Les informés de franceinfo du jeudi 7 mars 2024

  • il y a 6 mois

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00:00 [Musique]
00:04 20h21, France Info, les informés, Bérangère Monte.
00:09 Bonsoir à tous, quelle réponse française à l'agression russe en Ukraine ?
00:13 Il n'y a pas de ligne rouge, dit Emmanuel Macron qui recevait ce matin les chefs de partis.
00:18 On verra ce qu'il faut comprendre exactement.
00:20 Les oppositions sont sur une ligne plutôt pacifiste.
00:23 L'expert des informés ce soir, Guillaume Lagagne, maître de conférence à Sciences Po,
00:27 spécialiste des questions de défense et de relations internationales.
00:31 Cinq mois de guerre en Israël et le Hamas à Gaza, ce sera notre deuxième thème ce soir.
00:36 Avec le même Guillaume Lagagne, des conséquences humaines de plus en plus dramatiques
00:40 et l'espoir de trêve qui semble à nouveau s'éloigner.
00:44 Et puis trêve ou grève olympique, les JO doivent se préparer aussi sur le plan social,
00:50 c'est ce que dit la CGT.
00:51 Sophie Binet sur France Info annonce le dépôt de préavis
00:54 dans les trois fonctions publiques pour la période olympique.
00:57 On en parlera avec nos informés qui sont ce soir Emmanuel Beretta, journaliste politique au point,
01:02 Claire Planchat, rédactrice en chef, informations générales du groupe Ebra
01:06 et Bruno Cottrel, chercheur CNRS au Célipeuf et prof à Sciences Po.
01:10 Bonsoir et bienvenue à tous.
01:12 Et je salue donc aussi Guillaume Lagagne, maître de conférence à Sciences Po,
01:17 notre expert spécialiste des questions de défense et de relations internationales.
01:21 Vos éclairages vont nous être précieux à commencer par cette première partie.
01:25 Donc sur l'Ukraine, il n'y a aucune limite ni ligne rouge au soutien de la France en Ukraine.
01:30 Message d'Emmanuel Macron après trois heures de rencontre ce matin avec les chefs de parti.
01:35 Tout cela avant un débat qui s'annonce, on va dire tumultueux,
01:39 mardi prochain à l'Assemblée et mercredi au Sénat.
01:42 Ce sera suivi d'un vote consultatif mais qui sera évidemment scruté.
01:46 Officiellement, il s'agissait ce matin de présenter les résultats de la conférence internationale
01:51 pour amplifier le soutien militaire à l'Ukraine.
01:54 C'était la semaine dernière à Paris, mais c'est déjà l'occasion aussi pour le président d'essayer de comprendre,
02:00 pour nous en tout cas, d'essayer de comprendre les intentions du président.
02:03 Vous savez quand il a dit qu'il n'excluait pas une intervention militaire en Ukraine.
02:08 Et on va écouter, je voudrais que vous réagissiez après, Olivier Faure,
02:11 le premier secrétaire du PS qui était à l'Élysée et qui était ce soir dans le 18-20 France Info
02:17 et qui évoque un rétro-pédalage.
02:19 La réalité, c'est qu'il a soit cherché une provocation pour se poser au centre du jeu,
02:26 soit il a improvisé sa déclaration.
02:28 Mais aujourd'hui, il y a une forme de rétro-pédalage de sa part sur la nature
02:32 de ce que seraient les missions éventuelles de troupes au sol.
02:35 Ce matin, il nous a dit qu'il voulait tout envisager, que ça pouvait être du déminage,
02:39 que ça pouvait être de la maintenance, mais que de toute façon, il ne voulait rien exclure
02:45 parce que ça participait du rapport de force avec Vladimir Poutine.
02:48 - Guillaume Laganne, comment vous entendez ça ?
02:51 - Ce que vient de dire monsieur Faure ?
02:53 - Et donc les intentions du président ?
02:56 - Je n'ai pas nécessairement perçu le rétro-pédalage dont il parle
03:00 parce que la semaine dernière, quand Emmanuel Macron a évoqué la présence de troupes au sol,
03:05 il n'a pas spécifié de quelle manière ces troupes seraient déployées
03:08 et ça pouvait effectivement, dès la semaine dernière, comprendre des missions de déminage,
03:13 des missions de soutien matériel, des missions de formation.
03:16 Je vous rappelle qu'il y a des soldats français qui forment aujourd'hui les soldats ukrainiens en Pologne.
03:21 Pourquoi ne pas le faire en Ukraine ? Ce serait un simple déplacement géographique.
03:24 - Sauf que c'est un peu ce que tout le monde avait retenu à tort ou à raison,
03:27 y compris dans les réactions politiques.
03:29 Alors, est-ce que tout le monde a crié au loup trop vite,
03:32 enfin, ou avec moins de prudence que le président ?
03:35 - Je pense qu'en fait, ce qu'Emmanuel Macron voulait indiquer,
03:39 c'est qu'il ne s'interdisait aucune option et qu'il était prêt à créer un certain nombre de marches,
03:45 d'escalades face à la Russie.
03:47 Donc ça peut paraître un peu flou au départ,
03:50 mais en fait, ça veut dire qu'il peut y avoir effectivement des missions de soutien à l'armée ukrainienne
03:54 qui soit effectuée par les armées françaises sur le sol ukrainien,
03:57 sans que ça soit des actions combattantes.
03:59 Et on n'en est pas tout de suite, si vous voulez, à la confrontation nucléaire
04:02 à laquelle tout le monde a pensé.
04:04 Simplement, dans la situation de l'Ukraine actuelle,
04:07 parce que je crois qu'Emmanuel Macron a accès à des informations qui ne sont peut-être pas publiques,
04:11 c'est-à-dire la situation militaire sur le front ukrainien est tellement difficile pour Kiev
04:16 qu'il a fallu recréer une sorte d'oxygène.
04:20 On sait très bien qu'on n'a pas de matériel tellement à leur donner.
04:23 On sait aussi que les États-Unis ne sont plus là.
04:26 Et donc, si vous voulez, face à ce destin, en quelque sorte,
04:29 Macron, alors peut-être avec maladresse,
04:31 a voulu signifier que l'Europe, en tout cas la France,
04:35 s'est forcée de faire quelque chose.
04:38 Et donc c'est dans ce contexte-là qu'il faut comprendre
04:40 sa sortie la semaine dernière et puis les réflexions actuelles.
04:43 Emmanuel Bérétard ?
04:45 Le Président parle le langage de la dissuasion.
04:49 Nous sommes la seule puissance dotée de l'Union européenne.
04:52 Moi, j'avais entendu la conférence de presse sur toute la longueur.
04:55 Je n'ai pas été choqué plus que ça.
04:57 Simplement, peut-être aurait-il fallu prévenir nos partenaires européens
05:01 que nous allions hausser le ton de manière à éviter
05:05 toutes les réactions négatives du chancelier Scholz, etc.
05:10 On aurait pu dire au chancelier Scholz,
05:13 "Attention, on va monter d'un cran, on ne va rien exclure."
05:16 Mais on parle le langage de la dissuasion.
05:19 Au lieu de ça, Scholz aurait peut-être pu réagir en disant
05:23 "Je n'interfère pas avec la dissuasion française."
05:26 Guillaume Lacan n'a pas l'air d'accord.
05:28 Je suis d'accord, mais la nuance que j'introduirais...
05:31 C'est une idée qu'on entend beaucoup.
05:33 Oui, mais moi, je ne suis pas du tout certain.
05:35 En tout cas, je n'ai pas d'élément qui me permette de dire
05:37 qu'il n'y a pas eu des contacts préalables pris avec les Européens
05:40 et les Américains sur ces sujets-là.
05:42 Ce sont des sujets dont les États-majors discutent depuis des mois, voire des semaines.
05:46 Je pense que les Européens savaient qu'Emmanuel Macron et la France
05:49 réfléchissaient à ce type d'éléments.
05:52 Et alors le tacle de Scholz, comment vous l'interprétez dans ce cas-là ?
05:56 C'est terrible !
05:57 Même quand on les prévient, ils nous taclent derrière.
06:00 Mais non, c'est quand même...
06:01 Si je peux compléter, il y a Scholz, mais il y a aussi la ministre allemande
06:04 des Affaires étrangères qui commence à envisager l'envoi de ces fameux missiles longs portés.
06:10 Est-ce que finalement, ça n'a pas eu aussi la vertu de donner un coup de pied dans la fourmilière
06:14 et de réveiller tout le monde ?
06:16 La question, c'est est-ce qu'il faut attendre les Allemands ou est-ce qu'il faut les précéder ?
06:19 Bon, Macron par tempérament et peut-être par un petit peu de fougue française,
06:24 il a précédé la cohorte européenne.
06:27 Alors effectivement, on peut l'interpréter de deux manières.
06:31 Alors, on va écouter quand même les réactions des oppositions,
06:35 puisque c'est évidemment aussi ce qui est intéressant.
06:38 Alors, tous les chefs de l'opposition sont opposés à l'idée d'une intervention militaire.
06:44 On va en écouter trois dans l'ordre.
06:45 Éric Ciotti pour Les Républicains, Fabien Roussel pour le Parti communiste
06:48 et Jordan Bardella pour le Rassemblement national.
06:51 J'ai redit notre totale opposition à l'engagement de troupes au sol.
06:57 J'ai dit que cette position me paraissait inopportune, inappropriée, voire irresponsable.
07:03 Il n'y a plus de lignes rouges, il n'y a plus de limites.
07:07 Et donc, j'ai le sentiment que mon pays, la France,
07:12 ne croit plus dans les voies diplomatiques, les voies politiques, ne croit plus dans la paix.
07:17 J'ai fait savoir quelle était la position du Rassemblement national,
07:20 à savoir qu'il fallait soutenir l'Ukraine,
07:24 mais qu'il fallait faire en sorte que la France n'entre pas elle-même en guerre
07:28 avec la Russie qui est une puissance nucléaire,
07:31 auquel cas ça pourrait avoir des conséquences irrémédiables
07:33 sur la paix de la région et sur la paix dans le monde.
07:36 Voilà, les informés, je vous laisse réfléchir le temps du Fil-Info
07:39 et je voudrais vous entendre évidemment réagir juste après Stéphane Milhomme, 20h10.
07:45 Vladimir Zelensky juge que la Suède est mieux protégée contre le mal russe
07:49 après son accession à l'OTAN, déclaration du président ukrainien
07:53 après cette cérémonie à Washington.
07:55 Elle clôt deux années de tractation pour les Suédois,
07:58 afin de rejoindre cette alliance militaire autour des Etats-Unis et des Européens.
08:02 Du Rassemblement national jusqu'à la France insoumise,
08:05 Emmanuel Macron a reçu tous les groupes politiques à l'Elysée
08:08 pour expliquer son soutien à l'Ukraine.
08:10 Pour Jordan Bardella et le RN, on peut envisager beaucoup de solutions,
08:13 mais pas de plongée de bras en avant dans la guerre mondiale.
08:17 L'insoumis Eric Bompard dit être arrivé inquiet et ressorti encore plus inquiet.
08:22 Des milliers d'enseignants de Seine-Saint-Denis dans la rue
08:25 selon les syndicats pour réclamer un plan d'urgence ambitieux pour leurs écoles.
08:29 Ils demandent aussi l'abandon de la réforme des groupes de niveau,
08:32 un projet porté par la ministre de l'Education nationale.
08:35 Nicole Belloubet entend faire preuve de souplesse.
08:39 Mike Tyson va remonter sur le ring le 20 juillet.
08:42 L'ancien boxeur et roi des poids lourds à 57 ans,
08:45 il va participer à un combat-exhibition face aux youtubers américains devenus boxeurs.
08:50 Jake Paul, cet événement sera diffusé dans le monde entier sur Netflix.
08:54 On parle de l'Ukraine et des consultations politiques de ce matin à l'Elysée
09:07 avec Emmanuel Beretta, Dupoint, Claire Planchard du groupe Ebra,
09:10 Bruno Cottrès du Cevipof et Guillaume Lagann, maître de conférence à Sciences Po
09:14 et spécialiste de toutes ces questions de défense et de relations internationales.
09:17 Alors on a entendu du RN à LFI, on n'a pas entendu LFI là,
09:21 mais tous sont assez unanimement opposés à une intervention militaire.
09:25 Vous vous dites quoi ? Les oppositions s'opposent ou elles sont réellement toutes pacifistes ?
09:31 Je pense qu'elles sont dans leur rôle.
09:34 Au fond, le chef de l'État nous explique que nous vivons une situation littéralement dramatique.
09:41 L'évocation du retour de la guerre en Europe est fréquente dans ses propos.
09:47 Il a donné effectivement une tonalité extrêmement dramatique à ses dernières déclarations.
09:53 Il a voulu effectivement donner un coup de pied dans la fourmilière
09:56 et se positionner en celui qui va faire bouger les lignes au plan européen.
10:01 Mais ça, le problème, c'est qu'on ne peut pas le faire en ne s'adressant pas en même temps aux Françaises et aux Français.
10:09 Pour dire, si l'heure est autant dramatique, si nous devons faire un effort de guerre,
10:13 parce qu'au fond, si c'est l'idée d'envoyer des démineurs, on ne voit pas pourquoi c'est à ce moment-là d'une telle ampleur.
10:21 On voit que c'est plutôt un phénomène de crantage effectivement progressivement.
10:25 Mais alors à ce moment-là, ça nécessite une explication.
10:28 Est-ce que ça veut dire que nous devons nous mettre en mode économie de guerre ?
10:32 Quels sont les grands choix politiques qui sont portés par ce projet ?
10:36 Qu'est-ce que ça veut dire très concrètement ? Comment s'adresse à la population ?
10:39 Et de ce point de vue-là, recevoir les chefs de parti à l'Élysée, c'est une très bonne chose.
10:44 Et que les chefs de parti ressortent en disant, nous, du point de vue des segments de la population que nous représentons,
10:51 voilà ce que nous disons, c'est une très bonne chose.
10:53 Et puis non plus demander aux leaders de l'opposition de dire, on n'a pas notre point de vue à nous.
10:58 Donc je trouve que c'est une bonne chose.
10:59 Après, c'est qu'est-ce qu'on fait à partir de là ?
11:01 Une fois que les leaders de parti ont dit, on n'embraille pas, on ne suit pas, qu'est-ce qu'on fait de cette parole ?
11:07 Est-ce qu'on dit, ils se trompent ? On dit, on s'en fout ?
11:11 Donc qu'est-ce qu'on fait à partir de cette parole ?
11:13 Et clairement, la question va se poser sur le vote mardi prochain.
11:16 Voter contre la position française telle qu'elle sera édictée dans ce texte par le gouvernement français,
11:24 c'est inenvisageable, Claire Planchard.
11:26 Ou alors, ça donne une image de désunion, c'est compliqué.
11:29 Je pense que les déclarations d'Emmanuel Macron, effectivement, s'inscrivent dans un cadre géopolitique.
11:33 La situation sur le front, la situation de la Réunion est dramatique.
11:36 Il veut expliquer que l'heure est grave.
11:38 Mais il y a aussi un contexte national qui sont ces élections européennes à venir.
11:42 Et dans la stratégie d'Emmanuel Macron, on voit se dessiner, avec la nomination de Stéphane Séjourné,
11:46 un proche aux affaires étrangères, avec l'arrivée de Gabriel Attal, Premier ministre,
11:52 une stratégie aussi de, comment dire, contrer le RN,
11:57 en demandant à chacun de se positionner sur ce sujet qu'il veut mettre au centre de l'élection européenne.
12:02 C'est-à-dire qu'il est question de paix et de guerre.
12:04 Choisir l'un ou l'autre va être, et c'est vrai qu'on connaît les liens du Rassemblement national avec la Russie.
12:10 Ils ont essayé notamment en remboursant l'emprunt, en condamnant progressivement l'agression de l'Ukraine,
12:17 d'effacer un petit peu le passé, notamment la reconnaissance de l'annexion de la Crimée
12:21 et des prises de position beaucoup plus pro-russes.
12:23 Mais je pense que ce débat, avoir mis au vote, même s'il n'est que consultatif,
12:27 en début de semaine cet accord bilatéral de soutien sans ambiguïté à l'Ukraine,
12:34 c'est une volonté que chacun se positionne clairement dans ce débat
12:37 où l'opinion publique doit être sensibilisée aux enjeux.
12:41 La position d'Emmanuel Macron, c'est de dire que si on laisse la Russie continuer sa progression qui aujourd'hui est réelle,
12:47 le risque plus tard, c'est pour nous également.
12:50 Et donc là, je pense qu'il y a une stratégie nationale et internationale qui se dessine.
12:53 Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de cynique quand même, terriblement cynique ?
12:57 Olivier Faure qui dit "la France n'est pas une Gameboy", on ne joue pas avec ça.
13:03 Emmanuel Béréta ?
13:05 Oui, faire sortir du bois le RN et peut-être LFI aussi,
13:09 c'est une stratégie politique qu'on peut considérer comme cynique.
13:13 Mais je crois quand même que l'heure est grave.
13:15 Et surtout, plus le verbe est haut, plus dans les faits, le soutien européen aux Ukrainiens n'est pas au rendez-vous.
13:22 On avait promis en mars 2022 un million d'obus de 155 mm ou 152,
13:30 et un an plus tard, on n'a fait que 300 000, on n'a livré que 300 000.
13:34 Pourquoi ? Parce que la base industrielle était là, on peut le faire,
13:39 Thierry Breton fait le tour des usines, on peut le faire, sauf que les contrats n'ont pas été passés.
13:44 Les Etats membres, sans doute parce qu'ils ont d'autres priorités, les agriculteurs que sais-je encore, n'ont pas passé les contrats.
13:50 Donc on a un front ukrainien extrêmement fragile aujourd'hui,
13:53 parce que les Européens n'ont pas été au rendez-vous de leur promesse.
13:57 Yom Lagan ?
13:59 Oui, effectivement. D'abord, ce qu'il faut quand même rappeler, c'est qu'Emmanuel Macron n'était pas obligé de faire ça.
14:04 C'est le domaine réservé, toutes ces affaires de défense.
14:07 Faire ça, vous voulez dire, c'est une consultation ?
14:09 Non, mais il n'est pas comme, par exemple, comme Jean-Claude Scholz.
14:11 Ou c'est un plus de parole, la semaine dernière ?
14:12 Scholz ne peut pas faire sans le Parlement allemand, il est obligé de passer par le Bundestag.
14:16 Côté français, institutionnellement, on pourrait très bien déclencher un conflit sans passer par le Parlement.
14:22 Il a voulu le faire, je pense, pour probablement faire un coup politique en vue de juin de l'année prochaine, des élections européennes.
14:30 Probablement aussi, comme ça a été dit, sensibiliser l'opinion pour lui faire accepter une évolution vers une économie de guerre dans laquelle nous ne sommes pas.
14:38 Et puis je pense aussi qu'il a l'idée de faire une pression, évidemment sur les Russes, mais aussi sur les Européens.
14:43 C'est ce qu'on disait tout à l'heure.
14:45 Maintenant, moi, ce qui me frappe, c'est que la société française est quand même très divisée sur ce sujet-là.
14:48 Et ce n'est pas nécessairement nécessaire.
14:52 Si vous regardez l'Angleterre, aujourd'hui, c'est les conservateurs qui sont au pouvoir.
14:56 Mais dans l'opposition, Kirstammer ne critique pas la politique ukrainienne du gouvernement anglais.
15:01 Il y a un consensus au sein de la classe politique britannique.
15:03 Il se parle beaucoup ?
15:04 Il y a un consensus sur le soutien à l'Ukraine.
15:06 Est-ce qu'il se parle beaucoup ? Parce que là, les oppositions, ça fait quelques semaines qu'ils réclamaient ce débat.
15:12 Comme je l'ai dit, le Premier ministre et le leader de l'opposition s'invectivent à Westminster.
15:17 Il y a quand même une très forte opposition sur beaucoup de sujets, mais pas sur l'Ukraine.
15:21 La particularité de la France, c'est que ce sujet-là, comme pour beaucoup, à vrai dire, est très clivant.
15:27 Et même si c'est normal que les oppositions s'opposent, la situation internationale, objectivement, elle est quand même compliquée.
15:33 On aurait pu s'attendre, je ne sais pas, par exemple, de la part des Républicains, je sais qu'il y a des débats au sein des Républicains,
15:38 à une réaction peut-être plus tempérée, plus modérée.
15:41 Mais on a aussi des élections, et ce n'est pas des européennes, des élections internes.
15:45 Bruno Cotteres, sur l'état de l'opinion aujourd'hui vis-à-vis de ce conflit et du soutien à l'Ukraine,
15:52 on en a pas mal parlé au moment de la crise agricole, parce que ça avait aussi des conséquences là-dessus.
15:56 Où est-ce qu'on en est exactement ?
15:58 Je pense qu'il faut toujours distinguer en matière d'analyse de l'opinion, les plans, on va dire, au niveau très général.
16:06 Le soutien à l'Ukraine est très important dans l'opinion. L'opinion a bien fait la part des choses.
16:13 C'est l'agresseur qui est la Russie, c'est l'Ukraine qui est l'agressée.
16:17 Et de ce point de vue-là, au niveau très général.
16:19 Par contre, il y a toujours un deuxième plan d'analyse de l'opinion publique qui est, qu'est-ce que ça veut dire ?
16:25 C'est-à-dire, est-ce que ça veut dire qu'il faut s'armer davantage ?
16:28 Est-ce que ça veut dire qu'il faut soutenir davantage la Russie ?
16:31 Est-ce qu'il faut aller jusqu'à projeter des troupes au sol, y compris si c'est simplement des démineurs,
16:36 mais que ça fait passer un cran ?
16:38 Et là, on va voir effectivement beaucoup plus de nuances dans l'opinion, voire des segments d'opinion qui deviennent très opposés.
16:45 À gauche, par exemple, tout le monde n'a pas exactement la même position,
16:48 ne serait-ce que sur la question de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, sans parler de l'Union européenne,
16:54 mais déjà simplement la question de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
16:57 Alors, pour préciser ?
16:59 Du côté, par exemple, du Parti communiste, on est sur l'idée qu'il faudrait que l'Ukraine devienne une puissance neutre,
17:04 qu'elle n'adhère pas à l'OTAN.
17:06 Donc voilà, on voit que ça représente des courants de pensée qui s'inscrivent dans des choses...
17:09 Et on explique que le contraire donnerait un signal d'agression à la Russie.
17:14 Il y a des courants de pensée en France qui s'inscrivent dans une très longue durée,
17:17 qui ont des imaginaires politiques qui ne renvoient pas exactement aux mêmes choses
17:22 en termes de guerre et de paix, de qui est exactement l'ennemi de la France.
17:27 Et donc de ce point de vue-là, c'est vrai que dès qu'on rentre dans le détail,
17:30 qu'est-ce qu'on ferait concrètement ?
17:31 Alors là, on va voir apparaître sans aucun doute beaucoup d'éléments de différenciation dans l'opinion.
17:35 Et notamment quand ça va commencer à coûter sérieusement,
17:38 et qu'on parle d'économie de guerre,
17:40 et que là, on annonçait, enfin on évoquait hier,
17:43 les 20 milliards supplémentaires pour le budget de l'année prochaine,
17:46 en plus des 10 de cette année.
17:48 Là, on parle...
17:49 Voilà, là, on rentre dans le dur, on va dire, des grands choix.
17:52 Donc là, une majorité ne suit plus ?
17:55 Je pense qu'il n'en irait pas de même, évidemment, si la France était agressée directement, menacée.
17:59 Alors il y aura un ralliement derrière le drapeau, évidemment, très très très très important dans le pays.
18:03 Mais effectivement, si ça se traduit par des choix, par exemple, budgétaires,
18:07 avec des priorités de l'action publique qui deviennent affirmées dans une nouvelle direction,
18:12 c'est plus l'éducation.
18:13 Puisqu'on nous a dit que c'était l'éducation, il y a deux ans on avait dit que c'était le climat.
18:17 Si c'est la guerre, voilà, tout ça demande quand même à être un peu explicité.
18:20 Alors, je reviens vers vous dans un instant, Emmanuel Béretta.
18:22 D'abord, le Fil info, puisqu'il est 20h21. Stéphane Milhomme.
18:26 Joe Biden ordonne à l'armée américaine d'établir un pont temporaire à Gaza
18:31 pour acheminer par la mer plus d'aide humanitaire.
18:34 Le président américain doit le préciser lors de son discours sur l'état de l'Union
18:38 en attendant plusieurs pays, dont la France, la Belgique, les Pays-Bas, la Jordanie,
18:42 poursuivent aujourd'hui le largage par les airs de l'aide humanitaire à destination de ces populations affamées.
18:47 Sur les quatre affaires de viol présumé à l'encontre de Tariq Rama dans le parquet,
18:51 le général de Paris requiert un procès dans un seul dossier,
18:54 celui portant sur des faits qui auraient été commis en 2009.
18:57 Le parquet abandonne les poursuites dans trois autres affaires jusqu'en 2016, visant l'islamologue.
19:03 En Allemagne, le placement en détention provisoire de Daniela Cleteux, décision de la Cour fédérale,
19:08 en charge du terrorisme, cette membre présumée de l'ex-groupe violent d'extrême gauche,
19:12 fraction armée rouge, a été récemment arrêtée après 30 ans de cavale pour des attentats perpétrés dans les années 90.
19:19 Et puis le Paris-Nice partira demain de cisteron pour joindre les Alpes-Maritimes et la Colle-sur-Loule.
19:24 L'Australien Lucas Platt est toujours leader, mais les organisateurs annulent l'arrivée de l'épreuve Rennes,
19:30 samedi au col d'Oron, arrivé au final au col de la Madone d'Utel.
19:35 Météo France annonce de la neige et des températures négatives au-dessus de Nice.
19:41 France Info.
19:43 20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
19:49 Ce soir, on converse, grande conversation sur l'Ukraine et la position de la France,
19:53 avec Guillaume Laguerre, maître de conférence à Sciences Po, spécialiste des questions de défense et de relations internationales,
19:59 et nos informés Emmanuel Beretta du Point, Claire Planchard du groupe Ebra et Bruno Cotteres du Cevipof.
20:04 Emmanuel Beretta qui voulait réagir sur les questions budgétaires qu'on évoquait avec Bruno Cotteres juste avant la pause.
20:09 L'argent c'est le nerf de la guerre, vous connaissez l'état de nos finances,
20:12 tous les pays européens ne sont pas dans ces décards.
20:15 3 000 milliards de dettes.
20:16 D'où l'idée de lancer par Emmanuel Macron, mais également par la première ministre estonienne,
20:23 reprise par le premier ministre belge, Alexandre de Croix, d'un nouvel emprunt européen de 100 milliards.
20:31 Et nous avons en face de nous, une fois de plus, Olaf Scholz, qui ne veut pas en entendre parler,
20:36 qui d'ailleurs aura le soutien de son ministre des Finances Christian Lindner, le libéral.
20:41 Et donc nous allons sans doute encore passer quelques mois à essayer de convaincre les Allemands
20:46 d'adhérer à ce deuxième emprunt de 100 milliards.
20:49 Ça pourrait être un enjeu du débat européen s'il y en avait un.
20:54 Pour l'instant, il n'y a pas d'espace public pour discuter de ces choses-là.
20:57 Ça se fait porte-close au Conseil européen. C'est un peu dommage.
21:01 – Oui, toutes ces hésitations et tout ce qui se passe là ces jours-ci, Guillaume Lagann,
21:06 vu de Moscou, comment ça peut être perçu ?
21:10 Je sais que c'est commenté dans un sens, dans l'autre.
21:12 Le Kremlin s'est fâché aujourd'hui.
21:15 Le porte-parole Dmitri Peskov dit que la France s'engage un peu plus dans le conflit,
21:23 dans une forme de conflit.
21:25 Ils retiennent quoi ?
21:27 Que la France va y aller ou que la France hésite ?
21:30 Et que l'Europe va y aller ou que l'Europe hésite ?
21:32 – C'est difficile parce que Moscou ne donne pas sa vraie pensée.
21:36 Ce qu'il nous envoie, c'est des messages destinés, en général,
21:40 à faire frémir l'opinion européenne et à expliquer que chaque mesure que nous prenons,
21:45 chaque déclaration que nous faisons, nous rapproche encore de l'apocalypse nucléaire.
21:50 Ça a été dit il y a quelques jours par M. Lavrov, etc.
21:54 – Bon alors, moi ce que je retiens quand même, c'est que pour la première fois,
21:57 cette perspective d'un déploiement au sol,
22:00 même si à ce stade les Russes voient que ce sont des paroles et pas des actes,
22:03 ça indique quand même qu'il n'y a pas, de la part de la France,
22:06 de recul sur l'affaire ukrainienne.
22:08 Alors qu'ils auraient pu se dire qu'avec leur succès sur le terrain,
22:11 on allait peut-être s'ouvrir, aller vers le compromis.
22:15 Je rappelle quand même que ça vient d'un dirigeant, Macron,
22:17 qui au tout début du conflit avait une position plus qu'ambiguë,
22:20 enfin qui était très critiquée en Ukraine.
22:22 On soutenait l'Ukraine mais qu'on téléphonait à Vladimir Poutine,
22:25 c'était quand même très critiqué à l'aise de l'Europe.
22:27 Donc cette évolution de la France, ça ne va pas nécessairement
22:29 dans le bon sens pour la Russie.
22:30 Maintenant, elle peut compter effectivement sur une opinion publique en France
22:33 qui est très divisée selon des clivages politiques sur le soutien à l'Ukraine.
22:38 Le deuxième élément que j'aurais juste mentionné,
22:40 c'est qu'à côté de ce débat sur l'intervention,
22:43 il y en a un autre qui a peut-être fait davantage réagir les Russes,
22:46 c'est la question d'acheter des munitions non européennes,
22:49 avec de l'argent européen, proposition de chèque,
22:51 qui semble, selon les fuites de la presse, sur le point d'aboutir.
22:55 Et ça, si on parle vraiment de 800 000 munitions arrivées en Ukraine
22:59 dans les semaines qui viennent, ça peut faire une vraie différence sur le terrain.
23:02 Donc c'est quand même pour la Russie plutôt des mauvaises nouvelles
23:05 et c'est la raison pour laquelle je pense que les menaces
23:08 et les déclarations sur le nucléaire vont continuer.
23:10 Un dernier mot et je voudrais qu'on dise un mot justement de la Moldavie.
23:13 Petit pays du Caucase qui peut...
23:16 ça peut laisser redouter une extension aussi du conflit,
23:19 ce qui est probablement ce que souhaite installer Vladimir Poutine.
23:23 Il se trouve qu'Emmanuel Macron recevait sa présidente cet après-midi à l'Elysée,
23:28 Maya Sandou, pour signer un accord de défense entre les deux pays.
23:31 Tiens, on va l'écouter, Emmanuel Macron, qui rappelle le soutien de la France.
23:35 La réalité démocratique de la Moldavie, son inspiration à son avenir européen,
23:41 comme ceux de l'Ukraine, représentent en réalité
23:45 un défi pour la Russie de Vladimir Poutine,
23:49 en développant à ses portes un autre modèle que celui au fond
23:53 de la vertu quelle du pouvoir, de l'endoctrinement des esprits,
23:56 de l'assassinat des opposants politiques, du révisionnisme historique,
23:59 de la surveillance de la société et de la guerre impérialiste face aux voisins.
24:04 La liberté est l'aspiration légitime de tous les peuples
24:09 et le peuple moldave peut être fier de son combat pacifique pour la liberté.
24:14 Voilà, et donc les séparatistes de cette région de Transnistrie,
24:17 qui sont une petite partie de la Moldavie, c'est ça,
24:19 ont réclamé la semaine dernière la protection de Moscou.
24:21 D'où ce soutien ? C'est un vrai risque, c'est volontaire, évidemment.
24:28 Expliquez-nous.
24:30 Bon, en fait, la Moldavie, ça fait partie des zones
24:34 dans lesquelles la Russie peut espérer exercer une plus grande influence.
24:37 Et là, comme vous l'avez dit, la Transnistrie comme point d'appui.
24:39 Il y a une armée russe, en fait, qui est basée en Transnistrie.
24:41 Il y a des armes également contenues dans ce petit territoire.
24:45 Et donc l'objectif de Moscou, ça peut être double.
24:48 Il peut lancer une offensive militaire de la Transnistrie sur la Moldavie.
24:53 Ça peut être une première possibilité.
24:55 Ou alors, plus sûrement, il va essayer,
24:58 parce qu'il y a des élections présidentielles qui sont prévues en Moldavie
25:01 dans les mois qui viennent.
25:02 Et donc son objectif, c'est d'affaiblir Maya Sandou,
25:04 qui est une dirigeante plutôt pro-occidentale,
25:06 plutôt réformiste, plutôt pro-européenne,
25:08 pour faire revenir au pouvoir des candidats favorables à Moscou,
25:12 ce qui était le cas il y a encore deux ans.
25:15 Donc la Moldavie, ça fait partie des États sur lesquels
25:18 l'Union européenne et la France sont très attentifs.
25:22 Et le fait que pour la première fois, on livre des armes à la Moldavie
25:25 et qu'on ait une relation militaire avec elle,
25:27 c'est justement pour éviter qu'elle soit un peu un ventre mou
25:31 de ce front occidental au sud de l'Ukraine.
25:33 Juste d'un mot, il faut toujours faire attention avec les comparaisons historiques,
25:37 on parle beaucoup ces derniers jours de Munich, de 38, des Sudètes,
25:43 qui avaient été cédées d'une certaine façon à Hitler
25:46 et pensant que ce serait la touche finale.
25:48 Et puis finalement, derrière, il y a eu l'Antichrist, il y a eu la Pologne
25:51 et ça n'a pas été la fin, au contraire.
25:53 Est-ce que c'est pertinent pour vous, cette référence ?
25:56 Moi, je pense que c'est très intéressant de faire le parallèle
25:58 avec les deux grandes crises mondiales qu'on a connues.
26:01 Je pense qu'une partie de la réaction de ceux qui sont pour la paix
26:05 ou pour la neutralité de l'Ukraine ou qu'on arrête cette guerre,
26:08 c'est qu'ils voient ce qui se passe actuellement comme 14-18.
26:11 Et donc ils se disent, on est à la veille du conflit de 14, ça escalade,
26:15 on va avoir une guerre mondiale à cause finalement d'un petit pays
26:18 comme était à l'époque la Bosnie-Herzégovine, la Serbie avant 14.
26:22 Et puis il y en a d'autres qui disent, en fait, ce qui se passe,
26:24 ce n'est pas 14-18, c'est 39-45.
26:26 Et la montée en puissance de la Russie actuelle et de Poutine,
26:29 c'est la suite de coups, d'éclats qu'on a vus avant la guerre par Hitler.
26:33 Et effectivement, Munich a été l'avant-dernier coup d'éclat
26:36 avant l'attaque de la Pologne.
26:38 Bon, difficile de trancher entre les deux, mais en tout cas,
26:41 ce qui est certain, c'est que depuis l'agression de la Géorgie
26:43 jusqu'à l'annexion de la Crimée jusqu'à aujourd'hui,
26:45 on voit bien qu'il y a une montée en puissance de la Russie.
26:48 Et on peut quand même s'interroger, on peut se demander
26:50 si elle va s'arrêter une fois qu'elle aura triomphé de l'Ukraine.
26:52 Pourquoi s'arrêter ?
26:53 - Vraiment d'un mot Emmanuel Bérica ?
26:54 - Est-ce que Donald Trump sera notre champ Berlin ?
26:57 - On verra, il a une solution pour régler le problème en 24 heures.
27:02 - En 24 heures, voilà.
27:03 - En général, on peut lui faire confiance.
27:05 Il a déjà réglé le problème nord-coréen.
27:07 - Voilà, ça me permet de souligner que Joe Biden s'exprime ce soir
27:10 dans un discours sur l'état de la nation,
27:13 de l'Union, qui est très attendu évidemment,
27:15 notamment sur ce sujet-là.
27:16 Allez, on referme cette page ukrainienne,
27:18 on parlera d'Israël et de Gaza dans un instant
27:20 après le point complet sur l'info, puisqu'il est 20h30.
27:23 Et bonsoir, Edouard Marier.
27:31 - Bérengère, bonsoir à tous.
27:32 L'OTAN compte désormais 32 membres.
27:35 La Suède devient officiellement membre de l'Alliance Atlantique.
27:38 C'est une conséquence concrète de la guerre en Ukraine,
27:41 puisque l'invasion russe, il y a deux ans,
27:43 a amené Stockholm à rompre avec la neutralité historique
27:46 en vigueur dans ce pays depuis deux siècles.
27:49 Volodymyr Zelensky juge d'ailleurs ce soir
27:51 que la Suède est mieux protégée contre le mal russe
27:54 après son accession à l'OTAN.
27:56 Le Premier ministre israélien prévient
27:58 qu'il va persister dans son offensif contre le Hamas
28:01 dans la bande de Gaza, y compris à Rafah,
28:04 dans l'extrême sud de l'enclave palestinienne,
28:06 lorsque la pression internationale s'accroît.
28:08 "Nous devons rester soudés contre les tentatives
28:10 de mettre fin à la guerre", déclare Benyamin Netanyahou,
28:13 alors que les pourparlers patinent sur un éventuel cessez-le-feu.
28:17 Julien Bayou se met en retrait,
28:19 accusé de violences psychologiques sur son ex-compagne.
28:22 L'ancien leader d'Europe Écologie-Les Verts
28:25 annonce cette mise en retrait de son parti
28:28 et de son groupe de députés à l'Assemblée nationale
28:31 pour pouvoir, dit-il, se défendre.
28:33 La ministre de l'Éducation tente de calmer la colère des enseignants.
28:36 Nicole Belloubet promet de la souplesse
28:38 dans la mise en place des groupes de niveaux
28:41 en français et en mathématiques l'an prochain au collège.
28:44 Une des mesures du choc des savoirs,
28:46 lancée par son prédécesseur et actuel Premier ministre,
28:49 Gabriel Attal.
28:50 Nicole Belloubet laissera plus de liberté
28:52 au chef d'établissement pour la mise en place de ses groupes.
28:56 Une victoire au sprint sur la cinquième étape
28:58 de Paris-Nice.
28:59 Le néerlandais Olaf Koich s'impose à 6th rond
29:02 dans les Alpes de Haute-Provence.
29:04 L'Australien Luc Plappe conserve son maillot jaune
29:06 de leader au général.
29:07 La course au soleil perturbée par la météo.
29:10 Le parcours de l'étape Rennes.
29:12 Samedi, septième étape est modifiée à cause de la neige
29:15 attendue dans les Alpes-Maritimes.
29:17 L'arrivée sera jugée au sommet de la Madone d'Utel
29:20 mais non pas comme prévu dans la station de ski d'Auron.
29:23 Le peloton ne fera pas non plus l'ascension
29:25 du col de la Colmiane.
29:27 On est en grande conversation sur ce plateau
29:39 et c'est tant mieux, on est là pour ça,
29:41 avec les informés qui sont ce soir Emmanuel Beretta,
29:44 Dupoint, Claire Planchard du groupe Ebra,
29:47 Bruno Cotteres du Cevipov,
29:49 chercheur CNRS au Cevipov,
29:50 et Guillaume Lagann, maître de conférence à Sciences Po,
29:53 spécialiste des questions de défense
29:54 et de relations internationales,
29:56 qui est resté avec nous pour ce deuxième sujet.
29:58 Évidemment, cinq mois de guerre, c'est le début du sixième,
30:01 cette guerre à Gaza avec des dizaines de milliers de morts
30:05 et une population gazaouie qui est en train,
30:07 littéralement, de mourir de faim.
30:09 Les espoirs de trêve entre Israël et le Hamas,
30:11 eux, semblent à nouveau s'éloigner.
30:14 On va en parler dans un instant.
30:16 Négociations qui ne sont toutefois pas terminées,
30:19 c'est ce que dit Jack Lew,
30:20 c'est l'ambassadeur américain en Israël, on écoute.
30:23 Je pense que c'est une erreur de penser
30:28 que les négociations sur les otages sont terminées.
30:30 Les conversations se poursuivent,
30:32 il y a encore des allers-retours,
30:33 les différences s'estompent.
30:34 Il n'y a pas encore d'accord,
30:36 tout le monde regarde vers le Ramadan qui approche,
30:38 je ne peux pas vous dire que les négociations
30:40 seront couronnées de succès,
30:41 mais on ne peut pas encore dire qu'elles sont rompues.
30:44 L'ambassadeur américain en Israël,
30:47 la délégation du Hamas,
30:49 Guillaume Laganne, a quitté la table aujourd'hui au CAIR.
30:53 Vous partagez le tout petit espoir des Américains ?
30:59 C'est très difficile de savoir
31:00 parce que c'est vraiment dans le secret des négociations
31:02 qu'eux sont dans le secret des négociations et pas nous.
31:05 Ce qui est certain, c'est que des fois,
31:07 les Américains ont eu l'impression
31:09 qu'ils étaient dans le secret des négociations,
31:11 et pas nous.
31:12 Ce qui est certain, c'est que d'après ce que dit le Hamas,
31:15 les exigences qu'il avait vis-à-vis d'Israël
31:17 étaient quand même importantes,
31:18 puisqu'il demandait à ce qu'Israël évacue la bande de Gaza,
31:21 restitue la souveraineté de Gaza au Hamas,
31:27 et libère en même temps un certain nombre de prisonniers politiques.
31:30 Ce sont des exigences quand même assez maximalistes.
31:32 Il a une monnaie d'échange qui sont les otages,
31:35 mais au fond, pas beaucoup d'autres choses.
31:37 Et je pense que même s'il y a une pression, je dirais culturelle,
31:41 avec l'arrivée du Ramadan sur la nécessité d'une forme de compromis,
31:45 et même si la pression internationale sur Israël
31:48 est beaucoup plus forte qu'il y a quelques semaines,
31:50 l'espoir d'un compromis me paraît pas...
31:53 d'un cessez-le-feu ou d'un accord quelconque,
31:56 à ce stade, me paraît pas évident.
31:58 - Pas évident, complètement exclu, non ?
32:00 Evidemment, je comprends votre prudence.
32:01 - C'est extrêmement difficile de savoir.
32:03 Il y a encore eu, la semaine dernière,
32:05 il y a eu une espèce d'emballement.
32:07 On a dit "ça y est, ça arrive".
32:08 On avait déjà sorti le nombre de personnes
32:10 qui devaient être libérées dans les prisons israéliennes.
32:12 On avait une estimation d'un certain nombre de...
32:17 comment dirais-je ?
32:18 On n'a pas la liste complète,
32:19 mais d'une partie des otages qui seraient libérés.
32:21 Ça ne s'est pas produit.
32:22 Ce qui est vrai, c'est que côté américain
32:25 et côté occidental en général,
32:28 on a quand même un message fort
32:30 qu'on fait passer au gouvernement israélien,
32:32 qui est "on voudrait arriver à un arrêt des hostilités
32:35 parce que la guerre en Ukraine dont on parlait
32:38 est notre priorité, pas vous,
32:39 et parce que la pression internationale sur...
32:41 comment dirais-je ?
32:42 La mauvaise image d'Israël
32:44 dans la sphère arabo-musulmane,
32:46 mais même au-delà, dans le Grand Sud,
32:48 est de plus en plus forte.
32:50 Donc, je pense que du côté américain,
32:52 il y a une sincérité dans la volonté d'arriver à cet accord.
32:54 Maintenant, les Israéliens,
32:56 pour des raisons qui sont, je pense,
32:58 en partie militaires et en partie politique intérieure,
33:00 n'ont peut-être pas le même avis.
33:01 Un expert de l'ONU dit aujourd'hui
33:03 qu'Israël détruit le système alimentaire
33:06 de la bande de Gaza,
33:07 où la situation est catastrophique.
33:09 Et on va écouter le ministre chinois
33:12 des Affaires étrangères,
33:14 qui lui aussi alerte sur l'État
33:16 dans la bande de Gaza.
33:18 Le fait qu'aujourd'hui, au XXIème siècle,
33:23 cette catastrophe humanitaire ne puisse être arrêtée
33:27 est une tragédie humaine.
33:29 Plus encore, c'est une honte pour la civilisation.
33:34 Voilà, Wang Li,
33:41 le ministre des Affaires étrangères chinois.
33:43 Alors, explication sur la présence de la Chine dans tout ça ?
33:47 Alors, la Chine, elle n'a pas un rôle majeur
33:49 dans la région au Proche-Orient.
33:51 Mais en revanche, pour la Chine,
33:54 c'est un bon moyen de faire sa publicité
33:56 auprès de pays avec lesquels elle veut nouer
33:58 des relations assez proches, notamment les BRICS.
34:01 Je vous rappelle que l'Afrique du Sud,
34:03 qui est un membre de cette organisation,
34:06 a été choisie comme le porte-parole
34:08 de ceux qui accusent Israël de commettre un génocide.
34:11 C'est elle qui a monté le dossier
34:13 devant la Cour internationale de justice.
34:15 Et donc, finalement, c'est un moyen pour la Chine
34:18 d'exercer une forme de...
34:22 de montrer sa solidarité avec
34:25 ce qu'on appelle aujourd'hui le Sud global.
34:27 C'est-à-dire cet ensemble un peu vague
34:30 d'États tiers-mondistes, d'États du Sud,
34:32 qui contestent l'ordre international
34:34 et qui voient finalement Israël comme
34:36 le poste avancé de l'Occident, responsable
34:38 de l'oppression des pays du Sud.
34:40 C'est comme ça, je pense, qu'il faut interpréter
34:43 la réaction chinoise.
34:45 Sur le fond, on a évidemment toujours un peu de mal
34:47 avec la Chine protectrice des droits de l'homme
34:49 et soucieuse des populations civiles.
34:52 Au Sinkiang, elle s'est montrée
34:56 beaucoup plus modérée sur ce sujet.
34:58 - Emmanuel Béréta ?
34:59 - Et comment vous expliquez que l'Europe,
35:01 qui est le premier soutien financier de la région,
35:04 300 millions d'euros par an,
35:06 soit totalement absente, et pour parler ?
35:09 - Alors déjà, l'Europe,
35:13 elle n'est pas complètement absente,
35:14 dans le sens où il y a eu beaucoup, beaucoup
35:16 de déclarations de l'Union européenne
35:17 et de M. Borrell, qui n'ont cessé,
35:19 qui s'est même peut-être un peu avancée.
35:21 La réalité, c'est que cette peut-être absence de l'Europe,
35:24 elle s'explique par la division de ses membres.
35:26 Vous savez bien que chacun des 27 États
35:28 n'a pas tout à fait la même attitude vis-à-vis d'Israël.
35:30 Pour le dire très simplement,
35:32 vous avez quelques États qui sont très pro-palestiniens,
35:34 l'Espagne, dont M. Borrell est issu,
35:36 l'Irlande, et puis vous avez des États
35:38 qui sont très pro-israélien, on va les trouver
35:40 en Europe centrale. Après, vous avez,
35:42 voilà, la Hongrie, par exemple, puis après,
35:44 vous avez les grands États qui sont un peu gênés
35:46 aux entournures, parce qu'ils voudraient bien
35:47 qu'Israël modère un peu son action militaire,
35:50 et en même temps, ils ne peuvent pas non plus complètement
35:52 oublier que cette action militaire
35:54 est la réponse au 7 octobre,
35:56 à des attentats terroristes.
35:58 Et parmi ces États, vous avez des grands États
36:00 comme l'Allemagne,
36:02 où le sujet israélien est extrêmement...
36:04 à cause de l'histoire, à cause de la Shoah,
36:06 le sujet israélien est extrêmement brûlant,
36:08 et l'Allemagne ne peut pas décemment critiquer Israël
36:10 ou se couper d'un soutien à l'État hébreu.
36:12 - Bruno Cotteres, un mot sur l'état de l'opinion
36:15 et l'évolution, là, au fil des 5 mois,
36:17 depuis l'attaque du 7 octobre,
36:19 et ces terribles attentats
36:21 dont on a beaucoup parlé, évidemment,
36:23 1160 morts.
36:25 Aujourd'hui, la situation à Gaza
36:27 fait que l'opinion évolue ?
36:31 - Oui, bien sûr, on est passé...
36:33 C'est vrai que le 7 octobre, on a le sentiment
36:35 qu'on touche à la fin de l'humanité,
36:37 d'une certaine manière.
36:39 Des images traumatisantes
36:41 qui vont marquer profondément, pendant très longtemps,
36:43 sans aucun doute,
36:45 auxquelles ont suivi d'autres images tout aussi traumatisantes.
36:48 Le quotidien Le Monde faisait paraître, hier,
36:51 une cartographie assez impressionnante,
36:53 qui était l'ensemble de Gaza,
36:56 à la veille,
36:58 dans les jours qui ont suivi,
37:00 et aujourd'hui, en mettant des points rouges
37:02 sur les bâtiments dont on connaît
37:04 qu'ils sont détruits, ou les infrastructures détruites.
37:06 Au début, c'est tout blanc. Aujourd'hui, c'est tout rouge.
37:08 La carte, le niveau de destruction
37:10 du bâti,
37:12 des canalisations, des infrastructures
37:14 électriques
37:16 vertigineuses.
37:18 Il n'y a plus rien qui marche, qui fonctionne.
37:20 Les autorités, y compris municipales,
37:22 tous les bâtiments ont été effondrés.
37:24 Il n'y a plus personne.
37:26 Les ONG ont vu leurs moyens, également, pulvérisés.
37:28 Donc, on a
37:30 d'autres images, tout aussi cataclysmiques,
37:32 apocalyptiques.
37:34 C'est vrai que l'opinion par rapport à ça
37:36 réflète ce qu'il y a de dire. Il faut que ça s'arrête,
37:38 sans aucun doute.
37:40 Tout le monde ne peut qu'être
37:42 sur cette idée qu'on a vu
37:44 des images des deux côtés absolument
37:46 apocalyptiques et qui marquent, je pense,
37:48 des gros marqueurs
37:50 qui sont là. Tout à l'heure, on parlait de l'Ukraine.
37:52 On voit qu'effectivement, pour l'opinion publique,
37:54 il y a un ensemble, aujourd'hui, d'images auxquelles
37:56 nous avons été exposés qui sont
37:58 profondément anxiogènes. Profondément.
38:00 C'est-à-dire qu'on se demande
38:02 quel est ce monde dans lequel nous vivons.
38:04 C'est en ça que le rôle du politique, c'est bien sûr
38:06 d'alerter, de faire prendre conscience,
38:08 de préparer les opinions.
38:10 Ça génère quoi ? Un rejet ? On ne veut plus
38:12 voir ? C'est trop long ? - Il y a sans doute des deux.
38:14 Il y a sans doute des deux. Les images sont tellement
38:16 anxiogènes et traumatisantes qu'il y a l'idée
38:18 de dire... Il faut être
38:20 heureux dans son jardin, au fond, d'une certaine manière.
38:22 Mais il y a aussi un sentiment d'être
38:24 lié à l'humanité entière
38:26 et de se demander qu'est-ce qui arrive à ce monde.
38:28 - On va remercier
38:30 Guillaume Lagann. Merci beaucoup. Maître de conférence
38:32 à Sciences Po, spécialiste des questions de défense
38:34 et de relations internationales.
38:36 On aura l'occasion de vous recevoir,
38:38 je n'en doute pas, très prochainement.
38:40 Merci d'être venu
38:42 nous éclairer sur tous ces sujets.
38:44 On marque une page pour faire
38:46 un point complet sur l'info, puisqu'il est
38:48 20h42. Stéphane Milhomme.
38:50 - Sept ans
38:52 après la mort d'une jeune mère de famille
38:54 aux urgences, l'hôpital de Guêpes-Villeur,
38:56 près de Mulhouse, est condamné.
38:58 Information France Bleu Alsace. Le tribunal
39:00 administratif de Strasbourg estime que la gravité
39:02 des symptômes de cette patiente de 32 ans
39:04 n'ont pas été prises en compte.
39:06 Aux urgences, l'hôpital est condamné à verser
39:08 35 000 euros à la famille.
39:10 La Suède devient donc le 32e membre
39:12 de l'OTAN avec ses réactions
39:14 après la cérémonie de Washington.
39:16 Le Premier ministre suédois, Olf Kistersson,
39:18 estime que c'est une victoire
39:20 pour la liberté. Le président ukrainien
39:22 Volodymyr Zelensky juge la Suède
39:24 mieux protégée contre le mal russe.
39:26 Et puis l'Allemagne estime
39:28 que l'alliance militaire de l'Atlantique Nord
39:30 est désormais plus forte avec la Suède.
39:32 La régularité et la ponctualité des transports
39:34 franciliens se sont améliorés en janvier
39:36 même si plusieurs lignes de métro
39:38 et RER sont toujours en difficulté.
39:40 A 140 jours des Jeux Olympiques,
39:42 l'autorité organisatrice des transports en commun
39:44 en Ile-de-France estime que les mesures
39:46 mises en place par les opérateurs
39:48 commencent à avoir des résultats
39:50 visibles pour les voyageurs.
39:52 Et puis l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon,
39:54 placé en vigilance rouge pour Vergla,
39:56 à partir de 18h heure locale, c'est-à-dire 22h
39:58 heure de Paris, Météo-France
40:00 attend 2 à 4 cm de neige
40:02 fraîche selon les endroits
40:04 avec le risque que cela se transforme
40:06 en Vergla.
40:08 En compagnie ce soir de Claire Planchard,
40:18 rédactrice en chef informations générales du groupe
40:20 Ebra, Emmanuel Beretta, journaliste
40:22 politique au Point et Bruno Cotteres, chercheur
40:24 CNRS au Cevipof.
40:26 Alors, ces Jeux, je ne sais pas
40:28 si vous vous frémissez
40:30 d'impatience, Claire Planchard
40:32 sourit.
40:34 - On est français, on est inquiets.
40:36 On se dit "qu'est-ce que ça va bien se passer ?"
40:38 Mais on espère que la fête sera belle.
40:40 - On va en parler de ce mal français, parce qu'il y a notamment
40:42 cette question trêve ou grève
40:44 olympique. La CGT, deuxième
40:46 syndicat français, menace en tout cas de déposer
40:48 des préavis dans les trois fonctions publiques
40:50 État, hôpitaux et collectivités.
40:52 Pendant cette période
40:54 des JO, peut-être avant, sa secrétaire
40:56 générale Sophie Binet l'a expliqué ce matin
40:58 dans le 8.30 France Info.
41:00 - Les Jeux, c'est des centaines
41:02 de milliers de travailleuses et de travailleurs
41:04 qui sont percutés, avec deux
41:06 questions qui se posent. D'abord, celles et
41:08 ceux qui vont devoir travailler beaucoup plus que d'habitude
41:10 avec des heures sup', des
41:12 congés payés qu'ils ne pourront pas prendre.
41:14 Et donc, pour cela, nous demandons
41:16 quelles sont les conditions sociales de
41:18 ce travail. Comment est-ce qu'on va héberger
41:20 tous les travailleurs et travailleuses qui devront venir en Ile-de-France
41:22 pour les JO ? Le logement, c'est une catastrophe.
41:24 Comment on va prendre en charge leurs enfants
41:26 alors que ce sont les vacances scolaires ?
41:28 Quelles primes ils vont avoir ?
41:30 Pour l'instant, il n'y a rien de cadré de ce côté-là.
41:32 - Sur les primes, vous demandez un alignement
41:34 sur les conditions des policiers,
41:36 autour de 1900 euros de primes. - Ben oui. Pourquoi
41:38 est-ce que ce qu'ont les policiers
41:40 et les autres fonctionnaires ne pourraient pas l'avoir ?
41:42 Ils ne sont pas dignes d'avoir ces primes-là.
41:44 Ça veut dire qu'on fait une hiérarchie entre
41:46 les soignants et les policiers ?
41:48 - Claire planche à hiérarchie entre les soignants
41:50 et les policiers ? - Non mais c'est intéressant parce
41:52 qu'ici même, il y a quelques semaines, il y avait le mouvement
41:54 de manifestation des policiers. On en avait
41:56 beaucoup parlé de ce coup de pression
41:58 qui était assez classique.
42:00 On en avait débattu.
42:02 Qui a fonctionné ? Il y a eu une écoute,
42:04 ils ont été reçus, ils voulaient accélérer des négociations
42:06 qui avaient pris du retard,
42:08 il y avait eu des réunions à Beauvau qui n'avaient pas eu lieu.
42:10 Et là, c'est vrai
42:12 qu'aujourd'hui, on
42:14 voit d'autres professions, et notamment dans le milieu
42:16 hospitalier, qui sont confrontées à
42:18 des problématiques assez similaires, mais avec une situation
42:20 déjà dramatique. On se souvient de l'été
42:22 dernier, dans les urgences, de la situation
42:24 alors qu'il n'y avait pas cet afflux
42:26 massif. Donc je pense que les
42:28 questions qui sont posées là sont tout à fait
42:30 pertinentes. Alors évidemment, il y a
42:32 une stratégie. L'idée, c'est pas
42:34 de dire "on veut une grève olympique", mais de dire
42:36 comment faire pour les éviter ? Qu'est-ce qu'on peut faire
42:38 pour ces familles ? On en avait déjà
42:40 parlé, la garde des enfants,
42:42 les déplacements quand on n'est pas dans sa région.
42:44 Il y a des choses très très concrètes.
42:46 C'est vrai qu'on se dit, on est en mars,
42:48 je pense qu'ils veulent accélérer la négociation
42:50 et arriver à trouver des
42:52 solutions. Et c'est vrai que peut-être que
42:54 les politiciens ont placé une barre
42:56 assez haute et que stratégiquement,
42:58 là, aujourd'hui, dans la fonction publique,
43:00 ils se disent "ça va être l'étalon". Ça paraît
43:02 logique. - Stratégie, finalement,
43:04 assez logique et c'est vrai que ça
43:06 marche, Emmanuel Berreta.
43:08 - Oui, on reconnaît bien
43:10 notre pays. - Mais c'est pas que notre pays.
43:12 Vous pensez que c'est que notre pays ? - J'aimerais bien
43:14 revenir dans les archives et voir si c'est
43:16 passé la même chose au moment de
43:18 l'exposition universelle,
43:20 les gilots de 124.
43:22 - Regardez, à Albertville, il y a
43:24 la même chose. - Il y a eu ? - Oui.
43:26 Il y a le même coup de pression.
43:28 - Non, mais je plains tous ces gens
43:30 qui vont venir travailler à Paris au
43:32 mois d'août, ça c'est vrai. Oui, je
43:34 les plains. - Vous vous en serez enfuis ?
43:36 - Je serai loin, je serai loin.
43:38 Mais je ne sais pas si on a
43:40 encore les moyens de se payer ce genre
43:42 de choses, finalement. - Est-ce que c'est pas un petit
43:44 peu stratégie contre stratégie ?
43:46 C'est-à-dire côté syndical
43:48 et côté social de se dire "on va utiliser
43:50 ce moment" et puis en face
43:52 de se dire "ils n'oseront pas, ils n'oseront
43:54 pas gâcher la fête" ?
43:56 Bruno Cotteres ? - Oui, on a déjà eu
43:58 déjà plusieurs déclarations de l'exécutif
44:00 qui allaient dans ce sens-là, qui étaient de dire
44:02 "il faut quand même qu'on soit à niveau, on va accueillir le monde
44:04 entier, c'est un moment de fête
44:06 nationale, la fête du sport".
44:08 Enfin voilà, il y a plusieurs déclarations
44:10 déjà qui allaient dans ce sens.
44:12 Et alors, ce qui est vraiment intéressant, ça souligne
44:14 encore une fois la difficulté
44:16 de ce modèle du dialogue social en France.
44:18 On voit qu'on a comme ça
44:20 des poussées régulièrement et puis
44:22 on attend la prochaine, effectivement.
44:24 Il y a aussi beaucoup de...
44:26 Dans le débat public, dans le débat politique,
44:28 il y a tout un tas de choses qui concernent
44:30 aussi le service minimum.
44:32 Il y a eu une proposition d'un
44:34 sénateur récemment, Hervé Marseille,
44:36 qui consistait à dire
44:38 "il faudrait qu'il y ait 60 jours
44:40 où on n'a pas le droit d'être en grève".
44:42 Ça peut pas être plus de 60 jours.
44:44 Il y a eu au printemps, il y avait une proposition
44:46 de députés républicains qui était sur
44:48 l'idée aussi que pas de grève
44:50 pendant les samedis de départ en vacances,
44:52 par exemple, aux heures de pointe.
44:54 Tout ça s'inspire de l'exemple italien.
44:56 Voilà. Et on voit
44:58 que dans certains segments
45:00 ou de l'opinion politique,
45:02 on trouve qu'il faudrait revenir
45:04 sur ce qui avait été fait en 2007,
45:06 qui était la loi de 2007,
45:08 qui organisait un service minimum,
45:10 au fond, mais qui passe essentiellement par la négociation
45:12 du dialogue social.
45:14 On essaie d'abord de trouver un accord
45:16 sur le fait que quels sont
45:18 les créneaux horaires,
45:20 quels sont les services qu'on considère
45:22 comme étant du service minimum
45:24 obligatoire. Et là, certains disent "ça marche pas
45:26 parce que
45:28 les préfets n'ont pas vraiment
45:30 la possibilité de réquisitionner
45:32 ou il faudrait instaurer
45:34 des périodes où on ne peut pas être en
45:36 grève". Donc on voit qu'il y a un sujet
45:38 autour de ces questions qui, à l'occasion des Jeux
45:40 Olympiques, va sans doute revenir sur la table.
45:42 Le service minimum, une albereta, pourquoi ça marche
45:44 pas en France ? - Non mais comment
45:46 fait-on avec un pays qui a 5
45:48 millions et demi, je crois, de fonctionnaires
45:50 pour ne pas s'organiser ?
45:52 Comment on fait ?
45:54 - C'est-à-dire ? - On a un pays
45:56 qui a énormément de fonctionnaires
45:58 et malgré tout, on est toujours en train d'en manquer.
46:00 Il y a quand même un petit problème.
46:02 Donc qu'est-ce qu'on fait ? Comment on gère
46:04 les gens ? Moi, je ne sais pas, mais...
46:06 - Un problème de RH, vous voulez dire ?
46:08 - Oui, de RH. - Quelque part ?
46:10 Claire Planchard ?
46:12 Vous avez l'occasion,
46:14 pour les journaux du
46:16 groupe ÉBRA, de travailler là-dessus ?
46:18 - Non mais là, on est
46:20 dans des services publics qui, depuis
46:22 des années, sont dans des situations...
46:24 Effectivement, on a une dépense publique importante
46:26 mais qui sont, structurellement, dans une
46:28 situation de crise. On en a souvent parlé, notamment
46:30 dans les services
46:32 hospitaliers, sur... Il y a
46:34 l'yélisme de la population, il y a énormément de choses
46:36 qui peuvent expliquer qu'aujourd'hui, nos systèmes de santé
46:38 sont exsangues et que le système
46:40 ne fonctionne pas. Mais c'est vrai que,
46:42 dans une logique, aujourd'hui, on va devoir
46:44 mobiliser des gens qui ont déjà
46:46 connu des crises. On avait parlé des policiers,
46:48 qui sont vraiment dans une situation
46:50 d'essoufflement, le système
46:52 médical également.
46:54 À cette occasion, voilà, des jeux
46:56 où on repose les choses à plat et qu'on essaye de se dire
46:58 comment on fait pour que les gens soient
47:00 incités à travailler et des renforts, parce qu'il va
47:02 falloir recruter des gens
47:04 et des soignants. Enfin,
47:06 mis à part un débat plus structurel sur la gestion
47:08 de notre sas public, je pense
47:10 légitime que la question se pose pour que ça se passe
47:12 dans de bonnes conditions. Enfin, on a tous
47:14 peur d'un drame sécuritaire,
47:16 de la menace d'attentat. On va avoir dans quelques
47:18 jours des tests pour parer une
47:20 attaque de drone. Enfin, voilà, des scénarios un peu catastrophes
47:22 quand même. On se dit "qu'est-ce qui se passe
47:24 si on a face à ça ?" Donc,
47:26 aujourd'hui, il y a des syndicats qui
47:28 posent le problème et dans un
47:30 bras de fer, effectivement, financier. Mais
47:32 ça a du sens quand même. C'est que, quelque part,
47:34 les professionnels aujourd'hui, on les a entendus, disent
47:36 "on n'est pas prêts, on va pas y arriver".
47:38 L'été dernier, on n'a pas réussi. Cet été, on n'y
47:40 arrivera peut-être pas. Donc, moi, je trouve qu'il y a...
47:42 Il ne faut pas forcément dire que c'est parce que
47:44 ils ne veulent pas travailler
47:46 ou qu'ils veulent toujours plus.
47:48 Je pense qu'il y a un souci. Et quand on
47:50 dit "les Français sont rabat-joies",
47:52 je pense qu'il y a quand même une préoccupation réelle
47:54 liée au contexte... - Ils sont un peu rabat-joies quand même.
47:56 - Que vous expliquez, oui, mais anxiogène. Un climat
47:58 anxiogène dans le pays qui fait qu'aujourd'hui,
48:00 une manifeste à notre ampleur,
48:02 où les regards du monde vont être portés sur notre
48:04 pays, je pense qu'on se demande "est-on
48:06 capable ?" et c'est peut-être
48:08 ça qui résonne dans ces interrogations. - J'ai l'air de plaisanter, mais pas du tout.
48:10 Et on va en parler juste après. Le Fil Info,
48:12 20h51, Stéphane Milhomme.
48:14 - Et plusieurs pays, dont les
48:16 Etats-Unis, la France, la Jordanie, continuent
48:18 le largage d'aides alimentaires à destination
48:20 des Gazaouis. Joe Biden, lui,
48:22 ordonne à l'armée américaine
48:24 d'établir un port temporaire sur
48:26 ce territoire palestinien pour acheminer
48:28 la nourriture. Le président américain
48:30 doit donner des précisions lors de son traditionnel
48:32 discours sur l'Etat de l'Union.
48:34 Toute cette journée, Emmanuel Macron
48:36 recevait les responsables politiques pour
48:38 évoquer la guerre en Ukraine. Pour le chef de l'Etat,
48:40 il n'y a aucune limite ni ligne
48:42 rouge au soutien de la France en Ukraine.
48:44 Sur France Info, le secrétaire national
48:46 du parti socialiste Olivier Faure
48:48 pense qu'il faut d'abord tenir nos engagements
48:50 vis-à-vis du régime de Kiev
48:52 et pas la peine de faire de
48:54 la surenchère verbale.
48:56 Des moyens supplémentaires pour le pôle colcaise.
48:58 En France, le garde des Sceaux,
49:00 Eric Dupond-Moretti, annonce la nomination
49:02 dès l'année prochaine d'un quatrième juge
49:04 d'instruction. Depuis deux ans, ce service
49:06 est chargé de traiter des affaires
49:08 non élucidées, et cela depuis
49:10 le tribunal de Nanterre.
49:12 Et puis du football, les Lille se qualifient pour les quarts de finale
49:14 de la Ligue Europe à Conférence
49:16 en écrasant les Autrichiens de Graz
49:18 3 à 0. Et dès 21h,
49:20 l'Olympique de Marseille accueille Villareal.
49:22 Il s'agit cette fois des
49:24 huitièmes de finale allées de la Ligue Europe.
49:26 Avec Claire Planchard du groupe Ebra,
49:38 Emmanuel Beretta du Point,
49:40 et Bruno Cotteres, chercheur CNRS au Cévi-Pof,
49:42 on essaie de comprendre ce
49:44 mal français, ou pas, en tout cas
49:46 cette grogne et cette inquiétude qui montent
49:48 à l'approche des JO. Alors, on a évoqué
49:50 la stratégie, même la double
49:52 stratégie, la stratégie contre stratégie,
49:54 mais Bruno Cotteres, vous
49:56 réagissiez quand Claire Planchard
49:58 évoquait ce mal-être,
50:00 et ça rebondit finalement sur ce que vous disiez
50:02 concernant les conflits ukrainiens
50:04 et Kliagasa.
50:06 C'est très clair, il y a un sentiment
50:08 dans l'opinion
50:10 qui est un sentiment de confusion,
50:12 on ne comprend pas au fond ce qui
50:14 nous arrive fondamentalement. Les sentiments
50:16 dominants dans l'opinion aujourd'hui, on l'a mesuré
50:18 dans notre baromètre de confiance politique
50:20 qui est paru une quinzaine de jours,
50:22 l'amorosité, la lassitude,
50:24 l'épuisement, il y a des catégories
50:26 de la population
50:28 au travail ou hors travail
50:30 qui se sentent à la fois perdues,
50:32 un peu épuisées, voilà. Il y a un sentiment
50:34 qu'il y a quelque chose qui ne va pas bien,
50:36 il y a des doutes sur notre modèle démocratique
50:38 par ailleurs, et ça explique beaucoup
50:40 de toutes ces tensions à répétition,
50:42 on a le sentiment qu'on n'en sortira jamais, qu'il y aura toujours
50:44 des grèves, qu'il y aura toujours des gens pas contents
50:46 sur la question de
50:48 la gestion du secteur public,
50:50 on ne peut pas non plus faire les choses en blanc
50:52 et en noir, il y a de multiples initiatives,
50:54 le chef de l'État a pris plusieurs fois la parole
50:56 pour dire qu'il voulait moderniser le service
50:58 public, qu'il voulait prendre des actions, c'est un
51:00 thème sur lequel il revient fréquemment,
51:02 l'actuel ministre de la fonction publique
51:04 a pris pas mal d'initiatives,
51:06 toutes n'ont pas été
51:08 applaudies
51:10 de tous, évidemment,
51:12 mais voilà, on voit qu'on est dans un
51:14 moment de transformation qui est difficile
51:16 à expliquer, qui est difficile à comprendre,
51:18 qui introduit beaucoup de sentiments
51:20 de confusion, et comme des fleurons français,
51:22 c'est quand même notre service public,
51:24 dans ces différents secteurs,
51:26 il est à la fois le réceptacle de tout ça,
51:28 il est traversé
51:30 lui-même de tous ces questionnements nouveaux,
51:32 qui est
51:34 comment attirer par exemple de nouveaux
51:36 talents dans la fonction publique aujourd'hui,
51:38 avec les problèmes de rémunération,
51:40 il y a tout un énorme chantier,
51:42 et c'est un gros chantier,
51:44 à mon avis il va falloir un bon paquet
51:46 d'années. - Et finalement,
51:48 ces Jeux Olympiques, qui sont
51:50 quelque chose de
51:52 censé être très positif,
51:54 festif, etc., - Réveillent toutes nos peurs.
51:56 - En tout cas en amont, on verra bien ce qu'il en sera
51:58 le moment venu, parce que, bon,
52:00 Emmanuel Beretta, ça ne
52:02 fonctionne pas. - Ça réveille toutes nos
52:04 peurs, dans un pays qui a connu une vague d'attentats,
52:06 tout d'un coup on se dit, "Oh là là,
52:08 on va accueillir des gens, on va être une cible,
52:10 on va être à nouveau une cible, parce que si on veut
52:12 un retentissement mondial,
52:14 il faut attaquer les JO.
52:16 Deuxième crainte, je n'y avais pas
52:18 pensé, mais effectivement l'hôpital,
52:20 parce que si Paris se remplit au mois d'août,
52:22 il y aura forcément des gens qui iront aux urgences,
52:24 or en principe il y a quand même moins
52:26 de personnes à Paris, dans les
52:28 hôpitaux, au mois d'août.
52:30 Donc je n'avais pas perçu qu'effectivement il y avait
52:32 ce deuxième danger.
52:34 Le troisième, c'est la circulation.
52:36 D'habitude ça circule en août. Eh bien cette fois-ci,
52:38 peut-être que ça circulera encore moins bien.
52:40 Là aussi, ça relance l'idée.
52:42 Je l'entends chez les chauffeurs de taxi,
52:44 comment on va circuler, est-ce que ça va marcher ?
52:46 Bon, je vois. Toutes nos craintes
52:48 sont réveillées par ces JO, qui devraient
52:50 être un événement festif
52:52 et qui devient finalement le miroir de toutes nos
52:54 angoisses. - Juste pour finir,
52:56 parce qu'on a aussi le chic quand même pour faire des
52:58 polémiques un peu improbables,
53:00 cette histoire d'affiches, vous avez
53:02 regardé, je vous assouris, Bruno Cotteres,
53:04 là pour le coup, ce n'est peut-être pas indispensable non plus.
53:06 - Ce n'est pas la priorité de toutes les
53:08 priorités, ça c'est sûr pour notre pays.
53:10 - Non mais est-ce que ça vaut cette barouffe
53:12 pour le mot ? - Moi je la trouve sympa, la fiche.
53:14 À titre personnel, je trouve qu'elle a un côté
53:16 décalé justement.
53:18 Elle doit incarner une fête
53:20 internationale. C'est un peu le paradoxe
53:22 qui est souligné. On accueille des JO
53:24 dans la capitale
53:26 de notre pays. Et en même temps,
53:28 les Jeux Olympiques, par définition, c'est une fête mondiale.
53:30 Tous les pays sont là, pratiquement.
53:32 C'est la fête du sport qui est
53:34 une valeur universelle, qui transcende
53:36 les appartenances nationales,
53:38 même s'il y a des équipes
53:40 nationales qui vont
53:42 être en compétition aux Jeux Olympiques.
53:44 Et donc la fiche, elle veut essayer
53:46 de symboliser ça. Paris,
53:48 la dimension internationale,
53:50 une dimension assez marrante dans cette affiche.
53:52 Après, je vois bien les polémiques.
53:54 Il y a un certain nombre de symboles.
53:56 Ce sont des polémiques, c'est bien qu'elles s'expriment.
53:58 - Et les règles olympiques, en même temps,
54:00 imposent aussi une neutralité religieuse.
54:02 - Le cahier des challenges.
54:04 - Claire Planchard. - Moi, je l'ai trouvé très réjouissante,
54:06 cette affiche. Je l'ai trouvée fraîche.
54:08 Et quelque part, je me suis dit, tiens,
54:10 ça pourrait être une fête quand je l'ai vue.
54:12 - Emmanuel Béretta, mot de la fin sur cette affiche ?
54:14 - Non, mon avis importe peu,
54:16 mais elle est pas mal, cette affiche.
54:18 - Vous comprenez quoi de ce que ça a suscité ?
54:20 - Oh, pfff...
54:22 Je crois qu'on prend un prétexte de tout en France
54:24 pour faire des polémiques. De tout.
54:26 - Là, on revient au ronchon.
54:28 Bon, allez, on arrête de ronchonner.
54:30 On y va sur les unes de demain,
54:32 d'abord à la une des journaux de l'Est
54:34 du groupe ÉBRA. - Écoutez, on profite
54:36 de la journée des droits des femmes pour l'annoncer
54:38 le lancement de notre premier prix littéraire,
54:40 le prix Mado, qui sera un prix qui distinguera
54:42 des livres qui mettent en avant des femmes héroïnes
54:44 engagées, notamment pour la liberté.
54:46 Et Mado, c'est l'alias d'une grande résistante,
54:48 Laure Dibold-Müller,
54:50 qui était totalement
54:52 tombée dans l'oubli, alors qu'elle a
54:54 été la secrétaire de Jean Moulin,
54:56 compagnon de la Libération.
54:58 On interviewe sa biographe, qui est aussi la marraine
55:00 du prix, Anne-Marie Wimmer, et c'est passionnant
55:02 parce que depuis 16 ans, elle essaye
55:04 que cette femme retrouve la reconnaissance
55:06 qu'elle mérite, et puis peut-être qu'un jour
55:08 elle rentrera au Panthéon. - Formidable !
55:10 - Donc on lance ce prix avec beaucoup de fierté.
55:12 - Dans les quotidiens de l'Est de la France.
55:14 À la une du point, cette semaine, Emmanuel Beretta ?
55:16 - Jordan Bardella,
55:18 l'homme qui va faire beaucoup parler de lui.
55:20 - C'est ça le titre, le vrai Jordan Bardella.
55:22 - L'homme qui va faire beaucoup parler de lui
55:24 cette année, et on essaie
55:26 de savoir s'il a quelque chose dans la tête,
55:28 ou si c'est juste un très bon marketeur.
55:30 - Réponse ? - Un homme de formule.
55:32 On est plutôt sur la deuxième option, à ce stade en tout cas.
55:34 - Merci à tous les trois,
55:36 merci à Bruno Cotteres,
55:38 merci pour vos lumières, c'était passionnant.
55:40 Demain, Les Informés reviennent à 9h,
55:42 avec Salia Braklia et Renaud Delis.
55:44 Et nous, moi, je serai là
55:46 demain à 20h. Bonne soirée !

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