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Best of 2024 de l'émission #FaceAMichelOnfray.

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00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes. Bienvenue dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Michel.
00:05Bonjour Laurence.
00:06Ravie de vous retrouver pour notre heure de débat hebdomadaire.
00:09On va commencer Michel par la France. La France qui a un budget et qui va garder son gouvernement.
00:15François Bayrou a réussi en décrochant les socialistes de la France insoumise à éviter une motion de censure qui aurait pu le renverser.
00:22Est-ce le retour du régime des partis pour vous ?
00:25Les intérêts de la France ont-ils été préservés malgré les concessions faites aux uns et aux autres ? C'est ce que l'on verra.
00:31On se posera aussi la question de la stratégie du Rassemblement National.
00:34Michel qui a décidé de ne pas voter cette nouvelle motion de censure quelques mois après avoir renversé le gouvernement de Michel Barnier.
00:42Dans quel but ? Quelle est la feuille de route de Marine Le Pen qui préfère désormais jouer la stabilité ?
00:48Les chiffres de l'immigration ont été révélés cette semaine par le ministère de l'Intérieur.
00:53Jamais ces chiffres des personnes entrant sur notre territoire n'ont été aussi hauts.
00:58Malgré toutes les tentatives de régulation mises en place par les ministres de l'Intérieur successifs,
01:02dans le même temps la natalité des Français est au plus bas.
01:06Quel avenir cela nous réserve-t-il ? On vous entendra Michel.
01:09Jean-Luc Mélenchon a lui assumé la théorie du grand remplacement du peuple français par un peuple créolisé.
01:15Qu'est-ce que cette nouvelle France théorisée par le leader de la France insoumise,
01:19qui a d'ailleurs présenté son programme pour 2027 ?
01:22Vous avez repéré Michel, des archives qui nous aideront à comprendre le logiciel idéologique de Jean-Luc Mélenchon.
01:29Enfin le grand sommet sur l'intelligence artificielle.
01:32Cela démarre lundi à Paris avec la volonté pour le président Macron de faire en sorte que l'Europe ne soit pas totalement en dehors de la course face aux géants américains ou chinois.
01:42Cela pose aussi bien des questions sur les dangers de l'IA
01:46et sa place dans la création artistique, intellectuelle et la production de l'information.
01:51J'ai hâte de vous entendre là-dessus, Michel. C'est parti.
01:54Il y est, il y reste. François Bayrou, mon cher Michel, a remporté un round dans le match qu'il oppose pour jouer et rester à Matignon,
02:02comme Premier ministre jusqu'en 2027, c'est ce qu'il espère en tout cas.
02:06Après avoir dégainé à deux reprises l'article 49.3 pour faire voter le budget et celui de la sécurité sociale,
02:12il a réussi à échapper à deux motions de censure en convainquant les socialistes de ne pas aller voter.
02:17On l'écoute. C'était à l'Assemblée nationale cette semaine. Il nous dit, bon, le budget n'est pas parfait, mais on en avait besoin d'un.
02:24Nous avons un budget imparfait. Et donc ce budget est une étape d'urgence.
02:29Nous ne pouvions pas en aucune manière faire autrement. C'est pourquoi nous avons fait un choix.
02:35Nous avons fait un choix d'agenda en choisissant de repartir du texte qui avait été présenté par le gouvernement de Michel Barnier et examiné par le Sénat.
02:51C'était plus difficile, naturellement, mais ça répondait à une exigence, c'est que nous ayons un budget au début du mois de février,
03:04alors qu'autrement, il aurait fallu attendre avril.
03:08Voilà pour François Bayrou. Michel Onfray, qu'est-ce que vous en pensez ?
03:11Il dit quelque chose d'intéressant sans savoir que c'est intéressant. Probablement, il parle d'agenda.
03:15Mais sûrement pas un agenda national, un agenda français. C'est un agenda personnel.
03:19Personnel, oui.
03:20Chacun ne joue que sa carte personnelle dans cette aventure.
03:23Macron a bien entendu ce que le peuple français lui a dit. Il lui a dit allez vous faire voir. C'est comme ça depuis des années.
03:28Vous voulez quelque chose, vous aurez très exactement l'inverse.
03:30Vous avez voulu Jordan Bardella, vous aurez Barnier, vous aurez Bayrou et vous aurez des personnages emblématiques,
03:36de ce que vous refusez. Vous aviez déjà refusé en 2005, en 2008, on vous l'a fait passer quand même.
03:41Et tout le monde trouve son affaire. Son affaire, oui, ça fait l'affaire de tout le monde.
03:45Son compte.
03:46Son compte, oui. Et donc, lui aussi, il joue une carte personnelle.
03:49Ça fait des années que ce monsieur pense qu'il aurait dû être président de la République
03:51et qu'on l'a privé de présidence de la République.
03:54Macron, il dit moi j'attends jusqu'au bout, qu'on puisse dissoudre éventuellement.
03:58Mais s'il fait l'affaire, il ira comme ça aussi jusqu'au bout,
04:00parce que lui peut continuer à inaugurer les jocondes et continuer à faire une petite vie perso comme ça.
04:05Mélenchon joue une carte personnelle.
04:08On est d'accord.
04:09Les socialistes jouent une carte personnelle et tout le monde nous parle de la France.
04:11Mais qui joue pour la France alors ?
04:13Personne. Personne. Ils sont tous là dans des histoires d'égo.
04:16Moi, moi, moi, je, je. Il faut que je devienne président de la République.
04:19Alors après on se dit chez les Républicains, c'est machin, c'est bidule, c'est untel.
04:22Mais le problème c'est pour quel projet ?
04:24On s'en fout de savoir. On s'en moque, pardon.
04:26De savoir si c'est M. Retailleau, M. Wauquiez ou encore un autre et qui surgiraient de nulle part.
04:31C'est, qu'est-ce que vous voulez faire pour la France ?
04:33Quel est le projet ?
04:34Ah oui, quel est le projet ?
04:35Et là on voit bien, il nous le dit, c'est une affaire d'agenda.
04:37Donc il a réuni tout le monde, il a bien compris.
04:39Parce que c'est quoi le centrisme ?
04:40Ils sont à droite quand la droite est au pouvoir et à gauche quand la gauche est au pouvoir.
04:43Là il est mastrichien.
04:45Tous ces gens-là sont des mastrichiens.
04:47C'est le grand candidat de l'Europe, ce monsieur.
04:49Barnier aussi, précédemment. Et Macron également.
04:52Et in fine, prétendument pour lutter contre le fascisme, ils vont tous voter pour Mastrich, y compris Mélenchon.
04:57J'ai entendu hier que M. Ford disait, bon on n'est peut-être pas d'accord sur la question du budget,
05:02mais finalement quand il faudra lutter contre l'extrême droite, on se retrouvera réunis derrière le nouveau Front Populaire.
05:07L'affaire est réglée. On a tous bien compris.
05:09Mais quand je disais aussi le régime des partis, est-ce que c'est le retour des régimes des partis ou pas ?
05:14Complètement. Mais complètement. C'est le général De Gaulle qui a fait la meilleure analyse de la situation présente.
05:19Il nous disait effectivement que tout était bloqué avec le régime des partis.
05:22Parce que chacun pense à son parti. On pense à son congrès quand on est socialiste.
05:27Quand on est Mélenchon, on veut décapiter toute autonomie de velléité.
05:32On a décapité Corbière, on a décapité Garrido, on a décapité Clémentine Autain.
05:36On décapite plus ou moins François Ruffin.
05:39Il s'agit pour ce monsieur de se dire je serai le candidat.
05:42Et puis la gauche, elle est toujours sur cette vieille histoire, ce vieux logiciel entre les bolcheviks et les mencheviks.
05:47Les bolcheviks qui se disaient majoritaires, c'est l'étymologie de bolchevik.
05:51Et les minoritaires, c'était les mencheviks, alors que ce n'était pas le cas.
05:54Les bolcheviks étaient minoritaires, mais sémantiques de l'époque.
05:57Ils ont fait un coup d'État pour obtenir octobre 17 et la révolution.
06:00Et on a toujours cette idée qu'il y aurait d'un côté une révolution genre Mélenchon,
06:04et de l'autre côté des réformistes genre Olivier Faure aujourd'hui.
06:08Sauf que les réformistes d'Olivier Faure disent exactement la même chose que Bayrou,
06:12qui dit exactement la même chose que Macron, qui dit exactement la même chose que les Républicains.
06:15– C'est le bloc central, c'est le même bloc central.
06:17– C'est pas tant le bloc central qu'un bloc maastrichtien qui globalement dit
06:20c'est nous ou sinon, non pas le chaos, mais le fascisme.
06:23Donc vous ne pouvez pas vouloir le fascisme, donc votez contre le fascisme, vous allez voter pour nous.
06:26Et globalement on joue aux chaises musicales, une fois Hollande, une fois Sarkozy,
06:30une fois Chirac, une fois Mitterrand, une fois Barnier, une fois Bayrou.
06:33Ça aurait pu être Ségolène Royal d'ailleurs, elle aurait défendu exactement la même politique.
06:37Simplement c'est une politique qui se moque des Français et qui se fiche de la France.
06:41– D'accord, on va parler de la guerre des gauches, on reparlera de Jean-Luc Mélenchon après
06:45qu'il propose un grand remplacement qu'il souhaite mettre en œuvre en France.
06:49Et ça c'est très intéressant mais on le traitera dans un instant.
06:51Sur la guerre des gauches, on va d'abord écouter Mathilde Panot
06:54qui pousse des hauts cris sur le fait qu'avec l'EPS ça y est, la rupture est actée.
07:00– Nous prenons donc acte aujourd'hui que l'EPS a décidé unilatéralement de rompre
07:04avec le Nouveau Front populaire.
07:06Il renie ainsi l'espoir populaire qu'avait fait naître le Nouveau Front populaire
07:11et les engagements qu'ils avaient pris devant les électeurs et les électrices.
07:14Il renoue surtout avec la politique qui avait été menée sous François Hollande
07:18et qui avait dégoûté tant et tant de gens et nous rappelle qu'Emmanuel Macron
07:23est le produit, avant d'être président de la République, du ministre du gouvernement
07:28sous François Hollande lorsqu'il était lui-même président.
07:32Le NFP n'est pas mort, il a été sauvé par les six socialistes qui ont voté la censure,
07:37les insoumis, les écologistes et les communistes
07:39et ceux qui s'en sont exclus ce sont justement les socialistes.
07:42– L'affaire est faite ou pas encore Michel ?
07:45Ils vont se rabibocher de toute façon au moment de l'élection ?
07:47– Oui évidemment, quand il s'agit d'être élu, on fait tout, élu ou réélu,
07:52personne ne dit, voilà mes idées, si vous en voulez vous votez pour moi,
07:55vous n'en voulez pas, vous n'allez pas voter pour moi, c'est pas bien grave,
07:58ça s'appelle la démocratie, non pas du tout, on va s'allier à des gens qu'on déteste
08:01comme on fait des mariages d'intérêts si vous voulez, les gens se détestent
08:04mais quand ils peuvent associer des fortunes ou des terres, dans ma Normandie natale,
08:08on peut très bien se détester mais on se marie quand même
08:10parce qu'on augmente la puissance, là s'ils augmentent leur puissance électorale,
08:13il y aura bientôt des municipales donc il faut avoir ça en tête,
08:16il va y avoir après les municipales, d'abord il y aura aussi le congrès des socialistes
08:20puis après il y a les élections présidentielles, ils ne pensent qu'à ça,
08:23ils ne pensent qu'à ça, donc évidemment là ils font semblant…
08:26– Un joli thème, ils ne pensent qu'à ça.
08:27– Oui, ils font semblant d'être mécontents les uns des autres
08:29mais finalement on ne leur demande pas de s'aimer, d'ailleurs ils se détestent.
08:32– Ils détestent.
08:33– D'ailleurs le principe du Front Populaire, pourquoi j'avais appelé ma revue comme ça,
08:36c'est la puissance du peuple contre les partis,
08:39le Front Populaire ce n'est pas une affaire de socialistes, de communistes,
08:42de radicaux de gauche etc, c'est une affaire de peuple qui est dans la rue,
08:45obtient ce que les partis ne veulent pas obtenir.
08:47– C'est exactement l'inverse du NFP.
08:48– C'est très exactement l'inverse, mais ça n'étonne pas,
08:50ces gens qui sont des fascistes traitent les autres de fascistes,
08:53ces gens qui sont des extrémistes traitent les autres d'extrémistes
08:56et ces gens qui sont dans le contraire du Front Populaire
08:58puisqu'ils sont dans le régime des partis et non pas dans le régime du peuple,
09:01je rappelle que quand le peuple a voté massivement pour le Rassemblement National,
09:04le peuple vote mal, on change de peuple, on ne voit pas de peuple,
09:07d'abord il est trop blanc, Mélenchon nous le fait savoir
09:09et donc on fait l'économie de ce peuple-là puisque le seul vrai peuple,
09:12il est incarné dans un homme, c'est Jean-Luc Mélenchon,
09:14s'il dit blanc, s'il dit noir, s'il dit autre chose,
09:16de toute façon c'est la vérité du peuple.
09:18C'est la vieille histoire des jacobins de 1793,
09:21je rappelle que les jacobins sont minoritaires,
09:23quand vous faites l'histoire de la Révolution Française,
09:25il pèse 20% d'un électorat qui lui suppose 40% de gens qui s'expriment à l'époque,
09:29donc quand les jacobins pilotent la France à l'époque,
09:32ils sont minoritaires, Mélenchon est minoritaire,
09:35simplement vous n'êtes majoritaire quand vous faites des putsch,
09:37quand vous faites des coups d'État,
09:39et pour l'instant ce sont des coups d'État sémantiques, et ça marche.
09:42On va juste écouter Olivier Faure, on l'évoquait il y a quelques instants,
09:44le premier secrétaire du PS, qui dit
09:46« ce n'est pas monsieur Mélenchon qui décide », écoutons.
09:50C'est une coalition qui avait pour objet d'empêcher,
09:53sur la base d'un projet commun,
09:55d'empêcher l'extrême droite de l'emporter.
09:57Pour moi, ce projet existe toujours,
09:59et la volonté d'empêcher l'extrême droite de gagner les élections
10:03demeure.
10:05Quand Jean-Luc Mélenchon dit qu'il veut exclure du Front populaire socialiste,
10:08qui a-t-il consulté ?
10:10Est-ce qu'il a consulté même les insoumis ?
10:12Jean-Luc Mélenchon n'a absolument aucune légitimité,
10:14sur qui que ce soit,
10:16et donc moi je considère que le Front populaire
10:18est une coalition
10:20où chacun conserve sa propre autonomie,
10:22et où nous devons continuer
10:24à conserver cet esprit qui a permis
10:26d'éviter le pire le 7 juillet.
10:28Voilà, on est sur CNews et sur Europe 1
10:30dans Face à Michel Onfray.
10:32On écoutait Olivier Faure,
10:34honnêtement, il disait exactement l'inverse il y a quelques mois.
10:36C'est ça qui est terrible.
10:38Oui, mais vous savez, c'est l'éthologie,
10:40c'est l'étude des comportements des mammifères
10:42qui sont des études rapportées aux comportements des humains.
10:44C'est le mal-dominé qui parle là.
10:46Mélenchon, c'est un mal-dominant.
10:48On voit le personnage,
10:50on voit effectivement le coq au milieu de la basse cour,
10:52il est là, il montre ses plumes,
10:54il gonfle son jabot, etc.
10:56Et puis ça marche.
10:58Et puis ils sont tous là, accroupis, en disant
11:00un peu de pitance, il faut qu'on aille derrière ce mal-dominant.
11:02Et puis dès que le mal-dominant
11:04est peut-être un peu moins dominant,
11:06et qu'il est un peu décadent, il a perdu des élections,
11:08il y a Boyard, etc. Là, d'un seul coup, on fait semblant.
11:10Et puis dès que le mal-dominant revient et regarde le mal-dominé,
11:12il lui dit, mais dis donc, Faure.
11:14Faure, il dit, oui, pardon, j'ai rien dit, c'était juste pour rire.
11:16Je parlais, évidemment, tu comprends bien,
11:18aux militants de mon congrès,
11:20il faut qu'ils puissent me réélire, parce que moi, je suis un compagnon fidèle,
11:22bien sûr, quand je serai réélu,
11:24tout ce que je dis dans les médias, là, finalement,
11:26on passera à autre chose, parce qu'il y aura le fascisme,
11:28il faudra le combattre, et quand il faudra le combattre, on sera copains.
11:30Et Mélenchon dira, oui, bien sûr, c'est ce que j'avais cru entendre.
11:32Et puis c'est comme ça que ça va se passer.
11:34Donc là, on a la posture du mal-dominé,
11:36qui est là et qui dit, Monsieur Mélenchon, il commande rien du tout.
11:38Bien sûr que si, il commande tout.
11:40C'est lui le mal-dominant, donc c'est lui qui fait la loi.
11:42— De la jungle.
11:44Un tout petit mot avant de parler de Jean-Luc Mélenchon et de ses propos
11:46sur le grand remplacement, sur la stratégie du Rassemblement
11:48national, qui a décidé, là, de ne pas voter
11:50ces motions de censure,
11:52alors que le budget, honnêtement, est quasi
11:54le même que celui de Michel Barnier, que le RN
11:56avait fait chuter. On va écouter Jordan Bardella,
11:58qui était sur notre antenne. Écoutez.
12:00— Nous étions au mois
12:02de décembre.
12:04Nous sommes aujourd'hui au mois de février.
12:06L'année est déjà engagée.
12:08Au mois de décembre, le budget
12:10qui avait été présenté par Michel Barnier
12:12était un budget encore plus
12:14dangereux pour nos compatriotes,
12:16pour la croissance économique,
12:18pour nos entreprises, puisqu'il prévoyait
12:20notamment d'alourdir de 40 milliards d'euros
12:22les prélèvements obligatoires.
12:24Et encore une fois, je veux dire, moi, je ne suis pas
12:26dans la majorité. Nous sommes,
12:28nous avons le premier groupe à l'Assemblée nationale,
12:30nous sommes le premier parti d'opposition,
12:32le premier parti de France. Nous avons une responsabilité
12:34à l'égard des Français, mais nous ne sommes pas au pouvoir.
12:36La censure, encore une fois, c'est pas un jeu.
12:38La censure, c'est un outil institutionnel,
12:40c'est l'arme nucléaire, sur le plan institutionnel,
12:42qui doit être utilisée pour protéger le pays.
12:44Donc c'est un choix de responsabilité
12:46que vous faites ?
12:48Oui, c'est un choix de responsabilité.
12:50Michel, vous êtes convaincu par les arguments de Jordan Bardella ?
12:52Non, pas du tout. Lui aussi, il a un agenda
12:54électoral et pas du tout un agenda
12:56national. Il y a quelques temps, il trouvait que ça avait
12:58des vertus, la censure. Maintenant, ça n'a plus
13:00de vertus. Pourquoi ? Pas pour la France. Ils sont tous
13:02là en train de prendre la France en otage. Et les Français,
13:04on dit, mais tout ce que nous faisons, bien sûr,
13:06c'est pour le bien des Français. On va leur permettre
13:08une facture, un allègement de leur facture
13:10d'électricité. Oui, d'accord. Mais il y a toujours
13:12cette idée du, est-ce qu'on est prêt pour aller tout de suite
13:14à la bataille électorale ? Est-ce qu'on est prêt
13:16pour les municipales ? Est-ce qu'on est prêt pour
13:18une dissolution ? Parce qu'effectivement,
13:20si on dit un coup Baragny, un coup Bayrou,
13:22et puis qui après ? Ségolène Royal.
13:24Et puis on va recommencer. Jusqu'à quoi ?
13:26Jusqu'à quand ? Jusqu'à quel résultat ?
13:28Donc là, c'est, on laisse faire. Ça va marcher
13:30pendant un certain temps. Le temps
13:32que ça durera. Le temps que la fuite
13:34canon met à rafraîchir ou à
13:36se refroidir. Et puis après, on ira
13:38à la bataille qui sera la bataille présidentielle.
13:40Mais pour le coup, ces gens-là sont dans des logiques
13:42de parti. Leurs agendas sont tous... Personne
13:44n'échappe à ça. Leurs agendas ne sont que des
13:46agendas électoraux. — Édictés par les
13:48échéances électorales. Le cas Mélenchon.
13:50On va s'arrêter un peu sur le cas Mélenchon.
13:52Parce que cette semaine, il a assumé, Michel, le grand
13:54remplacement en France, au profit de la
13:56créolisation de notre pays. On va l'écouter
13:58et je suis très intéressée de savoir ce que vous allez répondre.
14:00— Oui, monsieur Zemmour,
14:02il y a un grand remplacement.
14:04Oui, monsieur Bayrou, il y a un grand
14:06remplacement. Quel est
14:08ce remplacement ?
14:10Ce remplacement,
14:12c'est celui d'une génération
14:14qui vient après l'autre
14:16et qui ne ressemblera jamais à la
14:18précédente. — Voilà pour Jean-Luc Mélenchon.
14:20Le grand remplacement.
14:22Ça vous surprend dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon ?
14:24— Non, pas du tout. Je pense avoir été un des premiers
14:26à avoir dit que le grand remplacement, c'était la version
14:28de gauche... La créolisation,
14:30pardon, du grand remplacement.
14:32Donc je l'ai dit dans L'art d'être français. Je l'ai dit
14:34précédemment. Ça va bien maintenant. Tout le monde le dit. Mais
14:36c'est quand même étonnant.
14:38Maintenant, la chose est clairement dite, donc tout le monde
14:40a compris que la créolisation, c'est le grand remplacement
14:42de la gauche. Donc le grand remplacement,
14:44c'est la droite, donc c'est pas bien. Mais quand le grand
14:46remplacement, ça s'appelle la créolisation, c'est la gauche et c'est formidable.
14:48J'avais même d'ailleurs à l'époque, dans L'art
14:50d'être français, raconté d'où venait ce concept.
14:52Il vient d'Édouard Glissant, qui dans un livre
14:54qui s'appelle Le tout monde, mais dans d'autres ouvrages,
14:56a théorisé cette créolisation. Il dit
14:58très précisément, Édouard Glissant,
15:00la créolisation, elle devrait pouvoir se faire sans violence.
15:02Mais il se fait que dans l'histoire,
15:04elle ne s'est jamais faite qu'avec de la violence.
15:06C'est lui qui le dit. Il théorise la créolisation
15:08et il dit, ça devrait se faire sans violence
15:10mais pourtant ça se fait avec de la violence.
15:12Pour l'instant, dans l'histoire, il n'y a pas eu autre chose.
15:14On en vient de lui dire, tu pourrais peut-être modifier ta théorie.
15:16Si tu dis que ça pourrait être sans violence,
15:18mais que pour l'instant, il n'y a eu que de la violence,
15:20c'est qu'assez probablement la créolisation emportera la violence.
15:22Il ajoute par la suite que,
15:24sur une des plages
15:26de la Méditerranée, Édouard Glissant
15:28a vu des méduses et que ce qui l'intéressait,
15:30c'était une société de méduses.
15:32Je rappelle que...
15:34Ce n'est pas exactement ce que dit Mélenchon.
15:36Il ne parle pas de méduses.
15:38Il n'a peut-être pas lu toutes les thèses
15:40de Glissant sur la créolisation
15:42et sur la fameuse théorie des méduses.
15:44Mais l'idée qu'on puisse faire
15:46de la méduse,
15:48un animal au moins urtiquant,
15:50je ne parle même pas de la méduse cube.
15:52À défaut d'être cortiquée.
15:54Oui, la méduse cube qui, elle, est mortelle.
15:56Avec des filaments qui font jusqu'à 8 mètres.
15:58C'est-à-dire, imaginez que
16:00des bestioles dangereuses,
16:02urtiquantes,
16:04qui n'ont pas l'air d'avoir grand vie sociale,
16:06qui sont réduites à pas grand-chose,
16:08l'idée que ça puisse servir
16:10de modèle de société, on se dit...
16:12Où va-t-on ?
16:14Que par la suite, il s'en vienne nous expliquer
16:16qu'une génération, ça suffit.
16:18Mais voilà quelqu'un qui ne pense pas au-delà de 30 ans.
16:20Evidemment, il ne pense pas au-delà de lui-même.
16:22Mais si on pense en termes de civilisation,
16:24c'est de 1000 ans.
16:26C'est-à-dire qu'il n'existe pas
16:28une génération qui arrive,
16:30elle a une trentaine d'années,
16:32et puis une autre la remplace.
16:34Mais qu'est-ce qu'il imagine ?
16:36Que les relations entre la génération qui arrive
16:38et la génération qui vient, ça n'existe pas ?
16:40Que lui, il n'a été éduqué par personne ?
16:42Qu'on ne lui a pas appris à lire, à écrire,
16:44à compter, à penser, peut-être ?
16:46Qu'il a eu des instituteurs, des parents
16:48qui l'ont nourri et qu'il n'est rien
16:50sans ce qu'on lui a donné,
16:52sans la transmission, personne.
16:54Ce sont des animaux qui, quand ils arrivent au monde,
16:56sont tout de suite efficaces.
16:58Si vous avez un serpent qui sort de son oeuf
17:00et de la coquille, immédiatement,
17:02il a du venin, il peut vous tuer,
17:04il peut manger, il peut se reproduire, etc.
17:06Les sauriens, donc les serpents, sont prêts à ça.
17:08Nous, il nous faut du temps.
17:10Dès qu'on sort du ventre de la mer,
17:12on a besoin d'être aidés des années.
17:14On a besoin de la transmission,
17:16on a besoin des anciens, des anciens,
17:18qui n'ont pas réinventé à chaque fois le langage.
17:20On a transmis le langage
17:22parce qu'on l'avait appris.
17:24Ce n'est pas vrai qu'une nouvelle génération chasse l'autre
17:26et que toute génération invente tout.
17:28Non, c'est faux.
17:30Ce qu'il veut dire, c'est une nouvelle France
17:32avec une population remplacée par une autre.
17:34Écoutons-le. Vous avez trouvé une archive
17:36qui date de 2013, dans laquelle il assume
17:38aussi, selon vous, le fait de ne pas aimer les Français.
17:40On l'écoute.
17:42Je ne supporte plus de vivre
17:44autrement que dans un endroit où les gens sont mélangés.
17:46Donc j'habite à Paris, dans le 10e arrondissement.
17:48Je ne pourrais pas habiter dans le 6e
17:50ou dans le 7e.
17:52Je ne peux pas survivre
17:54quand il n'y a que des blonds aux yeux bleus.
17:56C'est au-delà de mes forces.
17:58Quand on est arrivé en France, c'était l'horreur pour nous
18:00parce qu'on avait idéalisé la France.
18:02Et on a découvert, à un coin perdu
18:04de la Normandie, le pays de Kho,
18:06où les gens n'avaient jamais vu personne,
18:08où, hélas pour eux, les malheureux
18:10souffraient d'un alcoolisme épouvantable.
18:12Moi, de ma vie, je n'avais vu quelqu'un ivre dans la rue.
18:14Imaginez, au Maroc, ça n'existe pas.
18:16Donc nous étions consternés.
18:18Et donc,
18:20personne ne parlait aucune espèce de langue étrangère.
18:22Imaginez-vous,
18:24la France des campagnes était extraordinairement
18:26arriérée par rapport au Maroc des villes.
18:28Casablanca était une ville plus
18:30moderne que Clermont-Ferrand.
18:32– Voilà, alors ça, ça doit vous faire bondir, Michel.
18:34– Tout est dit. La haine du blanc,
18:36la haine du français, la haine de la province,
18:38du normand, mais aussi des gens de Clermont-Ferrand.
18:40Et puis cette espèce de célébration
18:42des villes, toujours,
18:44parce qu'ils imaginent qu'il faut comparer ce qui est incomparable,
18:46il faut comparer des villes marocaines
18:48avec les campagnes normandes,
18:50mais qu'ils comparent les campagnes normandes avec les campagnes marocaines.
18:52Et on verra la différence.
18:54Donc il faut arrêter, en plus de ça, de mépriser
18:56systématiquement les gens. On ne peut pas faire de la politique
18:58si on méprise les gens, une partie de l'humanité.
19:00On est traitant de fascistes, de nazis,
19:02les gens ainsi. Le général De Gaulle
19:04voulait réunir tout le monde. Quand il arrive
19:06au pouvoir après la guerre, il dit
19:08sauf les collaborateurs, parce que ça paraît évident,
19:10ils sont, eux, à l'époque,
19:12le pouvoir de l'étranger, la main de l'étranger.
19:14Et on compose avec tout le monde, y compris avec Thorez,
19:16pas que Germano-soviétique, y compris avec Mitterrand,
19:18la francisque, etc.
19:20Donc si on veut arriver au pouvoir, on dit, allez, je ne vous aime pas
19:22forcément tous, mais au moins, il faut qu'on fasse
19:24un groupe commun. Puis après, il y a des gens
19:26qu'on n'aime pas, parce qu'ils sont partie de l'étranger.
19:28Jadis, ceux qui ont collaboré avec l'Allemagne.
19:30Il y a aujourd'hui un parti de l'étranger qui nous fait savoir
19:32que le Maroc, c'était de toute façon
19:34beaucoup mieux que le Pays de Caux. Ou qu'ils nous font savoir
19:36aujourd'hui, Rahima Hassan,
19:38que l'Algérie,
19:40une pensée pour notre cher Boalem Sansane,
19:42c'est la mecque de la liberté.
19:44On se dit, mais on rêve ou quoi ?
19:46Donc oui, évidemment, si les gens qui n'ont pas de mémoire,
19:48il y a pour le coup une méduse, là.
19:50La mémoire de la méduse, effectivement,
19:52c'est un peu ça. On a une génération,
19:54puis une autre génération arrive, puis la nouvelle génération
19:56n'a pas besoin de savoir lire, écrire, compter, penser,
19:58puisque de toute façon, elle va tout réinventer.
20:00Elle n'a pas besoin de transmission, puisque de toute façon,
20:02elle inventera tout elle-même.
20:04– C'est le principe de la révolution, en réalité.
20:06– Mais c'est le principe de la table rase. Du passé faisant table rase,
20:08on y est complètement. Ce qui est drôle,
20:10c'est que ce vieux monsieur, il va vers 80 ans,
20:12qui est blanc, qui a fait de la politique politicienne
20:14pendant toute son existence, qui, que je sache,
20:16n'est pas musulman, s'en vient nous donner des leçons
20:18de détestation de tout ce qu'il est lui-même,
20:20qu'il commence par se détester lui-même,
20:22si vraiment tous les blancs, etc.
20:24Donc cette détestation, elle rencontre aujourd'hui
20:26des gens qui disent, mais ça nous va très bien,
20:28cette détestation.
20:30Et cette haine, c'est une force révolutionnaire.
20:32Et il entretient cette force révolutionnaire
20:34parce qu'il sait bien qu'il n'arrivera pas au pouvoir
20:36par les urnes, il sait bien.
20:38La meilleure des hypothèses pour lui, c'est d'être au second tour
20:40avec une Marine Le Pen en face d'elle et en disant
20:42maintenant vous aurez le choix entre le fascisme et moi-même.
20:44Et les gens diront, on va choisir non pas le fascisme
20:46mais l'antifascisme et ce sera pas toi.
20:48Et là il dira, chaos total,
20:50organisons le chaos et je serai l'homme providentiel.
20:52C'est ainsi que ces gens pensent.
20:54C'est-à-dire les Hugo Chavez,
20:56les Fidel Castro ne sont pas arrivés
20:58à la régulière avec les règles démocratiques
21:00au pouvoir. Ils sont arrivés avec les armes
21:02des gens armés, des gens décidés et volontaires.
21:04Donc c'est tout ça qui se dit
21:06et tout ça qui se dessine.
21:08Je veux bien qu'on soit soucieux de la démocratie et de la République
21:10simplement si on veut chercher le danger
21:12qu'il y a aujourd'hui, un danger antidémocratique
21:14et un danger antirépublicain
21:16il n'est pas là où on dit qu'il est.
21:18Michel Onfray, on fait une petite pause.
21:20On se retrouve dans un instant face à Michel Onfray sur CNews
21:22et sur Europe 1. On parlera alors justement
21:24des chiffres de l'immigration qui ont été publiés cette semaine
21:26par le ministère de l'Intérieur. Ils n'ont jamais été aussi hauts
21:28dans notre pays. Est-ce que ça symbolise
21:30pour vous l'impuissance des politiques ?
21:32Votre réponse dans un instant. A tout de suite.
21:34On se retrouve pour la seconde partie
21:36de face à Michel Onfray sur CNews
21:38et sur Europe 1. Avec Michel, les chiffres
21:40de l'immigration qui ont été rendus publics
21:42par le ministère de l'Intérieur. Ils sont très clairs.
21:44Jamais la France n'a accueilli autant
21:46de migrants. On regarde absolument sur
21:48tous les pans. Malgré les dizaines
21:50de ministres de l'Intérieur qui se sont succédés
21:52aucun n'a permis d'endiguer réellement
21:54les flux migratoires entrant.
21:56On va écouter Nicolas Pouvremonti
21:58qui est un spécialiste des questions de l'immigration
22:00et on fait le constat avec vous ensuite.
22:02Clairement un record historique. Qui fait d'ailleurs suite
22:04à un autre record historique, celui de l'année précédente.
22:06Le nombre de titres de séjour qu'on a accordé
22:08l'an dernier, c'est le triple du nombre qu'on
22:10accordait à la fin des années 90.
22:12Cette accélération migratoire, depuis maintenant
22:14plus de deux décennies, elle est engagée de manière très forte.
22:16Là, on est sur un niveau historique. C'est-à-dire qu'on a
22:184 100 000 titres de séjour en cours de validité
22:20en France, donc qui concernent des étrangers
22:22extra-européens majeurs en situation régulière.
22:24C'est 30 % de plus qu'en 2017.
22:26C'est 50 % de plus qu'en 2012.
22:28C'est 70 % de plus qu'en 2007.
22:30Donc c'est une hausse structurelle
22:32qui finalement traverse les majorités
22:34et les gouvernements successifs.
22:36Nicolas Pouvreau, mon cher Michel,
22:38directeur de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie.
22:40Le constat, il est clair. Moi, je le mettais en parallèle
22:42avec la chute de la natalité.
22:44Est-ce que c'est notre avenir qui se dessine ainsi ?
22:46Oui, bien sûr.
22:48Vous aviez trouvé une belle archive la semaine
22:50dernière qui nous montrait un François Mitterrand
22:52de 1983, si je me souviens bien,
22:54qui nous disait que les problématiques
22:56et que le discours qu'on entendait
22:58chez Jean-Pierre Chevènement à l'époque.
23:00Et par la suite,
23:02il s'est passé quelque chose
23:04pour que Mitterrand renonce à tout ça.
23:06Il s'est passé quoi ? Il s'est passé le traité de Maastricht en 92.
23:08C'est-à-dire qu'en 83,
23:10quand la France est encore souveraine,
23:12on a la possibilité d'avoir une politique migratoire
23:14volontaire, volontariste et décidée.
23:16On peut accueillir, on peut accepter,
23:18on peut expulser, on peut faire le nécessaire
23:20pour bien accueillir les gens qu'on accueille,
23:22on peut intégrer les gens qu'on accueille, etc.
23:24Cette politique migratoire est encore possible.
23:26En 92, elle n'est plus possible.
23:28Donc il faut arrêter de croire qu'on peut faire des mouvements de menton
23:30en disant il y a qu'un, il faudrait, si j'arrivais au pouvoir, etc.
23:32C'est l'Europe qui décide.
23:34Nous ne sommes plus souverains.
23:36Et l'Europe, elle veut ce flux migratoire,
23:38qu'il soit submersif, qu'il soit invasif,
23:40qu'il soit grand emplacement de Zemmour
23:42ou grand emplacement de Mélenchon.
23:44C'est voulu par l'Europe. L'Europe, elle veut ça.
23:46Elle veut une espèce de nettoyage total
23:48en disant fin des nations, fin des peuples,
23:50fin des souverainismes nationaux.
23:52Le projet, c'est ça.
23:54On veut des consommateurs.
23:56Des individus qui ne sont distingués
23:58que par leur propre subjectivité,
24:00de couleur, de sexualité,
24:02de préférence sexuelle, de religion, etc.
24:04Mais qui vont consommer.
24:06Si vous faites la promotion du changement de sexe,
24:08c'est beaucoup d'argent pour la pharmacie,
24:10la médecine, la chirurgie, etc.
24:12Si vous faites la promotion des steaks végétaux,
24:14c'est beaucoup d'argent pour l'industrie
24:16qui va fabriquer des viandes cellulaires,
24:18c'est-à-dire des tumeurs cancéreuses
24:20mais vous aurez été formidable
24:22parce que vous aurez épargné la souffrance animale, etc.
24:24C'est un projet.
24:26Vous ne pouvez pas dire, notre projet à nous,
24:28c'est de détruire la souveraineté,
24:30c'est de détruire la paysannerie française.
24:32J'ai des discussions avec les compagnons
24:34de la coordination rurale sur ce sujet-là
24:36en leur disant que c'est un projet européen
24:38de détruire la paysannerie classique et traditionnelle
24:40que j'appelle virgilienne, celle de Virgile,
24:42celle de l'Antiquité romaine.
24:44– Les petites exploitations.
24:46– Et le paysan qui sait ce que sa terre
24:48a à lui dire quand il s'agit de la cultiver,
24:50de l'aider, de l'aimer,
24:52de l'arranger, etc.
24:54Il faut en finir avec tout ça
24:56pour industrialiser l'agriculture.
24:58Donc plus besoin de paysans.
25:00Pendez-vous, ce n'est pas notre affaire
25:02et c'est ce que ne disent pas, mais pensent,
25:04tous ces gens-là.
25:06Donc il faut arrêter de croire les gens
25:08qui aujourd'hui veulent arriver au pouvoir
25:10en disant, moi quand j'arriverai, je ferai ceci,
25:12je ferai ça, mais je ne touche pas à l'Europe.
25:14Non, l'Europe impose ses flux migratoires
25:16avec l'effondrement de la natalité.
25:18J'ai eu déjà l'occasion de citer Pierre Chaunut
25:20et de tous les travaux qu'il a pu faire
25:22en tant que démographe.
25:24Je salue d'ailleurs Emmanuel, son fils,
25:26qui nous regarde régulièrement
25:28et qui est dessinateur de presse
25:30et qui dit tout le mal qu'a eu son père
25:32à pouvoir dire des choses qu'aujourd'hui
25:34on finit par entendre, parce qu'effectivement
25:36parler de démographie dans les années 70 ou 80,
25:38c'était déjà être un fasciste.
25:40Mais c'est juste simplement dire, regardez,
25:42il y a une courbe, et la courbe, il n'y a aucune raison
25:44ou l'inverse. Donc là, tout est fait
25:46pour qu'il y ait un grand remplacement démographique
25:48parce que les gens disent, on a besoin d'une main d'oeuvre,
25:50il faut prolétariser cette main d'oeuvre et qu'elle soit
25:52le moins coûteuse possible, et pour ça,
25:54il faut qu'on arrête avec les syndicats.
25:56Toute cette gauche ne comprend pas qu'elle est en train de se suicider.
25:58Mais avec le droit du travail,
26:00dont je rappelle, un certain François Bayrou
26:02disait qu'il était beaucoup trop épais un jour,
26:04il est venu avec le code du travail en disant,
26:06vous avez vu ce truc, il faut dégraisser tout ça.
26:08C'est quand même cet homme-là qui est aujourd'hui Premier ministre.
26:10Soutenu par les socialistes, bien sûr,
26:12et au bout du compte,
26:14malgré les vociférations de Mélenchon,
26:16sous prétexte d'antifascisme, ils finiront tous par voter
26:18pour le candidat Maastrichtien au second tour.
26:20Est-ce que c'est ainsi que les civilisations meurent
26:22ou sont remplacées par d'autres,
26:24Michel Onfray, au fil de l'histoire ?
26:26Bien sûr, si vous faites de la démographie
26:28dans l'époque du 3ème, 4ème siècle
26:30après Jésus-Christ, vous voyez
26:32effectivement que c'est l'un des signes de la décadence.
26:34D'abord, l'immigration massive
26:36dans les armées impériales,
26:38je parle pour le coup de l'Empire romain,
26:40et cette idée que
26:42n'importe qui peut être citoyen,
26:44les valeurs de Rome ont disparu,
26:46celles qu'on a appelées les valeurs des vieux romains,
26:48le caton, c'est-à-dire l'époque de la République,
26:50pas du tout l'époque de l'Empire, c'est-à-dire 5 siècles avant l'Empire,
26:52en gros, enfin, du moins,
26:54pas le 1er, le 2ème ou le 3ème siècle,
26:56si vous voulez, on est dans cette période-là.
26:58Et la démographie
27:00nous renseigne. Et tous les démographes aujourd'hui
27:02sont détestés par Libération,
27:04par Le Monde, etc.
27:06Il y en a qui sont dans l'idéologie dominante.
27:08C'est pourquoi je vous parle de Libération,
27:10mais qu'il y en a d'autres, effectivement, qui depuis des années
27:12sont bien seuls, mais nous disent
27:14les choses justes, ils nous disent
27:16de toute façon, demain, après-demain, il va se passer ça.
27:18C'est-à-dire, c'est la météo des peuples, si vous voulez,
27:20la démographie. On dit demain, il va pleuvoir,
27:22demain, il va faire beau, demain, il y aura un peuple,
27:24demain, il n'y aura plus de peuple, demain, il y aura un peuple remplacé,
27:26demain, il y aura un peuple remplaçant.
27:28C'est pas très compliqué, c'est même
27:30plutôt scientifique, ça, pour le coup.
27:32On va parler de l'Algérie, parce que
27:34il y a eu, la semaine dernière, on n'en a pas parlé,
27:36Michel, une interview particulièrement
27:38agressive, violente, du président Tebboune
27:40à nos confrères de l'opinion,
27:42à l'égard de la France, agressive, bien sûr,
27:44dans laquelle le
27:46président algérien disait
27:48le climat est délétère,
27:50nous perdons du temps avec le président Macron,
27:52et surtout, et c'est ça
27:54qui vous intéresse, à propos de
27:56Boalem-Sensal, que ce n'est pas un
27:58problème algérien, c'est un problème pour
28:00ceux qui l'ont créé. D'autres
28:02cas de binationaux n'ont pas
28:04soulevé autant de solidarité,
28:06c'est une affaire scabreuse
28:08visant à mobiliser contre l'Algérie.
28:10Qu'est-ce que vous pensez de ces propos
28:12du président algérien ?
28:14D'abord, cette détestation de la France et des Français
28:16qui fait qu'il n'est même pas capable de comprendre que
28:18Boalem-Sensal est franco-algérien.
28:20Donc, quand il nous dit que
28:22c'est, je sais pas quoi, une espèce de...
28:24C'est pas un problème algérien ? C'est pas un problème algérien, non, c'est un problème
28:26français. Et c'est même un problème
28:28franco-algérien, si on veut, c'est un ressortissant français.
28:30Et donc, c'est un citoyen français.
28:32Je sais qu'avec Macron, il fait pas bon être citoyen français
28:34dans les geôles du Hamas, dans les geôles
28:36iraniennes ou dans les geôles
28:38algériennes. Là, finalement, on veut pas
28:40fâcher la rue, comme on dit, la rue française.
28:42Et là, pour le coup, on veut bien
28:44sacrifier quelque écrivain ou quelqu'un
28:46intellectuel ou quelqu'individu dont on pense
28:48qu'il va pas contribuer à faire la politique
28:50de la France. Mais, simplement, on est toujours
28:52dans des logiques de mal dominants. Et
28:54Emmanuel Macron, devant
28:56M. Temmoud, n'est pas à la hauteur.
28:58C'est-à-dire, il va
29:00s'excuser, il va se mettre à genoux,
29:02il va dire, on n'a pas été gentil, on a fait
29:04un crime contre l'humanité, on n'aurait pas dû,
29:06etc., etc. Mais, si vous faites ça...
29:08C'était avant. Il a quand même
29:10appelé l'Algérie à libérer Moalem Sansal.
29:12C'est le moins, quand même. Vous imaginez pas qu'il
29:14puisse se comporter comme Rima Hassan en disant que c'est bien fait
29:16pour lui et qu'il pense des choses
29:18d'extrême droite et que la prison, il y a à peu près que ça
29:20de bien pour lui. Si le chef de l'État en était là,
29:22on est dans soumission de Houellebecq, mais plutôt
29:24aux dernières pages. Là, on aura probablement
29:26un chef d'État qui fera ça un jour, mais pour l'heure,
29:28c'est le minimum qu'on puisse attendre. Quelqu'un qui
29:30nous a dit un certain nombre de choses sur le Hamas
29:32ou sur les Juifs, ils sont pas forcément
29:34à son honneur. Le président
29:36Macron n'est pas
29:38crédible, n'est pas audible
29:40et un chef de l'État comme
29:42le chef de l'État algérien n'a pas grand-chose à faire
29:44d'Emmanuel Macron
29:46qu'il a pas envie de rencontrer. Qui sont aujourd'hui
29:48nos interlocuteurs ? On a parlé
29:50de Jean-Pierre Chevènement,
29:52on a parlé de Dominique de Villepin
29:54comme des gens qui seraient susceptibles d'être entendus,
29:56d'avoir l'oreille. Mais pourquoi faire ?
29:58L'Algérie va proposer des
30:00compensations. En disant vous le voulez, on vous le rend,
30:02mais si on vous le rend, ceci, ceci, etc. Et en cachette
30:04on dira oui, on dira non.
30:06Et en attendant, l'Algérie refuse de reprendre
30:08ses ressortissants. On a eu le cas avec un pseudo-influenceur
30:10qui a été refoulé
30:12par l'Algérie. Et là, c'était un
30:14clandestin sous OQTF, carrément, qui nous a été aussi
30:16renvoyé. C'est la politique du bras de fer, en réalité.
30:18Oui, simplement,
30:20quand Trump fait ça avec les
30:22vénézuéliens... Les colombiens aussi.
30:24Les colombiens, oui. Pas les vénézuéliens,
30:26c'est les colombiens. Quand il fait ça avec
30:28les colombiens, il doit savoir
30:30qu'il n'y a pas des colombiens qui sont
30:32sur le territoire américain
30:34qui seraient une espèce de cinquième colonne, prêtes à déclencher
30:36des hostilités
30:38armées, peut-être,
30:40ou avec des couteaux, contre la France ou les
30:42Français. Donc il n'a pas cette
30:44perspective-là, le président Trump.
30:46Le président français, si. C'est très bien que
30:48s'il entre en guerre, dans cette guerre
30:50commerciale ou diplomatique avec l'Algérie,
30:52il y a un certain nombre de franco-algériens
30:54qui écouteront le président Tebboune et qui, pour le coup,
30:56ne se laisseront pas faire.
30:58On ne pense pas qu'il y a une majorité de ces binationaux
31:00qui se sentent français, comme vous et moi,
31:02qui sont complètement intégrés,
31:04et qui aiment la France ? C'est la même chose
31:06avec les musulmans, dont la majorité est
31:08pacifique, intégrée, susceptible
31:10d'être intégrée, aime la France, etc.
31:12Mais ce sont les minorités qui font l'histoire.
31:14Une minorité agissante et violente
31:16aura toujours raison sur une majorité silencieuse.
31:18Et il suffit d'une poignée de gens.
31:20Je parlais tout à l'heure des jacobins.
31:22Une poignée de gens déterminés et qui sont
31:24violents et qui ont décidé de recouvrir la violence
31:26auront raison sur le silence
31:28de gens qui n'en peuvent mais.
31:30Effectivement, qu'est-ce que vous voulez faire quand vous êtes musulmans aujourd'hui ?
31:32Juste dire, et que vous ne me reconnaissez pas
31:34dans ces gens-là ? Pas en mon nom.
31:36Mais ça ne suffira pas. Et puis après,
31:38vous allez vous aliéner la communauté,
31:40vous allez vous aussi devenir une cible. Vous n'avez pas forcément
31:42envie d'être courageux.
31:44Il faut être un peu fou aujourd'hui pour être courageux.
31:46Michel, on est sur CNews et sur Europe 1.
31:48Avec vous, on va évoquer la voie sur la fin de vie
31:50qui va arriver bientôt dans les prochains mois devant le Parlement.
31:52Vous le savez, François Bayrou a fait
31:54scinder le texte en deux.
31:56D'un côté, l'accès aux soins palliatifs, extrêmement important,
31:58et de l'autre, l'euthanasie.
32:00Cette semaine, nous avons reçu le philosophe
32:02de vos confrères, André Comtes-Ponville,
32:04qui a pris une position
32:06qui vous a heurté sur le fait
32:08d'ouvrir cette possibilité d'euthanasie
32:10si elle a été votée, bien sûr,
32:12aux malades d'Alzheimer.
32:14On écoute André Comtes-Ponville et vous lui répondez.
32:16Moi, ce que je souhaite,
32:18c'est que si mon médecin me diagnostique
32:20Alzheimer, j'ai le droit
32:22de demander à un médecin à mes jours
32:24tant que je suis encore capable de le faire consciemment.
32:26Parce qu'actuellement, il y a une ambiguïté
32:28dans le projet de loi actuel.
32:30C'est que, très légitimement, l'euthanasie
32:32est réservée à des gens qui sont assez conscients
32:34et rationnels pour la demander
32:36légitimement. Très bien.
32:38Sauf que si je commence
32:40un Alzheimer,
32:42si on me dit qu'il faut attendre que tu sois en phase
32:44terminale pour pouvoir demander l'euthanasie,
32:46quand je serai en phase terminale, je ne serai plus lucide.
32:48Et donc, les deux exigences,
32:50un, la phase terminale de la maladie,
32:52deux, la lucidité, sont incompatibles pour ce qui est
32:54d'Alzheimer. Et donc, je demande
32:56que si je suis diagnostiqué Alzheimer,
32:58j'ai le droit de demander à mourir,
33:00qu'on me donne par exemple la molécule létale,
33:02libre à moi de la prendre ou pas,
33:04au moment où je jugerai bon.
33:06Pourquoi c'est une position choquante, Michel Onfray ?
33:08Je trouve étonnant qu'on puisse demander
33:10l'aide de l'Etat pour se suicider.
33:12La question, elle est
33:14si on a une maladie d'Alzheimer
33:16qu'on vient de vous annoncer.
33:18Vous êtes dans la possibilité
33:20de mettre fin à vos jours.
33:22Oui, mais dans le cas où vous n'avez plus toute votre tête
33:24et finalement, vous voudriez
33:26quand même avoir la molécule létale.
33:28C'est ambiguï, il a l'air de dire. C'est au départ, quand ça m'arrive.
33:30Mais alors après, si on dit à mes papys qu'il est Alzheimer
33:32et qu'il a un héritage, etc., c'est le danger
33:34de l'eugénisme.
33:36Tous les indésirables de la société.
33:38C'est la question de l'eugénisme.
33:40Je ne parlerai pas d'André Contrepoil.
33:42J'ai trouvé très étonnant de sa prise de position pendant le Covid
33:44où il disait, moi je suis vieux, je peux mourir, place aux jeunes, etc.
33:46Il a commencé communiste et il est dans l'ultralibéralisme
33:48aujourd'hui en disant, finalement,
33:50les gens qui sont inadaptés
33:52à la société, je sais qu'il soutient Macron par ailleurs,
33:54mais il y a les gens qui ne sont rien
33:56et les gens qui ont. Et les gens inadaptés,
33:58finalement, on pourrait en faire l'économie.
34:00Alzheimer, ça disparaît. C'est plus compliqué que ça.
34:02On ne peut pas dire, moi ça m'est arrivé
34:04d'être en présence d'un vrai cas concret
34:06en disant, alors, piqûres, pas piqûres, euthanasie,
34:08pas euthanasie. Qui va décider en disant,
34:10le grand-père, il a une euthanasie, mais il n'y a pas une échelle
34:12de Richter qui nous permet de savoir qu'on peut
34:14en finir, etc. Et puis, vous avez
34:16ce que j'ai appelé le droit de la contradiction pour
34:18utiliser la formule de Baudelaire.
34:20Vous pouvez défendre l'euthanasie
34:22toute votre vie, puis quand ça vous arrive
34:24et que vous avez la mort en face, là, juste ici, on vous dit
34:26maintenant c'est dans trois ans ou c'est dans trois semaines,
34:28juste dire non, je voudrais aller jusqu'au bout.
34:30Pourquoi je trouve que ce que fait Bayrou,
34:32en permettant les deux, c'est intéressant.
34:34Moi je suis pour le choix. Je ne suis pas
34:36un idéologue qui dirait, vive l'euthanasie,
34:38c'est un marqueur de gauche, vive les soins
34:40palliatifs, c'est un marqueur de droite.
34:42Il faut qu'on puisse choisir.
34:43Il faut que tout le monde ait accès aux soins palliatifs.
34:45Aux deux, oui.
34:46Mais ce n'est pas le cas aujourd'hui en France.
34:48Simplement, l'idée de dire, je vais à l'hôpital et je veux
34:50qu'un médecin s'occupe de moi et qu'il me donne la molécule,
34:52non, le suicide reste quand même une liberté individuelle.
34:54Il ne faut pas demander à l'État
34:56ou encore moins à des médecins, ce genre de possibilités.
34:58Parce qu'après, vous avez des gens qui vont dire souffrance psychique.
35:00Il y a des gens qui disent, moi je déprime
35:02depuis trop d'années, c'est une souffrance psychique.
35:04Mais c'est le cas, il y a déjà des cas en Belgique.
35:06Bien sûr. Donc,
35:08le suicide, pour moi, l'aide au suicide
35:10est problématique. Mais on peut aujourd'hui
35:12dire, il y a ça, et puis de l'autre
35:14côté, il y a ce que finalement
35:16est ce qu'on appelle un eugénisme.
35:18C'est-à-dire dire, on va se débarrasser
35:20des maladies Alzheimer, et pourquoi ?
35:22Et après l'handicapé, et après quoi ? La porte est ouverte à tout.
35:24Bien sûr. Vous êtes trop vieux, vous coûtez trop cher.
35:26Il y a eu un moment donné, moi comme un compagne
35:28à terminer pratiquement toutes ces
35:30chignothérapies, on a commencé par dire,
35:32on ne va pas vous soigner, c'est fini, vous coûtez trop cher.
35:34J'ai appelé le directeur
35:36de l'ARS, l'Agence Régionale
35:38de la Santé, et je lui ai
35:40dit, ah bon, bah en parlez. Si vous voulez, je vais en parler
35:42aussi publiquement. Non, non, on ne s'est pas compris.
35:44Mais parce que je vous appelle et que je suis moi.
35:46Et les autres, ils le font comment ?
35:48Et c'est vrai qu'on est dans une société où on se dit
35:50finalement, on ouvre la porte, et puis tous ceux
35:52qui ne correspondent pas à la norme, qui ne sont pas productifs,
35:54qui ne sont pas économiquement rentables,
35:56portent ouverte pour la sortie.
35:58Donc défendons la liberté individuelle,
36:00c'est-à-dire la possibilité de se suicider
36:02sans criminaliser le suicide,
36:04la possibilité de recourir
36:06à l'euthanasie si on le souhaite.
36:08Et là, il y a toute une théorie. On fait
36:10des testaments de vie
36:12qu'on appelle des testaments de vie.
36:14Vous dites ce que vous souhaitez, vous le donnez à quelqu'un qui sera
36:16votre conscience, votre raison, votre intelligence
36:18et votre parole quand vous aurez perdu conscience, raison,
36:20parole, etc. Et puis, la possibilité
36:22de dire, je défends l'euthanasie
36:24jusqu'à aujourd'hui, maintenant je veux des soins palliatifs.
36:26Mais qu'on permette les deux, qu'on arrête.
36:28C'est la même chose avec les guerres scolaires.
36:30Qu'on arrête d'empêcher
36:32à la moitié de la France de pouvoir pratiquer
36:34ce qu'elle a envie de pratiquer.
36:36Les soignants sont absolument en vent de boue, vous le savez,
36:38contre cette loi sur la fin de vie.
36:40Claire Fourcade, que nous avons interrogée régulièrement
36:42sur notre antenne, dit, voilà, il faut pouvoir
36:44accompagner les malades
36:46sans douleur vers la fin de vie
36:48et la demande d'euthanasie s'arrête, voilà.
36:50Oui, il y a de l'idéologie chez cette dame.
36:52Non, il n'y a pas d'idéologie.
36:54Il y a une expérience.
36:56Il y a 30 ans d'expérience auprès des malades.
36:58Et ça, c'est absolument indéniable.
37:00Si vous avez une clinique privée, vous aurez une sociologie
37:02qui ne sera pas forcément la même que si vous êtes
37:04dans un hôpital public. Et quand on dit
37:06tous les gens qui veulent la mort,
37:08finalement, globalement, quand on leur parle
37:10et qu'on les accompagne, ils disent, non, finalement,
37:12je ne veux pas mourir. C'est une sociologie
37:14idéologique et militante. Il n'y a que des cas
37:16particuliers. Et l'idée de théoriser,
37:18je ne dirais pas l'inverse non plus.
37:20Je dis juste laisser choisir.
37:22Un petit mot. Vous avez parlé de l'intelligence.
37:24On va parler de l'intelligence artificielle.
37:26La fameuse IA qui, à la fois, nous inquiète
37:28et nous fait rêver
37:30parce qu'il y a des possibilités
37:32absolument infinies grâce à l'IA. Il y a un sommet
37:34mondial sur l'intelligence artificielle
37:36qui a démarré à Paris.
37:38D'abord, des réunions des experts. Et puis, lundi,
37:40c'est les grands patrons de la tech, comme on dit,
37:42et les chefs d'État qui seront réunis
37:44par Emmanuel Macron. Emmanuel Macron, là, il tente
37:46de remettre la France au centre du jeu
37:48sur ce domaine de l'IA. Il dit aussi,
37:50ce qui n'est pas absurde, il ne faut pas que l'Union Européenne
37:52soit complètement dépassée par les géants chinois
37:54et américains.
37:56Quels sont les aspects positifs et négatifs pour vous
37:58de l'intelligence artificielle, Michel ?
38:00C'est vertigineux ou pas ?
38:02Oui, bien sûr. Ça va supplanter l'intelligence
38:04naturelle. Du moins, ce qu'il en reste.
38:06J'ai certains que chercher encore.
38:08Et donc, c'est
38:10inévitable. C'est inévitable.
38:12Donc, il faut accueillir cette révolution-là ?
38:14Oui, on n'a pas le choix. Simplement, quand vous avez
38:16des Chinois qui, eux, ont le pouvoir d'État,
38:18et vous avez des Américains qui, eux, ont le pouvoir
38:20de l'argent, on a le pouvoir de quoi ?
38:22On a le pouvoir de la parole.
38:24Il faut absolument qu'on soit à la tête
38:26des ordinateurs quantiques. On n'a même pas un ordinateur
38:28français. Ça fait rire
38:30quand Macron nous dit ce genre de choses. Donc, simplement,
38:32les gens qui mettent un paquet de dollars comme ça, et puis les gens
38:34qui disent « j'ai mis 20 centimes d'euros », c'est pas compliqué,
38:36ils ne trouveront rien. D'autant que les chercheurs
38:38français, on ne les aide pas. Et les chercheurs
38:40français, s'ils ont envie de chercher, ils vont... Enfin,
38:42ils peuvent rester au CNRS, on n'est pas tenu de trouver
38:44quand on cherche dans ces cas-là. Mais vous allez aux États-Unis,
38:46parce que là, on vous dit « vous avez des crédits, mais
38:48il va falloir trouver des trucs, on va pas vous donner beaucoup d'argent
38:50si au bout du compte, vous ne trouvez rien ».
38:52Donc, évidemment, les gens qui vont trouver l'intelligence
38:54artificielle la plus performante, et on l'a vu récemment avec
38:56les Chinois, qui d'un seul coup sortent du bois
38:58en disant « nous, on a ça ». Vous voyez tous les
39:00cours américains qui s'effondrent parce qu'ils pensaient avoir
39:02le leadership. C'est toujours se tromper sur
39:04le silence de la Chine que de croire qu'ils ne travaillent pas.
39:10C'est impérialiste. Ils le sont. Et ils sont en train
39:12de jouer au Mikado, vous savez, ils enlèvent un truc,
39:14un deuxième machin, etc. Et puis,
39:16ils avancent leur pion. Et ils ont bien raison,
39:18ils font leur boulot. Simplement, nous, on ne le fait pas.
39:20On perd notre intelligence, on perd notre technologie,
39:22on n'a pas d'argent, on n'a pas d'investisseurs
39:24qui ont envie d'investir sur ce sujet-là.
39:26Or, c'est la meilleure et la pire des choses.
39:28Parce que derrière l'intelligence artificielle, il y a une intelligence
39:30naturelle. Qui la pilote ?
39:32L'intelligence artificielle. Après, c'est bien beau
39:34de dire « j'ai sur mon téléphone portable
39:36l'intelligence artificielle qui me permet, moi,
39:38j'ai une photo sympathique, je suis en train de boire un coup de bière
39:40avec le pape ». Donc, c'est sympathique.
39:42Mais ce n'est pas que ça, l'intelligence
39:44artificielle.
39:46Par exemple, aujourd'hui, 80%, paraît-il,
39:48des copies des élèves
39:50sont rédigées par Chateaupété.
39:52C'est terrible.
39:54Oui, bien sûr. Je ne parle pas des papiers d'un certain
39:56nombre de journalistes. Moi, je les reconnais parfois quand je les lis.
39:58Le travail de l'intelligence artificielle.
40:00Après, ils savent très bien se copier les uns les autres.
40:02Oui, c'est un peu la même chose, vous avez raison.
40:04Il faut aussi être à la tête
40:06du meilleur. On sait aujourd'hui que
40:08si vous donnez de l'intelligence à l'intelligence et de l'intelligence
40:10à l'intelligence à l'intelligence, cette intelligence
40:12se nourrira d'elle-même et elle sera
40:14bien plus performante que ce qu'elle est aujourd'hui.
40:16Je dis toujours que celui qui traverse la
40:18première fois la Manche avec un
40:20avion, il n'invente pas le supersonique,
40:22sauf que c'est 60 ans plus tard, le Concorde.
40:24Ça va à une vitesse folle. C'est exactement la même chose. Dans 60 ans,
40:26on n'en reparlera pas, mais
40:28dans 60 ans d'intelligence artificielle,
40:30on verra quel pays auront pris le leadership
40:32et assez probablement, les guerres se feront
40:34avec l'intelligence artificielle. Donc évidemment, vous faites
40:36servir l'intelligence artificielle à des fins terribles,
40:38c'est déjà un peu le cas. En Israël, on sait
40:40comment ça fonctionne.
40:42Il y a des guerres de drones qui sont pilotées.
40:44Et pas seulement. C'est-à-dire qu'après, vous avez des reconnaissances,
40:46vous avez des décisions de tirer sur des hommes.
40:48Il y a toujours un homme derrière,
40:50avec une machine qui s'emballe
40:52comme ça, toute seule, en disant
40:54on laisse faire. Elle pense à la place de l'homme,
40:56elle pense beaucoup plus vite parce que l'homme lui demande de penser à sa place.
40:58Et on va pouvoir trouver un certain nombre
41:00de molécules ou de médicaments. C'est-à-dire, l'intelligence,
41:02au sens étymologique, c'est l'art de mettre en relation des choses
41:04qui sont a priori sans relation.
41:06Une intelligence artificielle, elle sera toujours
41:08plus performante parce que le cerveau, pour l'instant,
41:10il est limité. Alors que l'intelligence
41:12artificielle, elle deviendra, à un moment donné, illimitée.
41:14Et le premier qui...
41:15Et il est périssable, le cerveau.
41:16Oui, et le premier qui dira à l'intelligence
41:18artificielle
41:20développe-toi par toi-même, prends ton autonomie.
41:22Et ça arrivera. Evidemment que ça arrivera.
41:24Bien sûr. Il y a déjà des choses où, moi, je ne sais pas si on doit
41:26porter crédit à ce genre de choses, mais il y a déjà des analyses
41:28qui disent que les intelligences artificielles
41:30sont capables de se connecter dans le dos des hommes
41:32pour inventer des langages qui leur permettent
41:34de sauver ou de sauvegarder
41:36leur être, de persévérer dans leur être.
41:38Si ça n'est pas la définition de la vie, ce genre de choses,
41:40et puis le jour où
41:42on permettra aux vivants et aux mécaniques,
41:44c'est la définition du rire chez Bergson,
41:46le mécanique plaqué sur du vivant, mais de fonctionner
41:48ensemble un ordinateur quantique et des
41:50neurones, et bien là, on verra ça.
41:52Ça s'appelle déjà Neuralink, et c'est déjà
41:54Elon Musk qui travaille sur ce sujet-là.
41:56Et quand il vous aura mis une petite pièce juste
41:58posée comme ça, l'équivalent d'une puce
42:00numérique, et que vous aurez
42:02la possibilité de piloter les humains,
42:04on vous dira que c'est pour prévenir des maladies.
42:06D'Alzheimer, justement. On vous dira que là, on est capable de les prévenir.
42:08On vous dira que c'est formidable. Vous étiez
42:10tétraplégique et ça vous permet de marcher.
42:12C'est le cheval de Troyes. Tout le monde
42:14dira que je veux ça, j'en veux, j'en veux.
42:16À un moment donné, on pourra vous permettre de penser correctement aussi.
42:18Alors il faudra, on vous dira,
42:20écouter France Inter tous les matins,
42:22mais jamais CNews.
42:24Nous, on écoute Europe 1.
42:26Mais Michel, c'est une question de civilisation, là encore.
42:28C'est plus qu'une civilisation,
42:30c'est quasiment un monde
42:32qui va disparaître.
42:34Absolument. C'est la prochaine civilisation.
42:36C'est-à-dire qu'il n'y a pas un grand
42:38remplacement maghrébin ou
42:40arabo-musulman en Europe qui est problématique.
42:42C'est pas ça le problème. Le vrai problème,
42:44c'est effectivement le remplacement de l'homme
42:46par la machine. C'est le règne du poste humain.
42:48Ça se passe tout de suite en Californie,
42:50mais ça se passe aussi en Chine,
42:52et probablement en Inde également,
42:54et sûrement aussi en Russie,
42:56encore qu'ils sont assez doués pour copier
42:58beaucoup plus que pour inventer, souvenez-vous du Tupolev
43:00et du Concorde. Mais il y a un moment donné
43:02où une intelligence artificielle surgira et détruira
43:04les autres intelligences artificielles.
43:06C'est une guerre. C'est une guerre commerciale,
43:08mais c'est une guerre civilisationnelle. Celui qui pilotera
43:10l'intelligence artificielle, si c'est une intelligence
43:12artificielle chinoise ou américaine,
43:14ou indienne, évidemment,
43:16vous piloterez le monde.
43:18On est des nains, alors ?
43:20Dans cette compétition-là ?
43:22On a vu avec Bernard Arnault l'autre jour,
43:24dès que vous avez des gens qui inventent,
43:26on dit qu'il faut les taxer.
43:28Donc si vous commencez par dire, moi je voudrais inventer,
43:30vous allez d'abord commencer par donner de l'argent.
43:32Les patrons,
43:34parfois, ils mettent de l'argent pour inventer.
43:36Ils inventent parfois des vaccins,
43:38ils inventent parfois... Enfin, tous les gens de la tech,
43:40ils ont inventé d'abord, dans leur
43:42garage, un ordinateur,
43:44la puce. La puce était française,
43:46d'ailleurs, on le rappelle, on a perdu ça.
43:48La carte à puce. Oui, absolument.
43:50Le Minitel était français, c'est-à-dire qu'à une époque,
43:52on inventait des choses. Maintenant, on n'invente plus rien.
43:54On prend tout ce que les américains nous donnent.
43:56Et si on voulait vraiment mettre
43:58de l'argent, ça ne suffirait pas en France.
44:00Il faut qu'on ait des chercheurs, qu'on les soutienne.
44:02Il faut une espèce de patriotisme scientifique.
44:04Il faut pouvoir aider cette jeune génération-là
44:06qui est pleine de talent, qui est pleine de génie,
44:08qui est pleine d'envie, et qui a été
44:10biberonnée à l'ordinateur,
44:12et qui donc est dans son monde,
44:14lui donner les moyens de dire, maintenant, c'est à vous,
44:16inventez. Macron est déjà vieux sur ce terrain-là.
44:18Je ne parle pas de Mélenchon, qui est, pour le coup,
44:20préhistorique. Mais là, il faudrait
44:22des vrais projets, avec de l'argent,
44:24avec des investisseurs. Ça ne peut pas être
44:26de l'argent de l'État, la caisse est vide.
44:28Et les investisseurs français, ils n'ont pas envie d'investir en France.
44:30Ça me paraît évident sur ce sujet-là, puisque
44:32les autres ont déjà 10 km d'avance
44:34sur une course de 100 m. Michel, en tout cas, vive
44:36l'intelligence naturelle, celle que
44:38vous déployez chaque semaine. Continuons
44:40à développer avec des livres, avec de la lecture,
44:42écrivons, incitons
44:44nos enfants à écrire à la main, et pas seulement
44:46sur les ordinateurs, pour mémoriser.
44:48Merci beaucoup, Michel. Bonne journée à vous, sur
44:50CNews et sur Europa.