90 Minutes Info du 14/03/2023

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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi
Transcript
00:00:00 Bienvenue à vous qui nous rejoignez pour cette toute nouvelle édition de 90 minutes info.
00:00:05 Les thèmes de débat, les invités également je vous les présente juste après.
00:00:08 Le rappel des titres en compagnie de Michael Dos Santos aujourd'hui.
00:00:11 Elisabeth Borne l'assure, voter la réforme n'est pas une marque de soutien au gouvernement.
00:00:19 Ce mardi à l'Assemblée nationale, la Première ministre a tenté de convaincre les Républicains.
00:00:23 Les voix des députés LR sont clés pour obtenir l'adoption du projet de loi sur la réforme des retraites.
00:00:28 Le portail de dédommagement du pass Navigo est ouvert.
00:00:32 Pendant un mois, les 3 400 000 abonnés aux transports franciliens pourront réclamer le remboursement d'un demi-mois en cas de retard répété.
00:00:39 Les usagers du RER B et D auront le droit à une compensation supplémentaire.
00:00:43 Au total, la région Île-de-France a débloqué 60 millions d'euros.
00:00:47 Enfin, Pékin fustige le programme de coopération AUKUS, l'alliance entre les Etats-Unis, l'Australie et la Grande-Bretagne dans le domaine des sous-marins.
00:00:55 La Chine dénonce une voie erronée et dangereuse avec un risque de prolifération nucléaire.
00:01:00 De son côté, la Russie accuse les Anglo-Saxons d'orchestrer des années de confrontation en Asie.
00:01:05 Merci beaucoup et à tout à l'heure.
00:01:07 Allez, le programme du jour.
00:01:08 On va parler des déchets qui vont continuer de joncher le sol parisien au moins jusqu'à lundi puisque la grève des éboueurs se poursuit.
00:01:13 Mais toujours pas de solution alternative prise par la mairie de Paris.
00:01:17 Réaction entendu au Conseil de Paris ce matin.
00:01:20 Quand vous êtes maire, vous avez une responsabilité vis-à-vis de vos habitants, une responsabilité liée à la sécurité, une responsabilité liée à la santé publique.
00:01:30 Il y a une grève et évidemment, il n'est pas possible de casser la grève par des moyens d'ailleurs qui n'existent pas.
00:01:36 Allons-nous vers un vote solennel ou l'activation du 49.3 sur les retraites.
00:01:40 Cela conditionnera l'action à venir de la CFDT, on l'a bien compris à travers ce qu'a dit Laurent Berger.
00:01:47 L'appréciation de la CFDT ne sera pas du tout la même si le processus est le 49.3 ou si le processus est un vote solennel.
00:01:56 Moi ce que je vous dis c'est qu'on décidera le 16 ensemble en intersyndical.
00:02:00 Enfin il reste 500 jours pour tout boucler.
00:02:03 Les G.E. de Paris seront-ils la réussite attendue ?
00:02:06 Visiblement, il reste du travail mais c'est normal, nous dit Tony Estanguet.
00:02:10 La réussite de cette cérémonie d'ouverture c'est vraiment un défi collectif.
00:02:13 En matière de transport, en matière de sécurité, en matière d'organisation, il n'y a pas d'infaisabilité.
00:02:18 C'est ça aussi qui est important à souligner mais il reste encore des adaptations à mener et c'est normal.
00:02:23 Je pense qu'il y en aura encore beaucoup de choses à adapter entre maintenant et le 26 juillet 2024.
00:02:29 Bonjour Jean Messia, merci d'être là, bienvenue à vous.
00:02:34 On accueille également François Patria, bonjour du groupe Renaissance au Sénat.
00:02:37 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:02:39 Avant d'aborder tous ces thèmes, on attend encore Karim Zeribi qui devrait nous rejoindre en cours d'émission.
00:02:43 J'aimerais qu'on se penche sur cette décision de la Cour d'appel de Paris
00:02:46 qui a donc confirmé la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Pierre Palmad.
00:02:49 Bonjour Noémie Chou, c'est à nous d'expliquer tout cela.
00:02:51 Qu'est-ce qui a motivé la décision ? Je crois que c'est la Chambre d'instruction de la Cour d'appel.
00:02:57 La Chambre de l'instruction, oui, qui a effectivement décidé de confirmer le contrôle judiciaire de Pierre Palmad.
00:03:03 Vous savez, le Parc Admelin souhaitait qu'il soit placé sous détention provisoire.
00:03:07 Dans un communiqué, la Cour d'appel a précisé que l'état de santé de Pierre Palmad n'était pas incompatible avec le maintien en détention.
00:03:14 Donc en fait, la Chambre d'instruction dit qu'elle aurait pu décider de l'envoyer en détention provisoire,
00:03:19 même s'il est très affaibli, notamment par son AVC.
00:03:22 Mais que l'évolution de cet état de santé amoindrissait les risques qui avaient fondé la décision de placement en détention provisoire.
00:03:30 Si je traduis cette phrase un peu alambiquée, on comprend que Pierre Palmad ne présente pas ou quasiment pas de risque de récidive.
00:03:37 C'était notamment la raison pour laquelle le Parc Admelin tenait à ce qu'il soit placé en détention provisoire.
00:03:41 C'était le risque de réitération des faits. C'est un risque très limité.
00:03:44 Et puis on précise que la Chambre d'instruction a décidé d'encadrer encore un peu plus le contrôle judiciaire,
00:03:49 puisque Pierre Palmad a interdiction de quitter l'hôpital où il est actuellement soigné.
00:03:55 Il n'est donc pas libre de ses mouvements, il ne peut pas sortir de l'hôpital.
00:04:00 Et si dans les semaines ou dans les mois qui viennent, il était amené à devoir changer d'établissement pour changer de traitement ou pour une opération,
00:04:07 il faudra que la juge d'instruction donne son accord dans le cadre de ce contrôle judiciaire.
00:04:12 Donc vous voyez, il ne va pas être libre de faire absolument ce qu'il veut.
00:04:15 Et puis on rappelle aussi que cette décision, c'est une décision à l'instant T.
00:04:19 Ça ne veut pas dire que Pierre Palmad n'ira jamais en prison.
00:04:22 Il est dans la phase d'instruction, d'enquête. Il est mis en examen pour le moment.
00:04:26 Le temps du procès viendra, ce ne sera pas tout de suite, pas avant plusieurs années.
00:04:31 Mais il est tout à fait possible qu'un jour, Pierre Palmad soit condamné à de la prison et qu'il aille en détention à ce moment-là.
00:04:36 Alors est-ce qu'il peut y avoir une suite à cette affaire de détention ?
00:04:40 Alors là, dans l'immédiat, on a l'impression que c'est quand même un peu la fin du bras de fer.
00:04:44 Entre d'un côté le parquet de Melun qui tenait vraiment à la détention provisoire,
00:04:49 la défense de Pierre Palmad qui faisait tout pour l'éviter en proposant des solutions alternatives.
00:04:53 On se souvient de l'assignation à résidence sous bracelet électronique.
00:04:56 Là, le contrôle judiciaire et la juge d'instruction qui a tranché en faveur de ce contrôle judiciaire
00:05:02 en raison de l'état de santé de Pierre Palmad et, on l'a dit, du faible risque de récidive.
00:05:07 Maintenant, l'enquête va se poursuivre, cette enquête-là sur les causes et les circonstances de l'accident.
00:05:13 Il y a deux autres enquêtes, on le rappelle.
00:05:15 La première sur les produits stupéfiants et la troisième sur les soupçons de détention d'images pédopornographiques.
00:05:22 Donc, on ne sait pas ce qui va se passer dans les mois qui viennent.
00:05:26 Pierre Palmad sera notamment interrogé par la juge d'instruction dans le cadre de cette enquête sur l'accident.
00:05:32 Mais sur la question de la détention provisoire, pour le moment, on devra en rester là.
00:05:36 Il peut encore y avoir des rebondissements, on l'a bien compris.
00:05:38 En tout cas, merci beaucoup.
00:05:39 Ça méritait quand même une petite explication puisque la décision est intervenue aux premières heures de la matinée.
00:05:43 Mais l'actualité, vous l'aurez compris, se joue à l'Assemblée nationale également
00:05:47 avec un texte sur la réforme des retraites qui sera en commission mixte paritaire demain.
00:05:52 Et puis peut-être, en fonction de l'issue de cette commission mixte, un vote prévu jeudi.
00:05:57 Alors, on fait les calculs de part et d'autre.
00:05:59 Et pour l'instant, il semblerait que le compte n'y soit pas tout à fait du côté de la majorité.
00:06:05 Alors, l'exécutif ira-t-il jusqu'au vote solennel ou procédera-t-il au 49.3 ?
00:06:10 Ce terme de 49.3 était évidemment dans toutes les bouches aujourd'hui du côté du palais Bourbon.
00:06:15 Et évidemment, la Première ministre, en séance de questions au gouvernement, a été interrogée à ce sujet.
00:06:20 Écoutons Elisabeth Borne sur le recueil de cette majorité dont elle a tant besoin.
00:06:24 Dans cette Assemblée, une majorité existe qui croit au travail, y compris au travail des seniors.
00:06:31 Une majorité existe qui croit au système de retraite par répartition
00:06:36 et qui veut garantir à notre jeunesse qu'elle en bénéficiera.
00:06:40 Une majorité existe qui veut réduire les inégalités de pension entre les femmes et les hommes.
00:06:46 Une majorité existe qui n'a pas peur des réformes, même impopulaires, quand elles sont nécessaires.
00:06:53 Une majorité existe qui ne se laisse intimider ni par les insultes, ni par les menaces, ni par le vandalisme sur les permanences.
00:07:02 Une majorité existe pour garantir aujourd'hui l'avenir de nos retraites
00:07:09 et pour assumer demain des désaccords ou des oppositions franches sur d'autres sujets.
00:07:15 La commission mixte paritaire se réunira demain sur notre projet pour les retraites.
00:07:21 Vous serez ensuite conduits à vous exprimer sur la réforme des retraites,
00:07:25 pas sur un soutien au gouvernement, mais sur ce projet, sur ce projet seulement.
00:07:30 François Patria, le risque, il existe quand même pour la majorité.
00:07:34 Parce que, qu'on fasse le calcul dans le sens plutôt optimiste pour cette majorité,
00:07:39 on serait à trois, quatre voix au-dessus de ce qui est nécessaire,
00:07:43 mais ça peut aussi se retourner à aller dans l'autre sens.
00:07:45 Est-ce que le gouvernement peut prendre vraiment le risque d'aller jusqu'au bout de cette entreprise ?
00:07:49 Ce que je pense, d'abord, en tant que sénateur, je peux vous dire que je me félicite du vote qui est intervenu samedi soir au Sénat,
00:07:56 un vote net, deux tiers, un tiers, favorable à la réforme, qui s'est fait après un débat qui a été démocrate,
00:08:02 qui a été respectueux, qui a été sans éclat, donc un vote de clarté et un vote d'engagement.
00:08:07 L'Assemblée nationale, la situation, vous la connaissez, c'était une situation pyrrhique, dramatique qu'on a connue,
00:08:13 qui n'a pas abouti au-delà de l'article 3.
00:08:15 Maintenant, je me place dans l'optique de jeudi. Est-ce que nous souhaitons qu'il y ait un 49-3 ? Non.
00:08:21 Est-ce que le gouvernement le souhaite ? Non. Est-ce que M. Berger le souhaite ? Non.
00:08:27 Donc, si tous les gens qui ne le souhaitent pas, souhaitent que ça n'arrive pas, il faut tout mettre en œuvre pour y arriver.
00:08:33 Et on le saura demain après-midi. On va voir. Ce que la commission mixte paritaire, son rôle, justement,
00:08:37 c'est que les deux assemblées, composées à la fois de l'opposition et de la majorité,
00:08:43 dans lequel il y aura apparemment plutôt 8 ou 9 personnes, même 10 qui seront favorables au texte,
00:08:48 l'opposition qui n'y est pas. En commission mixte paritaire, non, ce n'est pas passé.
00:08:51 Parce que vous avez compris qu'entre les républicains du Sénat et les républicains de l'Assemblée,
00:08:54 l'accord n'est pas parfait et ils ont des vues un peu différentes. C'est entre eux que ça doit se passer.
00:08:58 Puisque quand on a une majorité relative, il faut trouver des partenaires pour faire passer un texte.
00:09:03 Jusqu'à présent, le gouvernement l'a toujours trouvé, cette majorité.
00:09:06 C'est la raison de poursuite de cette majorité aujourd'hui.
00:09:10 Donc, ce que je crois, c'est qu'honnêtement, vraiment, sincèrement,
00:09:14 je pense que nous avons les moyens, la majorité a les moyens d'obtenir le nombre suffisant de votants,
00:09:20 jeudi, pour arriver à un texte qui soit voté.
00:09:22 Mais Karim Zaribi, a-t-elle les moyens de convaincre ?
00:09:24 Parce qu'on a bien compris qu'aujourd'hui, ceux qui étaient les plus convoités, il vient de le dire,
00:09:27 ce sont les républicains. C'est par eux que tout passe, ils ont un rôle pivot,
00:09:30 ce sont les faiseurs de rois, si je puis dire.
00:09:32 Oui, mais je voudrais reprendre quand même une formule de François Patria.
00:09:36 Est-ce que les Français veulent du 49-3 ? Non. Est-ce que Laurent Merger veut du 49-3 ? Non.
00:09:42 Mais les deux ne veulent pas de cette réforme. Ils ne veulent pas du 49-3,
00:09:45 mais ils ne veulent pas de cette réforme aussi.
00:09:47 Donc, ça signifie que, quelque part, le gouvernement s'est mis dans une forme, je dirais, d'embroglio,
00:09:53 parce qu'il n'a pas réussi à convaincre ni l'opinion, ni l'intersyndical,
00:09:57 ni les partis d'opposition, vraisemblablement, puisque le compte ne sera pas plein, du côté des LR.
00:10:04 On sait que ce groupe-là, qui est votre force d'appoint pour faire passer cette réforme, ça, le 49-3,
00:10:09 n'est pas uni à l'Assemblée nationale.
00:10:12 Bien sûr que personne ne veut du 49-3, François Patria. Personne n'en veut.
00:10:16 Parce que, surtout, c'est une réforme aussi structurante, qui conditionne l'avenir de notre pays,
00:10:21 de la cohésion nationale, de la cohésion sociale dans notre pays.
00:10:24 Mais en même temps, bon nombre, pour ne pas dire une immense majorité, ne veut pas de cette réforme.
00:10:28 Est-ce que ce n'est pas le gouvernement qui se met dans cet impasse tout seul, finalement,
00:10:32 et qui, par obligation, va être obligé de l'utiliser, ce 49-3 ?
00:10:35 Ce qui va abîmer encore plus notre pays, parce que, quelque part, ça va être vécu comme une forme de déni de démocratie.
00:10:41 Jean Messia, vous pourrez répondre aux deux, après j'imagine que vous aurez beaucoup de choses à leur dire.
00:10:45 Jean Messia, le 49-3, évidemment, personne n'en veut, mais il y aura peut-être un passage en force, comme disent les oppositions.
00:10:53 Le 49-3, personne n'en veut, j'en sais rien. Si, peut-être que le gouvernement le veut,
00:10:57 parce que s'il n'a pas de majorité, et qu'il veut quand même imposer sa réforme,
00:11:00 il va bien falloir qu'il trouve les voies et moyens pour y arriver.
00:11:04 Donc, à part cette voie législative-là, légale-là, je n'en vois pas d'autres.
00:11:08 Maintenant, j'ai écouté avec attention l'exposé sous forme d'Omélie,
00:11:13 récité par M. Patria tout à l'heure sur la démocratie et sur les majorités, etc.
00:11:18 Mais c'est vraiment la vision, je dirais, emblématique d'une espèce de politique dématérialisée,
00:11:23 désincarnée, qui ne tient aucun compte de ce qui se passe, finalement, en France.
00:11:28 Parce que, certes, vous représentez, enfin, vous avez été élu, donc vous avez l'onction du suffrage,
00:11:33 mais il y a quand même sur chaque texte une opinion, un contexte national.
00:11:38 Or, quand vous additionnez le refus de cette réforme, telle qu'exprimée par près de 70% des Français dans les sondages,
00:11:46 des sondages réguliers, pas un, plusieurs, vous ajoutez des mobilisations dans la rue qui sont historiques.
00:11:52 Un, plus d'un million de personnes sur plusieurs fois, ce qui, dans une société très atomisée et très individualiste,
00:11:58 équivaut à 4 millions de personnes il y a 30 ou 40 ans.
00:12:02 Donc, c'est quelque chose vraiment d'historique, cette mobilisation.
00:12:05 Plus, toutes les oppositions qui sont coalisées à l'Assemblée, vous ne pouvez pas, si vous voulez, faire preuve de cécité et de surdité...
00:12:14 Et au Sénat ? Et au Sénat ? Et au Sénat ?
00:12:16 Non, mais attendez, justement, j'y viens. Vous dites au Sénat, on a réussi à faire passer la réforme ? Bien sûr !
00:12:20 Deux tiers à un tiers ?
00:12:21 Puisque vous savez, au Sénat, il est détenu par la droite.
00:12:24 On sait très bien que la droite, depuis très longtemps, et le Centre, sont favorables à repousser l'âge de la retraite à 64,
00:12:30 et même pour certains, à 65 ans.
00:12:32 Donc, quand vous avez un gouvernement qui vous propose une retraite à 64 ans,
00:12:35 ce n'est pas la droite et le Centre qui vont dire non.
00:12:37 Donc, c'est normal que les débats au Sénat soient plus feutrés, de par le fait qu'il y a un consensus.
00:12:42 Ce qui n'est pas le cas à l'Assemblée.
00:12:43 Alors, je vous entendais parler un petit peu, avec malice, de ce qui se passe à l'Assemblée.
00:12:47 Et c'est sûr que la démocratie, c'est embêtant, M. Patria.
00:12:49 C'est embêtant d'avoir des gens qui s'opposent à vous, et qui vont aussi faire leur opposition dans l'Assemblée.
00:12:54 Je ne justifie pas le comportement d'un certain nombre d'extrémistes au sein de l'Assemblée.
00:12:58 Mais c'est vrai que l'Assemblée, de par le fait qu'elle représente un peu mieux les courants politiques français,
00:13:04 elle ne vous est pas acquise.
00:13:05 Alors, je sais, c'est embêtant, c'est gênant, mais il faut faire avec, et il faut que le gouvernement convainque.
00:13:11 Pour l'instant, le gouvernement ne convainc pas, il veut passer en force, surtout.
00:13:13 Il pratique une surdité et des œillères, surtout.
00:13:16 Du côté de la droite de l'Assemblée, il y a quand même plus de dissidence et plus de front de...
00:13:19 Parce qu'il ne perd pas le nom, quand même.
00:13:21 Du côté du Sénat, elle n'est pas uniforme, cette droite-là.
00:13:23 Deux ou trois réponses à l'emporte-pièce.
00:13:25 D'abord, pour répondre à M. Messia à l'instant, si la droite, comme vous le dites, est favorable à la réforme,
00:13:31 il n'y aura pas de problème demain.
00:13:33 Si ce que vous dites est vrai, demain, il y aura une majorité pour que le texte passe sans problème.
00:13:38 Non, parce que les députés sont pas fous.
00:13:39 Ils ont des contarents dans leur circo.
00:13:42 On a tous des contarents, vous savez, je suis élu du Plan Tantan.
00:13:45 Non, pas les sénateurs, c'est moins évident.
00:13:46 Attendez, j'étais 15 ans député, j'étais ministre, rassurez-vous, j'étais 13 ans président de région,
00:13:51 je sais ce que c'est que le suffrage universel.
00:13:52 Deuxième chose, moi j'ai pas été élu pour suivre aveuglément l'opinion.
00:13:56 Pas du tout pour ça.
00:13:58 J'ai tout mon avis politique, j'ai toujours pris mes responsabilités, souvent courageusement.
00:14:03 Et pour reprendre un exemple et pour répondre à Karim dans le même temps,
00:14:06 j'étais député quand Michel Rocard a créé la CSG.
00:14:11 Il y avait autant de gens dans la rue.
00:14:13 80% des gens étaient contre, contre, contre.
00:14:16 Ils étaient contre, ils voulaient pas.
00:14:18 Et c'est un nouveau, c'est un nouveau, c'est un nouveau qui est cher.
00:14:21 La CSG, tout le monde sait ce que c'est aujourd'hui.
00:14:23 Elle a été passée au 49-3 à l'époque.
00:14:24 Qui se souvient aujourd'hui que la CSG a passé au 49-3 ?
00:14:27 Ceux qui sont contre la réforme.
00:14:28 Qui reviendraient ?
00:14:29 Ceux qui sont contre la réforme se souviennent.
00:14:31 Non mais attendez, mais qui ?
00:14:32 Attendez, personne ne se souvient aujourd'hui.
00:14:33 Et qui reviendrait sur le fait que grâce à la CSG, on a équilibré les comptes sociaux ?
00:14:38 Personne.
00:14:39 Moi je suis là, je suis pas là pour faire plaisir.
00:14:43 Je suis là, je suis là pour deux choses.
00:14:45 Un, pour permettre à ce que la France n'ait pas en plus,
00:14:48 et que pour mes enfants et mes petits-enfants, aient des retraites.
00:14:51 C'est ça ma responsabilité.
00:14:52 C'est pour aujourd'hui de faire plaisir à tel ou tel.
00:14:54 La dette publique a explosé sous les demandes en avant.
00:14:57 Je vous promets que vous allez continuer à en parler,
00:14:59 parce qu'on a encore beaucoup de temps.
00:15:01 Mais elle nous attend à l'Assemblée, c'est Élodie Huchard.
00:15:03 Élodie, j'imagine qu'aujourd'hui tout le monde a sorti les tablettes,
00:15:06 et tout le monde fait les comptes, parce que voilà,
00:15:08 c'est un petit peu ce qui est en train de se passer.
00:15:10 A quelques voix près, on ne sait pas quelle va être l'issue de cette majorité.
00:15:14 Effectivement, on est lié dans les couloirs.
00:15:18 Forcément, on parle beaucoup de cette majorité, ou de ce futur 49-3.
00:15:22 Alors, on a vu dans l'hémicycle, il y a quelques minutes, à plusieurs reprises,
00:15:25 Elisabeth Borne a pris la parole, notamment avec cette longue anaphore.
00:15:28 Et puis également, quand elle a répondu à André Chassaigne, le patron du groupe GDR,
00:15:32 on a senti la Première Ministre très déterminée à aller jusqu'au vote,
00:15:35 et surtout déterminée, finalement, à contrer les mensonges de l'opposition.
00:15:39 Alors, plusieurs bonnes nouvelles aujourd'hui quand même pour le gouvernement.
00:15:42 La première, c'est que tout le groupe MoDem, finalement, devrait bien voter cette réforme.
00:15:46 Il y avait un ou deux députés qui hésitaient.
00:15:48 Et puis, surtout, Olivier Marlex et Éric Ciotti ont commencé à sonner la fin de la récréation.
00:15:52 Ils ont prévenu les députés de leur groupe.
00:15:55 Ceux qui pourraient voter une motion de censure en cas de 49-3 seraient exclus du groupe.
00:16:00 Ça ne veut pas dire que tout le groupe LR va voter cette réforme, loin de là.
00:16:02 Mais en tout cas, ça peut éviter certains d'aller dans le toujours plus,
00:16:05 et d'aller provoquer le gouvernement.
00:16:07 Olivier Marlex se veut serein.
00:16:09 Il explique que plus de la moitié de son groupe ira voter cette réforme.
00:16:13 Ça ne suffit pas pour le gouvernement.
00:16:14 Et surtout, s'il lui semble très sûr, les députés de son groupe le sont un petit peu moins.
00:16:18 On nous prévient au sein du gouvernement.
00:16:20 De toute façon, jusqu'à jeudi matin, rien n'est perdu.
00:16:23 La première ministre et son entourage sont bien déterminés à continuer de convaincre député après député.
00:16:27 Si beaucoup, cette assemblée où, visiblement, le chahut continue de régner et d'aller bon train.
00:16:33 Exemple, cette séquence qu'on va revivre entre François Ruffin et Olivier Dussopt.
00:16:39 Vous êtes le coyote de Texaverie.
00:16:42 Vous savez, il court, il court, il a franchi la falaise, et sous lui, c'est le vide.
00:16:48 Il la découvre, il découvre ce vide, et soudain, il chute.
00:16:51 Je vous écoute, je vous regarde, et c'est ce vide qui me frappe.
00:16:55 Ce vide en vous, ce vide sous vous.
00:16:58 Le coyote de Texaverie est comique, lui.
00:17:00 Vous êtes vous, tragique.
00:17:02 Vous êtes des dangers, oui, des dangers pour les Français.
00:17:05 Car que faites-vous ?
00:17:06 Vous punissez les travailleurs qui ont tenu le pays debout.
00:17:09 Vous instillez dans le cœur des dégouts.
00:17:12 Vous écrasez une démocratie que vous devriez soigner.
00:17:15 Vous abimez un pays qu'il nous faut réparer.
00:17:18 Je crois, monsieur le député, que ma réponse soit brève, puisque vous n'avez pas posé de question.
00:17:22 Vous n'avez pas posé de question, vous n'avez pas pu vous empêcher de succomber, finalement, à vos péchés.
00:17:28 L'outrance, une forme d'insulte déguisée,
00:17:31 et la volonté de vouloir prendre une hauteur que vous n'atteindrez jamais.
00:17:35 Vous avez terminé sur un mot, responsabilité.
00:17:38 La responsabilité, c'est celle de cette majorité.
00:17:41 La responsabilité, c'est de porter une réforme qui permette d'équilibrer le système,
00:17:44 qui permette de créer de nouveaux droits,
00:17:46 qui permette de regarder nos enfants et nos petits-enfants dans les yeux en leur disant que nous avons préservé
00:17:50 un système de solidarité dont ils vont pouvoir bénéficier.
00:17:53 Car ils m'ont pourrait commenter la forme, évidemment, on l'a fait ces dernières semaines,
00:17:57 mais on va aussi s'attacher au fond.
00:17:59 Je voyais que vous vouliez réagir aussi à la CSG sur laquelle personne ne songerait à revenir aujourd'hui.
00:18:04 J'ai eu plusieurs réactions.
00:18:05 Ça me frappe toujours de voir un Olivier Dussopt, comme un Gabriel Attal,
00:18:09 défendre et porter une réforme qu'ils ont toujours combattue jusqu'à il y a encore quelques semaines.
00:18:15 Ça lui a été rappelé mnt fois.
00:18:16 Oui, mais c'est toujours surprenant de voir qu'ils le font avec un semblant de conviction qui n'en est pas,
00:18:21 puisqu'il y a quelques mois, ils disaient le contraire,
00:18:23 et ils n'auraient jamais pu défendre ce qu'ils défendent aujourd'hui.
00:18:26 Ça, c'est le premier point.
00:18:27 Deuxième point, je voudrais poser une question à François Patria.
00:18:31 Vous êtes à l'âge des Républicains, mais est-ce que vous êtes certain de faire le plein au sein de Renaissance ?
00:18:36 Je dis ça pourquoi ?
00:18:37 Parce qu'il y a un certain nombre de parlementaires, et vous en êtes François en tant que sénateur,
00:18:42 mais il y a des députés qui ont une fibre sociale,
00:18:45 qui par leur parcours politique ont toujours défendu l'idée de prendre en compte les questions de pénibilité,
00:18:50 de souffrance au travail de Français.
00:18:52 Cette réforme, 94% des salariés la refusent.
00:18:56 Plus de 70% des Français, de tous bords politiques, la refusent.
00:19:00 Comment quelqu'un qui a toujours défendu une forme d'équité sociale,
00:19:05 de prise en compte des difficultés au travail,
00:19:09 peut-il avaliser, défendre avec force et conviction,
00:19:13 une réforme qui est totalement refusée par 94% des salariés,
00:19:18 qui ne sont pas tous de gauche, de la nuppes, socialistes.
00:19:22 Beaucoup ont voté Macron, sont mécontents aujourd'hui.
00:19:24 Beaucoup ont voté à droite, et ne sont pas en adéquation.
00:19:27 En fait, cette réforme est mal fichelée et apparaît injuste.
00:19:30 Comment quelqu'un qui a une fibre sociale peut aller dans ce sens,
00:19:34 au lieu de dire au gouvernement et au président de la République,
00:19:36 à un moment donné, notamment sur les 1200 euros, François.
00:19:39 1200 euros quand on passe de 2 millions de personnes,
00:19:41 dans le discours d'Olivier Dussopt, entre 10 et 20 000 personnes.
00:19:44 Vous vous rendez compte de cet écart ? C'est foissant !
00:19:48 Comment on peut se tromper à ce niveau-là de la politique ?
00:19:51 C'est énorme !
00:19:54 On ne peut pas dire, allez, ok, on a mal présenté la chose,
00:19:58 vous nous la refusez, on va retourner à la table de discussion des négociations.
00:20:02 Finalement, le contexte est difficile pour les Français.
00:20:04 Il y a 25% d'inflation, il y a des fins de mois difficiles,
00:20:07 il y a des classes moyennes qui vivent le déclassement,
00:20:09 qui ont peur de l'avenir.
00:20:11 Allez, on va le faire avec un peu plus de sérénité.
00:20:13 Non ! Obstination, pas d'écoute.
00:20:15 Circuler, il n'y a rien à voir.
00:20:17 Est-ce que c'est jouable pour quelqu'un qui a une fibre sociale
00:20:19 et qui est au Parlement ?
00:20:20 Est-ce que vous êtes convaincus de faire le point au sein de Renaissance ?
00:20:23 Au lieu de parler d'alerte, j'ai des doutes au sein de votre famille politique.
00:20:26 Peut-être par le biais de menaces aussi, il y a des menaces qui ont pris lieu sur le groupe.
00:20:28 Alors Karim est dans ce rôle, il le joue de façon un peu courte,
00:20:31 je vais essayer de lui répondre.
00:20:32 D'abord, première chose, quand il dit Olivier Véran, moi aussi,
00:20:36 et puis Olivier Dussopt, on n'était contre.
00:20:39 Non, on a voté la réforme Marisol Touraine.
00:20:43 Ce n'est pas la même.
00:20:44 On a voté, les 43 ans d'aujourd'hui qui restent, c'était Marisol Touraine.
00:20:48 Et on les a votées.
00:20:50 Et à l'époque, les estimations autour de l'équilibre des retraites en 2014 et en 2017,
00:20:56 lorsque Emmanuel Macron n'a pas été élu, on nous a dit qu'il n'y avait pas de problème sur les retraites.
00:20:59 Maintenant, les choses ont changé.
00:21:00 Les choses ont changé parce qu'il y a 17 millions de retraités aujourd'hui,
00:21:04 il y en aura 20 millions en 2030.
00:21:07 Est-ce que vous pensez que quand on a un tiers de la population,
00:21:09 un tiers de la population qui est en retraite, on peut travailler moins ?
00:21:12 Est-ce qu'il ne faut pas encourager le politique nationaliste ?
00:21:14 Non, on peut, attendez, attendez.
00:21:15 Non mais ça aussi, ça va être clair.
00:21:16 Ça, la France l'a fait.
00:21:17 Ce qui nous a permis en 1981...
00:21:20 - Hollande a supprimé toute la politique familiale.
00:21:22 - Essayez, n'ayez pas à m'interrompre.
00:21:23 Bon, ce qui a permis en 1981 de voter la retraite à 60 ans, c'est la démographie.
00:21:28 Nous avions la démographie pour nous.
00:21:29 La démographie aujourd'hui, elle est contre nous,
00:21:31 et dans tous les pays développés d'Europe aujourd'hui, elle est comme telle.
00:21:34 - C'est une certaine vision de la société aussi.
00:21:36 - Maintenant, maintenant, maintenant, ok, mais ça a coûté cher après pour les finances publiques.
00:21:40 Alors ensuite, je le dis.
00:21:42 Ensuite, est-ce que parce qu'on est de gauche, la fibre sociale, nous, moi qui...
00:21:47 - La pénibilité, les femmes, les seniors, les carrières longues...
00:21:51 - J'y viens, j'y viens.
00:21:52 - Quand on est de gauche, quand on a une fibre sociale, les 4 sujets, on les traite.
00:21:54 - J'y viens.
00:21:55 - Ils ne sont pas traités dans la forme.
00:21:56 - Karim m'a répété les 1900 euros, je vais essayer de répondre point par point.
00:21:59 Bien.
00:22:00 Regardez ce qui s'est passé par le passé dans les réformes des retraites.
00:22:03 Cette réforme-là, elle va dégager plus de 17 milliards de recettes supplémentaires.
00:22:08 - Sans doute un peu moins maintenant avec les aménagements...
00:22:10 - Mais attendez, attendez, attendez.
00:22:12 - Ça serait dû à Paul Chagrin.
00:22:13 - Non, mais non, justement, vous avez essayé de démontrer avant ce que je vais vous démontrer qui est vrai.
00:22:17 1,17 milliards et demi, plus ce qu'on va prendre dans la caisse accidents du travail et maladies professionnelles qui est excédentaire,
00:22:24 1,3 milliards, plus une part de la CNRS celle-là à côté, on va arriver à près de 20 milliards.
00:22:28 Qu'est-ce qu'on va faire avec ces 20 milliards ?
00:22:30 C'est la première fois depuis les réformes de retraite où on va en dépenser un tiers pour des avancées sociales.
00:22:36 Moi, je suis de gauche, ça me fait plaisir.
00:22:37 Parce que qu'est-ce qu'ont fait les autres majorités avant nous ?
00:22:41 Qu'est-ce qu'ils ont fait pour les cardiologues ?
00:22:43 Qu'est-ce qu'ils ont fait pour l'emploi des seniors ?
00:22:45 Qu'est-ce qu'ils ont fait, attendez, qu'est-ce qu'ils ont fait pour les femmes ?
00:22:48 - Sur l'emploi des seniors, l'index n'est pas très convaincant quand même pour la plupart des hommes.
00:22:52 - Je vais vous donner un chiffre, je vais vous donner un chiffre.
00:22:54 - Un index, ce n'est pas très engageant.
00:22:56 - Ecoutez un chiffre.
00:22:57 Cette fois-ci, dans les recettes supplémentaires, plus de 25% sera utilisé pour faire de la redistribution sociale.
00:23:04 Dans la dernière réforme touraine qui ne dégageait pas assez de recettes, il y a eu 4,6% de redistribution sociale.
00:23:12 Donc vous voyez, je suis de gauche.
00:23:13 Quand je pense aujourd'hui, non mais prendre aujourd'hui, les carilons, comment on les a pris ?
00:23:16 Demain, les femmes ne travailleront pas plus longtemps que les hommes, ce n'est pas vrai.
00:23:19 Et demain, on prendra les droits familiaux, on prendra le reste à côté.
00:23:22 Et les billets sur les 1 200 euros.
00:23:24 - Allez, Jean Messia, parce qu'il est en deuxième tour.
00:23:26 - Je vais répondre après.
00:23:27 - Jean Messia, vous avez au moins une minute pour vous là.
00:23:30 - Déjà, si vous voulez, le compte quand on fait l'arithmétique à l'Assemblée nationale,
00:23:35 on arrive à peu près à 281 députés qui seraient favorables à la réforme contre 278 contre.
00:23:42 Ça veut dire que c'est vraiment, vraiment très tangent.
00:23:45 - Ça, c'est votre compte.
00:23:46 - Oui, mais ça, vous le retrouverez aussi dans tous les journalistes politiques.
00:23:50 J'ai lu la presse de ce matin, ils sont à peu près dans les mêmes étages.
00:23:53 - Visiblement, le modem rentre dans le rang, c'est ce que nous disait notre reporter.
00:23:55 - Ça, c'est la première chose.
00:23:56 - J'ai compris, mais sur un mot, je voterai la réforme.
00:23:58 - Il y a des diamantières qui ne votent pas.
00:24:00 - J'ai écouté attentivement votre exposé sur la redistribution que va permettre cette réforme,
00:24:05 notamment au travers des économies qu'elle va dégager.
00:24:08 Mais vous savez, en économie, il y a quelque chose qui s'appelle l'optimum de Pareto.
00:24:10 C'est-à-dire que vous ne pouvez pas améliorer le sort d'une minorité de personnes
00:24:15 en dégradant le sort de la majorité.
00:24:17 Vous ne pouvez pas ponctionner une majorité pour améliorer le sort d'une minorité.
00:24:21 Or, c'est ce que fait la réforme.
00:24:23 Si tant est que les calculs que vous avez énoncés,
00:24:26 c'est-à-dire qui arrivent à 20 milliards, n'aient pas été finalement vidés de leur substance
00:24:30 par toutes les concessions que le gouvernement a faites depuis le début.
00:24:34 - Je vous expliquais la concession.
00:24:36 - Attendez, sachant que je ne vois pas pourquoi vous vous entêtez pour in fine,
00:24:39 parce qu'on parle plutôt de 10 milliards après toutes les concessions,
00:24:43 mais 10 milliards, ce n'est rien par rapport aux centaines de milliards
00:24:47 que vous avez balancés dans l'économie au moment du Covid et quoi qu'il en coûte.
00:24:51 Vous comprenez ?
00:24:52 Quand on pense que le bouclier tarifaire, celui qui consiste à faire des chèques énergie,
00:24:57 coûte 56 milliards d'euros, juste cette mesure-là.
00:25:02 - Il ne faut pas le faire.
00:25:04 - Non, mais je ne dis pas que vous ne devez pas le faire.
00:25:06 - Il faut laisser les Français connaître 100% de l'effet.
00:25:09 - Je dis qu'il y a un espèce de décalage entre l'ampleur de votre entêtement
00:25:15 et la goutte d'eau de l'économie que vous envisagez.
00:25:17 - Je vous promets qu'on y revient juste après la pause.
00:25:19 On va parler du 49.3, de la conséquence que ça aura aussi sur l'action syndicale,
00:25:22 puisque vous l'avez entendu tout à l'heure, Laurent Berger prévient
00:25:25 que ce ne sera pas tout à fait la même en fonction d'un vote solennel
00:25:28 ou de l'activation du 49.3.
00:25:30 Nous sommes de retour et avant de reprendre le débat, toujours sur le 49.3,
00:25:38 je vous propose de retrouver Simon Guillain pour le journal.
00:25:41 Ravis de vous retrouver, Simon.
00:25:42 - Ravis de vous retrouver aussi Nelly.
00:25:44 Bonjour à tous ceux qui nous ont rejoints à 16h sur CNews.
00:25:47 C'est une semaine décisive concernant la réforme des retraites.
00:25:50 Et cet après-midi, à l'Assemblée nationale,
00:25:52 le gouvernement est largement questionné par les partis d'opposition.
00:25:55 La Première ministre Elisabeth Borne a une nouvelle fois réaffirmé
00:25:58 qu'une majorité existait, justement, pour faire adopter sa réforme.
00:26:01 On l'écoute.
00:26:02 - Une majorité existe qui fera toujours passer la responsabilité
00:26:08 avant l'affichage, la posture ou les petits calculs du coup d'après.
00:26:15 Une majorité existe qui ne se laisse intimider ni par les insultes,
00:26:19 ni par les menaces, ni par le vandalisme sur les permanences.
00:26:23 Une majorité existe pour garantir aujourd'hui l'avenir de nos retraites
00:26:30 et pour assumer demain des désaccords ou des oppositions franches
00:26:34 sur d'autres sujets.
00:26:36 La commission mixte paritaire se réunira demain sur notre projet
00:26:40 pour les retraites.
00:26:42 Vous serez ensuite conduits à vous exprimer sur la réforme des retraites,
00:26:46 pas sur un soutien au gouvernement, mais sur ce projet seulement.
00:26:51 - L'actualité, c'est aussi l'affaire Pierre Palmade.
00:26:54 La justice a confirmé ce matin sa remise en liberté sous contrôle judiciaire.
00:26:58 Pierre Palmade a interdiction de quitter l'hôpital,
00:27:01 là où il se trouve, une décision prise par la Chambre de l'instruction
00:27:03 de la Cour d'appel de Paris.
00:27:05 Direction Marseille, à présent, où un immeuble squatté
00:27:08 par des trafiquants de drogue a dû être évacué ce matin
00:27:11 pour des raisons sanitaires.
00:27:13 Situé dans le quartier de la Belle de Mai, au nord de la ville,
00:27:15 l'immeuble est complètement délabré et insalubre.
00:27:17 Stéphanie Rouquet s'est rendue sur place pour cette news.
00:27:20 - 8h du matin à Marseille, les forces de l'ordre
00:27:25 encadrent le quartier de la Belle de Mai.
00:27:27 Ce bâtiment de 10 étages, squatté en partie par des personnes
00:27:31 en situation irrégulière et des dealers, est évacué
00:27:35 pour des raisons sanitaires.
00:27:37 Un soulagement pour les locataires.
00:27:39 - Si on voit ce qui se passe au bâtiment,
00:27:41 c'est plus un bâtiment, c'est l'enfer.
00:27:44 Les rats ont bien fait de le fermer.
00:27:47 - Mais ils ont plus de l'insalubrité.
00:27:49 Les voisins et les résidents parlent d'une insécurité permanente.
00:27:53 - Pour les familles, pour les enfants, pour tout.
00:27:56 C'est insupportable.
00:27:58 Des cris, des bagarres, des crimes, des gens qui sautent
00:28:01 par la fenêtre, du feu.
00:28:03 - Quand on passait, il parlait très mal.
00:28:05 Honnêtement, je suis contente.
00:28:07 C'est un soulagement.
00:28:09 - Les occupants sont pris en charge par des travailleurs sociaux
00:28:12 et emmenés vers des gymnases.
00:28:14 Tous les accès de l'immeuble seront mûrés.
00:28:17 Mais pour les propriétaires, victimes de squatteurs
00:28:20 depuis des années, le calvaire n'est pas terminé.
00:28:23 Ils ignorent s'ils seront indemnisés.
00:28:26 - Lors de l'évacuation de cet immeuble,
00:28:29 une personne a été retrouvée morte.
00:28:32 Un décès qui remonterait à plusieurs jours.
00:28:35 Le décès a été communiqué par la mairie de Marseille.
00:28:38 On voulait aussi vous parler de ce braquage impressionnant
00:28:41 en Haute-Marne.
00:28:43 Ca s'est passé la semaine dernière sur la National 4.
00:28:46 Entre les villes de Saint-Dizier et Vitry-le-François,
00:28:49 une vingtaine d'individus cagoulés ont créé un barrage filtrant
00:28:52 en pleine route afin de piller plusieurs camions.
00:28:55 Le maire de Vitry-le-François était sur notre antenne ce matin.
00:28:58 - C'est pas un endroit où il y a de la gendarmerie, évidemment.
00:29:01 On est en vaste campagne.
00:29:03 On a des gens qui sont pas du Moyen-Âge.
00:29:06 Ils ont attaqué la diligence.
00:29:09 La diligence est aujourd'hui des poids lourds.
00:29:12 On a des individus cagoulés qui rentrent dans la circulation,
00:29:15 qui font un feu sur la route pour arrêter et stopper les véhicules
00:29:18 et qui pillent un camion.
00:29:21 Face à ça, il faut qu'il y ait des forces,
00:29:24 naturellement de gendarmerie, un peu musclées.
00:29:27 Au minimum, un PSIG, un peloton de surveillance et d'intervention,
00:29:30 avec du nombre pour faire face à ce qui constitue
00:29:33 des actes de forbans.
00:29:36 - Dans le reste de l'actualité, 15 départements français
00:29:39 sont en alerte sécheresse.
00:29:42 Les réserves d'eau sont au plus bas partout sur le territoire,
00:29:45 notamment dans les Bouches-du-Rhône,
00:29:48 où des pluies conséquentes se font toujours attendre.
00:29:51 En ce moment, les températures sont très douces sur place.
00:29:54 Il a fait jusqu'à 27 degrés hier par endroit,
00:29:57 pour le département de la Sécurité sociale.
00:30:00 - Avec des températures printanières, ce lac,
00:30:03 aux portes de Vitrolles, s'anime.
00:30:06 - Il fait très beau, c'est la température idéale
00:30:09 pour la meilleure pêche chez la pluie.
00:30:12 - Avec la sécheresse, tous ces habitués du site
00:30:15 ne cachent pas leurs inquiétudes.
00:30:18 - On sent que c'est de plus en plus sec,
00:30:21 mais il faut que tout le monde se sente concerné.
00:30:24 - Quand l'eau passera à 2 euros du litre,
00:30:27 le carburant sera à 50 centimes.
00:30:30 - Quoi faire ? Il y a la mer à côté.
00:30:33 Ils seront obligés de faire comme dans les pays saoudiens.
00:30:36 On paiera l'eau plus chère, mais ils seront obligés.
00:30:39 - Les pêcheurs qui démarrent la saison de la truite
00:30:42 pensent à l'avenir.
00:30:45 Leur activité pourrait être menacée.
00:30:48 - Le poisson, il y a plus de pression sur lui.
00:30:51 Il vit moins bien.
00:30:54 - Les quelques pluies de ces derniers jours
00:30:57 n'ont pas permis de recharger les cours d'eau
00:31:00 et les nappes phréatiques.
00:31:03 Tout le département des Bouches-du-Rhône
00:31:06 est en vigilance sécheresse.
00:31:09 - Après trois ans de restrictions liées à la pandémie de Covid,
00:31:12 la Chine va reprendre demain la délivrance de tous types de visas,
00:31:15 y compris ceux à des fins touristiques.
00:31:18 - La Chine, premier pays touché par le virus,
00:31:21 avait brutalement fermé ses frontières en mars 2020.
00:31:24 - Voilà pour ce tour de l'actualité.
00:31:27 A 16h sur CNews, vous retrouvez Nelly Denac et ses invités.
00:31:30 - Merci beaucoup.
00:31:33 On continue de parler du 49.3.
00:31:36 Ce serait le dernier recours pour l'exécutif.
00:31:39 Mais il est en train de faire ses comptes.
00:31:42 Il veut être sûr d'avoir la majorité pour procéder à un vote solennel.
00:31:45 - Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:31:48 - Le 49.3, possiblement jeudi.
00:31:51 - Le fond du fond,
00:31:54 c'est qu'ils veulent passer une réforme
00:31:57 contre laquelle la majorité des Français est contre.
00:32:00 Donc ils veulent passer en force.
00:32:03 Ils vont utiliser les outils qui sont à leur disposition dans la Constitution.
00:32:06 - Le 49.3 serait la dernière procédure
00:32:09 pour empêcher qu'ils ne passent pas en force.
00:32:12 - Personne n'a jamais recours au 49.3 de gaieté de coeur.
00:32:15 Depuis le début du quinquennat,
00:32:18 nous faisons tout pour construire ces majorités.
00:32:21 Nous avons eu besoin du 49.3 à 2 reprises seulement.
00:32:24 - Et puis, il y a l'action syndicale.
00:32:27 On a bien compris que ce qui se passerait jeudi
00:32:30 conditionnerait la suite, notamment,
00:32:33 et c'est important pour la CFDT,
00:32:36 parce que pour l'instant, elle est à l'unisson
00:32:39 avec la tête de la CGT et des autres syndicats.
00:32:42 C'est-à-dire que l'intersyndical est intact,
00:32:45 il n'y a pas une fissure dans la machine,
00:32:48 mais Laurent Berger pourrait changer de cap.
00:32:51 - Je le dis, l'appréciation de la CFDT
00:32:54 ne sera pas du tout la même si le processus
00:32:57 est le 49.3 ou si le processus est un vote solennel.
00:33:00 Moi, ce que je vous dis, c'est qu'on décidera le 16
00:33:03 ensemble en intersyndical.
00:33:06 - Sans son leadership, les actions seraient compromises,
00:33:09 les actions de blocage qui ont été entamées ?
00:33:12 - De la part de l'intersyndical ? Je pense que ça mettrait
00:33:15 effectivement un coup à cette dynamique syndicale
00:33:18 qui a redonné de l'énergie au corps intermédiaire
00:33:21 qu'Emmanuel Macron avait tenté aussi de balayer
00:33:24 dans revers de main au début de son premier quinquennat.
00:33:27 Il l'a fait avec les élus locaux, avec les syndicats.
00:33:30 Ces derniers ont repris du poil de la bête
00:33:33 et ils sont dans la rue, unis avec un mot d'ordre,
00:33:36 le retrait de cette réforme.
00:33:39 Pour Laurent Berger, ce n'est pas le retrait
00:33:42 de la réforme des retraites, je dirais dans sa totalité,
00:33:45 c'est le retrait de cette réforme pour en discuter une autre.
00:33:48 Et il est ouvert à la discussion.
00:33:51 Là, on n'a pas un syndicaliste radical jusqu'au boutiste
00:33:54 qui dit non à tout. Il y a un syndicaliste mécontent
00:33:57 qui estime que le dialogue social n'a pas fonctionné
00:34:00 et qui demande à ce que l'opinion soit prise aussi en considération
00:34:05 dans son refus de cette...
00:34:08 - Il est ouvert à la discussion.
00:34:11 Si on renonce aux 64 ans, il a dit les 64 ans,
00:34:14 c'est un question de l'économie.
00:34:17 - Mais ça ne veut pas dire qu'il est fermé pour autant
00:34:20 à une réforme qui s'équilibre économiquement
00:34:23 pour sauver notre régime par répartition.
00:34:26 Le problème, Nelly, c'est que ce gouvernement
00:34:29 ne s'équilibre pas avec le régime par répartition.
00:34:32 Or, on sait que ce n'est pas vrai. Il y avait retraite à point,
00:34:35 il y avait d'autres sources de financement à trouver,
00:34:38 il y avait plusieurs options possibles.
00:34:41 Donc le gouvernement en a posé une et en disant
00:34:44 que si on n'est pas d'accord avec celle-là,
00:34:47 il n'y aura pas de discussion possible, c'est-à-dire les 64 ans.
00:34:50 C'est là que le problème s'est posé.
00:34:53 Et je pense que quand Laurent Berger dit
00:34:56 que le régime par répartition sera un déni de démocratie,
00:34:59 il y a un passage en force.
00:35:02 - Jean Messia, avant d'en venir à la réponse de François Patriat.
00:35:05 - Il n'y a pas d'autre solution que cette réforme des retraites.
00:35:08 Ce à quoi s'opposent les Français, c'est au principe même
00:35:11 de travailler plus dans un contexte
00:35:14 où ils vivent de moins en moins bien de leur travail
00:35:17 et où ils trouvent de moins en moins de sens dans leur travail.
00:35:20 Donc évidemment, quand vous demandez aux gens
00:35:23 de faire un refus, vous comprenez.
00:35:26 La deuxième chose, c'est que la France entière a les yeux rivés
00:35:29 sur l'Assemblée nationale parce que c'est le dernier recours
00:35:32 pour empêcher cette réforme de passer.
00:35:35 Surtout les Républicains, parce que je vous rappelle quand même,
00:35:38 c'est que les députés républicains qui ont été élus,
00:35:41 ils ont été élus face à des macronistes la plupart du temps
00:35:44 dans leur circonscription aux dernières législatives.
00:35:47 Donc ils ne peuvent pas avoir été élus contre la majorité présidentielle
00:35:50 pour in fine rejoindre les rangs de la majorité.
00:35:53 C'est une forme de trahison de leur électorat.
00:35:56 Donc il faut absolument que tous ceux qui ont été élus...
00:35:59 - Ils ont fait campagne pour les 75 ans.
00:36:02 - Oui, d'accord, mais tous ceux qui ont été élus contre des macronistes,
00:36:05 tous ceux qui ont été élus dans cette minorité,
00:36:08 même si la majorité, c'est une majorité relative que vous avez.
00:36:11 Donc il faut que toutes les oppositions se coalisent,
00:36:14 que toutes les oppositions fassent bloc
00:36:17 pour voter cette motion de censure,
00:36:20 parce que la France entière a les yeux rivés sur l'Assemblée
00:36:23 étant donné que le gouvernement est sourd à ce qui se passe
00:36:26 dans le pays réel, dans la rue et dans les sondages.
00:36:29 - Un dernier mot et on passe à la grève des éboueurs.
00:36:32 - Non mais il y a 7 questions, je ne peux pas répondre aux 7, on est d'accord.
00:36:35 D'abord je vais répondre à M.Messia, ce qu'il dit à l'instant.
00:36:38 Quand les Français ont dit "Vous mettez une majorité relative
00:36:41 pour que vous trouviez des compromis avec d'autres parlementaires
00:36:44 pour faire passer vos lois.
00:36:47 Et tant que la majorité trouvera une majorité pour passer les textes à l'Assemblée,
00:36:50 elle restera.
00:36:53 Premièrement, vous vous dites "Les Républicains".
00:36:56 Les Républicains, Mme Pécresse a fait campagne pour 65 ans.
00:36:59 M.Pradier a déposé d'un seul coup maintenant,
00:37:02 alors qu'il déposait chaque année un amendement avec 65 ans sec.
00:37:05 - Vous avez raison.
00:37:08 - Sans mesure sociale.
00:37:11 - La question émanuelle est devenue une question politique
00:37:14 qui dépasse largement le financement de la retraite.
00:37:17 - Moi j'ai fait campagne pour Emmanuel Macron, j'appartiens à sa majorité,
00:37:20 je préside son groupe au Sénat et j'ai entendu pendant la campagne
00:37:23 qu'il dirait qu'on mettrait la retraite à 65 ans.
00:37:26 Qu'est-ce que serait ce pays ? La France est-elle un nirvana ?
00:37:29 Où on peut à tout prix aujourd'hui travailler moins de tous les autres pays européens ?
00:37:32 - Mais on ne travaille pas moins, vous le savez très bien.
00:37:35 - Mais bien sûr que non, le principe d'un départ à 64 ans
00:37:38 c'est une réforme punitive parce que la vérité c'est que personne aujourd'hui
00:37:41 ou quasiment personne ne prend sa retraite à tout plein à 62 ans.
00:37:44 - J'essaye de répondre.
00:37:47 - Mais les Français veulent garder la liberté de partir à 62 ans, même avec une décote.
00:37:50 - Si vous voulez faire court et pas noble et couper la porte à chaque fois que je parte,
00:37:53 on ne va pas y arriver. Donc essayons un peu de se respecter.
00:37:56 Donc je vous dis, les Républicains sont aujourd'hui cohérents
00:37:59 avec eux-mêmes et responsables parce qu'ils avaient dit vouloir voter
00:38:02 et on a fait des concessions aux Républicains.
00:38:05 On leur a fait des concessions, on a donné les 64 ans,
00:38:08 on a pris le stock pour les 1200 euros, on a fait des avancées sur les carrières longues,
00:38:11 on a fait des avancées pour la surcote pour les femmes, on l'a fait.
00:38:14 - Donc ils veulent voter en cohérence avec vous.
00:38:17 - Oui, ils ont certainement des concessions qui perdurera au sein de la CMP d'ailleurs.
00:38:20 - On va s'interrompre, la réponse on l'aura jeudi, de toute façon il faut prendre son mal en patience.
00:38:23 - Mais je pense qu'on y arrivera à 149,3.
00:38:26 - On vous fera revenir à ce moment-là pour commenter l'actu.
00:38:29 J'aimerais qu'on en vienne à une autre actualité, ce sont bien sûr ces détritus
00:38:32 qui s'amoncèlent à Paris, ça fait huit jours maintenant.
00:38:35 On en parlait déjà hier sur ce même plateau, Karim vous en souvenez.
00:38:38 Et cela évidemment se voit de plus en plus chaque jour.
00:38:41 En outre, les éboueurs et les agents d'incinérateurs d'ivries
00:38:44 ont reconduit la grève au moins jusqu'à lundi,
00:38:47 ils l'ont annoncé ce matin.
00:38:50 Alors outre les riverains qui sont peu habitués à ce spectacle, évidemment,
00:38:53 il y a aussi les hôteliers qui s'inquiètent pour leur clientèle.
00:38:56 Regardez ce reportage, Vincent Farandej.
00:38:59 On le trouve, les clients de cet hôtel, en sortant dans la rue.
00:39:02 - Voilà, comme vous constatez, il y a des poubelles qui se sont
00:39:05 incumulées un petit peu partout, à droite, à gauche,
00:39:08 sur le trottoir d'en face, c'est catastrophique.
00:39:11 Moi j'ai honte, moi j'ai honte, c'est pas une image que je veux renvoyer
00:39:14 ni de Paris, ni de l'hôtel dans le flèche travail.
00:39:17 Pour le gérant de l'établissement, la grève des éboueurs vient aggraver
00:39:20 une situation déjà fragile à cause des autres perturbations,
00:39:23 notamment dans les transports.
00:39:26 - Nous on a à peu près 2/3 de nos clients qui ont annulé,
00:39:29 soit parce que les trains n'arrivaient pas jusqu'à Paris,
00:39:32 soit parce que les salons professionnels étaient annulés.
00:39:37 C'est très très pénalisant, vraiment vraiment,
00:39:40 au niveau de l'activité économique, c'est très très dur.
00:39:43 - Pour ce client, ces poubelles qui débordent ternissent l'image de Paris.
00:39:46 - Cette image de la ville un petit peu idéale, romantique,
00:39:49 belle ville, etc., plus belle ville du monde, du coup,
00:39:52 avec tous les déchets, c'est sûr que c'est pas
00:39:55 les meilleures conditions, on va dire.
00:39:57 - Pour faire face aux annulations en cascade, le gérant de l'hôtel,
00:40:00 qui a déjà baissé ses prix de 20%, envisage de les brader encore plus.
00:40:05 - Voilà, image désastreuse évidemment, mais aussi problème de salubrité publique.
00:40:09 Jean Messiaen.
00:40:11 - Non mais moi j'ai juste une question à poser à monsieur Patria.
00:40:13 - Il travaille pas à la mairie de Paris.
00:40:15 - Non mais quand vous avez des catégories entières qui font grève
00:40:18 comme les éboueurs et pas que, les raffineurs, les transports en commun, etc.
00:40:22 Quand vous avez des mobilisations massives de gens qui vous disent non à la retraite,
00:40:26 expliquez-moi ce que vous leur dites, ça veut dire qu'ils sont pas convaincus par votre réforme.
00:40:31 Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là dans l'esprit du gouvernement ?
00:40:34 C'est-à-dire que vous avez beau expliquer, nous dire tout ce que vous nous avez dit,
00:40:37 à savoir que c'est une avancée sociale, que vous avez pris en compte la pénibilité,
00:40:41 que vous avez pris en compte la spécificité d'un certain nombre de carrières hachées,
00:40:44 des femmes, etc., mais le pays reste droit dans ses bottes et vous dit non.
00:40:49 Alors de deux choses l'une, ou vous nous expliquez que les Français sont débiles
00:40:52 et qu'ils comprennent pas votre politique, ce qui d'ailleurs ne serait guère surprenant
00:40:55 de la part du gouvernement dont on connaît un peu la morgue en ce domaine,
00:40:59 soit ils ont raison contre vous.
00:41:02 Et j'ajoute qu'à chaque fois que vous faites de la pédagogie,
00:41:05 à chaque fois que le gouvernement croit que les oppositions viennent d'une mauvaise compréhension du texte,
00:41:10 le taux de refus de la réforme augmente.
00:41:13 Donc expliquez-moi ce paradoxe.
00:41:15 - Mais écoutez, je trouve que ce gouvernement d'abord il est courageux
00:41:18 parce qu'il prend les problèmes à bras le corps, il nous a permis de passer le Covid.
00:41:21 Tout à l'heure vous avez parlé des milliards, mais si on avait pas dépensé les milliards de Covid,
00:41:25 combien de faillite, combien de chômeurs ?
00:41:27 Parce qu'à aucun moment, à aucun moment, monsieur le président, vous me dites que la politique de ce gouvernement
00:41:32 a été le premier gouvernement depuis 20 ans à faire reculer le chômage.
00:41:38 Maintenant dans mon département on est à moins de 5%.
00:41:41 Maintenant les gens travaillent, donc produisent plus.
00:41:44 Et ce que nous voulons, ce que veut ce gouvernement, c'est que le travail paye.
00:41:47 A quoi ça sert ? Si vous êtes prêt à soutenir un président de commission des finances qui dit
00:41:51 "Moi je ne sais pas ce que c'est que la valeur travail"
00:41:54 Vous vous rendez compte ? Vous en êtes à suivre ces gens-là aujourd'hui ?
00:41:57 "Je ne sais pas ce que c'est que la valeur travail"
00:41:59 Moi je sais ce que ça représente en tant qu'humain, la valeur travail je sais ce que ça représente.
00:42:02 Le travail c'est aussi un lieu d'épanouissement, c'est un lieu de développement, c'est un lieu qui permet de se développer aujourd'hui.
00:42:06 Alors, ce que vous dites, moi les éboueurs, alors ça n'a rien à voir avec ici.
00:42:10 - Revenons à leur mobilisation.
00:42:12 - Aux éboueurs, leur mobilisation.
00:42:13 Je suis bien entendu respectueux du droit de grève et de la contestation, du blocage, et là il s'agit d'un blocage,
00:42:18 blocage de l'activité intégrale, prise en otage des parisiens, prise en otage des touristes, prise en otage des acteurs économiques.
00:42:24 Je suis farouchement opposé à cela.
00:42:26 Mais enfin, là, je me tourne vers la mairie de Paris.
00:42:28 Qui est-ce qui est responsable des endures ménagères ?
00:42:30 - Il ne faut pas gratter pour la mairie de Paris, il faut gratter pour la réforme.
00:42:33 - Les gens de la mairie de Paris disaient il y a deux ans qu'ils étaient prêts à vivre en harmonie avec les surmulots.
00:42:38 On n'appelle plus ça les rats.
00:42:40 Et bien maintenant ils sont servis, ils sont en harmonie avec les surmulots.
00:42:43 - Mais pas en harmonie avec le gouvernement.
00:42:45 - Madame Hidalgo peut très bien aujourd'hui prendre des mesures avec le service municipal pour assurer qu'elle est responsable de la salubrité.
00:42:52 - On a bien compris que c'était un jeu aussi politique qui se jouait derrière à Paris en vue de 2026.
00:42:58 L'enjeu est très gros, vous allez comprendre pourquoi.
00:43:01 - Quand vous êtes maire, vous avez une responsabilité vis-à-vis de vos habitants,
00:43:07 une responsabilité liée à la sécurité, une responsabilité liée à la santé publique,
00:43:12 puisqu'aujourd'hui il ne s'agit pas de grévistes ou pas grévistes, les éboueurs souhaitent faire grève,
00:43:18 le droit de grève est tout à fait légitime, mais c'est dans la limite évidemment de la santé publique mais aussi de la sécurité.
00:43:26 - Il y a simplement une mairie de Paris qui incite à la grève et qui se déclare mairie solidaire
00:43:32 et qui ne fait rien pour résorber les ordures qui s'accumulent sur les trottoirs.
00:43:38 Et puis il y a les parisiens qui subissent cette situation.
00:43:41 - Aujourd'hui on a compris le message, le droit de grève existe,
00:43:46 maintenant il faut impérativement que les commerçants puissent travailler et surtout que la vie reprenne.
00:43:53 - Voilà tous les LR en embuscade vous l'aurez compris.
00:43:55 Karim Zaribi, Rachida Dati, elle fait appel, il faut le noter, dans le 7ème à des services privés pour pallier le manque de ramassage.
00:44:02 On doit lui faire crédit de ça quand même.
00:44:04 - Alors c'est vrai que tous ces acteurs qui ont pris la parole politique ont un objectif,
00:44:09 c'est l'alternance en 2026 d'Andy Dalgo.
00:44:13 Leur parole politique n'est pas dénuée d'opportunisme politique.
00:44:17 Mais il y a un vrai sujet, le droit de grève on l'a sacralisé et je crois qu'on a eu raison
00:44:23 parce que dans un pays démocratique les travailleurs ont le droit de faire grève et de manifester.
00:44:27 En l'occurrence la question qui se pose à nous aujourd'hui,
00:44:30 si on fait grève et que cette grève ne pose pas de contraintes, les gouvernants ne vous entendent pas.
00:44:36 Si vous manifestez à plus de 2 millions de français et que vous ne cassez rien, le gouvernement ne vous entend pas.
00:44:44 Si vous manifestez à 10 000 et que vous faites de la casse et que vous créez du trouble, on va vous entendre.
00:44:50 C'est dramatique ce que je dis là, mais c'est une réalité, une triste réalité du fonctionnement de notre démocratie.
00:44:55 Or là c'est zéboueur, tout le monde reconnaît le droit de faire grève, mais si cette grève ne gêne pas ?
00:45:00 Vous croyez qu'on va en parler là sur ces news ?
00:45:02 Vous croyez qu'on va en parler ? Ils vont attirer l'attention ? Ils ne l'attireront pas.
00:45:05 Alors on est partagé parce qu'on dit qu'ils ont le droit de faire grève et il faut que la grève pose quelques contraintes.
00:45:09 Et en même temps il y a des enjeux économiques, sociaux, d'hygiène, sanitaire,
00:45:13 parce qu'on a des rats qui sont gros comme des chats et on se dit à un moment donné il va falloir faire quelque chose
00:45:18 parce que sinon les parisiens ne vont en pas tirer. L'image de Paris, l'image de la faune, l'image...
00:45:22 Oui, bien sûr que moi je suis sensible à ces restaurateurs, à ces hôteliers, à ces gens qui économiquement parlant
00:45:28 peut-être vont devoir tirer le rideau, mettre des gens au chômage, mais la réalité c'est que si une grève ne gêne pas, personne n'en parle.
00:45:35 On parlait du droit de grève, et bien Anne Hidalgo suspend les travaux à l'amélie de Paris,
00:45:39 demain précisément en vue de cette mobilisation pour permettre à ceux qui le souhaitent d'aller manifester.
00:45:44 On va l'écouter sans l'expliquer puis on rejoindra Jeanne Cancard juste après.
00:45:47 Faut qu'elle enlève les ordures pour la sécurité.
00:45:49 Mes chers collègues, je voulais vous informer que compte tenu de la nouvelle journée de mobilisation demain
00:45:56 contre bien sûr cette réforme des retraites sur laquelle notre exécutif est solidaire, du mouvement social pardon,
00:46:05 il m'apparaît souhaitable de modifier l'organisation de la séance du conseil de Paris
00:46:10 pour convenir des modalités d'organisation permettant à bon nombre des élus de pouvoir participer à la manifestation qui a eu lieu demain.
00:46:24 Bonjour Jeanne Cancard, vous l'avez suivie ce conseil de Paris, ça a créé un petit peu de chahut quand même,
00:46:28 il y a eu un peu de grabuge à la suite de cette prise de parole.
00:46:31 Oui Nelly, exactement, pour l'opposition c'est tout simplement un scandale démocratique qui se tient ici au conseil de Paris.
00:46:40 Demain après-midi devaient être traités les questions d'actualité avec forcément au coeur des discussions
00:46:45 la question de la grève, des éboueurs et des milliers de tonnes de déchets qui s'entassent ici dans les rues de la capitale
00:46:51 puisqu'aujourd'hui il faut savoir que cette problématique n'est pas du tout abordée ici en conseil de Paris,
00:46:56 elle n'est pas à l'ordre du jour, donc ce sera après-demain, ce jeudi après-midi, que cette question sera traitée.
00:47:05 On a un petit peu le sentiment ici au conseil de Paris que le sujet des poubelles il est traité partout, partout à Paris en France,
00:47:12 mais pas ici à l'intérieur du conseil de Paris. La séance des questions d'actualité aura donc lieu jeudi après-midi,
00:47:19 mais l'opposition, elle, ce qu'elle trouve avec cette annonce faite très tardivement par la maire de Paris,
00:47:24 c'est qu'il y a un certain mépris, une certaine instrumentalisation de la part d'Anne Hidalgo à l'égard du conseil de Paris
00:47:31 et puis plus largement des Parisiens. Il faut aussi savoir que le groupe de Rachida Dati a demandé à ce que les élus
00:47:37 qui seraient absents demain après-midi aient des sanctions disciplinaires qui leur soient appliquées.
00:47:43 Merci beaucoup pour ces explications. Question simple, Jean Messia en quelques secondes, puis François Pattrin si vous le voulez.
00:47:47 Est-ce que c'est son rôle ?
00:47:49 Ce n'est pas son rôle. Alors on peut être contre la politique du gouvernement, mais là, Mme Hidalgo n'agit pas en son nom propre,
00:47:56 elle agit en tant que maire de Paris. On ne peut pas, si vous voulez, instrumentaliser une commune qui plus est Paris
00:48:03 pour en faire une forme de bélier contre la politique du gouvernement, que Mme Hidalgo aille manifester à titre personnel
00:48:09 avec tous les membres de son conseil municipal à titre personnel, grand bien lui fasse, mais elle ne peut pas, si vous voulez,
00:48:15 interrompre les travaux avec le coût que ça génère derrière, puisque je vous rappelle quand même que tous ces gens-là sont payés par nos impôts,
00:48:23 elle ne peut pas les instrumentaliser pour aller faire une manifestation.
00:48:27 Même question, est-ce qu'elle outrepasse ses fonctions ?
00:48:29 Trois choses. Mme Hidalgo aggrave son cas. Premièrement, elle dit ouvertement être solidaire des grévistes et les encourager à continuer.
00:48:36 Deuxième chose, demain, il y aura des manifestations dans Paris. Or, vous savez que les poubelles et tout le matériel, aujourd'hui, c'est dangereux
00:48:43 parce que ça peut être un projectile. Son rôle, c'est de les faire enlever. Troisièmement, Mme Hidalgo joue contre le service public
00:48:49 parce qu'on voit que dans les arrondissements où c'est privatisé, ça fonctionne, les déchets sont enlevés.
00:48:54 Donc, elle-même, qui défend le service public, joue contre le service public actuellement.
00:48:58 Et en guise de conclusion, Karim, s'il vous plaît.
00:49:00 Non, mais ce n'est pas vrai que dans le secteur privé, la grève n'a pas lieu.
00:49:04 Pizorno, par exemple, qui est une enthopése qui a un contrat avec l'Amérique de Paris, fait grève.
00:49:09 La question, c'est est-ce que c'est responsable aujourd'hui de prendre le Conseil quelque part en otage de ses convictions politiques ?
00:49:19 Le Conseil, il est pluriel. De qui il doit se tenir, il se tient. Après, il n'en demeure pas moins qu'elle a le droit d'aller soutenir l'intersyndical, d'aller manifester.
00:49:26 Il n'y a pas de souci avec ça. C'est sa sensibilité politique et ça lui appartient.
00:49:29 Mais c'est vrai que quand elle donne, par exemple, une journée de congé quasiment, donc en plus, une demi-journée pour aller manifester,
00:49:38 on se dit que la collectivité va pénaliser peut-être des administrés qui sont favorables à la réforme, qui ne pourront pas leur refaire un passeport, une carte d'identité.
00:49:46 Je pense qu'il ne faut pas tout confondre. Il y a ses convictions et puis il y a la gestion d'une ville qui concerne tous les administrés.
00:49:53 Petite interruption de séance et on revient pour parler de la succession à la CGT.
00:49:57 On verra si ça entraîne une forme de surenchère aussi dans le discours, peut-être même chez Philippe Martinez, à qui on doit succéder le prochain congrès.
00:50:07 Ça aura lieu dans quelques jours, du 27 octobre à mars prochain. On se penche sur la question juste après la pub.
00:50:11 Nous allons bientôt entamer la toute dernière partie de notre débat, mais on n'oublie pas le rappel des titres avec Michael Dos Santos.
00:50:21 Les perturbations se poursuivent demain dans les transports en commun d'Île-de-France.
00:50:29 Les RER A et B seront principalement impactés par la grève. Un train sur deux devrait circuler.
00:50:34 Côté métro, quelques ralentissements sont également prévus par la RATP.
00:50:38 Le marché musical français a progressé de 6,4% en 2022, soit une sixième année consécutive de hausse.
00:50:44 C'est ce qu'a dévoilé le syndicat national de l'édition phonographique. Les ventes reposent aux trois quarts sur les exploitations numériques.
00:50:51 Enfin, la propriétaire d'un immeuble à Lyon condamné pour avoir délogé des squatteurs.
00:50:55 La justice a considéré que la reprise des lieux était irrégulière.
00:50:59 Elle devra payer 2000 euros pour réparation du préjudice subi. Les deux plaignants, eux, ne pourront pas réintégrer le logement.
00:51:05 On parle beaucoup de la réforme des retraites, mais il y a une autre affaire éminemment politique qui se joue derrière.
00:51:11 C'est la succession de Philippe Martinez à la CGT avec une surenchère, vous allez le voir dans le discours.
00:51:17 Notez que le congrès de la CGT aura lieu le 27 mars prochain, c'est-à-dire là, c'est à nos portes.
00:51:24 Les enjeux, tout de suite détaillés par Michael Dos Santos.
00:51:29 Céline Verzeletti est la préférée des radicaux de la CGT pour succéder à Philippe Martinez.
00:51:34 Parmi les membres de la ligne dure qui la soutiennent figure Emmanuel Lépine, l'un des leaders du syndicat, à l'origine jeudi, de propos très controversés.
00:51:42 Le but partout, c'est de désorganiser au maximum la production.
00:51:46 Et si la question, c'est de savoir si on veut mettre à genoux l'économie française, la réponse, elle est oui.
00:51:50 Tout comme Emmanuel Lépine, Olivier Matheux a défendu le blocage des raffineries en octobre dernier.
00:51:56 À l'époque, le secrétaire général des Bouches-du-Rhône avait reconnu exercer des pressions pour éviter des réquisitions.
00:52:02 On est allé voir le préfet, il nous dit « la première réquisition, c'est la guerre ».
00:52:06 Jusqu'au dernier CGT, vous devrez vous crever. On vous met le feu au département, mais pas le feu au sénéron, on vous met le feu aux flammes.
00:52:13 Un vocabulaire guerrier révolutionnaire identique à celui de la FSM, l'ancienne intersyndicale mondiale communiste.
00:52:19 Les deux hommes en partagent les idées, mais ils sont loin d'être les premiers.
00:52:23 En 1946-1947, la CGT se radicalise énormément, elle s'allie ouvertement avec le Parti communiste français
00:52:35 et contribue à l'organisation de manifestations violentes, de sabotages.
00:52:42 Pour le moment, Marie Buisson, pro-Martinez, jugée trop tendre, n'aurait pas les faveurs des plus de 600 000 adhérents de la CGT.
00:52:49 - Jean Messiaen, c'est donc à gauche toute, parce qu'il y a un réel enjeu avec les adhérents.
00:52:54 En plus, ils ont le vent en poupe en ce moment.
00:52:56 - C'est sûr que c'est là aussi où le gouvernement joue gros par rapport à la radicalisation des syndicats.
00:53:03 C'est-à-dire que la surdité et la cécité du gouvernement sur la réforme à ce qui se passe dans le pays
00:53:09 encourage évidemment la base à une forme de radicalité pour répondre à ce qui est considéré comme une radicalité du gouvernement.
00:53:16 Tant et si bien que ceux qui représentent aujourd'hui les syndicats et notamment la CGT sont perçus par la base
00:53:21 comme étant trop modérés ou trop mous par rapport à la réponse qui doit être apportée au gouvernement
00:53:27 et qu'ils voient beaucoup plus radicale justement.
00:53:29 Donc effectivement, et là pour le coup, si vous voulez, Martinez, il est un petit râillé entre deux logiques.
00:53:35 C'est-à-dire une logique qui vise à essayer de négocier avec le gouvernement
00:53:41 et la logique de sa base qui le tire vers une extrémisation de l'action.
00:53:46 Donc tout ça, je crois que vraiment la politique d'entêtement du gouvernement est en train de conduire le pays
00:53:53 à une forme de crispation qui peut être potentiellement extrêmement dangereuse.
00:53:57 - Mais vous êtes d'accord Karim pour dire que quand même cette échéance électorale qui pointe,
00:54:00 c'est pas pour arranger les affaires de l'exécutif parce que forcément, il y a une surenchère aussi du côté des syndicats.
00:54:05 - C'est pas pour arranger les affaires de l'exécutif mais j'irais plus loin moi.
00:54:08 Je dirais que ça n'arrangera certainement pas selon le candidat qui passe, l'intersyndical aussi.
00:54:14 Parce que, en fait, si vous voulez, le contexte aujourd'hui économique et social du pays
00:54:19 avec cette réforme qui est refusée par 94% des salariés et par l'immense majorité des syndiqués de la CGT
00:54:28 va servir la frange du dur.
00:54:30 Si nous étions dans un contexte plus apaisé et apaisant, à la limite, un discours rationnel, plus raisonnable serait audible.
00:54:37 Aujourd'hui, qu'est-ce qui est audible ?
00:54:39 Nous avons manifesté à plus de 2 millions dans le calme, en assurant avec les cordons de sécurité syndicaux et la police,
00:54:46 la casse et les black blocs.
00:54:48 Vous avez vu ? Ça ne marche pas.
00:54:50 On balaye de l'envers de main nos manifestations avec plusieurs centaines de milliers de Français,
00:54:55 pour ne pas dire de millions, quand on atteint le chiffre de 2 millions.
00:54:58 Donc, il faut aller vers des actions plus dures, vers des actions coup de poing.
00:55:02 Ce discours sera audible le 27 mars prochain par les militants de la CGT.
00:55:06 Il ne l'aurait peut-être pas été dans un autre contexte.
00:55:09 Si le gouvernement avait ouvert la porte à l'intersyndicale, en discutant et autres,
00:55:14 même Philippe Martinez aurait pu dire à ses troupes "attendez, il faut raison garder, maintenons l'intersyndicale".
00:55:20 Donc, si nous sommes trop durs, trop radicaux, nous ne pourrons pas travailler avec la CFDT, l'UNSA, les forces ouvrières et la CFTC.
00:55:30 Si nous avons une posture offensive mais raisonnable, nous pourrons maintenir l'intersyndicale.
00:55:35 Alors le pays, sur le plan social, a besoin de cette intersyndicale.
00:55:38 Nous ne l'avions pas vue depuis des décennies.
00:55:40 Donc, une intersyndicale aussi soudée.
00:55:42 Moi, je pense que le gouvernement a tort de privilégier les opérations coup de poing, la frange dure,
00:55:49 parce que derrière, en termes de dialogue social, ce sera beaucoup plus difficile sur d'autres réformes à mettre en œuvre.
00:55:54 Il y a une vraie polarisation quand même là. On le voit, c'est en train de s'entrechoquer tout ça.
00:55:58 Je suis surpris de voir, éviter, que je ne sois pas par ailleurs, aujourd'hui, donner une légitimité démocratique aux syndicats.
00:56:07 D'abord, les syndicats sont là pour traiter les problèmes entre le patronat, les syndicats, etc.
00:56:10 Et pour discuter avec l'État. Mais ils ne sont pas là pour légiférer.
00:56:14 Dans une démocratie, la légitimité, elle est au Parlement. Elle n'est pas dans la rue. C'est clair.
00:56:19 On va le voir jeudi.
00:56:20 Elle est au Parlement, elle n'est pas dans la rue.
00:56:21 On va le voir jeudi.
00:56:22 Elle est au Parlement.
00:56:23 Ils sont là pour représenter les intérêts du travail, néanmoins.
00:56:25 Elle est au Parlement.
00:56:26 Or, aujourd'hui, ce que je vois, c'est beaucoup d'outrance.
00:56:28 Vous avez entendu ? Du feu et des flammes. C'est la guerre.
00:56:31 Vous avez entendu les propos.
00:56:33 Mais vous dites que les syndicats n'ont pas de légitimité.
00:56:35 J'ai dit que leur légitimité, elle est interprofessionnelle.
00:56:38 Elle est de dialoguer entre l'employeur et les employés, de dialoguer avec le gouvernement sur les mesures à prendre.
00:56:44 Mais ce n'est pas elle de voter.
00:56:45 Émanuel Macron ne les reçoit pas.
00:56:47 Pas que, si je ne serais pas dans la rue.
00:56:49 J'ai dit qu'il n'y avait pas de légitimité à...
00:56:51 Attendez, je vous écoute toujours.
00:56:53 De légitimité à voter.
00:56:55 J'entends bien.
00:56:56 À être fort de proposition, oui.
00:56:58 Et bien entendu.
00:56:59 Mais écoutez, jamais les syndicats n'ont été autant reçus que pendant ces 4 derniers mois.
00:57:02 Mais reçus pour ne pas être entendus, ça ne sert à rien François.
00:57:05 Ils ont entendu puisqu'ils ont topé.
00:57:07 Sur les mesures qui ont été prises.
00:57:09 Attendez, si, si.
00:57:10 Berger l'a dit lui-même, on va topper.
00:57:11 D'ailleurs, il a dit, je dirais même les avancées qu'il y a eu dans le dialogue.
00:57:14 Il y a eu un dialogue de 4 mois.
00:57:16 Ils ont fait une ligne rouge des 64 ans.
00:57:18 J'entends bien.
00:57:19 Mais c'est pas eux qui ont décidé 64, pas 64.
00:57:21 Ils peuvent être contre.
00:57:22 C'est au Parlement de décider.
00:57:24 Les propos qui tiennent aujourd'hui sont des propos outranciers.
00:57:26 Je ne suis pas sûr que la CFDT gagne des galons.
00:57:28 Mais une chose je voudrais vous dire.
00:57:29 Attendez.
00:57:30 Entre ce qu'ils annoncent et ce qu'ils disent et la réalité.
00:57:32 On nous avait promis, depuis la fin février et début mars, que la France serait bloquée.
00:57:37 Qu'ils allaient bloquer la France.
00:57:38 Arrêter la France.
00:57:39 Qu'ils allaient mettre l'économie à genoux.
00:57:41 C'est pas encore tout à fait le cas.
00:57:42 Non mais attendez.
00:57:43 On connaît la difficulté des salariés français.
00:57:44 Un jour de Grèce ça coûte cher.
00:57:45 Et la France n'a pas été bloquée.
00:57:48 Les gens sont allés travailler.
00:57:50 Les gens se sont déplacés.
00:57:51 Les touristes sont arrivés.
00:57:52 La France n'a pas été bloquée.
00:57:53 Et heureusement, pour tous ceux qui travaillent et qui veulent travailler.
00:57:56 Beaucoup de Français travaillent aujourd'hui.
00:57:58 Beaucoup, beaucoup, beaucoup.
00:57:59 J'allais dire l'économie n'est pas à genoux.
00:58:01 Heureusement.
00:58:02 Alors quand un syndicat vous dit "je veux mettre l'économie à genoux".
00:58:05 Mais comment peut-elle être crédible aux yeux de l'opinion publique ?
00:58:08 Merci.
00:58:09 Allez on s'interroge sur cette notion.
00:58:10 Parce qu'on n'a pas fini d'en parler bien évidemment.
00:58:12 Mais j'aimerais quand même qu'on conserve quelques minutes juste après la pause.
00:58:15 Pour parler des JO 2024.
00:58:18 Ça y est, on a atteint la barre des 500 jours avec un compte à rebours qui commence.
00:58:21 Vous allez le voir, c'est pas tout à fait prêt.
00:58:23 On parlera beaucoup de sécurité aussi.
00:58:25 A tout à l'heure.
00:58:26 J'aimerais alors qu'on entame le dernier bloc de ce débat.
00:58:32 Qu'on aborde les JO à Paris.
00:58:33 Vous le savez, il reste désormais 500 jours.
00:58:35 500 jours pour tout boucler.
00:58:37 Et faire que cet événement soit le plus parfait possible.
00:58:39 Il en va du rayonnement de la France.
00:58:41 Il en va de notre économie à venir aussi.
00:58:43 Alors infrastructure, accueil, transport.
00:58:45 Tout n'est pas bouclé.
00:58:47 On parlera aussi de la sécurité.
00:58:48 Il y avait des déjeuners et des réunions autour d'Emmanuel Macron à ce propos aujourd'hui.
00:58:53 Alors on va y revenir dans un instant.
00:58:54 Parce que ça revêt aussi une importance pour son mandat de président.
00:58:59 Mais revenons aux fondamentaux si vous le voulez bien à travers ce reportage.
00:59:02 Jusqu'à 8000 ouvriers, 5 jours par semaine.
00:59:07 Des grues à perte de vue, chantiers au pluriel du village olympique,
00:59:11 au centre aquatique, en passant par l'aréna, porte de la chapelle.
00:59:14 Sur les 64 projets, 46 sont en cours.
00:59:17 Aucun souci de manque de matériaux et un timing pour le moment maîtrisé malgré la conjoncture.
00:59:23 C'est une prouesse avec le Covid.
00:59:25 C'est une prouesse avec l'Ukraine.
00:59:27 La force du projet c'est qu'on a posé un planning en 2017.
00:59:31 Et ce planning n'a pas bougé depuis.
00:59:34 Après 500 jours des Jeux, nous on est à 9 mois et 17 jours de la livraison des ouvrages olympiques
00:59:40 au comité olympique. On est parfaitement dans les temps.
00:59:43 Une fois livrés, il restera alors le temps au comité olympique
00:59:47 pour tester, roder et aménager les équipements.
00:59:50 Une logistique multiple et variée.
00:59:53 Je pense par exemple au village des athlètes.
00:59:55 Il va falloir installer 14 250 lits dans l'ensemble des bâtiments.
01:00:00 Et ça c'est le comité olympique qui le fait.
01:00:02 Et puis ce sera le temps de l'après-jeu pour faire de ces équipements
01:00:05 un héritage durable pour la population et la phase d'un an dite de réversibilité.
01:00:10 Les premiers habitants du futur ex-village olympique sont attendus été 2025.
01:00:16 Alors on n'entend que ce mot depuis ce matin.
01:00:19 On parle beaucoup de défi, le défi de ceci, le défi de cela.
01:00:22 Ça sous-entend quelques difficultés quand même.
01:00:25 Écoutez Tony Estanguet.
01:00:27 Pour moi la réussite de cette cérémonie d'ouverture c'est vraiment un défi collectif.
01:00:30 Et on va avoir besoin que chacun des acteurs amène son expertise
01:00:34 en matière de transport, en matière de sécurité, en matière d'organisation.
01:00:37 Et donc on est encore effectivement à J-500.
01:00:40 Il reste du temps pour affiner ces jauges,
01:00:43 pour affiner l'organisation logistique de cette cérémonie d'ouverture.
01:00:46 Il n'y a pas d'infaisabilité.
01:00:48 C'est ça aussi qui est important à souligner.
01:00:50 Mais il reste encore des adaptations à mener et c'est normal.
01:00:53 Je pense qu'il y en aura encore beaucoup encore de choses à adapter
01:00:57 maintenant et le 26 juillet 2024.
01:01:00 Karim, il y a encore des chantiers pas finis et pas des moindres.
01:01:03 Tout ne sera pas livré fin 2023.
01:01:05 Il y a encore des choses qui sont prévues je crois pour mars 2024,
01:01:08 c'est-à-dire très proche de l'échéance quand même.
01:01:10 Est-ce que c'est inquiétant ?
01:01:12 Évidemment qu'il y a de quoi s'inquiéter parce que nous avons tous envie
01:01:15 en tant que Français que CJO soit une réussite.
01:01:17 C'est l'image de notre pays qui est en jeu.
01:01:20 C'est des dérivés économiques.
01:01:24 C'est la possibilité de faire rayonner la France.
01:01:27 Une fois qu'on a dit ça, je pense qu'il y a trois défis qui se présentent.
01:01:30 D'abord terminer les infrastructures.
01:01:31 Dans le contexte de la crise que nous connaissons,
01:01:34 on le voit sur le plan de l'immobilier, il y a un coup d'arrêt dans le pays.
01:01:38 Les matériaux sont plus chers, les coûts énergétiques,
01:01:41 les difficultés à trouver du personnel.
01:01:43 Tout ça fait que certainement sur les infrastructures relatives au JO,
01:01:47 on va avoir un retard.
01:01:49 J'espère qu'il ne nous permettra pas de donner une mauvaise image.
01:01:53 Le deuxième défi, c'est celui du climat social.
01:01:56 Imaginez que le pays soit en grève au moment des Jeux Olympiques,
01:02:02 alors qu'on a fondamentalement besoin des moyens de transport.
01:02:05 Je pense au TGV parce que les JO c'est Paris mais c'est aussi Marseille.
01:02:08 Les plages du Prado, il y a un centre aquatique qui va être créé.
01:02:12 Il y aura des opérations sportives décentralisées.
01:02:16 Le RER, le métro.
01:02:19 Imaginez que nous soyons en grève et une grève dure
01:02:22 et qu'il y aura des traces sur ce qu'on est en train de vivre
01:02:25 et qu'on a évoqué au début de cette émission.
01:02:27 L'image ne sera pas bonne.
01:02:28 Le troisième défi, c'est le défi sécuritaire.
01:02:30 Ce défi n'est pas moindre.
01:02:32 Quand on a vu la finale au Stade de France,
01:02:35 qui était une finale de match de football,
01:02:38 pas plus que ça.
01:02:39 Là, ça va être des opérations sportives démultipliées sur plusieurs sites.
01:02:43 On a vu la difficulté à encadrer cette manifestation de dimension internationale.
01:02:48 Je crois que tous les acteurs de la sécurité privée vous disent
01:02:51 qu'il nous manquera 30 000 effectifs qu'on n'arrive pas à trouver.
01:02:55 Là aussi, c'est un défi supplémentaire qui se présente à nous.
01:02:58 Oui, on espère que ça va bien se passer, mais on a de quoi être inquiet.
01:03:01 - Il faut bien résumer la sécurité autour des quais de Seine.
01:03:04 Pour commencer, pour la fameuse cérémonie d'ouverture,
01:03:06 on avait parlé de 600 000 spectateurs.
01:03:09 Il se pourrait qu'on revoie ce nombre à la baisse.
01:03:12 Il y aura 35 000 policiers réquisitionnés, mais évidemment,
01:03:15 vous l'avez dit, ça ne suffira pas.
01:03:17 On va leur avoir recours à des agents du privé.
01:03:19 Vous allez le voir, ça pêche un peu dans le recrutement,
01:03:21 pour des raisons évidentes, parce qu'il faut aussi éplucher au mieux
01:03:24 le profil des futurs candidats.
01:03:26 C'est plus ou moins ce que disait la ministre des Sports.
01:03:29 - On a tiré, nous, toutes les leçons des événements du Stade de France.
01:03:34 Avec Gérald Darmanin, qui est extraordinairement mobilisé
01:03:37 sur ces chantiers-là de la sécurité.
01:03:40 Vous l'avez dit, c'est multidimensionnel.
01:03:42 Il faut sécuriser une quarantaine de sites de compétition.
01:03:45 Le relais de la flamme, les quatre cérémonies.
01:03:48 On a pour ça une très forte mobilisation
01:03:52 de l'ensemble des forces de sécurité intérieure.
01:03:54 À peu près 45 000 quotidiennement, 30 000 pour la cérémonie d'ouverture.
01:03:59 On aura en plus à peu près 20 000 à 22 000 au pic agents de sécurité privée
01:04:03 qui vont compléter ces forces-là.
01:04:06 On travaille sur chacun de ces détails,
01:04:08 sur également la prévention des grands risques,
01:04:10 terrorisme, lutte anti-drone,
01:04:13 cybersécurité, qui est également un enjeu très important.
01:04:16 - Amélie Oudéac-Astérat, qui n'excluait pas d'ailleurs,
01:04:19 un petit peu plus tard, le recours éventuel à l'armée.
01:04:22 Jean Messia, c'est vrai qu'il faut faire attention
01:04:24 à qui déléguer les opérations.
01:04:26 - Oui, et puis si vous voulez, la sécurité,
01:04:28 ce n'est pas quelque chose qui se travaille à très court terme ou à court terme.
01:04:31 Il ne s'agit pas pour cette cérémonie, bien sûr,
01:04:34 de mettre les effectifs susceptibles d'en garantir la sécurité,
01:04:38 mais dans un pays qui est ensauvagé au point où on en est,
01:04:41 avec une explosion de l'insécurité au point où on en est,
01:04:44 effectivement, on peut comprendre que le défi sécuritaire
01:04:47 est démultiplié dans le cadre de ce genre de manifestations,
01:04:51 d'autant plus que, Karim Zeribi l'a rappelé tout à l'heure,
01:04:54 quand le ministre de l'Intérieur, s'il voulait,
01:04:56 est incapable de garantir la sécurité d'une compétition localisée de football,
01:05:01 on peut quand même s'interroger et avoir des doutes
01:05:04 sur sa capacité à garantir la sécurité
01:05:06 pour une manifestation d'importance pareille,
01:05:09 surtout s'il concentre ses efforts sur la lutte contre des supporters britanniques,
01:05:13 là, vous pouvez être sûr qu'on va en avoir des problèmes d'insécurité.
01:05:17 Il faut aussi sécuriser, c'est important de le rappeler,
01:05:19 il y a la cérémonie d'ouverture, il y a aussi le parcours de la Flamme olympique,
01:05:22 c'est important de le rappeler, elle partira de Marseille,
01:05:24 ça ne vous a pas échappé, Karim, quelques semaines plus tôt,
01:05:27 parce que là, on se dit, le parcours peut aussi être entravé par des activistes,
01:05:30 ça ferait un peu désordre également, François Pétain.
01:05:33 Quand je vous écoute tous sur ces plateaux,
01:05:36 je me dis que je comprends pourquoi les Français sont déprimés,
01:05:39 qu'ils doutent.
01:05:40 Si on leur dit tous les jours, ça va être difficile,
01:05:45 il y a des défis, ça ne peut pas marcher, ça va être très compliqué,
01:05:49 si on dit ça tous les jours aux gens,
01:05:51 ils sont dans le doute permanent et dans l'inquiétude.
01:05:53 Mieux vaut prévenir que guérir.
01:05:54 Moi, je préfère dire.
01:05:55 Mieux vaut prévenir que guérir.
01:05:56 Codeau, vendre du rêve.
01:05:58 Karim, est-ce que tu penses un instant
01:06:00 que l'État, le gouvernement et les organisateurs des Jeux
01:06:02 n'ont pas pensé à tout ça ?
01:06:03 Ils ont même prévu les bombes sales, apparemment,
01:06:05 est-ce qu'ils n'ont pas pensé ?
01:06:06 Ce n'est pas parce qu'on y pense qu'on fait face à tout ça.
01:06:08 J'ai vu, madame, j'ai vu la ministre.
01:06:10 On a préparé un texte de loi, justement, pour préparer ces JO.
01:06:14 On a fait un texte de loi qu'on a voté au Sénat et à l'Assemblée nationale,
01:06:16 qui prend en compte toutes les dimensions que vous avez évoquées.
01:06:20 Pourquoi il y a 120 coups de couteau par jour en France, alors ?
01:06:23 Ça n'a rien à voir.
01:06:24 Ben si, c'est de l'insécurité, non ?
01:06:26 Lutter contre l'insécurité dès maintenant.
01:06:29 On parle des Jeux olympiques, on parle des Jeux olympiques, justement,
01:06:30 mais si vous n'êtes pas capable de garantir la sécurité en temps normal,
01:06:33 comment est-ce que vous voulez garantir la sécurité dans des temps exorbitants
01:06:36 comme celui des Jeux olympiques ?
01:06:37 Il ne vous a pas échappé qu'on a déjà organisé des grands événements
01:06:40 dans lesquels tout ça n'a pas passé ?
01:06:41 Ben justement, on parlait du Stade de France.
01:06:44 Excusez-moi, ce n'était pas une réussite.
01:06:45 Vous parlez d'un événement, il y a eu d'autres événements
01:06:47 qui se sont passés en France, de grands événements,
01:06:49 vous les citez, où il n'y a absolument rien.
01:06:52 On ne dit pas qu'on ne nous sent pas capables, François.
01:06:53 Ne nous fait pas dire ce qu'on n'a pas dit.
01:06:55 On dit qu'aujourd'hui, il y a quand même sur les infrastructures un sujet sur le coup des matières.
01:06:59 Vous semez le marasme dans les esprits.
01:07:02 En leur parlant du réel, oui, effectivement.
01:07:04 C'est votre boulot.
01:07:05 Non, en parlant de la réalité, juste ça.
01:07:06 Vous aimez faire ça.
01:07:07 Donc moi, je suis de ceux qui ne sont pas BA, mais qui sont confiés en disant
01:07:10 les défis de sécurité...
01:07:11 Le réel n'existe pas, l'insécurité n'existe pas.
01:07:13 Vous avez vu ce qu'a dit le Président hier,
01:07:15 que nous venons d'anéantir 70 menaces d'attentats.
01:07:18 Ce pays a été capable de menacer et de lutter contre le terrorisme aujourd'hui.
01:07:22 Avec succès.
01:07:23 Je le dis comme tel.
01:07:25 Oubliez-le.
01:07:26 Merci, 21 minutes.
01:07:27 J'aime l'optimisme de François Patria, mais l'optimisme ne doit pas être dénué d'une vision lucide.
01:07:34 C'est les entreprises de sécurité qui nous disent
01:07:36 "Nous n'arrivons pas à occuper les 20 000 personnes que l'on a."
01:07:39 C'est pas nous, c'est pas toi et moi qui les maintenons.
01:07:41 C'est elles qui le disent.
01:07:42 C'est les entreprises de construction qui vous disent
01:07:45 "Le prix des matériaux a flambé quand on a passé les appels d'offres."
01:07:48 Le prix n'était pas à ceux qu'ils sont aujourd'hui.
01:07:50 Oui, mais ça c'est pas le gouvernement, ça prend le coup.
01:07:52 Le climat social il est quand même délétère.
01:07:55 On n'invente pas ça quand même.
01:07:57 Et les candidats ne se bousculent pas.
01:07:58 Pôle emploi a fait les candidats potentiels.
01:08:00 20% ont dit "On est potentiellement intéressés."
01:08:02 Optimisme immense.
01:08:04 À la porte de la chapelle, la colline du crac et tout ça, vous allez en faire quoi ?
01:08:08 Du coup ça va se régler ?
01:08:09 On disait il y a trois ans, quand le Tottenham a brûlé, jamais on pourra le faire.
01:08:13 2024, vous n'y pensez pas.
01:08:14 Ce sera 2026, 2027, on ne trouvera pas le bois, on ne trouvera pas les architectes,
01:08:17 on ne trouvera pas les vitrines.
01:08:18 Mais monsieur Patria, vous avez vu.
01:08:21 Est-ce que vous avez vu la tête de la porte de la chapelle, la colline du crac, etc.
01:08:26 Donc vous êtes en train de dire aujourd'hui aux Français que tout ça va se régler parce qu'il y a les Jeux Olympiques.
01:08:30 Plus de collines de crac, plus de migrants, plus de vols à la tire.
01:08:33 Ce que je dis, c'est que je faisais confiance au gouvernement, à Gérald Darmanin, à la ministre des Sports,
01:08:38 à la Sécurité aujourd'hui, pour demain faire en sorte que les choses se passent à la force.
01:08:42 Je serais vous, je me laisserais une fenêtre de doute quand même.
01:08:44 Nous espérons ne pas avoir joué les oiseaux de mauvais augure, cher François Patria.
01:08:47 On a essayé de tout border.
01:08:49 J'aime bien tes oiseaux de bon augure moi.
01:08:51 Tant mieux pour vous.
01:08:53 On espère que l'histoire vous donnera évidemment raison.
01:08:55 C'est notre intérêt à tous. Dans un instant, punchline.
01:08:57 Laurence Ferrari vous attend.
01:08:59 Je vous dis à demain, ici, sur ce même plateau. Merci à vous.
01:09:01 Merci à vous. Merci beaucoup. Bon courage.