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Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Catherine Vautrin, ministre de la Santé, du Travail, des Solidarités et des Familles.

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00:00Bonjour madame la ministre. Alors c'est vrai qu'on a commencé par cette bonne nouvelle du record et puis on a fini par une nouvelle un petit peu moins bonne.
00:07Peut-être une première réponse là-dessus. Vous dites quoi à ces micro-entrepreneurs qui vont être obligés donc de récolter la TVA et de s'occuper de ce dossier dont ils ne s'occupaient pas avant ?
00:15Alors évidemment, je leur dis d'abord de surtout continuer parce qu'on le voit, l'activité de transport, commerce et soutien scolaire, c'est hyper important de notre pays.
00:22Oui mais vous leur facilitez pas la tâche.
00:23Je crois que, vous savez, notre sujet est simple. La situation financière du pays est extrêmement compliquée. On va en parler. Le budget est un budget en déficit.
00:31Et la difficulté pour notre pays, c'est d'essayer que chacun, d'une manière ou d'une autre, participe à réduire la dette et participe à financer.
00:39Alors justement, la question du budget qui est au menu de l'Assemblée nationale, deux motions de censure examinées aujourd'hui, très vraisemblablement rejetées.
00:47Ni le PS ni l'ERN vont les voter sauf coup de théâtre. Vous leur dites quoi ce matin ? Merci le PS, merci l'ERN ?
00:52Moi, je dis merci à tous les groupes que nous avons reçus parce que, vous le savez, nous avons été nommés le 23 décembre.
00:59Et en fait, dès le 2 janvier, nous avons rencontré tous les groupes de l'Assemblée comme du Sénat qui ont accepté de venir nous voir.
01:05Le but de la manœuvre, c'est...
01:06Donc, pas Elifi.
01:07Donc, pas Elifi, pour être clair, exactement. Et donc, ça faisait une quinzaine de rendez-vous.
01:12Vous ajoutez évidemment les partenaires sociaux représentant des entreprises comme organisation syndicale de salariés, bien sûr.
01:18Et l'idée, ça a été d'échanger avec eux sur les grandes lignes à la fois du projet de voie de financement de la sécurité sociale, du budget du pays,
01:25pour regarder comment on pouvait trouver un plus petit dénominateur commun à défaut de trouver un accord absolu.
01:32L'idée, c'est que notre pays a besoin d'un budget pour fonctionner.
01:36Là, nous sommes, à la télévision, les Français se souviennent de ce dont il s'agit, nous sommes en service minimum.
01:41Ça veut dire que nous ne pouvons démarrer aucun nouveau projet.
01:45Les communes attendent, par exemple, pour lancer des travaux.
01:48On parlait des entreprises, la commande publique, c'est 70% de la commande des petites entreprises.
01:52Alors, il y a eu ça, peut-être une forme de prise de conscience, c'est ce que vous nous dites.
01:55Il y a aussi eu des concessions, notamment au Parti Socialiste.
01:58Le député Charles de Courson, les chiffres, à 7 milliards d'euros, dont 5,8 milliards pour la Sécu.
02:03Est-ce que vous confirmez ces chiffres ?
02:04Alors, on peut, ce matin, faire un débat de chiffres.
02:07Moi, je vais être très concrète pour nos concitoyens et donner deux exemples.
02:10Effectivement, quand on regarde le projet de loi de financement de la Sécurité sociale,
02:14un des points clés du désaccord, c'était la non-indexation des retraites.
02:18Pour ne prendre que cet exemple-là, vous êtes déjà à 2 milliards d'euros.
02:21Vous aviez un sujet de tickets modérateurs, c'est-à-dire de moins remboursés,
02:25pour être très concret, d'accruter les médicaments.
02:28De l'autre côté, les consultations médicales.
02:30Ça, ça représente 1 milliard d'euros.
02:32Vous voyez, on est déjà à 3 milliards d'euros.
02:34Je vous interromps parce que sur ce point précis, les mutuelles sont furieuses
02:36parce qu'elles disent que le gouvernement s'est fichu de nous là-dessus.
02:38Parce qu'en fait, c'est nous, les mutuelles, qui allons payer la note.
02:41Et elles sont en colère, elles n'arrêtent pas de le dire.
02:43Les mutuelles, très concrètement, elles ont prélevé les cotisations.
02:46J'imagine que vous voyez comment fonctionne votre mutuelle.
02:48Dès octobre, novembre plus tard, vous recevez les mensualités que vous allez payer
02:54pour l'année qui arrive.
02:56Et évidemment, ces mutuelles avaient anticipé le fait qu'il y aurait un ticket modérateur.
03:01Elles disent que ce n'est pas vrai.
03:02Elles disent, août-septembre, le gouvernement ment.
03:04Ce n'était pas août-septembre, c'était au mois d'octobre-novembre.
03:09Et donc aujourd'hui, ce que nous estimons, c'est que dans les augmentations portées par les mutuelles,
03:14il y avait bien ce milliard d'euros.
03:16Et c'est la raison pour laquelle, ça n'est d'ailleurs pas dans le PLFSS,
03:19parce que pour des raisons techniques budgétaires, il faut un texte spécifique.
03:24Il y aura donc effectivement un texte qui revient sur les taxes,
03:28qui augmentera la taxe des mutuelles et qui permettra de générer une recette d'un milliard d'euros
03:33qui prend en charge l'abandon de la notion du ticket modérateur,
03:36tant pour les médicaments que pour les consultations médicales.
03:39Et qui compensera donc sur le déremboursement.
03:42Alors, vous nous avez parlé des retraites.
03:44C'est vrai qu'on a l'impression que c'est un tabou absolu, les retraites.
03:46Ça veut dire qu'on n'y touchera jamais aux retraites ou pas ?
03:49Les retraites ne sont absolument pas un tabou.
03:52En revanche, vous l'avez vu, le Premier ministre a fait un choix qu'il a expliqué
03:56en disant, je confie aux partenaires sociaux le sujet de travailler sur les retraites.
04:01À partir de là, deux sujets clairs.
04:04Le premier, le président de la Cour des comptes est en train de travailler l'ensemble des chiffres
04:09pour qu'il y ait un diagnostic partagé.
04:11Résultat, 19 février.
04:13À partir de là, l'idée c'est que les organisations de salariés patronales
04:18et évidemment de salariés, se retrouvent et ensemble travaillent sur le sujet.
04:23Donc évidemment, à ce stade, je ne vais pas commencer à dire il faut faire ci, il faut faire ça.
04:26Laissons ce travail se faire et tirons-en les conclusions.
04:29Et d'ailleurs, François Asselin, l'ancien président de CPME, les petites entreprises, disait
04:34il y a peu de pays dans le monde qui font autant confiance aux partenaires sociaux
04:38pour leur confier un sujet aussi important.
04:40Vous savez très bien que ça ne débouchera pas sur un accord.
04:42Les positions sont bien trop antinomiques pour ça.
04:45Vous êtes hyper pessimiste ce matin.
04:46Mais ils le disent absolument tous.
04:47On a reçu le patron du Medef, hier, qui ne croyait pas du tout à un accord, Patrick Martin.
04:51D'ailleurs, sur les retraites, il y a cette petite musique qui est en train de monter.
04:53C'est encore ce matin en une de l'opinion de la capitalisation.
04:56C'est porté par la droite, dont vous êtes issus depuis longtemps.
04:58Gabriel Attal, également, ce week-end, a dit qu'il était favorable.
05:01Est-ce que vous dites oui à la capitalisation ? Il faut le regarder de près.
05:04Mais Julien Arnault, ce n'est pas nouveau.
05:05Regardez le nombre d'agents de la fonction publique qui ont des préfonds.
05:08Oui, mais est-ce qu'il faut les largir ?
05:09Regardez le nombre de Français qui ont déjà des programmes personnels.
05:14Donc, toute la question, laissons déjà travailler aussi bien les partenaires sociaux
05:19et nous discuterons après avec eux.
05:21Ne commençons pas à ambiancer, alors même qu'ils n'ont pas commencé leur travail.
05:25Alors, sur le travail, justement, la droite propose demain de fusionner les aides sociales
05:30et de faire en sorte qu'elles ne dépassent pas 70 euros du CHMI.
05:32C'est un des projets que porte Laurent Wauquiez, que vous connaissez bien.
05:34Est-ce que vous soutenez ce projet ou pas ?
05:36Moi, je trouve que le principe est à la fois plus simple
05:38et met en avant le fait que le travail est toujours plus rémunérateur.
05:41Là-dessus, je suis tout à fait d'accord.
05:43Le petit codicil non négligeable dans ce texte, c'est que tel qu'il va être proposé demain,
05:49il prévoit les allocations familiales dès le premier enfant.
05:52Vous me parlez du budget, autant vous dire que là, on est en milliards d'euros
05:55et qu'on n'a pas tout à fait le budget pour aller là-dessus.
05:57Donc, l'idée est bonne, mais le texte mérite d'être travaillé.
05:59Ah, mais quand même, on va regarder en détail cette proposition.
06:03Autre sujet qui dépend de votre compétence, c'est le sujet de la sécurité alimentaire
06:06et il est à la une encore ce matin avec l'affaire Nestlé.
06:09Avec des guillemets, on verra l'ampleur que prend cette affaire.
06:12Selon des révélations de presse qui ont été publiées hier,
06:15les autorités sanitaires avaient alerté sur des pratiques du groupe Nestlé
06:19concernant les oeufs minéraux du groupe.
06:21Matignon et l'Elysée auraient fermé les yeux d'après ces révélations de presse.
06:24Que savez-vous et que pouvez-vous nous dire ce matin de cette affaire ?
06:27Alors, premièrement, moi, je n'étais pas en charge à cette époque,
06:29donc je ne connais pas le dossier.
06:30Deuxièmement, il y a une commission d'enquête.
06:32Évidemment, l'engagement du gouvernement, et présentant le gouvernement,
06:35je prends cet engagement, c'est évidemment de donner tous les éléments.
06:38Ça a d'ailleurs déjà été fait pour la commission d'enquête.
06:41Des gens sont auditionnés sous serment et l'idée, évidemment,
06:44c'est que tout soit examiné.
06:47Plus globalement, sur la sécurité alimentaire en général,
06:50c'est un sujet majeur dans notre pays, parfaitement interministériel
06:53depuis l'agriculture, l'industrie jusqu'à la santé.
06:56Et moi, je suis très engagée sur ce sujet parce qu'on a beaucoup parlé
07:00depuis des années de prix bas.
07:02Moi, je souhaite que l'on puisse parler de bonne qualité pour la santé,
07:06qui est un sujet extrêmement important.
07:08Vous allez me parler à Spartam, j'imagine.
07:10On va essayer en tout cas.
07:11Dernier sujet qui vient de sortir sur peut-être cet élément
07:15qui générerait des cancers.
07:18Je n'ai pas, au moment où je vous parle, les informations sur le sujet,
07:21mais ça mérite d'être surveillé, comme mérite d'être surveillé
07:24toute l'alimentation et tous les sujets, notamment liés au sucre,
07:29qui sont des sujets importants.
07:31On a vu dans une enquête récente que les produits dits marques de distributeurs
07:36auraient des taux de sucre plus importants que d'autres produits.
07:39C'est extrêmement important pour la santé des Français d'être vigilants.
07:42Mais juste sur Nestlé, pour préciser les choses,
07:44et on rappelle que le président de la République s'est exprimé
07:46hier ni en tente ni connivence, il n'y a pas de risque pour la santé
07:50de ceux qui consomment ces eaux minérales aujourd'hui.
07:52Toutes les eaux minérales font l'objet de contrôles.
07:55Les agences régionales de santé sont particulièrement vigilantes
07:59et l'Avranc est l'un des pays qui contrôlent le plus.
08:02La vigilance est là, bien évidemment.
08:04Il y a également peut-être une proposition sur laquelle on voulait vous entendre,
08:08parce qu'il nous reste quelques secondes, qui semble un petit peu iconoclaste.
08:11C'est le maire de Grenoble, Éric Piolle, qui est un fervent partisan
08:13de la dépénalisation du cannabis.
08:15Lui, il propose des contrôles salivaires anonymes pour les élus
08:19et pour les hauts fonctionnaires pour montrer l'ampleur du problème de la drogue
08:24et comment elle est répandue dans tous les milieux.
08:26Est-ce que ça vous semble une bonne idée ?
08:27Est-ce que vous dites pourquoi pas ?
08:28Écoutez-moi, il me contrôle quand il veut, pour être clair.
08:30Une fois qu'on a dit ça, à mon avis, c'est un peu démago.
08:32Mais ce qui m'intéresse, c'est de savoir ce qu'il a fait de particulièrement intéressant à Grenoble
08:35qu'on pourrait utiliser partout ailleurs, parce que c'est un fléau
08:37et toute bonne mesure peut être reprise.
08:39Je n'ai pas connaissance de choses particulières à Grenoble,
08:41mais je suis preneuse de regarder les expérimentations.
08:43Vous êtes opposé à la dépénalisation.
08:45Lui, il propose un référendum sur la dépénalisation.
08:47Mon sujet, déjà, c'est d'alerter nos concitoyens sur les dangers de la pratique de la drogue
08:51parce que, clairement, c'est un énorme sujet de santé publique.
08:54Il y a plein de sujets qui sont au menu de votre portefeuille.
08:56On l'a entendu ce matin à la réponse de Catherine Vautrin,
08:58avant les votes sur les motions de censure cet après-midi.
09:00Merci beaucoup.
09:01Merci à vous.