Soir Info du 23/03/2023

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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 jour sans fin pour les forces de l'ordre. Je rappelle que la manifestation a
00:00:04 commencé Place de la Bastille et on va dire huit heures plus tard ces mêmes
00:00:08 forces de l'ordre sont obligées de sécuriser la zone. Alors on n'est pas sur
00:00:11 la place, on est sur l'une des artères qui mène à la place de la Bastille, rue
00:00:16 de la Roquette pour ceux qui connaissent et pourquoi ces forces de la gendarmerie
00:00:21 avancent ? Tout simplement parce qu'ils suivent un groupe de jeunes, une
00:00:26 centaine de jeunes qui depuis aller on va dire une heure et demie, deux heures
00:00:30 tentent de brûler du mobilier urbain, brûler des poubelles qui sont en train
00:00:35 de faire des barrages avec des engins de chantier ou des éléments qui
00:00:42 jonchent les rues. Grande difficulté pour ces forces de l'ordre pour cette
00:00:45 nouvelle mobilisation avec peut-être une nouvelle étape qui a été franchie dans
00:00:51 la violence. Vous voyez donc ces forces de l'ordre qui très rapidement tentent de
00:00:55 remettre à redonner la possibilité aux voitures de circuler puisque la
00:01:03 circulation n'a pas été coupée. Vous voyez ces images assez impressionnantes
00:01:08 pour ces policiers et gendarmes qui tentent très rapidement de remettre la
00:01:14 rue à disposition des voitures tout simplement parce que sans mettre plus
00:01:19 loin et bien ça va recommencer c'est à dire que vous avez un groupe qui est
00:01:23 situé je le répète à une centaine de mètres et qui soit brûle du mobilier
00:01:28 urbain, brûle des poubelles ou alors qui tente de bloquer la circulation.
00:01:32 Depuis 18 heures Julien on a assisté à des scènes d'une d'une extrême violence
00:01:38 avec des éléments radicaux des professionnels de la casse dirons nous
00:01:43 mais pas que puisque on a pu constater qu'il y avait autour de nous une nouvelle
00:01:49 génération disons-le de manifestants, des très jeunes manifestants peut-être
00:01:55 lycéens ou jeunes universitaires qui sont venus et pour brûler du mobilier
00:02:03 urbain et pour manifester mais dans un sentiment assez particulier. Moi j'ai
00:02:08 pu être témoin d'une scène complètement lunaire où vous aviez un incendie de
00:02:13 poubelle et des jeunes qui se prenaient en selfie juste à côté. C'est très
00:02:17 intéressant cette situation parce qu'on bascule en quelque sorte dans
00:02:22 l'irrationalité autre chose autre élément est essentiel et le ministre de
00:02:27 l'intérieur l'a rappelé dans sa dernière intervention c'est le nombre de
00:02:32 poubelles qui ont été incendiées sur un rayon de 5-6 km à Paris plus d'une
00:02:38 centaine de poubelles ont été incendiées et pour aller de la place de
00:02:43 l'opéra jusqu'à la place de la Bastille on a dû vraiment naviguer entre les
00:02:48 déchets, naviguer entre ces poubelles brûlées et on avait vraiment la
00:02:52 sensation de voir une sorte de Paris qui brûle et surtout un Paris saccagé.
00:02:58 Merci beaucoup. Eliott Deval en direct du quartier de la Bastille à Paris.
00:03:03 Bonsoir à vous et bienvenue sur CNews en direct si vous nous rejoignez comme
00:03:06 les huit précédentes soirées intégralement consacrées à ces
00:03:11 violences à cette nouvelle forme de mobilisation depuis ce 49.3 la semaine
00:03:16 dernière dégainée par le gouvernement les mobilisations ont changé ont pris
00:03:20 une autre tournure une radicalité qui est en train de se transformer en
00:03:24 violence quasiment perpétuelle et on peut vivre cela ensemble jusqu'à minuit et
00:03:29 au delà sur CNews avec Yoann Usaï pour m'accompagner. Bonsoir Yoann. De retour
00:03:34 le service politique de CNews représenté à Maurice Bucot avec le
00:03:37 service police justice également de la rédaction en plateau merci d'être là.
00:03:41 Mathieu Vallet commissaire de police ce sera évidemment très important de vous
00:03:44 entendre ce soir pour bien comprendre la situation.
00:03:46 Alexandre Devecchio est parmi nous rédacteur en chef au Figaro.
00:03:49 Benjamin Morel maître de conférence en droit public et Gabrielle Cluzel
00:03:53 directrice de la rédaction de boulevard Voltaire. Bonsoir chère Gabrielle
00:03:56 merci à tous les six de m'accompagner sur ce plateau neuvième journée de
00:04:00 mobilisation donc pour l'intersyndicale par ailleurs aujourd'hui les
00:04:03 rassemblements ont battu des records de participation dans plusieurs villes
00:04:06 selon le ministère de l'intérieur un million quatre-vingt dix mille
00:04:09 manifestants ont défilé en France aujourd'hui la CGT en revendique
00:04:13 trois millions et demi à Paris la préfecture de police a dénombré 119
00:04:17 mille contestataires à la réforme des retraites et puis vous l'avez vu au cours
00:04:20 de la journée les blocages se multiplient dans différents secteurs
00:04:22 l'ambiance a été particulièrement tendue dans certains cortèges à Paris bien
00:04:26 sûr où ça se poursuit vous le voyez encore ce soir de façon spontanée
00:04:30 sauvage à Nantes ça a été très tendu à Lorient à Rennes à Bordeaux on vous
00:04:34 montrera les différentes images au cours de la journée et de la soirée mais
00:04:38 d'abord priorité donc à ce qui se passe en direct Mathieu Vallée la
00:04:42 manifestation qui s'est conclue aux alentours de 19h20 heures du côté de la
00:04:46 place de l'opéra c'est à ce moment là que les éléments les plus violents se
00:04:50 sont dispersés dans différents quartiers de Paris pour aboutir à ces
00:04:55 scènes de chaos comme on en a rarement vu comment qualifiez vous la situation
00:05:00 depuis une grosse semaine maintenant dans la capitale et dans plusieurs villes
00:05:03 moyennes ou grandes villes de France. Ce soir le bilan des blessés chez les
00:05:08 policiers et gendarmes est catastrophique on a un lourd bilan j'ai vu qu'on annonce
00:05:12 par les autorités 140 policiers et gendarmes blessés je peux vous annoncer
00:05:15 qu'on va passer la barre des 200 policiers et gendarmes blessés on n'a pas
00:05:18 encore le bilan consolidé de la préfecture de police de Paris et en une
00:05:21 semaine si j'ai quelques secondes jeudi dernier il y a... Nous pensons que pendant plus de deux
00:05:25 heures on prend le temps de décrypter et d'analyser sur le fond et sur la forme
00:05:28 la situation. Il y aura des choses à dire effectivement en une semaine la violence a dépassé tout ce qu'on
00:05:34 entendait depuis plusieurs années à savoir le mouvement des gilets jaunes on
00:05:37 avait des ultra jaunes qui avaient récupéré le mouvement on y reviendra
00:05:39 avec maintenant la récupération d'ultra gauche ce qui est important de
00:05:42 souligner c'est qu'actuellement vous avez des policiers et gendarmes qui
00:05:44 progressent dans la capitale entre Bastille, République on a mis des forces
00:05:48 devant toutes les institutions puisqu'on voit bien qu'aujourd'hui l'ultra gauche
00:05:50 est à la manœuvre et que leur but c'est de renverser les institutions de la
00:05:53 République donc on est en train de tenir nos institutions
00:05:55 on a des braves maïcs ces fameux policiers à moto sur lesquels on reviendra
00:05:59 peut-être des brigades anticriminalité de la petite couronne et parrain
00:06:02 trameuros qui sont en train de scionner la capitale. Ils sont mobiles en moto ?
00:06:04 Ils sont très mobiles vu ce qu'on a à faire à dégrouper par 30-50 individus à
00:06:07 chaque fois qui forment des barricades qui dégradent les poubelles et les
00:06:10 mobiliers urbains et qui mettent des incendies et j'en profite parce que
00:06:14 c'est important jeudi dernier un officier de police de la direction de la
00:06:17 République de la circulation qui a pris un pavé place de la concorde en plein
00:06:19 visage, mâchoire défigurée, perte des dents.
00:06:21 Samedi on a encore un commissaire de police à Lille qui a pris un coup de
00:06:24 poing plusieurs coups de poing au visage avec son internal dégradé lors d'une
00:06:27 manifestation. Lundi on a un policier à Besançon qui s'est fait littéralement
00:06:31 lâcher à coups de skateboard dans le visage où l'individu a été interpellé
00:06:34 et condamné à prison. Il a pris trois enfers. Mardi on a un CRS à Fos-sur-mer qui a pris
00:06:38 une fusée de détresse dans la jambe je vous ai donné la photo et en réalité
00:06:43 artère et maléole touchés avec plusieurs mois de rééducation et de
00:06:48 suive médicale et on voit qu'aujourd'hui on a un tal paroxysme de la violence.
00:06:52 On a une manifestation qui dès le début du cortège arrivée en réalité à
00:06:55 Strasbourg-Saint-Denis donc pour ceux qui connaissent pas Paris juste après la
00:06:57 place de la République qui a dégénéré par ces 1500 black blocs qui sont venus
00:07:01 semer le chaos et ça aussi il y aura à mon avis le bilan à faire de ces
00:07:06 personnes qui s'y misent dans les cortèges qu'on connaît que trop bien
00:07:08 c'est pas nouveau et aussi de ce qu'à mon sens les propositions qu'il faudra
00:07:11 faire pour lutter contre ces groupuscules. On va revenir là dessus on a
00:07:14 on a le temps je vous le disais autant sur la forme que sur le fond bien sûr de
00:07:18 revenir sur ces événements sur la réponse politique éventuelle sur le
00:07:22 chef de l'état tristement sourd à ce qui se passe sur sur le terrain mais a
00:07:29 priori oui l'ultra gauche est un petit peu le bouc émissaire de tout ce qui est
00:07:32 en train de se passer mais on le verra aussi avec Amaury pourquoi pas tout à
00:07:35 l'heure il y a des manifestants qui sont en train de s'agréger qui sont en train
00:07:39 de franchir ce cap de la violence et qui n'appartiennent pas forcément à ces
00:07:42 fameuses mouvances même si évidemment le leadership de cette violence pour
00:07:46 l'instant on peut l'imputer à ces fameuses ultra qu'on voit régulièrement
00:07:49 dans les dans les manifestations. Gabriel Pruzel, on fait un tour de table ?
00:07:52 Petite pensée pour ce garde jeune de la paix qui est très jeune vous savez ça a fait
00:07:55 jour des réseaux sociaux aujourd'hui sur Paris.
00:07:57 Alors je salue le travail des CRS c'est que dans chaque compagnie il y a des
00:08:01 SOC des secouristes opérationnels de compagnie qui permettent de protéger à
00:08:05 la fois et les policiers mais aussi les manifestants qui peuvent être blessés
00:08:07 ils lui ont porté rapidement assistance il a été transporté à l'hôpital de
00:08:10 Bichat il a perdu pendant quelques minutes connaissance et j'attends encore
00:08:13 de ces nouvelles parce que vous voyez c'est aussi le visage malheureusement de
00:08:16 ces policiers qui tombent un par un par la violence de ces casseurs de ces
00:08:19 agresseurs et de ceux qui sèment le chaos dans le pays. Un tour de plateau et on
00:08:22 fera comme chaque soir un des aller-retour avec nos équipes sur le
00:08:25 terrain. Gabriel Pruzel si je vous dis que l'heure est grave ce soir qu'est ce
00:08:27 que vous me répondez ? C'est difficile de dire le contraire ces scènes sont quand
00:08:33 même assez effrayantes et d'autant plus effrayante qu'on a l'impression que le
00:08:37 gouvernement n'en prend pas vraiment mesure. Moi j'ai été frappé par ce geste
00:08:40 symbolique qui a beaucoup fait parler sur les réseaux sociaux même s'il n'a pas
00:08:43 de signification particulière sinon symbolique c'est le maître des horloges
00:08:48 qui a enlevé sa montre. Je trouvais que... Alors vous évoquez Emmanuel Macron qui a en effet
00:08:54 pendant l'interview il a retiré sa montre. Il disait qu'il était le maître des horloges et bien visiblement il ne l'est tellement pas que ça devait être un comment dire son
00:09:00 subconscient qui a parlé il a enlevé sa montre. Donc et c'est vrai qu'on a
00:09:05 l'impression qu'il y a quand même plus de pilote dans l'avion ou en tout cas que
00:09:09 le pilote se bouche les oreilles et c'est assez terrifiant. Alors c'est
00:09:12 terrifiant pour les policiers parce qu'ils sont très mobilisés, ils sont
00:09:17 épuisés et c'est... vous avez dit il y a beaucoup de violence et quand ils sont là
00:09:22 ils ne sont pas ailleurs parce que je vous rappelle que la délinquance du
00:09:24 quotidien elle continue. Il n'y a pas de raison que ça s'arrête donc là ils sont
00:09:27 bien tranquilles puisque les effectifs ils n'ont pas le don d'ubiquité. Les
00:09:31 policiers ne sont pas... les effectifs ne sont pas démultipliés et puis en plus
00:09:34 l'image alors qu'ils ont besoin d'être confortés dans leur rôle dans une
00:09:39 période d'ensauvagement général et d'insécurité et bien ils peuvent donner
00:09:44 le sentiment aux gens qui sont mécontentés par cette loi d'être le
00:09:49 bras armé du pouvoir et je crois que c'est très mauvais.
00:09:52 Il ne faut pas que ça se poursuive alors qu'au contraire ils ont besoin d'un
00:09:55 soutien massif de la population dans notre contexte. Donc c'est délétère, il
00:10:00 faut absolument qu'un point final soit mis à tout cela et...
00:10:03 Ça ne sort pas à la fin, ça sent plus le début de quelque chose de nouveau, d'une forme de
00:10:08 soulèvement qu'autre chose. Benjamin Morel, la tension sociale a rarement été
00:10:12 aussi grande dans notre pays. Elle est extrêmement grande d'autant que le
00:10:15 gouvernement a peu de marge de manœuvre. Aujourd'hui on voit qu'il n'a plus de
00:10:17 majorité à l'Assemblée nationale et que qui plus est vous avez une fragilité du
00:10:20 pouvoir qui en réalité se retrouve face à de mauvais choix. Soit il abandonne sa
00:10:24 réforme et c'est Chirac 2006 mais je rappelle qu'à l'époque on était en fin
00:10:27 de quinquennat et donc c'est une forme de capitulation en race campagne pour
00:10:31 Emmanuel Macron pour les quatre années à venir ce qui évidemment pour un
00:10:34 président est compliqué à accepter. Soit il continue en essayant d'espérer que
00:10:39 ça va s'épuiser, que les tensions vont d'elles-mêmes se calmer ou bien que
00:10:43 l'opinion va se retourner face à ces images mais il n'est pas évident qu'elle
00:10:46 se retourne face à ces images. Souvenez-vous de la crise des gilets
00:10:49 jaunes, ce qui a retourné l'opinion ce n'est pas d'abord les violences
00:10:51 malheureusement. Les violences ont même été dans un premier temps acceptées par
00:10:55 une partie... Le point de bascule des gilets jaunes c'est quand même le saccage
00:10:58 de l'arc de triomphe et les millions d'euros dépensés à ce moment-là par le
00:11:03 gouvernement. Ce n'est pas la bascule dans le soutien aux gilets jaunes.
00:11:06 Non, c'est la bascule dans l'action du gouvernement. Mais le soutien continue
00:11:10 malgré les violences donc je crains malheureusement pour le gouvernement que
00:11:12 ça ne n'arrange pas aujourd'hui ces affaires sur la réforme des retraites.
00:11:15 Le deuxième élément c'est que, comme vous l'avez dit, il n'est pas certain qu'on
00:11:19 soit sur la queue de comète. On est peut-être plutôt au début de quelque
00:11:21 chose. Ce que disait votre correspondant tout à l'heure était extrêmement
00:11:24 intéressant. Il y a certes des black blocs, il y a certes des ultra-gauches mais il y a
00:11:28 d'autres personnes et s'il y a un effet d'entraînement là on est face à un
00:11:31 problème qui devient un problème extrêmement sérieux, extrêmement
00:11:34 structurel. C'est ça qui est terrible ce soir Alexandre Devecchio, c'est qu'à la
00:11:36 fois on a des gens qui sont restés après la manif, ces fameuses têtes de
00:11:40 cortège d'ultra-gauches, d'éléments radicaux qui se constituent en black
00:11:43 bloc et des éléments violents qui se sont greffés également. C'est un
00:11:50 agglomérat j'ai envie de dire de colère qui réagissent par la
00:11:55 violence. Je veux quand même continuer à distinguer. Je pense que malgré tout il
00:11:59 y a sans doute des jeunes d'ailleurs souvent proches de la France
00:12:04 Insoumise ou de l'extrême gauche qui se sont, des étudiants qui se sont greffés
00:12:08 à tout cela. C'est l'information de la journée. Mais il y a quand même une ultra-gauche
00:12:14 organisée qui prospère dans le pays, je le rappelle à chaque fois depuis une
00:12:18 décennie maintenant donc c'est pas nouveau. Et moi je distingue quand même
00:12:24 tous ces individus là qui auraient dû être mis hors d'état de nuire depuis
00:12:29 des années, des 800 000 personnes qui sont venues manifester. Je veux quand même
00:12:33 pourtant je suis l'homme du Figaro ici, mais moi saluer les manifestants qui ont
00:12:40 manifesté pacifiquement. Et c'est aussi ça le problème pour le pouvoir c'est
00:12:45 qu'il y avait du monde dans la rue et que l'opinion... - Enormément de monde, c'est une réussite syndicale
00:12:50 également ce qui s'est passé aujourd'hui. - C'est une réussite syndicale aujourd'hui et que l'opinion est toujours opposée
00:12:56 massivement à cette retraite. Et moi je crois que c'est un pari dangereux mais
00:13:01 que malgré tout le gouvernement n'a cru que comme planche de salut le pourrissement.
00:13:06 Benjamin Morel disait "les gilets jaunes, la violence n'a pas suffi à faire
00:13:09 retourner l'opinion". Mais il y a eu quand même des élections européennes quelques
00:13:12 temps après et ça a plutôt servi Emmanuel Macron et s'est retrouvé en
00:13:16 duel face au Rassemblement National. Donc le Rassemblement National a fait un
00:13:20 gros score des gens qui étaient très en colère face à Emmanuel Macron.
00:13:25 Mais il y a eu un réflexe légitimiste pour le pouvoir. Je crois qu'Emmanuel
00:13:29 Macron joue ça mais c'est un pari dangereux pour le pays et que réussir ce
00:13:33 pari deux fois effectivement ça paraît compliqué. Surtout qu'à
00:13:36 l'époque il avait une majorité, aujourd'hui il n'en a pas.
00:13:39 - Eliott Deval qui est toujours avec nous, on va poursuivre la discussion en plateau,
00:13:43 voir ce que doit dire, ce que doit faire Emmanuel Macron ce soir.
00:13:47 Est-ce qu'Eliott Deval est avec nous ? On voit que toujours...
00:13:52 - Je suis avec vous, Julien. - ...aux abords de la place de la Bastille.
00:13:55 C'est toujours très tendu avec des forces de police qui tiennent vraiment ce
00:14:02 quartier pour empêcher les éléments violents de se disperser dans la
00:14:05 capitale. C'est bien ça ?
00:14:08 - Oui c'est exactement ça, Julien. Très simplement ils ont sécurisé vraiment
00:14:15 toutes les artères de la place de la Bastille parce qu'il y a de cela une
00:14:19 heure et demie, deux heures, en quelques instants vous êtes arrivé sur une place
00:14:23 où très claresemé puis 100 à 200 individus ont pris possession de la place
00:14:29 pour ensuite tenter d'entrer sur certaines artères et puis commettre les
00:14:34 mêmes effets que les jours précédents à savoir des poubelles brûlées, du
00:14:39 mobilier, vous le voyez les trottinettes qui jonchent le sol, du mobilier urbain
00:14:42 qui est utilisé. Ça fait aller on va dire une heure et demie qu'on suit ces
00:14:46 brigades. Je vous dis très honnêtement Julien, on est éreinté parce qu'on court
00:14:51 à droite, à gauche avec le matériel. Imaginez un seul instant ce que vivent
00:14:57 ces forces de l'ordre sur le terrain depuis maintenant plus d'une semaine
00:15:00 c'est à dire que chaque soir ils vont courir au maximum pour essayer d'éteindre
00:15:06 les points de tension et surtout ça dure pendant une, deux, voire trois heures.
00:15:12 Donc vraiment ce sentiment de fatigue et de lassitude, on a pu entrer en
00:15:18 contact avec certaines forces de l'ordre qui nous disaient déjà en amont on est
00:15:22 très inquiet pour ce qui veut se passer ce soir et surtout on est épuisé.
00:15:26 Merci beaucoup Elie Deval et je rappelle sous le contrôle de Mathieu Vallée ici en
00:15:30 plateau que l'équipement de chaque membre des forces de l'ordre c'est une
00:15:33 vingtaine de kilos et je crois qu'on était avec Jean-Christophe Couville
00:15:36 hier qui me rappelait que vous avez certains policiers dans ces journées de
00:15:39 manifestation qui regardent mieux serait-ce que pour avoir des éléments
00:15:44 d'info les kilomètres parcourus avec des panomètres vous avez jusqu'à 15-17
00:15:46 kilomètres certains éléments des forces de l'ordre donc on peut comprendre
00:15:50 l'épuisement avec des vacations sur des plages horaires interminables.
00:15:54 Tout le monde est dans le même bain, on a des commissaires, on a des officiers de
00:15:58 police, on a des gradés et des gardiens et moi je me bats depuis trois ans dans
00:16:01 mon syndicat humblement pour dire que notre institution au plus elle est unie
00:16:05 au plus elle est forte et que l'adversaire c'est ces personnes qui
00:16:08 saccagent tout et qui veulent tout cramer qui veulent agresser nos forces de
00:16:10 l'ordre. Oui, Elliot qui veut rajouter quelque chose.
00:16:12 Très rapidement Julien j'ai écouté attentivement ce que
00:16:17 vous étiez en train de dire en plateau et notamment Alexandre Devecchio et nous
00:16:20 on peut vous confirmer que sur le terrain on a vu ça trois Paris différents c'est
00:16:24 à dire le Paris qui se mobilise qui manifeste avec ses 800 mille
00:16:29 personnes selon la CGT vous avez le Paris et bien qui brûle qui casse avec
00:16:34 ces jeunes militants radicaux ou alors des étudiants qui ont perdu toute
00:16:39 rationalité et toute notion du danger en brûlant des poubelles et ensuite en
00:16:44 faisant des selfies et puis alors c'est dommage on n'est pas dans une
00:16:47 rocommerçante mais c'est aussi le Paris qui vit c'est à dire que vous aviez des
00:16:52 scènes un peu surréaliste vous aviez un important incendie à deux mètres d'un
00:16:58 restaurant vous aviez des gens en terrasse qui prenaient un verre qui
00:17:01 continuait de vivre et c'est ce c'est ce c'est trois Paris qu'on a qu'on a pu
00:17:05 découvrir aujourd'hui dans les rues de la capitale
00:17:09 merci beaucoup et le haut et encore une fois vous êtes notre fil rouge ce soir
00:17:13 vous n'êtes informé de tout ce qui se passe sur le terrain à maurice buco
00:17:16 avant de s'intéresser à la réponse politique du chef de l'état quelques
00:17:19 précisions peut-être sur les différentes arrestations sur le premier
00:17:23 bilan à 22h16 ce que je voulais dire d'abord peut-être c'est qu'à paris
00:17:27 finalement c'est le pire scénario qui était redouté par la police c'est à
00:17:30 dire à la fois la fin de la manifestation avec des manifestants
00:17:35 qui restent en place ensuite les effectivement les éléments radicaux les
00:17:38 milliers de radicaux qui était en tête de cortège aujourd'hui pendant la
00:17:41 manifestation parisienne qui sont restés sur place aussi et qui ont continué à
00:17:44 errer dans paris et puis ces jeunes qu'on voyait depuis plusieurs jours qui
00:17:48 s'en prenaient notamment au détritus puisque il y a toujours les tonnes de
00:17:51 détritus qui servent à la fois de projectiles mais aussi faudra en parler
00:17:54 de base de combustible et alors je voulais vous lire ce message de
00:17:57 policiers effectivement eux et celui-là à la contestation aujourd'hui qui m'ont
00:18:01 envoyé ceci difficile pour nous de ne pas faire de lien entre la violence de la
00:18:05 journée les propos du président de la république nous savons que nous sommes
00:18:07 le dernier rempart de la république donc nous sommes résilients mais le
00:18:11 tribut reste élevé et le pire c'est que là encore je regarde Mathieu Vallée en
00:18:15 le disant c'est que la plupart des policiers qui interviennent ce soir ils
00:18:18 sont opposés à cette réforme c'est ça qui est terrible et certains ont
00:18:21 manifesté on y avait les syndicats de cortège syndicats pompiers et police qui
00:18:24 ont manifesté également aujourd'hui on va en parler de tout ça je voulais me
00:18:28 tourner vers Johan ça fait huit soirs de suite depuis jeudi de la semaine
00:18:31 dernière et ce fameux 49.3 que on assiste à ces images et qu'on est en
00:18:35 direct chaque soir pour déplorer la même chose le président de la république
00:18:38 regarde ailleurs que doit dire que doit faire Emmanuel Macron ce soir
00:18:42 je pense pas qu'il regarde ailleurs je pense qu'il est complètement conscient
00:18:44 de ce qui se passe mais il considère que pour l'instant il n'a pas le choix ça
00:18:50 peut vite évoluer mais je pense qu'il va encore être tenté dans les prochains
00:18:53 jours en tout cas parce que s'il retire sa loi c'est la fin du quinquennat en
00:18:56 tout cas je pense que dans les prochains jours il va être tenté de ne rien faire
00:18:59 ce qu'il a dit lors de son intervention télévisée était extrêmement clair il
00:19:03 dit on ne peut pas rester inactif durant les quatre prochaines années qu'est ce
00:19:07 que ça signifie ça veut dire que le retrait n'est toujours pas une option
00:19:10 parce que s'il retire effectivement cette réforme ça veut dire que son
00:19:14 quinquennat et sa capacité à réformer est absolument nul pour les quatre
00:19:18 prochaines années benjamin l'a dit on serait en fin de quinquennat on serait à
00:19:22 12 mois à 18 mois d'une élection présidentielle cette réforme elle serait
00:19:26 déjà retirée si elle n'est pas retirée c'est parce qu'on est 11 mois seulement
00:19:29 après l'élection présidentielle et que si cette réforme elle est retirée par le
00:19:33 président de la république et bien son quinquennat il est terminé donc pour
00:19:37 l'instant il estime que la situation ne vaut pas de mettre à la france durant
00:19:42 les quatre prochaines années à l'arrêt voilà ce que se dit ce que se dit ce
00:19:46 soir le président de la république c'est un raisonnement qui est à la fois simple
00:19:50 mais qui effectivement quand on voit ces images et bien on se dit voilà le
00:19:54 choc de la réalité fait que cette situation de toute façon ne pourra pas
00:19:59 durer encore très longtemps mais l'objectif du chef de l'état alors
00:20:02 vous allez me dire trois semaines c'est très long c'est de tenir maintenant jusqu'à
00:20:06 la promulgation de cette loi pour que la loi soit promulguée il faut qu'elle soit
00:20:10 validée par le conseil constitutionnel ça sera dans trois semaines au plus tard
00:20:14 trois semaines c'est à la fois long et rapide
00:20:16 si c'est trois semaines comme ça exactement très très long en effet voilà
00:20:20 gabriel emmanuel macron un homme seul enfermé dans ses certitudes
00:20:26 j'entends yohann huysa il dire qu'il n'a pas il ne peut rien faire finalement si
00:20:30 j'ai bien compris politiquement il ne doit rien faire
00:20:37 la seule chose qu'on a pour lui c'est de retirer sa loi et si il la retire c'est fini
00:20:40 comment est-il pu arriver à cette extrémité
00:20:44 en sachant qu'on a laissé prospérer parce qu'on parle des black blocs toute
00:20:48 la journée qu'on a laissé prospérer ces activistes d'ultra gauche avec une
00:20:53 grande bienveillance pendant des mois et des années donc c'est on devait
00:20:57 s'attendre évidemment à ça et sachant qu'il a amené à une forme de
00:21:00 radicalisation tous ceux au moins intellectuels à défaut de matériel
00:21:04 tous ceux qui étaient opposés à cette loi par un certain nombre de postures
00:21:08 assez détestables donc c'est vrai qu'aujourd'hui c'est compliqué parce que
00:21:12 il s'est lui même enfermé dans un corner mais mais on ne peut décemment
00:21:17 pas rester dans cette situation moi j'ai honte pour mon pays je ne sais pas vous
00:21:20 mais je me suis promené hier à paris pour une raison professionnelle je
00:21:24 passais rue mazarine je sais pas si vous voyez cette rue qui est éminemment près de la rue
00:21:28 saint-andré des arts éminemment touristique je voyais des touristes
00:21:32 passer avec des mouchoirs sur le nez et qui filmaient comme vous savez ils avaient
00:21:36 l'impression d'être là comme les gens qui étaient là au moment du printemps
00:21:38 arabe voyez qu'ils disaient mon agence de voyage m'avait pas vendu ça mais bon
00:21:43 finalement c'est ça va me laisser des souvenirs de vacances mais j'avais honte
00:21:48 franchement j'avais honte donc je me dis que ça ça ne peut pas
00:21:52 perdurer pendant trois semaines c'est absolument impossible et puis à un
00:21:55 moment il va arriver un incident et un incident c'est un terme punit
00:21:59 exactement ce que j'ai du côté des forces de l'ordre soit du côté des
00:22:02 manifestants et là ce sera irréparable à ce stade là à ce stade là mathieu
00:22:06 valet j'ai l'impression encore une fois vous êtes là pour confirmer ou pas
00:22:09 j'ai l'impression direct là sur vos images peut-être que ça intéresse
00:22:12 votre expérience que je vois que vous allez dire en direct il ya deux black
00:22:15 bloc qui évolue rue de la hape et bastille donc on a des braves mcs donc
00:22:20 c'est ces policiers à moto qu'on connaît très bien puisque c'est des bons
00:22:22 policiers et ils ont tout mon soutien je préfère le redire
00:22:25 non mais voilà moi je suis pas du genre à déserter lorsque c'est compliqué moi
00:22:28 les policiers je les connais je suis très bien
00:22:32 je vais le redire parce qu'on nous a bassiné avec des violences policières
00:22:36 mais je crois que ce soir on a vu le vrai visage des policiers blessés et
00:22:39 où était la violence donc je vais le redire parce que je pense que certains
00:22:42 n'ont pas compris et ici on va parler de violences policières, on va parler de violences illégitimes
00:22:46 et on peut avoir un débat serein sans stigmatiser ce soir
00:22:50 je suis parfaitement serein mais non mais moi je vous dis on a beaucoup
00:22:53 gabriel disait et je vais juste dire ça gabriel disait qu'on a perdu le combat
00:22:57 moral vis-à-vis de l'ultra gauche je pense que depuis des années on est
00:23:00 complaisant on est laxiste avec cette ultra gauche donc il va falloir faire le
00:23:04 ménage dans ces milieux conspirationnistes parce que s'il ya une
00:23:07 haine des policiers s'il ya cette violence qui se multiplie comme monsieur
00:23:10 debécole disait tout à l'heure au fil à mesure des mouvements sociaux c'est parce
00:23:13 qu'on laisse faire à cette ultra gauche tout et n'importe quoi sauf les
00:23:17 policiers qui les interpellent y compris parfois quand ils sont obligés d'employer
00:23:19 la force légitime et qui sont désingués
00:23:21 - On va pas qu'on mélange les débats Mathieu
00:23:23 - Pardon c'est le débat
00:23:24 - Tout ce qui est évoqué par vous même à l'instant va être retraité
00:23:29 c'est jusque là on était en train de décrire ce qui se passe sur le terrain
00:23:32 - Il y a des black blocs qui évoluent actuellement dans les
00:23:37 rues adjacentes de Bastille vous avez ces policiers à moto qui sont très
00:23:40 mobiles et réactifs qui permettent de suivre au plus près avec un équipement
00:23:43 beaucoup plus léger que les forces mobiles tel qu'on disait tout à l'heure
00:23:45 ces individus qui s'adonnent à des exactions à des dégradations des
00:23:48 incendies je rappelle que ces incendies elles peuvent se propager à ces
00:23:51 habitations et d'ailleurs il ya des policiers à moto c'est brave maek ou
00:23:53 même des policiers qui ont évacué des immeubles où des personnes auraient pu
00:23:56 y rester ça on oublie de le dire mais c'est la réalité et vous avez
00:23:59 actuellement une des forces mobiles aussi qui appuie crs et gendarmes ces
00:24:03 policiers de terrain que vous voyez sur vos images alors je voudrais interrompre
00:24:06 la discussion en plateau pour accueillir également olivier maté où ce sera très
00:24:10 intéressant de vous entendre monsieur votre visage commence à parler à beaucoup
00:24:15 des téléspectateurs puisque vous êtes l'un des hommes forts de la cgt
00:24:19 notamment dans les bouches du rond secrétaire général on vous entend
00:24:21 régulièrement avant de parler de ce qui se passe ce soir à paris et d'entre
00:24:25 dans d'autres villes de france cette journée pour l'intersyndical c'est un
00:24:30 succès pour vous vous dites merci monsieur le président de la république
00:24:33 d'avoir mobilisé nos troupes non on dit pas merci monsieur le président de la
00:24:37 république ce qui est certain c'est que la journée de l'action et de mobilisation
00:24:44 et de grève a été un succès on pourrait s'éviter tout ça si le président
00:24:48 arrêté de s'entêter et d'enfoncer le pays dans une situation qu'on aura tous
00:24:55 à déplorer à un moment donné mais maintenant est ce qu'il va revenir à la
00:25:01 raison ou pas ça faudrait que ce 200 ans le mouvement des types et monsieur
00:25:06 matéo le mouvement il est clairement en train de se radicaliser personne ne peut
00:25:09 dire le contraire ce soir est ce que les manifestations ces mouvements sont en
00:25:14 train d'échapper au contrôle syndical qu'est ce que vous en dites vous de ce à
00:25:17 quoi on assiste depuis huit soirs consécutifs maintenant mais je voudrais
00:25:23 déjà savoir à quoi il revient au mouvement syndical d'encadrer la colère
00:25:30 la colère suscité par un président de la république qui est esselé qui je le
00:25:36 redis sans tête et ne tient compte de aucune des réalités qui s'exprime dans
00:25:42 le pays c'est pas aux organisations syndicales
00:25:45 non mais quand un responsable syndical tel que vous monsieur matéo dit il n'y
00:25:49 a plus de règles vous envoyez un message également est ce que quand vous dites il
00:25:53 n'y a plus de règles il ya une forme d'appel à la violence également qui peut
00:25:56 être interprété non c'est une question c'est une question je vous pose quand
00:26:01 vous dites il n'y a plus de règles ça veut tout dire et ça veut rien dire
00:26:03 monsieur matéo la violence pour les travailleurs elle est dans la casse du
00:26:09 droit de grève qui s'exerce à ce moment et qui amène des travailleurs à avoir
00:26:13 le choix entre aller travailler encadré par des policiers ou mettre fin à la
00:26:18 grève qu'ils ont décidé normalement démocratiquement pour défendre leurs
00:26:23 droits le premier violent c'est notre président de la république
00:26:26 vous met tout le monde en difficulté y compris les effectifs de police qui
00:26:31 finiront par arriver à bout par faire des bavures
00:26:34 voilà ce qui va se passer mais peut-être qu'il a besoin qu'il reste des gens par
00:26:37 terre pour enfin reconnaître qu'il nous a envoyé à tous dans le mur il ne sait
00:26:45 pas c'est à lui qu'il faut poser la question
00:26:46 olivier matéo ce que pourrait vous répondre ce que pourraient vous répondre
00:26:49 ceux qui défendent la politique du chef de l'état c'est que une loi a été adoptée
00:26:56 légalement elle a été votée par qui cette loi beaucoup font le lien très
00:27:04 certainement à juste titre d'un point de vue de de la légalité de la
00:27:08 constitution entre la motion de censure qui n'a pas été votée et la loi qui
00:27:14 serait donc maintenant validée adopté mais ce
00:27:20 loi n'a été voté par personne et si le seul choix qui nous reste c'est
00:27:24 aller chercher une dissolution ou la destitution de prix du président pour
00:27:28 faire retirer cette loi d'autres personnes ne veut il faudra pas s'étonner
00:27:31 qu'à un moment donné oui le mouvement va prendre des formes un peu différentes
00:27:35 s'agissant de la réforme des retraites l'opposition reste ultra majoritaire et
00:27:40 l'erreur que fait le président macron et son camp c'est de ne pas prendre en
00:27:46 compte le fait que la colère qui s'exprime va bien au delà de la question
00:27:48 des retraites ça c'est sûr des politiques de basse salaire et de basse
00:27:52 pension qui font leur oeuvre depuis des années et une inflation qui explose à
00:27:56 un moment donné il faut assumer aussi les situations qui sont créées par ceux
00:27:59 qui nous dirige mais il ya cette limite de la violence la question qu'on se
00:28:02 pose ce soir votre contestation votre colère a priori personne ne la ne la
00:28:06 conteste et une grande très grande partie des français et des actifs la
00:28:10 partage mais le point de bascule c'est cette limite de la violence est ce que
00:28:14 c'est une limite que vous assumez de voir franchi c'est aussi simple que ça en
00:28:17 fait écoutez avant djers suite aux réquisitions des pôles pétroliers de
00:28:22 force nous nous sommes rendus très calmement aux abords du dépôt pour dire
00:28:27 aux salariés qu'on avait contrôlé à venir travailler on est là avec vous et
00:28:31 la grève reprendra des corps les réquisitions ce seront on s'est fait
00:28:36 gazer personne ne sait pourquoi je voulais
00:28:40 dire n'est pas de la paix et les travailleurs ça se respecte on est en
00:28:43 train de vérifier là que dans un grand nombre de secteurs parce qu'il ya de la
00:28:47 grève très régulièrement il n'y a pas de production il n'y a pas de richesse qui
00:28:51 se crée oui non mais ça c'est ça c'est entendu olivier mathieu moi ce que j'essaie
00:28:55 de vous faire de faire des critères c'est ce à quoi on assiste parce que ce
00:28:59 soir par exemple quand on voit ces feux de poubelle c'est les exactions c'est
00:29:04 face à face avec les forces de l'ordre ça c'est pas de la contestation c'est de
00:29:07 la délinquance et moi c'est de ça dont je vous parle
00:29:10 mais il suffirait que le président à l'os qui remet la balle au centre qui
00:29:15 reconnaisse il ya rien de déshonorant à dire bon je suis parti de travers je
00:29:20 n'arriverai pas droit donc on va arrêter tout on remet la balle au centre on
00:29:23 ouvre le chantier des retraites en en discutant y compris au regard de toutes
00:29:27 les richesses qui sont à disposition pour satisfaire un certain nombre de
00:29:29 revendications et on sort tous la tête haute de ça
00:29:33 si il va au bout il va continuer à y avoir des violences et je vous le dis
00:29:36 voulez vous ne les mettraient pas sur le dos du mouvement social ni même sur le
00:29:40 mien soit clair celui qui est responsable aujourd'hui de ce qui se passe
00:29:44 quels que soient les victimes qu'on a déploré quelques soient les actes qui
00:29:49 sont commis celui qui crée cette situation c'est le président de la
00:29:51 république il colle les organisations syndicales
00:29:54 contre le mur et maintenant il faudrait que nous on trouve des solutions
00:29:57 personne peut de sa réforme il a retiré on passe à autre chose
00:30:02 merci beaucoup olivier mathieu en tout cas le message est passé c'est
00:30:06 intéressant de vous entendre d'avoir votre point de vue je rappelle que
00:30:09 l'intersyndical aujourd'hui a appelé à la poursuite de la mobilisation avec une
00:30:13 nouvelle journée de manifestation ce sera mardi 28 mars prochain yohann
00:30:18 nous a une réaction oui simplement pour dire que j'ai un
00:30:20 peu de mal avec ce genre de discours parce que quelque part ça contribue à
00:30:24 légitimer un peu quoi qu'on en dise un peu les violences et mal à c'est à dire
00:30:29 que oui dire que le président de la république est directement responsable
00:30:33 de ce que sont en train de faire ces centaines de délinquants et peut-être
00:30:36 demain des criminels si jamais ça dérape dire que le président de la
00:30:39 république on est directement responsable et bien je considère moi
00:30:42 que c'est irresponsable emmanuel macron il est responsable effectivement du
00:30:46 million de français qui était aujourd'hui dans les rues il est
00:30:48 responsable du fait que sept français sur dix contestent sa réforme ça oui il
00:30:53 en est responsable mais dire qu'il est responsable de l'action des 1000 ou 1500
00:30:57 casseurs dans toute la france je crois que c'est un discours qui pour le
00:31:00 moins n'est pas adapté au pire qui est irresponsable certains le tiennent pour
00:31:04 responsable de cette montée des violences parce que en je sais même plus
00:31:08 à combien de journée de mobilisation combien de semaines de mobilisation mais
00:31:11 en tout cas sur x temps très long de mobilisation les syndicats n'ont rien
00:31:15 obtenu absolument rien encore une fois c'est ça qui veut dire il est
00:31:19 responsable parce qu'on a tout fait on a un groupe ça veut dire que ça veut
00:31:23 dire que quand on n'a pas obtenu gain de cause quand on n'est pas d'accord
00:31:25 avec nous on doit arrêter l'amalgame c'est pas lui donner leurs avantages
00:31:29 réalité c'est pas le sujet je pense que l'on continue à faire un amalgame entre
00:31:33 les 1 million de personnes et les casseurs pour une grande partie
00:31:37 professionnelle et pour les autres des gens quand même proches de l'extrême
00:31:41 gauche des militants radicaux des étudiants avec les manifestants
00:31:45 et donc il est il est pas responsable du fait qu'il ait mis en colère encore
00:31:49 une fois ces casseurs professionnels parce qu'ils cassent à toutes les
00:31:51 manifestations depuis dix ans par contre il est responsable qu'il est au pouvoir
00:31:54 depuis maintenant six ans et que ces gens là prospèrent et qu'il n'a rien fait à
00:31:59 mon sens pour les arrêter encore une fois il y aurait pu avoir un certain
00:32:03 nombre de dispositifs comme on le fait pour les hooligans par exemple on
00:32:08 comprend pas pourquoi quand il ya un match de foot france-maroc les
00:32:11 groupuscules d'extrême droite qui sont généralement des pieds nickelés sont
00:32:14 arrêtés avant même d'avoir agi et pas là donc là moi pour moi il a une
00:32:19 responsabilité claire dans le problème de l'insécurité systémique parce qu'il
00:32:23 n'y a pas de violences policières systémiques par contre il ya une
00:32:26 insécurité systémique en france et là emmanuel macron peut-être qu'il va jouer
00:32:31 la fermeté le parti de l'ordre mais pour l'instant c'est l'homme du désordre
00:32:34 parce que la première mission de l'état régalien c'est justement d'assurer
00:32:38 la sécurité des français et là c'est plus le cas aujourd'hui avant de retourner
00:32:41 sur les images benjamin morel et on fera un point avec amour et qui réserve
00:32:44 problème c'est à dire que certes des groupes d'ultra gauche mais la réalité
00:32:47 c'est que si ces groupes d'ultra gauche prospèrent également c'est parce que
00:32:50 ils arrivent à incarner une forme de failles ils arrivent à capitaliser sur
00:32:55 une soute sur un soutien de l'opinion certes minoritaire et malgré tout
00:32:58 existant parce qu'en réalité lorsque vous avez un million quatre cent mille
00:33:01 personnes dans la rue et que vous dites je ne bougerai pas une seule oreille je
00:33:05 suis droit dans mes bottes c'est facile parce qu'en réalité les syndicats certes
00:33:08 représentent etc c'est là sont soutenus par l'opinion et malgré tout joue le
00:33:11 jeu de la légalité mais si vous regardez les trois mouvements sociaux
00:33:14 qui ont ces dernières années obtenu gain de cause notre dame des landes la
00:33:17 violence les gilets jaunes de la violence l'année dernière ajaxio encore
00:33:22 sébastien sur la mort d'ivan colonna de la violence alors là tout d'un coup
00:33:26 l'état dit pas de problème je lâche 13 milliards vous voulez l'autonomie je
00:33:30 vous la donne encore c'est presque une jurisprudence notre dame des landes il
00:33:33 y avait un référendum pour et finalement ce sera non donc oui en réalité là dessus
00:33:37 il y a une réponse pas que d'emmanuel macron mais en réalité des
00:33:40 gouvernements successifs et bien d'avoir cédé à la violence
00:33:43 d'avoir pas négocié avec les syndicats et donc du coup ben lors des gilets
00:33:47 jaunes vous aviez 30% des français qui jugeaient que cette violence elle pouvait
00:33:50 amener quelque chose et donc elle n'était pas totalement illégitime et ça
00:33:53 malgré tout et ben c'est quelque chose qui devrait nous paniquer un peu plus de
00:33:56 22h30 toujours en direct sur ces nus on vous remercie de nous rejoindre en
00:34:00 direct si c'est le cas on fait des aller-retour entre l'analyse sur le fond
00:34:03 de la situation sociale et politique en france et puis ces images qui pour
00:34:07 le huitième soir consécutif sont sont dramatiques pour l'image de notre pays
00:34:12 et notre et notre cohésion nationale ça c'est c'est monté d'un cran aujourd'hui
00:34:16 à maurice boucault pour ceux qui ont suivi avec nous en direct aujourd'hui les
00:34:20 cortèges et cet avant cortège ultra violent aujourd'hui avec plusieurs
00:34:23 centaines d'individus radicaux ça a été très tendu des policiers blessés des
00:34:28 manifestants blessés on peut l'imaginer également de la casse à tout va des
00:34:32 feux de poubelle à ce stade à ce stade de violence quasiment jamais vu en tout
00:34:37 cas depuis le début de ce mouvement là on frôle le drame à chaque instant
00:34:41 alors le dernier bilan parce que vous parliez du bilan 172 interpellations
00:34:45 donc sur toute tout territoire national 103 interpellations à paris 123 policiers
00:34:50 blessés c'est effectivement un bilan assez lourd des incendies multiples qui
00:34:54 ont été qui ont eu lieu dans la dans la capitale avec le risque parfois
00:34:57 d'embraser carrément des immeubles entiers donc non pas on a vu d'ailleurs
00:35:00 je sais pas si on pourra la retrouver pour la pour la jouer peut-être dans
00:35:03 quelques instants mais c'est dans le jeu c'est pas d'immeubles quasiment en feu
00:35:05 avec des voisins des riverains qui sont descendus avec des sodos pour être
00:35:08 parce que en effet on frôle le drame régulièrement le drame c'est pas
00:35:12 forcément ni du côté des manifestants ni du côté des policiers mais parfois
00:35:15 personne qui habite chez elle qui sont alors je voulais juste revenir peut-être
00:35:18 sur la réponse pénale du moins la réponse policière à ces dégradations
00:35:22 alors moi je trouve quand même que en tout cas la police fait le travail il
00:35:27 ya quand même des centaines d'interpellations tous les soirs depuis
00:35:30 ces mouvements ce qui est intéressant c'est de savoir ce qui arrive à ces
00:35:33 personnes interpellées ça c'est intéressant vous avez une volonté des
00:35:36 autorités qui a une continuité entre le travail de la police qui effectivement
00:35:39 interpelle de nombreuses personnes et du coup et le travail de la justice
00:35:43 vous avez eric dupont-moretti le ministre de la justice qui a donc fait
00:35:46 diffuser une note auprès des procureurs pour leur demander ce que les personnes
00:35:52 soient déférées systématiquement et condamnées pour leurs actes alors dans
00:35:55 les faits on s'est rendu à plusieurs reprises au tribunal judiciaire de paris
00:35:59 pour voir les comparaisons médiates et pour voir ce qui se passait en réalité
00:36:01 alors en fait vous avez un tout petit nombre de personnes qui sont déférées
00:36:04 c'est de l'ordre de 5-6 par jour pour des centaines d'interpellations et en
00:36:08 fait ensuite dans les condamnations c'est encore moins vous avez la plupart
00:36:11 sont relaxés pourquoi parce que tout simplement ces interpellations elles se
00:36:16 font la nuit sans images de vidéosurveillance avec pas de témoins
00:36:19 ces personnes elles sont habillées à peu près de la même couleur donc elles
00:36:23 sont peu identifiables et les juges qui sont indépendants qui ne dépendent pas
00:36:26 directement de deux ministres de la justice et bien eux décident que
00:36:29 finalement il n'y a pas de preuves suffisantes et donc ils choisissent de
00:36:32 les relaxer et quand ils sont condamnés c'est vraiment des peines infimes.
00:36:35 Eliott Deval juste un mot avec Eliott sur le terrain parce que ça fait
00:36:39 plusieurs heures que vous vous assistez à ces face à face Eliott vous êtes
00:36:42 peut-être le mieux placé ce soir pour nous répondre à cette question on a
00:36:45 cette impression qu'on frôle le drame je le disais à chaque instant que ce
00:36:48 rapport de force entre police et manifestants devient plus dangereux que
00:36:52 jamais
00:36:54 alors très honnêtement Julien pour avoir couvert plusieurs séquences de
00:36:59 manifestations que ce soit la précédente réforme des retraites en 2019 la loi
00:37:03 sécurité globale les gilets jaunes ou encore cette réforme à chaque fois mais
00:37:09 vraiment en toute sincérité à chaque fois qu'il y a eu des grands points de
00:37:12 tension on s'est dit c'est miraculeux que il n'y ait pas un nombre de blessés
00:37:17 plus important ou alors qu'il n'y ait pas de plus de blessés graves notamment du
00:37:23 côté des forces de l'ordre juste pour récontextualiser pour vous dire là on est
00:37:28 vraiment aux abords de la la place de la Bastille avec des gendarmes et des
00:37:34 membres de la police nationale qui sont toujours présentes et qui sont vraiment
00:37:37 en force place de la Bastille parce qu'il y a eu plusieurs points de
00:37:40 crispations autour de cette place avec des cortèges sauvages qui se sont formés
00:37:46 très rapidement on a assisté Julien il ya une quinzaine de minutes à une scène
00:37:50 absolument surréaliste là on est boulevard Richard Lenoir on était sur
00:37:54 une des perpendiculaires de ce boulevard rue Saint-Saubin les gendarmes
00:37:58 interviennent très rapidement et vont pour interpeller des jeunes qui étaient
00:38:02 en train de brûler des poubelles interpellation musclée rapide et au
00:38:07 dessus il y a évidemment des des des riverains des personnes qui habitent
00:38:13 juste au dessus et qui ont assisté à la scène et au lieu de féliciter ou de
00:38:17 saluer le travail des forces de l'ordre
00:38:21 Elliot ce sont des choses qui peuvent arriver pendant pendant un direct je me
00:38:25 disais pendant qu'Elliot nous nous parlait on va le retrouver et on
00:38:28 poursuivra la discussion avec lui ces poubelles qui sont vraiment presque le
00:38:32 nerf de la guerre là depuis depuis une semaine mais qu'attend à Nidalgo pour
00:38:38 nous débarrasser de toutes ces ordures qui sont en train juste de devenir des
00:38:41 armes je sais pas si quelqu'un veut réagir là
00:38:43 dessus mais c'est à Maury. Bah si non mais c'est tout à fait ce que disent les
00:38:46 policiers c'est que dans les poubelles vous avez notamment des bouteilles alors
00:38:49 vous savez en général quand il y a un parcours de manifestation justement on
00:38:52 évacue les poubelles et tout ce qui peut servir comme comme projectiles et là les
00:38:56 rues de Paris sont bourrées de projectiles ça c'est la première chose
00:38:59 entre les travaux et les poubelles c'est le paradis du de l'ultra ça sert à faire
00:39:04 des barricades et comme on l'a vu ça peut faire d'énormes dégâts en termes
00:39:07 d'incendie et c'est ça a été le cas d'ailleurs ce soir encore une fois
00:39:09 Gabriel il ya un moment il faudra qu'elle rende des comptes peut-être un
00:39:14 jour à Nidalgo parce que ces poubelles enfin je trouve les parisiens
00:39:18 évidemment pas qu'il y a un drame mais très patient parce que de fait on a on a
00:39:22 on a toute la matière du reste pour allumer un feu ça est traditionnellement
00:39:25 il faut du papier journal du carton des petits cadeaux
00:39:28 à balade à tout comme ça c'est bien c'est c'est parfait il ya même les
00:39:32 troncs des vieux sapins de noël vous avez dû voir ça il y en a ça fait le
00:39:34 bois non mais c'est hallucinant c'est de voir l'état de paris aujourd'hui alors
00:39:39 de temps en temps ça cache les échafaudages c'est sympathique et les
00:39:42 travaux mais non mais c'est on marche à la question vous pouvez domestiquer des
00:39:47 rats aussi les envoyer vers la
00:39:50 il sortait de son immeuble il avait un petit sac poubelle il joue au micado
00:39:57 voyez vous essayez de mettre en haut de la pile pour que ça tombe pas c'est
00:40:00 hallucinant la question que je me pose c'est que le roi d'angleterre il vient
00:40:02 toujours là oui c'est toujours d'actualité oui non mais là aussi c'est
00:40:06 complètement ça dimanche c'est l'une et c'est complètement fou on voit bien
00:40:12 qu'il ya un grave problème dans ce pays c'est évident
00:40:15 yohann sur les poubelles et l'action de la mairie de paris et et yo et et mathieu
00:40:19 vous reprenez juste après je parle des trucs policiers puisque c'est
00:40:21 actuellement vos écrans soit vous les apprenez en temps réel j'ai un collègue
00:40:24 qui me répond ce qui est des collègues qui m'écrivent allez-y ça va vous
00:40:27 intéresser la mairie de paris a été sollicité à plusieurs reprises par la
00:40:31 préfecture de police de paris pour retirer et les barricades et les
00:40:34 barrières de chantier et les poubelles et les éléments qui peuvent servir de
00:40:38 projectiles il ya une fin de non recevoir la mairie de paris vis-à-vis d'un
00:40:41 peu plus de presque criminels et en dit le police de paris qui effectivement a
00:40:45 demandé à anne hidalgo de réquisitionner les grévistes elle a
00:40:48 refusé en disant qu'elle est en soutien de la grève d'ailleurs sur la mairie de
00:40:51 paris vous pouvez lire ces banderoles au gréviste donc elle a refusé de le faire
00:40:57 mais c'est une chose de soutenir les grévistes et c'est une chose de ne pas
00:41:00 se soucier des problèmes de sécurité et de salubrité parce que tous ceux qui
00:41:04 sont passés dans les rues qui prend feu à cause d'une poubelle dans les jours
00:41:06 qui viennent elle aura que les yeux pour pleurer. Elle a une part de responsabilité quand même dans ce qui s'est passé ce soir je ne vais pas quantifier cette
00:41:15 responsabilité mais le fait effectivement d'avoir laissé à disposition
00:41:19 des manifestants tous ces progestiles ces poubelles pour monter des barricades
00:41:23 enfin elle se doutait bien quand même car à un moment donné ce genre de
00:41:26 manifestation allait arriver mais ce qui est troublant quand même est ce que je
00:41:30 pense à ça quand on en parle mais on voit emmanuel macron qui est extrêmement
00:41:33 impopulaire en ce moment, annie dalgo qui aussi est la cible de critiques de
00:41:38 beaucoup de beaucoup de parisiens leurs politiques sont remises en question ce
00:41:41 sont deux responsables politiques qui ont été réélus très récemment donc c'est
00:41:45 quand même quelque chose de troublant et qui est symptomatique de comment
00:41:49 dirais-je de la mauvaise santé de notre démocratie
00:41:53 c'est vrai qu'on est à travers ce que dit Johan on rappelle qu'on est franchement
00:41:57 c'est une évidence on est au delà des retraites ce soir et depuis et depuis
00:42:00 quelques jours mais vous y revient sur les anecdotiques sur la salubrité vous
00:42:05 passez dans des rues vous avez des monceaux d'immondices et à côté vous avez
00:42:11 les épaves devant les commerces de distributeurs de gel hydroalcoolique il
00:42:14 y a trois mois on nous bassinait pour nous dire que c'est avec le gel hydroalcoolique
00:42:17 qu'on met le feu au bouclier. Voilà donc vous voyez c'est assez révélateur du paradoxe de
00:42:22 notre société il y a trois mois on nous bassinait pour nous laver les mains on
00:42:25 nous envoyait on sortait du magasin si on ne s'était pas assez frotté les mains
00:42:28 et là il y a les poussettes qui slaloment entre les sacs pour les bobins.
00:42:34 Ça s'appelle les habitats pour les surmulots.
00:42:37 Benjamin et ensuite on va en direct voir notre envoye spécial qui va arriver.
00:42:42 Il faut quand même voir que comme il y a un problème de salubrité...
00:42:44 Si on peut juste voir les images de la rue avant, allez-y pardon.
00:42:46 Comme il y a un problème de salubrité publique le préfet pourrait agir en carant c'est à dire qu'il
00:42:49 pourrait lui même saisir directement le problème c'est quelle l'efficacité de
00:42:53 la saisie c'est à dire qu'au delà de la question d'Anne Hidalgo en qui en effet
00:42:56 je suis d'accord avec ce qui a été dit mais si jamais vous avez des gens qui
00:43:00 sont astreints à venir mais qui décident de ne pas faire le travail comme il faut
00:43:05 et bien en réalité les possibilités liées à la réquisition sont assez limitées.
00:43:10 Les réquisitions sur le papier c'est bien, lorsqu'on le fait réellement en
00:43:13 règle générale c'est peu efficace.
00:43:15 Non mais il y a un moment il y a des boîtes privées, les grévistes vous ne les payez pas,
00:43:18 les grévistes vous ne les payez pas, ce que vous ne dépensez pas avec les grévistes de la propriété de Paris,
00:43:23 vous le dépensez avec du privé et c'est réglé.
00:43:25 Benjamin pardon mais...
00:43:26 Julien vous ne pouvez pas la réquisitionner la boîte privée et donc ce faisant ça implique un contrat passé avec la mairie.
00:43:31 Oui mais il y a, moi je pense que ce soit la mairie ou...
00:43:34 C'est bien qu'on dédouane de toutes les manières qu'on veut mais en attendant regardez-moi ça.
00:43:38 Et c'est des villes qui augmentent leurs impôts parce que quand je vois que la mairie de Bordeaux
00:43:41 qui vient d'annuler et qu'elle n'a pas le choix et d'augmenter les impôts et que ça brûle à Bordeaux,
00:43:44 qu'il y a des poubelles partout, franchement je m'interroge, là aussi c'est plus de la résilience des gens français.
00:43:49 Ça devient presque de la bêtise.
00:43:51 On va faire un tour avec Mathieu sur ce qui est en train de se passer et on va sur le terrain avec Mickaël Dos Santos dans la foulée.
00:43:55 Richard Lenoir, donc le bouffard Richard Lenoir c'est celui qui relie Bastie à...
00:44:00 D'ailleurs c'est tristement connu puisqu'il y a le Bataclan qui mène aussi à Charnard.
00:44:04 On a des gros mouvements de foule agressifs sur lesquels les compagnies d'intervention et les gendarmes mobiles et les CRS progressent
00:44:10 puisqu'on a assez nombreux des individus qui viennent pour en découdre, c'est pour ça qu'il y a des jets de gaz acrylogènes.
00:44:16 Alors est-ce que c'est Elliot que je suis en train d'entendre tousser là ?
00:44:21 Ouais, je suis bien, est-ce que vous m'entendez ?
00:44:23 Non non mais je veux pas que vous preniez de risque Elliot, si vous êtes en pleine fumée lacrymogène on revient vers vous dans 5 minutes, c'est vous qui me dites.
00:44:29 Écoutez, il me reste 4 minutes de batterie donc dans 5 minutes je ne pourrai pas vous expliquer ce qui s'est passé.
00:44:36 Place de la Bastie, les forces de l'ordre ou une partie des forces de l'ordre allaient quitter les lieux lorsqu'il y a eu un camion de Benarodian je pense
00:44:45 qui a commencé à klaxonner pour féliciter les manifestants qui étaient présents sur la place
00:44:51 et il y a eu plusieurs individus qui ont commencé à jeter des projectiles sur les camions des forces de l'ordre qui quittaient la place de la Bastie.
00:45:00 On est suivi, et vous l'avez vu en image, une pluie de bombes lacrymogènes pour disperser la foule
00:45:06 et intervention très rapidement des forces de l'ordre pour tenter d'interpeller certains éléments perturbateurs.
00:45:13 On est encore une fois sur la place de la Bastie, je le répète, toutes les artères de cette place ont été sécurisées par les forces de l'ordre
00:45:22 parce que différents Black Bloc ont tenté de créer du désordre comme à chaque fois.
00:45:29 Merci beaucoup, on vous laisse recharger la batterie et on revient vous voir dans quelques instants.
00:45:35 Michael Dos Santos qui est pas très loin de là où se trouve Elliot, toujours dans ce quartier de la Bastie,
00:45:40 avec un riverain, on peut l'imaginer, mais peut-être que ce sera un autre son de cloche, un peu excédé par ce qui se passe dans son quartier.
00:45:47 Oui effectivement on est arrivé il y a quelques minutes rue de la Roquette, il y avait un feu en plein milieu de la route
00:45:56 qui empêchait bien évidemment les voitures de circuler, comme souvent du mobilier urbain, des vélos qui étaient en feu, des poubelles également.
00:46:06 Les pompiers sont intervenus assez rapidement et puis on a pu assister à une scène, un riverain qui applaudissait les pompiers,
00:46:12 qui intervenait et ce riverain il est avec nous, c'est Philippe.
00:46:16 Bonsoir Philippe, merci beaucoup d'être avec nous en direct sur CNews.
00:46:19 Vous n'avez pas assisté à la scène mais on a pu échanger un peu avec vous juste avant.
00:46:24 Vous êtes particulièrement agacé parce que le quartier de la Bastie est souvent malheureusement le théâtre de ce genre de scène.
00:46:31 Oui, trop souvent. Le pire souvenir pour moi ça a été l'attaque de la synagogue ici à côté.
00:46:37 J'étais là, voilà, et j'en ai marre. J'en ai marre de voir les vitrines cassées parce que Sarkozy était élu,
00:46:46 j'en ai marre de voir les synagogues attaqués parce qu'il y a des problèmes au Moyen-Orient,
00:46:52 j'en ai marre de voir la rue de la Roquette brûlée, abîmée comme ça parce qu'il y a un problème de retraite.
00:47:04 Je comprends toutes les revendications mais j'en ai marre qu'on s'en prenne à la rue.
00:47:13 Vous aviez l'air, quand on a échangé tout à l'heure, particulièrement agacé et puis ému aussi d'une certaine manière.
00:47:20 J'ai pu le constater quand j'ai échangé tout à l'heure avec vous.
00:47:23 C'est un ras-le-bol, finalement, c'est un ras-le-bol général, c'est des accumulations, c'est finalement tout le temps la même chose, le même scénario.
00:47:31 Oui, j'en ai marre, oui. C'est l'accumulation de plein de choses.
00:47:39 Vous avez vu applaudir les pompiers aussi, c'est finalement une marque de reconnaissance que vous aviez envers eux ?
00:47:45 Oui, parce que je pense qu'ils ont les mêmes problèmes, les mêmes revendications que les manifestants et ils font leur boulot.
00:47:52 Et je pense qu'on peut revendiquer, qu'on peut manifester sans pourrir la vie des autres, tout simplement.
00:48:03 Voilà, c'était le témoignage de ce riverain, Philippe, qu'on a senti particulièrement touché et aussi forcément un peu agacé de tout ce qu'il se passe ici dans son quartier.
00:48:13 Merci beaucoup, Michael, et merci pour ce témoignage, parce que c'est vrai que c'est intéressant d'entendre ce monsieur, on le sent meurtri.
00:48:20 Et je ne sais pas, chacun à son échelle, on ressent ces images et la tension dans notre pays, mais ça fait mal.
00:48:27 Alors ça, c'est des images tout à l'heure qui étaient hallucinantes également, avec ces jeunes qui empêchaient les pompiers d'éteindre le feu.
00:48:34 Mais pour revenir à l'émotion de cet homme, oui, ça fait mal de voir notre pays dans cet état.
00:48:39 C'est vrai, je trouve que c'est des images qui révèlent aussi une forme de déclassement.
00:48:44 On a l'impression que le pays, ou tout du moins une partie du pays, est en train de se transformer en une grande ZAD.
00:48:49 Et encore une fois, c'est quelque chose qui est venu petit à petit et qui peut-être aurait pu être anticipé.
00:48:56 Tout à l'heure, Benjamin Moral parlait de la prime à la violence à Notre-Dame-des-Landes.
00:49:00 C'était une vraie ZAD, là, pour le coup.
00:49:02 Et le gouvernement a décidé de céder et de s'asseoir sur un référendum qui avait été fait.
00:49:07 Il y a eu un référendum en 2005. On a donné la parole aux Français, on s'est assis dessus.
00:49:11 Et là, il y a eu un référendum local, c'est moins important, mais on s'est aussi assis dessus.
00:49:15 Donc ça dit quelque chose aussi de la dépossession démocratique que ressentent les Français.
00:49:19 Je crois que c'est pour ça que vous avez raison, ça dépasse largement la question des retraites, ce qu'on est en train de vivre aujourd'hui.
00:49:28 Mais c'est vrai que les images font mal.
00:49:31 C'est un redressement qu'il faudrait mener, mais on ne voit pas d'hommes politiques avec une vraie vision à long terme.
00:49:39 Et je crois aussi que c'est pour ça que cette réforme ne passe pas,
00:49:41 parce que c'est une réforme comptable, court-termise, qui ne s'est pas inscrite dans un grand programme de redressement national.
00:49:47 Quelques infos sur ce qui se passe sur le terrain.
00:49:49 On va retrouver les images dans un instant du côté de la Bastille, boulevard Richard Lenoir.
00:49:52 Mathieu Vallée, vous me disiez il y a quelques instants en off que ça se mobilise du côté de ce boulevard Richard Lenoir à Paris.
00:49:59 On a actuellement des compagnies d'intervention, un escadron de gendarmerie mobile,
00:50:03 qui est son secteur de Bastille, chemin vert-bon marché.
00:50:06 Ils vont impacter les individus qui, effectivement, continuent à s'adonner à des exactions et des dégradations.
00:50:10 Impacter, c'est intervenir.
00:50:11 Impacter, c'est-à-dire aller au contact de ces individus.
00:50:14 J'y reviendrai si j'ai deux petites minutes, parce que je pense que c'est intéressant d'expliquer la stratégie policière.
00:50:18 Si vous voulez, depuis une semaine, jeudi dernier, avec l'annonce du 49.3, on fait face à une nouvelle stratégie des casseurs,
00:50:23 qui transforme les rues de Paris en violences urbaines.
00:50:26 Et si vous voulez, ce qui est difficile pour les policiers et les gendarmes,
00:50:29 en plus de faire le service la journée, ce que disait Muriel Bucot,
00:50:31 c'est que la nuit, ils font face à des groupés de 30 à 50 individus qui se disloquent aussi vite qu'ils se reconstituent.
00:50:37 Donc, ils se disloquent dès que les policiers vont au contact.
00:50:39 Et ils se reconstituent, évidemment, dès que les policiers sont plus présents à différents endroits de la capitale,
00:50:43 en lien avec les appels à se rassembler, que ce soit Saint-Lazare.
00:50:46 Donc, l'avantage qu'on a, l'outil indispensable pour les violences urbaines qu'on a,
00:50:51 dont on se sert également dans les carchers difficiles,
00:50:53 c'est les brigades anticriminalités qu'on fait venir de la Petite Couronne,
00:50:56 la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et de Paris, la Bac de Nuit 75N.
00:51:00 Et aussi les Braves Mecs, pourquoi je soutenais ces motards,
00:51:02 parce qu'actuellement, de la part de l'extrême gauche, ils font l'objet d'une cabale insoutenable.
00:51:07 Pourtant, j'ai vu des images du chef, le commandant qui dirige ces policiers à moto,
00:51:11 grâce à leur réactivité, la mobilité, le fait de pouvoir se faufiler dans des rues étroites,
00:51:16 assez difficiles parfois d'accès pour les camions, les véhicules des policiers et des gendarmes.
00:51:19 Ils arrivent à aller au contact, ils arrivent à interpeller,
00:51:21 ils arrivent même à évacuer des gens dont parfois les immeubles, on en parlait tout à l'heure, sont sous le feu des flammes.
00:51:26 Et puis derrière, heureusement qu'on a les brigades anticriminalités et les Braves Mecs,
00:51:30 parce que grâce à elles, on évite des scènes de chaos.
00:51:32 Et je vais vous dire, les Braves Mecs mettent en insécurité les fauteurs de troubles,
00:51:35 elles gênent les délinquants et d'une certaine manière,
00:51:38 ces unités permettent de lutter efficacement contre les violences urbaines.
00:51:41 Mais il y a une forme d'improvisation quand même,
00:51:43 parce qu'on n'est plus dans ces manifestations encadrées avec des services d'or.
00:51:48 Je rejoins Alexandre Devecchio, ça n'a rien à voir avec des manifestants.
00:51:52 Là, on a des activistes, on a des opportunistes, effectivement,
00:51:55 souvent des individus très jeunes qui parfois ne sont pas connus des services de police,
00:51:58 mais quand on fait leur enquête de personnalité et leur audition,
00:52:01 on se rend compte qu'il y a quand même des accointances avec l'outre-à-gauche,
00:52:04 ou en tout cas la mouvance du côté des chéquiers gauche politique.
00:52:07 Effectivement, Mathieu, d'ailleurs, nous on s'est rendu,
00:52:09 quand on était allé voir les comparutions immédiates,
00:52:12 c'était essentiellement des jeunes personnes diplômées, citadines,
00:52:15 certaines effectivement idéologisées, enfin qui étaient politisées,
00:52:19 mais qui étaient très souvent inconnues des services de police,
00:52:22 et qui, pour la première fois, étaient se retrouver devant un tribunal.
00:52:25 Oui, je crois que c'est très important qu'on nomme les choses aussi,
00:52:29 parce que dans la violence qu'on a laissée prospérer,
00:52:32 elle vient aussi d'une idéologie d'extrême-gauche,
00:52:35 vis-à-vis de laquelle le pouvoir, je trouve, a fait preuve de beaucoup de complaisance.
00:52:39 On a beaucoup entendu parler de peste brune, de dénonciation de l'extrême-droite.
00:52:43 On n'entend pas le mot "extrême-gauche" dans la bouche d'Emmanuel Macron.
00:52:46 Il parle de "foule haineuse", il parle pas d'extrême-gauche,
00:52:49 il parle même du Capitole et de Bolsonaro. Quel est le rapport ?
00:52:52 Même quand c'est l'extrême-gauche, c'est l'extrême-droite qui est responsable,
00:52:55 avec Emmanuel Macron.
00:52:57 Je voulais juste dire que là, ce soir, Gérald Darmanin a vraiment pointé l'extrême-gauche.
00:53:02 Oui, mais c'est Gérald Darmanin qui est le ministre le plus à droite du gouvernement.
00:53:05 Vous noterez qu'Emmanuel Macron l'a pas fait.
00:53:07 Non, mais Gérald Darmanin, surtout, il n'a rien fait contre l'extrême-gauche.
00:53:10 Moi, je vous donne un exemple précis, c'est Nantes Révolté.
00:53:13 Vous vous souvenez de Nantes Révolté ?
00:53:15 Alors, Gérald Darmanin, il était très fort pour les redomontades au début.
00:53:18 On va voir ce qu'on va voir, il faut le retenir parce qu'il va faire un malheur
00:53:21 et il va faire preuve d'une très grande fermeté.
00:53:24 Et puis à la fin, il se passe rien.
00:53:26 Nantes Révolté, ils ont changé de nom d'ailleurs,
00:53:28 et on nous a expliqué que c'était trop compliqué de les dissoudre
00:53:31 parce que c'était pas une association, je ne sais quoi.
00:53:34 Ça marche, dissoudre avec l'extrême-droite, on peut,
00:53:37 mais avec l'extrême-gauche, l'extrême-gauche, elle n'est pas soluble, visiblement.
00:53:40 Retour sur ces images, sur ces journées qui se succèdent et qui se ressemblent.
00:53:44 Finalement, c'est le pire scénario qui est en train de se dessiner
00:53:47 pour le président de la République au lendemain de son interview,
00:53:49 la radicalité qui bascule dans l'ultra-violence
00:53:52 et le chef de l'État qui n'arrive pas à apaiser les tensions,
00:53:59 qui n'a pas fait grand-chose pour, peut-être.
00:54:01 Même s'il n'est pas directement responsable
00:54:03 de ce qui est en train de se passer en ce moment dans Paris,
00:54:06 les politiques ont quand même une grande responsabilité
00:54:08 dans la situation actuelle du pays.
00:54:10 Parce qu'on a parlé de l'épisode de Notre-Dame-des-Landes,
00:54:14 mais c'est une erreur immense du début du premier quinquennat.
00:54:17 Quand Édouard Philippe dit "d'accord, puisque vous avez tout cassé,
00:54:22 puisque vous avez fait preuve d'une grande violence,
00:54:24 eh bien on va abandonner l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes",
00:54:26 vous vous rendez compte le message que ça envoie ?
00:54:28 Évidemment, les manifestants, maintenant, ils y pensent, ils se disent
00:54:31 "mais effectivement, pour gagner une lutte aujourd'hui, pour gagner un combat,
00:54:34 il faut faire preuve d'une grande violence".
00:54:36 Donc effectivement, ça a été une erreur majeure du début du premier quinquennat.
00:54:41 Et puis il y a aussi l'aspect "l'argent magique",
00:54:43 parce qu'effectivement, il fallait aider pendant la crise sanitaire
00:54:45 les entreprises qui étaient en souffrance.
00:54:47 Mais à force de distribuer des centaines de milliards,
00:54:50 l'exécutif a contribué à faire croire qu'il existait une forme d'argent magique.
00:54:53 Et aujourd'hui, on vient nous dire "mais attendez, vous allez nous embêter,
00:54:56 nous faire travailler deux ans de plus, pourquoi ?
00:54:58 Pour quelques milliards, alors que vous en avez distribué des centaines pendant la crise ?"
00:55:02 Les manifestants se disent cela aussi.
00:55:04 Pourquoi la réforme de Nicolas Sarkozy en 2010 a davantage été acceptée ?
00:55:08 Parce qu'on sortait de la crise financière énorme de 2008,
00:55:11 que les gens avaient conscience qu'à l'époque, il n'y avait pas d'argent magique,
00:55:14 cette formule n'existait pas, que tout le monde avait bien conscience
00:55:17 qu'il fallait faire un effort parce que la situation financière et budgétaire
00:55:20 était compliquée. Aujourd'hui, après l'épisode que nous avons vécu
00:55:23 durant la crise sanitaire et les milliards déversés, ça, ça ne fonctionne plus.
00:55:27 - Parce qu'on a peu fait une chose et son contraire,
00:55:29 et c'est vrai que c'est difficilement audible.
00:55:31 C'est vrai que le chiffre s'est mis aussi tout seul dans une situation
00:55:34 qui est à la fois complexe et contradictoire.
00:55:36 - Oui, on va avoir beaucoup de mal à s'en sortir parce qu'en réalité,
00:55:39 il y a trois nouvelles ces derniers jours.
00:55:41 Première nouvelle, en effet, on a une montée des violences.
00:55:44 Et donc visiblement, le mouvement va crescendo.
00:55:46 Deuxième élément, l'Elysée s'attendait à ce que les manifestations d'aujourd'hui
00:55:49 entraînent une forme de décru, il n'en a rien été.
00:55:52 En réalité, on a plutôt un petit rebond des manifestations.
00:55:55 Donc on peut penser que les syndicats ont encore une capacité de mobilisation.
00:55:58 Ensuite, il y a de fortes probabilités pour que le référendum d'initiative partagée
00:56:01 soit validé par le Conseil constitutionnel.
00:56:04 Ce qui veut dire que pendant neuf mois, CGT, CFDT, NUP, etc.,
00:56:08 vont aller chercher des signatures dans tout le pays.
00:56:10 Pour passer à un autre sujet que la retraite, ça va être compliqué,
00:56:13 ce qui va engendrer un soutien aux deux autres phénomènes,
00:56:16 parce qu'évidemment, on continuera à parler de retraite.
00:56:19 Pour Emmanuel Macron, cette réforme, et je reviens à ce qui a été dit,
00:56:22 il peut difficilement y renoncer pour des raisons politiques,
00:56:24 mais cette réforme va continuer à lui coller à la chaussure
00:56:27 comme le se paradera au capitaine Haddock.
00:56:29 Et puis, il y a parallèlement ces journées de mobilisation,
00:56:32 ces soirées de violence qui se poursuivent.
00:56:35 On disait tout à l'heure que ça se radicalise,
00:56:37 qu'il y a une vraie volonté de certains de semer le chaos en France.
00:56:41 Mathieu Vallée, il y a une image qui a choqué beaucoup de monde aujourd'hui,
00:56:44 c'est ce policier qui a reçu, malgré son équipement, malgré son casque,
00:56:49 on peut revoir cette image particulièrement choquante aujourd'hui.
00:56:54 Alors, on va la jouer une deuxième fois, parce que c'est vrai que c'est très furtif
00:56:57 et qu'on ne se rend pas compte, qui est tiré par ses collègues.
00:57:01 Il y a un deuxième policier blessé d'ailleurs, Julien.
00:57:03 Il est tombé complètement KO.
00:57:04 Parce que vous voyez, il y a un deuxième policier blessé juste au début de l'image.
00:57:06 Ah, juste avant, en fait. Il y a déjà un policier à terre.
00:57:08 Et ce policier, on le reverra, si on rejoue l'image dans un instant,
00:57:12 on verra qu'il est casqué, équipé, que le pavé touche son casque.
00:57:17 Mais c'est tellement violent, un pavé lancé à distance sur un casque,
00:57:21 c'est tellement violent que le policier tombe complètement KO.
00:57:24 C'est quelqu'un qui a été emmené à l'hôpital en urgence relative.
00:57:27 Voilà à quoi nous assistons.
00:57:29 Il y a un côté défouloir également pour certains.
00:57:32 C'est pour ça qu'on dit que tout ça est en train de dépasser vraiment
00:57:35 ce texte de la réforme des retraites.
00:57:37 Il y a un malaise social, sociétal dans ce pays.
00:57:40 Si vous me le permettez, Julien, je vais avoir un mot très personnel
00:57:42 pour ces compagnies d'intervention de la Direction d'ordre public
00:57:44 et de la circulation de la préfecture de police de Paris.
00:57:47 J'étais encore hier avec le directeur de l'ordre public et de la circulation
00:57:50 et son adjoint. J'ai une immense inadmiration, comme beaucoup de Français,
00:57:53 pour ces policiers des compagnies d'intervention.
00:57:55 La semaine dernière, la plupart des compagnies ont fait plus de 90 heures
00:57:58 dans la semaine. Ils ne comptent pas leurs horaires, ils ne comptent pas
00:58:00 leur engagement. - C'est vrai qu'il y avait des millions d'heures sub.
00:58:02 - Exactement. Et puis là, on a Loïc, ce policier de 25-26 ans
00:58:06 qui a pris un pavé sur casque, qui a été transporté rapidement
00:58:09 à l'hôpital des armées à Paris. - Même équipé, vous n'êtes pas forcément
00:58:13 en sécurité. - Tout à fait. Et puis on a eu la chance d'avoir des CRS.
00:58:16 Vous savez que les CRS développent énormément le secours aux personnes,
00:58:19 notamment avec le sujet de tout à l'heure, le secours opérationnel
00:58:21 de compagnie, les SOC. Et comme on savait que ça allait barder
00:58:24 avec le nombre d'extrémistes qu'on nous annonçait, on avait un médecin
00:58:27 de compagnie de CRS qui était à proximité, qui a pu prendre en charge
00:58:29 notre collègue dès les premiers instants. Il a actuellement un traumatisme
00:58:33 crânien, il est en observation la nuit parce qu'il fait encore des malaises.
00:58:36 Et ça, Julien Pasquet, c'est un peu la hontise des policiers,
00:58:40 c'est que quand ils rentrent dans leur famille, quand ils rentrent dans leur foyer,
00:58:42 ils aient des stigmas de violences insoutenables. Et vous savez ce qui me fait
00:58:45 le plus mal ? C'est qu'aujourd'hui, vous avez des policiers et des gendarmes
00:58:49 qui me disent "on rentre à la maison, on a des bleus sur le torse,
00:58:51 on a les mains complètement explosées". Tout à l'heure, quand je suis sorti
00:58:54 des locaux du Figaro, puisque j'intervenais chez eux, j'ai croisé
00:58:58 la 11ème compagnie d'intervention et en fait, j'avais un collègue
00:59:01 qui me disait "mais patron, il y a des collègues qui sont complètement
00:59:04 équimosés, qui ont des bleus de partout, qui ont mal partout,
00:59:07 qui ont les mains complètement explosées et pour autant, ils lâchent rien,
00:59:10 ils vont au contact de ces casseurs, ils vont au contact de ces black blocs
00:59:12 qui sont ultra entraînés, ultra violents". Je suis complètement d'accord
00:59:15 avec ce que disait tout à l'heure Gabriel, c'est qu'on était
00:59:20 trop complaisants avec ces fouteurs de désordre professionnels.
00:59:24 Et je vous le dis Julien, honnêtement, si on veut faire cesser ces exactions,
00:59:27 vraiment, il va falloir faire du ménage dans ces milieux conspirationnistes
00:59:30 où vraiment, il y a une organisation très structurée, dans laquelle
00:59:34 finalement, on a même des sites où ils s'entraînent et samedi,
00:59:37 je vais vous faire peut-être l'ouverture, dans les Deux-Sèvres,
00:59:40 là où il y a un moignot, on a 61 gendarmes qui ont été blessés,
00:59:43 on va avoir à nouveau une manifestation de ces activistes et honnêtement,
00:59:46 la proposition que nous on fait, et je terminerai là, c'est qu'on a réussi
00:59:50 à éradiquer les hooligans des stades de foot qui pourrissaient les rencontres,
00:59:54 vous avez été ancien commentateur sportif, donc vous savez de quoi vous parlez,
00:59:56 je ne comprends pas que pour garantir le droit de manifester
00:59:59 qui est dans notre constitution, pour lequel les policiers se battent,
01:00:02 le conseil constitutionnel a retoqué dans la loi casseur,
01:00:04 la possibilité au préfet, sur des éléments tangibles, objectifs,
01:00:08 voire des condamnations judiciaires, d'interdire de manifester ces black blocs,
01:00:11 vous savez le black bloc, qui participent, ces antifas, ces anarchistes,
01:00:15 s'ils pointent au commissariat ou à la brigade de gendarmerie,
01:00:17 avant, pendant et après la manifestation, c'est d'autant plus d'individus
01:00:20 qui casseront les vitrines, qui casseront des policiers,
01:00:22 qui brûleront des poubelles ou des véhicules en moins,
01:00:24 et à la limite, si on nous dit que c'est anticonstitutionnel,
01:00:26 parce que notre état de droit aujourd'hui protège plus les délinquants
01:00:28 que les policiers et les victimes, au moins que tous ceux qui soient condamnés
01:00:31 judiciairement par un juge judiciaire, un juge pénal,
01:00:34 ils soient systématiquement en peine complémentaire interdits de paraître
01:00:37 dans ces manifestations, et que la main de la justice ne tremble pas.
01:00:40 S'ils ne respectent pas cette interdiction, c'est la prison immédiatement.
01:00:43 On en a parlé avec Amaury, il y a eu cette demande de fermeté du ministre de la Justice
01:00:47 aujourd'hui, mais c'est vrai que dans les faits, vous qui assistez aux comparutions
01:00:49 immédiates, c'est quand même assez léger, parce que, en effet,
01:00:52 et c'est d'ailleurs pour ça que sont constitués de cette façon ces black blocs,
01:00:55 c'est que vous êtes un peu perdus dans une nuée de gens habillés tous de la même façon,
01:00:59 et que c'est très difficile pour les magistrats, les procureurs,
01:01:02 pour qualifier les infractions, donc, de condamnés.
01:01:05 Juste pour préciser...
01:01:06 - Mais pour les policiers, c'est ce qui se passe...
01:01:08 - Oui, aussi, pour les PV, c'est très compliqué.
01:01:10 - Voilà, exactement, c'est-à-dire qu'en général, quand on fait du maintien de l'ordre,
01:01:12 vous n'avez pas le temps de rentrer au commissariat, et il y a un PV,
01:01:14 donc vous faites la fameuse... - Une fiche.
01:01:16 - Voilà, une fiche qui est très simple. - De mise à disposition.
01:01:18 - Voilà, exactement, la Fiche MAD, et souvent c'est très bref,
01:01:21 et s'il n'y a pas d'image de vidéosurveillance, les magistrats, enfin les juges,
01:01:24 estiment généralement qu'il n'y a pas de preuve suffisante,
01:01:26 et que la procédure n'est pas assez solide pour condamner quelqu'un.
01:01:28 Et juste, je voulais revenir sur les moyens,
01:01:33 enfin les jets de projectiles sur les forces de l'ordre.
01:01:36 J'ai un policier, un de vos collègues à Rennes,
01:01:38 qui m'a envoyé un des outils qui étaient utilisés contre la police,
01:01:42 et envoyé, donc c'était des espèces de petits moules, je dirais, en ciment,
01:01:46 avec des clous, quand même, qui étaient jetés sur les forces de l'ordre.
01:01:48 Alors ça, heureusement, les forces de l'ordre sont casquées
01:01:51 et protégées par des boucliers.
01:01:54 Exactement, c'est ça, c'est cette image.
01:01:56 Alors il a sur son téléphone, Mathieu,
01:01:58 alors si vous pouvez le mettre au niveau de votre tête, comme ça,
01:02:00 un peu incliné pour que la lumière ne soit pas réverbée.
01:02:02 Je l'avais envoyé sur la caméra.
01:02:04 Ça ne se réverbe pas. Ça, c'est quoi, ça ?
01:02:06 Alors c'est des moules avec des fesses.
01:02:08 Alors regardez l'écran de contrôle, Mathieu,
01:02:10 et essayez de ne pas bouger votre téléphone, s'il vous plaît.
01:02:12 Avec des vis qui sortent, bien sûr, c'est le côté pointu de la vis qui sort,
01:02:15 et c'est ce qu'on envoie sur les forces de l'ordre.
01:02:17 Alors imaginez que si vous n'êtes pas casqués,
01:02:19 vous n'êtes pas tant carapacés,
01:02:21 vous prenez ça, ça vous crève un oeil,
01:02:23 ou ça rentre dans votre peau.
01:02:24 Alors je voudrais juste...
01:02:25 Je te souhaite la réponse pénale, je peux dire une petite phrase.
01:02:27 Alors très vite, vraiment, Mathieu, parce que je voudrais vraiment
01:02:29 qu'on puisse avancer sur le direct, on a plein de choses à dire.
01:02:31 Vous avez vu quand même le communiqué du syndicat de la magistrature ?
01:02:33 Oui.
01:02:34 Vous savez, ce syndicat qui ne fait que de la politique
01:02:36 et qui avait fait le mur des cons.
01:02:37 Je pense qu'au lieu d'être anti-police et anti-État
01:02:40 en disant que l'État est dictatorial, autoritaire
01:02:42 et qu'on fait des garde-à-vue illégales,
01:02:43 sachant que les garde-à-vue sont contrôlées par les magistrats du parquet,
01:02:45 accessoirement lorsque l'officier de police judiciaire
01:02:47 notifie à la personne interpellée sa garde-à-vue,
01:02:49 je pense qu'il ferait mieux de s'occuper de l'État de la justice,
01:02:51 de l'État des multirécidivistes,
01:02:52 plutôt que d'aller chercher des boucs émissaires
01:02:54 et de s'en prendre à ceux qui protègent la paix publique.
01:02:56 Le message est passé, Mathieu Vallée.
01:02:58 Pour les téléspectateurs qui nous rejoignent,
01:03:00 ce fameux jeu du chat et de la souris
01:03:02 qui se produit depuis huit soirs maintenant,
01:03:04 continue dans Paris,
01:03:05 c'est pour ça aussi que les images
01:03:07 ne sont pas toujours symptomatiques
01:03:12 de ce qui se passe dans les rues,
01:03:13 parce que vous avez des petits groupes
01:03:15 de 30-50 individus qui commettent des exactions,
01:03:17 des violences, des feux de poubelle,
01:03:18 qui se déplacent d'un endroit à un autre,
01:03:20 les policiers qui arrivent souvent après coup,
01:03:23 et ce n'est pas parce que sur les images,
01:03:25 à l'instant T,
01:03:26 il n'y a pas d'éléments radicaux ou violents
01:03:28 qu'ils ne sont pas ailleurs,
01:03:29 en train de préparer un autre coup.
01:03:31 C'est assez compliqué pour les forces de l'ordre.
01:03:33 On peut l'imaginer,
01:03:34 une image en attendant de voir
01:03:36 comment ça se passe dans les rues de Paris,
01:03:37 si c'est rentré dans l'ordre
01:03:38 ou si ces individus ont pris d'autres artères
01:03:40 et qu'on pourra voir ce qui se passe un peu plus tard.
01:03:43 Cette image à Bordeaux que je voulais vous montrer,
01:03:45 parce qu'on parle énormément de Paris, évidemment,
01:03:47 mais on a vu des images folles à Rennes, à Lorient,
01:03:49 qu'on vous remontrera tout à l'heure.
01:03:51 Ça, c'est une image qui est terrible également.
01:03:53 C'est un incendie gigantesque
01:03:56 qui est sur la porte de la mairie de Bordeaux, Gabrielle.
01:04:00 On est vraiment dans une situation,
01:04:01 et ce n'est pas un jeu de mots que je suis en train de faire,
01:04:03 c'est une situation explosive.
01:04:05 - Mais encore une fois, Bordeaux,
01:04:06 c'était la ville calme jadis par excellence.
01:04:08 Je constate que toutes ces villes qui sont dirigées par la gauche
01:04:11 ont quand même des nids de black blocs, d'antifa
01:04:14 et par capilarité d'étudiants, d'hiver, de sociaux
01:04:19 et d'ailleurs d'ultra-gauches qui viennent s'agréger,
01:04:22 particulièrement importantes.
01:04:24 Moi, encore une fois, je suis très frappée de voir
01:04:26 que le maire de Bordeaux, Pierre Humy,
01:04:27 qui il y a 15 jours dans le sud-ouest,
01:04:29 il a expliqué avec des airs tristes de Pasteur Litterien
01:04:32 qu'il fallait qu'il augmente les impôts
01:04:34 et qu'il n'avait pas le choix,
01:04:35 parce que voilà, c'était comme ça.
01:04:37 - Il est pas le Pasteur Litterien.
01:04:38 - Et ils sont pas toujours très gais,
01:04:40 face à la réputation qu'ils ont, pardonnez-moi d'être timide,
01:04:42 les clichés.
01:04:43 Et donc, il nous explique ça sur une colonne dans le sud-ouest.
01:04:48 Mais combien vont coûter tout cela aux administrés ?
01:04:55 Là encore, je trouve les Bordelais bien résilients
01:04:58 et quand je dis résilients, je suis polie.
01:05:00 Parfois, je les trouve un petit peu coqueux battus contents,
01:05:04 si vous me permettez cette expression.
01:05:06 - Je ne la connaissais pas.
01:05:08 - Vous ne la connaissiez pas.
01:05:09 - Coqueux battus contents, non, je ne l'avais jamais entendue.
01:05:12 Je connaissais Serge Lama, je suis coqueux mais content.
01:05:14 Mais je ne sais pas, je ne sais pas quoi.
01:05:16 - Bref, vous remarquerez que toutes ces villes
01:05:20 qui ont un noyau, un nid de militants d'universités rouges
01:05:25 sont les premières pour détruire.
01:05:28 Alors moi, justement, je trouve ça très dangereux
01:05:30 de mélanger, Alexandre Devecchio l'a bien souligné,
01:05:34 les gens qui sont opposés à cette réforme,
01:05:36 ils sont extrêmement nombreux.
01:05:37 Et ces casseurs qui se fichent des retraites comme d'une guigne,
01:05:40 pardon, mais ils n'en ont rien à cirer.
01:05:42 Ce serait pour autre chose, ils le feraient tout autant.
01:05:46 - Mais pour autant, il y a une convergence des violences.
01:05:48 - Voilà, et il y a une tentation de les soutenir
01:05:52 par certains qui ne sont pas du tout violents habituellement
01:05:55 mais parce qu'ils se disent, bon, finalement,
01:05:57 ils vont peut-être nous aider à sortir de tout ça.
01:05:59 Alors que pour moi, c'est tout l'inverse.
01:06:01 - Je pense que c'est l'inverse, effectivement.
01:06:03 Et ça, il faut le dire aux téléspectateurs.
01:06:06 Ils sont, Elisabeth Léville disait sur ce plateau,
01:06:09 les idiots utiles du pouvoir.
01:06:10 Parce qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron n'a plus
01:06:13 qu'une seule carte dans son jeu, c'est de pouvoir éventuellement
01:06:16 jouer le parti de l'ordre, espérer que l'opinion se retourne,
01:06:19 non pas sur la réforme des retraites,
01:06:20 mais soit tellement fatiguée de ces images
01:06:23 qu'elle finisse par faire bloc derrière Emmanuel Macron
01:06:27 dans un réflexe légitimiste.
01:06:29 C'était d'ailleurs ce qui s'était passé
01:06:30 à la fin des Gilets jaunes au moment des élections européennes.
01:06:35 Donc, effectivement, bien redire que ces blagues blocs,
01:06:38 ces activistes ont dit que la violence permet
01:06:41 d'obtenir des choses.
01:06:42 Moi, je n'en suis pas certain.
01:06:43 Je pense qu'ils peuvent redonner une forme de légitimité
01:06:48 à ce pouvoir qui a eu une forme de légitimité
01:06:53 parce qu'Emmanuel Macron a été élu.
01:06:55 Mais encore une fois, pour moi, le cœur, c'est la démocratie.
01:06:58 Ce qui se passe aussi, c'est que les Français
01:07:01 ont envoyé un message quant à l'Assemblée nationale.
01:07:03 Ils n'ont pas donné de majorité à Emmanuel Macron.
01:07:05 Ça veut dire, on accepte, ça voulait dire,
01:07:07 on accepte que vous soyez le président de la République
01:07:09 parce qu'en réalité, Marine Le Pen nous fait davantage peur que vous.
01:07:14 On vous a choisi par défaut, mais on vous ligote.
01:07:17 On veut que vous ayez le minimum de pouvoir possible.
01:07:20 Ça ne lui a pas donné un mandat pour appliquer son pouvoir,
01:07:23 son programme, comme il l'entendait.
01:07:25 Et d'ailleurs, il l'avait dit dans l'entre-deux-tours.
01:07:27 Vous vous souvenez, il avait dit "J'ai conscience que
01:07:30 ce ne sont pas tous les Français qui ont voté pour moi,
01:07:32 ou ont pas voté parce qu'ils adhéraient à mon programme".
01:07:34 Donc on en est là, il va falloir qu'il le comprenne
01:07:37 et il ne faudrait pas que ces casseurs, finalement,
01:07:39 lui redonnent une légitimité supplémentaire.
01:07:42 On parle de ce rapport de force qui se tend.
01:07:45 Et je disais tout à l'heure, aux alentours de 22h,
01:07:48 Benjamin Morel, qu'il y a une information aujourd'hui
01:07:52 quand même dans cette mobilisation.
01:07:54 C'est la venue massivement d'une partie de la jeunesse.
01:07:58 Est-ce que ce rapport de force se tend plus que jamais
01:08:01 parce qu'une partie de la jeunesse fait son entrée dans la mobilisation ?
01:08:04 Est-ce que cette donnée peut jouer un rôle,
01:08:07 peut influencer l'exécutif ?
01:08:08 Ça peut être un élément important, complètement,
01:08:10 parce que lorsque la jeunesse sort...
01:08:11 Et permettre cette radicalité aussi.
01:08:13 Alors, un, ça peut permettre une forme de radicalité,
01:08:15 même s'il ne faut pas stigmatiser la jeunesse
01:08:17 en considérant que majoritairement,
01:08:19 elle va aller dans ce type d'événements.
01:08:21 Mais le fait qu'une partie d'entre elles sorte dans les manifestations
01:08:25 est quand même un problème pour le pouvoir.
01:08:27 Parce que, c'est quasiment une banalité de le dire,
01:08:29 mais en réalité, faire rentrer la jeunesse ensuite
01:08:31 dans ses lycées et dans ses universités,
01:08:33 une fois qu'elle en est sortie, c'est beaucoup plus compliqué.
01:08:36 Parce que, par définition, il n'y a pas de problème de caisse de grève,
01:08:39 il n'y a pas de problème de salaire, il n'y a pas de problème, etc.
01:08:42 - Il y a des problèmes de diplôme à la fin, mais bon, ça c'est autre chose.
01:08:45 - En règle générale, vous savez, ça fonctionne quand même
01:08:48 d'une façon ou d'une autre.
01:08:49 Enfin, on arrive à gérer les années à l'université
01:08:51 ou on arrive à gérer le bac, et c'est quelqu'un
01:08:53 qui a passé le bac l'année du CPE qui vous le dit.
01:08:56 - Ah bon, vous la donnez alors ?
01:08:58 - Ouais, un petit peu.
01:08:59 - Je plaisante.
01:09:00 - J'ai eu 20 en maths, vous croyez que c'était comment ?
01:09:02 - Ah oui, en effet, on l'a donnée.
01:09:03 - Et donc, il y a malgré tout, pour le pouvoir, toujours un danger.
01:09:06 C'est ce qui se passe au moment de la crise du CPE.
01:09:08 Au moment de la crise du CPE, justement,
01:09:10 vous avez une jeunesse qui est sortie,
01:09:11 et on ne sait pas comment la faire rentrer.
01:09:13 D'habitude, le vote du loin, ça suffit pour que les manifestations s'arrêtent,
01:09:16 parce qu'en règle générale, vous n'avez pas envie de continuer à faire grève
01:09:19 et donc, du coup, de ne pas gagner vos jours de grève
01:09:22 dès lors que vous pensez que c'est fichu,
01:09:24 parce que la loi a été votée.
01:09:25 En revanche, quand vous avez les universités et les lycées qui sont sortis,
01:09:28 c'est plus compliqué.
01:09:29 Il ne faut pas exagérer l'information du jour.
01:09:31 Ce n'est pas encore tout à fait le cas,
01:09:33 mais normalement, on a les premiers signes.
01:09:34 Et si jamais le mouvement s'inscrit dans le temps
01:09:36 et qu'il mobilise la jeunesse,
01:09:38 le pouvoir a encore moins de chances d'en sortir.
01:09:40 - Jeunesse dans la rue.
01:09:41 Yohann Usaï, quand les jeunes s'y mettent,
01:09:44 ça peut devenir incontrôlable ?
01:09:45 - Évidemment, le pouvoir regarde ça avec beaucoup d'attention,
01:09:48 parce qu'on voit bien que là,
01:09:50 les manifestations prennent un autre visage
01:09:54 et donc une autre tournure.
01:09:55 On le voit d'ailleurs ce soir,
01:09:57 on est quand même là pour l'instant à l'apogée des violences.
01:10:01 - La jeunesse, c'est un enjeu important pour la NUPES,
01:10:03 pour les syndicats également.
01:10:04 - En tout cas, et de fait,
01:10:06 les jeunes, de toute façon,
01:10:08 représentent l'électorat qui a le moins voté pour Emmanuel Macron.
01:10:12 Emmanuel Macron, là où il est le plus impopulaire,
01:10:15 il l'est d'ailleurs auprès de toutes les catégories désormais,
01:10:17 mais là où il est vraiment le plus impopulaire,
01:10:19 c'est auprès des 19-24 ans,
01:10:21 où là, il n'a quasiment plus aucun soutien.
01:10:23 Les 19-24 ans soutiennent maintenant...
01:10:26 - Les jeunes avec Macron, déjà, ça existe encore ?
01:10:28 - Ça existe encore,
01:10:30 mais ils ne sont plus tellement représentatifs
01:10:32 des jeunes qui vraiment ont complètement déserté le macronisme.
01:10:38 Donc effectivement, que la jeunesse maintenant...
01:10:42 - Il faut arrêter de parler de la jeunesse.
01:10:44 - Non, j'ai dit une partie de la jeunesse.
01:10:46 - C'est important, Gabriel.
01:10:48 - Les apprentis de la France rurale,
01:10:50 ils ne sont pas là...
01:10:52 - Non mais pardon, mais dans les...
01:10:54 - Ils ne sont peut-être pas contre les retraites...
01:10:56 - Ce que je dis, c'est que tous les sondages montrent
01:10:58 que les plus jeunes, les 19-24 ans,
01:11:00 n'ont quasiment pas soutenu Emmanuel Macron
01:11:02 lors de la dernière élection présidentielle,
01:11:04 et ne le soutiennent pas davantage aujourd'hui.
01:11:06 - Et là, c'est à nouveau mai 68.
01:11:08 Je ne suis pas certain qu'on soit en mesure
01:11:10 de le décrire encore de cette façon,
01:11:12 quand bien même, je vous dis,
01:11:14 ces images, les plus jeunes les ont a priori jamais vues.
01:11:16 C'est une France qui brûle littéralement
01:11:18 tous les soirs depuis 8 soirs de suite.
01:11:20 Et ce qu'on a vu cet après-midi,
01:11:22 et ce qui est annoncé dans les jours qui viennent,
01:11:24 ne laisse rien présager de très bon, Benjamin.
01:11:26 - Mais sur la jeunesse, il y a une certaine priorité...
01:11:28 - Mai 68, ça peut arriver ?
01:11:30 - Probablement pas, justement, pour l'instant,
01:11:32 parce que vous n'avez pas les structures.
01:11:34 - Oui, mais le système de l'aide a fait beaucoup de mal.
01:11:36 La marginalisation de certains syndicats étudiants,
01:11:38 notamment l'UNEF, a fait également beaucoup de mal
01:11:40 aux capacités de mobilisation de la jeunesse de jadis.
01:11:42 On parlait du CPE, on peut parler de la LRU.
01:11:44 A l'époque, vous aviez des syndicats puissants
01:11:46 qui avaient réellement une capacité d'action.
01:11:48 La loi sur l'autonomie des universités de Valérie Pécresse.
01:11:50 Et vous aviez des syndicats qui étaient assez puissants
01:11:52 pour arriver, justement, à mobiliser.
01:11:54 Qui plus est, avaient des liens quasiment organiques,
01:11:56 notamment à l'époque avec le Parti Socialiste.
01:11:58 Et donc, vous aviez réellement
01:12:00 cette capacité de mobilisation.
01:12:02 Mais, en même temps, vous avez eu des syndicats qui ont été
01:12:04 vraiment marginalisés.
01:12:06 Il y a une vraie fragilisation, parce qu'il y a eu la COVID,
01:12:08 parce que le monde étudiantin a été fragilisé,
01:12:10 parce qu'également les habitudes étudiantins
01:12:12 ont été fragilisées par, justement, tout un tas de choses.
01:12:14 Eh bien, il y a, malgré tout, plus ces réseaux de mobilisation.
01:12:16 - Donc, c'est quoi ? C'est des jeunes en mal de frisson,
01:12:18 un peu manipulés par un discours politique d'extrême-gauche ?
01:12:20 - Oui, non, c'est-à-dire qu'il y a, évidemment,
01:12:22 ça, ce soir, mais dans les manifestations du jour,
01:12:24 vous avez autre chose.
01:12:26 C'est-à-dire que vous avez, tout bêtement,
01:12:28 des mouvements plus spontanés, plus individuels.
01:12:30 La question, c'est, est-ce qu'à terme, il va y avoir
01:12:32 des structurations plus larges ?
01:12:34 S'il y a des structurations plus larges qui se mettent en place
01:12:36 de façon ad hoc, à ce moment-là, on peut avoir,
01:12:38 en effet, une parcapilarité,
01:12:40 une mobilisation plus large de la jeunesse
01:12:42 si le mouvement tient dans le temps.
01:12:44 Encore une fois, RIP = 9 mois.
01:12:46 Donc, on peut avoir ce débat encore pendant 9 mois.
01:12:48 Si le mouvement se soutient dans le temps,
01:12:50 il n'est pas exclu qu'on arrive à avoir
01:12:52 des universités et des lycées qui sortent.
01:12:54 - Mathieu Vallée, un petit mot sur la situation.
01:12:56 Je sais que vous êtes en contact quasi permanent
01:12:58 avec les collègues sur le terrain.
01:13:00 Tout se concentre, encore une fois,
01:13:02 dans le centre-est de Paris,
01:13:04 à savoir le quartier de la Bastille,
01:13:06 le boulevard Richard-le-Noir.
01:13:08 Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus
01:13:10 alors qu'on voit les images de nos équipes
01:13:12 sur le terrain, toujours dans ce même quartier parisien
01:13:14 avec ces camions de pompiers qui fendent la foule ?
01:13:16 - Oui, actuellement, il reste à peu près
01:13:18 150 personnes éparpillées sur le secteur de Bastille.
01:13:20 Donc, on a Beaumarchais, on a Richard-le-Noir.
01:13:22 Donc, pour ceux qui sont dans le quartier,
01:13:24 on a Beaumarchais, on a Richard-le-Noir.
01:13:26 Donc, pour ceux qui ne sont pas de Paris,
01:13:28 c'est les rues ou les avenues adjacentes
01:13:30 qui mènent directement sur la place de la Bastille.
01:13:32 Et on a un jeu du chat à l'assuré, effectivement,
01:13:34 qui est épuisant pour les forces de l'ordre.
01:13:36 D'ailleurs, je pense que c'est le but qui est recherché.
01:13:38 Et là, vous voyez effectivement sur vos images
01:13:40 qu'on a différentes unités de forces mobiles,
01:13:42 donc escadron de gendarmes mobiles et compagnie républicaine
01:13:44 de sécurité, appuyées par les BAC et les Brave Mike,
01:13:46 qui, en fait, tout simplement, la stratégie aussi,
01:13:48 elle est simple. Ces forces mobiles qui sont
01:13:50 très équipées et d'une manière assez lourde,
01:13:52 elles sont en train de se faire en foule pour tenir des places,
01:13:54 des points, des secteurs, faire des dispersions.
01:13:56 - Et quand c'est mobile. - Par contre, quand c'est mobile,
01:13:58 on a une complémentarité avec ces policiers à moto
01:14:00 qu'on appelle ces brigades de répression d'action violente
01:14:02 moto, dont le jargon policier, les Brave Mike,
01:14:04 et ensuite les brigades anticriminalité.
01:14:06 Et finalement, c'est ni plus ni moins ce qu'on connaît
01:14:08 dans les quartiers difficiles, lorsqu'on a des violences urbaines,
01:14:10 des individus qui éteignent l'éclairage public,
01:14:12 qui jouent au chat à l'assuré dans les différents bâtiments,
01:14:14 dans les différentes parties du quartier.
01:14:16 Là, on a la même chose, mais au centre de Paris.
01:14:18 Et on avait, c'est vrai, pendant six nuits,
01:14:20 des faits similaires, parce qu'il ne faut pas oublier
01:14:22 la province, à Lyon, à Bordeaux, à Marseille, à Lille.
01:14:24 Et ça s'est rapidement estompé.
01:14:26 Hier, il y en avait encore un petit peu,
01:14:28 mais ça s'est arrêté plus tôt que prévu.
01:14:30 On n'a pas eu de blessés.
01:14:32 Là, ce soir, avec la manifestation qu'on a eue cet après-midi,
01:14:34 en tout cas les Black Blocs qui sont venus
01:14:36 saccager la manifestation, parce que je suis comme
01:14:38 Gabriel et Alexandre Devecchio,
01:14:40 on fait bien évidemment la distinction
01:14:42 entre ceux qui viennent revendiquer, et je l'ai dit,
01:14:44 les policiers s'engagent pour ça, pour protéger
01:14:46 la démocratie, et la manifestation
01:14:48 en est l'émanation d'un des droits inaliénables.
01:14:50 - Et même les sanctions policières et pompiers
01:14:52 sont défilées aux orduits. - Et d'ailleurs, vous me posez la question
01:14:54 tout à l'heure, j'en finirai là, c'est qu'on a
01:14:56 une majorité des policiers qui, évidemment, sont
01:14:58 également impactés par cette réforme. - Bien sûr.
01:15:00 - Et qui est contre cette réforme.
01:15:02 - Et quand j'ai entendu tout à l'heure Fabien Roussel,
01:15:04 secrétaire du Parti communiste, si je ne dis pas
01:15:06 de bêtises, qui a souvent des mots très corrects
01:15:08 vis-à-vis des policiers, ça change de l'extrême-gauche
01:15:10 à chaque fois en permanence à nous taper sur le coin de la courge,
01:15:12 et bien c'est vrai que, finalement...
01:15:14 - C'est la soirée des...
01:15:16 - Les métaphores. - Oui, oui, j'ai vu dire...
01:15:18 - Le coin de la courge, alors celle-là non plus
01:15:20 je ne l'avais pas, oui. - Vous l'aviez, vous, le coin de la courge ?
01:15:22 - Non mais en même temps, hommage. - Oui, oui,
01:15:24 je vois bien la courge. - C'est une expression...
01:15:26 - Oui, oui, oui, oui. - J'ai besoin de rappeler
01:15:28 que je suis du Nord et qu'on parle assez simplement
01:15:30 des gens du Nord. - Ah, c'est ça !
01:15:32 - On salue d'ailleurs tous les gens qui nous regardent dans le Nord.
01:15:34 - Et pour terminer, je vous disais, oui, parce que Julien,
01:15:36 je crois, en fait, que, d'une certaine manière,
01:15:39 l'idéologie anti-flic et la haine des policiers
01:15:41 qui s'expriment sur la voie publique par ces groupuscules extrémistes,
01:15:44 finalement, il peut y avoir une certaine complaisance
01:15:46 de certains élus qui, en permanence,
01:15:48 tapent sur le dos et la tête des policiers
01:15:50 plutôt que de défendre ceux qui protègent la République
01:15:52 et qui permettent à ces mêmes élus de pouvoir exercer leur mandat.
01:15:54 - Dans un instant, on sera en direct avec Cyril Chabanier
01:15:56 par visioconférence, président de la CFTC,
01:15:58 là encore, ce sera intéressant d'avoir son point de vue
01:16:00 sur ces violences. CFTC,
01:16:02 syndicat qui n'est pas le plus violent,
01:16:05 le plus, comment j'allais dire,
01:16:07 enfin, pas la CGT, quoi. - Modéré.
01:16:09 - Voilà, plus modéré. Merci beaucoup.
01:16:11 Et on verra son regard sur ces violences
01:16:14 qui viennent émailler nos soirées depuis huit soirs.
01:16:16 Juste un mot encore sur le chef de l'État,
01:16:18 puisque, évidemment qu'il est au centre
01:16:20 de toutes nos discussions, de toutes nos interrogations,
01:16:22 en fait, Yohann Emmanuel Macron,
01:16:24 on l'a compris, il ne croit pas que la rue va s'embraser.
01:16:26 Il ne croit pas que ça va durablement s'embraser.
01:16:28 On ne va pas l'entendre pendant un mois.
01:16:30 En gros, ce qu'il nous a dit hier, c'est
01:16:32 "débrouillez-vous, on se reverra dans un mois".
01:16:34 Son pari, c'est que la page va se tourner dans les jours qui viennent.
01:16:36 Après, c'est peut-être qu'il ne comprend rien
01:16:38 de ce qui coûte à notre pays.
01:16:40 - Bon, d'abord, je crois qu'il faisait le pari
01:16:42 que la mobilisation allait s'essouffler
01:16:44 une fois que la réforme serait votée.
01:16:46 - Pari perdant. - C'est de constater que ce premier pari,
01:16:48 en tout cas, n'est pas gagné. Ça, c'est certain.
01:16:50 Et il y a une surprise,
01:16:52 il y a une surprise qui est réelle
01:16:54 ce soir au sein de l'exécutif
01:16:56 concernant la mobilisation.
01:16:58 Maintenant, le chef de l'État, on a bien compris
01:17:00 dans son discours, l'interview qu'il a donnée
01:17:02 au journaux de 13h,
01:17:04 il dit "l'inaction durant les 4 prochaines années
01:17:06 n'est pas permise", ce qui signifie
01:17:08 que la réforme, il n'est pas question de la retirer
01:17:10 pour l'instant. Donc, évidemment,
01:17:12 maintenant, la prochaine échéance
01:17:14 pour lui, c'est le verdict
01:17:16 du Conseil constitutionnel
01:17:18 qui, d'ici à 3 semaines, doit dire
01:17:20 si cette réforme est conforme ou non. - Et en attendant, il s'exonère
01:17:22 complètement de ses responsabilités. - En tout cas,
01:17:24 pour l'instant, effectivement, je crois qu'il va être tenté
01:17:26 dans les prochains jours, en tout cas, parce que compte tenu
01:17:28 de la situation ce soir, il est trop difficile
01:17:30 de faire un pronostic pendant 3 semaines,
01:17:32 c'est beaucoup trop long, 3 semaines. - Mais déjà que le lien
01:17:34 avec les Français a été distendu
01:17:36 depuis longtemps, hier, il a contribué
01:17:38 à le distendre encore plus.
01:17:40 - Mais je crois que dans les prochains jours,
01:17:42 il va être tenté de ne rien faire et de
01:17:44 voir ce qui se passe précisément. Parce que
01:17:46 ce soir, évidemment, il y a des images qui sont
01:17:48 très impressionnantes, évidemment, il se passe des choses
01:17:50 qui sont graves dans les rues de Paris,
01:17:52 pas seulement dans les rues de Paris, mais je crois que
01:17:54 pour le chef de l'État, ça ne sera pas suffisant
01:17:56 pour retirer cette réforme.
01:17:58 Je crois qu'il va encore attendre
01:18:00 quelques jours pour voir ce qui se passe,
01:18:02 pour voir si, effectivement,
01:18:04 on assiste à nouveau
01:18:06 à ce genre de scènes, si ça prend de l'ampleur
01:18:08 ou si, au contraire, c'est une hypothèse,
01:18:10 on va voir mardi. Mais est-ce que
01:18:12 mardi, les manifestants qui viennent là
01:18:14 en toute bonne foi manifester contre
01:18:16 cette réforme sans violence, est-ce que
01:18:18 ces manifestants mardi vont se dire
01:18:20 "Ouh là là, ça prend une mauvaise tournure,
01:18:22 il devient dangereux de manifester,
01:18:24 donc je n'y vais pas". Et on verra mardi prochain
01:18:26 si, effectivement, là, la mobilisation
01:18:28 est en train de régresser.
01:18:30 Donc le chef de l'État va au moins attendre
01:18:32 le milieu de semaine prochaine avant éventuellement
01:18:34 de commencer à réfléchir à autre chose.
01:18:36 C'est une question qu'on posera à Cyril Chabanier
01:18:38 d'ailleurs dans un instant. Mais d'abord, un détour
01:18:40 par les rues de Paris avant de retrouver le président
01:18:42 de la CFTC,
01:18:44 Michel Dos Santos qui est avec nous. Sur vos images,
01:18:46 ça semble calme, mais on commence
01:18:48 à avoir l'expérience de ces soirées sauvages.
01:18:50 Si sur une image c'est calme,
01:18:52 c'est que peut-être dans une rue parallèle
01:18:54 ou perpendiculaire, ça l'est beaucoup moins.
01:18:56 Mais écoutez, si on commence à avoir de l'expérience,
01:19:02 il faut dire que les forces
01:19:04 de l'ordre également, puisque a priori
01:19:06 les CRS sur place tentent
01:19:08 d'éviter le scénario qui s'est déroulé
01:19:10 il y a quelques jours, c'est-à-dire
01:19:12 éviter que les manifestants qui se situent
01:19:14 place de la Bastille n'accèdent
01:19:16 à la rue du Faubourg Saint-Antoine,
01:19:18 c'est l'une des artères qui
01:19:20 permet d'accéder à la place
01:19:22 de la Bastille. Idem pour
01:19:24 la rue de la Roquette, idem pour le boulevard
01:19:26 Richard-Lenoir. Finalement,
01:19:28 toutes les artères sont
01:19:30 bloquées par des cordons de CRS
01:19:32 et empêchent les manifestants
01:19:34 de s'éparpiller dans les rues adjacentes
01:19:36 pour éviter sûrement
01:19:38 les scénarios que l'on a pu voir
01:19:40 ces derniers jours, du mobilier urbain
01:19:42 brûlé, des vélos brûlés,
01:19:44 des affrontements
01:19:46 aussi, et pour le moment, il faut le dire
01:19:48 ici, c'est très très calme,
01:19:50 la plupart des manifestants qui restent sur la place
01:19:52 de la Bastille sont pour une grande
01:19:54 majorité des jeunes, ou
01:19:56 presque que des jeunes d'ailleurs,
01:19:58 puisque tous ceux qui
01:20:00 sont là sont, on va dire
01:20:02 400-500 personnes, voilà, mais
01:20:04 uniquement des jeunes qui pour le moment
01:20:06 n'invectivent pas
01:20:08 les forces de l'ordre, c'était le cas il y a
01:20:10 quelques minutes avec les slogans qu'on a
01:20:12 l'habitude d'entendre désormais depuis plusieurs jours,
01:20:14 les fameux "à cab", voilà,
01:20:16 des slogans qui vont à l'encontre de la
01:20:18 police, mais pour le moment ici,
01:20:20 tout est très calme, et tout
01:20:22 est sous contrôle, on a presque envie de dire qu'il y a autant
01:20:24 de forces de l'ordre que de manifestants.
01:20:26 Et ça doit rassurer les riverains
01:20:28 sur place qui ont eu quelques soirées
01:20:30 un peu mouvementées, et pourquoi
01:20:32 pas traumatisantes pour certains
01:20:34 quand vous voyez ces foyers de feu qui s'allument
01:20:36 un petit peu tout le long
01:20:38 d'une même avenue. Bonsoir
01:20:40 Cyril Chabanier, merci d'avoir patienté,
01:20:42 désolé de vous avoir fait attendre quelques
01:20:44 minutes, président de la CFTC,
01:20:46 membre évidemment de l'inter-syndical
01:20:48 qui veut cette réforme des
01:20:50 retraites depuis de nombreuses semaines maintenant.
01:20:52 Vous étiez sûrement déjà
01:20:54 l'écouteur sur l'oreille il y a quelques
01:20:56 instants, Cyril Chabanier vous avez entendu
01:20:58 Yoann Uzail décrire un petit peu la situation,
01:21:00 cette tournure très violente que sont
01:21:02 en train de prendre même les mobilisations
01:21:04 organisées, est-ce que
01:21:06 vous n'avez pas peur que votre mouvement vous soit
01:21:08 un petit peu volé, et qu'en effet, mardi,
01:21:10 pour reprendre ce que disait Yoann Uzail il y a un instant,
01:21:12 des gens de très bonne volonté qui sont
01:21:14 contre cette réforme, qui ont envie de le faire savoir, se disent
01:21:16 "je ne vais peut-être pas y aller parce que là ça
01:21:18 commence à devenir dangereux".
01:21:20 C'est une crainte, c'est une
01:21:22 évidence, ces violences
01:21:24 qu'on voit
01:21:26 apparaître, évidemment je
01:21:28 les condamne, je les dénonce,
01:21:30 c'est inacceptable.
01:21:32 On essaye vraiment, nous, d'organiser
01:21:34 des rassemblements, des manifestations,
01:21:36 des blocages, mais toujours dans le
01:21:38 respect des biens et des personnes,
01:21:40 et nous avons maintenant, dans
01:21:42 chaque manifestation, 1 500
01:21:44 à 2 000 personnes,
01:21:46 soit des black blocs, soit des personnes
01:21:48 radicalisées, qui ne viennent pas
01:21:50 pour manifester, qui ne viennent pas pour lutter
01:21:52 contre cette réforme des retraites, mais qui viennent
01:21:54 juste pour dégrader
01:21:56 et se battre. Alors moi je tiens
01:21:58 quand même à préciser que l'immense majorité
01:22:00 des rassemblements que nous faisons, y compris
01:22:02 quand c'est des rassemblements de proximité,
01:22:04 se passent bien, et heureusement, mais
01:22:06 on a ces cas, et
01:22:08 vous l'avez bien dit, moi j'ai déjà
01:22:10 quelques retours où,
01:22:12 en particulier, des personnes
01:22:14 qui voudraient venir en famille, ou des
01:22:16 femmes, commencent
01:22:18 évidemment à réfléchir,
01:22:20 à venir aux manifestations, ou en tout cas
01:22:22 nous disent "je viendrai la première
01:22:24 heure, mais ne comptez pas sur moi pour
01:22:26 terminer le cortège
01:22:28 jusqu'au bout, donc
01:22:30 on doit faire attention à ça", c'est
01:22:32 évidemment une crainte, mais
01:22:34 aujourd'hui encore, jusqu'à ce que
01:22:36 notre cortège arrive
01:22:38 proche d'Opéra,
01:22:40 l'ambiance était très bonne et il y avait
01:22:42 zéro problème, c'est vraiment ces
01:22:44 casseurs qui se placent
01:22:46 quelques centaines de mètres devant nous
01:22:48 vers la fin des cortèges,
01:22:50 qui détériorent cette
01:22:52 fin de manifestation, et c'est
01:22:54 insupportable, et en plus, j'ai l'impression de
01:22:56 voir toujours les mêmes gens, alors je sais pas, c'est parce qu'ils sont tous
01:22:58 habillés pareil, mais je comprends
01:23:00 pas qu'on n'arrive pas à lutter
01:23:02 contre ces casseurs. – Est-ce que vous vous dites
01:23:04 peut-être que certains
01:23:06 responsables syndicaux de votre inter-syndical,
01:23:08 certains responsables politiques, parfois
01:23:10 très à gauche, jouent avec le feu
01:23:12 et encouragent ce type de situation ?
01:23:14 – J'ai pas l'impression d'entendre
01:23:18 dans l'inter-syndical des personnes qui
01:23:20 jouent avec ça. – Y a plus
01:23:22 de règles ? La France à genoux, la France à
01:23:24 terre, le grand soir,
01:23:26 c'est des mots qu'on entend. – Oui,
01:23:28 mais qu'on entend encore une fois chez deux, trois
01:23:30 personnes, c'est pas l'inter-syndical et c'est absolument
01:23:32 pas le mot d'ordre des huit confédérations.
01:23:34 Donc, il y a quelques personnes isolées
01:23:36 qui tiennent des propos que je trouve
01:23:38 abusifs,
01:23:40 mais c'est pas du tout les propos de l'inter-syndical
01:23:42 et on réaffirme
01:23:44 à chaque fois, avant nos
01:23:46 manifestations, avant nos rassemblements
01:23:48 et à huit, qu'on veut que ça se passe
01:23:50 dans le calme, de façon déterminée et
01:23:52 calme, qu'on dénonce toute violence
01:23:54 physique, que ce soit
01:23:56 physique, psychologique ou envers les biens.
01:23:58 – Mais oui, mais pardon de vous couper,
01:24:00 Cyril Chabanier, pardon de vous couper
01:24:02 et de vous rappeler cette triste réalité
01:24:04 pour l'inter-syndical. Vous avez
01:24:06 énormément mobilisé, mais vous n'avez rien
01:24:08 obtenu. Est-ce que si dans
01:24:10 une semaine, dix jours, quinze jours,
01:24:12 après dix, quinze, vingt soirs
01:24:14 de violence extrême, le chef
01:24:16 de l'État retire sa réforme,
01:24:18 vous direz quoi ? Mais en fait,
01:24:20 c'est par la violence qu'on obtient les choses dans ce
01:24:22 pays, il y aura une victoire amère.
01:24:24 Comment vous imaginez cette suite ?
01:24:26 – D'abord,
01:24:28 je pense qu'on n'a pas rien obtenu. Si le
01:24:30 texte n'a pas trouvé une majorité à l'Assemblée
01:24:32 nationale, c'est du fait des
01:24:34 manifestations et du fait qu'on
01:24:36 ait discuté, qu'on ait essayé
01:24:38 de convaincre un grand nombre de députés
01:24:40 de ne pas le voter, donc il ne faut pas oublier ça.
01:24:42 Ensuite,
01:24:44 cette mobilisation, elle continue,
01:24:46 on voit qu'elle est forte, on voit que les mots du président
01:24:48 ont plutôt mis
01:24:50 nos concitoyens en colère plutôt que calmés.
01:24:52 Et moi,
01:24:54 je pense que ce type
01:24:56 de manifestation que nous faisons et qu'on
01:24:58 va continuer à faire, cette pression,
01:25:00 qui commence d'ailleurs à se
01:25:02 faire sentir au niveau du patronat, qui commence
01:25:04 à reprendre la parole, des marchés
01:25:06 financiers qui se disent "mais les économies
01:25:08 qui seront faites sur le régime des retraites,
01:25:10 je pense qu'on sera plus perdant avec cette crise
01:25:12 sociale", fait que
01:25:14 je pense qu'on va aboutir à la fin, à ce que
01:25:16 cette réforme ne soit pas appliquée.
01:25:18 Maintenant, je suis comme vous, je le regrette,
01:25:20 j'aimerais bien que le président
01:25:22 nous écoute avant qu'il y ait
01:25:24 des événements aussi
01:25:26 violents.
01:25:28 Ça, je le partage
01:25:30 complètement avec vous, mais je crois pas que c'est
01:25:32 la violence aujourd'hui qui fera reculer
01:25:34 le président. Je crois que c'est les
01:25:36 plusieurs millions de personnes dans la rue,
01:25:38 une mobilisation qui est toujours aussi forte.
01:25:40 Vous savez, dès le départ, ils avaient mis
01:25:42 une pièce sur le fait que cette mobilisation durerait
01:25:44 pas longtemps, que l'intersyndicale
01:25:46 durerait pas longtemps.
01:25:48 Tout avait été mis sur ça,
01:25:50 et je crois aujourd'hui qu'on tient,
01:25:52 et on participera grandement à cette victoire.
01:25:54 Un dernier mot, Cyril Chabanier, avant de vous libérer.
01:25:56 Les syndicats sont vent debout contre le président de la République
01:25:58 qui les a passablement braqués
01:26:00 hier lors de son intervention à la télévision.
01:26:02 Philippe Martinez,
01:26:04 le patron de la CGT, bien sûr, a estimé
01:26:06 qu'Emmanuel Macron a jeté un bidon d'essence
01:26:08 sur le feu avec ses
01:26:10 déclarations. Si demain,
01:26:12 le chef de l'État vous convient
01:26:14 à l'Élysée pour négocier, vous lui tournerez
01:26:16 le dos ?
01:26:18 Je crois que c'est pas le moment en tout cas de venir...
01:26:20 Enfin, si c'est nous convier
01:26:22 pour renégocier sur les retraites
01:26:24 en disant "je mets sur
01:26:26 stop et on renégocie, j'y vais
01:26:28 tout de suite et j'y vais demain". Si maintenant
01:26:30 c'est pour dire "je bouge pas sur les retraites
01:26:32 mais par contre on va discuter
01:26:34 d'autres sujets",
01:26:36 je crois qu'aujourd'hui il y a un problème de confiance.
01:26:38 Donc il va falloir que le président
01:26:40 sur les autres sujets
01:26:42 nous fixe un cadre clair, nous fixe
01:26:44 des objectifs clairs, qui est du
01:26:46 "grain à moude", c'est-à-dire qu'on nous retournera
01:26:48 à la table des négociations sur d'autres
01:26:50 sujets, et encore une fois, pas tout de suite. Aujourd'hui,
01:26:52 le combat c'est les retraites. Mais en même temps,
01:26:54 le président, il lui reste trois ans et demi de mandat.
01:26:56 Donc je vois pas comment on pourrait pendant
01:26:58 trois ans ne discuter de plus
01:27:00 aucun sujet alors qu'il y a des tas de sujets
01:27:02 hyper importants à mettre sur la table.
01:27:04 Je pense au service à la petite enfance,
01:27:06 je pense à plein d'autres sujets
01:27:08 sur lesquels on travaille. Évidemment, le pouvoir
01:27:10 d'achat, le partage de la valeur, les salaires...
01:27:12 Donc il faudra revenir à la table
01:27:14 des négociations, mais pas tout de suite.
01:27:16 Il y a une seule condition, qu'on obtienne
01:27:18 de véritables avancées et des droits
01:27:20 nouveaux pour les salariés. Si c'est pour faire
01:27:22 du présentiel, ça sera non.
01:27:24 Je rappelle que l'intersyndical s'est réuni aujourd'hui
01:27:26 et vous me confirmez donc une nouvelle journée
01:27:28 de mobilisation à l'appel de ces
01:27:30 huit syndicats principaux.
01:27:32 Ce sera mardi prochain,
01:27:34 28 mars, donc, dans toute
01:27:36 la France. Merci beaucoup Cyril Chabanier, au plaisir
01:27:38 de vous retrouver, notamment sur le plateau de
01:27:40 CNews, que vous fréquentez régulièrement.
01:27:42 C'est vrai qu'Emmanuel Macron ne propose aucune
01:27:44 issue, Johan. Que dire du
01:27:46 discours du patron de la CFTC, donc
01:27:48 syndicat relativement modéré
01:27:50 qu'on peut apparenter à la CFDT ?
01:27:52 Emmanuel Macron, je crois,
01:27:54 a conscience de ça, parce que dans son discours
01:27:56 il dit la chose suivante, il trace
01:27:58 une sorte de cap en disant
01:28:00 "maintenant on va s'occuper de l'hôpital,
01:28:02 de l'école, etc." Mais quand
01:28:04 il dit cela, il dit
01:28:06 "et pour faire changer les choses,
01:28:08 on n'a pas besoin du Parlement."
01:28:10 Donc il a acquis que de toute façon, maintenant, il n'avait plus
01:28:12 de majorité et que ça, c'était terminé.
01:28:14 Et il a conscience aussi que de toute façon,
01:28:16 il ne pourra plus négocier avec les syndicats.
01:28:18 Donc il n'a plus de majorité
01:28:20 et il ne peut plus compter sur les partenaires
01:28:22 sociaux. Donc effectivement, maintenant, il se dit
01:28:24 "je vais utiliser les décrets et les
01:28:26 ordonnances", même si les ordonnances c'est plus compliqué,
01:28:28 parce qu'il faut que le Parlement autorise le gouvernement
01:28:30 à pouvoir utiliser les ordonnances.
01:28:32 Mais Emmanuel Macron, précisément,
01:28:34 est conscient de l'impasse
01:28:36 dans laquelle il se trouve, et malgré
01:28:38 cela, encore une fois, malgré cette impasse
01:28:40 dont il a pleinement conscience, son discours
01:28:42 lors de cette interview aux 13h le montre,
01:28:44 ça montre qu'il a conscience de ce qui se passe.
01:28:46 Mais l'enjeu politique, il considère que l'enjeu
01:28:48 politique est tel pour lui que malgré
01:28:50 cette situation, eh bien il doit tenir bon.
01:28:52 - Alexandre. - Oui, plusieurs choses.
01:28:54 D'abord, il serait temps de s'occuper
01:28:56 de l'hôpital et de l'école.
01:28:58 C'était quand même l'aspect surréaliste
01:29:00 peut-être du discours. - Il a prévu de le faire, il l'a dit hier.
01:29:02 - Peut-être qu'il aurait dû commencer par l'hôpital,
01:29:04 l'école, le travail, et qu'après,
01:29:06 et qu'après, effectivement, la réforme
01:29:08 des retraites serait peut-être
01:29:10 mieux passée pour beaucoup de
01:29:12 de nos concitoyens. Ensuite,
01:29:14 et c'est là où moi j'ai un doute
01:29:16 qu'on en reste là, c'est ce qu'a
01:29:18 très bien décrit Yohann Huza, c'est que
01:29:20 en réalité, le roi est nu.
01:29:22 C'est-à-dire qu'il a pas de
01:29:24 majorité, et quand bien même... - Il va avoir froid.
01:29:26 - Dans le meilleur des cas,
01:29:28 dans le meilleur des cas, il serait...
01:29:30 - Désolé, vraiment. C'était nul.
01:29:32 - C'est bientôt l'été, donc...
01:29:34 - On va rentrer dans le printemps.
01:29:36 - Mais je le répète, le roi est nu,
01:29:38 et quand bien même tout ça s'arrêterait
01:29:40 demain, il a aujourd'hui
01:29:42 pas de majorité, c'est la
01:29:44 grande nouvelle de cette réforme
01:29:46 des retraites, et donc,
01:29:48 bon, je veux bien qu'il gouverne par décret et par ordonnance,
01:29:50 mais pendant 4 ans, ça va être extrêmement
01:29:52 long. C'est pour ça que moi je crois que même s'il a
01:29:54 exclu
01:29:56 le référendum ou la dissolution,
01:29:58 qu'il viendra à une dissolution.
01:30:00 Et je pense d'ailleurs que pour lui,
01:30:02 il sera sans doute plus aisé d'en venir
01:30:04 là après
01:30:06 peut-être des mois de
01:30:08 violence que maintenant.
01:30:10 Et j'ai peur qu'il mise
01:30:12 justement sur la politique du pire
01:30:14 en misant sur le
01:30:16 discrédit de la gauche
01:30:18 et de l'extrême gauche,
01:30:20 et en se disant que la droite
01:30:22 devrait disparaître, vu qu'elle a
01:30:24 été incapable d'avoir une ligne claire,
01:30:26 et se disant "je vais être seul face au
01:30:28 rassemblement national, et donc je peux
01:30:30 peut-être avoir une majorité"
01:30:32 en misant sur le parti de l'ordre.
01:30:34 – Gabrielle, vous vouliez réagir également ?
01:30:36 – Oui, pour moi c'était un tournant hier,
01:30:38 enfin j'imagine que vous l'avez largement commenté hier soir,
01:30:40 mais c'est vrai que c'était quand même
01:30:42 une intervention, d'habitude on dit toujours "oui c'est une intervention
01:30:44 pour rien", là c'était une intervention
01:30:46 pour moins que rien, parce qu'il a
01:30:48 moins que
01:30:50 convaincu.
01:30:52 – Si, il a donné du carburant, c'était pas pour rien
01:30:54 le carburant, au sein des gars.
01:30:56 – C'était contre-productif, pour la première fois, le verbe
01:30:58 "on n'a pas opéré", et ça me
01:31:00 semble extrêmement frappant, je crois que
01:31:02 un sondage a montré qu'il avait convaincu
01:31:04 8% de ceux qui avaient regardé,
01:31:06 c'est quand même pas beaucoup.
01:31:08 Et puis c'est vrai
01:31:10 que tout son discours autour
01:31:12 du pouvoir législatif,
01:31:14 qui était finalement assez dérangeant,
01:31:16 il avait l'air de dire que tous ces gens
01:31:18 qui demandaient des lois, c'était quand même un peu pénible,
01:31:20 ça avait quelque chose d'un peu
01:31:22 inquiétant, et je crois
01:31:24 que là, depuis hier, me
01:31:26 semble-t-il, il y a un véritable
01:31:28 tournant. Par ailleurs, vous disiez
01:31:30 oui, il pense, Yohann, que
01:31:32 Emmanuel Macron pense qu'il
01:31:34 n'a pas d'autre choix.
01:31:36 En réalité, cette réforme, y croit-il
01:31:38 seulement ? Moi, je suis très frappée de quelque chose,
01:31:40 c'est qu'il a parlé de démographie, mais
01:31:42 il n'a pas du tout parlé de natalité.
01:31:44 Alors qu'on sait très bien que s'il n'y a pas de cotisant,
01:31:46 il n'y a plus de cotisation, c'est pas
01:31:48 la peine d'avoir fait Polytechnique pour savoir ça.
01:31:50 Donc, on a l'impression que lui-même
01:31:52 n'y croit pas, et je trouve ça
01:31:54 extrêmement tournant. C'est l'intérêt supérieur de la nation
01:31:56 qui était en jeu, et pas celui du
01:31:58 président de la République, c'est ce qu'il a martelé hier soir,
01:32:00 en tout cas, enfin, hier à 13h.
01:32:02 Malheureusement, il y a 8% de gens qui l'ont écouté et qui l'ont pris,
01:32:04 donc c'est pas beaucoup. Avant de poursuivre la discussion, on fait un point
01:32:06 sur le terrain, parce que
01:32:08 Mathieu Vallée, qui m'informe
01:32:10 en même temps, je peux prévenir
01:32:12 nos téléspectateurs
01:32:14 de ce qui se passe grâce à vos collègues
01:32:16 sur le terrain. Donc,
01:32:18 les fameuses braves qui sont toujours en train
01:32:20 d'intervenir, d'ailleurs, 12 d'entre eux
01:32:22 ont été blessés, ou légèrement
01:32:24 blessés ces dernières heures avec l'évacuation
01:32:26 de la place de la Bastille.
01:32:28 Il faut rappeler également qu'il y a des unités qui sont sur le
01:32:30 terrain depuis 11h du matin,
01:32:32 donc là, on entre dans une 12ème ou 13ème
01:32:34 heure de travail consécutif.
01:32:36 Mickaël Dos Santos, qui est lui, est sur le terrain
01:32:38 également. Mathieu, je parle sur votre contrôle,
01:32:40 là, on a, d'une certaine manière, et Mickaël
01:32:42 va me répondre, puisqu'il est vraiment au cœur de ce qui est en train
01:32:44 de se passer, d'une certaine façon, nasser
01:32:46 la place de la Bastille, pour
01:32:48 contraindre les manifestants et les
01:32:50 individus violents de ne pas s'éparpiller.
01:32:52 Très vite, en fait, on voulait les faire repartir
01:32:54 vers la station de métro, parce qu'on sait que c'est un moyen d'évacuation
01:32:56 rapide pour qu'ils puissent rentrer à
01:32:58 Minima-Chezou, en tout cas sur leur site
01:33:00 d'origine, et elles sont fermées pour l'instant pour
01:33:02 éviter la facilité de transport qu'on a pu connaître
01:33:04 dans la capitale. - Ah oui, donc ils sont bloqués, quand même.
01:33:06 - Il y a une évacuation qui se fait par le nord, en fait,
01:33:08 on voulait faire prendre des rues charles-de-Nord. - Elles interrogent certains ces nasses,
01:33:10 et à juste titre, on peut en discuter sereinement.
01:33:12 C'est-à-dire qu'il y a des gens, très probablement,
01:33:14 qui sont nassés, là, et qui étaient peut-être
01:33:16 en train de dîner,
01:33:18 qui n'ont rien à voir avec ces mouvements
01:33:20 violents, Mathieu. Il faut le dire aussi.
01:33:22 - Je profite de votre antenne, pour
01:33:24 aider les forces de l'ordre, quand on n'a rien à voir avec
01:33:26 la manifestation, en tout cas avec ces rassemblements. - Et quand vous êtes nassés,
01:33:28 que vous ayez à voir ou pas à voir, vous ne pouvez pas bouger ?
01:33:30 - Là, on a une évacuation qui est offerte, c'est au nord
01:33:32 du boulevard du rue Charles-de-Nord, pour partir vers le nord de Paris.
01:33:34 - D'accord, donc il y a une solution d'évacuation
01:33:36 pour toutes les personnes qui ne veulent pas... - Et quand il n'y en a pas,
01:33:38 il y a un filtre, voilà. Et quand il n'y en a pas,
01:33:40 vous avez raison de poser la question, quand il n'y en a pas,
01:33:42 en fait, c'est parce qu'on est en train de contrôler les personnes
01:33:44 à l'intérieur, qui sont susceptibles d'avoir commis une infraction,
01:33:46 ou présumant en avoir commis une, par rapport
01:33:48 à cette infraction dont on parle très peu, c'est la participation
01:33:50 à un attroupement armé. Vous savez, quand vous avez
01:33:52 15 personnes à proximité d'une poubelle qui brûle,
01:33:54 et qu'il y a des policiers qui ont constaté, notamment
01:33:56 les BAC ou les "Braves Mike", ces policiers
01:33:58 à moto, qui ont pu avoir ces personnes
01:34:00 qui ont participé à cette dégradation... - On ne voit pas le "M" de "Mike" là.
01:34:02 - C'est "Moto".
01:34:04 - "Mike" ça veut dire "Moto" ?
01:34:06 - Oui, mais en fait, dans l'alphabet
01:34:08 militaire qu'on reprend, "M",
01:34:10 "Mike", et voilà "Moto". - Ah, ok. Voilà. Parce que depuis
01:34:12 tout à l'heure, je n'ose pas montrer mon caricature, et je vous dis "Oui,
01:34:14 la "Brave Mike". - Les policiers sont barrés.
01:34:16 - Je ne comprends pas trop ce que vous dites. - Ils sont barrés de la croquine.
01:34:18 - La "Brave M", "Moto-cycliste", en fait. C'est "M"
01:34:20 comme "Mike" dans le jargon... - "Policier".
01:34:22 - C'est vrai qu'on ne le sait pas. - Mais comme ça, c'est clair au moins.
01:34:24 - Vous le saviez, vous ? - Absolument.
01:34:26 - Et bien voilà !
01:34:28 - Évidemment !
01:34:30 - Oui, Michael... Alors, très vite,
01:34:32 et Michael ensuite. - On parle souvent... Enfin, la BAC, en fait,
01:34:34 on voit la BAC, on n'imagine pas
01:34:36 forcément qu'ils sont très utiles
01:34:38 dans ces genres de situations, mais
01:34:40 en fait, l'avantage qu'ils ont, c'est que souvent,
01:34:42 ils sont civils, et donc, ils peuvent suivre
01:34:44 des manifestants violents, et voir
01:34:46 les exactions qu'ils commettent,
01:34:48 et donc, derrière, ça permet d'avoir une réponse pénale,
01:34:50 là où les autres, les CRS,
01:34:52 qui sont très lourds, et donc, ils ne peuvent pas se déplacer
01:34:54 et constater les infractions, ou même,
01:34:56 les braves, quand elles arrivent, elles font du bruit,
01:34:58 elles sont en moto, donc c'est pas forcément facile d'être aussi
01:35:00 discret que la BAC. - L'intérêt des BAC, que
01:35:02 certains voulaient, on le rappelle,
01:35:04 éradiquer. - Je comprends que les collègues
01:35:06 du terrain me le disent, donc les collègues font preuve
01:35:08 de discernement pour les sorties, mais c'est perlé,
01:35:10 pour pas qu'on laisse repartir tout le monde ensemble, et que ça
01:35:12 refasse les mêmes problèmes. - Michael Dos Santos,
01:35:14 sur le terrain, "M" comme
01:35:16 "Mike", Michael.
01:35:18 - Par exemple. - Michael Dos Santos.
01:35:20 - Racontez-nous ce qui se passe, on sourit, on essaie
01:35:22 de se détendre un petit peu, mais c'est vrai que
01:35:24 cette situation, elle est déplorable,
01:35:26 et elle nous tient en haleine depuis
01:35:28 de très longues soirées, maintenant. Michael.
01:35:30 - Alors, écoutez, ici, sur place,
01:35:36 toujours place de la Bastille,
01:35:38 ce qu'il s'est passé, il y a
01:35:40 quelques minutes maintenant, il y a eu deux appels
01:35:42 du mégaphone, qui invitait les manifestants
01:35:44 à se diriger vers la rue
01:35:46 de la Roquette. Tous les manifestants
01:35:48 se sont dirigés vers la rue de la Roquette,
01:35:50 mais une fois sur place, devant le cordon de CRS,
01:35:52 on les a déplacés
01:35:54 à nouveau vers, cette fois-ci, la rue
01:35:56 de Charenton.
01:35:58 Plusieurs manifestants sont donc, cette fois-ci,
01:36:00 devant le cordon de CRS,
01:36:02 toujours, quelques renforts sont d'ailleurs
01:36:04 arrivés, et puis on a assisté
01:36:06 à quelques scènes, vous le disiez
01:36:08 tout à l'heure, très justement, d'ailleurs, certains riverains
01:36:10 se sont retrouvés, nassés, parmi
01:36:12 les manifestants, un peu agacés
01:36:14 de ne pas pouvoir rejoindre leur domicile,
01:36:16 de se retrouver bloqués face à ce
01:36:18 cordon de CRS, et puis
01:36:20 comme vous l'imaginez aussi,
01:36:22 on est quasiment en fin de soirée,
01:36:24 et l'alcool commence
01:36:26 aussi à entrer en jeu, puisque
01:36:28 certains manifestants légèrement
01:36:30 alcoolisés s'en sont pris
01:36:32 à certains CRS, ils souhaitaient à tout prix
01:36:34 passer derrière
01:36:36 le cordon de CRS, et ils se sont
01:36:38 fait gazer, voilà, pour faire
01:36:40 reculer ces quelques manifestants, ils étaient
01:36:42 peu nombreux, 3 à 4 à
01:36:44 vrai dire, mais voilà, pour le moment
01:36:46 on a envie de dire que tout reste
01:36:48 calme ici, place de la Bastille, on est
01:36:50 à l'entrée de la rue du Faubourg
01:36:52 Saint-Antoine, donc pour le moment tout est calme, et
01:36:54 c'est tant mieux, j'ai envie de vous dire, et puis on
01:36:56 attend effectivement que les manifestants
01:36:58 quittent l'endroit, pour
01:37:00 le moment, à vrai dire, la question
01:37:02 que l'on se pose, c'est vers où ?
01:37:04 Même les manifestants, visiblement, sont un peu
01:37:06 perdus. – Ils sont nombreux, Michael,
01:37:08 ces manifestants qui sont dans
01:37:10 cette espèce de zone grise, où ils se demandent
01:37:12 s'ils vont pouvoir continuer à manifester
01:37:14 ou pas.
01:37:16 – Et bien comme tout à l'heure,
01:37:20 environ, allez, 300 à
01:37:22 400 manifestants, pas beaucoup
01:37:24 plus, c'est encore une fois
01:37:26 des jeunes, des jeunes manifestants,
01:37:28 qui sont entourés de CRS,
01:37:30 donc pour le moment ils font du surplace,
01:37:32 ils ne peuvent tout simplement pas quitter
01:37:34 les lieux, puisque toutes les artères
01:37:36 sont bloquées par des cordons de CRS,
01:37:38 donc pour le moment, ils sont statiques.
01:37:40 – Merci beaucoup, Michael, on revient vers vous
01:37:42 régulièrement, évidemment, et merci,
01:37:44 j'en profite pour remercier toutes les équipes
01:37:46 CNews sur le terrain,
01:37:48 qui prennent leur risque également, d'ailleurs,
01:37:50 on a un de nos collègues
01:37:52 qui est revenu avec un bel œuf de pigeon
01:37:54 aujourd'hui, qui s'est pris un projectile,
01:37:56 donc vraiment, on les salue et on les remercie
01:37:58 pour leur dévouement
01:38:00 sur le terrain. Gérald Darmanin,
01:38:02 qui est allé à la salle de commandement tout à l'heure de la préfecture
01:38:04 police de Paris, pour faire le point
01:38:06 avec le préfet de Nièze et les différents
01:38:08 responsables hiérarchiques
01:38:10 de la police,
01:38:12 écoutez ce qu'il disait.
01:38:14 – On peut dire que c'est un profil plutôt jeune,
01:38:16 beaucoup, malheureusement, sont connus
01:38:18 de l'ultra-gauche, et je voudrais d'ailleurs
01:38:20 ici dénoncer le cynisme,
01:38:22 et je l'ai déjà évoqué,
01:38:24 la bordélisation souhaitée par une partie
01:38:26 de l'extrême-gauche et par l'ultra-gauche,
01:38:28 qui a organisé ici un appel
01:38:30 à brûler des bâtiments publics,
01:38:32 là, des appels au meurtre,
01:38:34 contre les policiers et contre les gendarmes.
01:38:36 Nous savons désormais, nous avons pu documenter
01:38:38 que l'ultra-gauche est derrière une grande partie
01:38:40 de manifestations violentes, que je ne veux pas confondre
01:38:42 avec les manifestants pacifiques, évidemment,
01:38:44 que nous devons protéger et que nous avons protégé,
01:38:46 quitte à avoir un nombre de blessés chez les gendarmes
01:38:48 et chez les policiers extrêmement nombreux,
01:38:50 mais je veux dire une nouvelle fois que l'extrême-gauche
01:38:52 ne gagnera pas. – Il a décrit, Gérald Darmanin,
01:38:54 Amoré Buco, les différents profils,
01:38:56 c'est vrai que ce que l'on note
01:38:58 depuis huit soirs consécutifs,
01:39:00 c'est vraiment ce rajeunissement
01:39:02 de lycéens, jeunes étudiants,
01:39:04 – C'est des supporters anglais.
01:39:06 – Qui viennent en déco de C,
01:39:08 – C'est ce que j'ai fait.
01:39:10 – C'est des supporters anglais, oui, vous avez raison.
01:39:12 – C'est ces jeunes lycéens qui n'ont pas les mêmes cibles,
01:39:14 j'ai à dire que les black box, c'est pas exactement
01:39:16 la même population, d'ailleurs on l'a vu,
01:39:18 les éléments radicaux, vous savez, les milliers d'éléments radicaux
01:39:20 qui étaient à la tête du cortège cet après-midi
01:39:22 s'en sont pris à des fast-foods,
01:39:24 à une bijouterie, un magasin de montres de luxe,
01:39:26 donc c'est vraiment les symboles du capitalisme,
01:39:28 alors que les jeunes gens qui sont le soir
01:39:30 dans Paris, j'ai à dire cassent, brûlent,
01:39:32 mais ne s'attaquent pas aux mêmes symboles
01:39:34 et généralement s'attaquent moins directement
01:39:36 aux forces de l'ordre.
01:39:38 – Mathieu, un mot sur ces profils également,
01:39:40 je remercie Amaury d'ailleurs,
01:39:42 parce que Amaury Buco qui nous permet
01:39:44 de glaner toutes ces informations
01:39:46 au cours de la journée,
01:39:48 qui sera également présent tout à l'heure
01:39:50 dans l'édition de la nuit et qui en laisse
01:39:52 quelques minutes pour préparer donc ces papiers
01:39:54 pour l'édition de la nuit, merci beaucoup
01:39:56 pour vos précisions Amaury, Mathieu, oui.
01:39:58 – D'abord, puisque vous l'a montré à l'image,
01:40:00 la salle de commandement de la préfecture de police de Paris,
01:40:02 c'est la salle névralgique pour diriger
01:40:04 toutes les forces sur le terrain,
01:40:06 on a des policiers y compris à 7h du matin
01:40:08 qui ne sont toujours pas relevés d'ailleurs,
01:40:10 qui ne vont pas tarder à l'être et qui complètent
01:40:12 les brigades de nuit qui sont arrivées en début de soirée
01:40:14 et qui gèrent le trafic radio, qui gèrent les manœuvres,
01:40:16 qui renseignent en permanence nos autorités
01:40:18 et sans ces petites mains policières,
01:40:20 si j'ose dire, sans mépris et au contraire ça les valorise,
01:40:22 c'est que ces policiers qui ne sont pas sur le terrain,
01:40:24 sans eux, sur le terrain, ça serait une catastrophe.
01:40:26 La coordination de toutes les forces mobiles,
01:40:28 les gendarmes mobiles, les compagnies républicaines de sécurité,
01:40:30 les compagnies d'intervention, les braves motos,
01:40:32 Mike, les brigades anti-criminalité,
01:40:34 tout ça est permis par l'opérateur radio,
01:40:36 les opérateurs dans cette salle de commandement.
01:40:38 Ensuite, sur les profils, effectivement,
01:40:40 on constate et on en parlait depuis le début
01:40:42 avec notamment Alexandre de Vézéchiaud
01:40:44 et puis Gabriel,
01:40:46 j'ai arrivé sur ça, c'est parce que j'écoute
01:40:48 attentivement ses paroles,
01:40:50 non, non, c'est que ces profils-là,
01:40:52 c'est exactement les mêmes à chaque conflit social,
01:40:54 que ça soit la loi sécurité globale,
01:40:56 que ça soit les gilets jaunes qu'on a appelés "ultra jaunes",
01:40:58 non pas parce que ceux initialement
01:41:00 qui avaient des revendications très pacifiques
01:41:02 et très légitimes,
01:41:04 étaient victimes de métamorphose,
01:41:06 c'est qu'à chaque fois,
01:41:08 on a l'ultra gauche qui infuse dans ces mouvements
01:41:10 le venin de la haine, de la violence
01:41:12 et de la contestation très radicale,
01:41:14 notamment sur les policiers et les gendarmes.
01:41:16 Et c'est ça le risque, c'est qu'à chaque fois,
01:41:18 ces mouvements pacifiques,
01:41:20 ces mouvements où il faut saluer durant 8 journées nationales d'action,
01:41:22 et même ces 120 000 personnes à Paris
01:41:24 qui ont manifesté pacifiquement,
01:41:26 parce que là on parle de 1 500 éléments,
01:41:28 c'est comme les multiracistivistes,
01:41:30 c'est comme les multiracistivistes,
01:41:32 je crois qu'on l'avait dit une fois sur les pâteaux dans les cités,
01:41:34 c'est toujours une minorité qui prend en otage la majorité
01:41:36 et là, effectivement, la cause,
01:41:38 elle est populaire, elle rassemble des milliers de personnes,
01:41:40 un million de personnes, le mouvement des gilets jaunes,
01:41:42 sans être méprisant, c'était 4 fois moins.
01:41:44 Donc, effectivement,
01:41:46 les policiers protègent ces honnêtes gens
01:41:48 et malheureusement aujourd'hui, l'État de droit
01:41:50 ne permet pas de protéger au mieux qu'on voudrait
01:41:52 ces honnêtes gens qui manifestent
01:41:54 par rapport à ces groupuscules d'extrémistes
01:41:56 de la gauche.
01:41:58 J'ai oublié de préciser, après avoir entendu le ministre de l'Intérieur,
01:42:00 que Gérald Darmanin sera, et c'est très important
01:42:02 de le rappeler à nos téléspectateurs,
01:42:04 sera l'invité de Laurence Ferrari demain à 8h15
01:42:06 pour une très longue interview
01:42:08 de 45 minutes et nul doute
01:42:10 que Laurence lui posera toutes les questions
01:42:12 que vous vous posez
01:42:14 et on espère entendre les réponses
01:42:16 que l'on attend également.
01:42:18 On se pose la question de cette jeunesse,
01:42:20 d'une partie de la jeunesse
01:42:22 qui est en train d'infiltrer le mouvement
01:42:24 et qui est en train de radicaliser
01:42:26 également ce mouvement.
01:42:28 Ce qu'on se demande également, c'est à quel point ils peuvent être influencés
01:42:30 par une forme de discours politique ou pas.
01:42:32 Écoutez justement ce que dit
01:42:34 Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui
01:42:36 de cette violence que beaucoup observent,
01:42:38 apparemment, sauf lui.
01:42:40 Je voudrais dire contre tous ceux
01:42:42 qui font des gargarismes sur la violence,
01:42:44 qu'il n'y a pas de violence
01:42:46 dans les mouvements que nous sommes en train de vivre.
01:42:48 Que ceux qui en parlent
01:42:50 manifestent qu'ils n'ont aucune expérience
01:42:52 de ce qui s'est passé
01:42:54 dans le passé, dans les grandes mobilisations
01:42:56 populaires de notre pays.
01:42:58 Et moi je rends hommage au sang-froid
01:43:00 qui anime les jeunes gens
01:43:02 autant que les salariés les plus anciens
01:43:04 qui sont dans la lutte aujourd'hui
01:43:06 et qui se comportent d'une manière
01:43:08 symétrisée.
01:43:10 Gabriel Cluzel comme menteur.
01:43:12 Non mais il vaut mieux entendre ça qu'il est sourd.
01:43:14 C'est pas faux.
01:43:16 Honnêtement, dire qu'il n'y a pas de violence,
01:43:18 il nie le nez au milieu de la figure.
01:43:20 C'est dramatique.
01:43:22 Et puis avec une force.
01:43:24 C'est très dramant.
01:43:26 C'est quand même impressionnant
01:43:28 cette réalité parallèle dans laquelle
01:43:30 vit l'extrême-gauche.
01:43:32 Ça lui fait un point commun avec le président de la République.
01:43:34 C'est qu'il vit dans une réalité parallèle.
01:43:36 Alors pas dans le même, donc ils ne se croisent jamais.
01:43:38 C'est la définition du parallèle.
01:43:40 C'est ça.
01:43:42 Et puis il y a un discours récurrent dans l'extrême-gauche
01:43:44 qui est très violent.
01:43:46 Thomas Porte qui dit "on va venir vous chercher là où vous êtes".
01:43:48 Il est cheminot avant d'être député.
01:43:50 Il n'est pas député.
01:43:52 Nous sommes d'accord.
01:43:54 Donc logiquement, il devrait avoir un discours
01:43:56 un peu plus mesuré, républicain
01:43:58 comme ils aiment à dire.
01:44:00 Et on est quand même
01:44:02 assez stupéfait par ce
01:44:04 niveau de mauvaise foi de Jean-Luc Mélenchon.
01:44:06 Moi j'admire
01:44:08 cette capacité
01:44:10 à croire lui-même
01:44:12 à ce qu'il ne voit pas.
01:44:14 C'est très impressionnant.
01:44:16 Mais Gérald Darmanin ne manque pas de culot non plus.
01:44:18 Pourquoi ?
01:44:20 Quand il parle du cynisme de la nuppes,
01:44:22 moi je voudrais parler du cynisme de Gérald Darmanin
01:44:24 qui depuis des mois nous bassine avec
01:44:26 les groupuscules d'extrême-droite
01:44:28 et qui là est bien obligé de reconnaître que c'est
01:44:30 l'extrême-gauche et le représentant
01:44:32 de la CFDT.
01:44:34 Non, CFTC.
01:44:36 La DITRE.
01:44:38 Non, il dit que c'est toujours les mêmes.
01:44:40 Peut-être qu'ils sont habillés de la même façon, mais c'est peut-être
01:44:42 aussi toujours les mêmes néanmoins.
01:44:44 C'est possible. Même s'ils ne sont pas sanctionnés.
01:44:46 Moi je veux bien entendre que c'est une minorité.
01:44:48 Si c'est une minorité, donnons-nous les moyens
01:44:50 de... Il ne disait pas autre chose
01:44:52 M. Vallée tout à l'heure. Il a fait une proposition
01:44:54 en ce sens-là. Je vous ai vu
01:44:56 bondir également lorsqu'on
01:44:58 entendait le patron de la France insoumise,
01:45:00 Yoann Uzaï. Non, bondir. Qu'est-ce que je peux dire de plus ?
01:45:02 Si ce n'est que c'est
01:45:04 difficilement entendable. Entendre quelque
01:45:06 chose comme ça aujourd'hui,
01:45:08 il l'a dit cet après-midi,
01:45:10 avant les violences de ce soir.
01:45:12 Au début des cortèges.
01:45:14 Mais néanmoins, c'est vrai que
01:45:16 ces derniers jours aussi, on a vu quand même
01:45:18 des choses qu'on ne devrait pas voir dans un pays
01:45:20 comme le nôtre. Donc tenir ce genre de discours,
01:45:22 c'est pour, encore une fois,
01:45:24 séduire, flatter son électorat
01:45:26 qui est en grande partie dans ses manifestations,
01:45:28 disons-le clairement. Donc voilà, il a
01:45:30 un discours, mais quand il a un discours aussi
01:45:32 qui va s'opposer
01:45:34 à la police, il le fait
01:45:36 sans doute pas par conviction, parce que le Jean-Luc Mélenchon
01:45:38 d'il y a 20 ans n'avait pas du tout ce discours-là.
01:45:40 Jean-Luc Mélenchon a été tout à fait
01:45:42 républicain, notamment quand il a appartenu
01:45:44 à un gouvernement. Jean-Luc Mélenchon,
01:45:46 il a changé radicalement. - Attends, on a mis
01:45:48 à 10 ans. - Oui, il a changé radicalement il y a 10 ans,
01:45:50 c'est ce que je voulais vous dire. Donc,
01:45:52 s'il le fait, je ne crois pas que ce soit
01:45:54 parce qu'il est profondément changé de conviction,
01:45:56 je crois qu'il le fait parce qu'il a
01:45:58 une stratégie politique,
01:46:00 qu'il a voulu conquérir un électorat.
01:46:02 Il a plutôt réussi d'ailleurs, regardez le score
01:46:04 qu'il a fait au premier tour de l'élection présidentielle,
01:46:06 enfin à quelques centaines
01:46:08 de milliers de voix près, il était au second tour
01:46:10 face à Emmanuel Macron. Donc, sa stratégie
01:46:12 a plutôt bien fonctionné et il se tient
01:46:14 à cette stratégie-là parce que
01:46:16 il est mentalement schématisé
01:46:18 pour être candidat à nouveau
01:46:20 en 2027. - Il serait trop...
01:46:22 - Sa stratégie, elle ne changera pas.
01:46:24 Par ailleurs, on parlait de la dissolution tout à l'heure,
01:46:26 Jean-Luc Mélenchon
01:46:28 et la France insoumise est l'un
01:46:30 des seuls partis ou groupes politiques
01:46:32 qui aujourd'hui auraient intérêt à une dissolution.
01:46:34 La majorité, évidemment,
01:46:36 Renaissance n'a pas du tout intérêt à une dissolution
01:46:38 parce qu'ils seraient moins nombreux à l'Assemblée nationale.
01:46:40 Marine Le Pen, qui officiellement
01:46:42 l'appelle de ses voeux, je crois
01:46:44 précisément qu'elle n'en veut pas parce que
01:46:46 précisément, elle aurait peur de la gagner
01:46:48 parce que le simple fait que Marine Le Pen dise
01:46:50 "si on gagnait les législatives,
01:46:52 je n'irais pas à Matignon",
01:46:54 ça c'est révélateur quand même de quelque chose
01:46:56 d'extrêmement important. - C'est sûr.
01:46:58 - C'est révélateur, ça montre bien que...
01:47:00 - Si elle va à Matignon, elle est cuite pour de bonnes choses.
01:47:02 - Mais précisément ça. - Elle m'envoyait Jordan Barnella.
01:47:04 - C'est très important ce que vous dites.
01:47:06 Marine Le Pen ne veut pas aller à Matignon
01:47:08 parce qu'elle a peur de se griller. - C'est sûr, oui.
01:47:10 - Mais oui, non mais... - Je ne serai pas la première.
01:47:12 - Pardon, mais c'est très important.
01:47:14 Qu'est-ce que ça veut dire ? - Oui, on en est loin.
01:47:16 - On en est loin, mais ça veut quand même dire qu'elle considère
01:47:18 que dans la... - On en est loin ou pas.
01:47:20 - Ça veut dire qu'elle considère que dans la situation
01:47:22 actuelle, elle ne serait pas en capacité
01:47:24 de faire mieux que les autres. Voilà ce que ça veut dire.
01:47:26 - Non mais être en bonne coordination...
01:47:28 - Oui, mais être à Matignon, c'est aussi être soumis
01:47:30 au chef de l'État, d'une certaine façon.
01:47:32 Alors Benjamin qui est patient
01:47:34 depuis tout à l'heure, et Alexandre, je reviens vers vous.
01:47:36 - Enquête dissolution pour l'instant. Que disent les enquêtes
01:47:38 et que donnent les premiers résultats des partis ?
01:47:40 - Quelles sont déjà les conditions de la dissolution ? Parce que pour l'instant,
01:47:42 c'est pas du tout sur la table. - C'est un pouvoir propre
01:47:44 du chef de l'État, il a juste besoin... - Non mais les conditions,
01:47:46 qu'est-ce qu'il pourrait... Ce que je veux dire, c'est qu'est-ce qu'il pourrait
01:47:48 amener, alors qu'Emmanuel Macron, son entourage le disait avant son interview hier,
01:47:52 il est aucunement question d'une dissolution,
01:47:54 qu'est-ce qu'il pourrait faire changer David, chef de l'État ?
01:47:56 - Mais Emmanuel Macron est pas idiot, c'est-à-dire qu'il sait
01:47:58 très bien que si jamais il dissout,
01:48:00 il n'aura pas de majorité, et que la possibilité
01:48:02 d'une cohabitation est même assez peu probable.
01:48:04 Qu'est-ce qui se passera a priori ? - Donc il n'y a aucune chance d'une dissolution ?
01:48:06 - Il faut voir que la NUP a fait plutôt un mauvais score
01:48:08 en termes de voix. Si elle fait beaucoup de sièges,
01:48:10 c'est parce qu'elle est unie. Et donc tant que la NUP
01:48:12 est unie, il n'y a qu'une chance, c'est qu'elle puisse un peu monter.
01:48:15 De l'autre côté, vous avez la majorité LR
01:48:17 qui risque de perdre des plumes. Le RN a plutôt le vent en poupe.
01:48:19 Donc ils peuvent gagner quelques députés.
01:48:21 Le pire scénario pour le chef de l'État,
01:48:23 le moins pire, ce serait une majorité à peu près égale à celle qu'il a aujourd'hui.
01:48:27 Donc finalement, ça ne changerait pas vraiment le problème.
01:48:29 Le pire scénario, ce serait que la majorité absolue,
01:48:31 ce soit une majorité RN-NUP.
01:48:33 - Pardon d'insister Benjamin, mais
01:48:35 qui ou quoi pourrait pousser le président à vouloir cette dissolution ?
01:48:39 - Julien, qu'est-ce que ça signifierait s'il y avait une majorité absolue RN-NUP ?
01:48:42 Ça veut dire que là, le pays est réellement ingouvernable.
01:48:45 Réellement. C'est-à-dire que là, il n'y a aucun gouvernement qui tient plus d'un jour.
01:48:48 - Donc aucune chance de dissolution.
01:48:50 - Et donc même en cas de motion de censure, il serait contre-intuitif de dissoudre.
01:48:53 Parce que la dissolution n'est pas automatique.
01:48:55 Je rappelle qu'il y a une seule motion de censure adoptée sous la Ve République,
01:48:58 c'est le 2 octobre 62. De Gaulle dissout, mais De Gaulle sait qu'ensuite,
01:49:01 il peut emporter la dissolution. Là, ce n'est pas le cas.
01:49:04 Donc actuellement, si Emmanuel Macron est dans une perspective à peu près rationnelle,
01:49:08 rien ne pousse à dissoudre. Il y a peut-être deux éléments.
01:49:11 Une dissolution de la NUPES, parce qu'à ce moment-là, les...
01:49:14 - Pourquoi il y aurait une dissolution de la NUPES ?
01:49:16 - Parce que les circo-NUPES deviennent tout d'un coup des sièges objectifs pour la gauche,
01:49:19 et la majorité peut en gagner. Et donc là, si jamais ça tire à Uadia,
01:49:22 notamment la veille des européennes à la NUPES, ça peut être une circonstance.
01:49:25 Et ensuite, si les violences continuent et qu'il y a une réaction type partie de l'ordre,
01:49:29 et à ce moment-là, vous avez une remontée d'Emmanuel Macron
01:49:32 et une volonté d'une partie de l'opinion à en finir,
01:49:35 ça peut le pousser à dissoudre dans plusieurs mois.
01:49:38 - Moi, je crois qu'il va très clairement dans cette direction.
01:49:41 Je crois que les sondages globaux, il ne faut pas en tenir compte,
01:49:44 puisqu'ils nous ont déjà trompé la dernière fois.
01:49:46 En réalité, les législatives, c'est autant d'élections, une par une.
01:49:50 Et je crois, moi, que la NUPES n'est pas si bien placée que ça,
01:49:54 et que si elle est au second tour, elle risque d'être éliminée dans tous les cas.
01:50:00 Donc, je pense que c'est un pari très, très dangereux,
01:50:04 mais c'est un pari qui a déjà été fait.
01:50:06 Alors, je n'aime pas comparer Emmanuel Macron au général de Gaulle,
01:50:10 parce que ce n'est pas le général de Gaulle, et le contexte était malgré tout différent.
01:50:14 Mais vous avez dit une dissolution qu'il a gagnée en 62, mais il y en a eu une autre,
01:50:18 c'était après 68, et avec une réaction malgré tout du type partie de l'ordre.
01:50:25 Donc, c'est un pari extrêmement dangereux,
01:50:27 parce que le pays est extrêmement fracturé et malade.
01:50:31 Mais, comme on l'a dit, maintenant, l'option qui lui reste, c'est ça,
01:50:36 ou gouverner par ordonnance.
01:50:39 Ensuite, je suis d'accord avec Yohann Huysa,
01:50:42 et je pense que Marine Le Pen a été assez magistrale durant la séquence,
01:50:46 c'était la grande gagnante, mais qu'elle commet sa première erreur
01:50:49 en annonçant aussitôt qu'elle n'irait pas à Matignon.
01:50:55 D'abord, je pense que c'est une faute presque morale,
01:50:59 je ne sais pas si c'est le bon terme, mais en tout cas,
01:51:01 je pense que le pays est malade, je l'ai dit,
01:51:03 si elle croit vraiment qu'il faut le redresser
01:51:06 et que le Rassemblement National est le mieux placé pour le redresser.
01:51:10 - C'est en façon parnalisée qu'elle veut redresser le pays, et pas par la séquence.
01:51:12 - Oui, mais quel que soit le contexte, je pense qu'on y va.
01:51:14 Moi, c'est le sens que je me fais de l'honneur et de la politique.
01:51:18 Et ensuite, il y a un soupçon sur Marine Le Pen, c'est "veut-elle gouverner ?"
01:51:22 et en disant aussitôt "je jette les pots",
01:51:25 je pense qu'elle perd un peu du crédit qu'elle avait gagné ces derniers mois.
01:51:30 - Là, on fait un peu de la politique fiction quand même,
01:51:32 parce qu'on est loin de toutes ces considérations.
01:51:34 - Pas si loin.
01:51:35 - C'est peu probable que le RN est majoritaire, celui d'aujourd'hui.
01:51:37 - Gabrielle, d'où venez-vous ?
01:51:39 Je voudrais que l'on retourne sur le terrain avec l'expertise de Mathieu et nos envoyés.
01:51:42 - Moi, c'est naturel que Marine Le Pen ne veuille pas aller à Matignon,
01:51:43 parce que les cohabitations en général, ça neutralise le Premier ministre,
01:51:49 c'est évident, parce que ça tire à UEA.
01:51:52 - Le Premier ministre, entre 1997 et 2002, a fait tout un tas de grandes réformes,
01:51:55 notamment les 35 heures.
01:51:56 - Oui, mais il n'y avait pas du tout le grand écart à l'époque
01:51:59 qu'il existe aujourd'hui entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
01:52:02 - Et puis la crise anti-Pouchevel n'était peut-être pas la même non plus.
01:52:05 - A mon avis, pour elle, ce serait un grand piège d'aller à Matignon.
01:52:11 Mais une dissolution, mécaniquement, c'est compliqué de prévoir ce qui pourrait arriver,
01:52:16 parce que quand la NUPES se porte pas bien, paradoxalement,
01:52:20 le Rassemblement national non plus en législative,
01:52:22 parce que le RN l'emporte quand il a la NUPES en face de lui.
01:52:26 - C'est pas ce que souhaite Jean-Luc Mélenchon, avoir le REN en face de lui,
01:52:29 et également, inversement.
01:52:31 Retour sur le terrain, ce qui nous tient en haleine notre fil rouge,
01:52:36 ces aller-retours entre l'analyse sur le fond ici en plateau
01:52:39 et ce qui se passe sur le terrain depuis plus d'une semaine maintenant.
01:52:43 Et là, c'est sur la place de la Bastille.
01:52:46 Avant d'aller retrouver Michel Dos Santos,
01:52:48 Mathieu Vallée, encore une fois, je rappelle à nos téléspectateurs
01:52:51 que vous communiquez en tant que commissaire de police,
01:52:54 je le rappelle avec différents collègues sur le terrain,
01:52:57 que vous disent-ils du contexte et de la situation à 23h52 ?
01:53:01 - La situation est figée sur la place de la Bastille,
01:53:04 d'ailleurs on voit la colonne derrière la place de la Bastille.
01:53:06 Et effectivement, on a des CRS et des unités mobiles
01:53:09 qui ont fait un cordon et qui perlent,
01:53:11 c'est-à-dire qui filtrent au fur et à mesure les départs
01:53:13 de manière à ce qu'il n'y ait pas une reconstitution de cortège sauvage.
01:53:16 Ça va prendre un peu de temps puisqu'il y a à peu près 150 personnes.
01:53:18 Depuis un quart d'heure, 20 minutes, ils ont commencé à laisser partir
01:53:21 au compte-goût de ces personnes, de manière à ce qu'on n'ait pas encore
01:53:23 à nouveau le jeu du chat et la souris.
01:53:25 Et puis, le temps passant, on espère que les personnes
01:53:27 qui sont au compte-goût, quittent les lieux,
01:53:28 ne vont pas se reconstituer plus loin avec la nuit qui avance profondément.
01:53:32 - Michel Dos Santos sur le terrain.
01:53:34 Michel, vous confirmez ce que nous dit Mathieu Vallée,
01:53:37 votre ressenti, vous, qui êtes au plus près de ce qui se passe.
01:53:42 - Effectivement, je vous le confirme.
01:53:48 C'est ce qui se passe exactement en ce moment même sur le terrain,
01:53:51 place de la Bastille.
01:53:53 Le cordon de CRS avance petit à petit.
01:53:56 Cette zone où se trouvent les manifestants se réduit
01:54:00 au fur et à mesure des minutes qui passent.
01:54:03 Et le nombre de manifestants se réduit également.
01:54:06 Effectivement, on peut parler de cette expression,
01:54:09 utiliser cette expression perlée, c'est-à-dire que les manifestants
01:54:12 quittent au compte-goût la place de la Bastille,
01:54:15 mais ils tentent, en tout cas les CRS présents,
01:54:18 tentent d'éviter que tous les manifestants ne quittent la zone
01:54:21 au même temps, pour éviter, on imagine, qu'ils se déplacent
01:54:25 en groupe dans différentes artères de la place de la Bastille.
01:54:29 Donc, pour le moment, la zone se vide et il reste
01:54:32 uniquement quelques manifestants.
01:54:35 - Merci beaucoup, Mickaël Dos Santos. Oui, Mathieu.
01:54:38 - J'ai un petit mot, puisque je viens du Nord et de Lille,
01:54:41 et j'ai des contacts aussi réguliers avec le bassin lillois.
01:54:44 Il y a eu 24 policiers baissés à Lille. J'ai des échanges avec
01:54:47 notamment les officiers et les commissaires de là-bas.
01:54:50 Il y a le chef de la police du Nord, un haut fonctionnaire,
01:54:53 un contrôleur général, qui a pris, lorsqu'il était engagé
01:54:56 avec ses équipes de tout gras des corps confondus sur le terrain
01:54:59 à Lille, un pavé en travers la figure. J'ai donné la photo
01:55:02 de ces policiers baissés. Malgré ça, comme les collègues
01:55:05 à Paris, à Rennes, à Lorient, à Bordeaux, à Nantes,
01:55:08 dans toutes ces villes où ça a bardé, malgré les blessures,
01:55:11 malgré les coups, malgré les stigmates, on a des policiers
01:55:14 républicains qui sont restés jusqu'au bout, parce qu'il y avait
01:55:17 cette mission républicaine noble de protéger les manifestants
01:55:20 et d'assurer l'ordre public et de protéger nos institutions.
01:55:23 Ces policiers baissés, notamment le chef de la police du Nord,
01:55:26 Thierry Courtecuisse, est resté avec ses effectifs sur le terrain.
01:55:29 Avec ces 24 policiers qui sont blessés, je leur souhaite aussi
01:55:32 un propre établissement, comme à tous ces policiers qui rentrent
01:55:35 ce soir pour se clore de la chance à la maison. D'ailleurs, Julien Pasquet,
01:55:38 ça n'a pas été dit, j'ai des policiers qui m'ont envoyé des certificats
01:55:41 médicaux de médecins militaires qui examinent les policiers
01:55:44 des compagnies d'intervention. Il y a des collègues qui sont arrêtés
01:55:47 plus d'un mois, uniquement parce qu'ils ont reçu, c'est dire,
01:55:50 la violence et la détermination de vouloir se faire du flic,
01:55:53 des projectiles et des pavés dans la figure, dans le casque,
01:55:56 c'est assez lourd, tel qu'on a vu tout à l'heure avec le collègue Loïc
01:55:59 qui est tombé inconscient et qui a été transporté à l'hôpital des armées.
01:56:02 - On a vu cette image, d'ailleurs, si vous nous rejoignez seulement
01:56:05 à quasiment minuit avec l'Omna Daudi en régie, on peut avoir cette image
01:56:08 qui est l'une des images choquantes, si tant est qu'il y en a beaucoup d'autres.
01:56:12 L'une des images fortes et insupportables de cette journée,
01:56:15 c'est ce policier qui tombe quasiment KO debout
01:56:18 après avoir pris ce fameux pavé, Mathieu Vallée vient de le décrire,
01:56:23 ce pavé sur le casque, emmené rapidement par les collègues en urgence relative.
01:56:28 On peut dire qu'il est hors de danger ce soir, même si, évidemment,
01:56:31 c'est un traumatisme et on comprend, quand on le voit tomber,
01:56:34 on va remettre cette image parce que ça va tellement vite qu'il faut comprendre
01:56:37 d'où ça vient, quand on sait qu'il a son casque et la façon dont il tombe net,
01:56:42 complètement KO, mis KO par ce pavé, on comprend à quel point ça peut être
01:56:49 violent, puissant de recevoir un pavé dans le casque comme ça.
01:56:53 Vous pouvez imaginer à quel point c'est douloureux.
01:56:55 - Pour que les gens comprennent bien, parce que vous avez rigolé
01:56:57 avec notre terminologie, notre jargon, non, non, positivement,
01:57:00 là c'est des frères d'armes, c'est des policiers dont la vie ne s'arrête pas
01:57:04 à la porte du commissariat ou des compagnies d'intervention.
01:57:06 On connaît les familles, souvent on partage des moments en service,
01:57:09 des fois c'est vrai qu'on vient un peu ostraciser notre policier.
01:57:11 - C'est terrible, traumatisant de voir un frère d'armes comme vous le dites.
01:57:13 - Et donc là, j'ai tout le respect pour les gens qui font des cartes grises
01:57:16 dans les préfectures, mais là, on a un camarade avec qui on travaille,
01:57:19 avec qui on évolue, avec qui on fait dépôt par exemple,
01:57:22 ou des sorties hors service, et c'est ça aussi l'esprit des policiers
01:57:25 que moi j'ai connu quand je suis rentré il y a 19 ans comme garde jeune de la paix.
01:57:28 Moi j'ai mon sang qui fait un tour quand je vois mes collègues tomber comme ça
01:57:30 parce que c'est plus que des collègues de travail, c'est des camarades d'armes,
01:57:33 il y a un peu d'émotion, et donc du coup, moi je suis très attaché
01:57:37 à cet esprit maison police, parce que même si on a des grades et des corts
01:57:40 dans la police, je suis persuadé que dans les moments très difficiles,
01:57:42 tout le monde sait se réunir contre le terrorisme, quand on a beaucoup
01:57:44 de nos collègues qui sont tombés sous le joug de l'islamisme,
01:57:47 comme on l'a connu depuis Mohamed Merah des attentats de 2012 à Toulouse,
01:57:50 et là, en ordre public, c'est tout aussi difficile de voir ses collègues
01:57:53 et ses camarades d'armes tomber lorsqu'on est là pour protéger les gens.
01:57:56 - Avant de reparler de la situation sur le terrain, notamment avec Eliott Deval
01:57:59 qui vient à peine de rentrer du quartier de la Bastille et qui va venir
01:58:02 nous raconter tout ça en plateau, je voudrais qu'on revienne encore
01:58:05 quelques instants sur le fond, cette aller-retour qu'on fait
01:58:08 pour vous dans ce Warafo, je repense à ce qu'a dit Alexandre Devecchio
01:58:11 il y a 5-6 minutes, ce pays qui est fracturé, qui est malade,
01:58:16 disait Alexandre, j'ai l'impression, pour appuyer ce que vous disiez,
01:58:19 Alexandre, que oui, on est au-delà de ça, même dans une crise des institutions,
01:58:24 une crise au-delà de sociale, j'ai envie de dire sociétale,
01:58:27 je pense à ce 49-3 qu'a mis le feu aux poudres jeudi dernier,
01:58:31 pourquoi une telle réaction sur ce 49-3, alors qu'il a été utilisé
01:58:36 100 fois dans l'histoire de la Ve République, les nouvelles générations
01:58:40 ne vivent plus la démocratie comme autrefois ?
01:58:43 En fait, c'est aussi la mort du 49-3 ce qui se passe.
01:58:46 Je ne crois pas que ce soit les nouvelles générations,
01:58:49 et je ne crois pas que ce soit la procédure du 49-3.
01:58:52 Effectivement, le 49-3 est l'étincelle qui a déclenché l'incendie,
01:58:55 mais le problème démocratique va au-delà des procédures
01:58:59 de la Ve République, c'est plutôt le sentiment d'une grande partie
01:59:03 des Français que les élites, les dirigeantes sont déconnectées
01:59:06 de leur réalité, et même qui gouvernent contre l'avis de la majorité.
01:59:10 En 1995, la première réforme des retraites d'Alain Juppé
01:59:14 était déjà impopulaire, et puis on a eu à chaque quinquennat
01:59:17 une nouvelle réforme des retraites.
01:59:19 A chaque fois qu'on consulte le peuple, on s'assoit sur sa décision.
01:59:23 Donc c'est cette accumulation de frustration démocratique,
01:59:26 de sentiment de dépossession démocratique, qui a fait que le 49-3
01:59:30 est devenu une étincelle, je crois.
01:59:32 Mais effectivement, vous avez raison, c'est une crise de la démocratie.
01:59:35 - De la légitimité concurrente. - Et de la démocratie en représentatif.
01:59:38 - On se retrouve, Johan, avec deux légitimités concurrentes.
01:59:40 D'un côté, la légalité républicaine qu'Emmanuel Macron met en avant,
01:59:44 et puis la légitimité de la rue, et si c'est le cas, c'est la fin de tout.
01:59:47 - Pas que de la rue, mais de la souveraineté populaire,
01:59:50 parce que la rue, elle n'a pas toujours raison, mais là, il y a la rue,
01:59:53 il y a les sondages, et il y a souvent la souveraineté populaire
01:59:56 qui a été bafouée, l'exemple le plus grand, c'est 2005,
02:00:01 mais très souvent, les présidents ou les chefs d'État sont élus
02:00:05 avec un programme, mais par défaut, les deux dernières fois,
02:00:10 parce que c'était ou Marine Le Pen ou Emmanuel Macron,
02:00:15 et ensuite, il déroule un programme qui n'est pas forcément approuvé
02:00:18 par la majorité, donc c'est ce problème-là.
02:00:22 La démocratie, ce sont les institutions, la légalité, les procédures,
02:00:26 les contre-pouvoirs, il faut les respecter, mais c'est aussi
02:00:30 la majorité, la souveraineté populaire, et là, il va falloir trouver un moyen
02:00:35 pour qu'elle s'exprime davantage.
02:00:38 - De monde parallèle, Johan, je disais, d'un côté le gouvernement,
02:00:41 de l'autre une population en colère, et les deux ne se rencontrent jamais.
02:00:45 - Effectivement, il y a une crise démocratique, et une crise,
02:00:48 j'allais dire, de la Ve République, regardez le niveau d'abstention
02:00:52 aux différentes élections, on parlait de l'élection présidentielle,
02:00:54 les législatives aussi, parce que les députés qui disent
02:00:57 "Emmanuel Macron a été élu avec moins d'un Français sur je ne sais combien",
02:01:01 attendez, eux, les législatives, il y avait 50% d'abstention,
02:01:04 semble-t-il, ou quelque chose comme ça, on n'était pas loin,
02:01:06 je ne veux pas dire de bêtises, mais quelque chose d'assez colossal.
02:01:09 Le 49-3 est devenu aujourd'hui un outil vraiment qui maintenant
02:01:14 met tout le monde dans la rue, quasiment, et pourtant,
02:01:18 c'est un outil qui a été utilisé une centaine de fois
02:01:20 sous la Ve République, Rocart, à lui seul, l'a utilisé
02:01:23 une trentaine de fois, et à cette époque-là, il n'y avait pas
02:01:26 autant de mobilisation quand on utilisait cet article
02:01:30 qui est maintenant devenu quasiment insultant, en fait,
02:01:32 le simple fait de prononcer ce 49-3, c'est quasiment devenu une insulte.
02:01:36 Donc vous voyez bien qu'il y a un problème, et Emmanuel Macron,
02:01:39 d'ailleurs, avait conscience de cela en 2017, il a fait campagne,
02:01:42 d'ailleurs, sur l'évolution de nos institutions, il voulait modifier
02:01:46 en profondeur ces institutions, c'est tombé à l'eau avec l'affaire Benalla,
02:01:49 mais il avait comme projet de le faire, et je vais vous dire,
02:01:52 j'ai été surpris qu'il n'en parle pas, dans l'interview qu'il a donnée
02:01:55 au journaux de 13h, je me disais, l'une de ses prochaines priorités,
02:01:58 précisément, ce sera de vouloir faire renouer le peuple et le politique
02:02:03 en parlant des institutions, qu'il n'en ait pas dit un mot,
02:02:06 alors même qu'il avait pour projet de modifier tout cela
02:02:09 avant l'affaire Benalla, alors même qu'il a écrit un livre là-dessus.
02:02:12 - Mais il n'y a aucune majorité pour le faire.
02:02:14 - Non, mais... - La réforme des instructions de 2008,
02:02:17 elle passe à une voix près, alors que Sarkozy tient l'Assemblée
02:02:19 et le Sénat, là, il n'y a pas de majorité.
02:02:20 - Non, mais vous pouvez quand même l'aborder dans l'interview
02:02:25 qu'il vous a donnée, en disant, je pense qu'il serait souhaitable qu'il y ait...
02:02:28 - Je ne sais pas si vous avez vu d'ailleurs, le lendemain de l'interview,
02:02:31 je ne sais pas si on a les sondages sur Emmanuel Macron et sa popularité,
02:02:34 je crois qu'il est au bas de...
02:02:35 - Mais précisément, il aurait pu ouvrir à nouveau ce chantier et dire,
02:02:37 je demande au Parlement de se saisir à nouveau de la réforme des institutions
02:02:41 pour que le peuple puisse renouer avec le politique.
02:02:44 Il ne l'a pas fait, j'ai été surpris qu'il ne le fasse pas.
02:02:47 - Il y a eu de la colère contre la politique économique et sociale d'Emmanuel Macron en Ethiope.
02:02:52 Donc, depuis 15 jours maintenant, Eliott Deval qui nous a rejoint sur le terrain.
02:02:56 Bonsoir Eliott, vous arrivez du quartier de la Batille,
02:02:58 où vous faisiez partie de nos équipes sur le terrain.
02:03:02 On est toujours avec Miquel Dos Santos, qu'on ira voir dans un instant,
02:03:05 où cette dernière grappe de manifestants, Mathieu, on en parlait ensemble,
02:03:11 est en train d'être nassée, filtrée, afin que cette dispersion
02:03:15 se passe le plus rapidement possible.
02:03:17 Eliott qui a couvert cette soirée, mais beaucoup d'autres auparavant.
02:03:22 On vous a pris en direct tout à l'heure Eliott.
02:03:24 Et c'est vrai que ce qui transparaissait à travers vos différentes interventions,
02:03:29 c'était ce côté un petit peu imprévisible, nouveau, de cette contestation.
02:03:33 Une violence que l'on connaît certes, mais une mobilité cette fois des éléments violents,
02:03:38 là beaucoup plus inédite et la difficulté qui est conséquente
02:03:42 pour les forces de l'ordre évidemment d'intervenir.
02:03:44 Vous avez raison Julien.
02:03:45 En fait, il y a deux types de radicalité dans cette mobilisation
02:03:49 qu'on a pu voir sur le terrain.
02:03:50 C'est-à-dire que vous avez les professionnels de la casse,
02:03:52 qui sont là régulièrement sur les mobilisations,
02:03:55 qui étaient présents cet après-midi en nombre.
02:03:59 Et puis ce greffe à ces casseurs, un nouveau type de manifestants
02:04:06 qu'on ne connaissait pas et qu'on découvre aujourd'hui,
02:04:08 des jeunes, très jeunes, je pense même parfois mineurs,
02:04:13 qui sont politisés pour la plupart et qui perdent en quelque sorte
02:04:22 toute rationalité et n'ont plus aucune limite dans la violence.
02:04:26 C'est-à-dire qu'ils vont brûler du mobilier urbain,
02:04:29 ils vont s'en prendre aux forces de l'ordre
02:04:31 et puis dans le même temps, ils vont commencer à faire des selfies
02:04:34 à côté des poubelles brûlées.
02:04:36 C'est vrai qu'on a eu ces images, c'est incroyable aujourd'hui.
02:04:38 Oui, c'est-à-dire que vous vous arrêtez, vous vous dites, mais qu'est-ce qui se passe ?
02:04:41 Est-ce qu'on est dans une sorte de twitterisation de la radicalité ?
02:04:45 Est-ce que ça devient un jeu ? Est-ce que c'est drôle pour certains ?
02:04:49 Est-ce qu'ils ont conscience du danger qu'il y a ?
02:04:52 Et puis pour les forces de l'ordre...
02:04:54 Et pour encourir l'autre aussi.
02:04:55 Exactement, il y a du danger.
02:04:57 Mais même eux sont en danger dans ces cas.
02:04:59 Et c'est vrai que pour les policiers, c'est difficile parce que ça arrive partout.
02:05:04 Dans un quartier comme le quartier de la Bastille,
02:05:08 dans chaque rue, il pouvait y avoir des poubelles brûlées.
02:05:11 Donc c'est devenu impossible de gérer cette situation.
02:05:15 Et puis on a vraiment...
02:05:17 Moi, c'est ça qui m'a marqué aujourd'hui.
02:05:19 C'était que vous aviez un pari divisé en trois.
02:05:22 Je vous l'ai dit tout à l'heure, c'est le pari qui se mobilise,
02:05:26 le pari qui manifeste.
02:05:28 La France même.
02:05:29 Franchement, parce qu'on verra des images à Nantes, à Rennes, à Bordeaux, à Lyon.
02:05:32 C'est un peu le même principe.
02:05:33 Mais en soi, c'est le symbole.
02:05:35 C'est-à-dire que vous avez la France qui manifeste sur le terrain
02:05:38 avec une forte mobilisation.
02:05:39 Je crois que c'était 800 000 selon la CGT.
02:05:41 Vous avez la France qui se bat ou en tous les cas qui tombe dans la radicalité
02:05:46 avec les pros de la Casse et ces sortes de bobos radicaux étudiants.
02:05:50 Et puis vous avez la France qui continue de vivre.
02:05:53 Et c'est une scène qui m'a marqué ce soir.
02:05:57 Dans une des rues très commerçantes, par exemple rue de la Roquette,
02:06:00 vous aviez un feu de poubelle.
02:06:03 Et puis à trois mètres, un restaurant avec des gens un peu médusés,
02:06:06 mais qui continuaient en soi leur vie.
02:06:08 Ça commence à faire partie du décor.
02:06:09 Voilà, ça devient quelque chose de normal.
02:06:11 C'est dingue.
02:06:12 Et il y a cette image qu'on ne vous remontrera pas,
02:06:14 parce qu'apparemment la "mannequin" ne voulait pas que son droit à l'image soit outrepassé.
02:06:20 Mais tout à l'heure, c'était en direct dans l'heure des pros de Pascal Pro,
02:06:23 c'était Jeanne Cancard qui était sur le terrain.
02:06:25 Et vous aviez une mannequin professionnelle avec une équipe de shooting,
02:06:28 un monsieur qui donnait la lumière, une photographe.
02:06:32 Cette dame posait, c'était un shooting de mode qui s'est improvisé
02:06:38 devant une barricade qui était en train de brûler.
02:06:41 C'est d'une obscénité assez hallucinante.
02:06:45 Mais bon, ça contribue à étayer ce que disait Eliott.
02:06:48 C'est vrai qu'on a l'impression d'être dans un monde parallèle,
02:06:51 avec des jeunes qui cassent tout, sans aucune idée de ce qu'ils sont en train de faire,
02:06:56 sans même savoir certainement qu'il y a une réforme des retraites qui a été votée pour certains d'eux.
02:07:00 C'est un opportunisme total de la part de certains.
02:07:03 Regardez ça, on se fait des selfies, des souvenirs,
02:07:06 ça sera publié dans les stories Instagram et autres réseaux sociaux.
02:07:10 Ça fera un TikTok, on est content.
02:07:12 C'est des gamins, ils ne savent même pas ce qu'ils font.
02:07:14 Au-delà de ça, ce que dit Eliott est intéressant.
02:07:17 Il dit que les gens continuaient à être au restaurant à 3 mètres,
02:07:20 à continuer de dîner tranquillement.
02:07:22 Non mais ça montre que quelque part, on s'est collectivement habitués à cela.
02:07:26 C'est devenu un truc banal.
02:07:28 Déjà les ordures, on commence à s'habituer.
02:07:30 Alors maintenant, les ordures qui brûlent, on va s'y faire aussi.
02:07:32 Si vous voulez, pendant la crise des Gilets jaunes,
02:07:34 c'était quand même assez nouveau, cette violence d'un coup hebdomadaire, etc.
02:07:39 Là, on se disait le samedi soir, on ne sort plus de chez nous,
02:07:41 attention, on se barricade dans nos appartements.
02:07:43 Là, maintenant, non.
02:07:44 Moi non.
02:07:45 Là, maintenant, non, il y a le feu dans les rues de Paris,
02:07:47 mais ce n'est pas grave, on sort, on a rendez-vous, on va dîner.
02:07:49 On va faire un selfie.
02:07:50 Mais parce que c'est devenu quelque chose, pas banal,
02:07:53 parce que le mot n'est pas adapté.
02:07:55 Tristement banal.
02:07:56 Mais en tout cas, on s'est accommodé de ça.
02:07:58 Ça fait partie de notre vie, donc on vit avec ça.
02:08:00 Mais il ne faut quand même pas oublier que non, ça n'est pas normal.
02:08:02 Très vite, Elliot, on va aller voir Mickaël sur le terrain.
02:08:04 Non, parce que je revoyais les images et je les redécouvre.
02:08:07 Ce sont des images que vous avez tournées ce soir.
02:08:09 Ce sont des images qu'on a pu tourner ou qu'une de nos équipes a pu tourner.
02:08:11 Mais c'est hallucinant.
02:08:12 C'est-à-dire qu'à un mètre, vous avez des habitations, vous avez quand même du…
02:08:18 Et de l'autre côté, vous avez une terrasse avec des gens qui prennent un verre.
02:08:20 C'est vrai que…
02:08:21 Et puis, je veux juste aussi mettre un point d'honneur pour rappeler aussi
02:08:26 le travail des forces de l'ordre sur le terrain.
02:08:28 Ne vous inquiétez pas, Mathieu Vallée l'a fait toute la soirée.
02:08:30 C'est important de…
02:08:31 Mais en tous les cas, moi, ce que j'ai vu sur le terrain,
02:08:35 c'est des policiers qui étaient fatigués, qui continuaient,
02:08:38 qui étaient à bout de nerfs et à bout de force.
02:08:41 Donc, ce cocktail-là…
02:08:43 C'est pour ça que le drame n'est pas loin.
02:08:44 Il ne faudrait pas que ça continue très longtemps.
02:08:46 Vous avez raison, Elliot.
02:08:47 Mickaël, 200 ans sur le terrain, un petit point.
02:08:49 Et Gabriel, je viens tout de suite de vous voir.
02:08:51 Mickaël, ça sent la fin de soirée.
02:08:52 La nasse et le filtrage arrivent un peu au bout ce soir
02:08:57 ou on est loin de la fin, au contraire ?
02:08:58 Qu'est-ce que vous en dites ?
02:08:59 Alors, écoutez, ici, c'est un peu l'incompréhension, à vrai dire.
02:09:06 On a du mal à comprendre ce que les forces de l'ordre
02:09:09 tentent de faire pour évacuer les lieux.
02:09:12 Les manifestants se déplacent d'une artère à l'autre.
02:09:15 Puis, on leur donne des indications contraires.
02:09:18 Finalement, il y a des vagues de manifestants qui quittent les lieux
02:09:22 et puis, parfois, aussi des manifestants qui quittent un à un.
02:09:25 Alors, comment est fait le choix ?
02:09:28 À vrai dire, c'est la question que l'on se pose
02:09:29 puisque nous-mêmes, nous avons tenté de quitter les lieux.
02:09:32 On ne nous a pas laissé quitter les lieux.
02:09:35 D'autres manifestants, eux, juste derrière, ont tenté leur chance
02:09:38 et ils ont pu quitter les lieux.
02:09:39 Donc, à vrai dire, c'est un départ qui est un peu compliqué à comprendre.
02:09:46 Nous avons posé la question aux forces de l'ordre, aux CRS présents
02:09:49 et eux-mêmes, à vrai dire, ont du mal à nous apporter une réponse assez claire.
02:09:52 Pour le moment, certains manifestants sont toujours bloqués sur place,
02:09:56 ici, place de la Bastille.
02:09:58 D'autres ont déjà quitté les lieux.
02:09:59 Environ 200 personnes sont encore présentes ici.
02:10:02 Pour conclure, pas de shooting photo, comme on a pu voir cet après-midi.
02:10:07 Mais je peux vous confirmer que, effectivement,
02:10:10 certains clients sont attablés sur les restaurants
02:10:14 qui sont ici, place de la Bastille.
02:10:16 Ils continuent de dîner, parfois de boire des verres,
02:10:20 pendant que les manifestants, eux, sont toujours bloqués, place de la Bastille.
02:10:23 Merci beaucoup, Michael.
02:10:26 On va demander peut-être à Mathieu Vallès,
02:10:28 s'il ne peut pas appeler un ou deux collègues sur place pour vous faire sortir,
02:10:30 parce que vous n'avez pas passé la nuit là, quand même.
02:10:33 Comment c'est ?
02:10:34 Alors, j'ai un ton un petit peu léger,
02:10:36 mais comment est-ce qu'on peut expliquer cette confusion ?
02:10:38 Le fait que même notre équipe de journalistes
02:10:40 ne soit pas en mesure de quitter cette NAS,
02:10:42 quand d'autres individus, de manière un peu aléatoire,
02:10:45 peuvent quitter ce périmètre.
02:10:46 Comment ça se passe ?
02:10:47 Pourquoi nos équipes, par exemple, ne peuvent pas quitter la NAS ?
02:10:49 Très vite, ça fonctionne,
02:10:50 puisqu'au fur et à mesure qu'on perd les départs de ces personnes,
02:10:53 il n'y a pas de reconstitution de cortège chauvage,
02:10:55 et dans les rues, on n'a plus de bonnes incendiés.
02:10:56 Mais là, on a une équipe de journalistes qui n'y sort pas.
02:10:58 C'est ce que je lui ai donné comme conseil.
02:11:00 Pas pour les journalistes,
02:11:01 mais quand vous êtes à proximité de personnes qui incendient des poubelles
02:11:04 et qui se rassemblent pour faire des cortèges chauvages,
02:11:05 il ne faut pas rester.
02:11:07 - On va essayer de montrer sa carte de presse.
02:11:09 - Michael, est-ce qu'il nous entend ?
02:11:12 Vous avez montré votre carte de presse pour quitter la NAS ?
02:11:14 - Oui.
02:11:15 - Et qu'est-ce qu'on vous a répondu ?
02:11:16 - Si vous voulez, je peux essayer en direct.
02:11:18 Je peux peut-être essayer en direct,
02:11:20 peut-être que je vais réussir à quitter les lieux.
02:11:22 - Essayez, essayez, mais n'allez pas vous mettre en difficulté.
02:11:26 - Je vais demander, je vais voir si ça fonctionne.
02:11:27 Non, non, non, je ne vais pas me mettre en danger.
02:11:29 Je vais essayer, regardez, on est avec les forces de l'ordre.
02:11:32 Je vais tenter de sortir.
02:11:33 Est-ce que je peux sortir, messieurs ?
02:11:34 C'est possible ?
02:11:35 Non ?
02:11:36 Ben voilà.
02:11:37 Pour l'instant, je n'ai pas de réponse.
02:11:38 Je suis là.
02:11:40 Je suis là.
02:11:41 Merci beaucoup, monsieur.
02:11:43 Non, non, non, celle-là, elle est officielle, monsieur.
02:11:45 Voilà.
02:11:46 En tout cas, j'ai essayé de tenter les lieux,
02:11:47 mais vous avez vu en direct, pour le moment, ça ne fonctionne pas.
02:11:49 Donc on patiente.
02:11:50 Mais pour vous rassurer, l'ambiance est plutôt sympathique ici.
02:11:53 Il faut le dire, tout se passe très bien avec les manifestants.
02:11:55 - Merci, Michael.
02:11:56 - Prenez votre mal en patience, Mathieu.
02:11:59 Dernier mot là-dessus.
02:12:00 - Je passerai la parole à Gabriel.
02:12:02 Il y a des commissaires de police qui ont commencé à 10h
02:12:04 et qui commencent toujours à être tout juste libérés avec leurs effectifs.
02:12:06 Ils ont fait plus de 12h vacations.
02:12:08 Donc dès que ça sera terminé, tout le monde rentre chez soi.
02:12:10 - Oui, c'est vrai que je pense que les policiers sont les premiers à vouloir entendre.
02:12:12 - Et je crois qu'il faut arrêter le mythe de croire que ça nous fait plaisir
02:12:15 de voir des gens retenus, uniquement on ne veut pas…
02:12:17 - Ah, c'est le même ça.
02:12:18 - Non, mais je sais bien.
02:12:19 - Vous avez raison.
02:12:20 - Mais ça va se sortir, mais ça va lui en 10 ans.
02:12:21 - Gabrielle Cruzel qui voulait réagir tout à l'heure aussi.
02:12:22 - Oui, parce que je sens une espèce de pensée sympathique
02:12:26 par cohésion négative contre Emmanuel Macron,
02:12:28 de tous les opposants à cette réforme des retraites,
02:12:32 pour ces Black Blocs, ces antifas, ces étudiants d'extrême gauche
02:12:39 ou même ces lycéens, qui se disent "bah oui, puisqu'ils s'opposent à Emmanuel Macron,
02:12:44 ils sont quand même un petit peu sympathiques".
02:12:46 Moi, très honnêtement, je mets en garde,
02:12:48 quel que soit, même si Emmanuel Macron aux prochaines élections,
02:12:51 de toute façon ce ne sera pas lui,
02:12:53 mais même si le pouvoir change radicalement,
02:12:58 les Black Blocs, eux, sont toujours là.
02:13:00 On a une population de jeunes, d'urbains, de gauche,
02:13:06 biberonnés au wauquisme, à toutes les thèses de la nupes,
02:13:10 mais sans recul, je veux dire, c'est du catéchisme de gauche,
02:13:14 par intraveineuse, et cela, en fait, ça va être très compliqué de lutter,
02:13:22 parce qu'en plus, on a une forme de bienveillance avec eux.
02:13:25 Aujourd'hui, on fête, ou demain, on fête ou on ne fête pas,
02:13:29 d'ailleurs, ça dépend de quel point de vue on se place,
02:13:30 les 10 ans de la manif pour tous,
02:13:32 je peux vous garantir que les militants de la manif pour tous
02:13:35 auraient fait le quart du huitième, du cinquième,
02:13:37 de ce qui se passe là avec l'ultra-gauche,
02:13:39 ils auraient été évidemment sévèrement jugés.
02:13:42 Il nous restera peu de temps, je vous parlais de ces images,
02:13:44 parce qu'on est focalisés sur Paris,
02:13:46 mais on vous montrait les images de la porte de la mairie de Bordeaux en feu tout à l'heure.
02:13:50 Il y a eu de nombreuses dégradations, affrontements avec les forces de l'ordre,
02:13:52 que ce soit à Rennes, Lorient, Nantes, Lyon, Bordeaux, à Lorient,
02:13:56 je crois qu'on a cette image également à disposition,
02:13:58 le commissariat a été attaqué, vous voyez ces images,
02:14:01 alors qu'à Nantes, c'est le tribunal administratif qui l'a été.
02:14:04 Alexandre, il nous reste une petite minute,
02:14:06 on va essayer d'être très concis,
02:14:07 et peut-être un dernier mot avec Mathieu Vallée, là, encore de façon rapide.
02:14:10 Non, très rapidement.
02:14:11 C'est l'État qui est visé, c'est l'État qui est visé,
02:14:13 c'est pour ça que je vous dis que là,
02:14:14 tout ce à quoi on est en train d'insister depuis quelques jours,
02:14:16 ça dépasse cette réforme des retraites.
02:14:18 Les institutions, l'État...
02:14:19 C'est pas l'État, je pense...
02:14:22 Macron, c'est l'État !
02:14:23 Non, c'est la personne !
02:14:24 Non, la personne de Macron !
02:14:26 Je pense qu'au contraire, chez une partie des manifestants,
02:14:29 il y a la volonté de...
02:14:30 Avec le commissariat, c'est pas Emmanuel Macron, apparemment.
02:14:32 Ah non, mais ça, c'est les anticapitalistes,
02:14:33 et c'est effectivement des gens qui veulent détruire l'État,
02:14:35 donc c'est un coup très particulier.
02:14:37 Mais plus globalement, je pense que la révolte,
02:14:40 effectivement, dépasse la question maintenant des retraites,
02:14:43 et vise et Emmanuel Macron, et une démocratie qui fonctionne mal.
02:14:46 Mais je trouve toutes ces images très tristes,
02:14:48 parce qu'elles montrent la profondeur de la crise de ce pays.
02:14:50 Quand même, il y a une crise profonde de l'autorité dans le pays,
02:14:53 c'est pour ça qu'il y a une extrême-gauche qui a pu prospérer comme ça.
02:14:57 Et puis, il y a un individualisme qui est dérangeant, effectivement.
02:15:00 Bon, moi, je suis pas pour qu'on s'arrête de vivre pendant les manistes,
02:15:04 mais il y a une espèce d'indifférence,
02:15:06 et je crois qu'il y a une forme de crise de la modernité,
02:15:08 quand on voit les jeunes casseurs qui sont moins idéologisés,
02:15:12 mais qui font des selfies.
02:15:14 On est dans une société totalement atomisée,
02:15:17 avec des gens qui n'ont plus aucun repère,
02:15:20 et qui n'ont plus aucun respect pour la police,
02:15:24 qui travaille difficilement pour maintenir une forme de cohésion, justement.
02:15:27 Ça sent la fin de soirée du côté de la place de la Bastille,
02:15:30 après une journée largement émaillée de violence,
02:15:33 et très mouvementée.
02:15:34 On rappelle qu'un record dans cette mobilisation a été battu aujourd'hui.
02:15:37 L'intersyndicale qui s'est réuni, qui appelle un nouveau rendez-vous,
02:15:40 ce sera le dixième dans cette mobilisation, mardi prochain.
02:15:44 Un rendez-vous à ne pas manquer d'ici là, c'est demain matin,
02:15:46 à 8h15 sur l'antenne de CNews.
02:15:48 Laurent Ferrari reçoit pendant 45 minutes le ministre de l'Intérieur.
02:15:51 Ce sera évidemment très intéressant de l'entendre,
02:15:54 et d'analyser sa parole.
02:15:56 Merci à tous les six.
02:15:57 Bravo, Eliott.
02:15:58 Vous pouvez aller dormir.
02:15:59 Non, je me disais que, pardonnez-moi,
02:16:02 pour Sainte-Soline, le ministre de l'Intérieur avait parlé d'éco-terroristes.
02:16:06 On verra comment il va qualifier les personnes qui vont attaquer.
02:16:09 On doit dire au revoir, me dit Loumna Daoudi dans le Ray.
02:16:12 Je vous souhaite une très belle soirée.
02:16:14 A demain et bonne nuit.
02:16:17 Le 16 juin, le 16 juin, la mobilisation de la majorité.
02:16:21 La majorité, tout seul, au blanc !
02:16:37 Le 16 juin, la mobilisation de la majorité.
02:16:41 En recul avec les poubelles !
02:16:50 En recul avec les poubelles, tranquillement !
02:16:53 En recul avec les poubelles !
02:16:56 En recul avec les poubelles !
02:17:15 En recul avec les poubelles !
02:17:18 En recul avec les poubelles !
02:17:25 En recul avec les poubelles !
02:17:28 On a tout ce qu'on pouvait de plus en plus.
02:17:43 On a tout ce qu'on pouvait de plus en plus.
02:17:46 En recul avec les poubelles !
02:17:49 En recul avec les poubelles !
02:17:52 En recul avec les poubelles !
02:17:55 En recul avec les poubelles !
02:17:58 En recul avec les poubelles !
02:18:01 En recul avec les poubelles !
02:18:04 En recul avec les poubelles !
02:18:07 En recul avec les poubelles !
02:18:10 En recul avec les poubelles !
02:18:13 En recul avec les poubelles !
02:18:16 En recul avec les poubelles !
02:18:19 En recul avec les poubelles !
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02:18:28 En recul avec les poubelles !
02:18:31 En recul avec les poubelles !
02:18:34 En recul avec les poubelles !
02:18:37 En recul avec les poubelles !
02:18:40 En recul avec les poubelles !
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02:18:46 En recul avec les poubelles !
02:18:49 En recul avec les poubelles !
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02:18:55 En recul avec les poubelles !
02:18:58 En recul avec les poubelles !
02:19:01 En recul avec les poubelles !
02:19:04 En recul avec les poubelles !
02:19:07 En recul avec les poubelles !
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02:19:16 En recul avec les poubelles !
02:19:19 En recul avec les poubelles !
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