Basée sur des entretiens exclusifs avec des témoins, des victimes et les enquêteurs des crimes, cette série originale produite par Ridley Scott, offre aux téléspectateurs une sorte de poste d'observation virtuel de la la scène du crime.
Au mois d'octobre 2002, une vague de terreur frappe la ville de Washington et sa banlieue. Au cours des vingt-trois jours que va durer cette série de meurtres, dix personnes seront prises pour cibles par un tireur mystérieux qui semble choisir ses victimes au hasard. Cette affaire retentissante donnera lieu à une chasse à l'homme d'ampleur inédite.*
Au mois d'octobre 2002, une vague de terreur frappe la ville de Washington et sa banlieue. Au cours des vingt-trois jours que va durer cette série de meurtres, dix personnes seront prises pour cibles par un tireur mystérieux qui semble choisir ses victimes au hasard. Cette affaire retentissante donnera lieu à une chasse à l'homme d'ampleur inédite.*
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00:00 ♪ ♪ ♪
00:04 (bruit de radio)
00:10 Une vague de terreurs sans précédent frappe la ville
00:13 de Washington, capitale des États-Unis.
00:15 C'était tout juste un an après le 11 septembre.
00:18 Pendant 23 jours, 10 personnes sont prises pour cibles
00:21 et assassinées.
00:24 À chaque fois, un seul coup de feu.
00:27 (bruit de tir)
00:30 Les victimes sont choisies au hasard.
00:33 - Femmes, hommes, jeunes, vieux, blonds, noirs.
00:36 - Et le tueur ne semble avoir aucun mobile.
00:39 - On ne savait pas si c'était un acte terroriste.
00:41 - La panique s'empare de la ville.
00:43 - Le tueur frappait en banlieue.
00:45 (bruit de tir)
00:48 (bruit de tir)
00:51 (bruit de tir)
00:53 Les gens mouraient sous nos yeux.
00:56 (bruit de tir)
00:59 Ça a été les trois semaines les plus difficiles de ma carrière.
01:02 La police se lance alors dans la plus grande chasse à l'homme
01:05 que le pays ait jamais connue.
01:07 La chasse aux snipers de Washington.
01:10 ♪ ♪ ♪
01:13 ♪ ♪ ♪
01:18 ♪ ♪ ♪
01:22 ♪ ♪ ♪
01:26 ♪ ♪ ♪
01:30 ♪ ♪ ♪
01:33 ♪ ♪ ♪
01:37 The Beltway, la banlieue qui entoure la ville de Washington,
01:40 est en pleine expansion.
01:43 Elle s'étend sur les états du Maryland et de la Virginie.
01:47 Une succession de petites et moyennes villes
01:50 où il fait bon vivre et où la criminalité est à son taux le plus bas.
01:54 Le 2 octobre 2002,
01:57 c'est une nouvelle journée paisible qui commence.
02:00 Ce jour-là, c'est davantage l'ouragan
02:03 qui sévit dans le golfe du Mexique
02:06 et l'invasion de l'Irak qui font les gros titres.
02:10 (en anglais)
02:12 Mais ils vont vite céder la place à une terrible nouvelle.
02:16 (cris de la foule)
02:19 ♪ ♪ ♪
02:23 - J'ai reçu un appel de mon adjoint, le lieutenant Phil Rome.
02:26 (en anglais)
02:29 Un homme avait été abattu sur le parking d'un supermarché.
02:33 Je lui ai tout de suite demandé si on avait un suspect,
02:36 peut-être une dispute qui aurait mal tourné.
02:39 Bref, les premiers éléments.
02:41 À l'époque, Barney Forsyth est à la tête
02:44 de la brigade criminelle du comté de Montgomery.
02:47 Mais apparemment, rien à signaler.
02:50 Uniquement un coup de feu, rien de plus.
02:53 - Ça s'est passé juste en face d'un commissariat.
02:56 Quand les agents du poste de police ont entendu le coup de feu,
02:59 ils sont immédiatement allés voir ce qui se passait.
03:02 Ils ont été les premiers sur les lieux.
03:05 ♪ ♪ ♪
03:08 - La victime est un homme de 55 ans,
03:11 un fonctionnaire du nom de James D. Martin.
03:14 La police n'a aucun autre élément.
03:17 - Les caméras de télésurveillance
03:19 commençaient à fleurir un peu partout.
03:22 Et on espérait que ça pourrait nous aider dans notre enquête.
03:26 ♪ ♪ ♪
03:28 Malheureusement, tout ce qu'on voyait sur les images,
03:31 c'était ce pauvre homme en train de s'écrouler
03:34 après avoir reçu la balle.
03:36 ♪ ♪ ♪
03:40 Franchement, c'était très inhabituel comme procédé.
03:43 Mais ce qui nous contrariait le plus,
03:46 c'est que la police n'avait pas de mobile.
03:48 - Vraiment bizarre, tout ça.
03:50 - Par ici, quelqu'un qui se fait abattre comme ça
03:52 d'un coup de fusil, ça n'arrive pas tous les jours.
03:55 (en anglais)
03:58 Fait étrange, un autre coup de feu a été tiré
04:01 à peine une heure plus tôt, à seulement quelques kilomètres de là.
04:04 Aucun blessé a déploré, mais là encore,
04:07 la police n'a aucun indice.
04:09 - On ne savait pas encore ce qui nous attendait.
04:12 - À cet instant, ces deux incidents
04:15 ne sont encore qu'un fait divers local parmi tant d'autres.
04:18 Mais le lendemain matin, tout va basculer.
04:21 ♪ ♪ ♪
04:24 (coup de feu)
04:26 - On avait abattu un homme qui tondait sa pelouse.
04:39 - La victime est un paysagiste de 39 ans,
04:42 Sonny Buchanan.
04:44 ♪ ♪ ♪
04:46 - On a tout de suite compris qu'il devait y avoir un lien
04:50 avec le meurtre de la veille.
04:52 - Les deux assassinats ont eu lieu à à peine 6 km l'un de l'autre.
04:56 - On était à peu près sûrs que celui qui avait fait ça
04:59 s'était garé à quelques centaines de mètres de là
05:02 et qu'il avait tiré de loin sur ses victimes.
05:05 (coup de feu)
05:07 - Une demi-heure plus tard, le carnage continue.
05:10 (sirène)
05:14 - J'étais venue faire le plein.
05:16 À la pompe, il y avait un homme à côté de moi, un taxi.
05:20 ♪ ♪ ♪
05:23 On se regardait.
05:25 J'ai baissé les yeux à peine quelques secondes,
05:29 le temps de prendre ma carte bleue pour payer.
05:32 Et là, j'ai entendu un coup de feu.
05:35 (coup de feu)
05:37 Quand j'ai relevé la tête, le chauffeur de taxi
05:40 s'est approché de moi.
05:42 Il m'a dit d'appeler une ambulance et il s'est écroulé.
05:46 Il y avait du sang partout.
05:48 - Le chauffeur de taxi s'appelle Prenkumar Walekar.
05:52 Il avait 54 ans.
05:54 Caroline Namro est médecin urgentiste.
05:57 Elle a assisté à toute la scène.
05:59 - Je me suis vite aperçue qu'il avait ce qu'on appelle
06:02 des râles d'agonie. Il était en train de mourir.
06:05 - Lorsque la police arrive sur place, le Dr Namro
06:08 tente désespérément de ranimer la victime... en vain.
06:11 - Quand j'ai vu que tout le monde autour de moi
06:14 portait un gilet pare-balles, j'ai commencé à paniquer.
06:17 Moi, je n'en avais pas.
06:19 - À ce stade, tout le monde pouvait être pris pour cible.
06:23 Je me souviens encore des mots du chef.
06:26 "Mettez tous vos gilets pare-balles."
06:29 Le chef de la police du comté de Montgomery,
06:47 Charles Moose, se retrouve propulsé
06:50 sous le feu des projecteurs.
06:52 Mais sur le terrain, c'est le capitaine Barney Forsyth
06:55 qui mène l'enquête.
06:57 - C'était l'homme de la situation.
07:00 Alors qu'on était au constatation,
07:03 on a reçu un nouvel appel,
07:05 apparemment pour un suicide,
07:07 à environ un kilomètre plus au nord.
07:10 Mais ce n'est pas un suicide, c'est un meurtre.
07:13 Le drame a eu lieu à moins de 3 km.
07:16 Sur place, la police trouve le corps sans vie
07:19 d'une femme de ménage, Sarah Ramos, 34 ans.
07:22 Les passants croient au suicide.
07:29 Une fois de plus, le drame a eu lieu en plein jour,
07:32 dans un endroit très fréquenté.
07:34 C'est le 3e meurtre de ce type
07:36 en moins d'une heure dans un rayon de 8 km.
07:39 - On se doutait bien qu'il y avait un lien
07:42 entre toutes ces affaires.
07:44 Mais de là à le voir,
07:46 on ne peut pas dire qu'il y a eu un lien.
07:49 - Le fond du parking, c'était l'idéal.
07:53 De là, on pouvait tirer sur n'importe qui,
07:57 le tuer et repartir sans trop attirer l'attention.
08:01 - Un témoin aurait pourtant aperçu
08:04 une camionnette blanche quitter la scène de crime.
08:08 C'est la seule piste dont disposent les enquêteurs.
08:12 - L'enquête a vraiment pu commencer à ce moment-là.
08:16 - Une heure 20 plus tard, à moins de 9 km de là,
08:20 Laurie-Anne-Louise Rivera vient de s'arrêter
08:23 dans une station-service
08:25 pour passer l'aspirateur dans sa voiture.
08:28 (coup de feu)
08:30 - C'est rare de prendre pour cible
08:33 des gens lambda comme ça au hasard.
08:36 - La jeune maman n'a que 25 ans.
08:39 (coup de feu)
08:41 (sirène)
08:43 Et là, on se dit...
08:46 Mais quel gâchis!
08:49 Sa petite-fille s'est retrouvée orpheline.
08:53 (coup de feu)
08:55 (coup de feu)
08:57 (coup de feu)
08:59 (coup de feu)
09:01 (coup de feu)
09:03 (coup de feu)
09:05 - Pendant les 12 heures qui suivent,
09:08 la tuerie cesse enfin.
09:10 (bruit de moteur)
09:12 Mais pendant la nuit,
09:14 à seulement quelques mètres de l'extrémité
09:17 du comté de Montgomery, un autre coup de feu retentit.
09:20 (coup de feu)
09:22 Pascal Charlotte, un charpentier à la retraite de 72 ans,
09:26 est assassiné.
09:28 (sirène)
09:30 - D'habitude, dans le comté de Montgomery,
09:32 on ne compte qu'une vingtaine d'homicides par an.
09:34 Là, c'était déjà le cinquième en à peine 16 heures.
09:37 ♪ ♪ ♪
09:39 Les victimes n'avaient rien à voir les unes avec les autres.
09:41 Ça pouvait être n'importe qui.
09:43 Hommes, femmes, indiens, blancs, hispaniques, noirs.
09:47 Donc, a priori, les tueurs choisissaient
09:50 leurs victimes au hasard.
09:52 Ils n'avaient pas de cible déterminée.
09:55 On touchait au coeur de l'Amérique.
09:57 Était-ce la banlieue qui était visée?
10:00 Impossible à dire. On ne savait rien.
10:03 ♪ ♪ ♪
10:05 C'était tout juste un an après le 11 septembre.
10:09 Peut-être une nouvelle vague de terrorisme?
10:13 Le tueur, les victimes, on était dans le noir complet.
10:16 Quand est-ce que ça allait s'arrêter?
10:18 Et est-ce que ça allait seulement s'arrêter?
10:21 On ne savait pas à quoi s'attendre.
10:24 Ça nous a mis un sacré coup.
10:28 ♪ ♪ ♪
10:30 - An entire community in suburban Maryland
10:33 is living in fear.
10:35 A massive manhunt is underway.
10:37 - En une journée, le sniper de Washington
10:40 fait la une de la presse de tout le pays.
10:43 ♪ ♪ ♪
10:45 - Police could not provide details.
10:47 - I don't know what the thought process is,
10:49 what the plan is.
10:51 But yes, people need to continue with life.
10:53 ♪ ♪ ♪
10:55 - C'était effrayant de se dire qu'un fou était
10:58 en liberté dans les rues de la ville,
11:00 avec une arme dans les mains.
11:02 - On avait peur.
11:05 Mais le plus terrible, c'est que c'était la réalité.
11:10 ♪ ♪ ♪
11:13 - A massive manhunt is underway
11:15 with still no clues as to who killed five people.
11:18 - Il se déplaçait en permanence.
11:20 Il pouvait être n'importe où, n'importe quand.
11:23 - Qui sont ces mystérieux tueurs?
11:25 Ils ont déjà abattu six personnes en 27 heures
11:28 et la police n'a que très peu d'éléments.
11:31 - Ils tuaient leurs victimes d'une seule balle.
11:34 (explosion)
11:36 ♪ ♪ ♪
11:39 - Victime numéro 7, une femme de 43 ans,
11:42 mère de deux enfants, se fait tirer dessus
11:44 devant un centre commercial.
11:46 À plus de 80 kilomètres de l'endroit
11:48 où ont eu lieu les premiers meurtres.
11:51 (en anglais)
11:53 C'est la première qui survit.
11:56 (en anglais)
11:58 (en anglais)
12:01 (en anglais)
12:04 (en anglais)
12:07 (en anglais)
12:10 (explosion)
12:12 - Au bout de deux jours, on savait à peu près
12:14 quel était le calibre de l'arme du crime.
12:17 Et on savait surtout que toutes les balles
12:19 provenaient de la même arme.
12:21 (en anglais)
12:24 (en anglais)
12:26 - On a su très vite, dans les 24 heures,
12:28 qu'il s'agissait d'un fusil semi-automatique.
12:31 (en anglais)
12:34 (en anglais)
12:37 ♪ ♪ ♪
12:40 - On a évalué la hauteur à laquelle la balle
12:42 avait touché le corps et on a remarqué
12:44 que son point d'entrée n'était pas très élevé.
12:46 Donc le coup n'avait pas été tiré d'une position élevée.
12:50 Ce qui nous a amené à penser que le tueur agissait
12:52 sans doute depuis un endroit avec un rebord.
12:55 Ou même depuis une plateforme,
12:57 comme par exemple une camionnette.
13:00 - Pour les enquêteurs, le rapport balistique
13:03 n'est pas vraiment de bonne augure.
13:06 Ils n'ont pas affaire à un simple criminel,
13:08 mais à un sniper parfaitement entraîné
13:10 qui exécute ses victimes.
13:12 - J'ai moi-même été formé dans une école de tir.
13:15 Toutes les victimes avaient été tuées d'une seule balle.
13:18 C'était très inquiétant.
13:20 ♪ ♪ ♪
13:23 - C'est là qu'on a vraiment compris
13:25 que ce ne serait pas une affaire comme les autres.
13:28 La sécurité publique était en jeu.
13:31 - S'il s'agit d'un sniper fou,
13:33 il faut le mettre hors d'état de nuire au plus vite.
13:36 Les enquêteurs orientent leurs recherches
13:38 sur la camionnette blanche aperçue par l'un des témoins
13:41 sur l'une des premières scènes de crime.
13:43 (en anglais)
13:45 (en anglais)
13:47 (en anglais)
13:49 Les journalistes étaient sur les dents.
13:52 (en anglais)
13:54 (en anglais)
13:56 (en anglais)
13:58 (en anglais)
14:00 Et ils ont commencé à voir des fourgonnettes blanches partout.
14:04 (en anglais)
14:06 Tout le monde s'y est mis.
14:08 (en anglais)
14:10 (en anglais)
14:12 - Ça n'arrêtait pas.
14:14 (en anglais)
14:16 On avait l'impression que d'un coup,
14:18 il y avait des millions de camionnettes blanches.
14:21 (en anglais)
14:23 - Ça a pris des proportions démesurées.
14:26 (en anglais)
14:28 Et malheureusement, tout le monde s'est focalisé là-dessus.
14:32 - La fourgonnette blanche est désormais au centre
14:35 de toutes les recherches.
14:37 Pourtant, la police a recueilli un autre témoignage
14:40 juste après le dernier meurtre du 3 octobre.
14:43 - Les hommes de la brigade criminelle
14:45 qui enquêtaient sur les meurtres de Georgia Avenue
14:48 avaient la description d'une Chevrolet Caprice.
14:51 (en anglais)
14:53 - C'est passé presque inaperçu au milieu de tout le reste.
14:57 - La presse ne parle donc que de la fourgonnette blanche.
15:01 Et les experts se succèdent pour établir le profil du sniper.
15:06 (en anglais)
15:08 (en anglais)
15:10 (en anglais)
15:12 (en anglais)
15:14 (en anglais)
15:16 - Tout le monde pensait qu'ils étaient blancs,
15:19 parce que c'est le profil de la plupart des tueurs en série.
15:23 (en anglais)
15:25 (en anglais)
15:27 (en anglais)
15:29 (en anglais)
15:31 - A risquer d'influencer les témoins.
15:34 (en anglais)
15:36 (en anglais)
15:38 (en anglais)
15:40 (en anglais)
15:42 (en anglais)
15:44 (en anglais)
15:46 (en anglais)
15:48 (en anglais)
15:50 - Pour calmer l'opinion et éviter que la rumeur ne se propage
15:54 comme une traînée de poudre, le chef de la police
15:57 et ses hommes donnent tous les jours une conférence de presse
16:00 pour informer les journalistes des dernières avancées
16:03 de l'enquête.
16:04 - On a compris très vite que les snipers écoutaient
16:07 les informations. Certains d'entre nous se demandaient
16:10 même s'ils n'étaient pas dissimulés dans le public
16:13 lors des conférences de presse.
16:15 (en anglais)
16:17 (en anglais)
16:19 (en anglais)
16:21 (en anglais)
16:23 (en anglais)
16:25 (en anglais)
16:27 (en anglais)
16:29 (en anglais)
16:31 - Les parents avaient très peur pour leurs enfants,
16:34 donc on a décidé de mettre le paquet et de placer un agent
16:37 devant toutes les écoles.
16:39 (coup de feu)
16:41 (en anglais)
16:43 (en anglais)
16:46 (en anglais)
16:47 - La huitième victime est un collégien de l'établissement
16:50 Benjamin Tasker. Il est gravement touché,
16:53 mais il survit à ses blessures.
16:55 (en anglais)
16:57 (en anglais)
16:59 - L'idée que le tueur puisse en prendre à des enfants
17:02 sur le chemin de l'école, ça faisait vraiment froid
17:05 dans le dos. On sombrait dans l'horreur absolue.
17:08 (musique)
17:10 (en anglais)
17:12 (en anglais)
17:15 (en anglais)
17:17 (en anglais)
17:19 (en anglais)
17:21 - Contre toute attente, cette nouvelle attaque a eu lieu
17:24 à plus de 100 km de la précédente, à Fredericksburg,
17:27 en Virginie. Le sniper semble avoir élargi son champ d'action.
17:30 Là aussi, des témoins affirment avoir aperçu
17:33 une fourgonnette blanche quitter les lieux juste après le crime.
17:36 Ce détail récurrent va retarder et fausser
17:39 tout le travail des enquêteurs.
17:41 - Ils cherchaient des hommes blancs circulant dans les vagues
17:44 de la police.
17:46 - Je ne pensais pas qu'il y avait des hommes blancs
17:49 circulant dans une camionnette blanche.
17:52 Personne ne s'attendait à ce qu'ils soient noirs.
17:55 (musique)
17:57 - Des Afro-Américains au volant d'une épave,
18:00 forcément, ils passaient totalement inaperçus.
18:03 - Ce n'est que bien plus tard que l'on découvrira
18:06 que les journalistes, tout comme les experts,
18:09 ont fait fausse route. Il n'y a jamais eu de camionnette blanche
18:12 et les snipers ne sont pas blancs.
18:15 (musique)
18:18 (musique)
18:20 (coups de feu)
18:22 Six morts, deux blessés,
18:25 une population terrorisée.
18:28 Une semaine après la première attaque du sniper,
18:31 le bilan est déjà lourd.
18:33 Et maintenant que les écoles sont prises pour cible,
18:36 la tension monte encore d'un cran.
18:38 - On connaissait tous quelqu'un qui avait des enfants,
18:41 que ce soit parmi nos voisins, nos proches
18:43 ou même carrément les nôtres.
18:45 On n'était plus en sécurité nulle part.
18:48 (musique)
18:50 - Une fois n'est pas coutume.
18:52 Plusieurs témoins ont vu une camionnette blanche sur les lieux.
18:55 Pourtant, les analyses balistiques révèlent
18:57 que le coup de feu a été tiré depuis un bois tout proche.
19:00 Sur place, la police trouve deux indices.
19:03 Une douille et un élément pour le moins inquiétant.
19:06 (musique)
19:09 - Ils ont retrouvé une carte de Tarot.
19:12 Celle de la mort.
19:14 - Pour Michael Bouchard, cette carte prouve bien
19:17 que les snipers ont suivi la dernière conférence de presse.
19:21 - À un moment, j'ai dit,
19:23 "Mais pourquoi Dieu quelqu'un irait jusqu'à faire une chose pareille?"
19:27 Et sur la carte, il y avait écrit "Monsieur le policier, Dieu c'est moi."
19:31 Pas un "moi" à la presse.
19:34 - Les enquêteurs gardent cette information secrète.
19:37 Mais ce n'est qu'un secret de police chinelle.
19:40 Et le 9 octobre, ce qui devait arriver arriva.
19:43 - Lorsque la presse a révélé l'existence de la carte de Tarot
19:46 et ce qu'il y avait écrit dessus, les policiers étaient furieux.
19:49 (musique)
19:52 - L'enquête était en cours.
19:54 Il fallait en dire le moins possible.
19:57 - On a tous longuement hésité avant de sortir cette info.
20:01 (en anglais)
20:04 (en anglais)
20:07 (en anglais)
20:10 (en anglais)
20:13 - Comme on n'avait pas respecté leurs exigences,
20:16 ils ont recommencé à tuer.
20:18 (explosion)
20:20 (en anglais)
20:23 - Dean Harold Myers, un ingénieur.
20:26 C'est la 9e victime.
20:28 On lui a tiré une balle en pleine poitrine
20:31 et le plaint près de Manassas, en Virginie.
20:34 Il avait 53 ans.
20:36 Dans le parking, aux abords de la station service,
20:39 un agent de police recherche des témoins potentiels.
20:42 Et l'un des deux conduit justement la même chevrolet Caprice
20:46 que celle qui a été aperçue près de la 6e victime.
20:49 Il le laisse partir sans se douter une seconde
20:52 qu'il vient d'interroger le sniper en personne.
20:55 (radio)
20:58 - John Aled Mohamed et Liboyd Malvo
21:02 forment un tandem improbable.
21:04 Ils se sont connus dans des circonstances invraisemblables.
21:07 Mohamed, 41 ans, est clairement le cerveau.
21:11 Son complice, Malvo, n'a que 17 ans.
21:14 ♪ ♪ ♪
21:17 - Ce qui m'a surtout frappée,
21:20 c'est son dévouement et sa loyauté sans borne
21:23 envers John Alen Mohamed,
21:26 à tel point qu'il l'appelait "papa".
21:29 - Mohamed est un père de trois enfants.
21:31 C'est un ancien ingénieur de l'armée.
21:33 Comme tous les militaires, il a été formé au tir.
21:36 Et c'est la vue des combats pendant la première guerre du Golfe
21:39 qui va marquer un tournant décisif dans son esprit.
21:42 ♪ ♪ ♪
21:50 - Il était comme cassé.
21:52 Quelque chose à l'intérieur de lui s'était brisé.
21:55 - C'est à cette époque, en 2000, qu'il se lie d'amitié
21:58 avec le jeune Limalvo.
22:00 Mohamed fait sa connaissance lors d'un voyage à Antigua,
22:04 alors que sa mère l'a tout simplement abandonné.
22:07 Il le prend sous son aile et l'emmène vivre avec lui
22:11 à Tacoma, dans la banlieue de Seattle.
22:14 ♪ ♪ ♪
22:16 - À la base, c'était un enfant doux et aimant.
22:21 Il faut bien comprendre que l'il ne s'était pas attaché
22:26 au tueur.
22:28 Il s'est surtout attaché à celui qui incarnait un père aimant
22:32 et protecteur.
22:34 - À la même période, Mohamed se bat pour obtenir la garde
22:37 de ses enfants biologiques, après les avoir enlevés
22:40 à leur mère.
22:42 ♪ ♪ ♪
22:44 Et lorsque celle-ci obtient finalement gai de cause,
22:47 il menace de se venger.
22:50 - La garde des enfants était attribuée à son ex-femme
22:54 et à partir de là, il n'a plus aucun contact avec eux.
22:59 ♪ ♪ ♪
23:02 Ça l'a rendu fou de rage.
23:06 - Elle m'a dit "Je ne te laisserai pas élever mes enfants.
23:09 À partir d'aujourd'hui, tu es mon ennemi et je vais te tuer."
23:14 - Vous l'avez cru?
23:16 - Bien sûr.
23:18 - Mohamed se laisse ronger par la colère et développe
23:21 une haine viscérale à l'encontre de cette société raciste
23:24 qui lui a pris ses enfants.
23:26 Une idéologie qu'il inculque ensuite au jeune Limalvo.
23:30 - Il l'a conditionné pour en faire un soldat.
23:33 Il en a fait un enfant-soldat.
23:36 Avant de dormir, il lui faisait écouter des enregistrements
23:39 de l'art de la guerre...
23:42 ...ou d'autres livres sur la guerre et la révolution.
23:47 Et peu à peu, il lui a fait un véritable lavage de cerveau.
23:53 - Le tandem a en réalité commencé sa cavale meurtrière
23:57 à presque 5 000 km de Washington, dans la ville de Tacoma.
24:01 Là-bas, sous les ordres de son mentor, Malvo a exécuté
24:04 la nièce d'une femme qui avait témoigné contre Mohamed
24:07 lors du jugement pour la garde de ses enfants.
24:10 - Il l'avait entraîné à ne rien ressentir.
24:14 Chaque fois que Mohamed sentait qu'il flanchait
24:17 et qu'il se laissait submerger par l'émotion,
24:20 il lui disait de se frapper la poitrine en répétant
24:23 "On se calme, on se calme".
24:26 (en anglais)
24:29 Au bout d'un certain temps, il n'avait plus besoin
24:32 de rien lui dire.
24:34 Il avait réussi à en faire ce qu'il voulait, un monstre.
24:38 (explosion)
24:40 - Mohamed et Malvo n'ont jamais été inquiétés
24:44 pour le meurtre de la petite fille.
24:46 Huit mois plus tard, ils arpentent désormais
24:49 la banlieue de Washington au volant d'une vieille Chevrolet Caprice
24:53 et abattent des innocents au hasard,
24:55 alors que la police continue de rechercher un homme blanc
24:58 dans une camionnette blanche.
25:01 - Les enquêteurs avaient compris que les tueurs
25:04 avaient une longueur d'avance, et pour eux, c'était très frustrant.
25:08 Ils savaient qu'il y allait avoir d'autres victimes.
25:13 Il fallait continuer à remuer ciel et terre.
25:16 On n'avait pas le droit de baisser les bras et d'abandonner.
25:20 (sirène de police)
25:23 - On se doutait bien qu'ils tueraient encore
25:26 avant qu'on arrive à les arrêter.
25:28 (sirène de police)
25:31 ♪ ♪ ♪
25:34 - La panique s'empare définitivement de la population
25:37 à mesure que les meurtres continuent.
25:39 La vie quotidienne de chacun est rythmée par la peur.
25:42 (en anglais)
25:45 La population était à cran.
25:53 Les gens couraient pour aller de leur voiture au supermarché
25:56 et ils se cachaient derrière quand ils faisaient le plein.
25:59 Les gens se déplaçaient en zigzag sur les parkings,
26:02 et je n'exagère pas.
26:04 (en anglais)
26:07 - On n'allait plus au parc, on n'allait plus dans les parcs,
26:10 on n'allait plus au parc,
26:12 on ne laissait plus les enfants jouer dehors.
26:15 - On avait plusieurs millions de personnes
26:18 qui se retrouvaient littéralement prises en otage.
26:21 (en anglais)
26:24 - La presse continue de spéculer sur l'identité des snipers.
26:27 Quant aux tueurs, ils continuent de suivre les informations.
26:31 ♪ ♪ ♪
26:33 - La couverture médiatique a continué d'augmenter
26:36 jusqu'à l'overdose.
26:38 Pendant une interview, un des journalistes a mentionné
26:41 le fait que le tueur était probablement un tireur d'élite
26:44 de l'armée. Ce à quoi j'ai répondu qu'il n'y avait pas besoin
26:47 d'être un tireur d'élite pour faire ça.
26:49 Résultat, la victime suivante a été abattue
26:52 d'une balle dans la tête.
26:54 ♪ ♪ ♪
26:57 (explosion)
26:59 (en anglais)
27:03 (en anglais)
27:06 (en anglais)
27:09 - La dixième victime est un homme d'affaires
27:12 et activiste social de Philadelphie, Kenneth Bridge.
27:15 Il est le huitième à mourir, une nouvelle fois
27:18 dans une station service.
27:20 - La plupart des attaques en Virginie ont eu lieu
27:23 juste à côté de l'autoroute.
27:25 C'est ce qui nous a donné l'idée de placer des barrages routiers
27:28 sur cet axe et de contrôler tout le monde.
27:31 ♪ ♪ ♪
27:36 C'est un peu drastique comme solution.
27:38 Autant chercher une aiguille dans une botte de foin.
27:41 Mais il fallait tenter le tout pour le tout.
27:44 - Lors des contrôles routiers, la police arrête
27:47 une chevrolet Caprice bleu marine.
27:49 À l'intérieur, John Muhammad et Lee Boyd Malveaux.
27:53 Mais une fois de plus, ils passent entre les mailles du filet.
27:57 - Ils ont été arrêtés à plusieurs reprises
27:59 en différents états, mais les papiers de leur véhicule
28:02 étaient en règle. À ce moment-là, ils n'étaient pas
28:05 encore sous le coup d'une commission rogatoire.
28:08 Je ne vois pas comment la police aurait pu savoir
28:11 que ce véhicule était celui des tueurs.
28:14 (coup de feu)
28:16 ♪ ♪ ♪
28:18 - Plus tard, lorsque les enquêteurs pourront enfin
28:21 examiner la voiture, ils vont être stupéfaits
28:24 par ce qu'ils vont trouver à l'intérieur.
28:26 Les snipers ont utilisé la chevrolet
28:28 Caprice bleu marine pour leur attaque.
28:30 De l'extérieur, elle semble tout à fait normale.
28:32 L'intérieur, en revanche, révèle des trésors d'imagination.
28:35 - Le siège arrière se soulevait.
28:37 C'est là qu'ils cachaient leurs armes.
28:40 Et quand on le relevait, on pouvait passer dans le coffre.
28:44 Ils avaient percé une ouverture près de la plaque
28:48 d'immatriculation.
28:50 Ils pouvaient coller le canon sur l'arrière du coffre
28:54 et tirer sans que personne ne voit rien.
28:58 (coup de feu)
29:00 ♪ ♪ ♪
29:02 (en anglais)
29:05 (en anglais)
29:08 (en anglais)
29:11 (en anglais)
29:14 (en anglais)
29:17 (en anglais)
29:19 - Linda Franklin, 47 ans, était en train de charger
29:22 des paquets dans sa voiture avec son mari.
29:25 Elle est analyste au FBI.
29:27 C'est la première fois que le tireur s'évit
29:30 dans le comté de Fairfax, en Virginie.
29:33 L'exécution a eu lieu à 80 km de la précédente
29:36 dans le comté de Spotsylvania.
29:38 Comme toujours, un témoin prétend avoir vu le tireur
29:41 s'enfuir au volant d'une camionnette blanche.
29:44 (en anglais)
29:46 (en anglais)
29:48 (en anglais)
29:50 Mais le mal est fait.
29:52 Le numéro vert de la police, déjà saturé d'appels,
29:55 a été submergé de témoignages au sujet d'une camionnette blanche.
29:59 Si je me souviens bien, on a reçu plus de 115 000 dépositions,
30:03 dont 16 000 étaient des pistes potentielles
30:06 qu'il fallait vérifier.
30:08 Parmi cette multitude d'appels, plusieurs proviennent des snipers.
30:12 (sonnerie)
30:14 (en anglais)
30:16 Ils ont appelé la cellule de crise,
30:19 le poste de police de Rockville,
30:22 celui du comté de Montgomery.
30:25 Lors de l'un de ces appels, un homme déclare...
30:28 "On a appelé trois fois pour essayer de négocier.
30:31 "Personne ne nous a répondu."
30:33 Résultat, des gens sont morts.
30:35 Cette femme n'aurait pas dû mourir.
30:37 Je pense qu'ils voulaient nous faire passer un message.
30:40 La 12e victime est aussi la 3e à survivre.
30:51 C'est un musicien de 37 ans, originaire de Floride.
30:54 Il a été pris pour cible sur le parking d'un restaurant
30:57 à Ashland, en Virginie.
30:59 Une fois de plus, une camionnette blanche a été aperçue sur les lieux.
31:02 Ils en profitaient.
31:04 Ils s'arrangeaient toujours pour qu'il y ait une camionnette blanche
31:07 dans les parages.
31:09 Ça leur permettait de passer inaperçus.
31:11 Les snipers confirmeront plus tard qu'ils restaient souvent sur les lieux
31:14 après avoir commis leurs méfaits.
31:16 Ils savaient très bien ce qu'ils faisaient.
31:18 Ils allaient même parler aux agents.
31:20 Ça était une façon de les narguer, de leur dire,
31:22 "Regardez, je suis là. C'est moi que vous recherchez."
31:25 Derrière le restaurant, dans les bois,
31:28 les enquêteurs retrouvent une douille de calibre 223
31:31 ainsi qu'un autre message des snipers.
31:33 Une lettre manuscrite de 4 pages avec une demande de rançon.
31:37 Ils écrivent notamment...
31:49 "Ils ne faisaient pas ça pour l'argent,
31:51 "mais ils étaient d'une telle arrogance qu'ils voulaient voir
31:54 "jusqu'où ils pouvaient faire pression sur le gouvernement."
31:57 La dernière phrase de cette lettre est plus qu'inquiétante.
32:00 Je vous laisse imaginer ce qu'on peut ressentir
32:07 quand on sait qu'on est responsable de la sécurité de toute une communauté.
32:11 Et maintenant, ils menacent ouvertement de s'en prendre à des enfants.
32:15 Le pire, c'est qu'ils l'avaient déjà fait.
32:18 Il n'y a aucun manuel qui vous apprenne à gérer ça,
32:21 à rassurer ces enfants.
32:23 Après plus de deux semaines de chasse à l'homme,
32:31 la tension est à son paroxysme.
32:33 Et la frustration de la police ainsi que celle des médias
32:36 se fait de plus en plus ressentir.
32:38 Un manque de connaissances publiques peut-être un ennemi de la police.
32:42 Monsieur, je vous apprécie la question,
32:44 mais je suis personnellement insulté.
32:46 Si vous pensez que je vais abattre quelque chose de vous ou d'autre,
32:50 ça vous protégerait.
32:52 Après une accalmie de trois jours, les snipers frappent de nouveau.
32:56 Conrad C.J. Johnson, un chauffeur de bus du comté de Montgomery,
33:00 est abattu à un arrêt.
33:02 Il avait 33 ans.
33:04 C'est la 13e victime en trois semaines,
33:07 et la 10e a trouvé la mort.
33:09 Monsieur Johnson s'est arrêté juste là,
33:12 à l'arrêt qui est juste en face.
33:14 On lui a tiré dessus, il est quasiment mort sur le cou.
33:17 Une seule balle.
33:19 Le coup a été tiré de là-bas, dans les bois,
33:22 à moins de 50 m d'ici, chirurgical.
33:25 Tout indique que les tueurs sont de retour dans le comté de Montgomery.
33:32 Ça y est, les revoilà, ils sont revenus.
33:35 Dans les bois, les enquêteurs découvrent une nouvelle lettre.
33:39 On savait qu'il fallait établir le contact avec eux,
33:45 mais on ne pouvait pas le faire.
33:47 On savait qu'il fallait établir le contact avec eux,
33:50 réussir à se rapprocher.
33:52 Ils allaient bien finir par commettre une erreur.
33:55 Et ils ont fini par tomber dans le panneau.
33:58 Ils nous écrivaient des lettres.
34:00 Ils nous appelaient.
34:02 Lors d'une conversation, ils nous ont dit d'examiner de plus près
34:06 une affaire de cambriolage qui avait eu lieu à Montgomery, en Alabama.
34:10 On apprendra plus tard que cet appel provenait de Liboil Malveaux.
34:14 Est-ce par orgueil ou espérait-il secrètement se faire prendre?
34:17 Personne ne le sait.
34:19 Quoi qu'il en soit, cette information va s'avérer capitale.
34:22 Il n'a pas dit qu'il était le sniper.
34:24 Il nous a juste dit "Allez voir ce dossier."
34:26 J'ai appelé la police de Montgomery pour leur demander
34:29 s'ils avaient eu vent d'une affaire de braquage chez un caviste.
34:32 C'était effectivement le cas. Il y avait eu un mort et un blessé.
34:35 Sur place, les enquêteurs ont pu relever des empreintes digitales.
34:38 Ils ont interrogé le fichier national et celui de l'immigration.
34:42 Malveaux était fiché.
34:44 À peu près au même moment, on a reçu un appel d'un témoin
34:50 qui vivait à l'extérieur de Washington
34:52 et qui nous a conseillé de nous intéresser à deux hommes,
34:55 Muhammad et Malveaux.
34:58 Il nous a dit que le gamin était surnommé "Sniper".
35:02 Ensuite, tout est allé très vite.
35:09 D'après le témoin, les deux hommes ont l'habitude
35:12 de s'entraîner au tir sur une souche dans son jardin.
35:15 Les enquêteurs s'empressent de la récupérer.
35:18 On a demandé à nos hommes d'être les plus discrets possibles.
35:21 On ne voulait pas que ça s'ébrouille.
35:23 Mais à peine une heure plus tard,
35:25 quelqu'un a dit au chef Moose d'allumer la télé.
35:28 La presse était là.
35:35 Il y avait des hélicoptères qui tournaient au-dessus de nos équipes.
35:40 Un appel d'arrestation a été mis à jour pour John Allen Muhammad,
35:44 aussi connu comme John Allen Williams.
35:47 Le résultat est arrivé à 1h du matin
35:49 à un arrêt d'arrestation à l'extérieur de Frederick,
35:52 à environ 50 kilomètres de Washington.
35:54 Un moteur de couteau qui avait entendu
35:56 le police enregistrer une heure plus tôt
35:58 a vu la blue 1990 Chevrolet Caprice
36:00 avec deux hommes qui dormaient dedans.
36:02 La brigade d'intervention était composée de six hommes,
36:05 trois du côté passager et trois du côté conducteur.
36:08 Ils ont donné l'assaut et ils ont extrait John Muhammad
36:11 et Lee Malveaux du véhicule en moins de trois secondes.
36:14 J'ai baissé les yeux et j'ai vu Lee Boyd Malveaux.
36:19 Il avait le visage en sueur.
36:21 Pourtant, on était en plein mois d'octobre, il faisait froid.
36:25 Mais il était terrorisé.
36:27 John Muhammad, lui, avait un air beaucoup plus arrogant.
36:31 Il était défiant.
36:33 Mildred, l'ex-femme de Muhammad,
36:57 est installée depuis deux ans dans la région de Washington.
37:00 Lorsqu'elle découvre les images, elle n'en revient pas.
37:03 J'ai posé ma main sur l'écran et je lui ai dit
37:06 "Mais qu'est-ce que tu as fait ?"
37:08 Pour les habitants de Washington et de sa banlieue,
37:27 c'est la fin de trois semaines de terreur.
37:30 C'est la fin de la guerre.
37:32 Tout le monde était soulagé. C'était la fin du cauchemar.
37:43 Mais on se posait beaucoup de questions.
37:45 Personne ne savait d'où sortaient ces deux hommes.
37:48 On ne s'attendait pas du tout à voir ça.
37:51 D'autres révélations troublantes
37:55 provoquent l'incrédulité de l'opinion publique et de la police.
37:59 Les deux hommes sont impliqués dans des dizaines d'affaires de braquage,
38:03 dans au moins cinq autres États.
38:06 Ils ont tué des gens à Washington. Ensuite, ils sont allés au Texas.
38:11 Ils ont traversé la Louisiane et l'Alabama.
38:13 Ils sont allés en Géorgie. Ils avaient opéré un peu partout.
38:17 John Muhammad est le cerveau de ce tandem meurtrier.
38:21 Aussi incroyable que cela puisse paraître,
38:23 son complice, Liboyle Malveaux, n'a que 17 ans.
38:27 C'était tout simplement monstreux.
38:30 Comment un si jeune garçon avait pu commettre de tels crimes ?
38:35 C'était très choquant.
38:38 Ça paraît impossible.
38:40 Comment un jeune de cet âge peut faire une chose pareille ? Comment ?
38:44 Le cas de Malveaux est très complexe.
38:46 Il a rencontré Muhammad alors qu'il était adolescent.
38:49 Et à l'époque, il était dans une situation très difficile.
38:52 Il était suicidaire. Il était très malheureux dans sa famille.
38:56 Et il cherchait désespérément une figure paternelle.
39:00 Muhammad est venu combler cette carence affective.
39:04 Muhammad lui avait raconté que ses exécutions
39:08 avaient pour objectif de créer une communauté
39:13 composée de 70 garçons et 70 filles et dirigée par Muhammad.
39:19 Lee devait devenir l'un de ces soldats et il y a cru.
39:23 Il aimait tellement Muhammad qu'il aurait fait n'importe quoi pour lui.
39:29 Quand celui-ci lui a demandé de tuer, il s'est exécuté.
39:33 Deux ans après les faits, Lee Boyle Malveaux est jugé pour assassinat.
39:53 Il est condamné à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.
39:58 Trois ans plus tard, il écrit de sa cellule.
40:02 John Muhammad est jugé pour les mêmes chefs d'inculpation.
40:14 Il est condamné à la peine de mort par injection létale.
40:20 Aujourd'hui encore, personne ne sait ce qui a pu provoquer une telle cavale meurtrière.
40:25 On n'a aucune explication, seulement des théories.
40:31 Il n'a jamais dit ce qui l'avait poussé à faire ça.
40:35 Certains pensent qu'il abattait des gens au hasard dans cette zone
40:39 en se disant que peut-être il finirait par tomber sur son ex-femme.
40:44 Il aurait ainsi pu jouer les ex-maris éplorés et récupérer ses enfants.
40:49 S'il avait voulu la tuer, il l'aurait fait. Je pense que ça n'avait rien à voir avec ça.
40:54 J'avais peur pour ma vie, mais je n'aurais jamais pensé qu'il puisse aller aussi loin.
40:59 Jamais. Je n'en reviens toujours pas.
41:03 Mais vous, vous vous y attendiez ?
41:06 Oui, un jour, on regardait un film, je ne me souviens plus lequel,
41:09 et il m'a dit « Moi aussi, je pourrais m'en prendre aux jambes.
41:12 Je leur ferais croire qu'on est plusieurs et terrorisera toute une ville à moi seule. »
41:17 John Aled Mohamed sera exécuté le 10 novembre 2009 à 21h06.
41:22 Pour son dernier repas, il a demandé du poulet sauce rouge et un gâteau à la fraise.
41:27 Bonjour tout le monde.
41:30 Je suis toujours à Delrode pour lutter.
41:33 Je suis un homme qui a fait son devoir.
41:36 Je suis un homme qui a fait son devoir.
41:40 Je suis un homme qui a fait son devoir.
41:43 Je suis un homme qui a fait son devoir.
41:46 Je suis un homme qui a fait son devoir.
41:49 Je suis un homme qui a fait son devoir.
41:52 Je suis un homme qui a fait son devoir.
41:55 Je suis toujours à Delrode pour lutter.
41:58 Avant son exécution, il a bien fait une déclaration.
42:01 Cette vidéo a été filmée juste après sa condamnation.
42:04 Elle a été diffusée en 2007.
42:07 Mohamed y affiche une désinvolture plutôt désarmante.
42:12 Merci pour votre patience, votre gentillesse et votre sacrifice que vous avez toujours fait.
42:17 Paix.
42:18 Je vais aller avec votre mère. Merci.
42:25 Nous allons maintenant oublier.
42:28 Nous ne saurons jamais leur souffrance.
42:31 Nous souhaitons seulement que cela ait été arrêté pour réduire le nombre de victimes.
42:34 Merci d'avoir regardé cette vidéo.
42:37 Merci d'avoir regardé cette vidéo.
42:40 Merci à tous !