Les Vraies Voix Citoyennes avec Aurélie GROS, Stéphane PELLET présidents du #G500citoyen l’ONG citoyenne plus de 1600 associations qui font bouger la France ! , Dominique CHAPUY, président association Sénat Citoyen et Laurent ISSENJOU, Directeur général exécutif Sauveteurs sans frontière
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio, les vraies voix qui font bouger la France, 19h20, des vraies voix citoyennes,
00:05 Aurélie Gros, Stéphane Pellet.
00:07 C'est lundi, qui dit lundi, dit citoyenneté avec Aurélie Gros et Stéphane Pellet.
00:13 Bonsoir, comment ça va ?
00:14 Bonsoir.
00:15 Vous les deux, très bien, il y a du soleil ?
00:16 Oui, oui, bien sûr, profitez-en.
00:17 Non, tu ne chantes pas ?
00:18 Non.
00:19 Quand il y a du soleil sur la France, c'est Stone et Chardenne ça.
00:22 Ben c'est ça, c'est Stone et Chardenne en fait.
00:25 Les Stone et Chardenne du G500.
00:28 Comment ça va, mes amis ?
00:30 Très bien, extrêmement bien.
00:31 Des petites nouvelles, ça suit son cours du côté du G500, avec vos propositions.
00:36 Tout ça avance, vous savez qu'on va en parler dans quelques minutes, on a enfin un bureau
00:40 au Sénat avec un nouveau président, un nouveau Gérard Larcher, donc nous allons être reçus,
00:44 toutes les organisations, la même chose avec la présidente de l'Assemblée Nationale.
00:48 Et puis ici, vous avez suivi l'actualité, vendredi, par exemple, l'allocation adulte
00:54 handicapé a été enfin déconjugalisée.
00:56 Vous savez que c'était la proposition phare du G500 il y a presque deux ans maintenant.
01:00 Numéro un, voilà.
01:02 Donc on fait avancer comme ça des choses et ça va continuer grâce à vous.
01:07 Et grâce à tous ces belles associations.
01:11 Allez, au sommaire de cette émission, les résultats des élections sénatoriales, stabilité
01:15 à droite, la gauche progresse et le RN remporte trois sièges, en tout cas c'était ce dimanche
01:20 dernier, le 24 septembre, avec effectivement ce changement un petit peu de paradigme avec
01:26 l'arrivée du RN, mais est-ce une belle représentation des orientations des Français ?
01:31 Le Sénat est-il encore utile ? On va en parler avec Dominique Chapuis, président de l'association
01:36 Sénat Citoyens.
01:37 Apprendre les gestes de premier secours, ça sauve.
01:41 Le développement d'une culture commune de la sécurité passe par la sensibilisation
01:45 et la formation des élèves aux premiers secours et aux gestes qui sauvent durant leur
01:48 scolarité. Qu'en est-il en France ? Laurent Hissonjou, directeur exécutif de Sauveteurs
01:52 sans frontières, sera avec nous pour en parler.
01:54 On vous souhaite la bienvenue, c'est les Vraies Voix Citoyennes, jusqu'à 20h.
01:57 Et Dominique Chapuis est avec nous, président de l'association Sénat Citoyens.
02:04 Bonsoir, merci d'être avec nous.
02:07 Bonsoir.
02:08 Et Stéphane Pellet, je ne sais pas qui s'en occupe, Stéphane Pellet, oui.
02:12 Ah oui, il s'agit un peu d'élection, d'institution.
02:15 L'institutionnel, c'est Stéphane Pellet.
02:18 Vous vous souvenez du général de Gaulle ?
02:21 Oui, forcément.
02:22 Général de Gaulle, attendez, laissez-moi réfléchir.
02:25 1969, il avait voulu bouleverser les institutions et notamment, pour ainsi dire, se débarrasser
02:31 du Sénat, ou pas loin, qu'il l'énervait.
02:34 Il y avait même eu un certain Lionel Jospin, encore lui, vous vous souvenez, qui avait
02:37 dit "bon, ben écoutez, qu'est-ce que c'est que cette institution devenue inutile ?"
02:41 C'est une anomalie politique, avait dit Jospin, exactement.
02:44 Dans les deux cas, ça n'a pas porté chance à toutes ces personnes-là, et donc c'est
02:49 pour ça qu'on a voulu en savoir un petit peu plus, pourquoi ce Sénat, tel qu'il a
02:53 été renouvelé dimanche, voilà, dernier, c'est ça exactement.
02:59 Comment ça se fait qu'il est toujours très utile, d'après son président et les sénateurs,
03:02 mais comment ça se fait que pour les citoyens, par contre, il semble un peu éloigné, notamment
03:06 avec un mode d'élection assez étonnant ?
03:07 Et un peu opaque, on peut le dire.
03:09 Exactement, parce que la plaisanterie, si on peut la faire entre nous, c'est que ce
03:13 sont des grands électeurs.
03:14 Vous savez que les grands électeurs...
03:16 D'ailleurs, c'est intéressant pour ceux qui nous écoutent de comprendre comment sont
03:20 élus, mais on va en parler avec notre invité, mais c'est intéressant aussi de comprendre
03:25 d'où ça vient, enfin, les élus, les grands électeurs, voilà, c'est ça.
03:28 Pour faire simple, c'est la représentation des territoires et des collectivités, donc
03:31 votent aussi bien les députés, mais aussi bien sûr les conseillers généraux, départementaux,
03:37 régionaux, mais aussi chaque conseiller municipal, enfin en tous les cas, une bonne partie des
03:41 municipaux, et donc pas les français en direct.
03:44 C'est pour ça qu'on a beaucoup de plaisir en effet à recevoir Dominique Chapuis, qui
03:48 est donc le président de Sénat Citoyens.
03:50 Et Sénat Citoyens, il faut le dire, vous y allez très très fort, vous vous dites, pour
03:55 faire simple, le Sénat, comme ça, ça nous intéresse pas, nous on veut en faire une
03:59 véritable assemblée de citoyens, et même pourquoi pas tirer au sort.
04:02 Est-ce que c'est pas un peu virulent ?
04:05 Si on devait faire une critique du Sénat aujourd'hui, de votre point de vue, ce serait quoi ?
04:10 Alors, juste une petite précision, je suis pas président de Sénat Citoyens, il n'y a pas de président chez nous.
04:16 On est un collectif, où tout le monde est au même niveau, donc il n'y a pas de souci.
04:20 Vous avez été tiré au sort pour venir ce soir ?
04:22 Absolument !
04:23 Ce soir, je serai le président.
04:25 Et dès que vous sortez, c'est fini, profitez-en.
04:28 Si on devait faire les écueils finalement du Sénat aujourd'hui ?
04:34 Les écueils, le principe du bicamérisme nous paraît intéressant, c'est-à-dire que
04:38 le bicamérisme permet justement que les textes ou les décisions...
04:41 Pour qu'on comprenne l'Assemblée Nationale et le Sénat.
04:43 Deux chambres qui s'équilibrent et qui discutent ensemble pour améliorer les textes.
04:49 Le côté important, c'est que ces deux chambres apportent un point de vue différent
04:54 sur les différents textes pour qu'ils s'améliorent.
04:56 Aujourd'hui, on a une Assemblée Nationale, où avec les niveaux d'abstention,
04:59 elle représente en gros 20% des Français, à quelque chose près.
05:03 Et on a le Sénat qui représente de fait les territoires, comme disait Monsieur,
05:08 mais de fait les préoccupations des élus des territoires.
05:11 Nulle part dans ces deux chambres, il y a l'intérêt de la majorité des Français.
05:16 Donc les décisions qui sont prises ne sont pas forcément les décisions
05:19 qui sont acceptables par l'ensemble des Français.
05:21 Pour vérifier que les décisions soient acceptables par l'ensemble des Français,
05:25 nous on préconise que dans cette chambre, dans ce Sénat,
05:28 ce soit des citoyens tirés au sort, qui avec les mandats courts de deux ans,
05:31 qui soient là pour faire en sorte de réagir par rapport à l'ensemble
05:37 des propositions de l'Assemblée Nationale.
05:39 - Mais c'est à la place de tous les sénateurs ?
05:41 - A la place de tous les sénateurs, absolument.
05:42 - Pas un groupe comme on pourrait avoir un groupe de sénateurs ?
05:44 - Pas un groupe, non.
05:45 - Vous allez vous faire des amis du côté du Palais de Luxembourg ?
05:47 - Ah bah bien sûr, c'est toute la difficulté.
05:49 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le changement de constitution est bloqué par le Sénat,
05:52 puisque le Sénat doit voter dans les mêmes termes que l'Assemblée Nationale,
05:56 les propositions de modification de la constitution.
05:59 - Mais pour avoir une Assemblée qui représente vraiment les citoyens,
06:02 je veux faire une proposition de Gascon,
06:04 si on faisait le Sénat élu au suffrage universel direct à la proportionnelle intégrale ?
06:08 - Vous avez toujours la difficulté de l'élection,
06:11 c'est-à-dire que tout le monde n'a pas les capacités ni la possibilité de se faire élire,
06:16 et a besoin de moyens importants pour se faire élire.
06:19 Donc la représentation lui aura forcément un biais,
06:21 c'est-à-dire que vous aurez forcément des gens plus diplômés,
06:24 qui seront dans des parties, qui auront des visions,
06:28 je veux dire, parcellaires ou orientées de la réalité.
06:30 - C'est le cas des citoyens aussi ?
06:32 - Oui, bien sûr, sauf que si vous avez une Assemblée qui est tirée au sort,
06:35 vous avez l'ensemble des expériences de vie des citoyens qui sont représentés.
06:40 - Quand vous dites "une Assemblée tirée au sort", c'est à la base du volontariat ?
06:45 - Non, alors pour nous c'est un service civique obligatoire.
06:48 - D'accord, ah oui.
06:49 - C'est-à-dire que le SNU qui dit que vous avez entre 18 et 24 ans un service obligatoire,
06:56 et après vous êtes quitte pour l'ensemble de votre vie,
06:59 nous, le service civique, il est de 0 à 99 ans.
07:03 - D'accord, ok.
07:04 - Mais il faut dire que le tirage au sort, c'est une chose qui en effet existe pour les jurés.
07:09 - D'assises, d'assises, populaire, oui.
07:10 - Et qui est en réduction puisqu'ils ont été réduits récemment.
07:13 - C'est une bonne question d'ailleurs qu'on avait abordée.
07:15 - Mais ça veut dire qu'on a sorti les citoyens de la justice.
07:17 - C'est ça, mais en tout cas ça existe et ça peut fonctionner.
07:19 En effet on peut s'abstenter un moment de son travail à partir du moment où on est indemnisé.
07:23 Il faut bien reconnaître que c'est plus facile pour certains que pour d'autres,
07:26 mais il y a quand même une chose qui existe, c'est qu'on peut se démettre de ce tirage.
07:31 Donc n'oubliez pas cette question-là, c'est que finalement tout le monde n'y va pas forcément.
07:34 - Oui, on sera sans doute dans la même modalité que des jurés d'assises.
07:38 - Mais qu'est-ce que vous leur reprochez donc aux sénateurs à ce point-là ?
07:41 - J'ai rien.
07:42 - On voudrait savoir, qu'est-ce qui s'est passé ?
07:45 - Non, on leur reproche rien de particulier.
07:49 Parce qu'effectivement ils font un travail important de relecture et d'approfondissement.
07:54 Mais il nous paraissait important d'avoir une chambre qui est élue au suffrage universel
07:59 et que l'autre chambre, ça soit des citoyens tirés au sort.
08:05 Et ce principe-là, on le veut non seulement que ce soit au niveau national,
08:10 mais à toutes les échelles du pays.
08:12 C'est-à-dire au niveau des communes, au niveau des intercommunalités,
08:15 parce que c'est quand même le point noir en termes de citoyens, les intercommunalités.
08:20 - Oui, parce que pour l'instant ils ne sont pas élus au suffrage.
08:23 - C'est-à-dire qu'ils sont élus de façon très indirecte.
08:28 - Oui, on est d'accord, mais vous ne voulez quand même pas que des assemblées de citoyens à tous les niveaux.
08:31 Vous voulez quand même que les élus locaux soient toujours là.
08:33 - Bien sûr, on a besoin de professionnels et de personnes engagées en politique.
08:37 - On a besoin, mais c'est comme si votre pombier, pendant 5 ans,
08:43 il avait le droit de changer votre évier de vaisselle tous les trimestres,
08:47 mais qu'il ne s'occupe pas de la fuite dans les toilettes.
08:51 Il faut qu'il y ait quelqu'un qui dise "non, ce qui est important, c'est la fuite dans les toilettes,
08:54 c'est pas que vous changez d'évier toutes les 3 semaines".
08:56 - Ça c'est un scandale.
08:57 Est-ce que dans cette représentativité, il y a dans votre esprit une parité homme-femme ?
09:05 - Les critères qu'il y a eu pour la Convention citoyenne pour le climat, par exemple,
09:12 il y avait effectivement parité homme-femme, il y avait des tranches d'âge,
09:16 il y avait des classes socio-professionnelles...
09:20 - Je ne suis pas sûr que les classes socio-professionnelles...
09:23 - Il y avait une classe socio-professionnelle, mais par contre,
09:26 le nombre de personnes tirées au sort ne correspondait pas.
09:30 Il aurait fallu qu'il y ait 300 personnes minimum tirées au sort
09:33 pour que ce soit vraiment représentatif de l'ensemble de la population.
09:37 - Oui, et puis il y avait surtout le niveau de diplôme qui était là
09:41 et le lieu et le type de territoire dans lequel ils vivaient.
09:44 Donc on serait sur le même type de ségmentation.
09:49 - Tout à l'heure, je vous fais une proposition pour avancer.
09:52 - D'accord, restez avec nous dans quelques instants la suite.
09:55 Et à partir de 19h30, on parlera sauvetage, c'est très important.
09:59 Le sauvetage des premiers secours, ça peut sauver.
10:03 Sauvetage sans frontières, il sera avec nous pour en parler, Laurent Issonjou.
10:08 Important, vous voulez réagir, 0826 300 300.
10:12 On revient dans quelques instants, on fait une petite pause et à tout de suite.
10:15 Nous sommes avec Dominique Chapuis, il n'est pas président,
10:18 mais ce soir pour nous, il est président.
10:21 - Presque président. - C'est une association citoyenne.
10:26 (Rires)
10:29 - Ça s'appelle le Sénat citoyenne, puisque l'intérêt de cette association,
10:33 finalement, c'est de permettre aux citoyens de prendre le lead des lois.
10:39 Écoutez ce son d'ailleurs.
10:41 - Comme vous le savez, ce qu'on appelle désormais dans le monde entier
10:44 la deuxième révolution française, c'est soldé par une réforme constitutionnelle majeure
10:48 donnant plus de pouvoir au peuple.
10:51 C'est un approfondissement de la démocratie pour dépasser cette fois-ci
10:55 non pas la monarchie, comme pour la première révolution française,
10:58 mais la démocratie représentative qui était arrivée à bout de souffle.
11:03 - Alors cette démocratie représentative, déjà, on parle de la démocratie
11:07 qui est à bout de souffle aussi et qui peine.
11:10 Pour vous, c'est donner la possibilité, pour ceux qui viennent d'arriver sur Radio,
11:15 de finalement que cette assemblée, en tout cas cette chambre au Sénat
11:19 ne soit faite aujourd'hui, enfin demain, que de citoyens.
11:23 - Absolument.
11:25 - Et de redonner finalement la parole et le pouvoir aux locales, aux nationales,
11:30 en tout cas par le prisme du citoyen.
11:32 - Absolument. Il faut bien se rendre compte aussi que les institutions qu'on a aujourd'hui,
11:37 elles ont été construites en 1958, dans un monde où il y avait 10% de bacheliers,
11:42 où les femmes n'étaient pas majeures économiquement.
11:46 - Elles n'avaient pas le droit de signer un chèque.
11:48 - Elles n'avaient pas le droit d'ouvrir un chèque sans l'autorisation de leur mari ou de leur père.
11:52 La majorité étaient 21 ans, le service militaire durait 2 ans,
11:56 il y avait 30% de la population qui était catholique pratiquante dans une église
12:00 qui était encore avec la messe en latin.
12:03 Je veux dire, le monde a radicalement changé.
12:05 Et le rapport à l'autorité a radicalement changé.
12:08 Et aujourd'hui, c'est plus possible d'avoir des institutions
12:11 avec un principe d'autorité qui est le même qu'en 1958.
12:15 - Mais je voudrais vous poser une question, parce que vous tirez au sort des citoyens.
12:18 Il va bien falloir les former, parce que la plupart...
12:21 Mais je vous prends un exemple sur la réforme des retraites.
12:24 Si vous faites assurer la formation des citoyens par la CGT ou par le MEDEF,
12:28 on va dire qu'ils ne vont pas être formatés de la même manière.
12:32 Je pense qu'on est d'accord là-dessus.
12:34 - Mais au même titre qu'aujourd'hui, les sénateurs ou les députés
12:36 ne sont pas spécialistes de tous les sujets,
12:38 ils travaillent en commission et ils auditionnent toutes les parties prenantes.
12:43 Au même titre, les citoyens auditionneront toutes les parties prenantes.
12:46 - Qu'est-ce que vous faites du CZ, du Conseil économique, social et environnemental,
12:50 qui est considéré comme la troisième chambre citoyenne ?
12:54 - On le maintient bien évidemment, et ça sera une source importante d'informations pour les citoyens.
12:58 Et à la limite, le fait qu'il y ait des citoyens non élus dans la deuxième chambre de la République
13:04 donnera plus de poids au CZ, puisqu'ils s'appuieront aussi sur l'ensemble des rapports du CZ.
13:09 - Et vous ne pensez pas que de transformer le Conseil économique, social et environnemental
13:14 en Conseil de la participation citoyenne,
13:16 réellement en troisième chambre citoyenne avec des citoyens tirés au sort,
13:20 et que la possibilité de recevoir les lois avant ne serait pas plus sainte ?
13:26 - Ou les challenger.
13:27 - Qu'il y ait toujours cette représentation des territoires,
13:30 peut-être modifiée, peut-être avec un groupe de citoyens qui intégrerait aussi le Sénat ?
13:37 Je pose une question, et le Conseil économique et social,
13:39 qui deviendrait vraiment cette chambre citoyenne ?
13:42 - C'est une autre option, sauf qu'aujourd'hui le CZ n'a pas de pouvoir, il a juste un pouvoir.
13:49 Et qu'aujourd'hui, mettre des citoyens au niveau du Sénat permettrait de directement donner des pouvoirs,
13:56 notamment sur les nominations, sur toute une série de choses,
13:59 qui permettraient aux citoyens d'avoir directement du pouvoir.
14:01 Et ce sera un signe pour dire que les citoyens sont au cœur de la fabrication de la loi.
14:06 - Moi c'est ce que je vous disais tout à l'heure, pourquoi pas un groupe, finalement ?
14:10 Pourquoi pas un groupe comme un parti politique au Sénat,
14:14 de dire "on est un groupe citoyen de 10 personnes",
14:17 donc ça veut dire que vous comptez dans ces lois.
14:21 Est-ce que ce ne serait pas un bon début peut-être de s'ouvrir ?
14:24 - Ça peut être un début, une toute première marche.
14:29 - En tout cas pour commenter cette toute première marche ?
14:32 - C'est la proposition que je voulais faire.
14:34 Pourquoi ? Parce que ça c'était une proposition "alternative" à celle de Dominique Chapuis,
14:38 c'est une que nous portions au moment du grand débat avec La France Vraiment
14:41 et un certain nombre d'autres associations.
14:44 C'était en effet celle de dire de commencer par l'introduction d'un conseil de citoyens
14:48 au sein du Sénat, comme on a proposé, par exemple, qu'il en ait au sein de l'audiovisuel public.
14:53 Après tout l'audiovisuel public c'est quand même l'audiovisuel avec l'argent des citoyens et des contribuables.
14:58 Et pourquoi il n'y aurait pas des citoyens pour regarder un peu ce qui se passe à l'intérieur ?
15:02 Je pense que c'est vraiment une très très bonne idée de commencer à...
15:05 Alors en plus on est à combien ? 65 ans c'est ça de la constitution de 1958 ?
15:11 - Oui, et ce sera après-demain, 4 octobre.
15:13 - Et ce sera après-demain, on peut se dire que ce qu'il y a derrière c'est quand même ce fameux conflit de légitimité.
15:17 Ce que vous dites c'est qu'à force de dire aux gens que les élus sont légitimes,
15:21 ce qui est vrai puisqu'ils ont été élus, mais qu'ils sont légitimes finalement avec un nombre relativement restreint de votes,
15:27 on en arrive à perturber tout l'équilibre de la Ve République qui a vraiment intérêt à évoluer.
15:34 - Nous avons Jean-Luc Vinger avec nous. Bonsoir Jean-Luc Vinger.
15:37 - Bonsoir.
15:38 - Alors vous voulez témoigner, vous êtes pour cette réforme où on tire au sort des citoyens lambda de Dunkerque à Perpignan et de Brest à Strasbourg,
15:46 sans compter les Domtom bien sûr.
15:48 - Oui, oui, effectivement je suis tout à fait favorable.
15:52 En fait il y a un problème structurel à l'élection, qui est qu'il y a des gens qui se présentent,
15:59 donc déjà eux ils pensent qu'ils ont un projet qui est meilleur que les autres pour un territoire, la France ou une région,
16:06 et bon déjà c'est un petit côté suspect, mais pourquoi pas,
16:10 et puis ensuite une fois toutes les promesses qu'ils ont faites ça les engage pas du tout.
16:14 Ils peuvent faire ce qu'ils veulent après, une fois qu'ils sont élus,
16:18 et donc quelque part le fait d'avoir une chambre citoyenne permanente,
16:23 parce que la conférence citoyenne sur le climat qu'on a eu ça a été temporaire,
16:31 et là le fait d'avoir une chambre permanente ça permettrait d'avoir un rappel du peuple sur toutes les lois
16:37 pour pouvoir questionner le pouvoir quand il y a des choses à questionner,
16:41 et faire des propositions quand il y a des propositions à faire.
16:44 - Oui, c'est fait de peut-être.
16:46 - Mais n'oubliez pas quand même que c'est en effet la spécialité du système français,
16:49 il n'y a pas de mandat impératif, en effet on fait un programme,
16:52 mais ensuite on n'est pas "jugé" chaque fois.
16:54 Mais n'oubliez pas aussi pourquoi ça a été fait,
16:56 c'est que quand il y a eu des mandats impératifs,
16:58 le député est rentré dans sa circonscription et on lui coupait la tête,
17:01 ou presque, ou pas loin, si ça ne marchait pas comme les citoyens voulaient.
17:05 - Dominique Chacui, pour en revenir sur... Pardon Jean-Luc,
17:09 pour rester avec nous, pourquoi deux ans ?
17:11 La durée, alors c'est six ans pour les sénateurs, mais pourquoi deux ans ?
17:16 - C'est très court quand même, pour se former, prendre ses marques, etc.
17:19 - Deux ans c'est pour justement qu'on ait toujours une vision, j'allais dire fraîche,
17:26 de la situation et qu'on ne rentre pas dans une...
17:29 - Dans un trintin, trois trin. Dans une professionnalisation.
17:33 - Dans une professionnalisation où finalement c'est les contraintes de la profession
17:36 qui deviennent plus importantes que le sujet dont on discute.
17:42 Et l'autre principe aussi qu'on a, c'est que toutes ces assemblées,
17:46 de la commune jusqu'au Sénat, sont renouvelées par moitié tous les ans.
17:50 De façon à ce qu'il y ait à chaque fois des personnes neuves,
17:52 et des personnes qui connaissent déjà le système et qui puissent réagir.
17:58 L'autre point de deux ans aussi, c'est qu'ils puissent vivre deux cycles budgétaires.
18:03 De façon à ce qu'effectivement ils découvrent le cycle budgétaire la première année,
18:07 et la deuxième année, ils peuvent faire des propositions...
18:09 - Ils peuvent se mettre à travailler.
18:11 - Soyons clairs, Dominique, et puis... J'ai oublié le prénom...
18:14 - Jean-Luc. - Jean-Luc, ça a l'air bien.
18:16 - Je pense que vous portez une vision très particulière, mais intéressante de la politique,
18:20 c'est que vous dites qu'il y a à la fois des professionnels, des gens qui sont élus,
18:23 qui sont là pour ça et qui doivent se former, et qui ont presque toute leur vie consacrée à ça,
18:27 et puis, presque avec le même poids, vous voulez qu'il y ait des citoyens
18:30 qui eux, au contraire, aient leur capacité d'étonnement permanente.
18:33 - Mais c'est le même principe que dans une copropriété.
18:37 Il y a le syndic qui effectivement suit les travaux et fait les travaux,
18:40 et il y a le conseil syndical avec des membres de la copropriété qui surveillent le syndic.
18:45 - Donc pour vous, l'Assemblée Nationale, c'est le syndic, c'est ça ?
18:47 - Voilà !
18:49 - Et la Convention Citoyenne pour la Démocratie ?
18:53 - Alors oui, ça c'est un projet effectivement qu'on soutient fortement.
18:57 - Dont on a déjà parlé.
18:58 - On soutient fortement. C'est une pétition qui est mise en place au niveau du site de pétition du CESE
19:03 qui vient d'ouvrir en mai dernier,
19:05 et qui demande le fait de la tenue d'une Convention Citoyenne sur la Démocratie,
19:11 qui est une façon effectivement de remettre les citoyens,
19:14 c'est-à-dire que le débat constitutionnel soit pas pris uniquement par les constitutionnalistes et les politiques,
19:19 mais que les citoyens aussi aient leur vision et qu'on ait la vision des citoyens de suite.
19:24 Ce qui est important avec cette pétition sur le site du CESE, c'est qu'elle est contraignante.
19:30 C'est-à-dire que depuis la loi de 2021 du CESE, le CESE, à partir de 150 000 signatures,
19:36 doit faire un avis en séance publique, et il votait,
19:39 et il ne peut pas classer la pétition en commission comme on le fait à l'Assemblée Nationale ou au Sénat.
19:44 - Dominique Chapuis, pour la prochaine AG de copropriété, le G500 citoyens a combien de temps ?
19:49 On voudrait savoir, on a les intérêts, ils sont là.
19:52 - Oui, parce que nous on veut bien vous donner la parole, mais il faut qu'on soit un peu des patrons derrière.
19:56 Donc j'invite tout le monde à effectivement signer cette pétition,
20:00 puisqu'elle peut déclencher une convention citoyenne pour la démocratie.
20:05 - En tout cas, merci Dominique Chapuis d'avoir été avec nous, de cette association Sénat Citoyens.
20:10 Allez voir sur leur site à internet, ça s'appelle Sénat Citoyens, tout court,
20:14 et vous regardez, il y a pas mal de prises de parole, et surtout des tribunes,
20:17 vous y adhérez ou pas, mais en tout cas, allez regarder.
20:19 Dans un instant, on va parler de sauveteurs sans frontières.
20:22 Alors c'est important, puisqu'on va parler à comment appréhender les gestes de premier secours,
20:27 ça sauve, souvent ça sauve, écoutez bien cette intervention aussi,
20:31 parce que c'est vraiment pour le quotidien de tout le monde, et c'est très important.
20:34 On en parle dans un instant avec Laurent Issanjou, qui est avec nous, à tout de suite.
20:37 - Avec le G500, toutes les semaines, tous les lundis, avec Aurélie Gros et Stéphane Pelé,
20:46 on découvre, ou en tout cas, on vous fait découvrir des associations qui s'engagent,
20:51 on le dit assez, sur des sujets qui sont très vastes, très divers,
20:55 justement, vous essayez de rater, c'est à l'arche, puisque c'est grâce à vous que nous les avons,
20:59 et souvent, on est obligé de revenir sur des sujets qui sont très importants.
21:04 Là, on parle de gestes qui sauvent, et on va en parler avec Laurent Issanjou,
21:08 qui est avec nous, directeur général exécutif de Sauveteurs sans frontières.
21:11 Bonsoir, merci d'être avec nous.
21:15 C'est impératif, finalement, de ces gestes qui sauvent, Aurélie, d'en parler le plus longtemps possible.
21:20 C'est impératif, et ce soir, on va pouvoir dire où en est la France,
21:25 parce qu'en fin de compte, ce qu'on forme aujourd'hui, ce qu'on aimerait former,
21:28 c'est la génération future, la génération de demain, et cette association nous plaît beaucoup,
21:33 parce qu'au-delà de son investissement, elle est plutôt connue, son investissement dans tous les grands drames
21:36 qui se déroulent un peu partout dans le monde, alors le Maroc, l'Arménie,
21:40 ils partent aux quatre coins de la Terre, comme ils disent, l'humain n'a pas de frontière, n'est-ce pas, Laurent ?
21:46 Mais cette association se bat également en France pour faire changer les pratiques d'enseignement,
21:53 notamment aux gestes qui sauvent, et donc dans l'éducation nationale, rendre obligatoire certaines formations.
22:00 Donc c'est un peu une manière d'inviter la citoyenneté à la table de l'enseignement.
22:07 Et je pense que Laurent nous l'expliquera encore mieux que ce que je peux le faire.
22:13 Mais ça nous plaît beaucoup, puisque c'est des choses du quotidien,
22:16 c'est des choses qui rassemblent aussi les gens, et qui peuvent servir largement.
22:22 - "Sauvetage sans frontières", aujourd'hui ça existe depuis combien de temps ?
22:26 - Écoutez, c'est... Ariel Levy a créé "Sauveteurs sans frontières" en 2000.
22:29 - "Sauveteurs", pardon, j'ai dit "sauvetage". - Non, non, c'est pas grave.
22:32 Non, oui, en 2011, ça fait 24 ans. 23 ans, pardon.
22:36 - Et alors ça veut dire que ça a démarré où ? C'est français ?
22:40 Est-ce que finalement, aujourd'hui, vos terrains sont plus français qu'à l'étranger ?
22:46 - On va dire que nos terrains sont... Partout, il y a des catastrophes naturelles,
22:50 et des situations compliquées, soit géopolitiques, de guerre,
22:55 où il y a des mouvements de réfugiés et autres.
22:58 Donc on essaye d'être au plus près des besoins,
23:01 et surtout dans une rapidité qui est celle d'être sur place.
23:09 - C'est l'urgence, en fait. - Le plus rapide dans l'urgence.
23:12 On est toujours sur notre crédo de pouvoir intervenir avant que les secours d'État arrivent,
23:17 ou les grandes ONG arrivent sur les terrains un peu sinistrés,
23:22 soit par une catastrophe naturelle, soit par une zone de guerre.
23:25 C'est-à-dire qu'on ne se pose pas la question de savoir si on a le droit d'y aller,
23:29 comme au Maroc, dernièrement, ou si l'État nous ouvre les portes.
23:33 - Mais qui vous projette sur place ? C'est une décision de l'association ?
23:36 - C'est une décision du comité qui entoure le président Ariel Évy,
23:42 et généralement on y va à tous les coups.
23:46 - Donc vous avez pu intervenir au Maroc, alors que les Français,
23:49 on ne dira pas qu'on n'était pas les bienvenus, mais on n'était pas les plus bienvenus parmi tous.
23:54 - Les premiers attendus. - Voilà. Quelle est la situation au Maroc ?
23:58 - La situation est dramatique au Maroc.
24:00 Il y a tous les villages du haut de l'Atlas qui sont complètement détruits,
24:06 avec des nombres de personnes, de citoyens qui sont complètement dans des tentes isolées,
24:12 qui ne veulent pas quitter, soit les ruines, les tas de ruines qui les entourent,
24:16 parce qu'il y a soit leurs parents ou leurs cousins qui sont ensevelis,
24:20 donc ils veulent rester au plus près, et ils veulent reconstruire leur maison,
24:24 ils ont toujours vécu là, donc pour eux c'est un vrai drame.
24:28 Et la situation aujourd'hui, ils sont très aidés par la population marocaine
24:32 et toutes les organisations d'associations au Maroc.
24:36 D'ailleurs nous avons pu intervenir pour répondre plus ou moins à votre question,
24:40 grâce à une organisation qui est en place qui s'appelle "Coeur un acte",
24:44 avec lequel nous travaillons depuis un certain nombre de temps,
24:47 et qui nous a permis de pouvoir intervenir et être accompagnés,
24:52 et avoir effectivement toutes les ouvertures au Maroc,
24:56 de pouvoir intervenir et sauver, mais surtout soigner les gens qui étaient dans le besoin.
25:01 - Comment vous êtes organisé, parce que j'imagine que vous êtes entouré d'experts,
25:04 mais d'experts sur plein de sujets différents ?
25:07 - Oui, effectivement, on a des psychologues, là par exemple en Arménie,
25:11 où nous avons un psychologue, un logisticien, des médecins, des infirmiers,
25:15 qui viennent du monde entier en fait, qui sont des bénévoles que nous avons contactés
25:21 au fur et à mesure dans nos interventions, qui nous ont accompagnés,
25:26 et qui nous ont dit "à chaque intervention, vous nous dites,
25:29 et en fonction de la géolocalisation, on prend ceux qui sont évidemment les plus rapides,
25:35 ceux qui parlent les langues, et on intervient directement dans les pays en question".
25:39 - Comment ne pas se télescoper finalement entre vous,
25:42 entre d'autres forcément associations ou fondations,
25:46 qui font à peu près la même chose que vous ?
25:49 - Quelle est votre spécificité ? Votre valeur ajoutée ?
25:53 - Je crois que toutes les organisations qui interviennent sur des catastrophes naturelles,
26:00 que ce soit un séisme ou autre, ils font tous le même travail,
26:05 d'ailleurs on travaille main dans la main avec toutes ces organisations, lorsqu'on est sur place.
26:10 Ce qui nous différencie, c'est qu'on a effectivement une réactivité
26:15 qui est de l'ordre de trois coups de téléphone pour prendre une décision.
26:20 Et ça, c'est parce que l'association, même si elle a grandi,
26:23 elle a évolué, ou elle a 16 antennes aujourd'hui dans le monde,
26:26 ça reste quand même une association qui est portée par des hommes,
26:29 et qui prennent des décisions rapidement.
26:31 On a aussi des donateurs, des gentils donateurs qui nous soutiennent,
26:34 et sur lesquels on peut appeler, solliciter, sur une intervention rapidement,
26:38 et qui nous répondent rapidement, et qui nous ouvrent les portes des finances
26:41 pour nous permettre d'y aller.
26:43 - Il n'y a pas que les catastrophes naturelles, en ce moment il y a l'Artsakh et l'Arménie,
26:47 vous êtes là-bas aussi, comment ça se passe ?
26:49 - Exactement, ça... - Avec un déplacement de population énorme ?
26:53 - Écoutez, nous on est à Goris en ce moment, on est arrivés hier à Goris,
26:58 parce que c'est très compliqué, c'est géopolitique,
27:03 on connaît toutes les tensions qu'il y a en Arménie.
27:06 Oui, il y a des réfugiés, il y a 120 000 réfugiés qui sont arrivés à Goris,
27:10 qui ont besoin d'eau, qui ont besoin de vêtements, qui n'ont plus rien,
27:13 qui ont aussi perdu des personnes, on leur apporte des soins,
27:17 c'est dramatique, c'est une situation dramatique,
27:21 et dans laquelle il y a aussi très peu d'organisation.
27:24 Il y a la Croix-Rouge qui est présente aussi,
27:26 et qui a eu un accord avec l'Azerbaïdjan pour faire un pont,
27:30 et permettre à ces hommes de pouvoir rentrer sur ce territoire-là,
27:35 mais c'est une zone très dangereuse,
27:38 dans laquelle nous, bien évidemment, on ne peut pas y aller
27:41 pour des raisons de sécurité de nos secouristes.
27:43 Donc on est essentiellement actuellement à Goris, dans les camps de réfugiés,
27:47 et là oui, c'est dramatique, ça arrive.
27:50 - Et quel accueil vous avez eu, par exemple, que ce soit au Maroc ou là, en Arménie,
27:56 est-ce que vous, parfois, vous sentez une certaine hostilité,
27:59 ou peu importe qui vous êtes, on vous accueille à bras ouverts ?
28:03 - Non, il faut savoir que nos secouristes, quand ils arrivent sur des situations sinistres
28:09 aussi graves que le Maroc ou en Arménie ou autre, c'est le chaos.
28:12 Ils ont perdu beaucoup de personnes, ils cherchent leur famille,
28:17 ils ont besoin de tout en fait.
28:19 Donc l'accueil, on n'a que des gens qui ont souvent le regard à gare,
28:24 et qui ne savent pas où aller, qui ne savent pas comment faire,
28:27 et donc on s'organise avec ça, on les encarde, on les dirige,
28:31 on essaie de les soigner.
28:33 Ce qu'il y a de formidable chez l'humain, c'est que vous avez toujours des personnes sur place
28:39 qui sont vaillants et qui ont envie d'aider.
28:42 Ce sont des gens qui ont peut-être perdu des gens proches,
28:46 mais il y a une espèce de surhumanité qui leur donne envie d'aider,
28:52 et donc ce sont des gens qui intègrent l'association, généralement, avec nous,
28:56 quand on arrive sur place, qui nous aident, qui nous ouvrent les portes,
28:59 qu'on forme aux gestes qu'ils savent sur place, qu'on forme à soigner,
29:03 parce qu'ils ne sont pas forcément médecins, et qui nous aident à soigner.
29:08 Et en fait, c'est comme ça qu'en partant à 10, on se retrouve facilement à 30 secouristes.
29:13 - On a pris les deux extrêmes, le Maroc, catastrophe naturelle,
29:16 l'Arménie, catastrophe humanitaire de purification ethnique.
29:20 Est-ce qu'il y a un tronc commun dans toutes les interventions que vous faites ?
29:23 On a vu sur votre site internet, vous êtes par exemple au Bangladesh, etc.
29:26 Est-ce qu'il y a un tronc commun dans tous les cas de figure ?
29:29 - Je ne pense pas. - L'humain ?
29:31 - Non. - À part l'humain, bien sûr.
29:33 - Oui, à part l'humain, mais en fait, il y a quand même une grande différence
29:36 entre une catastrophe naturelle et une situation de guerre.
29:40 Une situation de guerre, il y a la justice de l'humain,
29:43 et la colère qui est envahie, alors que la catastrophe naturelle,
29:48 il y a l'injustice de la nature.
29:50 Donc, je crois que psychologiquement, ce ne sont pas les mêmes...
29:55 - En tout cas, vous restez avec nous, avec Laurent Issonjou.
29:58 On va revenir sur cette belle association.
30:02 Vous avez entendu leur travail, mais ce qui est important, c'est d'anticiper tout ça.
30:06 Et l'anticipation passe forcément par comment apprendre les gestes qui sauvent,
30:10 parce que vous pouvez être témoin, et forcément, ou même victime d'accident,
30:14 quel qu'il soit, et parfois, il faut que vous puissiez vous relever les manches et y aller.
30:20 Est-ce que ça s'apprend plus tard, plus tôt ?
30:22 Est-ce qu'il n'y a pas des choses à faire ? En tout cas, on en parle dans quelques instants.
30:25 - Avec le G500, chaque semaine, avec Aurélie Gros et Stéphane Pelé,
30:37 on revient sur des engagements et des associations.
30:41 Et ce soir, c'est Laurent Issonjou qui est avec nous,
30:43 directeur général exécutif de Sauveteurs Sans Frontières,
30:46 qui sauve une vie, sauve forcément un peu l'humanité.
30:49 En tout cas, c'est votre claim, si j'ai envie de dire ça.
30:54 Et ce qui est important, c'est que dans ces associations, il faut que ça serve.
30:57 Forcément, ça serve sur le terrain, mais il faut que ça serve aussi.
31:00 Laurent Issonjou, en matière de pédagogie.
31:03 - Ah oui, c'est inévitable.
31:05 D'ailleurs, c'est toute l'idéologie qu'Arielle Hévy nous a transmise.
31:09 C'est-à-dire que c'est de pouvoir éduquer chaque citoyen et chaque personne
31:15 à pouvoir faire les gestes qui sauvent, à maîtriser une situation compliquée
31:21 qui pourrait arriver, que ce soit un AVC ou autre, ou un accident.
31:25 On l'a vu d'ailleurs avec le 15 novembre, le 13 novembre 2015,
31:32 où on avait besoin d'avoir des citoyens qui savaient faire des simples compressions
31:38 pour éviter les hémorragies.
31:40 Et en fait, on s'est rendu compte qu'on n'avait pas une société de secouriste.
31:45 Je pense que c'est inévitable.
31:47 C'est inévitable pour la société.
31:50 - Alors qu'à l'étranger, c'est naturel ?
31:51 - Alors, il y a certains pays, c'est naturel.
31:53 Je pense qu'il y a une question de volonté, une question de moyens aussi.
31:57 Mais j'ai la conviction et l'intime conviction que si jamais nous avions
32:02 une vraie génération, c'est-à-dire qu'une génération de jeunes,
32:06 aujourd'hui qui ont 15 ans, qui pourraient, au lieu d'avoir le brevet des écoles
32:11 à la fin de troisième, qui pourraient avoir le brevet des collèges,
32:15 qui pourraient avoir le PSC1 et faire une génération de secouristes,
32:19 la France s'en sortirait beaucoup mieux dans beaucoup de situations.
32:23 - Quelle est votre proposition d'ailleurs ?
32:25 Une proposition que vous avez proposée même au gouvernement, j'imagine.
32:29 Mais qu'est-ce qu'il faudrait changer pour former cette génération de secouristes ?
32:34 - Oui, je pense qu'il y a une vraie volonté.
32:38 Il y a une vraie volonté qui avait déjà été induite par le gouvernement de Hollande
32:41 à cette époque-là, où on a commencé à discuter avec ce gouvernement,
32:47 et qui n'arrête pas d'ailleurs à chaque changement.
32:51 Il y a une vraie volonté de faire quelque chose.
32:53 D'ailleurs, aujourd'hui, on a les initiations, mais c'est des petites initiations
32:58 qui amusent les jeunes et qui d'ailleurs, ils le font à 10 ans,
33:02 quand ils ont 10, 12 ans, c'est un peu trop jeune peut-être.
33:06 Je pense qu'à 15 ans, en fin de 3ème, on pourrait très bien avoir
33:13 tous nos jeunes qui passent le PSC1, qui est le premier diplôme de secouriste,
33:19 dans lequel on pourrait avoir des questions qui seraient rappelées
33:23 et qui seraient inévitables pour avoir le permis de conduire.
33:26 Et plus la journée nationale, on pourrait se dire qu'on a une génération de secouristes.
33:32 Laurent Hissonjou, le PSC1, c'est quoi ? Qu'on comprenne bien ?
33:35 Ça veut dire que c'est quel type de gestes, par exemple ?
33:37 C'est les premiers gestes, c'est faire un massage cardiaque,
33:40 c'est analyser une situation de sinistre, un accident,
33:46 déjà créer un périmètre de sécurité, bien appeler les secours d'État,
33:51 parce que ça aussi, c'est un vrai problème, donner les bonnes informations,
33:55 se positionner, aller chercher un défibrillateur,
34:00 si on est à deux, demander à quelqu'un d'aller chercher un défibrillateur
34:02 pour essayer de sauver une vie.
34:03 Pour savoir que dans les grandes villes, on a deux cesses de le dire,
34:07 mais on intervient aujourd'hui, les secours d'État interviennent entre 7 et 20 minutes,
34:11 dans les zones rurales, ça peut monter jusqu'à 50 minutes,
34:14 dans certains pays, ça peut mettre 2 jours.
34:17 Donc, il n'y a que compter sur son voisin, le relais humain,
34:23 qui peut sauver une vie, un massage cardiaque peut sauver une vie.
34:26 - Et on est tous capables ? - On est tous capables.
34:28 - On se met toujours dans des situations où on se dit "moi je ne pourrais pas, mais si".
34:32 - Mais alors, on pourrait se dire "comment ça se fait que le nouveau ministre Gabriel Attal
34:36 ne met pas ça en place ?" D'abord, on va peut-être lui poser la question,
34:39 à mon avis, on va relayer tout ça à l'usin.
34:41 - Il est là, il est là, je t'éloigne. - Bonsoir Gabriel.
34:44 Mais en fait, il se raconte une chose, c'est que tout le monde a été traumatisé
34:49 par une expérience qui est ressortie il n'y a pas longtemps dans une série télé.
34:53 Vous savez, c'est le célèbre Bernard Tapie.
34:55 Il avait monté un système commercial où il était question de sauver les vies
34:59 avec un système de gens à moto qui pouvait, à un moment ou à un autre, arriver.
35:03 Et puis ça avait buté sur une chose très simple,
35:05 c'est qu'on n'arrivait pas à avoir ce réseau de gens compétents
35:07 et qu'en fait on faisait prendre des risques énormes à tous ces patients
35:11 et qu'on disait qu'il valait mieux utiliser le SAMU, le combien c'est le numéro ?
35:16 - Le 15. - Le 15, pardon, excusez-moi.
35:17 - Le 112 maintenant. - Et c'est clair.
35:19 - T'as besoin d'être formé. - Est-ce qu'il n'y a pas derrière ça
35:21 cette critique, c'est-à-dire qu'on mettrait les doigts dans un système peut-être dangereux ?
35:27 - Non, en fait, oui, bien sûr.
35:29 Moi j'ai eu du côté du ministère de l'Intérieur, pas sur ce gouvernement-là,
35:34 mais à une certaine époque, où on m'avait dit qu'on ne peut pas envoyer
35:37 des bénévoles ou des secouristes bénévoles ou citoyens sur des lieux,
35:43 par exemple suite au Bataclan, sur des lieux comme ça, de drame,
35:46 parce que ça serait agrandir le drame.
35:49 Oui, alors, effectivement, on ne peut pas faire ça, mais en revanche,
35:53 lorsqu'il y a une personne qui fait un AVC dans vous, vous devez faire le nécessaire
35:58 pour le réanimer le temps que les secours d'État arrivent, et c'est un massage cardiaque.
36:01 Et ça, c'est le rôle de chaque citoyen de faire attention à son prochain.
36:05 Et donc, à un moment donné, il n'y a pas d'autre choix.
36:07 - Est-ce que ça passe aussi par les entreprises, par exemple ?
36:11 - Mais ça passe par les entreprises. D'ailleurs, il y a des accords qui sont faits
36:16 où à chaque étage, tous les 20 personnes, vous devez avoir deux secoursistes.
36:22 Il doit y avoir un certain nombre. Non, ça évolue bien.
36:25 Mais si on avait une génération de jeunes secouristes aujourd'hui,
36:28 ça serait ancré dans la société, mais ça désengorgerait certainement aussi
36:33 les standards des appels pour rien. Il y a beaucoup de choses.
36:38 Et puis peut-être que nos jeunes... - En parlant de standard...
36:41 - En parlant de standard, on a Lola qui est avec nous pour témoigner.
36:44 Bonsoir Lola. - Bonsoir.
36:46 - Et vous, vous voulez témoigner sur secouristes sans frontières.
36:49 - Sauveteurs sans frontières. - Sauveteurs sans frontières, pardon.
36:51 Pour les secouristes, oui. On vous écoute.
36:53 - Moi, j'ai 18 ans et j'ai suivi une formation secouriste début septembre
37:02 pour savoir faire les premiers gestes, les gestes qui sauvent.
37:07 Et j'ai trouvé ça très intéressant parce qu'on nous a appris sur une demi-journée
37:13 à faire un massage cardiaque, savoir qui appeler en cas de nécessité.
37:17 Des choses qui peuvent sauver. Et j'ai trouvé cette formation très rassurante
37:23 parce que moi, j'ai toujours eu peur de me retrouver dans une situation
37:28 où je ne sais pas quoi faire. Et justement, avec cette formation-là,
37:33 j'ai compris qu'à notre échelle, même si le massage cardiaque, on le fait mal,
37:41 ce n'est pas grave, au moins on le fait.
37:43 - Laurent, restez avec nous Lola. Laurent, il s'en joue.
37:48 A partir de quel âge est-ce qu'on est apte ? Est-ce que c'est entre 12 ans, 14 ans ?
37:53 A quelle heure on est vraiment...
37:55 - Moi, je pense qu'à 15 ans, on peut être apte à pouvoir faire les gestes qui sauvent.
38:01 On a tout à fait les capacités physiques et mentales pour pouvoir commencer à le faire.
38:09 Bien évidemment, on aura plus de maîtrise plus tard,
38:12 mais le vrai sens est déjà de pouvoir commencer...
38:17 - De le rentrer dans notre quotidien. - De le rentrer dans le quotidien.
38:19 D'ailleurs, l'initiation, elle est très jeune, elle est à 12 ans, je crois.
38:23 L'initiation de 2 heures qu'on fait dans les écoles.
38:26 Donc je pense que plus tôt on est initié, mieux c'est. Mais oui, à 15 ans, je pense que c'est le bon âge.
38:32 - Et quel serait le coût pour déployer ça dans tous les collèges de France ?
38:37 C'est peut-être aussi une question de budget.
38:39 - C'est une lerde de la guerre.
38:41 Il y a aussi, je pense que par rapport à la question que vous m'avez posée tout à l'heure,
38:46 il manque une passerelle vraiment sérieuse sur ce point-là entre le ministère de l'Éducation,
38:54 donc Gabriel Attal qui veut faire des bonnes choses et qu'on a la chance d'avoir un ministère jeune,
38:58 donc c'est formidable. Mais il y a aussi le ministère de l'Intérieur
39:03 dans lequel les secouristes dépendent. Ils dépendent du ministère de l'Intérieur.
39:09 Donc il faudra un pont entre ministère de la Santé, ministère de l'Éducation
39:13 et ministère de l'Intérieur sur ce sujet-là.
39:15 - Puisqu'on a encore Lola peut-être en ligne, est-ce que ça lui donne envie de, elle aussi,
39:19 peut-être plus tard se projeter sous les instructions de sauveteurs sans frontières
39:24 dans un autre pays ou dans une catastrophe même, y compris en France ?
39:27 - Lola ?
39:28 - Ah oui, oui, tout à fait. Si on peut aider à notre échelle, oui, vraiment.
39:36 - Lola, en 20 secondes, votre formation a duré combien de temps ?
39:39 - C'était sur une demi-journée.
39:41 - Ah oui, c'est très rapide, donc on peut vite se libérer pour arriver à l'affaire.
39:44 - Là, je pense que Lola a dû faire une formation d'une demi-journée spécifique
39:49 sur trois gestes, deux, trois gestes.
39:51 Mais normalement le PSC1, c'est sur, on va dire, une journée et demie.
39:55 - D'accord.
39:56 - Et puis on peut se reformer au fur et à mesure.
39:58 - Voilà.
39:59 - Merci en tout cas, merci Lola d'avoir été avec nous.
40:01 Merci beaucoup Laurent Hissanjou d'avoir été avec nous,
40:03 directeur général exécutif de Sauveteurs sans frontières.
40:06 On vous invite bien entendu à chaque fois d'aller voir sur le site internet.
40:09 Ça vous concerne, ça nous concerne tous.
40:11 Peut-être un jour, l'un d'entre nous aura besoin de l'autre.
40:14 Et on sera bien content d'avoir trouvé Laurent Hissanjou sur notre route.
40:18 Merci mille fois.
40:20 Merci aussi à Dominique Chapuis qui est encore avec nous, de l'association Sénat Citoyens.
40:25 Merci beaucoup Aurélie Gros.
40:27 Merci Stéphane Pelay.
40:28 - Merci à vous.
40:29 - Merci à vous tous de vous engager quotidiennement auprès des associations.
40:32 On a largement besoin de vous.
40:34 Et je vous rappelle en plus que ces associations ont besoin de sous.
40:37 Donc voilà, pour déployer du monde, il faut aussi de l'argent.
40:41 Vous pouvez aller voir et faire des dons.
40:43 Et merci pour ces dons.
40:44 Passez une très bonne soirée.
40:45 - On se retrouve demain à 17h ?
40:46 - Oui, je réfléchis.
40:47 Non, je plaisante.
40:48 Bien sûr que oui.
40:49 - Vous me réanimeriez si j'avais un souci ?
40:51 - Euh... ok.
40:52 - J'étais sûr de subir ce type de réponse.
40:56 - Et on se retrouve demain à partir de 17h dans un instant.
40:59 - Dans un instant le rugby au cœur de la mêlée avec François Triou.
41:01 Mais tout de suite, Sud Radio à votre service avec Cécile de Ménibus.
41:05 - Je vois pas du tout qui est-ce.
41:06 Merci beaucoup, merci à notre équipe, on se retrouve demain à 17h. Salut, passez une belle soirée.