• il y a 6 mois

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00:00Générique
00:0620h, 21h, France Info, les informés, Victor Mathey.
00:13Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue aux informés sur France Info,
00:17à la radio et à la télé Canal 27 de la TNT.
00:20A une semaine du premier tour des législatives anticipées,
00:23Emmanuel Macron s'adresse au Français.
00:25Une lettre publiée ce soir sur laquelle nous reviendrons largement.
00:28Il y a des milliers de personnes dans les rues, aujourd'hui, à Paris et ailleurs, pour dénoncer le danger pour les droits des femmes
00:34que représenterait une victoire du Rassemblement National et de l'extrême droite qu'elles ont été par le passé.
00:39Les votes des élus RN en la matière, quel bilan peut-on également faire de l'action du gouvernement ?
00:45A gauche, de plus en plus de déclarations à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon.
00:48François Hollande lui demande de se taire alors que le leader des Insoumis a relancé le débat hier sur ses ambitions pour Matignon en cas de victoire dans deux semaines.
00:56Il n'est plus la colère en Nouvelle-Calédonie.
00:58Après la décision des autorités d'incarcérer en métropole plusieurs leaders indépendantistes, le gouvernement met-il à nouveau de l'huile sur le feu ?
01:06Pour débattre, commenter, analyser toute cette actualité, Rachel Gara, Valcarcel, bonsoir Rachel.
01:11Bonsoir.
01:12Journaliste politique au journal 20 minutes, Amélie Lebreton également, bonsoir Amélie.
01:16Bonsoir.
01:16Présidente de l'agence de communication Coriolink et Sévrin Husson, bonsoir.
01:20Bonsoir Victor.
01:21Directeur adjoint de la rédaction de La Croix.
01:24Emmanuel Macron écrit donc ce soir aux Français une lettre publiée sur le site de nos confrères de France Bleue et dans la presse quotidienne régionale.
01:33Le chef de l'État y justifie à la fois la dissolution du 9 juin, seul choix possible après le résultat des Européennes selon lui,
01:41et appelle les électeurs à lui faire à nouveau confiance pour la suite et donc à voter pour le bloc centriste au législatif.
01:47Qu'y a-t-il précisément dans cette lettre Audrey Tizon ?
01:51Eh bien le président s'adresse aux électeurs pour leur dresser sa vision de l'élection à venir.
01:56Ce n'est pas une élection présidentielle mais celle de 577 députés qui doivent former une majorité, souligne-t-il,
02:03comme pour décorréler le scrutin de sa propre personne.
02:07Il résume le vote à un choix entre trois propositions.
02:11L'extrême droite autour du RN qui prétend mieux répondre à l'immigration illégale et l'insécurité,
02:17sans rien proposer concrètement d'après Emmanuel Macron.
02:20Il s'agit là d'un camp qui divise la nation et prétend rendre du pouvoir d'achat mais qui augmentera vos impôts, dit-il.
02:28Deuxième proposition, celle formulée par la France Insoumise et ses alliés.
02:32Un camp qui refuse la clarté sur la laïcité et l'antisémitisme, assure Emmanuel Macron.
02:37Une alliance qui prétend répondre aux injustices de notre société par une augmentation massive des impôts pour tous, d'après lui.
02:45Et donc la troisième solution, Audrey, la meilleure voie possible pour Emmanuel Macron, c'est le vote au centre dans la continuité.
02:52Avec des élus et des ministres qui souhaitent continuer les réformes pour le travail, la réindustrialisation,
02:59sans impôts ni dettes supplémentaires, assure Emmanuel Macron.
03:03Un camp qui veut aussi défendre la laïcité assumée et une autorité restaurée depuis l'école jusqu'à la justice.
03:11Le président formule quelques éléments de programme un peu plus précis.
03:15Puisqu'il estime que les Français ont exprimé une demande forte de justice sociale,
03:20le prochain gouvernement devra refonder la politique de l'enfance, protéger mieux nos jeunes et lutter plus fortement contre toutes les discriminations.
03:30Emmanuel Macron évoque aussi le malaise démocratique.
03:33Il faut, d'après lui, changer la manière de gouverner.
03:37Le fait que le gouvernement à venir rassemble les républicains de sensibilités diverses
03:41qui auront su, par leur courage, s'opposer aux extrêmes.
03:45Manière d'anticiper, de se préparer à une majorité relative.
03:49Bref, un président qui rentre un peu plus encore dans la campagne électorale.
03:53Claude Rétizan, service politique de France Info.
03:56Un petit mot de la forme, pour commencer, avant de voir, bien sûr, le fond.
03:59Amélie Lebreton, une lettre plutôt qu'une allocution à la télé, par exemple,
04:03être adressée, qui plus est, dans les médias de proximité à l'échelle régionale. C'est intéressant.
04:07Oui, alors Emmanuel Macron, il a décidé qu'il allait faire campagne.
04:11On pourra voir tout à l'heure si c'est une si bonne idée que ça.
04:14Et comme il fait campagne, il utilise tous les canaux qui sont à sa disposition.
04:17Il a fait de la télé, il a fait de la radio, il a fait une conférence de presse.
04:20Et là, il prend la plume.
04:22Et alors, moi, je me suis dit, mais pourquoi est-ce qu'il prend la plume ?
04:24Donc déjà, parce qu'il veut un peu diversifier ses prises de parole en étant toujours présent.
04:29Et puis, une lettre, c'est un peu personnel.
04:31C'est presque de l'intimité quand on s'adresse à quelqu'un par une lettre.
04:34Alors, c'est moins personnel, puisqu'en fait, tout le monde la voit.
04:36Elle est diffusée par les médias.
04:38Donc, ce n'est pas comme si on la recevait chez nous.
04:40Mais c'est compliqué vis-à-vis de la poste, peut-être la logistique de faire une lettre par français.
04:44Et puis, il y a aussi autre chose.
04:46Pourquoi est-ce qu'on prend peut-être la plume ?
04:48Pourquoi est-ce qu'il a décidé peut-être de prendre la plume ?
04:50Parce que les mots sont écrits et il n'y a pas le visage d'Emmanuel Macron.
04:55Or, Emmanuel Macron a peut-être enfin compris qu'il était une des parties du problème pour certains Français.
05:00Et que la détestation de certains, de sa personne,
05:03et le fait qu'il soit devenu presque un épouvantail pour sa majorité,
05:06en passant non pas par l'image, mais par la plume, c'était quelque chose de plus doux.
05:11Et puis, il y a autre chose qu'Emmanuel Macron aime beaucoup faire,
05:13et que là, par écrit, il peut faire.
05:15C'est qu'il estime que s'il a un rejet de sa personne, c'est parce qu'il n'est pas compris.
05:20Les gens n'ont pas compris.
05:21Et donc, comme les gens n'ont pas compris, il faut faire de la pédagogie.
05:23Il faut expliquer les choses.
05:25Et donc, par écrit, comme ça, les gens vont bien comprendre ce qu'il veut dire,
05:28qu'il a dit plusieurs fois par ailleurs.
05:30Donc, on n'apprend absolument rien de nouveau.
05:31Moi, je me suis dit, chic, on a une lettre, on va apprendre des trucs de nouveau.
05:33Bon, ben, on n'a rien appris de nouveau.
05:35Mais là, dans son imaginaire, il se dit certainement que,
05:38enfin, on va comprendre son propos, si jamais il n'avait pas déjà été assez clair.
05:42Plusieurs choses, Rachel Garaval-Carcel.
05:44C'est assez traditionnel, l'exercice de la lettre adressée aux Français du côté de l'Elysée.
05:49Et puis, on le disait tout à l'heure, voilà, une lettre adressée via la presse quotidienne régionale,
05:53via le réseau France Bleu.
05:55Voilà, on sait que le Rassemblement national a fait de très gros scores
05:59dans une grande partie de la France, les départements ruraux, notamment.
06:03Oui, mais, comment dire, c'est souvent une manière, pour les présidents en exercice,
06:08de s'adresser aux Françaises et aux Français.
06:11Surtout quand ils cherchent à nouveau leur suffrage.
06:13François Mitterrand en 1988.
06:15Mais aussi un certain Jacques Chirac, lors de la dernière dissolution,
06:20quelques jours après son allocution du 21 avril 1997.
06:24Il avait eu une lettre, alors je ne sais plus si c'était que dans la presse régionale
06:28ou dans la presse en général, où il faisait part de son projet,
06:33l'élan partagé à l'époque, ils appelaient ça.
06:35Donc, c'est tout à fait régulier.
06:37Emmanuel Macron lui-même l'a fait au moment de sa campagne présidentielle.
06:40Parce que je crois que c'est par là qu'il avait annoncé sa candidature très tardivement.
06:44Exactement. C'est vrai, Husson, sur le fond, cette fois, comme le disait Amélie Lebreton,
06:49rien de nouveau sous le soleil ?
06:50Non, effectivement, dans cette lettre, on n'apprend pas grand-chose.
06:52Moi, ce qui me frappe aussi, si on reste encore un instant sur le contenant,
06:57sur la forme, c'est qu'il y a un espèce de décalage entre une lettre
07:01qui est un message un peu solennel et ce qu'il y a dans cette lettre.
07:07Dans cette lettre, il rentre pleinement dans la bataille des législatives.
07:11Il s'engage, il sort complètement de la réserve éliséenne qui pourrait lui être imposée,
07:16et ça pourrait d'ailleurs lui être reproché.
07:18Il dresse un portrait du paysage politique en renvoyant dos à dos les deux extrêmes,
07:24c'est ainsi qu'il les définit, et en faisant la promotion de son bloc central.
07:28Donc, c'est à la fois une adresse très solennelle,
07:31et en même temps, c'est un message politique-politicienne, j'allais dire.
07:35Et on va continuer à en parler, ce sera juste après le Fil info 20h10.
07:39Sophie Tussaud.
07:41À une semaine du premier tour des législatives,
07:44Emmanuel Macron s'adresse aux Français dans une lettre publiée sur le site de France Bleue.
07:49Et dans la presse régionale, le Président appelle à choisir la troisième voie qu'il incarne
07:53face au RN et au nouveau Front populaire.
07:55Il promet d'agir jusqu'en mai 2027 et de changer profondément la manière de gouverner.
08:01À gauche, l'hypothèse de Jean-Luc Mélenchon à Matignon reste clivante,
08:05alors que l'Insoumis s'est redit hier prêt à gouverner.
08:08Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, assure que sa nomination n'a jamais fait l'objet d'un accord.
08:13François Hollande, de son côté, demande à Jean-Luc Mélenchon de se taire
08:17et estime qu'il suscite plus de rejets que Marine Le Pen ou Jordane Bardella.
08:21Nouvelle manifestation contre l'extrême droite à Paris et à travers la France
08:26à l'appel d'associations féministes, de syndicats et d'ONG.
08:29Des dizaines de milliers de personnes ont dénoncé le danger pour le droit des femmes
08:34que représenterait une victoire du RN.
08:36Autre manifestation à Courbevoie.
08:39Huit jours après le viol à caractère antisémite d'une enfant de 12 ans,
08:43un millier de personnes s'est rassemblée dans la ville des Hauts-de-Seine pour dire non à la haine des Juifs.
08:48L'accident est rare.
08:50Une femme de 37 ans a été gravement blessée par des loups au zoo de Thoiry, en région parisienne.
08:56Elle a été mordu alors qu'elle faisait son footing dans une zone interdite aux piétons.
09:00Une enquête est en cours pour déterminer s'il y a eu une erreur de balisage.
09:04Et puis la Formule 1, septième victoire de la saison pour Max Verstappen
09:09qui remporte le Grand Prix d'Espagne sur Red Bull.
09:12Le Néerlandais qui accroît davantage son avance en tête du championnat.
09:27Et après la forme, le fond, nous continuons à parler de cette lettre adressée ce soir aux Français par Emmanuel Macron.
09:33Le président qui redit en quelque sorte ce qu'il avait dit à la presse il y a dix jours contre les extrêmes
09:38mais en étant peut-être un peu plus clair sur sa volonté encore de réunir, je cite, des républicains de tous bords.
09:43Je reprends ces mots. Son pari c'est quoi milieu breton ?
09:46C'est de réunir des personnalités qui n'auront pas réussi à s'entendre avant ces élections comme en 2022,
09:51de parier sur leur bon sens à ses yeux une fois le résultat qui sera là ?
09:57Alors je vous avoue que moi j'ai du mal à avoir la lisibilité du propos d'Emmanuel Macron.
10:02Donc je vais essayer de me projeter dans quelque chose de très clair.
10:06Peut-être qu'il se dit qu'il faut sauver les meubles et que comme certains des ministres de l'actuel gouvernement
10:12lui ont bien fait comprendre qu'il ne fallait pas compter sur eux.
10:15Comme Gérald Darmanin par exemple.
10:17Il va falloir qu'il essaye d'aller chercher d'autres personnalités.
10:21C'est quand même pas un exercice facile.
10:23On a vu que sur les derniers gouvernements justement, les gouvernements avaient du mal à s'installer.
10:28Ça prenait beaucoup de temps.
10:30Est-ce que c'est parce qu'il avait du mal à rassembler sur son propre nom ?
10:33Donc là il essaye aussi de répondre d'une certaine manière peut-être à Édouard Philippe
10:37qui parle déjà d'une coalition plus large qu'il essaye d'aller chercher.
10:41Il y a quelque chose qui m'a un peu interrogée sur la personnalité d'Emmanuel Macron
10:45dans cette lettre au-delà des éléments très politiques sur lesquels je laisse mes comparses
10:50qui sont beaucoup plus à même que moi de répondre là-dessus.
10:52Je me suis dit qu'il allait peut-être faire un acte de contrition.
10:56Essayer de montrer qu'il a peut-être perçu que le problème c'était lui.
11:00Normalement s'il avait perçu que le problème c'était lui, il n'aurait pas fait de lettre.
11:03Mais là il a dit, il a parlé de la colère tournée contre moi, je la comprends et je l'entends.
11:09Ah bah dis donc pour des excuses, alors là on est tous complètement...
11:13Qu'est-ce que vous attendiez Amélie Lebreton ?
11:16En fait c'est comme si Emmanuel Macron ne reconnaissait pas qu'il était une partie du problème.
11:23Et donc quand il dit tout va changer, mais en fait il a déjà dit ça à plusieurs reprises.
11:27Après le grand débat tout allait changer, après les européennes tout allait changer.
11:31Alors pour le coup il n'a pas eu le choix que de prendre des décisions.
11:36Tout a beaucoup changé.
11:37C'est ce que j'allais vous demander, on va peut-être passer la parole à Rachel Guerra-Valcarcel.
11:40Est-ce qu'il est audible sur ce point Emmanuel Macron quand il dit on va changer les choses, on va gouverner autrement ?
11:44Ce que disait aussi Gabriel Attal ce matin un peu dans son interview au Parisien.
11:47Après 7 ans au pouvoir et puis 2 ans après les législatives, est-ce que c'est encore crédible ?
11:52Je pense qu'après 7 ans de pouvoir, c'est-à-dire plus que personne d'autre depuis très longtemps, ça n'est pas audible.
12:00Evidemment ça n'est pas audible et puis surtout que, comment dire, maintenant je pense qu'on peut le dire avec le recul qu'on a sur 7 ans,
12:06c'est un septennat de crise.
12:08Et je ne dis pas qu'Emmanuel Macron est responsable de toutes ces crises,
12:11mais à un moment donné il y a quand même une paterne dans le gouvernement, dans la gouvernance d'Emmanuel Macron.
12:15Donc c'est une succession de crises où on nous a toujours expliqué qu'après ne serait plus jamais comme avant
12:20et où en fait après est toujours vachement comme avant.
12:24Donc j'ai du mal à imaginer comment ça fonctionne.
12:27Emmanuel Macron il est toujours…
12:28Une référence par exemple au gilet jaune aussi ?
12:30Les gilets jaunes, le Covid. Le Covid ce n'est pas la faute d'Emmanuel Macron, mais pareil, tout devait être différent après.
12:35Bon, finalement pas trop.
12:37Mais Emmanuel Macron il est toujours dans son ambition.
12:40C'est ce que disent beaucoup ses conseillers au minimum depuis 2 ans mais même plus,
12:46c'est d'essayer de partager la contrainte d'une certaine manière.
12:49Sauf qu'en fait c'est toujours partager la contrainte mais jamais la décision avec Emmanuel Macron.
12:54Là c'est la dissolution d'une certaine manière.
12:57Quand on essaye de rationaliser les choses d'une décision qui a priori n'est pas rationnelle,
13:03c'est aussi une manière de forcer les autres.
13:06Et Amélie de Breton disait qu'elle avait du mal à lire sa stratégie.
13:09Justement cette stratégie de réunir peut-être ce qu'il appelle aujourd'hui les centristes de l'arc républicain.
13:15Il en parle encore dans cette lettre ce soir.
13:17Ce serait ça sa stratégie de dire vous vous êtes divisé, on s'est divisé pendant ces élections,
13:20mais rejoignez-nous après pour former une sorte de coalition, ce qui est une tradition pas très française.
13:24Écoutez, il y a quand même quelque chose d'assez surprenant à penser que des gens
13:29qui ne l'ont pas rejoint quand il y en avait 350 à l'Assemblée,
13:32qui ne l'ont pas rejoint quand il y en avait 250 macronistes à l'Assemblée,
13:36vont le rejoindre quand il n'y en aura peut-être même pas 70.
13:39Si on en croit les sondages aujourd'hui,
13:44je ne sais pas si c'est ce qui sortira des urnes dans une semaine et dans deux semaines,
13:50ce n'est plus le pôle d'attractivité.
13:52Et au fond, il le dit un peu paradoxalement dans sa lettre,
13:56puisqu'il ne se voit plus que comme la troisième voie.
13:59Mais la troisième voie dans l'histoire politique française, c'est la voie de l'outsider,
14:03celui qui est loin derrière les deux blocs.
14:06Et au fond, c'est ça aujourd'hui.
14:08A priori, je dis bien aujourd'hui, c'est ça la position des macronistes.
14:12Si effectivement, dans une semaine, ils ont 7 à 10 points de retard sur le nouveau Front populaire,
14:18ils seront décimés dès le premier tour.
14:21Pour autant, ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas énormément de questions
14:26qui se poseront et au centre-droit et au centre-gauche
14:29pour essayer d'assurer une gouvernabilité du pays après le 7 juillet.
14:34Mais les hypothèses sont tellement nombreuses et différentes
14:38suivant les différents résultats qu'il peut y avoir
14:40que c'est très difficile d'échafauder quelque chose.
14:42On entendait d'ailleurs Séverin Husson ce matin, le maire de Reims, Arnaud Robinet,
14:45dire en quelque sorte la macronie c'est fini.
14:47On a vu ce soir Gérald Darmanin faire, pas des appels du pied,
14:50mais en gros dire voilà c'est avec Édouard Philippe maintenant que les choses vont se construire pour 2027.
14:54On a l'impression effectivement que les membres du gouvernement, ses proches aussi,
14:58le lâchent peu à peu Emmanuel Macron.
15:00C'est ça, moi je ne suis pas sûr que la macronie soit finie.
15:03En fait, moi je ne sais pas exactement d'ailleurs ce que c'est la macronie ni le macronisme.
15:06Ce qui me semble plus certain en tout cas,
15:09c'est qu'une grande partie de son camp a envie de tourner la page Emmanuel Macron.
15:13C'est plutôt Macron qui est fini en tout cas aux yeux de ses alliés.
15:17Vous avez cité Édouard Philippe, mais il y a eu Gérald Darmanin,
15:20même Gabriel Attal a pris ses distances.
15:22Voilà, il y en a un certain nombre à l'avoir fait.
15:25Et donc, si le macronisme c'était de construire un bloc et de droite et de gauche,
15:33c'était de construire un grand bloc central,
15:35je pense que ça, la stratégie n'a pas changé.
15:38C'est toujours ce qu'Édouard Philippe veut faire et c'est ce qu'Emmanuel Macron dresse dans sa lettre.
15:43Donc, c'est plutôt tourner la page d'Emmanuel Macron que veut Édouard Philippe et Gabriel Attal.
15:48Et d'ailleurs, pour illustrer ça, il y a un magnifique dessin,
15:52très bien vu dans le Canard Enchaîné,
15:55où on voit donc Emmanuel Macron qui tient une grenade dans sa main
15:58et derrière il y a un autre personnage qui lui dit
16:01« Vous leur avez jeté la goupille ».
16:03Donc, en fait, c'est comme s'il avait...
16:05Allez, jouons à la phrase qu'il aurait prononcée, qui a été rapportée par nos confrères du monde,
16:09qu'il aurait jeté une grenade dégoupillée dans les jambes de ses propres gens.
16:12Finalement, la grenade, elle est restée dans sa main
16:15et l'explosion, c'est peut-être lui qui va subir cette déflagration la plus importante.
16:20Rachel Garabal-Castel, un tout dernier mot de cette lettre.
16:22Emmanuel Macron qui promet une nouvelle fois d'agir jusqu'en 2027.
16:25Il écarte une nouvelle fois toute idée de démission.
16:27Je pense qu'il ne faut pas tout de suite ajouter de la crise politique à la crise politique.
16:31Je pense que c'est plus responsable avant des élections qui se déroulent déjà un peu dans la panique.
16:36Et on a vu aujourd'hui l'ancien président du Conseil constitutionnel, Pierre Mazot,
16:41qui dit par exemple qu'il n'aura pas le choix au bout d'un moment si la situation est bloquée.
16:45Si on se retrouve effectivement avec trois blocs qui sont à peu près au même score,
16:48il n'aura pas le choix de démissionner.
16:49C'est une option valable pour vous ?
16:50Et pour une nouvelle élection présidentielle avec quelqu'un qui ne pourra pas redissoudre l'Assemblée nationale.
16:54Je ne suis pas sûr que là on règle beaucoup de choses à coup d'élections anticipées.
17:00Au bout d'un moment, l'exercice de la démocratie, c'est aussi des campagnes électorales
17:03où on prend un peu le temps de se dire ce qu'on est et ce qu'on veut.
17:07Cette campagne expresse 20h20 le Fil info. L'essentiel c'est avec Sophie Tussaud.
17:15Les femmes dans la rue contre le Rassemblement national des manifestations à Paris
17:20et dans de nombreuses villes à l'appel d'associations féministes, de syndicats et d'ONG.
17:25Des dizaines de milliers de personnes ont défilé pour dénoncer le danger pour le droit des femmes
17:31que représenterait une victoire de l'extrême droite aux législatives.
17:35Emmanuel Macron promet d'agir jusqu'à la fin de son mandat.
17:38En 2027, dans une lettre aux Français publiée sur le site de France Bleue et dans la presse régionale,
17:44il admet que la manière de gouverner doit changer
17:47et appelle à voter pour la troisième voie qu'il incarne face aux RN et au nouveau Front populaire.
17:53Le résultat du scrutin de la semaine prochaine inquiète nos voisins européens.
17:57Le chancelier allemand Olaf Scholz se dit préoccupé par la perspective d'une victoire de l'extrême droite.
18:03Une manifestation ce soir devant le ministère de la Justice.
18:06Rassemblement à l'appel d'un collectif CANAC contre la détention provisoire des militants indépendantistes en métropole.
18:12Ils sont actuellement en cours de transferment après leur mise en examen
18:16pour leur rôle présumé dans les émeutes du mois de mai en Nouvelle-Calédonie.
18:21Deux personnes sont toujours portées disparues en Suisse après les crues torrentielles de vendredi soir.
18:26Le corps d'une troisième personne, un homme, emporté par les eaux, a été retrouvé quant à lui aujourd'hui.
18:32Il devient champion de France de cyclisme pour la première fois à 24 ans.
18:37Paul Laperin décroche le titre lors de la course en ligne disputée aujourd'hui en Normandie.
18:52Plus de 200 associations au total avaient appelé à battre le pavé dans une cinquantaine de villes
18:58contre la menace de l'extrême droite pour les droits des femmes
19:01alors que le Rassemblement National est en tête des intentions de vote avant le premier tour de ces législatives anticipées dimanche prochain.
19:08L'extrême droite au pouvoir qui nuirait aux droits des femmes.
19:11Écoutez Anne-Cécile Maïffert ce matin sur France Info, présidente de la Fondation des Femmes.
19:15L'extrême droite c'est un danger pour les droits des femmes.
19:18Dans son histoire ça l'a toujours été, ils se sont toujours opposés à toutes les avancées pour les droits des femmes.
19:23Et puis dans le présent aujourd'hui, quand on voit ce qu'ils font quand ils sont élus à l'Union Européenne,
19:29leurs amis, l'extrême droite dans tous les pays du monde, on voit que ce sont vraiment des mouvements ultra conservateurs
19:36qui veulent revenir à ce que c'était avant.
19:38Et pour les femmes ce que c'était avant c'est travail famille patrie.
19:41Et pour les femmes c'est donc en rien du tout un projet de démancipation.
19:46C'est au contraire une assignation des femmes à revenir à leur rôle de mère.
19:51L'extrême droite dénoncée comme un danger pour les femmes.
19:55La réponse des associations aujourd'hui en quelque sorte au propos de Jordan Bardella qui lui s'en défend.
20:00Il avait publié une vidéo en début de semaine à destination justement de l'électorat féminin.
20:05Absolument, il avait publié une vidéo qui a été vue plusieurs millions de fois je crois.
20:1020 millions de fois.
20:12Alors c'est vrai que historiquement les femmes votent plutôt moins que les hommes pour le rassemblement national.
20:19C'est en train de se rééquilibrer je crois qu'aux européennes.
20:21Ça a pas mal changé ces dernières années.
20:22Ça a pas mal changé, ça a pas mal changé notamment depuis que Marine Le Pen était à la tête de ce parti.
20:27Alors c'est vrai qu'historiquement l'extrême droite a toujours eu une vision traditionnelle,
20:33traditionnaliste des femmes et de la famille.
20:36Développer la natalité, laisser les femmes plutôt à la maison pour s'occuper des tâches domestiques.
20:41Tu as dit un député du rassemblement national encore ces dernières semaines à l'Assemblée.
20:45Exactement, alors après quand on regarde aussi les prises de position des députés et des eurodéputés de l'extrême droite
20:51sur l'égalité homme-femme, c'est plutôt pas en leur faveur.
20:55J'ai noté quelques éléments.
20:57En juin 2023 à l'Assemblée nationale, seul le groupe RN s'est opposé à une proposition de loi
21:03visant à renforcer l'accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique.
21:06En 2020 au Parlement européen, les élus RN ont voté contre une résolution visant à condamner la Pologne
21:14qui avait restreint l'avortement aux femmes.
21:16En 2024, ils ont voté également contre l'inscription de l'IVG dans la charte des droits fondamentaux lieux.
21:22Voilà, on pourrait énumérer plusieurs exemples comme ça.
21:26Les députés du RN, en France et en Europe, n'ont jamais fait progresser l'égalité homme-femme.
21:36Et d'ailleurs dans le programme de Marine Le Pen en 2022, dans le programme de la présidentielle,
21:42il n'y avait pas de chapitre sur l'égalité homme-femme.
21:45Et on se souvient, Amélie Le Breton, qu'en début d'année, la plupart des députés RN, justement,
21:49avaient voté contre ou s'étaient abstenus pour le vote sur l'entrée de droit à l'IVG dans la Constitution.
21:55Oui, même si Jordane Bardella, dans sa vidéo qui s'appelle Je m'adressais à toutes les femmes,
22:00qui a été diffusée en début de semaine, parle de comment Marine Le Pen, elle, s'est exprimée sur ce sujet.
22:07Elle avait voté pour.
22:09J'ai essayé de me poser aussi la question de pourquoi il s'adresse à cet électorat.
22:14Déjà parce que peut-être, c'est la moitié de l'électorat, du corps électoral,
22:19et qu'effectivement, les femmes ont toujours été beaucoup moins attirées par l'extrême droite et le RN.
22:26Et puis, il y a peut-être autre chose aussi.
22:29Parce qu'il y a quelques temps, on a vu le rapprochement du RN avec une partie de Reconquête.
22:36On a vu, avec une mise en scène bien orchestrée, la réconciliation de la tante et de la nièce,
22:42donc Marion, Maréchal Le Pen et de Marine Le Pen.
22:45Et on voit bien par exemple Nicolas Bay, pareil, qui était chez Reconquête, qui revient dans le giron du RN.
22:50Tout ça, c'est des gens qui étaient chez Reconquête.
22:52Or, si on se souvient bien du programme d'Éric Zemmour, grosso modo, les femmes devraient rester à la cuisine.
22:58Donc, il sait, Jordane Bardella, que ça coince dans l'électorat féminin
23:02et qu'il a intérêt de se montrer sous ses meilleurs atours pour essayer de faire changer d'avis ses femmes.
23:09Et c'est pour ça qu'il est très soigné dans sa vidéo.
23:11Elle est très bien, sa vidéo, en termes de communication.
23:13Voilà, il fait le gendre idéal, il pose bien, il a...
23:17Une stature déjà un peu présidentielle.
23:19D'ailleurs, il dit, quand je serai Premier ministre, il y va clairement.
23:22Et puis, il est graine, donc il lise tout ce qu'il voudra faire,
23:26notamment sur l'ouverture, plus d'accès à la médecine ou à la gynécologie pour les femmes.
23:32Parce qu'il veut faire oublier tout ce que, justement, le RN ne fait pas dans les faits pour les femmes.
23:37Rachel Guerra-Valcarcel, la figure de Marine Le Pen qui a remplacé son père Jean-Marie Le Pen,
23:41ça a changé, ça, pour le vote des femmes à l'extrême droite ?
23:44De fait, effectivement, depuis 2011, l'écart qu'on voyait de vote entre les hommes et les femmes pour le RN,
23:51c'est à menuiser, mais en fait, ce que vous disent les sondeurs,
23:54c'est qu'il n'y a plus beaucoup de différence en général entre hommes et femmes dans le vote.
23:58Il y a une petite différence, les femmes votent un petit peu plus écolo que les hommes.
24:02Alors que c'était beaucoup plus marqué avant.
24:04Et effectivement, il reste un écart assez considérable chez Reconquête,
24:08où les hommes votent beaucoup plus Reconquête que les femmes.
24:11Donc oui, de toute évidence, il y a quelque chose qui a changé.
24:14Est-ce que c'est le fait de Marine Le Pen ou est-ce que c'est quelque chose de plus puissant dans la société ?
24:19Je ne sais pas, mais de toute fait, on est obligé de le constater.
24:22Mais fatalement, en grossissant, comme le RN a grossi ces 10-15 dernières années,
24:29il est devenu quelque chose de beaucoup plus composite.
24:32Aujourd'hui, le RN, c'est un parti d'extrême droite, mais c'est aussi un parti très attrape-tout.
24:38Et on le voit avec les droits des femmes.
24:41Ça va aussi avec la stratégie des diabolisations.
24:43Bien sûr, et on le voit aussi avec le fait qu'on ne lui reproche pas.
24:49Il ne paye jamais aucune conséquence d'être incohérent dans ses votes à l'Assemblée nationale, par exemple.
24:53Au fond, tout le monde s'en incomode, ses électeurs s'en incomodent.
24:57Mais au fur et à mesure qu'il a grossi, les droits des femmes sont devenus un sujet pour lui.
25:04Mais en fait, il y a toujours une partie extrêmement conservatrice
25:07qui, dans un groupe de potentiellement 250 ou 300 députés, aura une grande importance.
25:12Allez, on poursuit la discussion dans la seconde partie.
25:14Désinformés, restez bien avec nous.
25:26Bonsoir à tous. Il est bientôt 20h. Merci beaucoup d'être avec nous.
25:35À la une ce soir, la manière de gouverner doit changer profondément.
25:39Ce sont les mots d'Emmanuel Macron ce soir dans une lettre aux Français
25:43publiée dans la presse quotidienne régionale.
25:45Une nouvelle prise de parole du président qui promet, je cite, d'agir jusqu'en mai 2027.
25:53À une semaine maintenant du premier tour des élections législatives anticipées,
25:58les féministes se rassemblent dans la rue.
26:01L'extrême droite est un danger pour les femmes.
26:04C'est ce que sont venus clamer des dizaines de milliers de personnes dans les rues.
26:08Donc aujourd'hui, des associations féministes, des ONG, des syndicats
26:12étaient présents dans les cortèges civiles de Barthez.
26:18Un peu partout en France, les russes se sont drapés de violets ce dimanche.
26:22À Paris, Rennes, Nantes ou Lille, des milliers de manifestantes et manifestants
26:27ont marché contre le rassemblement national.
26:32Ils ont répondu à l'appel de quelques 200 associations féministes
26:35face au danger pour les droits des femmes que pourrait représenter,
26:38selon elles, une victoire de l'extrême droite aux législatives.
26:42L'idée du RN, c'est de remettre les femmes à la cuisine.
26:44C'est clairement dit par certains.
26:49Non, on est avec les femmes.
26:51Et quand on voit les propos de M. Bardella, non.
26:54Les femmes, leur place, elle est à la cuisine.
26:56Et puis qu'elles se taisent aussi.
26:58Ça, c'est pas entendable.
27:00Plus tôt dans la semaine, Jordan Bardella s'est adressé aux Françaises
27:03dans une vidéo publiée sur X dans laquelle il affirme être engagé pour leurs droits.
27:08Son message a provoqué la colère des milieux féministes
27:11pour qui l'extrême droite serait justement l'ennemi du droit des femmes.
27:16Ce sont 30 députés du RN qui ont refusé de voter
27:20pour l'entrée du droit à l'IVG dans la constitution française.
27:24Nous avons aussi regardé ce que l'extrême droite fait
27:26dans les autres pays du monde quand elle arrive au pouvoir.
27:29Au total, une trentaine de marches ont eu lieu aujourd'hui partout en France.
27:34Une semaine après le viol brutal d'une enfant juive de 12 ans à Courbevoie,
27:38quelques centaines de personnes se sont une nouvelle fois réunies
27:41devant le centre culturel de la ville aujourd'hui.
27:43Il y avait moins de monde que lors de la dernière manifestation
27:46contre l'antisémitisme il y a deux jours,
27:49mais toujours beaucoup d'émotions écoutées.
27:52Je trouve qu'on devrait être sur les Champs-Elysées,
27:54on devrait être des milliers ou des millions.
27:56Ça me sidère de voir que les gens ont l'air aussi peu concernés.
28:00On ne peut plus se faire agresser parce qu'on est juif, on ne peut plus tout ça.
28:03Ce n'est pas possible.
28:04Il y a 30 ans, à Carpentras, il y avait des milliers de personnes,
28:07des millions de personnes dans la rue.
28:08Aujourd'hui, il n'y a même pas mille personnes.
28:10À la une également, une femme de 37 ans mordu par des loups.
28:13Ça s'est passé ce matin au zoo de Thoiry, dans les Yvelines.
28:16Selon le parquet de Versailles, cette femme est toujours hospitalisée,
28:20mais son pronostic vital n'est pas engagé.
28:25Des nouvelles maintenant de notre belle Flamme Olympique.
28:28Elle a parcouru des kilomètres, vous le savez,
28:30depuis son arrivée à Marseille le 8 mai.
28:32Et bien aujourd'hui, vous le voyez sur ces images,
28:34elle se trouvait en Haute-Savoie.
28:37Des images très, très belles de la Haute-Savoie.
28:41Elle est partie déviant les bains ce matin pour une arrivée à Chamonix ce soir.
28:45Elle a été portée, notamment, cette flamme par Edgar Groupiron,
28:49légende des Jeux Olympiques d'Alberville.
28:51C'était en 92.
28:54Vous voyez sur ces images l'ascension de la Flamme Olympique au sommet du Mont-Blanc.
29:03Pour finir ce journal, des belles images qui nous viennent de Chalon-sur-Saône,
29:0636e édition des Montgolfières.
29:08Regardez, tout près de 50 Montgolfières venant de la France,
29:14mais aussi la Belgique et la Suisse,
29:15elles se sont envolées dans le ciel de Saône-et-Loire.
29:17Merci beaucoup.
29:19Restez avec nous.
29:20Tout de suite, vous pouvez retrouver les infos.
29:24Chaque matin à 8h30, France Info invite un homme ou une femme politique,
29:27expert, analyste, observateur ou acteur de la vie publique.
29:32Nous devons être capables de parler au monde entier.
29:35Une demi-heure d'interview pour plonger au cœur de l'info,
29:37aller plus loin, écouter son point de vue pour enrichir le nôtre.
29:40Quand on est d'accord, on est capable d'avancer.
29:42Pour analyser et comprendre avec précision les grands faits marquants de la journée.
29:46Le 8h30 France Info, du lundi au vendredi,
29:49avec Jérôme Chapuis et Salia Brakia,
29:51sur France Info, à la radio et à la télé sur le Canal 27.
29:56Générique
29:5920h21, les informés, Victor Mathey.
30:04Nos informés, ce soir, Rachel Garraval-Carcel, journaliste politique au journal 20 minutes.
30:09Amélie Lebreton, présidente de l'agence de communication Coriolink
30:13et Séverin Husson, directeur adjoint de la rédaction de La Croix.
30:16Nous évoquions ces manifestations d'associations féministes,
30:21notamment pour protéger les droits des femmes,
30:24en cas d'arrivée de l'extrême droite au pouvoir.
30:27Je voulais dire un mot de cette égalité femmes-hommes,
30:30qui a été érigée comme grande cause par Emmanuel Macron,
30:33depuis son arrivée à l'Elysée.
30:35Beaucoup jugent son action insuffisante.
30:37Est-ce que cela explique, Amélie Lebreton,
30:39aussi la stratégie du RN de se présenter comme une alternative sur ces sujets ?
30:43Ce qui est sûr, c'est qu'Emmanuel Macron a un bilan un peu en demi-tard.
30:47Il y a eu des grandes avancées, et en même temps,
30:49il y a eu des paroles ou des actes qui ont mis à mal
30:52les avancées qu'il voulait porter.
30:54En termes de communication, il y a eu un premier écueil.
30:58À chaque fois, il prenait le 8 mars comme date institutionnalisée
31:03pour donner à voir les avancées qu'il voulait faire.
31:07Le 8 mars, c'est un peu comme le 14 février.
31:10Si certaines personnes parmi les auditeurs ou les téléspectateurs y pensent,
31:14il ne faut pas attendre une date pour prouver son amour
31:17ou montrer que son union est parfaite à la société.
31:20C'est pareil pour le 8 mars.
31:21Il ne faut peut-être pas se dire qu'on attend juste la date
31:24pour être forcé de donner des gages à une partie de l'électorat
31:27qui est quand même la moitié du corps électoral.
31:29Bref, pardon pour cette petite intermède.
31:31Si on revient sur ce qu'il a pu faire,
31:33effectivement, à chaque 8 mars, il avait des annonces.
31:36Il a fait, 8 mars 2018, rendre public les noms des entreprises
31:40qui payent moins les femmes.
31:428 mars 2019, il a inventé le prix Simone Veil pour les femmes engagées.
31:468 mars 2021, il a inventé le PPL pour accélérer l'égalité économique et professionnelle
31:51entre les hommes et les femmes.
31:52Et puis après, on a vu cette grande cause qu'il a voulu porter sur l'IVG
31:56qu'il a transformée sur les 8 mars jusqu'en 2023 et puis 2024.
32:01Sauf que ces actes-là ont été écornés clairement,
32:04notamment, je pense à ça, parce que c'est dans l'esprit de beaucoup de gens,
32:07par sa prise de position sur ce qui s'est passé avec l'affaire Gérard Depardieu.
32:10Et que forcément, chez les femmes, puisqu'on parle des femmes, ça crispe.
32:14Et qu'aujourd'hui, en fait, il a beau dire ce qu'il veut,
32:17ça reste sur une partie de son électorat.
32:19Et c'est pour ça que les autres parties peuvent s'engouffrer dans la brèche.
32:22C'est vrai, nous pouvons partager cette analyse.
32:24Il n'y avait rien entre les 8 mars, finalement, comme action d'Emmanuel Macron ?
32:27Non, on ne peut pas dire qu'il n'y avait rien.
32:29C'est un bilan en demi-teinte.
32:31C'est vrai que si on regarde la situation dans laquelle on était en 2017,
32:35il y a beaucoup de choses qui ont changé.
32:37Beaucoup, beaucoup de choses.
32:39Alors, ce n'est pas dû uniquement à l'action d'Emmanuel Macron.
32:42C'est aussi dû à MeToo, au mouvement MeToo,
32:45pour lesquels il n'y est pour rien,
32:47puisque c'est un mouvement qui est né aux Etats-Unis.
32:49Donc, est-ce qu'il était précurseur ?
32:52Ou est-ce qu'il a couru derrière l'opinion publique
32:55et la société civile qui a changé ?
32:57Après, on peut en débattre.
32:58En tout cas, il y a des choses qui ont changé.
33:01Il y a du positif, le téléphone grave danger,
33:04les bracelets pour éloignement,
33:07un système de dépôt de plaintes qui a été un peu modifié,
33:11qui permet à des femmes de ne pas déposer plainte au commissariat,
33:15mais dans d'autres endroits.
33:16Donc, il y a des choses qui ont été faites.
33:18Ça ne remplit pas complètement son objectif.
33:21Par exemple, le système de dépôt de plaintes,
33:23je crois qu'il n'est pas très efficace et pas très utilisé.
33:25Il y a toujours des questions autour du budget.
33:29Les associations qui défendent les droits des femmes
33:32réclament 2 milliards et demi.
33:34Je ne sais pas exactement combien on est,
33:36mais je sais qu'on en est très, très loin.
33:39Il ne faut pas dire que rien n'a été fait
33:41et qu'il y a des choses qui n'ont été faites que le 8 mars,
33:43mais c'est quand même un bilan en demi-teinte.
33:45Sa phrase, sa sortie à Emmanuel Macron sur Gérard Depardieu,
33:48elle lui a coûté énormément sur ces sujets-là,
33:50Rachel Garbal-Curcel.
33:51Sur ce sujet-là comme sur d'autres,
33:52on a l'impression qu'Emmanuel Macron est parti d'une position
33:54plutôt progressiste en 2017
33:57pour revenir à une position un peu plus conservatrice.
34:00C'est effectivement ses propos sur Gérard Depardieu,
34:03mais c'est aussi, par exemple, cette semaine,
34:05sa sortie à l'Île-de-Sein sur l'immigrationnisme
34:08et ces gens fous qui veulent faire changer de secte dans les mairies, je cite.
34:12Sur toute une série de sujets,
34:14il y a quelque chose comme ça chez Emmanuel Macron.
34:16En fait, en 2017,
34:18il avait quelque chose de relativement précurseur là-dessus
34:22parce qu'en 2017, et même fin 2016,
34:24au moment de la grande marche des macronistes,
34:26il le répète souvent dans ses interviews
34:28pour prouver qu'il est bien féministe,
34:29mais bon, c'était il y a quand même 8 ans,
34:32il était le premier à poser le sujet
34:34de la sécurité des femmes dans les transports, etc.
34:38Sauf qu'en fait, on a l'impression
34:40qu'il est resté sur ce côté précurseur de 2017
34:42et qu'après, il a un peu rattrapé les trains
34:45puisqu'il s'est vite fait dépasser par la société
34:47où, effectivement, depuis 8 ans, 7 ans,
34:49il y a quand même un mouvement féministe
34:51qui a repris de la vigueur
34:53et qu'à partir de MeToo,
34:54il a vite été ringardisé par ça.
34:56Il a toujours été un peu en retard d'un train,
34:58des trains qu'il a parfois réussi à prendre,
35:00je pense à l'IVG où, clairement,
35:02au départ, il n'est clairement pas dans le train
35:04et il arrive finalement
35:06à plutôt joliment le rattraper
35:08et faire une belle cérémonie
35:10le 8 mars dernier
35:12au ministère de la Justice.
35:14Mais effectivement,
35:16Emmanuel Macron,
35:18je pense qu'il a été rattrapé par son état,
35:20c'est un petit peu plus conservateur
35:21que celui de sa majorité.
35:22– Nous avons parlé d'Emmanuel Macron,
35:23nous avons parlé de l'extrême droite,
35:25évoquons à présent le Front populaire
35:26qui est donné deuxième dans les sondages
35:28pour ses législatives.
35:29Derrière le Rassemblement national
35:31et si la majorité présidentielle
35:33avec Gabriel Attal
35:34et le Rassemblement national
35:35avec Jordan Bardella
35:37ont déjà leur futur Premier ministre désigné
35:39en cas de victoire, ce n'est pas le cas à gauche.
35:41Jean-Luc Mélenchon qui fait pourtant figure
35:43d'épouvantail pour beaucoup d'électeurs de gauche
35:45a réaffirmé hier soir sa volonté de gouverner.
35:47– Moi j'ai l'intention de gouverner ce pays,
35:50ce n'est pas le foutoir, ce n'est pas le bazar,
35:52ce n'est pas l'Assemblée générale permanente,
35:54le pia-pia des gauchistes
35:56qui passent leur temps à s'engueuler entre eux.
35:58Monsieur Glucksmann, il dit, on sait qui ne sera pas.
36:00Ah mais monsieur Glucksmann,
36:02il ne faut pas parler comme ça trop vite,
36:04on va discuter.
36:05Et on est tombé d'accord sur au moins un point,
36:07il y a un point sur lequel on est d'accord,
36:09c'est le groupe parlementaire le plus important
36:11qui présente le candidat à la primature.
36:14– Jean-Luc Mélenchon sur France 5
36:16réponse aujourd'hui de l'ancien chef de l'État
36:19François Hollande, candidat en Corrèze
36:21pour ses législatives, tendez bien l'oreille.
36:24– Un message à faire passer,
36:26c'est que Jean-Luc Mélenchon,
36:28il y a deux ans,
36:30à un moment,
36:32possibilité aujourd'hui,
36:34s'il veut rendre service au nouveau Front Populaire,
36:37il faut qu'il se mette de côté,
36:40qu'il se taise.
36:42– Voilà, s'il veut rendre service au Front Populaire,
36:44qu'il se taise, dit François Hollande.
36:46Ce soir, le leader communiste Fabien Roussel
36:48écrit dans un communiqué qu'une éventuelle entrée
36:50à Matignon de Jean-Luc Mélenchon
36:52pour le pouvoir de la gauche n'avait jamais fait
36:54l'objet d'un accord du nouveau Front Populaire.
36:56Raphaël Glucksmann, en tête de la gauche européenne,
36:58a aussi dit que ce ne serait pas Jean-Luc Mélenchon
37:00à qui il faisait référence.
37:02Il y a un instant, à quoi est-ce qu'il joue
37:04Rachel Garrabal-Carcel, le leader des Insoumis ?
37:06– Bonne question.
37:08– Parce qu'on a parlé d'Emmanuel Macron tout à l'heure
37:10qui ferait bien de se mettre en retrait
37:12pour faire gagner son camp.
37:13On est un peu dans la même problématique
37:14pour Jean-Luc Mélenchon.
37:15– Oui, le truc est complexe,
37:16parce que vous avez beaucoup de sièges, effectivement,
37:18où parler de Jean-Luc Mélenchon, c'est très compliqué.
37:20Il y a plein de députés et de candidats qui nous disent
37:22que la première question qu'on leur pose sur les marchés,
37:24c'est est-ce que si je vote pour vous,
37:25j'aurai Mélenchon de Premier ministre ?
37:27Donc ils sont très embêtés par ça.
37:29Mais il y a aussi plein de quartiers populaires
37:30où Mélenchon s'a fait encore voter.
37:32C'est toute la complexité de la situation
37:34de la gauche aujourd'hui.
37:35– On va continuer à en parler dans un instant.
37:37Le fil info d'abord, l'essentiel, 20h40, Sophie Tussaud.
37:41– Les combats intenses avec le Hamas à Rapha
37:43sont sur le point de se terminer.
37:45Annonce ce soir du Premier ministre israélien
37:48Benyamin Netanyahou.
37:49Alors que son ministre de la Défense, Yoav Galant,
37:52est attendu à Washington pour des discussions
37:54sur la seconde phase de la guerre à Gaza.
37:571301 personnes sont décédées durant le hajj,
38:00le pèlerinage de la Mecque,
38:02notamment qui s'est déroulé sous des chaleurs caniculaires.
38:06Un lourd bilan annoncé ce soir par l'Arabie saoudite.
38:08Il s'agit pour la plupart de pèlerins
38:10qui n'étaient pas enregistrés.
38:12Les promesses d'Emmanuel Macron
38:14à une semaine du premier tour des législatives.
38:16Dans une lettre aux Français
38:18que vous pouvez retrouver sur le site de France Bleue
38:20et dans la presse régionale.
38:21Le président promet d'agir jusqu'à la fin de son mandat
38:24et de changer profondément la manière de gouverner.
38:27Et il appelle à choisir la troisième voie qu'il incarne
38:29face au RN et au Nouveau Front Populaire
38:32et dans le camp du Nouveau Front Populaire des Dissonances.
38:35Sur le nom du prochain Premier ministre,
38:37alors que Jean-Luc Mélenchon s'est redit hier prêt à gouverner,
38:40Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF,
38:42assure que la nomination de l'insoumis
38:44n'a jamais fait l'objet d'un accord.
38:46François Hollande, lui, demande à Jean-Luc Mélenchon
38:48de se taire et estime qu'il suscite plus de rejets
38:50que Marine Le Pen ou Jordane Bardella.
38:53Un millier de personnes rassemblées cet après-midi à Courbevoie
38:56dans les Hauts-de-Seine.
38:58Une manifestation pour dénoncer la haine des Juifs
39:01huit jours après le viol à caractère antisémite
39:03d'une enfant de 12 ans.
39:05Pas de médaille pour les bluffs aujourd'hui
39:08au championnat d'Europe des Screams.
39:13Les fleurettistes françaises ont échoué au pied du podium.
39:27La situation à gauche et au sein du Front populaire
39:29a une semaine maintenant de ses législatives.
39:31Anticipée est du premier tour du 30 juin,
39:34Jean-Luc Mélenchon qui n'abandonne pas l'idée
39:37d'être, pourquoi pas, Premier ministre.
39:39Non, lui répondent plusieurs cadres.
39:41On l'entendait, Raphaël Glucksmann, François Hollande
39:43ou encore Fabien Roussel.
39:45Cette prise de parole d'hier soir,
39:47est-ce qu'elle n'est même pas contre-productive finalement,
39:49Amélie Lebreton ?
39:51Alors, si, certainement.
39:53Et d'ailleurs, est-ce que vous connaissez
39:55un des points communs entre des jeunes qui voudraient
39:57créer une start-up, un mariage et la politique ?
39:59Et bien normalement, on aborde
40:01les questions qui fâchent avant.
40:03Voilà, pour être sûr que sinon...
40:05Vous venez de l'inventer ?
40:07Que sinon l'attelage ne se disloque en plein vol.
40:09Parce que savoir si on veut
40:11des enfants ou pas d'enfants, savoir si on veut vivre
40:13en ville ou à la campagne, savoir
40:15qui va avoir plus de parts que les autres
40:17dans une entreprise, ou savoir qui va être
40:19Premier ministre si on prend la coalition,
40:21c'est important.
40:23Est-ce que c'est primordial pour les électeurs de gauche de savoir
40:25qui sera à Matignon en cas de victoire ?
40:27C'est ça aussi la question. Est-ce qu'il ne fallait pas décider
40:29après R.A.V. ?
40:31Je pense que pour ceux qui sont des convaincus du Front Populaire,
40:33c'est pas ça qui compte. En revanche,
40:35dans une campagne très très courte
40:37où quand même vous devez convaincre d'autres gens
40:39que votre socle habituel,
40:41ça peut être rassurant.
40:43Surtout qu'en face, il y a une évidence
40:45Gabriel Attal et il y a une autre évidence Jordan Bardella.
40:47Il y a une incarnation.
40:49Forcément, il y a un point de faiblesse de ce côté-là
40:51à gauche.
40:53L'incarnation, elle est importante pour autant.
40:55Je dis ça en termes de communication.
40:57Évidemment, ils ont un programme au Nouveau Front Populaire,
40:59ce qui n'est pas le cas
41:01de tous les partis qui se présentent.
41:03Ils ont, en très peu de temps,
41:05accouché d'un programme. Ils ont chiffré leur programme.
41:07Tout ça, c'est déjà un exploit
41:09pour ces partis politiques.
41:11Mais ce qui est sûr, c'est que
41:13c'est une fragilité dans le cadre
41:15de cette campagne. On est le 23 juin.
41:17Je me dis, mon Dieu, ça va être la semaine la plus longue possible
41:19pour les grands ténors
41:21de ces partis qui doivent avoir des sueurs froides
41:23ou des sueurs chaudes, je ne sais pas,
41:25parce que là, on voit les sorties des uns ou des autres.
41:27Or, plus on reste
41:29enfermé,
41:31on ne met pas en avant
41:33les divergences, et puis on va rassembler sur soi
41:35quelqu'un qui montre les divergences,
41:37montre une dilution des voix,
41:39et peut faire peur à l'électeur, parce que le socle,
41:41il va aller des électeurs qui ont voté
41:43pour Raphaël Glucksmann à ceux qui ont voté pour Fabien Roussel.
41:45C'est ce que j'allais vous demander aussi. On a entendu
41:47notamment Clémentine Autain, députée,
41:49bien sûr, de la France Insoumise, dire qu'elle serait aussi
41:51prête à son tour pour Matignon,
41:53mais que ce serait au fond, au final, aux députés
41:55de décider à la fin.
41:57Tout ce débat autour du poste de Premier ministre,
41:59c'est vrai, il n'ajoute pas de la confusion
42:01pour les électeurs de gauche, ou plus largement,
42:03ceux que la gauche voudrait séduire ?
42:05Ils sont très nombreux, parce que là on a cité
42:07Jean-Luc Mélenchon, Clémentine Autain,
42:09mais il y a Carole Delga,
42:11il y a éventuellement Valérie Rabault,
42:13il y a Boris Vallaud, il y a François Ruffin,
42:15donc ils sont très très nombreux.
42:17Et dans l'extrait que vous avez passé
42:19de Jean-Luc Mélenchon, il dit à un moment
42:21au moins on est d'accord sur une chose,
42:23c'est que le Premier ministre a issu du groupe le plus
42:25important, c'est du
42:27parti le plus important.
42:29C'est pas vrai. Olivier Faure
42:31a proposé qu'il y ait plutôt un vote.
42:33Donc évidemment,
42:35du mode de désignation
42:37du Premier ministre
42:39dépendra l'identité de ce Premier ministre.
42:41Si c'est le groupe le plus important,
42:43ou le parti le plus important, c'est très probablement
42:45quelqu'un issu de la France Insoumise,
42:47puisque c'est eux qui ont le plus d'investiture
42:49de circonscription,
42:51de candidature.
42:53Si c'est un vote,
42:55on verra. On peut imaginer que
42:57les socialistes plus les communistes plus
42:59les écologistes soient à peu près aussi nombreux,
43:01voire plus nombreux que les députés insoumis.
43:03Donc évidemment, le
43:05choix, le mode de désignation est extrêmement important.
43:07Rachel Guerra-Valcarcel, cette
43:09question autour du nom du futur
43:11éventuel Premier ministre,
43:13elle illustre finalement parfaitement
43:15les oppositions qui ont eu
43:17lieu depuis des mois, pendant
43:19cette campagne européenne, entre eux, la France
43:21Insoumise, les socialistes, les écologistes,
43:23les communistes, cette gauche qui n'arrive pas
43:25finalement à vraiment se parler. On sait bien que
43:27les questions de personnes sont une question
43:29importante. Clairement,
43:31Jean-Luc Mélenchon, Premier ministre,
43:33ni les socialistes, ni les écolos,
43:35ni les communistes ne voulaient repartir en campagne
43:37derrière cette bannière. Ça, c'était un
43:39prérequis au tout début des négociations
43:41le 10 juin.
43:43Mais la vérité, c'est que Jean-Luc Mélenchon,
43:45je suis assez convaincu qu'il sait
43:47qu'il n'a aucune chance politiquement
43:49d'être Premier ministre.
43:51D'abord, il faut déjà une majorité du Front Populaire
43:53et ça, c'est quand même pas gagné.
43:55Comment expliquez-vous ces sorties ?
43:57Je l'explique...
43:59Les partenaires de la France Insoumise
44:01l'expliquent en disant que
44:03ils ne veulent pas vraiment gagner et
44:05ils cherchent un peu à pourrir la situation.
44:07Je ne reprendrai pas ces mots dans ma bouche
44:09mais quand on discute avec
44:11des cadres de la France Insoumise et des leaders,
44:13je trouve qu'on sent quand même
44:15entre les lignes qu'ils sont moins à l'aise
44:17dans cette formule d'alliance que dans la nue.
44:19Parce que, de fait,
44:21ils ont fait de grosses concessions
44:23par rapport à il y a deux ans
44:25et ils sentent bien qu'ils n'ont plus
44:27tout à fait toutes les manettes.
44:29Ils ne sont pas marginalisés.
44:31Au fond, le rapport de force dans cette alliance,
44:33c'est le PS contre les filles.
44:35Mais ils sont moins dominants qu'avant.
44:37Il ne faut pas non plus imaginer pour autant
44:39qu'il y a d'un côté les gentils modérés,
44:41socialistes, écolo et communistes
44:43et d'un côté les méchants radicaux insoumis.
44:45C'est plus compliqué que ça, le rapport de force
44:47dans la coalition. Mais de fait,
44:49dans la précédente assemblée, ils avaient pile
44:51la moitié des débutés. Il est évident que dans la prochaine,
44:53ce sera moins.
44:55On voit que les choses ont largement changé.
44:57Je n'ai pas exactement
44:59les mêmes analyses. Je pense que Jean-Luc Mélenchon
45:01n'a renoncé à rien.
45:03Je ne suis pas sûr
45:05qu'il ait
45:07accepté l'idée qu'il avait
45:09peu de chance ou aucune chance d'être Premier ministre.
45:11Je pense qu'il n'a renoncé à rien.
45:13Ça veut dire que l'ego, finalement,
45:15passe avant le collectif ?
45:17On fait de la politique.
45:19Et d'ailleurs, c'est symptomatique.
45:21Pourquoi est-ce que certains anciens présidents
45:23de la République, je pense à Nicolas Sarkozy,
45:25étaient convaincus qu'en revenant,
45:27il aurait de nouveau un souffle, l'élan
45:29qu'il avait su mener
45:31il y a quelques années ? Et badaboom, ça ne s'est pas passé
45:33comme ça. Pourquoi est-ce qu'Emmanuel Macron
45:35n'arrive pas à comprendre qu'il est
45:37aussi un des problèmes
45:39dans cette équation ?
45:41Et pourquoi est-ce que Mélenchon
45:43ne veut pas qu'on l'enterre ? Parce que,
45:45qu'est-ce qu'ils en disent ? Il y a un bal des échos.
45:47Sinon, on ne fait pas de politique.
45:49Le problème pour le Nouveau Front Populaire, moi, je pense,
45:51c'est que cette histoire d'incarnation,
45:53ce n'est pas simplement
45:55le symptôme d'ambition
45:57qui s'entrechoque. Je pense que
45:59in fine, ça montrera
46:01qu'il y a finalement un problème
46:03de ligne politique. Je pense
46:05qu'ils sont bien conscients que l'identité
46:07du Premier ministre emportera
46:09la mise et
46:11fera
46:43l'objet d'un plan socialiste.
46:45Le plan socialiste ne fera vraiment consensus non plus
46:47et qu'il faudra peut-être chercher, entre ces deux-là,
46:49une candidature de consensus.
46:51Puis surtout, il faut rappeler quelque chose,
46:53c'est qu'in fine, c'est quand même le Président de la République
46:55qui nomme le Premier ministre. Donc, à un moment donné,
46:57ça comptera dans l'équation.
46:59Ce sera Emmanuel Macron qui aura le dernier mot sans forcément
47:01consulter les partis ?
47:03La logique voudrait qu'ils choisissent
47:05le plus fort parti de la coalition
47:07victorieuse. A priori, dans un système parlementaire,
47:09c'est comme ça que ça se passe.
47:11Plus aucune de mes analyses post-7
47:13juillet sur ce qui s'est passé
47:15avant.
47:17Vous voulez rajouter un mot au milieu du breton ?
47:19Oui, et d'ailleurs, ça va être intéressant de voir aussi
47:21quel sera le choix
47:23d'Emmanuel Macron parce qu'on pourrait
47:25se dire, est-ce qu'il va choisir quelque chose
47:27de raisonnable pour avoir un consensus
47:29ou est-ce qu'il pourrait se dire
47:31après moi, la politique de la terre brûlée
47:33et donc aller dans quelque chose de radical
47:35pour montrer que
47:37les électeurs auraient dû
47:39faire le choix du macronisme
47:41et pas le choix de ce qu'ils
47:43considèrent comme des extrêmes et qu'il n'a pas envie
47:45de voir arriver comme Premier ministre
47:47que ce soit Jordan Bardella ou éventuellement
47:49Jean-Luc Mélenchon si c'est lui qui est le candidat
47:51de Nouveau Front Populaire.
47:53Je vous vois caisser, Séverin Husson.
47:55Oui, oui, j'avais noté
47:57une citation de Marine Tendelier
47:59qui définissait un peu
48:01le portrait robot
48:03de ce Premier ministre.
48:05Elle dit que c'est quelqu'un qui va devoir
48:07animer cette majorité. Il est clair que
48:09la personne choisie doit être très fédératrice.
48:11Je ne suis pas sûr que ce soit
48:13le portrait de Jean-Luc Mélenchon.
48:15Au moins ça fait rire à Gélgara Valcarcel.
48:17Voilà le premier tour de ces législatives anticipées
48:19dans une semaine, bien sûr, le 30 juin
48:21à 20h51. Un nouveau point
48:23sur l'info avec Sophie Tussaud.
48:25La manière de gouverner
48:27doit changer profondément
48:29dans une lettre aux Français.
48:31Publiée sur le site de France Bleue et dans la presse régionale,
48:33Emmanuel Macron promet d'agir
48:35jusqu'à la fin de son mandat en 2027
48:37et appelle à faire barrage
48:39au RN et au Nouveau Front Populaire.
48:41Une marée violette, symbole
48:43du féminisme. Aujourd'hui en France,
48:45des dizaines de milliers de personnes ont manifesté
48:47à Paris et partout dans le pays
48:49à l'appel d'associations, de syndicats et d'ONG
48:51contre le danger pour le droit des femmes
48:53que représenterait une victoire du RN.
48:55Et en cas de victoire
48:57du Nouveau Front Populaire, la nomination
48:59de Jean-Luc Mélenchon à Matignon
49:01n'a jamais fait l'objet d'un accord.
49:03La nomination de Fabien Roussel, le secrétaire national
49:05du PCF, après que l'insoumis
49:07s'est dit hier prêt à gouverner.
49:09Une manifestation ce soir
49:11à l'appel d'un collectif Canac
49:13devant le ministère de la Justice. Rassemblement
49:15contre la détention provisoire des militants
49:17indépendantistes calédoniens en métropole.
49:19Ils sont actuellement transférés
49:21depuis Nouméa après leur mise
49:23en examen pour leur rôle présumé
49:25dans les récentes émeutons nouvelles calédonies.
49:27Moscou accuse
49:29Washington d'avoir une responsabilité
49:31dans la frappe meurtrière en Crimée
49:33annexée. Accusation car l'armée
49:35ukrainienne aurait visé la ville de Sébastopol
49:37avec des missiles fournis par les Etats-Unis.
49:39Au moins trois personnes ont été tuées
49:41et une centaine d'autres blessées.
49:43Au de football, dernier match de poule
49:45du groupe A ce soir.
49:47La Suisse affronte l'Allemagne, déjà qualifiée
49:49pour les huitièmes et l'Écosse est opposée
49:51à la Hongrie. Coup d'envoi des deux
49:53rencontres dans moins de dix minutes.
49:55A présent c'est à 21h.
50:0120h, 21h,
50:03les informés, Victor Matei.
50:05Dernier thème ce soir
50:07dans les informés avec la crise qui se poursuit
50:09en Nouvelle-Calédonie après des semaines de violence.
50:11L'exécutif avait finalement
50:13choisi de reporter le vote final sur le dégel
50:15du corps électoral mais hier
50:17l'incarcération en métropole
50:19de plusieurs leaders,
50:21sept militants indépendantistes
50:23en métropole à des milliers de kilomètres
50:25donc des militants indépendantistes
50:27de la cellule de coordination des actions
50:29de terrain à raviver les tensions
50:31sur place des militants soupçonnés par les autorités
50:33d'avoir orchestré les émeutes
50:35contre cette réforme électorale.
50:37Ecoutez l'analyse sur France Info de Benoît Trépied
50:39anthropologue et spécialiste de la Nouvelle-Calédonie.
50:41À mon sens, cette décision
50:43c'est d'abord pour satisfaire une demande
50:45de la droite loyaliste extrême de
50:47Calédonie qui demande depuis longtemps
50:49la mise sous les verreaux des responsables de la
50:51CCAT. Je pense en revanche
50:53que ça ne va rien régler du tout
50:55puisque ça risque surtout de
50:57de mettre de l'huile sur le feu
50:59vu la tension qui continue d'exister
51:01dans le pays, vu aussi
51:03l'ampleur qu'a prise la CCAT
51:05à l'échelle du peuple canard
51:07c'est-à-dire que maintenant c'est une organisation
51:09qui est extrêmement populaire
51:11et alors l'exil en métropole
51:13en France, parce que c'est vécu comme un exil
51:15surtout pour des gens qui considèrent qu'ils ne sont pas français
51:17alors là ça rajoute, c'est vraiment la goutte d'eau
51:19qui risque de faire déborder.
51:21L'anthropologue Benoît Trépied qui ajoute sur France Info
51:23les gens vivent cela une fois de plus
51:25l'expression de la justice coloniale
51:27de la prison coloniale et d'un
51:29état colonial. Vous partagez à cette analyse
51:31Rachel ? On a l'impression
51:33dans cette affaire néo-calédonienne que
51:35le gouvernement fait toujours ce
51:37qu'il ne faut pas faire et ce que
51:39tout le monde lui dit de ne pas faire
51:41déjeuler
51:43le corps électoral sans un accord
51:45large sur place
51:47et là envoyer
51:49en France Hexagonale
51:51un des
51:53leaders indépendantistes
51:55alors même, alors même que
51:57vu
51:59la dissolution, la tension avait
52:01un tout petit peu baissé puisqu'il avait
52:03effectivement été annoncé l'annulation
52:05du congrès, enfin le congrès n'avait pas
52:07été calé pour définitivement
52:09être ancré dans le marbre
52:11le dégel du corps électoral
52:13mais on a l'impression que là, le gouvernement
52:15remet effectivement de l'huile sur le feu
52:17c'est assez incompréhensible. En clair, Amélie Lebreton
52:19n'aurait voulu rallumer la flamme de la
52:21contestation s'il ne serait pas pris autrement
52:23Victor, vous utilisez un terme
52:25très intéressant, vous disiez en clair, bah en fait
52:27on est tous dans le brouillard sur justement la façon
52:29dont l'action politique se mène
52:31aussi sur cette affaire puisque
52:33il y a eu donc un mois de violences
52:35très, des violences très
52:37fortes, il y a eu une volonté
52:39de comprendre justement
52:41les attentes, là où il y a eu des loupées, comme le disait
52:43Rachel, sur les
52:45profondes blessures
52:47qui pouvaient se passer
52:49et donc le Président de la République, encore lui
52:51prend la décision la semaine dernière
52:53de faire une lettre, déjà une lettre
52:55et il écrit aux Calédoniens
52:57et il écrit en disant qu'il veut
52:59un nouveau contrat social
53:01et une semaine après, ils
53:03actent au niveau du gouvernement
53:05quelque chose qui va complètement à l'encontre
53:07de cette volonté, on pensait que c'était
53:09une volonté d'apaisement
53:11à prendre, je crois, il y a 17 000 kilomètres
53:13entre la Nouvelle-Calédonie et la Métropole
53:15sans qu'on comprenne vraiment
53:17clairement pourquoi il y a eu ce
53:19choix de
53:21les faire venir
53:23sur le sol
53:25ici, dans l'Hexagone.
53:27– Le calendrier qui interroge, Rachel Guérard-Valcarcel
53:29l'évoquait, à une semaine de
53:31ce premier tour des législatives.
53:33– Oui, effectivement, on a l'impression
53:35que c'est un pas en avant, un pas en arrière
53:37après avoir effectivement
53:39abandonné officiellement
53:41cette réforme du
53:43corps électoral, ils prennent cette décision.
53:45Alors, il faut quand même rappeler
53:47qu'ils sont accusés, moi j'en sais rien
53:49en tout cas ces personnes sont accusées d'être les commanditaires
53:51des violences, qui ont quand même fait neuf morts
53:53et plusieurs
53:55millions ou milliards de dégâts, mais neuf
53:57morts, donc voilà, il s'agit
53:59pas de dire qu'il fallait pas
54:01les incarcérer peut-être de manière préventive
54:03c'est possible, ce qui étonne
54:05dans ce qui a été annoncé là
54:07c'est le fait de les avoir
54:09mis en prison, effectivement
54:11à Blois, à Rion
54:13donc à 17 kilomètres
54:15à 17 000 kilomètres de chez eux
54:17et visiblement ce sont des décisions
54:19qui sont extrêmement rares, qui n'avaient pas été prises
54:21pour des calédoniens depuis
54:2340 ans ou 50 ans, donc pourquoi
54:25l'ont-ils fait ? Quelle a été la motivation
54:27du juge des détentions et de la liberté ?
54:29Aujourd'hui on ne le sait pas, mais effectivement
54:31c'est une question à laquelle il faudra répondre.
54:33– Et on aura l'occasion d'en reparler bien sûr sur France Info
54:35Tiens, vous gardez la parole Séverin Husson
54:37à la Une de la Croix demain ?
54:39– Écoutez, on est sur les législatives
54:41sur la mise du programme
54:43du Bloc Central
54:45avec un titre sur la dernière carte du macronisme.
54:47– À lire demain donc dans La Croix.
54:49Merci à tous les trois d'être venus ce soir
54:51dans Les Informés, un mot pour dire que
54:53Bruno Le Maire sera l'invité de France Info demain matin
54:55à 8h30 avec les questions
54:57des auditeurs à partir
54:59de 9h sur France Info, la radio.
55:01Très bonne soirée à tous.

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