviendra dans quelques instants
00:40:52sur cette actualité absolument dramatique
00:40:54à Paris, il faudra une petite parenthèse là-dessus
00:40:56avec un homme qui s'est défenestré
00:40:58et qui a lancé
00:41:00et défenestré également ses deux enfants
00:41:02avant de se suicider, ça s'est passé dans le
00:41:0444ème arrondissement de Paris, mais d'abord revenons
00:41:06sur la sécurisation
00:41:08et le
00:41:10déploiement des forces de l'ordre
00:41:12aujourd'hui, je crois que c'est 30.000
00:41:14forces de l'ordre sur l'ensemble du territoire
00:41:16dont 5.000 à Paris, Monsieur Boguet
00:41:18Oui, tout à fait
00:41:20On a énormément
00:41:22de nos collègues qui sont mobilisés pour
00:41:24assurer une fois de plus la sécurité
00:41:26concernant les dispositifs électifs
00:41:28Bien évidemment
00:41:30durant toute la journée, patrouille dynamique
00:41:32et puis également statique
00:41:34mais également des forces de maintien
00:41:36et de rétablissement de l'ordre qui
00:41:38attendent cette soirée qui, on l'espère
00:41:40nous, Allianz Police Nationale sera
00:41:42calme
00:41:44Vous êtes
00:41:46sollicité très régulièrement depuis
00:41:48ces dernières années
00:41:50on a eu la vague des gilets jaunes
00:41:52il y a eu les manifestations sauvages lors de la réforme
00:41:54des retraites, il y a bien sûr, il y a un an
00:41:56les émeutes
00:41:58en France
00:42:00aujourd'hui, dans quel état d'esprit vous êtes
00:42:02à l'approche de ces résultats ?
00:42:04Toujours prêt
00:42:06toujours prêt, on s'attend
00:42:08on espère que quel que soit le résultat
00:42:10quel que soit le camp
00:42:12qui va gagner
00:42:14le respect des institutions
00:42:16et puis le respect des élections
00:42:18de la voix du peuple
00:42:20sera respecté, en tout cas nous
00:42:22la police républicaine, comme d'habitude, nous sommes
00:42:24parés et prêts
00:42:26à toute situation
00:42:28Monsieur Boguet, autre question
00:42:30on a aujourd'hui une situation
00:42:32et un climat quand même
00:42:34qui est tel que vous avez
00:42:36des sièges qui sont
00:42:38ultra sécurisés
00:42:40je pense par exemple à l'Elysée
00:42:42vous avez des partis
00:42:44des QG de partis qui vont être
00:42:46là aussi
00:42:48protégés ce soir
00:42:50c'est inédit ou pas ?
00:42:52Non, non, non, les dispositifs sont
00:42:54habituels, j'ai envie de vous dire
00:42:56nos collègues ont l'habitude de sécuriser
00:42:58les lieux de culte et en fonction de
00:43:00l'actualité qui est là
00:43:02ce n'est pas toujours rose
00:43:04oblige les forces de police à s'adapter
00:43:06à toujours être présents
00:43:08sur les lieux nécessaires
00:43:10Monsieur Boguet, je voudrais qu'on revienne
00:43:12un instant sur ce qu'il s'est passé
00:43:14je le disais hier soir
00:43:16une scène d'horreur absolue
00:43:18un homme a défenestré ses deux enfants
00:43:20il s'est suicidé en se jetant dans le vide, ça s'est passé dans le
00:43:2214ème arrondissement de Paris
00:43:24je vous propose qu'on revoie l'effet avec Godric Bey
00:43:26qui nous donnerait les derniers éléments de l'enquête
00:43:30on voit le sujet
00:43:32Godric Bey qui nous
00:43:34rappelle les derniers éléments
00:43:36est-ce qu'on peut le voir s'il vous plaît ?
00:43:40Alors avant de le voir
00:43:42pardonnez-moi, il y a peut-être deux enfants par la fenêtre
00:43:44du cinquième étage
00:43:46avant de se défenestrer
00:43:48les faits se sont déroulés vers 20h30
00:43:50hier soir près de la porte de Vanves
00:43:52dans le sud de Paris
00:43:54les derniers éléments de l'enquête
00:43:56relayés par une source policière
00:43:58l'homme aurait agi après une dispute avec sa compagne
00:44:00l'individu est décédé
00:44:02et les deux enfants ont été hospitalisés
00:44:04en urgence absolue
00:44:06pour certains voisins qui côtoyaient régulièrement la famille
00:44:08c'est l'incompréhension
00:44:10il est toujours souriant
00:44:12il disait bonjour
00:44:14il mettait toujours sa petite fille au dos
00:44:16on se voyait au parc
00:44:18parce que moi aussi j'accompagnais ma nièce au parc
00:44:20c'est ça qui est choquant
00:44:22on ne savait pas qu'à travers ses sourires
00:44:24il se cachait quelque chose comme ça
00:44:26des témoins ont indiqué que les deux enfants
00:44:28étaient tombés sur une pelouse de l'esplanade
00:44:30au milieu des logements sociaux
00:44:32selon l'un des témoins
00:44:34des enfants y jouaient au moment du drame
00:44:36une cellule d'urgence médico-psychologique
00:44:38a été activée
00:44:40monsieur Boguet, je rappelle que vous êtes délégué syndical
00:44:42Allianz, c'est une actualité
00:44:44absolument dramatique
00:44:46que sait-on ce dimanche matin de ce qui s'est passé
00:44:48hier soir à Paris
00:44:50déjà vous me pardonnerez
00:44:52bien évidemment l'enquête est en cours
00:44:54nos collègues de la brigade de protection
00:44:56des mineurs ont été saisis
00:44:58par le procureur de la République
00:45:00actuellement
00:45:02et factuellement
00:45:04aucun élément
00:45:06nous laisse à penser à des antécédents
00:45:08pour l'instant un profil habituel
00:45:12de ce qui s'est passé
00:45:14c'est un différent de couple
00:45:16un différent conjugale
00:45:18une horreur familiale
00:45:20une violence intrafamiliale
00:45:22qui a coûté la vie à deux enfants
00:45:24au père je veux dire
00:45:26et les deux enfants qui eux sont passés
00:45:28par la fenêtre
00:45:30ont été défenestrés par ce dernier
00:45:32leur pronostic vital est toujours
00:45:34engagé à cette heure-ci
00:45:36on ne connait pas
00:45:38les suites qui pourraient être données à leur état de santé
00:45:40aucun
00:45:42élément pour l'instant
00:45:44au niveau de l'enquête
00:45:46ne peut être divulgué
00:45:48là-dessus vous m'en voudrez pas
00:45:50évidemment je ne veux pas vous mettre en difficulté bien sûr
00:45:52allez-y monsieur Boguet
00:45:54effectivement l'horreur
00:45:56nos collègues sapeurs-pompiers sont intervenus
00:45:58en primordial intervenant avec les forces de
00:46:00police secours et nos collègues
00:46:02de la bac de la brigade
00:46:04anticriminalité du 14ème arrondissement
00:46:06quand ils sont arrivés
00:46:08et tout était déjà fait
00:46:10le père lui était déjà
00:46:12décédé et les enfants ont été
00:46:14pris tout de suite en charge
00:46:16par les services de soins
00:46:18merci pour ces précisions monsieur Boguet
00:46:20je pense que c'était important de donner
00:46:22cette information absolument dramatique
00:46:24et qui sera traité
00:46:26j'en suis certain dans les prochains jours
00:46:28petite pause
00:46:30on revient dans un instant
00:46:32à 10h et on repartira
00:46:34sur cette édition quasi spéciale
00:46:36consacrée aux élections législatives
00:46:38journée d'élection
00:46:40journée de vote second tour
00:46:42on sera avec Christophe Boutin
00:46:44politologue, professeur des universités
00:46:46alors que vous voyez
00:46:48ces bureaux de vote, on est à Venves
00:46:50dans les Hauts-de-Seine qui commencent à se remplir
00:46:52à tout de suite sur CNews
00:46:56quasiment 10h sur CNews
00:46:58si vous nous rejoignez, vous voyez Gabriel Attal
00:47:00qui est sur le point de voter
00:47:02dans les Hauts-de-Seine à Venves
00:47:04le Premier Ministre
00:47:06également candidat pour ces législatives
00:47:08qui est resté quelques minutes
00:47:10tout sourire
00:47:12plutôt décontracté
00:47:14le Premier Ministre, le chef du gouvernement
00:47:16et qui a donc voté
00:47:18à l'instant dans les Hauts-de-Seine
00:47:20vous êtes avec nous, on est ensemble jusqu'à 11h
00:47:22pour l'heure des pro-week-end
00:47:24on est avec Dries Galli et Séiste
00:47:26avec Sabrina Medjeber, avec Franck Tapirot
00:47:28publicitaire, Arnaud Benedetti
00:47:30et Gabriel Cluzel
00:47:32vous voyez donc que
00:47:34Gabriel Attal n'est pas resté très longtemps habituellement
00:47:36lors de ces séquences
00:47:38vous pouvez voir des responsables politiques
00:47:40rester un peu plus, échanger
00:47:42serrer quelques mains
00:47:44Franck Tapirot, on le dit, c'est une élection
00:47:46historique, les enjeux sont vertigineux
00:47:48enjeux également vertigineux
00:47:50pour le Premier Ministre
00:47:52qui peut-être ce soir va quitter
00:47:54Matignon en fonction
00:47:56des résultats
00:47:58oui c'est vertigineux parce que
00:48:00le fantasme d'une France
00:48:02qui voterait Alexandrois
00:48:04devient réalité
00:48:06il n'y a pas de majorité
00:48:08vous me permettez de vous couper
00:48:10Franck Tapirot, je ne pensais pas
00:48:12qu'il fallait rappeler ces règles
00:48:14vous me surprenez
00:48:16puisque vous étiez avec nous dimanche dernier
00:48:18je rappelle
00:48:20les règles et la période de réserve
00:48:22on ne parle pas des candidats, on ne parle pas des partis
00:48:24on ne parle pas des extrêmes
00:48:26si vous voulez
00:48:28on essaye de trouver un peu un point
00:48:30haut et d'arriver
00:48:32à juste rappeler
00:48:34les grandes lignes de ces élections
00:48:36et les enjeux de ces élections, vous reprenez
00:48:38je reprends
00:48:40c'est vrai que c'est un enjeu très important ce soir
00:48:42puisque même si on ne peut pas en parler
00:48:44c'est un résultat qui risque d'être unique
00:48:46dans l'histoire, donc que le Premier Ministre
00:48:48sortant, s'il est sortant ce soir
00:48:50a une vraie responsabilité
00:48:52est-ce que c'est pour cela qu'il n'est pas resté très longtemps
00:48:54face aux caméras
00:48:56alors que c'est en général
00:48:58la tradition vous savez
00:49:00tous les candidats viennent passer un peu de temps
00:49:02parce qu'on le sait, avant 13h
00:49:04pour préparer, parce que c'est la tradition aussi
00:49:06les images du journal de 13h
00:49:08des chaînes de télévision
00:49:10d'info et général
00:49:12là aujourd'hui c'est un peu historique
00:49:14parce qu'il y a aussi un stress
00:49:16de pas mal de personnes en France
00:49:18on voit bien que les policiers
00:49:20ont été en masse
00:49:22on a des craintes, des craintes d'événements
00:49:24des craintes d'événements de violences ce soir
00:49:26donc c'est vrai que c'est un second tour
00:49:28de législative assez unique
00:49:30parce que quel que soit le résultat
00:49:32encore une fois, on parle un peu bien entendu
00:49:34du politique
00:49:36il y a une crainte de la société
00:49:38la société en France, est-ce que cette société-là
00:49:40va réagir de façon forte, violente
00:49:42est-ce qu'elle va admettre justement ce résultat
00:49:44des élections, comme ça se fait
00:49:46de mise dans une république, dans une démocratie comme la nôtre ou non
00:49:48donc il y a énormément d'enjeux ce soir
00:49:50Arnaud Benedetti
00:49:52le premier ministre qui a voté
00:49:54que peut-il se passer
00:49:56à ce moment-là pour le chef du gouvernement
00:49:58il vit peut-être, je le disais
00:50:00ces dernières heures en tant que
00:50:02pensionnaire de Matignon
00:50:04mais c'est loin d'être certain bien sûr
00:50:06puisqu'il l'a même annoncé cette semaine, il se disait prêt
00:50:08à rester le temps
00:50:10que...
00:50:12pour garantir la continuité de l'État
00:50:14si il n'y a pas de majorité claire ce soir
00:50:16il remettra peut-être formellement sa démission
00:50:18au Président de la République, mais le Président de la République
00:50:20peut très bien le reconduire
00:50:22simplement ce qu'on appelle gérer les affaires courantes
00:50:24le temps qu'on retrouve
00:50:26une vision un peu plus claire de ce que sera le Parlement
00:50:28au soir de cette élection
00:50:30c'est d'ailleurs peut-être
00:50:32l'hypothèse la plus probable, on verra bien ce soir
00:50:34rien ne nous le dit
00:50:36ensuite évidemment le chef du gouvernement
00:50:38c'est aussi le chef de la majorité
00:50:40c'est lui qui a mené cette campagne
00:50:42législative pour sa majorité
00:50:44dans des conditions on sait
00:50:46très difficiles, on sait aussi qu'il n'était
00:50:48pas forcément favorable à la
00:50:50dissolution parce qu'il considérait que
00:50:52elle était peut-être précipitée et qu'elle
00:50:54mettait en difficulté sa majorité
00:50:56mais on a un Premier ministre
00:50:58j'allais dire qui peut-être ne s'attarde pas
00:51:00devant les caméras parce qu'il a
00:51:02vraisemblablement d'autres sujets à
00:51:04traiter dans la journée
00:51:06à la fois en termes de sécurité
00:51:08puisqu'en effet on voit bien que ce retour
00:51:10est un second tour
00:51:12qui est marqué par cette aléa du maintien
00:51:14de l'ordre et puis parce qu'il
00:51:16doit préparer aussi vraisemblablement
00:51:18ce qu'il doit dire
00:51:20ce soir en fonction des résultats
00:51:22d'un étudiant évidemment
00:51:24pour son discours post
00:51:26j'allais dire second tour
00:51:28tous les scénarios qui s'offrent
00:51:30à lui et qui s'offrent aux français d'ailleurs
00:51:32à l'issue de ce second tour
00:51:34Un peu plus de 10h sur CNews
00:51:36voilà 2h que les bureaux de vote ont
00:51:38ouvert en France, les français qui sont
00:51:40appelés à voter lors de ce second tour
00:51:42des élections législatives, on va retrouver
00:51:44notre reporter sur le terrain
00:51:46Maxime Lavandier
00:51:48c'était plutôt calme il y a une trentaine
00:51:50de minutes dans votre bureau de vote
00:51:52est-ce que les français
00:51:54arrivent un peu plus nombreux
00:51:56à 10h ce matin ?
00:52:00Oui bonjour Elliot, oui maintenant ça fait
00:52:022h, un peu plus de 2h que ce
00:52:04bureau de vote a ouvert ici dans le
00:52:0616e arrondissement de Paris dans ce gymnase
00:52:08qui a été spécialement aménagé
00:52:10pour l'occasion et voilà comme vous pouvez le voir
00:52:12c'est assez calme même si
00:52:14on assiste parfois à des vagues
00:52:16où il y a une dizaine de personnes qui viennent
00:52:18puis ça se calme, puis ensuite
00:52:20une dizaine de personnes, là voilà il y a quelques
00:52:22minutes juste avant il y avait un petit
00:52:24peu plus de monde, là c'est en train de se calmer
00:52:26mais quand on les interroge
00:52:28à la sortie
00:52:30tous, à la sortie de leur vote, tous
00:52:32nous disent qu'ils sont unanimes quant à la
00:52:34nécessité de se mobiliser pour ces élections
00:52:36ils nous disent également que
00:52:38certains nous disent qu'ils ont peur
00:52:40aussi pour le soir
00:52:42des résultats, ce soir à 20h et pour les prochains jours
00:52:44pour des possibles manifestations
00:52:46ou autre, mais en tout cas ce qui est sûr
00:52:48c'est qu'il devrait y avoir quand même une grande
00:52:50mobilisation, je rappelle qu'il y a eu
00:52:52à peu près 3,3 millions de
00:52:54demandes de procuration depuis l'annonce
00:52:56des élections, un peu plus de 600 000
00:52:58en une semaine après le
00:53:00premier tour et ici je rappelle
00:53:02que le premier tour il y avait à peu près
00:53:0470% de taux de participation
00:53:06et comme m'a annoncé les annonceurs
00:53:08ce taux devrait à peu près rester le même
00:53:10jusqu'à la fin de la journée, en tout cas
00:53:12nous vous redirons ces chiffres un petit peu plus tard
00:53:14Il y a un mot
00:53:16qui peut-être
00:53:18représente parfaitement ces élections de
00:53:20Rizgali, c'est le vertige, c'est-à-dire
00:53:22qu'à 20h01
00:53:24il y a cette sensation
00:53:26de grand bascule, quel que soit d'ailleurs
00:53:28le résultat, c'est vertigineux
00:53:30et ça peut être historique pour
00:53:32la suite. Donc à un moment
00:53:34où le leadership sera testé
00:53:36est-ce que
00:53:38des instabilités, des tempêtes, des incertitudes
00:53:40il y en aura toujours, même dans le régime
00:53:42le mieux ajusté et fait sur mesure
00:53:44pour l'esprit politique français
00:53:46qui est la Vème République
00:53:48mais c'est dans ces moments-là où on a besoin
00:53:50de sens de responsabilité chez tous les partis
00:53:52politiques et chez toutes
00:53:54les sensibilités
00:53:56Effectivement un moment historique
00:53:58et la peur
00:54:00de la violence qui est vraiment
00:54:02imprégnante. Marion Maréchal
00:54:04qui est elle aussi en train de
00:54:06qui s'apprête à voter
00:54:08je me permets de vous couper Driss
00:54:10qui allie Marion Maréchal
00:54:12qui sera d'ailleurs notre invité ce soir
00:54:14pour commenter ses résultats
00:54:16et qui sera présente avec Laurence Ferrari
00:54:18si je ne m'abuse aux alentours de 21h
00:54:20le vertige Gabrielle Cluzel
00:54:22ces élections vertigineuses
00:54:24C'est vrai que c'est assez vertigineux
00:54:26parce que
00:54:28il y a une forte incertitude
00:54:30mais c'est ce qui explique
00:54:32aussi qu'il y a une forte participation
00:54:34c'est-à-dire que beaucoup de français se disent
00:54:36potentiellement on peut rebattre
00:54:38les cartes pendant des dizaines d'années
00:54:40ils ont eu le sentiment qu'on ne pouvait pas
00:54:42rebattre les cartes ou alors que ça allait se borner
00:54:44à la couleur du papier peint
00:54:46je veux la faire court et un peu caricaturé
00:54:48donc c'est vrai que là
00:54:50cette forte participation est liée
00:54:52à l'incertitude mais nul ne sait
00:54:54de quel côté
00:54:56basculeront les choses
00:54:58on pourrait comparer ça
00:55:00à 1981
00:55:02il y a eu une rupture
00:55:04en 1981
00:55:06et là nous sommes
00:55:08dans une situation de rupture
00:55:10avec une peur
00:55:12et de ce fait
00:55:14le mot vertige
00:55:16est le bon puisque nous sommes
00:55:18en haut de la falaise
00:55:20et on ne sait pas comment ça va se terminer
00:55:22Vous restez sur
00:55:24ces images bien sûr en direct
00:55:26avec Marion Maréchal qui est donc
00:55:28sur le point de voter, vous ne la voyez pas
00:55:30à l'image puisqu'elle est
00:55:32cachée par son cercle
00:55:34très très proche, on la voit
00:55:36maintenant au second plan
00:55:38Marion Maréchal
00:55:40eurodéputée
00:55:42depuis le 9 juin dernier
00:55:44on est en direct avec Christophe Boutin
00:55:46merci d'être avec nous, vous êtes professeur de droit public
00:55:48politologue
00:55:50on a besoin de clarifier
00:55:52certains points parce que cette élection
00:55:54elle nous donne
00:55:56le vertige comme le disait très bien
00:55:58Dries Galli ou encore Gabriel
00:56:00Cluzel
00:56:02une première question sur les français
00:56:04et la politique, est-ce que vous avez la sensation
00:56:06que les français sont réconciliés
00:56:08avec la politique
00:56:10dans cette séquence
00:56:12élection européenne
00:56:14et élection législative désormais
00:56:16Oui, une réconciliation
00:56:18qui est claire et effectivement qui est due
00:56:20comme l'a dit à l'instant Gabriel Cluzel
00:56:22et qui est due au fait que les enjeux
00:56:24sont des enjeux cette fois importants
00:56:26qu'on a l'impression qu'il peut réellement
00:56:28y avoir un changement à la suite
00:56:30de ces élections
00:56:32et je crois que c'est un élément essentiel dans une vie politique
00:56:34lorsqu'elle est à la tonne
00:56:36lorsque manifestement les changements
00:56:38ne sont pas possibles, on conçoit
00:56:40que les français se découragent
00:56:42et qu'ils boudent les urnes
00:56:44En cas de blocage, monsieur Boutin
00:56:46pas de majorité pour un parti, que peut-il se passer ?
00:56:50Tout, puisque le choix
00:56:52du Premier Ministre est entièrement entre les mains
00:56:54du Président de la République
00:56:56donc il a toutes les possibilités
00:56:58qui sont ouvertes
00:57:00c'est-à-dire soit nommer quelqu'un
00:57:02du sérail politique, soit nommer quelqu'un
00:57:04en dehors du sérail politique
00:57:06soit tenter de faire une majorité
00:57:08qu'il tenterait de faire à ce moment-là
00:57:10plutôt au centre
00:57:12soit au contraire essayer d'avoir un gouvernement
00:57:14le plus apolitique possible
00:57:16avec des personnalités issues de la vie civile
00:57:18tout est possible
00:57:20Je voudrais qu'on revienne sur l'aspect
00:57:22historique également de ces élections
00:57:24il est possible qu'à 20h ce soir
00:57:26le premier parti
00:57:28en termes de députés
00:57:30du nombre de députés à l'Assemblée Nationale
00:57:32ne soit pas celui qui
00:57:34dirigera, commandera le gouvernement
00:57:36est-ce que c'est déjà arrivé dans l'histoire
00:57:38de la Ve République ?
00:57:40Non, parce que dans l'histoire de la Ve République
00:57:42de manière très classique
00:57:44on a eu un fait majoritaire
00:57:46qui donnait une majorité
00:57:48au Président en place
00:57:50et donc on avait cette majorité
00:57:52à l'Assemblée Nationale, hors dehors des périodes de cohabitation
00:57:54bien sûr, dans les périodes de cohabitation
00:57:56le Président de la République
00:57:58prenait son leader
00:58:00du gouvernement, son Premier Ministre
00:58:02il le prenait dans le parti arrivé
00:58:04en tête aux élections
00:58:06mais il est vrai qu'on avait à ce moment-là
00:58:08une opposition qui était une opposition
00:58:10unie et non pas une opposition
00:58:12divisée en deux branches radicalement
00:58:14inconciliables. En cas de
00:58:16cohabitation, Monsieur Boutin, c'est qui le patron ?
00:58:18C'est le Premier Ministre ou c'est le
00:58:20Président de la République ?
00:58:22Voilà, une excellente question
00:58:24je vous répondrai que les articles 20 et 21
00:58:26de la Constitution semblent donner la priorité
00:58:28au Premier Ministre, après tout
00:58:30c'est le gouvernement qui, selon le texte,
00:58:32dirige et conduit la politique de la Nation
00:58:34et le Premier Ministre est à la tête
00:58:36de ce gouvernement, donc je dirais
00:58:38prime au gouvernement, mais dans la réalité
00:58:40des cohabitations, on a vu que
00:58:42le Président était loin d'être
00:58:44dépourvu de pouvoir, ça s'est passé
00:58:46essentiellement d'ailleurs dans le cas de la
00:58:48première cohabitation, lorsqu'on a délimité
00:58:50un petit peu les espaces respectifs
00:58:52du Président de la République et du Premier
00:58:54Ministre, entre François Mitterrand
00:58:56et Jacques Chirac, les choses ayant été
00:58:58ensuite un peu plus cadrées, un peu
00:59:00plus faciles à jouer, notamment
00:59:02dans la dernière cohabitation, puisque là
00:59:04il s'agissait d'une dissolution ratée
00:59:06et que nous allons peut-être
00:59:08vivre cela une nouvelle fois.
00:59:10Vous savez, et j'imagine que
00:59:12vous suivez attentivement ce qui peut se passer
00:59:14en France, on parle souvent du
00:59:16système scolaire qui s'effondre,
00:59:18nos piliers petit à petit qui s'effondrent,
00:59:20la santé, la sécurité
00:59:22et finalement
00:59:24ce qui pouvait nous rassurer, c'est
00:59:26de se dire que nos institutions étaient
00:59:28solides. À travers ces élections,
00:59:30on parle beaucoup d'une crise politique
00:59:32mais on se dit aussi peut-être que c'est
00:59:34bientôt la fin de la Ve République
00:59:36parce qu'on entre dans une crise
00:59:38de régime. Le constitutionnaliste que vous êtes,
00:59:40le professeur en droit public,
00:59:42s'inquiète également de cette situation ?
00:59:44Curieusement, non.
00:59:46Je ne m'inquiète pas de cela.
00:59:48La Ve République est un système
00:59:50très pragmatique, très malléable,
00:59:52qui a survécu à de nombreuses crises
00:59:54et qui est capable de s'adapter
00:59:56je crois à toutes les situations qui
00:59:58pourraient découler du vote d'aujourd'hui.
01:00:00Cette Ve République a été
01:00:02malheureusement peut-être trop
01:00:04retouchée en 2008 lors des
01:00:06révisions constitutionnelles qui ont conduit
01:00:08à modifier un petit peu l'esprit du régime
01:00:10et d'ailleurs nous en payons
01:00:12les conséquences avec l'impossibilité
01:00:14de dissolution, avec
01:00:16des éléments qu'on a connus d'ailleurs lors de la
01:00:18période 2022-2024
01:00:20avec cette majorité relative, avec l'impossibilité
01:00:22de multiplier les 49-3
01:00:24dans certains domaines. Bref,
01:00:26cette évolution
01:00:28qui n'était pas nécessairement souhaitable,
01:00:30n'a cependant pas conduit à aboutir à
01:00:32une crise de régime et les élections de ce soir
01:00:34n'aboutiront pas plus à une crise de régime à mon avis.
01:00:36Je reçois beaucoup de messages,
01:00:38c'est un entretien absolument
01:00:40passionnant et je vous remercie parce que tout est clair
01:00:42avec vous. Pendant
01:00:44cet entre-deux-tours, il n'a plus été
01:00:46question des programmes,
01:00:48des batailles d'idées
01:00:50entre les hommes politiques, mais
01:00:52on a plus parlé des alliances,
01:00:54des coalitions, des désistements.
01:00:56Est-ce que c'est un fait là aussi
01:00:58inédit dans l'histoire de la Ve République,
01:01:00autant de désistements ? Et ces Français
01:01:02qui, au terme de ces
01:01:04désistements, se disent mais finalement
01:01:06on est peut-être face à un déni de démocratie, on est obligé
01:01:08de choisir un camp auquel
01:01:10on n'avait pas adhéré lors du premier
01:01:12tour ?
01:01:14C'est, je dirais, toujours le cas.
01:01:16C'est peut-être plus visible ici parce qu'on a des désistements.
01:01:18Mais la question des reports de voix,
01:01:20désistement ou pas désistement,
01:01:22se pose de toute manière à chaque
01:01:24élection, à chaque élection législative.
01:01:26Nous avons plusieurs camps qui s'affrontent
01:01:28et la question se pose au
01:01:30second tour pour ceux qui n'ont pas été retenus.
01:01:32Encore une fois, désistement ou pas
01:01:34désistement, la question se pose de savoir
01:01:36s'ils vont revenir voter
01:01:38d'abord, ce qui n'est pas toujours évident,
01:01:40et deuxièmement, s'ils vont
01:01:42apporter leur surfrage à l'un ou deux
01:01:44des candidats, ou pourquoi pas, revenir
01:01:46voter et voter blanc. Il n'est pas impossible
01:01:48qu'on ait une multiplication des votes blancs aujourd'hui.
01:01:50L'objectif de ces élections, c'était
01:01:52la grande clarification. Au final,
01:01:54on en sera peut-être dans un grand blocage,
01:01:56blocage historique.
01:01:58Christophe Boutin, est-ce que ça
01:02:00peut amener à la démission
01:02:02du Président de la République ? Et si, démission
01:02:04il y a, que se passe-t-il ?
01:02:06Démission
01:02:08du Président de la République, ça ne semble pas
01:02:10être ce qui est prévu, en tout cas, par
01:02:12l'hôte de l'Élysée actuellement.
01:02:14Mais pourquoi pas ? Il pourrait y avoir
01:02:16démission. S'il y a démission, à ce moment-là,
01:02:18on engagera naturellement
01:02:20une élection présidentielle.
01:02:22Et à la suite de l'élection présidentielle,
01:02:24ce qui est, par contre, assez
01:02:26étonnant peut-être, c'est que le
01:02:28nouveau Président devra
01:02:30tenir compte de l'Assemblée
01:02:32qui vient d'être élue, puisqu'il n'y aura
01:02:34de possibilité de dissolution, y compris
01:02:36par ce nouveau Président, avant le
01:02:38délai d'un an. Mais justement, et ça sera la
01:02:40dernière question, il y a une bataille de constitutionnalistes
01:02:42pour dire, si
01:02:44démission il y a, le prochain Président
01:02:46ou la prochaine Présidente pourrait très bien
01:02:48dissoudre l'Assemblée nationale.
01:02:50Vous êtes dans quel camp ?
01:02:52On n'y touche pas pendant un an ou on y touche ?
01:02:54Je suis dans le camp de
01:02:56« on n'y touche pas pendant un an ». Le texte constitutionnel
01:02:58m'apparaît très clair en la matière.
01:03:00Je ne pense pas qu'il y ait de doute, malgré
01:03:02les espoirs de certains de mes très éminents
01:03:04collègues.
01:03:06Christophe Boutin, un grand merci pour
01:03:08cet éclairage. Vous êtes
01:03:10parisien la semaine prochaine ou pas ?
01:03:12Parce qu'on va peut-être avoir besoin
01:03:14de vous en plateau, et non
01:03:16en FaceTime, pour
01:03:18essayer d'y voir un peu plus clair.
01:03:20C'est très gentil. Je suis là, c'est un
01:03:22représentant de la France périphérique, dans
01:03:24sa plus longue durée
01:03:26résidant à Cherbourg.
01:03:28Mais croyez-moi,
01:03:30j'essaierai.
01:03:32La proposition est faite du moins.
01:03:34Merci beaucoup, M. Boutin. Je rappelle que vous êtes
01:03:36politologue, professeur des universités
01:03:38et constitutionnaliste. Allez-y.
01:03:40Ce que dit M. Boutin est très intéressant par rapport au
01:03:42vote blanc, mais malheureusement, on n'aura
01:03:44pas la possibilité de voir et de savoir
01:03:46et de connaître le nombre exact
01:03:48de votes blancs, puisqu'ils ne sont pas encore considérés.
01:03:50Ça fait des années et des années qu'on se bat
01:03:52à Gillon, parce que je ne suis pas le seul,
01:03:54à essayer de considérer que le vote blanc, c'est quoi ?
01:03:56Ce n'est pas une abstention. Le vote blanc, c'est dire
01:03:58que je ne veux pas du choix qu'on me propose
01:04:00ou qu'on m'impose. Je trouve que jamais
01:04:02le vote blanc n'aura eu autant
01:04:04d'importance qu'aujourd'hui,
01:04:06que ce soit pour les résultats.
01:04:08Et c'est dommage, ça me donnerait une indication pour montrer que
01:04:10X% de Français, finalement,
01:04:12n'acceptent pas ce choix-là.
01:04:14Il faut vraiment qu'on se repose à cette question-là et qu'on remette
01:04:16le sujet sur la table pour que le vote blanc redevienne
01:04:18une réalité. Arnaud Benedetti.
01:04:20Moi, je suis tout à fait d'accord avec Christophe
01:04:22Boutin, dont je partage bien évidemment
01:04:24la plupart des considérations
01:04:26et l'analyse. Il y a juste peut-être un petit
01:04:28sujet, à mon sens, où...
01:04:30C'est vrai que la Ve République est une constitution
01:04:32qui est très pragmatique. Parce que je me rappelle
01:04:34en 1985, on disait que la cohabitation
01:04:36est impossible. Il faut s'en souvenir
01:04:38de tous les débats qui agitaient à la fois
01:04:40les constitutionnalistes et les politiques. On disait
01:04:42que c'était totalement improbable. Et ça a eu lieu.
01:04:44Ça a malgré tout fonctionné. Et on a pu
01:04:46malgré tout diriger le pays
01:04:48durant les exercices de cohabitation. Par contre,
01:04:50là où il y a quand même un vrai problème, et qui peut-être
01:04:52nous fait tangenter la crise institutionnelle
01:04:54et la crise de régime, c'est que la Ve République
01:04:56a été quand même faite pour avoir des faits
01:04:58majoritaires. Et ça, c'est extrêmement
01:05:00important. Et là, en l'occurrence... Et d'ailleurs,
01:05:02le mode de scrutin,
01:05:04qui est un mode de scrutin qui devait
01:05:06justement, aux yeux des pères de la
01:05:08constitution, pouvoir justement dégager
01:05:10des majorités très claires, explicites,
01:05:12qui permettaient de gouverner. Là, en l'occurrence,
01:05:14le risque, évidemment, de ne pas
01:05:16se retrouver avec cette situation. À partir du moment où
01:05:18vous n'avez plus le fait majoritaire qui s'exprime,
01:05:20là, la Ve République peut
01:05:22se gripper. Et c'est en ce sens que,
01:05:24certes, elle est très plastique,
01:05:26cette Ve République. Elle a été certainement trop touchée,
01:05:28comme le dit très justement Christophe Boutin,
01:05:30mais on a quand même là un vrai sujet,
01:05:32une véritable inconnue. – Gabriel Cluzel,
01:05:34vous partagez ce constat sur l'absence
01:05:36de majorité qui pourrait
01:05:38aujourd'hui faire basculer
01:05:40notre régime dans
01:05:42un tout autre univers, ou en tous les cas
01:05:44fragiliser ce qui avait de plus solide
01:05:46ces dernières années, à savoir la Ve République.
01:05:48– Non, mais moi, je ne suis pas constitutionnaliste,
01:05:50donc je ne me permettrai pas de porter un jugement
01:05:52sur ce qu'a dit M. Boutin. Néanmoins,
01:05:54c'est vrai qu'il est de notoriété publique
01:05:56que cette Ve République
01:05:58a été faite précisément
01:06:00pour faire émerger
01:06:02une majorité, des majorités
01:06:04qui rendent le gouvernement possible.
01:06:06Donc, à partir du moment où elle ne parvient plus
01:06:08à faire émerger ces majorités,
01:06:10eh bien, c'est qu'il y a quelque chose qui est grippé.
01:06:12C'est que son fondement
01:06:14de base
01:06:16est fêlé, d'une certaine façon.
01:06:18Donc, c'est vrai que rien
01:06:20n'est impossible.
01:06:22Moi, je suis tout à fait d'accord
01:06:24avec Franck Tapiereau,
01:06:26quand il parle des bulletins blancs, ça aurait été intéressant
01:06:28de savoir exactement ce qu'il en est,
01:06:30parce que c'est une façon de dire
01:06:32moi, je veux participer
01:06:34à l'exercice démocratique, mais néanmoins,
01:06:36je ne trouve rien dans ce que
01:06:38l'on m'offre, spécialement en ce jour
01:06:40où il peut naître une forme de
01:06:42rancœur, de ne pas pouvoir
01:06:44exprimer l'idée qu'après, c'est
01:06:46justement, eh bien,
01:06:48on ne peut plus exercer
01:06:50ce choix démocratique.
01:06:52Moi, je suis frappée de voir qu'on a
01:06:54beaucoup parlé de présidence par défaut,
01:06:56etc., et là, on risque
01:06:58d'avoir des députés par défaut
01:07:00et ça joue sur la légitimité
01:07:02ensuite de leur action.
01:07:04Dries Galli, sur la légitimité
01:07:06des élus aujourd'hui,
01:07:08ce qui est très paradoxal, c'est que
01:07:10ça faisait 27 ans qu'on n'avait pas vu autant de Français
01:07:12rejoindre les urnes et
01:07:14voter, ce qui pouvait redonner une vraie
01:07:16légitimité aux élus
01:07:18et aux députés de demain, mais
01:07:20il s'avère que dans cet entre-deux-tours,
01:07:22il y a peut-être eu, à travers
01:07:24les jeux de coalition, les désistements,
01:07:26des Français qui vont se dire ce soir
01:07:28« il n'est pas si légitime que ça parce que
01:07:30moi, je ne voulais pas voter pour cette personne ».
01:07:32C'est le plus grand drame.
01:07:34On a le risque d'avoir une mécanique magnifique
01:07:36qui est la Vème République, qui fonctionne toute seule,
01:07:38peut-être à la limite hors-sol,
01:07:40mais tellement belle, tellement parfaite,
01:07:42elle résout tous les problèmes, on dirait un algorithme
01:07:44qui va bien. Elle règle
01:07:46les problèmes, techniquement,
01:07:48mais elle est déconnectée de l'émotion
01:07:50parce que la politique, ce n'est pas seulement des institutions,
01:07:52c'est l'émotion. Les gens veulent,
01:07:54certains veulent se sentir vengés ce soir,
01:07:56d'autres rassurés, la plupart
01:07:58représentés. Et la légitimité,
01:08:00c'est ça. C'est aussi ça.
01:08:02C'est un lien émotionnel. Et je crains qu'il n'y ait
01:08:04plus de lien émotionnel entre une grande partie de la population
01:08:06et les institutions.
01:08:08Et là, on rentre vraiment dans le vertige,
01:08:10dans le sens où
01:08:12n'importe quoi peut faire exploser la boudruche.
01:08:14Dans un futur, des futurs GD
01:08:16jaunes, n'importe quoi. Parce que le régime,
01:08:18sa vraie
01:08:20assise, ce n'est pas seulement
01:08:22la Constitution, c'est
01:08:24la légitimité. Est-ce que les gens se disent
01:08:26il mérite, ce régime-là
01:08:28mérite de me gouverner. Et je
01:08:30crains que, pour beaucoup de gens,
01:08:32de tous les partis d'ailleurs, ça
01:08:34s'étiole. Il y a un délitement
01:08:36de cette légitimité-là. Sabrina Medjéber,
01:08:38c'est votre inquiétude également, vous la partagez ?
01:08:40Oui, bien sûr. Effectivement, si on
01:08:42parle des institutions de la Ve République,
01:08:44elle n'est pas faite pour
01:08:46faire
01:08:48l'alliance des contraires
01:08:50contre le fait majoritaire.
01:08:52C'est précisément, normalement,
01:08:54le contraire. Mais en même temps, la société
01:08:56étant tellement disqualifiée
01:08:58parce que le politique lui-même s'est
01:09:00disqualifié en mettant en exergue
01:09:02des partis
01:09:04complètement polarisés
01:09:06dans lesquels s'inscrivent des mutations
01:09:08anthropologiques et des
01:09:10dynamiques sociales qui ne s'y retrouvent plus,
01:09:12et bien effectivement, oui, le
01:09:14vote devient vertigineux et il risque
01:09:16encore une fois de
01:09:18permettre à des
01:09:20citoyens qui ne s'y retrouvent plus, qui n'arrivent plus
01:09:22à s'identifier par leur déterminant
01:09:24sociologique de vote traditionnel,
01:09:26c'est-à-dire économique,
01:09:28social, religieux, culturel
01:09:30et même
01:09:32partisan du fait de l'identité
01:09:34façonnée depuis l'enfance.
01:09:36C'est André Siegfried qui l'explique très bien,
01:09:38c'est Paul Lazerfeld, pardon, qui l'explique
01:09:40très bien. Eh bien, il se peut que là,
01:09:42à l'issue de ce second tour, le français
01:09:44qui avait un vote
01:09:46traditionnel par une
01:09:48dynamique traditionnelle
01:09:50se désiste. Et là
01:09:52où Franck Tapirot a tout à fait raison,
01:09:54c'est que le vote blanc,
01:09:56aujourd'hui, n'est pas une composante de la sociologie
01:09:58électorale. On ne prend en compte que les résultats,
01:10:00sauf le vote blanc. Et il serait peut-être
01:10:02important, finalement, aujourd'hui, que l'on comprenne
01:10:04à analyser pourquoi est-ce qu'il
01:10:06risque d'y avoir ce fameux nini
01:10:08dont on nous serine depuis
01:10:10quelques semaines à propos de la
01:10:12polarisation de la vie politique
01:10:14française. La publicité, on revient dans
01:10:16un instant. On est ensemble jusqu'à
01:10:1811h pour l'heure des pro-week-end
01:10:20ce dimanche matin. Je rappelle
01:10:22qu'à partir de 17h, toutes
01:10:24les équipes de CNews seront mobilisées
01:10:26pour cette édition spéciale,
01:10:28cette soirée électorale
01:10:30théorique. A 17h, c'est Romain Desarbres qui
01:10:32prendra les reines
01:10:34de l'édition spéciale. Laurence
01:10:36Ferrari, à partir de
01:10:3819h. En partenariat également avec
01:10:40Europe 1, à partir de 19h30,
01:10:42on découvrira à 20h les résultats
01:10:44avec Laurence Ferrari. 22h,
01:10:46nous prendrons les reines de l'édition spéciale.
01:10:48Puis, à minuit, Olivier
01:10:50Benkhemoun. On revient dans un instant parce
01:10:52qu'on l'a vu un peu plus tôt, les policiers sont
01:10:54sur le terrain, les gendarmes
01:10:56également. 30 000 forces de l'ordre
01:10:58ont mobilisé, 5 000 à Paris.
01:11:00On verra tout ça parce qu'il y a aussi les
01:11:02commerçants qui se
01:11:04barricadent. Je ne sais pas si vous avez vu ces images
01:11:06absolument
01:11:08hallucinantes. Et je voudrais quand même
01:11:10parce qu'on est le 7 juillet et ça fait
01:11:12donc 9 mois que nous avons des
01:11:14concitoyens français qui sont pris en
01:11:16otage et portés disparus. Et
01:11:18aujourd'hui, il ne faut pas les oublier.
01:11:20Bien au contraire, on a un témoignage
01:11:22absolument saisissant d'une maman
01:11:24dont la fille est prise en otage.
01:11:26La vidéo de cette prise d'otage
01:11:28avait été vue des millions
01:11:30de fois sur les réseaux sociaux
01:11:32et elle a témoigné au micro de CNews
01:11:34et on en parlera entre 10h30 et 11h.
01:11:36A tout de suite.
01:11:4010h30 sur CNews.
01:11:42On poursuit justement
01:11:44cette émission quasi-spéciale
01:11:46législative au jour
01:11:48du second tour des élections
01:11:50avec les Français qui sont appelés
01:11:52à voter ce dimanche.
01:11:54570 sièges pour
01:11:56réunir une assemblée.
01:11:58501 sont encore à pourvoir.
01:12:00Vous voyez ces bureaux de vote qui ont ouvert ce matin
01:12:02à 8h. Le point d'abord
01:12:04sur l'information avec Mathieu Devez.
01:12:06C'est le jour J pour le second tour
01:12:08des élections législatives. Vous le disiez,
01:12:10les bureaux de vote sont ouverts depuis 8h.
01:12:12Plus de 49 millions d'électeurs sont appelés
01:12:14à voter. Ils peuvent se rendre aux urnes jusqu'à
01:12:1618h ou 20h dans les grandes villes.
01:12:18Joe Biden repart en campagne.
01:12:20Une semaine éprouvante pour le président
01:12:22américain. Il doit participer à deux meetings
01:12:24dans l'état de Pennsylvanie. Après son débat
01:12:26raté face à Donald Trump, certains
01:12:28membres du Parti démocrate demandent
01:12:30le retrait de Joe Biden dans la course
01:12:32à la Maison Blanche.
01:12:34Image impressionnante en Espagne
01:12:36avec le premier lâcher de taureaux à Pamploun.
01:12:38Les festivités de la Saint-Firmin ont débuté
01:12:40hier. Des centaines de personnes
01:12:42vêtues de blanc et de rouge. Neuf jours de concert,
01:12:44de processions religieuses et de
01:12:46feux d'artifice. Merci Mathieu
01:12:48pour le point sur l'information. Dries Galli est avec nous.
01:12:50Gabrielle Cluzel, Arnaud Benedetti, Franck Tapiero
01:12:52et Sabrina Medjeber ont
01:12:54poursuit notre édition jusqu'à 11h.
01:12:5630 000 policiers
01:12:58et gendarmes seront déployés sur
01:13:00l'ensemble du territoire ce soir afin
01:13:02de circonscrire tout embrasement
01:13:04à l'annonce des résultats. Les autorités
01:13:06ces dernières années ont souvent été
01:13:08confrontées à ces phénomènes d'embrasement
01:13:10comme il y a un an bien évidemment
01:13:12avec les émeutes.
01:13:14Sarah Fenzary, Sarah Varney et Godric
01:13:16Bey nous racontent tout.
01:13:18Dès ce soir,
01:13:20les forces de l'ordre seront à pied d'oeuvre
01:13:22avec l'annonce du résultat du second tour
01:13:24des législatives. Les autorités
01:13:26craignent un trouble à l'ordre public avec
01:13:28le risque de tensions entre groupes
01:13:30antagonistes. On va forcément
01:13:32mettre en place
01:13:34des périmètres dans
01:13:36des endroits que nous
01:13:38connaissons à risque.
01:13:40Je parle de Nantes, de Rennes,
01:13:42de Lille, de Toulouse, de Bordeaux, de Nancy, etc.
01:13:44Donc il y a énormément d'endroits
01:13:46où il va y avoir
01:13:48des forces mobiles
01:13:50assez conséquentes
01:13:52pour répondre à tout type
01:13:54de déstabilisation qu'il pourrait y avoir
01:13:56après les résultats
01:13:58des élections législatives.
01:14:00Pour faire face à toute éventualité,
01:14:02le gouvernement met en place un dispositif
01:14:04de maintien de l'ordre conséquent avec
01:14:0630.000 policiers et gendarmes déployés
01:14:08sur l'ensemble du territoire, dont
01:14:102.800 mobilisés sur Paris.
01:14:12Ils étaient 1.700 la semaine dernière
01:14:14autour des législatives.
01:14:16A ce dispositif s'ajoutent les 2.500
01:14:18forces de l'ordre déjà présentes en région
01:14:20parisienne pour les Jeux Olympiques.
01:14:22Pour éviter toute violence urbaine,
01:14:24ce dispositif devrait rester en place
01:14:26dans toutes les grandes agglomérations au moins jusqu'au
01:14:2816 juillet selon les autorités
01:14:30et dont le niveau pourrait évoluer
01:14:32en fonction de la situation.
01:14:34C'est-à-dire que pendant une semaine
01:14:36vous allez avoir 30.000 forces de l'ordre
01:14:38déployées. Vous avez l'air désabusée
01:14:40Gabrielle en voyant le sujet.
01:14:42Je suis attristée
01:14:44de voir qu'aujourd'hui
01:14:46tout tient. C'est quand même
01:14:48un pays exsangue
01:14:50et en tout cas au bord de l'explosion
01:14:52quand tout tient par
01:14:54les forces de l'ordre qui sont déjà
01:14:56épuisées. Il faut se rendre compte de ça.
01:14:58C'est quand même des hommes, des femmes
01:15:00qui ont des enfants, des familles. Au moment où
01:15:02tout le monde part en vacances, ils sont sur les dents.
01:15:04Ils n'ont pas le don d'ubiquité.
01:15:06En Nouvelle-Calédonie
01:15:08les choses sont loin d'être réglées.
01:15:10Il y a les JO qui approchent.
01:15:12Et comme ils sont corvés, ça fait partie
01:15:14de ces professions
01:15:16qui sont assez rares encore aujourd'hui
01:15:18qui servent avant de se servir.
01:15:20Et on tire sur la corde
01:15:22de cette vocation
01:15:24pour leur dire vous allez être là, puis là, puis là.
01:15:26Donc c'est épuisant
01:15:28évidemment pour eux. Et quand nos forces de l'ordre sont épuisées
01:15:30c'est les Français qui
01:15:32sont aussi
01:15:34concernés aux premiers chefs.
01:15:36Donc moi je suis désolée de voir qu'on prépare
01:15:38ces possibles émeutes
01:15:40comme vous savez dans les dom-toms
01:15:42on se barricade comme on prépare
01:15:44les tornades. Mais pardon, c'est pas
01:15:46une fatalité météorologique.
01:15:48On en parle depuis des semaines.
01:15:50Des semaines on se dit il va y avoir des émeutes.
01:15:52Mais c'est vrai que c'est terrifiant
01:15:54de voir qu'il y a une forme
01:15:56d'impuissance face à ce qui nous arrive
01:15:58et finalement on s'habitue, on finit par tout
01:16:00accepter, même l'inacceptable.
01:16:02Donc il y a ce deuxième tour dans les urnes
01:16:04et puis on se dit il y aura le troisième tour dans la rue
01:16:06et puis voilà, on se prépare.
01:16:08Et j'avoue que ça c'est pour moi une grande
01:16:10défaite démocratique.
01:16:12Gouverner c'est prévoir aussi, donc anticiper
01:16:14le risque de tensions
01:16:16et l'empêcher, vous avez raison.
01:16:18Sur l'impuissance peut-être il y a les forces
01:16:20de l'ordre qui sont surmobilisées,
01:16:22sursollicitées, mais vous avez
01:16:24également ces commerçants pour le coup
01:16:26qui eux mettent
01:16:28des barricades
01:16:30sur les vitrines pour éviter
01:16:32qu'il y ait des tensions. Mettez l'image
01:16:34en régie, on me dit qu'Éric Ciotti
01:16:36est en train d'arriver, voilà l'image
01:16:38en direct d'Éric Ciotti
01:16:40qui s'apprête à aller
01:16:42voter. On parlait
01:16:44juste avant, on reviendra sur ces commerçants qui sont
01:16:46mis en difficulté, mais on parlait dans cette émission
01:16:48et ce qui est au cœur de ce second tour
01:16:50c'est le jeu des alliances,
01:16:52des coalitions, quelles que soient
01:16:54les parties, on prend vraiment de la hauteur
01:16:56et on a vu que ça a pu faire
01:16:58basculer d'un camp ou d'un autre
01:17:00les
01:17:02nouvelles alliances et créer de
01:17:04nombreuses tensions, Arnaud Benedetti.
01:17:06Oui, parce que si vous voulez, on est
01:17:08avec un espace politique
01:17:10qui est à la fois en décomposition
01:17:12et en tentative de recomposition.
01:17:14Décomposition, elle vient de loin,
01:17:16on a vu les anciennes forces de gouvernement
01:17:18finalement perdre leur
01:17:20leadership sur la vie politique, on les citera
01:17:22pas, mais on les reconnaîtra vraisemblablement
01:17:24et voir de nouvelles formations
01:17:26politiques ou de nouvelles configurations
01:17:28politiques émerger. Et là, en l'occurrence
01:17:30à l'occasion de cette élection
01:17:32législative, on voit bien qu'on a
01:17:34une offre politique nouvelle
01:17:36qui ne cesse de se consolider
01:17:38d'ailleurs élection après élection
01:17:40et qui aujourd'hui domine la vie politique
01:17:42nationale. Et donc, clairement,
01:17:44les anciennes forces politiques de
01:17:46gouvernement, aujourd'hui, sont contraintes
01:17:48de se positionner parce qu'elles ne maîtrisent
01:17:50plus l'agenda politique, parce qu'elles
01:17:52ne sont plus en position de leadership,
01:17:54elles sont obligées de se positionner
01:17:56par rapport justement à ces nouvelles,
01:17:58à ces nouveaux blocs. Alors, d'aucuns
01:18:00rejoignent un bloc, d'autres rejoignent
01:18:02un autre bloc et finalement
01:18:04on l'a vu, tant à gauche
01:18:06qu'à droite, on a des, j'allais dire
01:18:08une restructuration que ces élections
01:18:10législatives font apparaître et accélèrent
01:18:12vraisemblablement. Mais est-ce que ça
01:18:14contribuera à une plus grande clarification
01:18:16ce soir ? Ça, la question reste
01:18:18totalement ouverte à ce stade. C'est-à-dire
01:18:20que les partis historiques n'ont peut-être
01:18:22plus la même hégémonie qu'ils avaient
01:18:24auparavant. En revanche,
01:18:26Idriss Ghali, on retrouve cette
01:18:28France polarisée
01:18:30d'un côté comme d'un autre. Quand on
01:18:32parle de clarification, les masques
01:18:34sont tombés ces derniers jours et donc
01:18:36on retrouve cette France vraiment
01:18:38divisée. Divisée ? Alors, ce n'est pas qu'un
01:18:40problème franco-français.
01:18:42On l'a vu aux Etats-Unis. Aujourd'hui, les Etats-Unis
01:18:44sont à couteau tiré. Ils sont armés
01:18:46donc c'est plus grave. Et puis ils ont une tradition de
01:18:48guerre civile qui est plus prégnante
01:18:50que la nôtre. On l'a
01:18:52vu au Brésil, on a parlé l'autre fois, ça continue.
01:18:54Même
01:18:56en Espagne, c'est un pays de coalition
01:18:58mais il y a quand même les Catalans,
01:19:00les Basques, vous avez des extrêmes-gauches
01:19:02aussi qui est très...
01:19:04Au fait, la sociologie
01:19:06rattrape la politique. C'est-à-dire que
01:19:08il y a deux projets de société qui sont
01:19:10vraiment antagonistes
01:19:12et qui sont en marche,
01:19:14qui sont irréconciliables. Enfin, non,
01:19:16il ne faut jamais dire jamais mais apparemment
01:19:18irréconciliables.
01:19:20Et les gens s'en sont rendus compte.
01:19:22C'est ça qui s'est polarisé.
01:19:24Jusqu'en 2016,
01:19:26jusqu'au Brexit, l'arrivée de Trump,
01:19:28les gens vivaient à côté de la politique.
01:19:30Ils faisaient confiance aux élites. Mais quand ils ont compris
01:19:32les projets qu'il y a en place, des deux côtés,
01:19:34là ils sont surinvestis, même s'ils ne votent
01:19:36pas forcément ou ils votent blanc.
01:19:38Et donc, d'où la polarisation
01:19:40et d'où, au fait, les partis traditionnels
01:19:42et tous les médias derrière, traditionnels,
01:19:44courent après la société.
01:19:46Mais les gens, en fait, ils sont dans une espèce de phénomène
01:19:48qui s'alimente tout seul.
01:19:50Et donc vous voyez parfois des bulles
01:19:52qui grossissent au-delà des radars
01:19:54et vous avez tout ce qui est...
01:19:56avec toutes les exagérations qui...
01:19:58Quand on parlait des masques qui tombent,
01:20:00on a vu également
01:20:02dans cette période absolument inédite
01:20:04des jeux de pouvoir
01:20:06et pas seulement pouvoir politique,
01:20:08la sphère médiatique
01:20:10qui s'est mise en branle,
01:20:12qui a pu
01:20:14intervenir en quelque sorte,
01:20:16s'intégrer dans cette campagne
01:20:18politique
01:20:20sans donner des précisions
01:20:22sur ce que j'étais en train de vous dire.
01:20:24Droit de réserve.
01:20:26Mais ce qui est clair aussi,
01:20:28c'est que les partis dits traditionnels
01:20:30sont eux
01:20:32et militent pour un statu quo.
01:20:34Contrairement à ce qu'on pense,
01:20:36ils ne veulent pas du tout une majorité ce soir. Pourquoi ?
01:20:38Parce que ça viendrait faire
01:20:40exploser complètement leurs fondamentaux,
01:20:42parce qu'il faudrait créer une riposte,
01:20:44une opposition
01:20:46qui ne peut pas exister dans les partis
01:20:48d'aujourd'hui. Donc, arriver à construire
01:20:50quelque chose de fort, avec une vision,
01:20:52et ils en sont à des années-lumière.
01:20:54Il faut penser à Bruce Willis dans Le Sixième Sens,
01:20:56vous savez ? Et ils sont morts,
01:20:58mais il n'y a que lui qui ne met pas au courant.
01:21:00Tout le film est là, en fait, c'est un fantôme.
01:21:02C'est exactement les partis politiques
01:21:04depuis d'ailleurs quelques années. C'est d'ailleurs là-dessus
01:21:06qu'Emmanuel Macron a gagné, déjà en 2017.
01:21:08Mais finalement, les Bruce Willis
01:21:10de la politique continuent.
01:21:12Et aujourd'hui, ils sont là en train de prier,
01:21:14qui, justement, avec leurs petits arrangements,
01:21:16à deux balles, parce que quand on aime la politique,
01:21:18on n'aime pas ça. Une France dans un statut quo,
01:21:20surtout qui va mal, vous imaginez ?
01:21:22C'est-à-dire que la colère, au lieu qu'elle ait lieu
01:21:24dans l'Assemblée nationale, ça va avoir lieu
01:21:26dans la rue. Et
01:21:28voilà pourquoi aujourd'hui, on est tristes quand on est
01:21:30des démocrates, de se dire qu'on se prépare
01:21:32à une probable montée de violence.
01:21:34On a l'impression qu'on est à la veille d'un
01:21:36week-end de Gilets jaunes, alors qu'on est en France,
01:21:38le pays qui a vraiment mis la démocratie,
01:21:40pour moi, sur son plus haut niveau.
01:21:42On est à la veille d'un second tour
01:21:44d'une législative, et on imagine qu'il va y avoir
01:21:46une réponse dans la rue,
01:21:48c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas du tout, et que la réponse politique,
01:21:50dite traditionnelle, doit laisser la place
01:21:52à une autre forme de politique.
01:21:54Oui, alors, ce que je voulais dire, c'est que
01:21:56ce que disait Dries Gallier était très intéressant
01:21:58du fait de l'affaissement
01:22:00de la parole de la puissance
01:22:02publique et politique
01:22:04qui a conduit, justement,
01:22:06à la polarisation,
01:22:08non pas au sein des dynamiques
01:22:10politiques institutionnelles,
01:22:12mais au sein même des électeurs.
01:22:14Pourquoi est-ce que la société
01:22:16s'est autant polarisée, et du coup
01:22:18brutalisée ? C'est parce que les politiques
01:22:20n'ont pas pris en main
01:22:22les enjeux, les préoccupations
01:22:24majeures des Français qui concernent,
01:22:26on le sait tous, le pouvoir d'achat, l'immigration,
01:22:28l'insécurité, et maintenant
01:22:30l'antisémitisme.
01:22:32Quand on parlait tout à l'heure de recomposition
01:22:34de la vie politique, comme disait
01:22:36Arnaud Benedetti, on pourrait envisager
01:22:38une culture, par exemple, à la
01:22:40danoise qui a très bien fonctionné.
01:22:42Prenez simplement le
01:22:44paradigme de l'immigration, c'est la
01:22:46social-démocratie qui a fait en sorte
01:22:48que l'immigration soit limitée, qui a fait voter
01:22:50des lois. Et là vous parlez du Danemark.
01:22:52Absolument. Je rappelle que maître Frédéric Seyn
01:22:54est passé par le ministère de la Justice
01:22:56et par le ministère du Travail pour
01:22:58comprendre les enjeux de l'immigration
01:23:00et elle a fait en sorte de mettre en place
01:23:02des lois. Allant dans ce sens, résultat,
01:23:04l'extrême droite est devenue,
01:23:06pour renvoyer un terme, résiduelle.
01:23:08Donc c'est aussi parce que
01:23:10le politique n'a pas fait son devoir,
01:23:12parce que le politique s'est disqualifié
01:23:14en tant que prérogative
01:23:16de puissance publique et d'action politique
01:23:18liée aux soucis
01:23:20des Français, que la polarisation
01:23:22s'est installée au sein de la société
01:23:24qui n'arrive plus à se retrouver
01:23:26à s'identifier aujourd'hui
01:23:28dans l'offre politique telle qu'elle est présentée,
01:23:30c'est-à-dire une offre politique
01:23:32complètement antagoniste
01:23:34et irréconciliable sur le plan
01:23:36de l'action politique, sur le plan
01:23:38de la vision, sur le plan du projet politique.
01:23:40C'est là où l'inertie, finalement,
01:23:42de ce Parlement va se marquer, c'est que
01:23:44les projets dont font œuvre
01:23:46les uns comme les autres sont absolument
01:23:48irréconciliables sur le plan idéologique.
01:23:50Donc ça va être très compliqué.
01:23:52C'est votre avis, il n'est peut-être pas
01:23:54partagé par les Français qui espèrent
01:23:56retrouver dans cette élection
01:23:58absolument inédite
01:24:00quelque chose qu'on ne connaissait
01:24:02pas en France mais qu'on a pu voir
01:24:04par exemple en Italie, c'est la
01:24:06culture du compromis, c'est-à-dire la possibilité
01:24:08de se retrouver autour
01:24:10d'une table, même si
01:24:12les idées divergent, et de se dire que
01:24:14pour le bien de
01:24:16la France, pour que l'État
01:24:18puisse perdurer, eh bien on se
01:24:20retrouve sur certaines idées
01:24:22du moins. – Vous avez raison, c'est une des hypothèses, sauf que
01:24:24il y a quand même, il y a
01:24:26trois propriétés pour que ça marche.
01:24:28Première propriété, d'abord il faut qu'arithmétiquement
01:24:30vous ayez un nombre de parlementaires
01:24:32suffisant pour pouvoir créer une
01:24:34coalition, c'est-à-dire un socle central
01:24:36qui permet de créer cette coalition, et ça
01:24:38à ce stade, nul ne peut dire s'il y aura
01:24:40ce socle ce soir ou pas, c'est pas
01:24:42vraisemblable, en tout cas au regard
01:24:44d'un certain nombre de perspectives.
01:24:46Le deuxième point, il faut que l'écart
01:24:48idéologique entre les parties prenantes de la coalition
01:24:50ne soit pas trop important.
01:24:52Parce que si vous avez un écart
01:24:54idéologique qui est trop important,
01:24:56ça va être très difficile de
01:24:58finalement fabriquer un
01:25:00compromis. En Allemagne, ça se fait
01:25:02parce que finalement, l'écart idéologique,
01:25:04on essaye toujours de
01:25:06le faire reculer, de plus en plus.
01:25:08En France, c'est pas cette tradition. En général, on est plutôt
01:25:10dans l'exacerbation des différences que dans
01:25:12la recherche des convergences. Et puis troisièmement,
01:25:14après, il y a un problème, c'est qu'il faut qu'il y ait une personnalité
01:25:16qui soit capable d'incarner
01:25:18si vous voulez, une coalition. Et là,
01:25:20en l'occurrence, on voit que c'est peut-être
01:25:22un exercice qui risque d'être très compliqué
01:25:24aussi. – Et c'est pour ça que
01:25:26dans les hypothèses, il y a aussi
01:25:28cette hypothèse d'avoir
01:25:30un représentant hors
01:25:32parti, quelqu'un qui est
01:25:34un technicien. C'est comme ça
01:25:36que c'est présenté, sans qu'on sache
01:25:38véritablement qui pourrait
01:25:40être cet homme ou cette femme
01:25:42politique pour unir
01:25:44un maximum de personnes. Voilà ce qu'on
01:25:46pouvait dire sur les élections législatives. Il nous reste
01:25:48encore quelques minutes. On continuera
01:25:50évidemment de suivre
01:25:52ces élections dans les prochaines
01:25:54éditions. Mais je voulais vraiment qu'on s'arrête
01:25:56sur ce triste anniversaire
01:25:58puisque voilà neuf mois que le Hamas
01:26:00a lancé l'offensive terroriste la plus meurtrière
01:26:02de l'histoire du peuple
01:26:04israélien. Neuf mois désormais que plus
01:26:06de 120 otages sont toujours aux mains du groupe terroriste
01:26:08ou à leur portée disparue.
01:26:10Et pour ces news, Thibault Marcheteau,
01:26:12notre journaliste, a rencontré
01:26:14Chahar Levy, la mère de
01:26:16Nahama, retenue, toujours
01:26:18retenue dans la bande de Gaza. Voyez ce reportage.
01:26:20– Ces images,
01:26:22la mère de Nahama Levy
01:26:24tenait à les diffuser à nouveau
01:26:26pour montrer ce qu'il est arrivé à sa fille
01:26:28le 7 octobre dernier.
01:26:30Soldate dans le kiboutz de Nahaloz,
01:26:32elle est enlevée
01:26:34et retenue en otage depuis maintenant
01:26:36neuf mois.
01:26:40– On a reçu des signes
01:26:42de vie. Nous savons qu'elle est retenue
01:26:44en sous-sol, sûrement dans un tunnel,
01:26:46dans des conditions très dures.
01:26:52– Ça fait maintenant neuf mois
01:26:54et il est temps pour le monde entier
01:26:56de faire entendre sa voix et de les ramener
01:26:58à la maison.
01:27:04– Nahama a fêté en juin dernier
01:27:06son 20e anniversaire en captivité.
01:27:08Avant de commencer son service
01:27:10militaire, elle œuvrait pour
01:27:12la paix entre les peuples. Depuis
01:27:14l'enlèvement de sa fille, Chahar se bat
01:27:16chaque jour pour retrouver son enfant.
01:27:18– Ce qu'il s'est passé,
01:27:20c'est le pire cauchemar
01:27:22qui peut arriver à votre enfant.
01:27:24C'est un crime
01:27:26contre l'humanité
01:27:28qui a été commis.
01:27:30Tout le monde aurait dû
01:27:32être libéré sans condition
01:27:34et ça depuis le début
01:27:36mais ça continue
01:27:38de plus en plus.
01:27:40Chaque jour qui passe,
01:27:42je souffre encore plus.
01:27:44– 120 otages
01:27:46dont 12 femmes
01:27:48sont toujours retenus en otage
01:27:50par le Hamas depuis le 7 octobre
01:27:52dernier.
01:27:54– Et il reste encore des Français
01:27:56qui sont pris en otage ou portés disparus
01:27:58au HAD et au FER,
01:28:00des prénoms qu'on a complètement
01:28:02oubliés dans les médias
01:28:04aujourd'hui. – On les a oubliés
01:28:06depuis le début du sujet. Merci encore une fois
01:28:08à vous et merci à tous les journalistes de CNews
01:28:10qui systématiquement rappellent
01:28:12ces otages depuis le 7 octobre
01:28:14et malheureusement les autres médias ne suivent pas.
01:28:16Pourtant on essaye
01:28:18avec ce petit pin's, avec toutes
01:28:20les interventions qu'on fait dans la rue,
01:28:22des manifestations pour essayer de
01:28:24penser à eux. Ce qui est terrible
01:28:26c'est de voir qu'on est 9 mois après
01:28:28il y a 120
01:28:30et quelques otages
01:28:32et ce n'est jamais arrivé, c'est une prise d'otage
01:28:34qui concerne autant de monde
01:28:36pendant une durée aussi longue
01:28:38et qui provoque une indifférence
01:28:40générale, et ce dans le monde entier.
01:28:42À quelques pas d'ici
01:28:44il y a encore des gens qui tous les jours
01:28:46vont arracher
01:28:48les affiches d'otages
01:28:50avec Nahama, avec Kfir
01:28:52ce bébé qui peut-être est encore en vie
01:28:54qui a un peu plus d'un an aujourd'hui
01:28:56et qui vont arracher en disant que c'est une manipulation
01:28:58que c'est de la propagande
01:29:00de l'armée israélienne. Donc quand on arrive
01:29:02d'abord à insensibiliser, invisibiliser
01:29:04et à ce point nier
01:29:06une évidence, sachant qu'il y a en plus des otages
01:29:08qui restent à libérer, on est
01:29:10vraiment dans une inversion totale de malheur.
01:29:12C'est pour ça qu'il faut dire à quel point
01:29:14bien entendu c'est un crime contre l'humanité
01:29:16mais à quel point il faut tout faire, tout faire.
01:29:18Je sais qu'il y a des accords qui apparaissent
01:29:20toutes les semaines, toutes les trois semaines
01:29:22puis le Hamas fait tout capoter, et là il y en a un qui
01:29:24apparemment depuis quelques jours
01:29:26tient encore un peu la route, mais il faut tout faire
01:29:28et tous les chefs d'État dans le monde
01:29:30plutôt que de taper
01:29:32systématiquement sur Israël
01:29:34au lieu de dire d'abord préalable
01:29:36libérons les otages et ensuite on pourra bien entendu
01:29:38parler de paix, on pourra bien entendu parler
01:29:40d'un avenir, mais s'il n'y a pas de libération des otages
01:29:42rien ne pourra cesser, ni
01:29:44cesser le feu, ni rien d'autre.
01:29:46Encore une fois merci de rappeler cela
01:29:48surtout dans un jour démocratique
01:29:50important parce que ce n'est pas celui de notre
01:29:52dignité en tant que Français.
01:29:54Voilà neuf mois Gabriel Cluzel, il nous reste une petite
01:29:56minute et je n'ai toujours pas
01:29:58la réponse à cette question
01:30:00que je me pose depuis le 7 octobre
01:30:02parce que pour moi c'est une bascule le 7 octobre
01:30:04tout le monde a vu les images
01:30:06tout le monde sait ce qu'il s'est passé
01:30:08et pourtant ce 7 octobre
01:30:10pour la première fois il y a une
01:30:12négation des faits
01:30:14on a voulu changer
01:30:16les mots sur ce qu'il s'est passé
01:30:18le caractère par exemple terroriste
01:30:20a été remis en cause le jour même
01:30:22et ça je n'arrive pas à comprendre
01:30:24comment dans notre société aujourd'hui
01:30:26comment en France aussi
01:30:28rapidement il y a pu avoir une sorte
01:30:30de contestation de l'horreur.
01:30:32Moi je suis très frappée dans
01:30:34ce déni et cette contestation
01:30:36comme vous dites du sort particulier
01:30:38réservé aux femmes, je vais peut-être en parler parce que
01:30:40il s'agit d'une jeune fille, elle a 20 ans
01:30:42vous imaginez, elle a été enlevée à 19 ans
01:30:44moi le témoignage de sa mère me touche
01:30:46profondément, quand votre fille est enlevée
01:30:48et détenue pendant neuf mois
01:30:50par des gens qui sont
01:30:52capables de faire les horreurs
01:30:54qu'ils ont faites, vous imaginez
01:30:56à quel point une jeune fille peut être vulnérable
01:30:58dans cet environnement là et quelles inquiétudes
01:31:00vous pouvez nourrir à son endroit, mais où sont
01:31:02nos féministes, mais pardon
01:31:04elles viennent pousser
01:31:06des cris d'orfraie quand on les appelle
01:31:08Madame le Président plutôt que Madame la Présidente
01:31:10elles nous font
01:31:12des pendules
01:31:14pour l'écriture inclusive
01:31:16mais là non, là il n'y a plus personne
01:31:18là tout le monde s'en fiche
01:31:20donc si vous voulez je suis révoltée
01:31:22par l'imposture féministe
01:31:24et mon coeur de mère souffre en voyant ce témoignage
01:31:26Avec cette
01:31:28séquence qui a été diffusée
01:31:30et floutée parce que les images sont
01:31:32terrifiantes de Nahama
01:31:34Les images réelles sont très très touchantes
01:31:36Bien sûr, parce que
01:31:38on comprend, ou en tous les cas
01:31:40on suppose ce qu'a pu vivre
01:31:42lors des premiers instants cette
01:31:44jeune fille de 19 ans qui donc
01:31:46a pu
01:31:48non pas célébrer mais qui
01:31:50son anniversaire c'était en juin dernier
01:31:52pour son 20ème anniversaire
01:31:54Tristement c'était son anniversaire
01:31:56et qu'il était aux mains
01:31:58des terroristes du Hamas
01:32:00Malheureusement c'est terminé Sabrina
01:32:02je me permets de vous couper, je vous présente mes excuses
01:32:04Merci à tous les 5, pensez justement
01:32:06aux familles
01:32:08d'otages aujourd'hui
01:32:10qui se retrouvent 9 mois plus tard
01:32:12peut-être sans nouvelles
01:32:14et dont la vie
01:32:16aujourd'hui est suspendue
01:32:18à un miracle désormais
01:32:20à savoir la libération de ces otages
01:32:22Merci à tous les 5 pour ce poursuit sur CNews
01:32:24et cette
01:32:26élection législative historique
01:32:28en France dans un instant
01:32:30on poursuit notre édition sur CNews
01:32:32restez avec nous, excellent dimanche