GREEN LIGHTS du 7 mars 2025
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Vous me répondez par vert, orange, rouge, en fonction de votre sentiment par rapport à la question que je vais vous poser, c'est du tac au tac, et c'est parti.
00:14Emmanuel Grégoire, la retraite à 60 ans ?
00:18Orange, orange parce que ça ne peut pas être pour tout le monde, je n'y crois pas.
00:23Ce serait démagogique, c'est évidemment possible, mais ce serait trop coûteux.
00:29Et je n'y crois pas et je ne suis pas sûr que tous les citoyens le souhaitent.
00:32Donc à 60 ans, c'est quand on a commencé à travailler très tôt, ça je suis très attaché.
00:3640 annuités, il faut pouvoir partir à 60 ans, il faut que tous les métiers pénibles, etc.
00:41Donc ça c'est vert pour ceux qui ont commencé très tôt, et orange pour ceux qui veulent continuer à travailler un peu plus, parce que je ne crois pas que tout le monde veuille partir à 60 ans.
00:51Merci. Les JO24 ?
00:53Un méga vert, un méga vert, je n'en doutais pas.
00:57On a fait tous collectivement de donner le meilleur de nous-mêmes, et quand on est tous alignés pour faire des efforts ensemble, on soulève des montagnes.
01:04Il faut juste faire en sorte que cet état d'esprit des JO24, il infuse dans d'autres occasions de la vie.
01:11Mais ça a été une belle fête, et on a essayé de veiller avec la ville à associer le plus largement, et on l'oublie,
01:16mais il y avait énormément de sites organisés à côté pour que tout le monde puisse profiter des JO.
01:21Parce que, comme je dis, des fêtes à Paris, il y en a beaucoup, mais on n'est pas tous invités.
01:25Et ce qu'il faut, c'est que tout le monde puisse se sentir invité à la fête. Un immense vert.
01:30Les JO 2024, en termes d'écologie ?
01:33Vert, vraiment vert. Là aussi, il faudra un peu de temps pour laisser compris les gens extérieurs, évaluer ça.
01:40Mais ça a été au cœur de la candidature.
01:44Alors vous me direz, les JO, ça pollue plus que pas de JO.
01:48La réponse est oui. Mais on voulait faire la démonstration qu'on peut organiser un très grand événement,
01:54le plus grand événement au monde, en ayant une ambition immense.
01:58Il faudra le confirmer, mais on pense avoir réuni l'objectif.
02:01C'est une empreinte carbone deux fois inférieure à celle de Londres, qui était déjà exemplaire,
02:06à la fois grâce aux transports en commun, grâce au travail qu'on a fait contre le plastique à usage unique.
02:12Donc oui, c'est une opération réussie et le temps permettra de le démontrer et d'en faire un bilan précis.
02:18Green Light Challenge, Emmanuel Grégoire. François Bayrou ?
02:22Orange. Orange parce que c'est un adversaire politique, c'est un homme de droite.
02:28J'ai toujours considéré qu'être centriste, c'est être de droite. Et d'ailleurs, dans les alliances, à chaque fois, ça le traduit.
02:34Et orange parce que je veux laisser une chance au Premier ministre de la France de trouver un chemin.
02:41Tout ça pour dire que j'ai des adversaires résolus en politique.
02:45Et à l'exception de l'extrême droite, ça ne m'empêche pas d'être respectueux et d'être dans le dialogue.
02:51Donc voilà, je lui souhaite bonne chance, mais il est sous surveillance.
02:55Piquer une tête dans la Seine ?
02:57Méga vert, je l'ai fait. Je l'ai fait d'abord. Je l'ai déjà fait à l'été 2022,
03:03dans le premier temps de communication qu'on avait organisé.
03:07Je vais vous dire, c'est très agréable, ça ressemble à de la nage dans un lac, en termes de sensation.
03:13Avec un petit peu de courant en plus, faire attention au courant, ce qui supposera d'ailleurs des méthodes de surveillance.
03:19D'abord rappeler que si on a fait tous ces investissements pour la Seine,
03:24ce n'est pas uniquement pour les JO, voire même pas pour les JO.
03:27Au sens où, ce qu'on a fait pour améliorer la qualité du fleuve, c'est d'abord pour protéger le fleuve des affres de nos propres pollutions.
03:35C'était indispensable d'arrêter de traiter le fleuve comme un égout à ciel ouvert, comme ça l'a été pendant des dizaines d'années.
03:41Et il se trouve que la cerise sur le gâteau, c'est que comment montrer mieux que l'eau est propre qu'en s'y baignant.
03:47Et que les JO, pourquoi les JO ont été hyper utiles, c'est qu'ils ont incarné un calendrier d'obligation de résultats
03:54qui a permis d'accélérer considérablement ce travail d'assainissement de la Seine.
04:00Et dès l'été 2025, je l'espère, tous les parisiens pourront venir goûter à ce plaisir simple.
04:06On protège notre fleuve, c'est un atout immense, c'est la biodiversité, c'est le respect.
04:12Il faut qu'on arrive nous les sociétés humaines à démontrer qu'on sait vivre sur cette planète sans la condamner à une extinction rapide.
04:19Parce que c'est ça l'enjeu, il faut en comprendre la gravité.
04:22Et qu'une grande agglomération comme le Grand Paris arrête de le traiter comme une poubelle est super.
04:33Et on le démontrera chaque printemps et chaque été en se baignant dedans.
04:37Même sans amoxyciline.
04:39Même sans amoxyciline, non mais pour prendre un parallèle, c'est comme un lac ou comme la mer.
04:44L'eau est de bonne qualité, elle sera surveillée évidemment.
04:47De temps en temps, il peut y avoir des petits phénomènes de pics de pollution.
04:51Mais comme ça arrive dans un lac ou pour une raison x ou y de concentration d'algues, etc.
04:55Il y a une interdiction de 24h ou 48h à la baignade.
04:58Mais c'est pareil que la mer.
04:59Mais simplement de rappeler l'humanité à un devoir impérieux.
05:02Que si elle ne protège pas la planète dans laquelle nous vivons, nous la condamnons à une extinction rapide.
05:08Nous ne la verrons pas nous ici, mais dans 150, 200 ans.
05:13Si on n'engage pas cette bifurcation écologique, cette planète deviendra insoutenable.
05:20Et il y aura des catastrophes écologiques et donc sociales absolument majeures.
05:25Donc c'est notre responsabilité.
05:26Si on ne veut pas rester dans les livres de l'histoire comme les générations qui ont tué cette planète.
05:32Emmanuel Grégoire, le prix d'un logement à Paris en 24 ?
05:36En location ou en acquisition ?
05:38En acquisition, évidemment, vous savez que ça dépend des quartiers.
05:41On est retombé en dessous de 10 000 euros du mètre carré autour de 9100.
05:47Mais c'est un carton rouge, évidemment.
05:49Un carton rouge parce que le logement est pour moi la préoccupation centrale, le sujet le plus important.
05:58Parce qu'on comprend qu'en pesant sur le pouvoir d'achat, il crée un effet d'éviction.
06:03D'abord dire qu'avec le logement social, on a créé un outil d'une très grande puissance pour maintenir de la mixité sociale à Paris.
06:10Qu'on va continuer ce travail en faveur du logement social mais que ça ne suffit pas.
06:14Et donc on est en train de travailler avec la foncière logement.
06:18On a déjà commencé à la ville de Paris mais évidemment je ferai d'autres propositions dans les mois à venir.
06:22On doit mieux réguler les locations, on doit lutter contre la spéculation.
06:26Il y a 300 000 quasiment logements qui sont inoccupés à Paris.
06:30On doit trouver les outils pour massivement les remettre sur le marché locatif, lutter contre les meubles touristiques.
06:37Il faut comprendre qu'il y a deux menaces structurelles qui pèsent sur Paris depuis très longtemps.
06:42C'est d'abord parce que c'est une ville très attractive, les phénomènes spéculatifs du marché.
06:48Ça pèse à tout égard sur le commerce, sur le logement, sur les prix en général à Paris.
06:54Et le deuxième, et ça le nourrit, c'est le surtourisme.
06:58C'est que certains quartiers de notre ville au moins s'abandonnent exclusivement à ces touristes.
07:03Le tourisme c'est génial, on en a besoin économiquement, culturellement.
07:08Mais il faut veiller aussi à ce que ces touristes viennent nourrir la qualité de vie des Parisiens
07:13et que ça ne se construise pas au détriment de la qualité de vie des Parisiens.
07:16La mobilité durable, la mobilité douce à Paris ?
07:20Alors je vais mettre un orange. Un orange parce qu'on a fait énormément pour cela et c'est très bien.
07:28On doit continuer à développer le réseau cyclable, etc.
07:32Mais un petit orange parce que c'est un sujet que je veux traiter.
07:36C'est les conflits d'usage de l'espace public, c'est la circulation des bus et des vélos.
07:41Des vélos, il y en a beaucoup qui respectent les règles, mais il y en a beaucoup qui ne respectent pas.
07:44Donc il faut que ceux qui ne respectent pas les respectent.
07:46Bref, on tient le bon bout, on va continuer les efforts.
07:50Il faut mettre un tout petit peu plus sur la régulation, l'éducation, le respect et le cas échéant, la sanction.
07:56Merci beaucoup pour le Green Light Challenge.
07:58Merci.
07:59On passe sur le sujet de la transition écologique, on va rentrer un petit peu dedans.
08:02Juste deux, trois questions.
08:04Depuis quelques mois, Forbes, d'une situation macro un petit peu tendue,
08:13on voit un retour en arrière côté privé sur beaucoup d'engagements pris par les entreprises.
08:17Et évidemment, on le retrouve également sur beaucoup de discussions.
08:21Même la CSRD en ce moment est un peu en risque au niveau européen.
08:25Est-ce que vous vous ressentez dans le public, que ce soit à l'Assemblée ou évidemment quand vous êtes sur des sujets plus paris ?
08:33Est-ce que vous ressentez ce retour en arrière sur l'écologie dans le public ?
08:37Oui, on le ressent.
08:39D'abord, il n'est pas interdit d'être préoccupé sur les sujets écologiques et de ne pas se désintéresser d'autres sujets.
08:46Ce n'est pas parce qu'on parle d'autres sujets que nécessairement la conscience de la crise écologique est moins là.
08:52Mais le sujet est assez simple en fait.
08:55La priorité de l'écologie peut réduire quand on a le sentiment qu'elle se construit au détriment des sujets économiques.
09:05En gros, si faire de l'écologie, c'est sacrifier l'économie, nécessairement dans les moments où c'est la crise économique, on revoit l'ordre des priorités.
09:15Ce qu'il faut, c'est précisément penser à un mandel de bifurcation écologique qui ne se construise pas contre une prospérité partagée.
09:25Il ne faut pas laisser à penser non plus qu'on sait faire de l'écologie sans faire des efforts sur une forme de contraction,
09:31une forme de responsabilité sur la trajectoire économique.
09:35Pour le dire différemment, si on consomme plus, plus, plus tout le temps, tout le temps, tout le temps...
09:40C'est une impasse, c'est un mensonge.
09:44Quand on dit la croissance verte, les gens disent que ce qu'il faut c'est de la croissance verte.
09:50OK, mais si la croissance verte, il ne faut pas non plus que ce soit juste du greenwashing d'expression.
09:55La réalité, c'est que je pense qu'il y a un modèle de responsabilité, de sobriété environnementale
10:01qui ne soit pas un modèle basé sur la privation, mais précisément sur la responsabilité, notamment sur le partage.
10:08C'est ce qu'on dit par exemple sur l'exemple des mobilités à Paris.
10:11Si on a tous notre bagnole individuelle, ça ne marche pas.
10:14La bagnole n'est pas utilisée 80% du temps, etc.
10:17Donc nous, ce sur quoi on est mobilisés, c'est ce qu'on appelle les communs.
10:22C'est de miser sur le collectif.
10:24Le collectif, c'est avoir des paniers dans lesquels on peut puiser en fonction des besoins.
10:30Et quand on a une notion d'une voiture, on utilise une voiture.
10:33Mais l'idéal, c'est une voiture en partage.
10:36Évidemment, des taxis, des VTC, etc.
10:39Ce qu'il faut, c'est prendre le chemin qui soit le moins consommateur en ressources au profit de tout le monde.
10:47Donc c'est une prospérité qui doit être plus partagée.
10:50On ne peut pas avoir d'un côté un discours qui dit qu'il faut réduire les vols en avion, ce qui est le cas.
10:56Il faut réduire les vols en avion et dire aux gens que vous ne pourrez faire que 4 voyages dans votre vie en avion.
11:01Là où une partie de la population, on fait 4 par mois. Ce n'est pas possible.
11:04Donc il faut y travailler. Il faut être sincère sur le fait que notre modèle consumériste trouve aussi ses impasses.
11:12Mais il faut aussi que la promesse de l'écologie ne soit pas qu'une promesse de privation et de retour en arrière, d'une certaine manière.
11:19Et ce chemin existe, en particulier dans les villes denses, dans les grandes villes urbaines.
11:25Parce qu'on peut partager, on peut mutualiser, ce qui fait que notre impact carbone individuel,
11:30il est infiniment réduit précisément parce qu'on est tous ensemble à vivre et à mettre en commun.
11:35L'infrastructure de transport est assez dense en effet à Paris, mais elle est payante.
11:39Est-ce que c'est un mythe inatteignable la gratuité du transport en commun en Ile-de-France ?
11:44La réponse est oui, c'est inatteignable. Et surtout la question c'est, est-ce que c'est vraiment l'enjeu principal ?
11:49Moi d'abord, qu'il y ait des politiques de gratuité des transports, je suis très favorable quand ça répond à des logiques ou des besoins très particuliers.
11:59Mais aujourd'hui, sur le plan budgétaire, c'est hors de portée de faire une gratuité généralisée.
12:09D'abord parce qu'elle ne pourrait pas être poncée à l'échelle de Paris.
12:12Comme au moins, maire de Paris, j'aurais la prétention de porter une des métros gratuits
12:17et qui ne s'appliquerait pas au Lille-à-Montreuil-à-Magnolet.
12:20Donc c'est un sujet grand parisien et pas un sujet parisien.
12:23La deuxième chose, c'est que je crois que nous avons besoin de faire des investissements majeurs dans les transports en commun encore.
12:28Et que dans un arbitrage d'allocation de moyens financiers, je préfère maintenir des investissements très lourds
12:35plutôt que de les faire glisser sur le financement de la gratuité.
12:39Mais je réfléchis sur un sujet, sur la gratuité, et je le mettrai sur la table avec tous les partenaires qui peuvent être concernés.
12:48J'aimerais rendre le réseau de tramways et de bus, j'envisage de proposer de la gratuité pour les bus et les tramways, les transports de surface.
12:57Je rappelle que dans les modèles internationaux de gratuité, les modèles français, c'est sur les réseaux de surface.
13:03En gros, pourquoi ? Parce que ça rendrait le bus et le tramway plus attractifs.
13:08On comprend que le réseau de sous-sol qui est le plus efficace, le plus rapide, le plus massif, c'est hors de portée budgétaire.
13:14Mais c'est un sujet que j'aimerais beaucoup mettre sur la table, la gratuité des bus et des tramways.
13:19On va bientôt arriver au Parc des Princes, notre destination. On se retrouve dans un instant juste devant.