• il y a 2 ans

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il revient avec les auditeurs sur l'interview de l'ancien Premier ministre, Édouard Philippe, qui estime qu'il est "bien possible" qu'il existe un racisme "anti-blanc" en France. Qu'en pensez-vous ?

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Transcription
00:00 Plusieurs politiques ont pris la parole ce week-end pour l'affirmer, comme l'ancien Premier ministre Édouard Philippe qui estime, je cite,
00:05 que c'est bien possible qu'il y ait un nouveau racisme anti-blanc en France,
00:08 déclaration dans une interview dans le journal du dimanche. Même propos pour le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, il faut être
00:14 aveugle pour ne pas le voir. Écoutez Gérald Darmanin, il était ce matin, je vous l'ai dit, l'invité de Sonia Maubrouk, à 8h10 sur Europe 1
00:21 et sur C News.
00:23 - Moi j'ai toujours pensé qu'il y avait du racisme et qu'il touchait tout le monde. Il touche les arabes, il touche les noirs, il touche les juifs,
00:28 il touche la communauté asiatique et il touche évidemment les blancs, bien évidemment. Le racisme par nature c'est la peur de
00:34 l'altérité, c'est le refus de l'altérité et c'est la haine de l'altérité.
00:37 Donc évidemment qu'il y en a un contre les personnes de couleur blanche, personne ne dit le contraire.
00:41 J'ai été élu pendant 15 ans. - Personne ne dit le contraire ?
00:44 - J'espère bien. - Une grande partie de la gauche ?
00:46 Beaucoup disent le contraire. - Ils sont dans le déni.
00:49 Et Marine Le Pen également, qui est présidente du groupe Rassemblement National à l'Assemblée, comme vous le savez elle était l'invité hier du grand rendez-vous
00:56 toujours sur Europe 1 et sur C News.
00:58 - Le racisme c'est le racisme. Ce serait quand même absolument insensé
01:02 d'admettre que le racisme à l'égard de nos compatriotes de peau noire serait du racisme,
01:09 le racisme à l'égard de nos compatriotes de peau blanche ne serait pas du racisme.
01:13 - Bon, Jimmy est avec nous et Jimmy va pouvoir intervenir sur ce sujet. Bonjour Jimmy.
01:19 - Bonjour Pascal.
01:21 - Vous nous appelez d'où ?
01:23 - Alors moi je suis du Nord, je suis ancien élu
01:27 municipal de Dona, une petite ville dans le Nord.
01:30 Et puis d'abord je vous remercie de me convier à ce débat puisque ça fait quand même plusieurs fois que j'essaye de vous joindre pour
01:37 intervenir sur vos chaînes de télé.
01:40 - Et vous n'y arriviez pas ?
01:42 - Pardon ? - Vous n'arriviez pas à nous joindre ?
01:44 - Ah non, non non, non non, c'était hard.
01:46 - Mais comment ça se fait ?
01:48 - Je vous remercie de vous accepter aujourd'hui.
01:50 - Monsieur Guenec, comment est-il possible ?
01:52 - C'est vous qui êtes chargé de recueillir les appels téléphoniques,
01:56 comment se fait-il que Jimmy n'ait pu nous joindre ?
01:58 Il y a une faille dans le système ?
02:00 - Il n'y a aucune faille Pascal, on nous contacte et je rappelle bien sûr.
02:04 - Et oui, mais manifestement, monsieur Jimmy...
02:06 - Eh ben je vais enquêter sur moi-même, il n'y a aucun problème.
02:10 (Rires)
02:12 - Mais vous tombiez sur qui Jimmy ?
02:14 - Le mal est réparé, le mal est réparé, je suis convié.
02:18 Donc je vous remercie d'abord.
02:20 - Bon alors sur le fond Jimmy, le racisme anti-blanc, qu'en pensez-vous ?
02:24 - Le racisme anti-blanc, il existe autant que le racisme anti-maghrébin, anti-musulman.
02:32 Je crois qu'aujourd'hui on le voit davantage,
02:36 mais je pense que c'est l'objet de l'ignorance.
02:39 Son origine c'est l'ignorance, simplement.
02:42 Et là aujourd'hui, au lieu de travailler sur les fondamentaux,
02:46 à savoir l'éducation de nos enfants,
02:48 qui vivent dans la même république,
02:53 dans la même école de la république,
02:55 au lieu de travailler sur l'éducation, l'instruction de nos enfants,
02:59 on est en train de les diviser et on leur rappelle à chaque fois leurs origines.
03:03 Et vous savez Pascal, je vous écoute régulièrement,
03:09 que ce soit sur la chaîne de télé ou sur la radio,
03:12 et voilà j'apprécie certaines de vos interventions,
03:15 mais je peux vous dire que j'ai beaucoup de critiques à votre égard,
03:18 parce que moi je pense que vous-même et certains de vos collègues
03:22 ont alimenté un peu ce racisme,
03:24 qu'il soit blanc ou qu'il soit à l'égard des minorités,
03:29 qu'elles soient religieuses ou...
03:32 - Non mais moi je réfute ça parce que nous on est le thermomètre,
03:36 et vous confondez évidemment le thermomètre et la fièvre.
03:38 Moi je parle de choses qui existent dans la société française,
03:41 et à partir du moment où j'en parle vous me dites que j'alimente.
03:43 Bon, c'est quoi un journaliste ?
03:45 Un journaliste c'est comme si vous disiez qu'un journaliste
03:47 qui parle de la violence, alimente la violence.
03:49 Ça n'a pas de sens. Nous nous parlons de ce qui se passe.
03:51 Moi je vais vous faire écouter ce matin ce que...
03:54 comment dire... une professeure de sciences économiques
03:57 qui intervenait sur l'antenne d'Europe 1.
03:59 Bon, elle témoigne d'une réalité
04:02 qui montre que certaines gens, pas tous bien sûr,
04:05 ont un rapport avec la France, ses mœurs, ses coutumes,
04:09 ses habitudes, etc.,
04:11 qui est différent des générations anciennes.
04:14 Bon, vous allez entendre ce que dit cette professeure-là,
04:17 ce qu'on lui dit dans sa classe.
04:19 Ce qu'on lui dit dans sa classe.
04:21 Et puis après vous me donnerez votre avis.
04:23 Vous me direz qui alimente quoi.
04:25 Est-ce qu'un journaliste doit donner la parole à cette femme ?
04:27 C'est une réalité, elle témoigne de ce qui se passe dans sa classe.
04:29 Et après moi je veux pas qu'on me dise que je suis responsable
04:32 de la société française.
04:34 Nous ne sommes que des témoins.
04:36 Écoutez cette femme, professeure de sciences éco.
04:38 Ces derniers temps j'ai eu des remarques
04:40 que je n'avais jamais eues auparavant.
04:42 Par exemple lorsqu'on aborde dans un thème
04:45 les déséquilibres économiques
04:47 avec l'inflation, le chômage,
04:49 je vais avoir des réflexions sur le voile.
04:53 Il m'explique que si la France permettait aux femmes voilées
04:57 d'intégrer les entreprises,
04:59 il y aurait moins de chômage.
05:01 Je vais pas répondre sur pourquoi est-ce qu'en France
05:04 le voile n'est pas permis dans les écoles
05:07 ou dans certaines entreprises.
05:09 Je ne rentrerai pas là-dedans.
05:10 Je m'autocensure parce qu'ils vont croire
05:12 que c'est mon opinion personnelle,
05:14 que c'est pas l'institution.
05:16 Ils risquent de me le faire payer à moi
05:18 et je risque d'avoir une étiquette dans le lycée
05:21 de raciste et d'islamophobe.
05:23 Je ne veux pas aller chercher des problèmes
05:25 dans le cadre de ma fonction.
05:27 - On va marquer une pause, mais c'est intéressant Jimmy
05:29 parce qu'il y a dans la classe de Sabrina
05:33 qui est professeure de sciences éco,
05:36 des élèves qui revendiquent une autre culture,
05:40 d'autres mœurs qui ne sont pas dans la tradition française
05:45 et que dit ce jeune élève et dit
05:47 "si les femmes étaient voilées, il y aurait moins de chômage
05:50 parce qu'elles pourraient aller travailler".
05:52 Moi je réponds "Jimmy, c'est pas la société française,
05:55 c'est pas la France".
05:57 Et là la discussion commence,
05:58 parce que vous, vous pouvez dire "Jimmy,
06:00 au fond c'est la France qui change,
06:03 et pourquoi pas, et c'est pour ça qu'après
06:07 il peut exister des frictions
06:10 et évidemment des débats qui sont un peu vifs".
06:14 11h50, on revient et je donne la parole à Jimmy.
06:17 - Et de 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1
06:19 et vous réagissez en composant son numéro.
06:21 - De 11h à 13h sur Europe 1 et nous retrouvons Jimmy
06:29 qui réagit au 01-80-20-39-21, Pascal.
06:32 - Y a-t-il un racisme anti-blanc ?
06:33 Et puis nous sommes allés un peu plus loin
06:35 peut-être dans notre réflexion.
06:37 Que pensez-vous Jimmy de ce témoignage,
06:42 de cette professeure de sciences éco, Sabrina,
06:45 qui rapporte que dans son cours,
06:48 certaines voix proposent que des jeunes femmes
06:52 puissent travailler avec un voile
06:54 parce qu'il y aurait moins de chômage.
06:56 Qu'est-ce que ça dit de notre société ?
06:58 - Alors, je vais vous dire,
07:01 j'ai écouté avec beaucoup d'attention
07:02 et je respecte ce que cette dame dit
07:05 et éventuellement des répercussions
07:09 que ça pourrait avoir si jamais
07:10 elle avait une attitude différente.
07:12 Mais je vais vous dire une chose,
07:13 qui a stocké, qui a fait, a créé les ghettos ?
07:16 Ce sont nos hommes politiques
07:18 qui ont parlé pendant des années
07:21 d'intégration et d'investissement des gens.
07:26 - Ce qui est une réalité,
07:27 d'abord c'est pas les ghettos,
07:29 vous parlez ghetto mais des mots sans sens.
07:31 - Oui, c'est les ghettos,
07:32 je suis désolé, j'en sers bien très souvent
07:33 sur le 93 alors que je suis du Nord.
07:38 Je vais vous dire, moi je suis choqué
07:40 de voir que des populations
07:42 sont encastrées les uns avec les autres,
07:46 ne sachant même pas parler un mot de français
07:49 et après vous nous parlez d'intégration.
07:51 Mais elle est où l'intégration ?
07:53 Pour intégrer des gens,
07:54 il faut vivre aux côtés de tout le monde
07:56 et pouvoir, aux côtés de la société française,
07:58 apprendre, vous parliez de valeur française,
08:01 et bien moi je suis un fils d'immigré,
08:03 je suis arrivé il y a une cinquantaine d'années,
08:05 aujourd'hui, cinquantain exactement, en Touron,
08:08 mais écoutez, c'est simple,
08:11 lorsqu'on veut s'intégrer et vivre aux côtés de tout le monde,
08:14 et bien il faut vivre avec tout le monde.
08:16 Là c'est pas le cas.
08:17 - Jimmy, laissez-nous, Bruno veut dire un mot,
08:20 Bruno qui est chauffeur-livreur,
08:24 et sur ce sujet du racisme anti-blanc,
08:26 que souhaitez-vous dire Bruno ?
08:29 - Oui, bonjour Pascal, bonjour les auditeurs.
08:31 En fait le racisme anti-blanc,
08:33 pour moi il a deux formes.
08:36 La première, quand on dit racisme anti-blanc,
08:39 je n'y crois pas.
08:41 Par contre, ce que je crois et ce que j'ai vécu,
08:44 c'est qu'il y a le racisme pour l'intégration dans les cités.
08:48 C'est-à-dire, je m'explique,
08:50 il y a quelques années j'ai voulu ouvrir une pizzeria,
08:53 dans ma cité,
08:57 et en fait on m'a fait comprendre que, voilà,
08:59 j'étais bienvenu.
09:01 Et pourtant, ça faisait 35 ans que j'étais dans la cité.
09:04 - C'est-à-dire que là vous, vous dites que vous avez été victime vous-même,
09:07 d'un racisme anti-blanc,
09:09 parce que vous étiez blanc dans la cité, c'est ça,
09:11 et que vous n'avez pas pu ouvrir votre boutique.
09:13 - En fait je ne peux pas le dire,
09:15 mais je soupçonne parce que,
09:17 peut-être trois mois après,
09:19 dans le même endroit que j'ai voulu monter ma pizza,
09:22 et bien elle a été montée,
09:24 alors que l'adjoint maire m'avait dit,
09:26 non il y a trop de pizzerias, il y a trop de...
09:28 - Bon, ça c'est un exemple personnel,
09:30 - Les élus n'ont pas à se mêler,
09:32 non mais attendez, déjà les élus n'ont pas à interdire
09:34 une personne qui voudrait s'installer
09:36 comme pizzaïolo,
09:38 n'ont pas à s'intimiser, déjà je trouve
09:40 un petit peu l'intervention, si ça est vrai,
09:42 je trouve que l'intervention du maire
09:44 est déjà illicite, donc...
09:46 - Bon, en tout cas c'est un exemple,
09:48 et l'exemple ne va pas forcément en foi.
09:50 On va marquer une pause, il est 11h56 bientôt,
09:53 et Emilie Dès va arriver pour les titres.
09:57 Moi, je cite souvent cette phrase,
10:00 évidemment d'Ernest Renan, qui avait défini
10:02 la nation, et il disait,
10:04 "c'est l'existence d'une nation,
10:06 c'est un plébiscite de tous les jours."
10:09 L'existence d'une nation est un plébiscite
10:11 de tous les jours. Ça repose sur deux choses,
10:13 l'une est dans le passé, l'autre dans le présent,
10:15 l'une est la possession en commun
10:17 d'un riche lec de souvenirs,
10:19 l'autre est le consentement actuel,
10:21 le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer
10:23 à faire valoir l'héritage
10:25 qu'on a reçu.
10:27 C'est ça, une nation. Et aujourd'hui,
10:29 manifestement, ce passé
10:32 que nous avons reçu, certains ne veulent
10:34 peut-être pas le faire vivre
10:36 comme les générations précédentes.
10:38 La pause à tout de suite.

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