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00:0020h, 21h, les informés, Aurélie Herbemont, Augustin Arrivée.
00:08Et bonsoir à tous, donc dans ce nouveau numéro des informés du soir,
00:13bienvenue sur France Info Radio et puis sur le canal 27 de la TNT.
00:18Bonsoir Aurélie Herbemont.
00:19Bonsoir Augustin, bonsoir à tous.
00:20On parle de quoi ce soir ?
00:22Donald Trump de retour à la Maison Blanche,
00:24quelles conséquences pour l'Europe ?
00:26Se dirige-t-on vers une guerre commerciale ?
00:28Quelles implications pour la défense, le climat ?
00:30Et surtout, l'Union Européenne va-t-elle faire bloc face au nouveau président américain ?
00:34La classe politique française et les médias s'interrogent.
00:37Faut-il quitter X, le réseau social d'Elon Musk, allié du président américain ?
00:42Quitter X, revient-il à déserter ?
00:44On parlera aussi renflouement des caisses de l'État.
00:47Faut-il taxer les retraités pour financer la protection sociale ?
00:50Ou faire travailler gratuitement les actifs pendant 7h de plus chaque année ?
00:54Des pistes qui suscitent des levées de boucliers.
00:57Et puis on terminera avec la mairie de Paris qui suscite les convoitises.
01:01Ça se bouscule à gauche pour récupérer le fauteuil d'Anne Hidalgo.
01:04Est-ce que ça peut faire les affaires de Rachida Dati qui, elle aussi, vise l'hôtel de ville ?
01:08Et pour parler de tout ça, nos informés ce mardi.
01:12Bonsoir Valérie Gass.
01:13Bonsoir.
01:14Chef du service politique de RFI avec nous également Elisa Bertolomei.
01:19Bonsoir.
01:20Journaliste politique à Apolitico Europe.
01:23Bonsoir Clémence Lemestre.
01:25Bonsoir.
01:26Journaliste adjointe des rédactions des Echos.
01:29Et avec nous également Anthony Cortez.
01:31Bonsoir.
01:32Bonsoir.
01:33Journaliste politique à l'Humanité.
01:35Les informés qui démarrent maintenant.
01:39Alors quelle attitude adopter face aux Etats-Unis de Donald Trump ?
01:43Eh bien c'est la question pour les Européens.
01:46Oui, alors que le 47e président des Etats-Unis promet un nouvel âge d'or à son pays,
01:51les défis seront nombreux pour l'Europe en matière de défense et d'économie.
01:56Car Donald Trump ne cache pas son envie de taxer tout ce qui arrive aux Etats-Unis,
02:00y compris en provenance d'Europe.
02:04Nous allons faire beaucoup d'argent avec les taxes douanières.
02:06Vous savez l'Union Européenne, ils nous taxent avec une TVA qui atteint jusqu'à 20%.
02:10Mais nous, nous pourrions aller plus loin.
02:12Ils n'achètent pas nos produits agricoles.
02:14Ils n'achètent pas nos produits manufacturés.
02:16Ils ne nous achèteront rien du tout.
02:18Et nous, regardez ce que nous leur achetons.
02:19Nous leur achetons leurs produits agricoles et leurs produits manufacturés.
02:22Nous leur achetons beaucoup.
02:24Nous avons 300 milliards de dollars de déficit commercial avec l'Union Européenne.
02:28Donc nous relèverons les tarifs ou alors ils devront acheter notre pétrole.
02:35En réponse, la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen,
02:39estime qu'il faut se préparer à négocier avec la nouvelle administration américaine.
02:44Notre première priorité sera donc de nous engager rapidement,
02:49de discuter des intérêts communs et d'être prêts à négocier.
02:55Nous serons pragmatiques, mais nous nous en tiendrons toujours à nos principes.
03:02Protéger nos intérêts et défendre nos valeurs, telle est la voie européenne.
03:11Encore faut-il tous parler d'une même voie.
03:13En Europe, il y a clairement les amis de Donald Trump,
03:16par exemple les chefs de gouvernement qui étaient invités hier à la cérémonie d'investiture.
03:21Je pense à Giorgia Meloni, la cheffe du Conseil italien,
03:25ou Viktor Orban qui était invité mais qui n'y est pas allé, le Hongrois.
03:30Et puis les autres Européens qui, eux, n'avaient pas leur carton d'invitation pour le Capitole.
03:34Voilà, c'est tendu dès le deuxième jour en même temps.
03:36On s'y attendait un peu, c'est le style Trump qui revient à la maison blanche.
03:42Clémence Lemestre, est-ce qu'il faut s'attendre à une guerre commerciale entre les Etats-Unis et l'Europe ?
03:47C'est de ça dont on parle ?
03:48C'est de ça dont on parle, oui.
03:50Ça va être très compliqué pour les Européens parce que, vous l'avez noté,
03:52ils ont du mal à parler d'une seule voix.
03:54En plus, ce qu'on appelle le moteur européen, la France et l'Allemagne ne sont pas dans des situations très enviables.
04:00Et donc, ils vont avoir du mal à s'accorder pour se mettre d'accord d'une seule voix pour riposter contre Trump.
04:06Ursula von der Leyen a dit qu'elle voulait être pragmatique.
04:09Je ne sais pas si on peut vraiment être pragmatique avec Trump.
04:12Je pense qu'il faut surtout avoir des messages forts.
04:14Et l'Europe, quand elle parle à 27, c'est plus compliqué.
04:17Il va y avoir une guerre commerciale, aussi bien pour les produits européens qui risquent d'être taxés.
04:22Et alors, Trump a dit que c'était 300 milliards de déficit commercial.
04:25Je crois qu'on est plutôt à 156.
04:27Enfin bon, c'est quand même énorme.
04:28Et en plus, certaines entreprises européennes vont être doublement taxées parce qu'elles produisent au Mexique et au Canada.
04:34Et Trump a dit que dès le 1er février, il voulait relever les droits de douane de 25 %.
04:39Et typiquement, l'industrie automobile française produit beaucoup au Mexique.
04:43Stellantis est la première visée.
04:46L'entreprise européenne exporte 40 % de ses automobiles qui sont en provenance du Mexique.
04:54Si on ajoute 25 % de droits de douane en plus, ça va faire très mal.
04:57Ce qui pourrait sauver Stellantis, c'est que John Elkann, le directeur par intérim, ait allé voir Trump plusieurs fois.
05:05Ils se connaissent bien.
05:06Il était invité à l'investiture, ce qui est plutôt bon signe.
05:09Mais d'autres entreprises européennes vont être vraiment mises à mal, comme Volkswagen, par exemple.
05:14Valérie Gass, il y a une part de bluff dans cette dialectique de Donald Trump.
05:19On connaît son style, mais il faut le croire quand il fait ce genre de menaces.
05:24Je pense qu'il est tout à fait capable de mettre ses menaces à exécution.
05:27D'ailleurs, il l'a prouvé sur un tout autre sujet quand il était sorti de l'accord de Paris lors de son premier mandat.
05:35Maintenant, il est ressorti.
05:37Mais en fait, généralement, il va au bout de ses menaces.
05:41Et c'est bien ce qui embête les Américains, c'est qu'ils ont l'expérience du premier mandat.
05:45Et ils savent que Donald Trump peut aller très loin.
05:47Et ils ont un autre handicap, c'est qui va parler à Donald Trump en Europe ?
05:51Parce que la commission européenne pour Donald Trump, je ne suis pas sûre que ça représente un véritable interlocuteur.
05:57Et en effet, il y a encore un autre problème pour les Européens, c'est qu'ils choisissent ces interlocuteurs.
06:02Donc, il a choisi Georgia Meloni, l'Italienne, le Hongrois Victor Orban, duquel il est assez proche politiquement.
06:09Et puis, il y a le cas Macron, Emmanuel Macron, avec lequel il a quand même une relation personnelle.
06:15Et ils ont quand même noué des contacts déjà la première fois.
06:19Est-ce que Macron peut s'emparer de ce leadership et essayer d'être un interlocuteur ?
06:24Mais faut-il encore qu'il ait les autres Européens derrière lui et qu'il y ait un message d'unité ?
06:28Donc, entre une menace qui risque de se réaliser et des interlocuteurs en face qui sont en ordre dispersé, ça va être compliqué.
06:37Sachant que Donald Trump avait déjà taxé des produits français, c'était le vin.
06:42Il avait augmenté de 25% certains vins français pendant son premier mandat.
06:45Donc, a priori, il peut mettre ses menaces avec l'élection.
06:48Il a même fait une blague dans ses discours de campagne.
06:51Il racontait comment il avait un peu humilié Emmanuel Macron en lui disant, si tu continues, je vais avoir des mesures de rétention.
06:57Et du coup, Macron avait laissé… C'est devenu presque un argument pour lui, cette capacité à faire plier ses adversaires.
07:04Puisqu'on évoque Emmanuel Macron, effectivement, Anthony Cortez, il y a cette relation, disons que c'est cyclique.
07:11Il y a eu des hauts, il y a eu des bas. Emmanuel Macron qui, là, semble vouloir revenir à une forme de pragmatisme, de réel politique avec Donald Trump.
07:19Est-ce qu'il a encore le leadership en Europe pour être confronté au président américain ?
07:25C'est une bonne question. Au-delà du débat autour des personnes, autour du comportement d'Emmanuel Macron,
07:31de la politique qu'il veut faire porter à l'Union européenne, moi, je me pose la question de la réponse que peut apporter l'Union européenne à cette crise-là, justement.
07:37Il y a une déclaration aujourd'hui qui m'a marqué. C'est celle de Valdis Dombrovskis, qui est un des commissaires européens, justement,
07:43et qui explique que la résilience de notre économie européenne ne peut venir que par la multiplication des acteurs avec lesquels on va pouvoir échanger davantage.
07:52Et donc, ça veut dire plus de traités de libre-échange. D'ailleurs, l'Union européenne a déjà évoqué vouloir renforcer son partenariat avec le Mexique,
08:01vouloir engager des négociations aussi avec la Malaisie. Ça peut être des solutions, ça peut être de bonnes solutions.
08:07Cependant, il va falloir être vigilant aux conditions sous lesquelles vont être signés ces accords-là, parce qu'on le sait,
08:14souvent, les traités de libre-échange amènent des conséquences malheureusement néfastes à notre économie locale, à nos petits producteurs.
08:23Et donc, en voulant répondre à cette crise-là, il va falloir faire attention à ne pas, justement, détricoter notre souveraineté continentale.
08:31– Oui, il va y avoir une volonté de trouver de nouveaux partenaires ou d'intensifier des relations encore existantes.
08:37Ça a aussi été le cas dans le discours d'Ursula von der Leyen vis-à-vis de la Chine.
08:41Clémence Lemestre, on voit bien l'intérêt qu'a l'Union européenne à développer ces partenariats-là,
08:46mais est-ce que les autres en face ont un intérêt à se tourner vers nous ?
08:50– Il y a deux choses. Vous le disiez, la question est notamment celle du traité du Mercosur.
08:55Si l'Europe veut trouver des nouveaux partenaires, il y avait ce traité qui était en discussion, qui est bloqué par la France.
09:00Et là, on voit, justement, que l'Europe ne parle pas d'une seule voix.
09:03Pour ce qui est de la Chine, ça va être compliqué aussi, parce que les Européens ne sont pas forcément alignés.
09:08La France est plutôt pour se méfier de la Chine, mettre des droits de douane, etc.
09:14Alors que l'Allemagne, qui continue à pouvoir vendre ses automobiles en Chine,
09:18elle n'a pas tellement envie de se mettre à dos la Chine.
09:21Après, il va peut-être falloir quand même qu'on trouve un terrain d'entente,
09:23ou alors avec d'autres pays d'Asie du Sud-Est.
09:25Une chose est sûre, les Chinois vont rentrer en guerre commerciale avec les États-Unis.
09:30Ils ont une croissance qui est de plus en plus faible.
09:32Ils n'arrivent plus à vendre sur leur marché national tout ce qu'ils produisent,
09:36et Dieu sait qu'ils produisent beaucoup.
09:37Donc, il va falloir qu'ils trouvent d'autres marchés, et l'Europe est un marché ouvert pour eux.
09:41Et donc, il va y avoir vraiment des difficultés pour les économies européennes.
09:46Il y a les questions commerciales dont on parle,
09:48il y a beaucoup d'autres thématiques qui sont chamboulées par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
09:54Et à Davos, ce soir, il y a le président ukrainien qui va parler,
09:59qui est arrivé tout à l'heure, Volodymyr Zelensky.
10:01Bien sûr, les questions de défense sont essentielles dans ce retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
10:07Qu'est-ce que, là encore, ça peut changer pour l'Europe, Valérie Gass ?
10:12Le désengagement des États-Unis sur le front ukrainien.
10:15Donald Trump l'avait dit, il voulait résoudre la guerre en 48 heures ou 24 heures,
10:19à partir du moment où il serait en poste.
10:21Bon, il a compris que ça serait un petit peu plus long.
10:23Maintenant, on parle de six mois.
10:24Néanmoins, il a une vraie volonté de régler, entre guillemets, la situation d'une manière ou d'une autre,
10:30et de désengager les États-Unis.
10:32Donc, ça, ça a un premier impact.
10:33Et en effet, pour la défense européenne, il va falloir se prendre en charge,
10:37parce que Donald Trump veut arrêter, en fait, de soutenir l'Europe sur le plan de la sécurité.
10:42Donc, là aussi, il va y avoir un deal.
10:45Il faut que les Européens montent en puissance sur le plan de la défense.
10:48Il leur faut du temps.
10:49Est-ce que Donald Trump leur accordera ce temps ?
10:51Est-ce qu'il ne leur accordera pas ?
10:53La France, là, dans cette négociation-là, a un rôle à jouer,
10:57parce que c'est un pays qui a une défense importante,
10:59qui a des moyens militaires, qui peut agir.
11:02Donc, elle sera forcément un interlocuteur pour Donald Trump.
11:05Mais là aussi, sur le plan de la sécurité,
11:07les États-Unis veulent se désengager avec Donald Trump militairement,
11:10mais ils veulent quand même vendre leurs armements à la France.
11:13Donc, il y a aussi ça.
11:15C'est qu'à la fois, il faudrait que les Européens acceptent de ne plus être sous le bouclier américain,
11:20mais en même temps, achètent les F-16 américains.
11:23Donc, là, ça fait peut-être un petit peu beaucoup.
11:25Il va falloir trouver des moyens de moyenner,
11:28de vendre des armements européens aux Européens.
11:32Elisabeth Ptolomé, il saurait qu'il y a toujours ce côté équilibriste
11:35dans ces relations géopolitiques très compliquées,
11:38et dans ces questions essentielles de défense, là, notamment.
11:41Oui, et c'est là qu'on voit qu'Emmanuel Macron est en train d'essayer, lui,
11:44de tirer son épingle du jeu, en se positionnant notamment sur ces sujets de défense.
11:47Il présentait ses voeux aux armées hier, et il a de nouveau appelé, rappelé,
11:51à la mise en place d'une défense européenne beaucoup plus puissante
11:55et beaucoup plus engagée que ce qu'elle est jusqu'à maintenant.
11:57C'est un serpent de mer.
11:58Voilà, c'est un serpent de mer, évidemment.
12:00En tout cas, avec ses accents européistes sur ce sujet-là.
12:03Et la France a peut-être une toute petite carte à jouer,
12:06dans son alliance notamment avec l'Allemagne et la Pologne,
12:10ces trois pays qui sont finalement assez proches actuellement sur un plan idéologique,
12:14en tout cas sur leur positionnement vis-à-vis des États-Unis.
12:19C'est un format qu'on connaît sous le nom du triangle de Weimar,
12:22et qui donc peut peut-être monter en puissance
12:25et tenter d'apporter un semblant de réponse un peu plus unie
12:28face à des États-Unis très agressifs sur ce sujet de la défense.
12:31Et on continue d'évoquer le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche
12:35juste après le Fil-Info, puisqu'il est 20h15, et on retrouve Stéphane Milhomme.
12:40L'armée israélienne a tué 20 000 agents du Hamas,
12:43c'est ce qu'elle affirme après 15 mois de conflits
12:45avec le mouvement terroriste palestinien.
12:47Et au troisième jour de la trêve, une annonce du chef d'état-major
12:50pour son ultime déclaration.
12:52Le général Herzi Halvi démissionne
12:55parce qu'il n'a pas su prévoir l'attaque du 7 octobre 2023.
12:59Les Galeries Lafayette annoncent leur intention
13:01de fermer leurs deux magasins de Marseille.
13:03Ils enregistrent des pertes financières récurrentes.
13:05145 salariés à reclasser.
13:07En Isère, à Jary, le groupe chimique Arkema
13:10confirme la suppression de 154 emplois.
13:12La moitié de ses effectifs face à la défaillance d'un sous-traitant.
13:16Les regrets de l'Union européenne
13:18alors que les États-Unis de Trump se retirent d'un accord
13:21sur une taxation minimale des multinationales.
13:23Une taxe de 15% sur les bénéfices des grands groupes.
13:26Elle avait été obtenue après d'âpres négociations en 2021.
13:29Et puis deux clubs français enlisent
13:31dans la septième journée de la Ligue des champions.
13:33En ce moment, les footballeurs de Monaco
13:35dominent à Stenvilla 1 à 0 dans la seconde mi-temps
13:37à suivre à 21h le déplacement de Lille à Liverpool.
13:53Et toujours ce soir avec Valérie Gass de RFI
13:56et Elisa Bertolomei de Politico.
13:58Clémence Lemestre des Echos
14:01et Anthony Cortez, journaliste politique à l'Humanité.
14:05Il y a effectivement cette question de la guerre en Ukraine.
14:09Question essentielle.
14:11Que va faire Donald Trump vis-à-vis de l'Ukraine,
14:13vis-à-vis de la Russie
14:15avec possiblement beaucoup de changements là-dessus.
14:17Et en même temps, là encore,
14:19on ne va pas faire semblant d'être surpris.
14:21On s'attendait à l'hypothèse Donald Trump
14:24depuis des mois, si ce n'est des années.
14:26Et on en parle sur France Info quasiment
14:28toutes les semaines depuis plus d'un an.
14:31Est-ce que l'Union européenne a eu le temps
14:34alors de se préparer à cette perspective-là ?
14:37C'est une bonne question. Est-ce qu'elle a eu le temps
14:39ou est-ce qu'elle a eu l'envie aussi de se préparer
14:41et de mettre en place cette défense européenne
14:43dont on parle depuis des années et des années,
14:45voire même des décennies.
14:47Et c'est vrai que je vous rejoins tout à l'heure,
14:49il va peut-être qu'il va falloir vendre des armes européennes
14:51aux Européens. Et c'est vrai que je pense que
14:53c'est la question, avant même d'envisager
14:55construire une défense européenne,
14:57il va peut-être falloir s'intéresser
14:59à notre industrie de défense.
15:01Je suis tombé sur un rapport de l'IRIS qui est très intéressant
15:03qui dit, qui date de 2023,
15:05que 78% de notre équipement militaire,
15:08des équipements militaires de tous les pays
15:10de l'Union européenne, viennent d'en dehors
15:12de l'Union européenne, alors que l'industrie
15:14de défense allemande ou française est très forte
15:16et va au-delà de nos frontières.
15:18Donc il va falloir se poser la question
15:20de comment nous fournir, et ensuite
15:22quelle défense européenne on veut mettre en place.
15:24Mais ça, très rapidement, oui.
15:26Il y a, par ailleurs,
15:28des questions climatiques, ça aussi,
15:30ça peut inquiéter, ça inquiète déjà
15:32cette sortie des Etats-Unis
15:34de l'accord sur le climat.
15:36Non seulement ce n'est pas une surprise,
15:38mais en plus ça avait déjà eu lieu
15:40lors du premier mandat de Donald Trump,
15:42premier mandat présidentiel,
15:44avec des conséquences catastrophiques
15:46et peut-être plus encore
15:48cette fois-ci, où nous avons
15:50encore avancé vers le
15:52dérèglement climatique.
15:54Elisa Bertolomei,
15:56l'accord de Paris sur le climat,
15:58il peut encore être
16:00sauvé, malgré ce départ
16:02américain ? Alors je répondrai
16:04en me tournant vers le passé.
16:06La première fois que Donald Trump
16:08a décidé de sortir les Etats-Unis
16:10de l'accord de Paris, il a continué
16:12bon an mal an d'exister, puis finalement
16:14les Etats-Unis ont renoué avec l'accord de Paris
16:16avec l'arrivée de Joe Biden
16:18au pouvoir il y a 4 ans.
16:20Est-ce qu'on peut imaginer que l'histoire va se répéter ?
16:22C'est une question
16:24qui est encore assez ouverte.
16:26J'ajoute très simplement que
16:28évidemment, Donald Trump est ici en train de prendre
16:30des décisions spectaculaires,
16:32il fait le show, il met en scène le fait qu'il est en train
16:34de signer ses décrets, que ce soit ses décrets commerciaux,
16:36ses décrets sur l'accord de Paris,
16:38toutes ces décisions qu'il est en train de prendre depuis ces dernières
16:4024 heures.
16:42Mais il y a aussi une part,
16:44pas de comédie, c'est peut-être pas le bon terme, mais en tout cas
16:46une part de théâtre dans ce qu'il est en train de faire là,
16:48puisque là, on est encore dans l'effervescence
16:50de sa prise de pouvoir. C'est des engagements
16:52qu'il avait pris lors de sa campagne, donc il est
16:54obligé quelque part de donner ces gages-là
16:56à son électorat. Mais je pense
16:58que assez rapidement, il va être aussi
17:00rappelé à la réalité et
17:02confronté à ce que vont vivre
17:04ses concitoyens. Je prends un exemple
17:06assez précis, notamment
17:08en lien avec
17:10le changement climatique et la politique
17:12mise en place par les Etats-Unis. Il veut
17:14tailler, en tout cas dans les aides
17:16à apporter pour l'achat de voitures électriques,
17:18parce qu'il veut refavoriser
17:20la vente d'automobiles
17:22mécaniques, je sais pas comment les appeler, thermiques, pardon,
17:24thermiques,
17:26parce que c'est l'industrie américaine, parce qu'elles sont produites
17:28aux Etats-Unis, parce qu'ils considèrent que c'est ce qu'il faut privilégier.
17:30Sauf que, in fine,
17:32les citoyens américains vont se trouver
17:34amputés d'un certain nombre d'aides
17:36dont ils bénéficiaient depuis quelques années.
17:38Donc, ils vont voir leur pouvoir d'achat amputé.
17:40Donc, il y a un principe de réalité assez rapide
17:42qui va s'appliquer aussi à cette décision-là
17:44de Donald Trump, qui fait qu'il a affiché
17:46cette promesse pendant sa campagne, cet engagement
17:48et, in fine, il va peut-être pas forcément
17:50pouvoir le mettre en place.
17:52Après, on peut aussi lui reconnaître, parce que tout le monde dit
17:54qu'il met ses menaces à exécution,
17:56c'était ses promesses de campagne,
17:58c'est pas forcément des menaces, et peut-être
18:00qu'on peut lui reconnaître que c'est un des rares hommes
18:02politiques qui met en place ce qu'il a promis
18:04pendant la campagne, ce qui n'est pas toujours le cas.
18:06On dit qu'il y a plein de promesses et derrière,
18:08il se passe rien ou pas ce qu'on attendait.
18:10Là, Trump, au moins, on sait, on l'a vu
18:12déjà à l'œuvre, on sait qu'il promet
18:14quelque chose, il le fait.
18:16Après, il y a un principe de réalité parfois
18:18qui peut se mettre en place.
18:20Sur la sortie de l'accord de Paris,
18:22ce qui est surtout inquiétant, c'est qu'il y a un risque
18:24d'effet domino. C'est-à-dire que, pour l'instant,
18:26c'est les Etats-Unis. Alors, c'est un énorme pollueur,
18:28les Etats-Unis, mais il risque d'entraîner
18:30la Russie et l'Argentine, qui sont aussi
18:32deux gros pays.
18:34Ce qui est le plus étonnant à noter, c'est que la Chine,
18:36du coup, se dit « Ah, moi, je suis le good cop,
18:38je reste dans l'accord de Paris, je continue
18:40à faire des efforts, à baisser
18:42mes émissions de CO2
18:44et de gaz à effet de serre ».
18:46Mais, c'est sûr, on attendait en 2025-2026
18:48le pic des émissions mondiales,
18:50c'est-à-dire que le pic, on est en haut
18:52et après, on descend.
18:54Est-ce que ce pic des émissions aura
18:56quand même lieu ? On ne sait pas
18:58et probablement pas si Trump met
19:00ses menaces à exécution, notamment
19:02de forer plus et de produire
19:04plus de gaz et de pétrole, qui risquent
19:06de produire énormément d'émissions de gaz à effet de serre.
19:08Oui, et puis alors, pour revenir à ce que
19:10disait Elisabeth LeMay,
19:12on parlait tout à l'heure de la possibilité
19:14de bluff dans le discours de Donald Trump,
19:16qu'il y aurait aussi une capacité de
19:18faire volte-face en fonction
19:20de ce que produisent
19:22ces mesures.
19:24Vous y croyez, vous, Valérie Gass,
19:26à la capacité de Donald Trump
19:28à s'autocritiquer, finalement ?
19:30S'autocritiquer,
19:32certainement pas.
19:34Ça, ça serait vraiment
19:36un très très gros changement de sa part.
19:38Maintenant, on dit toujours
19:40que c'est le roi du deal.
19:42Si à un moment, il y a un deal qui lui paraît plus
19:44opportun, il n'hésitera peut-être pas
19:46à changer de deal,
19:48à prendre
19:50les opportunités et
19:52à avoir un discours qui pourrait peut-être être
19:54totalement à l'opposé de celui qu'il aurait pu avoir
19:56sur certains sujets. Rien n'est exclu.
19:58Les retournements de situation, mais de là
20:00à s'autocritiquer, je ne pense pas qu'il
20:02l'emballera de cette manière.
20:04Il y a assez peu de chances.
20:06Mais il va
20:08vraisemblablement être à l'affût
20:10des évolutions et de celles qui
20:12pourraient être bénéfiques ou nécessaires
20:14pour les Etats-Unis. Mais sur
20:16le plan du climat, on ne semble pas s'orienter
20:18vers ça très rapidement.
20:20Il veut mettre le pétrole, le pétrole,
20:22le pétrole en avant dans la
20:24pandémie américaine.
20:26Oui, c'est ça. Il est
20:28complètement à rebours de tout ce qu'on
20:30essaye de faire au plan mondial
20:32depuis des années pour sortir des énergies fossiles.
20:34Donc, dans les médias,
20:36ça part mal.
20:38Aurélie Herbemont, ce retour de Donald Trump,
20:40c'est aussi
20:42l'arrivée aux avant-postes
20:44de son riche allié
20:46Elon Musk. Oui, le puissant patron
20:48de X, l'ancien Twitter, dont le réseau
20:50social est accusé de favoriser
20:52la désinformation et la haine en ligne
20:54avec une question qui agite
20:56X ces jours-ci. Faut-il partir
20:58ou rester ? Le vice-président
21:00renaissance de l'Assemblée,
21:02Roland Lescure, lui, il a tranché. Il quitte
21:04X, comme il l'a expliqué ce matin sur
21:06France Info avec cette métaphore.
21:08Écoutez, quand vous êtes dans une soirée qui dégénère
21:10et qui risque de dégénérer
21:12en bagarre généralisée,
21:14vous pouvez appeler la police, vous pouvez vous jeter dans la meute
21:16et vous battre. Vous pouvez
21:18quitter la soirée en espérant qu'il y a suffisamment
21:20de gens qui la quittent pour qu'on se retrouve
21:22avec une soirée qui s'éteint. Moi, je suis
21:24dans l'option 3. Ça n'empêche pas d'appeler la police.
21:26La police, c'est l'Union européenne.
21:28On peut faire les deux.
21:30Des socialistes, des écologistes ont aussi
21:32décidé de quitter la soirée
21:34X, tout comme certains médias, à l'image
21:36du Monde ou de Mediapart.
21:38J'aurais dû vérifier. Je ne l'ai pas
21:40fait, j'avoue, mais peut-être un petit
21:42tour de table. Est-ce que vos médias
21:44respectifs se posent la question
21:46de quitter X ou
21:48l'ont déjà fait ? Anthony Cortez,
21:50par exemple, à l'UMA, est-ce que l'humanité est toujours
21:52sur X ? On est toujours sur X
21:54pour le moment. Pour être tout à fait transparent, il y a un débat
21:56qui n'est pas encore tranché.
21:58Il y a évidemment d'un côté ceux qui disent
22:00qu'il faut rester parce qu'on doit mener la bataille culturelle
22:02et aussi la bataille politique parce qu'on
22:04parle d'idées d'extrême droite qui sont
22:06propagées par le réseau social
22:08d'Elon Musk et de l'autre côté
22:10d'autres qui disent qu'on ne peut pas
22:12collaborer avec
22:14ces valeurs-là, ni les tolérer.
22:16Pour le moment, le débat est encore
22:18en cours, donc je ne peux pas totalement répondre
22:20à la question. Qu'en est-il du côté de RFI ?
22:22Exactement pareil. Depuis
22:24un certain temps déjà et dès avant
22:26cette investiture de Donald Trump et son élection
22:28et les coups d'éclat
22:30d'Elon Musk, les récents coups d'éclat,
22:32on s'est posé la question de ce réseau social.
22:34Pour l'instant, c'est pareil.
22:36On en parle,
22:38chacun expose un petit peu son point de vue
22:40et il y a des points de vue divergents et la décision
22:42n'est pas prise de partir
22:44pour le moment de X.
22:46Clémence Lemestre aux échos.
22:48Même chose avec cette question
22:50de... Oui, on peut
22:52quitter la soirée, mais on peut aussi essayer de
22:54rester pour qu'il y ait peut-être des gens
22:56bien intentionnés qui restent dans la soirée
22:58et montrer qu'il y a quand même
23:00des gens
23:02qui sont sur Twitter,
23:04qui ne sont ni dans un sens ni dans un autre,
23:06qui ne sont pas extrémistes et qui sont peut-être contents
23:08de pouvoir avoir un autre point de vue,
23:10un point de vue peut-être plus factuel,
23:12basé sur des faits, parce que c'est la grande question,
23:14les faits n'existent plus, en fait.
23:16Donc on se pose la question. Une chose qu'on a
23:18fait, mais déjà depuis un bout de temps, c'est qu'on a
23:20mis nos tweets ou nos X,
23:22je ne sais pas comment on dit, en automatique,
23:24c'est-à-dire qu'il n'y a plus d'intervention...
23:26Voilà, merci. Il n'y a plus
23:28d'intervention humaine pour favoriser un article
23:30plutôt qu'un autre, c'est un robot qui
23:32poste automatiquement. Donc c'est notre façon
23:34de prendre un peu de recul.
23:36Elisa Bertolomei à Politico.
23:38Est-ce qu'on s'interroge aussi ?
23:40Forcément, on s'interroge. En fait, il faut aussi se dire
23:42que pour les journalistes, X,
23:44c'est un formidable outil de veille.
23:46On s'en sert beaucoup plus, en tout cas, nous, à Politico,
23:48comme moyen de veille
23:50que comme moyen pour prendre la parole,
23:52effectivement. Évidemment, les articles
23:54sont postés, sont Xés, maintenant,
23:56comme on dit. La question ne s'est pas encore
23:58posée de quitter X. En revanche,
24:00Politico a diversifié sa présence sur les réseaux sociaux.
24:02On est présents sur d'autres réseaux,
24:04et notamment celui qui commence à être le concurrent de X,
24:06Blue Sky.
24:08Il n'y a pas encore beaucoup de monde, c'est ça ?
24:10C'est ça, effectivement, la difficulté.
24:12La migration se fait
24:14essentiellement de X à Blue Sky,
24:16chez les politiques, chez les médias.
24:18On peut se poser
24:20aussi la question sur Facebook, avec les
24:22déclarations de Mark Zuckerberg, qui dit
24:24qu'un, il va remettre de la politique, mais sans modération.
24:26Donc, ça va devenir
24:28aussi une soirée malfamée.
24:30Il y a un dispositif qui est mis en place
24:32en ce moment, qui est encore balbutiant, mais pour
24:34permettre la migration d'un compte
24:36vers Blue Sky, par exemple, ou Mastodon,
24:38ça s'appelle HelloKittX, avec la
24:40conservation d'une partie de ses contacts,
24:42c'est quand même le nerf de la guerre
24:44dans ces cas-là, et pour être
24:46tout à fait transparent, puisque je vous ai demandé
24:48ce qu'il en était de votre côté,
24:50France Info est toujours, à l'heure
24:52actuelle, sur X, même si
24:54là aussi, c'est une discussion que
24:56l'on peut avoir, et je parle sous votre contrôle,
24:58Aurélie Herbemont.
25:00La capacité de veille, elle sera forcément
25:02amoindrie au fur et à mesure
25:04des départs des uns
25:06et des autres, que les politiques puissent
25:08avoir cette volonté de
25:10quitter X, est-ce que
25:12ça a du sens, Anthony Cortès ?
25:14Ça a du sens, parce que, bien
25:16souvent, c'est en lien aussi avec leurs convictions
25:18politiques.
25:20Quand j'entends, par exemple, Marine Tondelier,
25:22pour les écologistes, ou Yann Brossat,
25:24je trouve leur déclaration, chez les communistes,
25:26je trouve leur déclaration plutôt intéressante, parce qu'elles sont
25:28combatives. Elles expliquent que, voilà,
25:30ce terrain-là nous est hostile,
25:32oui, mais à quel moment on imagine
25:34quitter un terrain de lutte,
25:36si on imagine que c'est un terrain de lutte, mais souvent,
25:38quand on est engagé en politique, on lutte.
25:40Par exemple, comment
25:42imaginer que, je ne sais pas,
25:44que la gauche déserte tous les
25:46territoires où on vote Rassemblement National ? Moi, je viens
25:48des Pyrénées-Orientales, j'espère que la gauche
25:50n'envisage pas de ne plus mettre les pieds dans
25:52les Pyrénées-Orientales. Par exemple,
25:54on peut aussi faire le parallèle avec les usines et les entreprises.
25:56Je suis journaliste à l'Humanité, donc
25:58j'imagine que la gauche ne va pas déserter,
26:00ou les syndicats ne vont pas déserter
26:02les entreprises
26:04parce que le capital y impose ses règles, par exemple.
26:06Donc je trouve ces déclarations
26:08intéressantes pour les autres.
26:10Je me demande s'il n'y a pas aussi un jeu
26:12de posture, notamment morale,
26:14surtout quand j'entends le mot « résister ».
26:16Je pense qu'il faut faire aussi preuve de
26:18mesure quand on emploie ce type de mot
26:20chargé dans l'histoire.
26:22Posture morale pour ceux qui partent, selon vous.
26:24En tout cas, Aurélie Herbemont, tout le monde ne compte pas partir.
26:26Non, on sent qu'il y a un vrai clivage. Effectivement,
26:28c'est plutôt à gauche que des personnalités
26:30veulent quitter X. Et c'est vrai que
26:32quand on demande du côté du gouvernement,
26:34il n'y a pas du tout d'intention
26:36de déserter justement ce terrain.
26:38L'idée, c'est d'être là où sont les Français.
26:40À partir du moment où vous avez des Français qui sont sur X,
26:42vous ne pouvez pas dire « non, c'est trop mal fréquenté,
26:44nous, on s'en va ». Ça veut dire que vous renoncez
26:46à convaincre ces gens-là.
26:48Un ministre me disait hier « quitter X,
26:50ce sera un aveu d'impuissance », d'autant que
26:52l'Union Européenne, on revient à elle, a
26:54mis en place ce qu'on appelle le DSA,
26:56le Digital Service Act, qui est censé
26:58mettre des garde-fous, dont peut-être
27:00X sera bientôt...
27:02On aura peut-être à s'expliquer
27:04sur certains éléments. Donc, si même
27:06des membres du gouvernement disaient « on s'en va »,
27:08ça veut dire qu'on a abdiqué et qu'on
27:10considère que ce réseau est fichu
27:12et qu'il faut complètement le déserter.
27:14Mais pour l'instant, beaucoup, beaucoup de gens
27:16sont encore sur X. J'ai du mal à l'appeler.
27:18J'appelle les conservateurs. Je suis très vintage.
27:20Non, mais ça se tient, ça se tient.
27:22En tout cas, un mouvement semble lancer.
27:24On verra ce que ça donnera dans les mois
27:26qui viennent. Les informés qui
27:28reviennent dans un instant, d'autres sujets
27:30à venir. Mais pour l'instant,
27:32il est 20h30 sur France Info.
27:40Et l'information, c'est avec Sophie Echêne.
27:42Quel avenir pour l'aide à mourir
27:44en France, après l'abandon du grand projet
27:46de loi sur la fin de vie, suite à la dissolution
27:48de l'Assemblée l'été dernier.
27:50François Bayrou dit maintenant vouloir scinder
27:52le projet de loi en deux textes
27:54distincts. L'un sur le développement
27:56des soins palliatifs. L'autre sur l'aide
27:58active à mourir, à savoir le suicide assisté
28:00et l'euthanasie. Invité de l'émission
28:02C'est à vous sur France 5 ce soir.
28:04La présidente de l'Assemblée, Yael Brown-Pivet,
28:06se dit opposée à cette scission.
28:08Elle demande au Premier ministre de
28:10réinscrire le texte dans son ensemble
28:12dès aujourd'hui.
28:14En Turquie, le bilan s'élève ce soir
28:16à 76 morts après l'incendie la nuit
28:18dernière dans un hôtel de la station de ski
28:20de Kartalkaya. Un bilan très
28:22lourd. L'établissement affichait presque
28:24complet en ce début de vacances scolaires. Dans le pays,
28:26quatre personnes ont été arrêtées dont
28:28le propriétaire de l'hôtel. Demain
28:30sera journée de deuil nationale.
28:32A l'issue d'un vote quasi-unanime,
28:34le mouvement Emmaüs décide de
28:36retirer de son logo la mention à son
28:38fondateur, l'abbé Pierre, mort depuis
28:40une vingtaine d'années. Il est aujourd'hui visé
28:42par 33 accusations de violences sexuelles
28:44révélées dans différents rapports
28:46depuis l'été dernier. L'abbé Pierre
28:48fera toujours partie de notre histoire
28:50mais il devient impossible d'honorer
28:52publiquement son image, explique l'association.
28:54L'épisode de pollution
28:56de l'air continue demain en Haute-Savoie.
28:58La vallée de Larves est maintenue en vigilance
29:00rouge aux particules fines. Elle est
29:02en revanche levée dans les deux départements d'Alsace.
29:04France Info
29:0620h21
29:08Les informés
29:10Aurélie Herbemont, Augustin Arrivé
29:12Les informés, toujours avec
29:14Valérie Gass, chef du service politique
29:16de RFI, Elisabeth Ptolomei, journaliste
29:18politique à Politico, Clémence
29:20Le Maistre, directrice adjointe des
29:22rédactions des Echos et
29:24Anthony Cortès, journaliste politique
29:26à l'Humanité. Dans l'actualité
29:28de ce mardi, mais c'était sans doute
29:30aussi le cas de lundi et ce sera le cas
29:32de demain et des jours à venir, il y a
29:34les préparatifs du budget. C'est
29:36la grande discussion
29:38politique du moment. Aurélie
29:40Herbemont, l'heure est aux idées pour remplir
29:42les caisses. Et oui, le gouvernement
29:44a un budget à boucler encore plus
29:46difficilement dans la mesure où il vient de faire
29:48des concessions qui ont un coût financier
29:50au parti socialiste. Certains
29:52remettent donc sur la table l'idée défendue
29:54par les sénateurs centristes
29:56de faire travailler gratuitement les Français
29:587h de plus par an pour
30:00financer la protection sociale et
30:02particulièrement l'autonomie. Mais c'est dans ce
30:04contexte qu'Astrid Panossian, la ministre
30:06du Travail, a mis une nouvelle idée
30:08dans le débat chez nos confrères de TF1.
30:10Ça peut porter effectivement
30:12sur les personnes qui travaillent, mais
30:14ça peut porter aussi sur
30:16les personnes retraitées qui peuvent se le
30:18permettre en fonction du niveau
30:20de pension.
30:22Concrètement, ce serait quoi votre proposition ?
30:24Ça, c'est vraiment
30:26des choses qu'il faut regarder avec
30:28les parlementaires.
30:30Mettre à contribution les retraités
30:32au-dessus de 2000, 2500 euros,
30:34c'est une idée personnelle
30:36de la ministre, pas une proposition
30:38du gouvernement en tant que telle, avec rien
30:40de vraiment précis. Mais l'idée
30:42en tant que telle a déjà fait bondir
30:44nombre de parlementaires. Et les équipes de Matignon
30:46qui ne désavouent pas
30:48formellement... C'est une idée
30:50de la ministre. Les ministres
30:52ont le droit de s'exprimer avec François Bayrou et de
30:54faire émerger leurs idées dans le débat politique.
30:56Voilà, c'est la discussion libre. Clémence
30:58Lemestre, elle est un peu toute seule sur
31:00sa ligne, la ministre du Travail ?
31:02Pour l'instant, elle est un peu toute seule
31:04sur sa ligne.
31:06Ça pourrait être éventuellement
31:08intéressant, il faut remplir les caisses,
31:10on va aller chercher de l'argent.
31:12La question, c'est que le débat sur les retraites
31:14est quand même inflammable. Le gouvernement
31:16le sait, c'est probablement pour ça d'ailleurs que
31:18Matignon dit c'est pas mon idée, c'est l'idée
31:20de la ministre. C'est quand même
31:22une des raisons qui a fait tomber
31:24Michel Barnier, le fait
31:26de sous-indexer les retraites,
31:28ou en tout cas de le faire en deux temps.
31:30Donc, il y a cette idée de
31:32faire attention avec les retraités.
31:34Il y a aussi le fait que
31:36il y a un conclave sur les retraites. Je vous rappelle
31:38que François Bayrou a demandé aux partenaires
31:40sociaux de trouver des solutions, s'ils en trouvaient.
31:42Et donc, du coup, si on met déjà
31:44sur la table les solutions, ça risque
31:46de ne pas fonctionner. Le fait de faire
31:48contribuer les retraités à la
31:50retraite et au financement
31:52de la sécurité sociale pourrait éventuellement
31:54être une bonne idée, mais c'est qu'une seule
31:56cartouche. Et quand on a une cartouche,
31:58il faut trouver le
32:00bon moment pour l'utiliser, et visiblement
32:02là, c'est un peu tôt pour le gouvernement en fait.
32:04Et donc, ce serait dangereux de dire tout de suite
32:06oui, oui, on est d'accord
32:08pour faire payer
32:10les retraités, sachant qu'en plus, il y a quand même
32:12une levée de bouclier, que ce soit
32:14chez les macronistes, qui estiment que c'est un impôt
32:16de plus, et ils ont dit qu'ils étaient contre.
32:18Eric Ciotti, qui dit qu'il faut arrêter
32:20de faire les poches des retraités. Et puis,
32:22on n'oublie pas qu'en France, qui est-ce qui vote ?
32:24Ce sont plutôt les retraités.
32:26Et donc, en fait, ça devient une vraie question politique.
32:28Les jeunes ne votent pas, et les
32:30retraités votent. Donc, où est-ce
32:32qu'on pourrait prendre de l'argent ?
32:34Plutôt chez les jeunes qui ne votent pas.
32:36Elisabeth Lomeil, c'est une idée intéressante
32:38qu'elle évoque, la ministre,
32:40où c'est beaucoup trop compliqué
32:42politiquement à mettre en place, de toute façon,
32:44et ça n'aboutira jamais.
32:46Les deux.
32:48En tout cas, ce qu'il faut dire, c'est que ce n'est pas une idée
32:50qu'Astrid Panosian-Bouvet a eue comme ça en se levant ce matin.
32:52Elle y travaille depuis
32:54plusieurs semaines, si ce n'est plusieurs mois,
32:56puisque, pour être parfaitement honnête avec vous,
32:58j'ai déjà eu l'occasion d'aborder ce sujet-là
33:00avec elle, et elle avait déjà commencé à
33:02impliquer cette idée en disant que, voilà,
33:04pour elle, en fait, c'est presque une autre
33:06vision de société.
33:08On pourra en reparler, mais il y avait
33:10cette idée de faire travailler
33:12un jour, enfin, d'enlever
33:14un jour férié, idée qui a été abandonnée, ou de faire
33:16travailler sept heures de plus les Français,
33:18mais ça veut dire que ce sont des mesures de financement
33:20qui concernent uniquement les salariés. Là,
33:22l'idée, c'est d'un peu renverser
33:24la tendance et de
33:26proposer une idée, de mettre sur la table une idée
33:28qui touche beaucoup plus à toutes les
33:30catégories de population, et donc, les retraités.
33:32Sachant qu'il y a différentes façons de le faire,
33:34malgré tout, c'est ce qu'elle dit, qui n'est pas encore tranché,
33:36elle ne peut pas se permettre de donner, dès aujourd'hui,
33:38la façon de mettre en œuvre cette mesure,
33:40puisqu'il y a cette concertation qui a commencé,
33:42elle a donc tout intérêt à laisser
33:44discuter les partenaires sociaux.
33:46Ça peut passer par une hausse
33:48du taux de CSG, la contribution additionnelle
33:50pour l'autonomie, ou alors carrément
33:52supprimer l'abattement de 10%, dont
33:54bénéficient les retraités sur l'impôt sur
33:56le revenu. Et ça, j'ajouterais juste une petite nuance
33:58à ce que disait Clémence, c'est une mesure qui est
34:00plutôt soutenue par Patrick Martin,
34:02le patron du Medef, ça peut vous étonner.
34:04Tant que ça ne touche pas le travail,
34:06c'est presque étonnant de se dire que
34:08le patron du Medef se dit, pourquoi pas
34:10mettre en place une forme de contribution
34:12supplémentaire pour financer
34:14la protection sociale.
34:16Je pense qu'elle a le mérite
34:18au moins de poser le débat,
34:20il n'y a pas besoin d'être devin pour
34:22se dire que ça va forcément faire réagir
34:24et faire avancer, bouger les choses dans un sens
34:26ou dans l'autre. Après, comme disait Clémence,
34:28c'est effectivement très très compliqué à mettre en place.
34:30Je ne vois pas qu'il serait assez
34:32fou pour porter cette mesure-là
34:34politiquement, et encore moins
34:36le gouvernement actuel et les macronistes.
34:38Juste pour mémoire, Emmanuel Macron en
34:402022 à la présidentielle, c'est 37,5%
34:42des voix chez les retraités. Marine Le Pen,
34:44c'est 18,1%. Donc ça dit
34:46beaucoup de choses sur, voilà,
34:48est-ce qu'il va vouloir s'en prendre ou pas à cet
34:50électorat et avancer sur cette mesure-là.
34:52Mais le débat est, sur le fond, très intéressant.
34:54On aurait sans doute préféré la ministre être soutenue
34:56par le gouvernement que par le
34:58MEDEF. En tout cas, si c'est
35:00une proposition qui n'est pas
35:02nouvelle et qu'elle avait déjà
35:04évoquée auprès de vous, on peut penser qu'elle l'avait
35:06aussi évoquée avec les équipes de Matignon
35:08qui, là, ont l'air de dire
35:10non, on n'y est pour rien, on n'était pas
35:12au courant. Valérie Gass. Bien évidemment
35:14que, comme le disait Elisa, elle ne s'est pas
35:16réveillée ce matin en disant, tiens, si j'allais parler
35:18des retraités. Maintenant,
35:20en effet, il y a un nouveau mode de communication
35:22au sein du gouvernement. On en a parlé
35:24aussi avec Aurélie.
35:26Les ministres doivent
35:28porter leur dossier et ont le droit d'aller s'exprimer
35:30et de porter des idées. Voilà.
35:32Ce qui permet, en effet, de lancer des choses
35:34dans l'atmosphère, tout en
35:36permettant à Matignon de dire
35:38oui, mais ça n'est pas une idée
35:40du gouvernement ou du Premier ministre.
35:42Donc là, il y a un jeu habituel
35:44mais qui est encore un petit peu plus organisé
35:46avec François Bayrou. Ça a toujours été le cas
35:48qu'on lance des ballons d'essai.
35:50Et puis, en même temps,
35:52après, on rétro-pédale si on voit que c'est
35:54trop dangereux politiquement.
35:56S'en prendre aux retraités
35:58et les taxer, c'est assez classique
36:00comme idée. Ça revient régulièrement.
36:02Parfois, ça passe. Souvent, ça casse
36:04parce que, politiquement, en effet, c'est très
36:06compliqué parce qu'ils vont voter,
36:08parce que ce sont des électeurs qui se rendent
36:10aux urnes et que personne n'a envie de vraiment
36:12trop les fâcher. Mais néanmoins,
36:14c'est une idée même, j'allais dire,
36:16macroniste première période.
36:18Emmanuel Macron a toujours préféré
36:20favoriser les salariés,
36:22les revenus du travail. Le travail,
36:24c'est bien. Les retraités, ils ont travaillé. Maintenant,
36:26ils profitent. Ils peuvent bien contribuer
36:28un petit peu plus. Mais c'est vrai que ce
36:30discours a changé depuis les débuts du macronisme
36:32jusqu'à maintenant parce qu'il a
36:34de plus en plus de retraités
36:36dans son électorat. Néanmoins,
36:38c'est une idée qui revient systématiquement.
36:40Il faut des sous pour les mettre dans
36:42les caisses. Alors, on verra si ça
36:44prospère ou si ça rétro-pédale.
36:46Mais c'est un moyen d'avoir
36:48de l'argent. Anthony Cortès,
36:50il y aura forcément de la résistance
36:52si cette idée continue d'être
36:54évoquée. Mais est-ce que
36:56c'est fondamentalement scandaleux
36:58cette perspective-là ?
37:00Je pourrais m'en réjouir.
37:02C'est vrai que voir le gouvernement renouer
37:04avec les taxes et les impôts, bon, c'est pas habituel
37:06et c'était plutôt attendu de mon côté, on va pas se mentir.
37:08Mais pas sur les retraites,
37:10pas sur les retraités. Pourquoi ? Parce que d'abord,
37:12cette mesure, moi, elle me dérange parce qu'elle touche
37:14au principe d'universalité des retraites.
37:16C'est-à-dire que le principe, il est simple,
37:18on reçoit une retraite en fonction de la
37:20contribution qu'on a apportée par son travail
37:22et donc à ce moment-là, on n'a pas
37:24à être taxé davantage
37:26selon son revenu. Et en plus,
37:28en plus de tout ça, vous le disiez,
37:30il y a d'autres solutions qui sont apportées
37:32de main. Il y a un rapport qui date de
37:342020 de l'inspecteur général des affaires
37:36sociales qui parle, vous le disiez encore
37:38une fois, de relever le taux de
37:40CIG, de s'attaquer aussi aux abattements
37:42fiscaux des retraités.
37:44Et ils sont très nombreux.
37:46Les abattements pour frais professionnels, notamment que
37:48Patrick Martin, le patron du MEDEF, dénonçait la semaine dernière
37:50notamment, disant pourquoi les retraités ont
37:52encore droit à cet abattement. On pourrait s'interroger
37:54en fonction des revenus, en fonction du niveau de pension.
37:56Et là, on ne parle pas de taxes, on ne parle pas de
37:58pension sur la pension, mais par contre,
38:00plutôt de rogner sur les avantages
38:02déjà accordés.
38:04Je vois là une constante
38:06du pouvoir de la Macronie,
38:08c'est d'apporter de mauvaises
38:10solutions à des questions
38:12importantes. Par exemple, sur la question
38:14du financement du système de retraite,
38:16c'était la même chose. On a voulu faire
38:18travailler les gens deux ans de plus,
38:20alors qu'il y avait d'autres solutions.
38:22Par exemple, il y en a une toute simple qui a été
38:24chiffrée par un certain nombre d'économistes, c'est de relever
38:26le taux de cotisation
38:28employeur ou salarié
38:30de 0,15 points par an
38:32pendant sept ans, ce qui apporterait 15
38:34à 17 milliards d'euros par an. Ce qui prouve que
38:36quand on veut trouver de l'argent, on en trouve.
38:38Tout simplement, il faut mettre le doigt sur les bonnes solutions.
38:40Il y a d'autres solutions. Mais donc, j'entendais
38:42vos réserves, quand bien même
38:44il s'agirait d'une contribution
38:46des retraités les plus aisés.
38:48C'est-à-dire que le risque, en fait, c'est
38:50qu'on mette le doigt dans un engrenage
38:52et qu'ensuite on élargisse.
38:54Et c'est touché, encore une fois, sur le principe
38:56des retraites
38:58redistributives et le principe
39:00d'universalité, qui est quand même un principe
39:02de notre République qui est, pour moi,
39:04important.
39:06Il y a la question du seuil du curseur.
39:08Parce que ce matin, effectivement,
39:10Astrid Panossian évoquait
39:122000-2500 euros, ceux qui peuvent se le permettre.
39:14J'en discutais avec un socialiste, un député socialiste
39:16à la mi-journée. Je lui disais, si on veut
39:18prendre du côté
39:20des plus aisés, ça devrait vous convenir
39:22à gauche, comme en plus c'est les grandes
39:24manœuvres entre le gouvernement et le parti socialiste
39:26en ce moment. Il m'a dit, mais oui, mais 2000-2500 euros,
39:28on n'est pas riches à ce niveau-là.
39:30Un retraité qui n'est pas propriétaire
39:32à 2000-2500 euros,
39:34ce n'est pas du tout là qu'il faut aller taper.
39:36Et il me disait, il faudrait plutôt cibler des retraites
39:38à plus de 4000 euros, etc.
39:40Là, ça pourrait être un mécanisme un peu plus intéressant.
39:42Parce que, voilà, vous avez toujours ce problème
39:44du seuil, et aujourd'hui, vous n'avez pas un
39:46homme politique, ni une femme politique, qui va
39:48vous dire, ah oui, oui, 2000-2500 euros
39:50pour un retraité, on peut considérer
39:52qu'on peut les taper, eux,
39:54au portefeuille. Politiquement, c'est très, très, très
39:56compliqué à assumer.
39:58Clémence Lemestre, effectivement, ça pourrait
40:00toucher des personnes encore plus aisées
40:02parce que 2000 euros de retraite,
40:04si tenté, en plus, qu'on ait
40:06un loyer à payer chaque mois, et c'est le cas
40:08de beaucoup de retraités,
40:10ça devient compliqué.
40:12Après, ils ont dit qu'ils allaient discuter
40:14de la mesure.
40:16Effectivement, 2000-2500 euros
40:18par mois de pension, c'est pas beaucoup.
40:20Si on paye un loyer, il faut quand même savoir
40:22que les retraités ont un patrimoine beaucoup plus
40:24élevé que les
40:26salariés ou les travailleurs, les gens qui travaillent.
40:28Et que 62% des retraités
40:30sont propriétaires de leur maison
40:32et ne remboursent plus leurs prêts.
40:34Donc, ils sont vraiment propriétaires à 100%.
40:36Donc, peut-être qu'on pourrait dire un niveau
40:38de pension par rapport à un niveau de patrimoine.
40:40Il y a peut-être aussi, là, un moyen
40:42de mixer les deux. Il y a une chose
40:44qui est sûre, c'est qu'il faut trouver des solutions.
40:46Et que c'est surtout
40:48cette idée qu'on a beaucoup plus taxé
40:50les travailleurs, ces derniers temps,
40:52et les entreprises que les inactifs.
40:54Et si on prend les hausses des pensions,
40:56l'année dernière, les pensions
40:58ont augmenté de 5,3%
41:00en 2024, et les salaires
41:02de 2,2%. Donc, on voit
41:04quand même que là, il y a
41:06quelque chose qui se passe. Et moi, j'entends
41:08de plus en plus de gens qui travaillent dans les entreprises
41:10et qui disent, il y en a marre, nous,
41:12on travaille, on est beaucoup taxés, et les gens
41:14qui ne travaillent pas, eux, ne sont pas taxés.
41:16Donc, il y a aussi un risque
41:18d'une société presque qui se fracture
41:20entre une société qui
41:22travaille et qui paye, pour ceux qui ne travaillent plus,
41:24mais parce qu'ils ont cotisé avant.
41:26Et c'est aussi tout le
41:28problème de notre pyramide des âges, en fait.
41:30Ça ne fonctionne plus. On a maintenant
41:32plus, on va avoir plus d'inactifs
41:34que de gens qui travaillent. On avait une pyramide
41:36quand on a conçu le système, c'était
41:38une pyramide pyramidale, si je puis dire,
41:40ben maintenant, c'est plus le cas. Et donc, du coup,
41:42en fait, mais c'est compliqué, il faut vraiment
41:44tout remettre sur la table.
41:46Sachant que cette proposition de la ministre du Travail,
41:48ce serait pour financer l'autonomie, la dépendance,
41:50donc la vie
41:52des personnes
41:54les plus âgées. Donc, c'est vrai
41:56que ce n'est pas totalement délirant de se dire
41:58que ce sont des personnes qui vont être concernées
42:00par ces dépenses qui sont...
42:02Et que la France n'a pas du tout anticipé.
42:04Ça fait des années qu'on nous parle d'une
42:06grande loi sur le grand âge, parce qu'évidemment,
42:08c'est, pour reprendre une expression chère
42:10à Emmanuel Macron, un pognon de dingue.
42:12Et ça ne va pas s'améliorer
42:14dans les années qui viennent, puisque,
42:16fort heureusement, on vit de plus en plus longtemps
42:18et en bonne santé
42:20au maximum. Mais voilà, il y a
42:22ce mur au-delà de nos questions financières
42:24et budgétaires à très court terme, où c'est
42:26très compliqué, on est vraiment dans le rouge.
42:28Mais il y a cette question du grand âge
42:30pour faire en sorte que les personnes âgées
42:32soient le plus accompagnées et une meilleure
42:34vie à la retraite
42:36en bonne santé la plus confortable
42:38possible. Et c'est un impensé
42:40de nos politiques publiques aujourd'hui.
42:42Et puis, je n'ai plus en tête le calendrier
42:44parlementaire exact, mais la
42:46présentation du projet de budget,
42:48ça va venir relativement
42:50vite. Alors voilà, t'as tel terrain
42:52en annonçant des mesures, sans
42:54savoir ce qui l'adviendra ensuite.
42:56Les sénateurs sont dessus, là.
42:58Il y a un vote solennel qui est cette semaine,
43:00donc on est dedans.
43:02Et c'est vrai que c'est pour ça que cette sortie, elle paraît
43:04un petit peu incongrue, alors que
43:06là, tout de suite,
43:08on va avoir le vote solennel et la commission
43:10mixte paritaire pour décider
43:12de ce projet de loi de finances.
43:14Mais les retraites, c'est dans le projet de loi de finances, la sécurité sociale.
43:16La sécurité sociale, oui.
43:18Alors, tout autre sujet.
43:20Alors là, pour le coup, on a un petit peu plus
43:22le temps de voir venir, mais tout de même,
43:24ça approche les municipales.
43:26À Paris, on en parle juste après.
43:28Le Fil Info, 20h45. Stéphane Milhomme.
43:32En Turquie, le nouveau bilan fait état maintenant
43:34de 76 morts après l'incendie
43:36d'un hôtel de luxe dans la station de ski
43:38de Kartal Kaya. Il y a également
43:40des dizaines de blessés. Cet hôtel
43:42était apparemment dépourvu de système d'alarme.
43:44Récep Tayyip Erdogan décrète
43:46une journée de deuil nationale pour demain.
43:48Volodymyr Zelensky plaide
43:50au sommet de Davos pour l'unité
43:52de l'Europe en termes de défense,
43:54déclaration du président ukrainien.
43:56Devant les grands responsables économiques, réunis
43:58quelques heures après l'entrée en fonction
44:00de Donald Trump, Zelensky rajoute
44:02l'Europe doit savoir se défendre seule
44:04et non plus dépendre des Etats-Unis.
44:06La France a accueilli
44:08100 millions de visiteurs internationaux.
44:10L'an dernier, elle reste la première destination
44:12dans le monde. Le ministère du Tourisme
44:14met ce bon résultat
44:16sur le compte des Jeux de Paris 2024.
44:18Ce chiffre permet d'engranger
44:2071 milliards d'euros de recettes.
44:22Et puis le mondial de handball.
44:24L'attaque des 21 heures son tour principal.
44:26La France affronte la Hongrie
44:28sur son terrain, le premier de trois matchs
44:30avec en ligne de mire une qualification
44:32pour les quarts de finale.
44:44Toujours ce soir avec Clémence Lemestre
44:46des Echos, Anthony Cortez
44:48de l'Humanité, Valérie Gass
44:50de RFI et Elisa Bertolomei
44:52de Politico, Aurélie Herbemont
44:54à mes côtés, qui s'installera
44:56dans le fauteuil d'Anne Hidalgo
44:58l'an prochain.
45:00Le poste de maire de Paris
45:02semble faire des envieux. Oui, avec un nouveau
45:04candidat à gauche depuis hier,
45:06l'écologiste Yannick Jadot, qui s'ajoute
45:08au sénateur socialiste Rémi Ferraud,
45:10adoubé par Anne Hidalgo,
45:12qui s'ajoute aussi au député PS
45:14ancien adjoint Maisonfroid
45:16avec la maire Emmanuelle Grégoire,
45:18mais aussi au communiste Yann Brossat.
45:20Bref, la gauche se bouscule au portillon.
45:22Traditionnellement à Paris, le PS
45:24et les écologistes font des listes
45:26séparées au premier tour avant
45:28de se retrouver au second. Mais sur
45:30France Info ce soir, Emmanuel Grégoire
45:32estime qu'en 2026, il faut envisager
45:34une union de tout ce petit monde dès le premier tour.
45:36Quand on a si longtemps
45:38travaillé ensemble, je pense
45:40qu'on ne doit pas s'interdire de discuter.
45:42Ça ne veut pas dire que ça aboutit, mais je vois
45:44les vertus d'engager ce dialogue
45:46de rassemblement de la gauche.
45:48Et la deuxième chose, c'est qu'on ne peut pas,
45:50même dans des élections locales,
45:52s'abstraire d'un contexte national,
45:54d'un contexte international,
45:56même, on en dira sans doute quelques mots,
45:58qui pèse et dans lequel je crois
46:00qu'il y a une demande de rassemblement,
46:02il y a une demande d'unité, mais pas
46:04contre, pas au détriment de la cohérence.
46:06Une union PS-écolo dès le premier tour
46:08éviterait aux partis socialistes
46:10de risquer de voir les écologistes
46:12lui passer devant. Un scénario pas
46:14totalement impossible, selon des sondages
46:16qui étaient parus au printemps dernier,
46:18bien avant qu'Anne Hidalgo annonce qu'elle ne serait pas
46:20candidate à un troisième mandat.
46:22Et je me rends compte Aurélie que j'ai pu laisser penser dans mon intonation
46:24que vous souhaitiez vous-même
46:26vous installer sur le fauteuil.
46:28Je ne suis pas candidate.
46:30Mais il y a déjà beaucoup de monde. Il y a déjà
46:32notamment beaucoup de candidats
46:34à gauche. Anthony Cortez,
46:36la gauche va pouvoir se dépatouiller
46:38de tous ces volontaires
46:40pour la mairie de Paris. D'abord, ce qu'il faut dire,
46:42c'est que le nombre de candidats ne veut pas forcément dire
46:44que la gauche ampute ses chances
46:46parce que, vous le disiez, la gauche
46:48est souvent partie divisée. Depuis
46:501977, par exemple. C'est plus compliqué tout de même.
46:52Depuis 1977, par exemple, les écologistes sont partis
46:54tout seuls, les écologistes aussi.
46:56Mais c'est vrai que l'union peut être
46:58forcément une chance en plus
47:00pour l'emporter. On a vu ça au législatif.
47:02Voilà, on l'a vu au législatif totalement.
47:04C'est à ce moment-là que peut-être l'idée d'une primaire
47:06peut s'imposer. On peut se poser
47:08la question d'une primaire de la gauche.
47:10Ça n'a pas forcément toujours donné des bons résultats
47:12parce que ça a permis, malheureusement, de voir
47:14et de montrer au grand public
47:16les dissensions, les différences
47:18et les conflits qui peuvent
47:20animer les partis, notamment je pense
47:22aux partis socialistes avec à chaque fois
47:24ces courants qui s'affrontent.
47:26Mais ça peut être une idée.
47:28Si la gauche veut s'assurer absolument
47:30de l'emporter, d'autant qu'à droite,
47:32elle, pour le moment, en tout cas,
47:34elle est unie. C'est vrai qu'on parle uniquement
47:36de Rachida Dati, même si
47:38on envisage aussi la possibilité
47:40de voir Pierre-Yves Bournazel
47:42peut-être, ex-député d'Horizon,
47:44annoncer sa candidature. On sait
47:46qu'il parle de ses ambitions
47:48en privé. Mais pour l'instant, voilà,
47:50la gauche doit tringer ce débat-là
47:52si elle veut réussir à affronter
47:54Rachida Dati comme elle la souhaite.
47:56Admettons, Valérie Gass, ce n'est pas
47:58éliminatoire pour la gauche
48:00de partir à le diviser. On l'entend bien,
48:02ça a déjà été le cas par le passé.
48:04Mais voilà, c'est quand même plus compliqué
48:06quand on n'est pas unis.
48:08– La situation, elle est quand même assez compliquée.
48:10Parce que même dans le camp d'Anne Hidalgo,
48:12il y a plusieurs dauphins d'Anne Hidalgo.
48:14Il y a le dauphin officiel à Doubay.
48:16– Et l'ancien dauphin.
48:18– Rémi Féraud qui est sorti un petit peu comme ça.
48:20C'est vraiment quelqu'un qui n'est pas connu
48:22du grand public. Et puis Emmanuel Grégoire,
48:24son ancien premier adjoint, qui l'a quitté
48:26et qui a été se faire élire député
48:28pour préparer justement cette élection
48:30très en amont.
48:32– D'ailleurs elle-même s'était trompée de nom en annonçant
48:34son soutien.
48:36– Oui, il y avait l'inconscient à parler.
48:38C'est vrai que c'est amusant.
48:40Mais il y a quand même
48:42beaucoup de bagarres. Il y a Nick Jadot
48:44qui annonce sa candidature
48:46mais il y a aussi des écologistes
48:48qui sont déjà là, élus
48:50à la mairie de Paris, David Béliard
48:52notamment, qui pourraient
48:54avoir des ambitions.
48:56Donc il faut que chacun fasse l'union dans son camp
48:58et ensuite qu'ils fassent l'union
49:00tous ensemble.
49:02C'est vrai que du point de vue de Rachida Dati
49:04en ce moment, ça doit plutôt être une bonne
49:06séquence. Est-ce que ça le restera
49:08jusqu'au bout ? On verra parce qu'à droite
49:10on peut toujours avoir
49:12des soubresauts, des choses
49:14qui arrivent et qui étaient inattendues.
49:16Rachida Dati, c'est quelqu'un qui ne fait pas
49:18forcément toujours l'unanimité mais elle aussi
49:20elle a préparé son coup depuis longtemps.
49:22Rentrée au gouvernement pour espérer avoir
49:24le soutien aussi des macronistes
49:26dans la nouvelle bataille pour Paris puisque c'est son
49:28objectif, elle ne s'en cache pas.
49:30Mais bon, c'est vrai que la
49:32gauche elle est souvent désunie
49:34mais là elle l'est peut-être particulièrement
49:36et ça va être assez compliqué.
49:38Alors qui a le plus de chance à gauche ?
49:40Elisabeth Ptolomei. Le dernier en date
49:42Yannick Jadot, il a l'avantage peut-être de la notoriété
49:44encore que, on parle de
49:46municipale à Paris, les parisiens
49:48peut-être connaissent tout de même
49:50Emmanuel Grégoire qui est là depuis un moment.
49:52Yannick Jadot, on l'a peut-être un peu oublié mais il était candidat
49:54à la présidentielle il y a trois ans.
49:56Face à Anne Hidalgo
49:58par ailleurs. C'est vrai que lui en tout cas
50:00se présente comme le candidat de la notoriété
50:02et ce qui est assez amusant dans sa déclaration
50:04de candidature qu'il a faite hier aux parisiens
50:06c'est qu'il se déclare
50:08candidat à la mairie de Paris mais sans vouloir se plier
50:10au processus interne mis en place dans son parti
50:12parce qu'on évoquait des primaires mais
50:14à date il y a une primaire interne chez les écolos
50:16où ils sont quasiment cinq candidats
50:18ça va se décanter d'ici la mi-mars.
50:20Il y a une primaire interne qui doit aussi se tenir
50:22chez les socialistes pour départager Rémy Féraud
50:24ou Emmanuel Grégoire. Tout ce beau monde
50:26se regarde et essaye de voir
50:28si l'un pourrait l'emporter sur l'autre
50:30et s'il pourrait être évidemment question d'une primaire
50:32de la gauche plus globale.
50:34Et puis on n'a pas parlé des insoumis
50:36parce que c'est ça finalement le sujet et pourquoi
50:38tout le monde est en train de se positionner
50:40aujourd'hui. C'est parce que la France insoumise
50:42a aussi des prétentions sur Paris.
50:44Jusqu'à présent ils ne sont jamais partis
50:46unis avec les socialistes ou les écologistes
50:48mais ils ont remporté plusieurs
50:50circonscriptions dans la capitale
50:52ils ont des objectifs pour les
50:54municipales très importants que ce soit
50:56à Paris ou ailleurs et donc il y a
50:58au niveau parisien
51:00la reproduction des débats et des questions
51:02que l'on se pose au niveau national.
51:04Est-ce qu'il faut une union de la gauche beaucoup plus large type
51:06NFP tel qu'on l'évoquait ou
51:08est-ce qu'il faut une union plus restreinte
51:10entre écolos et socialistes ? Non pas
51:12tant pour que l'un l'emporte sur l'autre mais
51:14surtout pour essayer de faire barrage au vent
51:16sur les insoumis dans la capitale et c'est ce que résumait
51:18parfaitement Emmanuel Grégoire dans l'interview qui vous a
51:20accordé tout à l'heure. C'est la question qui se pose
51:22aujourd'hui et c'est aussi pour ça que chacun
51:24est en train de se regarder et de se juger.
51:26Reliablement sur la question de
51:28cette reconduction du nouveau front populaire
51:30dans le contexte de la municipale, Emmanuel Grégoire
51:32disait ça n'a rien à voir. Alors Emmanuel Grégoire ça n'a rien
51:34à voir c'est très local, ils n'en ont jamais
51:36avec les insoumis, Yannick Jadot n'est pas non plus
51:38pour faire une union avec les insoumis
51:40après ce qui est très intéressant c'est que
51:42c'est un peu l'éléphant au milieu de la pièce et c'est
51:46Rachida Dati effectivement a très envie
51:48d'être maire de Paris sauf que
51:50vous avez quand même sur le papier toujours un vote
51:52qui s'effectue par arrondissement dans la capitale
51:54les macronistes voulaient changer
51:56le mode de scrutin
51:58sauf qu'à la faveur de la dissolution tout ça c'est vraiment
52:00rangé dans les cartons, ça n'aura pas lieu
52:02ils ne pourront pas, parce qu'il ne faut
52:04pas changer un mode de scrutin moins d'un
52:06an avant une élection. Les élections seront en mars
52:082026, on est quasiment fin janvier
52:10ça veut dire que le mode de
52:12scrutin pour élire directement le maire de Paris
52:14ne sera pas modifié d'ici les prochaines
52:16municipales. Donc on reste sur ce mode
52:18de scrutin où on vote par arrondissement
52:20et Rachida Dati pour l'instant est la seule
52:22en piste à droite et pour les macronistes
52:24on verra comment ça se passe si elle fait l'union
52:26mais ça veut dire qu'il faudrait qu'elle fasse basculer
52:28des arrondissements qui sont à gauche et quand
52:30vous regardez les résultats des dernières législatives
52:32à Paris, c'est pas du tout
52:34gagné de faire basculer des arrondissements
52:36à gauche, donc la gauche pour l'instant
52:38c'est la multiplication des candidatures
52:40tout le monde voudrait remplacer
52:42Anne Hidalgo, c'est pas du tout dit que ces
52:44divisions à la fin leur portent préjudice
52:46parce que vraiment la sociologie
52:48électorale parisienne et le mode de
52:50scrutin fait que la gauche part quand même avec
52:52un sérieux avantage aujourd'hui, le nombre
52:54de circonscriptions qui sont tombées à gauche
52:56dès le premier tour des législatives
52:58de juillet font que, je peux vous dire que
53:00certains à droite et chez les macronistes ont vu
53:02les résultats à Paris en se disant
53:04on va jamais y arriver, c'est impossible
53:06donc la gauche pour l'instant peut se
53:08permettre de s'ébattre dans
53:10la nature et de voir qui peut être
53:12le meilleur pour à la fin remporter
53:14le...

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