Arménie / Des groupes de niveau au collège ? / Migrants de Lampedusa

  • l’année dernière
Avec :
- Alexandre Malafaye, président du think tank Synopia
- Najwa El Haite, docteur en droit public et auteur de « Laïcité et république » (L'Harmattan)
- Erik Tegner, journaliste, président-directeur de la rédaction de "Livre Noir"
- Jean Luc Bennahmias, membre de la Ligue des Droits de l'Homme, ancien membre du CESE

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Transcript
00:00 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:06 - Mettons-nous d'accord aujourd'hui autour d'Alexandre Malafa et président du Think Tank Synopia.
00:11 Bonjour, Najoel Haïté, docteur en droit public, vous avez publié « Laïcité et République » aux éditions L'Armatan.
00:18 Eric Tegner, président de la rédaction de Livre Noir.
00:25 Bonjour à vous, je précise qu'il y a le magazine qui vient tout juste de paraître, qui est en kiosque.
00:31 Et Jean-Luc Benamias, membre de la Ligue des droits de l'homme, ancien membre du Conseil économique, social et environnemental.
00:37 Bonjour Jean-Luc, bonjour à vous. Faut-il des groupes de niveau au collège ? C'est une proposition de Gabriel Attal.
00:45 On va revenir sur la justice belge qui interdit, en tout cas dans un premier temps, le retour de Salah Abdeslam en France.
00:52 On va en reparler. Et puis, qui profite de la politique d'Emmanuel Macron selon les Français ?
00:57 C'est un sondage très intéressant, « Ifop, fille du ciel » pour Sud Radio.
01:01 On commence avec vos coups de cœur, vos coups de gueule. Najoan, on commence avec vous.
01:06 C'est un petit peu parisien, je m'étonne que Julia Trioufolle vous l'ait autorisé, mais je le découvre.
01:12 Ce n'est pas mon habitude de taper sur la mairie, je rigole.
01:18 Donc mon coup de gueule concerne ce qui est devenu le Champ de Mars, ce célèbre jardin.
01:24 Parlez bien dans le micro, Najoan.
01:25 Ce célèbre jardin aux abords de la Tour Eiffel.
01:28 Ce fameux jardin est devenu un champ de ruines, il faut bien le dire.
01:33 Vous avez une photo qui circule sur les réseaux sociaux concernant le Champ de Mars.
01:39 Et vous avez deux parcelles de pelouse complètement détériorées.
01:46 Vous avez également une intellectuelle qui a eu des mots très très justes dans le cadre d'une interview qu'elle a donnée au journal Le Point.
01:53 Elle dit que le Champ de Mars est plus qu'un lieu de promenade parisien, c'est surtout un site à valeur hautement symbolique,
02:02 qui touche à l'image de la France et à sa grandeur.
02:06 Tout est dit dans ce qu'elle vient de dire.
02:08 Je vous rappelle que ce jardin accueille des grands événements, notamment en 1889 l'Exposition universelle.
02:15 Le Champ de Mars est aussi un symbole guerrier.
02:19 En termes de symbole, pourquoi c'est important ?
02:24 Parce que ça inspire l'ordre, la rigueur, la maîtrise, et c'est le symbole du jardin à la française.
02:31 Le problème c'est que ça c'était avant.
02:35 Que reste-t-il de cela ? Pas grand chose.
02:38 Si de la saleté, de l'insécurité, qui ont pris le pas sur l'ordre et la propreté.
02:47 Vous avez des vendeurs, ah oui, c'est terrible, vous avez des vendeurs et des voleurs à la sauvette.
02:54 - Des rats, plein de rats. - Plein de rats.
02:57 Des détritus bien sûr qui s'accumulent puisque ça va avec les rats.
03:01 Vous avez la mairie de Paris qui ne se sent pas du tout concernée alors que l'entretien de ce jardin est de sa responsabilité.
03:09 Comme l'évoquait l'élu LR de la ville de Paris, David Alphand,
03:14 Madame Hidalgo est loin d'être Midas, non pas Midas l'entretien des véhicules et des pneus,
03:21 mais le roi connu dans la mythologie grecque pour transformer tout ce qu'il touche en or.
03:28 Cet élu a raison, Madame Hidalgo est l'antimidas.
03:32 Tout ce qu'elle touche à Paris se transforme en plomb.
03:35 Paris n'est plus une fête.
03:38 - On l'a déjà un petit peu évoqué hier, mais c'est vrai que c'est l'image de la France.
03:43 Les punaises, les émeutes, le champ de Mars, tout ce qui touche Paris.
03:50 Encore une fois, on va...
03:53 - Ce sera parfait pour les JO, arrêtez.
03:55 - Il faut rester positif.
03:57 - Vous avez vu, c'est un article du Parisien qui raconte,
04:01 Lamia El Haraj qui est adjointe à la mairie de Paris, je crois est à la manœuvre dans cette opération,
04:05 qui est de montrer ce que serait Paris dirigé par la droite.
04:10 C'est une expérience immersive dans le 11e arrondissement où on voit une ville surpolluée, 50 degrés.
04:17 Je ne sais pas si la meilleure défense c'est l'attaque, mais en tout cas on peut s'étonner de cela.
04:23 - Jean-Luc Benamia, ça doit vous arriver, vous dites quoi de tout cela ?
04:30 - Je dis que de nombreuses villes en France, je me répète souvent sur ce radio par rapport à cela, sont en multiples travaux.
04:37 Je dis que par rapport à la gestion des poubelles, il me semble que Paris est mieux gérée,
04:43 non pas que la ville de Marseille, parce que c'est la métropole qui gère les poubelles à Marseille,
04:47 et la ville est malheureusement régulièrement dégueulasse.
04:51 Je dis que sur le champ de Mars, bien sûr que c'est de la responsabilité de la mairie de Paris,
04:56 mais il se passe tellement d'initiatives, et on va les voir aussi avec les Jeux Olympiques,
05:00 qu'à mon avis cette situation sur le champ de Mars sera sans doute rattrapée avant juillet 2024.
05:07 - Si je peux faire un commentaire, parce que comme je suis parisien et que je vois se dégrader la qualité de vie à tous les niveaux
05:12 dans cette ville depuis malheureusement toutes les années où j'y habite,
05:15 maintenant compte tenu de ces magnifiques pistes cyclables qui ont été aménagées de briques et de brocs un peu partout,
05:20 maintenant comme plus personne sait où mettre les poubelles,
05:22 dans mon quartier par exemple, rue de Vaugirard, qui n'est pas une rue anodine, elle est juste très passante,
05:26 les poubelles sont mises au milieu, à cheval, sur à cheval, entre les zones de cyclisme et les zones de circulation,
05:33 parce qu'il n'y a plus assez de place sur les trottoirs, il n'y a pas bien sûr assez de place sur la rue, il n'y a plus rien, donc on fait n'importe quoi.
05:38 Donc effectivement cette ville se dégrade, la ville, la gouvernance actuelle est évidemment très fautive,
05:43 et je veux bien qu'il y ait des travaux, parce que tout ça fait partie du progrès,
05:45 il y a 10 000 chantiers ouverts à Paris en temps réel, Jean-Luc,
05:48 donc je veux dire 10 000 chantiers, on devrait en prendre 500, on les boucle,
05:51 il y a 10 000 chantiers, ce qui rend la ville absolument complètement congestionnée,
05:56 ce qui est sans doute effectivement l'objectif politique de Madame Hidalgo, d'emmerder les automobilistes,
06:00 mais je trouve que ce n'est pas satisfaisant parce que ça représente beaucoup de dangers pour tout le monde,
06:03 y compris pour les piétons et pour les cyclistes,
06:05 je pense que tout ça est fait de briques et de brocs avec des gens qui ne sont pas compétents.
06:09 - Oui, mais Sophie de Menton a expliqué hier qu'elle habite dans une petite rue,
06:13 et qu'elle disait que les Parisiens sont sales, peut-être qu'il y a des incivilités,
06:20 comme on dit, au niveau des ordures, mais globalement c'est une ville qui est sale,
06:24 mais hier on avait un intervenant qui nous disait qu'à Montpellier c'était pareil,
06:29 et c'est toujours ce que dit Jean-Luc sur les grandes villes.
06:31 - Je voudrais juste faire un commentaire par rapport à ça, parce que j'ai été dans une vie précédente,
06:33 dans une grande maison qui s'appelle Sodexo et qui fait de la restauration collective,
06:36 et très sincèrement, quand on avait des cantines scolaires qui étaient en mauvais état,
06:40 ce qui arrivait dans plein d'endroits, et qui ne dépendait pas de nous,
06:43 parce que nous on n'est que gestionnaire avec Sodexo,
06:45 et quand on avait ces cantines scolaires en mauvais état, elles étaient de plus en plus dégradées.
06:48 Ça c'est une réalité.
06:50 Et en revanche, le jour où on faisait des rénovations, qu'on rendait un bel outil,
06:53 digne de la restauration des élèves et du respect qu'on leur devait,
06:56 tout d'un coup, du jour au lendemain, il n'y avait plus aucune dégradation, et ça changeait tout.
07:00 Moi je vous garantis que des transports en commun propres, des transports en commun bien tenus,
07:04 les gens vont arrêter de dégrader.
07:06 - Alexandre, je connais extrêmement bien la Sodexo comme toi,
07:10 la question qui se posait par rapport aux cuisines, c'est qu'il y avait des cuisines par établissement,
07:15 et tu le sais très bien maintenant, il existe des cuisines centrales,
07:18 qui ont effectivement réglé, comme tu le dis, une partie des problèmes.
07:22 C'est-à-dire qu'on n'a plus des petites cuisines partout,
07:24 qui étaient très très difficiles à gérer par les municipalités.
07:26 Maintenant, avec la Sodexo et quelques autres boîtes, mais la Sodexo est largement majoritaire,
07:30 il y a ces cuisines centrales qui permettent de régler une grande partie des problèmes.
07:34 - Oui, juste quand même, parce que c'est assez hallucinant,
07:37 je vous encourage à aller lire sur le site du Parisien cet article,
07:40 donc cette expérience immersive, et samedi, si vous êtes à Paris,
07:44 l'Hôtel de Ville ouvre ses portes, avec les élus de son équipe,
07:47 Anne Hidalgo recevra les visiteurs, et elle distribuera des graines,
07:51 des graines pour une ville plus verte.
07:54 Je ne sais pas si elle est déjà sortie de l'Hôtel de Ville,
07:57 et qu'elle est allée voir les pieds des arbres, le désastre absolu de la végétalisation,
08:02 je lui conseille aussi d'aller à Place du Panthéon,
08:05 on en a parlé ici avec la maire du 5ème, où vous avez des liquides en barre,
08:08 qui sont des arbres assez majestueux, qui sont plantés dans des pots carrés,
08:15 et qui crèvent les uns après les autres, c'est un investissement énorme.
08:18 Donc la végétalisation, on ne peut pas dire que ce soit forcément réussi.
08:23 Donc les Parisiens et les visiteurs à Paris pourront aller à l'Atelier des Lumières,
08:27 pour voir cet événement immersif, et si la droite était au pouvoir à Paris,
08:32 avec une ville polluée, bruyante, et sans espaces verts, Eric Tegner ?
08:36 - Ce sera d'ailleurs compliqué que la droite en soit revienne au pouvoir à Paris,
08:40 pour une raison simple, c'est que la seule chose qu'Anne Hidalgo a réussie depuis le début,
08:44 c'est justement changer un peu la population de Paris,
08:46 donc essayer de faire en sorte qu'il y ait un maximum de classes moyennes,
08:49 classes moyennes supérieures qui quittent la ville,
08:51 et les remplacer par des classes plus populaires, par énormément de HLM qui sont installées,
08:56 et qui lui permettent aujourd'hui de garder le contrôle électoral.
08:59 Ça il faut bien le comprendre, c'est la seule chose qu'elle a réussie depuis le début.
09:02 Moi ce que je note, c'est qu'on nous vendait il y a quelques années,
09:04 que la mondialisation allait nous apporter le bonheur.
09:07 Aujourd'hui on voit aussi que ce qui massacre Paris, c'est d'un côté le tourisme de masse,
09:12 mais également l'immigration de masse de l'autre côté,
09:14 parce que ces personnes qui justement font souvent du vol au Champ de Mars,
09:20 ou encore vont vous vendre justement toute cette petite tour Eiffel,
09:23 on a beaucoup aujourd'hui qui sont sous le QTF,
09:25 et ce que je tiens aussi à remarquer, c'est qu'il y a eu un changement majeur
09:28 qui a été fait autour de la tour Eiffel il y a quelques années,
09:30 cette installation de plexiglas, c'est-à-dire qu'en fait,
09:33 à un moment donné, à force de vouloir toujours la fin des frontières extérieures,
09:37 on commence par créer des frontières intérieures, d'abord autour de la tour Eiffel,
09:40 moi ce qui m'avait profondément choqué,
09:42 et ensuite par tout simplement de l'auto-censure,
09:45 dans la mesure où moi ça fait très longtemps que je n'ai plus remis les pieds là-bas.
09:49 Il n'y a que les touristes et que les étrangers qui se rendent dans ces endroits,
09:52 à partir d'une certaine heure, ça devient dangereux pour eux.
09:55 Paris n'est plus pour nous, et on ne peut plus aller se balader sous la tour Eiffel comme avant.
09:58 Petite pause, c'est l'heure du journal, on se retrouve tout de suite après sur Sud Radio.
10:01 Et on est ensemble jusqu'à midi pour commenter l'actualité
10:11 avec Alexandre Malafat et président du Think Tank Sinopia.
10:14 Najwa El a été docteur en droit public et auteur de « Laïcité et République » aux éditions L'Armatan.
10:19 Eric Tegner, vous êtes journaliste, vous êtes directeur de la rédaction de Livres Noirs.
10:25 Je rappelle qu'il y a un magazine qui vient juste de paraître.
10:28 Et Jean-Luc Benamias, membre de la Ligue des Droits de l'Homme,
10:31 ancien membre du Conseil économique, social et environnemental.
10:35 On va parler de l'école, des groupes de niveau au collège, c'est ce que propose Gabriel Attal.
10:43 On va parler de la justice belge qui interdit le retour de Salah Abdeslam en France.
10:48 Et puis notre sondage, qui profite de la politique d'Emmanuel Macron selon les Français.
10:53 On continue. Notre tour de table, Alexandre Malafat, c'est un coup de gueule ?
10:56 Oui, un coup de gueule parce que vous avez tous suivi ces derniers jours le drame du Haut-Karabagh.
11:02 Ces populations arméniennes qui sont chassées de chez elles par l'Azerbaïdjan
11:07 qui a engagé une offensive militaire sérieuse.
11:10 On ne parle pas de quelque chose d'anodin, on parle de centaines de milliers de personnes,
11:13 100, 120 000 qui sont chassées chez eux et pour lesquelles il n'y aura sans doute pas de retour.
11:16 Ce n'est pas anodin, ça ne se passe pas très loin de chez nous.
11:19 L'Arménie est un pays soi-disant ami et j'ai été extrêmement frappé,
11:22 pour ne pas dire choqué, à la fois par la déclaration de Grenade hier.
11:26 Le président de la commission, tout ça s'est réuni.
11:29 Ils ont finalement dit qu'ils avaient accordé un soutien indéfectible à l'Arménie.
11:32 Le truc est d'un creux extraordinaire.
11:34 Mais surtout notre président a rajouté que le temps des sanctions à l'égard de l'Azerbaïdjan n'était pas venu.
11:39 Alors moi je veux bien, mais il y a quand même un vrai deux poids deux mesures.
11:43 Il faut qu'on soit cohérent en termes de politique internationale.
11:45 On ne peut pas avoir eu la position qu'on a prise avec le Mali, le Burkina Faso, le Niger,
11:49 et qui ont pour conséquence que dans les trois cas on a tout perdu.
11:52 Nos ambassades, nos relations diplomatiques, et on est sorti pour un paquet de temps avec ces pays-là.
11:56 Et là pour le coup on avait des vrais intérêts à préserver, à défendre.
11:59 Donc c'était vraiment, si je puis dire, très maladroit pour ne pas dire autre chose.
12:02 Dans le cas de l'Azerbaïdjan, les intérêts économiques entre la France et ce pays sont très mineurs.
12:07 On est à peu près à 100 millions d'euros d'échanges, de commerce, donc ce n'est pas le sujet.
12:10 Et puis deuxièmement, à un moment donné, si on estime que des choses ne sont pas bien,
12:14 pourquoi ce n'est pas bien dans un endroit du monde et pourquoi c'est tolérable dans l'autre ?
12:18 Pourquoi est-ce qu'on n'a pas au moins rappelé l'ambassadeur, convoqué l'ambassadeur ?
12:21 Pourquoi pas expulsé l'ambassadeur ? Envoyer des signaux forts pour dire ce que vous faites est inacceptable.
12:25 Non, on est là, et puis finalement on regarde, on dit "bon c'est pas bien quand même",
12:29 alors on tape du poing sur la table, et puis c'est tout. C'est totalement insupportable.
12:33 - On va vendre, on va porter des armes, il y a du en même temps aussi.
12:37 - Oui, mais les armes, il faut arrêter, ça va. D'abord elles ne sont pas parties.
12:40 Deuxièmement, de quoi parlons-nous ? On ne le sait pas. Ne pensons pas que ça va changer la donne.
12:45 - Non, mais l'attitude est absolument scandaleuse face à ce qui se passe là-bas, Jean-Luc.
12:50 - Elle est plus que scandaleuse. - Oui. Honteuse.
12:52 - Elle est totalement terrifiante. C'est un abandon total.
12:57 Et de l'Archak, le Haut-Karabakh, petit pays qui était reconnu par trois pays dans le monde, d'accord,
13:02 mais qui se retrouve évidemment avec l'Arménie. Mais c'est l'abandon de l'Arménie.
13:07 Même si on leur envoie des armes, petit pays de quelques millions d'habitants,
13:10 même s'ils étaient armés, seraient incapables de se défendre.
13:13 La seule solution dans ce cas-là, c'est que l'Union Européenne prenne ses responsabilités.
13:17 Mais l'Union Européenne ne les prend pas, ces responsabilités,
13:20 puisque chacun sait ici que du gaz russe passe par l'Azerbaïdjan, du gaz azerbaïdjanais aussi.
13:26 Et à ce niveau-là, l'Azerbaïdjan est très contente.
13:30 Les relations diplomatiques et les relations commerciales continuent avec l'ensemble des pays de l'Union Européenne.
13:36 Si l'Union Européenne n'est pas capable de dire à un moment donné à l'Azerbaïdjan
13:40 "On maîtrise les fonds que vous avez à l'étranger, on les met de côté,
13:44 on attend que les choses se passent et pas qu'elles se passent avec une attaque possible
13:48 et malheureusement plus que possible du sud de l'Arménie",
13:53 et il faut appeler un chat un chat, ce qui s'est passé en Tchakchak, c'est de l'épuration ethnique.
13:59 C'est-à-dire qu'on a fait partir des gens historiques sur un territoire historique de l'Arménie,
14:03 on les a fait partir et ils sont tous partis.
14:06 Donc on appelle ça comme ça de l'épuration ethnique.
14:09 - Eric, Tegner ?
14:12 - Là où je suis d'accord, c'est vrai qu'on a une vraie dépendance vis-à-vis du gaz à Ziry
14:16 et ça fait d'ailleurs des mois qu'on est alerté sur le sujet.
14:19 En revanche, là où je pense qu'il y a une différence par exemple avec ce qui se passe en Ukraine,
14:22 parce que quand vous parliez tout à l'heure de dire du deux poids deux mesures, on pense à l'Ukraine,
14:26 c'est qu'en Ukraine, ils avaient un Zelensky qui a su aussi porter cette voix de la cause ukrainienne.
14:31 Du côté arménien, il faut dire que le président arménien aujourd'hui lui-même ne reconnaît pas,
14:35 ne se bat pas réellement pour une reconnaissance du Haut-Karabakh en faisant partie de l'Arménie.
14:40 On a également un président arménien, moi je le vois, je voulais me rendre en Arménie pour un reportage justement cette semaine.
14:46 Donc j'ai appelé les correspondants locaux, etc. pour essayer de voir où étaient les réfugiés,
14:50 les près de 100 000 réfugiés qui sont allés.
14:52 Et on me disait "écoute, ça va être très difficile pour toi de les voir parce qu'ils ont déjà été répartis
14:56 sur l'ensemble du territoire arménien qui est assez vide, dans des logements, etc.
15:00 Donc tu ne trouveras jamais de groupe de plus de 40 personnes".
15:04 Donc j'étais assez interrogé, je me suis dit "bon, d'un point de vue diplomatique et international,
15:07 si vous voulez mettre la pression, ça paraît cynique ce que je vais vous dire,
15:10 mais vous vous retrouvez en montrant les 100 000 réfugiés, il y a des camps, vous vous appelez à l'aide".
15:16 Et en fait, il y a une volonté du président arménien d'essayer de dissoudre un peu cette question-là, ce problème.
15:23 Donc en même temps, eux-mêmes ne se battent pas.
15:25 Il a fait aussi un... d'éviter aussi qu'ils viennent dans la capitale pour qu'il y ait des manifestations contre lui.
15:29 Et il a fait aussi un changement d'alliance, c'est-à-dire qu'au début c'était les Russes, clairement, qui les aidaient.
15:34 Et donc ils n'ont cessé de les insulter, et ensuite ils se sont tournés vers les Américains,
15:39 et aujourd'hui les Américains sont d'une aide très faible.
15:42 Donc là-dessus, c'est une vraie différence aussi.
15:44 C'est que le gouvernement arménien agit d'une façon extrêmement troublante.
15:49 - Oui. Bon, moi c'est vrai que j'ai été stupéfaite par les propos tenus par le président de la République,
15:54 parce que là, en effet, ça signe complètement, je sais plus ce qu'il disait, l'abandon de l'Arménie.
16:01 Alors les raisons, elles ont été évoquées, le passage du gaz russe par l'Azerbaïdjan,
16:07 mais il n'y a pas que ça, parce que derrière l'Azerbaïdjan, c'est très bien qu'il y a la Turquie.
16:11 - Bien sûr. - Turquie qui fait du chantage, également, sur les flux migratoires.
16:16 Donc, hélas, vous avez un pays qui risque d'être isolé très longtemps.
16:23 - Oui. - Ce joue dans le sud de l'Arménie, pardon.
16:26 Ce joue dans le sud de l'Arménie, et c'est une alliance, tu viens de le dire, entre la Turquie et l'Azerbaïdjan,
16:34 parce que dans une déclaration ancienne, il devait se faire un couloir de circulation
16:42 entre cette partie du sud qui appartient à l'Azerbaïdjan, une partie du sud, et l'Azerbaïdjan dans son ensemble.
16:49 La proposition de l'Iran par rapport à ça, la géopolitique est très complexe,
16:54 la proposition de l'Iran, c'est de dire "oui, on est d'accord pour surveiller cette route en Iran,
16:58 pour éviter que, encore une fois, l'Arménie se trouve totalement isolée,
17:02 parce que les relations, c'est comme ça dans la vie, la politique est à la géopolitique,
17:06 les relations existent, heureusement pour l'Arménie, avec l'Iran,
17:09 par rapport à l'arrivée, évidemment, de solutions, de produits, de productions,
17:14 parce que sinon l'Arménie est totalement isolée.
17:17 Quant au reste, ce n'est pas très nouveau que l'Arménie est largement dirigée par le pouvoir russe.
17:29 Quels que soient les dirigeants, quelle que soit la présidence au Premier ministre,
17:33 malheureusement, en Arménie, ils n'ont pas eu le choix, depuis qu'ils ont pris largement leur indépendance,
17:38 ils n'ont pas eu le choix que de passer par une aide avec la Russie.
17:41 Et la Russie est en train de les abandonner.
17:43 - Alors, Alexandre Malafaie vient de me montrer cette information,
17:47 le prix Nobel de la paix a été décerné à Narj Mohammadi,
17:51 qui est emprisonné en Iran, qui est une journaliste iranienne,
17:55 et elle a été récompensée, en tout cas récompensée,
18:00 on lui a attribué ce prix pour justement son combat,
18:04 pour lutter contre l'oppression des femmes iraniennes.
18:08 Il y a beaucoup de prix Nobel qui vous font grincer des dents, je trouve,
18:11 cette année, entre l'ARN messager et celui-ci,
18:16 qui reconnaît qu'il y a une oppression des femmes, en particulier en Iran,
18:21 et on pense aussi à l'Afghanistan, on pense à ces femmes afghanes
18:25 qui vivent dans le déni le plus absolu de leur existence,
18:31 elles sont carrément effacées de la société.
18:34 En tout cas, on peut saluer, pour le coup, ce prix Nobel.
18:39 C'est plus intéressant, c'est sûr, que l'époque où on décernait
18:42 le prix Nobel de la paix à Barack Obama, qui était quand même
18:45 un des premiers partisans de la guerre, à un moment donné,
18:49 c'est d'aller aider des personnalités qui, véritablement,
18:52 aujourd'hui sont en difficulté, mettre leur vie en risque,
18:55 et se battre aussi pour des valeurs qui sont universelles.
18:58 Donc là-dessus, c'est intéressant que le prix Nobel retrouve un peu sa fonction.
19:03 Un peu de sens, un petit peu de sens.
19:06 - On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant.
19:09 On continue notre tour de table, on va parler de ce qui se passe aussi
19:12 pour les retraites complémentaires avec vous, Eric Tegner,
19:15 dans un instant. A tout de suite.
19:17 - Et on continue rapidement notre tour de table de ce qui a retenu
19:26 votre attention dans l'actualité. Alors peut-être, Jean-Luc Benamias,
19:29 un coup de cœur pour les élections européennes, suis-je en train de lire ?
19:34 - Oui, exact. Exact, puisqu'il y a de grands débats en ce moment,
19:39 notamment dans la NUPES, pour savoir si, quand on met une élection
19:42 à la proportionnelle, on fait des listes d'union ou des listes à la proportionnelle.
19:46 La proportionnelle, justement, permet d'avoir une représentation réelle
19:50 du poids politique de chaque courant politique.
19:53 Et même dans ces courants politiques, au-delà de la NUPES,
19:57 il y aura plusieurs listes d'extrême droite, tout le monde le sait,
20:00 il y aura plusieurs listes de droite, il y aura donc plusieurs listes
20:03 de gauche et écolos qui se présenteront.
20:05 Ça me paraît extrêmement nécessaire et extrêmement bon pour la perception
20:09 qu'on peut avoir du poids politique de chacun et de chacune.
20:12 Ça n'empêchant rien à la proportionnelle, j'aimerais bien qu'elle arrive en France
20:15 un jour d'ailleurs, de faire des coalitions après, des coalitions
20:19 qu'on discute publiquement, alors que ces coalitions faites avant les élections
20:23 sont généralement des coalitions qui sont discutées uniquement
20:26 entre chefs de parti et quelques personnes, et que personne ne connaît
20:29 le début et l'aboutissement. L'aboutissement, on le connaît,
20:32 mais pas le poids des discussions. Voilà, c'est un coup de cœur,
20:35 même si c'est assez lointain, les européennes, c'est en juin prochain,
20:37 en 2024, mais c'est un coup de cœur pour la proportionnelle
20:41 et pour que les courants politiques se définissent de manière claire,
20:44 chacun avec leurs propositions et tous leurs programmes,
20:49 tels qu'ils peuvent être faits. Voilà, c'est un coup de cœur
20:52 un peu, évidemment, un peu préventif.
20:54 Olivier Faure ce matin, qui était invité de Jean-Jacques Bourdin,
20:57 a confirmé la liste autonome du PS aux européennes, et il souhaite
21:00 également un candidat unique en 2027.
21:03 Ça prend un peu l'eau de partout, la NUPES, on a le sentiment.
21:06 Justement, là où je suis pas d'accord avec vous, c'est que pour les élections
21:09 européennes, à aucun moment donné, moi je me suis imaginé qu'il y aurait
21:12 une liste commune, justement, puisqu'ils n'y ont pas intérêt.
21:15 Et également, les écologistes n'y ont pas intérêt. On sait aussi que
21:18 c'est un scrutin qui est favorable en général aux écolos,
21:21 qui ont fait des excellents scores, parfois à 12% sur ce type d'élection.
21:24 Donc il n'y a pas de raison de le faire. En plus, c'est pas Jean-Luc Mélenchon
21:27 qui allait porter cette liste. La question de l'incarnation posait
21:30 problème. De toute façon, la NUPES ne pouvait qu'éclater pour
21:33 ces élections européennes. Ce qui va compter pour eux, en revanche, ça va beaucoup plus
21:36 être ce dans quoi on n'est pas pour l'instant, une logique de
21:39 pacte de non-agression, c'est-à-dire on va arrêter de se taper dessus.
21:42 Mais bon, on est à 9 mois des élections, la gauche fait toujours ça.
21:45 Ils se tapent dessus, ils règlent leurs problèmes, et ensuite, après,
21:48 on voit comment ça se passe. Donc je pense qu'on a tendance à enterrer
21:51 trop vite la NUPES, et à enterrer trop vite aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon
21:54 à cause de ça qui aurait dû de toute façon arriver.
21:57 - Alors, on continue avec vous, Éric Tegner,
22:00 c'est un coup de cœur. - Alors un coup de cœur
22:03 et un coup de gueule. C'est-à-dire un coup de cœur pour Marine Le Pen
22:06 qui effectivement fait une tribune dans le Figaro aujourd'hui et elle appelle
22:09 les oppositions à se coaliser contre la tentative
22:12 de braquage et de hold-up de la part du gouvernement sur
22:15 les caisses de la JIRC Arco. - Alors, expliquez un petit peu.
22:18 - D'une certaine façon, ça a l'air compliqué, mais ça concerne
22:21 aujourd'hui 26 millions de cotisants. 26 millions de cotisants
22:24 issus du privé aujourd'hui font partie d'un régime de retraite
22:27 complémentaire qui s'appelle la JIRC Arco, et il y a près aujourd'hui
22:30 de 13 millions de retraités qui en bénéficient. C'est un régime
22:33 qui s'est réformé il y a quelques années et qui arrive aujourd'hui à créer
22:36 de bénéfices, énormément de bénéfices, lui donnant
22:39 des avances de trésorerie en cas de crise économique de près
22:42 de 9 mois. D'ailleurs, c'est intéressant parce que ça montre que les syndicats
22:45 peuvent tout à fait, quand ils le souhaitent, bien gérer
22:48 une caisse. Et donc, vous savez, vu que cette réforme
22:51 des retraites a été aussi malficelée par le gouvernement
22:54 qui expliquait que ça allait sauver tous les problèmes, forcément,
22:57 un an plus tard, ils viennent et ils essayent de trouver de l'argent. Et en ce moment,
23:00 il y a des négociations. - Pour aller ponctionner. - Exactement, pour aller ponctionner
23:03 près de 3 milliards d'euros à ces caisses.
23:06 Et donc, Marine Le Pen écrit cette tribune dans Le Figaro,
23:09 elle s'adresse à toutes les oppositions, leur disant à un moment donné
23:12 qu'il faut empêcher, comme on a empêché certaines mesures dans la réforme
23:15 des retraites, le gouvernement d'aller récupérer dans ces caisses.
23:18 Ce qui est assez scandaleux aussi, c'est qu'on entend le gouvernement
23:21 utiliser des arguments de telle sorte qu'il dirait que la Gircarco
23:24 a bénéficié de la réforme des retraites. Un peu comme si, si on bénéficiait
23:27 aujourd'hui d'une réforme, il fallait rendre l'argent. On est vraiment
23:30 dans un monde de fous aujourd'hui. Dans un monde de fous aussi
23:33 où dès que quelque chose est bien géré, il faut absolument
23:36 commencer à prendre l'argent dedans.
23:39 - Et ils y arriveront. - Alors, d'une façon ou d'une autre,
23:42 ils y arriveront, parce que c'est des négociations.
23:45 Aujourd'hui, le gouvernement explique que s'il ne trompe pas sur un accord,
23:48 ils vont commencer à mettre une taxe, à taxer. De toute façon,
23:51 aller dans cette logique-là fait que d'une façon ou d'une autre,
23:54 ils vont perdre. Alors, est-ce qu'ils vont l'assumer ou pas du côté
23:57 de la Gircarco ? Parce qu'ils ont quand même besoin de garder la confiance
24:00 de leurs cotisants. On le verra. En tout cas, on est déjà dans une pente
24:03 difficile. - Oui, difficile. Jean-Luc Benamias ?
24:06 - L'intérêt de la Gircarco, au-delà du fait que c'est dirigé aujourd'hui
24:09 par le gouvernement, c'est qu'il y a une gestion paritaire.
24:12 - Mais des FEC ? - Non, non, c'est pas la CGT.
24:15 C'est Forces Ouvrières, à mon avis, si je me rappelle bien,
24:18 qui gère. Mais cette gestion paritaire, le patronat est
24:21 vent debout aussi contre cette demande du gouvernement
24:24 d'aller prendre des sommes extrêmement importantes
24:29 dans ce qu'on peut appeler un bénéfice de la Gircarco.
24:32 Mais comme tu l'as rappelé, Éric, évidemment, ce bénéfice,
24:35 uniquement... - Ah, ça sonne chez vous.
24:38 Oui, le bénéfice, il est pour ce qui est de la Fécion Économique.
24:44 - Il est prévu si jamais il y avait une crise...
24:47 - Oui, c'est ça, c'est ce qu'il a rappelé.
24:50 - Et on est quand même à l'orée d'une potentielle crise économique
24:53 en ce moment. Si vous parlez aux investisseurs, si vous parlez
24:56 aux chefs d'entreprise, aujourd'hui, il y a des carnets de commandes
24:58 qui sont en train d'être massivement annulés, il y a des investisseurs
25:01 qui sont de plus en plus frileux. Donc, on peut se retrouver dans cette crise
25:04 et du coup, là, ça poserait véritablement des problèmes.
25:07 Le principe même aujourd'hui d'une entreprise, c'est de savoir gérer
25:10 sa trésorerie et ça, c'est souhaitable. Effectivement, c'est Force Ouvrière
25:13 qui gère aujourd'hui, mais ce que je veux dire, c'est que la CGT
25:16 et le MEDEF sont tous les deux vents debout contre cette mesure.
25:19 Ce qui est quand même très rare de retrouver la CGT et le MEDEF
25:22 autour du même table, c'est bien que c'est important.
25:24 - En fait, il y a deux sujets. On l'avait déjà vu avec la précédente
25:27 réforme des retraites, cette tentative où il avait été question,
25:30 y compris de faire main basse sur les retraites des avocats.
25:33 - De ce point de vue-là, l'État est tellement exsangle
25:36 qu'il y a des poches qui sont encore un peu remplies normalement
25:39 ou qui sont légitimement remplies, l'État cherche à les faire.
25:42 Donc, ça, c'est un grand classique et malheureusement, ils ne vont pas s'arrêter là.
25:45 Ils iront certainement au bout du chemin. Mais pour rebondir sur ce que disait Jean-Luc,
25:48 ça s'inscrit en plus dans une démarche qui, de toute façon, est une démarche
25:51 qui est inscrite depuis un certain nombre d'années et qui a été amplifiée
25:54 avec Emmanuel Macron, c'est la mort de la démocratie sociale.
25:57 C'est-à-dire que globalement, ce qui fait effectivement le socle
26:00 de fonctionnement démocratique dans lequel il y a la vie politique d'un côté
26:03 et puis la vie sociale de l'autre. Et il y avait effectivement le paritarisme,
26:06 un vrai travail de fond, des organisations syndicales et patronales entre elles.
26:09 Tout ça a été petit à petit battu en brèche au profit de l'étatisation
26:12 de la plupart des sujets des systèmes.
26:15 La loi Larcher qui est censée fixer le cadre des négociations
26:18 aujourd'hui avec les partenaires sociaux, elle est totalement piétinée
26:21 puisque le gouvernement, à l'avance, dit "Voilà, vous devez négocier
26:24 et vous devez arriver à ça. Si vous n'y arrivez pas, de toute façon, c'est la loi qui passe par là".
26:27 Donc le dialogue social n'est plus un sujet, le paritarisme
26:30 est battu en brèche. On voit bien qu'effectivement l'état reprend la main
26:33 sur tout et donc la JRC est dans l'œil du cyclone.
26:36 Alors ça ira à long temps, mais ça ira sûrement.
26:38 - Pourquoi ils ne prennent pas dans la caisse des sénateurs, demande Véronique, une auditrice ?
26:41 - Parce que ce n'est pas assez gros.
26:44 - J'allais évoquer ce qu'a dit Alexandre.
26:47 C'est vrai que la caisse des avocats a été enroussie en ligne de mire,
26:53 mais il y a eu une véritable mobilisation du Conseil national des barreaux
26:57 pour que ça ne se passe pas de la sorte.
27:00 Alors moi je m'attendais à ce qu'il y ait une mobilisation du côté des syndicats
27:03 et du patronat concerné, mais je pense que le rapport de force
27:07 ira plutôt du côté du gouvernement.
27:10 - On va peut-être marquer une pause avant d'évoquer notre premier sujet.
27:15 Est-ce que c'est une bonne idée de créer des classes de niveau ?
27:19 - Moi je vois que ça a été fait au Québec, mais ça n'a jamais fonctionné.
27:24 Les faibles avec les faibles, les moyens avec les moyens, les forts avec les forts.
27:27 On va en parler avec vous, c'est en tout cas ce que propose...
27:31 - Les premiers de cordée qui vont tirer les autres ?
27:33 - Oui mais ils ne les tirent plus justement. Vous êtes d'accord ou pas ?
27:36 - Non, j'avais vraiment des classes justement par spécificité.
27:39 À un moment donné, même chez les moins bons, il y aura des meilleurs
27:42 et ils vont se tirer entre eux.
27:45 - Oui mais le problème c'est que vous vous retrouvez avec des classes de 21-23 élèves,
27:48 autant avoir des classes de niveau.
27:50 Les classes de niveau vont déjà permettre de se retrouver dans des groupes d'odyssée.
27:53 - Oui mais vous ne progressez jamais, les faibles ne vont jamais...
27:56 - Je vous dis, quand vous êtes mauvais, vous n'osez pas lever la main
27:59 si vous vous dites que votre compagnon à côté qui est super fort,
28:02 il va se moquer de vous. Et ça c'est la réalité.
28:04 Il vaut mieux à un moment donné assumer quand même,
28:06 dès la cinquième ou la sixième, qu'on est mauvais,
28:08 et se dire on est peut-être dans la classe des mauvais, on va se battre,
28:11 plutôt que de nous faire croire qu'en fait ça se passe bien
28:13 et qu'en 19 ans on ne retrouve plus un travail.
28:15 - Pardon, on va en reparler dans un instant.
28:17 A tout de suite sur Sud Radio.
28:18 - Alors c'est une proposition du ministre de l'Éducation,
28:34 Gabriel Attal, qui voudrait un collège plus modulaire,
28:37 avec des groupes de niveau en français et en maths.
28:40 Ce sont des pistes, il a...
28:43 Evidemment, qu'est-ce qu'on fait quand il y a des pistes ?
28:45 On lance une mission d'évaluation pour voir si ça peut fonctionner.
28:50 Donc on aura le résultat d'ici 6 à 8 semaines.
28:53 Je ne sais pas ce que vous en pensez.
28:55 Vous nous avez dit, vous Eric Tegnerg,
28:57 vous trouvez que c'était une bonne solution,
28:59 parce que ce qu'on appelle les plus faibles,
29:03 en fait ont peur parfois de répondre,
29:05 ou n'arriveront jamais à se mettre à niveau.
29:07 - Je vais vous reprendre, j'ai dit que c'était une bonne idée,
29:09 mais pas forcément une bonne solution.
29:11 Effectivement, ce n'est pas ça qui va régler tous les problèmes.
29:14 Donc ça, il faut le dire, il faut le préciser.
29:16 Ensuite, je pense que ça ne doit pas forcément être obligatoire.
29:19 Ça doit être une option qui est proposée aux différents lycées.
29:22 - Vous voulez dire pas généralisée ?
29:24 - Ce n'est pas forcément généralisé.
29:26 Le but, c'est ce mot, c'est d'être modulable.
29:28 Il faut de la flexibilité, il faut donner du pouvoir justement
29:30 à ces professeurs de se dire,
29:32 j'ai une classe dans laquelle, par exemple,
29:34 soit il y a une sorte d'homogénéité,
29:36 dans ce cas-là, ça ne sert à rien de commencer à créer des clivages entre eux.
29:39 Soit on va voir qu'il y a une tête avec 4, 5, 6 élèves
29:43 qui vont être excellents, qui vont pouvoir demain
29:45 faire des grandes écoles, et à un moment donné,
29:47 permettre aussi à des jeunes qui vont être dans des milieux de quartier défavorisés
29:50 d'accéder aux grandes écoles de la République.
29:52 Et ceux-là, si ils se retrouvent avec des personnes
29:55 qui sont beaucoup plus difficiles,
29:57 qui peut-être n'iront pas plus loin que le brevet des collèges,
30:00 il faut forcément commencer à diviser.
30:02 Ce n'est pas mauvais.
30:04 - Ce qui est intéressant dans les critiques qui sont émises contre cela,
30:06 c'est qu'en fait, on refuse d'assumer dès la 6e ou la 5e
30:09 qu'il y a des divergences profondes entre les gens.
30:12 Moi, je me rappelle, quand j'étais au collège, c'est ce que j'avais vécu.
30:14 Il y avait des classes, moi au début, j'étais dans la classe des nuls en maths,
30:17 après j'ai progressé, je suis devenu le meilleur de ma classe des nuls,
30:20 et après je suis devenu le dernier de la classe des meilleurs.
30:22 - Moi, je n'ai jamais été... - On peut pouvoir progresser.
30:24 - Moi non plus, en maths...
30:26 - Mais ce qu'il y a, effectivement, il y a un aspect
30:28 où vous vous retrouvez aujourd'hui, si vous êtes dans une classe,
30:31 soit vous allez être tiré vers le bas, soit vous allez être tiré vers le haut.
30:34 Mais le problème, c'est qu'en fait, si vous avez des gens trop forts dans votre classe,
30:38 la vérité, c'est qu'en fait, les derniers, ils sont laissés de côté.
30:41 C'est toujours la même chose.
30:43 Déjà, c'est souvent le professeur, il est poussé à faire ça,
30:45 et ensuite, effectivement, il peut y avoir des moqueries,
30:47 et ça peut être extrêmement compliqué.
30:49 Mais là où je rejoins, en revanche, c'est qu'il ne faut pas commencer à dire
30:52 que les meilleurs profs seront pour les meilleurs,
30:54 et que les moins bons profs seront pour les moins bons.
30:56 Ça, absolument pas.
30:58 Mais je pense que ça permet aussi, et c'est un dernier point,
31:00 une sorte de dédoublement des classes.
31:02 C'est-à-dire que sur une classe de 21 élèves,
31:04 on va finir avec des petites classes de 10 élèves.
31:06 Et pour aborder les questions si importantes du français,
31:09 de la lecture, des mathématiques,
31:11 à un moment donné, il faut pouvoir avoir ces sortes de cours spécialisés.
31:15 Et d'ailleurs, c'est un point que je veux mettre...
31:17 - Pourquoi pas des cours supplémentaires, ou en tout cas,
31:19 mettre le paquet sur le primaire, où on voit qu'il y a des disparités.
31:23 Je crois que c'est 30% des élèves qui arrivent en 6e
31:27 qui ne savent ni lire, ni écrire, ni compter.
31:29 - Je suis d'accord avec vous.
31:31 Vous devriez participer à ce groupe de réflexion,
31:33 parce que c'est le but d'il y a deux mois de réflexion.
31:35 Effectivement, on peut...
31:37 C'est comme ça que ça fonctionnait au collège.
31:39 Il y avait des cours communs.
31:41 À un moment donné, il y a le tronc commun.
31:43 Et à un moment donné, on va rentrer dans votre classe de niveau
31:45 pour vous dire que vous allez plus ou moins avancer
31:47 sur tel ou tel aspect.
31:49 Et ça, c'est important.
31:51 Après, il va se poser la question des notations,
31:53 la question des compositions.
31:55 Il peut y avoir une logique aussi d'options.
31:57 C'est-à-dire que selon votre classe,
31:59 vous allez pouvoir avoir deux ou trois points supplémentaires.
32:01 La clé, c'est vraiment de rester modulable
32:03 et pas juste de dire "t'es nul, t'es dans la classe des nuls
32:05 et tu vas rester nul toute ta vie".
32:07 - Un auditeur me dit que la solution,
32:09 c'est peut-être le tutora des meilleurs pour les moins bons.
32:11 Je ne sais pas si ça peut fonctionner.
32:13 Alexandre, vous pensez quoi de ces classes de niveau ?
32:15 - Ecoutez, moi, je ne suis pas expert là-dessus.
32:17 Je ne suis pas sûr d'être capable
32:19 d'avoir un avis très tranché.
32:21 Ce qui me fascine surtout, une fois de plus,
32:23 c'est la façon dont le politique aborde le sujet.
32:25 Voilà un ministre très jeune,
32:27 certes qui a un peu d'expérience
32:29 liée à ses différentes fonctions
32:31 occupées précédemment,
32:33 mais qui arrive et qui un mois plus tard
32:35 met déjà des propositions sur la table
32:37 en disant "tiens, on va faire ça".
32:39 Je ne sais pas si c'est le bon procédé.
32:41 Je ne suis pas certain.
32:43 Il n'y a pas rien qui a été fait jusqu'à lui.
32:45 Il y a plein de gens qui travaillent sur ces questions-là.
32:47 Quand on se souvient de ce que disait Jean-Michel Blanquer
32:49 sur lire, écrire, compter, respecter autrui, etc.
32:51 Tout ça, ça n'a pas été suivi de rien.
32:53 Donc ces préoccupations de fond
32:55 sur comment on arrive en sixième
32:57 avec le bon niveau qui va bien,
32:59 elles sont déjà inscrites dans des projets,
33:01 dans des mises en œuvre.
33:03 Cette prise en compte des différences dans les classes,
33:05 elles sont parfaitement identifiées.
33:07 Ça a été aussi l'objet des propulsions d'Emmanuel Macron
33:09 des dédoublements de classes.
33:11 Donc d'un coup on arrive, on a une bonne idée,
33:13 et puis on la balance, on la jette en pâture à l'opinion publique.
33:15 "Je suis le super-ministre, je vais vous régler
33:17 les problèmes de classe, etc."
33:19 Et puis on voit bien ces problèmes de préempté,
33:21 comme tout à l'heure ce que j'ai vu avec les partenaires sociaux.
33:23 C'est-à-dire que là, tout d'un coup, voilà, c'est cette idée-là
33:25 qu'on met sur la table. Comment voulez-vous que dans deux mois
33:27 on arrive à autre chose que c'est ce qu'il faut faire ?
33:29 Parce que sinon, ça en vient d'éjouer le ministre.
33:31 Je ne suis pas sûr que c'est comme ça qu'on va fédérer le corps enseignant
33:33 pour arriver à trouver les bonnes solutions
33:35 qu'on pourra mettre en œuvre. Parce que là encore,
33:37 ce n'est pas une question de dire "il faut, il n'y a qu'à".
33:39 C'est concrètement, techniquement, comment on va faire.
33:41 - C'est rare que je tienne la position
33:43 de celui qui défend le gouvernement.
33:45 Si vous lisez en détail son interview qu'il a donnée au Monde,
33:49 il ne parle pas que de cette proposition,
33:51 il précise plusieurs choses. La première,
33:53 c'est que ce sont les syndicats qui vont avoir
33:55 le plus de pouvoir dans cette commission de réflexion
33:58 sur les deux mois à venir. Donc, il part vraiment du principe
34:00 qu'il faut les associer.
34:02 - Il faut les associer et les...
34:04 - Voilà. Sur sa proposition, je la vois plus comme un ballon d'essai.
34:07 C'est-à-dire, il dit "pourquoi pas, on pourrait...".
34:09 Il n'est pas du tout... Ce n'est pas le titre de l'interview.
34:12 Il n'est pas du tout dans la logique de "on va l'appliquer".
34:14 - Oui, il n'y a qu'à reconsidérer.
34:16 - Il lance quand même ce débat.
34:19 En revanche, ce sur quoi il insiste vraiment,
34:21 et c'est important, vous l'avez noté, il y avait
34:23 Jean-Michel Blanquer avant, mais entre-temps,
34:25 il y a eu un autre ministre aussi qui a un peu mis de bazar dans tout ça,
34:28 c'est le fait de dire "il y a deux matières aujourd'hui
34:31 qui comptent et qui déterminent toutes les autres,
34:33 c'est le français et les mathématiques".
34:35 Et qu'on se retrouve aujourd'hui, comparé au pays de l'OCDE,
34:38 un nombre d'heures sur ces matières-là
34:41 qui est beaucoup plus important que les autres,
34:43 c'est un niveau qui est beaucoup plus faible.
34:45 Et donc d'essayer de le voir.
34:46 Mais il valorise ce qui a été fait avant.
34:48 Il dit dans certaines interviews au Monde, par exemple,
34:50 il ne va pas revenir sur l'augmentation de la rémunération
34:53 des professeurs, parce qu'il dit que justement
34:55 ces deux dernières années, elle a été revalorisée
34:57 de près de 11%, donc il sait reconnaître.
34:59 Je trouve qu'il n'y a pas cet aspect de dire
35:01 "grâce à moi, on va tout changer", etc.
35:04 Ce qui est certain, c'est qu'il va falloir voir
35:06 ce qui va ressortir au bout de deux mois,
35:08 parce que depuis le début, il fait des propositions,
35:10 il les applique, parce qu'il peut le faire,
35:12 et il le fait aujourd'hui.
35:13 Là, on va le voir dans la situation, et vous avez raison,
35:15 du ministre qui doit gérer aussi avec des syndicats,
35:18 qu'il faut le dire, au sein de l'éducation nationale,
35:21 sont en général partisans de l'immobilisme.
35:23 - Oui, le SNALC, qui est le syndicat de droite,
35:26 est plutôt favorable à cela.
35:28 Les autres, visiblement, n'ont pas encore,
35:30 de ce que j'ai vu, tout à fait donné leur avis.
35:33 Stéphane, mon auditeur fidèle, dit
35:36 "Et les profs seront les meilleurs pour les meilleurs élèves",
35:39 ce que je vous disais avant-honneur,
35:41 et les moins bons, Najwa,
35:43 vous qui avez une fille en âge, d'aller à l'école.
35:46 - Exactement, et le hasard fait que, hier,
35:48 j'ai rencontré les enseignants de ma fille,
35:50 et on parlait de ça.
35:52 J'ai demandé aux deux enseignantes,
35:53 alors le niveau en classe, est-ce qu'il est le même ?
35:56 Est-ce que c'est une classe homogène ?
35:58 Et la réponse des deux enseignantes, c'est
36:00 "Ah non, non, le niveau dans la classe de votre fille
36:04 est complètement différent,
36:05 alors vous avez des bons, des moins bons."
36:07 - Il y a toujours eu.
36:08 - Elle me disait, en soi, elle le défendait,
36:11 elle disait "C'est une bonne chose,
36:13 parce que vous avez toujours des têtes de pont,
36:15 des premières lignes de cordée,
36:17 qui poussent les autres à être meilleurs."
36:21 Là où c'était intéressant,
36:23 parce que j'ai poursuivi la discussion
36:25 avec ces deux enseignantes,
36:27 et elle me disait que ceux qui rencontrent des difficultés,
36:30 tout de suite, ils sont envoyés vers du tutora.
36:34 Tutora, qui est assuré par des étudiants,
36:39 d'ailleurs, moi-même, quand j'étais étudiante,
36:41 j'étais tuteur, donc je m'occupais d'enfants
36:44 qui rencontraient des difficultés scolaires,
36:47 donc moi je crois plus en cela,
36:49 plutôt que de mettre les mauvais avec les mauvais,
36:53 les moyens avec les moyens,
36:54 enfin à un moment, moi je suis désolée,
36:57 je n'étais pas une excellente élève,
37:00 mais j'étais dans des classes
37:02 où il y avait différents niveaux,
37:04 et je peux vous dire que ce qui a été
37:06 une source d'inspiration pour moi,
37:07 pour me donner à fond,
37:08 parce que je ne suis pas née avec une cuillère en argent,
37:11 je suis née dans une famille populaire,
37:13 c'était de voir que tel élève était bon en maths,
37:17 et donc je me suis dit,
37:18 "moi je ne suis pas plus nulle qu'une autre,
37:20 je vais faire le maximum",
37:22 je suis de mauvaise à moyenne,
37:25 mais en tous les cas,
37:26 c'était une source d'inspiration pour moi,
37:29 donc je ne crois pas du tout à cette ghettoïsation interne,
37:33 où on met les mauvais avec les mauvais,
37:35 d'ailleurs on le voit dans les écoles,
37:37 c'est-à-dire que les écoles
37:38 qui appartiennent à des quartiers ghettoisés,
37:41 on concentre les problèmes,
37:43 et ça ne va pas mieux.
37:44 Ensuite je voulais ajouter que la réforme
37:48 au niveau du collège,
37:50 et puis même au niveau de l'éducation nationale,
37:52 mais c'est une vaste ambition,
37:53 elle doit être globale,
37:55 parce qu'on parlait des enseignants,
37:57 on est dans un métier qui n'attire plus,
38:01 alors il y a la revalorisation des salaires,
38:04 heureusement,
38:05 mais ce n'est pas ça qui fait que
38:07 le métier devient plus attractif,
38:10 on a toutes ces questions,
38:12 d'autant censure,
38:13 Samuel Paty,
38:14 le terrible drame est passé par là aussi,
38:17 donc on est dans un métier qui attire moins
38:20 de personnes dans les concours,
38:25 ce qui fait que le niveau dans les concours baisse,
38:28 et c'est une véritable catastrophe.
38:31 Je raconte une anecdote,
38:33 et j'en termine par là.
38:35 J'ai ma fille,
38:36 puisque vous parliez de ma fille Valérie,
38:38 qui me dit "maman, tel mot s'écrit comme ça",
38:44 alors je ne sais plus,
38:45 c'était bourré de fautes d'orthographe,
38:48 et c'était une enseignante,
38:50 et quand je dis à ma fille
38:51 "mais ça ne s'écrit pas comme ça,
38:53 c'est une faute d'orthographe",
38:55 elle me dit "mais c'est la maîtresse qui me l'a dit".
38:58 C'est un vrai problème,
39:00 donc on voit,
39:01 et attention,
39:02 je ne critique pas les enseignants,
39:04 les chapeaux à eux,
39:05 parce qu'on l'a vu pendant la crise sanitaire,
39:07 c'est un sacerdoce,
39:09 mais le niveau des enseignants baisse.
39:12 - Juste un élément,
39:14 ça dépend aussi du type d'école,
39:16 quand il y a une école,
39:17 le moins bon c'est celui qui fera un bac +5,
39:21 c'est sûr que ça ne dérange pas
39:23 de se retrouver dans une classe
39:24 où il y a quand même une forme d'homogénéité.
39:26 Moi ce que j'aimerais juste,
39:27 c'est qu'à un moment donné,
39:28 on regarde les choses en face.
39:30 Aujourd'hui, on a un problème
39:31 au niveau de l'élite de la France,
39:32 ça veut dire que nos élites aujourd'hui,
39:34 même, elles,
39:35 ne savent pas forcément toujours écrire
39:36 avec une bonne orthographe,
39:38 et il y a une baisse de ce niveau-là.
39:39 Et à un moment donné,
39:40 si on veut aussi faire monter notre pays,
39:42 le réindustrialiser,
39:43 s'il veut qu'il reste dans les principales puissances mondiales,
39:46 eh bien il faut une bonne élite.
39:47 Sauf qu'il y a énormément de jeunes
39:48 qui ont du talent
39:49 et qui se retrouvent dans des classes
39:50 où ne sont que deux ou trois
39:52 à faire partie d'une certaine élite
39:54 au sein de leur classe,
39:55 et ils se retrouvent complètement tirés vers le bas.
39:57 Et donc, de les laisser avec 25 élèves
40:00 mauvais ou médiocres,
40:01 eh bien c'est condamner ces jeunes-là
40:03 et faire en sorte que l'élite
40:04 vienne uniquement de Franklin,
40:06 de Saint-Jean de Passy, d'Henri IV.
40:08 Ça c'est le premier point.
40:09 Le deuxième point, c'est...
40:10 Mais il y a des nuls aussi dans ces écoles.
40:12 Mais bien sûr.
40:13 Au début en tout cas, après,
40:14 il y a des gens qui s'en sortent quand même.
40:16 Le deuxième élément, c'est qu'en fait,
40:18 à force de dire "oui, mais on ne veut pas
40:20 les séparer dès la sixième",
40:21 on ne voit pas que la séparation va se faire
40:23 de toute façon à partir de 18 ans
40:25 au niveau du travail,
40:26 avec des jeunes qui vont à peine passer le bac
40:28 et d'autres qui vont finir à Polytechnique.
40:30 Donc, il faut l'assumer à un moment donné.
40:32 Il faut être capable de dire
40:33 "ben ouais, il a 12 ans en fait,
40:34 les jeunes aujourd'hui sont plus mûrs qu'avant".
40:36 Et de lui dire "ben ouais, t'es nul en fait".
40:38 T'es nul et il va falloir travailler,
40:39 il va falloir apprendre à écrire,
40:41 parce qu'en fait, le jour où tu vas envoyer
40:42 une lettre de motivation,
40:43 tu ne vas même pas passer le premier step.
40:45 Tu vas venir à un entretien d'embauche,
40:47 tu ne sauras même pas t'habiller.
40:48 Et donc, tu ne vas même pas passer la deuxième étape.
40:51 Et en fait, à force de se dire,
40:53 et je pense qu'aussi, les professeurs,
40:55 quand ils vous disent ça,
40:56 c'est aussi pour se rassurer,
40:57 parce qu'ils essayent aussi de dire
40:58 "ben c'est pas trop grave qu'il y ait des nuls dans la classe".
41:00 Il faudrait beaucoup mieux voir les choses en face.
41:02 Moi, je préférais, si j'ai un enfant
41:04 qui a des difficultés,
41:05 d'avoir le prof qui vient me voir
41:06 et qui me dit "écoutez, il faut le mettre
41:07 dans une école spécialisée,
41:08 parce qu'il a des difficultés".
41:10 Plutôt que de lui dire tous les jours
41:11 "tu sais, tu vas être un génie".
41:12 - Mais quand vous êtes parents,
41:14 vous ne le prenez pas toujours aussi bien que ça.
41:16 - Mais bien sûr, c'est tout le problème.
41:18 Et le prof, il n'a pas envie de s'en prendre
41:19 la gueule de la part des parents.
41:20 - Juste après, je pense qu'effectivement,
41:21 il faut mettre les bons mots.
41:22 Je ne suis pas sûr qu'il faille effectivement dire
41:24 que ce soit des nuls ou des très bons etc.
41:26 Je pense qu'il faut simplement,
41:28 et ça, ce n'est pas facile à faire
41:29 parce que ce n'est pas bien posé aujourd'hui,
41:30 accepter qu'il y a de toute façon
41:32 de vraies diversités de capacités,
41:35 et qu'après, il y a aussi un temps
41:37 par lequel on va permettre à chacun
41:40 peut-être de trouver sa voie.
41:41 Ce que l'éducation ne fait pas toujours très bien non plus.
41:43 Et c'est vrai que de ce point de vue-là,
41:45 il y a en effet des gens qui ont des aptitudes
41:47 qui vont être intellectuelles,
41:48 d'autres qui vont avoir des aptitudes
41:49 qui vont être plus manuelles.
41:51 On voit bien que les métiers de la main
41:52 aujourd'hui sont très mal pris en compte
41:54 et très peu encouragés et très peu reconnus
41:56 alors qu'on en a aussi particulièrement besoin.
41:58 Il y a plein de filières,
41:59 puisqu'on parle de réindustrialisation
42:00 dans lesquelles on aura besoin demain et après-demain.
42:02 On parle de chaudonnerie par exemple.
42:03 C'est des très beaux métiers
42:04 sur lesquels, effectivement,
42:05 il y a en plus de belles perspectives de carrière et de revenus.
42:08 Et aujourd'hui, il y a un drame complet
42:10 parce qu'on en manque.
42:11 Il y a plein de métiers dans ces niveaux
42:12 parce qu'on ne sait pas les orienter.
42:13 Je pense qu'il y a effectivement aussi
42:14 une capacité du système à bien évaluer.
42:16 Donc ça, c'est la clé de ce que propose Atalp,
42:18 sans doute, en fonction des niveaux,
42:20 je prends en compte.
42:21 Mais si on arrive à mieux évaluer,
42:22 mieux comprendre,
42:23 accepter de redoubler aussi,
42:24 parce qu'on est nul,
42:25 c'est qu'à un moment donné,
42:26 on a pu passer à côté,
42:27 on a pu avoir des problématiques familiales,
42:29 on a pu avoir un moment où on passe à côté.
42:32 Moi, je veux dire, j'ai mon expérience à moi.
42:34 Moi, sur certaines matières, j'étais très bien,
42:36 d'autres matières, je suis passé à côté.
42:37 Et puis finalement, il y a un moment donné
42:39 où j'ai trouvé mon chemin.
42:40 - Oui.
42:41 - Et c'est aussi...
42:42 - Il faut marquer une petite pause.
42:44 On se retrouve dans un instant sur Sud Radio.
42:46 - Sud Radio, le 10h midi,
42:48 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
42:51 Sud Radio, le 10h midi,
42:55 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
42:57 - Alors, vous avez l'habitude avec moi,
42:59 j'annonce un programme
43:00 et puis on change en cours de route.
43:02 Mais c'est vrai que je voulais vous faire réagir
43:04 sur les migrants de Lampedusa
43:05 qui commencent à affluer vers le nord de Paris.
43:09 Ces migrants de Lampedusa
43:11 que vous étiez allés voir,
43:12 Eric Tegner, vous êtes rendus sur l'île de Lampedusa
43:16 et qui n'ont pas été, évidemment,
43:18 arrêtés à la frontière italienne.
43:20 - On se rappelle de cette phrase de Gérald Darmanin
43:22 qui disait justement
43:23 "Il n'y aura pas un seul migrant de Lampedusa
43:25 qui arrivera sur le sol français."
43:27 C'est méconnaître, en fait,
43:29 de sa part, complètement,
43:31 ce qui allait se passer.
43:32 Premier point, c'est que, en effet,
43:34 beaucoup de migrants issus de Lampedusa,
43:37 de Tunisie, du continent africain,
43:39 notamment subsahariens,
43:40 souhaitent venir en France,
43:42 qu'ils le font de façon illégale
43:45 et sans être arrêtés.
43:46 Ni même sans avoir peur, en fait, de l'être.
43:48 Parce que ces migrants-là,
43:50 on le voit avec Pierre Lissien,
43:51 on le voit également avec d'autres journalistes,
43:53 ils répondent aux questions.
43:55 Ils savent qu'ils sont arrivés en France
43:57 et donc ils sont arrivés à la fin de leur parcours.
43:59 Ils savent, moi c'est ce qu'ils me disaient
44:01 quand j'étais à Lampedusa,
44:02 ils savent qu'il y a un accès au travail
44:03 qui est plus facile aujourd'hui en France.
44:05 Moi je leur demandais,
44:06 est-ce qu'à un moment donné,
44:07 vous savez, il y a du chômage aussi chez nous.
44:08 Parce que les gens de Guinée ou de Côte d'Ivoire
44:10 disaient "On fuit le chômage, la misère."
44:11 Ils disaient "Oui, mais il y a un accès au travail
44:13 qui est plus facile."
44:14 Et quand je leur demandais
44:15 "Mais vous savez, si vous êtes illégal,
44:16 est-ce que vous allez pouvoir le faire ?"
44:17 Ils disaient "Oui, parce que ma famille là-bas
44:19 dit que je pourrais accéder au travail
44:21 et que je serais même légalisé d'une certaine façon."
44:23 Et ça me rappelle aussi un peu
44:25 une émission de Ruquier
44:27 chez Vauconfrère,
44:28 la première fois qu'il est venu
44:29 sur une antenne concurrente,
44:31 qui a commencé à recevoir justement
44:33 sur son plateau
44:35 des cuisiniers illégaux
44:37 qui expliquaient qu'ils avaient cotisé,
44:39 qu'ils avaient la sécurité sociale, etc.
44:41 Et qui se plaignaient du coup, aujourd'hui,
44:43 d'être sous EQTF et d'être envoyés.
44:45 Parce que oui, en fait,
44:46 le scandale aujourd'hui qui existe en France,
44:48 c'est que vous pouvez travailler illégalement,
44:50 qu'il y a une primaire illégalité,
44:52 parce qu'aujourd'hui, il y a un grand débat
44:54 qui se pose au sein de la majorité présidentielle
44:56 qui est de se dire "Il faudrait légaliser
44:58 aujourd'hui les sans-papiers sur les métiers
45:00 dits à attention."
45:02 Et ça montre que, à un moment donné,
45:04 et moi c'est ce que j'avais vu aussi à Lampedusa,
45:06 il y a eu une volonté du gouvernement italien
45:08 de répartir le plus vite possible
45:10 ces migrants de Lampedusa
45:12 sur le continent, un peu partout,
45:14 et d'essayer de le faire de façon très tranquille.
45:16 On a évité ce qui s'est passé avec
45:18 le chèvre viking à Toulon, où on voyait
45:20 l'arrivée d'un bateau avec des gens.
45:22 Et là, ça devient extrêmement visible.
45:24 Là, en fait, c'est un dolor.
45:26 Ça va continuer, on ne parle
45:28 déjà plus de ce qui se passe à Lampedusa
45:30 alors que tous les jours, il y a encore des bateaux
45:32 qui arrivent à Lampedusa.
45:34 Et là-dessus, le gouvernement, tout simplement,
45:36 il a menti, il ne fait rien face à cela,
45:38 et que le message qui a été véhiculé
45:40 aussi bien par Emmanuel Macron que également
45:42 par le peuple François à Marseille, qui s'adresse
45:44 aux nombreux chrétiens, quand même, qui sont en Afrique
45:46 en leur disant "la France et l'Europe doivent
45:48 être une terre d'accueil", c'est un drame
45:50 parce qu'il faut dire que ces migrants qui sont à Paris
45:52 vont être sous des tentes, on ne va pas pouvoir s'en occuper.
45:54 - Là, on voit les images, vous pouvez aller voir
45:56 sur le compte de Pierre Lissiat, effectivement,
45:58 ces news BFM les ont faites,
46:00 de pauvres
46:02 gens qui sont sous
46:04 des tentes, sous un métro aérien,
46:06 dans des conditions
46:08 absolument lamentables.
46:10 - Mais parce qu'on leur a vendu du rêve !
46:12 - Des vêtements sanitaires et sécuritaires
46:14 liés au krach qui ravagent le quartier,
46:16 les gens qui habitent ce quartier voient
46:18 ces consommateurs de krach
46:20 qui se promènent à moitié nus
46:22 de façon... et qui sont assez violents.
46:24 Donc tous ces migrants, si on prend
46:26 le côté humain, sont dans des situations
46:28 c'est lamentable de voir ce qu'il y a de ces images.
46:30 - Mais vous savez, quand j'étais allé en Pédoussas,
46:32 mais également en Tunisie, où j'étais allé voir
46:34 tous ces migrants justement qui font un voyage
46:36 pour finir par arriver en France, je leur ai demandé
46:38 "mais est-ce que vous avez déjà vu des images, vous savez,
46:40 ils portent de la chapelle, on pense que ces images-là
46:42 sont vues à travers le monde, mais pas du tout !
46:44 Ils nous adorent,
46:46 ils pensent qu'on va bien les accueillir
46:48 et en fait ils finissent justement
46:50 avec ces images
46:52 horribles, où effectivement c'est assez
46:54 inhumain, mais en même temps
46:56 on ne peut pas accueillir tout le monde.
46:58 - Jean-Luc Benhamias ?
47:00 - La question se pose
47:02 depuis Pédoussas, mais depuis bien longtemps.
47:04 Depuis extrêmement longtemps !
47:06 Les arrivées massives de migrants,
47:08 je le dis souvent sur cette antenne,
47:10 qui sont prêts à mourir en mer,
47:12 femmes et enfants compris,
47:14 pour passer dans un autre pays,
47:16 ils ne choisissent pas uniquement
47:18 la France, ils choisissent tous les pays
47:20 qui leur paraissent plus riches et qui peuvent leur
47:22 permettre d'espérer une vie meilleure.
47:24 Il n'y a pas un choix de la France
47:26 particulièrement. - Ils ne vont pas
47:28 en Hongrie, ils ne vont pas en Pologne,
47:30 ils ne vont pas dans
47:32 ces pays-là ?
47:34 - Non, puisque la Hongrie et la Pologne sont dirigées par
47:36 des gens qui sont de droite extrême,
47:38 si c'est l'extrême droite, qui évidemment
47:40 ferment totalement leurs frontières et qui n'appliquent
47:42 pas les règlements de l'Union Européenne
47:44 par rapport à l'accueil, de la répartition
47:46 de l'accueil de migrants arrivant
47:48 légalement sur le territoire.
47:50 Rien que ça, ils ne l'appliquent pas. Alors évidemment
47:52 qu'ils ne vont pas là-bas. - Juste un point, c'est que
47:54 à Lampedoussas, énormément
47:56 des migrants, sur les 14 000, moi je l'ai bien
47:58 vu, venaient de Guinée,
48:00 de Côte d'Ivoire, du Mali, du Cameroun.
48:02 En fait, à quel moment
48:04 des Africains qui parlent français
48:06 ne se diraient pas "je vais privilégier
48:08 la France" ? A quel moment
48:10 des Africains dont une grande partie
48:12 de leur famille est déjà en France,
48:14 parce que quand même, on est sur non pas une nouvelle
48:16 immigration, mais une immigration qui date
48:18 depuis des années, moi quand je leur demandais
48:20 "mais en fait, est-ce que c'est pas difficile d'avoir quitté votre pays ?"
48:22 Ils me disaient "ben non, mais en fait je vais retrouver ma famille !"
48:24 C'est ça aussi en fait, c'est qu'on est
48:26 arrivé à un niveau où ils vont retrouver
48:28 leur famille ici en France, qui les informe
48:30 sur comment venir. Donc moi quand j'entends les gens
48:32 dire "ah oui, non mais, ils veulent n'importe quel
48:34 pays en Europe", je suis désolé, ils vont
48:36 pas forcément avoir envie de se retrouver chez les Allemands,
48:38 où en fait, ils savent pas parler allemand.
48:40 Non mais c'est assez basique en fait, ils ont
48:42 pas beaucoup de ressources, ils veulent aller dans le pays
48:44 où il y a de la famille, ils savent parler. - Je lis
48:46 le tweet d'Aurélien Veyron, qui est conseiller
48:48 de Paris, il dit "quitter le conseil de Paris, voir
48:50 une petite fille joyeuse, pieds nus, jouer
48:52 sur le trottoir d'en face entre les dix tentes
48:54 sous le vent du BHV, avoir envie de pleurer".
48:56 C'est aussi ça la réalité de ces détenteurs ?
48:58 - Mais tout à fait, moi je suis allé dans
49:00 le 18ème et le 19ème, puisque
49:02 j'ai des clients aussi
49:04 là-bas, et
49:06 les images sont terribles, parce que vous avez
49:08 c'est entre guillemets
49:10 la cour des miracles, vous avez
49:12 des
49:14 personnes victimes
49:16 du krach,
49:18 ce ne sont que l'ombre d'eux-mêmes.
49:20 À côté de ça,
49:22 vous avez des
49:24 enfants qui ne peuvent plus se rendre
49:26 à l'école sans escorte
49:28 policière.
49:30 Donc, vraiment,
49:32 vous ne pouvez pas
49:34 rester insensible à ce qui se passe dans le
49:36 18ème et dans le 19ème arrondissement.
49:38 - Je rejoins ce que disait en préambule
49:40 ...
49:42 - Eric Teckner.
49:44 - C'est la phrase de Darmanin,
49:46 "nous n'accueillerons personne".
49:48 - Mais là, je vais vous dire,
49:50 je termine par ça, oui,
49:52 non, c'est faux, c'est faux, pourquoi ?
49:54 Parce que l'État français est
49:56 aussi puissant comme d'autres pays européens,
49:58 pourquoi ? Parce que vous avez,
50:00 et c'était un des élus LR
50:02 qui le rappelait, la Cour de justice
50:04 de l'Union européenne qui interdit
50:06 à la France de refourler
50:08 les personnes qui rentrent illégalement
50:10 sur le sol français, donc quand on parle de la France,
50:12 les autres pays européens
50:14 sont concernés, et d'ailleurs,
50:16 le gouvernement le disait, donc vous avez
50:18 Gérald Darmanin qui tient un discours,
50:20 et un autre membre du gouvernement, je crois que c'était la
50:22 ministre des Affaires étrangères, qui dit
50:24 "si la France refuse d'accueillir un migrant,
50:26 il doit contribuer au financement de l'accueil
50:28 qui est d'environ
50:30 20 000 euros par personne".
50:32 Donc j'ai envie de vous dire, mais tout est dit,
50:34 donc il y a une véritable impuissance,
50:36 et là, eh bien, je ne vois pas
50:38 comment
50:40 on pourra arrêter
50:42 ces flux migratoires, et ce qui est
50:44 terrible, c'est qu'on revient
50:46 à ce que j'ai dit au début, ce sont des drames humains,
50:48 parce que vous voyez
50:50 s'accumuler à Paris
50:52 des tentes, il y a d'autres villes aussi
50:54 qui sont concernées, mais principalement
50:56 à Paris.
50:58 - Il faudrait qu'Alexandre puisse parler aussi.
51:00 - Comme il reste quelques jours, non, de toute façon,
51:02 on n'arrêtera pas le phénomène, parce que pour la plupart
51:04 d'entre eux, en tout cas pour beaucoup d'entre eux, le choix
51:06 est simple, soit c'est mourir dans leur pays
51:08 d'origine...
51:10 - En Côte d'Ivoire, enfin, moi j'y suis allée,
51:12 en Côte d'Ivoire... - C'est des entrepreneurs.
51:14 - Oui, mais c'est pas que ça,
51:16 je crois qu'il y a une réalité migratoire qui est un peu plus
51:18 complexe,
51:20 donc malheureusement, pour une partie d'entre eux, c'est ça,
51:22 pour une partie d'entre eux, c'est tenter leur chance,
51:24 de toute façon, ce sera toujours mieux chez nous,
51:26 soit mourir chez eux, ou mourir
51:28 ou tenter de survivre chez nous,
51:30 pour certains, c'est avec des projets qui sont un peu
51:32 plus construits, ceux qui ont des projets un peu plus construits,
51:34 finissent pas forcément dans le 18ème ou le 19ème,
51:36 il y a aussi pas mal de gens qui réussissent
51:38 leur coup, mais quoi qu'il arrive, il y a un drame humain
51:40 derrière tout ça, qui est en quantité d'une taille
51:42 absolument magistrale.
51:44 Ce qui se passe en Afrique aujourd'hui,
51:46 on ne réglera pas très facilement, et ce sera
51:48 très long, donc le flux migratoire ne s'arrêtera pas,
51:50 ce qui est dramatique, c'est effectivement, là encore,
51:52 des mots politiques qui sont à côté de la réalité,
51:54 et surtout, ce qui est indécent, c'est que dans un pays
51:56 comme la France, face à ces
51:58 espèces d'aménagements de bidonvilles, on les voit
52:00 tout autour de Paris, il n'y a pas que dans le 19ème ou le 19ème,
52:02 il suffit d'aller dans le périphérique sud, on voit
52:04 des trucs qui sont incroyables, on se dit "comment
52:06 on n'a pas à un moment donné pris
52:08 les mesures, les moyens ?" Il y a une indécence
52:10 par rapport à ça, qui est
52:12 moi qui me choque.
52:14 - C'est fini, c'est fini !
52:16 - Les 90% des migrants de Lampedusa qui sont à Paris 6,
52:18 c'était des migrants économiques,
52:20 donc là-dessus, il faut le dire. - Et les Allemands, on accueille beaucoup.
52:22 - Et on a à côté ça le vice-président de la Guinée
52:24 équatoriale, qui se paye un penthouse
52:26 à 80 000 euros la nuit,
52:28 et la misère dans son pays.
52:30 Tout de suite, c'est Alexis Poulin, un très bon week-end.

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