Mettez vous d'accord avec Amine Elbahi, juriste en droit public à Roubaix, Auteur de “Je ne me tairai pas !” (Robert Laffont), William Thay, président du think tank Le Millénaire, Pierre-Yves Martin, consultant, Farid Temsamani, consultant en intelligence économique et porte-parole de l'association "Banlieue Plus" et Nathalie Goulet, Sénatrice UDI, auteure d’un rapport sur le sujet, Auteur de “L’abécédaire du financement du terrorisme” (Editions du Cherche Midi)
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00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio, mettez-vous d'accord, Philippe David.
00:00:06 Très heureux d'être encore en votre compagnie aujourd'hui pour "Laissez-vous d'accord" de 10h47, il est 10h47 jusqu'à 13h.
00:00:14 Au menu aujourd'hui, jusqu'à 11h, on va parler de cette affaire qui surprend tout le monde.
00:00:18 Un Algérien radicalisé fiché S au QTF a été libéré par la justice.
00:00:25 On en parlera avec Amine Elbahi, juriste en droit public à Roubaix, auteur de "Je ne me tairai pas" publié chez Robert Laffont.
00:00:32 Nos quatre débatteurs du jour, de 11h à midi, seront William Tay, président du think tank Le Millénaire,
00:00:37 Pierre-Yves Martin, consultant, que vous retrouvez aussi dans les vrais voix,
00:00:40 et Farid Temsamani, consultant en intelligence économique et porte-parole de l'association Banlieue Plus.
00:00:45 On parlera de l'appel de 50 personnalités du monde de la culture à ne pas effacer Gérard Depardieu,
00:00:50 du maire qui refuse d'octroyer un chèque donné à la famille d'un émeutier qui aurait dégradé un poste de police,
00:00:55 ça se passe à Villeneuve-le-Roi, et on parlera de la direction de l'Argentine,
00:00:59 où Javier Millei présente la facture aux organisateurs de manifestations pour les frais de maintien de l'ordre.
00:01:04 Ensuite, on parlera à 12h05 de l'avion immobilisé à l'aéroport de Vatry, dans la Marne, qui est reparti vers l'Inde.
00:01:11 On parlera du trafic d'êtres humains, puisqu'il y a des soupçons de trafic d'êtres humains dans ce vol.
00:01:16 On sera avec Nathalie Goulet, sénatrice UDI, auteure d'un rapport sur le sujet,
00:01:20 et auteure également d'un livre, l'ABCDR du financement du terrorisme.
00:01:23 Enfin, le livre du jour, c'est quelqu'un qu'on connaît bien aussi dans les vrais voix,
00:01:27 Jean Garrigue pour "Jours heureux, quand les français rêvaient ensemble",
00:01:31 ça commence le 14 juillet 1790, donc ça date à la fête de la Fédération,
00:01:36 et ça se termine le 12 juillet 1998.
00:01:39 Voilà à quoi je fais allusion.
00:01:41 Vous voyez à quoi je fais allusion, pardon.
00:01:43 - Le Sud Radio, mettez-vous d'accord ? Philippe David.
00:01:47 - Un Algérien radicalisé, fiché S et sous eQTF, a été libéré par la justice.
00:01:53 C'est une décision de la Cour d'appel de Versailles, une décision qui fait couler beaucoup d'encre.
00:01:59 Nous sommes en compagnie d'Amin Elbaï, juriste en droit public à Roubaix et auteur de "Je ne me tairai pas".
00:02:05 Amin Elbaï, bonjour. - Bonjour Philippe.
00:02:08 - Tout d'abord, la Cour d'appel de Versailles a décidé de libérer du centre de rétention du CRA,
00:02:13 donc un Algérien fiché S sous le cul d'une eQTF, pour quelle raison ?
00:02:18 - Alors cette affaire, elle démontre très particulièrement l'amateurisme profond du gouvernement
00:02:24 et des services du ministre de l'Intérieur, dans la mesure où cet Algérien,
00:02:28 selon les informations du JDD, du journal du dimanche, a fait l'objet d'une condamnation pénale
00:02:34 à 9 ans de prison pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle.
00:02:39 Et ce ressortissant Algérien a fait l'objet d'une eQTF, une obligation de quitter le territoire français,
00:02:45 qui est notifiée très classiquement à l'ensemble des ressortissants étrangers
00:02:51 qui se voient refuser une demande de type de séjour, alors qu'il aurait dû faire l'objet
00:02:56 d'un arrêté ministériel d'expulsion, qui est un arrêté qui est déjà prévu par la loi,
00:03:01 qui est prévu par l'article 631, tissé 3 du CZA, et qui est approprié pour les faits de terrorisme.
00:03:07 Concrètement, lorsque vous êtes étranger et que vous avez déjà été condamné pour des faits de terrorisme,
00:03:11 vous pouvez faire l'objet d'un arrêté ministériel d'expulsion et vous pouvez être placé jusqu'à 6 mois
00:03:16 en centre de rétention administratif, puis sous assignation à résidence administrative, afin d'être expulsé.
00:03:24 Lui, ce n'était pas son cas, il n'a pas fait l'objet d'arrêté ministériel d'expulsion,
00:03:28 il a fait l'objet d'une OQTF et la Cour d'appel de Versailles n'avait pas d'autre choix que de le libérer,
00:03:34 puisqu'il n'a pas fait l'objet d'arrêté ministériel d'expulsion.
00:03:37 – Mais est-ce que c'est une erreur, c'est ce que vous semblez dire, du ministère de l'Intérieur,
00:03:41 de ne pas avoir fait d'AME ? – Absolument, c'est une erreur.
00:03:44 – Alors là, ce n'est pas l'aide médicale d'État, évidemment, vous avez compris,
00:03:47 c'est l'arrêté ministériel d'expulsion, pardon.
00:03:49 – C'est l'arrêté ministériel d'expulsion, cet arrêté ministériel d'expulsion est prévu
00:03:53 à l'article 631-3 du Céséda. – C'est le code d'entrée de séjour des étrangers le Céséda.
00:04:00 – Et du droit d'asile. – Absolument.
00:04:02 – Et quand bien même, d'ailleurs, vous êtes arrivé en France avant vos 13 ans,
00:04:06 en matière d'infraction terroriste, vous pouvez faire l'objet d'un arrêté ministériel d'expulsion.
00:04:13 Concrètement, le ministère de l'Intérieur s'est trompé de procédure,
00:04:17 et par ailleurs, j'ajoute qu'à ce jour et à l'heure où je vous parle,
00:04:21 193 étrangers en France sont en situation irrégulière et sont par ailleurs inscrits au FSPRT,
00:04:29 c'est un fichier de police de signalement des individus connus
00:04:32 pour une radicalisation à caractère terroriste.
00:04:34 – Oubliez les idées, les idées.
00:04:37 – Mais leur simple situation irrégulière sur le territoire national
00:04:41 doit pouvoir permettre de les expulser.
00:04:43 Force est de constater aujourd'hui que la pratique avec l'Algérie
00:04:48 et d'autres pays d'Afrique est très compliquée,
00:04:51 puisque pour pouvoir procéder à l'expulsion de ces étrangers,
00:04:55 il faut obtenir un précieux sésame diplomatique, c'est un laissé-passer consulaire.
00:05:00 C'est-à-dire qu'à la fin de la chaîne judiciaire et administrative,
00:05:04 une fois que les juges ont confirmé la possibilité d'expulser un étranger,
00:05:08 vous devez obtenir diplomatiquement de la part du pays étranger un laissé-passer consulaire
00:05:13 pour exécuter la mesure d'expulsion.
00:05:16 Force est de constater que ces pays ne permettent pas l'expulsion de leurs clandestins.
00:05:22 – Amine Elbaïe, Gérald Darmanin avait annoncé une politique d'expulsion systématique
00:05:26 pour les étrangers jugés dangereux après l'attentat d'Aras,
00:05:29 manifestement c'est des paroles en l'air.
00:05:31 – Mais a-t-il les moyens, comme vous avez dit,
00:05:36 que vu notre droit actuel, la justice était obligée de remettre cet individu en liberté ?
00:05:40 – Tous les juristes, tous les magistrats et tous les politistes
00:05:45 savaient pertinemment que les déclarations du ministre de l'Intérieur
00:05:49 étaient des effets d'annonce, puisque en réalité, aujourd'hui,
00:05:52 le gouvernement n'a plus le pouvoir.
00:05:55 Il n'a plus le pouvoir puisque, si je prends l'exemple de l'Algérie,
00:05:58 depuis 1994, la France a négocié un arrangement administratif avec l'Algérie
00:06:04 qui désormais laisse la possibilité aux États étrangers de décider si, oui ou non,
00:06:12 ils peuvent récupérer leurs clandestins par la politique du "laisser passer consulaire".
00:06:16 Concrètement, si vous n'avez pas de "laisser passer consulaire",
00:06:20 vous ne pouvez pas, par la voie diplomatique, procéder à l'expulsion des clandestins.
00:06:25 Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est une réponse politique et diplomatique beaucoup plus ferme.
00:06:30 La France a des moyens qu'elle n'utilise pas.
00:06:39 Par exemple, il est possible aujourd'hui, avec les États d'Afrique et d'Asie,
00:06:43 de ne plus délivrer de visas aux pays qui ne reprennent pas leurs clandestins.
00:06:49 Ça, c'est une mesure diplomatique possible.
00:06:52 C'est une réponse politique qui serait d'ailleurs très forte.
00:06:55 L'effort, c'est de constater qu'une fois de plus,
00:07:00 le gouvernement ne s'est pas donné les moyens diplomatiques
00:07:03 pour pouvoir mettre en œuvre le fruit de leurs ambitions politiques.
00:07:07 - Alors, selon les données du ministère de l'Intérieur, sur le premier semestre 2022,
00:07:12 60 000 OQTF ont été prononcés et 4 500 seulement exécutés.
00:07:16 Ça fait environ 7 %.
00:07:18 Est-ce qu'il ne faudrait pas rebaptiser les obligations de quitter le territoire français
00:07:22 par une OQTF invitation à quitter le territoire français ?
00:07:26 Quand on a envie de partir, on part. Sinon, on ne part pas.
00:07:29 - Alors, c'est vrai que votre constat est très réel et il est juste.
00:07:35 À ce jour, 90 % des obligations de quitter le territoire français ne sont pas exécutées.
00:07:40 Elles ne sont pas exécutées parce qu'effectivement, je vous le disais,
00:07:43 il faut obtenir de la part des pays étrangers un laissé-passer consulat.
00:07:49 Cependant, je tiens simplement à tirer votre attention sur le fait que
00:07:53 le laissé-passer consulat est une invention diplomatique.
00:07:56 Il n'existait pas en France avant 1995.
00:07:59 C'est-à-dire qu'à l'époque, le 19 octobre 1986, sous Charles Pasquoie,
00:08:04 le premier charter français qui avait été affrété vers le Mali
00:08:08 pour expulser des ressortissants étrangers qui étaient entrés clandestinement en France,
00:08:12 l'expulsion était possible sans laissé-passer consulat
00:08:15 parce que le laissé-passer consulat n'existait pas.
00:08:17 C'est une invention diplomatique que nos gouvernants ont malheureusement et implicitement acceptée
00:08:23 il y a maintenant 20 ans.
00:08:25 La seule réponse possible et souhaitable, c'est de mettre fin immédiatement
00:08:31 à la politique du laissé-passer consulat.
00:08:33 Parce que cette politique du laissé-passer consulat n'existe pas en droit.
00:08:37 Elle n'est pas contraignante juridiquement.
00:08:39 Les accords bilatéraux que la France a conclus avec les États étrangers
00:08:42 ne sont d'ailleurs pas publiés au journal officiel de la République française.
00:08:46 Ce sont des traités qui n'ont pas été ratifiés.
00:08:49 La France a le pouvoir de reprendre sa diplomatie
00:08:53 et doit également exercer sa pleine souveraineté juridique.
00:08:56 On doit reprendre ce contrôle-là.
00:08:57 Mais on pourrait également, sur cette question des OQTF,
00:09:01 la comparer avec ce qui se passe au sein même de l'Union européenne.
00:09:04 Regardez ce qui se passe chaque année à Lampedusa en Italie.
00:09:07 Si nous ne remettons pas en cause le droit international, par exemple,
00:09:11 les accords Schengen, vous pourrez faire ce que vous voulez
00:09:15 mais si un étranger décide, par exemple, en vertu des accords du Blin 3,
00:09:19 de déposer une demande d'asile en Italie,
00:09:22 qu'il vient en France se maintenir illégalement,
00:09:25 la France ne pourra jamais l'expulser vers son pays d'origine.
00:09:27 Elle ne pourra que le reconduire à la frontière
00:09:29 vers le pays dans lequel sa demande d'asile a été enregistrée.
00:09:32 Aujourd'hui, nous subissons toutes les aberrations
00:09:37 du système juridique administratif français.
00:09:39 Amine Elbey, il nous reste 40 secondes.
00:09:41 Une question se pose quand même.
00:09:43 Le préfet de l'intéressé, né en 83 au Rang,
00:09:45 établi en France depuis 90, il avait pris 9 ans de prison en 2017,
00:09:48 vous le dites, il avait rejoint Daech en 2013 en Syrie.
00:09:51 S'il commettait un attentat maintenant qu'il est libre,
00:09:54 qui est responsable, qui est coupable ?
00:09:56 Il vous reste 30 secondes.
00:09:57 C'est évidemment le ministère de l'Intérieur
00:10:00 puisque le ministère de l'Intérieur a la responsabilité
00:10:03 de délivrer à son encontre un arrêté ministériel d'expulsion
00:10:07 et pas une simple OQTF.
00:10:09 Et par ailleurs, j'ajoute que le préfet a également le pouvoir
00:10:14 de prendre une MICAS, une mesure individuelle
00:10:16 de contrôle administratif et de surveillance.
00:10:18 Il devrait à mon sens être assigné à résidence immédiatement
00:10:21 avec un pointage 4 fois par jour au commissariat
00:10:23 le temps de son expulsion.
00:10:24 Merci beaucoup Amine Elbey, juriste en droit public à Roubaix.
00:10:27 Auteur "Je ne me tairai pas" publié aux éditions Robert Laffont.
00:10:31 Juste après le flash, notre débat du jour
00:10:33 avec nos trois débatteurs, William Tay,
00:10:35 président du Think Tank le millénaire,
00:10:37 Pierre-Yves Martin, consultant, Farid Temsamani,
00:10:39 consultant en intelligence économique
00:10:41 et porte-parole de l'association Banlieue Plus.
00:10:43 On va parler de l'appel de 50 personnalités
00:10:45 du monde de la culture à ne pas effacer Gérard Depardieu,
00:10:47 du maire qui refuse d'octroyer un chèque de Noël
00:10:49 à la famille d'un émeutier qui aurait dégradé un poste de police
00:10:53 et de Javier Millei qui fait payer les manifestants.
00:10:56 Restez bien avec nous sur Sud Radio.
00:10:58 C'est Jacques Pessis, la clé de votre vie,
00:11:03 elle est très simple, passer de joyeuses fêtes
00:11:05 à très belles fêtes, vous les méritez.
00:11:07 Bonne fête avec Sud Radio.
00:11:10 Sud Radio, parlons vrai.
00:11:12 Sud Radio est sur Youtube, suivez-nous
00:11:15 pour voir ou revoir vos émissions en vidéo
00:11:18 sur notre chaîne Youtube Sud Radio, parlons vrai.
00:11:21 Merci à vous Wendy Leneillon.
00:11:23 Bonjour Rémi André.
00:11:25 Ah non, c'est le même.
00:11:28 Jean-Paul Delperrier, pardon, oh là là, quelle erreur.
00:11:30 Vous allez dire, comme vous parlez des courses,
00:11:32 que je suis un tocard pour faire une erreur pareille.
00:11:34 Quelles sont les pronostics du jour
00:11:36 pour les courses hippiques ?
00:11:38 Si vous souhaitez, je peux vous présenter la météo.
00:11:40 Ah bah, allez-y.
00:11:42 Comme vous faites la pluie et le beau temps
00:11:44 sur les courses, c'est pas trop compliqué pour vous.
00:11:46 Voilà, nous serons aujourd'hui, mon cher ami,
00:11:48 sur l'hippodrome de Deauville-la-Touque
00:11:50 pour le prix de la Suisse-Normande.
00:11:52 1300 mètres sur la piste en sable fibré
00:11:54 avec 16 concurrents,
00:11:56 dont le numéro 5, investisseur
00:11:58 et porte bien son nom, modèle de régularité.
00:12:00 J'en ai fait mon favori, devant le 4,
00:12:02 petit Pedro, 12, Kiss-Mombo,
00:12:04 6, Sarah Spring,
00:12:06 16, Jen, 8, Freja,
00:12:08 14, Fillio Power
00:12:10 et 7, Magic Batty.
00:12:12 5, 4, 12, 6,
00:12:14 16, 8, 14 et 7
00:12:16 pour la sélection du jour
00:12:18 en Réunion 4 Courses à 5 sur l'hippodrome
00:12:20 de Vincennes, le numéro 2,
00:12:22 Heat River, et encore hier, si vous m'avez suivi,
00:12:24 vous avez touché tiercé, quarté
00:12:26 et quinté. Concernant la météo,
00:12:28 il devrait faire beau.
00:12:30 Merci beaucoup Jean-Paul Delperrier.
00:12:32 (Générique)
00:12:34 (Musique)
00:12:36 (Soud Radio, mettez-vous d'accord, Philippe David)
00:12:38 Bonjour à tous,
00:12:40 re-bonjour à tous si vous êtes avec nous depuis
00:12:42 10h45, c'est l'heure
00:12:44 du débat, un débat où on a le plaisir
00:12:46 de recevoir William Thay,
00:12:48 président du think tank Le Millénaire, bonjour.
00:12:50 - Bonjour Philippe. - Farid Temsamani,
00:12:52 consultant en intelligence économique
00:12:54 et porte-parole de l'association
00:12:56 Banlieue Plus, bonjour. - Bonjour Philippe.
00:12:58 - Et enfin, Pierre-Yves Martin,
00:13:00 consultant, et également vrais voix
00:13:02 chez Les Heures Perdues. - Bonjour.
00:13:04 - Bonjour, ça change d'horaire. - Exactement.
00:13:06 - Au menu de ces débats, on va avoir
00:13:08 les coups de cœur et les coups de gueule de nos invités,
00:13:10 on va parler de la tribune qui
00:13:12 fait scandale, "N'effacez pas Gérard Depardieu",
00:13:14 une tribune signée par
00:13:16 50 personnalités du monde de la culture,
00:13:18 on va parler d'un maire qui refuse
00:13:20 d'octroyer une prime de Noël à la famille
00:13:22 d'un émeutier qui aurait dégradé un poste
00:13:24 de police, et on finira avec l'Argentine
00:13:26 où Javier Millei donne les factures
00:13:28 aux manifestants, ce qui peut
00:13:30 dissuader à mon avis certains de manifester.
00:13:32 Allez, on va commencer par les
00:13:34 coups de cœur, coups de gueule, on en parlait
00:13:36 là justement dans le flash, on va commencer avec vous
00:13:38 Pierre-Yves Martin, le prix des chambres qui va
00:13:40 exploser pour les Jeux Olympiques,
00:13:42 et vous, c'est la préparation française
00:13:44 des JO 2024 qui vous inquiète.
00:13:46 - Oui, ça m'inquiète beaucoup parce que
00:13:48 semaine après semaine, on entend,
00:13:50 on découvre des couacs,
00:13:52 des sons divergents,
00:13:54 quant à la préparation
00:13:56 de ces JO. C'est certainement
00:13:58 dû au fait qu'en France, on a
00:14:00 une superposition de
00:14:02 couches administratives,
00:14:04 c'est un vrai millefeuille, il y a le gouvernement,
00:14:06 l'État, la préfecture,
00:14:08 la municipalité, le conseil
00:14:10 départemental,
00:14:12 la région, et ça donne l'impression
00:14:14 que personne s'entend, et qu'il y a
00:14:16 des couacs, des non-préparations.
00:14:18 En tout cas,
00:14:20 semaine après semaine, on entend
00:14:22 des interventions d'élus,
00:14:24 de dirigeants qui alertent,
00:14:26 sensibilisent sur tel ou tel sujet, mais on ne voit pas
00:14:28 de résultat, en tout cas, on ne voit pas de feuille de route
00:14:30 jusqu'à l'été prochain
00:14:32 pour sécuriser cette préparation
00:14:34 des JO. Et du coup,
00:14:36 c'est une forme de coup de gueule,
00:14:38 de coup d'inquiétude par rapport
00:14:40 au fait qu'on a un grand rendez-vous
00:14:42 en 2024. Le quotidien
00:14:44 pour chacun d'entre nous n'est pas toujours
00:14:46 extrêmement positif et optimiste, heureux,
00:14:48 jour après jour, on a des mauvaises nouvelles,
00:14:50 et c'est vrai que cet événement
00:14:52 de 2024 des JO, où la France va être
00:14:54 au cœur du monde, est un événement
00:14:56 important et qu'il faut extrêmement
00:14:58 bien préparer, structurer, organiser.
00:15:00 J'ai l'impression que ce n'est pas forcément
00:15:02 le cas à ce jour.
00:15:04 - William Thay, on est assez inquiet
00:15:06 en voyant les JO, les lignes de métro qui
00:15:08 ne seront pas terminées, alors quand même qu'on sait depuis quelques
00:15:10 années qu'on a les JO. La cérémonie
00:15:12 d'ouverture sur la Seine, dont on nous dit
00:15:14 que pour la sécuriser, c'est
00:15:16 strictement impossible.
00:15:18 J'ai très peur, on se rappelle
00:15:20 de la finale de la Ligue des champions,
00:15:22 Liverpool, Real Madrid, le fiasco
00:15:24 que ça a fait, on a peur d'un fiasco à la puissance 10.
00:15:26 - Oui, vous faites le bon parallèle entre
00:15:28 les JO 2024 et la finale
00:15:30 de la Ligue des champions, c'est-à-dire que normalement, ce sont des
00:15:32 événements sportifs qui sont censés faire briller la France
00:15:34 et montrer l'exploit et la grandeur
00:15:36 de nos réalisations et notre esprit de
00:15:38 pouvoir réaliser quelque chose, et notamment
00:15:40 des grands événements sportifs. On a vu que lors de la finale de la Ligue des champions
00:15:42 on était incapable de sécuriser un stade,
00:15:44 notamment pour une soirée de finale des champions
00:15:46 avec des émeutiers, si on ne peut pas dire
00:15:48 des racailles, qui ont saccagé
00:15:50 le stade de France et qui sont entrés comme des barbares.
00:15:52 Le point qui se pose, c'est
00:15:54 plusieurs points. C'est un, est-ce qu'on sera capable
00:15:56 de sécuriser un événement
00:15:58 sportif de cette nature ? Deux, est-ce qu'on sera
00:16:00 en capacité pour que les parisiens aient le moins
00:16:02 de désagréments
00:16:04 possibles lors des JO ?
00:16:06 - Il va falloir rentrer avec des QR codes dans certains endroits,
00:16:08 ce qui est quand même hallucinant.
00:16:10 - Ce qui est vraiment dommage, c'est qu'en fait,
00:16:12 tous les éléments pour lesquels on a choisi de faire
00:16:14 les Jeux Olympiques à Paris se retournent
00:16:16 contre nous, c'est-à-dire qu'on avait dit que ça devait profiter à Paris.
00:16:18 Au final, est-ce que Paris sera dans un meilleur état
00:16:20 après 2024 qu'avant 2024 ?
00:16:22 Moi, je prends deux parallèles. Pékin,
00:16:24 vous prenez après 2008 et avant 2008, c'est pas la même chose.
00:16:26 Londres, après 2012 et avant 2012,
00:16:28 c'est pas la même chose. C'est-à-dire que les JO ont servi à
00:16:30 embellir la ville, améliorer le transport.
00:16:32 Actuellement, je pense qu'aucun d'entre nous
00:16:34 pense que les transports publics sont dans un meilleur
00:16:36 état actuellement qu'il y a quelques années.
00:16:38 Je ne pense pas, pour ceux qui prennent les transports
00:16:40 publics parisiens, je ne pense pas non plus que vous
00:16:42 étiez marqué par des grandes réalisations sportives,
00:16:44 des grandes infrastructures qui sont en capacité de faire améliorer
00:16:46 les infrastructures à Paris
00:16:48 ou dans la proche banlieue, dans la première couronne.
00:16:50 Il y aura la piscine olympique à Saint-Denis.
00:16:52 Mais c'est que des événements
00:16:54 qui sont mineurs. Est-ce qu'aujourd'hui, on a
00:16:56 vraiment profité des retombées et de
00:16:58 faire en sorte de pouvoir faire des grands investissements publics pour faire
00:17:00 en sorte que Paris soit dans un meilleur état après les JO
00:17:02 2024 qu'avant ? Je pense que c'est la question qui se pose.
00:17:04 Farid, Thème Samani.
00:17:06 Ça a été souligné tout à l'heure, c'est le millefeuille.
00:17:08 On a l'impression qu'en fait, c'est une
00:17:10 inadéquation en réalité stratégique
00:17:12 entre le sportif,
00:17:14 la politique sportive de l'État,
00:17:16 l'État tout court et en réalité
00:17:18 la politique communale que mène
00:17:20 Hidalgo sur la Commune. La réalité
00:17:22 elle est celle-ci. Ça a été justement dit.
00:17:24 C'est que normalement, on a tous le souvenir,
00:17:26 en tout cas moi j'ai le souvenir, même si j'étais très jeune,
00:17:28 de Barcelone. Où en réalité il y a un avant
00:17:30 et un après. Ça c'est clair.
00:17:32 Pour bien connaître Barcelone c'est vrai.
00:17:34 Et alors, en l'occurrence sur Paris,
00:17:36 on n'a pas l'impression, pire, il va y avoir des désagréments
00:17:38 pour les contributeurs, c'est-à-dire
00:17:40 le citoyen parisien.
00:17:42 On va vous demander de ne pas sortir.
00:17:44 On a déjà commencé à proposer aux gens
00:17:46 de faire du télétravail, c'est-à-dire
00:17:48 qu'on sera quand même en juillet, où traditionnellement
00:17:50 on aime profiter des terrasses,
00:17:52 le midi, le soir, sortir.
00:17:54 Et en réalité on a l'impression que ça va être essentiellement
00:17:56 des désagréments pour les habitants.
00:17:58 Donc moi j'ai quelques doutes
00:18:00 et en tout cas, je rappelle qu'en fait
00:18:02 on a quand même eu
00:18:04 l'échec de 2020
00:18:06 où on postulait et finalement on n'a pas été pris.
00:18:08 On est quand même revenu
00:18:10 à la charge pour 2024, on l'a eu.
00:18:12 Et on ne saisit pas cette occasion
00:18:14 véritablement pour en faire quelque chose
00:18:16 de beau, quelque chose de... même j'ai envie de vous dire
00:18:18 quelque chose qui rassemble l'ensemble des Français.
00:18:20 On a l'impression que ça arrive
00:18:22 dans quelques semaines, quelques mois,
00:18:24 mais qu'en réalité rien ne se passe.
00:18:26 - Autour de vous, que disent les gens des JO ? Ils attendent ça
00:18:28 avec impatience ou ils disent "moi je vais fuir
00:18:30 Paris et l'île de France si c'est possible".
00:18:32 William Taye dit plutôt ça.
00:18:34 - Oui, je le dis plutôt et c'est dommage parce que normalement
00:18:36 l'objectif des JO, c'est quand même fantastique, c'est-à-dire que
00:18:38 c'est quand même une grande fête populaire. C'est censé faire montrer
00:18:40 que la France est capable de réussir quelque chose
00:18:42 et en faire profiter en premier aux Parisiens.
00:18:44 Alors que les premiers sacrifiés dans l'organisation de ces JO
00:18:46 ce sont les Parisiens et les habitants d'îles et les
00:18:48 Franciliens de proches banlieues
00:18:50 et de grandes couronnes.
00:18:52 C'est-à-dire que la plupart des gens disent "ça va être trop cher, ça va être bondé,
00:18:54 on ne sera pas en capacité de travailler,
00:18:56 comme on parle de l'offre de transport qui va coûter très cher et qui sera bondée,
00:18:58 et les gens se disent "comment faire pour travailler dans ces conditions alors qu'il fera très chaud
00:19:00 et pour prendre les transports en commun qui seront bondés
00:19:02 et c'est un ensemble de points qui fait que
00:19:04 est-ce que les Parisiens ne vont pas se retourner finalement
00:19:06 contre l'organisation de ces JO, comme les habitants
00:19:08 des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne ?
00:19:10 - Il y a même, pardonnez-moi, mais il y a même un
00:19:12 élément supplémentaire, moi qui commence en tout cas
00:19:14 à trotter dans ma tête, c'est l'aspect
00:19:16 sécuritaire. - Ah oui.
00:19:18 - On a peur, en réalité, d'être complètement
00:19:20 débordé. Aujourd'hui, sans
00:19:22 JO, sur un certain nombre d'éléments,
00:19:24 on s'aperçoit qu'en vérité, les services
00:19:26 de police, pour plein de raisons, en vérité,
00:19:28 ne suivent pas forcément.
00:19:30 Alors avec les JO et l'afflux, faut pas se
00:19:32 mentir, vous avez des gens qui vont venir
00:19:34 effectivement fêter les JO, mais vous allez
00:19:36 aussi avoir des gens qui vont venir fêter
00:19:38 la délinquance, tout simplement. Et donc du coup,
00:19:40 moi j'ai véritablement peur sur cet aspect-là.
00:19:42 - Le mot de la fin là-dessus, comme c'était
00:19:44 le sujet que vous avez choisi, Thierry Martin.
00:19:46 - J'ai pas forcément l'impression que
00:19:48 c'est si concret que ça dans l'esprit des Français.
00:19:50 Je trouve qu'il y a
00:19:52 une difficulté, quand je discute avec les uns
00:19:54 et les autres, il y a une difficulté à concrétiser,
00:19:56 à visualiser ce que va être
00:19:58 les JO. Donc c'est encore un peu
00:20:00 flou, et du coup
00:20:02 chacun n'a pas forcément pris
00:20:04 sa décision sur comment
00:20:06 il va se comporter pendant cette période estivale
00:20:08 et qu'est-ce qui va vraiment se passer.
00:20:10 Ce qui m'inquiète pour terminer, ce qui m'inquiète
00:20:12 le plus, c'est que les élus, les
00:20:14 dirigeants ne semblent pas du tout prendre
00:20:16 conscience de l'importance
00:20:18 de structurer, d'organiser,
00:20:20 de préparer au mieux sur des sujets
00:20:22 touristiques, mais aussi sécuritaires
00:20:24 comme vous le disiez. - Mettez-vous d'accord
00:20:26 un premier lancement qu'on peut qualifier
00:20:28 d'Olympique, pour les
00:20:30 tours de table de nos invités.
00:20:32 On se retrouve tout de suite pour les tours de table
00:20:34 de William Thay et de Farid Themsamani.
00:20:36 A tout de suite sur Sud Radio.
00:20:38 [Musique]
00:20:40 C'est Valérie Exper, je vous souhaite de
00:20:42 très très joyeuses fêtes avec Sud Radio.
00:20:44 Bonne fête avec Sud Radio.
00:20:46 Sud Radio. Parlons vrai.
00:20:48 [Musique]
00:20:50 Sud Radio, mettez-vous d'accord
00:20:52 Philippe David.
00:20:54 Mettez-vous d'accord avec nos débatteurs du jour
00:20:56 William Thay, président du Think Tank le millénaire
00:20:58 Pierre-Yves Martin, consultant Farid Themsamani
00:21:00 consultant en intelligence économique et porte-parole
00:21:02 de l'association Banlieue Plus.
00:21:04 William Thay, vos tours de table,
00:21:06 votre coup de gueule, vous dites
00:21:08 que la Macronie est en crise et qu'on
00:21:10 est peut-être déjà à la fin du quinquennat Macron
00:21:12 alors qu'il reste quasiment trois ans et demi.
00:21:14 On peut se poser une question légitime, c'est est-ce que le
00:21:16 quinquennat est terminé pour Emmanuel Macron
00:21:18 alors qu'il a été réélu il y a à peine un an et demi.
00:21:20 Il y a plusieurs facteurs qui me font dire ça. Le premier
00:21:22 c'est la cote de popularité d'Emmanuel Macron,
00:21:24 c'est que moi j'avais théorisé que lorsque vous passez
00:21:26 sous la cote de popularité de 33%,
00:21:28 vous entrez dans ce que j'appelle la spirale de la lousse.
00:21:30 Ca veut dire qu'en fait, actuellement on est trois
00:21:32 à pouvoir débattre. En fait chaque personne qui soutient
00:21:34 la Macronie se retrouve à un contre deux et au
00:21:36 final il abandonne tout petit à petit
00:21:38 autour de lui et petit à petit en fait
00:21:40 les soutiens de Macron vont avoir honte de soutenir Macron
00:21:42 et c'est ce qui entraîne la spirale de la lousse.
00:21:44 Je vais faire la transition sur qui ça est arrivé
00:21:46 dernièrement, notamment à François Hollande.
00:21:48 Lorsque vous étiez arrivé sur François Hollande, une fois qu'il était passé durablement
00:21:50 sous la barre des 33%,
00:21:52 il était rentré petit à petit dans la
00:21:54 spirale de la lousse. Ca veut dire qu'en fait, petit à petit, les soutiens
00:21:56 de Hollande avaient honte de soutenir Hollande, ce qui a créé des
00:21:58 défections, notamment qui a créé des frondeurs,
00:22:00 ce que connaît actuellement Emmanuel Macron.
00:22:02 En fait, petit à petit, les gens avaient honte à gauche
00:22:04 d'être hollandistes et petit à petit, ils se disaient
00:22:06 plus de gauche que hollandais
00:22:08 et notamment ce qui avait convaincu
00:22:10 le conduit à ne pas se représenter lors de
00:22:12 sa réélection en 2017.
00:22:14 Emmanuel Macron est dans la même situation à mesure où
00:22:16 maintenant qu'il est sur une cote de popularité qui
00:22:18 est très faible, qu'il n'est pas en capacité
00:22:20 de se représenter lors de la prochaine élection présidentielle,
00:22:22 de plus en plus de députés vont se démarquer,
00:22:24 vont pas dire qu'ils sont macronistes, mais
00:22:26 centristes. Ils vont dire qu'ils croient à des
00:22:28 social-democrates, qu'ils sont démocrates chrétiens, mais ils vont moins
00:22:30 en moins dire qu'ils sont macronistes, c'est-à-dire que petit à petit,
00:22:32 chaque député va jouer sa carte, chaque ministre va
00:22:34 jouer sa carte et petit à petit, la question que je pose
00:22:36 c'est est-ce que la macronie va pas se déliter dans la mesure
00:22:38 où il n'y a pas de logiciel idéologique, on ne sait pas ce que
00:22:40 c'est que la macronie d'un point de vue conviction
00:22:42 politique, c'est incapable de le définir, je ne suis pas
00:22:44 sûr que quelqu'un puisse le définir concrètement,
00:22:46 je ne suis pas sûr non plus que ça va être durable
00:22:48 comme le gaullisme l'était après le général de Gaulle,
00:22:50 que des gens se disent "macroniste dans les 10-15
00:22:52 années à venir" et la question qui se pose maintenant
00:22:54 c'est que faire pour Emmanuel Macron à 3 ans
00:22:56 et demi de la fin de son mandat. - Pierre-Yves Martin,
00:22:58 le macronisme c'est quoi ? Vous avez 4 heures.
00:23:00 - Ha ha ha !
00:23:02 - Sujet de philo de William Taylor.
00:23:04 - 4 heures, comme ça, ça nous laissera le temps
00:23:06 de bien articuler
00:23:08 notre propos autour du "en même temps" mais
00:23:10 je trouve que
00:23:12 en fait j'en sais rien,
00:23:14 quand je vous écoute, je suis complètement
00:23:16 d'accord avec vous
00:23:18 et j'observe
00:23:20 quand même que Emmanuel Macron
00:23:22 a réussi à s'imposer,
00:23:24 à bouleverser le paysage politique
00:23:26 lors de son premier mandat
00:23:28 et que du coup,
00:23:30 tout est possible et que du coup,
00:23:32 peut-être que les règles anciennes, votre théorie
00:23:34 entre guillemets, inférieures à -33%,
00:23:36 peut-être qu'elles s'appliqueront
00:23:38 pas ou moins bien que ce
00:23:40 qu'on pouvait prévoir.
00:23:42 J'entends qu'il réfléchirait
00:23:44 à éventuellement un
00:23:46 remaniement très profond
00:23:48 et donc du coup c'est peut-être ça aussi la solution
00:23:50 pour lui, j'en sais rien, je ne suis pas pro
00:23:52 ou anti-Macron mais je me dis
00:23:54 voilà, s'il fait un remaniement
00:23:56 complet et profond,
00:23:58 il restructure ses équipes,
00:24:00 sa garde rapprochée et du coup,
00:24:02 il réussit à sécuriser ce sujet
00:24:04 de prise de distance des différents
00:24:06 ministres ou
00:24:08 acteurs dirigeants qui
00:24:10 pourraient être tentés de s'éloigner
00:24:12 puisqu'effectivement, il ne se représentera pas.
00:24:14 Ce qui est sûr, l'autre
00:24:16 élément dans votre propos, auquel ça me
00:24:18 fait penser, c'est que
00:24:20 c'est toute la sensibilité
00:24:22 populaire de l'opinion publique,
00:24:24 ce ras-le-bol, cette expression
00:24:26 d'abattement, de
00:24:28 contestation, de colère
00:24:30 qui
00:24:32 à chaque fois, tous les six mois,
00:24:34 tous les ans,
00:24:36 s'exprime par des manifestations, par des
00:24:38 actes X, Y, Z
00:24:40 et en fait, après, il ne se passe rien.
00:24:42 Et donc du coup, il y a bien un moment, c'est exactement
00:24:44 comme le sujet des banlieues, c'est que
00:24:46 il y a des mouvements,
00:24:48 il y a des constats, il y a des cris de colère
00:24:50 etc. mais il ne se passe rien.
00:24:52 Et donc du coup, il y a bien un moment physiquement
00:24:54 où il va se passer quelque chose.
00:24:56 - Farid Temsamani, je pense qu'il va se passer
00:24:58 quelque chose en janvier, il va parler théoriquement.
00:25:00 - Oui, il va parler, il le fait même très bien
00:25:02 généralement depuis sa première élection.
00:25:04 Je pense que la Macronie est
00:25:06 morte le lendemain de sa réélection.
00:25:08 Comme le chiracisme était mort le lendemain
00:25:10 de la réélection de Jacques Chirac. En réalité,
00:25:12 c'est les enjeux du pouvoir, c'est que
00:25:14 vous n'avez pas de perspective avec la personne.
00:25:16 Alors, il essaye
00:25:18 toujours de dire, voilà,
00:25:20 je vais gérer moi l'après-Macron.
00:25:22 Mais la réalité, comme ça a été
00:25:24 souligné, c'est que vous avez un certain nombre de gens
00:25:26 qui sont soit députés, donc qui vivent
00:25:28 plus ou moins de
00:25:30 ce système-là, qui vont effectivement
00:25:32 se déclarer soit centristes, soit social-démocrates
00:25:34 etc. Il y a une crise à mon avis qui est beaucoup
00:25:36 plus profonde et qu'on sous-estime.
00:25:38 Alors on l'a vu lors du premier
00:25:40 mandat avec la crise des Gilets jaunes.
00:25:42 Mais là, vous avez une accumulation
00:25:44 et une crise, pour moi, qui est démocratique.
00:25:46 En fait, le fait de ne pas
00:25:48 assumer, ou en tout cas plutôt d'assumer
00:25:50 le fait de ne pas avoir de majorité et de dire
00:25:52 "C'est pas grave, je vais gérer
00:25:54 sans ça, sans prendre le risque
00:25:56 parce qu'on a bien compris qu'en fait les milieux économiques
00:25:58 n'ont aucun intérêt à une crise politique
00:26:00 dans notre pays, ce qui est plutôt compréhensible.
00:26:02 Et donc du coup, en fait, on ne veut pas
00:26:04 rajouter à une crise politique. Or,
00:26:06 que va-t-il se passer demain si
00:26:08 qui que ce soit arrive au pouvoir
00:26:10 et qui gérait de la même manière
00:26:12 son gouvernement, c'est-à-dire
00:26:14 à coup de 49-3 ?
00:26:16 Va-t-on dire "Ah bah non, c'est pas possible
00:26:18 pour Madame Intel ou Monsieur Intel ?"
00:26:20 Oui, mais le problème, c'est qu'on l'a laissé passer
00:26:22 pour X fois pour Monsieur Emmanuel Macron.
00:26:24 - Et Madame Borne.
00:26:26 - Exactement. Et moi, je pense que
00:26:28 on est dans une crise démocratique qui,
00:26:30 à un moment donné,
00:26:32 va dépasser
00:26:34 l'entendement. Et ça, c'est beaucoup plus grave
00:26:36 parce que c'est des choses qui sont
00:26:38 beaucoup moins gérables, beaucoup plus
00:26:40 difficiles. On ne sait pas de quoi l'avenir sera fait
00:26:42 mais à mon avis, ça va être compliqué.
00:26:44 - Il y a une association qui attend pour son avenir,
00:26:46 c'est d'ici mardi soir, et c'est votre tour
00:26:48 de table, c'est l'association Anticor
00:26:50 qui a fait une nouvelle demande d'agrément
00:26:52 suite au retrait de celle-ci.
00:26:54 - On parlait tout à l'heure
00:26:56 de crise démocratique ? - Bah, ça en est
00:26:58 l'illustration pour moi. Vous avez
00:27:00 une association qui, pour moi, d'intérêt
00:27:02 général, d'intérêt public... - Ah oui, c'est une association
00:27:04 qui lutte contre la corruption et qui fait des dépôts de plaintes.
00:27:06 - Exactement. Qui a la possibilité
00:27:08 de se constituer partie civile, effectivement,
00:27:10 parce qu'en France, en réalité, seul,
00:27:12 sur un certain nombre de sujets tels que
00:27:14 ceux-là, le parquet en a la
00:27:16 capacité, et là, vous avez, grâce à son agrément,
00:27:18 la possibilité pour cette association
00:27:20 - il me semble qu'il y en avait d'autres également -
00:27:22 la possibilité de le faire. Et on a,
00:27:24 grâce à ce type d'association, un certain nombre
00:27:26 d'affaires qui sortent ou qui
00:27:28 sont exposées d'un point de vue judiciaire
00:27:30 qui n'auraient jamais pu l'être, en réalité,
00:27:32 sans ce type d'association
00:27:34 de gens intègres, de gens compétents.
00:27:36 Et moi, je trouve
00:27:38 ça assez hallucinant qu'on se pose
00:27:40 la question, et puis c'est un
00:27:42 dossier qui est assez
00:27:44 particulier
00:27:46 parce qu'ils ont un agrément depuis 2015.
00:27:48 - Oui. - Il me semble, c'était
00:27:50 la garde des Sceaux de Taubira,
00:27:52 de mémoire, qui l'avait accordé. Ensuite,
00:27:54 le successeur ou la successeur
00:27:56 de Taubira, Madame...
00:27:58 - Oui, je vois sa tête,
00:28:00 qui est prof de droit à Toulouse.
00:28:02 - Et Murvoas. - Non, c'est pas...
00:28:04 - Murvoas, c'est pas... - Murvoas, c'est vrai.
00:28:06 - Murvoas n'a pas eu l'occasion
00:28:08 de renouveler l'agrément. - C'est Beloubet.
00:28:10 - C'est Beloubet qui a renouvelé.
00:28:12 Et là, en réalité, vous avez
00:28:14 un Premier ministre qui s'appelle
00:28:16 Jean Castex, qui fait
00:28:18 une erreur, c'est-à-dire qu'il fait un décret de renouvellement
00:28:20 mais qui, en réalité, les services, ses services
00:28:22 se plantent. Et donc, du coup, on prend
00:28:24 ce texte-là
00:28:26 à leur décharge
00:28:28 pour leur dire "en fait, on va vous le retirer". Et en réalité, on sait pertinemment
00:28:30 que derrière, il y a des pressions
00:28:32 énormes, en réalité. Et c'est pour ça que
00:28:34 la crise démocratique, elle couvre. Parce que, en réalité,
00:28:36 ce sujet-là, dans une République
00:28:38 bananière, autre que la France,
00:28:40 on vous dirait "oui, bon, d'accord",
00:28:42 etc. Mais en France, le fait
00:28:44 de se dire "nous n'allons pas
00:28:46 donner d'agrément
00:28:48 pour une association d'anticorruption",
00:28:50 je trouve ça assez dur. - William T.
00:28:52 C'est vrai que ça pose question, comme
00:28:54 c'est quand même Anticor qui s'est porté partie civile
00:28:56 dans des affaires concernant des très proches
00:28:58 du pouvoir. - Oui, mais...
00:29:00 - Il y a deux points
00:29:02 que je vois. La première,
00:29:04 globalement, c'est qu'il y a beaucoup d'associations
00:29:06 qui sont payées par le contribuable français
00:29:08 et qui agissent quand même contre la France. C'est-à-dire qu'Anticor
00:29:10 multiplie les plaintes à longueur de temps
00:29:12 contre tout l'ensemble des personnalités politiques.
00:29:14 D'un côté, parfois c'est justifié, parfois c'est
00:29:16 manifestement abusif.
00:29:18 Et ça participe au fait que les politiques, maintenant,
00:29:20 ont peur du risque qu'on appelle le risque pénal
00:29:22 et qu'ils ont peur d'entamer la moindre action.
00:29:24 Parce qu'à l'heure actuelle, on porte plainte
00:29:26 pour quasiment n'importe quoi. Et il y a un ensemble de politiques
00:29:28 qui ont peur, c'est ce qu'avait dit Emmanuel Macron à propos de son ancien
00:29:30 Premier ministre, Edouard Philippe, qui avait dit qu'il faut qu'il gère
00:29:32 son risque pénal, notamment sur la question
00:29:34 de la crise sanitaire. - Absolument. - Le deuxième point que je vois
00:29:36 sur la question d'Anticor spécifiquement,
00:29:38 c'est qu'il faut
00:29:40 forcément que ce soit le contribuable.
00:29:42 Parce qu'au-delà de la question de l'agrément,
00:29:44 ça veut dire que l'État, d'une manière
00:29:46 ou d'une autre, donne des subventions publiques.
00:29:48 - Pas pour Anticor. - Pas pour Anticor.
00:29:50 - Ils ont zéro subvention. - Mais quand même...
00:29:52 - Ils dénoncent justement le principe de la corruption
00:29:54 et ils n'en reçoivent pas. - Oui, mais à partir du moment
00:29:56 où vous avez un agrément,
00:29:58 vous avez un ensemble de dispositifs
00:30:00 qui vous permettent notamment de défiscaliser des dons, etc.
00:30:02 - Non, non. Anticor,
00:30:04 ce sont des gens qui
00:30:06 contribuent à titre personnel.
00:30:08 Ce sont des gens qui mettent de leur
00:30:10 argent, de leur fortune personnelle, etc.
00:30:12 Le seul avantage qu'Anticor a par rapport
00:30:14 à d'autres associations, c'est qu'il a la possibilité
00:30:16 d'ester en justice
00:30:18 d'un point de vue juridique.
00:30:20 Et donc du coup, il a quasiment...
00:30:22 C'est vrai, on peut se poser la question
00:30:24 sur le poids. En réalité, il a
00:30:26 quasiment la même capacité qu'un
00:30:28 procureur de la République. Or, vous savez tous
00:30:30 que le procureur de la République, en fait, est
00:30:32 la main de la place Vendôme.
00:30:34 - Il garde des sous. - Exactement. Et donc, du coup,
00:30:36 vous aviez... Peut-être qu'il y a
00:30:38 des excès, je ne dis pas le contraire.
00:30:40 Mais on est dans un pays
00:30:42 où on a besoin de transparence, où on a
00:30:44 besoin, sur des affaires
00:30:46 de corruption, que la justice puisse passer.
00:30:48 Et Pierre-Yves Martin.
00:30:50 - Dès que j'arrivais sur mon dernier point,
00:30:52 le point essentiel que moi je vois, c'est que l'action
00:30:54 publique, aujourd'hui, est entravée par une judiciarisation
00:30:56 de la vie politique. C'est-à-dire qu'à chaque fois que vous voulez tenter
00:30:58 quelque chose, vous parlez des élus qui ne bougeaient pas.
00:31:00 Quand un élu veut construire une mairie,
00:31:02 il est bloqué par un ensemble d'associations qui portent plainte
00:31:04 ou qui font des recours administratifs pour bloquer
00:31:06 le permis de construire et la délivrance. Et c'est cet enchante
00:31:08 de points, moi, je pense, qui paralysent l'action publique.
00:31:10 La question qu'on veut, c'est, est-ce qu'il faut avoir
00:31:12 une action publique qui est très efficace, ou est-ce qu'il faut
00:31:14 se battre éventuellement contre 5-10 corrompus ?
00:31:16 Parce qu'il faut rappeler que sur les 600 000 élus
00:31:18 qui constituent la France,
00:31:20 la plupart d'entre eux sont parfaitement honorables.
00:31:22 - Ça rejoint bien ce modèle
00:31:24 français que j'évoquais tout à l'heure, et cette
00:31:26 superposition, cette complexité
00:31:28 administrative.
00:31:30 Juste pour rebondir, effectivement,
00:31:32 votre propos pose interrogation,
00:31:34 en tout cas, ça a le mérite de se poser la question, de savoir
00:31:36 s'il y a trouble ou pas
00:31:38 entre cet événement que vous évoquez
00:31:40 et une volonté politique
00:31:42 ou du pouvoir.
00:31:44 La question que je me posais, moi,
00:31:46 c'était, est-ce que
00:31:48 cette association a des moyens
00:31:50 pour obtenir son agrément ?
00:31:52 Est-ce qu'elle a des moyens de faire appel ?
00:31:54 De contester ?
00:31:56 Ou est-ce qu'elle est obligée
00:31:58 d'accepter la décision ?
00:32:00 - Oui, alors, elle a
00:32:02 contre la décision
00:32:04 qui a été précédemment rendue,
00:32:06 effectivement, elle est partie. Alors, ce qu'il faut savoir, c'est que
00:32:08 ça a été dénoncé par des gens intérieurs
00:32:10 en anticorps, et c'est là qu'on parle d'intelligence
00:32:12 économique, c'est que parfois, vous pouvez
00:32:14 également, même à ce niveau-là, être
00:32:16 infiltré par des gens qui ont eu d'autres vocations
00:32:18 que réellement l'objet de l'association.
00:32:20 Oui, ils sont au tribunal,
00:32:22 ils sont, si je ne dis pas, au Conseil d'État
00:32:24 ou devant la Cour de classation,
00:32:26 mais l'agrément, en réalité,
00:32:28 qu'il aurait retiré, ils peuvent
00:32:30 le redemander, sauf que
00:32:32 ça a duré deux ou trois ans.
00:32:34 - Oui, j'imagine que ça doit être long.
00:32:36 - Il y a tout le temps un certain nombre d'affaires
00:32:38 qui vont tomber à l'eau, tout simplement.
00:32:40 - Et donc, voilà, vous avez votre réponse.
00:32:42 - Dernièrement, Philippe, en réalité,
00:32:44 je suis d'accord sur le fait qu'il ne faut pas
00:32:46 extra-judiciariser
00:32:48 la politique française, mais n'oublions jamais
00:32:50 que c'est du denier public, c'est du denier de l'ensemble
00:32:52 des citoyens, ce n'est pas du denier privé,
00:32:54 et je suis désolé, lorsqu'il s'agit du denier
00:32:56 privé, on doit être encore plus exigeant
00:32:58 que lorsqu'il s'agit de mon argent privé.
00:33:00 - Mettez-vous d'accord avec
00:33:02 Farid Temsamani, William Tate,
00:33:04 Yves Martin, dans quelques instants,
00:33:06 après les tours de table, les débats,
00:33:08 on va parler de cet appel
00:33:10 de 50 personnalités du monde de la culture
00:33:12 qui disent "N'effacez pas Gérard Depardieu".
00:33:14 On se retrouve dans quelques instants.
00:33:16 - Sud Radio,
00:33:18 mettez-vous d'accord ?
00:33:20 ...
00:33:22 Sud Radio, mettez-vous d'accord ?
00:33:24 Philippe David.
00:33:26 - Mettez-vous d'accord avec
00:33:28 William Tate, président du Think Tank,
00:33:30 je ne prends pas l'accent, je n'ai pas dit "Think Tank",
00:33:32 le millénaire Farid Temsamani,
00:33:34 consultant en intelligence économique
00:33:36 et porte-parole de l'association Banlieue+, et Pierre-Yves Martin,
00:33:38 consultant, "N'effacez pas
00:33:40 Gérard Depardieu", c'est un appel signé
00:33:42 par 50 personnalités du monde de la culture
00:33:44 alors que l'acteur est visé par deux plaintes
00:33:46 pour viol et agression sexuelle
00:33:48 et que ses propos diffusés dans compléments
00:33:50 d'enquête ont suscité l'indignation
00:33:52 de personnalités, ont suscité l'indignation.
00:33:54 Alors cet appel est signé par des personnalités
00:33:56 comme Nathalie Baye, Nadine Trintignant,
00:33:58 Benoît Poulevard, Pierre Richard,
00:34:00 Charles O'Tramplin ou encore Carla Bruni
00:34:02 qui appellent à ne pas se substituer
00:34:04 à la justice et à permettre à ce géant
00:34:06 du cinéma de continuer à jouer.
00:34:08 Qui veut réagir le premier ?
00:34:10 Pierre-Yves Martin ? - Oui, volontiers.
00:34:12 Moi ça commence... - C'est à vous.
00:34:14 - Merci Philippe. Ca commence sérieusement
00:34:16 à m'agacer cette histoire
00:34:18 de médiatisation de ces affaires
00:34:20 qui sont en cours.
00:34:22 Je ne comprends pas,
00:34:24 j'entends qu'il y ait des tribunes
00:34:26 pour ou contre, c'est la démocratie,
00:34:28 chacun s'exprime,
00:34:30 parfait. Mais là, il y a
00:34:32 une espèce de... On a l'impression que la justice
00:34:34 se vit
00:34:36 sur les plateaux de télé, sur les plateaux
00:34:38 de radio, dans les médias, dans les journaux
00:34:40 et que du coup,
00:34:42 il y a une telle pollution que
00:34:44 je me mets à la place de ces juges
00:34:46 qui vont
00:34:48 finir par engager des actions.
00:34:50 Je me dis, mais comment peuvent-ils
00:34:52 s'assurer et travailler
00:34:54 sereinement en toute
00:34:56 impartialité, en toute neutralité
00:34:58 si pendant
00:35:00 des semaines et des semaines,
00:35:02 de leur chasse aux oreilles,
00:35:04 ces personnes ont pu entendre
00:35:06 des éléments
00:35:08 erronés ou
00:35:10 vrais ou...
00:35:12 Il y a un truc, et je me dis,
00:35:14 par rapport à notre modèle de société, il y a vraiment
00:35:16 un truc qui tourne plus rond.
00:35:18 C'est-à-dire qu'on se substitue à la justice
00:35:20 pour commenter, pour faire des
00:35:22 actions,
00:35:24 rien ne semble respecter
00:35:26 en tout cas le fameux...
00:35:28 - Ni la présomption d'innocence.
00:35:30 - Voilà, chacun
00:35:32 avec l'accès à l'information, cette révolution de l'information
00:35:34 qui est formidable, mais qui en même temps est hyper
00:35:36 dangereuse, donc du coup maintenant, tout le monde
00:35:38 croit savoir tout, a accès à tout
00:35:40 ou pas, et du coup
00:35:42 commente, interprète, surinterprète,
00:35:44 on vit dans un monde complètement
00:35:46 fou. - William T.
00:35:48 - Ce que je trouve amusant, c'est que beaucoup de personnes
00:35:50 défendent l'état de droit,
00:35:52 sont les premiers à manifester pour apporter la démocratie
00:35:54 dans le monde, et dire que
00:35:56 chaque personne a le droit au respect, notamment des
00:35:58 droits de l'homme, parce que ça a été créé par la France.
00:36:00 Seulement, les premières personnes qui disent ça sont
00:36:02 les premiers à avoir une présomption
00:36:04 de culpabilité, ne pas respecter l'état de droit
00:36:06 et dire qu'en gros, il faut juger les personnes
00:36:08 par un tribunal médiatique et populaire,
00:36:10 selon ce que faisaient Laterreur et Robespierre,
00:36:12 plutôt que de penser aux principes de la justice les plus fondamentaux.
00:36:14 Je ne fais aucune référence aux insoumis
00:36:16 et à Sandrino Rousseau, ils se reconnaîtront eux-mêmes.
00:36:18 - Ça, ça s'appelle un déni
00:36:20 politique-analytique, quand on dit ça comme ça !
00:36:22 - C'est quand même un point qui est fantastique,
00:36:24 c'est-à-dire qu'on est les premiers à donner des leçons
00:36:26 à la planète entière, mais on n'est pas
00:36:28 les premiers à pouvoir les appliquer,
00:36:30 et c'est ce qui nous a reprochés un peu sur l'ensemble du globe.
00:36:32 Sur l'affaire De Pardieu,
00:36:34 on a une difficulté, c'est que notamment depuis
00:36:36 l'affaire #MeToo, on a encouragé
00:36:38 les femmes, notamment, à pouvoir s'exprimer,
00:36:40 à pouvoir porter plainte, et à
00:36:42 faire part des gestes les plus déplacés
00:36:44 dans chacun des points de la société,
00:36:46 que ce soit au niveau de la presse, des entreprises, etc.
00:36:48 Par contre, le pendant de ça, c'est qu'on a
00:36:50 créé une présomption du fait
00:36:52 que les femmes avaient toujours raison.
00:36:54 Mais ce n'est pas ça ! Encourager la parole des femmes
00:36:56 ne veut pas dire qu'elles ont toujours raison, c'est juste
00:36:58 les encourager à les porter plainte. Et on est allé
00:37:00 beaucoup trop loin dans l'affaire #MeToo, et c'est en train
00:37:02 de se retourner contre nous, parce que lorsque
00:37:04 vous regardez des personnes de type similaire
00:37:06 auxquelles ils ont eu une présomption de culpabilité
00:37:08 et qui ont perdu des millions de dollars, et qui ont vu leur carrière
00:37:10 arrêter, je pense à Kevin Spacey,
00:37:12 à Johnny Depp... - Et dont certains ont été innocentés,
00:37:14 comme Kevin Spacey ! - Et Johnny Depp,
00:37:16 et Johnny Depp notamment.
00:37:18 Et ça pose quand même problème, parce que pour la tribune,
00:37:20 moi je suis plutôt d'accord, c'est-à-dire que
00:37:22 si Aminima, on sait qu'il a eu des comportements,
00:37:24 un comportement déplacé,
00:37:26 Aminima, dans le meilleur des cas. Par contre, ça ne veut pas
00:37:28 dire pour autant qu'il doit arrêter de travailler, parce que
00:37:30 imaginons qu'il soit innocenté dans cette affaire.
00:37:32 Qui va lui rendre sa carrière ?
00:37:34 Qui lui rendra son honneur, après avoir eu son nom
00:37:36 sali ? - Je vous arrête, le footballeur
00:37:38 Benjamin Mendy, qui a été blanchi de toutes les affaires
00:37:40 de viol, personne ne s'est plaint,
00:37:42 il a perdu des millions d'euros de salaire
00:37:44 à Manchester City. - La question que je pose,
00:37:46 c'est que de toute façon, dans le milieu,
00:37:48 les gens ont quand même, ça se joue sur un milieu qui est
00:37:50 réputationnel, notamment
00:37:52 en tant qu'acteur, si Depardieu
00:37:54 se comporte comme ça, de manière déplacée,
00:37:56 mais non criminelle, est-ce que les personnes qui l'embauchent
00:37:58 ne peuvent pas mettre en place un système
00:38:00 pour faire en sorte qu'il ne se comporte pas de manière déplacée
00:38:02 contre certaines femmes ? - Farid Temsamani.
00:38:04 - Bon, il y a plusieurs choses.
00:38:06 Le temps médiatique, ce n'est pas le temps judiciaire.
00:38:08 Pour rebondir
00:38:10 sur ce qui a été dit tout à l'heure, les juges
00:38:12 sont formés pour justement faire
00:38:14 abstraction de ce qui peut se dire et puis
00:38:16 ils instruisent de manière
00:38:18 factuelle. Moi, je suis un peu
00:38:20 gêné sur cette tribune, en réalité,
00:38:22 parce qu'il n'y a pas un mot
00:38:24 sur les potentielles victimes.
00:38:26 Concernant Depardieu, il n'est absolument
00:38:28 pas question de remettre en cause ni le talent
00:38:30 ni la magnifique carrière
00:38:32 et le monstre du cinéma français
00:38:34 et international qu'il peut être.
00:38:36 La réalité,
00:38:38 c'est que
00:38:40 ça a été dit, c'est assez compliqué
00:38:42 lorsqu'on est une femme dans un système
00:38:44 historique tel que le nôtre,
00:38:46 en vérité, pour pouvoir
00:38:48 un jour s'exprimer. Et je vais mettre
00:38:50 sur un parallèle qui ne concerne absolument
00:38:52 pas Gérard Depardieu
00:38:54 la notion d'inceste, par exemple.
00:38:56 C'est très compliqué d'évoquer
00:38:58 l'inceste que, potentiellement, vous avez subi
00:39:00 lorsque vous êtes victime, enfant,
00:39:02 etc. C'est très délicat.
00:39:04 Le viol, c'est la même chose. Moi, je pense qu'il ne faut absolument
00:39:06 pas minorer le fait
00:39:08 que des femmes soient
00:39:10 assez courageuses de porter
00:39:12 l'affaire devant les tribunaux.
00:39:14 Très souvent, lorsque vous avez
00:39:16 affaire à quelqu'un de puissant et d'assez
00:39:18 important, vous ne le faites pas.
00:39:20 La justice nous dira, en l'occurrence,
00:39:22 si c'est avéré
00:39:24 ou pas. Et si c'est
00:39:26 non avéré, vous avez dans le Code pénal
00:39:28 français la possibilité de vous retourner contre
00:39:30 celui qui a porté plainte de manière abusive.
00:39:32 C'est aussi simple que ça. Mais,
00:39:34 s'il vous plaît, ne minorons
00:39:36 pas la violence que
00:39:38 les femmes peuvent... et le symbole
00:39:40 que ça peut donner, parce que ça donne le symbole
00:39:42 d'une justice pour les forts
00:39:44 et une justice pour les faibles. Or, vous avez
00:39:46 des tas de femmes, aujourd'hui, d'ailleurs,
00:39:48 qui nous écoutent, qui subissent ou qui
00:39:50 ont subi ce type d'agression
00:39:52 et qui ne peuvent pas s'exprimer
00:39:54 parce que, potentiellement, c'est un
00:39:56 patron, potentiellement, c'est un chef de service
00:39:58 ou un voisin, ou même, parfois, un mari.
00:40:00 - J'ai pas l'impression
00:40:02 que le sujet soit de
00:40:04 minorer ou pas. - La tribune,
00:40:06 en tout cas, clairement,
00:40:08 il n'y a aucun mot pour les femmes.
00:40:10 - Deux éléments
00:40:12 de réponse. Le premier, c'est que
00:40:14 c'est une tribune.
00:40:16 Donc, ils réagissent
00:40:18 par rapport à ce qui a été
00:40:20 dit dans les deux dernières semaines.
00:40:22 D'accord ? A tort ou à raison,
00:40:24 vrai ou faux, on n'en sait rien.
00:40:26 Donc, voilà, ils font leur job de tribune.
00:40:28 Ils ont pris une ligne
00:40:30 d'argumentation
00:40:32 qui est celle-là.
00:40:34 Moi, personnellement, j'aurais peut-être pas
00:40:36 forcément mis en avant
00:40:38 la qualité artistique et professionnelle
00:40:40 de Gérard Depardieu, en premier argument,
00:40:42 mais chacun défend
00:40:44 ses goûts muséens. - Cinématographiques
00:40:46 ou musicaux.
00:40:48 - Moi, je trouve que derrière tout ça, il y a
00:40:50 deux enseignements. Un, le rapport au temps.
00:40:52 C'est qu'on est incapable de respecter ce rapport
00:40:54 au temps. Et deux, par rapport à votre terme
00:40:56 de minorer,
00:40:58 en fait, on est dans une société où on n'est
00:41:00 absolument pas modérés.
00:41:02 C'est que tout s'enflamme très très vite
00:41:04 et ça part dans tous les sens
00:41:06 et donc, du coup, c'est dénué de raison
00:41:08 et d'intelligence. - William T.
00:41:10 - Oui, je suis plutôt d'accord avec ça et personne ne remet
00:41:12 en cause le... Et puis, pour ceux qui ont regardé
00:41:14 le complément de requête, personne ne félicite Gérard Depardieu
00:41:16 pour son comportement. Donc, on n'est pas
00:41:18 là à minorer les violences
00:41:20 auxquelles subiraient les femmes. Le point essentiel,
00:41:22 c'est est-ce que lorsqu'une personne est
00:41:24 inculpée depuis #MeToo pour viol
00:41:26 ou pour agression sexuelle ou
00:41:28 tous les autres faits qui peuvent relever
00:41:30 de ce type d'infraction, est-ce qu'on est obligé
00:41:32 de mettre en place la spirale
00:41:34 médiatique, notamment, et toute l'inquisition
00:41:36 qu'il y a contre cette personne ? Parce qu'on ne parle pas uniquement
00:41:38 de faire disparaître Gérald Depardieu
00:41:40 et de dire qu'il est éventuellement coupable.
00:41:42 Il faut qu'il soit coupable. Il faut que sa carrière
00:41:44 s'arrête maintenant. Et même pire que sa carrière,
00:41:46 il faut enlever tous les films. C'est comme si
00:41:48 il n'a quasiment plus existé. C'est comme si Staline
00:41:50 supprimait les photos de Trotski, etc.
00:41:52 On est quand même un peu à l'aise. - Il y avait d'autres aussi coupables.
00:41:54 Il faut quand même rappeler ce contexte.
00:41:56 Lorsque des personnalités
00:41:58 s'expriment en faveur de Depardieu.
00:42:00 Parce qu'aujourd'hui, les personnes qui s'expriment en faveur
00:42:02 de Depardieu, est-ce qu'elles sont du bon côté de la barrière
00:42:04 ou du mauvais côté de la barrière ?
00:42:06 Lorsque vous dites "oui, il y aurait une justice pour les puissants",
00:42:08 les personnes qui s'expriment en faveur de Depardieu
00:42:10 seront, vraisemblablement,
00:42:12 mises au banc du banc médiatique.
00:42:14 C'est-à-dire qu'elles ne seront pas du bon côté de la barrière.
00:42:16 Le bon côté de la barrière actuellement, c'est de soutenir la victime
00:42:18 et de dire "quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe,
00:42:20 Depardieu est un coupable, est un gros porc,
00:42:22 et il doit être inculpé. On doit supprimer son existence,
00:42:24 faire disparaître tout ce film
00:42:26 et faire en sorte qu'il n'ait jamais existé.
00:42:28 Moi, je pense qu'il y a quand même une distinction entre porter justice
00:42:30 et dire que si par cas Depardieu est coupable,
00:42:32 il doit être coupable, et de notre côté,
00:42:34 faire tous les excès possibles, notamment le saldo à Cancel Culture.
00:42:36 - Farid Tamsamani, vous avez parlé tout à l'heure
00:42:38 William Tate, Sandrine Rousseau, quand vous voyez
00:42:40 que c'était passé à la télé où elle dézingue
00:42:42 complètement Julien Bayou sur ce type d'affaires,
00:42:44 on se dit que finalement,
00:42:46 le tribunal révolutionnaire de Fouquier-Tinville,
00:42:48 c'était un peu ça, mais à l'époque, il n'y avait pas la télé.
00:42:50 - Exactement. - C'est là où ça pose question,
00:42:52 quand même. - Bien sûr que ça pose question.
00:42:54 On est là, en train d'en débattre,
00:42:56 en réalité, l'époque, c'est l'époque
00:42:58 qui veut ça.
00:43:00 Je réitère ce que je disais tout à l'heure,
00:43:02 c'est juste que, attention à l'impact
00:43:04 que ce type de tribune, encore une fois,
00:43:06 tout le monde est libre d'écrire ce type de tribune.
00:43:08 Je pense que,
00:43:10 je pense que la quasi-majorité
00:43:12 des signataires n'ont absolument
00:43:14 pas lu en réalité, ou en tout cas
00:43:16 n'ont pas écrit le moindre mot
00:43:18 de cette tribune. C'est juste que,
00:43:20 la moindre des choses, parce que probablement,
00:43:22 même parmi les signataires, vous avez des gens qui ont subi
00:43:24 ce type d'agression sexuelle,
00:43:26 eh bien, il faut faire attention
00:43:28 parce que le signal que vous envoyez
00:43:30 peut être dévastateur. Alors, bien sûr,
00:43:32 je suis plutôt pour la nuance.
00:43:34 Encore une fois, Gérard Depardieu est un immense
00:43:36 monsieur, et je suis absolument contre
00:43:38 le fait de vouloir effacer
00:43:40 de la culture populaire ou
00:43:42 quelques traces. Je pense que les gens ont
00:43:44 une vie, bien, pas bien, peu importe,
00:43:46 ils ont une vie. - Tout n'est pas blanc, tout n'est pas noir.
00:43:48 - Exactement, la réalité, c'est jamais blanc
00:43:50 ou noir, et qu'il faut être
00:43:52 beaucoup plus nuancé. Néanmoins,
00:43:54 je le redis,
00:43:56 nous sommes dans une époque
00:43:58 où il y a eu #MeToo,
00:44:00 il y a eu des excès dans #MeToo, il n'y a aucun
00:44:02 souci là-dessus, mais la réalité, c'est extrêmement
00:44:04 compliqué pour les femmes
00:44:06 de parler
00:44:08 lorsqu'elles ont eu affaire à ce type de comportement,
00:44:10 et que le symbole,
00:44:12 ou en tout cas l'image qui peut être
00:44:14 renvoyée à travers ces tribunes, c'est de dire
00:44:16 "eh bien c'est moins grave parce que nous avons affaire
00:44:18 à quelqu'un d'extraordinaire". Encore une fois, je pèse
00:44:20 mes mots, c'est un acteur extraordinaire,
00:44:22 ça n'empêche pas que
00:44:24 un certain nombre de ses comportements
00:44:26 pourraient être, à mon avis,
00:44:28 pourraient poser problème. - Vous êtes bien d'accord
00:44:30 dans "Mettez-vous d'accord"
00:44:32 sur Sud Radio, on se retrouve dans quelques instants
00:44:34 pour nos prochains sujets avec nos débatteurs du jour.
00:44:36 William Tapie, Arif Martin, Farid Temsamani,
00:44:38 un maire refuse d'ottroyer un chèque
00:44:40 de Noël à la famille d'un émeutier
00:44:42 qui aurait dégradé un poste de police.
00:44:44 Restez bien avec nous sur Sud Radio.
00:44:46 Sud Radio,
00:44:48 mettez-vous d'accord ?
00:44:50 Philippe David.
00:44:52 Sud Radio, mettez-vous d'accord ?
00:44:54 Philippe David.
00:44:56 Retour de "Mettez-vous d'accord"
00:44:58 avec nos débatteurs du jour, William Tapie,
00:45:00 Arif Martin, Farid Temsamani,
00:45:02 un maire refuse d'octroyer un chèque de Noël
00:45:04 à la famille d'un émeutier qui aurait dégradé
00:45:06 un poste de police pour l'élu LR
00:45:08 de Villeneuve-le-Roi en banlieue parisienne.
00:45:10 Il s'appelle Didier Gonzalès. Ce n'est pas aux Villeneuvois
00:45:12 pénalisés de faire un cadeau exceptionnel
00:45:14 à la famille. Farid Temsamani,
00:45:16 vous êtes porte-parole de Banlieue Plus,
00:45:18 c'est pour ça que je donne la parole en premier.
00:45:20 Qu'est-ce que vous pensez du comportement de ce maire ?
00:45:22 - A première vue, j'ai envie de dire
00:45:24 qu'il a complètement raison.
00:45:26 Pourquoi le denier public
00:45:28 irait à ceux qui ont fauté ?
00:45:30 Est-ce que c'est son rôle à lui ?
00:45:32 Il se trouve qu'en l'occurrence,
00:45:34 le gamin, j'ai envie de dire,
00:45:36 il a 19 ans, si je ne dis pas de bêtises,
00:45:38 il a été condamné par la justice,
00:45:40 donc il a été reconnu coupable.
00:45:42 Est-ce qu'il vit toujours avec sa famille ?
00:45:44 Est-ce que c'est à sa famille de payer ?
00:45:46 C'est l'éternel débat dans un certain nombre
00:45:48 de quartiers populaires où les familles
00:45:50 de trafiquants, dorénavant, peuvent être
00:45:52 expulsées des logements sociaux.
00:45:54 Pour vous faire prendre conscience,
00:45:56 je trouve ça très bon,
00:45:58 en réalité. Là, on a plus
00:46:00 l'impression qu'on est à la recherche
00:46:02 du buzz médiatique
00:46:04 et donc
00:46:06 on peut se dire
00:46:08 "bon voilà, c'est peut-être un peu exagéré,
00:46:10 mais pourquoi pas, moi je ne suis absolument
00:46:12 pas contre". - Pierre-Yves Martin.
00:46:14 - Plusieurs éléments. Philippe, vous avez dit
00:46:16 la famille qui...
00:46:18 Vous avez utilisé le terme
00:46:20 de famille, d'abord.
00:46:22 Pour moi, famille, ça peut être
00:46:24 très élastique. - Oui, c'est
00:46:26 un des membres de la famille
00:46:28 a dégradé un poste de police,
00:46:30 donc le maire donne le pâle-chèque à cette famille
00:46:32 en disant qu'ils l'ont mal éduqué. - Et du coup,
00:46:34 vous avez dit qu'il aurait dégradé.
00:46:36 - Il a été dégradé, oui.
00:46:38 - Il a été condamné, je n'en sais rien du tout.
00:46:40 - Il a vraiment été condamné ? - Il me semble qu'il a été condamné.
00:46:42 - Alors après, est-ce qu'il s'est
00:46:44 pourvu en la peine ? - Non, mais d'accord,
00:46:46 la question qui se pose, c'est
00:46:48 est-ce qu'on doit sanctionner toute une famille
00:46:50 parce qu'un membre de la famille a fauté ? C'est le but
00:46:52 de la question. - Et l'autre...
00:46:54 Le premier élément de réponse, Philippe, c'est que
00:46:56 il y a quand même ce sujet de
00:46:58 "je me mets à la place de..."
00:47:00 Je ne sais pas si c'est dans les
00:47:02 responsabilités, dans ce qu'on
00:47:04 attend d'un maire que de décider
00:47:06 s'il peut donner ou pas
00:47:08 en fonction de tel ou tel critère.
00:47:10 Moi, je trouve que notre époque
00:47:12 est quand même extraordinaire, et pas dans le bon
00:47:14 sens du terme, parce que
00:47:16 chacun se substitue à d'autres,
00:47:18 prend des périmètres qui bougent, qui sont
00:47:20 mouvants, sans forcément que ça soit
00:47:22 acté, validé, officialisé. Je trouve ça
00:47:24 très surprenant.
00:47:26 L'autre élément, c'est
00:47:28 un élément d'étonnement,
00:47:30 c'est qu'on est sur une sphère communale,
00:47:32 donc on imagine quand même
00:47:34 une notion de proximité,
00:47:36 et je trouve que c'est un message
00:47:38 qui est certainement
00:47:40 vrai, certainement
00:47:42 juste, je ne sais pas, mais je trouve
00:47:44 que c'est quand même violent. Ça veut dire
00:47:46 que cette famille va être
00:47:48 victimisée,
00:47:50 mise à l'écart,
00:47:52 et finalement,
00:47:54 jusqu'où va la responsabilité d'une famille
00:47:56 par rapport à un de ses membres ?
00:47:58 Moi, je ne sais pas répondre, je trouve ça violent.
00:48:00 - C'est plus éleveur.
00:48:02 La notion de responsabilité légale, pour moi,
00:48:04 elle s'arrête
00:48:06 à 18 ans.
00:48:08 Si on extrapole, pardonnez-moi, ça veut dire que demain,
00:48:10 je ne paye pas mon parc-maître dans la commune,
00:48:12 potentiellement, je n'ai plus accès à un certain
00:48:14 nombre d'aides potentielles de la
00:48:16 commune. Et ça pose
00:48:18 véritablement problème. Mais sur le symbole,
00:48:20 si vous voulez, le symbole, j'y suis
00:48:22 plutôt favorable. - Oui, MT.
00:48:24 - Un des grands problèmes de la France, c'est qu'on
00:48:26 arrive à une culture d'irresponsabilité.
00:48:28 C'est-à-dire que les actes n'entraînent pas
00:48:30 de conséquences. C'est-à-dire que vous pouvez voter,
00:48:32 vous pouvez faire un certain nombre de conneries,
00:48:34 vous n'allez jamais en payer les conséquences.
00:48:36 Je pense que ce qu'essaie de faire ce maire, c'est de rétablir
00:48:38 un peu de justice dans notre pays, dans la
00:48:40 mesure où on n'a toujours pas tiré la moindre
00:48:42 conséquence des émeutes de banlieue. C'est-à-dire qu'actuellement,
00:48:44 on attend toujours le grand plan d'Elisabeth Borne
00:48:46 et d'Emmanuel Macron pour pouvoir restaurer l'ordre dans les quartiers
00:48:48 qui a perdu de la République et faire en sorte que l'ordre règne.
00:48:50 Un des principaux points, notamment,
00:48:52 de ces émeutiers, c'est que la plupart d'entre eux étaient mineurs.
00:48:54 Et donc, du coup, se pose la question,
00:48:56 au grand principe qu'avait porté Gabriel Attal,
00:48:58 de la question de l'éducation. Est-ce que c'est l'État
00:49:00 qui est responsable de l'éducation des gamins
00:49:02 ou est-ce que l'État est responsable de l'instruction
00:49:04 et que ce soit les familles qui soient responsables de l'éducation ?
00:49:06 Est-ce que ces enfants se comportent mal
00:49:08 en raison de l'éducation française
00:49:10 et de la culture de la République française ?
00:49:12 Ou est-ce que c'est les parents qui l'ont mal éduquée ? Moi, je pense que
00:49:14 c'est une responsabilité qui est parentale. Notamment du fait
00:49:16 que les parents n'ont pas inculqué un ensemble
00:49:18 de valeurs qui nous permettent de distinguer
00:49:20 ensemble ce qui est bien et ce qui relève
00:49:22 du mal. Et je pense que sur un ensemble de sujets,
00:49:24 lorsque vous commettez une faute, vous devez être mis au banc
00:49:26 d'une société pour faire en sorte que le symbole
00:49:28 puisse encourager les autres personnes à se comporter
00:49:30 convenablement. Si par cas,
00:49:32 cette personne est mise au banc pour une prime de Noël
00:49:34 qui est comprise entre 40 et 80 euros, on ne parle pas d'un...
00:49:36 - Oui, ce n'est pas un montant colossal.
00:49:38 Ce n'est pas l'euro-million.
00:49:40 - Non, ce n'est pas une condition qui leur permette de ne plus
00:49:42 vivre ou quoi que ce soit. Ça leur permet de faire
00:49:44 comprendre, notamment à eux qui vont raconter
00:49:46 leur histoire à d'autres personnes qui sont des cas similaires,
00:49:48 comment il faut se comporter, comment il faut
00:49:50 faire en sorte que l'enfant puisse se comporter
00:49:52 le soi. Lorsqu'on a vu les émeutes,
00:49:54 notamment de banlieue, on s'est tous félicité que notamment
00:49:56 certains parents soient partis chercher les gamins,
00:49:58 les tirer de ces émeutes
00:50:00 et les foutus dans la bagnole pour les faire rentrer chez eux.
00:50:02 Je pense que c'est le type de comportement
00:50:04 qu'il faut encourager et que le maire,
00:50:06 certes, il va un peu tout seul
00:50:08 comme un cow-boy, mais de toute façon, c'est parce que l'État
00:50:10 est en incapacité de faire régner l'ordre et la justice
00:50:12 dans le propre pays. - Mais c'est vrai, on me parlait
00:50:14 par exemple de conditionner les allocations familiales
00:50:16 et les aides aux familles qui n'avaient pas de délinquants.
00:50:18 Ça vous paraît surréaliste ou pas ?
00:50:20 - Je pense que c'est déjà... - C'est déjà...
00:50:22 - Potentiellement déjà le cas. - Potentiellement, mais peu appliqué.
00:50:24 - Vous savez, dans l'éducation nationale,
00:50:26 lorsque vous avez un enfant qui commet
00:50:28 un certain nombre
00:50:30 de dégradations ou qui, par exemple, ne viennent
00:50:32 pas, par exemple... - À l'école.
00:50:34 - À l'école, etc. Vous avez potentiellement du signalement
00:50:36 dont la conséquence, effectivement, c'est
00:50:38 le retrait d'un certain nombre
00:50:40 d'allocations, par exemple.
00:50:42 La difficulté, on en revient toujours,
00:50:44 c'est est-ce que c'est l'État qui organise ?
00:50:46 Ou est-ce que c'est individuel ?
00:50:48 Ou est-ce que c'est chaque famille ?
00:50:50 Malheureusement, le débat de
00:50:52 l'instruction de l'éducation, c'est un faux débat, puisque
00:50:54 dans notre pays, en tout cas,
00:50:56 le ministère s'appelle le ministère de l'Éducation nationale.
00:50:58 Et dans le Code de l'Éducation nationale,
00:51:00 en réalité, il y a un peu plus
00:51:02 que de l'instruction. Il y a véritablement
00:51:04 une notion d'éducation.
00:51:06 Ça peut être choquant pour un certain
00:51:08 nombre d'entre nous, mais c'est la réalité de notre pays.
00:51:10 - Vous avez complètement raison, et en parallèle,
00:51:12 il y a aussi ce sujet de
00:51:14 manque de responsabilisation de la part
00:51:18 des parents. - Complètement.
00:51:20 - Et du coup, les deux associés
00:51:22 font un résultat catastrophique.
00:51:24 - Et ça a été dit tout à l'heure, en réalité,
00:51:26 on paye ici
00:51:28 une déresponsabilisation des parents,
00:51:30 et c'est pour ça, c'est la raison pour laquelle moi je suis pas
00:51:32 contre le fait de dire, déjà je trouve ça assez
00:51:34 moralement, assez fou,
00:51:36 que cette famille-là, finalement,
00:51:38 quand on sait que son enfant
00:51:40 a commis et a été condamné,
00:51:42 puisse aller réclamer cette aide-là. Mais c'est là que vous voyez
00:51:44 la notion de responsabilité légale.
00:51:46 Qu'est-ce que l'on fait ? On a un enfant qui a fauté.
00:51:48 Est-ce qu'éternellement, il va être
00:51:50 ban de la société ? Eh bien,
00:51:52 c'est une véritable question.
00:51:54 - Oui, oui, ok. - Pas éternellement, mais
00:51:56 c'est une personne qui a participé à des émeutes urbaines,
00:51:58 donc qui a endamagé le bien public,
00:52:00 notamment des habitants de cette ville. Est-ce que les habitants
00:52:02 de cette ville doivent payer pour quelqu'un qui a dégradé
00:52:04 un bien public, auquel ils doivent non seulement réparer
00:52:06 le bien public, mais ensuite, après, faire en sorte
00:52:08 qu'une aide doit être versée ? C'est la première question qui est posée.
00:52:10 La deuxième question qui est posée, c'est que
00:52:12 de toute façon, tant qu'on restera sur un principe auquel
00:52:14 l'État est responsable de tout, ça veut dire
00:52:16 que l'ensemble des personnes qui habitent dans des quartiers populaires
00:52:18 vont pouvoir tenir la même rhétorique
00:52:20 qu'ils tiennent depuis 30 à 40 ans, c'est l'État
00:52:22 qui est responsable de tout, des crimes
00:52:24 de colonisation, etc. Tant qu'on changera pas
00:52:26 de principe, tant qu'on changera pas de discours, on continuera
00:52:28 comme avant, on continuera sur des nouvelles émeutures bennes dans 5 à 10 ans
00:52:30 et peut-être qu'elles seront encore plus violentes que celles
00:52:32 qu'on a connues en 2005 et en 2023.
00:52:34 - Si cette personne a été jugée
00:52:36 et qu'elle a payée,
00:52:38 il n'y a aucun lien
00:52:40 logiquement, et je reviens sur ce sujet
00:52:42 de responsabilité du maire, c'est
00:52:44 à la limite au juge,
00:52:46 dans son délibéré,
00:52:48 de dire "voilà,
00:52:50 la famille peut faire ça, peut
00:52:52 demander, peut obtenir tel ou tel droit..."
00:52:54 - C'est pénal, c'est pas civil.
00:52:56 - Il peut y avoir des points
00:52:58 d'attention, des messages clairs,
00:53:00 je vois pas, j'ai du mal
00:53:02 à voir le lien entre la famille, surtout pour
00:53:04 quelqu'un qui a 19 ans, du coup
00:53:06 c'est ça que je ne comprends pas. - Allez, on va passer
00:53:08 au dernier sujet, on va voyager,
00:53:10 Cap Lémis vers Sud, direction l'Argentine
00:53:12 où Javier Almilaï, le président,
00:53:14 a présenté la facture aux organisateurs d'une
00:53:16 manifestation d'opposition à son régime,
00:53:18 il réclame 60 millions
00:53:20 de pesos, ça va à peu près
00:53:22 70 000 euros, aux
00:53:24 organisateurs du premier rassemblement
00:53:26 contre la politique d'austérité,
00:53:28 la somme doit permettre de compenser les frais
00:53:30 engagés par l'État pour sécuriser la manifestation,
00:53:32 qu'est-ce que vous en pensez ?
00:53:34 Je rappelle qu'en France, par exemple, les clubs de
00:53:36 football payent les CRS qui viennent
00:53:38 assurer la sécurité des stades avant les matchs,
00:53:40 est-ce que, en France par contre,
00:53:42 les manifestants, il n'y a pas de problème, est-ce que ça pose pas
00:53:44 question ? Parce que les grosses organisations
00:53:46 syndicales qui pourront payer auront le droit de manifester,
00:53:48 et les petites qui n'auront pas les moyens n'auront pas le droit.
00:53:50 Qu'est-ce que vous en pensez, William Thé ?
00:53:52 Je pense que c'est important que les gens
00:53:54 ont le droit de manifester dans une démocratie, seulement
00:53:56 le droit de manifester ne noterise
00:53:58 pas aux manifestants le droit de foutre le
00:54:00 bordel dans notre pays. Vous avez un certain
00:54:02 nombre de manifestants qui, quand même,
00:54:04 depuis le début de l'arrivée
00:54:06 au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2007, font en sorte
00:54:08 que le quotidien des Français devienne
00:54:10 insupportable, notamment à chacune des
00:54:12 manifestations, je pense notamment aux commerçants
00:54:14 avec les gilets jaunes, ça ne veut pas dire que la cause des gilets jaunes
00:54:16 était injuste, ça veut dire qu'en fait, ceux qui
00:54:18 payent, ce sont plutôt les Français, les Français lambda,
00:54:20 contrairement à ce qu'on pense, c'est pas Emmanuel Macron.
00:54:22 Et le 1er mai aussi, où les casseurs se sont donnés à cœur joueur,
00:54:24 il est de la bloc. Exactement, et comme je parlais
00:54:26 tout à l'heure du principe de responsabilité, je vais essayer de rester cohérent,
00:54:28 c'est-à-dire que, est-ce qu'on a le droit d'organiser une manif ?
00:54:30 Oui. Est-ce que, pour autant, la manifestation
00:54:32 impose aux autres d'en subir les conséquences ?
00:54:34 Je pense notamment à ceux qui organisent des manifestations
00:54:36 pendant les fêtes de Noël
00:54:38 et qui prennent en otage l'ensemble des
00:54:40 transports publics, est-ce que je pense notamment aux manifestants
00:54:42 qui prennent en otage l'ensemble des travailleurs français
00:54:44 lors de la réforme des retraites ? Est-ce que ça doit être
00:54:46 un type de comportement de manifestant qui permet
00:54:48 notamment d'encourager au dialogue, à la responsabilité,
00:54:50 ou ce qu'on appelle un syndicalisme à la demande ?
00:54:52 Je ne sais pas si ce soit la bonne idée. Ensuite, après, il y a quand même
00:54:54 un point, c'est quand même la sécurisation des manifestants,
00:54:56 des manifestations, c'est-à-dire, est-ce que c'est à l'ensemble
00:54:58 du bien public de faire en sorte que le droit de manifestation
00:55:00 soit opéré ? Ou est-ce qu'on doit faire en sorte
00:55:02 de faire, à minima, une coproduction,
00:55:04 comme avec le service d'ordre de la CGT
00:55:06 qui permet de sécuriser la manifestation ?
00:55:08 Parce que, est-ce qu'à chaque fois, c'est tout le temps
00:55:10 aux mêmes personnes de subir les conséquences
00:55:12 de chacune des manifestations ? C'est la question qui est posée.
00:55:14 Je pense qu'il faut encadrer le droit de manifestation,
00:55:16 notamment d'un point de vue en termes de date
00:55:18 et d'un point de vue concret.
00:55:20 - Farid, t'aimes ça Mani ?
00:55:22 - Il y a une règle qui est très simple.
00:55:24 - Pour manifester, il faut payer.
00:55:26 - Pour manifester, il faut déjà déposer
00:55:28 une demande de manifestation.
00:55:30 Vous vous engagez d'un point de vue pénal
00:55:32 justement à être responsable des troubles,
00:55:34 etc. Et moi, je pense
00:55:36 que dans la limite du raisonnable,
00:55:38 il faut effectivement, on parlait tout à l'heure de responsabilisation,
00:55:40 il faut responsabiliser également
00:55:42 les organisations qui demandent à manifester.
00:55:44 Là où, en fait, ça peut être gênant,
00:55:46 parce qu'on le voit dans quel contexte
00:55:48 c'est mis en place, notamment
00:55:50 en Argentine, où l'histoire récente
00:55:52 est assez lourde.
00:55:54 - Il y a eu une dictature qui a commencé en 76
00:55:56 et que c'est terminé en 82, 83.
00:55:58 - Exactement. Et c'est là qu'on voit la limite
00:56:00 de ce type de raisonnement. Il faut faire très attention à ne pas basculer
00:56:02 dans ce qu'on appelle l'autoritarisme.
00:56:04 Mais moi, sur le principe de faire payer des gens
00:56:06 lorsqu'ils cassent, lorsqu'il y a des débordements,
00:56:08 je rappelle que les forces de l'ordre sont payées
00:56:10 et que ça a un coût extrêmement
00:56:12 cher pour nos impôts
00:56:14 et qu'à mon avis, il faut aller
00:56:16 dans ce sens-là. Mais je vais faire un parallèle
00:56:18 lorsqu'on est à la montagne et que
00:56:20 malheureusement, on est obligé
00:56:22 de se faire électroyer parce qu'on
00:56:24 s'est cassé la figure, etc.
00:56:26 Très souvent, on nous ramène la facture
00:56:28 quelques mois après. - Alors, ce qu'il y a d'aberrant, c'est qu'on vous
00:56:30 ramène la facture, vous n'avez pas pris l'assurance sur les pistes,
00:56:32 mais si vous êtes hors-piste, je ne sais pas si c'est encore le cas,
00:56:34 c'était le cas il y a quelques années,
00:56:36 les secours étaient gratuits, ce que je trouvais pour ma part
00:56:38 absolument scandaleux, soit dit en passant. - Avec un coût !
00:56:40 Avec un coût extraordinaire.
00:56:42 - Avec l'ordre d'hélicoptère, ça coûte une vingtaine.
00:56:44 - Exactement. - Plus les pelotons de gendarmerie
00:56:46 de Haute-Montagne, d'origine des Hautes-Pyrénées
00:56:48 et ont passé beaucoup de vacances, je connais bien
00:56:50 la problématique. Pierre-Yves Martin.
00:56:52 - Non mais je pense que ça vaudrait le coup de
00:56:54 regarder un petit peu plus attentivement
00:56:56 comment, quand on fait une demande à la préfecture
00:56:58 pour manifester,
00:57:00 quels sont les éléments
00:57:02 qui sont vraiment pris en compte et
00:57:04 ce qu'on vous demande en termes de responsabilité,
00:57:06 qu'est-ce qui est formalisé ?
00:57:08 Après, que quand il y a
00:57:10 des débordements, les organisateurs
00:57:12 soient pécuniairement responsables,
00:57:14 je trouve ça complètement normal.
00:57:16 Quand je vois
00:57:18 aussi les dernières manifestations,
00:57:20 le problème c'est qu'il y a
00:57:22 une information, il y a une manifestation,
00:57:24 il y a des débordements, donc on voit des images
00:57:26 mais après on ne sait jamais ce qui se passe.
00:57:28 - Vous savez pourquoi ? - Deux mois, trois mois après, on ne sait pas ce qui se passe,
00:57:30 on ne sait pas si les fauteurs de troubles
00:57:32 ont été retrouvés, ont été jugés,
00:57:34 enfin, dans la majorité des cas, c'est un peu
00:57:36 compliqué, c'est ce fameux rapport à l'instantanéité.
00:57:38 - On est dans un pays qui, sur un certain
00:57:40 nombre de points, est assez laxiste
00:57:42 et en réalité, l'autorité publique
00:57:44 ne va pas plus loin que ça.
00:57:46 Vous avez beau dire
00:57:48 "telle personne est responsable", parce qu'en fait
00:57:50 vous identifiez des personnes physiques
00:57:52 dans l'organisation, mais en réalité
00:57:54 lorsqu'il y a des débordements, etc.,
00:57:56 on va rarement au-delà de ça.
00:57:58 - William T. - Je voulais rajouter quand même
00:58:00 quelque chose, c'était pour certaines manifestations,
00:58:02 il y a quand même les policiers qui prennent la double peine, c'est-à-dire qu'ils sont censés
00:58:04 venir sécuriser la manifestation,
00:58:06 ils reçoivent des jets de projectiles, notamment des black box
00:58:08 et des manifestants d'ultra-gauche,
00:58:10 notamment à Sainte-Soline,
00:58:12 et tous les deux, trois mois, il y a une manifestation organisée
00:58:14 par les écologistes ultra-durs, les aléato-lavaires.
00:58:16 L'autre point qui est quand même posé, je pense quand même,
00:58:18 c'est qu'en France, on est quand même
00:58:20 dans une certaine
00:58:22 inversion des valeurs, c'est-à-dire que vous organisez une manifestation,
00:58:24 vous venez casser l'État,
00:58:26 vous demandez ensuite après à l'État de payer ce que vous avez cassé.
00:58:28 C'est quand même fantastique, mais ça résume bien
00:58:30 les mots français.
00:58:32 - Merci beaucoup William T., président du
00:58:34 Think Tank le millénaire, merci beaucoup
00:58:36 Farid Temsamani, consultant en intelligence
00:58:38 économique et porte-parole de l'association
00:58:40 Banlieue+ ! Merci beaucoup
00:58:42 Pierre-Yves Martin, consultant,
00:58:44 je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année, si vous prenez un peu de vacances,
00:58:46 si vous êtes déjà en vacances,
00:58:48 Noël s'est fait, le jour de l'an approche à grands pas.
00:58:50 Dans quelques instants, on va
00:58:52 parler du trafic d'êtres humains,
00:58:54 on va parler à l'affaire de l'Airbus A340
00:58:56 qui a passé plusieurs jours sur l'aéroport de
00:58:58 Vatrie dans la Marne, on en parlera avec
00:59:00 Nathalie Goulet, sélatrice UDI, auteure d'un
00:59:02 rapport sur le sujet, et auteure également d'un livre
00:59:04 "L'ABCDR du financement du terrorisme"
00:59:06 réécrit, publié aux éditions du ChercheMidi.
00:59:08 Ensuite, notre livre du jour,
00:59:10 "Jean Garrigue, jours heureux,
00:59:12 quand les français rêvaient ensemble",
00:59:14 c'est publié chez Payot Histoire,
00:59:16 ça commence à la fête de la Fédération,
00:59:18 le 14 juillet 1790,
00:59:20 et ça se termine dans une date que nul n'entre nous
00:59:22 à oublier, le 12 juillet 1998.
00:59:24 Vous voulez lui poser vos questions ?
00:59:26 Appelez 0826 300 300,
00:59:28 on se retrouve tout de suite sur Sud Radio.
00:59:30 - Sud Radio, mettez-vous d'accord ?
00:59:32 Philippe David.
00:59:34 Jusqu'au 8, la météo
00:59:36 Sud Radio. - Avec les fromages
00:59:38 de brebis matoc, la fineur
00:59:40 des Pyrénées.
00:59:42 - Bonjour Rémi André, sur le Sud-Ouest, c'est
00:59:44 ensoleillé. - Bonjour à tous,
00:59:46 bonjour à toutes, sur la moitié-sud,
00:59:48 le temps est plutôt ensoleillé, sauf que
00:59:50 dans le Sud-Ouest, notamment Vallée de Garonne,
00:59:52 ainsi que sur une partie de la Gascogne,
00:59:54 les brouillards de ce matin persistent
00:59:56 encore, ils devraient se dissiper cet
00:59:58 après-midi. Donc c'est du soleil sur la moitié-sud,
01:00:00 et des températures qui remontent,
01:00:02 températures malgré tout assez
01:00:04 limitées, aux alentours de 10 à
01:00:06 15°C, des températures
01:00:08 qui peuvent tout de même du côté de
01:00:10 Perpignan atteindre les 19 à 20°C.
01:00:12 Sur la moitié-nord, bien là, ce sont plutôt
01:00:14 les nuages qui dominent, même si on aperçoit
01:00:16 par endroits quelques éclaircies, notamment depuis
01:00:18 la Normandie jusqu'à vers les Hauts-de-France,
01:00:20 alors des nuages, des éclaircies, mais les nuages
01:00:22 deviennent plus nombreux dans la soirée, sur
01:00:24 les bords de la Manche, avec quelques
01:00:26 gouttes encore possibles. Quant aux températures,
01:00:28 là, elles n'évoluent quasiment pas, toujours
01:00:30 comprises, entre 8 et 14°C.
01:00:32 Demain, et bien demain,
01:00:34 c'est une nouvelle perturbation qui va arriver
01:00:36 par la Bretagne et par la Manche, avec
01:00:38 du vent. Alors le vent va se renforcer
01:00:40 depuis la pointe bretonne, jusqu'à vers
01:00:42 les Hauts-de-France, la pluie
01:00:44 d'ailleurs va peu à peu balayer
01:00:46 ces régions, mais ailleurs, le temps
01:00:48 restera encore bien calme, avec
01:00:50 du vent du secteur sud qui restera toujours
01:00:52 très doux. D'ailleurs, au pied des Pyrénées,
01:00:54 on pourrait atteindre les 17 à 19°C,
01:00:56 et le vent d'autant, lui, va se mettre
01:00:58 à souffler, et le vent marin, près de la
01:01:00 Méditerranée, ramènera des entrées maritimes.
01:01:02 - Merci beaucoup Rémi André.
01:01:04 [Musique]
01:01:06 Sud Radio, mettez-vous d'accord,
01:01:08 Philippe David.
01:01:10 - On va désormais parler du trafic
01:01:12 d'êtres humains. Je vais rappeler,
01:01:14 ça va peut-être être un peu long,
01:01:16 parce que c'est fastidieux pour bien comprendre le sujet.
01:01:18 Après 4 jours d'atterrements
01:01:20 administratifs et judiciaires,
01:01:22 l'A340, clouée au sol à l'aéroport
01:01:24 de Vatry, est finalement repartie hier
01:01:26 vers Bombay. 276
01:01:28 passagers sur les 303 indiens,
01:01:30 initialement présents, ont pris place à bord.
01:01:32 L'Airbus A340
01:01:34 de la compagnie Romaine Legend Airlines, devait
01:01:36 relier Dubaï à Managua, au Nicaragua.
01:01:38 L'engin ne devait effectuer qu'une escale
01:01:40 technique d'une heure à l'aéroport de Vatry,
01:01:42 mais un signalement anonyme a été émis,
01:01:44 selon lequel des passagers étaient susceptibles d'être
01:01:46 victimes de traite des êtres humains.
01:01:48 L'avion a alors été immobilisé, les passagers
01:01:50 confinés dans le hall d'accueil de l'aéroport,
01:01:52 transformés en zone d'attente.
01:01:54 Ces 303 indiens, probablement
01:01:56 des travailleurs aux Émirats Arabes Unis,
01:01:58 pouvaient avoir planifié de se rendre en Amérique centrale
01:02:00 afin de tenter ensuite d'entrer illégalement
01:02:02 aux USA ou au Canada.
01:02:04 Une information judiciaire a été ouverte pour aide à l'entrée
01:02:06 aux séjours irréguliers d'étrangers sur le territoire,
01:02:08 en bande organisée, et participation
01:02:10 à une association de malfaiteurs.
01:02:12 La qualification de tête des êtres humains en bande organisée
01:02:14 n'a finalement pas été retenue à ce stade.
01:02:16 Deux passagers soupçonnés d'être
01:02:18 des passeurs avaient été placés en garde à vue.
01:02:20 Ils ont finalement été lissés libres sous le statut
01:02:22 de témoins assistés à l'issue de leur interrogatoire.
01:02:24 Ils se sont toutefois vus délivrer une OQTF.
01:02:26 Outre ces deux indiens,
01:02:28 25 personnes, dont cinq mineurs,
01:02:30 ont resté, elles aussi, en France, après avoir
01:02:32 formulé une demande d'asile. Celle-ci
01:02:34 va être analysée à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle,
01:02:36 et ils bénéficieront
01:02:38 d'un entretien avec l'OFPRA,
01:02:40 l'Office français pour les réfugiés et apatrides.
01:02:42 Nous sommes en compagnie de
01:02:44 Nathalie Goulet, sénatrice UDI,
01:02:46 auteure d'un rapport sur le sujet, et d'un livre
01:02:48 "L'ABCDR, du financement du terrorisme",
01:02:50 publié aux éditions du Cherchemi-Di.
01:02:52 Nathalie Goulet, bonjour.
01:02:54 - Oui, bonjour. Je n'ai pas fait de rapport sur le sujet,
01:02:56 mais j'ai travaillé, oui. - Oui, vous avez travaillé sur le sujet.
01:02:58 J'ai reconceptualisé l'idée,
01:03:00 parce que les auditeurs ne le savaient peut-être pas.
01:03:02 Vous parlez de cette opération
01:03:04 de la police comme d'un excellent signal.
01:03:06 Pourquoi ?
01:03:08 - Écoutez, il y a eu un signalement,
01:03:10 et donc le système s'est mis en place,
01:03:12 et les autorités
01:03:14 ont fait ce qu'il fallait pour vérifier.
01:03:16 Moi, je pense que c'est
01:03:18 un très bon
01:03:20 éclairage, et c'est surtout
01:03:22 une alerte pour les gens qui pourraient
01:03:24 utiliser des aéroports secondaires
01:03:26 pour faciliter un certain
01:03:28 nombre de trafics. Donc le système a fonctionné,
01:03:30 les passagers ont été contrôlés.
01:03:34 Vous avez vu qu'il y avait 26 personnes
01:03:36 qui ont demandé l'asile,
01:03:38 donc ça veut dire qu'elles n'étaient pas tellement
01:03:40 favorables à l'idée de partir au Nicaragua,
01:03:42 et que par ailleurs, l'avion
01:03:44 est reparti en Inde.
01:03:46 Et donc n'a pas terminé
01:03:48 son périple.
01:03:50 Ça veut aussi dire
01:03:52 que le fait que
01:03:54 des autorités de police,
01:03:56 des autorités judiciaires se soient penchées
01:03:58 sur cet avion a peut-être
01:04:00 permis d'arrêter,
01:04:02 en tous les cas, à arrêter la course vers le Nicaragua
01:04:04 et les Indiens sont rentrés chez eux.
01:04:06 Voilà. Donc,
01:04:08 après,
01:04:10 on peut broder sur un tas
01:04:12 d'hypothèses, parce qu'on ne les connaît pas,
01:04:14 mais je pense que c'est
01:04:16 un très très bon signal en effet.
01:04:18 La qualification de traite des êtres humains
01:04:20 en bande organisée n'a finalement pas été
01:04:22 retenue à ce stade. Alors,
01:04:24 je ne vais pas vous demander pourquoi, parce que vous n'avez pas le dossier,
01:04:26 mais qu'est-ce qui permet de qualifier
01:04:28 un acte de traite des êtres humains en bande organisée ?
01:04:30 C'est-à-dire que
01:04:32 je pense qu'on n'a pas encore identifié
01:04:34 les réseaux,
01:04:36 ni les motifs
01:04:38 de cette opération.
01:04:40 C'est la raison pour laquelle
01:04:42 la bande organisée n'a pas pu être qualifiée.
01:04:44 Et c'est très bien comme ça.
01:04:46 On est dans un état de droit.
01:04:48 Ça l'échange d'autres pays
01:04:50 où il n'y a précisément pas d'état de droit,
01:04:52 dont, a priori, le pays
01:04:54 où il devait atterrir, qui n'est pas
01:04:56 très sûr, non plus de ce point de vue-là.
01:04:58 Il y a quand même
01:05:00 un arco-état
01:05:02 où on a quand même aussi
01:05:04 un certain nombre de sujets
01:05:06 très importants à traiter.
01:05:08 Donc, la qualification n'a pas été retenue
01:05:10 parce qu'on a des autorités judiciaires
01:05:12 qui sont tout à fait compétentes
01:05:14 et qui n'avaient pas les éléments pour
01:05:16 le qualifier. - Alors, deux indiens
01:05:18 soupçonnés d'être des passeurs
01:05:20 ont été libérés.
01:05:22 Ils sont mis sous OQTF.
01:05:24 On en a parlé tout à l'heure,
01:05:26 à 11h moins le quart, les OQTF,
01:05:28 c'est à peine 7% qui sont réalisés.
01:05:30 Est-ce que c'est logique
01:05:32 et est-ce qu'on a des chances que leur OQTF
01:05:34 soit exécuté ?
01:05:36 - C'est leur donnance de quitter
01:05:38 le territoire. D'abord, je pense qu'ils ont
01:05:40 aucune raison de rester ici.
01:05:42 Il faudra voir si l'Inde
01:05:44 dont ils sont ressortissants
01:05:46 accepte de les
01:05:48 accueillir, et dans ces cas-là,
01:05:50 oui. Ils ont peut-être
01:05:52 un autre passeport, peut-être
01:05:54 qui sont aussi résidents aux Émirats ou ailleurs.
01:05:56 - D'accord. Vous, qui avez
01:05:58 travaillé sur ces dossiers du trafic
01:06:00 d'êtres humains, est-ce que c'est une des
01:06:02 principales filières d'immigration clandestine,
01:06:04 Nathalie Goulet ? - Ah oui,
01:06:06 ça en est une. Il y a à peu près 40 millions
01:06:08 de personnes qui sont touchées dans le monde,
01:06:10 25 millions en situation de travail
01:06:12 forcé. C'est quand même un revenu
01:06:14 qui doit, aujourd'hui, dépasser
01:06:16 150 milliards de dollars.
01:06:18 C'est quand même énorme,
01:06:20 dont 5 à 7 milliards par an pour le trafic
01:06:22 de migrants. Donc oui,
01:06:24 incontestablement,
01:06:26 c'est un sujet.
01:06:28 - Alors, vous avez alerté dans votre
01:06:30 livre, je redonne le titre,
01:06:32 "L'abécédaire du financement du terrorisme"...
01:06:34 - C'est pas un vrai sujet de Noël, mais en même temps,
01:06:36 ce serait un beau cadeau !
01:06:38 - Ah ben vous savez, il y a eu les étrennes sous le sapin,
01:06:40 on peut acheter un livre, dont le vôtre, évidemment !
01:06:42 - Oui, oui, mais c'est quand même pas un sujet
01:06:44 de Noël, mais bon, merci. - C'est pas le sujet
01:06:46 le plus joyeux qu'il y ait, c'est sûr. - Non, pas du tout.
01:06:48 - Le trafic d'êtres humains finance
01:06:50 les filières terroristes, expliquez-nous comment...
01:06:52 Alors, moi, je vous avais reçu quand le livre
01:06:54 était sorti, mais
01:06:56 réexpliquez-nous comment.
01:06:58 - Eh bien, vous avez évidemment
01:07:00 des gens qui tirent profit,
01:07:02 on se rappelle évidemment
01:07:04 des familles aînées avec Daesh,
01:07:06 leurs ventes et leurs
01:07:08 exploitations servaient à financer
01:07:10 le terrorisme
01:07:12 de Daesh, ça existe
01:07:14 évidemment aussi en Afrique,
01:07:16 et vous savez
01:07:18 qu'il y a aussi malheureusement
01:07:20 le trafic d'organes, il y a l'exploitation
01:07:22 sexuelle, il y a les activités
01:07:24 criminelles forcées,
01:07:26 et bon, alors peut-être que je regarde trop de séries
01:07:28 policières, mais le lien
01:07:30 entre un
01:07:32 avion avec des Indiens,
01:07:34 c'est peut-être pour aller aux Etats-Unis,
01:07:36 au Canada, mais
01:07:38 le Nicaragua, c'est quand même un
01:07:40 erco-état, on ne peut pas complètement
01:07:42 exclure qu'il y ait des liens
01:07:44 avec un trafic de drogue
01:07:46 absolument
01:07:48 évident au Nicaragua.
01:07:50 - Alors, outre le trafic d'êtres
01:07:52 humains qui finance le terrorisme,
01:07:54 c'est quoi le trafic d'êtres humains ? C'est géré
01:07:56 par quoi ? Par des mafias ?
01:07:58 Par quoi ?
01:08:00 - Parfois par des familles,
01:08:02 parfois par des mafias,
01:08:04 par des groupes
01:08:06 comme en Afrique, où il y a
01:08:08 évidemment un certain nombre
01:08:10 de groupes qui
01:08:12 kidnappent les femmes pour exploitation sexuelle,
01:08:14 oui, c'est...
01:08:16 - Notamment ce qu'on appelait la mafia nidgériane,
01:08:18 qui avait beaucoup de filles qui travaillaient dans les camionnettes,
01:08:20 il y a quelques années, il y avait eu, il y a quelques temps,
01:08:22 une grosse filière,
01:08:24 ou des Ghanéennes aussi, une fois, qui avait été démantelée.
01:08:26 - Oui, mais vous avez aussi
01:08:28 des trafics d'organes qui avaient été...
01:08:30 Beaucoup d'Arabes
01:08:32 utilisaient beaucoup le trafic d'organes,
01:08:34 comme les Chebabs aussi,
01:08:36 qui sont un groupe terroriste.
01:08:38 Non, c'est... Malheureusement,
01:08:40 c'est un sujet,
01:08:42 et vous voyez comment ça se passe
01:08:44 maintenant en Afrique de l'Ouest, où la situation
01:08:46 sécuritaire est terrifiante,
01:08:48 mais elle est aussi terrifiante pour
01:08:50 les habitants.
01:08:52 - Et est-ce que c'est très...
01:08:54 Par rapport au trafic de drogue ou au trafic d'armes,
01:08:56 c'est rentable le trafic d'êtres humains, à Teligoulet ?
01:08:58 - Oui. Malheureusement,
01:09:00 oui. Parce que, si vous voulez,
01:09:02 les gens qui sont victimes de ces filières
01:09:04 ont évidemment peur de les
01:09:06 dénoncer,
01:09:08 et les sanctions
01:09:10 sont difficiles, parce qu'en général,
01:09:12 les trafics sont
01:09:14 internationaux.
01:09:16 On attend encore le procès
01:09:18 des...
01:09:20 de Daesh
01:09:22 sur l'exploitation, par exemple, des Yezidis,
01:09:24 qui est un cas que tout le monde a vu.
01:09:26 On l'a un peu oublié, parce qu'on a tous une mémoire de poisson rouge,
01:09:28 mais que vous vous rappelez
01:09:30 de ces femmes enchaînées,
01:09:32 vendues comme esclaves sur des marchés,
01:09:34 c'est l'exemple le plus
01:09:36 frappant de ces dernières années,
01:09:38 que d'autres types de trafics de migrants,
01:09:40 mais là, c'était sous nos yeux, tous les jours.
01:09:42 Et c'était très rentable, et les sanctions sont toujours pas tombées.
01:09:44 - Alors, outre ces deux Indiens,
01:09:46 il y a 25 autres personnes,
01:09:48 dont 5 mineurs, qui vont faire
01:09:50 une demande d'asile.
01:09:52 Est-il logique d'accepter les demandes d'asile,
01:09:54 alors que les passagers devaient partir au Nicaragua,
01:09:56 qu'ils arrivaient de Dubaï, et que donc,
01:09:58 c'était juste une escale technique en France ?
01:10:00 - Alors là, je pense que les autorités
01:10:02 qui sont chargées de l'asile et de l'immigration,
01:10:04 dont on a quand même un peu parlé ces dernières semaines,
01:10:06 vont regarder si leur demande
01:10:08 répond aux critères
01:10:10 d'acceptation. J'ai vu qu'il y avait aussi
01:10:12 un bébé de quelques mois.
01:10:14 Bon, il faut voir
01:10:16 dans quelles situations sont ces personnes de façon
01:10:18 individuelle. Le frappe va être saisi,
01:10:20 et on va voir s'ils remplissent
01:10:22 les critères pour recevoir l'asile en France.
01:10:24 Là, évidemment,
01:10:26 ce sont les autorités qui s'occupent de ça
01:10:28 qui vont pouvoir le dire. Mais il faut voir...
01:10:30 Ça veut dire quand même qu'ils étaient dans une relative
01:10:32 détresse, et que le fait d'aller au Nicaragua
01:10:34 n'était pas forcément
01:10:36 leur consentement. - D'accord. Et est-ce qu'il faut
01:10:38 réformer le droit d'asile ?
01:10:40 - Ah, moi je pense qu'il faut
01:10:42 améliorer le droit d'asile.
01:10:44 C'est l'honneur de la France d'avoir
01:10:46 un droit d'asile. On l'a vu pour
01:10:48 les Syriens au moment de la guerre,
01:10:50 on l'a vu pour les Ukrainiens, on le voit pour
01:10:52 des Iraniens ou des Afghans qui sont
01:10:54 menacés dans leur pays, et pour
01:10:56 un tas d'autres personnes qui sont menacées
01:10:58 dans leur pays. Le droit d'asile, c'est l'honneur
01:11:00 de la France. Donc moi je pense qu'il faut accueillir
01:11:02 moins et il faut accueillir mieux.
01:11:04 Mais l'asile, c'est très très
01:11:06 important pour la France, oui.
01:11:08 Qu'il reste une terre
01:11:10 pour ça, mais
01:11:12 il y a des critères. Il faut être menacé,
01:11:14 il faut remplir un certain
01:11:16 nombre de critères pour l'asile. C'est pas pareil
01:11:18 que l'immigration. - Est-ce que la loi immigration
01:11:20 qui a fait couler beaucoup d'entre,
01:11:22 qui a fait beaucoup jaser, qui fait encore jaser,
01:11:24 qui va passer au Conseil Constitutionnel,
01:11:26 est-ce qu'elle permettrait,
01:11:28 si elle était exécutée
01:11:30 in extenso, sans aucune retouche
01:11:32 du Conseil Constitutionnel, ce qui est a priori
01:11:34 peu probable, est-ce qu'elle permettrait
01:11:36 de solutionner ce type de filière
01:11:38 d'immigration clandestine, y compris
01:11:40 de trafic d'êtres humains ?
01:11:42 - Non, mais je pense que
01:11:44 les règles internationales et la loi
01:11:46 telle qu'elle existe aujourd'hui,
01:11:48 pourrait déjà être
01:11:50 appliquée et serait suffisante. Il faut
01:11:52 une coopération internationale
01:11:54 beaucoup plus forte. Interpol est vraiment
01:11:56 très préoccupé de ce sujet.
01:11:58 Comme
01:12:00 d'autres groupes qui luttent contre la délinquance
01:12:02 organisée et
01:12:04 évidemment le trafic d'êtres humains,
01:12:06 ça fait l'objet de très nombreuses
01:12:08 coopérations internationales
01:12:10 qui fonctionnent.
01:12:12 On ne fait pas du trafic d'êtres humains
01:12:14 franco-français. C'est forcément
01:12:16 au niveau européen, c'est forcément au niveau
01:12:18 international. Vous voyez là,
01:12:20 c'est des indiens qui arrivent des Émirats
01:12:22 et qui se sont posés pour une escale technique
01:12:24 en France. - Dans une compagnie roumaine ?
01:12:26 - Dans une compagnie roumaine, voilà.
01:12:28 Vous voyez que le sujet est international,
01:12:30 mais notamment Interpol travaille beaucoup
01:12:32 avec ces filières et avec
01:12:34 évidemment tous les
01:12:36 commissariats aux droits de l'homme, l'ONU,
01:12:38 l'UNESCO et tous les autres. Et puis
01:12:40 il y a des cellules, des comités
01:12:42 d'experts qui travaillent
01:12:44 sur ces sujets, notamment
01:12:46 sur les trafics d'organes. Tout ça
01:12:48 fait l'objet d'une coopération internationale
01:12:50 extrêmement bien organisée. Peut-être qu'il faudrait
01:12:52 à l'aune de cette affaire
01:12:54 revoir les moyens
01:12:56 qui y sont alloués et puis
01:12:58 faire un petit point de cette coopération.
01:13:00 Ce serait peut-être l'occasion d'y retravailler
01:13:02 pour voir
01:13:04 son efficacité. Mais
01:13:06 Interpol, il travaille
01:13:08 énormément. Il y a un département
01:13:10 d'Interpol qui travaille complètement
01:13:12 sur ce sujet qui y est consacré.
01:13:14 - Merci beaucoup Nathalie Goulet, sénatrice
01:13:16 UDI qui a travaillé sur le trafic
01:13:18 d'êtres humains et auteur de l'ABCDR,
01:13:20 du financement du terrorisme, publié aux
01:13:22 éditions du Cherche-Média. Si vous avez
01:13:24 des sous le sapin, c'est un
01:13:26 excellent livre, vous pouvez l'acheter.
01:13:28 Merci à vous.
01:13:30 Et un autre excellent
01:13:32 livre, si vous ne l'avez pas encore, il va
01:13:34 falloir le lire. Alors surtout si vous êtes passionnés
01:13:36 d'histoire et de l'histoire festive,
01:13:38 ça fait du bien en cette période de fête.
01:13:40 "Jours heureux quand les Français
01:13:42 rêvaient ensemble", publié chez Payot Histoire.
01:13:44 C'est une des vraies voix qui est avec nous.
01:13:46 Jean Garrigue, ça commence à la fête
01:13:48 de la Fédération. Bon là, il y a peu de souvenirs.
01:13:50 Ça se termine le 12 juillet 98
01:13:52 en passant par la Libération 14-18,
01:13:54 Louis-Philippe, etc.
01:13:56 Les Français
01:13:58 ont fait beaucoup de fois la fête.
01:14:00 Vous voulez poser vos questions à Jean Garrigue ?
01:14:02 Le 0826 300 300. On se retrouve tout de suite
01:14:04 sur Sud Radio.
01:14:06 C'est Cécile
01:14:08 de Ménibus. Je vous souhaite de joyeuses fêtes
01:14:10 avec Sud Radio.
01:14:12 Bonne fête avec Sud Radio.
01:14:14 Sud Radio, parlons vrai.