• il y a 2 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

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00:00:00Quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros à la une.
00:00:05Ce matin, Michel Barnier marche sur des œufs.
00:00:08La promesse d'une politique de rupture sur le perron de Matignon a-t-elle été balayée 24h plus tard lors de sa première interview sur TF1 ?
00:00:16Attention, il serait stupide de juger un homme sur un entretien télé ou une passation de pouvoir.
00:00:21Mais en voulant plaire à tout le monde, on prend le risque de ne convaincre personne.
00:00:26Le nouveau chef du gouvernement est comme un funambule sur un fil extrêmement fin.
00:00:30Sous ses pieds, un gouffre, celui de la dette.
00:00:32Impossible de faire le tour du monde quand on vous donne les clés du Titanic.
00:00:36Le capitaine Michel Barnier a plusieurs épées de Damoclès au-dessus de sa tête.
00:00:40Celle de Bruxelles et des marchés financiers d'abord, puis celle de l'Assemblée nationale.
00:00:45Voilà peut-être pourquoi les 15 minutes d'entretien hier n'ont pas permis d'y voir plus clair.
00:00:50Même quand il est question de la cohabitation, tout cela est nébuleux.
00:00:53L'Elysée innove et crée la coexistence exigeante.
00:00:57D'ailleurs, le maître des horloges est devenu le roi du silence.
00:01:00Lui qui avait salué sur Twitter la nomination de Gabriel Attal et précédemment d'Elisabeth Borne
00:01:05n'a pas dit un mot sur les réseaux sociaux pour souhaiter bonne route au nouveau pensionnaire de Matignon.
00:01:11La série Président cherche Premier ministre désespérément a été un voyage au bout de l'ennui.
00:01:16Espérons que la nouvelle saison Premier ministre veut éviter censure à tout prix aura un peu plus de cachets.
00:01:23Et on va en parler dans cette émission, mais avant cela, c'est le point sur l'information avec vous Isabelle Piboulot.
00:01:28Bonjour Isabelle.
00:01:29Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:01:31La nomination de Michel Barnier à la tête du futur gouvernement ne plaît pas à tout le monde.
00:01:35La France insoumise appelle à manifester dans des dizaines de villes.
00:01:38Elle est fiestiment à avoir gagné les dernières élections législatives.
00:01:42A Paris, le rendez-vous est donné à 14h Place de la Bastille.
00:01:45Plus de 30 000 manifestants sont attendus en France, dont 4 à 8 000 personnes dans la capitale.
00:01:51Victoire de taille pour Donald Trump concernant sa condamnation au pénal pour des paiements dissimulés à une actrice de film X en 2016.
00:01:59Le prononcé de sa peine à New York est repoussé au 26 novembre, soit trois semaines après le scrutin présidentiel.
00:02:06Le candidat républicain a salué ce report, estimant que cette affaire devrait être close et qu'il n'a rien fait de mal.
00:02:14Et puis le Festival du cinéma américain de Deauville a ouvert ses portes hier soir,
00:02:19en présence notamment de l'acteur américain Michael Douglas, à qui un prix d'honneur a été remis pour l'ensemble de sa carrière.
00:02:2514 films sont en compétition pour cette 50e édition.
00:02:29Le jury est présidé cette année par l'acteur Benoît Magimel.
00:02:32Merci chère Isabelle Piboulot pour le point sur l'information.
00:02:35On est avec Charlotte Dornelas ce matin, chère Charlotte, bonjour.
00:02:38Arnaud Benedetti est avec nous, Alexandre Devecchio.
00:02:42On est avec Martin Garagnon, porte-parole d'Ensemble pour la République.
00:02:46Vous êtes ensemble et avec Michel Barnier ou contre Michel Barnier ? La question se pose.
00:02:51On aura l'occasion d'en débattre.
00:02:53Oui, la question elle est simple, vous êtes avec ou contre ?
00:02:56Pour reprendre les termes du président, on est dans une coexistence exigeante.
00:03:01Ça c'est exceptionnel, coexistence exigeante.
00:03:04Dans le frigo, il y a quoi ? Des produits pour Michel Barnier ?
00:03:11Olivier Faure a parlé d'une colocation dont les Français allaient payer le loyer.
00:03:14Donc si vous appropriez les termes d'Olivier Faure, Libra...
00:03:16Pourquoi pas, vous savez quand Olivier Faure dit il fait beau et qu'il fait beau, je vais dire il fait beau.
00:03:20Il ne faut pas forcément dire qu'il bleue.
00:03:22On est avec Philippe Guibert également et nous avons le plaisir de recevoir Julie Girard.
00:03:27Merci d'être avec nous, vous êtes philosophe, vous êtes romancière.
00:03:30Vous avez publié en 2024 les larmes de Narcisse.
00:03:33Et puis hier, vous avez publié une tribune absolument passionnante sur la liberté d'expression sur les réseaux sociaux.
00:03:41Qu'est-ce qui relève de la liberté d'expression ?
00:03:44Qu'est-ce qui relève de la régulation des réseaux sociaux ?
00:03:47Ou alors de la censure ?
00:03:49Et c'est un sujet absolument passionnant.
00:03:51J'invite les téléspectateurs à lire cette tribune.
00:03:55On s'est contactés hier, vous vivez et à New York et en France.
00:03:59Vous avez pris l'avion, je veux dire le train, c'est pas encore le cas.
00:04:03Vous avez pris l'avion et vous êtes avec nous ce matin.
00:04:06C'est un sujet essentiel et aujourd'hui, notre société, la société occidentale,
00:04:11a du mal à gérer cette question-là de la liberté d'expression sur les réseaux sociaux.
00:04:16Oui, complètement. Je crois que la suspension du réseau X au Brésil,
00:04:20l'arrestation du PDG de Télégramme du Rof en France le 24 août dernier,
00:04:26et la fermeture de certains comptes Instagram de personnalités politiques conservatrices,
00:04:33montrent qu'il y a une tentative de plus en plus forte des gouvernements
00:04:38de s'en gérer sur les réseaux sociaux et sur leur modération
00:04:43et de prendre le pouvoir insidieusement de cette manière-là.
00:04:47On va en parler évidemment dans cette émission.
00:04:50Mais avant cela, une première question qu'on doit se poser ce matin,
00:04:52au lendemain de la première interview de Michel Barnier, c'est qui dirige ?
00:04:56Qui fixe le cap ces dernières années ?
00:04:58Michel Barnier a jugé sévèrement le chef de l'État.
00:05:00Il faut vraiment revenir sur ses derniers entretiens, que ce soit dans Le Point, au Figaro,
00:05:04également sur Europe 1.
00:05:07Donc, quel Premier ministre il compte être ?
00:05:09Cohabitation, oui ou non ? Il a répondu à cette question hier sur TF1.
00:05:15Nous sommes dans une nouvelle époque.
00:05:17Hier, j'ai évoqué une nouvelle page et donc de nouvelles méthodes.
00:05:21Un gouvernement responsable et qui a de l'indépendance.
00:05:24Le gouvernement gouvernera.
00:05:26Il est le Président de la République et j'ai du respect pour la fonction et pour l'homme.
00:05:30J'ai connu déjà des cohabitations.
00:05:33Difficile.
00:05:34En tout cas, une cohabitation dont j'ai été un des ministres.
00:05:36Et nous ne sommes pas dans cette situation-là.
00:05:38Simplement, je dirais, pour résumer ma conviction,
00:05:41la manière dont je vais travailler, le Président doit présider,
00:05:44le gouvernement doit gouverner.
00:05:46Il explique, en somme, qu'il n'est pas un collaborateur d'Emmanuel Macron,
00:05:51le Premier ministre qui, à un certain moment, a changé de statut.
00:05:55Notamment, souligne le collat Sarkozy avec François Fillon,
00:05:58qui était, je cite, son collaborateur.
00:06:00Michel Barnier qui est arrivé à Matignon il y a quelques instants.
00:06:03On a une petite séquence. Il est arrivé à pied.
00:06:05Il doit consulter plusieurs personnalités politiques.
00:06:07Qu'est-ce qu'il a dit, Michel Barnier, ce matin ?
00:06:10Il ne s'est pas passé à l'Égypte quand même, non ?
00:06:12Non, pas encore.
00:06:14Alors, comment s'annonce le programme pour la grande ville ?
00:06:16Vous voyez, je viens de le rejeter.
00:06:18Et cette deuxième journée de consultation ?
00:06:20Ça va, on continue.
00:06:22Dialogue, respect, écoute. Voilà, c'est bien.
00:06:24Bonne journée à vous. Merci.
00:06:26Respect, écoute. Respect, il le rappelle beaucoup.
00:06:29Alors, on est en cohabitation ou non ?
00:06:31C'est une vraie question parce que, si on est en cohabitation,
00:06:34les choses vont pouvoir bouger.
00:06:36C'est ce que les Français attendent, qu'on renverse la table
00:06:38sur les questions de sécurité, sur les questions d'immigration
00:06:41et même sur les questions de pouvoir d'achat.
00:06:43Arnaud Benedetti, est-ce que Michel Barnier vous a convaincu hier ?
00:06:47Écoutez, moi, l'entretien qu'il a donné chez vos confrères de TF1 hier,
00:06:52à mon avis, symbolise toute la difficulté qui est la sienne.
00:06:55Mais c'est une difficulté finalement assez inédite sous la Ve République
00:06:58parce que, vous savez, on dit généralement que le Premier ministre
00:07:01est le chef, non seulement du gouvernement,
00:07:04mais il est le chef d'une majorité.
00:07:06Le problème, c'est que la difficulté pour Michel Barnier,
00:07:09c'est qu'on ne sait pas de quelle majorité il est le chef
00:07:12et on ne sait pas s'il a une majorité, et il n'a pas une majorité.
00:07:15Donc on est dans une situation qui, de ce point de vue-là,
00:07:17sur le plan institutionnel, est tout à fait nouvelle.
00:07:20Donc on a un Premier ministre qui, bien sûr, donne l'impression
00:07:24aujourd'hui de naviguer entre deux difficultés.
00:07:28La première difficulté, c'est quand même, parce qu'il en aura besoin,
00:07:32de s'assurer de la loyauté de ce que l'on appelle le bloc central,
00:07:36c'est-à-dire le bloc macroniste, qui a plus de 150 députés.
00:07:40– C'est loin d'être certain quand on découvre les premières déclarations
00:07:42d'Hervé Yannottelin.
00:07:43– Sans lequel il ne peut pas gouverner et qu'il faut qu'il s'assure
00:07:47de la bienveillance ou de la neutralité bienveillante
00:07:51du Rassemblement national et de ses alliés siotistes.
00:07:55Donc ça, c'est déjà une première difficulté.
00:07:57Ensuite, pour répondre à votre question, est-ce qu'on est en cohabitation ?
00:08:00Non, on n'est pas en cohabitation, parce qu'à la différence
00:08:02des épisodes de cohabitation que l'on a connus par le passé,
00:08:04les trois derniers, enfin les trois seuls d'ailleurs,
00:08:06entre 86 et 88, 93, 95 et ensuite 97-2002,
00:08:10c'est que c'était des exercices de cohabitation
00:08:12où les Français avaient tranché de manière très nette pour une alternance.
00:08:16Là, en l'occurrence, si vous voulez, la lisibilité des résultats
00:08:21des élections législatives du mois de juillet dernier
00:08:25reste quand même très complexe.
00:08:28– Elle est complexe en termes de sièges, mais en termes d'idées,
00:08:31et tout le monde peut s'accorder là-dessus, la France penche à droite
00:08:35sur des questions qui sont évidentes, les questions de sécurité,
00:08:38de justice, d'immigration, donc peut-être, moi je suis vraiment un homme simple,
00:08:42pour ne pas dire simplet, allons sur ces sujets-là
00:08:45pour faire consensus, et ensuite…
00:08:47– Vous avez raison sur le rapport de force socio-électorale…
00:08:51– On parlera de la gauche dans un instant, vous inquiétez pas, vous allez avoir…
00:08:54– Vous avez raison sur le rapport de force socio-électorale dans le pays,
00:08:56le Barycentre est plutôt à droite, voire nettement à droite.
00:08:58Le problème, c'est que le chef du gouvernement,
00:09:00il est responsable devant l'Assemblée nationale,
00:09:02et qu'il doit faire avec la composition de l'Assemblée nationale,
00:09:05et c'est vraisemblablement toute la difficulté à laquelle il est aujourd'hui confronté.
00:09:09– Et c'est pour ça qu'on nage en plein flou, vous avez l'impression
00:09:11d'y voir un peu plus clair après cet entretien,
00:09:13où il ne faut pas non plus juger un Premier ministre
00:09:16sur un discours sur le perron de Matignon,
00:09:20qui a plutôt convaincu d'ailleurs, sur le fond comme sur la forme,
00:09:24et puis hier, face à notre consœur Anne-Claire Coudray.
00:09:27– Oui, mais il était très habile, il fait des ouvertures toutes les nuits,
00:09:30donc sur le perron, il faisait des ouvertures à droite.
00:09:33Hier soir, il a plus fait d'ouvertures à gauche,
00:09:35en parlant de justice fiscale, de…
00:09:37– De sa maman, de sa maman.
00:09:40– Absolument, la droite est pour l'injustice fiscale,
00:09:44et il a ouvert la possibilité de réviser la réforme des retraites,
00:09:50il a même dit qu'il cherchait à avoir des ministres de gauche,
00:09:53qui à mon avis, est une recherche qui lui prendra plus de temps
00:09:57qu'à Marcel Proust pour retrouver le temps perdu.
00:09:59Et donc, non, il est dans une stratégie de négociation permanente,
00:10:05parce qu'effectivement, ce n'est pas une cohabitation,
00:10:07c'est une cohabitation avec l'Assemblée nationale.
00:10:10C'est l'inverse, Arnaud vient de le dire, donc je ne vais pas répéter,
00:10:13mais il a deux groupes avec lesquels il doit cohabiter,
00:10:17qui s'appellent d'une part les macronistes,
00:10:19ou il faut peut-être les appeler les atalistes.
00:10:21– Les atalistes, parce que les macronistes, ça n'existe quasiment plus.
00:10:24– Donc c'est les atalistes qu'Abriel Attal a montré
00:10:26qu'il avait visiblement envie d'avoir un avenir politique.
00:10:29– Être libre, la liberté.
00:10:32– Et donc, ça ne sera pas un soutien inconditionnel et constant.
00:10:35– On en parlera dans un moment.
00:10:36– Et puis, le Rassemblement national qui est érigé en position d'arbitre,
00:10:40ce qui fait quand même tout drôle à tous les gens
00:10:42qui ont voté contre le Rassemblement national au deuxième tour des législatives.
00:10:46– Oui, ce qui doit peut-être aussi plaire aux 11 millions de Français
00:10:49qui ont déposé un bulletin RN dans l'urne
00:10:51et qui ont été peut-être un peu insultés, ostracisés
00:10:54depuis le 7 juillet dernier, le soir du second tour.
00:10:57– Oui, mais pour les 15 millions de gens qui ont été appelés à voter
00:11:00et qui sont allés voter contre le Rassemblement national,
00:11:03ça peut leur faire tout drôle.
00:11:04Vous avez vu le sondage, moi, qui m'a beaucoup frappé.
00:11:06Je ne pense pas que ça soit vis-à-vis de la personnalité de Barnier,
00:11:09mais il y a 75% des gens qui considèrent qu'on leur a volé leur élection.
00:11:13– Oui, mais ce n'est pas de la faute de Michel Barnier, ça.
00:11:15– Il n'y a pas de la faute de Michel Barnier.
00:11:17– Et je peux vous dire pourquoi ça fait consensus,
00:11:19parce que et les électeurs du RN et les électeurs du NFP
00:11:23considèrent qu'Emmanuel Macron, finalement, a bafoué les règles du jeu.
00:11:28– Oui, en tout cas, qu'il n'a pas respecté totalement le vote.
00:11:31Donc ça fait beaucoup de frustration et de sujets d'insatisfaction.
00:11:35– Quand on est de droite, on doit s'excuser d'être de droite, Charles Dornenat ?
00:11:39– Vous demanderez à Michel Barnier.
00:11:40– Non, mais justement, j'avais cette impression-là, hier,
00:11:44qu'il tentait de montrer, finalement, que tout ce qu'il avait pu dire précédemment,
00:11:49tout ce qu'il avait pu faire précédemment, son histoire, son CV, son identité,
00:11:55qui penche factuellement à droite.
00:11:58Là, depuis qu'il est Premier ministre, il faut peut-être un peu l'oublier.
00:12:01– Oui, il rassure ceux qui ne le sont pas.
00:12:04Ça, à la limite, c'est plus de la communication, on verra dans la manière de faire.
00:12:09Vous avez raison, il y a beaucoup de gens qui ont le réflexe de s'excuser,
00:12:11mais on a une bonne illustration de pour quelle raison il faut toujours s'excuser.
00:12:16Je trouve ça fantastique, j'ai écouté la même interview que Philippe Guybert,
00:12:19alors c'est vous que j'entends en premier, ce n'est pas personnel, évidemment.
00:12:22– Ce n'est jamais personnel, j'espère que ce n'est pas personnel.
00:12:24– Je vois que là où il a été habile, en effet,
00:12:26c'est que chacun a entendu exactement ce qu'il voulait entendre.
00:12:28– Tout à fait.
00:12:29– En réalité, parce que la justice fiscale, moi je ne sais pas,
00:12:32vous avez vu que c'était de gauche, par exemple, j'ai réagi là-dessus,
00:12:34mais parce que la justice fiscale…
00:12:35– Je vous le dirai après.
00:12:36– Oui, mais ça peut se traduire de mille manières différentes, je pense, la justice fiscale.
00:12:40Vous, vous avez entendu taxer les riches, il y en a qui vont dire, ah il va baisser les impôts,
00:12:44ça peut vraiment vouloir dire beaucoup de choses très différentes
00:12:46et chacun peut y voir ce qu'il veut.
00:12:47– Oui, il y a…
00:12:48– Donc voilà, sur l'utilisation des termes, très bien.
00:12:51En revanche, moi j'ai entendu hier, Michel Barnier, vous dire,
00:12:55ça fait très bizarre à tous les gens qui ont fait barrage contre le Rassemblement national.
00:13:00Il se trouve qu'il y a des chiffres, il y a en effet plus de gens qui ont fait barrage,
00:13:04alors je ne sais pas très bien quel est le ressort de leur vote,
00:13:06moi je ne suis pas dans leur tête, mais qui n'ont pas choisi le Rassemblement national.
00:13:09– C'est simple.
00:13:10– Non, je pense qu'il y a vraiment des gens qui ont voté pour des gens et qu'ils étaient d'accord.
00:13:16Par exemple…
00:13:17– Ah oui, il y a des gens qui ont voté pour des gens qu'ils avaient qu'ils n'étaient pas d'accord.
00:13:20– Et il y en a d'autres qui…
00:13:21– Mais qui pensaient que la priorité était que le Rassemblement national n'arrive pas au pouvoir.
00:13:24– Oui, c'est pour ça que je dis, je ne suis pas capable de discerner le ressort du vote.
00:13:27Il y a des gens qui avaient l'habitude de voter par exemple pour Emmanuel Macron
00:13:31et qui sont allés voter NFP, là je comprends bien que c'est un barrage ORN,
00:13:34de la même manière que l'inverse, mais il y en a d'autres qui avaient le candidat
00:13:37pour qui ils avaient voté au premier tour.
00:13:39Je ne sais pas quel est le ressort individuel des gens.
00:13:42Là où vous avez raison, c'est qu'il y a plus de gens…
00:13:44– Ça m'arrive aussi.
00:13:45– Ça vous arrive bien sûr.
00:13:47Il y a plus de gens qui n'ont pas voté pour l'ORN que de gens qui ont voté pour l'ORN.
00:13:51Reste qu'il y a 11 millions de Français qui ont voté pour l'ORN.
00:13:54Hier soir, et donc vous nous dites, ça fait très bizarre à ces gens-là,
00:13:58mais hier soir Michel Barnier nous a dit deux choses en l'occurrence.
00:14:00Un, qu'il y aurait peut-être un ministre de gauche, voire plusieurs ministres de gauche, il a dit.
00:14:05– Oui.
00:14:06– Et deux, qu'il n'avait pas une idée en commun avec Marine Le Pen.
00:14:09Donc je ne vois pas très bien à quel moment ça vous fait bizarre,
00:14:11puisque le ressort il est toujours le même, on peut ouvrir à gauche certains pompes à ORN.
00:14:16– On l'écoute justement Michel Barnier sur le Rassemblement National.
00:14:19– Il n'y a pas eu de discussion avec Mme Le Pen.
00:14:22Je la rencontrerai, je la verrai, je la respecte.
00:14:24– Il va falloir faire des concessions.
00:14:26– Excusez-moi, je vous ai dit d'où je venais,
00:14:28je n'ai rien de commun ou pas grand-chose de commun
00:14:30avec les thèses ou les idéologies du Rassemblement National.
00:14:34Près de 11 millions de Français qui ont voté pour le Rassemblement National,
00:14:38ils leur voient compte.
00:14:40– Alors quelques minutes plus tard, il a promis de ne pas mentir aux Français.
00:14:43Est-ce que là, il vient de mentir en quelque sorte aux Français
00:14:46lorsqu'il dit je n'ai pas grand-chose en commun avec l'idéologie du Rassemblement National ?
00:14:50Je permets de terminer juste mon analyse,
00:14:53toujours en lisant les précédentes interviews de Michel Barnier,
00:14:58en regardant ce qu'avait pu dire Michel Barnier sur les questions migratoires,
00:15:02sur les questions de sécurité.
00:15:04Pardonnez-moi, il n'y a pas une feuille de papier qui sépare la ligne de Michel Barnier,
00:15:09l'idéologie de Michel Barnier sur ces questions-là,
00:15:11à celle du Rassemblement National.
00:15:13– Je vais vous répondre parce que c'est intéressant,
00:15:15ce n'est pas du tout que je défends Michel Barnier,
00:15:17au contraire, on pense à Michel Barnier depuis 2021.
00:15:20Or il existe dans la vie politique française depuis bien longtemps.
00:15:23– Depuis 71.
00:15:24– Et le fil rouge de sa carrière politique,
00:15:26ce n'est pas du tout la lutte contre l'immigration.
00:15:28Il l'a fait opportunément pendant une primaire de droite,
00:15:31d'ailleurs il a eu beaucoup de mal à défendre sa propre opposition,
00:15:34et c'est pour ça qu'il a perdu, alors qu'il en était quasiment le favori.
00:15:37Il a été soutenu par Laurent Wauquiez au moment des débats,
00:15:40il a été très maladroit parce qu'il n'assumait pas justement ses propositions.
00:15:44Donc son fil rouge, c'est l'européisme, c'est un centriste mou Michel Barnier,
00:15:49si on prend l'ensemble de sa carrière politique, c'est la droite molle.
00:15:52Donc moi je crois que le vrai Michel Barnier, il était sur le plateau hier soir.
00:15:57Le faux Michel Barnier, c'est celui de 2021,
00:15:59c'est celui qui a un peu de nerfs pendant la passation de pouvoir.
00:16:03Mais moi ce que j'observe…
00:16:05– Donc vous êtes en train de me dire que rien ne changera ?
00:16:07– Exactement, j'allais vous dire que dans ce pays,
00:16:09il faut que tout change pour que rien ne change.
00:16:11Des mois de tractations pour arriver à Michel Barnier,
00:16:14qui a été ministre trois fois, ça a été aussi le chef de file du Oui,
00:16:17on l'a oublié pendant…
00:16:18– En 2005.
00:16:19– Il était ministre des affaires des étrangères en 2005.
00:16:21Donc si vous voulez, il est tout à fait Macron compatible,
00:16:23d'ailleurs il rêvait d'être Premier ministre depuis longtemps.
00:16:27Il ne l'a pas été, donc il s'est présenté à la primaire,
00:16:30mais il aurait pu être avant Premier ministre d'Emmanuel Macron.
00:16:34Donc ne pas se tromper.
00:16:35Maintenant ce qui est intéressant, c'est qu'effectivement,
00:16:37il ne va pas devoir tenir compte du rapport de force.
00:16:40Ça va être compliqué pour lui parce que d'un côté,
00:16:42ça va tirer vers la gauche par le Bloc central,
00:16:45mais de l'autre côté, effectivement, il l'a dit lui-même,
00:16:47il y a 11 millions de Français qui ont voté pour l'ERN.
00:16:49Son gouvernement ne peut tenir que celui de l'ERN
00:16:52ne fait pas de motion de censure, donc il va falloir qu'il soit très habile.
00:16:55Mais cette nature politique profonde,
00:16:57malgré ce qu'on a dit les derniers jours,
00:16:59moi je ne crois pas du tout que ce soit un représentant
00:17:01d'une droite forte ou régalienne.
00:17:04Ce n'est pas du tout son histoire.
00:17:06Il faut avoir la mémoire longue en politique.
00:17:08En tous les cas, on essaye de comprendre et de décrypter
00:17:11quelles sont les intentions de Michel Barnier
00:17:14à travers les intentions également de sa famille politique,
00:17:17aussi faibles soient-elles à l'Assemblée nationale,
00:17:20puisqu'ils ont 47 députés.
00:17:22Mais au-delà des intentions, il y a les contraintes.
00:17:24C'est absolument vrai sur Michel Barnier,
00:17:26mais tout ce qu'on a dit précédemment va jouer aussi.
00:17:28Pourquoi en 2021, il arrive avec ce programme-là,
00:17:30qui n'est certes pas du tout,
00:17:32d'ailleurs c'est pour ça qu'il avait surpris,
00:17:34c'est que dans la bouche de Michel Barnier,
00:17:36on a tous relu 4 fois en disant
00:17:38qu'est-ce qui lui est arrivé ?
00:17:40Parce que ça ne ressemblait pas du tout
00:17:42ni à l'image qu'il avait, ni aux prises d'opposition
00:17:44qu'il avait eues par le passé,
00:17:46même au sein de sa famille politique.
00:17:48Maintenant, c'était un projet extrêmement abouti,
00:17:50donc auquel il avait réfléchi,
00:17:52et un projet qu'il avait écrit
00:17:54en se disant que c'est le meilleur moyen
00:17:56d'aller gagner avec l'électorat
00:17:58et la situation telle qu'elle est aujourd'hui.
00:18:00Donc ça, c'est toujours vrai aujourd'hui
00:18:02dans sa réflexion par rapport
00:18:04à la personnalité politique qu'il a été,
00:18:06d'autant plus qu'en effet,
00:18:08la vraie épée de Damoclès, c'est la censure du RN.
00:18:10Il va devoir naviguer évidemment
00:18:12avec le groupe macroniste.
00:18:14Ça, ça va forcément jouer aussi
00:18:16dans sa manière de gouverner.
00:18:18Le RN qui est donc faiseur de roi
00:18:20depuis une semaine, attendez Arnaud,
00:18:22et ensuite Philippe.
00:18:24Vous savez, Alexandre Devecchio a parfaitement raison
00:18:26qu'il faut avoir un mémoire long en politique,
00:18:28mais finalement, Michel Barnier
00:18:30adopte une rhétorique qui est celle
00:18:32de la droite vis-à-vis du RN
00:18:34depuis près de 40 ans.
00:18:36C'est-à-dire depuis que le Front National
00:18:38a émergé sur la scène politique
00:18:40dans les années 80.
00:18:42Mais c'est pas seulement Chirac, Charles Pascois,
00:18:44soudons-nous, Charles Pascois,
00:18:46de la même manière considéré que
00:18:48les idées du RN à l'époque
00:18:50étaient finalement assez proches
00:18:52de celles du RN,
00:18:54mais qu'il ne fallait pas quand même s'allier
00:18:56avec le Front National.
00:18:58Jacques Chirac a fait exactement la même chose.
00:19:00Donc on est là avec une figure
00:19:02qui est totalement classique
00:19:04dans, j'allais dire, le rapport de la droite française,
00:19:06de la droite dite de gouvernement française,
00:19:08avec le Front National
00:19:10ou le RN.
00:19:12A la différence près qu'aujourd'hui,
00:19:14vous avez un RN
00:19:16qui a absorbé, il faut le rappeler quand même,
00:19:18c'est ça qui est très important, près de 80%
00:19:20de l'ancien électorat
00:19:22de LR. Et donc on est
00:19:24véritablement dans une situation où le rapport de force
00:19:26s'est considérablement transformé
00:19:28et où malheureusement pour la droite de gouvernement,
00:19:30la droite républicaine, c'est qu'elle est
00:19:32sur le plan électoral à la remorque
00:19:34du RN.
00:19:36Donc en quelque sorte, vous êtes en train de définir le champ du signe
00:19:38pour la droite classique. C'est la dernière cartouche
00:19:40s'ils veulent renverser la table.
00:19:42On ne change strictement rien
00:19:44dans le discours et peut-être même
00:19:46dans les faits.
00:19:48Soit c'est une absorption par le bloc central
00:19:50des LR
00:19:52ou soit c'est la possibilité
00:19:54pour LR de se reconstruire
00:19:56et de rebondir. Mais ça dépendra
00:19:58finalement de la volonté d'une certaine manière de
00:20:00Michel Barnier de s'autonomiser du président de la République.
00:20:02Autre chose plutôt intéressante, mais on ne va pas parler
00:20:04de politique pendant toute la matinée.
00:20:06Juste un point.
00:20:08Vous êtes beaucoup sur le rapport
00:20:10avec le RN sur les questions d'immigration
00:20:12et de sécurité, qui est évidemment un sujet
00:20:14très important. Mais le sujet
00:20:16de Michel Barnier, c'est le budget.
00:20:18Or, là où il y a contradiction entre les droites,
00:20:20c'est que
00:20:22le budget est très difficile à faire.
00:20:24Si on suit les recommandations européennes,
00:20:26on verra s'il est vraiment européiste.
00:20:28On n'est pas loin de la cure
00:20:30d'austérité. Et que là, il y a contradiction
00:20:32complète avec le programme
00:20:34et les idées du RN
00:20:36en matière budgétaire, si on en juge par
00:20:38ce qu'a été son programme,
00:20:40le programme de Bardella,
00:20:42aux dernières législatives. Et donc, je ne suis pas sûr
00:20:44que ce soit sur les sujets de sécurité et d'immigration
00:20:46que ça se...
00:20:48que ça se cristallise.
00:20:50Je pense que ça reste sur les questions
00:20:52de finances publiques et de budget.
00:20:54Oui, parce qu'aujourd'hui, la dette
00:20:56est, moi aussi, un peu...
00:20:58Mais ce n'est pas grave, Philippe, c'est toujours un plaisir d'être avec vous.
00:21:00Vous faites comme le chef de l'État,
00:21:02M. Garagnon.
00:21:04Vous ne dites rien.
00:21:06Vous ne dites rien.
00:21:08Je vous invite, donc je respecte les us et les coutumes
00:21:10de la maison. J'attends qu'on passe la parole.
00:21:12J'assiste un peu.
00:21:14J'ai plein de choses à dire, notamment sur les propos de M. Benedetti
00:21:16que je trouve assez intéressants et assez justes
00:21:18sur le glissement de l'électorat de la droite
00:21:20traditionnelle vers le RN.
00:21:22Mais il y a deux analyses. Est-ce que c'est
00:21:24cet électorat qui s'est un peu radicalisé
00:21:26ou est-ce que c'est au contraire le RN qui s'est droitisé ?
00:21:28Moi, je pense que c'est le RN qui s'est droitisé.
00:21:30Pour une raison simple, c'est que le programme à l'heure actuelle
00:21:32du RN n'est plus du tout le programme du FN
00:21:34de Jean-Marie Le Pen d'il y a quelques années.
00:21:36Vous n'entendez plus parler de sortie de l'Europe.
00:21:38Vous n'entendez plus parler de retour au franc lourd, etc.
00:21:40Ce glissement électoral,
00:21:42il montre aussi qu'il y a une convergence
00:21:44là-dessus, mais qui s'est fait plutôt du côté du RN
00:21:46en faveur de la droite.
00:21:48C'est vrai, mais on aurait pu l'entendre entre les deux tours des législatives.
00:21:50C'était quand même plus...
00:21:52Un point sur M. Barguet.
00:21:54Pendant l'entre-deux-tours, il fallait voter LFI plutôt que Rassemblement National
00:21:56du côté de la Macronie.
00:21:58Il ne fallait pas voter LFI.
00:22:00Il ne fallait pas voter LFI.
00:22:02Non, je ne refais pas l'histoire.
00:22:04Gabriel Attal avait dit, je préfère mettre un bulletin LFI dans l'urne
00:22:06plutôt que Rassemblement National.
00:22:08J'arrête pas.
00:22:10J'ai dit mot pour mot ce qu'il avait dit.
00:22:12Et d'ailleurs,
00:22:14cette déclaration
00:22:16de Gabriel Attal restera
00:22:18dans son CV.
00:22:20Il avait dit, sur France Inter,
00:22:22sur France Inter,
00:22:24je préfère voter LFI au second tour
00:22:26que voter Rassemblement National.
00:22:28C'est Gabriel qui l'a dit sur France Inter.
00:22:30Mais bon, si vous voulez être l'avocat,
00:22:32bien sûr, soyez l'avocat de Gabriel Attal.
00:22:34Vous êtes meilleur analyste politique qu'avocat.
00:22:36Visiblement. Parce que c'est ce qu'il a dit factuellement.
00:22:38Si je peux vous répondre, je serai peut-être bon avocat aussi.
00:22:40Allez-y. Vous avez le droit.
00:22:42Mais comme je suis...
00:22:44Vous êtes très en forme ce matin, je trouve.
00:22:46Toujours le 7 juillet.
00:22:48Non.
00:22:50Si on ne veut pas refaire l'histoire,
00:22:52l'enjeu du second tour
00:22:54était de dire, est-ce qu'on veut du RN ou pas ?
00:22:56Ça a été un deuxième tour qui s'est fait contre le RN.
00:22:58Avec l'argument
00:23:00que de toute façon,
00:23:02le Nouveau Front Populaire ne pouvait pas gagner.
00:23:04Voilà. C'est ça, la réalité.
00:23:06Les deux factos qu'on a répétés, eux,
00:23:08ont essayé d'inventer une histoire comme quoi ils avaient gagné.
00:23:10Mais le Nouveau Front Populaire,
00:23:12ils n'avaient pas gagné.
00:23:14Ils n'ont eu que 193 sièges.
00:23:16C'est ça, le deuxième tour.
00:23:18Ça fait 7 ans que le débat politique se résume à ça.
00:23:20Au bout d'un moment, on est dans un blocage assez violent.
00:23:22On parle un peu aux Etats-Unis, par exemple.
00:23:24Vous qui habitez également,
00:23:26Julie Girard, à New York.
00:23:28Oui, j'allais y retourner sur la tête.
00:23:30Mais du coup, on est passé sur les Etats-Unis.
00:23:32De toute façon, ils nous interrompent tout le temps, alors que vous, ils vont vous laisser parler.
00:23:34Il y a Martin Gagnon qui n'a vraiment pas fini sa soirée.
00:23:36C'est quand même extraordinaire.
00:23:38Alors, chers téléspectateurs,
00:23:40je vous présente mes excuses.
00:23:42Ça devient l'anarchie sur ce plateau.
00:23:44C'est quasiment l'Assemblée nationale.
00:23:46Je pose quand même ma question
00:23:48avant la publicité à Julie Girard.
00:23:50Est-ce que, depuis New York,
00:23:52les médias américains
00:23:54parlent de ce qui se passe en France,
00:23:56de ce chaos politique
00:23:58et, finalement, de cette attente.
00:24:00Ça a duré plus de 50 jours pour trouver un Premier ministre.
00:24:02Oui, clairement, il y a une attente
00:24:04tellement longue
00:24:06qu'on finit par ne s'impatienter.
00:24:08Mais on regarde ça
00:24:10avec, si vous voulez, un petit peu...
00:24:12On est assez dubitatif, parce qu'effectivement, il n'y a pas beaucoup de changements
00:24:14dans l'absolu. La question qui va se poser,
00:24:16à mon sens, pour rebondir sur ce que vous avez dit,
00:24:18ça va être la question, effectivement, de la dette.
00:24:20Avec deux points.
00:24:22Comment est-ce qu'on fait pour réduire les dépenses publiques,
00:24:24premièrement ? Et puis, deuxièmement, comment est-ce qu'on crée de la croissance ?
00:24:26Et je crois qu'il y a un point qui est très important,
00:24:28c'est que le seul secteur, aujourd'hui, où on a une croissance
00:24:30à deux chiffres, c'est-à-dire plus de 10 %,
00:24:32ça va être le secteur de la tech.
00:24:34Quand vous regardez le CAC 40, aujourd'hui,
00:24:36vous n'avez pas beaucoup d'entreprises
00:24:38de tech dans le CAC 40. Vous avez de très belles entreprises
00:24:40et qui sont porteuses pour le pays
00:24:42de créatrices d'emplois, comme
00:24:44LVMH, Total, L'Oréal, etc.
00:24:46Ou Hermès,
00:24:48qui sont quand même les entreprises en tête.
00:24:50Mais pas beaucoup
00:24:52d'entreprises jeunes, comme nous on a aux Etats-Unis,
00:24:54et qui tractent la croissance américaine.
00:24:56Quand vous avez Nvidia qui vaut 3 000 milliards de dollars,
00:24:58clairement,
00:25:00la France a aussi besoin de ces entreprises-là.
00:25:02Et on a envie de savoir ce que
00:25:04le Premier ministre va proposer de ce point de vue-là.
00:25:06Eh bien, voilà un peu de fond.
00:25:08Au-delà des discussions de comptoir.
00:25:10Voilà un peu. Merci beaucoup, ça me fait du bien,
00:25:12parce que là, on était sur une discussion de papier,
00:25:14un samedi matin, et là, on va dans
00:25:16le fond et dans l'économie. La publicité, on revient
00:25:18dans un instant. On va essayer de comprendre un peu
00:25:20à quoi joue Gabriel Attal. Est-ce que ça va être
00:25:22un allié ou un opposant ?
00:25:24Monsieur Barnier, on ira
00:25:26au pied de la... Comment ?
00:25:28Comment ?
00:25:30J'ai déjà
00:25:32oublié le début de votre phrase.
00:25:34Mais ne vous inquiétez pas, vous pourrez reprendre
00:25:36le début et la fin de la phrase.
00:25:38A tout de suite pour la suite.
00:25:40C'est moi en plus qui vous écoute.
00:25:42Un peu plus de 9h30 sur CNews.
00:25:44L'Information avec Isabelle Piboulot.
00:25:46En cette rentrée scolaire,
00:25:48il manque au moins un professeur
00:25:50dans 56% des collèges et lycées.
00:25:52C'est ce que révèle une enquête réalisée
00:25:54par le syndicat SNES-FSU
00:25:56menée dans près de 900 établissements.
00:25:58L'objectif, de mettre un professeur
00:26:00devant chaque classe. Vers lequel
00:26:02tend le ministère de l'Éducation,
00:26:04n'est donc toujours pas atteint.
00:26:06Parmi les académies les plus en souffrance,
00:26:08celles de Versailles, Lyon, Nantes et Créteil.
00:26:10Une militante américano-turque
00:26:12de 26 ans, tuée hier
00:26:14lors d'une manifestation en Cisjordanie.
00:26:16L'armée israélienne a reconnu
00:26:18avoir ouvert le feu en direction
00:26:20de l'instigateur principal de violence
00:26:22qui leur avait lancé des pierres.
00:26:24Les Etats-Unis déplorent une mort tragique.
00:26:26Ils réclament une enquête.
00:26:28Côté turc, Recep Tayyip Erdogan condamne,
00:26:30je cite, une intervention barbare d'Israël.
00:26:32Et puis 5 départements placés en vigilance
00:26:34orange, pluie, inondations par météo
00:26:36France au moins jusqu'à 15h.
00:26:38Sont concernés la Creuse, la Haute-Vienne,
00:26:40la Corrèze, la Dordogne et les Hautes-Pyrénées.
00:26:42Des crues sont à prévoir
00:26:44dans le reste du territoire.
00:26:46Des pluies brèves mais intenses sont attendues
00:26:48accompagnées de rafales de vent.
00:26:50Merci Isabelle pour le point sur l'information.
00:26:52Le terrain tout de suite puisque
00:26:54évidemment l'information du politique du week-end
00:26:56c'est cet enchaînement de réunions
00:26:58à Matignon
00:27:00avec le nouveau Premier ministre
00:27:02Michel Barnier qui va recevoir
00:27:04ce samedi plusieurs personnalités
00:27:06politiques de l'ancienne
00:27:08majorité présidentielle
00:27:10Edouard Philippe, Elisabeth Borne et Yael
00:27:12Bonne-Pivet sont attendus à
00:27:14Matignon. On va rejoindre
00:27:16notre reporter sur place
00:27:18Régine Delfour. Chère Régine, bonjour.
00:27:20Vous avez aperçu
00:27:22et échangé brièvement avec
00:27:24le nouveau chef du gouvernement
00:27:26qui est arrivé à pied à Matignon
00:27:28et qui attend, je le disais, plusieurs personnalités
00:27:30politiques.
00:27:32Oui absolument
00:27:34Eliott, le Premier ministre
00:27:36Michel Barnier est donc arrivé
00:27:38à pied. On a pu échanger avec lui
00:27:40on lui a demandé ce qu'il en était
00:27:42de la teneur de ses consultations. Il nous a
00:27:44martelé deux mots
00:27:46donc respect et écoute
00:27:48aujourd'hui est attendu
00:27:50à Matignon Elisabeth Borne
00:27:52l'ancienne locataire de Matignon
00:27:54du second quinquennat d'Emmanuel Macron
00:27:56et plus tard vers 12h45
00:27:58Michel Barnier
00:28:00devrait se rendre à l'hôtel de Lassay
00:28:02pour rencontrer Yael Bonne-Pivet
00:28:04la présidente de l'Assemblée nationale.
00:28:06Ses consultations ont pour objectif
00:28:08de lui permettre de préciser
00:28:10les contours de la future équipe gouvernementale
00:28:12mais aussi sa feuille
00:28:14de route. Michel Barnier doit
00:28:16prouver aussi qu'il est capable de rassembler
00:28:18pour éviter une motion
00:28:20de censure. Il s'est exprimé hier
00:28:22au journal de TF1
00:28:24le soir où il a dit que
00:28:26il respecterait toutes les forces politiques
00:28:28et dans son gouvernement il y aurait des gens de sa famille
00:28:30politique, il y aurait des gens de bonne volonté
00:28:32de la majorité sortante
00:28:34mais aussi au-delà des gens de gauche
00:28:36puisque pour lui il faut aller
00:28:38chercher les bonnes idées qui sont
00:28:40partout. Michel Barnier qui a donc aussi
00:28:42précisé qu'il voulait composer
00:28:44son gouvernement avec une
00:28:46totale autonomie avec cette petite phrase
00:28:48le président doit présider
00:28:50et le gouvernement doit gouverner.
00:28:52Chère Régine Delfour et puis
00:28:54écoutez si vous voyez Elisabeth
00:28:56Borne arriver à
00:28:58Matignon, n'hésitez pas à nous faire
00:29:00signe. Je me tourne vers vous Martin Garagnon
00:29:02je reçois des dizaines de messages
00:29:04quel était
00:29:06la fin de la phrase de Martin Garagnon
00:29:08avant la publicité puisque
00:29:10Charlotte Dornelas vous a coupé
00:29:12je suis choqué par ce qui s'est passé
00:29:14Charlotte vous a coupé
00:29:16je vous présente mes excuses au nom
00:29:18de Charlotte Dornelas
00:29:20on parlait de quoi dans la publicité ?
00:29:22C'est une très bonne question, on parlait de politique
00:29:24donc j'étais en train de rebondir
00:29:26parce que comme je sais qu'après vous avez d'autres
00:29:28sujets, j'aimerais juste pouvoir dire 2-3 mots
00:29:30sur le sujet principal qui m'anime en ce moment
00:29:32c'est la politique qui intéresse quand même beaucoup les français
00:29:34même si vous l'avez traité en long large d'entrevers
00:29:36je parlais juste de l'analyse de monsieur Benedetti
00:29:38sur le glissement électoral d'une partie de la droite vers l'ERN
00:29:40et après je voulais enchaîner justement
00:29:42puisque vous parliez de la personnalité de Michel Barnier
00:29:44on sait d'où il vient, donc il n'a pas à s'excuser
00:29:46de son parcours, il a 50 ans
00:29:48de vie politique derrière lui
00:29:50on connait ses engagements, il a toujours été très clair
00:29:52c'est la droite gaulliste, c'est un pro-européen
00:29:54il n'a jamais pactisé
00:29:56avec l'ERN, il a toujours été très clair aussi
00:29:58dans ses positions, donc on sait très très bien
00:30:00d'où il vient, qui il est, ce qu'il porte
00:30:02donc c'est un allié ?
00:30:04en fait, moi je
00:30:06ne le prenais pas personnellement, mais je n'analyse pas
00:30:08du tout les choses comme cela
00:30:10parce qu'il faut qu'on change
00:30:12c'est intéressant ce débat sémantique qu'il y a eu
00:30:14depuis quelques jours sur les plateaux sur le terme de cohabitation
00:30:16vous l'avez encore eu ce matin
00:30:18et d'ailleurs moi j'ai toujours été très clair
00:30:20sur l'analyse qui doit en être faite, Michel Barnier
00:30:22l'a dit encore hier, ça n'est pas une cohabitation
00:30:24mais ce qui est intéressant c'est qu'en fait
00:30:26on peut se raccrocher à des termes qui nous sont assez
00:30:28connus de rester dans une zone confortable
00:30:30des termes connus, c'est simplement d'y voir clair
00:30:32une coexistence exigeante
00:30:34ça ne veut rien dire
00:30:36je ne sais pas ce que c'est une coexistence exigeante
00:30:38en revanche je sais ce que c'est une cohabitation
00:30:40je sais ce que c'est une majorité présidentielle
00:30:42je sais ce que c'est
00:30:44un parlement divisé
00:30:46mais une coexistence exigeante, ça ne parle à personne
00:30:48pour y voir clair
00:30:50ça implique aussi de faire preuve
00:30:52d'une certaine agilité
00:30:54et de sortir d'une zone
00:30:56de confort intellectuel
00:30:58est-ce que vous êtes en train de me dire que je suis quelqu'un de sous le maire ?
00:31:00est-ce que vous êtes quelqu'un de rigide ?
00:31:02je n'étais pas à prendre personnellement
00:31:04en revanche
00:31:06le terme de cohabitation il est identifié, on le connait
00:31:08mais on n'est pas dans une situation de cohabitation
00:31:10il faut aussi qu'on puisse sortir du logiciel
00:31:12quand vous me demandez si M. Barnier est un allié
00:31:14la question pour moi ne se pose pas de cette façon là
00:31:16la question se pose quand on voit ce que dit Gabriel Attal
00:31:18il n'y aura de notre part
00:31:20ni volonté de blocage, ni soutien inconditionnel
00:31:22seule la volonté d'être utile à notre pays
00:31:24et fidèle à nos valeurs
00:31:26nous guidera
00:31:28et un peu plus tôt il y avait eu un message
00:31:30du groupe Renaissance
00:31:32Renaissance présentera ses priorités programmatiques au Premier ministre
00:31:34il n'y aura pas de censure automatique
00:31:36mais des exigences sur le fond
00:31:38sans chèque en blanc
00:31:40c'est un message qu'aurait pu publier
00:31:42le Rassemblement National
00:31:44c'est un message d'un groupe
00:31:46qui n'est pas raccord avec
00:31:48le chef du gouvernement
00:31:50de recevoir des dégages
00:31:52est-ce que ce groupe Renaissance
00:31:54va suivre Michel Barnier
00:31:56et Arnaud Benedetti ?
00:31:58On assiste tout simplement à l'autonomisation
00:32:00du groupe macroniste
00:32:02par rapport au Président de la République
00:32:04on voit bien que Gabriel Attal fait valoir
00:32:06sa différence par rapport à Emmanuel Macron
00:32:08on sait que les relations entre les deux hommes
00:32:10sont plutôt difficiles depuis la dissolution
00:32:12et ça va être une difficulté aussi
00:32:14de Michel Barnier
00:32:16en plus ce groupe aujourd'hui central
00:32:18c'est un groupe très amailleux
00:32:20Horizon joue aussi sa partition personnelle
00:32:22le groupe de monsieur Philippe
00:32:24qui d'ailleurs a annoncé sa candidature
00:32:26à la présidentielle
00:32:28on l'a oublié il y a 48 heures
00:32:30quelle sera la position du Modem ?
00:32:32Donc oui il y a une difficulté
00:32:34mais le problème de Michel Barnier
00:32:36enfin la réalité
00:32:38c'est que Michel Barnier doit sa nomination
00:32:40au Rassemblement National
00:32:42parce que finalement l'événement politique
00:32:44peut-être le plus important de la semaine
00:32:46mais celle qui a fait le Premier Ministre
00:32:48cette semaine
00:32:50c'est Marine Le Pen
00:32:52elle avait mis un veto sur M. Bertrand
00:32:54elle avait mis un veto sur M. Cazeneuve
00:32:56également d'ailleurs en l'occurrence
00:32:58donc le Président de la République
00:33:00a pris acte de ce veto et a nommé la personnalité
00:33:02qui lui apparaissait la moins allergisante
00:33:04possible dans le contexte actuel
00:33:06Le veto pour M. Cazeneuve vient plus
00:33:08du Parti Socialiste que du Rassemblement National
00:33:10Mais le Rassemblement National
00:33:12avait dit qu'il s'associerait à une motion de censure
00:33:14Oui, mais on parlera de Bernard Cazeneuve
00:33:16entre 10h et 10h30
00:33:18voilà ce qu'on pouvait dire sur la politique avant 10h
00:33:20on reviendra sur cette actualité
00:33:22entre 10h et 10h30
00:33:24on reparlera de Michel Barnier
00:33:26avec cette petite phrase
00:33:28cette expression les gens d'en bas
00:33:30vous constaterez qu'hier sur TF1
00:33:32il n'a plus parlé des gens d'en bas
00:33:34il a dit qu'il fallait parler de tous les citoyens
00:33:36vous soufflez Charlotte Bernal, qu'est-ce qu'il y a ?
00:33:38Vous allez me dire ça
00:33:40un peu plus tard
00:33:42Voilà, je voudrais qu'on revienne sur
00:33:44un sujet absolument passionnant
00:33:46à savoir Notre-Dame et la polémique
00:33:48des vitraux. Notre-Dame devrait
00:33:50rouvrir dans moins de 100 jours
00:33:52on est vraiment dans la dernière ligne droite
00:33:54ça sera peut-être quand on va
00:33:56dans 10, 15 ou 20 ans parler
00:33:58d'Emmanuel Macron, retenir
00:34:00la reconstruction de
00:34:02Notre-Dame, la promesse
00:34:04de réhabiliter Notre-Dame en moins
00:34:06de 5 ans, promesse et pari réussie
00:34:08donc ça c'est une réussite pour Emmanuel Macron
00:34:10il faut le dire, en revanche
00:34:12il est en train de tendre
00:34:14tout le monde du côté de la construction et notamment
00:34:16à propos des vitraux. Le projet de création
00:34:18de vitraux contemporains à Notre-Dame de Paris
00:34:20le ministère de la Culture a fait savoir que le projet
00:34:22était toujours d'actualité alors qu'une
00:34:24commission expliquait que
00:34:26changer les vitraux de Notre-Dame
00:34:28n'était pas dans un intérêt majeur
00:34:30il ne fallait pas les changer
00:34:32mais visiblement Emmanuel Macron fait un peu ce qu'il veut
00:34:34on voit le sujet de Sarravin
00:34:37c'est une modification
00:34:39de la cathédrale de Notre-Dame
00:34:41qui ne passe pas. Dans le cadre de la
00:34:43restauration du monument, Emmanuel Macron
00:34:45souhaite remplacer les vitraux de Viollet-le-Duc
00:34:47par des vitraux contemporains
00:34:49malgré l'avis défavorable de la commission
00:34:51nationale du patrimoine et de l'architecture
00:34:53ce mercredi, le ministère
00:34:55de la Culture a même publié dans un communiqué
00:34:57la liste des 8 finalistes retenus
00:34:59ce qui relance la polémique
00:35:01quand il y a un geste de modernité
00:35:03ça évidemment
00:35:05ça suscite un petit peu de réaction
00:35:07ça a été la volonté de l'église
00:35:09et de Mgr Rudrich qui ont demandé
00:35:11au Président de la République
00:35:13sur la commission
00:35:15ça n'est pas une commission qui a statué sur le fond
00:35:17et sur la création d'elle-même
00:35:19ça a été sur le principe
00:35:21ça n'a pas été une décision à l'unanimité
00:35:23puisque certains membres se sont abstenus
00:35:25les milieux du patrimoine et de l'architecture sont
00:35:27vent debout contre cette proposition
00:35:29une pétition a même été lancée
00:35:31ces vitraux n'ont pourtant subi aucun dommage
00:35:33durant l'incendie et sont par ailleurs
00:35:35des oeuvres protégées
00:35:37depuis le début de la restauration
00:35:39la cathédrale a été restaurée dans l'état violé du
00:35:41qu'il est à classer monument historique
00:35:43on s'est battu pour que la flèche ne soit pas refaite
00:35:45n'importe comment
00:35:47et donc elle a été refaite à l'identique
00:35:49c'est à dire que la cathédrale a été restaurée à l'identique
00:35:51ce qui correspond aux engagements de la France
00:35:53par la Charte de Venise
00:35:55ce qu'on demande maintenant simplement
00:35:57c'est qu'on ne dépense pas beaucoup d'argent
00:35:59pour remplacer des vitraux qui existent
00:36:01Les projets seront rendus en novembre
00:36:03et le lauréat choisi par l'archevêque de Paris
00:36:05et le président de la République
00:36:07pourra être annoncé au moment de la réouverture
00:36:09de Notre-Dame de Paris
00:36:11le 8 décembre prochain
00:36:13Charlotte Dornela je me tourne vers vous
00:36:15vous avez une commission qui donne un avis défavorable
00:36:17vous avez une majeure partie de la population
00:36:19qui dit qu'on ne touche pas à Notre-Dame
00:36:21on le reconstruit à l'identique
00:36:23et vous avez un président de la République
00:36:25qui poursuit son chemin
00:36:27que se passe-t-il ?
00:36:29C'est possible en même temps pour une fois
00:36:31puisque l'avis n'est qu'un avis
00:36:33de fait il était défavorable
00:36:35et alors Hachinadati dit que ce n'était pas l'unanimité
00:36:37la décision a été prise à l'unanimité quand même
00:36:39ils étaient défavorables
00:36:41ils évoquaient comme dit Dirik Nair
00:36:43dans votre sujet la Charte de Venise
00:36:45qui dit qu'il y a un monument classé historique
00:36:47tel quel et ces vitraux n'ont pas été
00:36:49abîmés et que donc la dépense est parfaitement
00:36:51inutile alors que ça pourrait rester dans l'état
00:36:53mais moi je reste persuadée que
00:36:55la réaction un peu craintive
00:36:57sur ce sujet
00:36:59exactement de la même manière que sur la flèche
00:37:01d'ailleurs
00:37:03relève beaucoup plus de l'époque et de la crainte
00:37:05sur ce qui est capable de faire l'époque
00:37:07et ce qui est incapable de comprendre
00:37:09aussi l'époque d'un monument
00:37:11qui n'est pas juste patrimonial mais accessoirement
00:37:13un lieu de culte et ça a un sens évidemment
00:37:15dans la construction elle-même
00:37:17qu'un problème en soi parce que en effet
00:37:19au moment où Viollet le Duc
00:37:21fait la flèche et ses grisailles
00:37:23parce que ses vitraux s'appellent des grisailles
00:37:25probablement il y a beaucoup de gens
00:37:27qui ont réagi extrêmement négativement aussi
00:37:29maintenant aujourd'hui est-ce qu'Emmanuel Macron
00:37:31le fait pour laisser une trace dans l'histoire ou parce que
00:37:33il a au fond de lui la volonté
00:37:35d'inscrire cette époque là
00:37:37dans l'action de grâce
00:37:39par rapport au ciel
00:37:41laissez-moi avoir une petite idée sur la réponse
00:37:43c'est probablement ce qui inquiète aussi beaucoup de fidèles déjà
00:37:45et sur le terrain patrimonial
00:37:47beaucoup de français tout court
00:37:49c'est aussi une demande de l'église
00:37:51ça ne change absolument rien
00:37:53quand on a un joyau
00:37:55est-ce qu'on tente de le moderniser
00:37:57est-ce qu'on le reproduit à l'identique
00:37:59est-ce que justement on fait tout
00:38:01pour garder en l'état
00:38:03l'un des plus beaux monuments
00:38:05cultuels et culturels
00:38:07de notre pays
00:38:09ça c'est une question philosophique pour une philosophe
00:38:11il y a peut-être aussi
00:38:13évidemment il y a deux façons de le voir
00:38:15soit on considère effectivement
00:38:17que l'histoire évolue et qu'on inscrit le bâtiment
00:38:19dans la modernité
00:38:21soit on considère
00:38:23que les artistes très connus
00:38:25qui vont faire contemporain
00:38:27qui vont faire les vitraux
00:38:29vont donner une valeur
00:38:31je dirais presque instagrammable
00:38:33et donc un objet de consommation
00:38:35pour un tourisme de masse
00:38:37donc ça dépend quelle est la vision
00:38:39d'Emmanuel Macron
00:38:41de Notre-Dame
00:38:43est-ce que c'est un lieu de culte
00:38:45est-ce que c'est un lieu de...
00:38:47Est-ce qu'il a envie en quelque sorte
00:38:49et vous l'avez dit Charlotte d'Ornellas
00:38:51de mettre juste une patte
00:38:53dans l'histoire et dans l'histoire
00:38:55de la reconstruction de Notre-Dame
00:38:57Philippe vous allez prendre la parole
00:38:59Juste un mot, ce que font les artistes
00:39:01contemporains n'est pas forcément instagrammable
00:39:03c'est pas parce qu'ils sont contemporains
00:39:05qu'ils sont dédiés au tourisme de masse
00:39:07après comme je ne connais pas
00:39:09le projet, je ne sais pas
00:39:11de quel vitraux actuel on parle
00:39:13et ce que seraient
00:39:15les projets éventuellement
00:39:17alternatifs, c'est très difficile de se prononcer
00:39:19mais je ne trouve pas qu'on puisse dire
00:39:21que ce qui serait fait par des artistes
00:39:23contemporains serait forcément à condamner
00:39:25comme étant objet de consommation
00:39:27et de tourisme. Mais l'art est quand même devenu un objet
00:39:29de consommation, prioritairement un marché
00:39:31et que d'ailleurs les grandes enseignes
00:39:33de luxe, depuis les années
00:39:3580-90, beaucoup plus qu'avant
00:39:37et notamment les enseignes de luxe comme LVMH
00:39:39ou d'autres marques, se sont appropriées
00:39:41ces artistes pour estampiller
00:39:43tous leurs objets de consommation
00:39:45j'ai un peu ce sentiment
00:39:47et ce n'est pas forcément que ça quand je vois
00:39:49cette action
00:39:51Julie Girard, vous êtes avec nous
00:39:53parce que notamment vous avez publié une tribune
00:39:55sur les réseaux sociaux hier
00:39:57dans le Figaro
00:39:59réguler les réseaux sociaux mais sans tomber
00:40:01dans la censure, sujet absolument
00:40:03passionnant, là aussi c'est vertigineux
00:40:05tente cette question
00:40:07se pose régulièrement
00:40:09dans les sociétés occidentales, est-ce qu'il y a
00:40:11une tentation autoritaire dans la
00:40:13régulation des réseaux sociaux
00:40:15vous dites délimiter l'étendue de la régulation
00:40:17est sans doute le défi le plus difficile
00:40:19à relever pour les législateurs contemporains
00:40:21le défi est d'autant plus difficile
00:40:23que la société est polarisée
00:40:25et nécrosée
00:40:27par la bien-pensance, vous vous rappelez un chiffre
00:40:29là aussi que je ne connaissais pas
00:40:31et je ne pense pas que les téléspectateurs soient
00:40:33au courant également, en 2023
00:40:3562% des français
00:40:37s'informaient via
00:40:39les réseaux sociaux, est-ce qu'aujourd'hui
00:40:41on est sur une dérive
00:40:43autoritaire, via la régulation
00:40:45des réseaux sociaux, et qu'est-ce qu'on peut faire
00:40:47pour limiter cette
00:40:49liberté d'expression, sans toucher en quelque
00:40:51sorte à la liberté
00:40:53elle-même ? Alors, est-ce qu'on est sur une dérive ?
00:40:55Clairement, les gouvernements
00:40:57veulent s'immiscer dans
00:40:59la gestion de la modération
00:41:01des plateformes digitales
00:41:03on le voit à la fois
00:41:05aux Etats-Unis, parce qu'on a eu plusieurs cas
00:41:07de Google, de Netchoice
00:41:09donc des cas
00:41:11qui ont été
00:41:13jugés par la Cour suprême en 2023-2024
00:41:15où il y a eu des tentatives
00:41:17de la part soit des Etats
00:41:19de réglementer
00:41:21la manière dont les
00:41:23plateformes digitales
00:41:25gèrent leurs contenus, soit
00:41:27de responsabiliser les dirigeants
00:41:29pour les contenus
00:41:31qui sont publiés sur leurs plateformes. Il y a une phrase
00:41:33qui m'a marquée, je l'ai déjà citée, mais le défi est d'autant plus
00:41:35difficile à relever que la société est polarisée et nécrosée
00:41:37par la bien-pensance. Qu'est-ce que vous vous dire par là ?
00:41:39Juste pour finir, en Europe
00:41:41on a le Digital Services Act
00:41:43depuis 2022, donc on voit
00:41:45que c'est en train de se mettre en place. La question
00:41:47qui se pose, c'est jusqu'où on va dans la régulation
00:41:49parce que le problème c'est que
00:41:51bien sûr qu'il faut supprimer, empêcher
00:41:53tout contenu criminel, pédocriminel
00:41:55sur les plateformes, mais
00:41:57ensuite, si on continue
00:41:59et qu'on s'aventure sur la pente glissante de la régulation
00:42:01alors dans ces cas-là,
00:42:03qu'est-ce qu'un contenu discriminant par exemple ?
00:42:05Et là, comme on est quand même
00:42:07dans une ère de la bien-pensance
00:42:09où on moralise à tout va
00:42:11et on l'a vu
00:42:13notamment avec Google et
00:42:15son Gemini A, et quand ils ont mis en place
00:42:17cet outil d'intelligence artificielle
00:42:19il y a quelques mois,
00:42:21qu'il y avait une régulation à partir de principes
00:42:23dits de justice sociale
00:42:25et que par conséquent, si on applique
00:42:27et que ces principes-là, à ces plateformes
00:42:29digitales, au contenu et qu'il y a une dérive,
00:42:31on peut s'interroger sur jusqu'où on va réguler.
00:42:33Donc je pense qu'il faut réguler
00:42:35un peu, oui, fondamentalement, tous les contenus
00:42:37qui sont violents
00:42:39ou qui incitent à la violence, mais
00:42:41qu'il faut faire très attention
00:42:43parce que les libertés individuelles sont en jeu.
00:42:45Alexandre Débé, sur la régulation
00:42:47des réseaux sociaux,
00:42:49cette dérive autoritaire, on en parlait
00:42:51et je le dis aux téléspectateurs, vous pouvez
00:42:53revoir l'émission de la semaine dernière
00:42:55face à Mathieu Bocoté, de 19h à
00:42:5719h30 justement, on revenait
00:42:59sur l'autorité,
00:43:01la vague autoritaire via les réseaux sociaux.
00:43:03Je suis parfaitement d'accord avec
00:43:05Julie Girard, d'autant plus que je l'ai publiée
00:43:07pour La Petite Histoire,
00:43:09c'est moi qui lui ai demandé
00:43:11cette tribune, c'est très éclairant.
00:43:13Ce que j'ai compris de sa tribune,
00:43:15pour le dire peut-être en mots plus simples,
00:43:17c'est qu'effectivement,
00:43:19qu'est-ce qu'un contenu
00:43:21délégueux,
00:43:23est-ce que c'est effectivement
00:43:25un contenu djihadiste, ça il n'y a pas de débat
00:43:27si vous voulez, mais est-ce que demain,
00:43:29si je dis qu'il y a trop d'immigration
00:43:31en France, je vais être signalé
00:43:33justement par des bien-pensants, des associations
00:43:35anti-racistes, et on va
00:43:37me dire que c'est raciste, alors
00:43:39que c'est finalement, à mon avis,
00:43:41ça rentre dans le champ du débat public, donc on voit
00:43:43qu'il y a une volonté, si vous voulez,
00:43:45de réguler non pas seulement
00:43:47les contenus qui dérogent à la loi, mais
00:43:49les contenus qui dérangent
00:43:51peut-être la doxa contemporaine
00:43:53tout simplement.
00:43:55Et vu l'utilisation qui est faite
00:43:57massive des réseaux sociaux, ce serait
00:43:59extrêmement problématique, ce serait une manière
00:44:01d'orienter, si vous voulez, le débat
00:44:03public et de faire taire
00:44:05aussi tous ceux qui se sont servis des réseaux
00:44:07sociaux pour exprimer une autre voie, parce que
00:44:09je suis journaliste depuis
00:44:11une dizaine d'années,
00:44:13les réseaux sociaux
00:44:15venaient de commencer à exister
00:44:17quand j'ai commencé ma carrière, d'ailleurs c'était un outil
00:44:19qui était valorisé par les progressistes
00:44:21à l'époque, on disait c'est génial
00:44:23la campagne de Barack Obama,
00:44:25etc. Et puis petit à petit
00:44:27des gens plus à droite se sont
00:44:29emparés des réseaux sociaux et tout
00:44:31d'un coup c'est devenu négatif. Il n'empêche
00:44:33que les réseaux sociaux ont plein de défauts
00:44:35mais ont permis aussi de mettre dans le débat
00:44:37public un certain nombre de sujets
00:44:39que les médias traditionnels
00:44:41ne voulaient pas voir et ne voulaient pas traiter.
00:44:43La publicité, on revient dans
00:44:45un instant. Un grand merci d'être
00:44:47venue sur le plateau, Julie Girard.
00:44:51Vous reviendrez, même si vous faites
00:44:53les allers-retours entre New York et Paris
00:44:55j'espère vous retrouver sur ce plateau
00:44:57très rapidement. On va parler de l'école
00:44:59après la publicité. On parlera de la
00:45:01gauche, parce que
00:45:03souvent on dit en France qu'on a la droite la plus bête
00:45:05du monde. Ils ont été incapables de s'unir
00:45:07pour gagner des élections, la gauche
00:45:09a réussi à le faire, mais peut-être que c'est un tournant
00:45:11ce qui s'est passé pour...
00:45:13Est-ce qu'on a la gauche la plus bête du monde ?
00:45:15Philippe Guybert, finalement.
00:45:17Moi je trouve qu'elle commence à bien concourir.
00:45:19Ah oui ? Il y a une concurrence
00:45:21avec la droite. C'est intéressant, on va parler de ça
00:45:23parce que Bernard Cazeneuve était aux portes de Matignon
00:45:25et c'est le Parti Socialiste
00:45:27qui a été la bascule
00:45:29avec, vous l'avez dit, Arnaud Bénédicti
00:45:31le Rassemblement National.
00:45:33On parlera de l'école, on parlera aussi de
00:45:35Ibrahim Malouf qui s'est
00:45:37exprimé dans les colonnes du Point
00:45:39et qui revient sur son éviction au festival
00:45:41de Deauville. Il va...
00:45:43Il l'explique en longueur, c'est absolument
00:45:45passionnant. Voilà les sujets entre
00:45:4710h et 10h30. Merci encore.
00:45:49L'info se poursuit sur CNews. On revient dans exactement
00:45:51deux minutes.
00:45:55Quasiment 10h sur CNews.
00:45:57Le point sur l'information avec vous
00:45:59Isabelle Piboulot. Bonjour Isabelle.
00:46:01Marcher contre le coup de force d'Emmanuel
00:46:03Macron, c'est l'appel lancé par
00:46:05la France Insoumise.
00:46:07150 points de mobilisation sont
00:46:09annoncés à travers le pays pour protester
00:46:11contre la nomination de Michel Barnier
00:46:13à Matignon. Plus de 30 000 manifestants
00:46:15sont attendus dont 4 à 8 000
00:46:17personnes dans la capitale.
00:46:19A Paris, le rendez-vous est donné à 14h,
00:46:21place de la Bastille. Au deuxième
00:46:23jour de sa visite en Papouasie-Nouvelle-Guinée,
00:46:25le pape François appelle à arrêter
00:46:27la spirale des violences tribales
00:46:29ancestrales et à mieux valoriser
00:46:31les ressources naturelles de ce
00:46:33pays multi-ethnique, à majorité
00:46:35chrétienne. Le souverain pontife
00:46:37achèvera sa tournée le 13 septembre
00:46:39en passant par le Timor-Oriental
00:46:41puis Singapour. Enfin,
00:46:43la capsule Starliner de Boeing
00:46:45est revenue sur Terre avec succès
00:46:47sur la base spatiale de White Sand
00:46:49au Nouveau-Mexique. Un atterrissage
00:46:51en douceur mais en l'absence des astronautes
00:46:53qui l'avaient emmené vers la station
00:46:55spatiale internationale.
00:46:57Par souci de sécurité, la NASA
00:46:59préfère les faire rentrer via
00:47:01le concurrent de Boeing, SpaceX.
00:47:03Si leur mission devait durer 8 jours,
00:47:05les deux astronautes ne rentreront
00:47:07pas avant l'an prochain.
00:47:09Isabelle Piboulot pour Le Point sur l'information.
00:47:11Juste avant la publicité,
00:47:13on parlait du poids des réseaux sociaux,
00:47:15la possibilité de les réguler ou non avec Julie Girard,
00:47:17ça peut avoir
00:47:19les réseaux sociaux un effet positif,
00:47:21lanceur d'alerte,
00:47:23parfois débunker des informations
00:47:25et je remercie les téléspectateurs qui m'ont
00:47:27renvoyé sur les réseaux sociaux
00:47:29la déclaration de Gabriel Attal le 3 juillet
00:47:31dernier, on en parlait juste avant,
00:47:33Gabriel Attal qui appelle à faire barrage
00:47:35au RN même avec un bulletin LFI.
00:47:37Donc Gabriel Attal
00:47:39a participé justement
00:47:41à ce que des députés de la France insoumise
00:47:43a servi de
00:47:45marchepied des députés de la France insoumise
00:47:47qui sont désormais à l'Assemblée nationale.
00:47:49Je pensais que tu allais donner la déclaration de Gabriel Attal qui promettait un prof
00:47:51devant chaque classe. Alors celle-là, mais on en parlera
00:47:53un peu plus tard.
00:47:55Je vous ai répondu tout à l'heure sur le
00:47:57contexte de cette déclaration.
00:47:59Quel que soit le contexte, les faits sont là.
00:48:01Lisa Carman-Nirsig est avec nous,
00:48:03merci d'être présente, vous êtes
00:48:05autrice notamment de la Grande Garderie,
00:48:07vous êtes professeure des écoles
00:48:09et effectivement il y avait cette promesse d'avoir
00:48:11un professeur dans chaque classe,
00:48:13devant chaque élève
00:48:15de chaque classe en France et il s'avère que
00:48:17le compte n'y est absolument pas.
00:48:1956% des classes
00:48:21des collèges et lycées en France
00:48:23et il manque au moins
00:48:25un professeur. Donc on en parlera
00:48:27avant 10h30 mais avant cela,
00:48:29l'actualité politique du jour,
00:48:31ce sont ces consultations qui se poursuivent
00:48:33depuis Matignon
00:48:35afin de trouver un gouvernement
00:48:37de rassemblement
00:48:39avec Michel Barnier, sa famille
00:48:41politique Les Républicains,
00:48:43des centristes du côté de
00:48:45l'ancienne majorité présidentielle
00:48:47et pourquoi pas à gauche. On dit souvent
00:48:49que la droite est la plus bête du monde
00:48:51en France mais est-ce que la gauche n'est pas devenue
00:48:53aussi la plus bête du monde ?
00:48:55Bernard Cazeneuve était aux portes
00:48:57de Matignon, il peut remercier
00:48:59Olivier Faure et le Parti Socialiste
00:49:01qui entendait
00:49:03censurer un gouvernement Cazeneuve.
00:49:05Anne Hidalgo a été
00:49:07très dure, elle a dit qu'on est passé à côté de l'histoire.
00:49:09Hier, vous voyez
00:49:11le sujet de ces news là-dessus.
00:49:13A qui la faute ? Est-ce que c'est la faute d'Olivier Faure du PS ?
00:49:15On va à cela.
00:49:17Une nomination loupée
00:49:19pour Bernard Cazeneuve au poste de
00:49:21Premier ministre. Une situation
00:49:23désolante pour la maire PS de Paris,
00:49:25Anne Hidalgo. Comment a-t-on pu à ce point
00:49:27passer à côté de l'histoire ?
00:49:29On aurait pu avoir un Premier ministre de gauche
00:49:31correspondant au vote des Français.
00:49:33La responsabilité revient à son propre
00:49:35camp politique. Il y avait
00:49:37un nom, c'était Bernard Cazeneuve.
00:49:39Et c'est mon parti, le PS, qui a empêché
00:49:41sa nomination. Quand on organise
00:49:43une élection et que les résultats sont là,
00:49:45il vaut mieux se résoudre aux résultats de l'élection
00:49:47et puis ensuite laisser le gouvernement
00:49:49gouverner. Des accusations
00:49:51réfutées par Olivier Faure.
00:49:53Croyez-vous vraiment que c'est moi qui nomme le Premier ministre ?
00:49:55Mardi dernier, le
00:49:57comité exécutif du Parti Socialiste
00:49:59avait tout de même choisi de ne pas
00:50:01soutenir Bernard Cazeneuve pour Matignon
00:50:03mais plutôt Lucie Castet.
00:50:05Où avez-vous vu que le Parti Socialiste
00:50:07avait le pouvoir de nommer ou de bloquer
00:50:09qui que ce soit ? Si nous en avions
00:50:11le pouvoir, c'est Lucie Castet qui serait
00:50:13actuellement à Matignon. Comme si la gauche
00:50:15avait pu choisir de renoncer au pouvoir
00:50:17pour préférer Michel Barnier. C'est une absurdité.
00:50:19Certains membres du PS
00:50:21estiment qu'Emmanuel Macron n'avait jamais
00:50:23eu l'intention de nommer Bernard Cazeneuve
00:50:25comme Premier ministre. Dans toutes les
00:50:27discussions qu'il a eues avec le Parti Socialiste,
00:50:29Bernard Cazeneuve a rappelé que s'il y allait
00:50:31c'était pour mener une politique de gauche
00:50:33à minima pour abroger la réforme
00:50:35des retraites, augmenter le SMIC,
00:50:37quelques marqueurs quoi. Et il a vite vu
00:50:39que c'était impossible.
00:50:41Des volontés politiques incompatibles avec
00:50:43le Président qui compte bien mener
00:50:45jusqu'au bout les travaux.
00:50:47Bon, alors qui est
00:50:49responsable finalement de cet échec
00:50:51à gauche, à savoir un
00:50:53chef du gouvernement qui devait être
00:50:55possiblement porte de Matignon
00:50:57Bernard Cazeneuve, Arnaud Bénédetti ?
00:50:59Le problème c'est que s'il voulait aujourd'hui
00:51:01le baril centre de la gauche,
00:51:03il est plus réformiste. Parce que
00:51:05qu'est-ce qui s'est passé en fin de compte ? Si le Parti Socialiste
00:51:07a fait ce choix, en tout cas
00:51:09majoritairement quand même, lors de son bureau,
00:51:11c'est qu'il faut quand même toujours avoir
00:51:13en tête que beaucoup de députés
00:51:15socialistes sont élus
00:51:17avec les voix de LFI,
00:51:19clairement. C'est ce qui explique
00:51:21récemment le positionnement du PS
00:51:23dans cette affaire.
00:51:25J'allais dire un positionnement purement électoral
00:51:27de rapport de force. Et c'est le positionnement
00:51:29de force, in fine, depuis maintenant
00:51:31l'ANU-PS, c'est-à-dire depuis
00:51:332022. D'ailleurs ça le concerne
00:51:35personnellement parce que lui-même en a besoin
00:51:37dans sa circonscription en Seine-et-Marne.
00:51:39Donc cette réalité
00:51:41qui pèse aujourd'hui sur la gauche française
00:51:43et c'est ce qui pose d'ailleurs problème. Vous dites, est-ce que la gauche
00:51:45française est la plus bête du monde ? Le problème c'est que la
00:51:47gauche française aujourd'hui, pour une partie
00:51:49d'entre elles, s'est radicalisée. Or la
00:51:51difficulté c'est que chaque fois que la gauche est arrivée au pouvoir
00:51:53en France, c'était quand même malgré tout
00:51:55une gauche qui était réformiste, qui
00:51:57dominait à gauche. Donc finalement
00:51:59elle est face à ce défi existentiel que lui
00:52:01impose d'ailleurs Jean-Luc Mélenchon parce que
00:52:03Jean-Luc Mélenchon a bien compris le parti qu'il pouvait
00:52:05tirer de ce rapport de force. C'est la thèse de Manuel
00:52:07Valls, des gauches d'irréconciliables.
00:52:09Peut-être que maintenant on peut poursuivre cette réflexion
00:52:11au sein même du parti socialiste.
00:52:13Vous avez au sein du PS
00:52:15deux gauches d'irréconciliables.
00:52:17Oui, enfin en tout cas une partie
00:52:19du PS qui a envie de sortir
00:52:21de la dépendance à El-Effi, oui, très clairement.
00:52:23Je rappelle qu'au dernier congrès
00:52:25sans entrer dans les arcanes,
00:52:27Olivier Faure a gagné avec 50,5%.
00:52:29Et donc
00:52:31il y a une vraie opposition interne
00:52:33au sein du PS et c'est pourquoi
00:52:35Anne Hidalgo demande un congrès extraordinaire.
00:52:37Mais le péché originel de la gauche
00:52:39depuis le 7 juillet,
00:52:41c'est d'avoir voulu détourner le sens
00:52:43du résultat. C'était pas
00:52:45une victoire du Front populaire
00:52:47le 7 juillet, c'était une victoire du Front républicain.
00:52:49Et donc si on voulait être
00:52:51démocrate
00:52:53et respectueux du Parlement tel qu'il avait été élu,
00:52:55il fallait chercher,
00:52:57peut-être que ça n'aurait pas marché,
00:52:59mais il fallait chercher à trouver
00:53:01un gouvernement de Front républicain puisque c'était
00:53:03ce Front républicain.
00:53:05Dans votre Front républicain, vous intégrez la France insoumise par exemple ?
00:53:07Je ne sais pas, mais on aurait pu trouver
00:53:09des compromis. C'est vraiment important parce que c'est ça aussi
00:53:11l'élément majeur, c'est-à-dire que
00:53:13votre Front républicain, si vous tapez dans la main
00:53:15de Raphaël Arnaud, de Louis Boyard
00:53:17ou de David Guiron,
00:53:19vous l'avez, mais est-ce que vous perdez vos valeurs ?
00:53:21Le mensonge de la gauche
00:53:23a été de dire, on a gagné les élections
00:53:25et on est en capacité
00:53:27de gouverner tout seul sur notre seul
00:53:29programme. Ça c'était un mensonge.
00:53:31Et tout le reste en découle.
00:53:33Alors pour les raisons qu'a dites Arnaud
00:53:35tout de suite, c'est-à-dire que...
00:53:37Mais c'est Mélenchon qui, dès le soir
00:53:39à 20h02, lui répond cette idée
00:53:41de victoire du nouveau Front populaire alors qu'il n'a pas
00:53:43besoin parlementaire, même pas.
00:53:45Le lendemain
00:53:47de Libération, titré
00:53:49C'est ouf, oui Philippe.
00:53:51Le PS a accepté cette fiction
00:53:53qu'a posée Mélenchon dès le 7
00:53:55juillet au soir. Ils ont mis 15 jours
00:53:57à désigner un candidat,
00:53:59une candidate, pour Matignon
00:54:01qui ne sortait, c'est pas lui faire insulte
00:54:03personnellement, mais qui sortait de nulle part.
00:54:05C'était même pas une responsable politique
00:54:07de haut niveau, c'est pas lui faire insulte de dire ça.
00:54:09Et donc,
00:54:11tout ça a été mis au service
00:54:13des intérêts présidentiels de Mélenchon.
00:54:15On va parler de la France insoumise, mais...
00:54:17Julien Dray est
00:54:19très en colère hier.
00:54:21Il a dit
00:54:23Emmanuel Macron a menti.
00:54:25Emmanuel Macron a menti. Jamais il a
00:54:27voulu, finalement,
00:54:29associer Matignon à Bernard Cazeneuve.
00:54:31C'était du vent.
00:54:33La poudre de perlimpinpin.
00:54:35Honnête dans sa démarche, il a consulté
00:54:37très largement, et ça lui a été reproché, mais il a
00:54:39consulté très largement, que chacun
00:54:41de ses responsabilités. Anne Hidalgo a raison
00:54:43de dénoncer, effectivement, cette imposture morale
00:54:45d'une certaine gauche, celle que, en tout cas,
00:54:47Olivier Faure incarne à la botte de Jean-Luc Mélenchon
00:54:49parce que le vrai problème, il est là, c'est que
00:54:51ce sont des gauches qui sont, en soi,
00:54:53totalement incompatibles. Vous avez la logique
00:54:55révolutionnaire qui prime
00:54:57chez LFI, et la logique de la
00:54:59social-démocratie qui est une logique réformiste.
00:55:01Donc ces deux gauches-là ne peuvent pas,
00:55:03a priori, s'entendre. Il y a une faute, à la fois morale
00:55:05et politique, pour deux raisons. La première, c'est que
00:55:07la gauche, en fait, n'a pas compris qu'au lendemain
00:55:09du second tour, ils étaient légitimes à proposer
00:55:11un pacte de gouvernement, mais qu'il
00:55:13était le temps de s'adresser aux
00:55:15Français, et non plus de s'adresser uniquement à leurs électeurs.
00:55:17Et deuxièmement, la situation dont
00:55:19on parle, dont on parle pas sur, par exemple,
00:55:21le rôle d'arbitre du RN vis-à-vis du gouvernement
00:55:23de M. Barnier, mais c'est bien
00:55:25la gauche qui l'impose par leur intransigence.
00:55:27Au même titre, ils ont empêché
00:55:29M. Cazeneuve, quand même, d'être
00:55:31à Matignon. Ils donnent au RN
00:55:33les clés, arithmétiquement,
00:55:35d'une censure parlementaire,
00:55:37puisqu'ils ont dit, a priori, nous, on ne jugera
00:55:39pas M. Pièce, on censura immédiatement.
00:55:41Donc, c'est bien cette posture-là
00:55:43qui rend, qui tend
00:55:45cette situation.
00:55:47Cette posture-là, elle doit évoluer, et elle doit
00:55:49sortir, effectivement, du prisme d'Olivier Faure.
00:55:51Le Parti socialiste qui a perdu, donc,
00:55:53une occasion d'arriver à Matignon,
00:55:55et la France insoumise
00:55:57qui crie au scandale. Philippe, s'il vous plaît,
00:55:59il nous reste douze minutes. Pardon, cher ami.
00:56:01Mais écoutez, cher collègue,
00:56:03cher collègue,
00:56:05c'est vrai qu'on ne s'est pas amis,
00:56:07pas non plus. La France insoumise
00:56:09qui crie au scandale,
00:56:11scandale démocratique,
00:56:13qui appelle à manifester.
00:56:15Alors, il y a eu l'épisode d'institution,
00:56:17là, maintenant, ce sont les manifestations,
00:56:19avec des syndicats étudiants.
00:56:21Donc, c'est ce samedi
00:56:23qu'ils seront dans la rue. On va voir un peu.
00:56:25Très intéressant de voir le nombre de personnes
00:56:27qui seront présentes cet après-midi
00:56:29dans les rues en France, si ça
00:56:31va avoir un certain écho,
00:56:33si ça va être un flop.
00:56:35Ça fait cinquante jours que
00:56:37la France insoumise met la pression.
00:56:39Dès le 7 juillet à 20h05,
00:56:41vous avez entièrement raison.
00:56:43On a tenté de faire un petit récap de tout ce qui s'est passé
00:56:45ces dernières semaines avec la France insoumise
00:56:47et la volonté d'avoir Lucie Kestet
00:56:49à Matignon.
00:56:5151 jours sans Premier ministre,
00:56:53mais également 51 jours
00:56:55de pression exercée par la France insoumise
00:56:57sur l'exécutif.
00:56:59Depuis la démission de Gabriel Attal,
00:57:01le parti de Jean-Luc Mélenchon a usé
00:57:03de tous les stratagèmes pour imposer sa candidate
00:57:05à Matignon, Lucie Kestet.
00:57:07Prise de parole permanente,
00:57:09tour de France, rendez-vous à l'Elysée
00:57:11et même appel à marcher sur Matignon.
00:57:13La France insoumise a fait le choix
00:57:15de la saturation médiatique, en vain.
00:57:19Alerte ! Macron veut nous voler la victoire
00:57:21et manœuvre pour faire barrage à l'application
00:57:23du programme du nouveau Front populaire.
00:57:25Le seul souverain que la République connaisse,
00:57:27le peuple, doit le faire céder.
00:57:29Pourquoi pas une grande marche populaire
00:57:31en direction de Matignon ?
00:57:33Une stratégie de l'attention que la France insoumise
00:57:35continue d'assumer, en appelant à manifester
00:57:37aujourd'hui et en lançant une procédure
00:57:39de destitution à l'encontre du chef de l'État.
00:57:41Oui, dans une démocratie,
00:57:43nous utilisons tous les outils démocratiques
00:57:45à notre disposition pour qu'elles soient respectées.
00:57:47Ça passe par une grande mobilisation
00:57:49ce samedi 7 septembre partout en France
00:57:51qui j'espère sera la plus large possible
00:57:53et puis nous allons utiliser aussi
00:57:55l'outil constitutionnel de la destitution
00:57:57puisque le président de la République
00:57:59manque à ses devoirs
00:58:01élémentaires et essentiels
00:58:03en l'occurrence le respect des urnes.
00:58:05Depuis la nomination de Michel Barnier
00:58:07au poste de Premier ministre,
00:58:09la France insoumise a promis de censurer
00:58:11le nouveau gouvernement sans légitimité politique
00:58:13selon le parti.
00:58:15Et il s'appuie également
00:58:17sur un sondage qui a été publié
00:58:19hier, 74% des Français
00:58:21considèrent qu'Emmanuel Macron n'a pas respecté
00:58:23les règles du jeu, n'a pas entendu
00:58:25le vote des Français.
00:58:27Est-ce que finalement la France insoumise
00:58:29n'a pas en quelque sorte
00:58:31raison dans cette mobilisation
00:58:33où ils se trompent, ils sont hors sujet depuis 50 jours ?
00:58:35Je dirais que c'est
00:58:37entre les deux si vous voulez, effectivement
00:58:39ils n'ont pas de majorité
00:58:41seule et donc ils ne pouvaient pas
00:58:43revendiquer le pouvoir seul
00:58:45mais l'esprit des institutions ça pouvait
00:58:47être effectivement d'appeler
00:58:49ceux qui sont arrivés en tête
00:58:51quitte à ce qu'ils soient victimes d'une motion de censure.
00:58:53Ça aurait pu d'ailleurs être habile
00:58:55de la part du président
00:58:57de la République de faire cela et je pense
00:58:59que si l'agressivité
00:59:01du Front Populaire
00:59:03trouve un écho au-delà même du Front Populaire
00:59:05parce qu'on voit le sondage
00:59:07c'est aussi parce qu'il y a
00:59:09une crise de la représentativité en France
00:59:11depuis des années et que
00:59:13les Français ont l'impression que leur classe politique
00:59:15de manière générale ne reflète pas
00:59:17forcément leurs aspirations,
00:59:19leurs votes et ça
00:59:21ça va au-delà de la gauche, les 11 millions
00:59:23de Français qui ont voté
00:59:25pour le Rassemblement National
00:59:27ressentent la même chose
00:59:29donc c'est quelque chose dont il va falloir...
00:59:31Oui mais ce n'est pas pour autant que les 11 millions de Français
00:59:33ou du moins que les élus du Rassemblement National
00:59:35appellent à marcher en direction
00:59:37de Batignon, appellent à bloquer
00:59:39et faire des manifestations.
00:59:41Beaucoup plus respectueux
00:59:43des institutions
00:59:45mais en fait
00:59:47je dis juste que le
00:59:49nouveau Front Populaire surfe
00:59:51sur un ressentiment
00:59:53général et il va falloir
00:59:55quand même en tenir compte dans la manière
00:59:57de gouverner. Michel Barnier
00:59:59va à mon avis devoir
01:00:01faire d'un côté une politique sociale
01:00:03je ne suis pas con sur certains points
01:00:05parce que je crois que le pays sur le plan
01:00:07économique n'est pas forcément très à droite
01:00:09par contre il est très à droite sur le plan
01:00:11régalien, sur la question de l'immigration
01:00:13donc il va falloir jongler avec les deux
01:00:15pour répondre si vous voulez
01:00:17à ce que souhaitent aujourd'hui les Français.
01:00:19Est-ce que vous connaissez une rentrée
01:00:21depuis des décennies où cette gauche
01:00:23là n'a pas appelé à manifester ?
01:00:25Je ne minise pas les motifs de mécontentement
01:00:27mais est-ce que vous connaissez
01:00:29une rentrée qui s'est faite sans appel
01:00:31à la manifestation contre le pouvoir, contre les réformes,
01:00:33contre la politique qui est menée pas une seule fois ?
01:00:35Donc là ils ont ce prétexte là, c'est très bien
01:00:37enfin bon effectivement quand vous voyez déjà qu'au sein du
01:00:39NFP le PS n'a pas appelé à manifester
01:00:41et ne sera pas aux mobilisations de cet après-midi
01:00:43des syndicats qui d'habitude sont les premiers
01:00:45en effet à manifester ont refusé
01:00:47de se joindre à ces manifestations, ça montre
01:00:49aussi qu'au-delà des sondages qui peuvent s'entendre
01:00:51dans lesquels il y a aussi, vous l'avez dit monsieur Devecchio,
01:00:53les électeurs du RN, ça montre aussi que quand même
01:00:55ça reste quand même une initiative
01:00:57très personnelle du LFI.
01:00:59Bon vous aviez fait la promesse Martin Garagnon
01:01:01du moins de Gabriel Attal
01:01:03terminez vos phrases, non de Gabriel Attal
01:01:05avait dit il y aura un professeur dans chaque classe
01:01:07à la rentrée
01:01:09il s'avère que je vais vous donner un chiffre qui risque
01:01:11de vous faire un peu peur, 56%
01:01:1356%
01:01:15des lycées
01:01:17et des collèges
01:01:19manquent au moins
01:01:21d'un professeur, avec respectivement
01:01:23dans les académies de Versailles et de Créteil
01:01:25qui sont les plus impactées
01:01:2772% et 68%
01:01:29c'est des chiffres relayés par un syndicat
01:01:31le SNES FSU
01:01:33et c'est pour ça que vous êtes avec nous
01:01:35Elisa Carmen Hirzig, il y avait une promesse
01:01:37d'avoir plus de professeurs aujourd'hui
01:01:39et visiblement les années
01:01:41passent et se ressemblent tristement
01:01:43avec des élèves qui ont des trous
01:01:45dans la journée parce qu'il manque
01:01:47aujourd'hui des enseignants
01:01:49Oui, il y a la promesse
01:01:51de plus d'enseignants devant les élèves
01:01:53il y a la promesse d'éduquer
01:01:55ou d'instruire les enfants
01:01:57de 3 ans à 18 ans
01:01:59il n'y a pas très longtemps l'obligation scolaire courait
01:02:01jusqu'à 16 ans, l'État a changé ça récemment
01:02:03pour que ça coure jusqu'à 18 ans
01:02:05donc toutes les promesses
01:02:07sont lancées comme ça
01:02:09ça n'est pas un problème
01:02:11qui est propre à la France
01:02:13le recrutement des professeurs
01:02:15c'est un problème qui est plus large que ça
01:02:17il y a d'autres pays qui rencontrent le même problème
01:02:19alors on parle beaucoup des salaires
01:02:21moi je suis d'accord effectivement
01:02:23il y a beaucoup d'enseignants qui considèrent
01:02:25qu'ils ne sont pas suffisamment payés
01:02:27mais quand on regarde les académies
01:02:29qui sont les plus touchées
01:02:31en réalité ça dénote un autre problème
01:02:33qui est à mon avis l'attractivité du métier
01:02:35en raison des conditions de travail
01:02:37quand vous travaillez à Créteil
01:02:39ou quand vous travaillez à Versailles
01:02:41vous n'avez pas forcément les mêmes élèves
01:02:43que dans une petite école de campagne
01:02:45ou dans une petite ville
01:02:47j'entendais Madame Coffinier parler de ça
01:02:49sur votre antenne il y a quelques jours
01:02:51il y a le fait qu'on ne donne pas aux enseignants
01:02:53aujourd'hui les moyens
01:02:55d'exercer leur métier sans avoir l'impression
01:02:57d'être maltraitant vis-à-vis des élèves
01:02:59d'une part parce qu'ils sont mal formés
01:03:01et ils le savent, c'est pas de leur faute
01:03:03on les oblige à passer par telle ou telle formation
01:03:05il faudrait à mon avis complètement les revoir
01:03:07elles sont très idéologisées
01:03:09elles sont très peu axées sur le contenu disciplinaire
01:03:11enfin disciplinaire, le contenu des disciplines à enseigner
01:03:13on fait beaucoup de pédagogie
01:03:15et pas beaucoup de didactique
01:03:17et puis on pourrit la journée des enseignants
01:03:19avec des obligations administratives
01:03:21de toutes sortes
01:03:23je ne vous raconte pas le nombre de circulaires
01:03:25que je reçois en début d'année
01:03:27d'injonction de l'Etat
01:03:29de la direction de l'égalité hommes-femmes
01:03:31de la direction du numérique
01:03:33je ne vous raconte pas
01:03:35on a des logiciels dédiés à ça
01:03:37mais c'est ingérable et en fait on perd son temps
01:03:39à gérer ce genre d'affaires
01:03:41au lieu d'enseigner vraiment à nos élèves
01:03:43donc tout ça rend le métier
01:03:45finalement très peu attractif
01:03:47et puis de mon point de vue
01:03:49il y a autre chose, c'est Peggy qui disait ça
01:03:51c'est qu'il n'y a pas vraiment de crise de l'école
01:03:53il y a une crise de société
01:03:55c'est-à-dire qu'on ne s'enseigne plus
01:03:57la société française ne s'enseigne plus
01:03:59il n'y a pas que les enseignants
01:04:01il y a les enseignants qui n'enseignent pas
01:04:03il y a les parents
01:04:05si vous regardez autour de vous comment on éduque les petits-enfants
01:04:07même dans les familles
01:04:09on les met sur des tablettes, on leur met des dessins animés
01:04:11des films, que savent-ils de la vie de leurs grands-parents
01:04:13que savent-ils de l'histoire de leur famille
01:04:15et c'est comme ça qu'on commence
01:04:17à apprendre l'histoire, c'est en apprenant
01:04:19la géographie et l'histoire de son pays, de sa famille
01:04:21et je pense que c'est un problème
01:04:23qui est plus large que celui de l'école
01:04:25c'est un phénomène
01:04:27c'est absolument passionnant ce que vous dites
01:04:29je vois à travers ce que
01:04:31non mais votre discours
01:04:33et les craintes que vous avez
01:04:35en tous les cas la situation dans laquelle aujourd'hui
01:04:37se retrouvent les enseignants, on aurait pu le calquer
01:04:39sur un autre service public
01:04:41qui est le système de santé
01:04:43où vous avez des soignants qui considèrent qu'aujourd'hui
01:04:45faute de moyens, faute de bras
01:04:47faute d'une meilleure formation
01:04:49faute d'une attractivité plus importante
01:04:51pour leur métier, et bien ils ne peuvent plus
01:04:53soigner leurs patients comme ils le faisaient
01:04:55avant, ils ont la crainte, ils arrivent à l'hôpital
01:04:57en se disant
01:04:59aujourd'hui on est maltraitant
01:05:01c'est ce que disait madame Coffinier l'autre soir et je suis très d'accord
01:05:03Maxime Repère, vice-président du SNAL
01:05:05qui était l'invité de la matinale
01:05:07ce matin et il a
01:05:09envoyé un petit tacle à madame Belloubet
01:05:11qui espère garder son poste
01:05:13je rappelle quand même qu'on a une ministre
01:05:15démissionnaire qui a tenu une conférence
01:05:17pour évoquer ce qui se passera en 2025
01:05:19alors que dans quelques jours
01:05:21elle ne sera plus là
01:05:23les déclarations n'engagent
01:05:25que ceux qui les font
01:05:27en tout cas la réalité
01:05:29elle est vraiment tout autre
01:05:31puisque le 100%
01:05:33je suis désolé, non
01:05:35il n'arrivera pas cette année
01:05:37il n'est pas arrivé, il n'arrivera pas
01:05:39alors qu'est-ce que vous répondez au professeur
01:05:41Martin Garagnon, et là je vous promets je vous couperai pas
01:05:43que vous aviez promis
01:05:45un professeur dans chaque classe
01:05:47c'est pas le cas, c'est un nouvel échec
01:05:49moi je viens d'une famille de profs, d'enseignants
01:05:51d'instituteurs comme on disait à l'époque
01:05:53je ne sais pas si le terme est toujours en usage
01:05:55professeur des écoles
01:05:57moi je rêve sur instituteur, c'est mon côté ancien monde
01:05:59mais instituteur
01:06:01je suis tout à fait d'accord avec ce que vous avez dit
01:06:03et votre diagnostic sur la santé
01:06:05il faut qu'on en revienne à des fondamentaux
01:06:07le problème c'est qu'on
01:06:09surajoute des couches
01:06:11d'obligation, de circulaire, etc
01:06:13parce que chacun a envie d'exister dans son périmètre
01:06:15donc a envie de laisser une trace aussi
01:06:17parce que chacun considère que sa priorité
01:06:19la priorité c'est la sienne
01:06:21et au final on laisse ceux qui sont
01:06:23en bout de chaîne, c'est à dire les soignants
01:06:25ceux qui sont au contact direct avec
01:06:27leur patientelle
01:06:29les élèves ou les
01:06:31malades, se débrouiller
01:06:33un petit peu comme ils peuvent, donc il faut
01:06:35en revenir à des fondamentaux
01:06:37la promesse de 100% prof devant chaque
01:06:39classe, évidemment qu'elle n'allait pas
01:06:41se réaliser en un coup de baguette magique mais ça c'était écrit
01:06:43depuis le début, on ne gère pas un problème comme
01:06:45l'éducation nationale, en 6 mois
01:06:47Gabriel Attal a proposé des annonces, il a eu des actes
01:06:49qui étaient forts d'un point de vue symbolique
01:06:51maintenant ce sont des actions qui s'inscrivent aussi dans la durée
01:06:53c'est la question du recrutement, donc un prof
01:06:55ça se forme, on ne passe pas un CV
01:06:57et deux jours après on est devant une classe, en tout cas ça ne devrait
01:06:59pas être le cas, c'est une question de salaire
01:07:01de conditions de travail évidemment
01:07:03Mais en attendant vous êtes en train de noyer le poisson, je vous demande
01:07:05pourquoi vous avez promis un professeur
01:07:07devant chaque classe à la rentrée
01:07:09et vous m'expliquez, vous me parlez de votre histoire
01:07:11de vie, je vais finir par vous couper
01:07:13Je pense que c'est un
01:07:15problème, enfin c'est une promesse qui va
01:07:17se répéter d'année en année jusqu'à ce qu'on y arrive
01:07:19Alors à ce moment là arrêtez de le promettre
01:07:21Je n'ai jamais entendu monsieur Attal, ni aucun autre
01:07:23ministre d'ailleurs, parler de
01:07:25Ah si, monsieur Allaigre autrefois
01:07:27avec des mots assez violents, et à mon avis c'est là où il s'est trompé
01:07:29d'alléger
01:07:31l'administration
01:07:33Le problème c'est ça, c'est quand on emploie
01:07:35ces mots là on braque tout le monde, mais en réalité
01:07:37en France il y a 850 000
01:07:39enseignants, pour 350 000
01:07:41personnes qui ne sont pas enseignants au ministère
01:07:43de l'éducation nationale, c'est un taux d'encadrement
01:07:45qui est délirant, si vous regardez l'Allemagne
01:07:47où il y a plus d'élèves, puisqu'il y a plus d'habitants
01:07:49il y a un peu plus d'enseignants, mais il y a beaucoup
01:07:51moins de gens qui administrent l'enseignement
01:07:53parce que le système est décentralisé
01:07:55C'est le même problème à l'hôpital
01:07:57Mais bien sûr que c'est le même problème à l'hôpital
01:07:59Mais parce que la France est un pays
01:08:01beaucoup trop centralisé, dans lequel on ne fait pas confiance
01:08:03aux libertés
01:08:05aux initiatives locales
01:08:07donc on ne se base jamais ni sur la subsidiarité
01:08:09ni sur la décentralisation, on oblige
01:08:11les gens à subir un appareil d'état
01:08:13et en plus à le payer
01:08:15ça coûte très cher à tout le monde
01:08:17nous ça nous pèse, en tant qu'enseignante
01:08:19moi ça me pèse beaucoup, je le paye, tout le monde ici le paye
01:08:21c'est pas normal, il faut se poser la question
01:08:23et non pas faire des promesses
01:08:25sans savoir si on pourra les tenir
01:08:27C'est très maladroit
01:08:29C'est très maladroit, parce que tout le monde est déçu
01:08:31C'est pas le but de l'éducation
01:08:33de Claude Allaudre
01:08:35Bah si c'est beau, c'est Mme Bellobé
01:08:37C'est M. Attal qui promettait un prof devant chaque classe
01:08:39Non, le diagnostic n'est pas nouveau
01:08:41La France est on dirait
01:08:43irrémédiablement centralisée, il faut quand même que
01:08:45quelqu'un un jour le dise et agisse
01:08:47au lieu de faire des promesses de professeurs
01:08:49devant les élèves, promettent d'alléger
01:08:51Mais ce mammouth administratif
01:08:53et l'administration c'est très intéressant et on va s'arrêter
01:08:55là, je vous invite à lire
01:08:57l'entretien de Jacques de La Rosière
01:08:59dans les colonnes du Figaro
01:09:01qui dit en 10 ans, on peut économiser
01:09:03200 milliards
01:09:05d'euros et il parle justement
01:09:07de l'administration, de ce
01:09:09mammouth, il le compare
01:09:11à l'Allemagne, j'essaye de retrouver ça
01:09:13très rapidement avant
01:09:15la publicité pour terminer cette émission
01:09:17Est-ce que je vais le retrouver ?
01:09:19J'essaie de le faire en direct, c'est pas facile
01:09:21Le temps que vous cherchez, il y a un problème que vous avez dit
01:09:23c'est que l'école est le reflet aussi de la société
01:09:25donc il ne faut pas non plus tout attendre des professeurs
01:09:27On fait peser je trouve une pression beaucoup trop forte
01:09:29sur les professeurs de manière générale, il y a aussi
01:09:31le rôle des familles, le rôle des parents qui doivent être associés
01:09:33à l'éducation des enfants. Il parle de la fonction publique
01:09:35Rappelons que la France compte 85 fonctionnaires
01:09:37pour 1000 habitants contre 56 en Allemagne
01:09:39Une réduction graduelle des effectifs
01:09:41via le non remplacement de tous les départs à la retraite
01:09:43permettrait de réduire le surcoût estimé
01:09:45à 75 milliards d'euros
01:09:47C'est quasiment terminé
01:09:49Le statut a été supprimé dans 2000 et ça se passerait bien
01:09:51ça fonctionne quand même
01:09:53Merci à tous les 6, c'était un plaisir d'être avec vous
01:09:55Vous avez l'habitude, Arnaud Bénédicte
01:09:57qui avait toujours l'œil fin
01:09:59On connaîtra le prochain gouvernement
01:10:01Le prochain gouvernement
01:10:03Moins de 7 jours, plus de 7 jours
01:10:05Je n'ai aucune idée, je ne suis pas voyant
01:10:07Vous êtes tenté, je ne vous demande pas d'être voyant
01:10:09On fera les 100 jours
01:10:11Ça va être compliqué en tout cas
01:10:13Moins ou plus, c'est ce que je vous demande
01:10:15Est-ce que c'est moins ou plus ?
01:10:17Fin de semaine vous dites ?
01:10:19Je m'en fiche un peu de la date
01:10:21Merci beaucoup
01:10:23Vraiment vous terminez cette émission
01:10:25de manière parfaite
01:10:27C'était un plaisir d'être avec vous ce matin
01:10:29Dans quelques instants
01:10:31Votre rendez-vous santé, Brigitte nous donnera
01:10:33des conseils pour mieux maîtriser son stress
01:10:35Et en ce moment
01:10:37on en a tous besoin
01:10:39Notamment à Matignon
01:10:41Rendez-vous ce soir pour l'heure des produits

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