Vraiment pas d'accord du 12/02/2023

  • l’année dernière
Un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité de la semaine dans #VraimentPasDaccord

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Transcript
00:00 Un peu plus de 18 heures sur CNews, on fait le point sur l'information avec Michael
00:04 De Santos avant de commencer.
00:05 Vraiment pas d'accord.
00:06 Le domicile de Pierre Palmate perquisitionné.
00:13 Ce matin, policiers et gendarmes ont fouillé sa demeure à Sellyambier dans la Seine-et-Marne.
00:17 Vendredi, l'humoriste, dont les jours ne sont plus en danger, avait été testé positif
00:21 à la cocaïne après avoir percuté une voiture qui venait d'en face.
00:24 Un homme, son fils de 6 ans et sa belle-sœur sont également hospitalisés dans un état
00:28 grave.
00:29 La dernière enceinte de 6 mois a perdu son bébé.
00:32 33 179 morts, c'est le dernier bilan du séisme en Turquie et en Syrie.
00:37 Un chiffre qui pourrait doubler selon les Nations Unies.
00:39 10 camions de l'ONU ont franchi ce dimanche la frontière syrienne.
00:42 Hier, Damas avait autorisé l'acheminement des aides humanitaires.
00:45 Un objet non identifié a battu au-dessus du Canada.
00:49 Après le ballon chinois supposé espion éliminé la semaine dernière, un avion de combat américain
00:53 a détruit hier un engin cylindrique dans le nord-ouest du pays.
00:57 L'objet était perçu comme une possible menace pour la sécurité des vols civils.
01:01 La veille, un autre engin volant de la taille d'une petite voiture avait également été
01:05 détruit au-dessus du Canada.
01:06 Julia Simon, championne du monde de poursuite en Allemagne.
01:10 La biathlète française de 26 ans a remporté le titre pour la première fois de sa carrière
01:14 sur cette course de 10 km.
01:16 Une deuxième médaille d'or dans ses mondiaux après celle en bronze remportée par la skieuse
01:20 avec le relais mixte français.
01:21 Voilà pour le point sur l'information, on est avec Charlotte Dornelas.
01:27 Bonjour, bonjour, bonsoir.
01:29 C'est vrai qu'il est 18h.
01:30 Merci d'être avec nous, Laurent Joffrin, plaisir de vous retrouver également.
01:34 Vraiment pas d'accord, c'est parti, on va commencer avec Sandrine Rousseau.
01:36 Pourquoi Sandrine Rousseau ? Elle était l'invité du grand rendez-vous ce matin face à Sonia
01:41 Mabrouk et elle est revenue une nouvelle fois sur le Rassemblement National.
01:44 Et elle fait une sorte de pont entre le fascisme et l'ERN, entre Mussolini et Marine Le Pen.
01:53 Un parti fascisant, avait-elle dit il y a quelques jours.
01:56 On la réécoute.
01:57 C'est un parti qui, parce qu'il a une histoire déjà qui est illuissue de la collaboration
02:06 en France et par ailleurs, il a un discours sur notamment les étrangers qui est raciste.
02:12 Donc voilà, pour moi le fascisme porte sur une idéologie selon laquelle nous serions
02:19 supérieurs aux autres et selon laquelle notre nation vaudrait plus que toutes les autres
02:22 nations.
02:23 Marine Le Pen, elle est fascisante, c'est-à-dire pour vous elle appartient à la même catégorie
02:25 par exemple que Benito Mussolini, c'est le même univers Marine Le Pen, Mussolini.
02:28 C'est la même culture politique.
02:30 Pour vous donc la France est au seuil du fascisme aujourd'hui.
02:33 En tous les cas, elle est en train de s'habituer trop facilement à des idées fascistes.
02:41 R.N. fascisme, Marine Le Pen, Mussolini, même combat, Charlotte Darnelas ?
02:45 Non mais en fait, on voit chez Sandrine Rousseau, d'abord on voit qu'elle n'est pas assurée
02:48 de ce dont elle est en train de parler pour la bonne et simple raison que je pense qu'elle
02:52 ne maîtrise pas le sujet qu'elle aborde.
02:53 Elle est incapable à mon avis de définir exactement ce qu'elle entend par fascisme,
02:59 ce qu'est la culture politique, en l'occurrence du fascisme en Italie.
03:02 Mais ce n'est pas très étonnant dans la mesure où elle poursuit finalement, elle
03:06 maintient une espèce d'analyse marxiste qui fait que tout ce qui nous attaque est
03:10 par principe fasciste, qu'on entretient l'idée d'un ennemi qu'on appelle fasciste et qu'on
03:16 fait vivre pour pouvoir le combattre toute la journée et qui en plus est un ennemi qui
03:20 fait tellement peur par les mots utilisés qu'il a une puissance mobilisatrice énorme.
03:25 Elle poursuit finalement ce réflexe que beaucoup ont eu à gauche pendant des années.
03:31 Laurent Geoffrin, c'est quelque chose, vous avez été capable d'utiliser ce mot-là,
03:35 vous aussi, en expliquant dans la même phrase, quelques minutes après, que vous ne le pensiez
03:39 pas.
03:40 Donc c'est bien un réflexe pour diaboliser l'adversaire.
03:41 Non mais attendez, je vais préciser là-dessus.
03:42 Non mais pour diaboliser l'adversaire, c'est donc un réflexe qui est présent.
03:46 Ah bon, alors expliquez-nous, ça m'intéresse.
03:48 Sur ce cas-là ? Non, j'ai dit si vous me traitez de gauchiste, moi je vous traite de
03:53 fasciste.
03:54 On a tous vu la séquence.
03:55 Ce n'est pas la même manière, ça ne veut pas dire la même chose.
03:56 Comme je ne suis pas gauchiste, même si on…
03:58 Non mais c'est intéressant, le parallèle est intéressant.
04:01 Si on prend le truc au pied de la lettre, ça veut dire que mon interlocuteur ne doit
04:06 pas l'être en principe.
04:07 Si vous permettez-moi de recontextualiser pour les téléspectateurs, lors d'une émission
04:11 dans l'heure des pros avec Pascal Proulx, vous étiez face à Geoffroy Lejeune et vous
04:16 avez eu une discussion et Geoffroy vous dit que vous êtes gauchiste et vous lui répondez
04:20 si moi je suis gauchiste, vous êtes fasciste.
04:22 Si je suis gauchiste, vous êtes fasciste.
04:24 Exactement.
04:25 Et ça je le maintiens.
04:26 Mais ça veut dire qu'il ne l'est pas en français.
04:29 Parce que je ne suis pas gauchiste.
04:30 Mais vous comparez sérieusement le gauchisme, le fait de dire à quelqu'un qu'il est
04:33 gauchiste et le fascisme avec ce que ça porte dans l'histoire.
04:36 Oui, dans l'histoire le gauchisme, par exemple Lénine est un gauchiste.
04:39 D'accord, c'est un peu plus précis que ça.
04:41 Il n'est pas traité de stalinien ou de léniniste.
04:44 Vous me dites, dans l'histoire le gauchisme a souvent été violent.
04:47 Le gauchisme est culturel.
04:48 Le fascisme aussi.
04:49 On va clore ce débat là.
04:52 Cloturon effectivement.
04:53 Non mais Cloturon parce que ça n'a absolument aucun sens de comparer le mot gauchiste.
04:57 C'est vous qui l'avez mis sur la table.
04:58 Oui, ça n'a absolument aucun sens de comparer le mot gauchiste et le fait de traiter quelqu'un
05:03 fasciste.
05:04 Je viens de vous expliquer pourquoi.
05:05 Quant au Front National, je ne dis pas fascisme.
05:11 Je dis extrême droite.
05:13 Ça me suffit.
05:14 Ça me paraît précis.
05:16 L'extrême droite, c'est plus à droite que la droite.
05:18 C'est sur l'extrême de la droite.
05:20 Il n'y a pas plus à droite que le Front National, sauf le groupe violent, etc.
05:26 Par contre, là où Sandrine Rousseau n'a pas tout à fait tort, c'est sur les origines.
05:29 Là, vous ne pouvez pas nier que les fondateurs du Front National étaient liés pour partie
05:34 d'entre eux.
05:35 Il y en a un important à la collaboration.
05:36 Et pas à la collaboration de Vichy, c'était la collaboration de Paris.
05:41 C'était des vrais fascistes.
05:42 Donc là, on peut dire que c'était fascisant.
05:44 Sur les origines, il y a beaucoup de monde qui va avoir des problèmes.
05:48 Si on revient aux origines de tout le monde, il y a beaucoup de gens qui vont avoir des
05:50 problèmes.
05:51 C'est un parti politique.
05:52 C'est normal de rappeler son histoire.
05:54 Son histoire à la fondation du Front National.
05:56 Ça n'a aucun sens d'expliquer.
05:58 Quand vous prenez les fondateurs, je ne parle pas de Le Pen, il est trop jeune, mais beaucoup
06:05 d'autres qui étaient autour de lui.
06:06 Parmi les fondateurs du Front National, ces gens-là étaient des collabos.
06:10 C'est dur.
06:11 C'est magnifique.
06:12 Cette partie de la gauche nous explique qu'il faut arrêter de se tourner vers le passé,
06:17 que les racines ne définissent rien.
06:18 C'est la vérité.
06:19 Vous ne pouvez pas dire le contraire.
06:20 Je ne sais pas pourquoi vous vous bêtez là-dessus.
06:21 Ils ont changé depuis.
06:22 Il y a deux choses sur lesquelles le passé est extrêmement important.
06:25 Le passé est toujours important.
06:27 Le Front National et la tradition de l'accueil.
06:30 Dans les traditions, c'est les deux seules choses.
06:33 Non, pas du tout.
06:34 Vous ne pouvez pas me dire ça.
06:36 J'ai fait un livre sur l'histoire de la France.
06:38 Je considère que le passé est très important.
06:40 Ce que nous explique Sandrine Rousseau, c'est que la France est au seuil du fascisme.
06:43 Elle répond très clairement à cette question.
06:44 Je n'ai pas dit fascisme, j'ai dit extrême droite.
06:46 Je ne suis pas d'accord avec Rousseau.
06:47 Alors, l'extrême droite, expliquez-nous.
06:48 Comment se définit l'extrême droite ?
06:51 C'est plus à droite que la droite.
06:53 De même qu'il y a l'extrême gauche, c'est plus à gauche que la gauche.
06:56 C'est tout simple.
06:57 D'accord, extrême droite.
06:58 Qu'est-ce qu'il y a de plus à droite ?
06:59 Il y a Zemmour.
07:00 On peut dire que Zemmour est plus à droite encore que Marine Le Pen.
07:03 Tout ça, c'est l'extrême droite.
07:05 Je ne vous demande pas de trier les gens.
07:06 Vous voyez bien que le mot "extrême droite" a pour but de renvoyer dans l'imaginaire,
07:10 notamment depuis la fin de la Deuxième Guerre, à fascisme et à nazisme.
07:15 D'ailleurs, j'aimerais bien savoir si Sandrine Rousseau sait différencier les deux.
07:18 Je vous arrête tout de suite.
07:19 Tous les fascistes sont d'extrême droite, mais tous les gens d'extrême droite ne sont pas fascistes.
07:22 Tous les fascistes ne sont d'extrême droite.
07:23 Mais Mussolini, il n'était pas au Parti Socialiste par hasard ?
07:25 Oui, au début, évidemment.
07:26 Je ne sais pas, les origines apparemment définissent tout.
07:28 Bien sûr.
07:29 Donc il n'était pas au Parti Socialiste.
07:31 Mais c'est bien sûr qu'il était au Parti Socialiste, je sais.
07:33 Mais c'était pas un mouvement qui pariait…
07:34 Mais Marcel Déat aussi.
07:35 Par ailleurs, c'était pas un mouvement…
07:37 Et Jacques Doriot était au Parti Communiste.
07:39 Je ne vois pas… Quel est l'argument ?
07:40 Voilà, de faire un peu plus compliqué que la question des origines,
07:42 qui redéfinit tout le parti pour toute la vie.
07:44 Je vous ai dit qu'à l'origine, ça veut dire qu'aujourd'hui c'est différent.
07:48 Oui, d'accord. Très bien.
07:49 Oui, la fondation, elle a raison.
07:51 La filiation historique du Fond national, c'est celle-là.
07:54 Et donc la filiation historique…
07:55 Après, le Fond national a évolué.
07:56 Donc il a évolué, on ne peut plus le traiter de fasciste.
07:58 Donc la filiation…
07:59 Donc en termes d'extrême droite, ce n'est déjà pas grave.
08:01 Oui, mais vous savez très bien que ça renvoie exactement à la même diabolisation.
08:03 Non, je recommence parce que vous avez du mal à comprendre.
08:05 Oui, c'est beaucoup de mal.
08:06 Je suis ici, mais il faut faire du valeur, il faut faire du semblant.
08:09 Dans l'extrême droite, il y a une partie fascisante ou fasciste, nazie, etc.,
08:14 qui étaient des gens qui voulaient… qui étaient des violents, quoi.
08:16 Qui étaient non seulement des racistes ou des autoritaires, mais aussi des violents.
08:20 Et des gens aussi qui voulaient créer un monde plus bon.
08:21 Et il y avait aussi des gens… Attends, je termine.
08:23 Il y avait aussi des gens, par exemple, on pouvait classer les Croix de Feu à l'extrême droite,
08:27 mais les Croix de Feu, ils sont souvent passés dans la résistance, ils n'ont pas collaboré.
08:31 Et le fondateur des Croix de Feu, le collègue Maroc…
08:33 Vous savez en fait pourquoi.
08:34 Qui était traité de l'extrême droite à juste type…
08:36 On ne va pas refaire un compte de discours tous les jours.
08:39 Et mort en déportation. Donc ce sont deux ensembles, vous voyez, mathématiques, il y a deux ensembles.
08:42 Il y a un ensemble fascisant et il y a un ensemble d'extrême droite légaliste.
08:45 En revanche, Laurent…
08:46 Le FN est légaliste. Donc c'est idiot de le traiter de fasciste, à mon avis.
08:50 En revanche, sur l'extrême, je ne comprends pas, mais le plus d'un droite qu'on puisse trouver en Europe.
08:55 Laurent Jorfin, dans l'histoire politique, l'extrême droite se qualifie, se reconnaît par exemple,
09:02 par son anti-parlementarisme. Or, ce n'est pas exactement au RN aujourd'hui qu'on trouve un anti-parlementarisme.
09:07 C'est-à-dire, par exemple, des représentants du parti qui expliquent que l'alpha et l'oméga de la démocratie,
09:11 ce n'est pas l'élection.
09:12 C'est inexact, il y avait des députés d'extrême droite.
09:13 Mais d'accord, mais vous savez très bien que c'est par ça notamment qu'on le définit.
09:16 Je vous demande aujourd'hui de me définir, ce que vous entendez, par extrême droite,
09:20 puisque vous savez très bien que c'est diabolisant.
09:22 Je vais le faire.
09:23 Alors ne me dites pas, c'est plus à droite que la droite. Sur quoi, par exemple ?
09:27 Pour moi, ce n'est pas bien.
09:28 Non mais sur quoi ? Sur quel sujet précis ?
09:30 Justement, c'est pour le dénoncer que je dis ça.
09:32 Sur quel sujet précis ? Marine Le Pen, aujourd'hui, d'abord, c'est quoi la droite pour Laurent Geoffrin ?
09:35 Aujourd'hui, c'est quoi la droite autorisée par Laurent Gouin ?
09:37 Vous avez une droite conservatrice.
09:38 Et à partir de quel moment on passe à l'extrême droite ?
09:39 Non, je décris ce qui est. Je n'autorise personne, ni je n'interdis personne.
09:42 Je n'ai pas demandé ce qu'on interdise de la Fondation.
09:44 Les qualificatifs dans le débat public, c'est important. Vous le savez mieux que personne.
09:47 Oui, c'est pour ça que j'utilise, à dessein, le mot d'extrême droite.
09:50 Pourquoi ? Parce que, par exemple, le programme sur l'immigration, si vous prenez les trois thèmes sur l'immigration,
09:57 vous avez la suppression du droit de vivre en famille, le regroupement familial terminé.
10:01 Non, ce n'est pas la suppression du droit de vivre en famille, c'est le droit de rapatrier sa famille en France.
10:04 On peut vivre en famille ailleurs qu'en France.
10:06 Les étrangers n'auront plus le droit de vivre en famille. C'est ça que ça veut dire.
10:09 Donc avant...
10:10 Mais attendez, si vous m'interrompez à chaque phrase, ce n'est pas possible.
10:13 Parce que c'est intéressant. Excusez-moi.
10:14 Je n'ai pas fini ma démonstration.
10:16 Vous m'interromprez quand j'aurai fini ma démonstration.
10:19 Il y a trois mesures.
10:20 Attendez, il y a trois mesures.
10:22 Notez-les, notez-les.
10:23 C'est le cumul des trois qui fait, évidemment, qu'il y en a qu'une seule. C'est différent.
10:28 S'il y en a trois, c'est plus grave.
10:30 Allez-y, allez-y.
10:31 Donc il y a le droit de vivre en famille, il y a le droit aux prestations sociales, l'aide sociale,
10:36 et il y a le droit du sol, dont il est prévu qu'il soit supprimé dans le programme du FN.
10:42 Ce sont les 22 propositions, enfin, ça fait partie des 22 propositions de Marine Le Pen pour 2022.
10:48 Donc moi, j'estime que ces trois, vous pouvez estimer le contraire, ça ne m'étonnerait pas.
10:53 Mais j'estime que le cumul de ces trois mesures, plus d'autres, il y en a encore d'autres derrière,
10:57 il y en a toute une palanquée, c'est un programme très, très dur à l'égard des étrangers.
11:03 Avec lequel vous n'êtes pas d'accord ?
11:04 C'est un des plus durs d'Europe, probablement.
11:07 Allez-y, Sherlock.
11:08 Si c'est appliqué.
11:09 Allez-y, Sherlock.
11:10 Sur ces trois-là, en fait, en l'occurrence, le droit aux prestations sociales ne veut absolument rien dire,
11:13 dans la mesure où...
11:14 C'est marqué comme ça dans le Front National.
11:15 Alors, quelles prestations sociales ? De quoi parle-t-on exactement ?
11:18 Il y a des prestations sociales qui s'ajoutent ou qui se retirent à peu près,
11:22 enfin, très régulièrement dans l'histoire contemporaine de la France.
11:25 Donc, on va passer sur ce sujet-là.
11:27 Non, je ne pense pas que c'est écrit comme ça.
11:29 Le droit du sol et le regroupement familial.
11:30 Donc, le regroupement familial, il est voté en quelle année, là, Jean-François ?
11:33 En 1974.
11:34 Voilà, donc avant, la France était un pays d'extrême droite.
11:36 Intéressant.
11:37 Le droit du sol qui est supprimé à Mayotte.
11:39 Donc, à Mayotte, on vit dans une île qui est régit par un droit d'extrême droite.
11:43 Mais pourquoi c'est particulier ?
11:45 Parce qu'il y a des dizaines de milliers de personnes qui viennent accoucher dans l'île d'à côté pour avoir la nationalité.
11:51 On a fait une exception au droit républicain global.
11:55 Je vous explique que le cumul de ces trois mesures fait que vous aurez une législation sur les étrangers,
12:02 et plus d'autres, sur les étrangers, qui sera la plus dure d'Europe.
12:05 Donc, ça me paraît à l'extrême du spectre européen,
12:08 d'où ma qualification d'extrême droite.
12:11 Et vous ne pourrez pas l'empêcher, ça.
12:13 Non, non, ça je ne pourrais pas vous empêcher de qualifier qu'il faut l'extrême droite.
12:15 Oui, mais même l'opinion considère que c'est l'extrême droite.
12:18 Je ne pense pas que tous les électeurs aujourd'hui de Marine Le Pen se revendiquent d'extrême droite,
12:22 avec tout ce que ça a comme serve symbolique aujourd'hui.
12:25 Ils le sont quand même.
12:26 Ils le sont quand même, formidable.
12:28 Ils sont ravis de l'apprendre.
12:29 Maintenant, aujourd'hui, l'extrême droite, vous savez très bien,
12:31 est liée exactement à ce dont parle Sandrine Rousseau sans savoir de quoi elle parle.
12:35 Et je note simplement que sur l'univers politique de la gauche,
12:40 ces étiquettes infamantes n'existent pas, jamais.
12:43 Parce que le procès de l'histoire n'a jamais été fait.
12:48 Vous voyez beaucoup de gens dans le débat public qui accusent un tel fait d'être stalinien.
12:52 Je l'ai entendu souvent.
12:53 Ah bon ?
12:54 Non, maintenant, parce que Staline, c'est il y a longtemps.
12:56 Mais moins maintenant.
12:57 En tous les cas, avancez-en un tout petit peu, si vous me permettez.
13:00 Bolchevique, c'est ça.
13:01 Mais pour ce qui est du programme du Rassemblement National et Marine Le Pen…
13:06 J'en prouve toutes sortes de vocabulaire pour s'excomblier les uns les autres.
13:09 Si on peut résumer ce qu'on vient de dire, Sandrine Rousseau ne sait pas de quoi elle parle.
13:13 Elle poursuit une espèce de fantasme.
13:15 Je note par ailleurs que le fascisme avait dans son programme cette espèce de délire,
13:20 de refondation par une révolution anthropologique d'un homme nouveau.
13:23 En cela, la gauche de la gauche est beaucoup plus proche du fascisme
13:26 que ne le sera jamais Marine Le Pen dans les années qui viennent.
13:28 Ça, c'est la première chose.
13:30 Je note qu'en effet, Sandrine Rousseau parle d'une période dont elle ne connaît rien
13:34 et absolument rien, puisqu'elle est incapable de le définir.
13:36 Et en l'occurrence, quand vous, vous parlez d'extrême droite,
13:38 ce sont simplement des mesures qui sont parfois appliquées dans d'autres pays d'Europe,
13:42 que ça vous plaise ou non.
13:43 Excusez-moi, si.
13:44 Oui, en Hongrie.
13:45 Et que vous qualifiez…
13:46 En Allemagne, il n'y a pas le droit du sol, par exemple.
13:48 Si, ils l'ont réintroduit.
13:50 Donc c'était un pays d'extrême droite, il y a encore quelques années.
13:53 Vous trouvez un mauvais exemple.
13:54 En Allemagne, il n'y a pas le droit du sol, il y a le droit du sol.
13:56 Oui.
13:57 Je considère que c'est une mesure progressiste de l'avoir introduite.
13:59 Je ne prends pas… Non, ben ça, évidemment.
14:01 Vous considérez entre vous que c'est une mesure progressiste.
14:03 Non, eux.
14:04 Eux considèrent.
14:05 Très bien, vous êtes d'accord avec eux, quoi.
14:06 Ce que je veux vous dire, c'est que c'est une mesure récente
14:08 et que ça ne qualifie pas un pays d'extrême droite ou non.
14:11 Je répète mon argument.
14:12 C'est absolument inéluctable.
14:13 C'est le cumul des mesures qui fait le caractère extrême.
14:15 Non, non, permettez-moi…
14:16 Allez, on avance.
14:17 On ne va pas vous accorder sur le truc.
14:19 Non, mais simplement, le cumul des mesures strictes sur l'immigration
14:22 fait un programme avec lequel vous êtes en désaccord.
14:24 Ça ne fait pas un programme d'extrême droite.
14:26 Pourquoi ?
14:27 Sauf que ça a servi dans l'histoire.
14:28 Si, c'est le plus extrême en Europe.
14:29 Je vous répète.
14:30 Non.
14:31 En tout cas, c'est un projet sur la politique migratoire.
14:33 C'était un projet de loi référendaire.
14:34 C'est-à-dire que toute la politique migratoire allait être soumise au vote.
14:38 Les questions migratoires.
14:39 C'est les Français qui décident.
14:40 C'est-à-dire que vous présentez un projet…
14:42 Les Français peuvent décider d'extrême droite.
14:44 Ah, ben voilà, c'est autre chose, alors.
14:45 C'est autre chose.
14:46 Je préférais préciser.
14:48 Les peines de prison, à présent.
14:50 Je sais que là aussi, vous n'allez pas être d'accord.
14:52 Près de 9 Français sur 10 sont favorables à des peines de prison fermes et automatiques
14:56 pour les personnes reconnues coupables d'agressions sur un policier.
14:59 C'est ce qui ressort du dernier sondage de l'Institut CSA pour C News.
15:02 À la question "Êtes-vous pour ou contre des peines de prison fermes et automatiques
15:06 pour les agresseurs de policiers après qu'ils aient été déclarés coupables ?",
15:10 9 Français sur 10, 86% des Français sont favorables à cela.
15:15 Est-ce que vous y êtes favorable également, Charlotte Dornélas ?
15:18 Oui, la question de la peine planchée, en l'occurrence, c'est ça dont on parle.
15:21 C'est-à-dire un minimum de peine qui soit donnée en fonction de l'acte que vous avez posé,
15:26 notamment quand il y a des violences physiques, d'ailleurs, envers les policiers
15:29 et envers n'importe quel autre citoyen français.
15:31 Oui, j'y suis favorable.
15:32 C'est-à-dire qu'il y a une peine minimum, qui ensuite est évidemment adaptée
15:37 dans la partie supérieure, on va dire, par le juge qui examine le dossier,
15:42 mais que ce qui est systématiquement le minimum qui soit automatique
15:48 pour n'importe qui est violent envers une personne,
15:52 et en particulier envers une personne dépositaire de l'autorité publique,
15:55 oui, je pense qu'il est temps de le mettre en place.
15:57 Des peines automatiques ?
15:59 Laurent Geoffray, je vous ai entendu cette semaine, vous avez dit non.
16:02 Je suis pour les peines.
16:04 Non, parce qu'on ne se trompe pas.
16:07 Je ne suis pas pour l'intention.
16:09 J'imagine bien.
16:10 Je ne vous interroge pas.
16:11 Je suis pour des peines sévères.
16:12 Oui, mais vous n'êtes pas pour les peines automatiques et peines plongées.
16:14 Le problème des peines automatiques, je n'ai pas une opinion totalement arrêtée là-dessus.
16:18 Il y a des pays où ça existe qui sont parfaitement démocratiques,
16:21 donc ce n'est pas un halah pour le coup.
16:23 Ce n'est pas forcément une mesure d'extrême droite.
16:24 D'ailleurs, ça a été pris par Rachida Dati à l'époque, c'était en 2007.
16:28 Qui a dû se faire accuser d'être d'extrême droite à l'époque, d'ailleurs.
16:31 Je ne sais pas.
16:32 Moi, je ne traite pas forcément les gens d'extrême droite
16:34 quand ils sont à droite, par exemple.
16:36 Bref, la question de l'automaticité est contraire à,
16:42 ce serait une exception si c'était introduit, à la philosophie du droit.
16:47 Je crois même que c'est contraire à la Constitution quand c'est vraiment automatique.
16:51 C'est pour ça que Rachida Dati avait prévu que les juges n'étaient pas obligés.
16:56 C'était automatique.
16:58 Il y a des peines minimales, mais ce n'était pas automatique justement.
17:00 Parce que c'était contraire à la Constitution.
17:02 Donc, il faudrait changer la Constitution.
17:03 Mais est-ce que vous savez pourquoi c'est contraire à la Constitution ?
17:05 Parce qu'on individualise les peines.
17:07 Et il y a une question.
17:08 Et ce principe-là est dans la Constitution.
17:10 Oui.
17:11 Mais ça ne veut pas dire qu'on est laxiste.
17:12 Non, mais vous avez raison.
17:14 La Constitution oblige à l'individualisation des peines.
17:16 Je note que le Conseil constitutionnel et tous les gauchistes de service,
17:20 permettez-moi du mot, qui nous expliquent qu'il ne faut pas de minimum de peines
17:25 parce qu'il faut individualiser les peines,
17:27 ne posent aucune question sur les remises de peines automatiques,
17:31 ne posent aucune question sur la peine maximale qui est donnée dans le Code pénal.
17:37 Donc, en réalité, l'individualisation de la peine n'est projetée dans le débat public
17:43 que quand il s'agit de mettre une peine minimum.
17:45 Quand il s'agit de bloquer la peine maximum,
17:47 là il n'y a plus d'individualisation de la peine, ça n'intéresse plus personne.
17:49 Oui, mais c'est la Constitution française.
17:50 Non, non, mais quand il y a des...
17:52 Ça a été fait pour des raisons...
17:54 Oui, mais c'est la Constitution.
17:56 Je vois que vous voulez changer la Constitution.
17:58 Non, non, mais la Constitution a déjà changé.
18:00 Oui, mais vous voulez la changer, donc dites-le.
18:02 Non, mais en fait, le truc, c'est que...
18:04 Vous serez obligés de la changer si vous voulez le faire.
18:06 Je note qu'a priori, la Constitution accepte que l'individualisation de la peine
18:11 ne soit pas totale dans la mesure où il y a des peines maximales.
18:14 Oui, mais les choses ne sont pas forcément totales, elles sont partielles, ça arrive.
18:16 Donc, je ne vois pas pourquoi la peine minimum serait anticonstitutionnelle
18:21 si c'est exactement le même principe qui demeure.
18:23 Je ne vois pas pourquoi, mais le Conseil constitutionnel n'est pas d'accord avec vous.
18:27 Pour l'instant, c'est lui qui décide, ce n'est pas vous.
18:29 Eh bien, il faudrait préciser, vous voyez bien que c'est une interprétation de la Constitution.
18:32 Oui, parce qu'il est là pour ça.
18:33 Oui, parce que j'aimerais que vous me répondiez parfois autrement que par "d'autres pays le font, donc c'est démocratique",
18:38 "le droit nous dit que", alors que le droit se change, le Conseil très bien...
18:41 Je vais vous expliquer pourquoi on individualise les peines, oui.
18:43 Non, non, mais ça je sais très bien, je vous remercie.
18:45 Je sais très bien pourquoi on individualise la peine.
18:47 Pourquoi dois-je vous expliquer quelque chose ?
18:48 Parce que je vous explique, là, en l'occurrence, qu'établir une peine minimum,
18:54 qui peut être ensuite josée au-dessus du minimum par le juge en fonction de la personne,
18:59 c'est qualifier pour tous l'acte, c'est-à-dire rendre l'acte égal pour tous devant la loi, devant la juridiction.
19:07 Et il se trouve que vous me... Non. Et je vous explique...
19:10 Si on faisait ça, on le ferait pour tous les délits et les peines, je suppose.
19:13 Donc il n'y aurait plus du tout d'individualisation de la peine.
19:16 Mais bien sûr qu'il y a une individualisation dans la charge de la peine.
19:20 Vous pouvez mettre un minimum, quoi qu'il arrive, vous prenez un minimum.
19:23 Estime que le minimum est trop élevé.
19:25 Mais pourquoi serait-il... En fait, c'est ça le problème.
19:28 Pourquoi serait-il trop élevé ? Parce que le juge, jugeant les circonstances, a tort ou a raison.
19:32 Oui, alors de manière parfaitement exceptionnelle, il pourrait y avoir un recours, par exemple.
19:36 Je ne dis pas exceptionnel, parce que quand ils l'ont mis dans la loi,
19:38 les deux tiers des peines ont été prononcées en dessous du minimum.
19:44 Oui, je sais bien, puisqu'on a laissé libre cours à l'interprétation de chacun.
19:47 Et bien voilà. Pourquoi vous me posez des questions ?
19:49 Oui, je vous... Non.
19:50 Parce que le juge estime qu'il a le droit d'individualiser la peine.
19:53 Mais c'est que, en l'occurrence...
19:54 Donc il n'est pas obligé de se soumettre à un barème automatique.
19:56 Mais parce que, Laurent Geoffrin, parce que le législateur a laissé au juge le pouvoir,
20:00 en l'occurrence, vous le disiez vous-même, de savoir si oui ou non il y aurait cette peine minimum.
20:04 Mais ce n'est pas un mauvais principe.
20:05 Je ne dis pas que c'est un mauvais principe, je dis juste que, en France,
20:08 on a décidé qu'on étudiait un dossier, donc des actes posés, et une personne.
20:13 Et au fil du temps, on a fini par se focaliser sur la seule personne,
20:17 en finissant avec l'interprétation du droit, par oublier les actes qui avaient été posés.
20:22 Vous ne pouvez pas dire ça.
20:23 Vous ne pouvez pas dire ça, parce que vous avez l'air de dire qu'on punit personne, ou très peu.
20:26 Non, je ne dis pas qu'on punit personne.
20:27 On punit beaucoup de gens.
20:28 Je ne dis pas qu'on punit personne.
20:29 On punit beaucoup de gens dans les prisons.
20:30 Je dis qu'aujourd'hui, entre la peine prononcée et la peine appliquée,
20:32 déjà, il y a une érosion terrible, qui est notamment due au fait...
20:35 C'est un autre débat, ça.
20:36 Non, ce n'est pas du tout un autre débat.
20:37 L'érosion de la peine, elle est due à quoi ?
20:39 Non, ce n'est pas un autre débat, excusez-moi.
20:42 C'est un débat sur la justice, d'accord.
20:44 Non, l'érosion de la peine est due au fait qu'on examine un individu
20:48 en oubliant ses actes à partir du moment où la peine a été prononcée.
20:51 On n'examine plus que l'individu.
20:53 Donc, c'est exactement le même débat.
20:54 Mais non, on examine l'acte qui est susceptible d'une sanction, d'une peine,
20:58 c'est marqué, c'est le code pénal.
21:00 Et ensuite, on regarde l'individu et on dit, est-ce que...
21:02 Enfin, l'individu et les circonstances.
21:04 Et on dit, oui, ça vaut plus que la loi dit, ou moins que la loi dit.
21:08 Allez, je vous donne juste deux chiffres.
21:11 Je vous donne juste deux chiffres.
21:13 C'est ce qui s'est passé quand on l'a mis en œuvre.
21:15 Selon Mathieu Vallée, un agresseur de policiers sur dix va en prison.
21:18 La question, c'était des peines de prison ferme pour les agresseurs de policiers.
21:22 En principe, ça ne me choquerait pas.
21:24 Bien sûr. 70% des prévenus présentés à la justice pour des rébellions,
21:28 des refus de s'opérer ou des outrages ressortent libres.
21:31 C'est le contexte.
21:32 Oui, oui.
21:33 Moi, je suppose qu'on sanctionne sévèrement les attaques contre les policiers.
21:36 Je rappelle que la question de l'automaticité ne va pas de soi.
21:42 Et je regardais un peu le programme pendant...
21:44 J'essayais d'avoir un oeil partout.
21:46 Je regardais le programme de Marine Le Pen sur les questions migratoires.
21:49 Il faudrait peut-être refaire un thème la semaine prochaine,
21:51 mais vraiment avec les propositions très précises.
21:57 On va parler du programme migratoire des autres parties.
21:59 Bien sûr, bien sûr.
22:00 Du Rassemblement national.
22:02 Mais on fera aussi... On fera également peut-être celui d'Anne Hinalco.
22:06 Pourquoi pas ? C'est une bonne question.
22:08 C'est une bonne idée pour la semaine prochaine.
22:09 En revanche, après la publicité, ce que je vous propose,
22:11 c'est qu'on parle de la ministre de la Culture, Emma Abdel-Malak.
22:14 A tout de suite.
22:15 La deuxième partie de Vraiment pas d'accord.
22:21 On reprend le débat dans un instant, mais avance la logité avec Michael Dos Santos.
22:29 Wagner revendique la prise d'une localité ukrainienne près de Bakhmout.
22:33 Ce dimanche, le groupe paramilitaire russe a affirmé avoir conquis Krasnaya Hora,
22:37 une ville clé dans le viseur de Moscou, depuis plusieurs mois.
22:39 Pour le moment, les autorités ukrainiennes ne se sont pas exprimées.
22:43 Manifestations monstrent à Madrid pour défendre le système de santé publique.
22:47 250 000 personnes, un million selon les organisateurs,
22:50 ont défilé dans la capitale espagnole pour réclamer plus de moyens au gouvernement régional.
22:54 Depuis plusieurs mois, médecins et soignants déplorent le manque d'effectifs
22:57 et se disent débordés au niveau des urgences.
23:00 Enfin, retour surprise de Kylian Mbappé, blessé le 1er février à la cuisse gauche,
23:04 annoncé indisponible pour trois semaines.
23:06 L'attaquant du PSG est revenu plus tôt que prévu à l'entraînement.
23:09 Pour le moment, le club parisien n'a pas communiqué sur sa présence mardi
23:12 pour le choc face au Bayern de Munich en Ligue des Champions.
23:15 Pour le point sur l'information, Laurent Gaufrin, Charlotte Dornelas,
23:19 la deuxième mettant de Vraiment pas d'accord pour filer la métaphore de Kylian Mbappé et du football.
23:25 À quel point, et c'est un sujet éminemment important,
23:28 la liberté d'expression est en danger ?
23:31 C'est une question qu'on doit se poser après les sous-entendus
23:34 et les déclarations menaçantes de Reema Abdulmalak,
23:36 ministre de la Culture, contre C8 et CNews.
23:39 Je rappelle que Reema Abdulmalak est ministre de la Culture.
23:43 L'Arkham est une entité indépendante.
23:46 Voilà ce qu'elle disait à propos de C8 et de CNews, c'était sur France Inter.
23:50 Je suis dans mon rôle quand je rappelle le cadre existant.
23:54 Il y a des chaînes qui ont accès à des fréquences gratuites
23:57 en échange de certaines obligations qu'elles doivent respecter.
24:00 Ces obligations, il suffit de les lire, elles sont dans la loi, elles sont très claires.
24:04 Parmi elles, il y a le respect du pluralisme,
24:06 il y a le fait de traiter les affaires judiciaires avec mesure, c'est écrit comme tel.
24:11 Le fait de créer un débat contradictoire avec l'ensemble des points de vue
24:15 sur des sujets pouvant porter à controverse, c'est écrit comme ça.
24:18 Donc, c'est le rôle de l'Arkham ensuite, au moment de faire le bilan,
24:23 de ses obligations, de vérifier qu'elles ont bien été respectées,
24:27 pour pouvoir ensuite évaluer si la reconduction de cette fréquence est justifiée ou pas.
24:34 Il y a bien des obligations à respecter, et c'est mon rôle de le rappeler.
24:37 C8 et CNews pourraient perdre leur fréquence ?
24:40 Il y a des obligations à respecter.
24:42 Il y a déjà eu une vingtaine d'interventions de l'Arkham depuis 2019 pour C8 et CNews.
24:49 Combien d'interventions pourront l'Arkham dire, à tel degré,
24:55 les obligations ne sont pas respectées ? C'est le rôle de l'Arkham.
24:58 Je rappelle juste le cadre qui existe. C'est important.
25:00 Très prolixe la ministre de la Culture pour parler de C8 et de CNews.
25:03 En revanche, un peu moins en ce qui concerne M6,
25:06 qui pourrait être acheté par un certain Xavier Niel.
25:09 Xavier Niel veut une chaîne de télé.
25:12 Il a postulé pour la reprise de la fréquence TNT de M6.
25:14 Il promet plus d'informations et des investissements accrus dans la production.
25:17 C'est une bonne candidature à vos yeux ?
25:19 Il faut de nouveaux entrants dans le paysage ?
25:21 Je n'ai pas du tout à me prononcer sur la fréquence d'M6.
25:24 Ce n'est vraiment pas mon rôle.
25:26 C'est vraiment à l'Arkham de faire son travail en la matière.
25:30 Cette liberté d'expression n'a pas de prix.
25:32 C'est la nouvelle campagne publicitaire de CNews.
25:34 Est-ce qu'elle est en danger, Charlotte Dornelas ?
25:37 Oui, clairement.
25:39 La ministre, j'aurais aimé qu'elle nous précise.
25:41 Quand elle dit "là, pour le coup, ça n'est pas de mon ressort",
25:44 j'aimerais qu'on lui demande ce qu'il y avait derrière ce "pour le coup".
25:48 Qu'est-ce qui lui permettait de disserter sur ce que doit faire ou non l'Arkham dans une première mesure ?
25:55 Elle nous explique que ce sont les obligations.
25:57 C'est magnifique, les trois obligations.
25:59 Il y a une liste d'obligations longue comme le bras, en l'occurrence, qui s'applique à toutes les chaînes.
26:02 Il y a des rappels qui sont faits par l'Arkham régulièrement.
26:06 Il faut savoir aussi qu'on a vu plusieurs fois l'Arkham communiquer sur un nombre de signalements,
26:12 sur certains sujets, parce qu'il y avait deux signalements,
26:15 et ne pas communiquer sur d'autres quand il y avait 150 signalements.
26:18 Donc on a vu l'Arkham, aussi, à une manière bien à elle, de réagir sur différents sujets.
26:22 Elle nous prend trois exemples.
26:23 Un, le respect du pluralisme.
26:25 Le respect du pluralisme, on pourrait le disserter sur absolument toutes les chaînes sur la question du pluralisme.
26:29 Il y a simplement une chose qu'il faut répéter, notamment à propos de la chaîne CNews,
26:35 c'est qu'il y a certains médias, notamment du service public,
26:40 dans lequel certaines personnes ne sont pas invitées en raison de ce qu'elles défendent.
26:43 À CNews, il y a certaines personnes qui sont invitées, mais qui décident de boycotter.
26:48 Ce n'est pas exactement le même sujet dont on parle dans les deux cas.
26:51 Elles décident de s'apitoyer, on va dire, sur la chaîne, en l'occurrence,
26:56 que certains invités boycottent et non pas qu'ils boycottent certains invités.
27:00 Première chose. Ensuite, traiter des affaires judiciaires avec mesure.
27:03 Alors ça, c'est le plus beau, quasiment.
27:04 C'est-à-dire, de quoi parle-t-elle exactement ?
27:06 De quelles affaires ?
27:07 Évidemment, on sait de quoi elle parle.
27:08 C'est-à-dire qu'il n'y a pas une chaîne dans ce pays où on traite les affaires judiciaires avec mesure.
27:13 C'est-à-dire que chacun y va de l'affaire qui correspond, etc.
27:16 Et si j'étais particulièrement de mauvaise humeur, on va dire, je lui rappellerai
27:21 qu'Emmanuel Macron lui-même, lors de sa première campagne,
27:25 a participé au traitement de l'affaire judiciaire qui touchait François Fillon,
27:29 avec une absence totale de mesure, comme à peu près tous ses petits camarades.
27:32 Ça, c'est la première chose.
27:33 Donc, de quelles affaires judiciaires parle-t-elle ?
27:35 Un, ensuite, évidemment, ce qui se cache derrière, c'est la question de la hiérarchie et du tri de l'information.
27:40 C'est ça qu'elle ne supporte pas.
27:41 C'est ça que ne supportent pas les gens qui s'attaquent à ces news depuis maintenant quelques années.
27:45 C'est-à-dire que oui, ces news, sur certains sujets, notamment le terrain de la sécurité,
27:51 puisque c'est ça dont elle parle quand elle parle d'affaires judiciaires, j'imagine,
27:53 sur le terrain de la sécurité, a décidé de traiter différemment l'information,
27:58 de donner de la visibilité à ce que d'autres médias n'appellent que des faits divers.
28:02 Et ces news rendent visible que l'addition permanente de faits divers qui se ressemblent font un fait de société.
28:09 C'est ça que ne supportent pas ni la ministre, ni les gens qui attaquent ces news très régulièrement sur le même ton.
28:16 Est-ce que c'était son rôle, Laurent Geoffray, à la maison ?
28:19 J'ai bien regardé, j'ai bien écouté ce qu'elle a dit.
28:21 Si la ministre décide de supprimer une chaîne, je proteste, quelle qu'elle soit.
28:26 Je ne suis pas d'accord.
28:28 Mais je ne crois pas qu'elle en ait le pouvoir, je ne crois pas qu'on puisse d'un coup crier au loup.
28:33 Elle n'a pas du tout le pouvoir de faire ça.
28:35 Mais elle n'a pas dit ça non plus.
28:37 Elle a dit "c'est l'Arkham".
28:39 Elle a dit ensuite "il y a des obligations".
28:40 C'est vrai, il y a des obligations, c'est normal.
28:42 Moi je suis pour que les médias soient régulés, libres mais régulés.
28:45 Et ensuite elle a dit "mais la chaîne ne respecte pas ses obligations".
28:48 Alors c'est là que la discussion commence.
28:50 Elle a dit "il y a une vingtaine de cas où la chaîne ne respecte pas ses obligations".
28:53 Je ne sais pas exactement de quoi elle parlait.
28:56 Mais si tel était le cas, oui, il n'y a pas de problème.
29:00 Mais elle en cite trois, donc dissertons sur les trois.
29:03 Moi j'en ai vu deux qui concernaient Anouna.
29:06 Il y a eu une sanction avec une amende.
29:09 C'est l'inférence de Bassa dont elle parle.
29:11 Elle ne parlait pas de ça.
29:12 Et pour ce qui est de sécurité, de la main d'homme qu'on parlait, c'est un autre sujet.
29:17 Et si mes souvenirs sont bons et si je ne dis pas de bêtises, je crois qu'elle est contestée.
29:20 Oui, elle est contestée.
29:21 Bien sûr, elle est contestée, mais c'est l'Arkham.
29:22 En revanche, vous me dites que j'ai bien écouté la ministre.
29:25 Quand je vous dis que la ministre est prolixe en ce qui concerne C8 et Cnews,
29:29 très prolixe pour ça, et pour M6, elle ne dit absolument rien.
29:32 Elle dit "C'est pas mon rôle".
29:33 C'est pour ça que je vous ai posé la question.
29:34 Est-ce qu'elle a tort ou elle a raison ?
29:36 Est-ce qu'elle est sortie de son rôle ?
29:37 Est-ce qu'elle est sortie de son cadre ?
29:39 C'est la question que je vous ai posée, chère Laurent.
29:40 Encore une fois, s'il s'agit de menacer de fermer une chaîne, oui, elle sort de son rôle.
29:44 Si il s'agit de dire que l'Arkham a des règles et qu'il faut les respecter, elle a raison.
29:48 Oui, mais attendez, les règles dont elle parle, c'est donc respect du pluralisme et traitement des affaires judiciaires.
29:54 Vous ne pouvez pas dire qu'il y a des règles et qu'on ne les respecte pas.
29:55 Respect du pluralisme et traitement des affaires judiciaires avec mesure.
29:58 Expliquez-moi, expliquez-moi, pourquoi la ministre se sent obligée de venir parler de ces deux sujets à propos de Cnews.
30:06 Parce que moi, je peux vous parler du pluralisme chez France Inter pendant 4h30, ça, je n'ai aucun problème.
30:10 Mais là, apparemment, elle a piscine ce jour-là.
30:12 Elle n'est pas là, en fait.
30:14 Elle ne vient pas parler de ça.
30:15 Moi, je n'ai pas entendu ça comme ça. J'ai entendu des manquements à certaines obligations.
30:20 Une vingtaine de manquements, dit-elle.
30:22 Alors, c'est ça le problème.
30:23 Mais vous voyez les trucs.
30:24 Attendez, est-ce qu'il est vrai que l'Arkham, 20 fois, dit tel point ça ne va pas, tel point ça ne va pas ?
30:29 Est-ce qu'il est vrai ou pas ?
30:30 L'Arkham dit...
30:31 Je pense que c'est vrai, si elle le dit, à moins que...
30:33 L'Arkham dit ça d'abord à plusieurs chaînes, pour différentes raisons, et je vous précise...
30:37 Oui, mais 20 en deux ans, vous avez beaucoup quand même, 3 ans.
30:40 Je vous précise au préalable qu'il y a certaines...
30:42 Oui, mais est-ce que ces 20 existent ?
30:43 Oui, oui, ça existe.
30:46 Il peut y avoir un problème.
30:47 L'Arkham signale des manquements.
30:49 Pour reconnaître qu'il peut y avoir un problème.
30:50 Laurent Geoffrin, 1, l'Arkham signale des manquements à toutes les chaînes.
30:54 2, je précisais au préalable que l'Arkham réagit sur certains sujets, absolument pas sur d'autres.
31:03 Et alors franchement, il faut abandonner le principe de non-conduct.
31:08 Vous dites que le juge est indépendant, mais qu'il est partiel.
31:10 L'Arkham est partiel, c'est ça que vous dites.
31:11 Exactement.
31:12 Je ne suis pas sûr.
31:13 Ah, si vous n'êtes pas sûr alors...
31:15 Je ne suis pas sûr, non, il faudrait le prouver.
31:18 Non, mais être indépendant du pouvoir politique, c'est autre chose que d'être indépendant de l'espirit de l'Etat.
31:23 Prenons la liste des 20 manquements et puis parlons-en.
31:25 Mais prenons... Non, Laurent Geoffrin, la question...
31:27 C'est le nombre qui pose problème, qu'il y ait un manquement à tel endroit ou à tel endroit, c'est pas très grave.
31:30 Si il y en a 20 en 3 ans, ils peuvent se poser des questions.
31:33 C'est bien la seule chose où il dirait que c'est le nombre qui a un problème.
31:34 Non, mais c'est magnifique.
31:35 Mais après, la chaîne a tout de même loisir le refrain.
31:37 Laurent Geoffrin, le débat, là, en l'occurrence, ce n'est pas le travail de l'Arkham, c'est la question du positionnement de la ministre
31:42 qui n'intervient sur aucun autre manquement signalé par l'Arkham, qui s'acharne sur ses...
31:47 Vous savez bien que plusieurs ministres, que Gérald Darmanin...
31:51 Ah bah tiens, très bon exemple, Gérald Darmanin, qui d'ailleurs vient sur cette chaîne.
31:55 C'est un des ministres qui vient sur cette chaîne.
31:57 Il va en face d'Apolline de Malherbe, en l'occurrence chez nos confrères de BFM TV.
32:02 Elle lui donne la liste des chiffres de l'insécurité de son propre ministère.
32:08 Que répond Gérald Darmanin ?
32:10 J'ai cru qu'on était sur CNews pendant deux secondes.
32:12 Voilà ce qui les rend fous.
32:14 C'est la place laissée sur cette chaîne par rapport à d'autres, à la question de l'insécurité,
32:18 qui hante une partie extrêmement importante des Français et qui n'est pas traitée ou traitée sous l'angle du fait divers avec d'autres.
32:25 Si vous voulez dire que la ministre n'a pas les mêmes options politiques que CNews, ça c'est sûr, vous avez raison.
32:29 Mais encore une fois, il faudrait examiner tous ces manquements pour voir s'ils sont graves ou pas.
32:36 Comme il y en a eu deux qui ont donné lieu à des amendes de plus de 3 millions, c'est peut-être grave.
32:41 Je vais faire semblant de ne pas comprendre.
32:43 C'est vous qui ne voulez pas parler de ces 20 manquements ?
32:46 Pas du tout. Sortez-les, on va les étudier.
32:48 Je les connais pas tous.
32:50 Vous arrivez toujours les mains vides.
32:52 Je les connais deux qui ont donné lieu à des amendes très lourdes.
32:55 Je vous ai cité les trois que cite la ministre et je vous dis que c'est du cul.
32:59 Sur les deux, une est contestée.
33:01 Pour l'instant, ce n'est pas encore effectif.
33:03 Ce qui m'étonne, c'est que vous êtes un ancien directeur d'une rédaction.
33:11 C'était de libération.
33:14 Vous êtes attaché, je pense qu'on est tous attachés, à la liberté d'expression, à la liberté de parole,
33:18 à la liberté de la presse également.
33:20 Vous venez deux à trois fois par semaine sur CNews.
33:24 Permettez-moi de vous dire, je me disais qu'il n'y aurait pas de débat là-dessus.
33:29 Je pensais que vous alliez être d'accord tous les deux.
33:31 Peut-être inquiétant d'avoir une ministre de la Culture qui sous-entend, qui menace deux chaînes.
33:39 Si elle prétend interdire une chaîne, ça c'est scandaleux.
33:43 Elle fait quoi là ?
33:45 Elle ne prétend pas menacer une chaîne, Charlent ?
33:48 Ce n'est pas elle qui supprime.
33:50 Elle dit à l'Arkom...
33:52 C'est comme si le ministre de la Justice disait au juge...
33:56 Mais ce qui est formidable, regardez, vous n'êtes pas d'accord même sur ce sujet.
33:59 La ministre n'a pas jugé bon d'intervenir quand il y a une enquête qui est ouverte avec des histoires d'argent liquide
34:05 pour émunérer probablement un journaliste sur une autre chaîne.
34:07 Elle n'a pas jugé bon d'intervenir quand une autre chaîne nous expliquait qu'il n'y avait pas de manifestation
34:12 alors qu'il y avait toutes les images de la tenue d'une manifestation,
34:15 ce qui était du mensonge de manière absolument évidente.
34:18 Elle a eu tort de ne pas intervenir.
34:20 Ah oui, mais c'est peut-être ça qu'il faut étudier.
34:23 Je ne suis pas l'avocat de la ministre, je vous donne mon avis.
34:26 Est-ce qu'elle a eu tort d'intervenir ou est-ce qu'il faut voir dans sa seule intervention envers CNews
34:31 une offensive politique ?
34:33 Moi je veux bien qu'on soit naïfs avec vous pendant des semaines et des semaines.
34:36 Et la politique derrière, je veux bien le croire, bien sûr.
34:39 On progresse.
34:40 Mais ça n'épuise pas la question.
34:42 Parce que j'ai lu les recommandations de l'Arkom.
34:44 Elles sont justifiées en général.
34:46 Oui, mais je peux vous donner mille exemples où l'Arkom n'est pas intervenu.
34:49 Oui, c'est possible, je ne sais pas, on peut faire le compte.
34:52 Mais c'est revendicatif.
34:54 Vous ne me dites pas que vous êtes pour la liberté.
34:56 Oui, je suis pour la liberté, mais je suis contre.
34:59 Si on prend l'exemple d'Internet, il n'y a pas assez de régulation sur Internet.
35:03 Ce n'est pas parce qu'on est pour la régulation que vous êtes contre la liberté.
35:06 Vous parlez de l'Arkom, je vous parle du ministre de la Culture.
35:08 Mais c'est très intéressant d'ailleurs.
35:10 Je vous parle de la ministre de la Culture, vous me parlez de l'Arkom.
35:12 Comme si finalement il y avait un lien entre les deux.
35:14 Mais est-ce que c'est le rôle de la ministre de la Culture de mettre la pression sur CNews et sur C8 ?
35:24 Est-ce que c'est son job ?
35:26 Est-ce que c'est à l'Arkom ou est-ce que c'est son job ?
35:28 C'est la question que je vous ai posée.
35:30 D'ailleurs, votre réponse témoigne qu'il y a finalement un lien entre les deux.
35:33 Je veux bien ajouter une mini question par rapport à ce que dit la ministre de la Culture.
35:39 Elle dit elle-même qu'il y a un problème sur le respect du pluralisme en parlant de CNews.
35:44 Alors, à vos yeux, y a-t-il à CNews et sur aucune autre chaîne dans ce pays, un problème de respect du pluralisme ?
35:51 Je suis mal placé pour dire qu'il n'y a pas de pluralisme.
35:54 Je suis là parce que je viens.
35:56 Par contre, la chaîne a des options, elle a le droit.
35:59 Elle a des choix éditoriaux comme toutes les chaînes du monde.
36:02 Ce n'est pas les miens, mais elle a le droit d'avoir des options éditoriales.
36:05 Mais ce n'est pas des options.
36:07 C'est un choix de sujet.
36:09 Avançons.
36:10 Autre sujet.
36:11 Il nous reste cinq minutes.
36:13 Tiens, je vais vous proposer trois possibilités et vous allez me dire ce que vous voulez faire.
36:17 Vous avez vu comme on est libre ici ?
36:19 Thomas Porte, exclu de Spain.
36:21 Si je n'étais pas libre, je ne viendrais pas.
36:23 Je vais dire que je suis un peu triste parce que j'étais sûr que vous alliez être d'accord.
36:26 Et je m'attendais à ce que vous ayez une position extrêmement ferme à l'égard de la ministre.
36:31 Vraiment, je suis un peu naïf.
36:33 Thomas Porte, l'immigration, l'Europe sans frontières.
36:36 Ou alors, ça c'est mon préféré, c'est vaincre ou mourir.
36:38 Les fesses très ambientes.
36:40 Ça va devenir un marronnier.
36:41 Vous savez qu'en trois semaines, il y a eu plus de 200 000 entrées pour le film.
36:44 Qu'est-ce que vous préférez ?
36:45 Vous avez trois options.
36:46 Thomas Porte, l'immigration, l'Europe sans frontières.
36:48 L'immigration, on vient d'en parler.
36:49 Bon, alors on enlève l'immigration.
36:50 Thomas Porte ou vaincre ou mourir.
36:52 Vous préférez quoi, Charlotte ?
36:53 La Vendée, c'est très bien.
36:54 La Vendée.
36:55 Regardez ce tweet.
36:56 200 000.
36:57 Pourquoi vous décidez ?
36:58 Non, ça sera à Charlotte de décider.
36:59 Non, très bien.
37:00 Vous préférez Thomas Porte ou la Vendée ?
37:02 Ça me fait très plaisir.
37:03 Cela dit, on peut rapprocher les deux si vous voulez bien.
37:06 Eh bien, on va faire le deux en un en espace de quatre minutes.
37:08 À vous de jouer.
37:09 Thomas Porte, exclu deux semaines.
37:11 Je rappelle qu'il a été photographié.
37:12 Alors, il s'est mis en scène, photographié sur Twitter avec son écharpe tricolore.
37:17 Sous sa semelle, un ballon avec Olivier Dussopt.
37:22 Il a été exclu deux semaines, temporairement, de l'Assemblée nationale pour provocation
37:27 parce que le lendemain, il n'a pas présenté ses excuses.
37:29 Et il a persisté et signé en disant "ce tweet n'est pas un appel à la violence,
37:32 il a été mal interprété, je le regrette, je n'ai pas à m'excuser, j'assume ce tweet
37:36 et s'il est à refaire, je le referai".
37:37 Il n'y avait pas d'appel à la violence.
37:39 Personne n'est dupe sur cette sanction et sur l'instrumentalisation qui en est faite.
37:42 La majorité cherche à entraver le débat, le complot.
37:46 Toujours le complot.
37:47 Sanction méritée ou pas ?
37:48 Allez.
37:49 Non, mais sanction méritée dans la mesure où il réclame des sanctions à tout le monde
37:51 et en permanence.
37:52 C'est-à-dire que quand on voit le sketch que nous avait fait La France Insoumise,
37:55 parce que Mathilde Panot s'était fait traiter de poissonnière à l'Assemblée,
37:59 alors que Jean-Luc Mélenchon lui-même avait parlé de Nabot pour parler de Gérald Darmanin,
38:02 de Machine pour parler de Marlène Schiappa,
38:04 et il nous avait fait un sketch pendant une semaine, parce que c'était d'une violence,
38:08 et en plus vous ajoutez à ça le sexisme,
38:09 hallucinant d'appeler Mathilde Panot poissonnière.
38:12 Donc en fait, c'est le sketch permanent.
38:14 LFI joue sa vie politique entre l'indignation et la provocation permanente.
38:19 Donc évidemment, au bout d'un moment, il fallait que ça leur tombe sur le nez.
38:22 Si je disais qu'on pouvait faire le rapprochement entre "Vaincre ou mourir"
38:26 et ce tweet de notre ami Thomas Portes,
38:28 c'est simplement qu'on sent dans ce tweet toute l'imagination de cette frange-là
38:33 de La France Insoumise, qui est restée bloquée en 1993.
38:36 C'est la révolution, et la révolution sanglante, avec des têtes qui tombent.
38:39 On avait déjà vu dans les manifs les têtes au bout des pics,
38:43 et c'est cette imaginaire-là qui les porte.
38:45 Excusez-moi, Sandrine Rousseau ferait bien d'avoir beaucoup plus peur de cette violence-là
38:50 que d'une violence fantasmée.
38:51 Elle a dit que c'était maladroit.
38:52 Oui, c'est maladroit.
38:53 Oh mais c'était ce matin.
38:54 La France est au bord du fascisme avec Marine Le Pen, mais ça c'est maladroit.
38:57 C'est trop mignon, vraiment.
38:58 Thomas Portes. 15 jours.
38:59 Je trouve que la sanction est justifiée, oui, bien sûr.
39:02 Parce que la symbolique est violente, il n'y a aucun doute.
39:05 C'est une tête.
39:06 Un ballon de football avec une tête dessus, c'est comme une tête.
39:08 Une tête qu'on a coupée, donc.
39:10 Et que c'est...
39:11 Et je trouve que LFI se fait l'auxiliaire involontaire, peut-être, encore que,
39:18 de la banalisation ou de la notabilisation plus exactement du rassemblement national.
39:25 Parce que par contraste, alors là, l'extrême droite a l'air toute gentille, toute pacifique, légaliste, etc.
39:33 C'est-à-dire que soutient bien et poli, fait son travail correctement.
39:35 Vous pouvez le dire aussi avec des mots un peu moins...
39:37 Oui, mais LFI met en lumière ce comportement-là.
39:40 Ce n'est pas juste en contradiction, je veux dire.
39:42 Politiquement, ça a cet effet-là.
39:45 Non mais c'est surtout que...
39:46 C'est-à-dire que ça donne de la gauche une mauvaise image ?
39:48 Ah ben ça donne de la gauche, c'est-à-dire qu'on découvre la gauche qui porte là
39:52 et elle porte de manière extrêmement décomplexée.
39:54 Non mais la gauche, ça donne de la gauche parce que c'est pas toute la gauche, LFI.
39:57 Il y a une autre partie de la gauche qui ne se comporte pas comme ça.
40:00 Oui, l'autre partie de la gauche, excusez-moi, elle a faim à une nuit,
40:01 donc il va falloir vous restructurer un peu et puis on en parlera quand on en fera un peu plus de place.
40:04 Il y a quand même une donne soixantaine de députés qui ne sont pas de LFI.
40:07 En l'occurrence, la nups portée par LFI a en son sein toute une partie de la gauche
40:12 qui est en effet complètement fascinée par la partie sanglante de la terreur
40:17 et c'est pour ça que je lis "A vaincre ou mourir", toute cette partie de la révolution...
40:20 Bien puisque vous le lisez.
40:22 Des têtes au bout des pics et des têtes sous les pieds, c'est quoi ?
40:24 C'est quoi l'imaginaire quand vous parlez de la révolution ?
40:26 Je viens de le dire, alors ne me dites pas ça sur ce temps.
40:28 Ah donc ne levez pas les yeux au ciel en disant "oui, c'est exagéré".
40:30 Mais non, parce que ça dépend pour qui, c'est plus compliqué.
40:32 Il nous reste 30 secondes.
40:34 Il nous reste 30 secondes.
40:36 Je trouve que le contrôle de LFI est contre-productif.
40:39 30 secondes pour vous dire que "A vaincre ou mourir", le film, a dépassé les 200 000 entrées
40:45 et que l'aventure continue pour la quatrième semaine.
40:49 C'est ce qui est inscrit sur le Twitter du Puy du Fourbe.
40:51 200 000 entrées donc.
40:53 Les fesses trésandent après cette une de Libération, le Puy du Fourbe,
40:57 qui restera dans l'histoire, le Puy du Fourbe.
40:59 200 000 entrées. L'objectif c'était 100 000, en trois semaines, boum, ils ont fait le double.
41:03 Les fesses trésandent. Merci Libé.
41:05 Merci aux boussards-oreilles.
41:07 Pourquoi vous vous plaignez du fait que Libération...
41:09 Je ne me plains pas.
41:11 Il ne s'agit pas de se plaindre, en l'occurrence, on les félicite.
41:15 Ils ont aidé le Puy du Fourbe à remplir les salles de cinéma.
41:17 Allez, 18h50 dans un instant.
41:21 Ça se dispute avec Julien Drey et Geoffroy Lejeune.
41:25 Julien Drey, par exemple, vous partagez un peu idéologiquement les mêmes idées que Julien Drey.
41:31 Son message m'avait marqué, en tous les cas à propos de la ministre de la Culture.
41:39 Partagez pas les mêmes idées partout et tout le temps.
41:41 La publicité, on se retrouve la semaine prochaine, c'est un plaisir d'être avec vous.
41:45 On se revoit pour Face à Rio.
41:47 à tout de suite