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Jeudi 16 janvier 2025, SMART PATRIMOINE reçoit Agnès Bruhat (Directrice Générale, MetLife France) et Ludovic Huzieux (Cofondateur, Artémis Courtage)

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00:00Et nous enchaînons à présent avec enjeu patrimoine, un enjeu patrimoine consacré
00:08à l'assurance emprunteur et notamment aux effets de la loi Lemoyne qui permet depuis
00:15deux ans maintenant de renégocier à tout moment son assurance emprunteur.
00:21Qu'en est-il deux ans après ? A-t-on vu des pics de renégociation ? Quelle tendance
00:26à l'heure actuelle, donc fin 2024, début 2025 ? Pour en parler, nous avons le plaisir
00:29de recevoir deux experts du sujet sur le plateau de Smart Patrimoine, on accueille
00:32tout d'abord Agnès Bruat.
00:33Bonjour Agnès Bruat.
00:34Bonjour Nicolas.
00:35Vous êtes Directrice Générale de MetLife France, donc un assureur deux personnes et
00:38MetLife France édite notamment un baromètre CSA emprunteur et notamment il y a l'édition
00:442024 et vous allez pouvoir nous dire ce que vous avez constaté en matière d'assurance
00:48emprunteur.
00:49On accueille également Ludovic Uzieux.
00:50Bonjour Ludovic Uzieux.
00:51Bonjour Nicolas.
00:52Vous êtes cofondateur d'Artemis Courtage et vous allez pouvoir nous dire effectivement
00:55ce que vous constatez dans les négociations que vous pouvez mener sur le sujet de l'assurance
01:00emprunteur.
01:01Agnès Bruat, on va commencer avec vous, notamment sur les chiffres que vous constatez au sein
01:04du baromètre CSA emprunteur 2024.
01:07Est-ce que vous constatez que depuis que la loi Lemoyne est entrée en vigueur, on a eu
01:12un pic de renégociation, tout le monde a voulu renégocier son assurance emprunteur
01:17et qu'en est-il en 2024 après une année 2023 où là pour le coup on en a beaucoup
01:23parlé du fait de son entrée en application ?
01:26On a effectivement réalisé un baromètre emprunteur en 2023 et en 2024 auprès de courtiers
01:33en crédit, courtiers en assurance, CGP, donc on peut comparer les résultats entre 2023
01:38et 2024.
01:39On avait vu un succès en 2023, beaucoup de substitutions, ce qu'on voit en 2024 c'est
01:47plutôt une stabilisation.
01:48On a 70% des distributeurs qui nous disent que pour eux l'activité en substitution
01:54est stable et on a aussi un autre élément, c'est par rapport aux freins qu'on pouvait
01:58constater.
01:59Donc le premier frein qui était cité en 2023 était le frein des banques et le deuxième
02:07frein...
02:08La difficulté a changé c'est ça ?
02:09C'est ça, parfois les banques pouvaient être un petit peu difficiles pour changer
02:14d'assurance emprunteur.
02:15Dans le cas où l'assurance était proposée par la banque ou en tout cas une filiale de
02:20la banque qui proposait le crédit immobilier d'accord.
02:22Et que l'emprunteur souhaitait faire procéder au changement de son assurance emprunteur.
02:27Donc le fait que les banques créent peut-être des difficultés, c'est un frein qu'on constate
02:35toujours mais qui a diminué de 15 points par rapport à l'année dernière.
02:39Et le deuxième frein qui était cité c'était la complexité de la procédure de changement
02:44d'assurance emprunteur pour les courtiers et leurs clients et c'est un frein qui a là
02:50aussi reculé.
02:52Oui parce que finalement l'idée de la loi Lemoyne c'était justement de simplifier au
02:55maximum quand même ce changement.
02:56Tout à fait, je pense que les banques s'y sont préparées en interne donc aujourd'hui
03:01c'est beaucoup plus fluide du côté des banques et je pense qu'aussi il y a un certain
03:05nombre d'acteurs et d'assureurs comme Metlife qui ont mis en place des services un petit
03:09peu clés en main qui permettent d'accompagner les courtiers en envoyant les courriers recommandés,
03:17en relançant si on voit qu'il n'y a pas de réponse de la banque voire même en appelant
03:21les conseillers bancaires pour pouvoir éditer les avenants parce qu'il y a quand même
03:24tout un process opérationnel qui semble en tout cas se fluidifier, c'est ce qu'on constate.
03:29Ludovic Auzieu, c'est plus simple en 2024 de changer d'assurance emprunteur qu'en 2022
03:39par exemple ?
03:40C'est beaucoup plus simple.
03:41D'abord il faut dire que la loi Lemoyne c'est la plus belle réussite de toutes les
03:45couches de réglementation et de loi qu'il y a pu y avoir sur l'assurance emprunteur
03:49depuis 2010, c'est la première loi à la garde, le process pour en sortir ou pour
03:55changer d'assurance emprunteur est beaucoup plus efficace et puis ce qui est vrai c'est
04:01que tout le monde s'était préparé à cette loi chez les courtiers en assurance, chez
04:05les assureurs et qu'il y a des processus qui sont plus fluides, c'est beaucoup plus
04:09simple, c'est des petits formulaires à remplir, il y a des courriers automatiques qui sont
04:13envoyés soit par le courtier soit par l'assureur et on sort plus facilement de sa première
04:18assurance pour en changer.
04:19Ça prend combien de temps globalement de changer d'assurance emprunteur ?
04:22De quelques semaines à quelques mois selon les formalités médicales, selon le montant
04:28à assurer ou à réassurer.
04:29Mais ça peut aller très vite aussi en fait parce qu'aujourd'hui tout est digitalisé,
04:35après c'est le temps effectivement que les banques procèdent au changement d'assurance
04:39mais la souscription en elle-même peut être très rapide.
04:42La souscription est rapide après il y a une petite période.
04:45Il y a le changement.
04:46Entre la souscription qui se fait vite mais après le transfert là peut prendre plus
04:49de temps.
04:50Ludovic Usieux, pourquoi est-ce qu'on change d'assurance emprunteur ?
04:52Parce que l'idée c'est de payer moins cher, si je comprends bien, potentiellement de réduire
04:57le coût de l'assurance emprunteur, c'est l'unique raison qui a fait qu'en 2023 et 2024
05:05on est venu vous voir pour vous dire comment est-ce que je fais pour changer d'assurance
05:08emprunteur, comment est-ce que je fais jouer la concurrence, c'est comme ça que ça s'est
05:11passé ?
05:12C'est comme ça que ça s'est passé.
05:13Ce qui a un vrai succès c'est le côté pouvoir d'achat où de toute façon les assureurs
05:18avaient baissé le montant des primes qu'elles prélèvent aux emprunteurs et je pense que
05:23depuis 2010 la baisse est facilement constatable, probablement aux alentours de 30 ou 35%.
05:28Côté pouvoir d'achat c'est donc une franche réussite.
05:31Côté concurrence, on progresse d'année en année.
05:34La loi Le Moine est une pierre supplémentaire pour progresser dans la mise en concurrence
05:39des banques assureurs et des assureurs.
05:42La première raison c'est le prix en général.
05:45Soit on a été dans un process de souscription de crédit immobilier, il y a une assurance
05:52qui est collée au crédit immobilier, on a voulu aller vite, on n'a pas forcément
05:55bien comparé au moment de l'acquisition et puis quand on a un peu plus de temps on
06:00revient sur le sujet, on regarde et puis potentiellement on souscrit une nouvelle assurance.
06:07L'autre cas de figure le plus courant c'est après quelques années de suivre l'actualité,
06:16de s'apercevoir qu'il y a des lois maintenant qui permettent d'en sortir plus facilement
06:21et on fait une petite comparaison et après on se pose la question et on décide.
06:27C'est justement pour cette raison Agnès Bruat que j'aimerais revenir sur ce que
06:30vous constatez dans le baromètre parce que vous nous dites pic de renégociation en 2023,
06:35stabilisation en 2024, comment est-ce qu'on l'interprète ? Ça veut dire que passé
06:39le pic finalement la mode est passée ou début de nouvelle tendance puisqu'on reste sur
06:43les mêmes niveaux de 2023 qui eux étaient quand même particulièrement impressionnants
06:46par rapport à 2022 si je comprends bien ?
06:48Alors ce qu'on constatait aussi l'année dernière c'est qu'on avait 80% des dossiers
06:53qui étaient faits dans les deux premières années, qui étaient substitués dans les
06:55deux premières années de souscription.
06:57Ce qui s'est passé c'est que comme vous le savez le marché de l'assurance emprunteur
07:00a fortement ralenti en 2023 avec la hausse des taux.
07:04Il y a eu moins de nouveaux dossiers et ce qu'on voit cette année c'est qu'en fait
07:09il y a une diminution, c'est-à-dire que les personnes qui substituent ce n'est plus forcément
07:14que des personnes qui avaient souscrit dans les deux premières années mais c'est plus
07:18long.
07:19Par exemple on a 69% des personnes qui ont substitué moins de deux ans après la souscription
07:25alors qu'on était à 80% l'année dernière.
07:28Ça veut dire que ça se diffuse quelque part, que ce n'est pas juste ceux qui se réfléchissent
07:32à un instant T mais que ça se diffuse à tous les propriétaires.
07:35Je pense aussi que le nombre de prêts d'assurance primaire a diminué, forcément les personnes
07:41pensent peut-être, ou les courtiers pensent peut-être à substituer aussi des dossiers
07:45qui datent d'il y a plus de deux ans.
07:47Donc ça c'est ce qu'on constate dans le baromètre.
07:50Ludovic Hugier c'est ce que vous constatez aussi ?
07:51Indéniablement il y a eu un effet nouveauté au moment où la loi Le Moine a été médiatisée,
07:58on en a beaucoup parlé, il y a eu un effet nouveauté.
07:59Il y a toujours effectivement un filet d'assurance qui sont en renégociation toute l'année.
08:06Et ce qu'on constate, en tout cas nous les affaires nouvelles chez Artemis Courtage,
08:11les affaires nouvelles c'est beaucoup de délégations adossées à un crédit immobilier.
08:15Il y a quand même moins aujourd'hui, il y a moins de renégociation d'assurance loi Le Moine.
08:20D'accord, parce que ?
08:22Parce que le gros a été fait quand même, il y a eu un vrai effet nouveauté, le gros a été fait
08:28les deux premières années et quand vous avez changé une fois d'assurance, a priori si vous avez pris le temps pareil.
08:33Oui bien sûr, on est content et on n'a pas envie de rechanger.
08:35Mais alors je pose quand même la question, parce que j'ai quand même l'impression que l'année 2024
08:38a été marquée par des questionnements sur le pouvoir d'achat à chaque mois, voire chaque semaine.
08:43Ça pourrait être un levier quand même de pouvoir d'achat,
08:46mais on ne voit pas plus finalement de renégociation en 2024,
08:50on ne s'attend pas à plus de renégociation en 2025.
08:53Agnès Brouhah peut-être finalement.
08:55En tout cas, quand on interroge les courtiers, ils nous disent qu'ils s'attendent plutôt à une stabilisation.
09:00Pourtant, on a des chiffres concrets, l'APCAD, qui est l'association pour la promotion de la concurrence en assurance emprunteur,
09:07a fait un baromètre dans lequel ils indiquent que plus de 50% des assurés ont fait des économies de plus de 5 000 euros.
09:16Ça peut aller jusqu'à 15 000 euros, voire même plus.
09:19Quand on entend des montants comme ça, on peut se dire que c'est un vrai levier de pouvoir d'achat.
09:23Dans un contexte comme celui-là, on regarde les dépenses.
09:26Même si l'inflation diminue, on voit que c'est encore très compliqué pour les ménages.
09:32Effectivement, il y a un vrai impact sur le pouvoir d'achat,
09:37mais je pense qu'il y a eu aussi, et je pense qu'on en a beaucoup parlé...
09:42Moins de traitement médiatique, donc moins de renégociation.
09:44C'est vrai, comme vous le disiez, c'était très attendu.
09:46En septembre, quand il y a eu l'ouverture pour le stock, le stock était déjà prêt.
09:51À la fois les courtiers, les clients s'étaient préparés à ça.
09:56Il y a toujours un peu d'essoufflement.
09:58Je pense que c'est la communication.
10:00Je pense qu'aussi les ménages ont peut-être d'autres problématiques aujourd'hui avec le budget et la fiscalité,
10:05qui est une grande incertitude, comme vous le savez.
10:07Donc ça peut être ça aussi.
10:09Ludo Vicuzio, une question.
10:11Ça fait deux ans maintenant que la loi Le Moine existe.
10:13Est-ce que ça change la manière dont on gère la négociation de son crédit immobilier
10:19et le fait qu'une assurance soit adossée, puisque maintenant on sait qu'on peut en changer à tout moment ?
10:23Est-ce que ça a changé la manière de discuter avec les banques,
10:26pas forcément en tant que courtier, mais en tant que futur acquéreur d'un bien immobilier ?
10:32Oui, ça change un peu et ça change même du côté des banques.
10:37C'est-à-dire qu'il y a des banques, avec un peu de malice,
10:41qui vous disent, à nous, aux clients, quand on est un peu pressé,
10:45que ce n'est pas très grave, on souscrira l'assurance groupe, ça ira un petit peu plus vite.
10:48Et puis on aura de toute façon tout loisir, par la suite, d'en changer et de substituer avec la loi Le Moine.
10:56C'est amusant, ça devient un argument de vente de l'assurance groupe, quelque part.
11:03C'est pour ça qu'il y a un peu de malice.
11:05Mais pour le coup, les façons d'en sortir sont beaucoup plus simples aujourd'hui et c'est réel.
11:10Avant, quand j'ai commencé ce métier, on était un peu enfermé dans son assurance pendant la durée du prêt.
11:15Si vous aviez emprunté 20 ans et que vous gardiez votre crédit 20 ans, il y avait quand même peu de façon d'en sortir.
11:20Aujourd'hui, c'est assez simple et les process sont simplifiés par les assureurs et les courtiers.
11:26C'est un argument qui fait mouche d'un côté comme de l'autre.
11:30Agnès Bruet, est-ce que les assureurs ont dû, d'un coup d'un seul, s'attendre à voir grossir leur activité côté assurance emprunteur ?
11:37Là, on attend de voir 2025.
11:40Les banques, par contre, ce qui est sûr, c'est qu'elles cherchent à prêter.
11:44Je pense qu'il y a eu beaucoup d'articles dans la presse et ce qu'on comprend, c'est que ça représente des marges importantes pour les banques.
11:51C'est plutôt positif. On voit que la BCE continue à baisser les taux.
11:55Maintenant, on sait aussi qu'avec la dette, la crise du budget en France, qui augmente aussi le coût de la dette en France,
12:02il y a des effets qui dévorent un peu contraires sur l'incertitude politique et fiscale, notamment pour les investisseurs.
12:09Je pense que c'est différent le cas d'un couple qui achète un bien et le cas d'un investisseur, c'est un peu différent.
12:17Peut-être que pour les investisseurs, en ce moment, il y a une période d'attentisme.
12:25Mais en tout cas, je pense que pour les ménages, ça reprend. Il y a beaucoup de communication des banques positives à ce sujet.
12:34Pour aller dans le sens d'Agnès, nous, on met beaucoup plus de force et d'intensité à aller vers l'assurance déléguée la plus efficace à la mise en place du crédit,
12:43plutôt que de devoir revenir après sur le sujet. On a des chiffres de délégation qui sont très bons chez Artemis Courtage.
12:51Et si on peut le faire la première fois plutôt que la deuxième, c'est beaucoup plus simple.
12:55C'est encore mieux. Ça évite de revenir sur le sujet après. Finalement, c'est mieux comme ça.
12:59Je suis tout à fait d'accord. Nous, c'est pareil. C'est mieux pour le client final.
13:03Maintenant, c'est vrai que parfois, quand on veut aller vite et sécuriser son prêt, on peut avoir tendance à se dire
13:09« je prends l'assurance emprunteur de la banque » parce qu'on veut être sûr d'avoir son prêt et ensuite en substituer.
13:17Merci à tous les deux. Merci de nous avoir accompagnés dans Smart Patrimoine.
13:20Agnès Bruat, directrice générale de MetLife France, mais aussi Ludovic Hugieux, cofondateur d'Artemis Courtage.
13:25Quant à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.

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