Parkinson gagne du terrain, l’inquiétude grandit

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec David Devos, neurologue et pharmacologue, spécialiste des mouvements anormaux au CHU de Lille.

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Transcript
00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Jean-Jacques Bourdin.
00:06 - Il est 10h49, je voudrais parler de Parkinson, c'est la journée mondiale, Parkinson aujourd'hui, professeur.
00:11 David Devoz, bonjour.
00:13 - Bonjour.
00:15 - Merci d'être avec nous, neurologue, pharmacologue, spécialiste des mouvements anormaux au CHU de Lille.
00:20 Alors, il y a urgence autour de Parkinson, 25 000 personnes diagnostiquées tous les ans en France.
00:26 Le nombre de malades de Parkinson augmente dans notre pays, mais pas qu'en France.
00:33 270 000 Français en souffrent, et je regardais plusieurs articles,
00:39 il y a une progression de cette maladie, notamment chez les quarantenaires, les quadragénaires.
00:48 - Oui, vous avez raison, même si effectivement ce tsunami de problèmes des maladies dégénératives,
00:55 dont la maladie de Parkinson avec l'explosion des chiffres, surtout pour les personnes âgées,
01:01 en fait, plus on vieillit, plus on a un risque élevé d'avoir un Parkinson.
01:05 À 120 ans, on aurait tous le Parkinson, comme l'Alzheimer.
01:08 Mais ce qui est un problème, ce n'est pas d'avoir un peu de syndrome parkinsonien à 87 ans,
01:14 ça, ce n'est pas très problématique.
01:16 Ce qui est important, c'est de savoir qu'il y a beaucoup de jeunes gens qui ont la maladie de Parkinson,
01:19 à 30, 40, 50 ans, 60 ans, avec un impact très important sur la vie quotidienne.
01:25 - Oui, évidemment, impact 20% des malades au moins de 60 ans.
01:30 On aurait moins de 60 ans en France, ce qui est énorme.
01:34 Alors Parkinson est en augmentation, professeur ?
01:39 - Oui, tout à fait, la maladie de Parkinson est en augmentation parce qu'on vit plus longtemps,
01:46 et donc forcément, ce vieillissement accéléré et pathologique se manifeste,
01:52 mais aussi, on peut le dire, parce qu'on a aussi un environnement extrêmement toxique,
01:56 les causes... Enfin, il n'y a pas une maladie de Parkinson,
01:59 il y a plein de maladies de Parkinson très différentes, c'est un terme générique, Parkinson,
02:04 qui est avec des réalités très différentes, des formes génétiques,
02:06 mais aussi beaucoup de formes environnementales, c'est-à-dire pesticides, herbicides, métaux lourds,
02:11 qui vont directement entraîner une maladie de Parkinson.
02:14 - Ah, on sait maintenant que les causes de la maladie sont liées à la pollution, aux pesticides, aux métaux lourds ?
02:22 - Exactement, en fait, on sait que pour un individu...
02:25 On connaît énormément de causes de Parkinson, simplement, ce qui est compliqué,
02:29 c'est que pour un individu donné, on ne sait pas tout l'ensemble des causes.
02:32 Imaginez que chaque individu est une équation avec une centaine d'inconnus,
02:37 et ces 100 inconnus sont 100 causes différentes, à la fois environnementales et génétiques,
02:42 qui vont conduire à la maladie de Parkinson.
02:44 - Quels sont les symptômes, professeur Devoys ? Ils sont multiples, j'imagine ?
02:50 - Ils sont multiples, et ils peuvent prendre un masque très différent d'une personne à l'autre.
02:55 Alors, il y a quand même un socle commun, qui est la lenteur, la raideur,
02:59 parfois un peu le tremblement, mais les gens retiennent le tremblement, mais c'est vraiment pas ça le problème.
03:04 C'est une maladie de l'automaticité, c'est-à-dire que,
03:07 ce que l'on fait de manière très automatique, tous les programmes qu'on a appris dans l'enfance,
03:11 rétablir l'équilibre, écrire rapidement quelque chose, déglutir sa salive, cligner des yeux,
03:17 eh bien cet automatisme se fait moins bien, plus lentement, et c'est ça la maladie de Parkinson.
03:22 Et à côté de ça, on a aussi des automatismes intellectuels, on a aussi des automatismes émotionnels.
03:27 Et donc, dans le Parkinson, on a 40% de personnes très anxieuses,
03:31 on a de la constipation, on a de l'humeur triste, on a plein de symptômes, des troubles du sommeil,
03:37 on a plein de symptômes qui peuvent venir altérer la qualité de vie au quotidien.
03:42 - Et une maladie souvent cachée en plus, professeur De Vos.
03:46 - Oui, c'est-à-dire que souvent, ça met de très nombreuses années avant qu'on sache que c'est un Parkinson.
03:52 Finalement, à partir de 40, 50 ans, 60 ans, on est un peu plus fatigué, on a un peu moins d'encrain,
03:58 on est un peu plus triste, et puis un peu plus lent.
04:01 Et puis finalement, c'est après un certain nombre d'années qu'on se rend compte que le Parkinson s'est installé.
04:06 Donc c'est vrai que son masque, différent d'une personne à l'autre,
04:11 ces symptômes qui peuvent isolément être rien, mais qui en semblent conduits au diagnostic,
04:17 c'est souvent qu'il y a un retard diagnostique de la maladie de Parkinson.
04:20 - Aucun traitement pour en guérir ou en ralentir la progression ?
04:24 - Alors, on a beaucoup de traitements dans la maladie de Parkinson qui marchent de manière quasi miraculeuse,
04:31 comme la stimulation cérébrale profonde, comme les traitements à base de dopamine,
04:35 mais malheureusement, ce ne sont que des traitements symptomatiques.
04:39 Et donc le gros challenge que l'on fait, là aujourd'hui, on communique sur la maladie de Parkinson
04:44 parce qu'on sait que c'est les 30 ans de la stimulation cérébrale profonde,
04:49 nous-mêmes, on développe une pompe à dopamine pour améliorer les patients.
04:53 Donc il y a des grandes avancées thérapeutiques qui aident beaucoup les gens,
04:56 mais ce qu'on se rend compte, c'est que même si on les améliore beaucoup,
04:59 on n'arrête pas, comme vous le dites, cette évolution perfide de la maladie.
05:04 Et on a des espoirs à très court terme, on va avoir pour achènement des résultats positifs sur des traitements,
05:11 et donc on pourra faire un peu comme dans le cancer,
05:14 un cocktail de traitements qui vont ralentir la progression de la maladie.
05:18 On n'est pas encore aujourd'hui, mardi 11 avril, avec des traitements neuroprotecteurs,
05:23 mais on a certaines pistes très fortes qui arrivent dès à présent.
05:26 - Donc ralentir la maladie, impossible à soigner cette maladie,
05:31 puisque c'est une dégénérescence du cerveau.
05:34 - Alors il n'y a jamais rien d'impossible dans la vie,
05:38 c'est juste beaucoup plus compliqué de traiter le cerveau que de traiter d'autres organes,
05:42 vous pouvez vous en rendre compte, c'est l'organe le plus complexe de la création.
05:46 Donc forcément c'est difficile, c'est un challenge qui est extrêmement élevé,
05:50 mais on va y parvenir, ça c'est sûr.
05:52 Et encore une fois, il y a des essais thérapeutiques qui ont montré dans la maladie de Charcot,
05:57 alors c'est différent du Parkinson, mais elle est proche,
06:00 qui commencent à ralentir un petit peu l'évolution,
06:03 et ces mêmes traitements sont testés aussi dans la maladie de Parkinson.
06:07 Donc j'espère que l'année prochaine, à la nouvelle journée anniversaire du Parkinson,
06:13 on pourra annoncer des premières données.
06:16 Alors certes, ce ne sera que de ralentir quelques mois, quelques semaines,
06:19 mais niveau tabou, différents traitements associés,
06:22 on pourra avoir un impact important sur la progression de la maladie.
06:25 - Dans l'hygiène de vie, quels conseils donneriez-vous,
06:30 si l'on est atteint de Parkinson, pour ralentir l'évolution de la maladie ?
06:36 - Alors c'est une question effectivement très importante.
06:39 Alors d'abord, il faut bien comprendre ce que c'est que la maladie de Parkinson.
06:43 Il y a des associations, comme l'association France Parkinson,
06:47 qui est très dynamique et qui relaie beaucoup d'informations pour aider les gens
06:52 à mieux comprendre ce qu'est la maladie de Parkinson,
06:54 parce qu'il ne faut pas faire confiance aux autres pour bien se soigner.
06:57 On le sait tous, il faut nous-mêmes comprendre ce que c'est que cette maladie,
07:01 pour bien se soigner.
07:03 Ça, c'est un premier conseil.
07:05 Quand on a une maladie, et quand on est jeune, 30 ans, 40 ans, 50 ans,
07:08 il faut être suivi par des experts de la maladie.
07:10 C'est très important.
07:11 Bien sûr, quand on est plus âgé, ce n'est pas forcément nécessaire,
07:14 et tous les confrères neurologues savent bien prendre en charge la maladie de Parkinson.
07:17 Enfin, aussi, bien sûr, il faut bien comprendre cette maladie,
07:20 parce qu'on va devoir adapter scrupuleusement le traitement par L-DOPA,
07:24 pour ne pas être sous-dosé ni sur-dosé.
07:27 Et ça, ça demande de bien comprendre la maladie,
07:29 pour qu'on soit toujours au mieux du traitement symptomatique.
07:32 Et enfin, l'activité physique est fondamentale.
07:35 Il faut rester extrêmement actif,
07:37 et ça va bien avec les mesures que l'on dit pour les personnes âgées,
07:41 de rester dynamique au plan intellectuel, au plan physique,
07:44 de faire une longue marche d'une heure tous les jours,
07:47 de faire de la kiné, c'est très important aussi.
07:50 Voilà, toutes ces recommandations font vraiment un changement
07:53 sur le bien-être des patients.
07:55 Merci, professeur Devos.
07:57 Merci pour toutes ces précisions, et puis une bonne part d'optimisme.
08:01 Merci beaucoup, professeur Devos, neurologue, pharmacologue.
08:05 Il est 10h57, allez, nous allons parler des médias,
08:09 juste après les informations de 11h.
08:12 Pourquoi ai-je choisi de parler des médias ?
08:15 Parce que vous savez que les médias français sont très contestés.
08:19 44% des français estiment que les médias donnent une information fiable et vérifiée.
08:24 Seulement 44%, l'information diffusée, donnée par les médias,
08:27 est-elle complète, honnête et précise ?
08:29 Les journalistes français sont-ils devenus trop militants ?
08:32 Ces questions, nous allons les poser avec vos interventions,
08:35 0800 26 300 300, à nos trois invités,
08:38 juste après les informations de 11h.
08:41 Il est 10h57.

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