Soir Info du 07/04/2023

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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous et très heureux de vous retrouver dans Soir Info Week-end.
00:00:04 On débat, on décrypte les actualités majeures de la journée avec autour de cette table ce soir Judith Vintraube,
00:00:10 grand reporter de Le Figaro Magazine. Bonsoir Judith.
00:00:12 Bonsoir Olivier.
00:00:13 A vos côtés Jean Messia, bonsoir Jean, président de l'Institut Apollon.
00:00:16 Bonsoir Karima.
00:00:17 Bonsoir.
00:00:18 Karima Abric, notre journaliste préférée d'Outre-Atlantique.
00:00:22 Ah ben oui voilà, j'espérais.
00:00:24 Journaliste préférée également.
00:00:26 Je l'attendais, je vous remercie.
00:00:28 Journaliste politique. C'est news bien entendu. Dans un instant le sommaire mais avant, on le rappelle les titres avec vous Isabelle Pivoulot.
00:00:35 Adrien Quatennens va-t-il réintégrer son groupe parlementaire ?
00:00:42 Les députés de la France Insoumise se prononceront mardi par un vote.
00:00:46 Adrien Quatennens sera d'abord auditionné par un groupe paritaire lundi.
00:00:50 La suspension de son groupe pendant 4 mois est survenue après sa condamnation pour violence contre son ex-compagne en décembre dernier.
00:00:57 L'effet féminicide au cœur d'une étude.
00:01:00 Le ministère de l'Intérieur a dressé le portrait type du meurtrier de conjoint.
00:01:05 Dans la majorité des cas, il s'agit d'hommes de nationalité française.
00:01:09 Les auteurs et les victimes ont en moyenne entre 30 et 49 ans ou 70 ans et plus.
00:01:15 Rien que cette année, au moins 36 femmes ont été tuées par leurs compagnons ou ex-conjoints.
00:01:20 Et puis dans l'actualité internationale, attaque dans le centre de Tel Aviv.
00:01:25 Un homme d'une trentaine d'années a été tué. Au moins 5 blessés sont à déplorer.
00:01:30 La police évoque un attentat terroriste à la voiture Bélier contre des civils. L'auteur a été neutralisé.
00:01:36 Plus tôt dans la journée, deux sœurs israélo-britanniques ont été tuées et leur mère grièvement blessée.
00:01:42 Des attaques survenues sur fond de recrudescence de violence ces derniers jours au Proche-Orient.
00:01:47 Merci Isabelle. Prochain point sur l'actualité avec vous, ce sera 22h30.
00:01:52 Quand Isabelle Piboulot, soir info week-end, au sommaire ce soir, la statue de Saint-Michel au sable de l'Aune sera finalement déboulonnée.
00:01:59 Le Conseil d'Etat a rejeté le pourvoi en cassation de la mairie à l'aboutissement d'un long processus judiciaire.
00:02:05 La tempête Wauk s'est abattue sur les sables de l'Aune, a réagi le maire de la ville.
00:02:09 Deux visions qui s'opposent, celle de la libre-pensée de Vendée qui avait saisi la justice au nom du respect de la laïcité.
00:02:16 Et celle de la ville pour qui la statue revêtait un caractère culturel, historique, traditionnel, artistique et festif.
00:02:22 Alors assiste-t-on au grand effacement ? Pour reprendre les mots du maire des sables de l'Aune, on en parle à 22h30 avec nos invités.
00:02:31 Et puis un reportage sidérant, une résidence de la Seine-sur-Mer est squattée par de nombreux clandestins.
00:02:37 Les locataires de ce HLM, toujours sur place, vivent dans l'insalubrité, l'insécurité permanente.
00:02:42 Et les pouvoirs publics semblent avoir du mal à agir rapidement. Alors à qui la faute ? Quelles sanctions pour ces squatteurs ?
00:02:48 On en débat dans cette édition.
00:02:50 Nous reviendrons également sur la réforme des retraites et ses conséquences.
00:02:54 Nouvelle journée de violence hier et le Rassemblement national qui profite de la situation, on le verra, contrairement à la France insoumise.
00:03:01 On dit que des tensions se font ressentir entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne. On en parle dès 23h.
00:03:08 Et puis nous reviendrons également sur le rapport sur le nucléaire qui dénonce la faillite politique et décrit 30 ans de divagation.
00:03:15 Nous y reviendrons avec vous dans cette édition. Un programme riche, chargé, donc ce soir.
00:03:21 Restez avec nous. On va marquer une très courte pause. A tout de suite sur CNews.
00:03:25 De retour sur le plateau de Soir Info Week-end. Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:03:32 Toujours avec Judith Vintraub, Jean Messia, Karima Brick et Yoann Uzay.
00:03:37 Et dans un instant, on va revenir sur la statue de Saint-Michel qui devra bien être démontée au sable d'Olonne.
00:03:44 C'est une décision de la justice. On a suivi le feuilleton depuis tant d'années. On va y revenir.
00:03:49 Mais avant, pour démarrer, je vous propose ce retour sur la mobilisation contre la réforme des retraites.
00:03:55 Alors chaque semaine, les mêmes cortèges l'opposant, pacifistes à la réforme des retraites, mais de moins en moins nombreux.
00:04:00 En revanche, toujours de plus en plus de violence de la part de Black Bloc qui vise les forces de l'ordre.
00:04:06 On a suivi Pierre ou encore de Boulon. 240 policiers et gendarmes blessés au niveau national hier.
00:04:11 271 interpellations au niveau national, dont 58 à Paris.
00:04:16 On voit ce sujet, la police face à la mobilisation d'Adrien Spiteri et puis on en parle ensuite.
00:04:21 Touchés, ces membres des forces de l'ordre sont obligés de reculer.
00:04:31 Scène similaire sur le boulevard Raspail. Deux policiers sont également visés.
00:04:36 L'un boite, l'autre est recouvert de peinture.
00:04:40 A Paris hier, les forces de l'ordre ont été l'une des cibles des manifestants radicaux.
00:04:45 Attaqués frontalement, hués par la foule et insultés.
00:04:50 Les policiers et gendarmes constatent une augmentation des violences.
00:04:58 Parmi les projectiles utilisés par les manifestants, des pavés directement arrachés du sol.
00:05:03 Une commissaire a été touchée hier. Elle a été transportée à l'hôpital.
00:05:08 Derrière ces actions, des groupuscules d'ultra-gauche selon les services de renseignement.
00:05:13 Au total, 240 policiers et gendarmes ont été blessés en France et 271 personnes ont été interpellées.
00:05:24 On l'entendait, 240 policiers et gendarmes blessés dans toute la France, 40 manifestants blessés au niveau national
00:05:29 et des forces de l'ordre harcelées toute l'après-midi. On va regarder cette nouvelle séquence
00:05:34 qui résume bien la violence qui visait gendarmes mobiles et policiers hier.
00:05:40 -Pas de pieds !
00:05:43 -Pas de pieds !
00:05:45 -Pas de pieds !
00:05:54 -Pas de pieds !
00:05:56 -Pas de pieds !
00:06:00 -Pas de pieds !
00:06:04 -Pas de pieds !
00:06:08 -Pas de pieds !
00:06:12 -Pas de pieds !
00:06:16 -Pas de pieds !
00:06:22 -Pas de pieds !
00:06:24 -Pas de pieds !
00:06:38 -Pas de pieds !
00:06:46 -Pas de pieds !
00:06:48 -Pas de pieds !
00:06:52 -Pas de pieds !
00:06:56 Avant de lancer la discussion, on va écouter Mathieu Vallée, porte-parole des commissaires de police.
00:07:04 Pour lui, la volonté de ces groupuscules d'extrême-gauche, elle est très claire. On l'écoute et puis on vous entend après.
00:07:11 On voit qu'il y a une volonté manifeste de tuer du policier quand on vise des organes génitaux,
00:07:17 quand on vise des organes sensibles comme la tête ou comme des éléments qui peuvent rapidement faire tomber nos collègues,
00:07:22 comme on l'a vu le 16 mars avec ce policier qui était traîné par ses collègues pour être sauvé. On voit que là c'est inquiétant.
00:07:27 Alors Jean Messiaen, on a vu effectivement ces images de violence très fortes hier une nouvelle fois.
00:07:34 On entend Mathieu Vallée lui aussi avec des mots très forts, cette volonté de tuer les forces de l'ordre par ces groupuscules d'extrême-gauche.
00:07:42 Donc ils veulent non pas seulement casser du flic mais les tuer. C'est ce que vous observez également ou ce sont des termes un peu forts selon vous par rapport à ce qu'on a vu ?
00:07:50 -Ecoutez, il faut voir ce que l'on voit sur ces images. Elles sont quand même accablantes et terribles.
00:07:57 Est-ce que d'ailleurs quelqu'un a vu un représentant de la France Insoumise ou du Parti Socialiste partager ces séquences sur les réseaux sociaux pour les commenter ?
00:08:06 On voit bien que ce sont des policiers qui sont agressés, on voit bien que ce sont des policiers qui sont chargés par les groupuscules radicaux.
00:08:14 On voit bien que ce sont des policiers qui sont blessés massivement. Donc qu'est-ce qu'il leur faut pour reconnaître d'où vient la violence ?
00:08:22 La violence, ce n'est pas des violences policières que l'on constate là, ce sont bien les violences des manifestants.
00:08:27 Ça c'est la première chose. Sur le fond, il est évident que, je ne comprends pas pourquoi d'ailleurs, on peut constater une relation, on va dire, inversement proportionnelle
00:08:40 entre la participation du nombre de casseurs et la diminution du nombre de manifestants. Est-ce que c'est une coïncidence ou une causalité ?
00:08:48 Je ne le sais pas. Je constate juste qu'à chaque fois, les casseurs sont de plus en plus nombreux. Ils étaient quasiment inexistants tout au début.
00:08:56 Ils ont pris manifestement, ils ont pignon sur rue aujourd'hui dans les manifestations. Et comme de par hasard, comme dirait l'autre, il y a de moins en moins de manifestants
00:09:06 qui arrangent le gouvernement. De là à penser que tout ça est orchestré, je ne vais pas franchir ce pas-là. Je constate simplement que ces casseurs,
00:09:16 à tout le moins, sont les idiots utiles de la politique de Macron. Parce qu'en faisant ce qu'ils font, non seulement ils ne font pas avancer leur cause,
00:09:24 ils la décrédibilisent, mais surtout, ils renvoient dans les bras du gouvernement l'opinion publique. Donc, à qui profite ce crime ?
00:09:33 À qui profite l'arrivée massive et l'impunité dont bénéficient ces casseurs ? Ça profite à Emmanuel Macron.
00:09:39 En tout cas, selon Reda Belhaji, les porte-paroles unités SGP police, s'il y a moins d'interpellations, c'est qu'aujourd'hui, les forces de l'ordre,
00:09:48 leur premier objectif, c'est de s'auto-protéger. Écoutez-le.
00:09:52 Il est très difficile de procéder aux interpellations quand vous êtes sur une manifestation, notamment quand elle est déclarée comme ça a été le cas hier,
00:10:02 puisqu'il est très difficile d'identifier les manifestants, d'identifier les black blocs. Et comme on le sait, il y a aussi certains jeunes,
00:10:10 très peu expérimentés, qui sont un peu radicalisés et qui ne savent pas trop se situer. Et donc, nous, on doit faire dans un climat très tendu,
00:10:19 où il y a beaucoup d'œurs. Comme on le voit sur certaines images, beaucoup de gaz. Vous, vous devez arriver à identifier les individus auteurs.
00:10:26 Et quand on voit surtout que sur les dernières manifestations, il y a eu énormément d'interpellations pour quasiment aucune poursuite,
00:10:35 je pense que les priorités ont changé, c'est-à-dire protéger les effectifs de police, protéger les citoyens, protéger les manifestants.
00:10:43 Alors c'est ça qui est intéressant. Dans la mesure où les personnes interpellées sont relâchées, les objectifs ont changé, désormais, les forces de l'ordre se protègent avant tout.
00:10:51 Vous voyez ce que disait Gérald Darmanin, c'était sur notre antenne, au lendemain de la manifestation du 23 mars.
00:10:56 Alors il affirmait qu'il y avait eu ce jour-là 1500 casseurs. Écoutez ce qu'il disait ensuite.
00:11:01 Dans la manifestation, c'est-à-dire qu'il y avait à 1500, nous on compte quasiment même 2000, mais disons 1500 casseurs.
00:11:08 Des black blocs ? Oui, je dirais même parfois des black bourges, parce qu'on sait tous que c'est parfois les enfants de bonnes familles qui font ça,
00:11:14 qui se griment noir et qui vont attaquer. Alors il y a eu des McDonald's, des Burger King, il y a eu une bijouterie qui a été vandalisée.
00:11:21 Je veux dire d'ailleurs aux Français qu'on a interpellé toutes ces personnes. Elles sont toutes aujourd'hui en garde à vue, elles seront présentées à la justice dans la journée, bien évidemment.
00:11:28 Mais des gens qui ont attaqué, encore une fois, au cocktail Molotov, au pavé, à la barre de fer, des policiers et des gendarmes.
00:11:34 Et donc oui, ces gens veulent non seulement casser du flic, et s'ils pouvaient en tuer un, ils s'en réjouiraient.
00:11:39 Il faut absolument que, quelle que soit notre opinion sur la réforme des retraites, on puisse dire que cela n'est pas possible dans notre pays.
00:11:45 Alors on y vient, Judith Vintraube. Le 24 mars, Gérald Darmanin nous disait 1500 casseurs interpellés, ils sont tous en garde à vue.
00:11:52 Hier, qu'est-ce qu'on voit ? Près de 1000 casseurs, toujours aussi violents avec les forces de l'ordre.
00:11:57 Est-ce que ça veut dire qu'au fond, le problème c'est la justice ? C'est-à-dire que ces casseurs sont interpellés, immédiatement relâchés,
00:12:04 et qu'ils ne craignent pas la justice, au fond, et qu'ils peuvent recommencer une semaine après ?
00:12:08 Je pense qu'il y a même un problème en amont. Il y a d'une part ce que disait le policier, c'est-à-dire que le souci de préserver la vie des policiers,
00:12:18 puisque c'est à leur vie qu'en veulent les manifestants violents, empêche d'aller frontalement chercher les éléments les plus radicaux.
00:12:31 Ça me paraît évident quand vous vous menacez de recevoir une bouteille d'acide ou un pavé de plâtre avec des clous à l'intérieur.
00:12:41 Évidemment, vous ne prenez pas de risque inconsidéré, vous vous protégez.
00:12:47 Il y a une deuxième chose, c'est le manque d'instruments, avant même que ces gens soient présentés à la justice,
00:12:56 pour repérer les véritables auteurs des violences. En gros, ceux qu'on attrape, c'est ceux qui courent le moins vite et ceux qui sont le moins expérimentés.
00:13:05 Donc le contraire des casseurs quasi professionnels que décrit Gérald Darmanin.
00:13:11 Et pourquoi on manque d'instruments ? Parce que le Conseil constitutionnel a interdit l'usage des drones pour filmer les manifestations,
00:13:20 parce que le Conseil constitutionnel a interdit les autorisations administratives, c'est-à-dire qui ne passent pas par le juge mais par le préfet,
00:13:29 de se joindre à une manifestation. Déjà, si on avait ces outils-là, peut-être que la justice pourrait mieux travailler.
00:13:36 Parce que c'est vrai, Yoann Udaï, qu'on l'a entendu, Gérald Darmanin, on l'entend depuis des semaines dénoncer ses casseurs, avoir des mots durs, montrer son autorité.
00:13:43 Au fond, on voit que c'est toujours la même chose. C'était le cas encore hier. Et du coup, l'interrogation de Jean Messia tout à l'heure,
00:13:50 finalement, est-ce que ça ne profiterait pas au gouvernement, ce chaos ?
00:13:54 Naturellement, ce qui se passe dans les rues de Paris et d'autres grandes villes de France fait qu'un certain nombre de manifestants hésitent à se rendre dans les cortèges.
00:14:03 Et donc la mobilisation est en repli depuis plusieurs journées maintenant. Donc évidemment, il y a une incidence sur le nombre de manifestants.
00:14:10 Et ça profite au gouvernement. Ça, c'est une certitude. Mais si le gouvernement et si Gérald Darmanin est contraint, ne peut pas utiliser de drone, etc.,
00:14:20 le Conseil constitutionnel, effectivement, il respecte notamment le droit de grève, qui est un droit constitutionnel. Et ça, on ne peut pas transiger là-dessus.
00:14:29 S'il ne peut pas y avoir d'interpellation en amont, c'est parce qu'il y a un droit à manifester.
00:14:34 On peut empêcher un hooligan de se rendre dans un stade de foot parce qu'il n'y a pas de droit constitutionnel à aller dans un stade de foot.
00:14:41 On ne peut pas empêcher un manifestant, même s'il est violent, même si on sait qu'il va être violent, tant qu'il n'a pas été violent,
00:14:47 on ne peut pas l'appréhender parce qu'il a le droit d'aller manifester. On se heurte à la Constitution pour tout un tas de raisons.
00:14:53 Et effectivement, le gouvernement est contraint. Maintenant, nous sommes dans un état de droit qui protège aussi un certain nombre de nos libertés.
00:15:00 C'est un choix à faire. Est-ce qu'on est prêt à renoncer à certaines de nos libertés pour avoir un peu plus de sécurité ?
00:15:06 C'est un débat politique qu'on peut tout à fait avoir. On l'a déjà eu, notamment en matière de terrorisme, en 2016,
00:15:13 lors de la primaire des Républicains. Je m'en souviens très bien pour avoir couvert cette primaire en tant que journaliste.
00:15:18 C'est un débat qui avait eu lieu chez les Républicains. On peut avoir un débat de ce type pour la sécurité,
00:15:22 puisqu'on voit bien que précisément les violences de notre pays atteignent un niveau sans précédent et qu'elles sont chaque année un peu plus grandes.
00:15:30 Karim Abri, je vous donne la parole tout de suite. On va écouter Thibault de Montbrillat, l'avocat qui était ce matin l'invité de Romain Désart dans la matinale.
00:15:36 Voyez ce qu'il disait à propos des mesures pour interpeller les casseurs.
00:15:41 En 2019, le gouvernement a fait voter une loi, après la partie la plus dure du mouvement des Gilets jaunes,
00:15:51 pour prévoir en matière de droit de manifester une interdiction administrative comparable à l'interdiction administrative de stade
00:16:00 pour les supporters de foot identifiés comme violents.
00:16:03 Et le Conseil constitutionnel a censuré cette mesure en considérant qu'il y avait là une censure de la liberté d'aller et venir qui était disproportionnée.
00:16:12 Le problème c'est qu'en matière de sécurité, très souvent, les hautes instances françaises judiciaires et juridiques censurent des dispositions légales qui peuvent être bonnes.
00:16:24 Il y en a une autre qui est très intéressante. C'est une censure partielle d'une loi qui permettait d'utiliser les drones en matière de maintien de l'ordre.
00:16:32 Ce qui a abouti à une situation totalement ubuesque que peu de gens ont identifié, c'est que lors de la bataille de Saint-Solines, comme on peut l'appeler,
00:16:39 le samedi il y a dix jours, où vous vous souvenez de la violence, des attaques de Black Blocs, parfois venus de différents pays européens, armés jusqu'aux dents,
00:16:47 sauf d'armes à feu contre les gendarmes, eh bien les gendarmes n'ont pas pu utiliser de drones alors que les voyous d'extrême gauche, eux, avaient leurs drones
00:16:55 et ont pu contourner, au moins en début de manifestation, le dispositif gendarmique.
00:16:59 Donc c'est totalement lunaire et il faut réarmer notre pays, il faut réarmer les esprits, mais il faut en particulier que nos forces de l'ordre
00:17:08 et que les politiques, qui parfois prennent des bonnes décisions, parce qu'en l'occurrence ces deux décisions étaient bonnes,
00:17:12 puissent entrer dans le corpus juridique national et ne soient pas systématiquement censurées par une vision un peu absurde de la balance entre la sécurité et la liberté.
00:17:23 Voilà, le fond du problème, Karim Abrik, c'est la balance entre la sécurité et la liberté de manifester.
00:17:29 Yoann Uzey, on parlait à l'instant.
00:17:31 Justement, on parle de la balance et maintenant où elle se situe, cette fameuse balance, moi j'ai l'impression qu'on peut se demander.
00:17:36 On est prêt à tolérer quoi exactement? Là on parle de 240 policiers, gendarmes, donc des membres des forces de l'ordre qui ont été blessés en une seule journée.
00:17:45 Il va falloir attendre à combien? 500? 1000? Qu'il y ait un mort aussi peut-être?
00:17:49 Donc il y a quand même des questions, on parle de cette balance, mais de plus en plus je pense qu'elle ne penche pas nécessairement à l'équilibre, disons-le comme ça.
00:17:57 Et cela dit, bien sûr, moi je pense que je respecte tout à fait, il faut respecter l'état de droit, on ne va pas emprisonner les gens de façon arbitraire.
00:18:05 Et c'est vrai qu'il y a des questions à se poser sur en amont, est-ce qu'on va vraiment neutraliser les gens, les arrêter avant qu'ils commettent quoi que ce soit.
00:18:12 Mais dans la station, c'est une interdiction de manifester.
00:18:14 Oui, non, mais c'est ça, ce que je veux dire c'est que je peux comprendre, il y a quand même l'état de droit et on veut préserver cela pour le bien de tous les citoyens.
00:18:21 Cela dit, moi je pense qu'il y a quelque chose à faire sur les multirécidivistes.
00:18:25 Si vous êtes reconnu plusieurs fois, vous avez violenté, vous avez attaqué des forces de l'ordre, vous savez ça existe dans des juridictions, dans d'autres pays notamment aussi.
00:18:34 La liberté est conditionnelle à certaines choses, notamment par exemple si vous avez été condamné plusieurs fois pour des violences contre des policiers lors de manifestations,
00:18:45 ça pourrait être de faire en sorte justement comme décision administrative, vous devez aller au commissariat avant, après, vous devez vous signaler.
00:18:53 Si on détermine, si les forces de renseignement aussi déterminent que vous êtes un danger public, je pense qu'il y a des choses à faire.
00:18:59 Et il y avait eu aussi, peut-être qu'il faudra revoir ça, ce fameux projet de loi qui avait été présenté par Horizon en fait sur les peines minimales pour les récidivistes qui a été refusé finalement, c'était Naïma Mouchou.
00:19:13 Alors ça aussi, on peut penser à ces fameuses peines minimales.
00:19:16 On va marquer une pause. Judith Ventreau, balaisie, pour conclure. Je vous donnerai la parole après.
00:19:21 Il faut mettre et remettre l'ouvrage sur le métier. Je prends un exemple très concret, c'est la consultation des sites djihadistes.
00:19:29 Il a fallu que le législateur s'y reprenne à plusieurs fois pour que le Conseil constitutionnel accepte enfin que ce soit pénalisé alors qu'il n'y avait eu aucun problème pour la consultation des sites pédopornographiques.
00:19:43 Donc il faut essayer et essayer sans cesse. Ce n'est pas la peine de bouleverser notre droit pour ça.
00:19:49 Et il y a le syndicat de la magistrature qui a écrit aujourd'hui une lettre ouverte aux gardes des Sceaux.
00:19:55 Il reproche à Eric Dupond-Moretti d'avoir donné des consignes seulement concernant les manifestants délinquants et non les policiers.
00:20:01 C'est étonnant. On en parle dans un instant. Restez avec nous sur CNews.
00:20:05 La statue de Saint-Michel va être déboulonnée au sable de l'Aune et ça provoque beaucoup de réactions ce soir.
00:20:15 On va en parler dans un instant avec Judith Vintraube, Jean Messia, Karim Abric et Yoann Uzay.
00:20:20 Mais avant, le rappel des titres avec vous Isabelle Piboulot.
00:20:23 Incendie dans une attraction du Futuroscope. Une enquête a été ouverte pour blessure involontaire.
00:20:32 Ce matin, une batterie au lithium située sur le wagon d'un train de montagne russe a pris feu.
00:20:37 Une femme a été brûlée au deuxième degré. Une collégienne a été légèrement brûlée à une jambe.
00:20:43 L'attraction Objectif Mars restera fermée jusqu'à nouvel ordre.
00:20:47 Israël mobilise toutes les unités de réserve de la police aux frontières et des soldats supplémentaires.
00:20:54 Ordre de Benyamin Netanyahou afin de faire face aux attentats terroristes.
00:20:58 Une attaque à la voiture-bélier est survenue ce soir dans le centre de Tel Aviv.
00:21:03 Toutes les victimes sont des touristes. Un homme d'une trentaine d'années a été tué.
00:21:07 Et au moins cinq blessés sont à déplorer.
00:21:10 Et puis la France rend hommage aux victimes du génocide du Rwanda.
00:21:14 Un monument à leur mémoire sera érigé sur les quais de Seine, en plein cœur de Paris,
00:21:19 près du ministère des Affaires étrangères.
00:21:21 Un appel d'offres sera lancé fin mai.
00:21:23 Annonce de l'Élysée à l'occasion de la 29e commémoration de la tragédie.
00:21:28 Plus de 800 000 personnes, essentiellement toutes-ci, ont été massacrées entre avril et juillet 1994.
00:21:37 Merci Isabelle. Prochain point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot.
00:21:40 Ce sera à 23h, Soir Info Week-end.
00:21:42 Bienvenue. Si vous nous rejoignez dans un instant, je vous le disais,
00:21:45 on va revenir sur la statue de Saint-Michel, déboulonnée au sable d'Olonne.
00:21:49 Décision de justice aujourd'hui, ça provoque beaucoup de réactions.
00:21:51 Mais avant, continuons notre échange autour des violences envers les forces de l'ordre
00:21:56 depuis plusieurs semaines, violences qui se sont intensifiées d'ailleurs hier
00:22:00 en marge de la manifestation contre la réforme des retraites.
00:22:03 Et dans ce contexte, le syndicat de la magistrature a écrit aujourd'hui une lettre ouverte aux gardes des Sceaux.
00:22:09 Le syndicat de la magistrature qui reproche à Éric Dupond-Moretti d'avoir donné des consignes
00:22:13 seulement concernant les manifestants délinquants et non les policiers.
00:22:17 Voici quelques extraits à l'antenne.
00:22:19 Tout au contraire, vous avez choisi donc, le syndicat de la magistrature qui s'adresse à Éric Dupond-Moretti,
00:22:24 de limiter vos instructions en cas de manifestants délinquants,
00:22:27 à l'encontre desquels vous sollicitez une réponse pénale systématique et rapide
00:22:31 et de rester silencieux sur les violences policières illégitimes
00:22:34 qui pourraient être commises par les forces de l'ordre dans l'exercice de leurs fonctions.
00:22:39 Doit-on comprendre que ces violences vous sont indifférentes ?
00:22:42 Qu'elles ne méritent pas de traitements urgents pour les parquets compétents ?
00:22:45 Le ministère de la Justice craint-il d'être taxé de terrorisme intellectuel
00:22:50 pour faire preuve d'aussi peu d'indépendance ?
00:22:53 On écoute les précisions de Noemi Schultz après cette lettre ouverte du syndicat de la magistrature.
00:22:58 Et on en parle ensuite.
00:23:00 Le 18 mars dernier, Éric Dupond-Moretti a écrit à tous les procureurs de la République,
00:23:05 les procureurs généraux, c'est-à-dire ceux qui décident des poursuites pénales
00:23:08 et qui requièrent les peines.
00:23:10 Il leur a écrit donc pour leur demander de faire preuve de fermeté.
00:23:14 Dans cette dépêche, le garde des Sceaux demandait une réponse pénale,
00:23:17 systématique et rapide à l'encontre des personnes interpellées
00:23:21 pour troubles graves à l'ordre public, atteintes aux biens et aux personnes
00:23:25 et actes d'intimidation et menaces envers les élus.
00:23:28 C'est à cette dépêche-là que le syndicat de la magistrature répond aujourd'hui,
00:23:32 à travers une lettre ouverte envoyée à Éric Dupond-Moretti.
00:23:35 Le syndicat de la magistrature s'étonne que le ministre n'ait donné d'instruction
00:23:39 que pour ce qui concerne les manifestants délinquants
00:23:43 et qu'il reste silencieux sur les violences policières illégitimes
00:23:46 qui pourraient être commises par les forces de l'ordre dans l'exercice de leurs fonctions.
00:23:51 Le syndicat s'inquiète de cette dissymétrie qui surjoue l'antagonisme
00:23:56 entre le camp républicain, celui des forces de l'ordre,
00:23:59 et un camp illégitime, celui des manifestants.
00:24:01 On peut aussi lire dans cette lettre ouverte en conclusion que le syndicat
00:24:05 demande à Éric Dupond-Moretti de permettre à la justice d'occuper la place
00:24:09 qui est la sienne dans une démocratie, en visant à ce que les violences illégitimes
00:24:14 commises par les forces de l'ordre fassent l'objet d'enquêtes et de poursuites systématiques
00:24:18 et que d'autre part, les manifestants ne fassent pas l'objet de privations de liberté arbitraires.
00:24:25 Entre le syndicat de la magistrature, on vient de l'entendre,
00:24:28 Yoann Uzay, mais aussi la Ligue des droits de l'homme,
00:24:30 on peut penser aussi bien évidemment à LFI, c'est vrai qu'on entend cette petite musique finalement.
00:24:36 Il y a tout un courant dans la priorité.
00:24:38 On a le sentiment, c'est de dénoncer avant tout les agissements des forces de l'ordre.
00:24:42 C'est un peu dans cette optique finalement que le syndicat de la magistrature rédige cette lettre ouverte.
00:24:48 Que les politiques le fassent, c'est déjà grave.
00:24:52 Et que le syndicat de la magistrature le fasse, c'est encore plus grave
00:24:56 parce que là, le syndicat de la magistrature, il fait de la politique en l'occurrence.
00:25:00 Donc ça n'est quand même pas son rôle, même si on sait que ce syndicat est très largement politisé
00:25:04 depuis de très nombreuses années.
00:25:06 Là, c'est quand même, c'est lunaire, pardon, mais c'est inadmissible.
00:25:12 C'est au-delà de ça. Ce que dit le syndicat de la magistrature, c'est honteux.
00:25:16 Donc on voit que ces magistrats-là sont évidemment très politisés.
00:25:19 On ne s'étonne pas après qu'il y ait des peines peu sévères prononcées.
00:25:23 Parce que là, évidemment, il y a une idéologie.
00:25:25 Là, on est quand même, c'est un appel au laxisme qui est flagrant.
00:25:29 Il ne se cache même plus. Là, c'est du laxisme étalé en place publique.
00:25:34 C'est stupéfiant, sincèrement. Les mots manquent pour décrire vraiment ce communiqué
00:25:40 qui est objectivement, mais vraiment, on est là au cœur d'un véritable scandale.
00:25:44 Oui, mais le problème, c'est que ce n'est pas surprenant.
00:25:46 Mais non, mais précisément, ça n'est pas surprenant.
00:25:48 Vous avez raison de le dire. Et là, ça n'est pas surprenant.
00:25:50 Le syndicat de la magistrature a, si je puis dire, affiché la couleur depuis de longues années.
00:25:54 Puisqu'on sait d'ailleurs que le fondateur du syndicat de la magistrature
00:25:58 appelait même les juges à être membres de ce syndicat, à être partiaux
00:26:02 et à prendre systématiquement le parti des coupables contre les juges eux-mêmes et contre la justice.
00:26:10 Le plus grave, c'est que ça représente entre 35 et 40 % des magistrats.
00:26:15 Donc c'est quand même un phénomène assez massif.
00:26:18 Ce n'est pas quelque chose, je dirais, qui est à la marge.
00:26:20 Ça concerne quand même le cœur du réacteur de la justice,
00:26:23 qui finalement joue contre la justice et partant contre l'État de droit.
00:26:28 Parce que je rappelle quand même que lorsque le syndicat de la magistrature commet ce genre de lettres ouvertes,
00:26:35 il omet de dire qu'à la première dépêche d'Eric Dupond-Moretti,
00:26:39 qui justement demandait la plus grande fermeté à traduire les coupables d'atteinte à l'ordre public devant les magistrats,
00:26:51 le syndicat de la magistrature avait refusé d'appliquer en considérant que le fait de traduire des manifestants,
00:26:57 quels que violents qu'ils soient devant la justice, relevait du crime politique.
00:27:01 Donc d'un côté, alors eux c'est eux qui font de la dissymétrie pour le coup,
00:27:05 d'un côté ils ne veulent pas traduire les pires crapules saisies dans les manifestations devant la justice parce qu'ils estiment ses politiques,
00:27:13 mais par contre ils attendent du ministre qu'ils ouvrent droit à leur propre requête,
00:27:18 c'est-à-dire à traduire les policiers devant la justice.
00:27:21 Donc on est véritablement chez les dingues.
00:27:23 Et je dirais que l'État de droit là, il est mis à mal, et comme toujours d'ailleurs,
00:27:27 parce que Yoann Usaille faisait un exposé tout à l'heure sur l'État de droit qui empêchait de priver quelqu'un de manifestation.
00:27:35 C'est quand même bizarre.
00:27:36 L'État de droit actuel ne peut pas empêcher un immigré clandestin de franchir les frontières et de s'installer chez nous,
00:27:42 et quand on veut le virer, l'État de droit vous dit que vous n'avez pas le droit de le virer,
00:27:45 et par contre l'État de droit est incapable d'interdire un voyou, un délinquant notoire et criminel d'aller dans une manif.
00:27:54 Mais attendez, l'État de droit, quel État pour quel droit en fait ?
00:27:58 Est-ce que c'est un État français pour la protection des Français,
00:28:01 ou est-ce que c'est un État de droit gazeux qui est là systématiquement pour encourager tout ce qui est contre la France ?
00:28:05 C'est vrai Julie Delintrope que quand on lit cette lettre ouverte du syndicat de la magistrature,
00:28:09 il ne faut pas s'étonner du sentiment ensuite d'impunité des casseurs, on en parlait en première partie.
00:28:13 Non et puis rien, enfin de toute façon rien ne m'étonne plus de la part du syndicat du Mur des cons,
00:28:19 c'est comme ça que s'est distingué le syndicat de la magistrature, rappelez-vous dans des locaux du syndicat,
00:28:29 Clément Weyrenal, journaliste de France 3, était tombé sur un mur sur lequel le syndicat de la magistrature avait affiché ses têtes de turcs,
00:28:39 plusieurs personnalités politiques, une de gauche de mémoire, Michèle Charas,
00:28:46 des parents d'enfants victimes de terrorisme, ça c'était le syndicat de la magistrature.
00:28:53 Est-ce que la présidente de l'époque a été sanctionnée ? Absolument pas,
00:28:58 et d'ailleurs Nicole Belloubet qui était ministre de la justice l'a même promue à Bordeaux,
00:29:05 parce qu'il y a aussi des complicités, il y a des raisons pour lesquelles le syndicat de la magistrature se retrouve avec cette puissance-là aujourd'hui.
00:29:13 Et vous parliez de petite musique dans votre introduction, c'est pas de la petite musique, c'est de la grosse caisse,
00:29:19 et de la grosse caisse est du syndicat de la magistrature et de la Ligue des droits de l'homme,
00:29:26 qui elle attaque systématiquement en justice toute tentative du gouvernement,
00:29:33 quel que soit le gouvernement d'ailleurs, parce que ça fait des années et des années qu'elle fait ça,
00:29:37 pour essayer de maintenir l'ordre et de protéger les français, plus la gauche, la France insoumise évidemment,
00:29:47 les écologistes dans la plupart des cas et de plus en plus de socialistes.
00:29:51 Et la défenseure des droits Claire Hédon.
00:29:54 Et la défenseure des droits Claire Hédon.
00:29:56 Et dans ce contexte-là, elle a suivi la manifestation hier aux côtés des forces de l'ordre,
00:29:59 enfin dans le PC de la préfecture de police de Paris, on va écouter Laurent Nunez, justement le préfet de police de Paris.
00:30:04 La défenseure des droits peut venir dans mes locaux, je l'accueille volontiers, elle était là, elle a pu assister.
00:30:10 Moi ce qui m'intéressait dans sa visite, c'était que je puisse lui montrer le moment où je décide d'engager la force.
00:30:15 Je pense qu'elle a pu constater qu'on a, avec beaucoup de résilience, les forces de l'ordre ont vraiment attendu avant de donner la force,
00:30:21 et ils ont pris beaucoup de projectiles avant que nous lancions des bons offensifs,
00:30:24 et je tiens à les saluer parce qu'on a beaucoup de blessés.
00:30:26 Et si on a beaucoup de blessés, c'est justement parce qu'on est résilients,
00:30:29 et quand on fait des bons offensifs, c'est contre des casseurs et pas contre des manifestants.
00:30:32 Moi, les observateurs, le ministre l'a dit, on est absolument transparent.
00:30:36 Alors la défenseure des droits Clairé donc, qui avait affirmé avoir été saisie 90 fois depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites,
00:30:43 elle avait même dénoncé, je la cite, des images absolument choquantes.
00:30:47 Ce que dit Laurent Nunez, c'est par le moment...
00:30:49 Ça vous a choqué ?
00:30:50 Ah bah ça m'a choqué, parce qu'en fait l'objectif c'est quoi ? Est-ce que l'objectif du préfet de police c'est de maintenir l'ordre ?
00:30:55 Ou est-ce que c'est de démontrer à travers le nombre de policiers blessés qu'il n'y a pas de violence policière ?
00:31:00 C'est totalement absurde ce raisonnement.
00:31:03 On avait un peu le sentiment, c'est vrai qu'avec la présence de Clairé donc,
00:31:06 qu'il y avait un côté "je dois me justifier pour dire qu'il n'y a pas de violence policière".
00:31:11 Claire et non, elle est défenseur des droits ou défonceuse des droits ?
00:31:15 Non mais que la police ait des comptes à rendre, naturellement, il faut que la police soit exemplaire, ça c'est incontestable.
00:31:21 Que la défenseure des droits pose des questions, Laurent Nunez lui répond, je trouve ça très bien, il n'y a pas de problème.
00:31:26 Mais il faut quand même préciser quelque chose, c'est que lorsque les forces de l'ordre commettent des erreurs,
00:31:32 quand elles font preuve de violence excessive, disproportionnée comme on dit,
00:31:36 les policiers ou les gendarmes sont souvent poursuivis.
00:31:40 L'IGPN fait quand même un très gros travail, il y a des poursuites qui sont souvent exemplaires, il faut le dire.
00:31:46 Les policiers sont ceux qui, dans notre pays, sont le plus surveillés dans l'exercice.
00:31:54 Certains journalistes aussi.
00:31:57 Dans l'exercice de leurs fonctions, il faut le dire, lorsqu'ils commettent des fautes, c'est impardonnable,
00:32:01 ils ont un devoir d'exemplarité, mais souvent ces fautes sont sanctionnées et parfois lourdement sanctionnées.
00:32:06 C'est ce que ne dit pas le syndicat de la magistrature, hélas.
00:32:09 Exactement, c'est-à-dire qu'ils sont très surveillés, les procès souvent vont être très médiatisés aussi.
00:32:15 Donc on voit que la surveillance, ce n'est pas le cas pour les multirécidivistes de la violence.
00:32:20 Et ce fameux discours qui infuse, ce fameux discours sur les violences policières,
00:32:24 moi j'en suis de dire, s'il y a des bavures policières, qu'on les dénonce, qu'on s'organise pour que ça ne se répète pas.
00:32:31 C'est ce qui est fait d'ailleurs.
00:32:32 Exactement, mais le discours n'est plus là.
00:32:34 Ce qui infuse en ce moment, c'est la police tue, les violences policières seraient vraiment le fléau
00:32:39 et on oublie de prendre en considération que ce sont des hommes, des femmes, au service de l'ordre,
00:32:46 au service des citoyens et vraiment on les déshumanise.
00:32:50 Moi c'est un peu ce que je vois.
00:32:51 Et effectivement, ça peut surprendre quand même les paroles de M. Nunez.
00:32:55 On comprend ce qu'il voulait dire, c'est-à-dire non, on ne fait pas exprès,
00:32:58 on fait tout pour essayer vraiment de maintenir l'ordre, pour ne pas qu'il y ait de la violence,
00:33:02 mais de dire, vous voyez, il y a eu tant de policiers blessés.
00:33:05 Je pense qu'il faut faire attention aussi de ne pas avoir cet espèce de discours
00:33:08 comme quoi ça peut être finalement une sorte de chair à canon pendant les manifestations.
00:33:12 Je trouve que c'est très inquiétant.
00:33:14 Et ce qu'on a vu aussi avec la violence qui était présente et qui l'est de plus en plus
00:33:18 au cours des dernières manifestations.
00:33:20 Tu sais, juste ce qu'est-ce qui s'est passé, ce qu'on a vu à La Rotonde, par exemple, le restaurant,
00:33:24 de voir le feu comme ça de haut vent.
00:33:26 Il y avait quand même des gens qui étaient dans le restaurant, des gens qui étaient dans le deuxième étage.
00:33:30 Imaginez si ça avait pris feu tout ça, cette violence.
00:33:32 Il y a des gens qui auraient pu mourir, il y a des policiers qui sont attaqués,
00:33:34 qui ne bougent pas, qui restent comme ça.
00:33:36 Alors oui, je pense que c'est important de dénoncer, de dire, bon, s'il y a des bavures, on les dénonce.
00:33:40 Mais ce discours qui est dans ce logiciel, on est dans une idéologie totale qui est venue après le mouvement.
00:33:46 Après, mais ça existe depuis longtemps, mais particulièrement avec Black Lives Matter.
00:33:50 Par la suite, ça a été, je pense, récupéré. Il y a eu une récupération de ça.
00:33:54 Et maintenant, les gens marchent un peu sur des oeufs, les forces de l'ordre marchent un peu sur les oeufs.
00:33:59 Et je pense qu'il y a une complaisance aussi d'une certaine gauche, complaisance médiatique à certains endroits,
00:34:04 à l'égard de ce discours.
00:34:06 - Des idéologies qui nous viennent des États-Unis, dénoncées par le maire des Sables-d'Olonne aujourd'hui.
00:34:11 On aura l'occasion de revenir sur ces violences à l'encontre des policiers lors des manifestations.
00:34:17 Je vous le rappelle, prochaine manifestation, jeudi prochain, on aura le temps d'en reparler, bien évidemment.
00:34:22 Mais cette information également aujourd'hui.
00:34:24 Installée en 2018 sur une place publique des Sables-d'Olonne, la statue de l'archange Saint-Michel devra bien être démontée.
00:34:32 On en a beaucoup parlé sur ce plateau, on a suivi le feuilleton.
00:34:36 Et le Conseil d'État a refusé ce vendredi le pourvoi en cassation de la ville.
00:34:41 Ce qui met un terme au recours judiciaire des Sables-d'Olonne pour maintenir cette statue en place.
00:34:46 Alors le maire de la ville, il s'appelle Yannick Moreau.
00:34:49 Malheureusement, il ne pouvait pas être avec nous en liaison ce soir, mais il a réagi sur les réseaux sociaux.
00:34:54 Et voyez ce qu'il dit, le Conseil d'État en public ce matin, sa décision de ne pas examiner le pourvoi de la ville des Sables
00:34:59 concernant le devenir de notre statue Saint-Michel.
00:35:02 La tempête du wokisme de la Cancel Culture s'est abattue sur les Sables-d'Olonne.
00:35:08 Juste un mot pour recontextualiser avant de vous entendre.
00:35:11 Alors la Cour administrative d'Appel de Nantes avait confirmé, c'était le 16 septembre, une décision rendue en décembre 2021.
00:35:18 La statue du Mont Saint-Michel, du Mont Saint-Michel, de Saint-Michel, pardon, devra être démontée.
00:35:25 Alors la raison, son installation est contraire à la loi de 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État.
00:35:32 Dans cette affaire, ce sont deux visions qui s'opposent.
00:35:35 Celle de la libre pensée de Vendée, qui avait saisi la justice pour demander le déboulonnage de la statue de Saint-Michel au nom du respect de la laïcité.
00:35:42 Je vous le disais, l'autre vision, celle de la ville, pour qui cette statue revient à un caractère culturel, historique, traditionnel, artistique, festif même.
00:35:51 La ville avait donc saisi le Conseil d'État, installé dans l'enceinte d'une école privée jusqu'en 2017.
00:35:56 La statue avait été déplacée sur le parvis de l'Église du même nom par l'ancienne municipalité quand l'école avait déménagé.
00:36:02 Voilà, il fallait recontextualiser. C'est un peu compliqué, c'est tout un chemin judiciaire.
00:36:07 En tout cas, maintenant, c'est terminé. Le Conseil d'État, Judith Matreau, a refusé.
00:36:11 Alors, en l'occurrence, la laïcité, c'est le fauné de l'islamo-gauchisme.
00:36:15 Les associations dont on parle, que ce soit la Libre Pensée vendéenne ou la Ligue des droits de l'homme vendéenne,
00:36:25 qui soutenaient la démarche de la Libre Pensée, n'ont jamais intenté la moindre action en justice contre des prières de rue,
00:36:35 contre des femmes voilées intégralement. Vous pouvez regarder, je l'ai fait, dans leurs activités,
00:36:46 jamais, jamais, jamais, d'infraction à la laïcité de la part de gens se présentant comme musulmans. Jamais.
00:36:56 Alors même que c'est de là que vient la principale menace, c'est effectivement de l'islamisation de notre pays
00:37:03 que provient la principale menace contre la laïcité. Qui pose aujourd'hui un problème à la laïcité en France ?
00:37:11 C'est bien la pratique d'un certain islam rigoriste, visuel, qui vise à conquérir une sorte de suprémacisme islamique
00:37:19 qui fait de l'antrisme partout. Où était effectivement la Libre Pensée quand ce maire de Stein a décidé de rebaptiser une rue
00:37:27 au nom du prophète, d'une des femmes de prophète Khadija ? On ne les a pas entendues. Où était la Libre Pensée
00:37:34 quand il y a eu des arrêtés de certaines villes pour interdire le burkini sur les plages ? Alors même que le Conseil d'État
00:37:41 a retoqué ces arrêtés au nom de l'État de droit. C'est ce que je disais tout à l'heure, c'est-à-dire que l'État de droit
00:37:47 est là pour favoriser et faciliter tout ce qui détruit la France. Mais par contre, l'État de droit a été conçu pour protéger la France,
00:37:55 ce qu'il ne fait plus. Donc la Libre Pensée, effectivement, a une lutte pour la laïcité dont le moins qu'on puisse dire,
00:38:03 c'est qu'elle est assez borgne, sinon héniplégique.
00:38:07 Parce que c'est vrai, Johan, que juridiquement, effectivement, si on s'en tient à la loi de 1905, cette statue ne peut pas,
00:38:14 en tout cas, elle pourrait si effectivement on écoute peut-être le peuple, ou en tout cas la volonté des habitants des Sables-et-Delonnes.
00:38:22 Mais là, ce n'a pas été le cas, puisque effectivement, cette statue a été construite après 1905.
00:38:29 Donc elle n'a pas vocation à rester. Néanmoins, néanmoins, est-ce que ça révèle quand même d'un grand...
00:38:37 Je vais reprendre les mots de Yannick Moreau qui lui parle, pardonnez-moi, je vais le retrouver, d'un grand...
00:38:46 Excusez-moi, je cherche mes notes, c'est terrible. Johan Usain Bally.
00:38:52 C'est la tempête du wokisme.
00:38:53 La tempête du wokisme, c'est ça, je vous remercie.
00:38:55 Voilà, mais ça dépend parce qu'on pourrait très bien considérer, et ça me semblerait tout à fait logique, que cette statue...
00:39:02 Grand effacement.
00:39:03 Grand effacement.
00:39:04 Voilà, je vais retrouver.
00:39:05 Mais il y a manifestement une volonté de ces associations de s'attaquer non seulement à la religion, mais de s'attaquer à la culture.
00:39:12 Parce qu'on peut considérer que cette statue n'est pas une statue religieuse, mais qu'elle s'inscrit dans la culture qui est la nôtre.
00:39:18 C'est quoi la prochaine étape ? On va débaptiser les noms de rues ?
00:39:23 Il y a des noms de rues qui portent le nom de saint beaucoup dans notre pays.
00:39:29 On les débaptise ces rues ? Jusqu'où on va ?
00:39:34 Ça n'a aucun sens.
00:39:35 La France a de fait une tradition chrétienne. Il y a des églises dans tous nos villages.
00:39:42 C'est une religion, bien sûr, mais ça fait partie de la culture.
00:39:47 Ce n'est pas seulement une religion. La laïcité, ça doit concerner la religion, mais la laïcité, ça ne peut pas concerner la culture française.
00:39:55 Ça n'est pas possible de dire cela et de faire cela.
00:39:58 Sinon, on va où ?
00:39:59 C'est exactement ça. C'est intéressant.
00:40:00 Regardez ce que dit le maire Yannick Moreau.
00:40:03 "Heureux doivent être les ayatollahs qui ont remporté ce procès absurde.
00:40:08 Tant pis pour les victimes.
00:40:09 Victime, la ville des Sables d'Olonne, sommée de main d'écarté de cacher la figure emblématique de l'un de ses quartiers.
00:40:14 Victime, les parachutistes privés de main de leur figure tutélaire, symbole du combat pour la paix.
00:40:20 Saint-Michel, patron des parachutistes."
00:40:22 Si vous voulez, la question que je pose, ce qui est dingue, c'est que qui s'agêne cette statue ?
00:40:27 Ça ne gêne personne.
00:40:29 En tout cas, pas les habitants.
00:40:31 On aurait tort de croire, parce que là, en l'occurrence, même l'islam le plus rigoriste qui existe en France n'y est pour rien dans cette histoire.
00:40:39 Les musulmans ne demandent rien.
00:40:42 Ce n'a rien à voir.
00:40:44 C'est une association faite pour la plupart de Français de souche qui veulent lutter contre la culture de leur propre pays.
00:40:52 Attendu que 94%, parce qu'il y a eu un vote dans la ville, 94% des citoyens des Sables d'Olonne se sont exprimés pour le maintien de la statue.
00:41:03 4595 personnes exactement.
00:41:05 À quel moment la voix du peuple va être supérieure à la voix d'instances non élues ?
00:41:11 Parce que si on parle d'une démocratie, dans ce cas-là, en démocratie, le roi est le seul décisionnaire et le seul souverain, c'est le peuple.
00:41:19 Le peuple s'est exprimé sur sa statue.
00:41:21 Je ne comprends pas que le Conseil d'État, encore une fois instance non élue, piétine full au pied les voix des habitants qui, eux, demandent à ce que la statue reste.
00:41:31 C'est quand même incroyable.
00:41:33 Vous y voyez un vent de wokisme comme le maire des Sables d'Olonne, une tempête wokiste même, dit-il le maire des Sables d'Olonne, Karim Abrik.
00:41:39 Certains diront ça, mais moi je trouve que c'est un détournement, un détournement de sens, une aberration pour moi.
00:41:45 C'est un détournement de sens de cette laïcité parce que, oui, la laïcité, je pense qu'ici en France, c'est bien qu'on la défende.
00:41:52 Si on regarde ce qui se passe par exemple dans les écoles, si on va regarder ce qui se passe dans les mairies, mais là on parle d'une place publique devant une église, 94 % des habitants qui souhaitent la maintenir.
00:42:05 Alors j'ai l'impression que la France dispose d'outils législatifs légitimes, tout à fait, mais qu'il y a un détournement de ça et on tire finalement dans son propre but.
00:42:15 Et on est prêt à gommer finalement une partie de son histoire, de son identité, de son patrimoine, pourquoi?
00:42:21 Par peur peut-être d'affronter de véritables menaces à la laïcité alors que ça ici, on est simplement pour moi devant une démonstration, une manifestation de ce patrimoine de la France tout simplement.
00:42:33 Maintenant que j'ai retrouvé la formule du maire des Sables d'Olonne, Judith Vintraud, est-ce que vous craignez ce que lui appelle un grand effacement, un grand effacement qui partout menace en France,
00:42:43 ces déboulonnages de statues, est-ce que ça vous inquiète?
00:42:47 Oui, je trouve qu'il y a quand même beaucoup d'indices de complaisance vis-à-vis de ce sabotage intérieur de ce qui fait l'identité française, comme vous dites,
00:43:00 parce que c'est vraiment notre patrimoine et notre identité.
00:43:04 Mais ce n'est pas la première fois que le Conseil d'État se distingue par des décisions dans ce sens-là.
00:43:11 Il y a une vraie réflexion à mener sur la façon de protéger notre identité, y compris de la faire respecter par des instances suprajuridiques,
00:43:25 le Conseil d'État étant au sommet de la hiérarchie de la justice administrative.
00:43:32 Et Yohann Huza, il le disait très bien, Karim Yadrik, c'est pas seulement cultuel, c'est aussi culturel, c'est identitaire.
00:43:39 Oui, tout à fait, mais vous parliez du wokisme, en fait, c'était les mots, je pense, du maire.
00:43:44 De Yannick Moreau, le maire des Sables d'Olonne, exactement.
00:43:46 Oui, c'est ça. Mais en fait, le wokisme va donner, si vous voulez, des ailes à ce genre de manœuvre et aussi, en fait, cette idéologie-là,
00:43:53 pas juste pour les statues, mais il y a les statues, on parle de déboulonnage de statues, on va vouloir revisiter des œuvres.
00:43:59 Donc, tout ça fait en sorte, effectivement, que ça permet un peu, ça va donner, comme on dit, du vent dans les voiles de ce genre d'idéologie.
00:44:06 Alors oui, ça peut encourager ce genre de choses.
00:44:09 Mais, encore une fois, c'est pas déboulonner pour ne remplacer pas rien. C'est fou de dire ça.
00:44:15 Le wokisme, en fait, qui est à terme générique, a décidé que ce seraient les minorités qui auraient le droit de prendre une sorte de revanche sur des siècles d'oppression.
00:44:28 C'est en fait le mot wokisme, pour le rappeler, ça vient d'un verbe anglais qui veut dire "se réveiller".
00:44:34 Mais c'est bizarre, c'est que dans les pays occidentaux, en fait, toutes les identités ont le droit de se réveiller, sauf l'identité nationale.
00:44:41 Là, ça devient fasciste, ça devient nauséabond, ça devient les heures sombres, etc.
00:44:46 Mais je suis désolé, dans un pays, la seule identité qui doit se réveiller vraiment, et qui plus est en France, parce qu'elle est passablement quand même assoupie et depuis longtemps, c'est l'identité nationale.
00:44:57 Qu'il y ait l'expression d'autres identités, elles ne doivent se faire qu'en respect de l'identité nationale, qui est l'identité majoritaire dans le pays.
00:45:05 Les autres identités, les offensives alter identitaires ne sauraient écraser l'identité entière d'un pays, ou alors ce pays n'est plus une nation, ou alors il n'y a plus d'identité nationale.
00:45:16 Mais c'est ça que souhaitent les gauchos progressistes et les wokistes de manière générale, c'est de faire de la France un désert, un désert identitaire sur lequel vont pousser, et ils les encouragent, toutes les ronces identitaires d'où qu'elles viennent.
00:45:28 Il n'y a pas que les institutions judiciaires, d'ailleurs je repense à l'initiative d'Emmanuel Macron de faire une commission qu'il a confiée à l'historien Pascal Blanchard, pour trouver des noms de personnalités issues de la diversité qui pourraient remplacer les noms de rues existants.
00:45:46 Pascal Blanchard, il faudrait le remplacer.
00:45:56 La question de l'identité qui est chère à Marine Le Pen, on le voit, si on devait voter aujourd'hui pour le premier tour de la présidentielle, comme il y a presque tout juste un an, c'est Marine Le Pen qui arriverait en tête.
00:46:13 Alors est-ce que ce n'est pas aussi une volonté du peuple, cette identité, cette unité autour de l'identité ? Je vous pose la question dans un instant, mais juste avant, on va s'arrêter sur cette nouvelle affaire de squat, si vous le voulez bien, avec un reportage édifiant.
00:46:28 Puisque depuis plusieurs années, une résidence de la Seine-sur-Mer est squatée par de nombreux clandestins, et les locataires, toujours sur place, vivent dans l'insécurité permanente.
00:46:37 Les parties communes ont été incendiées trois fois en moins de deux mois, et les bagarres violentes sont quotidiennes, comme les trafics de stupéfiants.
00:46:44 Voyez ce reportage de Stéphanie Routier. On en débat ensuite.
00:46:49 Dans la cité Berthe, à la Seine-sur-Mer, ce bâtiment est surnommé la tour de l'horreur. Dans tous les appartements, des infiltrations d'eau, des rats, des cafards, ananas, louent ce cinq pièces depuis 20 ans.
00:47:02 Chaque fois, quand je leur fais la douche, j'ai peur qu'un morceau me tombe sur la tête, et c'est déjà arrivé sur la tête du petit. J'ai la grande aussi qui a fait la douche, elle m'appelle "maman, vite, vite".
00:47:09 On a reçu, elle a grossi un gros morceau sur la tête.
00:47:11 Une insalubrité selon l'office HLM, qui est due à la présence de squatteurs.
00:47:17 Sur les 67 appartements, 15 au moins, sont occupés illégalement par des clandestins. En se connectant à l'eau et à l'électricité, ils provoquent des inondations et des incendies.
00:47:28 Au 12ème étage, nous rencontrons Hakim. Il vient de Tunisie et squatte un logement depuis 8 mois.
00:47:35 Mon collègue m'a dit "Viens gratuitement". J'ai des sous, comment je paie ? Je travaille, moi je fais tout, mais j'ai pas de papier, comment je paie ?
00:47:44 Hakim vient de recevoir un ordre d'expulsion, comme d'autres squatteurs. Mais en attendant, les locataires vivent dans la peur et l'insécurité.
00:47:53 Il y a des violences tous les jours. Il y a des cris, des bagarres, des douleurs, il y a du tout là. On peut pas vivre ici.
00:48:00 Mon mari a été agressé avec un squatteur en juin, donc il a descendu le squatteur, parce qu'il est squatté au-dessus de moi.
00:48:07 Donc il a descendu pour frapper mon mari, il y a du sang devant chez moi. On vit franchement dans l'enfer.
00:48:13 L'office HLM, conscient de la situation, assure que d'ici un mois, tous les squatteurs seront expulsés.
00:48:20 Alors on constate la situation catastrophique pour les familles de cet immeuble.
00:48:25 Un petit rappel, pour obtenir l'évacuation forcée des squatteurs, la personne dont le logement est squatté doit porter plainte pour violation de domicile au commissariat de police,
00:48:34 prouver que le logement et son domicile, par exemple, aident des factures, des documents fiscaux, d'une attestation fournie par un voisin,
00:48:40 et faire constater par un officier de police judiciaire, un OPJ, que le logement est squatté.
00:48:45 Là c'est l'office des HLM qui se dit conscient de la situation et qu'il y aura une réaction d'ici un mois.
00:48:52 Mais d'ici un mois, ça fait maintenant plusieurs années que ça dure.
00:48:56 Donc on s'interroge, l'office des HLM, ce sont les pouvoirs publics finalement.
00:49:00 Et donc la question c'est pourquoi pas tout de suite ? Est-ce qu'il y a une responsabilité derrière les autorités publiques finalement ?
00:49:06 Non mais la loi protège clairement les squatteurs.
00:49:09 Disons les choses, la loi est du côté des squatteurs. Même si la loi a changé, qu'elle renforce quand même, elle triple les peines encourues,
00:49:17 aussi bien en termes d'amende qu'en termes de peine de prison.
00:49:21 Mais néanmoins, effectivement, les procédures prennent énormément de temps.
00:49:25 Alors là, ce sont des HLM, ce ne sont pas des propriétaires privés, mais la procédure reste la même.
00:49:30 C'est extrêmement long.
00:49:32 Quand ça concerne des propriétaires privés, ça peut être extrêmement coûteux.
00:49:35 Là, ce sont des HLM, donc ils ont les moyens de payer.
00:49:41 Le problème n'est pas le problème d'argent.
00:49:43 Mais effectivement, quand ça concerne des propriétaires privés, ça peut vous ruiner.
00:49:48 Ça peut conduire à des situations absolument dramatiques.
00:49:51 Et la loi protège effectivement, elle rend les choses beaucoup trop compliquées pour les expulsions.
00:49:56 Alors quand même que ça s'apparente très clairement à du vol, disons les choses.
00:50:01 Quand vous allez chez quelqu'un sans y être invité et que vous vous y installez,
00:50:05 c'est dans le meilleur des cas du vol et dans le pire des cas, c'est même une agression quelque part.
00:50:11 Donc effectivement, la loi, même si elle a changé, n'est à l'évidence pas suffisamment sévère.
00:50:16 Ce qui est plus grave, c'est que le droit de propriété est inscrit à valeur constitutionnelle en France.
00:50:21 Il est où l'état de droit là, pour protéger le droit de propriété ?
00:50:25 Où est l'état de droit ?
00:50:27 Où sont les juges qui nous parlent de l'état de droit à longueur de journée ?
00:50:30 Il n'y a plus personne.
00:50:32 Donc après, le problème c'est que si un propriétaire privé ou même public d'ailleurs,
00:50:37 intente une quelconque action pour virer manu militari les squatteurs,
00:50:42 alors là vous pouvez être sûr que la justice va aller très vite pour condamner celui qui a essayé de se débarrasser de ses squatteurs.
00:50:48 Mais ça c'est incroyable !
00:50:50 On continue d'en parler.
00:50:52 Il est 23h, cette situation complètement édifiante à la Seine-sur-Mer.
00:50:57 On continue d'en parler dans un instant, cette affaire de squattes.
00:51:00 Mais avant, il est 23h tout pile, passé de 5 secondes même.
00:51:04 Il est temps de retrouver Isabelle Pimoulot pour un point sur l'actualité.
00:51:07 Les ventes de vélos électriques décollent en France.
00:51:13 En 2022, elles représentaient un vélo sur quatre.
00:51:16 Des ventes stimulées par les aides qui vont évoluer à partir du 20 avril.
00:51:21 La subvention d'Ile-de-France Mobilité passera de 500 à 400 euros
00:51:26 mais sera cumulable avec les aides des collectivités.
00:51:29 En clair, le montant final des aides pourrait dépasser 500 euros
00:51:33 alors que cette somme était jusqu'à présent un plafond.
00:51:36 En ce week-end, Pascal, le traditionnel chemin de croix, s'est tenu au Colisée, à Rome,
00:51:42 mais en l'absence du pape François.
00:51:44 Le souverain pontife a annulé sa participation en raison du froid.
00:51:48 Il avait été hospitalisé la semaine dernière pour une bronchite,
00:51:51 mais a tout de même célébré la messe de la Passion du Christ depuis le Vatican.
00:51:55 Dimanche, il présidera à la messe de Pâques, place Saint-Pierre.
00:51:59 Et enfin, c'est une plongée au cœur de 3000 ans d'histoire.
00:52:03 L'exposition consacrée à Ramsès II vient d'ouvrir à Paris.
00:52:07 C'est déjà un succès pour le pharaon.
00:52:09 Près de 145 000 billets ont été vendus avant même le début de l'événement.
00:52:14 L'occasion de voir le cercueil de la moumie est rare.
00:52:18 Le dernier passage du sarcophage de Ramsès II sur le sol français remonte à 1976.
00:52:24 Merci Isabelle Piboulot.
00:52:28 Isabelle Piboulot qu'on retrouve à 23h30 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:52:31 Johan Usaï, vous vouliez réagir aux propos de Jean Messia.
00:52:34 À l'instant, nous continuons de parler de ces squatteurs dans une résidence de la Seine-sur-Mer.
00:52:38 Et vous vouliez dire, heureusement, on ne se fait pas justice nous-mêmes.
00:52:42 Oui, même si la loi, à l'évidence, est une loi qui est mauvaise, qui protège trop les squatteurs,
00:52:47 rien ne peut justifier qu'on se fasse justice soi-même.
00:52:50 Si ça revient à agresser quelqu'un, dans notre pays, ça n'est évidemment pas acceptable.
00:52:55 Il faut condamner la loi qui est mauvaise, il faut dire les choses, il faut appeler à un changement de la loi.
00:53:01 Je vous l'ai dit, elle a été modifiée récemment, mais pas suffisamment.
00:53:04 Mais pas suffisamment.
00:53:06 Il faut condamner la lenteur de la justice qui prend, dans ce genre de cas, parfois, des années.
00:53:11 Ça, oui, il faut s'attaquer à cela, mais à l'évidence, on ne peut pas appeler à se faire justice soi-même.
00:53:15 On ne peut même pas le justifier, on ne peut pas le soutenir.
00:53:18 Ça ne peut même pas être une option, parce que sinon, là, effectivement, c'est la guerre.
00:53:23 Ce n'est pas si simple, ce n'est pas ce que je dis.
00:53:24 Ce que je dis, simplement, c'est que lorsque la justice n'est pas capable de vous obtenir justice,
00:53:29 effectivement, il y a des situations...
00:53:31 Elle le fait. On obtient très souvent, toujours, justice, mais c'est très long.
00:53:34 C'est très long, oui, mais d'accord.
00:53:36 Si quelqu'un est locataire, je prends l'exemple d'un propriétaire qui a acheté un petit appartement locatif,
00:53:42 et lui-même est locataire, si son logement est squatté, qu'il se retrouve à payer...
00:53:46 Mais ça peut conduire à des drames humains, absolument, vous avez raison.
00:53:48 Oui, d'accord, donc à ce moment-là, si vous voulez, les personnes sont poussées par le désespoir.
00:53:53 C'est pour ça que je vous dis, attaquons-nous à la lenteur de la justice, et y changeons la loi en profondeur.
00:53:58 Le cas échéant, malheureusement, la justice est beaucoup moins complaisante et compréhensive
00:54:03 lorsque quelqu'un, effectivement, se trouve dans cette situation de suffocation financière qui le pousse à agir.
00:54:09 Là, vous pouvez être sûr que la justice sera d'une très grande sévérité.
00:54:11 En revanche, la sévérité qui, elle, est attendue au départ à l'encontre des squatteurs, on ne l'a pas.
00:54:16 Ce n'est pas une agression physique, on ne peut pas comparer les deux.
00:54:18 Enfin, il y a une agression physique, ce n'est pas la même chose.
00:54:20 Pardon, l'agression physique est quelque chose de très très grave, quand même, excusez-moi.
00:54:23 Ce n'est pas une agression physique, vous videz le logement pendant qu'ils ne sont pas là.
00:54:26 Vous avez dit, non, non, vous avez dit...
00:54:27 Ça, c'est illégal.
00:54:28 Oui, manualitarie, mais pour vider le logement, pas pour attaquer les gens.
00:54:31 Non, mais...
00:54:32 Julie Dimacro.
00:54:33 Johan a évidemment raison, on ne peut pas mettre sur le même plan une action violente et un squat.
00:54:39 Mais Jean-Méssia n'a pas tort de dire que la justice est souvent aussi laxiste.
00:54:45 J'en veux pour preuve une affaire dont on a parlé sur ce plateau même il y a moins d'un mois.
00:54:51 La propriétaire d'un immeuble à Lyon qui s'était fait squatter pendant une longue période,
00:54:57 qui avait eu pour plus de 500 000 euros de dégâts,
00:55:01 qui a profité de l'absence des squatteurs,
00:55:03 qui a en plus pourrissé la vie du quartier pour juste changer les serrures,
00:55:08 les squatteurs l'ont attaqué et c'est eux qui ont gagné.
00:55:12 Ils ont été indemnisés, non pas réintégrés dans leur squat, mais...
00:55:16 Condamné à indemniser les squatteurs Karimabrig.
00:55:19 Quand on le voit, je le répète, mais là on est dans une résidence HLM.
00:55:23 Si effectivement le service public, les HLM, ne vont pas jusqu'au bout, attendre des années,
00:55:29 on s'imagine que pour les propriétaires du privé, si le public...
00:55:33 Ça prend quand même des mois.
00:55:35 Oui, ça prend des mois à partir.
00:55:36 Ça prend quand même beaucoup de mois parce qu'on l'entend dans le reportage.
00:55:39 Les personnes qui squattent là-bas, il y a un individu qui parlait,
00:55:42 qui disait qu'il est là depuis huit mois.
00:55:44 Donc ça fait quand même plusieurs mois.
00:55:46 Et en plus, les habitants de cette tour disent que c'est un enfer depuis des années.
00:55:51 Donc ils sont complètement délaissés aussi.
00:55:53 Et je comprends bien sûr, il n'y a personne qui doit se faire justice soi-même, évidemment.
00:55:57 Mais je me permets quand même peut-être qu'avec mon regard outre-Atlantique justement,
00:56:01 quand je regarde ce qui se passe aux États-Unis et au Canada,
00:56:03 je trouve que cette lenteur judiciaire est lunaire.
00:56:06 C'est incroyable.
00:56:07 Il arrive un moment donné aussi où vous poussez les gens à bout.
00:56:10 Ça crée une détresse psychologique, une détresse financière.
00:56:13 Les gens ne savent plus quoi faire.
00:56:14 Certains vont arriver, ils vont dire « je vais juste changer la serre ».
00:56:17 Évidemment, il ne faut pas faire ça, il faut appeler la justice.
00:56:19 Mais il y a un point où on arrive, on crée des situations intenables pour les résidents en fait,
00:56:26 pour les gens qui sont prises avec ce genre de situation.
00:56:29 Et par ailleurs, plus largement, c'est là qu'on voit aussi,
00:56:33 il y a eu un des individus encore une fois dans le reportage qui disait « il n'a pas de papier »,
00:56:37 il est là depuis plusieurs mois, ça remet encore toute la question des flux migratoires.
00:56:42 Qu'est-ce qu'on fait avec ça, de l'immobilisme, cette politique immobilisme.
00:56:47 Ça crée ce genre de situation en fait difficile pour les squatteurs,
00:56:51 pour les sans-papiers qui se retrouvent aussi dans des conditions misérables
00:56:54 et pour des citoyens qui gagnent leur vie honorablement mais qui n'arrivent pas
00:56:59 et qui se retrouvent dans des situations d'insécurité, comme on l'a vu maintenant.
00:57:03 Oui, parce que là effectivement, le squatteur peut être puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende
00:57:07 pour être entré dans le logement et d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende pour avoir occupé ce logement.
00:57:13 La loi fait que ça a changé, c'est trois fois plus, c'est 45 000 euros d'amende et trois ans de prison.
00:57:18 Merci Yoann de m'avoir rectifié.
00:57:21 En tous les cas, dans ce cas-là, il s'agit de squatteurs clandestins.
00:57:24 On imagine qu'ils vont être placés dans un centre de retention administrative, dans un CRA.
00:57:30 Mais est-ce que c'est suffisant finalement, Julie Devintraud, pour stopper l'impunité
00:57:36 dans laquelle ces personnes squattent ces logements ?
00:57:40 On sait ensuite qu'ils vont aller dans un CRA et puis après, ils vont sortir, ils vont retourner dans le CRA.
00:57:44 Là aussi, il y a un problème de gestion de ces personnes derrière.
00:57:47 Il ne faut pas confondre les deux questions. Tous les squatteurs ne sont pas des étrangers en situation irrégulière.
00:57:54 Non, je parlais de dans ce cas-là précisément.
00:57:56 Dans ce cas-là précisément, s'ils vont dans un CRA, c'est déjà ça.
00:58:00 On sait que la plupart des obligations de quitter le territoire ne sont pas exécutées.
00:58:04 Je ne vois pas pourquoi ce serait différent dans ce cas-là.
00:58:07 C'est ça. Mais dans ce cas, si effectivement les squatteurs sont tous des clandestins,
00:58:11 ils rentrent immédiatement dans la catégorie des vaches sacrées du système gaucho-progressiste qui nous dirige.
00:58:18 Soyez certains que la justice, qui est déjà très lente dans les cas de droit commun,
00:58:23 elle le sera encore plus dans ce cas précis parce qu'il y a une forme de sympathie vis-à-vis de l'étranger
00:58:29 de manière générale et du clandestin de manière particulière.
00:58:32 Croyez-moi que ça prendra encore plus de temps.
00:58:35 Il y a aussi, Jean Messiaen, un problème diplomatique derrière.
00:58:37 C'est peut-être aussi celle du problème.
00:58:40 Il faut que la France se mette aussi d'accord avec les pays d'accueil pour pouvoir éventuellement les renvoyer.
00:58:46 S'il n'y a pas d'accord, ça devient compliqué.
00:58:48 On peut déjà vider la tour et ensuite voir après pour les expulser. Mais il y a une séparée étape.
00:58:53 On aura le temps d'en reparler, bien évidemment, de ces sujets délicats des squattes
00:59:00 et bien évidemment de ces personnes en situation irrégulière. On y reviendra.
00:59:04 On va parler de la réforme des retraites, à présent, cette réforme qui divise le pays.
00:59:09 Elisabeth Borne, qui en appelle, a une période de convalescence sur les réformes.
00:59:15 Réponse cinglante d'Emmanuel Macron depuis la Chine, où il est en visite officielle.
00:59:19 C'est lui le chef, c'est lui qui fixe le cap. On va en parler tout de suite.
00:59:24 Mais avant, ceux qui tirent leur épingle du jeu, ce sont les députés du Rassemblement national
00:59:29 à en croire un sondage IFOP fiducial du Figaro magazine. Alors qu'il y a presque tout juste un an,
00:59:35 c'était le 10 avril, nous votions pour le premier tour de la présidentielle.
00:59:39 Et bien, qu'en serait-il un an plus tard ? Vous le voyez à l'écran, Marine Le Pen en tête du premier tour,
00:59:44 31% des voix. C'est 7,5 points de plus qu'il y a un an. Emmanuel Macron en deuxième position avec 25%.
00:59:51 Il conserve sa base électorale. Il perd 2,8 points. L'autre grand perdant, ce serait Jean-Luc Mélenchon,
00:59:58 qui est au-dessus de 7%. Il n'est plus dans ce cas-là dans la compétition pour se qualifier.
01:00:03 Et il perd 4,5 points. Yohann Usaï, est-ce que Marine Le Pen finalement a su capter les colères
01:00:10 à l'encontre d'Emmanuel Macron ? Est-ce que c'est ce qui explique ce bon second de 7,5 points par rapport à l'année dernière ?
01:00:16 C'est ce que nous révèle ce sondage. En tout cas, ce sondage montre que c'est elle qui, aux yeux des Français,
01:00:21 comprend le mieux l'opposition, même si ce sondage ne veut pour moi rien dire, dans le sens où on ne sait pas
01:00:28 qui sera candidat. On demande aux gens "Pour qui voteriez-vous demain si l'élection présidentielle avait lieu demain ?
01:00:35 Mais il n'y a pas eu de campagne. Comment voulez-vous que les gens se définissent aussi ?"
01:00:38 C'est à prendre avec beaucoup de pincettes. Ça reflète quand même quelque chose et ça révèle quelque chose
01:00:42 du climat ambiance. C'est un fait. Ça dit quelque chose de la dynamique de Marine Le Pen, par contre.
01:00:47 Ça, c'est certain. Elle a une dynamique qui est en sa faveur parce qu'encore une fois, les gens, je crois, ont envie de changement.
01:00:53 C'est une certitude. Et c'est paradoxal. Les gens ont profondément envie de changement. On le voit avec ce sondage.
01:00:59 On le voit dans le climat social qui règne en France. Et pourtant, Emmanuel Macron a été élu il y a un an.
01:01:04 C'est-à-dire qu'on se croirait là, il y a un climat de fin de quinquennat, si vous voulez. On croirait qu'on est à la fin
01:01:10 de 10 ans de mandat d'Emmanuel Macron, alors qu'il en est seulement à la moitié et qu'il a encore 4 ans à faire.
01:01:15 C'est très particulier et ça augure quelque chose qui n'est pas très bon, si vous voulez. Parce que quand on en est à ce climat-là,
01:01:23 alors qu'il reste encore 4 ans de quinquennat, que le président vient seulement de débuter son second mandat, on se dit
01:01:29 "Ouh là là, les 4 prochaines années vont être extrêmement compliquées". En revanche, c'est vrai, Marine Le Pen, elle est plutôt
01:01:35 en bonne position, on va se dire les choses clairement. Elle a réussi à incarner l'opposition parce que les Français ont envie
01:01:42 d'une alternance et elle incarne ça, manifestement.
01:01:45 Et vous disiez "il reste encore 4 ans". Est-ce que Marine Le Pen est en mesure de garder cette dynamique ?
01:01:51 Moi je crois...
01:01:52 4 ans, c'est très long.
01:01:53 Oui, c'est très long et puis surtout, l'habitude est donnée quand même depuis plusieurs élections présidentielles,
01:01:59 et entre deux élections présidentielles, de voir des sondages où Marine Le Pen est systématiquement 10 points,
01:02:06 ou même plus, au-dessus du score qu'elle réalise effectivement à l'élection présidentielle.
01:02:13 C'est vrai 6 mois avant l'élection, c'est encore plus vrai en dehors de toute élection.
01:02:19 Donc je pense que ces sondages participent un peu à un effet épouvantail où systématiquement, d'ailleurs c'est la seule,
01:02:27 parce que quand les autres sont testés, ils arrivent à peu près au niveau du résultat effectif qu'ils font au moment de l'élection.
01:02:34 Sauf Marine Le Pen qui est toujours donnée 5 à 10 points au-dessus.
01:02:37 Pourquoi alors ?
01:02:38 Alors justement, on nous sort cet argument qui consiste à dire "ah oui, mais les sondeurs savent que de toute façon,
01:02:43 les gens ne déclarent pas qu'ils votent pour Marine Le Pen parce qu'ils ont une forme de...". Mais ça c'est pas vrai !
01:02:50 Encore aujourd'hui, c'est plus clair.
01:02:52 Voilà, c'est plus vrai. Ça c'était vrai il y a 20 ans ou 30 ans, du temps de Jean-Marie Le Pen.
01:02:56 C'est beaucoup moins vrai aujourd'hui, parce qu'on ne peut pas d'un côté...
01:02:58 Les sondeurs ne peuvent pas nous expliquer que Marine Le Pen s'est normalisée, qu'elle s'est dédiabolisée,
01:03:03 et en même temps continuer à avoir ce biais statistique qui est quand même passablement important.
01:03:09 La deuxième chose, sur le fond, on dit que c'est la grande gagnante.
01:03:13 Enfin la grande gagnante, en tout cas pas au niveau des thématiques qui sont imposées dans le débat public.
01:03:18 Parce qu'on sait très bien que la veine jugulaire du Rassemblement national reste quand même l'identité, la sécurité, l'immigration.
01:03:27 Or ce sont des thématiques que Marine Le Pen elle-même ne porte pas et qui n'imprègne pas,
01:03:34 pour l'instant en tout cas, qui ne sont pas versées au débat public.
01:03:37 Les thématiques qui sont versées au débat public...
01:03:39 Gérald Darmanin s'est emparé de la question de la sécurité.
01:03:41 Un petit peu, mais aujourd'hui, qui impose le tempo des thèmes du débat public ?
01:03:44 C'est-à-dire les thèmes principalement sociaux, sur la réforme des retraites, sur le pouvoir d'achat, etc.
01:03:48 C'est la gauche et l'extrême-gauche qui monopolisent le débat public.
01:03:51 Alors moi, évidemment, Marine Le Pen serait le meilleur choix, si vous voulez,
01:03:58 par rapport à ce qui se passe en France et par rapport à la destinée de la France.
01:04:02 Mais je crains que ce soit pour l'instant quelque chose d'assez surfait.
01:04:06 J'attends de voir le résultat.
01:04:07 Julie de Vintraube.
01:04:08 Oui, Jean a raison de dire que les sondages ont toujours surévalué le vote pour Marine Le Pen.
01:04:15 Et pas simplement parce qu'il y a eu l'accident industriel de la campagne de 2017,
01:04:21 qui pourrait expliquer qu'elle ait fait beaucoup moins que ce que lui prédisaient les enquêtes.
01:04:26 Mais il semblerait qu'il y a un biais, il y a une conviction que le vote caché continue.
01:04:32 Et qu'ils ont donc surévalué Marine Le Pen chez certains sondeurs.
01:04:36 Cela dit, ce sondage n'est pas du tout une prédiction, vous le savez.
01:04:41 C'est un instantané de l'état du pays et du ressenti par rapport aux principales figures politiques.
01:04:49 Et je trouve que le score que réalise Marine Le Pen est assez impressionnant,
01:04:55 sachant qu'elle est prise en contradiction puisqu'elle est à la fois contre la réforme des retraites.
01:05:01 Son projet, à elle, c'était le retour à 60 ans avec 42 annuités de cotisations.
01:05:09 On a un peu de mal à le définir précisément parce qu'elle a varié sur ce qui était vraiment son projet pour la retraite.
01:05:16 Mais en tout cas, elle est contre la réforme proposée par le gouvernement.
01:05:20 Mais à la fois, elle est contre le désordre, ou en tout cas, elle est censée l'être.
01:05:23 Et elle est censée soutenir les représentants de l'ordre.
01:05:27 Or, ce qui se passe dans la rue, c'est le désordre.
01:05:29 Donc, dans cette contradiction, Arivette, ni pour ni contre la réforme des retraites,
01:05:37 ni contre les manifestants, c'est assez habile.
01:05:41 Sauf que comment le fait-elle ? En se taisant.
01:05:44 Et là, il y a une règle d'erreur dans les sondages.
01:05:47 Quand on se tait, normalement, c'est très profitable.
01:05:50 C'est ça, Karimabrik, finalement, Marine Le Pen bénéficie de son silence.
01:05:54 C'est le silence ces dernières semaines du Rassemblement national sur la réforme des retraites.
01:05:58 C'est ça. Parce que quand on regarde un peu ce qui s'est passé dans l'hémicycle, ça a été quoi ?
01:06:03 Ça a été vraiment le festival des outrances.
01:06:05 Et en ce moment, les Français ont besoin de quoi ?
01:06:08 D'un peu de calme, notamment quand on regarde les manifestations, la violence et tout ça.
01:06:12 Alors, le calme, Marine Le Pen a été calme, elle a été absente, voire même un peu transparente.
01:06:18 Et pour ce qui est de LFI, c'est vrai que les thèmes de LFI, de cette gauche-là, sont très présents dans l'espace public.
01:06:26 Et ça fait plaisir à leur base. D'ailleurs, ils ont toujours à peu près le même pourcentage dans leur base.
01:06:30 Cela dit, pour l'ensemble des Français, les outrances, on en avait assez.
01:06:34 C'était un peu le message que beaucoup de Français ont envoyé.
01:06:37 Et Marine Le Pen arrive un peu comme ça, avec cette voix, comme vous dites, le silence qui est d'or dans ce cas-ci.
01:06:43 Mais c'est surtout une volonté de dire, on est tanné, on en a marre, disons.
01:06:46 Ce que vous dites ici, on en a marre et on veut autre chose.
01:06:50 Je pense que c'est plus un sentiment, vraiment, une contestation plus qu'autre chose, effectivement.
01:06:55 Et la stratégie du chaos, visiblement, qui ne fonctionne pas pour Jean-Luc Mélenchon,
01:06:59 d'ailleurs, Braun-Privet a écrit aujourd'hui aux députés Yoann Uzaï pour rappeler que l'Assemblée nationale n'est pas un cirque.
01:07:07 Trois pages, un sec recadrage. Elle dénonce l'inquiétante dégradation de la sérénité et la qualité des échanges.
01:07:13 Ce matin, 77 députés, majoritairement de la France insoumise, ont été recadrés pour avoir brandi des cartes.
01:07:23 74 ans, c'est non. On se souvient, la Marseillaise dans l'hémicycle. 77 rappels à l'or d'Yoann Uzaï, c'est du jamais vu.
01:07:30 C'est du jamais vu, mais il y a un règlement à l'Assemblée nationale.
01:07:33 Il y a le règlement de l'Assemblée nationale qui s'applique au sein de l'hémicycle.
01:07:36 Et ce règlement stipule qu'on n'a pas le droit, en séance, de brandir des pancartes dans l'hémicycle.
01:07:42 Les députés de la France insoumise ont brandi ces pancartes. Ils sont allés à l'encontre du règlement.
01:07:47 Écoutez, quand on ne respecte pas le règlement, on est sanctionné.
01:07:49 C'est comme ça partout et ça doit l'être encore plus dans les institutions et à l'Assemblée nationale.
01:07:54 Donc la France insoumise, dans les manifestations, ne condamne pas les violences contre les policiers.
01:07:59 Donc ils se mettent en dehors du cadre de la loi. Dans l'hémicycle, ils ne respectent pas le règlement de l'Assemblée nationale.
01:08:05 En fait, ça commence à devenir un peu problématique.
01:08:08 Des gens qui votent la loi, qui demandent parfois à ce qu'elle ne soit pas appliquée
01:08:13 et qui ne respectent pas un règlement élémentaire au sein de l'hémicycle.
01:08:17 Ça doit nous interroger sur le rôle et la bonne conduite de ces députés.
01:08:21 Qu'ils veuillent alerter, ils sont contre cette réforme. C'est le rôle de l'opposition.
01:08:25 Ils ont été élus pour s'y opposer précisément.
01:08:28 Il est heureux qu'ils le fassent, mais qu'ils le fassent en respectant les règles
01:08:31 et dans le cadre de la loi et encore plus du débat républicain.
01:08:34 Ils sont députés. Cette sanction, qui est une sanction très légère quand même, c'est un blâme je crois.
01:08:40 Un rappel à l'homme.
01:08:42 Ça n'est pas grand chose. C'est très bas dans l'échelle des sanctions au sein de l'Assemblée nationale.
01:08:46 Mais au moins c'est symbolique.
01:08:48 Et je crois qu'il est heureux que la présidente fasse respecter le règlement pour la bonne tenue des débats.
01:08:53 Et Judith Vintraud, de la séquence qu'on est en train de voir actuellement,
01:08:56 ces députés de la France Insoumise avec des plancards dans l'hémicycle,
01:09:00 c'est ça qui se paye cash dans les urnes ?
01:09:03 Peut-être. Attendons de voir. Pour l'instant, on n'a eu que...
01:09:07 En tout cas dans le sondage.
01:09:08 Oui, en tout cas dans le sondage et dans la partielle
01:09:11 qui a vu la députée sortante dont l'élection a été invalidée, qui était de la France Insoumise,
01:09:16 être battue par une socialiste.
01:09:18 Enfin, une partielle ne fait pas le frington.
01:09:21 Mais contrairement à ce que dirait Yoann, moi je ne me réjouis pas de cette sanction légère.
01:09:27 Enfin, vous ne réjouissez pas qu'elle soit légère.
01:09:29 Je pense que parce qu'elle est légère, elle est dérisoire.
01:09:32 Le rappel au règlement, c'est l'équivalent d'être privé de dessert pour un gosse de 7 ans.
01:09:38 Vu le comportement général de la France Insoumise,
01:09:42 ça relativise, je trouve, terriblement leur comportement,
01:09:48 leurs infractions au règlement, leur mépris total de tout ce qui permet à une assemblée de fonctionner.
01:09:56 On va s'intéresser au couple Emmanuel Macron-Elisabeth Borne.
01:09:59 Mais avant, c'est intéressant d'entendre Fabien Roussel.
01:10:02 Il s'exprimait aujourd'hui sur la nuppesse. Cette union à gauche, il fait un pas de côté. Regardez.
01:10:12 {Notre objectif, c'est de changer la vie des Français, de l'améliorer, augmenter les salaires, avoir une bonne retraite,
01:10:19 s'attaquer à l'inflation, quand même. C'est ça, l'urgence.
01:10:22 Et donc ce que nous voulons, c'est pas être les champions de l'opposition.
01:10:24 Ce que nous voulons, c'est gagner, c'est gouverner.
01:10:27 Et pour ça, face à une extrême-droite qui est de plus en plus forte, tout ce que nous demandons,
01:10:32 c'est d'aller plus loin que cette union que nous avons construite au lendemain de la présidentielle.
01:10:36 Plus loin, plus grand, élargir, dépasser, pour convaincre beaucoup plus de nos concitoyens.
01:10:42 Et c'est ça, l'enjeu.}
01:10:44 Alors il y a eu une réponse de Jean-Luc Mélenchon via un tweet.
01:10:48 « Quelle incroyable agressivité. Ça dure depuis 3 ans à tout propos, avant et depuis la nuppesse.
01:10:53 Nous n'avons jamais répliqué, même sur la division dans la présidentielle 2022.
01:10:57 Alors que se passe-t-il ? Bon part, ouvre un débat d'intérêt commun sur la nuppesse.
01:11:01 Pourquoi exiger le silence ? »
01:11:03 On sent la division, Yohann Usaï, entre le Parti communiste et la France insoumise.
01:11:09 « Mais Fabien Roussel a bien compris, effectivement, que pour gagner, il fallait rassembler.
01:11:14 Or, Jean-Luc Mélenchon, il ne rassemble pas.
01:11:16 Il n'est pas dans une stratégie de victoire présidentielle, Jean-Luc Mélenchon.
01:11:20 Il est dans une stratégie de s'assurer, effectivement, pour la France insoumise,
01:11:24 un groupe parlementaire assez confortable.
01:11:26 Mais ça ne peut pas aller plus loin avec la stratégie qui est la sienne.
01:11:30 Une stratégie qui consiste à s'adresser seulement à des communautés,
01:11:34 à cliver énormément, à souvent, en ce moment, ne pas s'inscrire dans le cadre républicain,
01:11:39 disons les choses clairement.
01:11:41 Jean-Luc Mélenchon, en ce moment, n'a pas souvent un discours républicain.
01:11:47 Il a beaucoup changé en l'espace de quelques années.
01:11:50 Il n'aurait jamais tenu les propos qu'il tient aujourd'hui.
01:11:52 C'est ça qui me fait dire que ça participe d'une stratégie politique.
01:11:55 Il est dans une stratégie d'extrémisation de la gauche, en réalité.
01:11:59 Et Fabien Roussel a bien compris qu'on ne pouvait pas gouverner avec cette stratégie-là.
01:12:03 Il se démarque clairement.
01:12:05 Il, lui, préférerait aller chercher l'appui de quelqu'un comme Bernard Cazeneuve,
01:12:10 qui est quelqu'un de beaucoup plus modéré.
01:12:12 Il a bien compris que pour gouverner, pour espérer l'emporter et revenir un jour au pouvoir,
01:12:16 il faudrait rassembler toute la gauche.
01:12:18 Et Jean-Luc Mélenchon en est incapable.
01:12:21 On a parlé de Marine Le Pen, de Jean-Luc Mélenchon, pas d'Emmanuel Macron encore.
01:12:27 Jean Messia, Emmanuel Macron, il conserve sa base,
01:12:30 si on s'en réfère à ce sondage d'aujourd'hui, il baisse.
01:12:34 Mais est-ce que, selon vous, il pourrait encore profiter de la diabolisation du RN, par exemple, au second tour ?
01:12:41 Est-ce que, pour vous, aujourd'hui, Emmanuel Macron, c'est terminé, le lien avec le peuple est rompu ?
01:12:45 Le lien avec le peuple est rompu, mais j'allais dire, ça ne date pas d'aujourd'hui.
01:12:51 Le problème, c'est que c'est comme la seule alternative, si vous voulez, jusqu'à présent,
01:12:57 ça a été le RN et sa candidate.
01:13:01 Évidemment, qu'on le veuille ou non, le soi-disant Front républicain,
01:13:06 qui n'a de républicains que le nom, continue à fonctionner et à porter le candidat
01:13:11 du système qui gouverne la France depuis une quarantaine d'années au pouvoir,
01:13:15 puisque Emmanuel Macron est évidemment le représentant de ce système-là,
01:13:20 un représentant d'excellence, d'ailleurs.
01:13:22 Ça, c'est la première chose.
01:13:23 En tout état de cause, Emmanuel Macron, en tout cas, après la séquence qu'il vient de vivre,
01:13:28 est totalement déconnecté du peuple.
01:13:30 On le voit d'ailleurs ces derniers jours, où il va rassurer, et grand bien lui fasse,
01:13:37 des étudiants chinois à l'université de Canton, mais il est incapable de rassurer son propre pays.
01:13:44 Il est incapable de rassurer les syndicats.
01:13:47 Il est incapable de dire les mots qui pensent les plaies de la France.
01:13:53 La France est devenue effectivement un volcan.
01:13:56 Alors peut-être que la révolte actuelle va s'éteindre, c'est ce que d'ailleurs parie
01:14:00 un grand nombre de personnes dans la majorité.
01:14:02 Peut-être que le mouvement va s'étioler, mais ça n'empêche pas que le volcan est là.
01:14:07 Ces éruptions sont récurrentes, et je dirais qu'on n'est pas à l'abri d'une éruption
01:14:13 qui emporte tout sur son passage.
01:14:15 Donc le corps social français est tabou, les Français sont tabous.
01:14:20 Je crois qu'Emmanuel Macron parie sur la résilience infinie des Français.
01:14:27 Non, elle n'est pas infinie, elle a des limites.
01:14:29 Elle est très grande, mais elle a des limites.
01:14:31 Et on est en train de les atteindre.
01:14:33 Alors est-ce que, c'est ce que n'est pas en train de comprendre Elisabeth Borne justement,
01:14:38 puisqu'elle a adressé ce matin un message d'apaisement aux syndicats et aux Français,
01:14:43 à compter de la mi-avril, une fois que le Conseil constitutionnel aura rendu ses décisions
01:14:47 sur le projet de loi, la réforme des retraites et la demande de référendum d'initiative partagée.
01:14:52 La chef du gouvernement, elle souhaite instaurer une sorte de période d'apaisement,
01:14:57 c'est ce qu'elle a dit.
01:14:58 Alors le chef de la République, le président de la République lui a répondu depuis la Chine
01:15:02 et a tenu à rappeler à Elisabeth Borne, que c'était lui le chef,
01:15:06 que c'est lui qui coordonne l'action gouvernementale avec la Première ministre,
01:15:09 c'est lui qui fixe le cap.
01:15:11 Lors d'un déplacement à Rodez, la Première ministre qui a tout de même à nouveau appelé à l'apaisement aujourd'hui.
01:15:17 Écoutez-la.
01:15:18 Et je pense qu'on partage la même analyse.
01:15:25 Il y a besoin d'apaisement dans notre pays, c'est ce que j'ai dit dès le départ,
01:15:29 et il y a besoin d'apporter des réponses rapides et on est parfaitement alignés sur ce sujet.
01:15:34 Les choses sont très claires, le président de la République fixe le cap,
01:15:39 je travaille à un programme de gouvernement et à un agenda législatif
01:15:44 et on partage exactement les mêmes objectifs,
01:15:47 apaiser le pays et apporter des réponses concrètes et rapides aux Français.
01:15:53 Je demande l'apaisement, mais il y avait 50 personnes en bas.
01:15:56 Nous allions voir le sourire de la Première ministre.
01:16:01 Est-ce que néanmoins les relations se tendent entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ces dernières heures ?
01:16:06 On ne peut pas dire que les relations soient tendues.
01:16:08 Des relations tendues entre président et Premier ministre, on en a connu quelques-unes.
01:16:12 Croyez-moi, ce n'est pas ça, ce n'est pas ce qu'on appelle un tir à balles réel.
01:16:16 Il y en a eu quelques-uns des tirs à balles réels sous la Ve République
01:16:19 et on n'a pas besoin de remonter très très loin, non, on n'en est pas là.
01:16:22 D'abord un mot sur apaisement, ce terme d'apaisement qui ne veut plus rien dire.
01:16:26 On l'emploie maintenant à tort et à travers, c'est quoi l'apaisement ?
01:16:29 L'apaisement, ça ne se décrète pas, ça se construit.
01:16:31 On a du mal à voir Elisabeth Borne et encore moins Emmanuel Macron en ce moment construire l'apaisement.
01:16:36 Il a des mots, Emmanuel Macron, qui sont quand même contraires à l'apaisement.
01:16:40 Ce qu'il a dit en Chine à propos de la CFDT et de Laurent Berger, ça ne contribue pas à apaiser le climat.
01:16:45 Donc peut-être a-t-elle voulu lui envoyer un message en lui disant
01:16:48 "Monsieur le Président, attention, vous êtes en train de me compliquer et de vous compliquer la tâche".
01:16:53 Peut-être aussi c'est elle qu'elle va partir dans les prochains jours.
01:16:56 À ce moment-là, elle a voulu un peu modifier son image, montrer qu'elle, elle est plus flexible,
01:17:01 peut-être un peu plus humaine que le Président de la République
01:17:03 pour pouvoir partir avec une image un peu moins ternie.
01:17:06 Ou alors elle sait qu'elle va rester plusieurs mois.
01:17:08 Emmanuel Macron l'a rassuré, elle lui a dit "Non, non, ne t'inquiète pas, tu ne partiras pas avant la fin de l'été".
01:17:13 Et à ce moment-là, elle cherche à tendre à nouveau la main au syndicat,
01:17:16 à rassurer notamment Laurent Berger qui devra être le partenaire principal du futur gouvernement
01:17:21 puisque futur gouvernement, il y aura à n'en pas douter.
01:17:24 Donc voilà, difficile de savoir vraiment pourquoi elle dit cela
01:17:27 parce qu'on ne sait pas quel est l'agenda d'Emmanuel Macron
01:17:30 et on ne sait pas quel sort le Président réserve à sa première ministre.
01:17:33 Mais effectivement, elle ne dit pas cela par hasard, ça c'est certain.
01:17:35 On va écouter Laurent Berger, vous en parliez justement à l'instant, secrétaire général de la CRVT.
01:17:39 Oui, il faut de l'apaisement, il est dans la même lignée qu'Elisabeth Borne, écoutez-le.
01:17:45 Oui, je suis d'accord sur le fait qu'il faut de l'apaisement.
01:17:48 C'était mes mots il y a encore quelques heures sur des antennes.
01:17:53 Il faut de l'apaisement, je crois qu'il faut du respect dans la période de conflictualité que nous connaissons.
01:18:00 Je crois que la première ministre peut être à conscience qu'il se passe quelque chose dans le pays,
01:18:05 qu'il y a une crise sociale, qu'il y a un problème démocratique au sens où c'est le ressenti des citoyens
01:18:12 et qu'à ce moment-là, il vaut mieux des paroles d'apaisement, qui est le rôle de ceux qui dirigent le pays,
01:18:18 que des paroles, je ne sais pas comment les qualifier, mais enfin des paroles qui stigmatisent.
01:18:23 On a toujours eu en face de nous, avec Mme Borne, quelqu'un avec qui il y avait du respect, de la franchise.
01:18:29 Contrairement à Emmanuel Macron.
01:18:32 En tout cas, le message de ce matin est plus respectueux que celui qui nous était venu de Chine, ça je ne peux pas dire l'inverse.
01:18:39 Alors même si on peut s'interroger, Judith Vintraud, sur les actes qui pourraient apaiser aujourd'hui la France,
01:18:45 est-ce qu'on voit qu'Elisabeth Borne comprend qu'il y a une certaine colère dans le pays
01:18:50 et que ce ne serait pas le cas d'Emmanuel Macron qui, lui, avancerait avec des œillères ?
01:18:54 Non, moi je pense plutôt pour la deuxième hypothèse avancée par Johan, c'est-à-dire que cramée pour cramée,
01:19:00 Elisabeth Borne se dit qu'elle préférerait sortir sur une image de femme de gauche, puisqu'elle se revendique femme de gauche,
01:19:10 que comme incendiaire en chef de la réforme des retraites.
01:19:14 Elle ne sait pas quand elle sortira.
01:19:17 Emmanuel Macron sait-il lui-même quand il va la changer ? Je n'en suis pas sûre du tout.
01:19:22 Ça dépend tellement de ce qui va arriver dans les prochains jours et notamment de la décision du Conseil constitutionnel,
01:19:30 qu'à mon avis, il n'y a pas de plan sur la comète, même s'il y a plusieurs stratégies envisagées.
01:19:38 Mais je pense que c'est une prise de distance.
01:19:41 Et d'ailleurs, la sévérité avec laquelle Emmanuel Macron l'a recadré prouve qu'il l'a bien interprété comme ça.
01:19:50 Il a quand même recadré sur le fond parce que tout le monde, par apaisement, comme on ne sait pas ce que ça veut dire,
01:19:56 a entendu "pose", "pose dans les réformes", et puis recadré sur la forme, parce que ça n'est pas à elle de définir la politique des prochains mois.
01:20:05 C'est un peu bizarre d'ailleurs de parler d'apaisement au moment où Elisabeth Borne et Emmanuel Macron
01:20:10 semblent voir leur relation se tendre et devenir plus conflictuelles qu'elles ne le furent.
01:20:17 C'est un peu contradictoire.
01:20:19 Contradictoire, c'est un mot un peu...
01:20:21 Un peu fort pour lui.
01:20:22 Un peu fort, mais enfin, c'est-à-dire le mot "apaisement", là, vous savez quand on l'entend partout,
01:20:27 c'est la fameuse phrase de Monterland qui disait "lorsque la chose manque, le mot apparaît".
01:20:32 Il n'y a pas de preuve d'apaisement, c'est ça ? Il n'y a pas de preuve, il n'y a que le mot d'apaisement.
01:20:36 Pour l'instant, il n'y a pas d'apaisement.
01:20:38 Quelles preuves faudrait-il, quels actes faudrait-il pour apaiser le pays ?
01:20:41 On vous pose la question tout de suite, car il m'abrique, mais avant, il est 23h30, le rappel des titres, avec Isabelle Piboulot.
01:20:47 L'assassinat du professeur Samuel Paty pourrait bientôt faire l'objet de deux procès.
01:20:54 Le parquet national antiterroriste souhaite que 14 personnes soient jugées.
01:20:59 Il demande les assises pour 8 majeurs, dont 2 accusés de complicité, et le tribunal pour enfants, pour 6 collégiens.
01:21:06 L'enseignant de 47 ans avait été poignardé, puis décapité le 16 octobre 2020.
01:21:12 Adrien Quatennens va-t-il réintégrer son groupe parlementaire ?
01:21:16 Les députés de la France insoumise se prononceront mardi par un vote.
01:21:20 Adrien Quatennens sera d'abord auditionné par un groupe paritaire lundi.
01:21:24 La suspension de son groupe pendant 4 mois est survenue après sa condamnation pour violence contre son ex-compagne en décembre dernier.
01:21:33 Et puis un mot de football en ouverture de la 30e journée de Ligue 1.
01:21:38 L'Anse a dominé Strasbourg 2 buts à 1.
01:21:41 Un succès qui permet aux 100 et hors 2e du classement de revenir provisoirement à 3 points du PSG.
01:21:47 Avec 163 points au total, les Lanceois consolident leur place sur le podium devant Marseille et Monaco.
01:21:54 Les Parisiens, eux, se déplaceront demain à Nice.
01:21:57 Rencontre à suivre dès 21h sur Canal+ Port 360.
01:22:03 Nous parlions donc des relations entre Elisabeth Borne et Emmanuel Macron dans un contexte de tension dans le pays.
01:22:10 Karim Abrik, on entend le mot "apaisement" dans la bouche de Laurent Berger, dans la bouche d'Elisabeth Borne.
01:22:15 Mais quels actes concrets, finalement, aujourd'hui, pourraient apaiser le pays ?
01:22:18 Est-ce que finalement c'est le Conseil constitutionnel qui a la solution aujourd'hui ?
01:22:22 Exactement. Je pense que le gouvernement retient son souffle. Il essaie d'acheter du temps d'ici le 14 avril prochain, d'ici une semaine.
01:22:32 Et c'était un peu ça. Maintenant, on se met à parler d'apaisement.
01:22:35 C'est un peu comme si on demandait de sortir le drapeau blanc après la longue bataille.
01:22:39 Parce que cela étant dit, c'est vrai que les syndicats ont mené cette bataille.
01:22:43 Je pense qu'ils ont reçu quand même un grand respect de la part des Français en général
01:22:48 parce que les syndicats avaient perdu des plumes au cours des dernières années de l'influence.
01:22:52 Et cette bataille, on peut leur donner ça en disant que c'est vrai qu'ils ont bien bossé, qu'ils ont bien fait ce qu'ils avaient à faire à ce chapitre.
01:22:59 Mais en même temps, ça a montré leurs limites.
01:23:01 Parce qu'une fois que la bataille est là, qu'on est à une dizaine de journées de mobilisation,
01:23:05 le gouvernement est droit dans ses bottes, ne bouge pas, il y a une colère.
01:23:10 On peut juste maintenant parler d'apaisement parce qu'on ne sait pas trop quoi dire.
01:23:15 Cela dit, quand même, Elisabeth Borne a échoué, on peut le dire comme ça,
01:23:19 elle a échoué à convaincre les parlementaires.
01:23:22 Donc le 49-3, ça a été quand même un échec.
01:23:25 Et maintenant, l'échec des discussions avec les syndicats.
01:23:28 On nous parle aussi, il y a un autre mot dont on nous parle, le dialogue social.
01:23:32 Il n'y a pas de dialogue social en ce moment. Il y a peut-être des tentatives de faire des dialogues.
01:23:36 Alors qu'est-ce qu'on peut faire?
01:23:37 Moi, je vous dirais, d'ici le 14 avril, il n'y a pas grand-chose à faire.
01:23:40 Je pense qu'on mise là-dessus.
01:23:41 Et pour Emmanuel Macron, il mise aussi probablement sur le temps long.
01:23:45 On a dit, il reste encore quatre ans.
01:23:47 Et la nature ayant horreur du vide, oui, il peut avoir encore des revendications,
01:23:53 d'autres mobilisations, des choses comme ça.
01:23:55 Imaginons que ça passe le 14 avril.
01:23:57 Bon, alors oui, il peut avoir encore des contestations,
01:24:00 mais il se dit sur cinq ans, il y arrivera bien autre chose après.
01:24:03 Alors lui, je pense qu'il essaie d'avoir cette vision un peu plus sur le long terme
01:24:07 et pour passer cette retraite.
01:24:09 Et les Français qui espèrent aussi une censure,
01:24:12 c'est le Figaro qui a sorti un sondage, le Judy d'Introube,
01:24:15 aujourd'hui, les conseillers seraient favorables à une censure complète du texte du projet de réforme?
01:24:21 Oui, ce qui est cohérent avec l'hostilité à la réforme des retraites.
01:24:25 Mais bon, vous savez ce que je pense des sondages
01:24:28 qui consistent à demander aux gens s'ils veulent travailler plus longtemps.
01:24:32 La réponse est évidemment non.
01:24:35 Donc il ne nous reste plus qu'à attendre le 14 avril pour voir cette décision du Conseil constitutionnel.
01:24:40 Qui a priori doit être basée sur le droit et pas sur l'aspect politique.
01:24:45 Il nous a habitués à autre chose le Conseil constitutionnel.
01:24:47 J'ai dit a priori.
01:24:49 Sur d'autres sujets, il outrepasse largement le strict juridique.
01:24:52 Il nous reste une dizaine de minutes.
01:24:54 Je vous propose de parler de ce rapport qui dénonce la faillite politique sur le nucléaire.
01:24:58 La commission d'enquête parlementaire a rendu ses conclusions.
01:25:01 On appelle l'incompréhension, voire la consternation face à une politique énergétique
01:25:05 qui a privé la France de sa puissance nucléaire.
01:25:08 Les précisions d'Eric de Ritmaten. On en parle ensuite.
01:25:11 Ce sont 372 pages pour un rapport qui a demandé 6 mois d'enquête.
01:25:16 Avec à l'arrivée des responsables de ce naufrage nucléaire.
01:25:19 Les erreurs stratégiques, les mauvais choix, les alertes qui n'ont pas été entendues
01:25:23 et qui ont mené à la dérive du secteur nucléaire dont on paye aujourd'hui les conséquences.
01:25:27 C'est un rapport qui a été commandé au moment où la France risquait la pénurie de courant.
01:25:32 Alors qu'une centrale sur deux était à l'arrêt et que les prix de l'électricité explosaient.
01:25:36 Le rapport essaye de comprendre pourquoi la production électrique était à son maximum en 2005.
01:25:41 Pourquoi ensuite elle a décliné sans que l'Etat ne s'en préoccupe.
01:25:44 Et surtout, on apprend que la France était en surproduction en 1990.
01:25:48 Au point d'encourager le chauffage électrique dans toutes les habitations.
01:25:52 Sa priorité à l'époque était de vendre de l'électricité à l'étranger.
01:25:56 Ensuite, la France s'est-elle laissée endormir par ses succès ?
01:25:59 Oui c'est possible.
01:26:00 Depuis 30 ans, aucun grand programme nucléaire, nous dit le rapport, n'a été lancé.
01:26:05 Ce qui fait que la France a perdu son savoir-faire.
01:26:07 Le PR de Flamanville entrera en service avec 12 ans de retard.
01:26:11 Et les centrales existantes n'ont pas été prolongées ou en tout cas cela n'a pas été anticipé.
01:26:16 Ce document pointe du doigt François Hollande.
01:26:19 Il épargne Emmanuel Macron qui a pourtant été secrétaire général de l'Elysée puis ministre de l'économie.
01:26:24 Mais le président actuel a su changer de capine extrémiste en donnant une chance au nucléaire.
01:26:29 Toutefois, le rapport conclut sur une note inquiétante.
01:26:31 Si la demande en électricité venait à exploser en Europe,
01:26:34 la France qui n'est plus souveraine sur le plan énergétique,
01:26:36 pourrait-elle maintenir sa sécurité d'approvisionnement ?
01:26:40 Eh bien sur ce point, le rapport est loin d'être optimiste.
01:26:44 Trois décennies d'errement, Jean Messia nous dit le rapport.
01:26:48 Une histoire de décision prise à l'envers, prise sans méthode.
01:26:51 François Hollande, on l'entendait particulièrement visé d'ailleurs.
01:26:55 C'est quoi ? C'est l'inconscience de nos dirigeants sur la question.
01:26:59 Ce sont des choix électoralistes finalement qui ont fait qu'aujourd'hui la France n'est plus une nation,
01:27:06 une première puissance nucléaire.
01:27:08 Je vais être plus généraliste que ça et vous dire que nos dirigeants sont complètement déboussolés.
01:27:15 Un dirigeant pour mener une politique, quelle qu'elle soit d'ailleurs,
01:27:18 doit avoir pour boussole l'intérêt national, l'intérêt supérieur de la nation.
01:27:24 Le problème, si vous voulez, c'est que nous avons des élites qui nous dirigent depuis maintenant une quarantaine d'années
01:27:30 qui nous expliquent que le mot "national" est devenu une insulte,
01:27:35 que le mot "souveraineté" est devenu une insulte.
01:27:40 Donc la question, si vous voulez, c'est que nous n'avons plus aucune politique qui finalement est rationnelle.
01:27:47 On parle du nucléaire qui était le fleuron de l'industrie française,
01:27:52 qui a été complètement saccagé par les errements industriels et surtout par les errements politiques,
01:27:58 mais on pourrait étendre le même raisonnement à toutes les autres politiques.
01:28:02 Quelle politique aujourd'hui, vous pouvez dire que c'est une politique rationnelle,
01:28:06 qui est dans l'intérêt de la France ou qui protège la France ?
01:28:09 Prenez toutes les politiques, la politique budgétaire, la politique internationale,
01:28:12 la politique sécuritaire, on vient d'en parler pendant toute une partie de l'émission.
01:28:16 Nous avons effectivement, il y a un objectif clair à avoir en France,
01:28:22 c'est la renationalisation des élites dirigeantes.
01:28:26 Parce que si vous n'ancrez pas le gouvernement dans le pays qu'il est censé représenter et gouverner,
01:28:32 non seulement ça ne donne rien pour l'avenir, mais ce qui existait,
01:28:36 qui a été légué par les élites précédentes qui avaient quand même plus à cœur l'intérêt national
01:28:41 que celles qui les ont suivies, ça donne les résultats que vous voyez là.
01:28:46 On va écouter Nicolas Sarkozy, justement, il était auditionné il n'y a pas très longtemps,
01:28:49 c'était le 16 mars dernier, sur la question du nucléaire, écoutez ce qu'il disait.
01:28:53 Le nucléaire a fait l'objet d'une campagne de dénigrement digne des chasses aux sorcières du Moyen-Âge.
01:29:02 Irrationnelle, mensongère.
01:29:08 Et on peut dire que les premières « fake news », c'est là, c'était une hystérie médiatique et collective
01:29:19 qui ne reposait, et je le démontrerai, sur rien.
01:29:23 Donc c'est pas tout de prendre des décisions pour le nucléaire, il fallait les assumer.
01:29:28 Parce que quand vous étiez pro-nucléaire, oh là là, alors là vous n'étiez pas moderne, vous verrez.
01:29:34 Je suis du de la trompe, on a laissé trop d'espace aux anti-nucléaires, finalement, c'est ce qui pourrait expliquer cette décadence ?
01:29:41 C'est une partie de l'explication en tout cas, bien sûr, et notamment auprès des jeunes.
01:29:46 Il n'y a pas si longtemps, dans les sondages, tous les Français vous expliquaient que le nucléaire émettait davantage de CO2
01:29:56 que d'autres formes d'électricité qui, elles, par contre, étaient très émettrices de gaz de serre.
01:30:05 Or, je rappelle que le nucléaire n'émet pratiquement aucun CO2, ou en tout cas très marginalement.
01:30:15 On a laissé s'installer ça, des organisations, des associations, là encore, ont été à la manœuvre,
01:30:21 je pense à Greenpeace notamment, je pense à l'ensemble des écolos, Écolo, Parti, Europe Écologie, Les Verts,
01:30:31 dont aujourd'hui encore, les élus tiennent des discours absolument délirants.
01:30:36 Je vous conseille d'aller sur les réseaux sociaux, il y a une députée dont j'ai malheureusement oublié le nom,
01:30:41 qui vous explique qu'il y a deux dents de jet qui vont causer la disparition de l'humanité,
01:30:47 c'est le réchauffement climatique et le nucléaire.
01:30:51 - Mais c'est vrai qu'il y avait une peur quand même.
01:30:53 - Elle les met sur le même plan.
01:30:55 - Il y avait une peur...
01:30:56 - Non, non, mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a eu aussi dans le discours à une époque,
01:30:59 il y a eu l'accident à Fukushima.
01:31:01 - Il y a eu Fukushima, oui.
01:31:03 - Quand on pense à Tchernobyl, bon, des choses comme ça, qui fait que c'est rentré aussi dans l'imaginaire.
01:31:07 - Mais ce n'est pas un accident nucléaire, ça.
01:31:08 - Pardon?
01:31:09 - Ce n'est pas un accident nucléaire, Fukushima.
01:31:11 - Non, mais il y a eu quand même...
01:31:12 - À l'origine, c'est quand même un tsunami.
01:31:13 - C'est un ramarais.
01:31:14 - Oui, mais ce que je veux dire, il y a eu quand même cette peur.
01:31:16 Il y a la peur qui est encrée de l'accident nucléaire et de conséquences que ça peut avoir.
01:31:21 - Ce que je veux dire, moi, c'est qu'elle a été exploitée politiquement.
01:31:23 - C'est ça.
01:31:24 - Oui, tout à fait.
01:31:25 - Entretenue par des associations qui vivent sur la peur.
01:31:28 Alors, c'est plus vrai aujourd'hui.
01:31:29 Dans les sondages, les Français ont compris deux, trois trucs.
01:31:33 Et bizarrement, à la faveur de la découverte de notre dépendance énergétique.
01:31:38 - Emmanuel Macron épargnait Yohann Usaï.
01:31:40 Pourtant, il avait inauguré le premier parc éolien en septembre dernier,
01:31:43 avec un cap, aller deux fois plus vite sur l'éolien et le solaire.
01:31:46 - C'était un parc décidé par Nicolas Sarkozy.
01:31:48 - Il avait aussi, Emmanuel Macron, annoncé vouloir investir dans des petits réacteurs nucléaires.
01:31:53 Mais pour les exporter dans les pays en voie de développement.
01:31:57 Bref, on a le sentiment quand même qu'il est dans la lignée.
01:32:00 - Oui, mais ce n'est pas contradictoire.
01:32:01 On peut essayer de développer des énergies renouvelables,
01:32:05 mais ça en mettra mal le savoir-faire nucléaire français.
01:32:09 On peut tout à fait faire les deux.
01:32:11 Mais pour revenir sur ce que disait Judith, c'est vrai que pendant très longtemps,
01:32:15 on a quand même donné beaucoup de pouvoir à des associations et des partis politiques,
01:32:20 des associations marginales, des partis politiques eux aussi,
01:32:23 qui ne représentent pas grand chose, en tout cas pas du tout la majorité de la population.
01:32:28 Très loin de là.
01:32:29 Mais si vous écoutez encore aujourd'hui un certain nombre d'écolos,
01:32:33 il faut arrêter les cultures intensives.
01:32:35 Donc on est d'accord, très bien. On se nourrit comment ?
01:32:37 Il faut arrêter le nucléaire tout de suite, du jour au lendemain.
01:32:39 Bon, d'accord, on se chauffe, on s'éclaire comment ?
01:32:41 Vous avez quand même dans la classe politique, qui n'est pas la classe politique dirigeante,
01:32:46 mais dont les idées infusent quand même dans l'opinion,
01:32:49 qui en tout cas ont un écho notamment médiatique assez important
01:32:52 par rapport à ce qu'elles représentent, je trouve.
01:32:54 Mais si vous les écoutez, effectivement, vous vous dites, mais comment on va faire ?
01:32:59 Parce qu'ils ont des solutions radicales, mais ils ne proposent pas de solutions
01:33:02 qui conviendraient à nourrir en l'occurrence 68 millions de Français,
01:33:05 500 millions d'Européens, 8 milliards d'habitants sur la Terre et bientôt beaucoup plus.
01:33:10 Donc vous vous rendez compte dans quelle situation contradictoire ils nous mettent.
01:33:13 Je vais revenir sur ce que je disais sur cette peur du nucléaire qu'on a pu avoir,
01:33:16 et pas juste ici, en France, dans d'autres pays aussi,
01:33:19 il y avait quand même, ça diffusait comme on dit.
01:33:22 Quand on est un peu dans ces effets, non pas de mode,
01:33:25 mais de gouverner un peu dans le moment présent, dans le court terme,
01:33:29 on est souvent, en fait les citoyens sont souvent victimes de cette gouvernance du court terme,
01:33:34 de ce manque de vision, et aussi c'est vrai, on se laisse séduire par des slogans,
01:33:38 on parle de mix énergétique, d'énergie renouvelable,
01:33:41 et c'est vrai que dans certains cas on peut le faire,
01:33:43 mais on oublie la spécificité d'un territoire,
01:33:46 donc en France, qu'est-ce qu'on peut faire exactement,
01:33:48 quelle était l'expertise de la France,
01:33:51 donc est-ce qu'on ne peut pas justement pousser cette expertise encore plus loin
01:33:54 pour que ce soit encore plus, disons, vert comme méthode.
01:33:58 Donc je pense qu'il faut se dire ça, on s'est laissé un peu bluffer,
01:34:01 et les énergies renouvelables dans ce cas-ci, bien sûr, il en faut, évidemment,
01:34:05 mais quand on parle après des éoliennes,
01:34:07 les éoliennes, est-ce qu'on a vu aussi le déploiement des éoliennes
01:34:10 un peu à tout vent, sans mauvais jeu de mots,
01:34:13 la destruction aussi du paysage, du paysage visuel, comme on dit,
01:34:18 de ce patrimoine même visuel,
01:34:20 alors il y a aussi, je pense que c'est d'éviter d'être juste dans ce fameux court terme
01:34:24 et de tenir compte des souverainetés nationales,
01:34:27 de la réalité de chacun des pays.
01:34:29 Et des conséquences sociales qu'aurait un plan irréaliste,
01:34:33 parce que je rappelle qu'aujourd'hui, 85% de la planète fonctionne aux énergies fossiles.
01:34:39 Et Jean-Michel, ce sera le mot de la fin, il n'y aurait pas eu de seconde.
01:34:42 On en revient à mon propos de première instance,
01:34:46 c'est-à-dire qu'effectivement, vous avez parfaitement raison,
01:34:48 le nucléaire, la politique énergétique française a été soumise
01:34:52 à des associations qui ne représentent rien ni personne,
01:34:56 mais le gouvernement, en tout cas nos dirigeants,
01:34:59 ont aussi fait le choix de cette inféodation
01:35:02 à des courants aussi minoritaires que vociférants et hystériques.
01:35:06 Mais le nucléaire, ce n'est pas le seul domaine où c'est comme ça.
01:35:09 Si vous prenez notre politique migratoire aujourd'hui,
01:35:12 notre politique migratoire, elle se fait quasiment par des associations
01:35:15 qui elles aussi ne représentent rien ni personne
01:35:17 et auxquelles le gouvernement est inféodé.
01:35:20 Donc à un moment, il va falloir qu'effectivement,
01:35:23 la France soit dirigée par un vrai chef
01:35:26 qui soit enraciné dans la nation française,
01:35:30 dans l'identité française et qui ait une vision nationale
01:35:34 qui soit à la fois une vision énergétique,
01:35:37 une vision politique, diplomatique, etc.
01:35:40 Or aujourd'hui, vous avez eu raison de le souligner,
01:35:42 nous sommes dirigés par des managers,
01:35:44 non pas par des chefs, mais par des managers
01:35:46 qui ont à cœur de privilégier le court terme et l'électoralisme
01:35:50 plutôt que la vision nationale de long terme.
01:35:52 Et on arrive au terme de cette émission.
01:35:54 Merci Julie de Vintraub, merci Jean-Mécia, merci Karim Abrik,
01:35:57 merci Yoann Uzay d'avoir débattu, décrypté l'actualité
01:36:01 autour de ce plateau ce soir.
01:36:03 Merci à Loubna Daoudi qui m'a aidé à préparer cette émission.
01:36:06 Je vous propose de nous quitter avec cette image
01:36:09 qui nous vient du Vatican à Rome,
01:36:11 puisque aujourd'hui, c'est donc le Vendredi Saint
01:36:14 pour les catholiques et le chemin de croix
01:36:17 qui a été vécu ce soir à Rome, mais sans le pape.
01:36:20 Le pape qui était absent du chemin de croix pour éviter le froid.
01:36:24 Vous le savez, il a été hospitalisé la semaine dernière
01:36:26 pour une bronchite, mais il doit bien présider dimanche
01:36:30 la messe de Pâques, place Saint-Pierre,
01:36:32 avant de donner la traditionnelle bénédiction.
01:36:35 Urbi et Orbi.
01:36:38 On vous souhaite un excellent week-end de Pâques sur CNews.
01:36:43 L'actualité continue à minuit avec Augustin Donadieu.
01:36:46 Très belle soirée sur Notre-Terre.
01:36:48 [Musique]