• l’année dernière
Avec Vincent Brengarth, avocat du “Comité action Palestine”, qui œuvre pour la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien, pour le droit à l’autodétermination et le droit au retour des réfugiés, la libération de la terre arabe de Palestine, et Hector Lajouanie, avocat pénaliste à Versailles

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-10-23##

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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite. Vérissure présente
00:07 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10h, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 Il est 9h31, la situation au Proche-Orient, les conséquences ici en France, en Europe, dans le monde, elles sont évidentes. Il y a des manifestations
00:21 pro-palestinienne ou pro-palestine ou pro-Israël partout dans le monde actuellement.
00:26 Cette division profonde
00:29 en France également, évidemment, hier
00:31 entre 15 et 30 mille personnes à Paris pour demander l'arrêt des opérations militaires d'Israël à Gaza, à l'appel d'un collectif réunissant des organisations
00:39 marquées à gauche.
00:42 Avec nous pour parler de cette situation
00:45 de la transposition finalement de la situation au Proche-Orient en France, Vincent Bringardt qui est avocat du comité Action Palestine.
00:53 Bonjour. Merci d'être avec nous et Hector Lajoigny, avocat pénaliste à Versailles.
00:58 Bonjour. Merci d'être avec nous tous les deux. Nous allons regarder
01:01 cette situation. D'abord, en ce qui concerne la manifestation d'hier, on l'a constaté,
01:07 manifestation condamnant
01:11 Israël, mais pas d'eux à l'Akbar, pas d'eux. Bon, là c'était une manifestation
01:16 pro-Palestine, Vincent Bringardt. - C'était une manifestation qui était parfaitement conforme à l'objet qui avait été
01:23 déclarée, qui s'est déroulée sans... - Rien à voir avec ce qui s'était passé jeudi dernier. - Rien à voir en tout cas.
01:28 Tout dépend du point de savoir si on se focalise sur certaines expressions qui ont été tenues ou si on se
01:34 concentre sur l'expression du plus grand nombre. Effectivement, en tout cas, c'est une manifestation qui était parfaitement conforme à sa cause, à savoir défendre le peuple palestinien.
01:40 Bien, défendre le peuple palestinien, comme il y a des manifestations
01:43 défendant Israël qui sont organisées, c'est bien qu'on puisse organiser ces manifestations en France,
01:51 Hector Lajoigny. - C'est dans la droite ligne de la liberté d'expression, c'est normal que chaque opinion puisse s'exprimer.
01:57 Une manifestation en soutien aux morts civils en Palestine, à mon sens, ne pose pas de difficulté. D'ailleurs, il n'y a pas eu de contestation
02:06 tonitruante sur cette manifestation. - Et ça s'est bien passé.
02:09 C'est à souligner, parce qu'on souligne tellement quand ça se passe mal, que soulignons quand ça se passe bien.
02:17 - Ces manifestations autorisées, c'est vous d'ailleurs qui vous êtes battu pour que ces manifestations soient autorisées, Vincent.
02:22 - Exactement, parce que de façon tout à fait contraire à ce qu'exige la loi, ce qu'exige aussi nos engagements internationaux,
02:26 et bien Gérald Darmanin va être tenté dans un télégramme
02:29 d'interdire de façon systématique les manifestations pro-palestiniennes. Il écrivait d'ailleurs dans ce télégramme les manifestations pro-palestiniennes
02:35 parce qu'elles troublent l'ordre public. Donc vous avez véritablement une question de principe.
02:40 Il partait du principe que par leur objet même, il y avait un trouble à l'ordre public. Donc nous avons introduit un recours
02:44 devant le Conseil d'État, et le Conseil d'État a rappelé ce qui était le droit, à savoir qu'il ne pouvait pas y avoir
02:50 d'interdiction systématique, et encore moins qu'il serait lié à l'objet même
02:53 de ces manifestations, mais qu'en revanche des préfets pouvaient parfaitement interdire au cas par cas, avec des indications extrêmement
03:01 circonstanciées des manifestations, lorsque ils ont la démonstration... - Logique, selon vous ? - Logique, parce qu'on voit que ce sont évidemment aussi
03:08 des thématiques qui peuvent générer des troubles à l'ordre public, et c'est
03:13 encore une fois compréhensible, mais en revanche, effectivement, il doit y avoir une vigilance tout à fait accrue
03:18 de la part des préfets. Maintenant, ce qu'on voyait, c'est que finalement, on était face à des interdictions sur des bases purement préventives,
03:24 avec des troubles parfaitement hypothétiques à l'ordre public. Donc le Conseil d'État a rappelé le droit, et par la suite, le tribunal administratif a notamment suspendu
03:31 l'interdiction de manifestation en place de la République, et donc désormais avec des manifestations qui sont autorisées sur le territoire national.
03:36 - Pas de drapeau de l'État islamique à Paris ?
03:38 On en a vu à Londres, ou ailleurs ?
03:42 - Fort heureusement, et bien évidemment, ça fait partie des
03:45 points de disclame. - Des troubles à l'ordre public, c'est le moins qu'on puisse dire.
03:50 - Moi, je rejoins ce qui vient d'être dit par mon confrère, il faut pour intérieur une manifestation,
03:53 démontrer un trouble à l'ordre public. À partir du moment où il n'y a pas de drapeau de l'État islamique et d'appel au terrorisme, ou que sais-je,
04:00 l'ordre public n'est pas troublé, en l'occurrence.
04:03 - Alors, exploitation politicienne de tous les côtés, de ce qui se passe au Proche-Orient,
04:10 Yael Braun-Pivet, qui est présidente de l'Assemblée nationale,
04:13 qui est victime depuis plusieurs années de nombreuses menaces antisémites,
04:19 pour laquelle elle a déjà déposé plusieurs plaintes, a accusé ce matin, c'était sur France Inter, Jean-Luc Mélenchon,
04:25 de lui avoir mis une nouvelle cible dans le dos en critiquant sa visite de soutien à Israël ce week-end, se disant très
04:32 choqué. Qu'a dit Jean-Luc Mélenchon ? Il était à la manifestation hier à Paris, pro-Palestine,
04:38 il a dit en montrant la foule "voici la France".
04:40 Pendant ce temps, Madame Braun-Pivet campe à Tel Aviv, le mot "campe"
04:45 peut être discutable pour encourager le massacre, pas au nom du peuple français.
04:51 Vincent Bregarde, est-ce que Jean-Luc Mélenchon a mis de l'huile sur le feu cette fois ?
04:57 - Il a probablement mis de l'huile sur le feu, moi je pense que véritablement, j'ai l'impression qu'on vit dans une société de bruissement, c'est-à-dire
05:02 avec un ensemble de communications sur des sujets qui sont extrêmement sensibles, par le biais de communications qui sont des communications
05:08 extrêmement rapides, notamment sur les sociaux.
05:10 C'est extrêmement grave aujourd'hui de pouvoir commenter des sujets qui sont si sensibles, qui sont si nuancés, qui amènent véritablement un débat
05:18 uniquement par le biais de tweets et dont vous savez que potentiellement ça peut éventuellement
05:21 encourager de part et d'autre des réactions qui sont des réactions d'hostilité. Donc je crois que véritablement, en fait, ça doit amener une mesure de
05:27 gravité, mais de part et d'autre, de l'échiquier politique. Effectivement, est-ce que cette réaction
05:32 était appropriée ? On peut se poser la question, mais maintenant je crois que
05:36 ça montre aussi le niveau aujourd'hui, le nivellement vers le bas, du niveau aussi de nos responsables politiques
05:41 qui, encore une fois, font le jeu de ces petites phrases, qui font le jeu des réactions.
05:45 - D'ailleurs, pour aller dans votre sens, je crains, je crains ce débat à l'Assemblée nationale aujourd'hui. Je crains que
05:50 les députés ne soient pas à la hauteur. Nous verrons bien s'ils seront à la hauteur, mais je le crains. Alors,
05:57 Yael Brone-Pivet ajoute, connaissant un peu Jean-Luc Mélenchon,
06:00 "Je suis convaincu qu'effectivement le mot 'camper' n'a pas été choisi par hasard, que le fait que je favorise les massacres,
06:06 c'est une nouvelle cible qu'on me met dans le dos. C'est très grave, c'est très grave."
06:10 - Mais moi, je pense qu'il n'y a aucun étonnement de la part de l'extrême gauche. Ils ont refusé d'employer le mot terrorisme.
06:15 Ils ont refusé de condamner au départ, un certain nombre d'entre eux en tout cas, un certain nombre de
06:19 responsables de la France Insoumise. Et puis là, on a Mélenchon qui en remet une couche. Voilà, on peut être
06:27 attristé par la population civile gazaouie qui subit, mais... - On doit, on peut, on doit, on doit être
06:34 scandalisé par ce qui s'est passé en Israël et on doit, on doit
06:39 ne pas oublier qu'il y a une population à Gaza qui prend des bombes sur la tête. - C'est votre première
06:44 affirmation, qui n'est pas dans l'esprit de Jean-Luc Mélenchon. - Oui. - Voilà, c'est ça la difficulté. Et lui ne fait pas de nuance.
06:49 Il estime que si on va en Israël, c'est forcément qu'on ait un soutien indéfectible de Netanyahou. Non, c'est faux.
06:55 - Bien, les propos de
07:00 Daniel Obono, c'était ici mardi dernier, l'apologie du terrorisme. Parlons un peu de l'apologie du terrorisme Vincent Brungardt.
07:07 Est-ce qu'elle est sous le coup
07:10 Daniel Obono, parce que le ministre de l'Intérieur
07:12 a expliqué qu'il allait
07:16 la poursuivre pour apologie du terrorisme. Apologie du terrorisme quand elle dit que le Hamas est un mouvement de résistance ?
07:23 - Alors déjà, il faut rappeler qu'il y a un certain nombre d'infractions qui prohibent
07:26 l'apologie et la provocation du terrorisme, qui avant étaient connues pour vos auditeurs dans le
07:31 1881, donc c'était des délits de presse et des délits d'opinion, et qui pour la suite ont été transférées dans le droit pénal commun par
07:37 une loi de 2015, en fait, pour permettre notamment le recours aux comparutions immédiates, donc avec un traitement
07:41 pénal qui est beaucoup plus sévère. L'apologie du terrorisme, c'est le fait de présenter sous un jour favorable une action
07:48 terroriste passée, une action terroriste future ou un groupe terroriste. Pour le Hamas, en fait, toute la difficulté,
07:54 c'est véritablement le dissensus de la communauté internationale
07:58 sur le statut du Hamas, c'est-à-dire que vous avez des pays, dont la France, qui peuvent considérer le Hamas comme étant une organisation terroriste,
08:04 c'est également le cas de l'Union Européenne, mais vous avez d'autres pays qui ne considèrent pas
08:08 le Hamas comme étant une organisation terroriste,
08:10 l'ONU ne considère pas le Hamas comme étant une organisation terroriste, et de la même manière vous avez un certain nombre de pays qui font une distinction
08:15 entre sa branche armée et le reste du Hamas comme étant une structure politique.
08:19 Donc c'est pour ça qu'en fait, lorsqu'on évoque cette question, je pense qu'il faut véritablement prendre en considération
08:25 la précision des propos qui sont tenus, parce que s'il ne fait guère d'ambiguïté aujourd'hui que les autorités françaises
08:31 considèrent que, notamment, le massacre du 7 octobre est considéré comme un massacre de nature terroriste,
08:38 c'est-à-dire ce qu'a rappelé le Conseil d'État dans l'ordonnance que vous citiez tout à l'heure par rapport aux interdictions
08:43 systématiques de manifester. En revanche, la question du Hamas en tant qu'entité globale, en tant qu'entité politique,
08:48 il faut se poser la question. Aujourd'hui, est-ce qu'une personne qui viendrait dire qu'elle
08:51 donnerait crédit au Hamas de façon générale, est-ce que ça pourrait être conçu comme une infraction pénale ?
08:58 Encore une fois, je ne parle pas d'un point de vue moral, je parle vraiment d'un point de vue technique et juridique.
09:02 - Mais ne parlons pas d'un point de vue moral.
09:04 Simplement, constatons, c'est vrai que l'ambiguïté de la France Insoumise, pourquoi ? Parce qu'elle n'a pas condamné,
09:10 elle n'a pas parlé d'actes terroristes
09:13 pour le 7 octobre. Voilà l'ambiguïté. Et l'ambiguïté de Daniel Obono, c'est qu'elle parle d'un mouvement de résistance
09:21 sans parallèlement
09:24 parler de terrorisme pour le 7 octobre.
09:27 Que dites-vous de votre côté, Mme ? - Mais je dis que de dire que le Hamas est un mouvement de résistance,
09:32 c'est porter un jugement favorable sur un auteur d'actes terroristes.
09:37 Le massacre du 7 octobre n'est nié par personne aujourd'hui, il a eu lieu, il y a eu des meurtres, des viols, etc.
09:42 Et le terrorisme s'est troublé l'ordre public par la terreur,
09:46 notamment, donc c'est véritablement un acte terroriste, en tout cas réalisé par un auteur terroriste, et là elle porte un jugement favorable
09:54 sur un auteur d'actes terroristes. - Elle peut être poursuivie selon vous, et condamnée ? - Elle peut être poursuivie et condamnée.
09:59 Imaginez un instant que quelqu'un, après le Bataclan, ait dit
10:03 "Daesh est un groupe politique de défense de certaines valeurs". - Oui, de résistance. - Exactement.
10:08 - Est-ce qu'elle peut être poursuivie et condamnée ? - Alors en tout cas, la question c'est qu'aujourd'hui, de toute façon, elle peut être poursuivie
10:14 parce que déjà il y a une subordination du procureur de la République à l'égard du poids exécutif,
10:18 je veux dire, il y a des questions d'indépendance qui feraient que de toute façon ça n'empêcherait pas la poursuite.
10:22 Maintenant, c'est pas tant la question des poursuites qui encore une fois peuvent être activées par le procureur de la République dans un contexte politique
10:27 - Nous verrons ce que fera le procureur de la République. - que chacun voit bien.
10:30 Maintenant, je veux dire, d'un point de vue technique et juridique, en revanche, je pense qu'il serait extrêmement difficile
10:36 d'y voir nécessairement une apologie de terrorisme parce que, contrairement par exemple à ce que mentionnait
10:42 Daesh ou l'État islamique, il y a un consensus de la communauté internationale, notamment sur la question de Daesh.
10:48 Le Hamas, encore une fois, il faut regarder aussi son histoire, son histoire politique.
10:51 Il faut regarder aussi le fait que ça peut être un moment donné un mouvement de représentation d'une partie
10:56 de la population palestinienne et, encore une fois, en fait, c'est en ces différentes composantes parce que vous ne pouvez pas, je pense,
11:01 effacer complètement et, encore une fois, moi je ne justifie rien en vous le disant, je fais simplement l'état des choses elles qu'il se trouvent.
11:07 Il y a forcément une compréhension différenciée à avoir en fonction du fait que vous avez un certain nombre de pays qui, aujourd'hui, ne considèrent pas
11:14 le Hamas comme étant une organisation terroriste. Donc, nécessairement, à partir du moment où vous avez ce traitement
11:19 différencié et qui, en plus, n'est pas forcément un traitement différencié
11:22 qui est uniquement le fruit de certains pays isolés, c'est-à-dire que vous avez beaucoup de pays qui ne considèrent pas comme étant terroristes et, en plus,
11:28 vous avez véritablement des pays qui font la distinction, encore une fois, entre la branche politique et la branche armée.
11:32 - Mais moi, je ne vois pas à quel titre, devant un juge français, devant un tribunal correctionnel,
11:37 eh bien, le fait de dire qu'il y a certains pays qui ne considèrent pas le Hamas comme une entité terroriste
11:42 suffisent à excuser ou à exonérer Daniel Obono de sa responsabilité.
11:46 - Nous allons. À propos de Daniel Obono, il y a aussi
11:52 sa
11:54 nomination. Oui, nomination comme
11:57 juge devant la Cour de justice de la République, comme juge à la Cour de justice de la République qui fait débat.
12:04 Est-ce qu'elle peut siéger comme juge alors que sa formation politique a porté plainte contre le garde des Sceaux ?
12:10 C'est une question juridique aussi intéressante
12:12 dont nous allons parler après la pub.
12:17 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
12:22 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite. Vérissure présente...
12:29 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
12:35 - Bien, il est 9h46, je ne m'acharne pas sur Daniel Obono, que les choses soient très claires.
12:41 Je suis là pour poser des questions et obtenir des réponses.
12:45 Eric Dupond-Moretti sera jugé devant la Cour de justice de la République,
12:51 à partir du 6 novembre, et va siéger dans cette Cour Daniel Obono,
12:57 qui est membre d'une formation politique qui a porté plainte contre le garde des Sceaux.
13:02 Alors, est-ce qu'elle est jugée partie ?
13:05 - Assurément.
13:07 C'est consternant pour le garde des Sceaux que de se faire juger.
13:10 Est-ce que vous aimeriez être jugé par quelqu'un qui a déposé plainte contre vous ?
13:14 Et puis, par ailleurs, les juges ont quand même un certain devoir d'exemplarité,
13:18 et on a entendu les propos qu'a tenus Daniel Obono sur votre antenne il y a une semaine,
13:22 ça ne fait pas d'elle quelqu'un qui est capable de donner la justice, de rendre la justice à mon sens.
13:26 - Qu'en pensez-vous, Vincent Mrengarde ?
13:28 - Sur le dernier aspect, c'est un très haut jugement de valeur,
13:31 sur le fait que Mme Obono soit au moins en capacité de pouvoir rendre la justice.
13:35 Maintenant, ce qu'il faut rappeler encore, c'est que la Cour de justice de la République
13:38 est composée de 12 élus de la République,
13:41 avec 3 magistrats professionnels qui sont des magistrats de la Cour de question.
13:44 Donc déjà, par sa composition même, elle comporte des élus.
13:46 Donc ça, il faut quand même le rappeler de façon organique,
13:48 ce n'est pas non plus une singularité.
13:50 Maintenant, c'est vrai que le fait qu'une formation ait pu déposer plainte contre une personne qui serait jugée,
13:56 c'est vrai que ça peut faire naître un doute en termes d'impartialité
13:59 qui peut interroger quant à la nécessité ou pas qu'elle soit maintenue dans la formation de jugement.
14:03 - Est-ce qu'elle devrait se désister ?
14:05 - Bien sûr, elle devrait se déporter, assurément, bien sûr.
14:07 - Se déporter, on dit ? Oui, c'est vrai en termes juridiques.
14:09 - Elle devrait se déporter ? - Bien sûr, Vincent Mrengarde.
14:11 Je pense qu'en tout cas, c'est une question légitime qui peut se poser,
14:14 surtout que c'est quand même une affaire qui est d'une gravité qu'il faut noter.
14:22 - Alors, racontez-nous l'affaire, Vincent Mrengarde.
14:24 - L'affaire, c'est qu'on reproche notamment à Éric Ducon-Bretti,
14:29 ce qui a trait finalement à l'utilisation de ses fonctions à des fins qui seraient des fins personnelles.
14:34 Mais ce qui est sûr, c'est qu'on voit bien qu'il pourrait y avoir en plus un risque d'instrumentalisation
14:39 de la présence d'Agnélo Bono sur une éventuelle décision qui serait rendue.
14:45 Et ce serait dégrader une éventuelle décision de justice,
14:49 de la concentrer par la suite sur le fait que de toute façon, il y verrait forcément une décision politique.
14:54 Donc je pense qu'en fait, de tout point de vue, c'est vrai que de façon par précaution,
14:58 un déport pourrait être légitime.
15:00 - Qu'en pensez-vous ?
15:02 - Oui, mais moi je suis d'accord avec mon confrère.
15:04 Évidemment, il faut qu'elle se déporte.
15:06 Il y aura une suspicion de parti pris de la part de celui qui est jugé, en l'occurrence le garde des Sceaux, évidemment.
15:10 - Bien. La situation transposée en France, la situation du Proche-Orient, évidemment.
15:17 Est-ce que vous qui vous côtoyez, puisque vous êtes l'avocat du comité Action Palestine,
15:26 vous côtoyez les pro-palestiniens, quel est le sentiment aujourd'hui ?
15:30 Est-ce que le Hamas est devenu un mouvement dont on se glorifie ou pas, dans les milieux palestiniens ?
15:41 Comprenez ce que je veux dire.
15:43 Est-ce que le Hamas n'a pas gagné son pari en ramenant la question palestinienne au cœur de la diplomatie internationale ?
15:49 Je vous pose cette question parce que c'est une question qu'on n'ose pas trop poser et pourtant elle est réelle.
15:54 - Elle est réelle, elle est parfaitement légitime, elle doit être posée.
15:59 Après, effectivement, je reste avocat, mais je ne ferai forcément trop de géopolitique,
16:04 même si les sujets m'intéressent d'un point de vue citoyen.
16:06 Ce qui est certain, c'est qu'on peut voir qu'en fait le Hamas était en perte de vitesse en Palestine
16:11 et que c'est vrai que c'est une action, cet octobre, qui a donné lieu à ce que, de fait,
16:15 son influence soit aujourd'hui augmentée.
16:17 Ça c'est un fait, c'est-à-dire qu'on peut observer maintenant en France,
16:21 moi en tout cas les différents manifestants auxquels j'ai pu être confronté, leur préoccupation...
16:26 - Par rapport au Hamas, quel est leur sentiment ?
16:29 - Les préoccupations principales, ça reste celle de la population civile palestinienne,
16:35 ça reste celle des représailles aujourd'hui qui sont à l'œuvre depuis le 7 octobre
16:38 avec une disproportion de ces mêmes représailles
16:41 et des dangers aujourd'hui qui peuvent subsister pour la population civile.
16:45 Maintenant, c'est vrai aussi qu'il y a des manifestants
16:48 qui peuvent avoir une forme d'ambiguïté à l'égard du Hamas.
16:51 - Est-ce qu'il y a des manifestants, je vais aller plus loin
16:53 parce que j'aime bien que les choses soient claires, Vincent Bringard,
16:56 est-ce qu'il y a des manifestants qui, comme le Hamas, souhaitent la destruction d'Israël et la mort des Juifs ?
17:03 - Moi je ne peux pas parler au nom de la totalité des manifestants, mais j'imagine que oui.
17:06 J'imagine que oui, il y a aujourd'hui des manifestants qui sont favorables au Hamas.
17:09 Maintenant, encore une fois, par rapport à la question qu'on se posait au début,
17:13 à savoir celui de la liberté, de la liberté manifestée,
17:16 on ne peut pas non plus contrôler la totalité des expressions individuelles
17:19 qui peuvent se tenir dans le cadre de ces manifestations.
17:22 Elles peuvent susciter un trouble politique si leur objet est lui-même contraire à nos lois.
17:27 Et notamment, si l'objet de ces manifestations était d'être favorable au Hamas ou d'apporter son soutien au Hamas,
17:33 là ça pourrait justifier éventuellement des interdictions qui pourraient être des interdictions systématiques.
17:36 Maintenant, dans les cortèges, s'il peut y avoir des personnes qui sont éventuellement favorables au Hamas,
17:41 ça peut venir réduire le champ et le périmètre de ce qui est déclaré,
17:45 à savoir des manifestations qui sont favorables à la cause palestinienne
17:49 au regard de la crise humanitaire qui est en train de rencontrer la Palestine.
17:52 Maître Lajoieni ?
17:53 Je pense que c'est un débat qui est plus de réalité qu'un débat juridique.
17:57 Moi, je connais très peu et j'entends très peu de pro-palestiniens condamner le Hamas.
18:01 La France Insoumise en est le meilleur exemple.
18:03 Vous avez très peu aujourd'hui de militants pro-palestiniens qui condamnent le Hamas, à mon sens.
18:06 Oui.
18:07 Dans les médias, on ne les entend pas beaucoup.
18:08 Juste remarque, à son regard.
18:09 C'est une réalité, mais après, encore une fois, en fait, on en revient,
18:12 ça retombe sur cette prémédite inhérente aussi à ce que peut-être le Hamas,
18:20 compte tenu, encore une fois, de sa double composition.
18:22 Parce qu'en revanche, vous avez des manifestants, je veux dire,
18:24 qui sont complètement contraires au massacre du 7 octobre,
18:27 mais qui, en revanche, peuvent toujours revendiquer leur soutien à l'égard du Hamas
18:31 en tant que formation politique.
18:32 Donc, en fait, c'est quand même un point, je pense,
18:34 qui exige quand même de prendre en considération l'histoire du Hamas
18:38 et, encore une fois, le regard que peut porter la communauté internationale.
18:42 Parce que je pense qu'en plus, si vous voulez, à mon avis,
18:44 il y a même aussi un embarras du côté de nos autorités,
18:47 à très bien voir que même si...
18:49 D'ailleurs, ce n'est pas parfaitement clair.
18:50 Lorsque vous regardez les textes, on sait que, notamment,
18:52 le mystère des adversaires étrangères peut considérer le Hamas
18:54 comme étant une organisation terroriste.
18:57 On sait aussi, évidemment, que le 7 octobre est considéré
19:00 comme étant un crime de nature terroriste par nos autorités.
19:04 Mais c'est un crime de nature terroriste, que les choses se crèrent.
19:06 C'est un crime de nature terroriste.
19:07 - Mais c'est les choses.
19:08 - Voilà, il faut dire les choses.
19:09 Et même si, après, dans la communauté des juristes,
19:11 on sait aussi qu'il peut parfaitement y avoir une compatibilité
19:13 entre la nature terroriste et l'aspect crime de guerre également.
19:16 Mais ça, ça nous emmène sur un autre débat.
19:18 Mais le fait est qu'encore une fois, on est face à une organisation
19:22 dont la nature un peu hybride est reconnue par la communauté internationale.
19:26 Et c'est ça, en fait, je pense, qui aussi nourrit l'ambiguïté
19:29 de la part d'un manifestant ou de la part d'une partie de la classe politique
19:32 qui savent très bien qu'il y a cette ambiguïté
19:35 aussi de la part de la communauté internationale.
19:37 - Et qui en joue.
19:38 - Mais moi, je pense qu'il n'y a pas deux composantes.
19:40 Le Hamas n'est plus un mouvement politique.
19:43 C'est comme s'il y a des groupes d'extrême droite
19:45 qui ont été dissous en France,
19:46 et je n'ai pas entendu mon interlocuteur dire
19:48 "Ah bah, en fait, le GUD, c'est un mouvement politique pour certains
19:51 et armé pour d'autres."
19:52 À partir du moment où, dans votre mouvement,
19:54 il y a des actes qui sont terroristes qui sont commis,
19:56 et bien, vous n'êtes plus un mouvement politique,
19:57 vous êtes un mouvement terroriste, c'est tout.
19:59 Et je trouve que c'est dangereux.
20:00 - On ne peut pas dire de Daesh,
20:02 il y a une branche politique et une branche terroriste.
20:05 - Mais s'agissant de Daesh, encore une fois,
20:07 il y a une unanimité aujourd'hui de la communauté internationale.
20:10 Ça fait aujourd'hui aucun doute.
20:13 Mais encore une fois,
20:14 c'est simplement cette position un peu différenciée.
20:16 Je dis simplement, moi, que d'un point de vue technique,
20:19 si jamais il devait y avoir aujourd'hui des personnes
20:21 qui seraient jugées parce que...
20:22 Si elles étaient jugées pour dire, par exemple,
20:24 que le 7 octobre fait partie d'une action de résistance,
20:27 clairement, ça tomberait sous le coup de la loi.
20:29 Ce serait de l'apogée terrorisme
20:30 au regard du massacre qui s'est opéré.
20:32 Maintenant, si c'est de façon générale...
20:34 En fait, toute la question va être de savoir si,
20:36 lorsque, par exemple, vous apportez votre soutien au Hamas,
20:38 finalement, vous englobez un soutien
20:41 à ce qui s'est passé au 7 octobre
20:42 et donc à une action qui pourrait être considérée comme étant terroriste.
20:44 - C'est-à-dire que lorsque vous vous exprimez
20:46 et que vous dites que le Hamas est un mouvement de résistance,
20:48 vous devez ajouter "mouvement de résistance,
20:51 oui, mais nous condamnons ce qui s'est passé le 7 octobre".
20:55 - Exactement.
20:56 - C'est ce que Daniel Obono aurait dû faire.
20:58 - C'est une clarification qui aurait été...
21:02 - Et qui n'aurait pas provoqué ce que ça a provoqué.
21:04 - Parce que, de toute façon, il faut, après,
21:06 simplement, sur ce point, il faut quand même prendre en considération
21:09 aussi le fait que j'évoque, évidemment, la position de la communauté internationale
21:12 et cette position un peu différenciée,
21:13 je dirais notamment de l'ONU et d'un certain nombre de pays occidentaux.
21:16 Maintenant, le fait est que, encore une fois,
21:18 le ministère des Affaires étrangères, en France,
21:20 considère comme terroriste le Hamas.
21:21 Et vous avez aussi le fait qu'on considère
21:23 ce qui s'est passé le 7 octobre comme terroriste.
21:25 Donc, si on se place d'un point de vue purement interne
21:27 par rapport au regard que prêtent nos propres autorités sur le Hamas,
21:32 effectivement, il peut y avoir un caractère terroriste.
21:34 - Bien sûr, juridiquement, c'est soutenir un mouvement terroriste
21:37 et même moralement.
21:38 Mais on n'imaginerait pas dire "on condamne tel terroriste, salab d'Islam,
21:44 mais en revanche, je ne le condamne pas pour ses idées politiques".
21:47 Mais bien sûr, on condamne l'entièreté.
21:49 Le Hamas est un mouvement terroriste.
21:52 Je trouve que de dire aujourd'hui que c'est aussi un mouvement politique,
21:54 ça n'est plus vrai, ça n'est pas vrai.
21:55 - C'est cette ambiguïté qui a peut-être provoqué tant de débats et tant de...
22:01 - Oui, oui.
22:02 - Mais c'est l'extrême gauche.
22:03 L'extrême gauche est mal à l'aise par rapport à ça.
22:05 - Mais si vous voulez, vous avez...
22:06 Mais tout simplement, moi ce qui me dérange un peu,
22:09 c'est d'effacer quand même cette position un peu divisée
22:14 sur la question du Hamas que prête la communauté internationale.
22:17 Vous ne pouvez pas non plus effacer les raisons pour lesquelles
22:19 vous avez d'autres pays qui ne le considèrent pas comme étant terroriste.
22:23 De la même manière, d'ailleurs, vous avez des médias qui n'utilisent pas...
22:27 - Oui, mais est-ce qu'il n'y a pas une volonté d'effacer ?
22:30 De tous les côtés, est-ce qu'il n'y a pas une volonté d'effacer justement...
22:34 - En tout cas, peut-être que ça a donné lieu à une évolution du regard
22:38 que peut porter la communauté internationale sur le Hamas
22:40 au regard de ce qui s'est passé le 7 octobre.
22:43 Mais encore une fois, je pense que pour venir caractériser
22:45 de façon manifeste une apologie de terrorisme,
22:48 ça nécessite aussi d'avoir une intention qui soit elle-même manifeste.
22:52 Donc à partir du moment où, encore une fois,
22:54 vous pouvez avoir un débat qui est existant
22:56 au sein de cette communauté internationale sur la question du Hamas,
22:58 il peut y avoir aussi un débat devant les juridictions internationales.
23:01 - Vous avez 20 secondes.
23:02 - Mais pour moi, il n'y a aucun débat.
23:03 Les faits ont eu lieu et de faire croire que le Hamas
23:06 est partiellement terroriste, c'est faux, c'est entièrement terroriste.
23:09 - Bien, merci d'être venu nous voir.
23:11 C'est intéressant de réfléchir un peu, parce qu'au-delà des postures,
23:14 encore une fois, politiciennes excessives,
23:17 il est intéressant de réfléchir.
23:19 - Bien, merci beaucoup.
23:20 Tout de suite après les infos, Sud Radio Média, Christine Bouillaud et Benjamin Aiglaise
23:25 reçoivent Philippe Toretton, acteur de théâtre et de cinéma français, bien sûr.
23:29 9h57.
23:30 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
23:34 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
23:36 - Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
23:40 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.

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