Face à l'Info (Émission du 19/06/2023)

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 Ravie de vous retrouver. Comment avez-vous passé votre week-end ? Chaleureux ? Ensoleillé ? En bikini ?
00:06 Racontez-nous tout !
00:07 Oh mais non ! Je parlais à Charlotte !
00:11 Ah bon ? Je croyais que vous aviez retenu que la nudité n'était pas un crime !
00:16 En bikini, on est habillés !
00:18 J'aime vous retrouver, je suis contente de vous retrouver et nous aimons vous retrouver.
00:23 On va commencer avec la Minute Info. Soumaïa Labidi.
00:29 Gérald Darmanin, visite officielle en Tunisie depuis hier.
00:33 Le ministre de l'Intérieur et son homologue allemand sont à Tunis pour une série de rencontres consacrées à l'immigration.
00:40 Objectif majeur de ce déplacement, renforcer la coopération entre la France, l'Allemagne et la Tunisie sur ce thème.
00:47 Ce chiffre inquiétant à présent, l'Europe s'est réchauffée d'environ 2,3 degrés depuis la période 1850-1900
00:54 et avec un rythme deux fois plus rapide que la moyenne mondiale depuis les années 80 selon l'ONU et le programme européen Copernicus.
01:02 En conclusion, l'Europe est la région du monde qui se réchauffe le plus rapidement.
01:07 Et puis, ce rendez-vous pour terminer, 2000 chanceux ont réussi à décrocher leur sésame pour célébrer la fête de la musique sous les dorures de l'Elysée.
01:16 Mercredi soir, ils auront la chance de voir une pléiade d'artistes.
01:19 John Baptiste, Ibrahim Malif, Malouf, Grigory Porter
01:23 et bien d'autres, comme chaque année, ce mercredi, la cour d'honneur du palais de l'Elysée accueillera donc artistes et publics jusqu'au bout de la nuit.
01:32 Au sommaire ce soir, peut-on légitimer la violence en fonction de sa cible ?
01:40 Samedi après-midi, à Brest, les familles venues à la signature du livre d'Éric Zemmour ont été victimes de violences de la part des antifas accompagnées de manifestants de la CGT.
01:51 Qui légitime la violence contre Eric Zemmour ?
01:54 Les antifas ? La CGT ? Les médias ?
01:57 Le président de Reconquête est-il réduit à l'image de la violence ?
02:00 Pourquoi est-il présenté comme l'agresseur alors qu'il a été agressé ?
02:05 Est-ce un signe de vitalité démocratique ? L'édito de Mathieu Boquete.
02:10 Autre interrogation à propos de la vitalité démocratique de la France.
02:14 Richard Ferrand a-t-il appelé hier dans le Figaro à modifier la Constitution pour autoriser un troisième mandat présidentiel ?
02:23 Ses propos ont suscité de vives réactions.
02:26 Fausses polémiques s'est-il empressé alors de déclarer dans la journée ?
02:29 C'est la conjugaison des réseaux sociaux, des médias et d'une interprétation erronée.
02:34 Est-ce une stratégie de communication pour tester les Français ?
02:38 En quoi la possibilité de modification de la Constitution est-elle possible ?
02:43 Emmanuel Macron se prépare-t-il à faire un troisième mandat ?
02:46 Ou est-ce vraiment une imagination des médias ?
02:49 L'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:52 Jean-Luc Mélenchon estime que la baïa n'est pas un problème.
02:55 C'est une tenue inventée pour aller parler bédouin contre la chaleur.
02:59 Beaucoup critiquent son positionnement comme le porte-voix de l'électorat musulman.
03:03 Jean-Luc Mélenchon est-il le relais du Conseil français du culte musulman ?
03:07 La baïa est-elle oui ou non un vêtement religieux ?
03:10 Le décriptage de Charlotte Dornelès.
03:13 Emmanuel Macron une nouvelle fois dans les vestiaires.
03:16 Mais cette fois-ci, il ne s'est pas contenté de féliciter les joueurs.
03:20 Il a bu, pardonnez-moi l'expression, bu cul sec, une petite bouteille de Corona.
03:24 Après la finale du top 14 entre Toulouse et La Rochelle.
03:27 Un geste surprenant quand on sait les dégâts causés par l'alcool, surtout chez les jeunes.
03:32 Le président n'a-t-il pas un devoir de bonne conduite ?
03:35 La joie ne peut-elle pas être liée qu'à autre chose qu'à l'alcool ?
03:39 Le regard têtu de Marc Menon.
03:43 Et puis le journal du dimanche publiait hier une grande enquête sur le Rassemblement national de Marine Le Pen.
03:49 Pour comprendre les ressorts qu'il anime dans la société française.
03:53 Qui la soutient, qui la rejette, pourquoi est-elle soutenue ?
03:56 Comment expliquer que 42% des français déclarent avoir déjà voté pour le Rassemblement national ?
04:02 Qui a peur du RN ? L'édito de Mathieu Bocoté.
04:06 Une heure pour prendre un peu de hauteur avec nos mousquetaires.
04:09 On commente, on décrypte, on analyse et c'est maintenant.
04:12 Non, je dis têtu parce que monsieur ne boit pas d'alcool.
04:27 Donc vous avez envie d'exprimer un peu votre point de vue ?
04:30 Je vais étayer au nom de la santé du bien public.
04:35 Bon, on attend avec empressement votre heureux. Comment vas-tu ?
04:39 Je vais très bien, je m'inquiète pour mon ami qui est président du club des buveurs d'eau.
04:43 Histoire d'eau, c'est pas mal, croyez-moi.
04:46 La pochette couleur perroquet, la semaine va bien se dérouler.
04:50 Ah, je l'espère. J'espère ne pas trop me répéter.
04:53 Vous êtes passé chez le coiffeur ?
04:55 De temps en temps c'est nécessaire.
04:57 Il est fautif.
04:58 Il est fort.
05:00 Et Charlotte toute de jaune vêtue, elle est pétillante, belle comme un cœur.
05:03 Nos pensées à votre ami Geoffroy Lejeune. On l'embrasse très fort dans cette période de tourmente.
05:08 Éric Zemmour porte plainte contre le préfet du Finistère, contre la CGT
05:14 et la vingtaine d'associations qui ont appelé à manifester contre sa venue samedi
05:18 alors qu'il faisait une séance de dédicaces à Brest.
05:21 Le président de Reconquête a été la cible de militants antifas
05:26 et entre autres venus perturber la séance et agresser ceux qui y participaient,
05:32 des adolescents, des personnes âgées.
05:35 Pourtant, Mathieu Bocoté, cette agression a suscité un drôle d'écho médiatique.
05:39 Peu en parle, sinon pour déformer la réalité. Pourquoi ?
05:44 Alors, il faut justement rapporter les faits d'abord
05:47 pour voir ensuite de quelle manière ils sont déformés par les médias
05:51 et pas par des médias marginaux.
05:53 On est au cœur, encore une fois, d'une entreprise de désinformation
05:57 mais avant de s'y rendre, il faut voir ce qu'aurait été une information adéquate.
06:00 Alors, que se passe-t-il ?
06:02 Éric Zemmour fait une tournée pour assurer la promotion de son livre
06:07 « Je n'ai pas dit mon dernier mot ».
06:09 Il fait une tournée de France, il se promène un peu partout.
06:12 De manière très classique, on sait ce que c'est.
06:14 Il rencontre des militants, il rencontre des lecteurs, il fait sa dédicace.
06:18 Or, qu'est-ce qu'on voit ? À Brest, il est accueilli par des militants.
06:23 Il est accueilli par des militants antifas et en fait par des milices antifas
06:28 qui ont un objectif très clair, c'est semer une terreur à la fois devant Zemmour
06:36 mais aussi pour le public qui s'y rassemble, de la manière la plus violente qu'il soit.
06:41 On voit vraiment, les images sont assez parlantes.
06:43 Il y a un appel d'abord qui est lancé par des associations
06:46 pour interdire l'événement, enfin interdire, pour censurer l'événement,
06:49 pour faire en sorte qu'ils ne puissent pas se tenir,
06:51 en disant « Cassez-vous, on ne veut pas vous voir ici, on va vous casser s'il le faut ».
06:55 Une fois que l'événement est commencé, on est prêt à terroriser les vieilles dames,
06:59 on est prêt à terroriser les vieux messieurs, on est prêt à terroriser les adolescents,
07:02 on est prêt à terroriser les enfants avec des méthodes qui relèvent d'une forme
07:06 de terrorisme politique qui ne dit pas son nom.
07:08 La volonté très nette de semer la terreur.
07:11 Donc, les milices antifas sont présentes.
07:14 On ajoutera que ce n'est pas la première fois que ça arrive à Zemmour,
07:17 et pas seulement à Zemmour, mais ces temps-ci, c'est lui la cible.
07:20 Depuis sa présidentielle, les antifas n'ont jamais cessé de le harceler.
07:26 Il s'agit d'une stratégie très nette de harcèlement.
07:30 Et harcèlement qui peut aller, comme je le dis, on cherche à faire annuler l'événement,
07:34 on agresse les gens physiquement, d'ailleurs, on a vu qu'il y a des gens
07:36 qui ont été agressés, qui ont été blessés.
07:38 Quel est l'objectif derrière cela pour les antifas?
07:41 C'est un objectif, globalement, il s'agit soit de faire en sorte
07:43 que l'événement ne puisse pas se tenir, parce que les autorités diront
07:47 « menace à l'ordre public, danger pour l'ordre public, dès lors, on annule l'événement »
07:52 soit, pour comprendre la juridiction, Florence Bergeau-Blaclair,
07:55 « puisque cette conférence suscite l'aversion de certains fanatiques,
07:58 nous allons suspendre la conférence pour ne pas être troublés par les fanatiques ».
08:02 Ça, c'est l'état véritablement qui s'aplatit.
08:04 Mais aussi, c'est créer une terreur telle que les organisateurs eux-mêmes
08:10 ne peuvent plus trouver, par exemple, de salles dans un lieu
08:12 où organiser cette conférence.
08:14 Les gens disent « je suis désolé, je ne peux pas vous accueillir chez moi,
08:16 je n'ai pas les moyens d'avoir des gens qui vont défoncer ma fenêtre,
08:18 qui vont défoncer mon hôtel, qui vont attaquer le public,
08:22 qui vont coller une réputation de violence à mon lieu. »
08:24 Ce qui arrive très souvent à Reconquête.
08:26 Ce qui arrive à peu près tout le temps.
08:27 Franchement, ces temps-ci, c'est une méthode de harcèlement systématique
08:31 pour rendre impossible l'exercice démocratique des droits,
08:34 les droits démocratiques des gens de Reconquête.
08:36 Ou alors, la dernière méthode, évidemment, c'est faire en sorte
08:39 que pendant le débat public, et je reviendrai,
08:41 chaque fois qu'on dit « Reconquête », ça doit venir avec « violence »,
08:44 « Reconquête, violence », « Reconquête, violence »
08:46 pour marquer véritablement, publiquement, le parti de Zemmour
08:50 du sceau de l'infréquentabilité absolue.
08:52 Si vous y allez, d'ailleurs, l'idée c'est que le commun des mortels
08:54 se dise « je voudrais bien y aller, faire signer mon livre,
08:56 mais je n'ai pas envie de recevoir un coup sur la tête,
08:59 de recevoir peut-être un cocktail molotov, de me faire agresser,
09:01 de me faire attaquer par des sauvages, donc je n'irai pas. »
09:04 Donc on comprend une stratégie d'intimidation.
09:07 Par ailleurs, ça nous rappelle une chose, les antifas,
09:10 ce sont les troupes de choc de ce que j'appelle l'idéologie diversitaire.
09:14 Vous avez un système médiatique qui désigne quelqu'un en disant
09:17 « fasciste, nazi, fasciste, nazi, extrême droite, infréquentable, méchant,
09:21 dévore les enfants probablement. »
09:23 Et les militants antifas ont pour fonction de traduire cet interdit
09:28 en interdit physique, en interdit violent.
09:31 Donc pendant que vous en avez qui disent que c'est inacceptable ce qu'il dit,
09:34 eux prennent au sérieux l'idée que c'est une menace fasciste
09:36 et décident d'exercer leur petite terreur.
09:39 Donc dans les faits, ça condamne ceux qui se rendraient à un tel événement,
09:42 c'était une vie de dissident.
09:44 Vous savez que vous risquez de recevoir des coups,
09:47 vous savez que vous risquez d'avoir un bras brisé,
09:49 vous risquez beaucoup en vous rendant à un tel événement.
09:51 L'idée, donc on l'aura compris, c'est une stratégie des antifas
09:54 au service d'une idéologie dominante pour rendre impossible
09:57 l'exercice de la vie politique d'un parti ou d'un autre.
10:01 Dernier événement qu'il faut mentionner, il y avait les drapeaux de la CGT.
10:04 Moi je suis très curieux de savoir ce que les autorités de la CGT vont dire par rapport à ça.
10:09 Est-ce qu'ils vont dire pas d'amalgame, est-ce qu'ils vont dire on se dissocie de nos militants?
10:12 Je serais curieux de l'entendre.
10:14 Mais pour l'instant, c'est ainsi qu'on aurait dû raconter les événements.
10:17 Le parti d'Éric Zemmour, était la cible d'une stratégie de harcèlement,
10:21 de terreur politique violente avec l'idée de faire interdire son événement.
10:25 Ça c'est comme ça qu'on aurait dû le raconter.
10:27 - Alors ce qui est intéressant, c'est que ce n'est pas comme ça
10:29 que les médias, ceux qui en ont parlé justement, ont raconté l'événement.
10:32 - Et vous avez tout à fait raison.
10:34 Et c'est là le cœur de l'histoire.
10:38 Première stratégie, c'est effectivement le silence.
10:41 On n'en parle tout simplement pas.
10:43 Peut-on imaginer si quelqu'un avait agressé de cette manière les militants de Mme Taubira,
10:47 lorsqu'elle en avait, les militants de M. Mélenchon, les militants de la Macronie.
10:51 Est-ce qu'on peut imaginer les militants écolos?
10:53 Est-ce qu'on peut imaginer un seul instant qu'il y aurait un tel silence?
10:57 Non, on ne peut pas l'imaginer.
10:58 Mais là, puisque ça concerne Zemmour, silence généralisé.
11:02 Ou alors, si on en parle, il y a une autre manière.
11:05 C'est ce que j'appelle le récit des affrontements et tensions.
11:07 Et ça, on l'a vu ici, un peu partout.
11:09 Ceux qui en ont parlé disaient « Tension lors du meeting,
11:12 il n'y a pas de meeting, exige de la signature d'Éric Zemmour. »
11:15 Mais c'est fascinant l'argument de la tension ici.
11:17 Parce que qu'est-ce que ça veut dire?
11:19 Ça veut dire qu'il y a des agresseurs, et là l'agressé,
11:22 l'agresseur et agressé vont nous dire « Ah, mais il y a un affrontement.
11:25 Alors, je vous donne à l'argument un coup de poing sur la gueule,
11:27 vous vous défendez. »
11:28 Et bien finalement, on transforme ça en affrontement.
11:30 On place sur un pied d'égalité l'agresseur et l'agressé.
11:34 Celui qui veut interdire l'événement
11:36 et celui qui voulait tout simplement signer ses livres.
11:38 Donc on dilue la responsabilité de l'agresseur
11:41 et on transforme même l'antifa dans des circonstances en caution démocratique.
11:45 Au moins, il a eu le courage d'aller à la rencontre
11:47 des militants du polémisme d'extrême droite.
11:49 Ça, je crois que c'était dans Le Monde, si je ne me trompe pas.
11:51 On nous dit « Il y a des antifas. »
11:53 D'ailleurs, il faudrait remettre en question ce terme.
11:54 La définition du fascisme des antifas doit commencer avec François Bérou.
11:57 Donc c'est quand même un peu louche.
11:59 Et de l'autre côté, on a des militants qui sont présentés
12:02 comme les militants du polémisme d'extrême droite.
12:04 Et finalement, on comprend que les gentils dans l'histoire,
12:06 ce sont les tabasseurs cagoulés qui arrivent avec l'idée de blesser.
12:10 Mais il y a le récit 2 qui est plus amusant.
12:12 Et on l'a vu aujourd'hui sur BFM.
12:13 Je n'ai pas l'habitude de nommer les autres chaînes d'info,
12:16 mais aujourd'hui, il faut nommer l'interview
12:19 qu'il a déshonorée de Bruce Toussaint avec Éric Zemmour.
12:23 Lorsqu'il lui dit fondamentalement...
12:24 Donc on passe du récit du partage de responsabilité
12:27 au récit du finalement, Zemmour, est-ce que vous n'êtes pas responsable
12:30 de ce qui s'est passé? Est-ce que ce n'est pas vous le coupable?
12:32 Et je vais citer... L'interview commence comme ça.
12:35 « Qui est à l'origine de ces incidents? »
12:38 Alors vous regardez la vidéo, c'est très clair.
12:40 On voit qui frappe et qui est frappé.
12:42 On voit qui agresse et qui est agressé.
12:44 Mais l'interviewer de BFM, avec une forme de candeur,
12:47 « Mais qui est à l'origine de cela véritablement? »
12:49 On ne le sait pas.
12:50 - Est-ce que ce n'est pas une question, pardonnez-moi,
12:52 que beaucoup s'opposent?
12:54 - Franchement, non. Honnêtement, non.
12:56 C'est une question rhétorique imposée par le système médiatique
12:59 pour diluer la responsabilité de l'agresseur.
13:01 Vous avez une scène, il y a un type, il y en a un autre,
13:03 il lui donne un coup de bâton de baseball dans le front,
13:06 et on dit « Qui a agressé l'autre véritablement?
13:08 Pourquoi avez-vous donné un coup de tête à ce bâton de baseball?
13:10 Pourquoi avez-vous fait cela? »
13:12 C'est comme donner des coups de tête au matraque.
13:14 Alors quoi qu'il en soit, il y a l'argument
13:16 « Qui est à l'origine de ces incidents? »
13:18 Ça va plus loin.
13:20 Toussaint demande, parce qu'on note que partout où se présente Zemmour,
13:24 partout, les mêmes militiais antifas sont toujours là
13:27 pour perturber l'événement.
13:29 Toussaint dit « Ce ne serait pas vous le problème, finalement.
13:32 Ce ne serait pas vous le problème. »
13:34 Autrement dit, votre discours est à ce point choquant,
13:37 est à ce point troublant, que les gens n'ont d'autre choix
13:41 que de vous agresser pour vous faire taire
13:43 tellement votre discours est violent.
13:45 Donc on est dans ce scénario où le cogneur,
13:47 on est dans ce scénario où l'agresseur,
13:49 en fait, ce n'est pas lui le violent.
13:51 Le violent, c'est celui qui tient un discours raisonné,
13:53 argumenté, qui vient vendre ses livres.
13:55 Lui, c'est le violent parce que son discours
13:57 contredit l'idéologie diversitaire.
13:59 Et Bruce Toussaint, dans sa stratégie un peu gênante,
14:02 redisons-le, d'inversion de la responsabilité,
14:06 dit « Qui sème le vent récolte la tempête. »
14:09 Alors je devine que Bruce Toussaint a dit la même chose,
14:11 j'en suis certain, si on conserve sa structure logique
14:13 à propos des gens de Charlie.
14:15 Est-ce qu'il pourrait dire, des gens de Charlie,
14:17 « Qui sème le vent », caricaturé le prophète,
14:19 quand même, c'est quand même un peu semer le vent,
14:22 « Vous récoltez la tempête. »
14:24 Est-ce qu'il dirait la même chose de Samuel Paty?
14:26 Je suis curieux, est-ce qu'il dirait la même chose
14:28 de Samuel Paty? « Qui sème le vent récolte la tempête. »
14:30 Donc on est dans cette idée comme quoi
14:32 certains discours sont à ce point inacceptables
14:35 qu'en fait l'agresseur se met au service de la société
14:38 pour se défendre contre l'élément nuisible,
14:41 contre l'élément toxique qui vient
14:43 troubler la sérénité sociale
14:45 en perturbant le vivre-ensemble
14:47 avec des propos que l'on juge haineux.
14:49 - Jean-Philippe, je veux vous entendre aussi
14:51 là-dessus sur ce sujet.
14:53 Je vous laisse continuer, pardon.
14:55 - Ce n'est pas la première fois, ça concerne Zemmour,
14:57 mais ce n'est pas la première fois que ça arrive.
14:59 Chaque fois qu'on a des personnalités associées
15:01 à la droite nationale, on peut penser à Robert Ménard,
15:03 à François Bousquet, à d'autres,
15:05 il y a chaque fois cette inversion de la responsabilité.
15:07 Et quand il y a des agressions contre des librairies,
15:09 pensez à la Nouvelle Librairie, pensez à la librairie
15:11 de la République, pensez à la liberté d'expression,
15:13 pensez à la liberté d'expression, pensez à la liberté d'expression.
15:15 Quand on parle de liberté d'expression,
15:17 on peut citer... Là, on n'en parle pas.
15:19 Chercher à faire... à casser une librairie,
15:21 à briser une librairie,
15:23 à la rendre... faire en sorte
15:25 qu'il ne soit plus possible de fréquenter cette librairie,
15:27 c'est pas grave. C'est pas grave, on n'en parle pas.
15:29 Vous noterez que les médias, de temps en temps,
15:31 parlent quand même de l'agression contre des personnalités.
15:33 C'est le cas, par exemple, lorsque c'est
15:35 Mme Agazinsky, François Hollande,
15:37 Frédéric Bigbedé. Mais là, pourquoi on en parle
15:39 de eux? Au moins, les autres, ils sont d'extrême droite,
15:41 on peut comprendre qu'on leur tape dessus. Mais eux,
15:43 Sylvia Agazinsky, on dit pas qu'ils s'aiment le vent
15:45 récolte la tempête. François Hollande,
15:47 on dit pas qu'ils s'aiment le vent récolte la tempête.
15:49 Pourtant, il y a eu des agressions. Et ça nous rappelle que,
15:51 pour une partie du système, le problème,
15:53 ce n'est pas qu'il y ait de la violence, c'est que la violence
15:55 soit mal dirigée. Lorsqu'elle frappe des gens
15:57 de gauche, elle est illégitime. Lorsqu'elle frappe
15:59 des gens de droite, elle est légitime.
16:01 Vous noterez qu'à travers tout cela, ce sont toujours
16:03 les mêmes qui attaquent les milices
16:05 antifa qui, elles, dans leur esprit,
16:07 s'en prennent toujours à des gens d'extrême droite
16:09 ou à des collabos de l'extrême droite.
16:11 - Dernière question. Avant de faire un tour de table,
16:13 est-ce que cette violence ne s'inscrit pas dans un contexte
16:15 un peu plus large, quand même? - Oui et non.
16:17 Oui et non. Oui, il y a un contexte plus large en ce moment.
16:19 Donc, on pourrait parler des gilets jaunes,
16:21 les tensions autour de l'implantation des camps de migrants,
16:23 les tensions dans les villes,
16:25 l'insécurité. On vit dans une société
16:27 aujourd'hui plus conflictuelle
16:29 qu'elle ne l'était il y a 30 ans, il y a 40 ans.
16:31 Il faudrait se demander pourquoi, d'ailleurs.
16:33 Mais cela dit, il y a une constante
16:35 chez les antifas. Vous savez,
16:37 il y a des violences éruptives
16:39 quelquefois, une société tendue, une société
16:41 conflictuelle, mais ça finit par exploser.
16:43 Les antifas, c'est autre chose.
16:45 Les antifas ont une stratégie explicite
16:47 qui mise sur la violence,
16:49 qui revendique sur la violence
16:51 pour faire taire, pour interdire les événements,
16:53 pour blesser, pour attaquer les policiers.
16:55 Donc, chez eux, la violence, elle n'arrive pas
16:57 dans un contexte. Pour eux, la violence
16:59 est l'élément premier d'une stratégie
17:01 politique efficace. Elle mise soit
17:03 sur le fait qu'on est tellement déshabitué à la violence
17:05 dans nos sociétés, qu'on est paralysé lorsqu'ils les attaquent,
17:07 ou alors on est dans une société conflictuelle
17:09 aujourd'hui, ils veulent radicaliser
17:11 les tensions. Ce qui est fascinant
17:13 là-dedans, c'est que le sketch médiatique qu'on nous impose
17:15 depuis quelques semaines sur les violences d'ultra-droite
17:17 qui seraient partout, il faut arrêter de nous raconter
17:19 des sottises.
17:21 Il faut arrêter de nous raconter ça. Les violences d'ultra-droite,
17:23 c'est un sketch médiatique pour faire peur,
17:25 mais ça ne correspond pas à la réalité. C'est un fantasme
17:27 médiatiquement entretenu. Les seuls qui attaquent,
17:29 les seuls qui agressent régulièrement,
17:31 systématiquement, ce sont les milicis antifa.
17:33 Alors j'en reviens à ce point de départ.
17:35 Notre système, contrairement à ce qu'on dit, ne condamne pas
17:37 les violences. Il condamne les violences contre
17:39 les acteurs politiques jugés raisonnables. Mais lorsque
17:41 les violences frappent, tombent sur Éric Zemmour,
17:43 on dit finalement, il l'a bien cherché le bonhomme,
17:45 il l'a bien cherché, et j'espère qu'il va s'excuser
17:47 de s'être fait taper dessus.
17:49 - Charlotte, votre regard.
17:51 - Non, mais je suis absolument
17:53 d'accord. C'est-à-dire que le...
17:55 L'idée même d'avoir des principes, c'est qu'ils
17:57 servent normalement quand vous êtes un peu perdu, parce que
17:59 vous n'avez pas vos repères habituels. Donc précisément,
18:01 quand tout le monde théorise sur les plateaux
18:03 que la violence est inacceptable en démocratie,
18:05 que l'on ne peut accepter la violence,
18:07 que c'est inacceptable, et puis quand ça touche
18:09 sérieusement quelqu'un dans les faits,
18:11 on se dit "attends, on va d'abord examiner le profil
18:13 pour savoir si". Alors du coup, c'est plus
18:15 inacceptable en soi. Et c'est exactement
18:17 ce à quoi on assiste en permanence avec Éric Zemmour,
18:19 avec d'autres que Mathieu a cités en effet.
18:21 - Comment a-t-on pu
18:23 arriver à ce stade dans la société,
18:25 Dimitri, ensuite Marc,
18:27 de pouvoir
18:29 tolérer une violence
18:31 en fonction des idées
18:35 de quelqu'un ? De pouvoir accepter
18:37 une violence en fonction des idées
18:39 que la personne s'exprime ou pas,
18:41 sur un sujet ou pas, à une idée ou pas,
18:43 comment peut-on aujourd'hui, dans une
18:45 démocratie telle que la France,
18:47 tolérer par un
18:49 silence coupable, ou bien par encore
18:51 par un silence qui n'est pas
18:53 coupable, ou bien par
18:55 un silence coupable, ou bien par
18:57 des mots justement qui transforment la réalité,
18:59 tolérer ça en démocratie ?
19:01 - Je crois qu'en fait il y a une dérive illégaliste
19:03 de l'extrême gauche,
19:05 et qu'on le voit, il y a une tolérance
19:07 qui s'installe petit à petit. Quand la première
19:09 ministre considère que c'est normal
19:11 que la jeunesse aille militer pour tenter de
19:13 interdire l'Assemblée Générale
19:15 du groupe total, c'est quand même très
19:17 ennuyeux. Il y en a une première ministre
19:19 qui considère que des actions
19:21 illégales sont
19:23 finalement moralement acceptables.
19:25 Et on l'a encore vu ce week-end aussi, avec des élus qui se
19:27 sont rendus à une manifestation interdite
19:29 sur la LGV Lyon-Turin.
19:31 Et c'est totalement asymétrique, parce que
19:33 de l'autre côté, quand vous avez une manifestation qui est interdite,
19:35 comme on l'avait parlé au mois de juin,
19:37 cette manifestation de militants d'extrême-droite,
19:39 clairement identifiée comme telle,
19:41 là par l'accord, ça devait être totalement inacceptable.
19:43 On en perd un peu son latin quand même.
19:45 - Marc Menand. - Globalement, je suis d'accord
19:47 avec Mathieu, je nuancerais sur un point.
19:49 C'est qu'effectivement,
19:51 aujourd'hui, la tolérance est devenue
19:53 la soumission. C'est-à-dire que ces antifas,
19:55 ils sont capables de dire
19:57 "Oui, Charlie Hebdo, quand même,
19:59 vous n'auriez pas dû, il faut respecter
20:01 l'islam, il faut être tolérant.
20:03 Si elles veulent porter le voile, elles peuvent
20:05 porter le voile. Samalipati,
20:07 vous avez même des enseignants
20:09 qui disent "on va quand même pas avoir un établissement
20:11 qui s'appelle Samalipati".
20:13 C'est une provocation. C'est-à-dire
20:15 qu'aujourd'hui, si on n'est pas
20:17 pour cette islamisation, si on ne considère
20:19 pas que le musulman
20:21 est une victime, qu'il est
20:23 affligé d'un racisme,
20:25 à partir de là,
20:27 vous n'êtes pas dans ce qui
20:29 est recevable. Alors Zemmour,
20:31 il appartient forcément, parce qu'on oublie toujours
20:33 que Zemmour a
20:35 toujours défendu le fait
20:37 que si on était
20:39 dans un désir d'assimilation,
20:41 il ne
20:43 critiquait pas les gens, il demandait
20:45 simplement à revenir à un
20:47 principe républicain. Mais ça,
20:49 c'est intolérable pour ces gens
20:51 qui, eux, sont devenus des fanatiques
20:53 et qui sont donc des soumis.
20:55 J'ai une dernière question pour vous mettre sur le bon côté.
20:57 Par exemple, lorsque c'est Emmanuel Macron, aussi,
20:59 lorsqu'il a les casserolettes,
21:01 lorsqu'il a les gilets jaunes, on dit qu'on
21:03 ressent une certaine violence de la part
21:05 d'Emmanuel Macron, donc on est obligé de tout
21:07 casser. Est-ce que ce n'est pas aussi cette
21:09 transformation de la violence ressentie,
21:11 la violence politique ressentie,
21:13 que ce soit par Emmanuel Macron, ou bien
21:15 pour Éric Zemmour, c'est vraiment quelque chose de complètement différent?
21:17 Je distinguerais entre une société...
21:19 Je condamne toutes les violences, évidemment.
21:21 Tout le monde dit ça, toute la journée.
21:23 C'est important de faire la distinction entre les types de violences.
21:25 Entre une société qui, finalement,
21:27 s'enflamme, ça arrive, c'est terrible,
21:29 c'est condamnable, et la violence qui est
21:31 revendiquée comme stratégie politique.
21:33 Ce qui fait que quand vous aviez
21:35 des antifas pendant la crise
21:37 des retraites... - Les vert blocs disent ça!
21:39 - Mais eux, ils sont dans une stratégie explicite
21:41 de violence, avec l'idée de perturber
21:43 la société. Donc ça, pour moi,
21:45 je distingue entre la violence qui arrive quand une société devient
21:47 conflictuelle et la violence revendiquée
21:49 comme stratégie. Et par ailleurs, si je peux
21:51 me permettre ce dernier mot, vous noterez
21:53 que par rapport à Zemmour et d'autres, cette mouvance-là,
21:55 ce n'est pas qu'on tolère la violence, c'est qu'on
21:57 l'encourage, c'est qu'on la normalise,
21:59 c'est qu'on la célèbre parce qu'on y voit une
22:01 forme de répression d'une idéologie jugée
22:03 antidémocratique, celle de Zemmour.
22:05 Donc la violence par rapport à Zemmour, elle n'est pas tolérée,
22:07 elle est encouragée, et le silence des autorités
22:09 politiques par rapport à cela participe
22:11 à cet encouragement. - Beaucoup de complices.
22:13 Merci beaucoup, Mathieu Bocoté-Dimitri.
22:15 Cacophonie.
22:17 Très important, aujourd'hui, sur
22:19 un potentiel troisième mandat d'Emmanuel
22:21 Macron. Dans les colonnes du Figaro,
22:23 Richard Ferrand, l'ancien président de l'Assemblée
22:25 nationale, très proche
22:27 du chef de l'État depuis la première heure,
22:29 longtemps resté silencieux. Il faut quand même le souligner.
22:31 Appel à modifier la Constitution
22:33 pour faire sauter, je cite,
22:35 "tout ce qui bride la libre expression
22:37 de la souveraineté populaire". Question.
22:39 Qu'on m'a expliqué une telle prise de position.
22:41 Faut-il y voir un ballon d'essai
22:43 pour autoriser un troisième
22:45 mandat d'Emmanuel Macron ?
22:47 Cette cacophonie est très importante à
22:49 décrypter, ce moment. - Si ça se passait en
22:51 Russie, je vous dirais qu'on condamnerait une
22:53 dérive autocratique, etc.
22:55 On l'a fait 50 fois, quand on l'a vu
22:57 chez des potentats africains.
22:59 Je trouve qu'en Russie, précisément, c'est ce qu'a fait
23:01 Vladimir Poutine il y a deux ans. Il a modifié la
23:03 Constitution pour pouvoir repousser les limites
23:05 de son exercice présidentiel.
23:07 Avant de s'énerver,
23:09 qu'a dit exactement Richard Ferrand
23:11 dans le Figaro ?
23:13 C'est important d'être précis.
23:15 Je commence quelques paragraphes au-dessus du fameux
23:17 passage où il parle
23:19 de cette modification constitutionnelle, pour dire quoi ?
23:21 On va mieux comprendre son raisonnement.
23:23 Richard Ferrand commence par plaider pour un
23:25 moment d'unité nationale.
23:27 C'est plutôt classique quand un pouvoir est en situation
23:29 de faiblesse. Et il s'adresse
23:31 à ceux qui espèrent gouverner le moment
23:33 venu, dans le cadre de nos institutions
23:35 et le respect des principes
23:37 de la Ve République. Ceux-là,
23:39 nous dit Richard Ferrand, doivent montrer
23:41 chaque jour qu'ils préfèrent
23:43 en toutes circonstances leur pays
23:45 à leur parti, le bien commun
23:47 à leur ambition, et donc contribuer au succès
23:49 des quatre ans qui viennent. Autrement dit,
23:51 il est en train de nous dire qu'Emmanuel Macron,
23:53 c'est la France. Si vous ne voulez pas
23:55 le succès d'Emmanuel Macron, c'est que vous voulez
23:57 l'échec de la France.
23:59 Ça s'appelle un syllogisme, il est plutôt bien vu.
24:01 Et en fait, Richard Ferrand continue, il nous met en garde.
24:03 Les concessions réciproques
24:05 sont le prix de la survie
24:07 des partis démocrates. Or, ce choix
24:09 stratégique, c'est le suicide
24:11 démocratique. Donc Richard Ferrand est en train de nous dire
24:13 qu'or, Emmanuel Macron, il n'y a pas de démocratie
24:15 et au-delà de lui, c'est l'aventure
24:17 et c'est la tyrannie, qu'elle soit brune ou qu'elle soit
24:19 rouge. Alors vient ensuite la fameuse question.
24:21 Est-ce que vous regrettez
24:23 qu'Emmanuel Macron ne puisse pas se représenter
24:25 en 2027 ? J'insiste sur la question
24:27 parce qu'elle concerne bien la prochaine
24:29 élection présidentielle, ça va avoir son importance
24:31 juste après. Réponse de Richard Ferrand,
24:33 vous l'avez à l'écran, "Je regrette
24:35 tout ce qui bride la libre expression de la
24:37 souveraineté populaire, la limitation
24:39 du mandat présidentiel dans le temps,
24:41 le non-cumul des mandats, tout cela corsète
24:43 notre vie publique dans des règles
24:45 qui limitent le libre choix des citoyens.
24:47 Changeons tout cela en préservant
24:49 le bicamérisme, c'est-à-dire les deux
24:51 chambres, Sénat et Assemblée, et le
24:53 Conseil constitutionnel." - Stop ! On marque
24:55 une pause, parce que c'est important.
24:57 - C'est l'autorité. - Non mais c'est important d'analyser,
24:59 on va voir, est-ce qu'on va aller comme
25:01 le Cameroun, l'Algérie,
25:03 le Gabon, la Tunisie, la Russie,
25:05 vers une modification de la
25:07 Constitution ? On marque une pause, tout de suite, et on continue.
25:09 ...
25:11 ...
25:13 - Vous êtes peut-être
25:15 en train de découvrir que Richard
25:17 Ferrand a déclaré,
25:19 il a démenti après, qu'il faudrait
25:21 changer la Constitution pour qu'Emmanuel Macron
25:23 fasse un troisième mandat. On décortique tout ça,
25:25 et vous êtes en train de nous expliquer, mot à mot,
25:27 ce qu'il a dit dans Le Figaro ce matin.
25:29 Donc, racontez-nous tout.
25:31 - Alors, il parle de "limitation du mandat
25:33 présidentiel dans le temps", il nous dit "changeons
25:35 tout ça". Bon, après tout, pourquoi pas ?
25:37 Il a le droit
25:39 de proposer des réformes comme ça, mais
25:41 avant, ce qu'il a dit, c'était,
25:43 il nous a fait le tableau, quand même, d'une démocratie
25:45 en péril, où tous les vrais démocrates
25:47 devraient se rassembler derrière le bouclier d'Emmanuel
25:49 Macron, face aux hordes fascistes
25:51 et d'extrême-gauche qui tenteraient de détruire
25:53 la démocratie. C'est ça qu'il nous a
25:55 expliqué en substance. Bon, ça sonne
25:57 un peu bizarre, quand même, son idée, et puis
25:59 compte tenu aussi de sa proximité immédiate
26:01 avec Emmanuel Macron, vous l'avez bien
26:03 dit, c'est quand même un des compagnons de la première heure
26:05 du président de la République. Alors, effectivement,
26:07 ça a déclenché beaucoup de réactions,
26:09 et Richard Ferrand s'est défendu ce matin,
26:11 d'abord sur Twitter.
26:13 Regardez le tweet qu'il poste, il dit "consternant
26:15 de voir s'agiter les réseaux sociaux
26:17 et les médias paresseux sur une proposition
26:19 stupide que je ne fais pas
26:21 dans un entretien au Figaro, modifier
26:23 la constitution pour la présidentielle de
26:25 2027 pendant panurgisme
26:27 imbécile". Et puis, à la radio,
26:29 dans la matinée, il va s'exprimer, alors il explique que
26:31 oui, il pense sincèrement qu'il faut laisser
26:33 la démocratie respirer mieux,
26:35 et en soi, moi je trouve que c'est plutôt louable
26:37 comme intention, faire davantage
26:39 confiance aux électeurs, que ce soit pour le choix
26:41 de leur maire ou du président de la République.
26:43 Mais, là, nous dit-il,
26:45 il parlait d'une manière prospective,
26:47 il parlait d'une manière générale, et donc
26:49 pas du tout de 2027,
26:51 et surtout pas pour convenance personnelle d'Emmanuel Macron.
26:53 Je rappelle la question à laquelle
26:55 il répond "regrettez-vous qu'Emmanuel
26:57 Macron ne puisse pas se représenter en 2027".
26:59 Bon, là, il nous prend un peu pour des idiots.
27:01 Bon, rendons quand même justice à Richard Ferrand
27:03 d'une chose, effectivement, à aucun
27:05 moment, il ne parle de
27:07 permettre à Emmanuel Macron
27:09 de tenter un troisième mandat. Il parle de...
27:11 - Vous redites la question quand même ?
27:13 Elle a été posée, vous puissiez bien comprendre.
27:15 - Je dis qu'à aucun moment, dans l'interview, il ne parle
27:17 d'élargir, de permettre à Emmanuel Macron...
27:19 - Oui, mais il répondait à quelle question ? Rappelez-moi.
27:21 Pour être sûr.
27:23 - La question "regrettez-vous qu'Emmanuel Macron ne puisse pas
27:25 se représenter en 2027". C'est clair, c'est rapide.
27:27 Lui, il parle de "changer
27:29 la limitation du mandat présidentiel dans le temps".
27:31 Bon, ça, ça peut vouloir tout dire.
27:33 Ça peut être retourné au septennat, ça peut
27:35 effectivement dire "permettre de
27:37 se présenter une troisième fois", etc.
27:39 Et la presse, c'est vrai, s'est un peu ruée sur
27:41 cette déclaration en disant "ah, regardez,
27:43 il plaide pour un troisième mandat". Mais pourquoi
27:45 la presse a pensé ça ? Parce que ça fait
27:47 six mois, en effet, que ce scénario,
27:49 cette idée-là, tourne un petit peu
27:51 en boucle, cette idée de rendre
27:53 un troisième mandat successif
27:55 possible pour Emmanuel Macron.
27:57 - Alors, ces propos ont déclenché
27:59 de très vives réactions, vous le disiez,
28:01 Richard Ferrand, donc c'est défendu, finalement,
28:03 ce matin. - Oui, et surtout,
28:05 cette idée-là, cette idée du troisième mandat...
28:07 - D'où vient cette idée ? - D'où est-ce qu'elle vient ?
28:09 Alors, je vous fais la généalogie, parce que vous allez voir, c'est quand même assez intéressant.
28:11 Le 25 novembre dernier,
28:13 donc il y a six mois, à peu près six mois,
28:15 le journaliste de France Culture, Stéphane Robert,
28:17 je ne le connaissais pas,
28:19 se demande dans son billet politique du jour, sur France Culture,
28:21 si Emmanuel Macron
28:23 pourrait jouer les prolongations
28:25 au-delà de 2027. On en vient
28:27 à notre question du troisième mandat, donc. Et il explique
28:29 notre journaliste que ce scénario
28:31 est rendu possible par une décision
28:33 du Conseil d'État
28:35 rendue le 25 octobre 2022,
28:37 donc, vous voyez, un mois plus tôt, relative
28:39 à la situation du président de Polynésie française.
28:41 Il s'appelle Édouard Fritch, enfin, il s'appelait,
28:43 parce qu'il a été battu. Il était arrivé,
28:45 cet homme, au pouvoir en 2014,
28:47 après la démission de son prédécesseur.
28:49 Il s'est fait réélire, Édouard Fritch, en 2018,
28:51 et il voulait se représenter en 2023.
28:53 L'élection a eu lieu le mois dernier.
28:55 Et il a perdu. Bon, tant pis pour lui.
28:57 Seulement, la loi polynésienne dit
28:59 pas plus de deux mandats consécutifs.
29:01 Or, le premier mandat
29:03 d'Édouard Fritch, ayant été incomplet,
29:05 vu qu'il a pris la succession de quelqu'un qui a démissionné,
29:07 il prétendait pouvoir se présenter.
29:09 Et le Conseil d'État lui a dit
29:11 "Oui, oui".
29:13 Donc, étendu à Emmanuel Macron, ce cas de figure se donnerait
29:15 la question suivante. Imaginons qu'Emmanuel Macron
29:17 démissionne, là, en cours de mandat.
29:19 Et qu'il laissait l'intérim du pouvoir
29:21 au numéro 2 de l'État, en l'occurrence,
29:23 le président du Sénat, Gérard Larcher. Est-ce qu'Emmanuel
29:25 Macron pourrait se représenter,
29:27 sachant que la Constitution française
29:29 stipule, pour le président de la République française,
29:31 que, je cite la Constitution,
29:33 "nul ne peut exercer
29:35 plus de deux mandats consécutifs".
29:37 Alors Stéphane Robert, le journaliste, en fait, il n'a rien avancé.
29:39 Il était allé voir, deux jours plus tôt,
29:41 l'ancien garde des Sceaux, Jean-Jacques Herboas,
29:43 qui avait raisonné à partir
29:45 du cas de figure polynésien que je viens de vous expliquer.
29:47 Et Jean-Jacques Herboas nous dit
29:49 "Ben non, en fait, la Constitution, techniquement,
29:51 n'interdirait pas à Emmanuel Macron de se représenter
29:53 plus tard". Pourquoi ?
29:55 Parce que s'il démissionne, son second mandat
29:57 serait incomplet.
29:59 Or, quand la Constitution nous dit
30:01 "nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs",
30:03 sous-entendu deux mandats
30:05 complets. Donc ce ne serait pas
30:07 l'élection qui compterait, finalement, la victoire
30:09 lors du second tour.
30:11 Ce serait le fait d'accomplir
30:13 entièrement les cinq ans du mandat. Voyez un petit peu
30:15 cette idée que si, en cas de démission, ça
30:17 réinitialiserait le compteur
30:19 présidentiel pour Emmanuel Macron.
30:21 Bon, là on est dans la spéculation constitutionnelle.
30:23 Seulement, voilà,
30:25 le 28 novembre, trois jours plus tard,
30:27 le journaliste Georges Malbrunod du Figaro
30:29 tweet la chose suivante,
30:31 vous allez voir. Il évoque une analyse
30:33 d'un service du renseignement français
30:35 et il nous dit "en 2023",
30:37 tenez-vous bien, on est fin novembre 2022,
30:39 il y a six mois, "Macron
30:41 fera passer la réforme des retraites en recourant
30:43 au 49-3, puis il dissoudra
30:45 l'Assemblée". Donc la première partie de la
30:47 phrase, c'est effectivement réalisé, vous serez d'accord.
30:49 "Puis il dissoudra l'Assemblée,
30:51 il démissionnerait ensuite faute de majorité, ce qui
30:53 lui permet de se représenter dans la foulée ou au scrutin
30:55 suivant". - Énorme ! - Là, on est en train de nous
30:57 dire que la spéculation devient une
30:59 prévision, vous voyez ? Alors,
31:01 Georges Malbrunod, contacté par les Vigendages, mais qu'est-ce que c'est
31:03 que cette histoire ? Il dit "ma source
31:05 au service secret a
31:07 - il l'a vu le 26
31:09 novembre - donc a probablement eu vent
31:11 de la théorie de Jean-Jacques Hurvoas".
31:13 Voilà, on en est là. Alors, est-ce que ça
31:15 tient la route, cette histoire de démission
31:17 permettant de se représenter
31:19 deux ans plus tard ? Alors, le fait
31:21 est que la Constitution n'est pas claire.
31:23 Nul ne peut exercer plus de mandat consécutif.
31:25 Ça ne nous dit pas
31:27 qu'elle est en fait...
31:29 Qu'est-ce qu'on considère comme le
31:31 mandat consécutif ? Est-ce que c'est l'élection ou est-ce que
31:33 c'est le fait d'accomplir ce mandat complet ?
31:35 Si vous prenez la Constitution américaine, il est écrit
31:37 "nul ne pourra être élu à la présidence
31:39 plus de deux fois". Dans le cas américain,
31:41 c'est très clair. Vous ne pouvez pas vous présenter trois fois
31:43 même si vous démissionnez. Dans le cas français,
31:45 ça n'est pas clair. Alors, où l'on voit
31:47 en fait que le droit,
31:49 cette affaire d'interprétation
31:51 et d'imagination, et parfois aussi de
31:53 circonstances politiques ? Et de circonstances politiques.
31:55 La vraie question, c'est, imaginons
31:57 qu'Emmanuel Macron nous fasse le coup d'une démission
31:59 et de se représenter. Il y aurait bataille,
32:01 etc. Il y aurait sûrement des discussions
32:03 juridiques de tous ordres. Mais aurait-il,
32:05 pourrait-il avoir derrière lui une vague
32:07 populaire qui le soutienne et qui le porte
32:09 comme ça dans un élan ? La France entière
32:11 voudrait Emmanuel Macron. C'est pas impossible
32:13 que si ça se produisait, effectivement ça
32:15 passerait. Mais est-ce qu'à l'état actuel des choses,
32:17 il y a une vague populaire, une
32:19 demande si forte pour
32:21 Emmanuel Macron que ça emporterait
32:23 toutes les considérations constitutionnelles ?
32:25 Je n'en suis pas tout à fait certain.
32:27 On a vu qu'il suffit de ces
32:29 circonstances internationales pour que
32:31 les choses changent aussi.
32:33 Et puis c'est intéressant parce qu'avec votre analyse,
32:35 on se rend compte que pas besoin de changer la Constitution.
32:37 Merci pour votre analyse.
32:39 Très fine, mon cher Dimitri.
32:41 Si vous avez envie de réagir
32:43 à ces sujets, ne les saisis pas, il y a un petit message.
32:45 Un petit message ici.
32:47 Voilà, réagissez
32:49 sur Twitter. On aime bien vos réactions.
32:51 Dites ce que vous pensez de chacun
32:53 de nos chroniqueurs. On aime bien vos réactions.
32:55 Après le Conseil français
32:57 du culte musulman, c'est au tour de Jean-Luc Mélenchon
32:59 d'expliquer, Charlotte Dornelas,
33:01 que la Baïa n'est pas un signe religieux
33:03 pour lui. Ce n'est absolument pas
33:05 un problème puisque ce n'est pas islamique,
33:07 mais issu d'une tradition bédouine.
33:09 J'aimerais entendre vos explications
33:11 et votre analyse sur le regard de Jean-Luc Mélenchon
33:13 par rapport à la Baïa. C'est assez étonnant,
33:15 non ? C'est assez étonnant. C'est-à-dire que
33:17 si je voulais être provoquante, je dirais qu'après avoir
33:19 bouffé du curé, Jean-Luc Mélenchon bouffe avec
33:21 les imams du CFCM, en l'occurrence,
33:23 puisqu'il adopte mot pour mot leur rhétorique.
33:25 Et en effet, vous vous rappelez, le CFCM,
33:27 on avait étudié bien leur déclaration,
33:29 donc la Baïa n'était pas du tout un vêtement
33:31 religieux. Alors, on va essayer de...
33:33 On va faire en trois parties sur la déclaration de Jean-Luc Mélenchon.
33:35 Un, nous dit-il, je le cite,
33:37 "Il y a une obsession contre les musulmans en France",
33:39 suite de la citation,
33:41 "la Baïa n'est pas une tenue reconnue par la foi musulmane
33:43 comme religieuse". Alors là, il faut que Jean-Luc Mélenchon
33:45 choisisse. Soit
33:47 c'est une tenue islamique, et dans ces cas-là,
33:49 l'interdiction ou la volonté d'interdiction
33:51 concernent, en effet, potentiellement
33:53 les musulmans et peut-être qualifiés
33:55 par Jean-Luc Mélenchon d'islamophobe,
33:57 je cite son vocabulaire, en l'occurrence.
33:59 Soit ça n'est pas une tenue religieuse,
34:01 et alors l'obsession, elle n'est pas contre les musulmans, mais contre la Baïa,
34:03 qui n'est pas une tenue religieuse, donc ça n'a rien
34:05 à voir avec rien. Donc là, encore une fois,
34:07 il faut choisir. La deuxième chose
34:09 que nous dit Jean-Luc Mélenchon, c'est que
34:11 ça n'est pas une tenue religieuse,
34:13 c'est inventé par les Bédouins en raison
34:15 de la chaleur, mais nous dit-il, quelques lignes plus loin,
34:17 c'est inventé par les Bédouins,
34:19 ça s'est répandu pour la chaleur,
34:21 mais en même temps, c'est pour la pudeur dans les cours
34:23 d'école en France.
34:25 Là, encore une fois, c'est compliqué.
34:27 Mais il n'a pas complètement
34:29 tort, c'est-à-dire que stricto sensu,
34:31 la Baïa, initialement, n'est pas
34:33 une tenue religieuse.
34:35 Elle est créée, en effet, dans les circonstances
34:37 qu'il décrit, et certains non-musulmans
34:39 dans les pays concernés l'apportent.
34:41 Sauf que le sophisme de
34:43 Jean-Luc Mélenchon, en l'occurrence, il réside dans la généralité.
34:45 C'est-à-dire que dans le désert, c'est vrai,
34:47 en France, c'est beaucoup moins vrai.
34:49 C'est beaucoup moins vrai puisqu'on a vu,
34:51 en effet, cette offensive
34:53 de la Baïa. Vous savez, depuis quelques
34:55 années, la mode est aux robes longues. On met toutes des
34:57 robes longues à fleurs. Donc, si c'était juste la
34:59 pudeur... - Où est la vôtre ? - Ce soir,
35:01 je ne l'ai pas, mais j'en ai.
35:03 - Oui, c'est la mode. - Si la
35:05 question, c'était la pudeur et
35:07 la longueur de la jupe, il y a d'autres moyens
35:09 que la Baïa d'y avoir
35:11 recours. Et c'est l'environnement
35:13 dans lequel, le contexte, on va dire, dans lequel
35:15 se fait la revendication de la Baïa
35:17 ces derniers mois, qui revient
35:19 en permanence, en France,
35:21 dans les écoles, qui, évidemment, pose
35:23 une question sur la Baïa. On parle
35:25 du "voilà l'école", vous savez, la manière
35:27 de mettre son abaya avec la ceinture pour que,
35:29 précisément, la loi sur la laïcité
35:31 ne fonctionne pas. On a vu
35:33 toutes ces vidéos fleurir sur
35:35 les réseaux sociaux. On parle des prières
35:37 dans les écoles. On a eu les débats
35:39 sur les menus à l'âle à la cantine. Ça s'inscrit
35:41 dans un environnement dans les écoles françaises.
35:43 On n'est pas exactement dans un débat
35:45 dans le désert, avec les Bédouins à l'origine
35:47 de la Baïa. Donc, évidemment, le sophisme
35:49 de Jean-Luc Mélenchon se situe là.
35:51 Par ailleurs, si rien...
35:53 Comment dire ?
35:55 Si rien de... Enfin, si
35:57 la Baïa n'est pas religieuse, ça veut dire qu'il n'y a pas
35:59 d'offensive religieuse à l'école.
36:01 Donc, Jean-Luc Mélenchon va nous expliquer que
36:03 ce sujet-là n'existe pas. C'est quand même extrêmement
36:05 compliqué.
36:07 C'est extrêmement compliqué pour lui de le faire, puisque, évidemment,
36:09 quand il s'agit du voile, il va nous expliquer que là, c'est la liberté.
36:11 C'est plus la question de la laïcité,
36:13 c'est la liberté individuelle.
36:15 Et ensuite, Jean-Luc Mélenchon
36:17 va enfin sur le terrain culturel.
36:19 Il nous dit que ce n'est pas religieux, donc c'est culturel.
36:21 Et il nous explique que les mœurs changent.
36:23 Et donc, en France, les mœurs changent.
36:25 Et alors là, il est vrai
36:27 que les mœurs changent dans ces endroits-là.
36:29 On le répète assez souvent pour être d'accord
36:31 avec lui. Mais là, encore une fois, le parallèle
36:33 a l'air séduisant, mais il est encore une fois
36:35 un peu sophiste. Pourquoi ? Parce qu'il nous prend
36:37 deux exemples. Il nous dit, un, l'exemple de ses chemises
36:39 à fleurs quand il était jeune, qui faisait hurler son père.
36:41 Et la deuxième chose, la pudeur
36:43 des jeunes filles. Et pourquoi est-ce que
36:45 là, encore une fois, il y a un sophisme ?
36:47 Un, concernant les chemises à fleurs.
36:49 Il aborde, en l'occurrence, avec l'exemple des chemises
36:51 à fleurs, l'évolution
36:53 collective de la mode vestimentaire,
36:55 qui, en effet,
36:57 peut engendrer des ruptures générationnelles.
36:59 C'est-à-dire que, là, l'exemple
37:01 qu'on a en ce moment, ça pourrait être le croc-top.
37:03 Vous savez, ces fillettes
37:05 qui vont à l'école avec le nombril à l'air.
37:07 Là, en effet, leurs parents disent "non mais non,
37:09 on ne s'habillait pas comme ça". Là, il y a une évolution un peu collective
37:11 de la manière de s'habiller.
37:13 La question de l'habaya, ce n'est pas une incompréhension
37:15 générationnelle. Ce n'est pas tous les jeunes de France
37:17 à 15 ans, toutes les jeunes filles de France à 15 ans
37:19 qui se sont dit "tiens, on va faire évoluer la mode, maintenant
37:21 on va se mettre en habaya". Non, ça, c'est la robe longue à fleurs.
37:23 Ça, d'accord, ils pourraient prendre cet exemple-là.
37:25 Il ne prend pas celui-là. Donc, ça ne concerne pas
37:27 toutes les jeunes filles. Ça n'est pas la mode française
37:29 qui a évolué, en l'occurrence.
37:31 C'est évidemment une importation
37:33 de mœurs. Ce n'est pas une évolution
37:35 collective. Et la deuxième chose,
37:37 quand il nous dit, concernant les jeunes filles,
37:39 c'est évidemment l'âge de la pudeur et c'est ça
37:41 le sujet de l'habaya.
37:43 C'est exactement la même rhétorique.
37:45 Toutes les jeunes filles sont
37:47 concernées par l'évolution de leur corps,
37:49 la pudeur, le fait d'être un peu mal à l'aise
37:51 avec ces changements-là à 15 ans.
37:53 Toutes n'ont pas recours à l'habaya. J'espère que Jean-Luc Mélenchon
37:55 a remarqué. Ça concerne des jeunes filles
37:57 en particulier qui s'inscrivent
37:59 soit dans une revendication identitaire
38:01 étrangère, soit en effet,
38:03 et la plupart du temps, dans une revendication
38:05 qui colle avec une revendication islamique.
38:07 Donc oui, Jean-Luc Mélenchon a raison,
38:09 les mœurs changent. Mais
38:11 quand ils évoluent collectivement dans un pays, c'est
38:13 naturel. Les mœurs changent d'une génération
38:15 à l'autre. En revanche, là,
38:17 on n'aborde pas précisément, et c'est ce que
38:19 Jean-Luc Mélenchon essaye de nous faire croire, une évolution
38:21 naturelle des mœurs dans un pays.
38:23 L'importation de mœurs étrangères
38:25 affirmée comme telle,
38:27 en France et non pas dans le désert,
38:29 en réalité. Donc voilà pour la
38:31 déclaration de Jean-Luc Mélenchon.
38:33 - Beaucoup à gauche ont reproché
38:35 à Jean-Luc Mélenchon d'avoir abandonné la laïcité
38:37 en tenant de tels propos
38:39 certains anciens compagnons de route,
38:41 notamment. Est-ce qu'ils ont raison d'évoquer
38:43 la laïcité contre cette offensive ?
38:45 - Le problème, c'est qu'on a une
38:47 civilisation, sur la question de l'habaya,
38:49 je reviens, on a une civilisation qui s'adosse à une religion.
38:51 Malraux qui disait ça, c'est assez juste.
38:53 Pourquoi ? Finalement, la question de l'habaya,
38:55 est-ce que c'est culturel ou religieux ?
38:57 C'est exactement la question qui se pose entre la statue de
38:59 Saint-Michel au Sape d'Olonne et la statue de
39:01 Saint-Michel au Mont-Saint-Michel. Donc au Sape d'Olonne,
39:03 on la déboulonne, mais au Mont-Saint-Michel, le président
39:05 de la République va expliquer que ça fait mille ans d'Histoire
39:07 de France. Donc là, on se dit, bon,
39:09 c'est une question de date. Pourquoi ? Parce que, en effet,
39:11 ce qui est cultuel, si
39:13 une civilisation s'adosse à une religion,
39:15 le cultuel a fini par imprégner
39:17 le culturel dans une société extrêmement
39:19 religieuse, comme la France l'a été pendant longtemps,
39:21 avant la Révolution française,
39:23 puis 1905, évidemment
39:25 que ça irrigue aussi les mœurs.
39:27 Donc cette distinction, elle est faite
39:29 en France sur la culture française par rapport
39:31 au culte initial de la France,
39:33 à savoir le catholicisme. Mais quand
39:35 vous faites cette distinction sur le
39:37 terrain de l'islam et donc de la
39:39 partie culturelle de l'islam, évidemment,
39:41 en France, tout ça est assez étranger.
39:43 Ou pour le dire différemment, dans les mots de Jean-Luc Mélenchon,
39:45 tout ça est assez nouveau, en réalité.
39:47 Donc cette distinction, on n'arrive
39:49 pas à la faire sur le terrain de l'islam,
39:51 puisque tout est nouveau.
39:53 Donc c'est évidemment la raison pour laquelle
39:55 le CFCM, puis Jean-Luc Mélenchon,
39:57 nous expliquent que ce n'est pas du tout religieux.
39:59 Pourquoi ? Pour que, précisément, la laïcité
40:01 ne puisse pas s'impliquer. On dit
40:03 finalement que tout ça est culturel, et donc on bascule
40:05 sur le terrain de la liberté individuelle.
40:07 Évidemment, puisqu'il n'y a plus de primauté de la
40:09 culture française en France,
40:11 il n'y a plus de primauté des mœurs françaises
40:13 en France, depuis que nous avons
40:15 non pas renoncé, mais combattu
40:17 la volonté d'assimilation
40:19 des étrangers qui arrivaient en France.
40:21 À partir du moment où vous combattez l'assimilation,
40:23 vous allez sur le terrain de la liberté individuelle,
40:25 le terrain culturel de la liberté individuelle,
40:27 et alors les gamines se mettent en abaya,
40:29 si elles veulent, évidemment, puisque ça n'est pas religieux.
40:31 Et on retombe sur la déclaration
40:33 de Jean-Luc Mélenchon. En réalité, on a trois
40:35 manières de lire les choses.
40:37 On a Jean-Luc Mélenchon,
40:39 qui acte un changement de peuple,
40:41 en l'occurrence sur ce terrain-là,
40:43 donc de mœurs,
40:45 et qui s'en félicite. Je trouve ça magnifique,
40:47 c'est enrichissant. Vous avez d'autres
40:49 personnes qui actent
40:51 le même changement de peuple, le même
40:53 changement de mœurs, et qui déplorent l'unité
40:55 perdue, l'unité culturelle perdue
40:57 de la France. Nous ne vivons plus
40:59 tous de la même manière. Et au milieu de ça,
41:01 il y a en effet des anciens compagnons de route de Jean-Luc Mélenchon
41:03 qui, eux, disent "mais le
41:05 changement de mœurs, pourquoi pas ? Parce qu'en effet, l'assimilation,
41:07 ça n'est pas bon,
41:09 l'immigration en surnombre, c'est pas grave
41:11 puisque nous avons des idées,
41:13 nous avons des idées qui vont nous unir.
41:15 Mais les idées, et la laïcité en fait partie,
41:17 seules, ne contreviennent pas
41:19 aux mœurs. La meilleure preuve, c'est quand
41:21 vous avez un, comment dire,
41:23 Emmanuel Macron qui va
41:25 au Mont-Saint-Michel, à part quelques
41:27 excités de la libre-pensée, personne n'aurait l'idée
41:29 d'évoquer la laïcité. Pourquoi ? Parce que certaines parties
41:31 sont passées dans le domaine culturel,
41:33 évidemment. Donc en clair,
41:35 on a deux gauches. On a la première
41:37 qui a usé de la
41:39 laïcité contre la catholicité
41:41 de la France, qui a voulu déchristianiser la société
41:43 française, et qui donc
41:45 continue
41:47 à user de la laïcité, ou plutôt à la rejeter
41:49 parce que le travail est fait avec le
41:51 catholicisme, et le but, en fait,
41:53 c'est d'éradiquer la vieille France.
41:55 Et Jean-Luc Mélenchon retourne
41:57 sa vision de la laïcité contre la France,
41:59 comme il l'avait fait contre la France
42:01 catholique, c'est-à-dire elle a commencé en 1789,
42:04 la laïcité ne nous sert plus à rien avec
42:06 l'islam. Et vous avez une autre gauche qui est un peu
42:08 plus cohérente sur ce terrain-là,
42:10 confère mon voisin, et qui nous dit
42:12 "on a usé de la laïcité contre le catholicisme,
42:14 on l'a combattue à mort, mais en réalité c'était la religion
42:16 qui nous aînait, pas la partie culturelle
42:18 de l'ancienne France",
42:20 et qui donc use de la laïcité exactement de la même manière
42:22 contre l'islam. Mais en l'occurrence,
42:24 sur le terrain des mœurs, si vous n'allez pas
42:26 sur le terrain de l'immigration et de l'assimilation,
42:28 la laïcité comme encadrement,
42:30 on va dire, des religions, devient
42:32 assez inefficace.
42:34 - Et pourtant, est-ce que la laïcité n'est pas
42:36 le seul outil, Charlotte Dornelin,
42:38 que nous ayons justement pour tenter de contenir
42:40 certaines offensives religieuses
42:42 qu'on voit justement là,
42:44 dans l'espace public, qu'on voit régulièrement dans l'espace public,
42:46 c'est pas notre seul outil ?
42:48 - Si on ne veut pas séparer la foi,
42:50 le culte, de la culture,
42:52 en disant "vous pouvez arriver avec une foi
42:54 différente, mais il va falloir
42:56 vous assimiler à la culture française", dire
42:58 "nous", et donc changer certaines parties,
43:00 certaines habitudes
43:02 culturelles de vos pays d'origine,
43:04 tout ce qui a basculé du culte
43:06 à la culture dans les pays d'origine,
43:08 par exemple la Baïa, si vous refusez de faire ça,
43:10 alors avec les lois, vous n'y arriverez pas,
43:12 parce que les moeurs font toujours de meilleures
43:14 lois communes, on va dire que les décrets
43:16 décidaient contre les moeurs, s'importer
43:18 en nombre. Donc, évidemment,
43:20 quand les moeurs changent par
43:22 importation d'un grand nombre,
43:24 la seule question, c'est l'immigration
43:26 et le nombre dans l'immigration.
43:28 Quand vous avez des millions de gens
43:30 qui viennent, à qui on dit "vous n'allez pas
43:32 vous assimiler, mais vous intégrer
43:34 en gardant votre culture d'origine",
43:36 et c'est le slogan de SOS Raciste pour ne pas le nommer,
43:38 "le droit à la différence",
43:40 le droit à la différence, c'est la différence dans la
43:42 manière de se prénommer, dans la manière
43:44 de s'habiller, dans la manière de manger,
43:46 et bien quand vous dites ça à des gens qui arrivent en
43:48 nombre, et bien au bout d'un moment, ces gens vivent
43:50 avec cette différence, et le
43:52 nombre finit par l'imposer.
43:54 Donc, en effet, vous avez énormément
43:56 d'absences le jour de nouvelles fêtes,
43:58 qui sont les fêtes de la population
44:00 fière, on va dire,
44:02 de ses origines. Vous avez des gens qui ne s'habillent pas
44:04 de la même manière, vous avez des gens qui réclament d'autres
44:06 menus à la cantine, et vous avez
44:08 évidemment une fracture dans la
44:10 manière de vivre en France.
44:12 Et, à mon avis, le seul sujet
44:14 sur la question de la baïa comme sur le reste,
44:16 c'est la France. C'est-à-dire que je vous disais tout à l'heure,
44:18 personne ne va hurler quand Emmanuel Macron
44:20 va au Mont-Saint-Michel, personne ne va dire "attention,
44:22 vous contrevenez à la laïcité quand on parle
44:24 d'un sujet qui est la croix et la bannière
44:26 dans notre vocabulaire",
44:28 quand une cantine à l'école sert du poisson le vendredi,
44:30 personne ne va invoquer la laïcité.
44:32 Pourquoi ? Parce que
44:34 simplement l'inertie des moeurs
44:36 communes en France a fini par
44:38 survivre, on va dire, à la guerre
44:40 qu'il y a eu entre l'Église et la République.
44:42 Pourquoi ? Parce que la France a
44:44 survécu à ça. Donc là, on a une importation
44:46 différente. Jean-Luc Mélenchon
44:48 la célèbre, d'autres s'en inquiètent, et au milieu, il y a des gens
44:50 un peu perdus.
44:52 - Merci beaucoup pour votre regard,
44:54 Charlotte Danielas. De toute façon, on va faire un tour de table
44:56 après le sujet
44:58 de Marc Menand. Est-ce que ça vous choque
45:00 que le chef de l'État
45:02 boit une petite bière comme ça dans les vestiaires,
45:04 cul sec, si vous permettez l'expression,
45:06 est-ce que ça vous choque ?
45:08 Est-ce qu'il a un droit d'exemplarité ?
45:10 C'est la question que je commence par vous poser à vous,
45:12 Marc Menand, puisque à la finale
45:14 du top 14,
45:16 le président a été dans les vestiaires
45:18 boire une petite Corona.
45:20 La bulle d'alcool est dangereuse pour la santé.
45:22 Et d'un coup,
45:24 ça a pu choquer certains.
45:26 Et rappelons quand même que vous êtes un
45:28 un fervent de... - Un abstem.
45:30 - Voilà, exactement.
45:32 Monsieur est toujours sans alcool. On voit un petit peu les images ici.
45:34 Marc Menand, votre regard.
45:36 - Comment ne pas être choqué ?
45:38 C'est-à-dire que là, c'est un geste, pardon,
45:40 je ne devrais pas le dire, mais je le dis quand même,
45:42 c'est un geste de pochetron.
45:44 C'est-à-dire que quand vous prenez la canette comme ça,
45:46 que vous la videz d'un seul trait,
45:48 c'est même pas simplement
45:50 on trinque. C'est un geste
45:52 qui est un geste extrême
45:54 et un hommage presque à la
45:56 soulographie. C'est de dire, on ne peut pas
45:58 être dans la joie en dehors
46:00 de l'alcool. Sur un terrain de sport,
46:02 là où il y a nombre de gamins qui
46:04 essaient d'apprendre des règles
46:06 de vie, une éthique,
46:08 une façon de pouvoir se comporter,
46:10 une façon de grandir, avoir
46:12 conscience de son corps,
46:14 et bien là, on annihile tout ça.
46:16 Ce qui compte à la fin, c'est de faire la fête,
46:18 on se fout du sport, on se
46:20 rend minable. Parce que
46:22 c'est ça que ça sous-entend. Alors, c'est quand même
46:24 faire fi d'abord de ses propres
46:26 réflexions. Lorsqu'il
46:29 se présente au
46:31 comment...
46:33 au Salon de l'agriculture en
46:35 2018, il dit
46:37 "Il y a un fléau de santé publique
46:39 quand la jeunesse
46:41 boit de façon accélérée
46:47 des alcools forts ou de la bière."
46:49 Et c'est
46:51 un véritable fléau qui est reconnu
46:53 par toutes les autorités,
46:55 à savoir
46:57 les associations
46:59 de santé,
47:01 la société également,
47:03 contre le cancer. Toutes ont
47:05 remarqué, grâce à des études,
47:07 que l'alcool est nocif.
47:09 Et ça concerne en particulier
47:11 les jeunes, qu'il faut savoir.
47:13 Je vous laisse développer, mais après je vous dirai, et je crois que
47:15 Dimitri, il bruit, tout le monde va donner un peu son avis,
47:17 est-ce que le président est quand même un peu le
47:19 nocturne ? Je vous taquine,
47:21 mais j'ai envie de vous taquiner.
47:23 Est-ce que le président, il peut quand même prendre
47:25 une petite bite ? Mais non, mais vous êtes un
47:27 symbole. Vous êtes là pour dire aux mômes
47:29 "La vie est belle". La vie,
47:31 c'est quand vous allez pouvoir
47:33 vous dépasser, quand vous allez pouvoir
47:35 atteindre une sorte de performance
47:37 qu'elle soit intellectuelle ou physique,
47:39 et il n'y a pas besoin d'un élément
47:41 subsidiaire pour dire "il y a
47:43 la gaieté". C'est-à-dire que là encore,
47:45 les autorités rappellent qu'il est
47:47 pour arriver à ce
47:49 que les jeunes ne tombent plus dans le
47:51 piège de l'alcool, il est
47:53 nécessaire, il y a une nécessité
47:55 d'arrêter de banaliser
47:57 l'alcool.
47:59 Et cette banalisation, elle conduit à quoi ?
48:01 Elle conduit que
48:03 60% des jeunes
48:05 de 17 ans,
48:07 60%, eh bien
48:09 ont connu au moins une fois
48:11 l'ivresse. On a le fameux
48:13 fléau du "Bringe drinking".
48:15 52%
48:17 des garçons,
48:19 57% des garçons l'ont connu,
48:21 40% des filles.
48:23 C'est-à-dire que soudain, c'est là ce mois,
48:25 vous buvez jusqu'au moment où vous
48:27 vous effondrez. Et ça, ça concerne
48:29 des jeunes de 17 ans,
48:31 vous vous rendez compte ? C'est-à-dire qu'on dit
48:33 "on ne peut pas exister dans une joie,
48:35 dans quelque chose qui nous réunisse
48:37 un esprit
48:39 qui est celui de la fraternité
48:41 s'il n'y a pas l'alcool".
48:43 Or, on sait aussi que les jeunes sont
48:45 souvent inhibés. Et pour pouvoir
48:47 échapper à ce qui les entrave,
48:49 il y a besoin de ces
48:51 substituts. L'alcool
48:53 est un fléau et il y a
48:55 41 000 morts par an
48:57 qui sont
48:59 liés à l'alcool.
49:01 Il y a toutes les violences
49:03 conjugales, il y a les accidents.
49:05 À la route, 30% des jeunes
49:07 quand ils
49:09 prennent le volant, ils sont souvent
49:11 les plus nombreux le samedi soir
49:13 à avoir des accidents de voiture.
49:15 Et ce sont des gens qui ont pris
49:17 de l'alcool. C'est-à-dire qu'on ne peut pas
49:19 rigoler avec ça. N'oublions pas
49:21 que MADESFrance, dans les années
49:23 50, avait interdit la gourde
49:25 d'alcool qui était prise par
49:27 les mômes pour passer
49:29 la cour de récréation
49:31 et se fortifier grâce
49:33 à l'alcool. La bière, aujourd'hui,
49:35 est de plus en plus consommée.
49:37 Je vais nombrer d'autres chiffres
49:39 mais on ne peut pas nier cela
49:41 et arrêtons de glorifier, je ne suis pas
49:43 un perpuritain, mais... - Un petit peu quand même.
49:45 - Mais nous, pourquoi être
49:47 un perpuritain ? On sait que
49:49 les jeunes,
49:51 entre autres, et pour tout un chacun,
49:53 l'alcool ronge les neurones.
49:55 L'alcool, il n'y a pas de petite
49:57 dose d'alcool. - On a bien
49:59 compris votre positionnement,
50:01 votre position, et vous n'avez jamais
50:03 bu d'alcool de ce genre. - Oui, mais ce n'est pas moi qui suis important.
50:05 - Non, mais c'est important aussi de le dire,
50:07 votre regard, et puis ce que vous dites,
50:09 ce sont des chiffres, etc.
50:11 Alors, Dimitri, pourquoi ça vous choque,
50:13 le positionnement de Mac, et ensuite
50:15 Mathieu, Charlotte ? Rapidement, il nous reste peu de temps.
50:17 - C'est un peu per la rigueur, quand même, comme
50:19 discours, et alors évidemment,
50:21 l'exemplarité du chef de l'État...
50:23 - Il doit avoir quand même une exemplarité ou pas ?
50:25 - Il avait très soif, à ce moment-là, il ne savait peut-être pas
50:27 qu'il était filmé, bon, s'il ne savait pas,
50:29 il est quand même un peu naïf. - Ce n'est pas dangereux pour vous ?
50:31 - Non, mais ce n'est pas le sujet !
50:33 Evidemment que l'alcool en excès
50:35 est évidemment dangereux, que c'est un sujet
50:37 de santé publique, mais enfin bon, tous les gens
50:39 qui boivent de la bière ne sont pas des alcooliques qui vont finir
50:41 dans un platan, c'est un petit peu ça que je reprocherais
50:43 au discours de Mac. - Non, chacun
50:45 son regard. - Je me contenterai de dire que
50:47 je tiens à prendre des preuves crédibles de l'existence de Dieu
50:49 de le whisky, le cognac et le bourgogne.
50:51 - L'abus d'alcool est dangereux pour la santé...
50:53 - Oui, oui, oui, oui, bien sûr, mais ensuite,
50:55 buvons en deux, à la santé
50:57 des amoureux. - Charlotte Dornelas.
50:59 - Non, mais en fait, moi je ferais...
51:01 - Donne-Marc ne soyez pas très... Chacun son avis.
51:03 - Non, mais je fais la distinction, c'est-à-dire que les chiffres que donne Marc
51:05 sont absolument véritables,
51:07 le problème du binge drinking
51:09 chez les jeunes et tout, la consommation d'alcool,
51:11 c'est absolument vrai, mais moi
51:13 je redirais que
51:15 si, le poison c'est la dose.
51:17 - Mais non, mais sauf que
51:19 sur le plan santé, et nous,
51:21 tant que France 2, la dernière étape
51:23 du Tour de France, on a sacralisé
51:25 depuis 10 ans, on distribue des
51:27 coupes de champagne en plein roulage
51:29 lors de la dernière étape
51:31 et les coureurs boivent en étant sur leur vélo
51:33 en train de pédaler un verre de champagne.
51:35 C'est pas le meilleur symbole que l'on puisse
51:37 donner à des enfants pour pouvoir
51:39 croire en la vie, on peut
51:41 vivre heureux sans boire.
51:43 Voilà, et je suis pas dans le pré-chip, pré-chat,
51:45 mais faut pas oublier les dangers que ça représente.
51:47 Et on est très vite accro.
51:49 - Ça va ?
51:53 - Dernière partie,
51:55 le Journal du Dimanche
51:57 publiait hier une grande enquête
51:59 sur le Rassemblement national
52:01 de Marine Le Pen, Mathieu Bocote,
52:03 pour comprendre les ressorts qui l'animent
52:05 dans la société française. On cherche
52:07 à comprendre qui la soutient, qui la rejette,
52:09 qui vote pour, qui vote contre,
52:11 et cette enquête, vous avez envie de nous la décrypter.
52:13 - Oui, assez rapidement.
52:15 Je veux revenir sur quelques chiffres
52:17 qui ressortent de l'enquête. Qu'est-ce qui fait peur ?
52:19 On dit souvent, Marine Le Pen, ça ferait peur
52:21 si elle était élue. De quoi a-t-on peur ?
52:23 Je ressors les trois premiers chiffres
52:25 qui ressortent, ensuite, il y en a d'autres.
52:27 Le premier, 73 % disent
52:29 que c'est un saut dans les connus.
52:31 C'est tout à fait exact, un saut dans les connus,
52:33 c'est un autre type de politique qui relève moins
52:35 de l'alternance que de l'alternative.
52:37 Prenons ça au sérieux. Ce sont les deux chiffres suivants
52:39 qui m'ont intéressé.
52:41 72 % disent craindre une émeute
52:43 dans les banlieues.
52:45 Et ensuite, 69 % disent craindre
52:47 des manifestations massives dans tout le pays.
52:49 Et ça, ça, c'est très important.
52:51 D'abord, le 72 % craignent
52:53 des émeutes dans les banlieues.
52:55 On en vient donc à reconnaître qu'une partie
52:57 de la population en France
52:59 pourrait ne pas respecter, dans le cas des banlieues,
53:01 pourrait se soulever
53:03 sur le mode insurrectionnel.
53:05 Autrement dit, si les Français
53:07 votaient majoritairement pour Marine Le Pen,
53:09 on considère que les banlieues issues globalement
53:11 de l'immigration pourraient potentiellement se soulever
53:13 et sont donc, si je me fie au chiffre du sondage,
53:15 porteuses, ces banlieues,
53:17 d'une source de violence politique
53:19 potentielle et de refus du résultat
53:21 démocratique.
53:23 Je suis content de le dire.
53:25 Deuxième élément, 69 % craignent
53:27 des manifestations massives dans tout le pays.
53:29 On en vient donc à dire qu'une partie
53:31 significative de la gauche n'accepterait pas
53:33 l'élection de Marine Le Pen
53:35 et serait donc prête à bloquer
53:37 le pays si le résultat électoral
53:39 ne lui convient pas.
53:41 Pour reprendre le vocabulaire
53:43 qui convient pour notre époque, je note donc
53:45 que les Français craignent, en disant cela,
53:47 un comportement trompiste ou bolsonariste
53:49 de la part de la gauche française
53:51 qui serait prête à paralyser
53:53 le pays avec des manifestations
53:55 massives si jamais les Français faisaient
53:57 le choix majoritairement dans le respect
53:59 des institutions de la Ve République
54:01 sous le signe des
54:03 valeurs républicaines, faisaient le choix
54:05 de voter pour Marine Le Pen.
54:07 Donc quelles sont, au-delà, comme je dis,
54:09 la peur du sceau dans l'inconnu, les deux
54:11 craintes évoquées? C'est donc la
54:13 crainte, premièrement, finalement,
54:15 des tensions liées à une société
54:17 multiculturelle, une société qui n'a pas été
54:19 capable, pour différentes raisons, d'intégrer
54:21 les populations et les migrations suffisamment.
54:23 On se dit que ça pourrait exploser, donc on leur
54:25 confère un droit de veto. On a tellement peur
54:27 qu'ils se soulèvent qu'on va voter autrement.
54:29 Ou alors, le pouvoir consenti
54:31 à la gauche insurrectionnelle qui n'accepterait
54:33 pas le jeu démocratique. J'ai trouvé que
54:35 ces faits à relever étaient intéressants.
54:37 - Après, si on a le temps,
54:39 vous me direz si on a le même sondage
54:41 pour le parti de Jean-Luc Mélenchon.
54:43 Mais on trouve autre chose dans
54:45 cette enquête. Pourquoi isoler ces deux éléments
54:47 parmi d'autres? - Ah, parce que là,
54:49 quand on fouille dans l'enquête, on voit,
54:51 la vieille image du RN, parti raciste d'extrême-droite,
54:53 demeure, mais ça fond un peu.
54:55 Une autre image augmente.
54:57 L'image alternative d'un parti qui aurait respecté
54:59 son test républicain, comme on dit,
55:01 est en ascension. Donc, on voit cet élément-là.
55:03 Mais ça, ce sont les éléments qui me semblaient pertinents
55:05 et qu'on mentionne rarement. C'est la crainte
55:07 du non-respect de la démocratie de la part des opposants
55:09 de Marine Le Pen. Par ailleurs,
55:11 il y a quelque chose que je tiens à noter, parce qu'on a
55:13 convoqué dans ce cadre-là un historien,
55:15 Laurent Joly, pour lui demander
55:17 est-ce que c'est vrai qu'il y a un lien entre
55:19 Marine Le Pen et le pétainisme? Est-ce que c'est vrai?
55:21 Et je vais vous citer la réponse
55:23 de l'historien, le type d'expert qu'on invite
55:25 dans les médias pour nous éclairer.
55:27 La question posée, dans quelle mesure le RN
55:29 est-il aujourd'hui, plus d'un demi-siècle après
55:31 sa fondation, encore dépositaire des valeurs
55:33 pétainistes? Réponse de l'historien Joly.
55:35 Il faut regarder son programme
55:37 pour la présidentielle de 2022.
55:39 Il commence par l'arrêt de l'immigration
55:41 et se poursuit avec l'éradication des idéologies
55:43 islamistes, la promesse de garantir
55:45 la sécurité et de soutenir
55:47 les familles françaises. On y trouve
55:49 aussi un certain nombre de mesures attentatoires
55:51 aux libertés publiques, la réduction du pouvoir
55:53 des juges, par exemple.
55:55 Ces priorités accordées à la lutte contre les ennemis
55:57 de l'intérieur rappellent celles du régime
55:59 pétainiste de 1940, qui s'en
56:01 était pris aux étrangers naturalisés,
56:03 aux mauvais Français, aux Juifs,
56:05 aux idéologies considérées comme nocives,
56:07 telles la franc-maçonnerie. J'espère qu'on a
56:09 bien compris ce que je viens de citer. C'est le genre
56:11 d'experts qu'on nous invite pour nous éclairer sur l'actualité.
56:13 Si vous voulez, je le cite encore,
56:15 arrêter l'immigration, lutter
56:17 contre les idéologies islamistes
56:19 et la promesse de garantir la sécurité
56:21 et de soutenir les familles françaises, ça fait penser
56:23 cet historien, je l'ai dit, à la lutte
56:25 contre les ennemis de l'intérieur, la lutte contre les
56:27 mauvais Français, contre les Juifs et les idéologies
56:29 nocives comme la franc-maçonnerie.
56:31 Ça, j'insiste.
56:33 C'est un historien, éclairez-nous
56:35 sur le présent, s'il vous plaît, à la lumière du passé.
56:37 Et il nous explique que lutter contre l'islamisme,
56:39 c'est l'équivalent de lutter contre la franc-maçonnerie.
56:41 Dénoncer l'islamisme, c'est
56:43 l'équivalent de lutter contre la franc-maçonnerie
56:45 ou lutter contre les Juifs. Alors, quand on
56:47 nous présente des experts comme ceux-là dans l'espace public,
56:49 des experts qui sont invités, finalement, pour
56:51 extrême-droitiser, pour péteniser à outrance
56:53 et qui nous expliquent qu'en dernière instance, il n'y a pas de salut
56:55 possible, elle est éternellement
56:57 marquée, elle porte la
56:59 marque de la bête éternellement. Je vous dirais
57:01 franchement, ça n'éclaire pas le débat public, ça le
57:03 déforme. Mais je suis intéressé de voir qu'on présente ça
57:05 comme si ça allait de soi. Lutter contre l'islamisme
57:07 égal lutter contre la franc-maçonnerie sous Vichy.
57:09 Merci de nous en informer.
57:11 Franchement,
57:13 c'est un historien qui a fait du bon travail sur d'autres
57:15 sujets, mais quand il vient le temps de se pencher sur le présent, ça nous
57:17 échappe. Et qu'on se comprenne bien, il ne s'agit pas
57:19 ici d'endosser, de soutenir Marine Le Pen ou tout ça,
57:21 c'est pas la question. Est-ce qu'on pourrait simplement
57:23 cesser de croire qu'on vit
57:25 en 1940, 41, 42, 43,
57:27 la Deuxième Guerre mondiale est terminée,
57:29 la guerre d'Algérie est terminée, le présent
57:31 pourrait nous solliciter,
57:33 le présent pourrait nous intéresser. Et de ce point de vue,
57:35 certaines comparaisons historiques, finalement,
57:37 nous conduisent à l'obscurantisme intellectuel.
57:39 Je pose ma question, mais je n'ai pas de réponse.
57:41 Ou bien, vous me répondez
57:43 demain. Si,
57:45 est-ce qu'il n'y aura pas un sondage un peu sur
57:47 la NUPES, si jamais elle remporte la présidentielle,
57:49 est-ce qu'il y aura des émeutes dans les banlieues,
57:51 est-ce qu'il y a des émeutes quelque part, est-ce que
57:53 les policiers maintiendraient l'ordre?
57:55 C'est une question.
57:57 À demain. Isabelle Piboulot,
57:59 excellente suite de ce raré. Ensuite, Pascale Prot.
58:01 A Villers-Cotterêts, dans l'Aisne,
58:07 un jeune de 19 ans a été condamné
58:09 à 14 mois de prison, dont
58:11 8 avec sursis. Les 6 mois
58:13 fermes se feront sous bracelet électronique.
58:15 Connu de la justice pour refus d'obtempérer,
58:17 il est conduit sans permis.
58:19 Il avait agressé un couple en novembre
58:21 dernier. La famille a été
58:23 contrainte de déménager. L'agresseur
58:25 devra indemniser les victimes et
58:27 effectuer 175 heures de travail
58:29 d'intérêt général.
58:31 Après le séisme de vendredi dans l'ouest
58:33 de la France, le ministre de la
58:35 transition écologique s'est rendu
58:37 au chevet des sinistrés. Plus de
58:39 5000 bâtiments ont été endommagés
58:41 pour un coût total estimé
58:43 entre 150 et 200 millions
58:45 d'euros. Christophe Béchut
58:47 a annoncé un dispositif de logement
58:49 d'urgence pour les habitants. Par ailleurs,
58:51 la gendarmerie reste mobilisée
58:53 pour éviter les cambriolages des logements.
58:55 Et puis en Allemagne,
58:57 un important incendie s'est déclaré
58:59 à Europa-Park aux alentours de 17h.
59:01 Sous un immense panache de fumée
59:03 noire, le parc d'attraction a été
59:05 évacué puis fermé.
59:07 Aucune victime n'est à déplorer.
59:09 Europa-Park pourra rouvrir ses portes
59:11 demain.
59:13 ♪ ♪ ♪

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