SMART WOMEN - La mixité, clé d'une gouvernance équilibrée

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Samedi 28 octobre 2023, SMART WOMEN reçoit Gonzague de Blignières (confondateur, RAISE)
Transcript
00:00 (Générique)
00:04 -Bonjour, Gonzague de Blinière. -Bonjour, Marie-Claire.
00:06 -Merci de votre présence.
00:08 Alors, Gonzague, vous êtes un financier engagé,
00:11 un humaniste, et tout votre parcours le démontre,
00:14 puisque vous avez été très souvent à l'initiative de création
00:19 et même souvent d'innovation,
00:21 qui ont toutes pour même ambition d'être au service du bien commun,
00:24 ce qui vous caractérise dans toutes vos entreprises.
00:27 Dans le désordre, je cite quelques exemples,
00:30 il y en aurait beaucoup d'autres, bien sûr.
00:32 Vous avez été à la création du réseau Entreprendre,
00:35 vous avez parrainé Business Angel des Cités,
00:38 vous avez également été au lancement
00:41 des écoles Espérance Banlieue,
00:43 vous avez co-lancé un mouvement pour l'entreprise
00:46 ou pour l'économie bienveillante. -Jamais tout seul.
00:49 -C'est pour ça que je dis "co",
00:51 car ça s'est toujours accompagné d'autres personnes.
00:54 Et justement, vous avez co-créé, en 2013,
00:58 vous avez co-créé le groupe d'investissement
01:01 RAISE, RAISE Investissement,
01:03 et vous l'avez fait avec Clara Gehbart.
01:05 Toutes ces initiatives, on pourrait en parler,
01:08 beaucoup de choses passionnantes à dire,
01:10 mais je voudrais vous en demander davantage sur la place des femmes,
01:14 car vous avez eu une conviction très marquée,
01:16 mais qui est une action, puisque vous avez co-fondé
01:20 et vous avez co-dirigé,
01:22 et vous continuez à coagir en parfait binôme,
01:25 et vous êtes allé au-delà, car l'ensemble de votre chaîne
01:28 est dans le même mouvement.
01:30 Racontez-nous comment on fait.
01:31 -Marie-Claire, j'ai été élevé dans le monde de la finance,
01:35 où on nous a dit que la place de la femme, c'est pas possible.
01:38 Quand j'étais à l'époque chez Barclays,
01:40 on avait peu de femmes, on en avait une ou deux.
01:43 Souvent, elles n'étaient pas au poste d'associés ou de partenaires.
01:47 Et quand on a créé RAISE avec Clara,
01:49 c'était une première de le faire en binôme,
01:51 car il n'y a pas beaucoup de fonds d'investissement
01:54 dirigés par un binôme. La deuxième, c'était une espèce
01:57 d'audace, pour être sur la chaîne des audacieux et des audacieuses,
02:01 c'est de dire, au fond, si on le décide dès le départ,
02:04 de vouloir créer cette entreprise en parité totale,
02:07 on devrait pouvoir y arriver.
02:09 Beaucoup de gens, à l'époque, nous disaient,
02:11 déjà, de vouloir partager,
02:13 puisque vous êtes dans le partage et un peu bizarre
02:16 dans le monde de la finance,
02:17 ensuite, de vouloir faire de l'impact.
02:20 On a commencé à dire, en fait,
02:21 que vous mettiez à parité.
02:23 Petit clin d'oeil, Clara m'avait dit qu'on allait se mettre
02:27 rive gauche, je me suis dit,
02:28 tous les fonds sont rive droite.
02:30 On a réussi la parité.
02:32 Dès le départ, on a décidé que c'était non négociable
02:35 d'être à parité, on l'a réussi.
02:37 D'autant mieux qu'on a décidé qu'on aurait une plateforme
02:40 sur chaque entité, un binôme, qui dirigeait un homme et une femme.
02:44 Aujourd'hui, on est dans le groupe de plus de 100 personnes,
02:47 et on est à parité totale.
02:49 Moi, je remercie Clara d'avoir été si ferme
02:51 sur cette condition, parce que, d'abord,
02:54 j'ai découvert le sort des femmes dans l'entreprise,
02:57 qui est mal traité, il faut le dire.
02:59 Et on a pu... On a un effet de levier
03:02 assez efficace, puisqu'on a pu, dans nos participations,
03:05 essayer de partager ce désir que l'on a
03:07 de promouvoir la parité et le binôme.
03:10 -Justement, dans vos portefeuilles,
03:12 vous avez plusieurs portefeuilles d'investissement,
03:15 il y a plusieurs thématiques.
03:17 Comment ça se passe ? Est-ce qu'on retrouve systématiquement...
03:21 Il y a cette impulsion que vous donnez,
03:23 qui est la même, certainement, mais est-ce qu'on retrouve,
03:26 néanmoins, selon les spécificités des fonds,
03:29 les mêmes typologies ou pas ? -Je regardais avant de venir
03:32 vous voir, en fait, nous avons quatre véhicules d'investissement,
03:36 du classique, de l'immobilier, de l'impact, et du venture.
03:39 C'est dans l'impact, où, dans les participations,
03:42 plus de 50 % des femmes sont cadres.
03:45 C'est dans l'impact. Dans les autres, en moyenne,
03:48 sur l'ensemble du groupe, dans les participations,
03:51 on en a une centaine, c'est un peu plus de 30 % des femmes
03:54 qui sont actionnaires, associées ou fondatrices.
03:58 Oui, on le retrouve, mais la question,
04:02 souvent, quand on pose la question,
04:04 quand on voit des entrepreneurs,
04:06 "Quelle est la place des femmes chez vous ?"
04:09 On nous dit "Elles existent".
04:10 "Avez-vous des femmes associées ?"
04:13 "Non, mais on y travaille." C'est la réponse systématique.
04:16 Si vous le décidez dès le départ,
04:18 et c'est votre conviction, on y arrive plus facilement.
04:21 Les fonds d'investissement ont une responsabilité
04:24 dans cette promotion de la parité,
04:26 parce qu'on peut mettre...
04:28 Pas forcément dans les exigences, on va pas dire non,
04:31 parce qu'il n'y a pas de femmes à bord,
04:33 mais au moins dans le travail sur l'impact, la présence,
04:37 les statistiques et la mesure.
04:38 -On peut, à cet égard, saluer,
04:41 puisque le concept départ est tellement catastrophique
04:44 en termes de pourcentage de levée de fonds
04:46 et d'investissement, mais on peut saluer
04:49 l'initiative de Sista, qui a été reprise par France Invest,
04:52 vous en avez été signataire, comme tous les fonds,
04:55 tout le monde s'est mis sur le sujet,
04:57 de dire qu'il fallait qu'il y ait cette mixité
05:00 plus établie que ce qu'elle était jusqu'à présent,
05:03 et qu'il fallait qu'on finance,
05:05 en capital, qu'il y ait plus de femmes fondatrices
05:08 ou co-fondatrices qui soient financées.
05:10 On peut espérer que tout cela bouge,
05:12 mais ce n'est pas encore le cas,
05:14 on n'a pas encore de résultats suffisamment pâtants.
05:17 Avant vous, je recevais Amel Kéfif,
05:20 qui nous parlait d'elle bouge et du fait
05:22 qu'il faut amener en amont les filles
05:24 vers des filières scientifiques et des filières tech.
05:27 Justement, vos rencontres avec les start-upers de la tech,
05:32 est-ce que c'est mieux ou pas ?
05:34 -Je pense qu'elle a raison.
05:35 Il faut amener en amont les filières d'ingénieurs
05:39 auprès des femmes, mais je dirais aussi
05:41 qu'il faut amener en amont les filières entrepreneuriales.
05:45 Un homme a la testostérone de la création d'entreprise.
05:48 Une femme, c'est moins le cas. -T'es terrible de me dire ça.
05:51 -C'est pour ça que je fais la promotion du binôme,
05:54 car quand on est à deux, tout est mieux.
05:56 Et aux start-up, je le dis souvent,
05:59 quand on a des soucis, c'est plus facile d'être deux,
06:02 quand on a des joies à partager,
06:04 c'est sympa de les partager avec quelqu'un.
06:06 Sur l'entreprenariat, je pense qu'on a vraiment quelque chose à faire.
06:10 Je pense que France Invest,
06:12 qui est la structure qui réunit tous les investisseurs en capital,
06:16 travaille là-dessus.
06:17 Il y a même une administratrice qui travaille chez Reiz,
06:20 qui s'appelle Alexandre Dupont,
06:22 qui représente les femmes chez France Invest.
06:25 Oui, il faut faire la promotion de l'entreprenariat.
06:28 Et pour faire ça, il faut mesurer la façon dont les femmes agissent
06:32 dans le monde de l'entrepreneuriat.
06:35 Le fait de mesurer, entre autres, avec l'initiative Sista,
06:38 le pourcentage des femmes qui sont associées
06:40 ou créatrices d'une entreprise,
06:42 c'est fondamental pour faire évoluer les choses.
06:45 -Dans les facteurs d'accélération,
06:47 on cherche toujours à accélérer, c'est la mesure.
06:50 C'est la mesure d'impact, de la réalité des choses, etc.
06:54 -Pour se voir évoluer, il faut pouvoir se mesurer.
06:57 -Et après, il y a le côté donner confiance,
06:59 donc montrer davantage de femmes dans des positions à tout niveau.
07:03 -Après, dans les entreprises un peu plus grandes,
07:06 pour que les fonds d'investissement
07:08 investissent aussi, et nous aussi,
07:10 il y a deux étapes.
07:12 Il y a l'étape du Conseil d'administration,
07:14 et ça, il y a une loi qui a réglé les choses.
07:17 -Il y a réglé le sujet. -Allons jusqu'au COMEX.
07:20 -C'est la loi RIC1. -Allons jusqu'au COMEX.
07:22 -Il faut rendre hommage à elle,
07:24 puisqu'il y a une loi qui est révolte.
07:27 -Elle n'a aucune raison de moins bien marcher
07:29 que la loi sur les conseils d'administration.
07:32 -Merci pour cet engagement, pour ces convictions.
07:35 Je vais passer à une femme entrepreneure.
07:38 -Merci, Marie-Claire. -Merci, Gonzague.

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