Soir Info du 27/04/2023

  • l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir dans "Soir Info"
00:00:04 On est ensemble sur CNews jusqu'à minuit et au sommaire dans les Vosges
00:00:08 Le principal suspect dans le meurtre de la petite fille de 5 ans reste muré dans le silence
00:00:13 L'adolescente de 15 ans refuse de parler aux enquêteurs
00:00:15 Il a été présenté dans l'après-midi
00:00:17 Un juge d'instruction a été mis en examen pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans
00:00:21 Comment a-t-on pu en arriver à un tel drame alors qu'il était déjà mis en examen pour viol sur mineur ?
00:00:26 Nous en débattrons dans quelques instants
00:00:28 Emmanuel Macron confronté à la colère des Français
00:00:30 Aujourd'hui, c'était à Dôles dans le Jura face à face mouvementée
00:00:34 Avec des citoyens très remontés contre la réforme des retraites
00:00:36 Le président est reparti en hélicoptère pour éviter les manifestants
00:00:40 Des manifestants qui espèrent également un 1er mai historique
00:00:43 Et puis d'ici là, finale de Coupe de France
00:00:45 Samedi au Stade de France qui s'annonce à haut risque pour le chef de l'État
00:00:48 On fera un point complet autour d'Emmanuel Macron dans quelques minutes
00:00:51 Et puis bien sûr les tensions liées à l'opération Wambushu qui ne faiblissent pas
00:00:55 Aujourd'hui, la compagnie Maritime assurant la liaison entre le département français de Mayotte et les Comores
00:00:59 A annoncé suspendre les rotations jusqu'à nouvel ordre
00:01:02 Les autorités françaises ont déployé depuis plusieurs jours d'importants moyens
00:01:05 Vous le savez, pour déloger des migrants illégaux des bidonvilles de Mayotte
00:01:08 Dans le cadre d'une opération controversée, quelques 1800 policiers et gendarmes sont mobilisés
00:01:12 La France peut-elle vraiment mener à bien cette opération dans une île gangrénée par la violence et la pauvreté ?
00:01:18 Nous en discuterons notamment avec Estelle Youssoupha, députée Lyotte de Mayotte
00:01:22 Bonsoir Madame et merci d'être présente ce soir
00:01:25 Notamment donc pour évoquer cette terrible situation à Mayotte
00:01:28 Et cette opération qui semble déjà s'enliser
00:01:31 Vous nous donnerez votre avis
00:01:32 A vos côtés, Kevin Bossuet, professeur d'histoire-géographie
00:01:35 Bonsoir, cher Kevin
00:01:36 Bonsoir, Yoann Huzaï, du service politique de CNews
00:01:38 De l'autre côté de la table, Karim Abrique évidemment
00:01:41 De la rédaction, François Puponi, ancien député
00:01:43 Deuxième jour consécutif, c'est un plaisir de vous avoir cher François
00:01:47 Et Régis Le Sommet, bien sûr, directeur de la rédaction d'Omerta
00:01:50 Bonsoir à tous les six
00:01:51 Merci d'être présents, il est 22h01
00:01:53 On fait d'abord un point rapide sur l'actualité
00:01:55 Michael Dos Santos
00:01:56 Le suspect du meurtre de la petite Rose dans les Vosges
00:02:02 A été mis en examen, a annoncé le procureur d'Epinal
00:02:05 L'adolescent de 15 ans qui garde le silence sur le drame
00:02:07 Est accusé d'avoir tué mardi une fillette de 5 ans
00:02:10 Dans la commune de Rambert-Villay
00:02:11 Déjà mis en examen pour viol, l'an dernier
00:02:13 Il en court jusqu'à 20 ans de prison
00:02:16 Enlèvement des jouets à Marseille sur fond de trafic de drogue
00:02:19 Trois hommes ont été interpellés samedi soir
00:02:21 Dans le cinquième arrondissement
00:02:23 Il tentait de faire monter de force un autre individu
00:02:26 Dans un véhicule après l'avoir frappé
00:02:28 Âgés de 20 et 21 ans, les agresseurs ont été mis en examen
00:02:31 Pour enlèvement des séquestrations
00:02:33 Enfin, un traitement pour les diabétiques
00:02:35 Efficace contre l'obésité
00:02:37 Le groupe pharmaceutique américain Elilili
00:02:39 A publié ce jeudi des résultats d'un nouvel essai clinique
00:02:42 De sa molécule, Tirs-hépatide
00:02:44 Les personnes ayant reçu le plus haut dosage
00:02:46 Ont perdu environ 15 kilos en un an et demi
00:02:48 Ces injections pourraient être autorisées prochainement aux Etats-Unis
00:02:52 Et on va marquer une très courte pause
00:02:55 Et avant d'évoquer la situation à Mayotte
00:02:57 On reviendra sur cette actualité
00:02:59 Donc ce jeune de 15 ans mis en examen aujourd'hui
00:03:02 Pour meurtre sur mineur après le décès, le meurtre
00:03:05 Donc de la petite Rose, âgée de 5 ans
00:03:08 Seulement assassinée dans les Vosges
00:03:09 On y revient dans un instant, à tout de suite
00:03:10 Nous sommes de retour sur le plateau de SoirInfo
00:03:16 Merci de nous rejoindre en direct sur CNews
00:03:18 Toujours en compagnie de la députée Estelle Youssoupha
00:03:20 Karim Abrik, Yoann Huysa, Eregis Lossomier
00:03:22 François Puponi, Kevin Bossuet
00:03:24 Avant d'évoquer longuement la problématique de Mayotte
00:03:28 La colère et l'émotion
00:03:29 D'abord deux jours après le meurtre de la petite Rose
00:03:32 5 ans assassinée dans les Vosges
00:03:33 Le principal suspect, adolescente de 15 ans
00:03:35 Mis en examen aujourd'hui pour meurtre sur mineur
00:03:38 Il refuse pour l'instant de coopérer
00:03:39 De parler aux enquêteurs
00:03:40 L'autopsie de la petite fille sera réalisée elle-demain
00:03:43 Comment un tel drame a pu se produire
00:03:45 Alors que le prévenu venait de sortir de 11 mois
00:03:47 Passé dans un centre éducatif fermé
00:03:49 Pour viol sur mineur
00:03:50 Le procureur d'Epinal a donné un petit peu plus de détails
00:03:53 Aujourd'hui sur le profil de cet adolescent
00:03:55 Écoutez-le
00:03:57 Les rapports rendus par les éducateurs
00:04:01 Concluaient d'ailleurs à une évolution positive du mineur
00:04:05 Tant dans le cadre du centre éducatif fermé qu'à domicile
00:04:09 Une expertise psychiatrique
00:04:11 Ordonnée dans le cadre de ce précédent dossier
00:04:13 Relevait l'absence de troubles mentaux
00:04:16 Mais soulignait l'existence d'une déficience mentale légère
00:04:22 Le mineur étant à ce moment-là scolarisé en IME
00:04:26 Une nouvelle expertise psychiatrique
00:04:27 A été réalisée dans le cadre de la nouvelle garde à vue
00:04:30 Dans son rapport provisoire
00:04:32 L'expert conclut à l'existence d'une altération du discernement
00:04:36 Et à sa dangerosité pour les autres
00:04:40 Sans pour le moment davantage de précision
00:04:45 Dans le cadre de sa garde à vue et de son interpellation
00:04:48 Le mineur n'a toutefois pas tenu de propos délirants
00:04:52 Ou laissant penser à des troubles psychiatriques
00:04:56 En tout état de cause
00:04:58 De nouvelles expertises seront réalisées
00:05:01 Et ordonnées par le juge d'instruction
00:05:03 Qui sera saisi de ce dossier
00:05:06 Dès les premiers mots du procureur
00:05:08 On est saisi par ce qu'il nous dit
00:05:09 Comment expliquer que dans le centre éducatif
00:05:12 Les évaluations psy soient positives pour cet ado
00:05:16 Et il sort et trois mois plus tard
00:05:17 Il passe à l'acte et commet l'innommable
00:05:20 Ah mais c'est incompréhensible
00:05:24 Je comprends que les français soient en colère
00:05:26 On a l'impression finalement d'un état
00:05:29 Qui est dans l'incapacité de protéger sa population
00:05:32 On a eu il y a quelques semaines
00:05:33 Une affaire qui nous a tous marqué
00:05:35 C'est l'affaire Lola avec cette incapacité
00:05:37 À faire appliquer les OQTF
00:05:39 Et là on a une autre affaire
00:05:41 Qui touche une autre petite fille
00:05:43 Avec cette incapacité à suivre finalement
00:05:47 Ceux qui ont des troubles psychiatriques
00:05:49 Et ça fait des années que les médecins alertent
00:05:53 Sur l'état de la psychiatrie en France
00:05:55 Sur l'incapacité à suivre notamment les adolescents
00:06:00 Qui ont des problèmes
00:06:01 Donc à un moment donné
00:06:02 Comment voulez-vous que les français
00:06:04 Ne soient pas révoltés ?
00:06:05 Comment voulez-vous que les français
00:06:06 Ne soient pas en colère
00:06:08 Quand ils voient ce genre d'affaires ?
00:06:10 Et quand j'entends certains à gauche
00:06:12 Qui nous disent que ce sont des faits divers
00:06:14 Mais des faits divers qui se multiplient comme ça
00:06:18 Ça devient des faits de société
00:06:20 Donc à un moment il faut prendre conscience de ça
00:06:22 Parce qu'encore une fois
00:06:23 Ça accroît la crise démocratique
00:06:25 Avec cette impression que finalement
00:06:27 L'état ne nous protège plus
00:06:29 Et que l'état ne nous laisse
00:06:31 Entre les mains de gens
00:06:33 Qu'il est incapable d'endiguer
00:06:36 On va faire un tour de table
00:06:37 Mais c'est vrai qu'on se dit
00:06:39 Qu'on est passé complètement à côté
00:06:41 De la dangerosité de ce jeune
00:06:42 Qui aurait, je le mets au conditionnel
00:06:44 Puisqu'il n'a pas été condamné pour ces faits encore
00:06:47 Mais seulement mis en examen
00:06:48 Il aurait violé deux enfants de 10 et 11 ans
00:06:50 Ce qui lui a valu ce placement
00:06:52 En centre de détention fermé
00:06:53 On se rend compte qu'en France
00:06:54 On est très en retard
00:06:56 On est très en retard
00:06:57 On n'est pas capable de mesurer précisément
00:06:59 La dangerosité des individus
00:07:01 C'est pas tout à fait ce que dit le procureur
00:07:03 Il dit, il y a eu une première affaire
00:07:05 Il y a eu une expertise psychiatrique
00:07:06 Il dit ce qu'il veut le procureur
00:07:07 Ce jeune homme était dans la nature
00:07:08 Il a assassiné cette fille
00:07:09 Il y a eu une expertise psychiatrique
00:07:11 Qui a considéré qu'il ne relevait pas de la psychiatrie
00:07:14 C'est ça, c'est la première expertise
00:07:16 Qui pose problème
00:07:16 C'est ce que dit le procureur en disant
00:07:18 La première affaire, il y a une expertise
00:07:19 Et là on a dit
00:07:20 Ensuite il est suivi par des éducateurs de la PGJ
00:07:24 De la profession de judiciaire et de la justice
00:07:25 Qui ne sont pas des psychiatres
00:07:27 Eux ils regardent le comportement
00:07:28 Mais ils n'ont pas aucune compétence et formation
00:07:30 Pour savoir s'il a des troubles du comportement
00:07:31 Ils vont juste le suivre, le regarder
00:07:33 C'est un dysfonctionnement ou au moins une faille
00:07:34 Parce que si on met les gens qui ne sont pas habilités
00:07:36 Pour juger de la dangerosité
00:07:37 Non mais eux ils ne sont pas là pour ça
00:07:39 Il y a eu une expertise psychiatrique
00:07:40 Qui a considéré qu'a priori il était normal
00:07:42 Ensuite il est suivi par les services normaux
00:07:44 De la protection de la PGJ
00:07:46 Ce qui est grave c'est que dans la nouvelle expertise
00:07:48 Psychiatrique dans le cadre de la nouvelle affaire
00:07:51 Que sa conscience serait intérée
00:07:53 Et donc ça veut dire que si on va jusqu'au bout
00:07:55 Il n'y aura même pas de procès
00:07:56 Il sera déclaré irresponsable
00:07:58 Ah non mais ça...
00:07:59 Non mais c'est pas la... oui
00:07:59 Ah bah oui, la nouvelle expertise
00:08:02 Elle conclut à ça
00:08:03 Et quand on va jusqu'au bout du raisonnement
00:08:04 Ça veut dire qu'il n'est pas capable d'être jugé
00:08:07 Je ne suis pas tout à fait d'accord
00:08:08 Parce que là pour l'instant ce qui est dit
00:08:09 C'est un premier rapport des expertises
00:08:12 Il va y avoir tout un tas
00:08:13 Là on parle d'un comportement qui serait altéré
00:08:16 Au moment des faits
00:08:18 Exactement, ça ne veut pas dire aboli
00:08:19 Donc là ça veut dire qu'il peut y avoir un procès
00:08:22 Et s'il est dans le silence depuis le début de sa garde à vue
00:08:25 C'est qu'à un moment il a conscience
00:08:26 De ce qui est en train de se passer aussi
00:08:27 Pour l'instant on n'est pas du tout sur une abolition
00:08:28 Ce qui effectivement empêcherait un procès
00:08:30 Mais ce n'est pas ce que disent pour l'instant les experts
00:08:32 Là il me semble qu'il n'y a pas un problème
00:08:34 Pour les experts, effectivement c'est difficile de comprendre
00:08:37 Pourquoi il y en a qui disent tout va bien
00:08:39 Et d'autres qui disent non, non il est très dangereux
00:08:41 Des personnes qui sont spécialisées dans le même domaine
00:08:43 Qui peuvent dire deux choses radicalement opposées
00:08:45 Effectivement, ça interroge
00:08:47 Ce qui m'interroge peut-être davantage
00:08:49 C'est le fait que de toute façon ce jeune
00:08:53 Qui est quand même soupçonné de deux viols
00:08:55 Sur des gamins de 10 et 11 ans
00:08:57 De toute façon, quoi qu'il arrive
00:08:58 Il aurait dû sortir de ce centre éducatif fermé
00:09:01 Mais c'est un problème
00:09:02 Il y était depuis 11 mois
00:09:03 C'est un problème, oui c'est un an maximum
00:09:05 Nous sommes d'accord
00:09:06 Le problème c'est, il y a deux questions
00:09:08 Soit il faut pouvoir rallonger cette durée d'enfermement
00:09:11 Soit il y a un moment où la justice
00:09:13 Un an pour mener une enquête et faire un procès
00:09:15 Ça c'est un détail santifique
00:09:16 Alors pas en même temps
00:09:17 Ou alors, quand il sort du centre éducatif renforcé
00:09:21 Il aurait peut-être dû aller, si l'expertise avait été faite
00:09:23 Être suivi en psychiatrie
00:09:25 Et c'est peut-être là où le problème est
00:09:27 Alors Karim Abrik, je reviens vers vous, Regis, pardon
00:09:29 Non mais certainement, il y a des failles
00:09:31 Je veux dire, on parle quand même de quelqu'un
00:09:33 Qui est sorti, même pas trois mois après
00:09:35 Des récidives
00:09:37 Et ça mise en examen
00:09:39 Oui c'est ça
00:09:40 Mais je veux dire, sa mise en examen
00:09:42 Quand même, si on regarde, c'était des faits extrêmement graves
00:09:45 Extrêmement violents
00:09:46 On parle de viol sur mineurs
00:09:48 Donc d'enfants de 10 et 11 ans
00:09:49 Donc déjà, je pense que je fais une distinction
00:09:51 Entre l'aspect peut-être, cette expertise sur la psychiatrie
00:09:54 Mais il y a aussi la psychopathologie
00:09:56 Il y a des gens qui n'ont pas de maladie "mentale"
00:09:59 Mais qui ont de véritables problèmes psychologiques
00:10:01 Qui font en sorte, en fait, qu'ils peuvent faire différents actes
00:10:05 Assez problématiques
00:10:06 Et moi, je me questionne aussi sur la prise en charge
00:10:08 De ces jeunes et des mineurs
00:10:10 Je suis allée voir, notamment, le fameux rapport sénatorial
00:10:13 Sur la délinquance
00:10:15 Sur les actes quand même qui sont commis par des mineurs
00:10:18 Et il y avait un chiffre qui m'a vraiment interpellée
00:10:20 Ce rapport du Sénat, ça date, en fait, c'est de 2016 à 2019
00:10:24 Pour les chiffres
00:10:25 Donc c'est quand même assez récent
00:10:26 Et on ne voit que 50 % des mineurs condamnés pour la première fois
00:10:31 Récidive ou réitèrent leur délit
00:10:34 Donc excusez-moi, mais quand vous sortez
00:10:36 Donc après un an, et que vous êtes dans la nature
00:10:38 Et qu'il y a une chance potentielle
00:10:40 Une chance sur deux qu'il y ait récidive
00:10:43 Il y a peut-être, effectivement, une lacune
00:10:45 Évidemment que les psychologues, les psychiatres, les gystosomies
00:10:47 Ne sont pas des mages
00:10:49 Ne lisent pas dans le mar de café
00:10:50 Personne n'est capable de...
00:10:52 Les humains ne sont pas des algorithmes qu'on peut prévoir
00:10:55 Mais au regard des antécédents
00:10:57 On peut peut-être prendre des dispositions
00:11:00 Mais c'est là que le bas blesse
00:11:02 Et particulièrement en France, vous l'avez souligné
00:11:05 La question de l'analyse psychologique
00:11:07 Ou de l'analyse psychiatrique
00:11:09 Elle fait défaut à bien des égards
00:11:11 C'est-à-dire, moi, j'avais travaillé sur les mineurs délinquants en prison
00:11:15 À une époque, j'avais fait un reportage à la maison d'arrêt de Nanterre
00:11:19 Et déjà à l'époque, les surveillants nous disaient
00:11:22 Une bonne partie des détenus, et en particulier des mineurs délinquants
00:11:25 N'avaient rien à faire dans ces prisons
00:11:27 Ils auraient dû être traités en psychiatrie
00:11:29 Et une partie...
00:11:31 En fait, l'administration pénitentiaire hérite...
00:11:33 C'est vrai que rien ne se soigne en prison, a priori
00:11:35 Mais elle écope de cas qui ne devraient pas être en prison
00:11:39 De gens qui devraient être traités dans des UMD
00:11:41 C'est-à-dire, Unité pour Malades et Infidèles
00:11:43 C'est-à-dire des hôpitaux psychiatriques
00:11:44 Mais il n'y en a pas assez
00:11:46 C'est des structures, finalement, dans lesquelles...
00:11:48 La sélection ne se fait pas
00:11:53 C'est-à-dire qu'il n'y a pas assez d'analyse en amont en France
00:11:57 Sur ce sujet
00:11:58 Et je pense que c'est un domaine dans lequel on devrait progresser
00:12:01 Parce qu'en prison, comme vous l'avez dit, Julien
00:12:03 Ça n'améliore en général pas les cas de ces gens-là
00:12:08 Au contraire, ça les fait empirer
00:12:10 La psychiatrie, le parent-prouf de la santé en France
00:12:13 Et la pédopsychiatrie, le parent-prouf de la psychiatrie
00:12:16 Donc en fait, y compris quand très jeunes
00:12:18 On constate des troubles de comportement chez les jeunes
00:12:21 Ils ne sont pas pris en charge
00:12:22 Donc ça dérape
00:12:24 Et ils peuvent se retrouver, à l'adolescence, à passer à des actes plus graves
00:12:28 Et on est incapable
00:12:29 Alors on va dire "Oui, mais il n'y a qu'un faucon, il faudrait"
00:12:31 Sauf qu'on n'a pas de psychiatre
00:12:32 On a encore moins de pédopsychiatres
00:12:33 Donc le temps de les former, on ne va pas régler le problème
00:12:36 Le sujet, au-delà du fait que le parent-prouf de la santé française
00:12:40 Soit vraiment la psychiatrie et la psychologie
00:12:43 Il y a aussi ce versant de la justice, la lenteur de la justice
00:12:47 C'est d'ailleurs ce qu'a souligné Jordan Bardella
00:12:49 Ce matin en interview, qui a fait du bruit
00:12:50 Parce qu'il a remis en parallèle le manque de...
00:12:55 Comment dire ?
00:12:58 De sévérité de la justice et la lenteur de la justice
00:13:02 Il a fait ce parallèle avec la fin de l'abolition de la peine de mort
00:13:05 Ça a fait largement réagir
00:13:07 Et on en parlera tout à l'heure
00:13:08 On ouvrira l'autre versant de cette affaire
00:13:10 On va marquer une dernière pause
00:13:12 On va se retrouver dans quelques minutes à peine
00:13:14 Et on va avec vous, Estelle Youssoupha
00:13:16 Évoquer très longuement, comme je le disais
00:13:18 Cette situation à Mayotte
00:13:20 Toujours aussi tendue
00:13:21 A tout de suite
00:13:22 Le retour des débats de soir-info
00:13:28 Juste après le rappel de l'actualité
00:13:29 Michel Dos Santos
00:13:30 La mairie de Marseille l'a annoncé ce jeudi
00:13:36 138 personnes évacuées après l'effondrement d'un immeuble rue de Tivoli
00:13:39 Vont regagner demain leur domicile
00:13:41 Ses habitants du quartier avaient dû partir
00:13:43 Pour que leur logement situé à proximité puisse être examiné
00:13:46 L'explosion a priori au gaz du 8 avril dernier
00:13:48 Avait coûté la vie à 8 personnes
00:13:50 Les internes appelés à une journée de grève dans les hôpitaux
00:13:53 L'intersyndicale de la profession souhaite une hausse des salaires
00:13:56 Et une amélioration des conditions de travail
00:13:58 Elle réclame 300 euros de plus par mois
00:14:00 Ou encore un décompte du temps de travail
00:14:02 Aujourd'hui, il dépasse en moyenne les 48 heures par semaine
00:14:04 Soit le maximum légal
00:14:06 Enfin, obligatoire depuis le début de l'année
00:14:08 La vaisselle réutilisable arrive au compte-gouttes
00:14:10 Dans les fast-foods
00:14:12 Ce jeudi, 40 enseignes de restauration rapide
00:14:14 Ont promis d'être dans les clous avant la fin juin
00:14:16 Toutes les enseignes ont transmis un plan d'action corrective
00:14:18 A l'exception de deux d'entre elles
00:14:20 A confirmer le ministère de la transition écologique
00:14:22 Chaque année, la vaisselle réutilisable
00:14:24 Permet d'éviter 200 000 tonnes de déchets par an
00:14:26 L'enfumade...
00:14:28 Yoann Huysel, Karim Abrik, Régis Saumier, François Puponi, Kevin Bossuet
00:14:31 Et la députée Estelle Youssoupha m'accompagnent
00:14:33 Ce soir, on y vient
00:14:35 A ce sujet autour de Mayotte
00:14:37 Donc les autorités françaises qui, vous le savez,
00:14:39 Depuis lundi, ont déployé d'importants moyens
00:14:41 Pour déloger les migrants illégaux
00:14:43 Des bidonvilles de Mayotte
00:14:45 Dans le cadre de l'opération baptisée "Wambushu"
00:14:47 Reprise en maorais
00:14:49 Quelques 1800 policiers et gendarmes sont mobilisés
00:14:51 Dont des centaines de renforts venus de métropoles
00:14:53 Mais l'état français fait face au refus
00:14:55 Des comores d'accepter de reprendre sur leur sol
00:14:57 Leurs ressortissants expulsés
00:14:59 Y a-t-il un risque d'enlisement de cette opération
00:15:01 Alors que l'insécurité accable cette île ?
00:15:03 On va y revenir très longuement
00:15:05 Mais d'abord, donc, direction l'île de Mayotte
00:15:07 101e département français
00:15:09 Où vous vous trouvez, Régine Delfour
00:15:11 Depuis plusieurs jours maintenant
00:15:13 En quelques mots, dans un premier temps
00:15:15 On était avec vous hier soir avec cette opération de police
00:15:17 Face à ces jeunes délinquants qui caillassaient
00:15:19 La CRS 8 que vous accompagnez
00:15:21 Dans cette action
00:15:23 Quelle est la situation ce soir ?
00:15:25 Comment s'est passée la journée ?
00:15:27 Bonsoir Julien, eh bien écoutez
00:15:31 La situation ce soir est plutôt calme
00:15:33 C'est un petit peu à l'image du début de cette semaine
00:15:35 Puisque dimanche soir
00:15:37 Il y a eu des affrontements
00:15:39 Le lundi des représailles sur des riverains
00:15:41 Mardi, rien
00:15:43 Mercredi, des affrontements
00:15:45 Donc hier, des affrontements à Doujani
00:15:47 Très violents puisque 9 policiers ont été blessés
00:15:49 Les affrontements ont commencé à 21h30
00:15:51 On a duré jusqu'à 4h du matin
00:15:53 Ca s'est un petit peu calmé
00:15:55 Puis après ça a repris jusqu'à 6h du matin
00:15:57 Aujourd'hui, on va dire que c'est plutôt calme
00:15:59 Et tout le monde est un peu sur le qui-vive
00:16:01 Tout le monde se demande si demain
00:16:03 Ce ne sera pas encore une nouvelle journée
00:16:05 D'affrontement, le théâtre d'une nouvelle journée d'affrontement
00:16:07 Alors aujourd'hui
00:16:09 Nous avons été
00:16:11 Dans un premier temps, nous avons eu un point presse
00:16:13 Avec la préfecture
00:16:15 De Mayotte puisqu'il y a
00:16:17 Un lycée qui va être
00:16:19 Construit et donc ils étaient en train de
00:16:21 Démolir quelques bidonvilles
00:16:23 Mais à peine une dizaine mais là ce n'était pas du tout
00:16:25 Dans le cadre de l'opération Mombouchou
00:16:27 Mais dans la continuité de la loi
00:16:29 Et puis cet après-midi, nous avons pu
00:16:31 Suivre une patrouille
00:16:33 De gendarmerie
00:16:35 Donc nautique, on a pu donc
00:16:37 Être sur la mer pendant plusieurs
00:16:39 Heures et puis
00:16:41 Nous avons constaté qu'il n'y a pas de
00:16:43 On a pas pu intercepter des quoi ça quoi ça
00:16:45 Vous savez ces embarcations qui viennent
00:16:47 Principalement des comores
00:16:49 Puisque les gendarmes nous le disaient que depuis
00:16:51 Le début de cette opération
00:16:53 Il n'y avait pas de
00:16:55 Navigation, il n'y avait pas de
00:16:57 Mouvement à ce niveau là
00:16:59 Et puis nous avons pu rencontrer des pêcheurs
00:17:01 Qui se félicitent en fait
00:17:03 Julien de cette accalmie puisque
00:17:05 Pour eux ils ont un peu repris
00:17:07 Le contrôle de cette mer et ils sont
00:17:09 Pour le moment heureux et ils espèrent
00:17:11 Qu'il n'y aura pas à nouveau
00:17:13 Ce nombre de quoi ça quoi ça qui vont
00:17:15 Débarquer à Mayotte, je vous propose d'écouter ce pêcheur
00:17:17 Vous voyez ce qui se passe à Mayotte
00:17:21 Ils ne sont pas venus à Mayotte
00:17:23 Pour gagner leur vie
00:17:25 Ils sont venus foutre la merde à Mayotte
00:17:27 Donc au moment
00:17:29 On en a assez aussi
00:17:31 Donc mais si ils étaient
00:17:33 Venus là pour chercher
00:17:35 De quoi à se nourrir
00:17:37 La personne ne dira rien
00:17:39 C'est insupportable
00:17:41 Ils sont venus détruire Mayotte
00:17:43 Mais ils sont pas venus chercher
00:17:45 Leur vie
00:17:47 Donc
00:17:49 On en a assez aussi
00:17:51 Merci Régine Delfour
00:17:53 Merci à Fabrice Elsner
00:17:55 Vous pouvez intervenir pour apporter des précisions
00:17:57 Tout au long du débat
00:17:59 Estelle Youssoupha
00:18:01 Députée Lyotte de Mayotte
00:18:03 On vous entend beaucoup ces derniers jours
00:18:05 Vous vous exprimez
00:18:07 Ce qu'à priori ressentent énormément
00:18:09 De Mahoraises et de Mahoreves
00:18:11 Vous l'attendiez
00:18:13 Ils l'attendaient tous depuis longtemps cette opération
00:18:15 On l'a demandé
00:18:17 C'est nous les élus de Mayotte et la population
00:18:19 Qui l'avons demandé au gouvernement
00:18:21 Parce que la situation à Mayotte elle est invivable
00:18:23 Moi ce que j'aurais voulu que votre correspondante
00:18:25 Rapporte c'est l'énorme mobilisation
00:18:27 Qu'il y a eu ce matin
00:18:29 On a les images et on va en parler
00:18:31 Parce que en fait
00:18:33 Ca a coïncidé avec l'opération qu'avait monté le préfet
00:18:35 Donc
00:18:37 Il y a plus d'un millier de personnes qui se sont manifestées
00:18:39 Qui se sont mobilisées
00:18:41 Au son de la Marseillaise
00:18:43 Et c'est toute la population
00:18:45 Qui s'est mobilisée pour montrer
00:18:47 Notre soutien aux forces de l'ordre
00:18:49 Qu'on remercie pour leur sens du sacrifice
00:18:51 Et leur courage face à ce qu'elles subissent
00:18:53 Mais aussi interpeller le gouvernement
00:18:55 En disant ne lâchez rien
00:18:57 Parce qu'il ne faut pas que ce narratif
00:18:59 Contre Gomboufou
00:19:01 L'espèce de délire de la gauche
00:19:03 Et des droits de l'homiste
00:19:05 Qui viennent au secours
00:19:07 Des étrangers en situation irrégulière
00:19:09 Au mépris de la loi
00:19:11 Fasse reculer l'Etat
00:19:13 Parce que à Mayotte c'est une question de vie ou de mort
00:19:15 Soit on abandonne Mayotte
00:19:17 Et en fait je rappelle quand même
00:19:19 Que la Russie et la Chine sont en embuscade
00:19:21 Et que si on a une stratégie
00:19:23 Indo-pacifique
00:19:25 Et qu'on n'arrive pas
00:19:27 Mayotte
00:19:29 C'est l'axe Indo-pacifique
00:19:31 On pense toujours à la Nouvelle-Calédonie
00:19:33 La Polynésie
00:19:35 Mais le début de l'axe Indo-pacifique
00:19:37 C'est le canal du Mozambique
00:19:39 Et c'est la Réunion
00:19:41 Et donc si on lâche Mayotte
00:19:43 Qu'on n'arrive pas à tenir tête
00:19:45 A un micro-Etat comme les Comores
00:19:47 Totalement dépendant de la France
00:19:49 Je veux dire on n'est pas crédible sur le reste
00:19:51 Et cette question de voir
00:19:53 Vous voyez moi ces images
00:19:55 Elles m'ont fait pleurer
00:19:57 D'émotion parce que c'est une manière
00:19:59 Pour Mayotte de se dire on est encore debout
00:20:01 On est encore là
00:20:03 On existe
00:20:05 Et on a chanté la Marseillaise à plein poumon
00:20:07 On a chanté nos chants traditionnels
00:20:09 Le Maolida Shengé qui est celui
00:20:11 Des hommes et des femmes qui se sont battus
00:20:13 Pour Mayotte française
00:20:15 Mais aussi de dire à nos compatriotes
00:20:17 On existe
00:20:19 Ce narratif sur les clandestins
00:20:21 Est insupportable pour nous qui vivons un enfer
00:20:23 Les images que vous voyez depuis quelques jours
00:20:25 Où vous voyez ces affrontements
00:20:27 C'est notre quotidien
00:20:29 Notre quotidien
00:20:31 Et ça c'est plus possible
00:20:33 Et c'est pour ça qu'on est d'accord
00:20:35 Et qu'on soutient et qu'on dit il faut aller au bout de cette opération
00:20:37 Ca va être compliqué
00:20:39 Le démarrage est poussif je vous l'accorde
00:20:41 Mais il faut aller jusqu'au bout
00:20:43 Je voudrais qu'on prenne le temps
00:20:45 On a beaucoup d'éléments à vous montrer
00:20:47 Beaucoup de questions à évoquer
00:20:49 Vous réclamiez à juste titre
00:20:51 Les images de ce rassemblement
00:20:53 Les voici
00:20:55 Je veux chapitrer cette interview
00:20:57 Et ce débat qu'on va avoir entre nous
00:20:59 D'abord je voulais qu'on évoque ces débuts poussifs
00:21:01 Et cette relation de la France au Comore
00:21:03 Evidemment que les rapports
00:21:05 Entre les maorais
00:21:07 Et les comoriens et les difficultés sur l'île
00:21:09 Je voudrais les évoquer aussi
00:21:11 Et après vous avez parlé de ce rassemblement
00:21:13 Je voudrais qu'on entende
00:21:15 Et après on évoquera cet imbroglio
00:21:17 Autour du retour des îles d'Ego au Comore
00:21:19 Mais écoutez donc deux habitantes
00:21:21 Interrogées aujourd'hui
00:21:23 Pendant ce rassemblement de soutien
00:21:25 A l'opération Wambushu
00:21:27 Nous ce qu'on nous a
00:21:29 Fait venir ici c'est d'abord de porter
00:21:31 Notre soutien à cette opération Wambushu
00:21:33 Mais
00:21:35 Beaucoup plus que cela
00:21:37 C'est d'abord aussi
00:21:39 Faire revenir l'unité maoraise
00:21:41 La solidarité maoraise
00:21:43 Rappeler aussi
00:21:45 L'histoire
00:21:47 De Mayotte
00:21:49 Qui nous sommes, pourquoi est-ce qu'aujourd'hui
00:21:51 Nous sommes rassemblés ici
00:21:53 Et donc revenir un petit peu en arrière
00:21:55 Demander à tout
00:21:57 A chacun aussi de prendre sa responsabilité
00:21:59 Nous vivons
00:22:01 En prison chez nous
00:22:03 Nos maisons sont devenues des prisons
00:22:05 Nous vivons barricadés
00:22:07 Les enfants ne peuvent plus aller à l'école tranquillement
00:22:09 Le matin quand les enfants
00:22:11 Partent à l'école
00:22:13 On a peur au ventre, on a peur que les enfants
00:22:15 Viennent avec un bras à main
00:22:17 Un oeil en moins
00:22:19 C'est invivable, comprenez-nous
00:22:21 Ce qu'on demande c'est juste
00:22:23 Être en paix et vivre tranquillement
00:22:25 On a voulu être français
00:22:27 Pour vivre libre et tranquille
00:22:29 Extrêmement fort ce deuxième témoignage
00:22:31 Nous vivons dans une prison
00:22:33 Dit cette dame, c'est ça la réalité en fait
00:22:35 Oui nos bourreaux sont en liberté
00:22:37 C'est une inversion des valeurs
00:22:39 Et nous, parce que
00:22:41 On a eu ce débat un peu plus tôt là sur la justice
00:22:43 Ca fait 20 ans, 30 ans que ça dure
00:22:45 Nous à Mayotte on a quand même
00:22:47 Le syndicat de la magistrature qui avait dit
00:22:49 Qu'il était avant même l'opération contre
00:22:51 Wambufu, on a eu des décisions
00:22:53 De justice qui sont incompréhensibles
00:22:55 D'une mensuétude coupable
00:22:57 Vis-à-vis de ce qui se passe parce que je fais
00:22:59 Écho à ce que vous dites et en fait
00:23:01 Nous nos bourreaux ils sont dans la rue
00:23:03 Ils sont relâchés dans des familles d'accueil qui sont complètement dépassées
00:23:05 Et par contre ils vont
00:23:07 Dans nos établissements scolaires qui sont
00:23:09 Cernés de barbelés, nos enfants vont
00:23:11 A l'école sous protection de la gendarmerie
00:23:13 Avec des bâtiments scolaires
00:23:15 Qui sont entourés de barbelés
00:23:17 Tant ils sont visés par des attaques
00:23:19 De bandes de mineurs complètement
00:23:21 Déchainés qu'on appelle des barbares en culotte courte
00:23:23 Et des terroristes, parce que quand vous allez
00:23:25 Et nous on peut plus entendre
00:23:27 Il a fait réagir ce mot de terroriste que vous avez utilisé il y a 2-3 jours
00:23:29 Parce qu'on peut pas entendre
00:23:31 L'excuse de la pauvreté
00:23:33 Pour dire qu'on utilise
00:23:35 Des cocktails monotophe et des machettes
00:23:37 Pour découper des gamins en morceaux
00:23:39 Ca n'a jamais sorti de la pauvreté
00:23:41 Ca ne donne pas à manger, la cruauté
00:23:43 La barbarie ne nourrisse pas
00:23:45 Donc il faut arrêter, a fortiori
00:23:47 A Mayotte, Mayotte a souvent
00:23:49 Longtemps été pauvre
00:23:51 On a jamais connu une telle criminalité
00:23:53 Une telle violence, c'est pas notre
00:23:55 Imaginaire où on se dit
00:23:57 C'est pas ça, c'est l'histoire du système de la rue
00:23:59 Ca a été dans vos yeux depuis quelques jours
00:24:01 La réalité c'est que les statistiques du ministère de l'intérieur
00:24:03 Il y a 10 ans, il n'y avait pas
00:24:05 Un seul crime de sang à Mayotte
00:24:07 On est aujourd'hui capitale européenne
00:24:09 Des homicides
00:24:11 Quel a été le déclencheur, la bascule ?
00:24:13 La bascule c'est ça
00:24:15 C'est un flux migratoire complètement délirant
00:24:17 Des milliers de jeunes abandonnés par leurs parents
00:24:19 Parce que les parents comoriens estiment
00:24:21 Lorsqu'il y a
00:24:23 La police de l'air
00:24:25 Et des frontières qui vient les arrêter
00:24:27 Ils ont leur enfant à côté d'eux
00:24:29 Et ils disent "non ce n'est pas mon enfant"
00:24:31 Et ils partent sans
00:24:33 Parce que je rappelle que la loi on ne peut pas expulser un mineur
00:24:35 Si il n'est pas accompagné
00:24:37 Et donc ces enfants sont abandonnés
00:24:39 Se constituent pour certains en bande
00:24:41 S'ils ne sont pas pris en charge
00:24:43 Par les autorités
00:24:45 Et en fait ils sont en train
00:24:47 D'être maintenant l'objet
00:24:49 Des réseaux criminels
00:24:51 Parce que quand même il faut dire les choses
00:24:53 Quand vous êtes dans une opération de maintien de l'ordre
00:24:55 C'est ce qui déclenche des mouvements pareils
00:24:57 Les pauvres petits que tout le monde décrit
00:24:59 C'est ça ce qu'ils font au quotidien
00:25:01 C'est ça qui est en jeu
00:25:03 C'est à dire qui est le boss
00:25:05 Sur cette île
00:25:07 Est-ce que c'est l'état ou est-ce que ce sont des bandes
00:25:09 Et en fait quand vous êtes des mineurs
00:25:11 Comme ça, effectivement
00:25:13 Tout le monde ici regarde en se disant
00:25:15 Il y aura bien un policier
00:25:17 Qui va aller attraper un de ces jeunes et ça va mal tourner
00:25:19 Le problème c'est qu'est-ce qu'on fait
00:25:21 Qu'est-ce qu'on fait face à ça
00:25:23 - On a vu la violence hier soir avec les délinquants
00:25:25 Et les policiers
00:25:27 Il y a deux écueils depuis lundi
00:25:29 Qui font que pour le moment cette opération
00:25:31 S'enlise un petit peu
00:25:33 Il y a eu cette décision de justice qui a empêché
00:25:35 La démolition d'un premier bidonville
00:25:37 On va en parler dans un instant
00:25:39 Vous avez évoqué le syndicat de la magistrature à juste titre
00:25:41 Et on comprendra pourquoi dans un instant
00:25:43 D'abord je voudrais qu'on évoque l'écomort
00:25:45 Parce qu'aujourd'hui il y a eu
00:25:47 Vraiment un ascenseur émotionnel je pense
00:25:49 Pour les maorais aujourd'hui
00:25:51 - On connait nos voisins
00:25:53 - En tout cas moi j'ai vécu une sorte de petit ascenseur émotionnel
00:25:55 Parce qu'aujourd'hui je commence à consulter
00:25:57 Les dernières informations autour de cette opération
00:25:59 Et je vois que ce midi
00:26:01 Les autorités portuaires comoriennes
00:26:03 Ont annoncé que les bateaux
00:26:05 En provenance de Mayotte
00:26:07 Étaient à nouveau autorisés à accoster
00:26:09 Donc je me suis dit il y a un pas en avant qui est fait
00:26:11 Cette opération va pouvoir peut-être avancer un petit peu
00:26:13 Et puis plus tard dans la journée
00:26:15 La compagnie maritime opérant la liaison
00:26:17 A annoncé suspendre le trafic
00:26:19 Donc ça veut dire que
00:26:21 Dans la même journée on a rouvert le port
00:26:23 Et on l'a refermé, à quoi jouent les comores ?
00:26:25 Comment se fait-il que ce micro état
00:26:27 Que vous avez vous-même décrit
00:26:29 Nous mette autant la pression ?
00:26:31 - Je suis surprise que vous soyez surpris
00:26:33 - C'est ma naïveté ça vous savez
00:26:35 - Il y a 15 jours le président comorien a dit
00:26:37 Qu'il ne reprendrait pas ses ressortissants
00:26:39 C'est pour ça que je vous dis ça
00:26:41 C'est parce que ça fait 40 ans
00:26:43 Que les comores revendiquent Mayotte
00:26:45 Ça fait 40 ans que le quai d'Orsay
00:26:47 Sur ses deux oreilles et refusent de faire son travail
00:26:49 - Pourquoi ils ont annoncé avoir ouvert le port ce midi ?
00:26:51 - Parce qu'ils font monter les enchères
00:26:53 Et que sur le fond
00:26:55 La discussion a été de dire
00:26:57 On ne reprend pas nos ressortissants
00:26:59 Parce qu'ils n'ont pas de passeport
00:27:01 Je rappelle que l'accord qui a été signé
00:27:03 En 2019
00:27:05 Pour lequel la France
00:27:07 Verse 150 millions d'euros
00:27:09 Et a payé les 150 millions d'euros
00:27:11 Aux comores pour reprendre
00:27:13 Leurs citoyens, la clause dedans
00:27:15 C'est "laisser passer"
00:27:17 Parce que les comores n'ont pas de passeport pour tous leurs citoyens
00:27:19 Les trois quarts d'entre eux n'ont pas leur papier
00:27:21 Donc il y a un accord entre la France et les comores
00:27:23 La réalité c'est que
00:27:25 Les comores ne respectent pas
00:27:27 Leurs signatures, ont encaissé l'argent
00:27:29 Et que nous on tergiverse
00:27:31 Pour dire à quel moment est-ce qu'on hausse le ton
00:27:33 C'est ça le fond du sujet
00:27:35 - Donc rien n'est réglé avec les comores aujourd'hui ?
00:27:37 - Mais rien n'est réglé comme ça fait 40 ans
00:27:39 Qu'on essaye de dire il faut faire de la coopération
00:27:41 - Pourquoi ça évoluerait dans les deux prochains mois ?
00:27:43 - Pourquoi les comores céderaient dans les deux prochains mois
00:27:45 Pour récupérer leurs ressortissants ?
00:27:47 - Là c'est bas les masques
00:27:49 Parce que les temps ont changé il y a 40 ans
00:27:51 On était nous, trois pelées et deux tendues sur un petit caillou
00:27:53 Très très loin de Paris, personne ne savait ce qui se passait chez nous
00:27:55 Mais maintenant vous êtes là, le téléphone est là
00:27:57 Internet est là, tout le monde voit ce qu'il se passe à Mayotte
00:27:59 Les russes voient ce qu'il se passe à Mayotte
00:28:01 Les chinois voient ce qu'il se passe à Mayotte
00:28:03 Et vous tous mes compatriotes
00:28:05 Vous vous dites à un moment
00:28:07 Il y a quelque chose qui ne va pas
00:28:09 Nous ça fait des années qu'on sait qu'il y a un problème
00:28:11 Ça fait des années qu'on sait que notre voisin nous revendique
00:28:13 Ça fait des années qu'on voit des migrants comoriens
00:28:15 Qui arrivent par centaines
00:28:17 C'est 100 personnes qui arrivent
00:28:19 Chaque jour illégalement par bateau à Mayotte
00:28:21 Donc les gouvernements successifs
00:28:23 Gauche, droite
00:28:25 Pour moi je refuse d'entrer dans ce débat politicien
00:28:27 Ont tous fermé les yeux en disant
00:28:29 Accommodement, on va arranger les choses avec Moroni
00:28:31 Un peu de coopération régionale
00:28:33 De toute façon ils sont tous noirs
00:28:35 Tous cousins, ils parlent la même langue
00:28:37 Hop, on va pas s'embêter
00:28:39 Mais non, c'est pas un problème racial
00:28:41 C'est pas un problème ethnique
00:28:43 C'est pas une question de haine, c'est un problème politique
00:28:45 Nous on est français depuis 1841
00:28:47 On a choisi de le rester
00:28:49 On s'est battu pour le rester
00:28:51 Les autres ont souhaité être indépendants
00:28:53 Mais très bien, vraiment
00:28:55 Pour nous mahoraises et mahorais
00:28:57 Le choix des Comoriens est respectable
00:28:59 Ce qui nous pose problème c'est que le nôtre non
00:29:01 Personne ne veut respecter notre choix
00:29:03 Et que à Paris on t'aire gilet
00:29:05 On veut travailler avec nos bourreaux
00:29:07 C'est pas possible
00:29:09 Quand je dis nos bourreaux je pèse Momo
00:29:11 Parce que quand le gouvernement de Moroni
00:29:13 Encourage sa population à la migration
00:29:15 Et que là maintenant, effectivement
00:29:17 Il a encaissé le cash
00:29:19 Et il dit "je ne reprends pas mes ressortissants"
00:29:21 C'est qu'il continue à déstabiliser
00:29:23 Il en fait des otages aussi d'une certaine façon
00:29:25 Moroni en fait des otages
00:29:27 Et alimente un trafic humain abject
00:29:29 Alimente une misère
00:29:31 Quelque chose qui est quand même scandaleux
00:29:33 Parce que ces hommes et ces femmes dont on parle là
00:29:35 Ces migrants ils vivent dans des conditions
00:29:37 Abjectes, immondes
00:29:39 Les lieux dont vivent personne ne peut se satisfaire
00:29:41 C'est pour ça que c'est difficile d'être aussi très très dur
00:29:43 Enfin il faut être très dur avec les délinquants
00:29:45 Avec les plus violents, avec ce déversement de haine
00:29:48 Mais c'est difficile de condamner aussi des gens
00:29:51 Qui sont dans le dénuement total
00:29:53 Parce que c'est la réalité de ces Comoriens aussi
00:29:55 Et là je vais vous coincer
00:29:57 Non mais je ne cherche pas à coincer qui que ce soit
00:29:59 Donc j'ai pas besoin d'être coincé en retour
00:30:01 Mais en fait vous voyez ici personne ne dit
00:30:03 "Continuité territoriale dans la solidarité"
00:30:05 Parce que tout le monde constate qu'on n'y arrive pas
00:30:07 Tout le monde constate que Mayotte est totalement saturée
00:30:09 Les terrains qui devraient être utilisés
00:30:11 Pour construire le logement social
00:30:13 C'est là dessus qu'il y a les bidonvilles
00:30:15 Donc en fait c'est ça qui est devant la queue
00:30:17 Personne ici ne dit
00:30:19 C'est ça, à un moment moi je veux bien en dire ça
00:30:21 Mais il faudrait que le reste du pays...
00:30:23 Non mais je comprends, sois bien claire vous et moi madame
00:30:25 Je ne cherche pas à vous coincer ou quoi que ce soit
00:30:27 Et a priori on est tous un peu acquis à votre cause
00:30:29 Ce que je veux dire c'est que dans la discussion
00:30:31 Je ne le disais pas personnellement
00:30:33 C'est que dans la discussion à aucun moment
00:30:35 On va au bout de ce truc, c'est à dire de nous dire
00:30:37 Il faut faire preuve d'humanité
00:30:39 Bah là le reste de l'hexagone
00:30:41 C'est mieux de l'humanité là-bas
00:30:43 On va vous expliquer comment il faut faire mais on reste loin
00:30:45 Alors qu'en fait non
00:30:47 La circulaire Tobira permettrait de prendre en charge
00:30:49 Et ce qui permet de parler d'une opération
00:30:51 Non conforme au droit de l'homme
00:30:53 Et coloniale
00:30:55 C'est sûr qu'il faudrait peut-être qu'ils aillent voir un petit peu sur le terrain ce qui se passe
00:30:57 D'ailleurs on va parler de la justice
00:30:59 Et de Madame Vanier
00:31:01 La juge qui a suspendu l'évacuation du bidonville
00:31:03 Un ou deux petits mots
00:31:05 Une réaction à ce qui a été dit par Madame la députée
00:31:07 Oui Régis et François Pupon
00:31:09 Moi j'aimerais réagir
00:31:11 Parce que j'ai eu l'occasion de faire un reportage
00:31:13 À Mayotte il y a deux ans
00:31:15 Et il y a deux ans déjà le sentiment des
00:31:17 Mahorais que j'avais recueilli je me souviens
00:31:19 J'étais allé dans toutes les communautés
00:31:21 J'avais passé du temps aussi avec les clandestins
00:31:23 Assez de temps pour m'apercevoir
00:31:25 Qu'il y avait une société de clandestins
00:31:27 Qui existait à côté
00:31:29 Avec divers degrés, avec diverses ethnies
00:31:31 C'est à dire qu'il y avait des ethnies
00:31:33 Des gens qui venaient de l'île d'Anjouan
00:31:35 Des gens qui venaient de Grande-Comore
00:31:37 Il y avait même des Africains aussi qui étaient là
00:31:39 Et des Malgaches
00:31:41 Donc il y avait une sorte de société
00:31:43 Qui se créait à côté
00:31:45 De celle des Mahorais
00:31:47 Et les Mahorais ne pouvaient plus déjà à l'époque
00:31:49 Sortir la nuit
00:31:51 Il y avait un blackout total
00:31:53 Leur maison était
00:31:55 Il y avait du verre au dessus
00:31:57 Et des barbelés
00:31:59 Chez certains
00:32:01 Et à côté vous aviez des villages
00:32:03 De clandestins
00:32:05 Où il y avait des casses d'automobiles
00:32:07 Il y avait de l'activité si vous voulez
00:32:09 Et certains vivaient là
00:32:11 Vivaient à Mayotte clandestinement
00:32:13 Depuis 15, 20 ans
00:32:15 Alors la question des jeunes
00:32:17 En effet était déjà quelque chose d'extrêmement
00:32:19 Les jeunes qui...
00:32:21 Les bandes etc...
00:32:23 Ils vivaient dans des villages absolument incroyables
00:32:25 C'est à dire
00:32:27 Des traditions d'affrontement
00:32:29 Avec des villages qui viennent
00:32:31 Ou des parties de quartier
00:32:33 Et ça m'avait surpris aussi une chose
00:32:35 Assez incroyable et qu'on voit
00:32:37 Avec ces bulldozers vous savez
00:32:39 Ils appellent ça le décasage
00:32:41 C'est à dire qu'ils viennent pour casser ces maisons illégales
00:32:43 Et ces maisons illégales si vous regardez
00:32:45 Ces images qu'on a vues tout à l'heure
00:32:47 Elles sont dans la jungle
00:32:49 Et parfois vous vous rendez compte
00:32:51 Vous allez sur la nature au bord de la rue
00:32:53 Au bord de la route et vous vous rendez compte
00:32:55 Qu'il y a une véritable ville dans la jungle
00:32:57 En fait
00:32:59 Qu'il y a des campements
00:33:01 Et qu'ils sont en train en fait
00:33:03 De détruire aussi toute la forêt
00:33:05 Enfin une partie de
00:33:07 Du tissu végétal de Mayotte
00:33:09 Et c'est une île véritablement
00:33:11 Moi j'en ai gardé ce souvenir
00:33:13 D'une île où je crois
00:33:15 Pratiquement un habitant sur deux est étranger
00:33:17 50%
00:33:19 Qui est, qui crève
00:33:21 Du peu d'espace en fait
00:33:23 Il y a des gens partout
00:33:25 Et sachant que c'est une population qui a été multipliée par 650 ans
00:33:27 Qui augmente 5 fois plus
00:33:29 Que la population métropolitaine
00:33:31 Et en effet une île par définition
00:33:33 C'est pas extensible
00:33:35 Le problème c'est que
00:33:37 Je voudrais qu'on donne le plus possible la parole à madame Youssoupha
00:33:39 Qui est là spécialement pour parler de Mayotte
00:33:41 Mais rapidement s'il vous plaît
00:33:43 C'est un département français
00:33:45 Les mineurs isolés doivent être pris en charge par le département
00:33:47 D'où les parents qui disent
00:33:49 Je le connais pas, c'est pas mon enfant
00:33:51 Et donc il est mineur, débrouillez-vous, faites avec lui
00:33:53 Et on dit au département, faut que tu te débrouilles
00:33:55 Faut que tu les prennes
00:33:57 Tu les gères, tu les assises
00:33:59 La France a quelque part abandonné Mayotte
00:34:01 Complètement non plus, par exemple moi j'étais président de l'ANRU
00:34:03 Il y a des projets en rue à Mayotte
00:34:05 On va rénover, enfin il y a de l'argent qui arrive aussi
00:34:07 Mais on a abandonné Mayotte
00:34:09 Et on a abandonné les Comores, on les a aidés mais sans vraiment les développer
00:34:11 Et on pensait
00:34:13 Et on pensait que ça allait bien se passer
00:34:15 Et on n'a pas voulu voir
00:34:17 Parce que ça existe depuis des années
00:34:19 Que les Comoriens viennent à Mayotte
00:34:21 Parce que c'est un peu plus développé que les Comores qui viennent
00:34:23 A l'échelle de la France c'est le plus pauvre département
00:34:25 Mais à l'échelle de l'archipel des Comores
00:34:27 C'est la ville la plus riche
00:34:29 Et maintenant les Moréens disent
00:34:31 Ça suffit, on doit être un département français
00:34:33 Pris en compte comme les autres
00:34:35 Aidé comme les autres avec un niveau
00:34:37 Et on doit traiter
00:34:39 Le problème des mineurs isolés
00:34:41 Et on doit traiter le problème de l'immigration clandestine
00:34:43 La vraie question c'est qu'effectivement
00:34:45 Vous l'avez dit, il y a un pays
00:34:47 Qui s'appelle les Comores qui disent
00:34:49 Mais non mais nous on vit des gens qui vont chez vous
00:34:51 Nous on vit de l'etherspora qui est en France
00:34:53 Ils nous envoient de l'argent
00:34:55 Donc nous on ne veut pas les reprendre
00:34:57 On va en faire quoi et en plus ils nous ramènent de l'argent
00:34:59 Donc gardez les
00:35:01 Et c'est là où entre guillemets le quai d'Orsay
00:35:03 Est quand même extrêmement faible
00:35:05 Qu'ils ne soient pas capables d'imposer aux Comores
00:35:07 De reprendre ces ressortissants
00:35:09 Alors quand même il y a le conseil départemental
00:35:11 Ce que vous dites sur les mineurs
00:35:13 A Mayotte il y a au bas mot
00:35:15 7000 mineurs isolés
00:35:17 En réalité plus de 10 000
00:35:19 Sur une population de 350 000 environ
00:35:21 D'un demi million
00:35:23 Parce qu'en réalité l'INSEE
00:35:25 Sous-estime
00:35:27 Les chiffres sont contestés
00:35:29 Le préfet Colombais avait lors de la pandémie
00:35:31 Distribué 450 000 masques
00:35:33 En disant un par adulte très fièrement
00:35:35 Donc voilà il a un peu lâché le secret
00:35:37 Mais la question des mineurs
00:35:39 Elle est très importante
00:35:41 Parce qu'il y a quelques semaines
00:35:43 Le conseil départemental a dit
00:35:45 Etant bras de fer avec l'état
00:35:47 En disant ces mineurs isolés
00:35:49 C'est le fruit de votre incapacité à assumer
00:35:51 Votre compétence régalienne de protéger la frontière
00:35:53 C'est à vous de payer la facture
00:35:55 Et en fait nous
00:35:57 On a le conseil départemental
00:35:59 Le plus pauvre de France
00:36:01 Et avec une explosion de la dépense sociale
00:36:03 Donc que ce soit pour la santé maternelle
00:36:05 C'est 90%
00:36:07 Des patients qui viennent
00:36:09 Pour la santé maternelle prise en charge par le département
00:36:11 Ce sont des Comoriennes
00:36:13 Et c'est la même chose pour les mineurs isolés
00:36:15 Et c'est le département qui paye
00:36:17 Et c'est ce qu'ils viennent chercher
00:36:19 C'est la plus grande maternité de France
00:36:21 Et en même temps le plus grand désert médical de France
00:36:23 Il y a un sujet
00:36:25 C'est à dire de dire comment est-ce qu'on met fin
00:36:27 A l'appel d'air
00:36:29 Et pour le moment là où c'est le diable qui se met en la queue
00:36:31 C'est parce que l'état
00:36:33 Et les gouvernements successifs
00:36:35 Et les rouges droites, il y a un total consensus là dessus
00:36:37 Qui est de dire il ne faut pas développer
00:36:39 Mayotte, il ne faut pas développer Mayotte
00:36:41 Parce que sinon ça va donner envie aux voisins
00:36:43 Mais à quel moment ça s'arrête
00:36:45 Et quelle est votre solution ?
00:36:47 Comment on arrête cet appel d'air ?
00:36:49 Par cette opération
00:36:51 C'est l'alpha et l'oméga ?
00:36:53 Non c'est un début
00:36:55 Mais c'est pour ça que nous nous avions demandé
00:36:57 Qu'il y ait une mobilisation
00:36:59 De la défense nationale avec
00:37:01 La marine nationale qui établit
00:37:03 La marine nationale
00:37:05 Qui a un bateau
00:37:07 Posté de manière permanente
00:37:09 Entre Mayotte et les Comores
00:37:11 Parce que cette frontière, ce bras de mer de 60 km
00:37:13 N'est pas protégé
00:37:15 Donc moi je veux bien toutes les discussions sur la souveraineté
00:37:17 A Mayotte si on ne se dote pas de moyens
00:37:19 Suffisants et par exemple
00:37:21 Frontex avec l'Union Européenne
00:37:23 Financerait la protection
00:37:25 Parce que Mayotte c'est un territoire
00:37:27 Ultra-européen
00:37:29 Mais écoutez c'est mieux que rien parce que quand même
00:37:31 On a des intercepteurs, c'est des zodiaques
00:37:33 On n'a pas de garde de côte, je le rappelle
00:37:35 La France n'a pas de garde de côte et pourtant c'est une puissance maritime
00:37:37 C'est à dire que quelque part
00:37:39 Mayotte elle interroge des questions
00:37:41 Qui concernent le national
00:37:43 Est-ce que face à des...
00:37:45 Est-ce que face à des...
00:37:47 Alors je suis désolé
00:37:49 J'ai besoin qu'on avance, ça fait un quart d'heure
00:37:51 Que je voulais qu'on parle de cette
00:37:53 Autre information
00:37:55 Donc il y a le jeu des Comores
00:37:57 De ne pas accepter leurs ressortissants
00:37:59 C'est le jeu de la justice
00:38:01 Et on apprend aujourd'hui
00:38:03 La justice qui a d'abord fait capoter
00:38:05 La première évacuation et cette
00:38:07 Première volonté de raser un bidonville
00:38:09 A Mayotte en début de semaine
00:38:11 Et on apprend aujourd'hui qu'une délégation de juristes
00:38:13 Envoyés par la défenseur des droits
00:38:15 Va arriver pour vérifier
00:38:17 Donc un petit peu que tout cela se passe
00:38:19 Dans les règles
00:38:21 En gros on jette une suspicion
00:38:23 De base sur ce qui se passe à Mayotte et sur cette opération
00:38:25 Menée par le ministère de l'Intérieur
00:38:27 Est-ce que ça vous inspire ? De quel côté
00:38:29 Est le défenseur des droits ?
00:38:31 Madame la défenseur des droits est cohérente avec elle-même
00:38:33 Parce qu'il y a quelques jours
00:38:35 Avant le début de Wambufu, elle a dit qu'elle était contre
00:38:37 Comment elle peut justifier cela ?
00:38:39 Comment elle peut justifier cela ?
00:38:41 Malheureusement, les autres sont toujours tords
00:38:43 Elle ne va pas mettre des gens à la rue sans solution de remplacement
00:38:45 Je pense qu'il faudra lui poser la question
00:38:47 C'est au Comore qu'il faut dire ça
00:38:49 Non mais c'est au Comore qu'il faut dire ça
00:38:51 Mais Régine je vous ai vu, je viens vous voir dans quelques instants
00:38:53 A Mayotte ça fait longtemps
00:38:55 Qu'on sait que la défenseur des droits
00:38:57 Pense aux droits des étrangers
00:38:59 Nous, on est un désert médical
00:39:01 Vous l'avez dit, il y a eu un rapport
00:39:03 Début il y a quelques années
00:39:05 Et puis c'est tout
00:39:07 On est un désert judiciaire
00:39:09 Elle met une phrase sur le fait
00:39:11 Qu'on n'est pas axé à nos droits, point
00:39:13 Dans ses rapports sur Mayotte
00:39:15 Qui sont très rares
00:39:17 Moi je rappelle que la demande des maoresses et des maores
00:39:19 Notre demande c'est plus de République
00:39:21 Quand vous êtes face à une défenseur des droits
00:39:23 Qui préfère parler du droit des étrangers à Mayotte
00:39:25 On a compris qu'il y avait un problème
00:39:27 Moi je suis pas du tout
00:39:29 Ce qu'elle n'a pas vu c'est que de suspendre cette évacuation
00:39:31 C'était laisser les habitants aussi en proie
00:39:33 Aux délinquants, à la violence, aux représailles
00:39:35 Donc finalement pour protéger les Comoriens
00:39:37 Elle a mis en porte à faux les maorettes
00:39:39 CQFD
00:39:41 CQFD
00:39:43 Un autre mot avant d'aller voir Régine
00:39:45 Qui veut apporter une précision
00:39:47 Catherine Vanier
00:39:49 On va retenir ce nom je pense
00:39:51 C'est une juge qui a suspendu l'évacuation d'un bidonville
00:39:53 Elle a été vice-présidente du syndicat de la magistrature
00:39:55 Ca a son importance selon vous ?
00:39:57 On est sur une bataille idéologique en fait
00:39:59 Une gauche qui est dans un déni de réalité
00:40:01 Il y a le syndicat de la magistrature
00:40:03 Qui s'est exprimé lorsque l'information
00:40:05 De l'opération Manbouchou avait fuité dans le canard enchaîné
00:40:07 Et qui était tout de suite montée au créneau
00:40:09 Et en fait
00:40:11 Il s'était même exprimé
00:40:13 Sur les télévisions locales
00:40:15 Ce qui avait déclenché un tollé
00:40:17 Réaction de la classe politique
00:40:19 Parce que nous on appelle à Mayotte
00:40:21 Les bandes de jeunes
00:40:23 On les appelle "moins na-juge"
00:40:25 Les enfants du juge
00:40:27 C'est à dire qu'on estime que cette clémence des juges
00:40:29 Envers ces mineurs qui sont extrêmement dangereux
00:40:31 Ca fait l'écrapule d'aujourd'hui
00:40:33 Et donc nous on estime qu'on a un sujet
00:40:35 Avec la justice
00:40:37 Et que quand il s'agit de défendre nos droits
00:40:39 Il n'y a personne
00:40:41 Mais quand il s'agit de défendre le droit des étrangers
00:40:43 Là tout de suite on se drape dans sa dignité
00:40:45 Ses grands principes etc
00:40:47 Ses élus, ses associatifs
00:40:49 Ses juges qui parlent d'un territoire colonial
00:40:51 Pour décrire l'action de l'état
00:40:53 Ils n'ont rien compris à la situation
00:40:55 C'est là qu'on voit que Mayotte pourrait être un précurseur
00:40:57 De ce qui pourrait arriver en France
00:40:59 Également
00:41:01 Tous les ingrédients sont réunis
00:41:03 On a la même chance
00:41:05 Ce qui est dramatique c'est que ça sable
00:41:07 La confiance qu'on a dans la République
00:41:09 Et ça c'est beaucoup plus dur et beaucoup plus douloureux
00:41:11 Parce qu'on s'est battus
00:41:13 Le sang est versé pour la République à Mayotte
00:41:15 Et quand on voit qu'elle nous trahit comme ça
00:41:17 Avec des gens qui vont utiliser les principes contre nous même
00:41:19 Et c'est pour ça que je parle de menace hybride
00:41:21 Parce que la déstabilisation
00:41:23 Qui est une menace hybride
00:41:25 Selon l'OTAN et l'Union Européenne
00:41:27 On utilise les outils démocratiques
00:41:29 Contre l'état
00:41:31 On envoie les flux migratoires
00:41:33 Et on utilise les droits des étrangers
00:41:35 Contre l'état
00:41:37 À Mayotte c'est exactement ce qui se passe
00:41:39 Et ça sable durablement
00:41:41 Ça déstabilise
00:41:43 C'est ça qui est dangereux
00:41:45 - Oui Kevin Bossuet et Régine Amayotte
00:41:47 - Qu'est-ce qu'on constate ?
00:41:49 Des institutions de la République
00:41:51 La justice qui va à l'encontre
00:41:53 Des valeurs de la République
00:41:55 Parce que la réalité c'est que la liberté
00:41:57 N'est pas respectée puisque les gens
00:41:59 Ne peuvent pas
00:42:01 - Pardon mais
00:42:03 - Est-ce que je peux finir mon propos ?
00:42:05 Les gens ne peuvent pas
00:42:07 - Il y a un déni de réalité
00:42:09 - Ne peuvent pas se déplacer en toute sécurité
00:42:11 Une remise en cause de l'égalité
00:42:13 Par exemple face à l'école
00:42:15 Les élèves vont
00:42:17 En cours la boule au ventre
00:42:19 J'ai vu également qu'il n'y avait pas assez de classes
00:42:21 - Et seulement demi-journée
00:42:23 Parce que les classes sont trop petites
00:42:25 - On fait deux choses
00:42:27 - Kevin pardon
00:42:29 - Kevin Kevin allez-y au bout
00:42:31 - Je ne l'applique pas la loi alors
00:42:33 - Je suis désolé autant pour moi
00:42:35 Régine Delfour à Mayotte
00:42:37 Je voudrais qu'on voit le reportage que vous avez tourné
00:42:39 Sur Kaouenie Régine on vous écoute
00:42:41 - Justement je voulais parler de Kaouenie
00:42:45 Sur ce bidonville où nous avons
00:42:47 C'est un, on parle du plus grand bidonville de France
00:42:49 Et nous avons rencontré des familles
00:42:51 Il y a énormément d'enfants et il y avait
00:42:53 Cette petite fille de 13 ans
00:42:55 Cette adolescente de 13 ans
00:42:57 Qui s'inquiétait de savoir où est-ce qu'elle allait
00:42:59 Partir et par rapport à ces logements
00:43:01 Qui doivent être construits quand il y aura la destruction
00:43:03 De ces bidonvilles
00:43:05 Je voulais vous dire qu'hier donc il y a eu des affrontements
00:43:07 Mais ces jeunes donc
00:43:09 Ces jeunes bornes là
00:43:11 Ces mineurs isolés ont brûlé
00:43:13 Des logements qui étaient en construction
00:43:15 - Merci Régine on va voir ce sujet que vous avez tourné
00:43:17 Avec Fabrice Lesnère
00:43:19 Le sujet, le récit est signé Marine Sabouin
00:43:21 Pas d'eau, pas d'électricité
00:43:23 Bienvenue si j'ose dire dans le plus grand bidonville de France
00:43:25 Regardez
00:43:27 - Ici c'est la salle où on peut
00:43:29 Regarder la télé
00:43:31 Et dehors là c'est là où on cuisine
00:43:33 Et on prépare tout à manger
00:43:35 - Comme Alice Roy et sa famille
00:43:37 Ils sont des milliers à vivre dans ces logements de fortune
00:43:39 Quelques mètres carrés à peine pour vivre
00:43:41 Sans eau ni électricité
00:43:43 En bas du campement des dizaines de femmes
00:43:45 Viennent chercher de l'eau
00:43:47 Pour 1000 litres dans l'unique fontaine du bidonville
00:43:49 Il faut débourser 37 euros
00:43:51 - Si t'as pas le moyen d'acheter la carte
00:43:53 T'es obligé de venir ici voir quelqu'un
00:43:55 Qui peut te mettre un peu de l'eau
00:43:57 Voilà c'est ça qui
00:43:59 Qui alimente tout le quartier en haut
00:44:01 Donc il y a beaucoup de monde qui vient en haut
00:44:03 On a pas de l'eau
00:44:05 Mais il y a les mamas qui sont fatiguées
00:44:07 D'amener de l'eau jusqu'en haut
00:44:09 Elles sont venues ici faire la lessive
00:44:11 - Sophia est comorienne
00:44:13 Installée ici depuis 21 ans
00:44:15 Elle craint pour l'avenir de ses deux enfants
00:44:17 De 12 et 6 ans
00:44:19 Un homme sur place traduit ces mots
00:44:21 - C'est pas normal de détruire les maisons
00:44:23 Moi je vois que c'est pas normal
00:44:25 Parce que le problème
00:44:27 On a des enfants qui sont nés ici
00:44:29 Donc si on a détruit nos maisons
00:44:31 On va les amener où ?
00:44:33 Ca c'est pas normal, ils sont déjà scolarisés
00:44:35 - A Kéouény, ces hommes et ces femmes
00:44:37 Principalement comoriens
00:44:39 Redoutent la destruction de leurs bangars
00:44:41 Ces baraquements faits de tôle et de bouts de bois
00:44:43 - J'ai pas l'impression qu'on vient de voir
00:44:47 Un sujet sur un département français
00:44:49 - Non c'est vrai, c'est profondément choquant
00:44:51 Mais je pense que
00:44:53 Il faut quand même
00:44:55 Entendre, traduire en fait
00:44:57 Ce qui vient d'être dit
00:44:59 Ces terrains sur lesquels sont construits
00:45:01 Les cases en tôle
00:45:03 Appartiennent à des familles
00:45:05 Qui payent des impôts dessus
00:45:07 Elles ont des propriétaires
00:45:09 Ces parcelles
00:45:11 Toutes les terres, y'a pas un centimètre carré
00:45:13 A Mayotte qui n'appartient à personne
00:45:15 Elles appartiennent soit à des familles
00:45:17 Qui sont
00:45:19 Fiscalisées dessus
00:45:21 Soit elles appartiennent
00:45:23 A la collectivité publique, mairie ou conseil départemental
00:45:25 Ou état
00:45:27 Et donc ces bidonvilles
00:45:29 Monopolisent et empêchent la construction
00:45:31 Des infrastructures publiques
00:45:33 Et des logements sociaux dont ces personnes ont besoin
00:45:35 Deuxième chose
00:45:37 Quand on entend, et elle soulève cette dame
00:45:39 Quelque chose de très important, elle parle de son enfant
00:45:41 En disant "moi je suis en situation irrégulière
00:45:43 Mais mon enfant est potentiellement français"
00:45:45 Et c'est le coeur
00:45:47 De la machine démographique qui opère à Mayotte
00:45:49 Ces femmes comoriennes
00:45:51 Arrivent pour accoucher
00:45:53 A Mayotte et utilisent leur enfant
00:45:55 Comme encre
00:45:57 Pour rester et être protégé
00:45:59 De l'expulsion
00:46:01 Et ensuite quand l'enfant aura
00:46:03 16, 17, 18 ans
00:46:05 Elles feront les papiers pour lui
00:46:07 Et elles bénéficieront
00:46:09 Du regroupement familial
00:46:11 C'est à dire qu'on est dans une situation
00:46:13 Mais de cauchemar total des incohérences
00:46:15 Du droit des étrangers et du droit de l'immigration
00:46:17 En France
00:46:19 Donc en fait, pour que tout le monde comprenne
00:46:21 En France aujourd'hui
00:46:23 Vous êtes étrangers, même en situation irrégulière
00:46:25 Mais que votre enfant est potentiellement français
00:46:29 Il ne l'est pas
00:46:31 Mais il l'est potentiellement
00:46:33 Vous n'êtes pas expulsable
00:46:35 Et donc ça nourrit une natalité
00:46:37 C'est toute la complexité de cette situation
00:46:39 Ca nourrit une natalité
00:46:41 Carimac a pas dit un mot encore
00:46:43 Ca nourrit une natalité complètement dingue
00:46:45 Ca nourrit une natalité
00:46:47 Qu'est-ce que vous comprenez pas François ?
00:46:49 Ni expulsable, ni régularisable
00:46:51 Ca fait 40 ans que ça existe en France
00:46:53 On sait, on sait, c'est pas qu'un malheur
00:46:55 Mais on attend pour faire changer ça
00:46:57 Mais d'accord, mais c'est comme on dit
00:46:59 Ils ont des enfants nés en France
00:47:01 On va pas les régulariser
00:47:03 On va pas les expulser
00:47:05 Les bidonvilles, ce qu'on appelle les bidonvilles
00:47:07 C'est des gens qui construisent illégalement
00:47:09 Sur le bien d'autrui, une construction
00:47:11 Ca devient une maison
00:47:13 Et pour les expulser, il faut une notation du juge
00:47:15 Parce qu'ils occupent illégalement un terrain
00:47:17 Mais c'est leur maison
00:47:19 Et avant de les expulser, on peut pas
00:47:21 Et donc qu'est-ce qu'a dit la justice ?
00:47:23 Rentrer dedans, les dégager, ça s'appelle une voie de fait en droit
00:47:25 En droit français, ça s'appelle une voie de fait
00:47:27 Là, il y a des milliers de personnes qui ont construit des maisons
00:47:29 Il faut faire une définition
00:47:31 Donc on agit pas ?
00:47:33 Mais c'est la loi !
00:47:35 Non, non, non, monsieur Pouponni, vous pouvez pas dire ça comme ça
00:47:37 Non, non, non, mais vous pouvez pas dire ça comme ça
00:47:39 Non, non, il y a 2-3 petits oublis
00:47:41 Il y a eu une enquête, il y a eu une décision de justice
00:47:43 Non, mais pas pour un bidonville
00:47:45 Bien sûr que si
00:47:47 En fait, ces bidonvilles, lorsque le maire a requis la destruction
00:47:53 Parce que ça posait un risque pour ses habitants
00:47:55 Je vais terminer monsieur
00:47:57 Il a pas le droit, c'est la justice qui fait
00:47:59 Il y a une décision de justice
00:48:03 On demande l'action de l'état
00:48:05 Qui est validée par le juge
00:48:07 Et ensuite, il y a une enquête sociale
00:48:09 Pour déterminer
00:48:11 Est-ce que cette personne est en situation régulière ?
00:48:13 Est-ce qu'elle a le droit à un prolongement ?
00:48:15 Est-ce qu'elle a le droit à un prolongement ?
00:48:17 Est-ce qu'elle a le droit à un relogement ?
00:48:19 Celles et ceux qui sont en situation irrégulière
00:48:21 En fait, sont expulsés
00:48:23 Et n'ont pas le droit au relogement
00:48:25 Celles et ceux qui sont en situation régulière
00:48:27 Ou qui sont français, ont le droit au logement
00:48:29 Et donc la situation, c'est que ensuite
00:48:31 Est-ce qu'ils acceptent l'offre de relogement ?
00:48:33 Parce que ça ne leur convient pas
00:48:35 C'est beaucoup plus complexe que de simplement dire
00:48:37 Et de sous-entendre que c'est des voix de fées
00:48:39 Et que c'est complètement illégal
00:48:41 C'est pas ce qui se passe à Mayotte
00:48:43 On peut pas reprocher à un juge
00:48:45 Moi j'ai étudié la législation de justice
00:48:47 On peut pas reprocher à un juge, même s'il sait qu'elle a maigrité
00:48:49 D'appliquer la loi française
00:48:51 Il a appliqué la loi française
00:48:53 Elle est peut-être mal faite, mais il l'a appliquée
00:48:55 Ça peut choquer, mais oui d'accord
00:48:57 Mais on peut pas dire "c'est pas bien, les gens sont pas bons"
00:48:59 On verra en appel
00:49:01 Karima, Karima, Karima Briggs
00:49:03 Non, non, non, mais c'est juste qu'on voit que le problème dure depuis maintenant des décennies
00:49:07 Et après on parle du droit français
00:49:09 Mais on oublie aussi, je pense, le droit international
00:49:11 En ce moment, quand on parle du sujet de l'immigration plus globalement
00:49:13 Dans plusieurs pays aujourd'hui
00:49:15 C'est que les solutions sont cadenassées aussi par le droit international
00:49:19 Qui est détourné
00:49:21 Et je pense qu'il y a cette question du droit au sol
00:49:23 Je peux comprendre en ce moment, il y a cette opération
00:49:25 Qui est assez spectaculaire
00:49:27 Mais en même temps on se dit
00:49:29 Est-ce que c'est une opération un peu "marketing" comme on dit
00:49:31 Et ça va déboucher sur rien
00:49:33 Parce qu'au final, c'est quoi?
00:49:35 C'est la question du droit au sol
00:49:37 Le droit du sol
00:49:39 C'est un peu plus spécial pour Mayotte
00:49:41 Parce que les conditions géographiques, géopolitiques
00:49:43 sont spécifiques aussi à Mayotte
00:49:45 Donc qu'est-ce que vous espérez de cette opération?
00:49:49 Parce qu'on a vu des fois, il y a eu des opérations
00:49:51 De Gérard Darmanin, on peut en nommer quelques-unes
00:49:53 Qui n'ont pas nécessairement bien fonctionné
00:49:55 Parce qu'on était rattrapé par le droit international
00:49:57 On peut penser à l'opération, rappelez-vous, de l'Ocean Viking
00:50:01 Le débarquement à Toulon
00:50:03 Qu'est-ce qui s'est passé?
00:50:05 C'est l'opération un peu ubuesque pour Limane-Iqyusem par exemple
00:50:11 Bon ben c'est ça, alors maintenant
00:50:13 Alors en fait, je pense que
00:50:15 Vous faites allusion au droit d'asile
00:50:19 Et en fait, à Mayotte, nous n'avons quasiment pas de demandeurs d'asile
00:50:23 Toutes les personnes que vous avez là sont des migrants économiques
00:50:27 Donc en fait, les règles de l'asile auxquelles vous faites référence
00:50:29 Mais pour les enfants, il y a le droit au sol
00:50:31 Oui mais sur la question de l'Ocean Viking par exemple
00:50:35 C'est la question du droit d'asile
00:50:37 Et en fait, ce n'est pas le cas pour les ressortissants comoriens
00:50:39 Évidemment, la question de l'accession à la nationalité
00:50:43 La question du droit du sol
00:50:45 Elle est fondamentale et elle fera ou pas l'objet d'un débat
00:50:49 Avec la loi Asile et Migration ou pas
00:50:51 C'est-à-dire que pour nous, effectivement à Mayotte
00:50:55 Ça pose problème de savoir que cette discussion est reportée
00:50:57 Parce que là, on voit avec cette opération qu'on est au cœur d'un dossier
00:51:01 Qui n'est pas du tout bien ficelé sur la question migratoire
00:51:05 Sur la question des bidonvilles
00:51:07 Est-ce qu'on va au bout ou est-ce qu'on laisse toutes les incohérences
00:51:11 Se concentrer sur un territoire
00:51:13 Et où là, en fait, l'État s'auto-handicap dans sa capacité à appliquer le droit et le normal
00:51:19 Parce que nous, fondamentalement, on est dans une incompréhension
00:51:23 Est-ce que c'est normal que des personnes qui entrent illégalement sur un territoire
00:51:27 Et résident illégalement ne contribuent pas à la richesse nationale
00:51:30 Bénéficient de plus de droits que les syndicats et les locaux
00:51:35 Estelle Youssoupha, on est un petit peu en retard
00:51:37 Non, non, mais c'est passionnant de vous avoir
00:51:39 J'espère que vous reviendrez nous voir
00:51:41 Parce que cette situation, elle nous marque particulièrement
00:51:45 Et j'ai vraiment, même personnellement, envie qu'on soit vraiment quasiment au quotidien
00:51:50 Sur la situation à Mayotte
00:51:52 Un tout dernier mot et on va conclure, je vous demande d'être synthétique s'il vous plaît madame
00:51:55 Il n'y a pas d'autre choix, il faut remettre de l'ordre à Mayotte
00:51:58 Avant de s'attaquer, parce que moi, la première pensée que j'ai eue
00:52:02 Avant de mieux comprendre et de m'intéresser plus profondément à cette situation
00:52:06 C'est, attendez, il y a des problèmes d'eau, de logement
00:52:08 Des problèmes structurels fondamentaux dans cette île
00:52:11 Pourquoi est-ce qu'on ne va pas, justement, à s'attaquer à ça avant de faire de la répression
00:52:14 Parce qu'on ne peut pas faire de politique publique
00:52:16 Vous ne pourrez pas rendre...
00:52:18 On ne peut pas faire de politique publique si on n'a pas de contrôle de sa population
00:52:21 En fait, il n'y a aucune politique publique qui fonctionne à Mayotte
00:52:23 Parce qu'on ne sait pas se compter et qu'on est en train d'arriver quotidiennement
00:52:26 Et c'est en deux mois avec ça qu'on va régler les problèmes, qu'on va avancer ?
00:52:28 Non, pas du tout, c'est ce que je vous ai dit
00:52:30 Ça ne peut être qu'un début, ça ne peut pas être qu'une seule chose, de un
00:52:34 Et de deux, on est condamné à réussir avec l'opération d'Ambufu
00:52:38 Sinon l'île explose, et je pèse mes mots
00:52:41 On est condamné à réussir, sinon la population prendra en main la situation elle-même et réglera le sujet
00:52:49 On n'espère pas, évidemment
00:52:51 Absolument, on a besoin que ça marche
00:52:53 Merci beaucoup de votre témoignage
00:52:55 Merci à vous
00:52:57 Merci de la façon dont vous portez également votre message pour Mayotte
00:52:59 Parce que je pense qu'il y a beaucoup de téléspectateurs, que ce soit chez nous ou ailleurs
00:53:01 Qui vous ont découvert ces derniers jours
00:53:03 Et je pense que vous faites honneur à cette île de Mayotte
00:53:05 Et vous la défendez admirablement
00:53:07 Donc merci infiniment
00:53:09 Il est un petit peu tard, pardon
00:53:11 Merci Régine Delfour avec Fabrice Elsner
00:53:13 Qui est à Mayotte pour ces news
00:53:15 23h03, pardonnez-nous, le point sur l'actu
00:53:17 On avance avec une autre thématique
00:53:19 A tout de suite
00:53:21 (Générique)
00:53:23 (Générique)
00:53:25 (Générique)
00:53:27 le recul de leur entreprise sur le climat.
00:53:30 Le géant britannique des hydrocarbures a décidé de ralentir sa transition énergétique.
00:53:34 Ce jeudi, des militants écologistes ont également perturbé l'Assemblée générale à Londres
00:53:38 pour manifester leur opposition à la stratégie de neutralité carbone de l'entreprise.
00:53:43 Le paysage agricole français a perdu plus de 20 000 km de haies par an.
00:53:47 Ces dernières décennies, la plupart ont été coupés pour regrouper des parcelles
00:53:51 ou rendre accessibles les champs aux tracteurs.
00:53:53 Dans un rapport, le ministère de l'Agriculture déplore l'absence de programmes
00:53:57 pour faire face à ce phénomène.
00:53:59 Et puis le Royaume-Uni écourt une grève des infirmières.
00:54:02 Saisie par le ministère de la Santé, la Haute Cour de Londres a jugé le mouvement illégal
00:54:07 car organisateur du délai légal de six mois.
00:54:09 Le principal syndicat de la profession réclame des augmentations de salaires à cause de l'inflation.
00:54:14 Nous en parlions en début d'émission, la colère et l'émotion deux jours après le meurtre
00:54:20 de la petite Rose assassinée dans les Vosges à seulement cinq ans.
00:54:23 Le principal suspect a été mis en examen aujourd'hui pour meurtre sur mineur
00:54:26 et pour le moment il refuse de coopérer avec les enquêteurs.
00:54:29 Les dernières informations avec Sarah Frenzari.
00:54:31 Accompagnée de son père, Mélissa est encore sous le choc.
00:54:38 La veille du meurtre d'une enfant de cinq ans à Rambert-Villers, le principal suspect l'aborde.
00:54:44 Il m'a dit qu'il vendait un bébé-chat.
00:54:47 Et comme j'avais vu son sac à dos, je lui ai demandé où il était exactement.
00:54:55 Il m'a dit qu'il était chez lui.
00:54:57 Le bébé-chat.
00:54:59 Et comme j'ai eu peur quand il m'a dit qu'il était chez lui,
00:55:02 puisque je savais qu'il me faisait un piège,
00:55:05 j'ai trouvé une excuse, j'en ai déjà un à la maison.
00:55:09 Et après je suis partie, mais il me suivait toujours.
00:55:11 Mélissa parvient à rentrer chez elle.
00:55:13 Ses parents savent qu'elle a échappé au pire.
00:55:16 Si son casier judiciaire est vierge, l'adolescent est connu de la justice.
00:55:21 Âgé de 15 ans, il est déjà mis en examen dans une autre affaire d'agression sexuelle et de viol sur mineurs.
00:55:27 Les faits remontent à février 2022.
00:55:30 Le jeune homme avait été placé en centre éducatif fermé jusqu'en février dernier,
00:55:35 comme le confirme le procureur de la République.
00:55:38 Le placement a été levé début mars 2023,
00:55:43 avec un retour du mineur dans sa famille
00:55:46 et un accompagnement renforcé de la part de la protection judiciaire de la jeunesse.
00:55:51 Lors de sa garde à vue, le mis en cause a fait usage de son droit au silence.
00:55:58 À l'heure actuelle, nous n'avons donc aucune version,
00:56:02 nous n'avons pas sa version sur les faits qui lui sont reprochés.
00:56:07 Depuis, il faisait l'objet d'un suivi par la protection judiciaire de la jeunesse.
00:56:12 Une expertise psychiatrique a déjà été réalisée concernant le jeune homme.
00:56:17 Elle avait conclu à une absence de troubles mentaux.
00:56:20 Il n'avait pas de casier ce jeune parce qu'il n'avait pas encore été jugé
00:56:25 pour le précédent viol sur deux garçons de 10 et 11 ans, faut-il le rappeler.
00:56:31 Au-delà de ce drame, au-delà du volet psychiatrique qu'on a évoqué,
00:56:35 si nos téléspectateurs sont avec nous, on a déjà un début d'émission,
00:56:38 c'est la lenteur de la justice qui doit nous frapper.
00:56:40 On y va aussi.
00:56:42 Le délai a été respecté, un an dans ce centre de détention,
00:56:45 sauf qu'un an pour juger une affaire de viol sur mineurs, c'est trop long.
00:56:49 - D'abord, quand un adolescent de 15 ans tue, on ne sait pas encore de quelle manière,
00:56:55 mais manifestement d'une manière assez barbare, une jeune fille de 5 ans,
00:56:58 il y a forcément une faille quelque part.
00:57:00 Quand on en arrive là, c'est qu'à un moment donné,
00:57:03 l'enquête devra le dire, mais il y a nécessairement eu une faille quelque part.
00:57:07 Après, il n'y avait pas de casier judiciaire, certes,
00:57:10 mais il était quand même mis en examen pour deux viols.
00:57:13 - Pas de casier, parce que pas encore jugé, mais mis en examen.
00:57:17 - Mais mis en examen pour deux viols sur des jeunes hommes, des gamins de 10 et 11 ans.
00:57:23 Est-ce qu'on peut remettre en liberté dans sa famille,
00:57:27 dans des conditions qu'il a déjà connues avant ?
00:57:30 Est-ce qu'on peut le remettre dans des conditions comme ça, en liberté,
00:57:33 même s'il y avait un suivi, mais un suivi manifestement très minime ?
00:57:36 Le remettre en liberté alors qu'il est déjà mis en examen pour deux viols,
00:57:40 ça, ça interroge.
00:57:42 Première question à se poser, remis en liberté, pourquoi ?
00:57:47 Parce qu'effectivement, il était en attente de son procès
00:57:50 et on ne peut pas le garder plus d'un an dans ces centres éducatifs fermés.
00:57:53 Donc, qu'est-ce qu'on en fait ? Il n'y a pas d'alternative, manifestement.
00:57:57 - Il faut les imaginer, il faut que le politique prenne en main ce genre de sujet,
00:58:00 parce que les affaires de ce type, malheureusement, deviennent de plus en plus fréquentes.
00:58:04 - Comme ça, comme les mineurs sont quand même de plus en plus concernés,
00:58:07 pas par ces abominations, mais par une montée de la violence,
00:58:10 par une montée de la délinquance, de la criminalité,
00:58:12 effectivement, ça interroge à nouveau sur la justice des mineurs,
00:58:15 qui n'est manifestement, mais on le dit souvent,
00:58:17 plus adaptée à la société qui est la nôtre aujourd'hui.
00:58:20 - Alors justement, sur la lenteur, l'éventuelle lenteur ou la défaillance de la justice,
00:58:25 il y a une interview politique qui a beaucoup fait parler depuis ce matin,
00:58:28 je voudrais que vous réagissiez, c'est celle de Jordan Bardella chez nos confrères de RMC.
00:58:31 Écoutez ce qu'il dit de la justice, écoutez ce qu'il dit de l'état de notre justice
00:58:35 depuis l'abolition de la peine de mort.
00:58:37 - Il a été remis en liberté, moins d'un an après avoir commis un premier acte,
00:58:42 qui là encore fait l'objet d'une procédure de justice.
00:58:45 Cela traduit, je pense, la faillite de l'État dans son rôle de protection du peuple français
00:58:50 et l'incapacité de la justice française, en tout cas d'une grande partie des décisions de justice,
00:58:55 à protéger le peuple français.
00:58:57 Et beaucoup de Français qui nous écoutent, beaucoup de Français qui ont lu, qui ont vu ce drame,
00:59:02 ont le sentiment que la justice française est systématiquement du côté des agresseurs,
00:59:07 des criminels et jamais du côté des victimes.
00:59:10 Et il y a un sentiment de laxisme aujourd'hui dans les décisions de justice.
00:59:14 L'échelle des peines s'est effondrée dans notre pays.
00:59:17 Elle s'est effondrée depuis, il faut bien le dire, depuis la mise de côté de la peine de mort,
00:59:23 depuis la suppression de la peine de mort dans notre droit, qui a effondré la peine pénale.
00:59:28 Moi, je ne suis pas pour le retour de la peine de mort.
00:59:30 Cela veut dire quoi, ça, Jordan Bardella ?
00:59:31 Cela veut dire que la peine de mort a effondré l'échelle des peines dans notre société.
00:59:34 Commentaire sur les propos de Jordan Bardella.
00:59:37 Depuis l'abolition de la peine de mort, notre justice est en échec.
00:59:40 Certains y ont vu une nostalgie de la peine de mort.
00:59:43 On verra d'ailleurs les réactions des ministres Véran et Dupond-Moretti.
00:59:45 J'aimerais avoir votre avis.
00:59:47 Les propagandismes étaient de sortie.
00:59:50 C'était le retour de l'égoïsme.
00:59:53 Il fallait quand même taper sur Jordan Bardella du RN, parce que ce n'est qu'une fake news.
00:59:59 On nous a raconté que M. Bardella était pour le retour de la peine de mort,
01:00:04 alors qu'il dit exactement l'inverse dans son propos, puisqu'il dit non.
01:00:08 À titre personnel, je suis contre le retour de la peine de mort.
01:00:11 Moi, je pense que ce qu'il a voulu dire, c'est qu'il y a un problème d'exemplarité de la justice.
01:00:16 Aujourd'hui, les peines ne sont plus exemplaires.
01:00:19 Les peines ne sont plus dissuasives.
01:00:22 Il y a un problème du laxisme judiciaire.
01:00:25 S'il y a besoin de Kevin Bossuet, pardonnez-moi Kevin, mais vous comprenez l'ironie dans mon propos.
01:00:30 S'il y a besoin de Kevin Bossuet pour faire une explication de texte de ce que dit Jordan Bardella, c'est que c'est mal dit.
01:00:34 Apparemment, il y a des gens de la majorité qui ne savent pas lire.
01:00:38 On refait un tour de plateau.
01:00:41 Regardez juste ce que disent Olivier Véran et Eric Dupond-Moretti, respectivement porte-parole et ministre de la Justice.
01:00:47 "Quel est dur", a masqué dit Olivier Véran, "cette mélancolie de la pendaison et de l'injection létale.
01:00:53 La normalisation de l'extrême droite n'est qu'un leurre. Ne soyez pas dupes, ils n'ont pas changé".
01:00:58 Et le ministre de la Justice, qui lui aussi fustige Jordan Bardella, au moins jadis,
01:01:03 le Front National avançait à visage découvert sur leur établissement de la peine de mort.
01:01:07 Avec ses propos, Jordan Bardella a la nostalgie honteuse qu'il assume le parti de la guillotine est de retour.
01:01:13 C'est un peu malhonnête.
01:01:15 Ils en font peut-être un peu trop, ils surréagissent.
01:01:18 Mais la vraie question de Bardella...
01:01:20 Qui est le plus contre-productif, les tweets du gouvernement ou la sortie de Jordan Bardella ?
01:01:24 Les deux.
01:01:25 Ce que dit Bardella, c'est qu'avec la suppression de la peine de mort, la hiérarchie des peines s'en est trouvée perturbée.
01:01:32 Est-ce qu'il a raison là-dessus ?
01:01:34 Je ne crois pas. En fait, ce qu'il veut dire, c'est que maintenant les délinquants n'ont plus trop peur.
01:01:38 Mais quel rapport avec l'abolition de la peine de mort ?
01:01:42 Parce que comme ils ne peuvent plus se faire couper la tête, ils peuvent tuer des gens et ils ne craignent pas grand-chose.
01:01:46 C'est ce qu'il veut dire.
01:01:48 Mais la conclusion d'après, c'est de dire que si on veut leur faire peur, il faut remettre la peine de mort.
01:01:52 Il y a une chose, c'est que Bardella, effectivement, prononce le mot "peine de mort".
01:01:56 Plusieurs fois.
01:01:57 Évidemment, il sait que ses adversaires vont s'engouffrer puisqu'il est le représentant du RN et qu'il va y avoir polémique.
01:02:03 Il fait une petite faute politique.
01:02:05 Non, il le fait à mon avis pas innocemment.
01:02:07 Quel est l'intérêt en pleine dédiabolisation du parti de remettre des sujets qui ne passent pas ?
01:02:12 C'est pas ça.
01:02:13 Il a raison quelque part dans le sens que même si lui-même, à titre personnel, et moi aussi, nous sommes pour...
01:02:23 Pardon.
01:02:24 Nous, on a pris acte de l'abolition de la peine de mort.
01:02:31 Le problème, c'est que la hiérarchie des peines derrière fait qu'il n'y a plus rien.
01:02:37 La peine de mort aurait dû être remplacée par la perpétuité réelle.
01:02:42 Bien sûr.
01:02:43 Et pas tous les aménagements qui ont eu lieu et qui ont fait qu'aujourd'hui, finalement, le délinquant ne craint plus la sentence.
01:02:50 C'est ça le fond du truc, du problème.
01:02:53 Et ensuite, la réponse, évidemment, de Dupont-Moretti, en parlant de la guillotine, c'est exact, mais les injections, ça, c'est les États-Unis.
01:03:01 Ça n'a jamais arrivé en France.
01:03:03 Arrêtez cette caricature.
01:03:05 Personne n'a été injecté, n'a reçu une injection létale.
01:03:11 Olivier Véran a perdu une occasion de sa tête.
01:03:13 Non, mais c'est n'importe quoi.
01:03:14 C'est le porte-parole du gouvernement.
01:03:15 Merci.
01:03:16 Bardella, Jordane Bardella, qui raille par ailleurs l'état de droit des délinquants.
01:03:20 C'est juste que je trouve qu'il y a un peu de provocation là-dedans, parce que le débat a été tranché depuis longtemps, même si, quand on regarde les sondages, ça peut toujours faire sursauter.
01:03:30 À quelque fois à l'époque, vous faites un sondage sur la peine de mort, les gens se concourent.
01:03:35 C'est un français sur deux, à peu près. J'ai quand même été étonnée quand je regardais ces chiffres-là.
01:03:41 Cela dit, je trouve que c'est quand même un peu une provocation, parce que ce n'est pas le premier pays en France où on a aboli la peine de mort.
01:03:47 On peut se questionner sur le système de justice, sur la sévérité des peines.
01:03:51 Est-ce que c'est assez clément ou pas? Est-ce qu'il y a un laxisme judiciaire?
01:03:56 Donc, de laisser passer, je trouve, ce débat dans un contexte où c'est toujours sensible de parler de la peine de mort, je pense qu'il y a quand même une part de provocation.
01:04:04 Il ne faut pas mélanger tous les débats non plus.
01:04:07 Il ne faut pas parler à la fois de délinquance et de la peine de mort, parce que la peine de mort, à priori, ce n'est pas fait pour la délinquance.
01:04:11 C'est fait pour les criminels.
01:04:13 Il réagit au meurtre de la petite Rose, qui a été trouvée dans un sac poubelle.
01:04:17 Parce qu'on parlait aussi de délinquance.
01:04:19 Là, c'est un assassin dont on parle.
01:04:21 Et en plus, il se trouve que toutes les études ont montré que, de toute façon, remettre la peine de mort, ça n'aurait absolument aucun impact sur la criminalité.
01:04:29 On a regardé la criminalité aux Etats-Unis.
01:04:31 Exactement. Parce que les criminels, quand ils passent à l'acte, ils sont de toute façon persuadés qu'ils ne seront jamais arrêtés.
01:04:36 Évidemment, ça n'a aucune incidence sur la baisse de la criminalité.
01:04:40 Dernier mot, Kevin.
01:04:42 Encore une fois, ce n'est pas ce qu'il dit.
01:04:45 Jordan Bardella dit une chose suivante.
01:04:47 On a affaire à une justice qui est laxiste, une justice qui n'est plus dissuasive, une justice qui est complètement dans l'idéologie.
01:04:55 Le cas de Mayotte était quand même incroyable.
01:04:58 C'est-à-dire que la justice à Mayotte préfère défendre des étrangers plutôt que les citoyens français.
01:05:03 Et là, c'est exactement la même chose.
01:05:05 Évidemment, Jordan Bardella est un homme de son époque.
01:05:09 Il se prend en pleine figure tous les gens qui vivent encore dans un passé révolu, des qu'on dit peine de mort.
01:05:15 Tout de suite, c'est le fascisme, c'est l'horreur.
01:05:17 À un moment, je crois que les Français en ont marre.
01:05:19 Monsieur Bardella a compris qu'il y avait un sentiment d'impunité dans notre pays, que la justice ne jouait plus suffisamment son rôle,
01:05:26 que les peines n'étaient pas assez sévères.
01:05:28 Donc, il le met en avant.
01:05:30 Et je pensais, Monsieur Dupont-Moretti ou Monsieur Véran, un peu plus intelligent pour ne pas tomber dans le piège tendu par Monsieur Bardella,
01:05:37 puisqu'à la fin, qui va récolter les fruits de cette affaire ?
01:05:40 C'est encore Jordan Bardella et le Rassemblement national.
01:05:44 On verra.
01:05:45 Emmanuel Macron, venons-y.
01:05:49 C'est arrêté aujourd'hui en fin de matinée au marché de Dôle, dans le Jura,
01:05:53 avant de se rendre, comme prévu, au château de Joux, dans le Doubs, pour un hommage à Toussaint Louverture,
01:05:58 lors de la cérémonie du 175e anniversaire de l'abolition de l'esclavage en France.
01:06:03 L'occasion pour le chef de l'État de discuter avec des riverains, bain de foule improvisée, évidemment.
01:06:09 Florian Tardif nous raconte la journée.
01:06:11 Emmanuel Macron, qui est quasiment dorénavant, à chacun de ses déplacements, obligé d'emprunter un itinéraire bis.
01:06:17 Ce fut le cas ce matin, lorsque le président de la République s'est rendu au marché de Dôle.
01:06:22 Ce n'était pas prévu au programme.
01:06:24 Les journalistes ont été scindés en deux équipes.
01:06:27 Une poignée de journalistes a pu embarquer au sein du convoi présidentiel,
01:06:32 afin de couvrir cette séquence improvisée par les équipes du président de la République.
01:06:37 Le maire même de la ville de Dôle n'a été prévenu que quelques minutes avant l'arrivée d'Emmanuel Macron sur le marché de sa ville.
01:06:45 Une méthode pour le moins inhabituelle, disons-le, mais assumée par les équipes du président de la République,
01:06:50 Emmanuel Macron lui-même, puisque ses haltes surprises lui permettent de discuter librement avec les Français.
01:06:57 Il y a des gens pas contents, il y a des gens qui vous engueulent, mais vous pouvez parler.
01:07:01 Et parfois vous pouvez convaincre.
01:07:03 C'est ça qui m'intéresse.
01:07:05 C'est de pouvoir échanger. Le désaccord me plaît.
01:07:08 Parfois vous n'arrivez pas à le convaincre.
01:07:10 Je pense qu'il y a un monsieur que je n'ai pas connu, qui est une dame que j'ai plus convaincue.
01:07:12 Et puis il y a des gens qui vous disent ce qu'ils pensent.
01:07:14 Il y a des gens qui vous disent, comme la dame là, les difficultés.
01:07:16 Moi je vous contacte pourquoi ?
01:07:18 Pour entendre les difficultés des Français, avoir des idées nouvelles,
01:07:22 comprendre ce qui est difficile, de ressentir ce qui est compris et ce qui n'est pas compris,
01:07:27 et aussi pouvoir traiter des colères.
01:07:30 Ces séquences permettent au chef de l'État de montrer qu'il n'est pas isolé,
01:07:32 bonkerisé à l'Élysée et qu'il peut continuer de se déplacer librement sur le territoire national
01:07:37 à la rencontre des Français, des déplacements qui se font néanmoins dans des conditions difficiles,
01:07:41 puisque de nouveau un comité d'accueil l'attendait, non loin du château de Joux,
01:07:45 le président de la République, si bien que les équipes du chef de l'État
01:07:48 ont dû en quelque sorte enclencher un plan B.
01:07:51 Initialement, le président de la République devait se rendre ici en voiture.
01:07:54 Il a décidé d'utiliser un hélicoptère, comme vous voyez sur ces images,
01:07:59 qui s'est posé en plein milieu de ce stade de foot,
01:08:02 afin de lui permettre de se rendre dans le château de Joux,
01:08:05 afin de commémorer le 175e anniversaire de l'abolition de l'esclavage.
01:08:10 Ces séquences permettent donc au chef de l'État d'échanger avec les Français,
01:08:14 mais ne permettent pas de faire oublier la contestation sociale autour de la réforme des retraites.
01:08:18 Yoann Huzaï, elles sont bien huilées ces petites séquences quand même.
01:08:21 Ça commence à se voir, la mise en scène, la stratégie de com',
01:08:23 montrer qu'il n'est pas dans son bunker, qu'il peut reprendre la main.
01:08:27 Les jours, les visites se suivent et se ressemblent un petit peu pour Emmanuel Macron.
01:08:30 Les manifestants, tenus bien à l'écart bien sûr.
01:08:33 La politique, c'est aussi beaucoup de communication.
01:08:37 Et là, effectivement…
01:08:38 Et quand ça ne devient que de la communication, ça commence à devenir compliqué.
01:08:41 En plein dedans, effectivement. Mais les syndicats font de la communication aussi.
01:08:44 Tout le monde fait de la communication.
01:08:45 Là, le président de la République, qu'est-ce qu'il veut montrer avec ces déplacements "surprises".
01:08:49 Surprises parce que personne n'est prévenu.
01:08:51 Personne n'est prévenu pourquoi ?
01:08:53 Pour que les manifestants n'aient pas le temps de s'organiser pour perturber la visite.
01:08:57 Donc Emmanuel Macron, il veut montrer que quand il va s'en prévenir sur un marché par exemple,
01:09:02 il est bien accueilli.
01:09:03 Bien accueilli dans le sens où il n'y a pas de casseroles, il n'y a pas d'agressivité.
01:09:07 A priori, les gens ne se promènent pas avec des casseroles.
01:09:09 On ne l'insulte pas, il n'y a pas d'agressivité.
01:09:12 Il y a des discussions qui sont parfois franches et viriles.
01:09:14 Mais en tout cas, le chef de l'État est respecté et il peut déambuler.
01:09:17 Il n'est pas obligé de partir en courant, de rebrousser chemin avec son service de sécurité.
01:09:21 Il n'arrive pas sous les jets projectifs.
01:09:23 Vous vous rendez compte ce que vous avez entendu dire ?
01:09:25 Mais c'est ce qu'il veut montrer.
01:09:27 Mais c'est très important.
01:09:28 Mais c'est ce qu'il veut montrer.
01:09:29 Cette stratégie, elle est plutôt intelligente.
01:09:30 Oui, elle est intelligente et elle marche.
01:09:31 Non, parce que c'est gros comme le nez au milieu du visage.
01:09:32 Mais ce n'est pas le cas.
01:09:33 Mais c'est la réalité.
01:09:34 Il faut prévenir de ne pas prévenir ou de prévenir 10 minutes avant.
01:09:36 Au moins, il est au contact de personnes réelles.
01:09:38 Il y a eu du contact quand même, justement.
01:09:40 Permettez-moi de lancer une petite séquence.
01:09:43 Un ancien gilet jaune, c'est cette image et on va avoir le son avec,
01:09:47 qui a pris à partie le président.
01:09:49 Regardez cette interpellation, on va dire.
01:09:52 Je vais vous dire que ce que vous faites, ce n'est vraiment pas bien.
01:09:55 Bon, alors dites-moi, qu'est-ce que vous n'aimez pas ?
01:09:57 Ah ben, je n'aime rien.
01:09:58 Ah bon, alors.
01:09:59 Non, mais je n'aime pas grand-chose.
01:10:00 Ce que j'aimais, c'était votre dynamisme au départ.
01:10:02 Et encore.
01:10:04 Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a ?
01:10:06 On a une dette qui explose, on a un déficit qui est colossal.
01:10:09 On a aujourd'hui une dépense publique.
01:10:13 Vous n'allez pas attaquer la chose.
01:10:14 On a un taux d'imposition incroyable.
01:10:16 Et en plus, vous rajoutez un petit peu,
01:10:19 vous rajoutez un petit peu au mécontentement général avec la retraite à 64 ans.
01:10:24 Vous êtes quand même un drôle, vous de me dire ça.
01:10:26 Oui, c'est bien, j'aime bien.
01:10:28 Parce que la dette, elle a augmenté pourquoi ?
01:10:30 Elle a augmenté parce que vous l'avez augmentée de 700 milliards, vous.
01:10:33 Non, non, non.
01:10:34 Tout seul, vous tout seul.
01:10:35 Non, non, non, pardon.
01:10:36 Attendez, monsieur.
01:10:37 Oui ?
01:10:38 Qui a été aidé pendant cette période de Covid ?
01:10:40 On a tout fermé.
01:10:41 Non, mais monsieur, c'est pas votre argent.
01:10:42 Non, mais c'est notre argent.
01:10:43 Non, non, non.
01:10:44 Non, mais on l'a augmenté, regardez.
01:10:45 Tous les pays européens, contrairement à d'autres périodes où la France a augmenté sa dette.
01:10:48 Vous croyez que les autres, si les autres font du mal, nous on doit faire du mal.
01:10:51 Non, non, non, mais on a fait quelque chose pour préserver l'activité.
01:10:53 Mais vous n'avez rien préservé du tout.
01:10:55 Oui, bah regardez le taux de chômage qu'on a.
01:10:56 On a continué à créer des emplois, on a préservé.
01:10:57 Mais votre taux de chômage, déjà vous avez changé le mode de calcul.
01:10:59 Alors arrêtez.
01:11:00 Mais non, dites pas de bêtises.
01:11:01 Vous avez changé le mode de calcul, donc c'est évident.
01:11:02 Après, après, monsieur, les impôts, on en a baissé le taux.
01:11:05 Mais non, votre taux...
01:11:06 Regardez dans tous les documents.
01:11:07 Mais je vous invite à regarder.
01:11:09 Et regardez les documents statistiques, et vous verrez que vous dites beaucoup de bêtises sur les chiffres.
01:11:14 Ah, ah, ah, ah, vous, vous dites beaucoup de bêtises tous les jours, hein.
01:11:17 Tous les jours et depuis 5 ans, hein.
01:11:19 Mais moi...
01:11:20 Je vous rassure, hein, vous me battez.
01:11:21 Mais moi, monsieur, j'essaie, monsieur...
01:11:22 Un peu de respect, s'il vous plaît, c'est monsieur le président.
01:11:25 Oui, non, non, mais il est respectueux.
01:11:26 On n'est pas d'accord, mais il est respectueux.
01:11:28 Mais je vous dis sincèrement que ça boucle pas, votre truc.
01:11:32 Ça marche pas.
01:11:33 Ah, non, mais votre truc, ça marche pas avec moi, hein.
01:11:35 Eh, regardez, les télés nous regardent, mais ça marche pas avec moi, hein.
01:11:38 Non, mais vous pouvez enfumer les Français.
01:11:40 On est quelques-uns, on peut réclamer.
01:11:41 Par contre, je laisse...
01:11:42 Je suis pas en train d'essayer d'enfumer, je suis en train d'essayer d'avancer.
01:11:44 Non, non, vous essayez pas, vous, de vous enfumer depuis cinq ans.
01:11:46 Non, non, monsieur.
01:11:47 Si, si, mais vous avez encore quatre ans, c'est bon.
01:11:49 C'est le jeu, c'est la démocratie, par contre.
01:11:51 Vous avez été élu.
01:11:52 Voilà, les Français, c'est eux, hein, qui ont fait les cons.
01:11:55 Allez, bonne journée à Adol.
01:11:57 Regardez le chiffre sur les impôts, vous verrez ce que je vous dis.
01:11:59 Ça commente beaucoup sur...
01:12:02 C'est intéressant de vous entendre pendant qu'on écoute ça.
01:12:05 Vous trouvez ça bien ?
01:12:06 Oui, mais pour le président...
01:12:07 C'est excellent de vous montrer.
01:12:08 Et ça, qu'en même temps, ça va être compliqué.
01:12:10 Allez, Karimac, qui commence ?
01:12:12 Je trouve qu'au début, quand Emmanuel Macron a décidé de dire
01:12:15 « Je vais aller dans la population, je vais aller au contact »,
01:12:18 et tout ça, ça semblait vraiment archi faux.
01:12:20 Et on avait l'impression que c'était toujours « je, je, je ».
01:12:23 C'était pas pour le peuple, c'était pour Emmanuel Macron,
01:12:26 pour redorer son image.
01:12:27 Alors, ça sonnait faux de A à Z.
01:12:29 Il y a eu l'épisode...
01:12:30 Ça sonnait moins faux, vous trouvez ?
01:12:31 Il y a eu l'épisode...
01:12:32 Non, mais ce que je veux dire, c'est que pour Emmanuel Macron,
01:12:34 je trouve qu'il s'en sort plutôt bien dans cette séquence,
01:12:36 comparativement aux casserolades,
01:12:38 où l'on était vraiment dans la tentative d'humiliation publique.
01:12:41 Et il y avait une perte de contrôle totale.
01:12:43 Et c'était vraiment en désavantage...
01:12:45 Vous en avez vu tout ce qu'il faut mettre en œuvre
01:12:47 pour éviter les casseroles, pour éviter les bruits,
01:12:49 pour mettre le président dans les meilleures conditions ?
01:12:52 Julien, ça met un terme à l'homme traqué.
01:12:55 Ce qu'on a vu jusqu'à présent, c'est le type...
01:12:57 Oui, mais c'est factice.
01:12:58 Non, c'est pas factice.
01:13:00 Et oui, on peut toujours dire que c'est absolument pas factice.
01:13:03 C'est... comment, c'est spontané.
01:13:05 Et rien n'était... là, pour le coup, rien n'était préparé,
01:13:08 parce qu'y compris les gens qui sont sur le marché,
01:13:10 ils sont pas au courant.
01:13:11 Donc ils savent pas ce qu'ils vont rencontrer.
01:13:12 C'est pas sûr qu'il s'est laissé un gilet jaune, un leader gay.
01:13:14 Non, il a rencontré des Français.
01:13:16 C'est que là, on n'assiste pas à la full lècheuse.
01:13:19 Donc pour le président, c'est plus un aujourd'hui.
01:13:22 Sincèrement, quel est l'intérêt de ce genre d'image ?
01:13:26 C'est du théâtre.
01:13:28 Nous faire croire que M. Macron est populaire
01:13:31 ou que M. Macron ne se fait pas trop palpaguer.
01:13:34 Il est quand même... c'est l'un des chefs d'État
01:13:37 de l'un des pays les plus puissants.
01:13:39 Moi, j'attends de voir sa vision.
01:13:42 Je ne sais pas ce que pense cet homme.
01:13:44 Je ne sais pas vers où il veut nous amener.
01:13:46 Mais c'est à notre débat, ça.
01:13:47 Mais c'est comme ça qu'il m'intéresse.
01:13:49 On peut pas reprocher à un président de discuter avec son peuple.
01:13:51 Moi, je me plaque totalement qu'il aille dans des endroits
01:13:54 dire bonjour aux gens, simuler une forme de démocratie directe.
01:13:57 Moi, ce que je veux savoir, c'est comment il va réformer la France
01:14:00 dans les prochains mois, comment l'Assemblée nationale
01:14:03 va faire en sorte de voter des lois,
01:14:05 comment il va trouver des majorités.
01:14:07 C'est ça qui nous intéresse.
01:14:09 Et comment il va sortir de la contestation qui est en train de prendre des formes
01:14:11 qui peuvent nous dépasser également.
01:14:13 Je vous laisse poursuivre, Johan.
01:14:15 Je vais juste annoncer que je vais vous montrer une image
01:14:17 dans 30 secondes dès que vous aurez fini,
01:14:19 avec un événement qui vient de se dérouler dans un stade à Agin
01:14:21 qui a été coupé, dont l'électricité a été coupée.
01:14:24 Des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées dans le noir ce soir.
01:14:26 On va voir l'image dans un instant.
01:14:28 Allez-y, Johan.
01:14:29 Simplement, on ne peut pas dire du président quand il ne sort pas.
01:14:31 Il est boumkerisé à l'Élysée.
01:14:32 Il ne peut pas se déplacer.
01:14:33 Regardez le président coupé des Français
01:14:35 qui ne veulent même plus aller à leur contact.
01:14:37 Et quand il se déplace, dire "mais c'est n'importe quoi,
01:14:39 c'est de la communication, ça ne sert à rien,
01:14:41 ça ne m'intéresse pas".
01:14:42 À un moment donné, il faut choisir.
01:14:44 On ne peut pas toujours tout reprocher au chef de l'État.
01:14:46 Alors on dit que c'est factice.
01:14:47 Là, pour le coup, c'est vraiment pas factice.
01:14:49 Parce que les gens qui sont sur le marché, ils ne sont pas prévenus.
01:14:51 Il va vraiment rencontrer des Français qui sont là par hasard.
01:14:54 Il n'y a pas eu de tri, il n'y a pas eu de sélection.
01:14:56 Et pour le coup, pour avoir suivi Emmanuel Macron
01:14:58 dans un certain nombre de déplacements depuis 2017,
01:15:00 aller au contact et prendre des bains de foule sur les marchés,
01:15:03 aller serrer des mains, c'est quand même un truc
01:15:05 qu'il affectionne particulièrement et qu'il fait depuis le début
01:15:08 quand il a été élu il y a six ans.
01:15:10 Donc pour le coup, je ne pense pas qu'il se force à le faire.
01:15:12 C'est quelque chose qu'il aime faire précisément.
01:15:14 Et je pense qu'il regrette de ne pas pouvoir le faire davantage
01:15:16 à cause des manifestants qui perturbent ses visites.
01:15:19 Et ils vont continuer de perturber ses visites.
01:15:21 Et pas seulement. Je vous montre juste cette image, Régis,
01:15:23 et vous allez réagir en premier si vous le souhaitez.
01:15:25 Nous sommes au stade Armandie à Agen.
01:15:28 Et regardez, 49e minute.
01:15:30 Alors ils ont eu quelques secondes de retard.
01:15:32 Mais le but c'était de le faire à la 49e minute et 30 secondes.
01:15:35 Donc comme 49.3, on aura tous compris.
01:15:37 Le stade Armandie qui a été plongé dans le noir
01:15:39 pendant ce match de Pro D2 entre Agen et Nevers.
01:15:44 Scène absolument surréaliste.
01:15:46 Les gens qui ont spontanément, vous le voyez,
01:15:48 allumé leur loupiote de téléphone portable.
01:15:51 Il y a des milliers de personnes dans ce stade.
01:15:53 Il y a très probablement, c'est une évidence, des enfants également.
01:15:57 Action revendiquée, revendiquée ce soir par CGT Energy.
01:16:01 C'est franchement, mais c'est une honte.
01:16:05 Et pourquoi Agen ?
01:16:07 Parce que c'était le match Pro D2 du soir,
01:16:10 qui était retransmis d'ailleurs par notre groupe, par Canal.
01:16:13 Localement, ils étaient capables de le faire, c'est tout.
01:16:15 Et peut-être que la CGT Energy d'Agen, en effet, a eu cette opportunité.
01:16:19 Remettons là quelques fois en boucle cette image.
01:16:21 Parce que franchement, je trouve qu'elle est absolument absurde.
01:16:24 Peu importe si elle arrive en Vité, on va la revoir et la revoir.
01:16:27 Il peut y avoir un mouvement de foule ou n'importe quoi.
01:16:29 On ne sait pas ce qu'il se passe.
01:16:31 Un commentaire Yoann Duzay.
01:16:32 La CGT Energy disent qu'ils souhaitent perturber, je ne sais plus trop quoi,
01:16:36 mais le Tour de France, ils parlent déjà de perturber.
01:16:38 Le Festival de Cannes, Roland-Garros.
01:16:40 Le Festival de Cannes, le couple électricité dans des cliniques,
01:16:44 quand le président est en déplacement.
01:16:46 Là, un stade, effectivement, ça peut provoquer des mouvements de foule.
01:16:49 C'est quand même catastrophique.
01:16:51 Regardez, on est en plein jeu.
01:16:53 Non, mais c'est délirant.
01:16:54 Et il y a des gens qui soutiennent ça, qui applaudissent des deux mains,
01:16:56 des responsables politiques qui disent c'est formidable.
01:16:58 On ne va rien lâcher, on coupe le courant partout.
01:17:00 On va empêcher le gouvernement de se déplacer.
01:17:02 À un moment, il faut quand même raison garder.
01:17:04 Oui, c'est irresponsable.
01:17:05 Il faut que tout le monde condamne ce qui est en train de se passer
01:17:08 et des actions complètement illégales de la CGT.
01:17:11 Dans ce pays, on peut protester.
01:17:13 Quand on n'est pas d'accord, on le fait savoir.
01:17:15 Il y a une manifestation le 1er mai.
01:17:16 Que tous ceux qui ne veulent pas de la retraite aillent manifester
01:17:19 dans un cadre légal, c'est encadré, c'est très bien.
01:17:22 Mais ce genre d'action, c'est inacceptable
01:17:24 et elles doivent être condamnées par tous les élus
01:17:26 qui s'inscrivent dans le cadre républicain.
01:17:28 Incroyable image à Agence ce soir, plongée dans le noir.
01:17:31 Plusieurs milliers de personnes qui ont été plongées dans le noir
01:17:33 à la 49e minute.
01:17:34 Action, je le disais, revendiquée par la CGT Énergie.
01:17:38 C'est peut-être le point de départ d'encore d'autres actions.
01:17:41 Il y a le match au Stade de France samedi.
01:17:43 On va en parler juste après le JT.
01:17:44 Souvenez-vous, il y a aussi des groupes écologistes qui font ça.
01:17:48 Des extrémistes qui...
01:17:50 On peut se permettre tout au nom d'une cause que l'on dit,
01:17:52 que l'on croit juste en fait.
01:17:53 Exactement, et de l'imposer aux autres.
01:17:55 C'est-à-dire faire une sorte de manifestation de colère
01:17:58 sur des gens qui ne comprennent même pas ce qui se passe.
01:18:01 Je pense que la plupart des spectateurs et des rugbymans
01:18:03 sur la pelouse n'ont pas compris ce qui leur était arrivé.
01:18:05 Évidemment.
01:18:06 Michel Dos Santos qui va nous faire un point sur l'actu.
01:18:08 On va continuer à parler de cette affaire
01:18:11 et surtout de ce qui pourrait attendre le chef de l'État
01:18:14 au Stade de France samedi.
01:18:15 Michel Dos Santos qui revient évidemment sur cette actualité à Agen.
01:18:19 Le JT.
01:18:24 Le stade d'Agen plongé dans le noir à cause d'une coupure de courant.
01:18:27 La CGT Énergie du Lot et Garonne revendiquent
01:18:30 la mise en sobriété énergétique de l'enceinte.
01:18:32 Le président du club Angevin a dénoncé une attitude irresponsable.
01:18:36 La rencontre Agen-Nevers de Prod2 de rugby a finalement pu reprendre.
01:18:40 La mairie de Marseille l'a annoncé ce jeudi.
01:18:43 138 personnes évacuées après l'effondrement d'un immeuble rue de Thivoli
01:18:46 vont regagner demain leur domicile.
01:18:48 Ces habitants du quartier avaient dû partir
01:18:50 pour que leur logement situé à proximité puisse être examiné.
01:18:53 L'explosion a priori au gaz du 8 avril dernier avait coûté la vie à 8 personnes.
01:18:58 Et puis le secteur aéronautique et spatial français lance une campagne de recrutement.
01:19:02 En 2022, son activité a connu un fort rebond suite à la reprise du trafic aérien
01:19:06 et à la demande importante dans le secteur de la défense.
01:19:09 L'an dernier, le chiffre d'affaires de l'aéronautique, de l'espace et de la défense a augmenté de 13,6%.
01:19:15 Oui, voilà pour cet avion.
01:19:19 On a donc vu cette image à Agen il y a un instant.
01:19:24 Vous savez que le président doit aussi assister samedi,
01:19:27 donc là dans deux jours, à la finale de la Coupe de France qui opposera Toulouse à Nantes.
01:19:31 Comme le veut la tradition, Emmanuel Macron devrait normalement descendre sur le terrain
01:19:35 pour saluer les deux équipes.
01:19:36 Et la CGT, parlons-en encore, prépare un accueil.
01:19:39 30 000 cartons rouges sur lesquels sera inscrit "Carton rouge à la retraite" à 64 ans seront distribués.
01:19:45 10 000 sifflets devraient être distribués également au public en amont de la rencontre
01:19:49 à proximité des stations de métro et de RER.
01:19:52 Et on apprend ce soir que l'Elysée n'a pas encore décidé si le chef de l'État irait véritablement sur la pelouse,
01:20:00 mais la tendance c'est qu'il pourrait y aller.
01:20:02 3 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, c'est du jamais vu.
01:20:05 A l'intérieur, 1 500 stadiers, des drones pour surveiller les tribunes.
01:20:09 Des grilles seront montées dans les virages du Stade de France,
01:20:14 dispositif là aussi exceptionnel.
01:20:18 - J'ai jamais vu des grilles au Stade de France.
01:20:20 - Non, on va rajouter devant les virages, derrière les deux buts, pour que les gens comprennent bien,
01:20:26 on va rajouter en plus des grillages pour éviter...
01:20:29 On va bunkeriser le Stade de France samedi pour qu'Emmanuel Macron puisse aller serrer 22 mains.
01:20:35 - Précisément, les choses changent très vite.
01:20:38 Et ce qu'on nous dit plutôt ce soir du côté de l'Elysée, c'est qu'Emmanuel Macron n'ira pas.
01:20:41 - Il n'ira pas à la pelouse.
01:20:42 - Oui, je pense.
01:20:44 - Il va à priori...
01:20:45 - C'est là pour le coup.
01:20:46 - A priori, il va rester dans la tribune. Pourquoi ?
01:20:49 Parce qu'il y a un risque qui est quand même assez important
01:20:52 si le chef de l'État va sur la pelouse serrer la main des joueurs,
01:20:55 c'est qu'un certain nombre de supporters les plus radicaux, les ultras notamment,
01:20:59 envahissent la pelouse.
01:21:00 Et là, évidemment, le groupe de sécurité du président de la République n'est pas capable de faire face à 1 000, 1 500,
01:21:06 2 000 personnes qui décideraient d'envahir la pelouse.
01:21:09 Personne ne peut les arrêter.
01:21:10 Donc le risque pour la personne, pour Emmanuel Macron, est trop important.
01:21:15 Donc manifestement, il sera en tribune présidentielle.
01:21:18 - Mais c'est très versatile ce que veut faire ou pas le chef de l'État.
01:21:21 Parce qu'on a des journalistes aussi du service politique.
01:21:25 Il y a une heure, deux heures...
01:21:27 - Je vous dis que ça change très vite.
01:21:29 - En deux heures, il aura peut-être pris une autre décision.
01:21:31 - C'est la sécurité qui décide.
01:21:33 - Ce n'est pas Joe Biden.
01:21:35 Ce ne sont pas les secrets de service.
01:21:37 - Là, c'est quand même très particulier.
01:21:39 - Il y a pas un milliard de moyens de sortir du stade si ça se passe mal.
01:21:42 Et au Stade de France, c'est vrai que la tribune présidentielle est quand même assez facile à sécuriser.
01:21:46 Si ça se passe mal, il peut être évacué.
01:21:48 - Autant ne pas y aller.
01:21:51 - Il ne faut pas y aller s'il ne va pas au bout du protocole et de la tradition.
01:21:54 - Le symbole n'est pas le même.
01:21:55 - Là, sa sécurité peut être en jeu.
01:21:56 Parce que les spectateurs, on ne les contrôle pas.
01:21:58 On ne les contrôle pas, les spectateurs.
01:22:00 On ne sait pas qui ils sont.
01:22:01 - Il y a quand même des groupes qu'on connaît.
01:22:03 Il y a des groupes de supporters qui se sont identifiés.
01:22:05 - Pas sur une finale aux Coupes de France.
01:22:07 - Sur les 80 000, on ne contrôle pas les gens qui ont pris des places.
01:22:11 - Non, mais vous savez qu'il y a des groupes de supporters.
01:22:13 Ce qui rajoute peut-être à la tension éventuelle, c'est que les groupes ultra de Toulouse et de Nantes sont rivaux
01:22:20 et pourraient également se retrouver pour des batailles rangées.
01:22:24 - Ils ne sont peut-être pas rivaux contre Emmanuel Macron.
01:22:26 Si ils sont rivaux entre eux, ça c'est des histoires de football, des histoires de supporters.
01:22:30 - J'ajoute qu'au-delà de ce qui pourrait arriver contre Emmanuel Macron et pour cette contestation,
01:22:35 non seulement vous avez la contestation, mais vous avez des groupes de supporters rivaux,
01:22:40 qui pourront peut-être éventuellement se rencontrer et en venir aux mains.
01:22:45 - Je pense que sincèrement...
01:22:46 - Il doit annuler sa venue au Stade de France ?
01:22:48 - Non, peut-être pas. Il peut être au stade. Il se fera siffler, mais il peut être au stade.
01:22:51 Par contre, la sécurité, j'en suis convaincu, lui, impossible d'aller sur le terrain.
01:22:56 Parce que sur le terrain, il est obligé d'aller sur le terrain accompagné par 4 d'Arc du Corps.
01:23:01 C'est juste impensable.
01:23:02 - Si vous avez ces fameux grillages derrière les virages et que les abords de la pelouse sont contrôlés et maîtrisés,
01:23:09 à priori, rien ne l'empêche d'aller sur la pelouse.
01:23:11 - Rappelez-vous le match France-Algérie, aucun stadier n'est capable d'interdire à grande 40, 50...
01:23:16 - Non mais là, c'est pas le dispo de France-Algérie.
01:23:18 Là, vous avez un dispositif exceptionnel, vous avez des drones, vous allez avoir des hélicoptères,
01:23:21 3000 policiers-gendarmes, 1500 stadiers, des drones en tribune.
01:23:25 - A l'extérieur, mais 1500 stadiers, vous n'arrêtez pas 300 personnes qui décident...
01:23:29 - Pour un match de foot.
01:23:30 - N'arrangez pas de tirer des gaz lacrymogènes dans le sud, parce que ça provoque des mouvements de foule.
01:23:33 - Ah bah oui, et puis il y a des enfants.
01:23:35 - Non, non, je pense qu'il va y aller.
01:23:36 - La sécurité ne peut pas être assurée, à l'évident.
01:23:38 - Et puis c'est un sujet aussi, parce que c'est un sujet pour Emmanuel Macron, mais c'est un sujet pour Gérard Darmanin.
01:23:41 Quand on connaît le passif de Gérard Darmanin avec le Stade de France, ça reste un caillou dans sa chaussure.
01:23:45 Il ne faut pas se louper, la moindre fausse note samedi au Stade de France pourrait être fatale à l'exécution.
01:23:52 - Y aller et rester en tribune.
01:23:53 - Vous dites ?
01:23:55 - Oui, mais je trouve qu'autant pas y aller. Je vous dis franchement, il ne faut pas faire les choses à moitié.
01:23:59 - Non mais ça je pense qu'il y va.
01:24:00 - Soit il y va et il joue le rôle du président de la République, comme depuis des dizaines d'années les présidents le font,
01:24:04 à savoir descendre sur la pelouse, saluer tous les joueurs et remettre la coupe à la fin.
01:24:08 Mais si c'est pour être planqué en tribune présidentielle, autant le regarder à la maison au coin du feu avec...
01:24:12 - Rappelez-vous l'image de Lionel Jospin.
01:24:15 - Ça, hein, qui s'appelle Nemo.
01:24:16 - Rappelez-vous de Lionel Jospin, tétanisé sur son fauteuil pendant France-Algérie,
01:24:19 avec, entouré de garde du corps, qui à un moment l'ex-filtre.
01:24:22 Il ne savait plus où il était.
01:24:23 Et l'image, et rappelez-vous, c'est en pleine campagne électorale, ça lui a coûté une partie de l'élection.
01:24:28 Parce que ce sentiment d'un futur président incapable d'assumer une situation de crise,
01:24:32 donc pour Emmanuel Macron, c'est le match de tous les dangers.
01:24:35 Donc le minimum qu'il puisse faire, c'est aller au stade, rester dans la tribune présidentielle et éviter le clash.
01:24:41 Ou sinon, effectivement, décider pour une raison x-x de ne pas y aller.
01:24:44 - Je me demande où on va, hein.
01:24:45 Franchement, cette image à Agen, là, je pense que c'est les prémices d'action spontanées, ici, là.
01:24:50 - Vous pensez qu'on peut imaginer le stade de France ?
01:24:52 - Vous allez aller à un concert, vous allez aller à...
01:24:53 - Dans le noir ?
01:24:54 - Je ne sais où, on revoit cette image surréaliste à Agen, merci.
01:24:57 Vous allez aller à Roland-Garros, je ne sais où, au cinéma demain, voir...
01:25:01 Enfin, tout est envisageable, là.
01:25:03 Tout est envisageable, avec les risques inhérents que ça peut...
01:25:06 - Imaginez le stade de France plongé dans le noir, avec le président là, mais n'importe quoi.
01:25:10 - Il n'y a pas des groupes électro au stade de France, j'imagine.
01:25:12 - Ah oui, alors je crois...
01:25:13 - Ça ne se dit pas tout.
01:25:15 - Il y a un délai.
01:25:16 - Non, non, j'ai vu passer ça, je crois qu'ils vont quasiment y aller avec des groupes électrogènes.
01:25:20 Il va y avoir des groupes électrogènes qui vont prendre le relais.
01:25:22 - Ce qui semble normal, à l'évidence, parce que là, c'est encore une fois une question de sécurité.
01:25:25 - Normal, normal...
01:25:26 - Non, mais...
01:25:27 - Non, ce n'est pas normal de devoir prévoir des groupes électrogènes pour faire fonctionner la stade de France.
01:25:31 - Non, non, effectivement, parce que ce qui n'est pas normal, c'est que la CGT menace de couper l'électricité.
01:25:34 - Ce qui n'est pas normal, c'est que...
01:25:35 - Qu'elle le fasse, qu'elle le fasse.
01:25:37 - Comment en est-on arrivé là, quoi ?
01:25:39 - C'est ça.
01:25:40 - C'est un trait de basculure.
01:25:41 - Non, mais...
01:25:42 - Non, mais c'est très important comme question.
01:25:44 - Non, mais il ne faut pas...
01:25:45 - Non, non, ce que dit Régis, comment on est...
01:25:47 - Non, non, il ne faut pas inverser l'héros.
01:25:48 - C'est quoi la bonne question, alors ?
01:25:49 - La bonne question, il n'y a pas de question à se poser, c'est que c'est interdit, c'est de la délinquance,
01:25:53 c'est peut-être parfois criminel, donc la CGT, là, il faut la condamner.
01:25:56 - Je suis d'accord.
01:25:57 - On ne cherche pas à justifier pourquoi la CGT en arrive pas.
01:25:59 - Et demain, vous allez voir Sophie Binet qui, comme lorsqu'on a reproché à la CGT d'avoir fait des coupures dans l'héros,
01:26:04 et que vous avez une clinique et des tables de chirurgie qui sont clouées,
01:26:06 qui va aller à la télé demain pour dire "non, non, on n'y est pour rien, c'est un hasard".
01:26:09 - Elle est à la tête d'un syndicat qui est en train de gravement se radicaliser,
01:26:13 eh bien, il faut qu'elle le dise et qu'elle l'assume.
01:26:15 - Ça peut mal finir, ça peut vraiment mal finir.
01:26:17 - Les méthodes de la CGT sont des méthodes fascisantes.
01:26:22 - Arrête.
01:26:23 - Si, c'est la vérité.
01:26:24 Et là, on essaye de retourner les autres.
01:26:26 - Je vois Régis qui nous raconte "mais Emmanuel Macron l'a bien cherché".
01:26:30 Non, je dis désolé, mais c'est un peu ce qu'il y a derrière.
01:26:33 - J'essaie de comprendre pourquoi ce président-là particulièrement ne peut pas faire ce que...
01:26:38 - Mais tous les autres ! Jacques Chirac, lui, j'étais déboulu en tant que 95.
01:26:43 - Autour de la personne d'Emmanuel Macron, il y a une détestation.
01:26:46 - Absolument, oui.
01:26:47 - Ça prend des formes diverses et variées, on dirait que ça ne retombera jamais.
01:26:51 J'ai l'impression que le sujet des retraites n'est même plus dans l'air du temps.
01:26:56 C'est une détestation personnelle.
01:26:58 C'est un compte à régler personnellement avec le chef de l'État de la part de certains.
01:27:02 - Ceux qui ne l'aiment pas le détestent vraiment.
01:27:04 - Oui, ceux qui ne l'aiment pas le détestent. Très bonne formule.
01:27:06 - Oui, mais je pense qu'il faut faire attention et se dire qu'il doit peut-être avoir un basculement aussi dans l'opinion.
01:27:11 C'est-à-dire que oui à la contestation, il faut purger cette fameuse colère.
01:27:16 - Comme le général de Gaulle en 68.
01:27:17 - Peut-être, mais non, par ailleurs, à cette espèce d'anarchie aussi.
01:27:21 - Le soutien massif des Français qui viennent manifester avec lui sur les Champs-Élysées.
01:27:25 - Oui, c'est ça, mais à un moment donné, on craint ce basculement-là dans l'opinion.
01:27:29 Et je pense qu'on peut dire oui à la contestation, non à la violence, non à l'anarchie.
01:27:33 Et je pense que quand on met en danger la vie d'autrui, parce que comme on dit, ça peut basculer en mouvement de foule,
01:27:38 ça peut basculer aussi, on ne sait pas ce qui peut se produire dans ce cas-ci.
01:27:41 - Ah non, mais c'est dangereux.
01:27:42 - Je pense que vraiment l'opinion peut changer.
01:27:44 - Un stade avec des milliers de personnes dans le noir, là c'est Agen, c'est pas un immense stade évidemment,
01:27:49 mais si c'est le Stade de France, c'est 80 000.
01:27:51 Et quand bien même, je sais pas combien il y a de place au stade Armandie d'Agen,
01:27:54 mais il doit bien y avoir 5000 personnes facilement.
01:27:56 5000 personnes plongées dans le noir d'une seconde à l'autre, avec des enfants, peut-être des personnes âgées,
01:28:01 des gens qui peuvent paniquer, qui peuvent...
01:28:03 - Ça peut créer des crises de panique chez certaines personnes.
01:28:07 - C'est une espèce de...
01:28:08 - Je découvre ça, mais d'une irresponsabilité crasse.
01:28:11 - Un mouvement de foule en foule.
01:28:12 - Je sais pas comment ça se fait.
01:28:13 - David Lebars, le commissaire Lebars, qui était l'invité de Laurence Ferrari,
01:28:16 qui s'exprime sur les éventualités de perturbations au Stade de France samedi, écoutez-le.
01:28:22 - Il y a un risque, je connais bien l'endroit, j'ai été commissaire de Saint-Denis, je connais bien le Stade de France.
01:28:27 Quand vous avez une foule de 80 000 personnes qui vient,
01:28:30 si vous avez une organisation qui vise à distribuer des sifflets ou des cartons rouges,
01:28:34 forcément on aura un risque qu'une partie de ce public fasse dégénérer le match.
01:28:39 Moi je rappelle que c'est du sport, il va y avoir des millions de Français qui veulent voir du sport,
01:28:42 ils n'ont peut-être pas envie de voir une séquence politique.
01:28:44 Donc à ceux qui font ça, de réfléchir à ne pas gâcher le sport.
01:28:47 - Je disais une bêtise, l'OMNA vient de vérifier en régie, il y a 14 000 places au Stade Armandie,
01:28:51 donc 14 000 personnes plongées dans le noir.
01:28:53 Quand vous êtes en plus dans un moment d'euphorie, parce que vous êtes en train de regarder un match,
01:28:56 il y a une grosse mêlée, hop, tout à coup, qu'est-ce qui est en train de se passer ?
01:28:59 Bon, après, peut-être que je dramatise un peu, je sais pas en fait à quel point.
01:29:03 - Non, non, non, non.
01:29:04 - Non, parce que je me dis, je réfléchis en même temps, je me dis, ils ont leur téléphone portable,
01:29:08 ils peuvent faire un peu de lumière, machin, les gens de la CGT, vous allez leur dire,
01:29:12 mais vous êtes des irresponsables, vous allez leur dire, arrêtez, on a coupé la lumière,
01:29:15 vous avez votre portable, vous n'allez pas nous faire un cinéma.
01:29:17 Voilà ce qu'ils vont nous répondre à la CGT.
01:29:19 Et qu'est-ce que vous répondez à des gens qui vont vous dire, arrêtez de me faire votre psychodrame,
01:29:23 vous n'avez qu'à allumer votre téléphone, vous avez de la lumière.
01:29:25 - Que c'est illégal et que quand on est dans une république, on ne viole pas la loi.
01:29:28 Bon, c'est illégal.
01:29:29 - Justement, samedi, il va y avoir du monde devant la télé, peut-être pas pendant 90 minutes,
01:29:33 ça dépendra du match, mais au moins les 5-10 premières minutes, parce que
01:29:37 on va tous être très intéressés par ce que fera ou pas le chef de l'État
01:29:41 et à quel point ça pourrait être pertinent.
01:29:43 Les images, il va falloir faire très attention aux images.
01:29:45 Je plains le réalisateur du match, parce qu'il va falloir faire des choix.
01:29:49 Entre les plans sur le président et le commentateur.
01:29:53 Le week-end, on est off.
01:29:55 Qui est-ce qui sera pour 22h ? Je pense que ce sera Olivier de Cayrenfleck
01:29:58 qui va récupérer cette actualité.
01:30:00 - À l'image, on l'a eu ?
01:30:02 - Non, parce que la dernière image, c'est pour sourire.
01:30:05 - Décompressé un peu.
01:30:07 - Ah non, c'est Frédéric Taddeï qui est à l'antenne à 22h.
01:30:11 Et qu'on salue avec les visiteurs du soir, évidemment.
01:30:13 La dernière image, avant de refermer ce soir info.
01:30:17 Est-ce que vous saviez qu'on pouvait pratiquer le surf sur un fleuve ?
01:30:20 - Non.
01:30:22 - Et bien maintenant, vous le savez.
01:30:23 Regardez, on est dans l'État brésilien de Maragno, c'est dans l'Amazonie,
01:30:27 au nord-est du Brésil.
01:30:28 Une vague, une immense vague, est provoquée par la rencontre de l'eau du fleuve Méarime
01:30:33 avec celle de l'océan à marée haute.
01:30:35 La vague déferle à contre-courant pendant plus d'une heure à 30 km/h.
01:30:38 Ce qui permet à ces amateurs de surf, à Ari très précisément,
01:30:42 venus d'Amazonie ou de plus loin d'ailleurs,
01:30:45 des habitués de surf en mer, qui viennent ici chaque année
01:30:48 pour pratiquer ce sport de manière peu conventionnelle.
01:30:52 C'est sympa, hein ?
01:30:53 - Très sympa.
01:30:54 - C'est joli, ça se fait des belles images.
01:30:55 - J'ai très envie.
01:30:56 - Et puis, ça se sent moins dangereux.
01:30:57 Moi, j'ai presque envie d'y aller avec eux,
01:30:59 parce que vous vous posez sur la planche,
01:31:00 vous vous laissez porter la vague pendant une demi-heure.
01:31:02 Vous avez la vague, alors qu'à l'océan, ça dure 10 secondes.
01:31:04 Là, la vague, c'est une demi-heure, vous faites je ne sais combien de kilomètres.
01:31:07 Ça doit être super à vivre.
01:31:09 Alors, vous savez, en préparant cette petite image,
01:31:12 j'ai appris que ça existait aussi chez nous en France,
01:31:14 ce phénomène dans l'Hexagone.
01:31:16 Vous savez ça ?
01:31:17 - Pas où, mais dans les embouchures, oui.
01:31:18 - Eh bien oui.
01:31:19 Vous êtes bon, François, parce que les surfers peuvent s'adonner
01:31:22 à une pratique similaire avec le mascaret.
01:31:24 C'est un phénomène qu'on observe en Gironde.
01:31:27 Donc, nos amis girondins,
01:31:28 qui ont la côte atlantique à disposition également pour s'amuser,
01:31:31 peuvent profiter du mascaret, surfer sur un fleuve,
01:31:34 avec cette rencontre entre l'océan et la rivière.
01:31:36 - C'est connu parce que c'est là-bas qu'on attrape l'épibale.
01:31:38 - Comment ?
01:31:39 - C'est là-bas qu'on attrape l'épibale.
01:31:40 - L'épibale.
01:31:41 - Les alevins d'Orly.
01:31:42 - Ah oui, ça, c'est moins sympa.
01:31:43 - Qui remonte...
01:31:45 - Vous m'avez gâché mon image, là.
01:31:46 - Non, non, c'est beau.
01:31:47 C'est très bon, l'épibale.
01:31:48 - Là, il y a des anacondas.
01:31:49 C'est l'Amazonie.
01:31:50 Il faut faire attention quand même.
01:31:52 Il faut regarder sous la planche, quand même, avant de poser le pied.
01:31:55 - Merci d'avoir surfé.
01:31:56 - Merci, les amis.
01:31:57 Merci d'avoir suivi ce soir Info.
01:32:00 Demain, c'est vendredi.
01:32:01 Demain, c'est vendredi.
01:32:02 Donc, j'aurai le plaisir de vous retrouver dans l'heure des Pro 2.
01:32:04 C'est Olivier de Caire-en-Flec qui prendra la suite de ce soir Info.
01:32:07 Suivement, non de Toulouse.
01:32:09 - Surtout le début du match.
01:32:12 - À demain.
01:32:13 Bonne nuit.