Le bilan d'Elisabeth Borne, les favoris pour le poste de Premier ministre... Les informés du matin du mardi 9 janvier 2024

  • il y a 8 mois
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00 Et bienvenue dans Les Informés, l'émission de décryptage de l'actualité sur France Info.
00:05 On est ensemble en direct jusqu'à 9h30 avec Renaud Delis.
00:08 Évidemment, bonjour Renaud.
00:09 Bonjour Célia.
00:10 Et autour de la table ce matin, on a Alex Bouillague, éditorialiste politique à France Info TV, Canal 27.
00:16 On vous retrouve d'ailleurs tous les matins à 7h45 pour l'interview politique.
00:20 Bonjour Célia et puis bonne année parce que moi je ne vous ai pas encore vue.
00:23 C'est vrai, bonne année à vous, meilleurs voeux.
00:24 À vos côtés, il y a Paul Barcelone, journaliste au service politique.
00:27 Bonjour à tous. Journaliste au service politique de France Info.
00:30 Bonjour Paul et bienvenue.
00:31 Renaud Delis, on commence évidemment par la démission d'Elisabeth Borne qui ouvre la voie à un remaniement.
00:36 La démission effectivement qui ressemble quand même fortement à un limogeage en quelque sorte.
00:40 Une décision d'Emmanuel Macron qui effectivement a décidé de changer de Premier ministre.
00:45 Donc ça c'est la fumée noire, celle qui a annoncé le départ d'Elisabeth Borne.
00:48 On attend toujours la fumée blanche qui va annoncer la nomination de son successeur.
00:52 Normalement, c'est prévu, annoncé, supputé pour la fin de matinée.
00:55 Voilà donc qu'au bout de 20 mois de présence à Matignon, le chef de l'État a rendu hommage,
01:00 je le cite, au courage et à la détermination de la femme d'État pour son dévouement au service du projet et des réformes.
01:06 Elisabeth Borne a été priée de quitter Matignon et elle-même d'ailleurs a souligné dans son communiqué d'adieu
01:12 qu'elle était bel et bien virée en quelque sorte.
01:14 Je la cite, "Monsieur le Président, vous m'avez fait part de votre volonté de nommer un nouveau Premier ministre".
01:19 Alors quel sens donner à ce changement de locataire à Matignon ?
01:22 Et puis quel souvenir laissera Elisabeth Borne ?
01:25 On a vu d'ailleurs depuis hier un certain nombre de voix de gauche, de la NUPES, critiquer le bilan d'Elisabeth Borne.
01:32 En revanche d'ailleurs, certains responsables de droite qui semblaient presque nostalgiques.
01:35 Et du côté des syndicats, voici ce qu'en disait il y a quelques minutes sur ce plateau la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.
01:41 C'est quelqu'un de rigoureux et de droit. Je lui reconnais ses qualités dans le dialogue, c'était plutôt utile.
01:48 Mais par contre, elle s'est comportée comme une soldate vis-à-vis d'Emmanuel Macron au service de sa politique.
01:54 Aujourd'hui, le Premier ministre est un collaborateur, est un exécutant, est un fusible.
02:00 Elle s'est définie elle-même comme cela, alors qu'un ou une Première ministre, c'est d'abord un ou une chef de gouvernement.
02:06 Mais est-ce que c'est encore vraiment le cas ?
02:09 D'ailleurs le terme de collaborateur utilisé par Sophie Binet, on s'en souvient, avait été utilisé en son temps par Nicolas Sarkozy à l'endroit de François Fillon.
02:15 Est-ce que finalement le chef du gouvernement, et pas seulement avec Emmanuel Macron, n'est pas devenu effectivement qu'un fusible, un exécutant ?
02:21 Et est-ce que le successeur qui devrait donc être nommé dans la journée, quel que soit son profil et son identité,
02:28 pourra avoir davantage de marge de manœuvre parmi les prétendants ?
02:33 Il y a un trio qu'on cite abondamment ces dernières heures, Gabriel Attal, Sébastien Lecornu ou Julien Denormandie.
02:39 C'est sûr que la situation politique n'a pas changé du jour au lendemain, c'est-à-dire qu'il faut rappeler à ceux qui nous écoutent,
02:45 Emmanuel Macron est toujours en majorité relative, il a toujours le même problème, comment élargir cette majorité ?
02:50 C'est vrai qu'Elisabeth Borne, si on reprend sa feuille de poste, elle n'a pas démérité quand même.
02:56 Elle a fait passer la loi sur l'immigration, la réforme des retraites, c'était ses missions, elle les a cochées.
03:03 Alors bien sûr, il y a eu de la casse, il y a eu de la fracture au sein de la majorité, une fracture aussi au sein même du gouvernement,
03:09 notamment avec l'aile gauche, mais on sent qu'Emmanuel Macron veut donner un nouveau signal.
03:16 Un nouveau signal, c'est un nouveau visage.
03:18 Quels étaient les principaux problèmes, entre guillemets, d'Elisabeth Borne ?
03:24 C'est qu'elle n'était pas politique, même si elle s'y est vaguement essayée à la rentrée face à Gérald Darmanin,
03:29 elle n'a pas poursuivi dans cette voie-là, elle n'est pas populaire et c'est vrai qu'elle n'a pas réussi à installer, à instaurer un lien avec les Français.
03:38 Or, dans les profils qu'on nous cite, il y en a un qui s'appelle Gabriel Attal, c'est quand même lui ce matin qui tient la corde,
03:45 eh bien il a un savoir-faire politique, il a ce fameux lien avec les Français, puisque c'est une des personnalités les plus populaires,
03:52 dans certains baromètres il dépasse d'ailleurs Édouard Philippe,
03:55 donc il est en capacité de retricoter ce lien qui s'est quand même délité entre Emmanuel Macron et les Français,
04:01 et ça permet, à travers ce nouveau visage, la jeunesse, éventuellement, de relancer ce quinquennat,
04:07 et d'aborder notamment ces Européennes face à un autre visage tout aussi jeune, encore plus jeune, 28 ans, Jordan Bardella,
04:14 qui lui aussi, à la tête du RN, tient la corde pour les Européennes.
04:18 Pour succéder à Elisabeth Borne et surtout pour quoi faire, on continue d'en parler juste après le Fil 1x9h10, Sophie Echene.
04:25 Pas de transport scolaire ce matin dans le Calvados, l'Eure, l'Or, l'Iloire et l'Orne, conséquence des importantes chutes de neige en ce moment sur la Normandie et l'Île-de-France aussi.
04:35 Le trafic est encore très compliqué sur les routes, 6 départements sont placés en alerte orange-neige,
04:39 Verglas, La Manche, l'Eure, l'Orne, le Calvados, les Yvelines et l'Essone.
04:44 Trois personnes ont été retrouvées mortes dans leur appartement de Bastia en Haute-Corse.
04:48 Hier soir, c'est un proche des victimes qui a contacté la police après les avoir découvertes.
04:52 Une quatrième personne gravement blessée a été transportée à l'hôpital, son pronostic vital est engagé, une enquête pour homicide volontaire a été ouverte.
04:59 On le connaît notamment pour avoir joué le père de Marcel Pagnol dans La gloire de mon père,
05:03 le comédien et metteur en scène Philippe Cobert est visé par une enquête préliminaire.
05:07 Une jeune comédienne l'accuse d'atteinte sexuelle en 2012 quand elle avait 16 ans et lui 61.
05:13 En Équateur, l'état d'urgence a été décrété après l'évasion du plus grand criminel du pays.
05:18 Les autorités luttent aussi contre des soulèvements dont les prisons, au moins quatre policiers ont été enlevés la nuit dernière.
05:24 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Delis, avec Alix Bouyagué aussi éditorialiste politique à France Info,
05:41 Paul Barcelone est là aussi journaliste au service politique de France Info, on le disait juste avant, on le fit l'info Paul,
05:47 trois noms sortent continuellement dans la presse, on a Julien Denormandie, proche du président de la République, ancien ministre de l'agriculture,
05:54 on a l'actuel ministre des armées Sébastien Lecornu et le ministre de l'éducation nationale, Gabriel Attal, c'est lui qui semble être en tête des...
06:05 Oui, alors je pense qu'il faut être prudent sur le casting parce qu'en période de remaniement comme ça, tout peut changer jusqu'à la dernière minute
06:12 et d'ailleurs si Emmanuel Macron n'a pas décidé hier soir alors que dans un premier temps, on nous promettait un remaniement dans la foulée quasiment
06:19 de la démission d'Elisabeth Borne, que là maintenant c'est plutôt pour la fin de matinée comme disait Renaud...
06:23 C'est-à-dire quoi, il y a hésitation ?
06:25 Alors, soit il y a intergiversation, hésitation, soit Emmanuel Macron veut prendre son temps et c'est la version qui est donnée par l'entourage du chef de l'état
06:33 depuis hier soir que de dire "le premier ministre va s'installer à Matignon et il lui faut une équipe opérationnelle, une équipe de choc pour l'accompagner,
06:42 qu'il ait des relais en termes de conseillers, des relais de communication et aussi un directeur de cabinet qui tienne la route,
06:49 on sait l'importance du poste de directeur de cabinet à Matignon qui fait directement le lien avec le bras droit d'Emmanuel Macron, Alexis Colère,
06:58 qui est le secrétaire général de l'Union...
06:59 Parce qu'il n'est pas seulement question de choisir le premier ministre mais il faut choisir tout un cabinet, c'est ça ?
07:02 Exactement, il faut choisir toute son équipe et l'entourage du président nous disait hier soir "il faut une équipe de choc, il faut des gens capés, des gens solides"
07:11 et évidemment ça se trouve pas comme ça sous le sabot du cheval, c'est évidemment un casting qui est à réaliser aussi
07:17 et puis il va y avoir une autre dimension qui est celle du gouvernement, comment trouver la meilleure amanie là-dessus,
07:22 comment trouver des figures qui faire rentrer, qui faire sortir, tout cela évidemment sur les ruines si j'ose dire de la loi immigration.
07:30 Donc tout ça est compliqué, tout ça est un savant d'osage, Emmanuel Macron peut aussi changer d'avis, on sait qu'il consulte beaucoup,
07:36 François Bayrou le président du MoDem qui est un allié historique, Richard Ferrand l'ancien président de l'Assemblée Nationale, Alexis Colère,
07:44 il se dit aussi qu'Edouard Philippe l'ancien premier ministre était plutôt pour maintenir Elisabeth Borne donc il ferait aujourd'hui entendre sa préférence.
07:51 Je pense qu'il ne faut enterrer personne, oui on entend beaucoup le nom de Gabriel Attal mais il reste aussi d'autres noms
07:58 et on n'est pas à l'abri que Julien Dormandie ou Sébastien Lecornu en portent la mise.
08:03 Et ce qui est frappant d'ailleurs sur ces trois noms qui reviennent, si tant est que ce soit l'un de ces trois là d'ailleurs, c'est qu'en fait ce sont les mêmes.
08:09 C'est-à-dire que ce sont des jeunes hommes ambitieux d'une part, d'autre part qu'ils doivent tout, tout, tout, tout à Emmanuel Macron,
08:18 que leur existence politique a émergé avec l'arrivée du chef de l'État et donc il y a un lien de fidélité, de loyauté.
08:28 Et le troisième point qui me semble-t-il unit ces trois profils c'est que de toute façon ça ne change rien effectivement au fonctionnement de l'exécutif.
08:37 C'est-à-dire que l'Élysée décide et Matignon exécute pour résumer.
08:41 On reste dans le profil du collaborateur.
08:43 Ce n'est même pas lié simplement au tempérament d'Emmanuel Macron, mais ça pèse aussi.
08:47 Sous François Hollande et sous Nicolas Sarkozy c'était la même chose.
08:50 Je pense que le quinquennat a profondément remanié les institutions qui l'ont contribué à dévaloriser effectivement la fonction de Premier ministre,
08:57 qui est aujourd'hui celle d'un exécutant, d'un chef de chantier en quelque sorte, chargé du suivi des travaux,
09:02 mais qui effectivement l'impulsion et même la gestion du quotidien et d'ailleurs la surcommunication présidentielle sous Emmanuel Macron,
09:10 mais encore une fois c'était la même chose sous ses deux prédécesseurs, illustre ça.
09:13 Le fait qu'aujourd'hui le lien est plus étroit entre le président et l'opinion et que le Premier ministre est une fonction somme toute assez marginale et assez ingrate bien sûr.
09:21 Il y a une différence effectivement qui joue peut-être en faveur de Gabriel Tal dans le contexte politique actuel.
09:26 Ce n'est pas tellement le savoir-faire politique, je pense que c'est plutôt le faire savoir.
09:29 C'est-à-dire que c'est un très bon communicant, d'abord un très bon communicant de lui-même,
09:33 ce qui d'ailleurs à un moment ou à un autre peut aussi poser des problèmes peut-être même au chef de l'État,
09:38 mais en quelque sorte c'est un mini Macron d'ailleurs, c'est plus un communicant qu'un réformateur.
09:42 Et c'est aussi là-dessus que s'est construit Emmanuel Macron à l'origine.
09:46 Et ça, ça peut plaire évidemment à Emmanuel Macron en ce sens qu'il a reproché souvent à ses troupes et notamment à Elisabeth Borne de ne pas suffisamment vendre leurs réformes.
09:54 C'est vrai qu'en termes de communication et de faire savoir, Gabriel Tal a effectivement un talent extrêmement précoce.
10:01 Oui, c'est vrai qu'il est très malléable idéologiquement et ça peut être très confortable pour Emmanuel Macron
10:08 parce que ce sera une courroie de transmission très efficace et qu'il saura vendre les messages.
10:13 Après sur la coulisse, il y a aussi quelque chose qu'il faut avoir en tête, c'est que pour Emmanuel Macron, le dernier qui a parlé a souvent raison.
10:20 Ça veut dire quoi en l'occurrence ? Ça veut dire que depuis lundi, depuis que cette rumeur Gabriel Tal arrive,
10:28 il y a tous les proches, alors là, Richard Ferrand, François Bayrou, Edouard Philippe, chacun pour des raisons différentes,
10:35 mais y compris dans ce cas-là, dans le cadre de Gabriel Tal, Alexis Collère, le secrétaire général de l'Élysée,
10:42 qui font dire et qui disent au président qu'ils ne sont absolument pas emballés par ce casting.
10:47 Encore une fois, chacun a ses bonnes raisons. Il y a un autre élément, c'est les poids lourds du gouvernement.
10:52 Ça veut dire que Bruno Le Maire aujourd'hui, qui occupe Bercy, va finalement se retrouver sous l'autorité d'Armin Niusse, qui était sous sa tutelle.
10:59 Et qui a juste 34 ans.
11:01 Et qui a juste 34 ans. Gérald Darmanin, lui aussi candidat à Matignon, qui voit ça passer sous le nez, qui est à l'intérieur,
11:08 et en plus on sait très bien, c'est de notoriété publique, qu'il n'apprécie pas Gabriel Tal. Donc c'est un deuxième problème.
11:14 Le troisième problème, c'est aussi que Gabriel Tal, il occupe l'éducation nationale.
11:19 Que lui a dit Emmanuel Macron au moment de le nommer ? Il lui a dit "tu dois rester au moins deux ans".
11:24 Or, ça fait que six mois. Maintenant, il faut l'exfiltrer. Comment l'exfiltrer ?
11:28 C'est pour ça que dans l'idée de certains, certains imaginent lui adjoindre à la fois Matignon et à la fois l'éducation nationale.
11:35 C'est possible ça ?
11:36 Bien évidemment. Ça s'est fait en 1976. Raymond Barr, Premier ministre, était aussi ministre de l'économie.
11:42 Donc c'est tout à fait possible, naturellement sous couvert de lui adjoindre quelques secrétaires d'Etat, des personnes.
11:48 Et tout ça, qu'est-ce que ça nous dit ?
11:51 Ça nous dit qu'Emmanuel Macron n'a pas changé depuis 2016, c'est-à-dire qu'il est en permanence dans des refus d'obstacles.
11:57 Et là, dans ce cas précis, il faut vraiment qu'il fasse attention, parce que la nomination, si c'était le cas d'un Gabriel Tal,
12:05 ça créait quand même un effet "waouh" le plus jeune Premier ministre sous la cinquième et même de l'histoire de France.
12:10 En termes d'image, c'est quand même bien, sauf que ça peut faire pchit.
12:15 Et on se souvient de ce qui s'était passé avec Catherine Vautrin, c'était exactement la même histoire.
12:19 Elle avait été désinguée par les proches de Macron et elle arrivait. Elisabeth Borne a été nommée à Matignon.
12:24 Est-ce que derrière Gabriel Tal, il n'y a pas une histoire d'équilibre politique aussi, à essayer de maintenir,
12:28 après une loi immigration qui a été votée, une loi taxée de droite, il ne faut pas un Premier ministre issu de la gauche, comme Gabriel Tal ?
12:37 Alors, effectivement, issu de la gauche de par son parcours, puisqu'il a été collaborateur notamment de Marisol Touraine, l'ancienne ministre de la Santé.
12:45 Il a effectivement fait ses classes au Parti Socialiste.
12:48 Ensuite, c'est un marcheur fidèle, presque de la première heure, élu député en 2017, très vite nommé au gouvernement.
12:55 D'abord secrétaire d'État, porte-parole du gouvernement, ministre délégué au compte public, puis effectivement à l'Éducation Nationale depuis cinq mois.
13:02 Et c'est en ça que son profil est un peu différent des deux autres.
13:06 Sébastien Lecornu, lui, vient de la droite, ministre désarmé, beaucoup plus discret, qui se fait d'ailleurs plus discret dans les médias.
13:13 Et Julien Denormandie, qui a été ministre, mais ministre lors du premier quinquennat, qui est lui aussi un marcheur de la première heure,
13:18 mais qui est presque un ami d'Emmanuel Macron, qui avait été son collaborateur à Bercy au ministère de l'Économie,
13:24 et qui est aujourd'hui plus éloigné de la vie politique, qui est retourné dans le monde de l'entreprise, qui s'occupe d'une start-up.
13:29 Il a quitté la vie politique l'année dernière en 2022 en disant "je vais m'occuper de mes enfants".
13:34 - Vies privées, oui. - Exactement.
13:36 Je crois que ça n'est pas exactement la même tonalité que de nommer aujourd'hui à Matignon un Gabriel Attal, qu'un Sébastien Lecornu ou un Julien Denormandie,
13:44 qui ont plus le profil de collaborateur qu'un Gabriel Attal, qui va évidemment faire de Matignon une place politique là où...
13:51 - Un tremplin. - Et un tremplin là où Jean Castex et Elisabeth Borne, pour ne citer qu'eux...
13:57 - Après c'est pas grave, il n'est pas candidat à sa succession en 2027 après lui, le déluge.
14:01 - Je suis plus sceptique là-dessus, c'est-à-dire que je pense que Gabriel Attal est peut-être plus utile notamment pour affronter l'Assemblée nationale.
14:07 C'est-à-dire qu'il a une certaine expérience et l'Assemblée nationale, on le voit, est en maturité absolue.
14:10 - Oui, c'est le fleur de l'ombre. - C'est tellement compliqué.
14:12 Oui, mais pour ce qui est de l'avenir politique de Gabriel Attal, d'abord on ne connaît pas ses convictions.
14:16 Quand on dit "t-il celui de la gauche", c'est vrai, mais il a tout fait pour le faire oublier et qu'il était celui de la gauche depuis déjà un moment.
14:20 Et il y a des tas de sujets sur lesquels on ne sait pas ce qu'il pense. Encore une fois, c'est davantage un communicant, un excellent communicant, un ministre du faire savoir.
14:27 Mais il illustre d'ailleurs, et au-delà même d'ailleurs de ce pouvoir, peut-être l'évolution de la politique depuis déjà un certain temps.
14:34 C'est-à-dire que c'est un ministre 2.0 en quelque sorte, c'est un ministre TikTok.
14:37 Et ça, ça illustre, me semble-t-il, une évolution qui ne date pas encore une fois de 2017, mais qui s'est peut-être accélérée.
14:43 - Je ne sais pas si c'est un compliment. - Non, mais c'est un fait.
14:46 C'est-à-dire que la politique aujourd'hui, de plus en plus, et encore une fois, ce n'est pas né cette évolution en 2017.
14:51 Il ne s'agit pas d'accabler tel ou tel pouvoir.
14:54 Et de plus en plus, une affaire de communication où l'apparence, le faire savoir, encore une fois, prennent le pas sur un certain nombre de choix.
15:05 Et même sous des étiquettes politiques extrêmement différentes.
15:08 Regardez ce qui se passe aujourd'hui à l'extrême droite autour de la figure de Jordan Bardella.
15:11 - Il est à fond sur TikTok. - L'émergence est extrêmement rapide.
15:14 Il est à fond sur TikTok, effectivement.
15:16 Je pense que ce contexte-là peut jouer en faveur de la nomination de Gabriel Attal.
15:21 Ce n'est pas forcément une révolution politique, mais en revanche, ça sent un peu l'air du temps.
15:26 - L'air du temps, c'est d'avoir un Premier ministre qui sait communiquer, mais un Premier ministre qui va raconter quoi, justement.
15:31 Pourquoi faire un nouveau Premier ministre ? On en parle dans un instant après le fil info de Sophie Echelle à 9h21.
15:38 Prudence et patience. Si vous êtes sur la route en ce moment en Normandie ou en Ile-de-France, les conditions de circulation sont très compliquées à cause de la neige.
15:45 Les autoroutes A12 et A13 sont toujours fermées si départements sont en alerte orange neige-vert-glas.
15:51 Qui va prendre la tête de Matignon ? Le nom du successeur d'Elisabeth Borne doit être annoncé dans les prochaines heures.
15:56 Après plus d'un an et demi en poste, l'ancienne Première ministre a démissionné hier.
16:00 Julien Denormandie, Sébastien Lecornu et Gabriel Attal sont pressentis pour la remplacer.
16:05 Au Japon, le bilan s'alourdit encore plus d'une semaine après le tremblement de terre dans le centre du pays.
16:10 Le bilan s'alourdit, il y a désormais plus de 200 morts. Les autorités sont également sans nouvelles d'une centaine de personnes.
16:17 Et puis un choc entre Rennes et Marseille, l'US sort léant au club de National face au Paris Saint-Germain.
16:22 On connaît les affiches des 16e de finale de la Coupe de France de football. Les matchs auront lieu le week-end du 20 janvier.
16:27 (Générique)
16:39 Les informer avec Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV, avec Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info et Renaud Delis.
16:47 On l'a dit, un remaniement. Ok, mais pour quoi faire ?
16:50 Vos premiers ministres, effectivement, ça on va en avoir un dans quelques heures, peut-être un peu plus tard d'ailleurs.
16:55 Mais pourquoi faire ? Effectivement, quelles seront ces marges de manœuvre et quels seront ces chantiers ?
17:00 Beaucoup dans la majorité, ces dernières semaines, ont eu le sentiment que l'essentiel du mini-programme, entre guillemets d'ailleurs, du candidat Emmanuel Macron de 2022,
17:09 avait d'ores et déjà été accompli à travers la réforme des retraites, la loi sur l'immigration, la planification écologique et quelques autres textes qu'a fait passer Elisabeth Borne,
17:17 laquelle d'ailleurs, y compris dans son communiqué d'adieu hier, souligne la nécessité de poursuivre, dit-elle, les réformes.
17:24 Même message de Bruno Le Maire, depuis déjà des semaines, il appelle à relancer le train des réformes.
17:29 Mais comment faire aussi quand les caisses sont vides ?
17:32 C'est justement ce que soulignait hier Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances, lors de ses voeux aux forces économiques à Bercy.
17:40 Il soulignait l'urgence de rétablir les comptes publics.
17:43 Je rappelle que nous devons trouver au minimum, au minimum, 12 milliards d'euros d'économie pour 2025.
17:53 Appelons donc un chat, un chat, en matière de finances publiques. Le plus dur est devant nous.
18:00 Rétablir les comptes publics donc, mais en même temps poursuivre les réformes, comment faire ?
18:05 Alex Bouiaguet ?
18:06 Oui, c'est sûr que la feuille de route est un petit peu délicate.
18:10 Pour le savoir, il va falloir être un petit peu patient.
18:13 Déjà, il y aura un discours de politique générale du prochain Premier ministre.
18:17 On verra un petit peu de quoi est fait ce deuxième temps du quinquennat.
18:21 Et avant ça, au même moment, d'ailleurs, on ne le sait pas trop, il y a ce fameux rendez-vous qu'Emmanuel Macron a promis aux Français.
18:29 Alors, on ne sait pas où, quand, comment, itinérant.
18:31 Le rendez-vous avec la nation.
18:32 C'est un rendez-vous avec la nation où là, on imagine qu'il va pouvoir donner l'impulsion sur cette année qui vient.
18:39 Même si on a quand même le sentiment qu'Emmanuel Macron, il a envie d'une année paisible.
18:44 Il a envie de voir la France briller au JO.
18:47 Il a envie de revoir Notre-Dame s'ouvrir aux Parisiens et aux Français.
18:51 Et que finalement, le point de fixation pour lui, c'est quand même les Européennes.
18:57 Et que finalement, si Gabriel Attal était à la tête de Matignon, ça pourrait quand même donner une forme de dynamique.
19:06 C'est le seul, d'ailleurs, dans le casting, à pouvoir créer cette dynamique.
19:09 Parce que tout simplement, il est publicité par les Français, y compris pour être à Matignon.
19:13 Et que l'idée, ça serait de limiter la casse.
19:16 Aujourd'hui, Jordan Bardena, à la tête du RN, c'est 10 points de plus que Renaissance.
19:20 Eh bien, si à l'arrivée, il n'y avait que 4 points, on pourrait dire, finalement, il y a eu un effet Gabriel Attal.
19:28 Et l'année, en quelque sorte, est sauvée.
19:30 Après, pour le reste, c'est vrai qu'il y a toujours dans les tuyaux l'inscription de l'IVG dans la Constitution,
19:36 la fin de vie, le grand âge, l'accès à l'emploi.
19:40 – C'est ça, là, vous parlez d'objectifs purement politiques.
19:43 Mais pour le prochain Premier ministre, en fait, est-ce que ce n'est pas un cadeau empoisonné de prendre ce poste ?
19:48 – Non, mais changer de Premier ministre ne nous fait pas trouver le cap qu'il n'y a pas
19:54 depuis un an et demi dans le quinquennat d'Emmanuel Macron.
19:57 Tout l'argument de l'entourage du chef de l'État, c'est de dire, aujourd'hui, vous comprenez bien,
20:01 Elisabeth Borne, elle a fait un petit peu le sale travail.
20:04 La loi immigration, dernièrement, avant cela, la réforme des retraites,
20:07 et 50 lois au Parlement sur lesquelles on a trouvé des compromis.
20:10 Aujourd'hui, comme le dit Alix, on va pouvoir passer à une année 2024 plus apaisée,
20:14 avec effectivement la perspective des Jeux Olympiques.
20:17 On aura les élections européennes, j'ajoute l'anniversaire de la libération et du débarquement
20:23 avec des cérémonies en Normandie, et puis il y aura fin 2024 la réouverture de Notre-Dame.
20:29 Effectivement, année apaisée, mais il va falloir trouver des objets politiques,
20:33 il va falloir gouverner ce pays, et avec la dose de prévu que…
20:36 – Et si vous lâchez, le quotidien des Français ?
20:38 – Exactement, et des prix qui continuent d'augmenter, cette inflation, le plein emploi,
20:42 des chiffres du chômage qui ne sont pas terribles,
20:45 et des robinets de finances publiques qui sont visiblement prêts à être fermés.
20:48 – Et le simple fait qu'effectivement Emmanuel Macron ait annoncé pour ce début d'année,
20:51 pour ce mois de janvier, ce qu'il appelle un "rendez-vous avec la nation",
20:54 donc il doit viser, on l'imagine, à dessiner ce cap et les réformes des mois à venir,
20:58 illustre à quel point le changement de casting est secondaire en fait.
21:01 Une fois de plus, c'est le chef de l'État qui normalement,
21:03 dans quelques jours ou quelques semaines, va donner la feuille de route.
21:06 Reste que, avec la situation des finances publiques
21:08 sur laquelle Bruno Le Maire insiste maintenant depuis de nombreux mois,
21:10 il faut se souvenir que la France a échappé à plusieurs reprises
21:13 de justesse à la dégradation de sa note financière,
21:15 mais qu'effectivement, la dette, l'endettement de plus de 3 000 milliards,
21:20 le déficit public qui doit péniblement,
21:23 si l'objectif est de ramener autour de 4,4% à la fin de cette année, etc.,
21:27 tout ça, cette situation est effectivement calamiteuse,
21:30 ne permet pas de faire des réformes coûteuses,
21:32 et ça il l'a dit et répété, Bruno Le Maire,
21:34 le temps du "carded check" s'est terminé,
21:36 y compris malgré les difficultés liées à l'inflation, au coût de l'énergie, etc.
21:42 Ça il l'a dit et répété à l'endroit, y compris des ministres, des pensiers,
21:45 et même de l'Elysée, restent donc des réformes "qui ne coûtent pas cher",
21:49 effectivement, la réforme sur la fin du 8 c'est extrêmement important,
21:52 et c'est même risqué d'un point de vue politique,
21:55 mais voilà, l'inscription de l'IVG dans la Constitution c'est important,
21:59 mais ça ne coûte pas cher aux finances publiques,
22:02 et quelques sujets comme ça.
22:03 Est-ce que ça suffit à dessiner un véritable cas
22:06 pour regard de ce qu'étaient les engagements des millions de Macron
22:09 lors de sa première élection ?
22:11 Évidemment, pour l'instant, on reste sur notre faim.
22:14 Restez attentifs sur France Info, on va suivre,
22:16 ça devrait tomber apparemment, d'après les informations de Paul Barcelone,
22:19 en fin de matinée, le nom du successeur de la successeur d'Elisabeth Borne.
22:25 Merci beaucoup à tous les trois.
22:26 On le disait à 10h34.
22:28 La précision de Paul Barcelone.
22:30 C'est pas vrai.
22:31 Moi je me suis mis sur "midi 10", mais...
22:33 Je tiens mes engagements.
22:34 Emmanuel Macron est possible.
22:35 J'essaie de tenir mes engagements.
22:36 Merci Alex Brouilleg et éditorialiste politique à France Info TV.
22:39 On vous retrouve pour l'interview politique à 7h45 tous les jours.
22:42 Paul Barcelone, merci à vous, journaliste au service politique de France Info.
22:45 Renaud, nous on se retrouve demain.
22:46 À demain, salut.
22:47 Les informés sont de retour ce soir à 20h avec Bérangère Monte et Jean-François Aquilli.
22:51 [Musique]

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