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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 Bonsoir les amis, comment allez-vous ? Ça va ma belle Charlotte ?
00:04 Tout va bien.
00:05 Bon, si vous allez bien, on chante.
00:07 Merci, on est là quand même.
00:10 Vous me direz ce que vous avez pensé à travers vos chroniques de ce week-end mouvementé.
00:15 On en parle dans un instant. C'est parti. La Minute Info, Somaïa Labidi.
00:19 De quoi compliquer les comparutions immédiates des émeutiers.
00:26 Les greffiers ont entamé un mouvement de grève ce lundi.
00:29 Ils protestent contre leurs conditions de travail dégradées et leur rémunération jugée insuffisante.
00:35 On est à près de 100% de greffistes dans certaines juridictions.
00:39 Un seuil symbolique franchi, la France a accueilli plus d'un demi-million de réfugiés en 2022 selon l'OFPRA.
00:46 Pour la cinquième année consécutive, ce sont les ressortissants afghans qui ont le plus sollicité l'asile en France.
00:52 Une tendance qui s'est encore accentuée depuis le retour au pouvoir à l'été 2021 des talibans.
00:58 Et puis Kiev revendique de légers gains après des combats difficiles.
01:02 L'Ukraine dit avoir repris 37 km2 dans l'est et le sud du pays dans le cadre de sa contre-offensive.
01:09 Depuis début juin, une opération d'envergure est en cours pour reprendre les territoires occupés par la Russie.
01:15 Mais l'armée ukrainienne fait face à une puissante défense russe et un sérieux manque de moyens.
01:22 Et au sommaire ce soir, le mal triomphe lorsque les hommes de bien regardent ailleurs.
01:28 A rappeler Vincent Jeanbrun, maire de l'Aïlée-Rose, cet après-midi après avoir été attaqué en pleine nuit à son domicile,
01:35 lui et sa famille regardaient ailleurs. La République ne regarde-t-elle pas encore ailleurs ?
01:40 La République ne fait-elle pas encore semblant ?
01:43 Il ne faut surtout pas qualifier ces émeutes d'émeutes ethniques.
01:47 Par exemple, pourquoi la France hésite tant à utiliser ce terme ? Vous n'avez pas vu ce que vous avez vu.
01:53 Vous entendez ? Les titres de Mathieu Boquete.
01:56 3 400 interpellations en 4 jours, un tiers des interpellés sont des mineurs, moyenne d'âge 17 ans, essentiellement des garçons.
02:04 60% d'entre eux ne sont pas connus des services de police et disent avoir pris le pouvoir.
02:10 Ils disent "la loi c'est nous". Que signifie cette prise de pouvoir de la rue par la rue ? Qu'ils sont-ils de quoi ?
02:16 C'est pas barbare des mineurs est-elle le nom ? Quel regard le monde porte-t-il sur la France ?
02:22 Et puis vraiment, qui sont ces casseurs qui pensent punir la France ? L'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:28 La République est attaquée, a déclaré Vincent Jambrin, le maire de la île et Rose, cet après-midi.
02:32 La République est attaquée, sans aucun doute, mais là encore le courage de faire semblant de tenir debout,
02:38 alors qu'en réalité n'était-il pas à genoux.
02:40 Beaucoup connaissent la réalité de ce que vit la France en profondeur.
02:44 Beaucoup ont alerté, beaucoup ont crié, mais ils ont été ostracisés, vilipendés, critiqués.
02:49 Que savaient les politiques, les médias ? Pouvaient-ils encore prévoir ces émeutes ?
02:53 Ont-ils raison de nier ou de pointer le poids de l'immigration, d'exploser la cause sociale ?
02:59 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:01 De clac et au lit, c'est ce que faisaient nos grands-parents.
03:06 Déclaration du préfet de Leraud, aujourd'hui sur France Bleue.
03:09 Le rôle des parents est au cœur des émeutes. Faut-il un redressement de la jeunesse ?
03:14 Est-ce un devoir de redonner des repères, annihiler le principe d'éversion généralisée ?
03:19 Faut-il le redressement pour enfin éduquer ? Faut-il réhabiliter la laïcité ?
03:24 Le regard de Marc Menand.
03:26 Jean-Luc Mélenchon a pris l'autoroute en sens inverse, selon Bernard Cazeneuve.
03:32 Ils ont appelé au calme, ils critiquent les riches qui se barricadent,
03:35 ils ont appelé au chaos depuis plusieurs mois, depuis plusieurs années même.
03:39 La gauche et les filles étaient complices des insurgés.
03:42 C'est la question qu'on se posera quand la gauche mélenchoniste trahit la nation,
03:46 l'édito de Mathieu Bocote.
03:48 Voilà une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos éditorialistes et journalistes.
03:53 C'est parti.
03:55 Mathieu Bocote, comment allez-vous ?
03:57 D'une humeur constante et joyeuse.
03:59 M'inquiète ce qui s'est passé ce week-end.
04:01 C'est une bonne nature néanmoins. Je pleure mon pays, je pleure la France,
04:04 mais néanmoins la vie est belle.
04:05 Vous avez pas mal à votre France ?
04:07 Oui, mais ça m'empêche pas de trouver que la vie est une merveilleuse,
04:09 c'est une grâce, c'est formidable.
04:10 Mais cela dit, on peut pleurer son pays évidemment.
04:12 C'est un peu comme un petit petit-père qui a un petit-père.
04:14 C'est un petit-père qui a un petit-père.
04:16 C'est un petit-père qui a un petit-père.
04:18 C'est un petit-père qui a un petit-père.
04:20 C'est un petit-père qui a un petit-père.
04:22 C'est une merveilleuse, c'est une grâce, c'est formidable.
04:24 Mais cela dit, on peut pleurer son pays évidemment.
04:26 La soirée, toute propension gardée d'hier,
04:30 était moins violente que les précédentes.
04:33 Mathieu Bocote, eh bien, qu'il soit trop tôt pour affirmer
04:36 que nous sommes sortis de la présente crise,
04:39 peut-être qu'elle est juste en sommeil,
04:41 on peut désormais se questionner, Mathieu,
04:43 sur les causes profondes de cette crise,
04:45 que tout savait possible,
04:47 et qui oblige aujourd'hui la France à méditer sur son destin.
04:51 La République était là, je nous.
04:53 - Oui, je crois que oui.
04:55 Je pense que pour l'instant, c'est un constat
04:57 qu'on pourrait tous faire si on avait un souci élémentaire d'honnêteté.
04:59 Causes profondes, je note qu'Emmanuel Macron lui-même
05:01 a dit qu'il se questionnait sur les causes profondes
05:04 des présentes émeutes.
05:06 Alors c'est possible de prêter notre travail,
05:09 prêter nos lumières, si possible, au président de la République,
05:12 qu'on va chercher à comprendre
05:14 les grandes interprétations proposées depuis quelques jours,
05:17 mais en fait depuis des années, mais depuis quelques jours surtout,
05:20 de ces émeutes qui frappent la France.
05:22 Avec cette idée toute simple,
05:24 pour correctement agir sur un problème,
05:26 il faut correctement le décrypter,
05:28 il faut poser le bon diagnostic.
05:30 Si vous posez le mauvais diagnostic à répétition,
05:33 vous allez avoir la mauvaise pratique,
05:35 la mauvaise politique à répétition.
05:37 Alors voyons quelles sont les thèses avancées
05:39 pour expliquer ce qui se passe en ce moment.
05:41 La première, c'est celle de la gauche radicale,
05:44 la gauche indigéniste, qui a un bon écho,
05:47 ne l'oublions pas, dans l'université
05:49 et sur le service public.
05:51 Pour cette gauche radicale indigéniste,
05:53 la thèse est toute simple,
05:55 se dévoilerait à travers cela un ordre néocolonial raciste
05:58 qui se serait exprimé dans le geste d'un policier
06:01 tuant un individu racisé,
06:04 et c'est une structure de domination raciale
06:07 qui se révélerait aujourd'hui en France.
06:10 Dès lors, les émeutes, ce ne seraient pas des émeutes,
06:13 ce serait une révolte,
06:15 une révolte au nom de la justice sociale,
06:17 et cette révolte serait fondamentalement légitime.
06:20 Je note que deux figures un peu connues de l'espace public
06:23 ont dit ça ces derniers jours devant les médias anglo-saxons.
06:26 C'est important de le dire, parce que ça nous en dit beaucoup
06:29 sur la représentation de la France
06:31 dans les médias anglo-saxons,
06:33 qui semblent avoir généralement décidé
06:35 que Rocaille Diallo et/ou Juan Branco
06:38 sont les interprètes légitimes de la condition française.
06:41 Rocaille Diallo comme Branco nous disent fondamentalement
06:44 que c'est un crime raciste,
06:46 ce crime raciste entraîne une réaction "antiraciste",
06:49 le soulèvement des banlieues n'est rien d'autre
06:52 qu'un appel à l'aide, une volonté de justice sociale.
06:56 - Selon vous, ce n'est pas un crime raciste?
06:58 - Non, c'est absolument rien. - Je pose la question.
07:00 - Premièrement, c'est absolument rien.
07:02 Tout ce qu'on en comprend,
07:04 on peut se désoler absolument de ce titre.
07:06 Ce jeune homme n'aurait pas dû mourir, évidemment.
07:09 Ensuite, on ne sait rien.
07:11 Pour l'instant, les 2 récits ne sont pas les mêmes.
07:13 Le récit 1, c'était "arrête ou je te tire" ou "je te flingue".
07:16 Le nouveau récit, c'est "lève tes mains, stop,
07:19 ne repars pas à la voiture", globalement.
07:21 - Le récit vérifié. - Là, on se retrouve
07:23 avec 2 récits différents de ce qui entoure les événements.
07:26 Ceux qui courent à l'interprétation "crime raciste"
07:28 sont ceux qui considèrent que dès que la police
07:30 se manifeste dans les quartiers, la police est raciste.
07:32 Ce serait une manifestation de racisme systémique.
07:34 Je note, soit dit en passant,
07:36 que cette thèse est reprise de manière plus ou moins nuancée
07:40 par des figures comme madame Sandrine Rousseau,
07:43 qui dira du pillage, parce que du pillage, en répétition,
07:46 c'est quand même frappant, autant de pillages.
07:48 Pour répondre à la mort de Maël, on décide de piller des Sephora.
07:51 Le lien n'est pas nécessairement automatique dans notre esprit.
07:54 Elle dit...
07:56 Qu'est-ce que le pillage avait à voir avec la pauvreté?
07:59 Les marques avec le sentiment de relégation?
08:01 Peut-être est-ce à analyser politiquement,
08:03 pas juste sécuritairement.
08:05 Donc, comprenons, le jeune Maël meurt,
08:09 la population, pour se venger, va piller un Sephora
08:12 ou un magasin Nike ou un magasin Reebok
08:14 avec cette idée qu'on va se venger de la société
08:17 en pillant, puis en brûlant des voitures, pourquoi pas,
08:19 c'est pas un détail, puis en brûlant tout autour de soi,
08:22 ainsi, vengera-t-on ou ferait-on justice.
08:24 Il y a aussi Alma Dufour, si je peux me permettre,
08:26 députée LFI, qui dit...
08:28 Il ne se passe rien sans rapport de force,
08:31 la faim justifie les moyens.
08:33 Donc, on aura compris qu'il y a cette interprétation
08:35 des indigénistes, des coloniales, gauche radicale,
08:38 tel que je l'ai présenté, c'est le soulèvement
08:41 d'une population contre un ordre raciste.
08:43 Deuxième discours, ce que j'appelle
08:45 le discours mainstream républicain.
08:47 Différence gauche-droite, droite ajoute le facteur immigration,
08:50 gauche n'y va pas.
08:52 Le discours est important au gouvernement, évidemment.
08:54 Dans sa version très soft, dans sa version de base,
08:57 certains ministres disent derrière ça,
08:59 derrière cette crise majeure, derrière ces soulèvements,
09:01 quels sont les deux enjeux qu'on doit mentionner?
09:03 Les jeux vidéo et les réseaux sociaux.
09:06 Ça va de soi.
09:08 Ça va de soi, jeux vidéo et réseaux sociaux.
09:10 Ça étonne un ministre, quand même.
09:12 Ensuite, ça va un peu plus loin.
09:14 La thèse développée, c'était François Hollande,
09:16 mais c'est pas le seul, c'est l'idée d'une faillite
09:18 du modèle républicain.
09:20 Il y a toute une série de termes qui sont utilisés
09:22 pour donner l'impression qu'on est ferme.
09:24 On dit crise d'autorité, crise de l'école, mépris de la police,
09:27 besoin de reconstruire le pacte républicain.
09:30 Et on multiplie les formules vaguement martiales
09:33 pour ne jamais aborder la question de l'immigration.
09:35 Et ça, c'est central, c'est assez fascinant.
09:37 Et on va prendre la peine de dire, j'y reviendrai,
09:39 que ce n'est pas lié à l'immigration.
09:41 Donc, on va parler d'un modèle...
09:43 Evidemment, ça implique, quand vous expliquez
09:45 que tout ce modèle s'effondre, que vous devez sortir de chez qui?
09:47 Vous devez sortir de chez qui?
09:49 Un plan des quartiers, des dépenses nouvelles.
09:51 Et je crois que bien des Français se demandent...
09:53 Donc, c'est un peu ça, l'échange en ce moment.
09:55 Certains brûlent des quartiers,
09:57 et l'ensemble des Français paient la reconstruction des quartiers
10:00 jusqu'au prochain incendie, jusqu'au prochain investissement.
10:03 Quel sain usage de l'argent public!
10:06 La droite républicaine rajoute à cela l'élément de l'immigration,
10:09 je l'ai dit, on peut entendre ça chez un Éric Ciotti, d'autres,
10:12 mais ce n'est pas structurant.
10:14 L'élément de l'immigration, il le greffe
10:16 dans l'explication du modèle républicain en crise,
10:19 mais ils n'en font pas l'élément qui structure leur discours.
10:22 La droite nationale a sa propre thèse.
10:24 C'est la guerre civile.
10:26 On peut l'entendre chez Zemmour, on peut l'entendre chez Marion Maréchal,
10:29 et c'est un terme qu'on voit quand on les entend,
10:31 c'est le terme à pour fonction de faire progresser
10:33 la compréhension du conflit, c'est-à-dire,
10:35 voyez à quel point c'est grave, c'est une guerre civile.
10:38 Voyez à quel point c'est grave, on ne s'en sortira pas,
10:40 on est rendu au stade suprême de l'affrontement.
10:43 Le problème de cette analyse, c'est qu'une guerre civile
10:45 se passe normalement au sein d'un même peuple.
10:47 Or, ce qu'on voit en ce moment, ce sont des populations
10:50 qui ne s'identifient pas au même peuple.
10:52 On peut s'en désoler. Évidemment, vous me direz,
10:54 oui, mais ils sont tous français, oui, mais la nation n'est pas
10:56 qu'une fiction administrative et juridique.
10:58 Ce qu'on voit maintenant, ce sont des populations
11:00 qui ne s'identifient pas au même peuple,
11:02 et dès lors, une partie d'entre elles rejettent la France,
11:05 cherchent à chasser la France des territoires
11:07 que l'on dit perdus de la République,
11:09 qui sont des territoires, en fait, d'où le peuple français,
11:11 d'où la référence française sont chassés,
11:14 ne sont plus les bienvenus.
11:16 Et quand vous êtes dans cette logique,
11:18 il y a des enclaves étrangères et il y a une volonté de conquête aussi.
11:20 Regardez un peu le portrait, on dit "guerre civile",
11:22 mais ce terme, je le dis, est inadéquat,
11:24 ne permet pas de rendre compte de la situation.
11:26 Alors, je vous propose ma petite interprétation à moi,
11:28 mais elle ne s'enferme pas dans un slogan, hélas,
11:30 mais je ne désespère pas d'en trouver un.
11:32 Alors, quels sont les éléments qu'on peut rassembler?
11:34 Premièrement, on est devant des émeutes ethniques.
11:37 On ne peut pas dire... c'est un fait.
11:39 Le terme est désagréable, j'en conviens,
11:41 mais il y a une dimension ethno-culturelle
11:43 dans ce qu'on voit en ce moment.
11:45 - Donc, ce n'est pas, selon vous, une guerre civile,
11:47 mais émeutes ethniques.
11:49 - Oui, émeutes ethniques, parce que je pense
11:51 que le terme est plus adéquat.
11:53 Il y a une conscience qui se joue lorsqu'il y a un refus de la France,
11:55 lorsqu'on s'en prend. Il y a une forme de conscience communautariste,
11:57 peut-être est-ce le meilleur terme.
11:59 Donc, émeutes ethniques, premier élément,
12:01 qui participent à cette crise.
12:03 Le deuxième, une pratique d'une culture d'insécurité
12:05 qui vire à la guérilla urbaine.
12:07 Donc là, une forme de crescendo dans l'insécurité.
12:09 On ne se contente plus de s'en prendre aux policiers
12:11 et aux armes de guerre. Autre élément,
12:13 un ensauvagement de la jeunesse. On en parle souvent,
12:15 Dimitri va nous en parler. Une jeunesse plus violente
12:17 que jamais, complètement désinhibée
12:19 dans son rapport à la violence.
12:21 Ensuite, un élément, ce qu'on pourrait dire,
12:23 une forme de symptôme de choc des civilisations.
12:25 Voilà deux mondes qui habitent sur le même territoire,
12:27 mais qui cohabitent bien mal.
12:29 Avec d'ailleurs une intervention étrangère.
12:31 On n'en a pas assez parlé, je trouve,
12:33 l'intervention du gouvernement algérien
12:35 qui dit "nous nous soucions du sort
12:37 de nos nationaux sur votre territoire".
12:39 Vous voyez, ça devient un peu nuancer
12:41 la compréhension administrative et juridique de la nation.
12:43 Le gouvernement algérien considère
12:45 que les Français d'origine algérienne en France
12:47 sont d'abord des Algériens avant d'être des Français.
12:49 Ça, c'est le point de vue du gouvernement algérien
12:51 qui se permet de se mêler des affaires d'un pays,
12:53 la France, donc c'est une forme d'intrusion,
12:55 d'intrusion dans les affaires françaises
12:57 de la part du gouvernement algérien.
12:59 Dernier élément qui compte dans ce portrait,
13:01 c'est faciliter par l'existence d'une gauche qui...
13:03 Je vais laisser de côté la gauche,
13:05 parce que c'est une gauche qui est très, très, très,
13:07 qui... Je vais laisser de côté le mot violent que j'avais en tête. Donc, une gauche qui
13:12 est complice, qui est complice de ce soulèvement, qui décide de miser sur ce soulèvement par
13:19 esprit de stratégie, parce qu'elle est incapable de résister à la tentation d'embrasser une
13:23 émeute. Les explications sont nombreuses. Mais prenez tous ces éléments et vous avez,
13:27 je crois, le cocktail qui provoque les émeutes présentes.
13:31 On a d'un côté, vous en parliez, Éric Ciotti, qui parle d'immigration, mais peut-être pas
13:36 suffisamment. D'un autre côté, on a François Hollande qui explique que ces émeutes n'ont
13:40 rien à voir avec l'immigration. Est-ce qu'il ne faut pas peut-être entendre sa voix lorsqu'il
13:44 dit que ça n'a rien à voir avec l'immigration, ils viennent de troisième, quatrième, cinquième,
13:49 douzième génération? J'exagère un peu, mais... Est-ce que vraiment l'immigration a un lien?
13:55 Notez bien que si au bout de trois, quatre générations, cinq générations dans ces
13:59 trois, quatre, l'intégration se passe de moins en moins bien, on pourrait parler de
14:02 problèmes d'immigration qui s'inscrivent dans le temps. Cela dit, le problème avec
14:06 François Hollande, parce qu'il a dit que ce n'est pas une question d'immigration. Moi,
14:09 je veux savoir qui je dois croire, François le privé ou François le public? François
14:13 le privé dit dans son livre, la présidente ne devrait pas dire ça, le livre d'entretien
14:16 que l'on sait, les Français sont au seuil s'ils ne l'y sont pas déjà dans la partition.
14:21 François le privé, François Hollande qui parle à l'abri des caméras, parle à peu
14:26 près comme Éric Zemmour. François Hollande voit une caméra, hop, il connaît une mutation.
14:30 Il change de cravate, je ne sais pas, il change de tenue, il change d'habit. Et là, il nous
14:33 dit, ce n'est pas un problème d'immigration, même si elle a eu lieu il y a maintenant
14:38 bien longtemps. Donc, c'est bien notre modèle social, notre modèle républicain qu'il
14:43 faut de nouveau approfondir pour que par l'école, par le respect de la règle, nous
14:47 arrivions à donner à ces individus cette fierté d'être français. Donc, il y a cette
14:51 idée qu'on répare l'école, on fait trois ou quatre discours, on joue du tambour républicain
14:55 et apparemment, cette jeunesse se convertirait d'un coup à l'idéal républicain, donc
14:59 à l'idéal français, l'un apparemment se confondant avec l'autre. Mais François
15:03 le privé, François le privé dit toute autre chose. Lequel dois-je croire? C'est un peu
15:07 le problème. C'est pas le seul, soit dit en passant, les politiques sont un peu spécialistes
15:10 là-dedans. Je prends la peine de dire, quand on souligne l'élément émeute ethnique,
15:14 ce n'est pas pour s'en réjouir. Je suis de ceux qui ne veulent pas tenir compte politiquement
15:18 de l'ethnicité. L'ethnicité est une catégorie dont je ne veux pas politiquement, mais elle
15:21 est utile pour décrire des phénomènes sociaux et sociologiques. Et quand je décris une émeute
15:26 avec une dimension ethnique, je ne dis pas alors acceptons une politique fondée sur
15:30 l'ethnique. Je dis voyons ce qu'on a devant soi et ensuite, cherchons à corriger la situation.
15:34 Par ailleurs, je suis certain d'une chose, pendant quelques jours, plusieurs ont cherché
15:39 à parler d'immigration. Le système, d'ici quelques jours, quelques semaines, va neutraliser
15:43 complètement la question de l'immigration comme d'habitude et va nous expliquer que
15:46 ce n'était pas une question centrale qu'on doit la laisser de côté et que ceux qui
15:50 en parlent sont en fait des obsédés d'extrême droite. Ça joue de l'annonce.
15:52 Est-ce que ça n'a pas déjà commencé peut-être?
15:54 Bien sûr, vous avez tout à fait raison.
15:56 Est-ce que votre vision des événements, Mathieu Bocote, n'est pas un peu réductrice?
15:59 La presse nous met pourtant en garde contre la mobilisation ici et là de groupes d'ultra-droite
16:06 au cœur des événements. Est-ce que les torts ne sont pas partagés?
16:09 Vous avez tout à fait raison d'amener cet élément parce que c'est la grande blague,
16:13 je trouve, du moment. Rien ne terrifie davantage un journaliste de gauche que la perte, la
16:18 maîtrise du récit des événements. C'est-à-dire, disons, le monopole du vrai, de la description,
16:23 de la prétention à décrire le réel. Donc là, si ce n'est pas le fascisme ou l'extrême-droite
16:26 qui fout le bordel, ils sont incapables de comprendre ce qui se passe. C'est censé être
16:30 l'extrême-droite ou l'ultra-droite, ils doivent bien être quelque part.
16:32 Donc là, qu'est-ce qu'ils voient? Il y a quelques groupes de citoyens. Peut-être
16:35 y a-t-il des groupes d'ultra-droite là-dedans. Ou peut-être c'est des groupes improvisés
16:39 qui veulent défendre leurs rues, défendre leurs jardins, défendre leurs propriétés,
16:42 défendre leurs voitures. Comportement inacceptable et anti-républicain. Défendre sa voiture
16:46 quand des gens veulent la brûler pour protester contre la mort d'un gamin de 17 ans. Alors
16:50 ça, c'est un geste anti-républicain. Quoi qu'il en soit, ils veulent à tout prix
16:53 trouver dans le récit actuel le rôle de l'ultra-droite. Donc là, on met ça de l'avant, dans l'I.B.
16:58 et ailleurs. On nous dit qu'au cœur des événements se constitueraient ces milices terrifiantes.
17:02 Donc finalement, des milliers de jeunes qui brûlent tout, un discours insurrectionnel,
17:07 séparatiste et agressif et de conquête qui se déploie, on s'en fout. Le fait qu'on
17:12 doive demander à des imams d'en appeler au calme de la population, ce qui témoigne
17:15 d'une dimension religieuse inavouée de tout cela. On s'en fout. Mais quelques groupuscules
17:19 ou quelques groupes de citoyens qui se mobilisent pour défendre leur bien, ah là, la République
17:24 est en danger. Dernier point, vous noterez que là, les images circulaient et on a entendu
17:29 une petite musique sur les réseaux sociaux. Devrait-on laisser circuler ces images? Elles
17:33 donnent une mauvaise image du vivre ensemble. C'est vrai que le vivre ensemble irait beaucoup
17:36 mieux si on ne diffusait pas les images qui révèlent son effondrement.
17:39 Merci beaucoup Mathieu Bocott. Et dans un instant, on parlera un peu de la gauche de
17:44 Mélenchon et puis est-ce qu'elle a trahi la nation? On verra, on en parlera dans un
17:49 instant et puis en rebondissant d'ailleurs sur les propos de Bernard Cazeneuve, qui dit
17:52 que Jean-Luc Mélenchon a pris l'autoroute en sens inverse. On va essayer de comprendre
17:56 pourquoi. J'ai une petite question à vous poser avant, Dimitri. Qu'est-ce que vous
17:58 pensez des maires qui se sont réunis aujourd'hui? Les maires qui se sont attaqués, les maires
18:05 qui se rassemblent pour crier justement leur désespoir. Dimitri, ensuite Marc.
18:10 Ça devient la fonction la plus difficile du monde, maire en France. Je veux dire, les
18:16 policiers, on les voit bien, ils démissionnent à tour de bras. Les hospitaliers, c'est
18:19 pareil. Les maires attaqués de toutes parts depuis des mois, alors que déjà c'est
18:23 une fonction qui est difficile. L'histoire de la île est rose. Vous en avez 150 derrière
18:28 qui ont vécu des drames similaires, peut-être pas aussi graves dans la commission des faits,
18:32 mais équivalents dans le niveau de menace partout en France. Et sans doute d'autres
18:37 qui ne se sont pas forcément manifestés. Je les trouve extrêmement courageux dans
18:42 l'ensemble. Charlotte, je vais peut-être après Marc,
18:45 je dirais peut-être même un peu plus loin aussi. Est-ce qu'entre les maires attaqués,
18:51 en quoi c'est nouveau? On le savait déjà. Vous voyez ce que je veux dire? Est-ce qu'on
18:56 n'est pas là en train de faire un appel au sursaut face au chaos, mais un appel au
19:02 sursaut qui devrait, qu'on a déjà entendu d'ailleurs. Et est-ce que ça changera quelque
19:07 chose? Allez-y Charlotte et ensuite Marc.
19:11 C'est évidemment la question qui se pose. C'est là où vous avez raison. C'est que
19:14 des maires attaqués, on en a déjà vu. Par ailleurs, on était déjà à trois jours
19:17 des meutes avec des incendies dans les appartements avec une personne en Guyane qui s'est pris
19:21 une balle perdue, qui visait initialement la police, contrairement à ce que nous racontait
19:25 Louis Boyard. On a vu toutes les horreurs. C'est simplement que toutes ces horreurs,
19:30 on les a toutes, toutes, toutes commentées jour après jour depuis des années. Là, elles
19:35 sont toutes en même temps. Alors, il y a un peu un effet de sidération, mais évidemment
19:38 que quand je vois aujourd'hui des appels au sursaut avec les mêmes mots que j'entends
19:42 depuis des années, j'ai un peu peur de la suite.
19:45 Marc, ensuite Dimitri. Je reviens.
19:47 D'abord, ça dépend qui fait un appel à ce sursaut républicain. Vous avez quand même
19:51 nombre de maires qui sont dans la rupture républicaine. Ils sont pour des piscines
19:56 avec des heures privilégiées pour des gens pratiquant la religion. Ils sont pour l'indigénisme.
20:02 Ils sont pour le wokisme, etc. Est-ce que ces maires-là ont leur place quand on en
20:07 appelle au sentiment de redevenir français ou de devenir simplement français ? Alors,
20:13 il y a une belle image, mais là, c'est quand même une image qui est une image fallacieuse.
20:18 Vous voulez réagir ? Sincèrement, lorsqu'on voit aujourd'hui les maires qui se rassemblent
20:23 au temps du maire de L'Isle-et-Rose, La République qui est attaquée. Je ne sais pas, mais on
20:28 le sait. Comme dit Charlotte, on le sait depuis longtemps.
20:31 Oui, il y en a qui posent la question de manière un peu binaire. Est-ce que c'est du vandalisme ?
20:34 Est-ce que c'est la démocratie qu'on attaque ? Mais les deux, mon capitaine.
20:37 Et vous savez le quartier à Nîmes où un policier s'est pris une balle et heureusement
20:41 qu'il avait un gilet pare-balle. C'est le quartier de Pisse 20. C'est ce quartier où
20:45 la médiathèque a dû fermer parce qu'elle avait été réquisitionnée par des dealers
20:49 qui voulaient l'utiliser pour s'en faire un lieu d'observation quand la police arrive.
20:55 Mais ces histoires-là, nous on les racontait il y a un mois, on les racontait il y a six
20:58 mois. Ce n'est pas nouveau tout ça.
21:00 Mathieu, de l'autre côté.
21:02 Je confesse mon exaspération devant ceux qui font semblant de découvrir ce qu'ils savaient
21:06 déjà. Et j'y reviens parce que…
21:08 C'est assez choquant aujourd'hui.
21:09 Moi, ça me rend fou. Et là, tous les discours l'appellent au redressement républicain.
21:13 J'ai suivi la France de manière passionnée de mon côté de l'Atlantique avant de m'y
21:16 rappeler. Et j'ai l'impression d'entendre le même discours qui tourne en boucle depuis
21:21 des années, qui ne mord jamais sur le réel, qui ne masque pas les capitulations en répétition,
21:25 qui s'exemplifie par la multiplication des territoires perdus de la République, par
21:29 la sécurité, le fait que les femmes ne sont plus en sécurité, par le fait que ces émeutes
21:33 se multiplient, qu'on attaque les policiers. Et là, on nous refait un couplet sur les valeurs
21:36 républicaines. Je confesse une certaine exaspération devant ce discours impuissant qui sert surtout
21:41 à mater ceux qui voudraient porter une vraie réaction.
21:44 Alors Dimitri, qui sont les auteurs de ces violences ? C'est la question qu'on va
21:51 se poser ensemble. Ce qui frappe aussi dans ces émeutes, outre le niveau d'extrême
21:55 violence, Dimitri, c'est la jeunesse des participants. De nouveau, grand frère de
21:59 25-30 ans, à vous être totalement dépassé par les petits gamins de 14-15 ans. Est-ce
22:05 qu'il faut en être surpris, Dimitri ? Et qu'est-ce que ça dit des nouvelles générations ?
22:09 C'est vrai qu'après six jours d'interpellations en masse par la police, on a une photographie
22:14 assez précise de la sociologie de l'émeute. Et c'est âge médian, 17 ans. Donc autant
22:18 au-dessus qu'en dessous. Il n'y a plus d'un interpellé sur trois mineurs. Et la
22:24 plupart sont issus des quartiers prioritaires de la ville, les QPV, les anciennes zones
22:28 urbaines sensibles. Je vous en reparlerai. Et 40% des jeunes interpellés mineurs affichent
22:33 déjà un casier judiciaire. Alors c'est énorme. Mais comme c'est 40%, ça permet
22:37 encore à certains de dire "mais vous voyez, la majorité d'entre eux n'ont pas de
22:40 casier". J'ai entendu la formule tout le week-end, ça m'a fait rire.
22:42 Bon, on a tous bien compris que les pillages, les attaques de mairie, ça n'avait plus
22:47 grand chose à voir avec justice pour Nahel. Enfin en tout cas, la partie pillage, radia
22:51 même. Je pense que le mot le plus précis, c'est radia. C'est des radias. C'est de
22:55 la prédation. On arrive en nombre et on vole un plus faible que soi. C'est ça qu'on
23:00 a vu. Et à travers ça, on voit aussi qu'il y a une volonté de puissance qui s'est
23:05 exercée très clairement de prendre le pouvoir. Je pense qu'il ne faut pas... C'est ça
23:09 qu'on a vu. Et d'asseoir sa dominance. Je ne dis pas la domination, parce que la domination,
23:13 c'est une autorité légitime. La dominance, c'est quand vous imposez l'idée que vous
23:20 n'êtes peut-être pas le plus nombreux, mais c'est vous qui faites la loi. C'est
23:22 ça qu'on a vu en fait. C'est des petits, chez des gamins de 14-15 ans. Et par endroits,
23:28 ce qu'il faut bien dire, c'est que par la loi du nombre, finalement, ils y sont parvenus.
23:32 Ils y sont totalement arrivés. Ces bandes de jeunes hommes-là ont prouvé qu'en France,
23:37 en fait, on pouvait attaquer à peu près à n'importe quelle heure du jour ou de la
23:40 nuit, à n'importe quelle institution, dès lors qu'on arrive assez nombreux et que vous
23:45 avez une sorte de masse critique de l'émeute dans le pays qui mobilise suffisamment de
23:49 forces de l'ordre partout pour provoquer le fait que vous avez des poches de vide sécuritaires,
23:55 où il n'y a plus de forces de l'ordre et vous pouvez faire ce que vous voulez. Je veux
23:58 dire, l'attaque du centre commercial Ronny II, samedi après-midi en pleine journée,
24:01 non mais on hallucine. On n'est pas la nuit avec des gens qui neutralisent un vigile.
24:06 Des gens qui font ça sciemment, ouvertement, en pleine journée. Voilà, c'est ça qu'on
24:10 a vu. Et en fait, ces jeunes ont apporté la preuve que l'ordre public en France, ça
24:15 ne tient pas à grand-chose. Je ne veux pas dire que c'est une illusion, mais c'est extrêmement
24:19 ténu. Que 150, 200 000 policiers en France, c'est sûrement suffisant dans un pays civilisé
24:25 de 68 millions d'habitants, mais dans un pays qui se décivilise, est-ce que c'est suffisant ?
24:29 C'est ça un peu la question qui se pose ce soir.
24:32 Et rappelons que 45 000 policiers et gendarmes sont mobilisés encore ce soir. Dimitri, qu'est-ce
24:37 qu'il peut expliquer justement ce basculement d'adolescents très jeunes dans cette débauche
24:43 d'ultra-violence ?
24:44 Alors, Mathieu nous a expliqué cent fois la construction d'un ordre social parallèle
24:48 dans beaucoup de quartiers de politique de la ville, structuré par l'économie de la
24:51 drogue, par un système de valeurs qui est marqué aussi par le ressentiment colonial,
24:56 par le code de l'honneur, le code tribal aussi même on peut dire, qui désavoue notre
24:59 culture démocratique, en tout cas qui se pose en concurrent de lui, par l'islam aussi.
25:04 Vous l'avez sûrement vu, ce mot d'ordre qui circulait sur les réseaux sociaux, "Qui
25:09 sème la hagra", donc c'est l'humiliation en arabe, "Qui sème la hagra récolte l'intifada".
25:14 Donc c'est l'intifada en fait qu'on a vu apparemment. L'intifada je rappelle c'est
25:18 la révolte des pierres comme on l'avoue en Palestine.
25:20 Alors on va marquer une petite pause en restant un petit peu en suspens justement sur ce que
25:25 vous avez dit "Qui sème la hagra récolte l'intifada" et on revient dans un instant
25:30 justement pour continuer à analyser un peu ce qui se passe et d'où vient cette ultra-violence
25:36 des jeunes. On marque une pause à tout de suite avec Dimitri.
25:38 On retourne sur le plateau de Face à l'info, l'un des mots d'ordre en vogue ce week-end
25:45 nous disait Dimitri Pavlenko, c'était "Qui sème la hagra récolte l'intifada", la hagra
25:51 l'humiliation.
25:52 Oui, bon c'est pas le mot d'ordre général mais ça, ça faisait partie des commentaires
25:57 comme ça, du bruit de fond qu'on avait autour de...
25:59 Moi vous savez les émeutes, les pillages de magasins, les "radzias", c'est le mot, c'est
26:06 exactement ce qui s'était passé au Stade de France, rappelez-vous, avec ce public désemparé
26:10 qui tenait comme ça son sac, son billet qui venait se le faire voler avec des jeunes qui
26:14 venaient, qui coupaient au cutter les sangles des sacs à main etc. qui frappaient les gens
26:19 et qui partaient avec les biens, les téléphones etc. de tout le monde.
26:21 C'est ça qu'on a vu finalement, c'est quelque chose qu'on connaît, quelque chose qu'on
26:25 a déjà vu en France, ne soyons pas surpris, ça n'arrive pas comme ça pour la première
26:29 fois.
26:30 Alors les causes de tout ça, je vous les ai dit, il y a plein de choses, il y a la logique
26:33 du quartier, le code de l'honneur etc., le non-respect de la loi, la haine de la police
26:38 évidemment.
26:39 Mais je vais rajouter deux étages.
26:40 D'abord, il y a un affaiblissement général de la cohésion politique en France.
26:44 Alors je vous dis ça de manière un petit peu empirique, je vais documenter ça, je
26:49 vais injecter un petit peu de science.
26:50 Il y avait deux chercheurs danois qui s'appellent Dahlgaard et Olson, en 2009, ils avaient publié
26:54 une étude extrêmement intéressante qui visait à montrer qu'il y avait une corrélation
26:59 entre la cohésion politique d'un pays et le niveau de richesse.
27:02 C'est des Danois, c'est très nordique cette idée d'une espèce de cohésion nationale,
27:07 d'harmonie nationale et que la richesse favorise cette harmonie-là.
27:11 Alors qu'est-ce qu'on va offrir le tableau ?
27:12 Alors justement, j'y viens.
27:14 Donc vous avez bien compris cette idée, ce qu'ils appellent la cohésion politique,
27:17 c'est-à-dire c'est l'idée qu'il y a la majorité de la population se situe au centre
27:21 du spectre politique, le centre étant en gros, comme vous voyez sur le tableau, de
27:25 à gauche jusqu'à à droite.
27:27 Et les extrêmes, si vous voulez, étant très à gauche, très à droite et le je ne sais
27:33 pas, qui est une espèce de catégorie un peu brouillante, mais un peu une espèce d'en-dehors
27:36 politique dans lequel se situe quand même, vous voyez sur des chiffres, c'est un sondage
27:40 Ipsos réalisé en France fin 2021.
27:42 Bon, les proportions ont peut-être un peu bougé, mais pas fondamentalement, pas de
27:45 manière totale.
27:46 Alors pourquoi c'est intéressant ces chiffres ? Parce que Dalgaard et Olsen, dans leur étude,
27:51 nous montrent que dans les pays les plus riches de l'OCDE, la France en fait partie, 93%
27:57 de la population en moyenne de ces pays-là considère être au centre, se considère
28:00 comme modérée politiquement.
28:01 Là, je vous épargne le calcul, mais vous faites l'addition de à gauche jusqu'à
28:06 droite, vous êtes à 77,8%, c'est-à-dire que vous êtes 15 points en dessous de l'OCDE
28:12 et vous avez donc presque un Français sur quatre, les majeurs, c'est que des gens
28:16 de plus de 18 ans qui répondent à ces questions-là, qui considèrent qu'ils sont dans les extrêmes
28:21 et donc qui sont promptes à remettre en cause l'ordre établi dans une législature
28:25 de gauche ou de droite de la société.
28:27 Donc c'est beaucoup plus important que dans la moyenne des pays de l'OCDE.
28:31 Il y a moins de cohésion politique en France, ce qui remet un peu d'ailleurs en cause
28:34 leur théorie selon laquelle plus on est riche, plus on est en cohésion.
28:38 Les États-Unis étant aussi d'ailleurs, je trouve, un pays intéressant de ce point
28:41 de vue-là, qui montre qu'on peut avoir du discensus politique tout en étant les
28:44 plus riches du monde.
28:45 Seconde notion, c'est le degré de belligérance de notre population.
28:50 Alors à savoir Eric Zemmour, pour les fidèles des missions, il en a parlé dix fois.
28:53 Je rappelle, ça fait référence aux travaux d'un chercheur allemand qui s'appelle
28:56 Gunnar Heinsohn.
28:57 Alors juste pour l'anecdote, Gunnar Heinsohn, il s'est fait connaître pour avoir défendu
29:01 en Allemagne l'idée qu'il fallait supprimer totalement les allocations familiales pour
29:04 les mamans toutes seules, les mamans en solo, pour les enfants passés cinq ans, parce que
29:08 ça ferait la promotion, dit-il, d'un modèle familial néfaste pour la société.
29:13 C'est intéressant parce que dans nos quartiers, vous avez un habitant sur trois qui est une
29:18 maman toute seule avec ses enfants.
29:19 Donc ce modèle qui est réprouvé, si je puis dire, par Gunnar Heinsohn.
29:23 Autant vous dire que la gauche le déteste, il n'a pas beaucoup de copains politiquement
29:26 cet homme.
29:27 Mais je reviens à ce qu'il avait dit, en 2003, il avait mis l'hypothèse que dans
29:30 une société, quand vous aviez beaucoup de jeunes hommes, vous aviez potentiellement
29:34 plus de chances d'avoir des guerres extérieures ou des guerres civiles.
29:37 Et quand vous regardez l'histoire récente, l'Irlande du Nord, le Liban, le Sri Lanka,
29:42 le Rwanda, l'Algérie, tous ces pays où il y a eu des guerres civiles sont des pays
29:45 où la population est très jeune, où il y a beaucoup d'hommes jeunes.
29:48 Alors vous allez me dire, la France, ouf, on n'est pas concerné, on est un pays de
29:52 vieux, on est un pays vieillissant, où bientôt les plus de 65 ans sont plus nombreux que
29:56 les moins de 15 ans.
29:57 Regardez ces chiffres de l'INSEE, c'est la démographie des 1514 quartiers prioritaires
30:03 de la ville.
30:04 Ce dont je vous parlais, les fameuses ex-zones urbaines sensibles.
30:07 Qu'est-ce que ça nous montre ces chiffres ?
30:08 C'est que 40% de la population des quartiers prioritaires de la ville ont moins de 24
30:15 ans.
30:16 Vous additionnez 0,14 ans et 15,24 ans, vous obtenez ce chiffre d'à peu près 40% de
30:21 la population de ces quartiers-là qui a moins de 25 ans.
30:24 Cette population qu'on a vue très majoritairement dans les émeutes ces deux dernières semaines.
30:29 Comparativement à la moyenne nationale, vous voyez que la proportion des 0,24 ans dans
30:34 le total de la population française, c'est de l'ordre de 30%.
30:36 Donc 10 points de moins de la situation démographique que l'on observe dans les quartiers prioritaires
30:42 de la ville.
30:43 Donc si j'applique la théorie de Heinzon, ça nous dit que par le seul fait démographique,
30:49 vous avez un indice de belligévérance, une chance d'explosion sociale musclée si je
30:54 puis dire, plus élevé dans les quartiers prioritaires de la ville que dans la moyenne
30:58 nationale.
30:59 Bien sûr, ce n'est pas un facteur unique, mais quelque part, vous voyez, c'est un peu
31:01 un espèce de facteur aggravant.
31:03 Ça fait partie des choses qui peuvent, ça contribue à expliquer le fait qu'on ait
31:08 une explosion sociale des émeutes qui viennent prioritairement de ces banlieues.
31:11 Dimitri, on devait parler un peu aussi du regard que le monde porte sur la France.
31:17 On va garder ça pour demain si vous voulez bien, parce qu'on a beaucoup encore de sujets
31:20 à voir.
31:21 Mais donnez-nous quand même un avant-goût.
31:23 Écoutez, moi je vous lis une phrase lue dans le New York Times ce week-end, j'en suis
31:26 pas revenu.
31:27 Je vous la cite.
31:28 "Avouons-le en France, si vous tirez sur un Noir, un musulman ou un arabe, il n'y a
31:32 pas de répercussion."
31:33 Voilà ce qu'on pense de la France aux États-Unis sur les situations et vous comprenez mieux
31:38 pourquoi on va citer Rocaïa Diallo ou Juan Branco qui sont promptes à défendre ces
31:42 thèses-là.
31:43 Il y a qui disent que c'était un crime raciste.
31:45 On en parle demain.
31:46 Je veux bien qu'on puisse fouiller un petit peu, effectivement, le regard à un an des
31:49 JO, c'est très important.
31:51 Charlotte, je me tourne vers vous.
31:52 On va peut-être regarder juste avant un petit bilan hors pillage des interpellations et
31:57 des dégâts comptabilisés par le ministère de l'Intérieur après six nuits d'émeute.
32:01 11 113 incendies de poubelles, 5 662 incendies de véhicules, 1000 bâtiments incendiés,
32:08 enfin voilà, que du superlatif.
32:09 722 policiers et gendarmes blessés, dont une petite dizaine par des tirs d'armes à
32:15 feu.
32:16 C'est quand même important comme bilan.
32:19 Charlotte Dornelas, je me tourne vers vous.
32:20 Ces derniers jours, les mondes médiatiques et politiques ont semblé stupéfaits par
32:25 ce qu'ils voyaient encore aujourd'hui.
32:27 Chacun s'interroge, tente une explication, chient à comprendre les raisons, comme le
32:32 président de la République.
32:33 Que penser de ces réactions ? Ne sont-elles pas ou ne semblent-elles pas être des excuses
32:39 ? Elles sont des excuses.
32:40 Elles sont des excuses parce qu'on a vu, en effet, des gens.
32:43 Alors, on a vu des gens poser, des journalistes poser des questions à des différentes autorités
32:46 politiques.
32:47 Mais est-ce que vous vous y attendiez ? Est-ce qu'on pouvait prévoir ce qui se passait ?
32:51 Donc, à la fois dans la question et dans la réponse, vous avez des excuses.
32:55 Donc, le président de la République dit "je vais prendre le temps d'essayer de comprendre
32:59 les raisons de ce qui se passe".
33:00 Ça s'appelle une excuse.
33:01 Il gagne du temps parce qu'il ne veut pas.
33:02 Toutes ces personnes ont refusé de voir ce qu'elles voyaient, évidemment de dire ce
33:08 qu'elles voyaient.
33:09 Et donc, elles ne peuvent pas subitement, avec la gueule de bois à la suite de trois
33:13 jours d'émeute, le dire facilement.
33:16 Pourquoi ce sont des excuses ? Parce que tout le monde savait ou au moins avait les moyens
33:22 de savoir ce qui nous attendait, avait les moyens de savoir, de prévoir ce que nous
33:26 sommes en train de vivre.
33:27 D'abord, il y a des gens qui ont prévenu avant que le risque existe.
33:31 Il y a des gens qui ont prévenu.
33:32 On les a appelés l'extrême droite.
33:33 C'était plus simple.
33:34 Alors, c'était eux l'extrême droite à la base sur ce terrain de l'immigration.
33:38 Ensuite, il y a des gens qui ont observé après ceux qui avaient prévenu, qui ont observé
33:42 qu'en effet, ça se passait mal.
33:44 Alors, on les a relégués dans le camp des premiers qui avaient prévenu.
33:48 Et comme ça, vous ne pouviez plus parler.
33:50 J'ai fait quelques étapes, on va dire.
33:52 J'ai mis exprès de côté, je ne vous ai pas cité Jean-Marie Le Pen, Éric Zemmour
33:57 ou je ne sais qui encore.
33:59 Exprès, j'ai été prendre des profils qui auraient dû précisément dans le débat
34:03 public, qui auraient dû au minimum ne pas être simplement relégués à l'extrême
34:07 droite, mais finir par interroger les gens en se disant, mais quel est l'intérêt
34:10 d'avoir le courage finalement d'aller dire ça sur la place publique si c'est pour
34:13 se faire insulter ? Parce que c'est ce qui s'est passé à chaque fois.
34:16 1980, est-ce qu'on pouvait prévoir ? 1980, Georges Marchais.
34:22 Ouvrez les guillemets.
34:23 Nous posons les problèmes de l'immigration, ce serait pour utiliser et favoriser le racisme.
34:28 Il répond aux attaques qui sont posées à son endroit parce qu'il part de l'immigration.
34:32 Nous menons la lutte contre la drogue, ce serait parce que nous ne voulons pas combattre
34:35 l'alcoolisme.
34:36 Pour la jeunesse, je choisis l'étude, le sport et non la drogue.
34:39 Alors ils disent pétainiste.
34:41 Quelle honte.
34:42 1980, Georges Marchais.
34:44 1991, le RPR qui à l'époque, souvenez-vous, a fait même un meeting entier sur la question
34:51 du lien entre délinquance et immigration, les risques que fait peser cette immigration
34:55 de masse que nous n'arrivons pas déjà à gérer.
34:58 Nous sommes en 1991.
34:59 A l'époque, le RPR réclame des mesures drastiques.
35:03 A l'époque, le visage du RPR ce jour-là, c'est Alain Juppé.
35:06 Alain Juppé.
35:08 2004, les territoires perdus de la République avec M.
35:11 Joven Soussan qui lui, non seulement n'a pas été écouté, mais a été traîné
35:14 devant le tribunal.
35:15 Il disait exactement le risque de ce que nous vivons aujourd'hui.
35:20 2017, François Hollande.
35:21 François Hollande, Mathieu nous en parlait tout à l'heure, qui dans un ouvrage en privé,
35:26 en effet, à deux journalistes, parle du risque de partition dans le pays.
35:30 2018, Gérard Collomb qui avait déjà dit une fois, discrètement, personne ne l'avait
35:36 repris, dans son ministère, que le risque c'était de vivre face à face.
35:40 2018, à l'époque, la question lui avait été posée, combien de temps nous reste-t-il
35:44 pour réagir ? Il avait répondu, 5 ans.
35:46 2018, 2023.
35:47 2018, encore, Emmanuel Macron qui, souvenez-vous, rejette le plan banlieue.
35:52 Parce qu'on nous explique, tous ces gens-là nous expliquent qu'il n'y a pas de rapport
35:54 avec l'immigration, parce que là, c'est tellement la panique, qu'il n'y a pas de rapport.
35:57 Emmanuel Macron, quand il rejette le plan banlieue de Jean-Louis Borloo, il dit quoi ?
36:00 Il dit, ce n'est pas deux mâles blancs qui vont aller expliquer aux banlieues ce qu'on
36:03 doit faire.
36:04 Il est très exactement, au moment où il dit ça, en train d'acter l'existence d'une
36:08 partition ethnique.
36:10 C'est ce que fait Emmanuel Macron en 2018.
36:12 Ça a beaucoup moins choqué les gens que quand on explique qu'aujourd'hui, il y a
36:16 un lien avec l'immigration.
36:17 Et plus directement, peut-être encore, ce que vivent les policiers depuis trois jours.
36:21 Souvenez-vous de la sortie, ça a l'air plus anecdotique, mais à mon avis, ça ne l'est
36:24 pas, la sortie du film Bac Nord, qui a extrêmement bien marché dans les salles de cinéma et
36:29 qui a été insultée, renvoyée à l'extrême droite par certains de nos confrères journalistes.
36:35 À l'époque, le réalisateur de celui-là a dit, je ne comprends pas pourquoi on me
36:38 renvoie à l'extrême droite, je ne suis pas du tout d'extrême droite.
36:39 Là, simplement, cette histoire existe.
36:41 Ah bah oui, mais il réalisait un peu doucement que simplement dire ce qui existe, c'est
36:45 déjà pour beaucoup être d'extrême droite.
36:47 Alors, lorsque vous faites justement cet état des lieux, comment expliquer, Charlotte
36:51 Dornelas, dès lors que rien n'est vraiment été fait et que certains même continuent
36:55 à se dire surpris par ce qui se passe ?
36:57 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, accepter ce que l'on savait, mais qu'on ne voulait
37:01 pas dire, le dire au lendemain de trois jours d'émeute, c'est quasiment encore pire.
37:05 La situation, elle est plus que jamais, elle génère plus que jamais aujourd'hui à la
37:09 fois une immense inquiétude et une impuissance abyssale.
37:13 On ne sait pas par quel bout commencer, on ne sait pas par quel bout prendre la chose
37:16 maintenant que nous en sommes arrivés là.
37:17 Alors, chez beaucoup de gens, on le voit, mais c'est quasiment physique, on le voit
37:21 quand ils sont à la télévision, quand ils sont en train de parler, on voit que tout
37:24 leur être dit, si seulement on pouvait continuer à ne pas voir, si seulement on pouvait continuer
37:29 à ne pas avoir à traiter ce problème-là.
37:31 Et ce qu'on voit, c'est qu'en effet, il y a une question de la lâcheté dans la manière
37:35 de faire.
37:36 Ce n'est pas la même partout, mais malheureusement, elle a été réelle et quasi unanime chez
37:42 tout le monde.
37:43 Je mets de côté la question de la presse, je viens d'expliquer, la presse, elle, est
37:48 assez unanime.
37:49 Dans l'espace politique, on a eu des dissensions, jamais au moment de passer à l'action.
37:54 Pourquoi ? La gauche, elle, s'est noyée clairement depuis le début dans l'excuse
38:00 sociale, sans voir que déverser des milliards ne réglait pas le problème de l'éloignement
38:05 à la fois culturel, à la fois démocratique, à la fois républicain.
38:08 Je reprends les mots qu'utilise normalement la gauche, à dessein.
38:13 On a fait plan sur plan, on a déversé des milliards et cet éloignement n'a cessé
38:17 de croître, mais on a cessé de dire le même discours.
38:20 Certains disaient d'ailleurs que Mitterrand donnait, De Gaulle demandait.
38:23 Oui, c'est peut-être la différence, en effet.
38:27 Et là, on voit, il y a en effet deux gauches.
38:30 Il y en a une qui a carrément choisi que ça allait devenir son électorat de manière
38:33 extrêmement claire et qui soutient quoi qu'il arrive.
38:35 Et on voit dans le spectre de la gauche des excuses depuis deux jours.
38:38 Mais je vous assure, je suis obligée de vérifier pour être sûre que ce ne soit pas une blague.
38:42 On en a cité quelques-uns.
38:43 C'est absolument surréaliste.
38:45 Et la droite de l'autre côté, une partie de la droite en tout cas, a très bien compris
38:50 ce qui se passait, peut-être mieux encore, puisqu'elle l'a exprimé clairement à
38:54 chaque élection présidentielle.
38:56 Ou plus exactement, dans chaque campagne présidentielle.
38:59 Elle savait exactement ce que les Français attendaient.
39:01 Elle savait où elle pouvait gagner.
39:02 Le problème, c'est qu'en arrivant au pouvoir, ce n'est pas tellement qu'elle
39:06 n'a plus vu ou voulu voir, c'est simplement qu'elle a voulu se rendre respectable aux
39:11 yeux de la gauche.
39:12 On l'a dit mille fois, mais il est évident qu'il y a toute une partie de la droite
39:16 qui a eu infiniment plus peur de se faire renvoyer dans le camp de l'extrême droite
39:20 que de traiter le problème qui allait arriver dans nos banlieues.
39:24 Donc, non seulement tout ça a été prévisible, mais c'était prévu par certains.
39:27 Et ceux qui prévoyaient précisément ont été insultés.
39:30 Et dans la classe politique, personne n'a voulu avoir le courage, on va dire, qu'ont
39:34 eu certains dans l'espace ou dans le débat public.
39:37 Outre l'immigration, que certains identifient comme une cause, beaucoup d'explications
39:43 sont lancées dans le débat public.
39:44 Comment les analyser selon vous, Charlotte ?
39:46 Alors évidemment, la cause numéro un, on a eu la police.
39:48 C'est la cause numéro un depuis trois jours.
39:50 Tout est de la faute de la police, toujours, tout le temps, en permanence.
39:53 C'est évidemment l'excuse facile parce que les policiers, en général, ils continuent
39:55 à faire leur travail, on l'a vu ces trois derniers jours, et ils ne mouffent pas.
39:58 Ce qui est intéressant, si vous permettez, je fais une petite parenthèse, lorsqu'on
40:01 voit la cagnotte qu'il y a un million d'euros pour le policier, ça en dit long quand même
40:05 sur ce que pensent beaucoup de personnes par rapport à la police.
40:08 Exactement.
40:09 À la majorité silencieuse peut-être.
40:10 Et je pense que beaucoup de gens comprennent, beaucoup de gens comprennent précisément
40:14 qu'ils sont essentiellement, et ces trois derniers jours c'était évident, la dernière
40:18 digue qu'il y a dans certains de ces quartiers.
40:21 Pourquoi ?
40:22 Je pense qu'on comprend aussi.
40:23 Pourquoi est-ce que les policiers, de manière générale, l'institution, est aussi détestée,
40:27 menacée, insultée, agressée dans ces quartiers-là ?
40:29 Parce que si l'on regarde vraiment, ils sont les seuls factuellement et surtout physiquement
40:34 à résister.
40:35 Qui est sur place à part eux ?
40:37 Eux seuls résistent réellement.
40:39 Eux seuls ne trouvent pas des excuses.
40:42 En effet, aux émeutiers, ce n'est pas exactement ce à quoi ressemble leur travail.
40:45 Mais par ailleurs, quand vous affirmez que le problème des jeunes, le problème de ces
40:51 quartiers, c'est que la police a des problèmes avec des jeunes, il y a beaucoup de Français
40:53 qui voient surtout que ces jeunes ont des problèmes non seulement avec la police, mais
40:56 avec tout ce qui représente à la fois le pays et l'autorité.
40:59 Parce que si la violence qu'on voit ces derniers jours répond à la violence policière, alors,
41:04 puisque c'est leur métier, comment on explique les agressions sur les profs ? C'est les
41:10 violences professorales ? Comment on explique l'inquiétude exprimée par le parquet de
41:15 Bobigny il y a quelques années de ne plus pouvoir tenir les assises ? C'est de la violence
41:20 parquetière ?
41:21 Comment on explique que des Juifs soient obligés de partir et que des Chrétiens, vous vous
41:25 souvenez de la procession, soient insultés ? C'est les violences juives, les violences
41:27 chrétiennes dans ces quartiers-là ? C'est ça la réponse ? Comment expliquer que des
41:30 femmes soient insultées parce qu'elles ne sont pas vêtues correctement ? C'est des
41:33 violences féminines ? C'est une réponse aux violences féminines dans ces quartiers ? Les
41:37 élus, c'est des violences électorales ? Les médecins, c'est des violences médicales
41:40 ? Il va falloir nous expliquer.
41:42 Parce que soit tous ces gens payent pour les policiers, soit peut-être qu'en effet, la
41:46 police, comme réponse numéro un, c'est assez peu pertinent.
41:51 Par ailleurs, les habitants de ces mêmes quartiers qui réclament plus de police pour
41:55 protéger leurs enfants, ils sont quoi ? C'est l'extrême droite ? C'est du sadomasochisme
41:58 ? C'est quoi exactement l'explication des fous peut-être ? Ou des meurtriers ? Puisqu'on
42:02 nous explique que c'est ce que sont les Français qui soutiennent la police aujourd'hui dans
42:05 la bouche de certaines personnalités d'extrême gauche.
42:07 Donc voilà pour ce qui est de l'excuse numéro un de la police.
42:11 Ensuite, le sujet préféré numéro deux, c'est l'abandon.
42:14 Ces quartiers ont été abandonnés.
42:15 Alors déjà, tout à l'heure, vous savez, on parlait des quartiers prioritaires de la
42:18 ville.
42:19 Alors je ne sais pas, mais il faut que ces gens ouvrent un dictionnaire.
42:20 Prioritaire, ça ne va pas dans le champ lexical de l'abandon en général.
42:24 Bon, pareil, on va prendre deux exemples.
42:27 Marseille.
42:28 Marseille, deux jours avant le début des émeutes, où on a vu des pillages hallucinants,
42:31 des émeutes pas possibles.
42:32 Deux jours avant, le président de la République qui se rendait pour la troisième fois à
42:36 Marseille, annonçait un plan de 5 milliards d'euros.
42:39 Je n'appelle pas ça de l'abandon.
42:41 Ensuite, Nanterre.
42:42 En février dernier, les autorités accordaient une augmentation pour la rénovation urbaine
42:48 de 112 millions d'euros.
42:49 112 millions d'euros, ce n'est pas rien qui s'ajoutait à la rénovation prévue.
42:53 Et puis prenons tout simplement ce qu'on a sous les yeux.
42:55 Qu'est-ce qui s'est passé au moment du mouvement des gilets jaunes ? Au début, les
42:59 vrais gilets jaunes, ceux du début.
43:01 On a vu des gens débarquer sur les plateaux de télévision, parler au micro et dire écoutez,
43:06 nous, on est la France que personne n'a jamais vue.
43:08 On est la France qui bosse.
43:09 On est la France qui n'arrive plus à nourrir nos enfants en bossant.
43:11 Et par ailleurs, l'État a disparu de nos vies.
43:14 Donc, qu'est-ce qu'on voit là depuis quelques jours ? On voit des gens qui brûlent des
43:17 écoles, des bibliothèques, des mairies et des commerces.
43:19 C'est sûr, les gilets jaunes, ils ne pouvaient pas, ils n'en ont pas.
43:22 Il n'y en a plus.
43:24 Donc, qui est abandonné exactement dans ce pays ? A quel abandon répond la violence
43:28 qu'on a vue ces trois derniers jours ? Pas à un abandon.
43:31 Évidemment, ce que je dis là n'est pas une histoire individuelle de tel ou tel.
43:34 La vie est dure pour beaucoup de gens en banlieue comme ailleurs probablement.
43:37 Ce n'est évidemment pas la question.
43:39 Simplement, le discours général de l'abandon ne fait que nourrir une victimisation.
43:44 Et la vérité, c'est que le déversement d'argent a été précisément utilisé pour
43:49 ne pas voir ce dont on parle, ce dont je parlais au début.
43:52 On s'est dit, on va acheter la paix sociale.
43:55 C'était la fameuse formule.
43:58 La paix sociale coûte très cher.
44:01 Et la question, d'ailleurs, Elisabeth Borne nous a annoncé immédiatement un nouveau
44:04 plan pour les banlieues.
44:05 Parce que comme on ne sait faire que ça, on ne va faire que ça.
44:07 Ça nous empêchera de gagner la paix autrement.
44:10 Et la dernière excuse, c'est évidemment le rejet.
44:12 Il y a un rejet.
44:13 Alors là, par contre, c'est l'argument qui m'a semblé le plus intéressant.
44:16 Parce que c'est évident, il y a un rejet.
44:18 Il y a un rejet d'ailleurs assez partagé, assez mutuel depuis peu de temps.
44:22 Simplement, je pense qu'on prend le problème à l'envers.
44:24 On a aujourd'hui des jeunes qui nous cassent tout, à qui précisément que les autorités
44:31 ne rejettent pas, mais à qui elles passent tout.
44:33 Au début des Gilets jaunes, avant les violences, etc.
44:36 Au début, on a vu déjà des insultes.
44:38 Est-ce qu'ils ne seraient pas un peu d'extrême droite ? Est-ce qu'ils ne seraient pas un
44:40 peu antisémites ? On a eu tout, tout le spectre.
44:43 Là, ça brûle et on se dit encore, on va essayer de comprendre.
44:46 Donc déjà, ce n'est pas exactement la même réaction.
44:49 Quand il y a eu une manifestation extrêmement pacifique après la mort de Lola, trois jours
44:54 après la mort de Lola, on nous a expliqué que c'était indécent et de la récupération.
44:57 Quand des quartiers entiers brûlent le soir même, on va essayer de comprendre.
45:02 Donc non, ce ne sont pas des gens qui sont rejetés premièrement par les autorités.
45:05 Au contraire, on leur passe tout.
45:06 Simplement, ces jeunes sont pris entre deux choses.
45:08 Un, ce qui se passe à l'extérieur.
45:10 On a l'air d'oublier que, par exemple, en effet, l'Algérie qui s'y mit sans permanence
45:16 leur parle comme s'ils étaient ses propres ressortissants.
45:19 Erdogan qui dit à ses ressortissants, à lui, surtout ne vous assimilez pas.
45:22 On a vu le monde musulman réagir aux propos d'Emmanuel Macron, souvenez-vous, il y a
45:26 quelques temps.
45:27 Donc à l'extérieur, il y a une forte hostilité sur des diasporas à l'égard de la France.
45:31 Et en France, on dit quoi ? Cette France vous déteste, cette France a tué vos parents,
45:36 a tué vos grands-parents, elle se résume à sa colonisation qui est une horreur absolue,
45:40 elle se résume à la collaboration qui est une horreur absolue.
45:43 Et tout n'est que repentance dans ce pays.
45:46 Alors après, on vient se demander quelles sont les raisons de leur détestation à l'égard
45:49 de la France.
45:50 Ce n'est pas très compliqué.
45:51 Merci Charlotte Dornelas.
45:53 On a appris que 20 millions d'euros de dégâts, c'est le chiffre qui a été annoncé ce
45:59 soir pour les transports publics en Ile-de-France selon Ile-de-France Mobilité, autorité régionale
46:04 des transports.
46:05 Et la ministre, la première ministre Elisabeth Borne a déclaré que la priorité c'est
46:09 assurer le retour à l'ordre républicain et elle demande une réponse pénale très
46:13 ferme et que le dispositif des forces de l'ordre est maintenu.
46:17 Marc Menand, deux claques et au lit.
46:19 Deux claques et au lit, c'est ce que faisaient nos grands-parents.
46:22 Déclaration du préfet de Leraux sur France Bleue ce matin.
46:25 Le rôle des parents est au cœur des émeutes.
46:27 Faut-il un redressement de la jeunesse ?
46:30 Alors le redressement, oui.
46:31 Moi, je ne suis pas pour la politique de la claque.
46:33 Mais je vais essayer de développer ça.
46:36 Déjà, notre démocratie en péril.
46:40 N'oublions pas que pour le moment, elle est sauvée grâce à qui ? Grâce à la police,
46:44 grâce aux gendarmes et grâce aux pompiers.
46:48 Or, vous avez Mélenchon qui ose dire le pouvoir politique ne contrôle plus la police.
46:54 La police fait peur au pouvoir.
46:55 Qui a sauvé la famille, cette femme et ses deux enfants, 5 ans et 7 ans ?
47:02 La famille donc de Vincent Jeanbrun.
47:04 C'est bien la police.
47:06 Mais qui en revanche est responsable de tout ce que nous vivons aujourd'hui ?
47:11 Je ne vais pas reprendre les propos de Mathieu, Dimitri et Charlotte.
47:14 Mais néanmoins, ce sont avant tout ceux qui attisent depuis des années cette volonté
47:21 de la partition.
47:22 Elle commence sous la partition.
47:24 Elle commence dès l'école primaire.
47:26 Comment se présente-t-elle à l'école primaire ?
47:28 Eh bien, vous avez l'enfant qui, au nom de sa religion, il ne va pas aller à la piscine.
47:34 Au nom de sa religion, il n'ira pas au sport.
47:37 Au nom de sa religion, il va remettre en cause la théorie dans un cours d'histoire.
47:43 Au nom de sa religion, il refusera d'assister à un cours de sciences naturelles,
47:49 car ça le fut.
47:50 Et puis, au nom de sa religion, on l'a vu lors des fêtes de l'Aïd,
47:55 vous avez 70% des enfants qui ne sont plus là.
47:58 Donc, dans l'école républicaine, elle est bafouée.
48:03 Ça veut dire aussi qu'il y a là un déni de quoi ?
48:07 Eh bien, du savoir encyclopédique.
48:10 Et s'il y a un déni du savoir encyclopédique, il y a un déni de l'instituteur.
48:16 Il y a un déni du professeur, d'ailleurs.
48:18 Eh bien, ça se traduit dès le collège avec des enfants qui veulent à tout prix
48:23 mettre une tenue qui montre qu'ils ne veulent surtout pas être français.
48:27 Alors que l'école, c'est quoi ?
48:29 C'est apprendre à être français, avoir la fierté d'être français.
48:33 Et ceux qui aujourd'hui disent "oui, l'indigénisme, l'indigénisme,
48:37 on a été victime de cette colonisation", qui sont venus ?
48:42 Eh bien, ce sont leurs parents, leurs grands-parents.
48:46 Ils étaient fiers de pouvoir envisager d'être français.
48:49 Ils avaient le désir de pouvoir un jour clamer qu'ils appartenaient à cette République,
48:55 qu'ils ralliaient quoi, le grand principe ?
48:58 Égalité, fraternité, liberté.
49:01 Mais la liberté, c'est pas celle de détruire,
49:04 c'est la liberté de respecter, avoir l'estime de soi et donc l'estime de l'autre.
49:10 Et quand on se fait arrêter, eh bien, c'est pas parce que vous avez une couleur de peau.
49:15 Non, non, non, non, la différenciation dans notre pays,
49:18 elle ne se fait pas à la couleur.
49:21 La différenciation, là, on veut nous l'imposer par une rupture dans la culture.
49:26 Il y a ceux qui viennent et qui disent "dorénavant, il y aura ces mœurs".
49:30 Mais donc, il n'y a plus la possibilité d'exister comme ça.
49:34 Et les grands responsables, ce sont ces politiques qui participent,
49:38 et en particulier, je les recite, et les filles, et les écolos et autres,
49:42 qui ont oublié leur cause première.
49:45 N'oublions pas non plus c'est quoi ?
49:47 Là, on essaie de nous dire "oui, ils sont victimes de l'ordre social".
49:51 Mais tout le monde est victime de l'ordre social.
49:54 C'est la logique même d'une république qui voudrait proposer le meilleur aux uns et aux autres,
49:59 mais ce meilleur se conquiert.
50:01 Il faut à l'école essayer d'apprendre, essayer de montrer que l'on a des qualités,
50:06 essayer de pouvoir un jour être dans une situation.
50:11 Sinon, l'ostracisme social, oui, on a tous des différences.
50:15 Il y a celui qui n'est bessu, il y a celui qui n'est tordu,
50:18 il y a celui qui ne se trouve pas assez beau, etc.
50:21 Il nous faut nous apprendre à nous assumer nous-mêmes, à accepter ce que nous sommes.
50:27 Et puis après, il y a la maltraitance.
50:28 Alors, vous savez la maltraitance ?
50:30 On dit "oui, le gamin, il est frappé par ses parents",
50:33 et là, il y a un devoir de retrait de la République, de l'enfant.
50:37 Mais la maltraitance, elle est aussi celle de ne pas être capable de suivre l'ordre républicain.
50:44 Et si l'on se rend coupable de ce que l'on a vu ce week-end, c'est de la maltraitance.
50:49 À partir de là, il faut retirer au plus vite leur enfant et créer des centres de redressement.
50:55 Ça ne demandera pas 15 ans.
50:57 Reprenons les casernes, prenons des gens qui sont capables d'instiller le goût de la discipline,
51:03 le goût de l'effort, et puis également le goût de notre langue, le goût de l'art, etc.
51:09 Merci beaucoup, Marc Menand.
51:13 Tout à l'heure, je disais qu'il y a eu une réunion à Matignon.
51:17 Elisabeth Borne a déclaré que la priorité absolue est d'assurer le retour de l'ordre républicain,
51:22 je le disais tout à l'heure, avec le dispositif de maintien de l'ordre,
51:26 Maintenus, donc ce soir, et une justice très ferme.
51:29 C'est intéressant, puisque je me tourne vers vous, Mathilde Panot, elle a quitté,
51:33 elle a réunion, elle n'a pas pris le temps de l'échange,
51:35 ça qui fait le lien avec la dernière partie, on le sait, la gauche LFI a d'abord refusé d'appeler Au Calme.
51:41 Elle répétait avec d'autres "pas de justice, pas de paix".
51:46 Pas de justice, pas de paix, je répète.
51:48 Pas de justice, pas de paix.
51:52 Jean-Luc Mélenchon a même dénoncé les chiens de garde qui exigeaient qu'il lance un appel Au Calme.
51:57 Il a ensuite voulu modérer sa position, vous nous direz d'ailleurs de quelle façon.
52:02 Il nous faut aujourd'hui poser la question clairement, Mathieu Bocoté,
52:05 la gauche LFI a-t-elle appelé à l'émeute, est-elle complice des insurgés?
52:10 Oui, oui, et voilà pourquoi.
52:13 D'abord, vous l'avez dit, Mélenchon a d'abord refusé d'en appeler Au Calme.
52:16 La France brûle, les banlieues brûlent, il y a des raids et des razzias à Paris,
52:22 il y a des raids et des razzias dans les grandes villes,
52:24 les bandes, les émeutiers décident de faire leur pillage,
52:28 donc les grandes villes ne sont plus à l'abri, soit dit en passant.
52:31 Et, donc, une violence destructrice, et Jean-Luc Mélenchon dit
52:34 « Non, je ne condamne pas, je ne me soumettrai pas au chien de garde. »
52:38 Mais là, il constate que sa position est peu reçue dans l'opinion,
52:41 d'autant que tout brûle, tout brûle.
52:44 Alors, Jean-Luc Mélenchon décide d'être bon prince, il se veut modérer.
52:46 Il dit « Ne vous en prenez pas, s'il vous plaît, aux écoles, aux bibliothèques et aux gymnases.
52:53 C'est notre bien commun, dit-il. »
52:55 Bon, il a oublié de mentionner les voitures, les commerces, les mairies, les préfectures, les banques,
53:02 mais il a aussi oublié de mentionner les maisons d'élus.
53:04 Oups! Donc, que se passe-t-il?
53:07 Eh bien, des gens s'en prennent dans les maisons d'élus, on le sait, avec ce maire qui était, dit-il,
53:11 je crois que c'est vrai, victime d'une tentative d'assassinat.
53:14 Les émeutiers, les voyous, ont la voiture bélier,
53:17 et on en comprend un cocktail molotov dans leur voiture.
53:20 Vous amenez rarement un cocktail molotov pour faire un feu de joie entre vous,
53:24 sur le mode joyeux et païen.
53:25 Non, vous l'amenez pour brûler une maison, pour que les gens qui s'y trouvent brûlent.
53:29 Alors, Jean-Luc Mélenchon, soudainement, dit « ben, je dois rajouter une clause d'exception. »
53:33 Il dit « je condamne fermement cette violence. »
53:37 Alors, la question qu'on peut se poser pour la suite des choses,
53:39 c'est est-ce que Jean-Luc Mélenchon, chaque fois qu'il y a une nouvelle agression qui va vraiment choquer l'opinion,
53:43 va dire « celui-là, vous n'auriez pas dû lui taper dessus. »
53:45 Et pourquoi brûlez-vous la voiture de cet homme qui gagne si peu d'argent?
53:48 S'il vous plaît, n'attaquez pas le carrosse des enfants si des gens s'attaquent le carrosse des enfants demain.
53:52 J'ai hâte de voir le principe discriminatoire qui permet à Jean-Luc Mélenchon de nous dire
53:57 ce qu'on peut attaquer, ce qu'on peut brûler et ce qu'on ne doit pas brûler.
54:00 Maintenant, on lui demande une explication à M. Mélenchon.
54:02 On lui prête une grande intelligence à M. Mélenchon.
54:04 Alors, voilà ce qu'il dit. Est-ce qu'il y a de l'ensauvagement?
54:06 Est-ce qu'il y a de l'ensauvagement en France?
54:08 Sa réponse? Les riches et les puissants se sont ensauvagés parce qu'ils ne veulent plus vivre avec les autres.
54:15 Donc, vous l'aurez compris que dans la crise présente, avec ces banlieues qui brûlent,
54:19 avec ces bandes de voyous qui attaquent les policiers, le véritable danger,
54:23 ce sont les riches et les puissants, nous dit-il.
54:25 Et on comprend que dans l'esprit de Jean-Luc Mélenchon,
54:27 ceux qui ne veulent pas vivre au quotidien l'insécurité dans toutes ses dimensions
54:32 sont des riches et des puissants qui se cachent.
54:34 Il va plus loin. Nous vivons une forme de la lutte des classes.
54:37 Les pauvres s'insurgent et les riches les méprisent.
54:40 Vous ne pouvez pas mener notre pays à la baguette, dresser les gens les uns contre les autres.
54:45 Pour Jean-Luc Mélenchon, ce qui se passe en ce moment, c'est très clair,
54:47 c'est la bourgeoisie qui est coupable parce que son action, par son action,
54:51 les riches, dit-il, pousseraient les jeunes des quartiers au mépris, à tout brûler.
54:56 Or, Jean-Luc Mélenchon n'est pas con qu'on brûle tout, sauf, je le redis,
54:59 les écoles, les bibliothèques et les gymnases, et même là, on ne lui obéit pas.
55:03 Alors autrement dit, pour vous, la gauche radicale a pris le parti des émeutiers, clairement, selon vous?
55:07 Très certainement, très certainement, parce qu'elle ne peut jamais,
55:10 la gauche radicale est incapable de ne pas s'enthousiasmer,
55:13 elle a une forme de moment d'éveil érotique dès lors qu'il y a une émeute.
55:16 Elle se dit que derrière cette émeute, il y a peut-être la promesse d'une révolution.
55:19 Ce qui est drôle, cela dit, parce qu'il y a des choses drôles dans la vie,
55:21 c'est quand Éric Ciotti a dit que les propos de M. Mélenchon sont tellement graves
55:25 qu'on doit le poursuivre comme factieux.
55:27 Alors là, il nous dit finalement, les propos de Jean-Luc Mélenchon
55:31 devraient se retrouver devant les tribunaux.
55:34 Chose amusante, plusieurs personnalités politiques nous disent,
55:37 on est contre la judiciarisation de la parole des politiques.
55:40 Je suis d'accord avec ça, mais il faut l'appliquer pour tout le monde alors.
55:43 Toutes les figures de la droite, droite nationale,
55:45 même ce qu'ils appellent l'extrême droite, qui sont parties devant les tribunaux,
55:47 doit-on considérer que cette gauche dirait pas devant les tribunaux les méchants?
55:50 Parce qu'on judiciarise pas la parole politique.
55:53 Non, ce n'est pas ce qu'ils nous disent, c'est amusant, c'est seulement bon pour eux.
55:55 Quoi qu'il en soit, c'est néanmoins amusant,
55:58 vous me permettrez le mot dans les circonstances,
56:00 de voir que pour une fois, pour une fois, la gauche radicale,
56:03 avec ses appels à l'insurrection, avec sa complaisance pour la violence,
56:06 c'est pas la première fois que Jean-Luc Mélenchon appelle à la violence.
56:08 Rappelez-vous lorsqu'il avait dit que parce qu'il y avait apparemment
56:10 des milices fascistes qui hantaient la France,
56:13 la France est soumise et ces gens devaient se structurer eux-mêmes
56:15 et développer des modes de défense antifascistes,
56:17 donc il en appelait à la violence privée des milices de gauche
56:20 pour se défendre contre les milices de droite.
56:22 C'est amusant de voir pour une fois Jean-Luc Mélenchon
56:25 attaquer sur le terrain de la judiciarisation de son propos.
56:28 Je n'y suis pas favorable, je le confesse,
56:30 moi je crois à la parole publique la plus libre qui soit,
56:32 mais c'est néanmoins amusant que pour une fois on voit que son jeu,
56:35 en fait il est déculotté, on le voit, il est nommé complice de l'émeute,
56:39 mais ça ne changera rien, ne vous inquiétez pas,
56:41 et on continuera de le traiter comme une grande figure de la gauche,
56:44 admirable dans les médias publics.
56:45 Je ne doute pas qu'on parlera de lui avec admiration dans les prochains temps.
56:48 Jean-Luc Mélenchon, c'est quand même le chouchou du service public.
56:51 - Merci beaucoup Mathieu Beaucoté pour votre regard.
56:55 J'ai plein de questions à poser, il est déjà l'heure de refermer l'édition,
56:58 mais est-ce que c'est un crime raciste et pourquoi?
57:01 J'aime bien vos têtes, ne me répondez pas, vous me répondrez demain.
57:04 D'accord? J'ai encore une question, vous avez parlé de
57:07 "on n'arrête pas pour sa couleur de peau",
57:09 vous êtes sûr qu'on n'arrête pas pour sa couleur de peau?
57:11 - Non.
57:12 - Réfléchissez, on en parle demain et vous allez me dire pourquoi.
57:17 Est-ce qu'on arrête, oui ou non, les gens pour leur couleur de peau?
57:20 La réponse m'intéresse, à vous tous, j'attends votre réponse.
57:25 À demain, Isabelle Piboulot tout de suite, ensuite Pascal Praud.
57:28 Les groupes politiques réunis à Matignon autour d'Elisabeth Borne
57:35 pour échanger sur des propositions après les nuits de violence
57:38 qui ont enflammé la France depuis mardi.
57:40 Rien que pour les transports publics en Ile-de-France,
57:43 les dégâts s'élèvent à au moins 20 millions d'euros.
57:45 La Première ministre l'assure, la priorité est d'assurer le retour
57:49 de l'ordre républicain et une justice très ferme.
57:52 Le dispositif de 45 000 policiers et gendarmes est maintenu ce soir.
57:57 Ensemble pour la République, élus et population se sont réunis
58:01 devant de nombreuses mairies de France, entre autres à Marseille, Lyon, Paris
58:05 et l'Aïléros bien sûr.
58:07 Une volonté d'unité au lendemain de la violente attaque
58:10 à la voiture Bélier contre le domicile du maire Vincent Jambrin.
58:14 En tête de cortège, l'élu LR était encadré par des ténors de son parti,
58:18 Gérard Larcher, Valérie Pécresse ou encore Éric Ciottine.
58:23 Membre du commando Kieffer, il s'était engagé pour la paix,
58:26 Léon Gauthier s'est éteint ce lundi à Caen à l'âge de 100 ans.
58:31 Il était le dernier survivant des 177 Français à avoir participé
58:35 au débarquement du 6 juin 1944 en Normandie.
58:38 Les hommages ont afflué en l'honneur de l'ancien combattant,
58:41 originaire de Rennes, un héros de la libération pour Emmanuel Macron.
58:45 Un hommage national lui sera rendu en Normandie,
58:47 selon le maire de Wistriam.
58:49 ♪ ♪ ♪