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00:00Générique
00:0620h, 21h, France Info, les informés, Bérangère Monte.
00:12Bonsoir à tous, 4 jours depuis la dissolution, 4 jours qui paraissent déjà un siècle au menu ce soir.
00:17Les questions qui animent ce qu'on appelle déjà les 3 futurs blocs politiques.
00:21A gauche, d'abord, comment s'y prendre pour que le Front Populaire n'apparaisse pas comme une répétition de la nupes ?
00:27Et avec quelle tête d'affiche ? A droite, qui tient le chéquier pour organiser et financer les candidatures LR ?
00:33La justice rendra-t-elle son siège de président à Éric Ciotti demain ?
00:37Quant au RN, prend-il un risque de faire fuir ses électeurs en s'approchant de la droite républicaine ?
00:43Et puis le bloc central, Emmanuel Macron au G7 en Italie dit en tout cas ce soir ne pas être fragilisé par cette dissolution.
00:523 blocs qui dessinent, mais quelle majorité dessinent-ils ?
00:57Y a-t-il un risque de rendre l'Assemblée introuvable et donc la France ingouvernable après le 7 juillet ?
01:03On parle de tout ça avec nos informés qui sont ce soir François Miguet, journaliste économique au Point,
01:08Fabrice Vaisseurredon, rédacteur en chef Ébras Info, Elsa Fressonnet, grand reporter aux Échos,
01:14et Benjamin Morel, politologue et maître de conférences en droit public à Paris 2,
01:18Panthéon Assas, auteur de Le Parlement, Temple de la République aux éditions passées composées.
01:24Bonsoir et bienvenue à tous.
01:28Où en sont donc les discussions pour le Front Populaire ce soir après 4 jours de discussions au QG d'Europe Ecologie ?
01:36Les Verts hier matin, disons-le, un accord semblait acquis sur la répartition des circonscriptions.
01:41On rappelle les chiffres, 229 pour LFI, 175 pour le PS, 92 pour les écologies.
01:47C'est 50 pour le PCF.
01:49Et puis en fin de matinée tout à l'heure, patatra, la direction du Parti Socialiste a demandé aux premiers secrétaires fédéraux
01:55de se préparer à investir 577 candidats.
01:59Preuve que ça ne se passait pas forcément si bien.
02:01Les socialistes accusaient notamment les insoumis et les écologistes d'avoir récupéré en douce une partie des circonscriptions,
02:07gagnable, ça s'est finalement arrogé visiblement en début d'après-midi.
02:12Le texte est en train d'être finalisé avec un certain nombre de grands principes communs et de lignes rouges.
02:19C'est ce qui est attendu en tout cas.
02:21Il s'expliquait Sandra Regol, la députée sortante Europe Ecologie-Les Verts de la première circonscription du Barin,
02:27tout à l'heure candidate à sa réélection.
02:30Les valeurs sur lesquelles on ne transige pas sont celles qui sont dans notre accord
02:34et c'est le projet qu'on propose pour la France.
02:36A savoir, si je vous le dis grossièrement et rapidement, la justice sociale et environnementale
02:41et si je vous le dis dans le détail, c'est protéger la santé des personnes,
02:45arriver à une neutralité carbone, revenir à la retraite à 60 ans et j'en passe.
02:50Est-ce que le texte commun évoquera par exemple l'antisémitisme qui est un sujet important pour beaucoup d'électeurs,
02:55le hamas terroriste, est-ce que ça se sera dans le texte ?
02:58Concernant les écologistes, on a de problèmes ni avec la condamnation des actes terroristes du 7 octobre
03:06ni avec le fait de dire qu'il est primordial et vital que les otages israéliens soient libérés immédiatement.
03:13Voilà, donc le programme, les circonscriptions.
03:16Et il y a un troisième sujet, même si officiellement on nous dit que ce n'en est pas un,
03:19mais qui est dans toutes les têtes, c'est la tête d'affiche.
03:22Le Premier ministre potentiel, comme Jean-Luc Mélenchon hier sur France 2,
03:26François Ruffin dit qu'il s'en sent capable.
03:28Je m'en sens capable aussi et si jamais il y a un consensus qui devait aboutir à un non,
03:33je suis prêt à prendre la place qu'on souhaitera pour transformer la vie des gens.
03:37Vous savez, quand j'ai lancé l'idée de Front Populaire,
03:40c'est quand même avec en mémoire la figure à la fois de Léon Blum et aussi de Léo Lagrange,
03:46qui a été ministre des loisirs à cette époque-là,
03:48et qui, en un mois, a réussi à amener la lumière chez les ouvriers,
03:53c'est-à-dire leur premier congé payé.
03:55Alors, François Miguel, le grand enjeu, en fait, pour la gauche,
03:58c'est de faire en sorte que le Front Populaire ne ressemble pas, le moins possible,
04:03en tout cas à la nupèce qui a fait fuir et qui a donné lieu à tellement de discussions et de tensions depuis deux ans.
04:11Oui, alors d'abord, on peut être un peu surpris.
04:14On se disait, tiens, il y a un accord qui va arriver très rapidement, c'est ce qu'on nous annonçait,
04:19ce qui était d'ailleurs un peu paradoxal quand on se souvenait qu'il y a à peine une semaine,
04:24ça s'écharpait de manière assez violente entre les Insoumis et la liste socialiste de Glucksmann.
04:32Vous voulez dire pendant la campagne des élections.
04:34Et donc là, on est en train de se rendre compte que, finalement, c'est pas si facile que ça de s'entendre,
04:39et on attend toujours la fumée blanche, finalement.
04:41À chaque fois, on dit qu'elle va arriver très rapidement, puis elle n'arrive pas.
04:45Donc certainement, ils vont se mettre d'accord sur un accord à minima,
04:49mais on voit que sur certains points clés, notamment le rapport à la question de l'antisémitisme,
04:55les nominations dans certains fiefs, mais aussi ce que le PS a appelé la brutalisation de la vie politique,
05:05donc qu'il aimerait bien que la France insoumise l'arrête.
05:09Il y a énormément de sujets d'achoppement qui font que les discussions continuent et n'ont toujours pas abouti.
05:14Benjamin Morel, à quoi dira-t-on que ce Front Populaire n'est pas la NUPES ?
05:20Parce que ça s'appellera Front Populaire ?
05:23Non, mais c'est assez sérieux, en réalité.
05:25Qu'est-ce que c'est que la NUPES ?
05:27La NUPES, c'est un accord électoral.
05:29Un candidat de gauche par circo.
05:31La gauche fait moins de voix en 2022 qu'en 2017,
05:34mais elle a beaucoup plus d'élus, tout bêtement,
05:36parce que la logique du mode de scrutin fait que si vous n'êtes pas dans un système d'alliance,
05:39vous n'êtes pas au second tour, et donc vous perdez l'objectif essentiel de ce qui est en train de se passer.
05:43C'est que, dans la plupart des 577 circonscriptions,
05:46parce qu'il y en a quelques-unes, outre-mer et Corse, qui sont exclues,
05:49il n'y ait qu'un seul candidat de gauche.
05:51Si c'est ça, ça fonctionne.
05:53Ensuite, les détails du programme.
05:55Pas grand-chose à faire, fondamentalement.
05:57Vous dites détails du programme, vous ?
05:59Oui, parce que, enfin, c'est pas un programme de gouvernement.
06:01Pour l'instant, en tout cas, les chances que la gauche emporte ces élections sont limitées.
06:04Donc il s'agit de se mettre d'accord, parce que quand même, il faut qu'il y ait un substrat commun.
06:08Mais l'important, c'est la répartition des circos
06:10et la répartition des pouvoirs au sein de l'Assemblée, que ça impliquera.
06:13Pour l'instant, on a un groupe, la FI, qui est très important.
06:15Et donc ces circos-là sont sacralisés.
06:17L'idée, c'est, dans les circos qui pourraient être gagnables, tenter un rééquilibrage.
06:21Autrement dit, en plus de celles qui sont déjà, aujourd'hui, sur le tapis à l'Assemblée,
06:25lesquelles peuvent être données, notamment aux socialistes,
06:29pour qu'il y ait une forme de rééquilibrage, un peu moins la FI, de cette alliance.
06:33C'est ça, l'enjeu, et l'enjeu, quand même, de la tête d'affiche.
06:36Qui est purement symbolique, parce que l'électorat de gauche est très fluide,
06:39et donc il votera quelle que soit la tête d'affiche.
06:41C'est pas vraiment une question.
06:42En revanche, si vous avez une tête d'affiche trop polarisée, type Jean-Luc Mélenchon,
06:45vous faites peur à l'électeur centriste entre les deux tours.
06:48Et en même temps, si vous nommez quelqu'un d'autre que Jean-Luc Mélenchon,
06:51vous risquez d'avoir des problèmes avec la FI.
06:53– Pardon, mais les différentes études qu'on a, à la fois sur le scrutin de dimanche,
06:56et puis depuis, il y a un sondage, et là pour les échos d'ailleurs,
06:59je me tourne vers vous Elsa, qui montre cet après-midi,
07:02que la personnalité de Jean-Luc Mélenchon, si elle est plébiscitée, certes, par les insoumis,
07:06apparaît vraiment comme un repoussoir, ou en tout cas n'est pas plébiscité
07:09par l'ensemble des électeurs de gauche.
07:11En tête de tout ça, il y a François Ruffin.
07:13– Absolument.
07:14– Je vous laisse continuer, parce que c'est assez intéressant.
07:18– Jean-Luc Mélenchon est vraiment en bas des personnalités de gauche.
07:23– Attendez, les résultats, parce que je les ai sous les yeux, je ne sais pas vous,
07:26mais 55% d'opinion positive pour François Ruffin,
07:30devant Manon Aubry, devant François Hollande, devant Fabien Roussel,
07:34Jean-Luc Mélenchon arrive seulement après avec 43%.
07:37– Et derrière Raphaël Huguesman quand même, le numéro 1 est Raphaël Huguesman.
07:43François Ruffin a gagné 4 à 5 points, là, auprès des électeurs de gauche,
07:49et je pense que c'est dû au fait qu'il a été effectivement le premier à proposer le Front populaire.
07:55Ensuite, Mélenchon, oui, ça fait plus d'un an qu'il est très très clivant, même à gauche.
08:03Donc voilà, et on le voit autant chez les…
08:07on le voit évidemment chez les responsables politiques,
08:10mais on commence aussi à le voir chez les électeurs.
08:13Et ce n'est pas très étonnant, parce que quand même, il y a eu un mouvement…
08:18une partie des électeurs qui votaient Macron s'est remise sur Glucksmann aux européennes.
08:24Si vous les interrogez maintenant, ces gens-là ne veulent pas de Mélenchon.
08:27– Et c'est l'une des difficultés, je viens vers vous Fabrice Vesser,
08:30donc juste après le fil info de 20h11, Emmanuel Langlois.
08:34– Le bureau politique des Républicains, prévu ce soir, est reporté à demain matin
08:38pour des raisons d'organisation, d'après l'entourage d'Annie Gennevard,
08:42la coprésidente par intérim du parti.
08:45Bureau politique qui doit valider l'exclusion d'Éric Ciotti de son poste de président des LR.
08:51Le député des Alpes-Maritimes conteste toujours cette décision.
08:55Le tribunal judiciaire de Paris examinera son recours demain vendredi à 11h.
09:02Les deux accusés au procès en appel de l'attentat de Nice,
09:05condamnés à 18 ans de réclusion,
09:07ce soir assortis d'une peine de sûreté des deux tiers,
09:10annonce de la Cour d'assises spéciales de Paris.
09:12Ils étaient jugés pour avoir apporté un soutien logistique et idéologique
09:16à l'auteur de l'attentat au cours duquel 86 personnes avaient été tuées.
09:21C'était le 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais.
09:25Lui était détenu en Iran depuis septembre 2022, fatigué mais souriant.
09:30Le français Louis Arnaud est arrivé ce matin à l'aéroport du Bourget.
09:34C'est un épilogue heureux pour le jeune homme de 36 ans,
09:37alors que trois de ses compatriotes sont encore emprisonnés en Iran,
09:42que plusieurs ONG accusent de se servir comme monnaie des chances
09:45dans des négociations d'État à État.
09:5220h, 21h, France Info, les informés, Bérenger Bond.
09:57En compagnie ce soir de François-Miguel Dupoint, Elsa Fressionnet-Desecaux,
10:01Benjamin Morel, le politologue est là, et Fabrice Vesserredon pour Ébrain Info.
10:06Fabrice, le cas Mélenchon, il est important parce qu'il n'y a presque que des mauvaises solutions,
10:11c'est l'impression que ça donne.
10:12Il est doublement important.
10:14Il est important d'une part parce qu'il s'est affaibli.
10:17Il s'est affaibli au sein de l'ANU, il a laissé des plumes aussi dans tout ça.
10:21Il s'est affaibli dans l'opinion, et ça va au-delà d'un an.
10:25Ça fait quand même quelques temps qu'il érode son image, qu'il érode son aura,
10:29y compris son aura de tribun.
10:31Et qu'est-ce qui se passe là, tout de suite ?
10:33Pardon, mais en 2022, il ne passe pas très loin du deuxième tour quand même de la présidentielle.
10:37Absolument, mais c'est il y a deux ans.
10:39Deux ans, il se passe plein de choses en politique.
10:41On le voit, même en une soirée, quand on regarde bien dimanche.
10:44Du coup, ils n'ont plus de chef.
10:46Il n'y a plus de chef à gauche.
10:48Il y a plein de gens qui veulent discuter, qui ont des idées,
10:51qui peuvent même se disputer éventuellement un poste à Matignon,
10:54mais il n'y a personne pour trancher.
10:56Il n'y a pas de tête qui dépasse.
10:58L'affaiblissement de Mélenchon, aujourd'hui, est un problème pour eux dans les négociations.
11:03Est-ce qu'il peut y être, et même est-ce qu'il peut ne pas y être, Elsa Fresnes ?
11:08C'est toute la question.
11:09Vous voulez dire comme...
11:11Dans le jeu, dans le débat, et donc...
11:13Non, il ne se laissera pas mettre hors-jeu.
11:16En revanche, je note qu'aujourd'hui, y compris dans ses interventions,
11:21même s'il a dit qu'il se sentait capable, etc., etc.,
11:24il a une modération un peu nouvelle.
11:27Il a refusé de faire un débat avec Gabriel Attal et Jordan Bardella,
11:32en disant je ne suis pas le candidat.
11:34Et je voudrais un tout petit peu nuancer.
11:36Dans une législative de conquête, une coalition, quelle qu'elle soit,
11:40a besoin, effectivement, d'un chef.
11:44Là, on est sur des législatives qui n'avaient été prévues par personne,
11:48qui ont été voulues par le chef de l'État.
11:51Donc on n'est pas dans...
11:53S'agissant de la gauche dans des législatives de conquête,
11:56on est dans resserrons les rangs parce que,
12:00d'une part, c'est le seul moyen d'avoir un groupe assez important,
12:04et d'autre part, je pense qu'il ne faut pas négliger dans nos analyses
12:08l'aspiration à l'unité de l'électorat de gauche.
12:11C'est-à-dire que je ne suis pas sûre que là, maintenant,
12:14on verra dans une semaine ou dans dix jours,
12:16mais je ne suis pas sûre que là, maintenant,
12:19les électeurs de gauche s'attachent à savoir qui est le leader.
12:23– Même si en face, vous avez un Bardella aux commandes du RN
12:28et qui aspire à avoir le lead sur la droite,
12:31et un Gabriel Attal sur le central.
12:33– À partir du moment où l'électorat lui-même n'est pas forcément
12:36dans une dynamique de conquête, mais veut soit faire barrage au FN,
12:41soit taper Emmanuel Macron, en gros.
12:45Je pense que c'est ça l'état d'esprit de l'électorat de gauche.
12:48Ce qui est important pour lui, c'est l'union.
12:50– Je suis assez d'accord avec une limite,
12:52c'est-à-dire que l'électorat de gauche, il est très fluide.
12:54Les deux gauches et le conciliable, ça marche chez les leaders,
12:56vous ne mettrez jamais Mélenchon et Cazeneuve ensemble,
12:58ça ne marche pas dans l'électorat.
12:59L'électorat, aujourd'hui, est très très fluide,
13:01il va là où est la victoire,
13:03parce qu'il a une forte identité politique.
13:05Ensuite, le barrage face au RN est un instrument de mobilisation
13:09très fort pour cet électorat, nonobstant le leader.
13:12Le problème, il est quand même un problème médiatique,
13:14parce qu'en face, il va y avoir des incarnations.
13:17Et cette incarnation pose profondément problème à la gauche,
13:20parce qu'au fond, elle connote la campagne,
13:23et potentiellement, elle pose quelqu'un pour 2027.
13:26Et ça, évidemment, Jean-Luc Mélenchon ne peut pas vraiment l'accepter.
13:29Et en même temps, les gauches vont avoir toutes les peines du monde à s'en passer.
13:32Donc, arriver à trouver une solution alternative
13:35avec l'impératif médiatique de « on va devoir organiser des débats »
13:38va vraiment être un casse-tête.
13:40Je pense que ça aurait été un vrai problème
13:43pour une campagne législative normale,
13:46de deux mois, etc.
13:48Là, ça va très vite, c'est trois semaines.
13:51Les gens, d'abord, se débrouillent pour ceux qui vont en vacances,
13:55laisser leur procuration, etc.
13:58Autant l'incarnation, je la trouve absolument cruciale
14:01pour une présidentielle, autant aux législatives
14:04sur une campagne qui va durer deux fêtes, deux semaines,
14:07c'est pas sûr.
14:08– Vous dites les uns les autres, on n'est pas dans une législative
14:10de conquête pour la gauche, c'est exclu, ça ?
14:13Avec une droite qui se morcelle, et avec le centre
14:16et un repousse-fort qui s'appelle Emmanuel Macron,
14:19ça n'existe pas, ça, la conquête du pouvoir par la gauche ?
14:22– Rien n'est exclu, mais c'est improbable pour deux raisons.
14:24Première raison, il y a une concentration de l'électorat de gauche
14:27dans quelques circos.
14:28C'est un électorat très concentré.
14:30Il ne faut pas faire 80% dans une circo, il faut faire 51%
14:33dans 10 circos pour gagner une législative.
14:35Et là, la concentration électorale est compliquée à dépasser.
14:37L'autre élément, c'est que si on a beaucoup de second tour,
14:40gauche, RN, que fait l'électeur centriste ?
14:43Actuellement, une grande partie de l'électorat centriste
14:45a probablement plus peur de la gauche, de Jean-Luc Mélenchon,
14:48etc. que du RN, et le mouvement de bascule là-dessus
14:51va être compliqué, d'où l'intérêt en effet de lisser au possible
14:54cette campagne pour parvenir à conquérir l'électorat centriste.
14:58Bien sûr, on a parlé de l'enjeu de ce que vont faire les électeurs.
15:01Il y a aussi l'enjeu personnel pour Jean-Luc Mélenchon,
15:03c'est ce qu'est notre spécialiste.
15:05C'est qu'en fait, il y a 2027 qui se profile aussi.
15:09Et Jean-Luc Mélenchon, s'il abandonne son magistère aujourd'hui,
15:12par exemple au profit de François Ruffin, qui est son rival en interne,
15:15mais à ce moment-là, Jean-Luc Mélenchon, sa carrière politique,
15:18elle est terminée en vérité.
15:19Il est dans une situation qui est très compliquée.
15:22Il est le leader naturel.
15:23Il avait prévu certainement de se présenter à nouveau
15:26en 2027.
15:27Là, il est confronté à un moment où ceux qui sont ses rivaux en interne
15:31essayent de le pousser dehors.
15:32On voit que Ruffin pousse son avantage.
15:34Et donc, pour Mélenchon, ça va être très difficile de lâcher
15:38son magistère sur la France insoumise.
15:41Je reviens deux secondes sur ce que disait Benjamin Morel à l'instant.
15:43Dans un face-à-face RN gauche, l'électeur du centre a davantage peur
15:49de l'insoumis ou de l'extrême gauche que de l'extrême droite.
15:54Fabrice Vessey-Redon, vous êtes d'accord ?
15:56Vous voyez ça aussi comme ça ?
15:59C'est un vrai sujet.
16:01Non, mais c'est vrai.
16:03C'est une des clés, quand même.
16:05Bien sûr que c'est l'une des clés.
16:06Et d'ailleurs, les déclarations de François-Xavier Bellamy,
16:09tout à l'heure, cet après-midi, sur potentiellement s'il est confronté
16:14à un duel LFI-RN, je crois qu'il a dit bien évidemment.
16:18Bien sûr.
16:19Bien sûr.
16:20On y viendra sur la droite, vous avez raison.
16:22Bien sûr.
16:23Regardez la percée du RN dans les électorats retraités, c'est esthétique.
16:26C'est la base sociologique du centrisme.
16:28Alors certes, ce n'est pas forcément que des centristes qui votent aujourd'hui RN,
16:32enfin qui se sont rapprochés, mais ça veut dire que ce sont les mêmes milieux sociaux.
16:36Et donc, ce faisant, le vote RN n'est plus tabou aujourd'hui dans ces milieux sociaux.
16:40Et donc, en effet, il y a un effet de bascule, si ce n'est d'adhésion,
16:43en tout cas de comparaison.
16:45Pour tenter, pour imaginer grappiller, puis on parlera de la droite dans un instant,
16:50pour tenter d'aller conquérir des électeurs et pour au moins garder ceux de la gauche.
16:56Quelles sont les lignes rouges pour vous, absolues,
16:59ou les choses qui doivent apparaître dans ce programme,
17:02quand on évoquait tout à l'heure l'antisémitisme, le Hamas terroriste.
17:05Est-ce que ça, c'est une exigence ou est-ce qu'on est sur le programme social ?
17:10Il me semble qu'il faut absolument que la gauche commence par contrer les accusations d'antisémitisme.
17:17Donc, est un discours suffisamment clair sur la situation internationale et Gaza,
17:24pour ne pas prêter le flanc aux accusations qu'Emmanuel Macron lui a faites lors de sa conférence de presse.
17:31C'est la base.
17:33Il y a une candidate pendant les élections européennes, qui est Manon Aubry,
17:36qui systématiquement, quand elle est rentrée sur les plateaux de télé,
17:39elle dit mais est-ce qu'on va enfin parler de social pendant cette campagne ?
17:42Et systématiquement, elle a ramené ça sur le tapis,
17:45parce que le sujet était oublié.
17:47Et je pense qu'à un moment donné, cette gauche va avoir besoin de remettre le social au cœur de son programme.
17:53Mais c'est toute l'ambiguïté de quelques personnalités.
17:56Certains, Nicolas Maier-Rossignol, par exemple, disent
17:59qu'il faut exclure certains députés qui vont nous attirer ce genre de critiques.
18:03Et ils citent, par exemple, Daniel Obono. Il ne doit pas être investi.
18:06On peut imaginer qu'ils excluent comme ça...
18:09Vous faites ça, vous fâchez la FI, si vous n'aurez pas d'accord avec la FI.
18:13Donc en effet, il va y avoir des chapeaux qui vont être avalés.
18:16En effet, il y a des couleuvres qui vont devoir être avalées.
18:19Mais ils ont bien tous conscience que sans ça,
18:21les circos nupes qui aujourd'hui ont été gagnés en 2022 deviendraient des sièges éjectables.
18:25Pour conclure, vraiment, François Miguet ?
18:27Ce qui est important, c'est que vont faire les gens qui, jusqu'à maintenant, ont voté Macron,
18:31qui sont dans le bloc centriste.
18:33Il y en a une bonne partie d'entre eux qui vont être en grand désarroi
18:36si vous avez à chaque fois des finales entre un candidat du RN
18:40et un candidat du bloc Front de Gauche, s'il est mené par LFI.
18:45LFI, ce n'est pas seulement la non-condamnation du Hamas,
18:49c'est aussi le soutien à Vladimir Poutine.
18:51En ce moment, on l'oublie.
18:52Donc ça veut dire deux parties face à face qui sont pro-Poutine.
18:56C'est les drapeaux palestiniens à l'Assemblée nationale.
19:00Donc il y a énormément de Français qui votaient traditionnellement à gauche
19:04ou qui votaient au centre droit, qui ne seront pas d'accord avec ça,
19:07ni avec les propositions du RN, ni avec celles d'un Front de Gauche
19:11dont le leader serait la France Insoumise.
19:13Donc que vont faire ces électeurs-là ? C'est important.
19:15Ça dépendra évidemment. Dans chaque circonscription,
19:17un candidat socialiste ne suscitera pas les mêmes résultats.
19:21Mais pour le moment, il y a plus de candidats LFI que de candidats socialistes.
19:24Mais d'où je pense les tractations actuelles sur les circonscriptions
19:27et qui on met où ?
19:28Elle est gagnable, surtout.
19:30On va voir dans un instant qu'il y a des tractations aussi à droite.
19:33Après le Fil Info, 20h22, Emmanuel Langlois.
19:37Les discussions entre les partis de gauche du Front Populaire
19:40en vue des élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet
19:45avancent bien et surtout elles avancent vite, assurent ce soir sur France Info
19:49Sandra Regol, députée sortante Europe Écologie-Les Verts du Bas-Rhin,
19:53candidate à sa réélection.
19:55À droite maintenant, le bureau politique des Républicains.
19:58Prévu ce soir et reporté à demain matin pour des raisons d'organisation,
20:02il doit valider l'exclusion d'Éric Ciotti de son poste de président des LR.
20:07Le procureur de la République de Rennes lui requiert une peine de principe
20:11à l'encontre du commissaire Grégoire Chassin.
20:14Le policier est jugé pour homicide involontaire après la mort de Steve Maia Canisso.
20:19Il avait péri noyé après une charge de police lors de la fête de la musique à Nantes,
20:24c'était en juin 2019.
20:26À l'étranger, les dirigeants du G7 réunis à Bari en Italie,
20:29les chefs d'État et de gouvernement des économies parmi les plus puissantes mondiales
20:34sont parvenus à un accord sur l'utilisation des actifs russes gelés
20:38pour aider l'Ukraine à hauteur de 50 milliards de dollars.
20:42Confirmation de la chef du gouvernement italien de Giorgia Meloni tout à l'heure.
20:46Les États-Unis ont eux signé un accord de sécurité avec l'Ukraine d'une durée de 10 ans.
20:53France Info
20:5620h, 21h, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
21:03Allez, on parle de la droite donc maintenant avec Elsa Freyssenet aux Echos,
21:07François Miguet au Point, François Vesserredon, Fabrice Vesserredon chez Ebra Info
21:12et Benjamin Morel, politologue et maître de conférence en droit public à Paris 2 Panthéon, Assas.
21:18Alors encore une journée agitée aussi à droite,
21:21une arrivée mouvementée ce matin à son bureau pour Éric Ciotti, caméra, police.
21:26Sur Rix, il diffuse d'ailleurs une vidéo que vous pouvez voir,
21:30que vous allez voir si vous nous suivez sur le canal 27,
21:33c'est que vous allez entendre, pour ceux qui nous suivent en radio,
21:36une vidéo de son arrivée dans son bureau avec la musique et aux quatre vérités sur France 2.
21:41Il explique que le bureau politique d'hier n'a pas de valeur juridique,
21:45bureau politique qu'il a exclu du mouvement et de la présidence n'a pas de valeur juridique
21:50car il ne l'a pas lui-même convoqué.
21:53Le tribunal judiciaire de Paris, en ce moment même, est saisi par référé
21:58pour contester la validité de cette décision qui n'a aucun sens.
22:02Ça veut dire quoi Monsieur Ciotti ? Juridiquement, aujourd'hui, vous êtes toujours président
22:05et vous allez à votre bureau comme si de rien n'était ?
22:07Bien sûr.
22:08Voilà, bien sûr. Il a ensuite déjeuné avec Jordan Bardella.
22:12Il revendique ce soir 60 000 soutiens à son mouvement d'union des droites
22:16dans un message posté sur X.
22:18Donc un mouvement d'union entre l'ELR et l'ERN pour ces législatives anticipées.
22:24On va entendre le vice-président délégué du mouvement, François-Xavier Bellamy,
22:28qui lui est opposé à l'accord avec l'ERN, mais il n'est pas si loin,
22:32et comme le disait tout à l'heure Fabrice, il n'en est pas si loin à titre personnel.
22:36J'aurais défendu les candidats de ma famille politique.
22:39Au deuxième tour, s'ils ne sont pas représentés et que je dois choisir,
22:42il est évident que je ferai tout.
22:44Je l'ai dit, je l'ai écrit dès le premier jour.
22:46Je ferai tout pour empêcher que la France insoumise n'arrive au pouvoir dans ce pays.
22:49Quand on entend qu'Olivier Faure nous dit qu'il n'exclut pas que Jean-Luc Mélenchon puisse être Premier ministre,
22:53attendez, mais qu'est-ce qui se passe dans ce pays ?
22:56Qu'est-ce qui se passe chez l'ELR, Benjamin Morel, aussi peut-être ?
23:01Écoutez, une mauvaise série, une forme de goraphisation.
23:04Non, il faut bien comprendre quand même quelle est la situation.
23:07L'aspect un peu vaudevillesque que vous retenez aussi.
23:10Oui, exactement, mais après c'est ce que probablement on retiendra,
23:13mais malgré tout c'est également un enjeu pour la survie de l'ELR.
23:16On dit beaucoup que c'est une dispute sur la ligne, pas tant que ça.
23:19François-Xavier Bellamy, Laurent Wauquiez ne sont pas forcément plus à gauche qu'Eric Ciotti.
23:22La question n'est pas tant la ligne qu'une raison de survie.
23:25Aujourd'hui, comment ce parti peut-il survivre ?
23:28C'est un parti qui n'est pas un petit parti.
23:31C'est le premier parti chez les élus locaux.
23:34Et sa vraie force aujourd'hui, ce sont les élus locaux.
23:37Abstention différentielle faisons, qui vote aux élections locales ?
23:40L'électorat centriste.
23:43Ce n'est pas un hasard si le groupe sénatorial à l'unanimité s'est prononcé contre l'accord
23:46et contre Eric Ciotti parce que fondamentalement ce serait un rackiri
23:49pour les sénateurs et pour les élus locaux.
23:52Donc, soit vous vous réfugiez dans les collectivités territoriales
23:55et vous attendez que demain un président soit élu
23:58et qu'effet de blast sur les élections d'ici la fise suivante,
24:01vous repreniez le contrôle du Parlement.
24:04C'est une possibilité.
24:07C'est une possibilité.
24:10Vous vous préparez les bureaux de vote des dernières européennes
24:13et vous paniquez parce que le RN a fait 40% dans votre circo.
24:16Auquel cas, sans l'appui du RN, vous n'êtes plus député demain.
24:19Aujourd'hui, il y a deux stratégies.
24:22Soit devenir la route secours du RN parce qu'il faut suivre les électeurs
24:25qui, eux, sont beaucoup plus à droite que Naguère.
24:28On évoquait les retraités CSP+, qui aujourd'hui votent beaucoup plus RN.
24:31Soit vous attendez en espérant que soit le centre, soit le RN
24:34échoue au pouvoir et que demain un nouvel espace politique s'ouvre.
24:37Il faut pour tout ça quand même se pencher,
24:40les républicains doivent quand même se pencher sur ces investitures
24:43avec une cagnotte de LR
24:46dont on ne sait pas très bien qui la tient
24:49et qui a le chéqué finalement
24:52parce que c'est quand même sale.
24:55Pour l'instant, il y a un président qui n'est plus président
24:58qui le redeviendra peut-être.
25:01Qui est président de LR pour vous ?
25:04Effectivement, il y a un référé.
25:07La justice va effectivement se déterminer.
25:10La réalité, c'est que demain,
25:13il y a un nouveau bureau qui est convoqué
25:16parce qu'effectivement, le premier
25:19qui a destitué Éric Ciotti
25:22n'était peut-être pas tout à fait dans les règles.
25:25Celui qui est provoqué cette fois,
25:28parce qu'il n'était pas convoqué par le président.
25:31Oui, ou 25% des conseillers nationaux.
25:34Donc en l'occurrence,
25:37le bureau qui est convoqué demain
25:40l'est à la demande de 25% des conseillers nationaux
25:43ce qui rend une légitimité à ce bureau sans président.
25:46Il peut y avoir une issue différente selon vous ?
25:49Il n'y aura pas d'issue différente mais il sera légal.
25:52Il sera valide.
25:55Ce qui veut dire qu'à partir de ce moment-là,
25:58le bureau remet la main sur la cagnotte.
26:01Sauf si la justice restitue la présidence.
26:04Et les investisseurs.
26:07Pour le coup, j'ai un peu creusé
26:10le sujet aujourd'hui.
26:13En fait, vous avez le président à la main
26:16sur les finances du parti
26:19mais les finances du parti sont abondées
26:23sur laquelle le trésorier, Daniel Fasquel, a la main.
26:26Et par mesure de précaution,
26:29toutes les cartes bleues d'Eric Ciotti
26:32ont été bloquées mercredi.
26:35Donc là, pour le coup,
26:38il n'avait pas accès à la cagnotte
26:41même dans les deux jours.
26:44Je pensais aussi qu'il y avait un doute
26:47et j'ai pris soin de vérifier.
26:50Ensuite, j'ai parlé à des candidats aux législatives.
26:53En 2022, LR leur avait prêté à chacun
26:565 000 euros.
26:59Mais ce n'était qu'un prêt.
27:02Pour faire leur campagne, chacun avait 5 000 euros.
27:05Là, les règles doivent être déterminées en ce moment, ce soir.
27:08Le parti aidera peut-être ses candidats.
27:11L'aide était quand même assez minime
27:14et au fond, tous les candidats LR
27:17contractent un emprunt à la banque
27:20en espérant dépasser les 5% et être remboursés.
27:23C'est intéressant de comprendre comment ça fonctionne.
27:26On fait ça juste après le point sur l'info puisqu'il est 20h30.
27:35Bonsoir Bérangère, bonsoir à tous.
27:38De la fumée blanche chez les Verts,
27:41les partis de gauche annoncent avoir trouvé un accord
27:44en vue des législatives anticipées, accord scellé
27:47pour un programme de gouvernement et sur les circonscriptions
27:50selon le communiqué qui vient tout juste d'être publié
27:53après des ultimes tractations au siège des écologistes à Paris.
27:56Pour Gabriel Attal qui mène la campagne
27:59pour le camp présidentiel,
28:02le parti socialiste passe un accord de la honte
28:05avec la France insoumise qui fait, selon lui,
28:08du communautarisme politique.
28:11Dans la crise chez les Républicains,
28:14le parti reporte à Demain le nouveau bureau politique
28:17qui devait valider l'exclusion d'Éric Ciotti.
28:20Décision prise pour des raisons d'organisation.
28:23Demain matin, en tout cas, c'est aussi le moment
28:26où la justice examinera le recours déposé par l'ex-président LR,
28:29Eric Ciotti, qui conteste donc son exclusion décidée
28:32après l'accord qu'il a scellé avec le RN.
28:35Emmanuel Macron qui a déclenché l'organisation
28:38de ce scrutin avec la dissolution de l'Assemblée nationale
28:41affirme que ce contexte ne l'affaiblit pas
28:44au niveau international, déclaration depuis le G7 en Italie.
28:47Le chef de l'État qui regrette par ailleurs
28:50la position de Rome sur l'avortement,
28:53la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni,
28:56s'est opposée à une formulation en faveur du droit à l'IVG
28:59dans la déclaration finale de ce sommet du G7
29:02où une nouvelle aide de 50 milliards de dollars
29:06a par ailleurs été actée pour l'Ukraine.
29:09Nous sommes à presque 24h du lancement de l'Euro de football
29:12avec Allemagne-Écosse demain à 21h à Munich.
29:15Les Bleus débuteront lundi contre l'Autriche à Dusseldorf.
29:18En attendant, ils sont près de Paderborn
29:21avec un entraînement en public ce soir.
29:244000 personnes y ont assisté.
29:27Le capitaine Kylian Mbappé et l'attaquant Kingsley Coman
29:30étaient absents de cette séance.
29:3620h21, France Info, les informés.
29:39Bérangère Monte.
29:42En compagnie ce soir d'Elsa Freyssonnet,
29:45des échos François Miguet du Point,
29:48Fabrice Vesserredon, Débras Info et Benjamin Morel,
29:51politologue et maître de conférence en droit public à Paris 2,
29:54Panthéon Assas.
29:57On va continuer de la parler à droite
30:00mais on va faire un crochet par le QG d'Europe Écologie-Les Verts
30:04et sur un programme commun, c'est ça ?
30:07Oui tout à fait Bérangère, je me trouve devant le QG d'Europe Écologie-Les Verts
30:10où désormais une quarantaine de journalistes
30:13sont massés, agglutinés devant l'entrée
30:16de ce quartier général des écologistes
30:19pour attendre la sortie des négociateurs.
30:22Les chefs de partis qui ont annoncé
30:25il y a quelques minutes dans un communiqué
30:28avoir trouvé un accord pour un programme de gouvernement,
30:32pour les circonscriptions, une page de l'histoire de France
30:35s'écrit, dit le Front Populaire dans son texte
30:38publié ce soir, une attente d'union
30:41s'est exprimée, elle est scellée
30:44dit désormais cette nouvelle alliance
30:47de la gauche, il aura fallu plus de 96 heures
30:50de discussion jour et nuit
30:53entre PS, communistes, Europe Écologie-Les Verts
30:56et insoumis pour aboutir à ce deal.
30:59On a vu toute la journée aujourd'hui des négociateurs, les chefs de parti
31:02Marine Tondelier par exemple pour Les Verts qui entraient, qui sortaient
31:05de ce quartier général, les discussions, elles ont été
31:08tendues ce matin, elles ont même failli capoter à cause
31:11de différends sur l'attribution des circonscriptions
31:14entre les socialistes et
31:17les insoumis, mais désormais ça y est
31:20fumée blanche ici dans le nord-est
31:23de Paris, un accord, je le répète, je le résume, est donc
31:26trouvé sur un programme de gouvernement par le Front
31:29Populaire, un accord également, Bérangère, sur des candidatures
31:32uniques dans les 577 circonscriptions
31:35pour ces élections législatives. Et évidemment, je vous pose
31:38quand même la question, mais je pense qu'on connaît la réponse, pas de
31:41nom, pas de tête d'affiche, officiellement ça n'était pas le sujet
31:44des discussions, même si c'était un peu réclamé par le débat
31:47notamment compte tenu du fait que l'ERN
31:50a Jordan Bardella, le centre a Gabriel Attal
31:53pour la gauche. Pour la gauche, et bien pour la gauche, Bérangère
31:56on ne sait pas encore, toute la semaine les
31:59discussions s'articulaient
32:02également autour de cette incarnation qui
32:05pour emmener le Front Populaire, et bien évidemment à chaque fois tout le monde
32:08bottait en touche, que ce soit côté PS, côté communiste,
32:11côté insoumis. Hier on a eu Jean-Luc Mélenchon qui a dit
32:14je ne m'élimine pas, je ne me propose pas. Ce matin
32:17Fabien Roussel a dit qu'il faisait partie des potentiels premiers
32:20ministrables. François Ruffin
32:23a dit la même chose, mais ce que répètent ici les
32:26proches des négociateurs, c'est d'abord un programme,
32:29d'abord des idées claires, et ensuite on verra pour l'incarnation.
32:32Merci beaucoup Elia Mergel, évidemment vous revenez vers nous
32:35en cas de détails, d'informations, et puis
32:38on suivra ça dans les prochains journaux sur
32:41France Info. Un commentaire, ou
32:44alors on revient à notre débat sur la droite, puisqu'on avait
32:47longuement évoqué la gauche tout à l'heure, sur ces
32:50histoires de financement et de candidature. Est-ce
32:53qu'on peut essayer d'éclairer nos auditeurs sur la façon dont les choses
32:56vont se passer si cet accord LR-RN est confirmé ?
32:59Financièrement, comment
33:02les choses se répartissent, comment ça s'organise,
33:05Benjamin Morel ? Qui paye ? Ça dépend de l'accord
33:08entre les partis. Et qui touche l'argent ?
33:11Les partis ensuite financent ou
33:14participent au financement. Une campagne pour
33:17une législative, c'est 10 à 20 000 euros,
33:20avec un remboursement possible, mais si vous dépassez le seuil des 5%,
33:23dans ce cadre-là, les partis riches avancent l'argent,
33:26les partis plus pauvres attendent que leurs membres fassent un prêt. Mais là, ça va avoir
33:29beaucoup d'importance, parce que le temps pour débloquer un prêt est très
33:32limité, étant donné que la campagne est très courte, donc il va falloir
33:35avancer de l'argent. Ça peut être un avantage comparatif.
33:38Il y avait eu un précédent,
33:41non pas sur les législatives, mais sur la présidentielle,
33:44lorsque Nicolas Dupont-Aignan avait apporté son soutien à Marine Le Pen.
33:47Effectivement, le Rassemblement National a été venu
33:50au secours des finances de Bonnefrance.
33:53Oui, il peut y avoir des accords, entre guillemets, pour rembourser
33:56les éventuels candidats, mais ça c'est
33:59une négociation entre partis. En fait, chaque candidat
34:02se déclare
34:05sa filiée à une association de financement.
34:08Donc là, vous aurez l'association
34:11de financement de LR, toujours contrôlée
34:14par le trésorier du parti, et il est bien probable
34:17qu'Éric Ciotti, qui lui-même a un micro-parti,
34:20demande à ses candidats
34:23de s'y affilier.
34:26Chaque candidat, le financement
34:29des partis, c'est la moitié
34:32les voix recueillies au premier tour
34:35par tous les candidats affiliés
34:38à la même association de financement. Et l'autre moitié,
34:41c'est le nombre d'élus. Après, pour faire campagne,
34:44la campagne étant courte, effectivement, je parlais
34:47à des candidats, elle va coûter moins cher que les autres.
34:50La principale dépense, ça va être les bulletins de vote,
34:53les affiches, tout ça. Donc, assez peu
34:56de meetings nationaux. Et après, il faut voir,
34:59ça dépendra des banques. Côté LR,
35:02non-Ciotti, pour le moment,
35:05on me disait que les banques ne faisaient pas de difficultés.
35:08Au RN, il y a eu
35:11cette époque où les prêts bancaires étaient
35:14un vrai sujet. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
35:17Ce n'est pas le même sujet, parce que ce n'est pas le parti qui emprunte.
35:20D'ailleurs, le RN a un petit trésor de guerre, parce que comme ça a bien été expliqué...
35:23Oui, mais les candidats RN...
35:26Vous faites un prêt personnel.
35:30Et donc, ce faisant, ça monte, en effet, pas très loin,
35:33à quelques milliers d'euros. Si vous avez un peu de patrimoine, vous n'aurez pas
35:36trop de problèmes à emprunter. En revanche, c'est un vrai risque personnel.
35:39Moins pour un candidat RN, mais pour un candidat LR
35:42qui se lancerait aujourd'hui, c'est un vrai risque personnel.
35:45Alors, puisque vous parlez de risque, sur le fond et sur le programme,
35:48est-ce que le RN en a beaucoup parlé
35:51de LR et du risque pris par les républicains
35:54à aller s'associer avec le RN ?
35:57Si on inverse la question, comment vous voyez les choses aujourd'hui ?
36:00Est-ce que le RN prend un risque de faire fuir
36:03ses électeurs en s'approchant de la droite classique ?
36:06Modérément. Modérément pour une raison simple.
36:09La force du RN, c'est d'avoir deux piliers. Identité sociale.
36:12Ça permet de trianguler dans l'électorat populaire, ça marche du tonnerre.
36:15Le problème, c'est qu'évidemment, quand vous renoncez à la retraite à 60 ans,
36:18vous risquez de fâcher vos électeurs populaires.
36:21C'est ce qui est en train de se passer. Il y a une évolution
36:24du programme du RN. C'est potentiellement ce qui peut se passer,
36:27mais ce n'est pas un électorat qui aujourd'hui pourrait massivement
36:30retourner voter à gauche. Si tant est, il y a des transformations
36:33de génération. Ce ne sont pas des gens qui ont forcément voté à gauche
36:36Naguère et qui maintenant voteraient RN.
36:39C'est avéré ? C'est les études Le Monde ?
36:42Oui, c'est une transformation de génération. Ce ne sont pas tant les ouvriers
36:45qui votent à gauche et qui votent RN, c'est les enfants des ouvriers.
36:48Donc là, il y a un vrai fossé. Mais quoi qu'il en soit,
36:51c'est peut-être des électeurs qui se rejetteront en partie,
36:54en petite partie dans l'abstention. Mais il y a quand même la volonté
36:57aujourd'hui de changement. On n'a pas essayé, etc.
37:00Il y a une mise en récit qui est très forte. Et donc le RN n'a pas un problème
37:03de premier tour. Le RN, dans les circos où il peut gagner,
37:06sera très probablement au second tour. Le problème, c'est un problème
37:09de second tour. Si vous écoutez Emmanuel Macron dans son discours d'hier,
37:12il parle à la droite patrimoniale. Attention vos retraites,
37:15attention vos prêts immobiliers. Il faut rassurer les électeurs centristes
37:18pour que, in fine, ils choisissent plutôt le RN que la gauche.
37:21Et donc, ce faisant, en n'en mettant pas trop
37:24sur les mesures sociales, ils espèrent rassurer
37:27l'électorat centriste, ce qui peut fonctionner.
37:30Ça pose en fait la question de la motivation première
37:33de cet électorat RN. Est-ce qu'ils viennent
37:36pour l'aspect économique, pouvoir d'achat,
37:39ou est-ce qu'ils viennent pour l'aspect identitaire, immigration, sécurité ?
37:42Ça, c'est évident que la préoccupation
37:45majeure de l'électorat RN, c'est les thèmes
37:48du RN, qui sont ces thèmes forts depuis des années, notamment
37:51le thème de la sécurité. C'est d'ailleurs un des énormes problèmes
37:54d'Emmanuel Macron aujourd'hui. C'est parce qu'il s'est retrouvé dans la situation
37:57de celui qui avait fait l'impasse sur un thème.
38:00Pendant sept ans, finalement, il s'est dit
38:03« La sécurité, je vois que dans les sondages, c'est très important,
38:06mais en vérité, ce n'est pas un sujet qui m'intéresse. Je mise sur l'économie,
38:09je mise sur plein d'autres choses. » Et malheur s'est tombé.
38:12C'est un peu comme l'étudiant qui avait dit « Ah, ça m'embête,
38:15cette matière. » Malheur s'est tombé. C'était là-dessus
38:18que les gens voulaient se prononcer. On l'avait vu au moment
38:21du débat sur la loi immigration, par exemple, quand ça a été retoqué par le Conseil
38:24constitutionnel. Vous aviez une majorité de Français, notamment dans les électeurs
38:27d'Emmanuel Macron, qui voulaient que cette loi passe.
38:30Donc le thème du RN phare,
38:33ça reste le même. C'était le même pour les européennes.
38:36En revanche, Benjamin Morel a raison
38:39de dire qu'il y a un enjeu de deuxième tour pour les candidats
38:42sur le terrain du RN. Il va falloir, pour gagner
38:45contre les candidats en face, que finalement,
38:48après avoir assuré leur bloc au premier tour, ils rassurent
38:51et ils arrivent à étendre un petit peu, à démodérer
38:54pour le second tour de ce point de vue-là.
38:57Avoir le soutien sur le plan local des luttes-terrains
39:00les républicains, c'est un facteur de sérieux
39:03peut-être, qui peut aider à rallier
39:06les électeurs qui seraient inquiets autrement et qui, là, se diraient
39:09bon, il y a peut-être un gage de sérieux. Mais en tout cas,
39:12quand on regarde aujourd'hui les projections dans les sondages,
39:15on voit que chez LR, il n'y a pas énormément de marge de manœuvre
39:18pour faire bouger le programme du RN ou pour négocier des postes
39:21puisqu'on a un sondage qui donnait à Elabe
39:24le RN à 31% et
39:27les républicains à 6,5%. Donc là, on est sur du ralliement
39:30pur et simple. Voilà.
39:34Et à 17 jours maintenant du premier tour
39:37des législatives anticipées, les partis de gauche
39:40du Nouveau Front Populaire annoncent ce soir avoir trouvé
39:43un accord global sur les 577 circonscriptions
39:46concernées par ces élections et sur un programme
39:49commun de gouvernement. A droite,
39:52le bureau politique des Républicains, prévu ce soir, a finalement
39:55reporté à demain matin pour des raisons d'organisation
39:58selon l'entourage d'Annie Gennevard, la coprésidente
40:01par intérim du parti. Un bureau politique qui doit
40:04valider l'exclusion d'Éric Ciotti de son poste de président
40:07des LR, le député des Alpes-Maritimes qui conteste
40:10toujours cette décision. Il a saisi le tribunal
40:13judiciaire de Paris qui examinera son recours demain
40:16à 11h. Le directeur du festival
40:19américain de Deauville mise en retraite son poste.
40:22Hier, Mediapart publiait une enquête dans laquelle
40:25sept collaboratrices accusent Bruno Bard de harcèlement
40:28et d'agression sexuelle entre 2014 et 2023.
40:31Une nouvelle direction de transition va être annoncée
40:34dans les prochains jours. Et puis à l'étranger,
40:37ce sont les plus importantes. Depuis huit mois, le Hezbollah
40:40a lancé depuis le Liban de nouvelles attaques
40:43à la roquette et au drone contre des bases et des positions
40:46de l'armée israélienne après la mort d'un de ses commandants
40:49dans une frappe de l'État hébreu. Israël affirme ce soir
40:52qu'il répondra avec force à toutes les agressions
40:55du mouvement islamiste libanais.
40:58France Info
41:0120h21, France Info,
41:04les informés, Bérangère Bond.
41:07En compagnie ce soir de Benjamin Morel, le politologue
41:10Elsa Freyssonnet, grand reporter aux Echos, Fabrice Vesserredon
41:13rédacteur en chef Hébras Info et François Miguet
41:16journaliste économique au point. C'est une soirée
41:19où les uns et les autres continuent de s'exprimer.
41:22François Hollande, par exemple, indique ce soir
41:25qu'il soutient, qu'il se réjouit de l'accord
41:28du Front populaire qui a été conclu. On en parlait
41:31à l'instant avec Elia Bergel et qui
41:34par ailleurs sur la dissolution elle-même
41:37parle d'une décision au pire moment et dans les pires circonstances.
41:40L'ancien président de la République qui s'exprimait
41:43ce soir à la télévision.
41:46Vous voulez encore dire un mot
41:49je crois, François Miguet, sur le financement
41:52et on pourra en parler au sujet du bloc central mais
41:55sur la droite d'abord. Oui, ce qu'on disait dans notre discussion
41:58hors antenne tout à l'heure c'est qu'en fait
42:01il y a un enjeu qui est très important de financement pour LR
42:04c'est un enjeu de survie. C'est-à-dire que les
42:07élections législatives sont le socle du
42:10financement de la vie politique. Donc si vous n'avez pas beaucoup d'élus
42:13et bien vous n'avez plus beaucoup d'argent. Voilà.
42:16Donc il va se poser un énorme problème pour LR
42:19qui est un parti qui a eu l'habitude d'être aux manettes
42:22d'avoir quand même beaucoup d'argent et qui se retrouve
42:25avec une présidentielle absolument catastrophique où il fait moins de 5%
42:28il n'est pas remboursé et potentiellement avec des législatives
42:31catastrophiques qui vont
42:34définitivement le rendre exemple. Donc se pose une vraie
42:37question de survie pécuniaire
42:40du parti Les Républicains.
42:43Les élus locaux ne reversent pas du tout chez LR ?
42:46Jean-Marc Morel vous en parliez tout à l'heure de ce bataillon
42:49d'élus locaux. Alors les parlementaires
42:52il y a deux parties au financement. Il y a en effet un financement lié au nombre de voix
42:55puis il y a le financement de ce que versent les élus nationaux. Il y a quand même le groupe au Sénat.
42:58Et donc il ne faut pas oublier que là c'est les deux groupes.
43:01Et ensuite les élus locaux eux-mêmes ne reversent pas. Il n'y a pas d'argent
43:04donné par les élus locaux. En revanche vous pouvez
43:07contribuer au parti. Et en règle générale les élus vont
43:10contribuer au parti. Mais il y a une désaffiliation de plus en plus grande
43:13des élus locaux à LR. Il ne vous a pas échappé qu'aux dernières élections
43:16municipales, régionales, départementales, le logo
43:19ne faisait plus vraiment florès. C'est que le renouvellement des adhésions pas forcément
43:22non plus. Donc il y a quand même une fragilisation globale même si le
43:25fait d'être le premier parti dans les collectivités, d'avoir le groupe au Sénat
43:28permet de sauver les meubles mais de manière très
43:31exempte je suis d'accord. Je vous pose la question parce que sauf erreur de ma part par exemple chez les
43:34écologistes il y a un versement de tous les élus
43:37Oui ça c'est dans les statuts du parti.
43:40C'est pour ça que je vous posais la question.
43:43Chez les communistes aussi. Vous versez 10% etc. ça dépend
43:46vraiment des partis politiques. Alors puisqu'on reste dans les comptes en banque
43:49parce que ce qui se passe chez Renaissance est aussi intéressant et
43:52complexe. Parce qu'évidemment Renaissance c'est un
43:55ensemble comme son nom l'indique.
43:58C'est Renaissance
44:01c'est l'ex En Marche mais c'est aussi Horizon
44:04et le Modem. Alors justement cette coalition ensemble
44:07en 2022 avait particulièrement verrouillé
44:10les finances. C'est à dire que Horizon
44:13et le Modem avaient obligation
44:16et tous les élus de s'affilier à l'association
44:19de financement du pot commun
44:22et maîtriser par Renaissance. Et là
44:25il y a une nouveauté
44:28c'est qu'Edouard Philippe a dit que pour
44:31ces législatives là Horizon aurait sa propre
44:34association de financement.
44:37Pourquoi ? Parce que si vous n'avez pas de finance propre
44:40vous n'êtes pas indépendant.
44:43On connait les relations notoirement mauvaises
44:46entre Edouard Philippe et Emmanuel Macron
44:49Effectivement Edouard Philippe s'apprêtait
44:52à commencer à prendre son envol en vue de la présidentielle
44:55de 2027. Il a les
44:58ailes brisées par la dissolution mais cette fois-ci
45:01il veut avoir son propre financement.
45:04C'est important ça cette autonomie financière
45:07que prend Edouard Philippe. Si vous voulez devenir président de la République
45:10il vous faut entre 10 et 20 millions d'euros. Où est-ce que vous les trouvez ?
45:13En grande partie il va falloir avoir un parti politique qui a l'air insolide
45:16et si en effet votre association de financement elle est commune
45:19si vous avez ensemble ça veut dire que celui qui tient l'association
45:22de financement tient le trésor de guerre et si le trésor de guerre
45:25tient l'association de renaissance parce qu'indirectement c'est renaissance
45:28qui tient la structure, Horizon est à poil.
45:31Et donc ce faisant, en ayant sa propre
45:34association de financement, il y a des fonds qui vous appartiennent.
45:37Les financements de la vie politique qui sont donnés par l'Etat
45:40ils viennent chez vous et vous en usez discrétionnairement
45:43ce qui évidemment change tout quant à votre indépendance et vous permet
45:46demain de flaquer la porte. On a beaucoup discuté sur les fractures de la majorité
45:49elle ne pouvait pas aller si loin parce qu'au bout du compte
45:52les députés Modem, les députés Horizon auraient été rattrapés
45:55par le portefeuille.
45:58Le Modem reste dans l'association de financement.
46:01En tout cas il n'a pas dit qu'il en partait pour le moment.
46:04Mais la nouveauté est qu'Edouard Philippe a dit
46:07je prends mon indépendance et ça devient intéressant
46:10pour ces législatives, bon tout part un peu dans tous les sens
46:13par exemple il y a un candidat qui va avoir la double étiquette LR
46:16et Horizon mais pas LR Renaissance.
46:19Donc ces cotisations
46:22enfin disons le financement de l'Etat
46:25pour le fait qu'il soit élu ou pour les voies
46:28qui lui sera partagée entre les deux associations de financement
46:31mais rien n'ira à Renaissance.
46:34Alors ça nous amène à ce bloc central puisqu'on a parlé du bloc de gauche
46:37du bloc de droite. Ce bloc central
46:40suite notamment à l'appel d'Emmanuel Macron hier
46:43qui tend la main du PS au LR
46:46justement à tous les déçus des deux accords
46:49des deux côtés. Emmanuel Macron qui est au G7
46:52à Borgo Egnasia dans les Pouilles aujourd'hui.
46:55Question qui lui a été posée ce soir, est-il affaibli
46:58au niveau international par la dissolution qu'il a décidée dimanche ?
47:01Ecoutez sa réponse.
47:04Mes interlocuteurs sont tous des élus démocratiques
47:07ils ont tous dit c'est courageux.
47:10Ils disent tous c'est courageux et c'est à nous après d'avancer et de convaincre.
47:13Mais là aussi je vous dis très sincèrement
47:16si je n'avais pas fait, je n'avais pas pris cette décision
47:19c'est en quelque sorte ne pas dire
47:22qu'on voit qu'il y a une colère qui s'exprime dans le peuple et lui demander simplement
47:25de pouvoir trancher par le vote les questions qui sont devant lui.
47:28Donc je ne considère pas du tout
47:31et je suis surpris là aussi de la manière dont on l'approche parce que
47:34demander au peuple de voter
47:37c'est ça la démocratie ?
47:40On verra dans un instant après le fil info ce que ça vous dit
47:43de l'état d'esprit du Président de la République
47:464 jours après sa dissolution. D'abord 20h50 le fil info
47:49Emmanuel Langlois.
47:52Plusieurs responsables de gauche annoncent ce soir avoir scellé une alliance électorale
47:55avec un programme de gouvernement et des candidatures uniques
47:58dans les circonscriptions de France
48:01pour les élections législatives anticipées de la fin du mois
48:04et début juillet d'après un communiqué commun.
48:07Le secrétaire de TF1 François Hollande salue cet accord
48:10entre partis qui ont des divergences
48:13c'est bien clair mais qui font preuve de responsabilité
48:16estime l'ancien chef de l'état pour qui l'essentiel reste
48:19de faire barrage à l'extrême droite.
48:225 personnes condamnées à des peines allant de 2 à 7 mois
48:25de prison avec sursis ainsi qu'à des amendes pour avoir menacé de mort
48:28Bastien Vives. L'auteur de BD a été la cible
48:31de menaces après que plusieurs associations
48:34ont été plaintes pour diffusion d'images pédopornographiques
48:37dans ses ouvrages suscitant une vive polémique.
48:40A l'étranger, la Grèce frappée par sa première vague
48:43de canicules cette année qui devrait atteindre un pic
48:46à la mi-journée. Cette semaine, le ministère grec
48:49de la culture annonce que plusieurs sites archéologiques du pays
48:52dont l'acropole d'Athènes fermeront leurs portes
48:55aux heures les plus chaudes de la journée.
48:58Enfin la cour suprême des Etats-Unis qui inflige un revers
49:01aux conservateurs les plus opposés au droit à l'IVG
49:04en maintenant l'accès à la pilule abortive. Le président Joe Biden
49:07appelle néanmoins à ne pas baisser la garde sur le sujet.
49:20On a parlé du bloc de gauche, on a parlé du bloc de droite
49:22et on parle de ce bloc central avec Emmanuel Macron
49:25qui s'exprime depuis le G7 en Italie. On est avec
49:28François Miguet-Dupont, Fabrice Vaisseur-Redon
49:31de Débras Info et Benjamin Morel,
49:34le politologue, on a entendu Emmanuel Macron.
49:37Ça vous dit quoi de
49:40Fabrice Vaisseur-Redon, de l'état d'esprit
49:43dans lequel il est ? C'est surtout que j'aimerais
49:46savoir ce que lui a dit Georgia Meloni.
49:49Ça il ne nous l'a pas dit. Il ne l'a pas détaillé, il a dit que
49:52ses interlocuteurs avaient indiqué que ce qui faisait
49:55cette dissolution qui a surpris, qui a un peu sidéré
49:58le pays était courageuse. Georgia Meloni,
50:01si on fait un petit parallèle entre la France
50:04et l'Italie, les Italiens
50:07ont eu Berlusconi, on a eu Sarkozy, ils ont eu
50:10Renzi, on a eu Macron. Aujourd'hui, ils ont
50:13Georgia Meloni. Ils ont souvent d'ailleurs
50:16un temps d'avance politique. Grand succès électoral
50:19dimanche dans les urnes. Il y a un grand succès électoral dans les urnes.
50:22C'est pour ça que je serais très intéressé de savoir ce que Georgia Meloni
50:25lui a dit. – François Miguet ? – Oui, alors déjà le G7
50:28c'est un rendez-vous diplomatique. Et entre chefs d'État, on ne va pas
50:31dire écoute Emmanuel, ta décision, elle était complètement
50:34stupide. Je pense que personne ne lui dirait ça.
50:37Donc il n'y a certainement pas beaucoup de propos
50:40très sincères là-dedans. En tout cas, il ne faut pas
50:43voir dans cette déclaration un appui des autres chefs d'État.
50:46– Mais certains peuvent quand même penser sérieusement que là, ils sont censés
50:49apporter un soutien net, franc à nouveau
50:52à l'Ukraine, que ça ne facilite pas, qu'on a
50:55un président français qui n'est pas forcément en position de force.
50:58– Non, alors justement, les sujets des G7
51:01ils sont fixés des mois et des mois à l'avance. Donc là,
51:04clairement, la priorité c'est l'Ukraine en ce moment.
51:07Donc ce qui se passe en France évidemment
51:10apporte une coloration différente aux conversations.
51:13Mais enfin, en général, une fois que les chefs d'État se réunissent au G7
51:16en réalité, l'essentiel des discussions ont eu lieu
51:19entre leurs conseillers avant. Donc ce n'est pas certain que ça fasse
51:22énormément bouger les choses. Ceci dit, évidemment
51:25à court terme, même, j'allais dire à moyen terme,
51:28mais même à court terme, le poids politique
51:31d'Emmanuel Macron en Europe et au sein du G7
51:34va être écorné, bien entendu, si
51:37il se retrouve en cohabitation
51:40ou il se retrouve avec un Parlement impossible
51:43avec une majorité introuvable et donc
51:46un Parlement qui ne lui permet pas d'avancer
51:49pendant un an.
51:52– Benjamin Morel, ça nous fait une transition juste pour finir peut-être
51:55sur cet aspect qui est important et je profite de votre présence
51:58sur cette assemblée introuvable
52:01et sur cette France qui risque d'être ingouvernable.
52:04Est-ce qu'on a raison aussi d'envisager ce cas de figure le 7 juillet ?
52:08– C'est même le plus probable. C'est pour ça que la stabilité à travers
52:11et le fait de trancher un choix n'est pas si évident.
52:14En fait, la Constitution de la Ve République a été faite pour gérer
52:17des majorités relatives. Debré pensait qu'il n'y aurait jamais,
52:20Michel Debré pensait qu'il n'y aurait jamais de majorité absolue.
52:23Donc le 49 alinéa 3, tout ça, c'est fait pour gérer une assemblée
52:26dans laquelle un groupe n'est pas majoritaire mais peut compter
52:29sur l'abstention d'autres groupes lors des motions de censure.
52:32De 2022 à aujourd'hui, l'abstention du groupe LR par exemple,
52:35sous rocard l'abstention des communistes et des centristes.
52:38On sait que ça peut marcher. En revanche, si jamais demain
52:41vous avez une majorité absolue, l'AFI et l'ARN ne gouverneront pas ensemble.
52:45Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Vous nommez Jordan Bardella,
52:48motion de censure, il tombe. Vous nommez Gabriel Attal,
52:51motion de censure, il tombe. Vous nommez Mathilde Panot, qui vous voulez,
52:54motion de censure, il tombe. Là, vraie instabilité.
52:57Et là, vos budgets, vous aurez du mal à les faire passer.
52:59Et même nos partenaires auront raison d'être inquiets
53:01parce que les financements pour l'Ukraine, ça passe par voie budgétaire.
53:04Comment vous faites ? Donc là, on a un vrai, vrai problème.
53:06La seule solution qu'en effet ont trouvée Naguère et les Italiens,
53:09c'est le gouvernement technique. Vous trouvez un Mario Monti
53:12et vous lui dites, écoute, là, on a un an, on ne peut rien faire.
53:15Il faut juste que tu expédies les affaires courantes,
53:18tu fais passer un budget à minima. Il faut juste espérer
53:21qu'il n'y ait pas de gros temps et que le pays tienne en attendant.
53:24C'est qui le Monti français ? C'est quoi le profil d'un Premier ministre
53:29d'un gouvernement technique comme ça ? Un sage, technique,
53:32qui puisse recevoir, en tout cas sur lequel l'ERN et la gauche
53:37ne voteraient pas de motion de censure ?
53:39– Une suggestion peut-être de les uns les autres ?
53:43– En fait, j'ai zéro suggestion, mais ce qui me semble prégnant
53:47dans cette campagne, c'est qu'on n'est pas sur l'adhésion.
53:50On est sur chaque camp qui a une possible tête d'affiche
53:55qui fait office d'épouvantail pour les autres.
53:58C'est-à-dire Jordan Bardella, qui fait office d'épouvantail
54:02pour la gauche et une partie du centre.
54:04Emmanuel Macron, qu'un certain nombre d'électeurs veulent désavouer.
54:08Et à gauche, le problème Mélenchon, qui fait office d'épouvantail
54:13pour la droite et le centre.
54:16– Fabrice Serredon ?
54:18– Je rebondis sur les propos de Benjamin Morel.
54:21La clarification que veut le Président de la République
54:23peut débouger sur quelque chose d'encore plus compliqué
54:25que ce qu'on vit actuellement.
54:28– C'est-à-dire qu'il y a une assemblée morcelée ?
54:30– Ce n'est pas parce qu'on revote qu'il y aura une majorité absolue.
54:33Il est probable qu'il y ait à nouveau une majorité morcelée
54:35avec peut-être un ordre inversé
54:37et des choses beaucoup plus compliquées à l'Assemblée.
54:39– Allez, merci les informés.
54:41On jette un œil sur vos unes de demain.
54:44Allez, une des échoëlles a fraissionné.
54:46– La peur se propage sur les marchés
54:48avec le prix de la dette française qui augmente.
54:50Du côté du point cette semaine, François Miguel ?
54:53– Alors, le point de cette semaine qui est sorti un peu en avance,
54:55qui est sorti hier, c'est la France à qui tout double
54:57les scénarios d'une tragédie,
54:59le plan Matignon de Jordan Bardella
55:01et puis une grande enquête sur comment l'appareil d'État
55:03se prépare à l'arrivée du RN au pouvoir.
55:06– Fabrice Vesserredon,
55:07dites-nous ce qu'il y a à l'une des quotidiens
55:09de l'Est de la France du groupe ÉBRA.
55:11– Oui, bien sûr, les législatives
55:13avec quand même une grosse place pour la gauche aujourd'hui.
55:15Et puis je vous invite, puisque vous parlez de l'Est,
55:17Bérangère, à lire le papier récit d'Annie Gennevard
55:21qui est élue sur notre zone de diffusion.
55:23– La secrétaire générale,
55:25désormais présidente par intérim, c'est ça ?
55:27– Exactement, c'est elle qui a dû aller récupérer les clés hier matin,
55:29avec tout ce que ça comporte.
55:31– Ça changera peut-être demain avec la justice
55:33qui va se pencher sur cette décision.
55:35Benjamin Morel, on peut citer plusieurs livres,
55:37ça vous va si je cite le Parlement Temple de la République ?
55:39– Ça paraît à la fin du mois, c'est bien trouvé.
55:41– Voilà, effectivement, aux éditions passées composées.
55:44Merci à tous les quatre.
55:46Les informer demain, Jean-Rémi Baudot et Renaud Dely,
55:48le matin à 9h et le soir c'est Thomas Sechier
55:50qui sera à la D20. Bonne soirée.
55:52Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org