• il y a 11 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info. On va tout de suite partir en direct du côté de
00:06 Chivy-Mazarin sur la 6 où vous le voyez les blindés ont
00:10 pris place pour empêcher les agriculteurs de s'approcher davantage de Paris. Il y a ce genre de
00:16 déploiement de gendarmerie sur la 1, sur la 6, sur la 10, sur la 13, ça va nous occuper une grande partie de la soirée.
00:24 Vous dire que le discours de politique générale de Gabriel Attal n'a pas éteint du tout la colère ni la détermination des agriculteurs,
00:30 des éleveurs, des céréaliers, des viticulteurs, en tout cas tous ceux qui depuis une douzaine de jours en ont ras le bol et
00:38 le disent. Ras le bol de ne pas vivre, de ne pas survivre même du prix de leur travail. Plus de
00:43 50 heures parfois de
00:46 travail par semaine
00:48 pour ne rien remporter
00:50 et se mettre dans la poche. Alors encore une fois ce soir on sera en direct des points de blocage. On accoutera la parole de
00:56 ceux qui ont témoigné de leur détresse toute cette journée sur CNews. Je salue Hervé Bricoux, vous êtes agriculteur en
01:01 polyculture. Vous êtes proche de 50 ans, je pensais que vous êtes non syndiqué, indépendant.
01:06 Donc votre témoignage sera un peu différent peut-être de ceux qu'on a entendu mais c'est très important. Grégoire Defournasse, bonsoir.
01:12 - Bonsoir. - Député RN de la Gironde, fils de viticulteur, je le rappelle. - Et viticulteur moi-même. - Et viticulteur
01:17 vous-même et vous avez assisté au privilège, au discours de politique générale de Gabriel Attal qui a dit des choses importantes
01:25 pour les agriculteurs.
01:27 - Non j'ai pas eu l'attentiment. - Voilà.
01:29 Tatiana Rollard-Barzac est avec nous et Yoann Uzail aussi.
01:32 Je voulais qu'on commence en fait cette émission par de la détresse parce que
01:36 ça a été ce qu'on a entendu le plus aujourd'hui. On attendait des choses de la part de Gabriel Attal, il n'y a pas eu grand chose.
01:41 Il y a eu ce témoignage, cette agricultrice qui était en larmes ce matin, elle était au micro de Jean-Marc Morandini.
01:47 - Qu'est-ce que vous leur dites à vos enfants ? Vous êtes fiers d'eux ? - Ouais.
01:53 Exactement. Ils n'ont pas toujours eu une vie facile.
01:56 Se lever tôt le matin parce que j'habitais loin.
01:59 On n'est pas partis forcément tout le temps en vacances.
02:03 Et ils veulent quand même... J'en ai un qui veut quand même le faire quoi, c'est quand même beau.
02:08 Vos larmes sont touchantes et franchement c'est très émouvant de voir ces larmes.
02:14 - Mais c'est quoi ? C'est des larmes de désespoir en fait ? - Ouais, exactement.
02:18 Comment voulez-vous qu'on s'en sorte à l'heure d'aujourd'hui ?
02:22 En fait c'est impossible.
02:27 - La faute à qui ? - Au gouvernement, à l'Union européenne.
02:34 Voilà, si on avait les mêmes normes que tous les autres pays européens, les gens s'en sortiraient peut-être un peu mieux.
02:42 C'est pas le cas à l'heure d'aujourd'hui et je pense que ça sera jamais le cas.
02:44 Et on restera là tant qu'il n'aura pas fait ce qu'il faudra.
02:49 Est-ce qu'il a fait ce qu'il faut ? Je ne sais pas.
02:52 Grégoire Defournais, est-ce que vous entendez cette agricultrice ? Elle dit tout. Elle s'adresse à ses enfants, elle dit bravo à l'un d'entre eux qui veut reprendre une exploitation.
03:01 Elle ne lui conseille pas forcément, elle dit pardon de ne pas t'avoir donné de vacances, de vous avoir, mes enfants, donné des vacances.
03:06 Et on est triste. Voilà ce qu'elle dit.
03:10 Ce qu'il faut se rendre compte, c'est qu'un agriculteur, c'est quelqu'un qui a hérité de son exploitation de ses parents.
03:16 Et ce sont des successions de plusieurs générations.
03:20 Et donc, une exploitation, c'est très charnel.
03:22 Il y a une relation très particulière entre l'agriculteur et son outil de travail.
03:25 Et ce qu'il faut voir aussi, c'est que les agriculteurs, ça fait des années qu'ils s'épuisent au travail pour arriver à maintenir à flot leur exploitation.
03:33 Et que là, ils sont au bout du rouleau.
03:34 Et moi, j'ai le sentiment que cette mobilisation, c'est un peu la dernière mobilisation de grande ampleur du monde agricole avant la fin.
03:41 Si on ne fait rien, vous allez avoir la moitié des agriculteurs qui ne vont pas partir à la retraite d'ici dix ans.
03:45 Si on ne fait rien aujourd'hui, dans dix ans, il n'y aura plus d'agriculture française.
03:48 - Hervé Bricoux, vous avez entendu les paroles de cette femme.
03:53 Ce n'est pas la première qui pleure, à notre micro d'ailleurs.
03:58 Mais là, on est au bout du rouleau.
04:00 Et il n'y a pas eu d'annonce.
04:03 - Oui, je suis absolument d'accord.
04:04 On ressent vraiment une détresse du monde paysan et surtout les éleveurs.
04:08 Vraiment, une grande sincérité pour les éleveurs.
04:12 On a beau être céréalier, on a beau être, je vais dire, tous de la même famille, mais il faut être unis.
04:18 Aujourd'hui, il y a une union qui doit être très importante.
04:21 En même temps, il faut jamais lâcher.
04:24 Aujourd'hui, les annonces qui ont été faites par le gouvernement sont très, très légères, très succinctes.
04:31 Et on n'a pas vu d'évolution.
04:33 - On va y revenir largement, mais je voulais vraiment qu'on prenne tout d'abord la direction de Chilly Mazarin
04:38 sur l'Assis exactement, avec Augustin Donadieu et les images de Fabrice Esner.
04:45 Parce que c'est là que ce soir, les blindés de la gendarmerie ont été déployés pour empêcher les agriculteurs de s'approcher de Paris.
04:54 Grande crainte, crainte absolue des autorités.
04:57 Que l'on coupe les vivres en réalité aux Parisiens.
05:02 Ce qui ne va pas arriver, rassurez-nous, Augustin.
05:04 - Non, a priori, ça ne devrait pas arriver parce que regardez ce dispositif sur la caméra de Fabrice Esner.
05:11 Ce sont des blindés de la gendarmerie qui coupent l'autoroute Assis, Sens, Provence, Paris.
05:18 Des véhicules qui coupent cette autoroute.
05:20 Pourquoi ? Parce que juste derrière Fabrice, un convoi de 40 tracteurs depuis Villabé s'est positionné sur cette autoroute.
05:28 70 nouveaux tracteurs sont en train de faire route pour rejoindre ce convoi conséquent.
05:34 Des tracteurs qui voudraient bien franchir ce barrage puisqu'on n'est qu'à 5 kilomètres, figurez-vous, de la capitale et de Rungis.
05:41 Le marché international visé par ces agriculteurs, un marché international évidemment sous haute protection depuis maintenant plusieurs jours.
05:49 Et des agriculteurs qui nous disaient il y a quelques instants leur détermination à passer ce barrage.
05:54 Ils attendent les autorisations de la préfecture.
05:56 Ce soir, ils comptent passer la nuit sur cette autoroute Assis.
06:00 Donc évidemment, autoroute fermée, un des axes principaux qui permet à la région parisienne et aux Parisiens de joindre la capitale.
06:09 Ces véhicules qui ont pris position il y a maintenant une heure, une heure et demie ici sur l'autoroute Assis.
06:14 Et ce que je vous propose, Olivier, c'est que dans quelques instants, on rejoigne avec Fabrice Esner ce convoi de tracteurs, tout feu allumé.
06:20 Et on demandera directement aux agriculteurs ce qu'ils comptent faire dans la soirée cette nuit.
06:25 Tatiana, merci beaucoup.
06:26 Tatiana, est-ce que nous, petits Parisiens, devons trembler de peur, de peur de plus rien avoir dans nos assiettes si on nous coupe l'alimentation par la route ?
06:36 Je pense que ce n'est pas ça aujourd'hui ce que se disent les Français et les Parisiens non plus.
06:41 C'est-à-dire qu'on voit bien, il y a un vrai soutien de la population, de ces agriculteurs.
06:45 On les a vus dans les villages.
06:47 On a vu même des maires saluer les cortèges de tracteurs, etc.
06:50 Ce qu'on voit, par contre, c'est qu'il y a un changement dans la mise en œuvre des consignes de sécurité.
06:55 C'est-à-dire qu'on a vu aujourd'hui, en effet, les agriculteurs qui ont enlevé les glissières de sécurité pour prendre la clé des champs, si j'ose dire,
07:01 qui ont pris les nationales, parce qu'ils étaient bouclés, pour contourner les barrages.
07:05 Il y a, en effet, à l'approche de Paris, des consignes de sécurité beaucoup plus fermes.
07:08 À l'approche de Rangistre, il y a les blindés qui les attendent.
07:10 Le ministre de l'Intérieur a été très clair en expliquant les forces déployées, les hélicoptères, etc.
07:15 Et donc, c'est vrai que là, il y a quand même une sécurité qui est mise en œuvre pour protéger, en effet, Paris.
07:21 Alors, c'est vrai qu'il y avait une consigne, je vous le souviens, il y a quelques jours, c'était il y a deux jours,
07:24 de la coordination rurale, notamment, qui était dite "on veut affamer les Parisiens".
07:27 Je pense qu'on n'en est pas là du tout.
07:28 Je pense que la seule chose, si vous voulez, c'est qu'il y a une colère qui est là, en fait, depuis très longtemps.
07:33 J'ai l'impression qu'ils se sont additionnés une multitude de colères.
07:37 On a oublié quand même, mais la guerre en Ukraine, la crise énergétique, l'inflation,
07:41 les agriculteurs, en fait, ont été les premières victimes de cela.
07:43 Et en fait, on a vu d'autres professions, les restaurateurs, les commerçants, etc.,
07:47 qui montaient en première ligne, mais eux aussi, ils ont été impactés par ça,
07:49 plus même, peut-être, que les autres, parce que vos factures ont doublé,
07:52 parce que vous avez des rémunérations extrêmement petites, 300 euros par mois, c'est rien.
07:56 Donc, évidemment que c'est une crise qui est protéiforme, et on ne va pas y répondre demain, c'est sûr.
08:01 - Avant de rentrer dans le détail, je voulais quand même vous montrer
08:04 deux choses qui montrent qu'on est en train de passer un cran.
08:07 Par exemple, il y a eu des agriculteurs qui ont contrôlé des camions, de manière un peu sauvage, d'ailleurs.
08:12 On se demande d'ailleurs si la gendarmerie a laissé faire ou pas,
08:16 y compris des camions français qui ne transportent pas toujours des marchandises françaises.
08:20 D'ailleurs, regardez cette séquence.
08:22 - On va dans le café, Fran ?
08:27 - Elle est bon ?
08:28 - 18.
08:30 - Ici, c'est marqué France.
08:35 - C'est marqué France, ça ?
08:36 - France. Ça, c'est bon.
08:37 - Ça, c'est bon ?
08:38 - Des crevettes qu'on se nourra.
08:42 - On l'a transporté dans un camion français avec un chauffeur étranger.
08:48 Il n'y aura pas de dégradation, c'est juste pour montrer France aujourd'hui.
08:52 Donc voilà, pour nos amis pêcheurs français, le constat.
08:59 Le constat alarmant.
09:03 - Ils sont limite hors-la-loi, monsieur le député.
09:06 Ils font ça, mais la démonstration est claire.
09:08 Et pendant ce temps, je le rappelle, il y a les pêcheurs dans le golfe du Finistère
09:12 qui ne peuvent pas prendre leur bateau.
09:13 - Exactement, parce qu'on a trouvé deux dauphins morts sur la plage
09:16 et qu'on considère que c'est de leur faute.
09:18 Donc on laisse des pêcheurs ne plus pouvoir travailler,
09:21 ce qui rejoint un peu toute la politique de persécution de ce monde qui travaille.
09:25 Alors Gabriel Attal a de grands discours sur la France qui travaille,
09:28 mais en même temps, il y a des gens qui ne peuvent plus travailler.
09:30 Moi, ce qui m'interpelle quand même, c'est que la semaine dernière,
09:33 les agriculteurs avaient pris des préfectures, des villes moyennes.
09:36 Là, on laissait faire, mais on a le sentiment que dès qu'on s'attaque à Paris,
09:39 c'est un peu... là, on franchit les lumières rouges.
09:42 C'est-à-dire que là, on met des barrages, des blindés.
09:45 Mais ce qui est quand même le nœud du problème,
09:47 c'est la nullité des annonces de...
09:49 - Bon, on va y revenir tout à l'heure.
09:50 - Non, mais il faut en parler.
09:51 - Oui, on va en parler.
09:52 On a des agriculteurs aussi qui ont bloqué des entrepôts systémiques
09:54 dans l'Haute-Garonne.
09:55 À Boca, ils ont brûlé des déchets devant un anthropolite.
09:59 Il y a des rayons entiers de produits de l'étrange venu de l'étranger
10:03 qui ont été vidés dans un carrefour.
10:04 La Confédération paysanne appelle à des actions contre la grande distribution
10:07 en expliquant que depuis 20 ans, la grande distrib' a augmenté ses marges de 188%.
10:11 L'agro-industrie de 64%, les agriculteurs de 0%.
10:15 Johan.
10:16 - Non, mais effectivement, si les agriculteurs aujourd'hui veulent bloquer Paris,
10:22 c'est symbolique.
10:24 Si jusqu'à présent, le gouvernement a laissé faire,
10:27 c'est parce que le gouvernement sait bien que la population générale
10:31 est du côté des agriculteurs.
10:33 Ils sont soutenus massivement par la population française.
10:36 Mais si Paris est géré différemment de la province,
10:39 ce n'est pas parce qu'un Parisien serait supérieur à quelqu'un qui vivrait en province.
10:43 C'est parce qu'il y a des enjeux économiques qui sont absolument majeurs.
10:46 Rungis ne nourrit pas uniquement la région parisienne.
10:49 Rungis nourrit l'ensemble de la France.
10:52 Et vous vous rendez bien compte des conséquences que ça aurait.
10:54 De bloquer le premier marché européen,
10:57 ça aurait des conséquences et des répercussions dans l'ensemble de la France.
10:59 Donc c'est quelque chose qui n'est pas possible.
11:01 Ce n'est pas parce que c'est Paris,
11:02 c'est parce que c'est Rungis qui nourrit l'ensemble de la France.
11:05 Alors, allez-y.
11:07 Non, mais franchement, c'est un peu un discours parisien qui m'agace.
11:13 On ne va peut-être pas passer trois heures là-dessus,
11:14 mais quand on bloque la rue 4 Bordelaise,
11:16 ça a un impact aussi sur l'économie de la Gironde.
11:18 Donc moi, j'ai vraiment le sentiment, si vous voulez,
11:21 qu'en province, il peut se passer tout ce qu'on veut.
11:24 Mais dès qu'on s'approche des ministères, finalement, on accepte...
11:29 Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
11:32 Qu'il aurait fallu envoyer les CRS à Bordeaux
11:34 ou qu'il faut les laisser entrer dans Paris ?
11:35 Moi, je vais vous dire très clairement...
11:37 Prenez position là-dessus.
11:38 Est-ce qu'il fallait envoyer les CRS à Bordeaux
11:40 ou est-ce qu'il faut les laisser aller à Paris ?
11:42 Certainement pas.
11:42 Moi, je vais vous dire très clairement, il faut des réponses politiques.
11:45 Parce que là, on arrive dans le débat de savoir
11:47 si on cautionne les blocages des agriculteurs
11:49 ou si on cautionne l'envoi des gendarmes contre les agriculteurs.
11:52 Je refuse et nous refusons au Rassemblement national
11:54 de rentrer dans ce débat.
11:55 Il faut des réponses politiques,
11:56 ce que ce gouvernement est incapable de faire.
11:57 Parce que pour l'instant, peut-être on en reparlera après,
12:00 mais les réponses du gouvernement sont d'une humilité crasse
12:03 et prouvent bien qu'il n'a absolument pas compris
12:06 quel était le problème, ce que demandaient les agriculteurs
12:08 et quelle était la façon d'y répondre.
12:10 - Bon, je vous propose d'écouter ce qu'a proposé Gabriel Attal.
12:14 Vous allez voir, c'est très court.
12:15 Puis après, on en débat.
12:16 Donc Gabriel Attal, tout à l'heure sur CNews
12:19 et partout en France et surtout à l'Assemblée nationale.
12:25 - D'ici le 15 mars, toutes les aides PAC
12:28 seront versées sur les comptes bancaires des exploitants.
12:30 Sur la trésorerie des exploitants, nous avançons dès à présent.
12:34 Dès février, 50% des remboursements TICPE
12:37 seront versés aux exploitants, soit 733 euros par exemple
12:40 pour une exploitation utilisant 7000 litres de GNR.
12:43 Notre agriculture est une force et notre fierté aussi.
12:47 Alors je le dis ici solennellement,
12:49 il y a et il doit y avoir une exception agricole française.
12:53 Je suis lucide.
12:57 Je suis lucide face à l'empilement des normes,
12:59 face aux décisions qui tombent d'en haut et qui parfois tombent,
13:02 dont ne sait où.
13:03 L'agriculture doute, elle aussi,
13:05 et elle attend des réponses et des solutions.
13:08 Nous serons au rendez-vous sans aucune ambiguïté.
13:12 - Alors, pendant que Gabriel Attal parlait,
13:15 vous avez dit "formidable".
13:16 L'exception agriculturelle dont il vient de parler,
13:18 c'est Jordan Bardella qui en parle le 1er
13:21 lors de la campagne des Européennes en 2019.
13:23 Donc c'était il y a cinq ans.
13:25 Et pendant cinq ans, ils nous ont dit que nous étions,
13:27 pour l'autarcie, contre les bienfaits du libre-échange.
13:31 C'est quand même incroyable aujourd'hui
13:34 de faire volte-face de cette façon.
13:36 Ce qui prouvient quand même le manque de sincérité de ces gens
13:39 et de leur responsabilité dans ce qui se passe aujourd'hui.
13:40 - On a le droit de changer d'avis. Tatiana.
13:42 - Alors c'est une proposition en effet qui revient
13:44 sur devant la scène à l'approche des Européennes,
13:46 de votre parti.
13:48 Elle a été aussi reprise par Mario Maréchal
13:50 pour le parti d'Éric Zemmour.
13:51 Cela dit, ça pose quand même une question
13:53 parce que ça veut dire sortir du secteur
13:55 des accords de libre-échange.
13:57 Et donc ça, c'est quand même un souci.
13:59 Je ne pense pas que c'est ce que voulait dire Gabriel Attal.
14:02 Lui, il l'entendait plus comme une façon de protéger
14:05 justement l'agriculture,
14:06 comme on fait d'ailleurs pour la culture.
14:08 Donc ça veut dire de sanctifier,
14:10 d'arriver à avoir des domaines protégés,
14:12 mais pas de sortir des accords de libre-échange.
14:14 Donc je pense que ce n'est pas du tout la même vision.
14:15 Il faut être tout à fait honnête avec nos téléspectateurs.
14:17 - Une exception, c'est quand même...
14:18 - Vous, ce n'est pas la même demande que vous mettez derrière.
14:20 - En tout cas, on est tous d'accord.
14:22 On écoute les discours des uns et des autres.
14:24 J'ai envie de vous entendre.
14:25 On a envie de consommer des produits français.
14:28 On a envie de consommer les meilleurs,
14:29 d'abord parce que c'est la meilleure agriculture
14:31 et ensuite parce qu'on a envie de consommer
14:32 des produits qui viennent d'à côté.
14:34 Même si on peut incarner,
14:36 si on peut connaître le maraîchis qui les fait,
14:37 on est tous très heureux.
14:39 Et les Parisiens les premiers.
14:40 - Aujourd'hui, c'était dans le discours de Gabriel Attal,
14:43 la traçabilité des produits,
14:44 ça a été une des choses qui a été avancée par Gabriel Attal.
14:47 Il y a en effet la question du Mercosur,
14:49 ça, ça sera à l'ordre du Sommet européen, jeudi.
14:52 Et puis même demain, des remarques faites Nova à Bruxelles
14:54 pour échanger à ce sujet.
14:55 Il y a des annonces qui sont promises dès vendredi,
14:58 d'autres annonces complémentaires.
15:00 On va voir ce que ça donne.
15:01 Je ne peux pas entendre que les agriculteurs considèrent
15:03 que le compte n'y est pas,
15:04 que les mesures ne sont pas encore très concrètes.
15:05 Cela dit, il y a quand même des mesures aujourd'hui
15:07 qui ont été données et faits rares.
15:08 Il y en a quand même eu pas mal dans un discours de politique général.
15:11 Il faut quand même bien le préciser.
15:12 Cela dit, l'attente est énorme et on l'entend...
15:14 - Je vous promets qu'Hervé Bricot s'est installé devant un ordinateur tout à l'heure.
15:17 Il a tout réécouté du début à la fin.
15:18 Tout ce qui concernait les agriculteurs.
15:21 C'était mince quand même.
15:22 - Eh bien, c'était très mince.
15:23 Et aujourd'hui, en fin de compte, on nous parle d'une mesure sur le GNR.
15:26 Il faut savoir que cette mesure,
15:29 c'est quelque chose, en fin de compte, qu'on nous ponctionnait
15:33 et on récupérait seulement un an après.
15:36 Donc, nous le faire récupérer à la base chez le distributeur,
15:40 c'est quand même déjà un premier pas.
15:43 Ensuite, il faut savoir que les Prime Packs,
15:46 comme on en parle, c'est un dû déjà arriéré.
15:51 Ce n'est pas non plus pour l'année prochaine.
15:54 C'est déjà... C'est trop tard.
15:56 - Les Prime Packs, pour être précis...
15:58 - Les Prime Packs, elles ont été coupées en plusieurs morceaux.
16:01 On ne les paye pas tous en même temps.
16:03 Et donc, la dernière partie, elle va arriver seulement en mars.
16:06 - C'est le 15 mars.
16:07 Et c'est vrai que le blocage, il n'est pas à Bruxelles.
16:09 En fait, il est au ministère de l'Economie et de l'Agriculture.
16:12 C'est ça le souci.
16:13 - Il y a un an et c'est pas la question.
16:14 - Exactement. Il y a une partie de Bruxelles,
16:15 mais il y a quand même une grosse faute.
16:17 Une grosse faute de Bruxelles.
16:18 Je pense qu'au niveau de Bruxelles,
16:19 il y a des choses qui ne sont pas tout à fait normales.
16:21 - On va en parler de Bruxelles tout à l'heure, Yoann.
16:23 - Non, mais là, effectivement, les agriculteurs sont en colère
16:26 parce que le travail ne paye pas suffisamment.
16:27 C'est surtout vrai pour eux.
16:29 Ce qu'ils perçoivent tous les mois est absolument scandaleux.
16:32 Mais la plupart des Français se disent que le travail,
16:35 leur travail ne paye pas suffisamment.
16:38 Mais pourquoi ?
16:38 Parce que nous sommes l'un des pays de l'OCDE
16:40 où les prélèvements sociaux sont les plus importants.
16:42 Regardez la différence entre le salaire brut et le salaire net.
16:45 Alors, je vais redire quelque chose que je dis souvent ici,
16:48 mais c'est tout le système fiscal français qu'il faut revoir.
16:52 C'est la manière dont nous utilisons l'argent public,
16:54 dont nous versons certaines aides.
16:56 - Peut-être, Yoann, ce qu'on prépare les Français,
17:00 c'est pourquoi quand tu payes ton lait 1,50€ le litre,
17:04 pourquoi d'abord tu le payes cher ?
17:06 Pourquoi on en redonne aussi peu à celui qui est à l'origine de ce lait ?
17:11 - J'entends bien, mais il y a différentes questions.
17:15 Mais le fait que le travail ne paye pas suffisamment,
17:18 c'est un sentiment partagé par une très grande majorité de Français.
17:22 Encore une fois, c'est le résultat du système fiscal français qui est le nôtre.
17:26 Et il me semble qu'il faut remettre tout cela à plat,
17:28 sans quoi nous n'arriverons pas à résoudre ce problème.
17:31 - J'en supplie, faites court.
17:31 - Deux petites précisions.
17:32 Emmanuel Macron, d'ailleurs, fait inédit,
17:34 s'est exprimé juste avant la déclaration de politique générale
17:36 de la guerre maternelle, et a précisé justement que sur la loi EGalim,
17:39 parce que c'est ce qui est entre vos lignes, Yohann,
17:41 il y a en effet certains distributeurs qui organisent
17:43 une sorte de contournement de la loi française
17:45 en passant justement par des rentales européennes.
17:47 Et ça, c'est vrai que c'est une question aussi,
17:49 et c'est une problématique parce que du coup,
17:50 évidemment, ça vient amoindrir encore vos coûts.
17:53 Deuxième chose qui est importante très rapidement,
17:57 c'est qu'il y a quand même un vrai souci aujourd'hui de distorsion de concurrence.
18:00 C'est ça votre problème.
18:01 C'est qu'il y a aussi un problème où on importe massivement,
18:04 je pense à la volaille ukrainienne, je pense, voilà,
18:07 on importe massivement des produits qui ne coûtent pas cher
18:09 et qui ne répondent pas du tout aux normes.
18:10 Cela dit, nous, la France, on n'est pas non plus obligé
18:12 de rajouter des normes aux normes, c'est-à-dire qu'on n'est pas non plus obligé
18:15 de produire des normes aberrantes à chaque fois.
18:17 Allez, rapidement, vous.
18:18 Vous disiez tout à l'heure, tous les Français ont envie de consommer local,
18:21 mais le gouvernement n'a pas envie de ça.
18:24 Et c'est ça qu'il faut quand même comprendre.
18:25 Le gouvernement, il a signé les traités de libre-échange.
18:28 Non, c'est faux.
18:29 Ils sont en train de s'agiter sur le Mercosur,
18:31 mais ils ont signé le traité de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande.
18:35 La semaine dernière, alors que les agriculteurs manifestaient
18:37 devant le Parlement européen, ils étaient en train de voter
18:39 un nouvel accord de libre-échange avec le Chili.
18:41 Vous avez M. Faineau qui a donné une interview pour dire,
18:44 le poulet ukrainien, il ne faut pas froisser les Ukrainiens,
18:47 il faut être solidaire avec eux.
18:48 Donc, il soutenait ces importations qui sont une catastrophe pour l'agriculture.
18:52 Et je termine.
18:53 C'est beaucoup, c'est beaucoup.
18:54 C'est beaucoup.
18:55 Le 26 décembre, il était même au Maroc
18:57 pour aller célébrer le partenariat agricole avec le Maroc,
18:59 un pays qui inonde l'Union européenne de 700 000 tonnes de tomates par an,
19:02 avec encore une fois un traité de libre-échange.
19:04 Donc, ces gens ne sont pas, peut-être qu'ils sont en train de changer d'avis
19:07 et ce serait d'ailleurs une bonne nouvelle.
19:08 Mais ces gens n'ont jamais été pour le local.
19:10 Ils ont toujours soutenu cette concurrence étrangère déloyale
19:13 et ils ont une grosse part de la société.
19:15 En réponse, en échange, ils vous disent,
19:17 mais ça nous permet à nos viticulteurs, à d'autres, d'exporter leurs produits.
19:23 Mais c'est ce leur argument qu'ils ont.
19:25 Les vins de Bordeaux s'exportent,
19:27 les vins de Bordeaux s'exportent depuis le mariage d'Alina d'Aquitaine
19:29 avec le futur roi d'Angleterre.
19:31 D'accord, c'est ça qu'au 13e siècle, c'est ça qui a développé le port de Bordeaux.
19:35 Et Bordeaux, historiquement, a toujours été, a toujours exporté.
19:39 Mais les produits d'exception, le vin et le fromage,
19:40 ce sont des choses pas du tout bien exploitées.
19:42 Il n'a jamais, il n'a pas attendu les traités de libre-échange pour le faire.
19:45 Voilà, et donc, il y a une chose qui est très simple
19:48 et qui va mettre tout le monde d'accord,
19:50 c'est quand on a de la salade dans son jardin,
19:52 on ne va pas la chercher ailleurs.
19:53 Ça, c'est sûr.
19:54 Ce n'est pas faux.
19:55 Encore faut-il avoir un jardin.
19:56 Oui, mais bon, comme le jardin de la France, il est énorme,
19:59 c'est un potentiel, ça nourrit tout le monde.
20:02 On va aller tout de suite à Chilly Mazarin.
20:04 Juste, d'abord, les réactions du monde agricole
20:06 sur les différents points de Gabriel Attal tout à l'heure,
20:09 quand même, il faut écouter au micro de CNews ce qui s'est dit.
20:13 On est en train de lever le camp pour se rapprocher de la capitale
20:19 parce qu'on a été vraiment très frustrés de ce que vient de dire notre Premier ministre.
20:23 Ce n'est pas du tout les réponses qu'on attendait.
20:24 L'an dernier, j'ai déclaré 2165 euros de revenus à 27 ans.
20:29 Je trouve ça assez scandaleux.
20:30 Vous parlez d'annonce ?
20:31 À quel moment il a fait des annonces ?
20:33 Et en fait, il a orienté une grosse partie de son discours sur l'environnement.
20:37 Sauf qu'en fait, nous, on subit une écologie punitive,
20:41 pas une écologie qui va dans le sens de la protection de l'environnement.
20:45 Il n'a rien dit sur le monde agricole de particulier,
20:47 à part des lieux communs qu'on sait tous.
20:49 Il n'y a rien de concret.
20:50 Exception agricole française, ce sont des belles paroles,
20:52 mais en quoi l'agriculture française est exceptionnelle ?
20:55 Elle n'a pas de mise en marché exceptionnelle,
20:56 elle a juste des normes exceptionnelles.
20:58 Ça c'est vrai, les normes exceptionnelles.
21:00 Il a beaucoup parlé de l'écologie ?
21:03 Non, il en a parlé.
21:04 C'était un de ses piliers.
21:05 Il l'a dit dès le préambule de son discours.
21:07 Il en a parlé, évidemment.
21:08 Il a taclé d'ailleurs les écologistes.
21:10 Il a parlé de l'écologie punitive.
21:12 Il a parlé aussi du nucléaire.
21:14 Voilà, donc il en a évidemment parlé.
21:17 Il a expliqué que c'était important de concilier les deux,
21:19 qu'on pouvait arriver à concilier les deux.
21:21 Mais il s'est abstenu, évidemment, de répondre aussi aux critiques,
21:24 je pense notamment à Vodkan, aux Rations nationales, à ce sujet.
21:27 Parce que c'est vrai que ce n'était pas non plus le sujet aujourd'hui.
21:31 Dans le discours, il faut reconnaître une chose,
21:34 il a eu une reconnaissance sur le nombre d'injonctions
21:38 que nous vivions dans notre métier d'agriculteur.
21:41 Aujourd'hui, c'est énorme.
21:42 Et je pense qu'il y aurait des injonctions de bon sens,
21:46 ça ferait du bien.
21:46 Alors par exemple, donnez-moi un exemple.
21:48 Vous, vous êtes agriculteur en polyculture.
21:51 Je ne sais pas exactement ce que ça veut dire,
21:52 mais par exemple, une norme folle,
21:54 qui vous paraît en tout cas dingue,
21:57 - Folle ? - Auquel niveau ?
21:58 Je vais dire, dans le bingo,
22:00 je vais dire, moi ce qui m'effraie le plus, c'est de tailler une haie.
22:04 C'est peut-être bête, mais tailler une haie,
22:06 14 législations, 14 stupidités.
22:10 Mais qui a pensé ça ?
22:12 Mais c'est quoi, par exemple ?
22:13 Vous n'avez pas le droit de...
22:14 Alors parce qu'il s'agit de protéger les petits oiseaux.
22:17 Il faut protéger le petit zoustique, le petit machin,
22:19 le petit ci, le petit là.
22:20 Mais attendez, on n'est pas dans la mer de Bambi.
22:23 Aujourd'hui, on n'est pas en train de tuer la mer de Bambi
22:26 quand on taille une haie.
22:27 C'est pas non plus...
22:29 Ça se renouvelle, ça se renouvelle.
22:31 Et la nature, elle est faite pour être renouvelée.
22:33 - Yoann ?
22:34 - Les agriculteurs, et un certain nombre de professions,
22:37 mais les agriculteurs encore une fois en particulier,
22:40 c'est vrai, sont étouffés par tout un tas de normes
22:42 qui les empêchent d'avancer,
22:44 qui leur prennent d'ailleurs un temps fou.
22:45 Ils passent des heures et des heures à gérer la paperasse
22:47 alors que ça n'est pas leur métier.
22:49 Ils sont extrêmement mal rémunérés.
22:51 Enfin, c'est un pays qui quand même a fait la France,
22:54 a fait la France d'aujourd'hui.
22:56 Les agriculteurs sont en partie responsables
22:58 de ce qu'est la France aujourd'hui
22:59 et dans le bon sens du terme.
23:01 Et ils sont aujourd'hui déconsidérés, maltraités,
23:04 pas seulement par le gouvernement actuel.
23:06 Gabriel Attal n'est pas responsable
23:08 de la situation des agriculteurs aujourd'hui,
23:09 mais les différents gouvernements successifs
23:11 depuis extrêmement longtemps
23:13 ont maltraité les agriculteurs français.
23:15 - Moi, je trouve que c'est trop facile.
23:16 Quand j'entends Gabriel Attal,
23:18 qui est quand même à la tête d'un gouvernement
23:20 qui est depuis sept ans au pouvoir.
23:21 - Depuis trois semaines.
23:22 - Non, non, non, je suis désolé.
23:23 Il est ministre, lui, depuis sept ans
23:25 et il a dans son gouvernement
23:26 des gens qui sont au pouvoir eux-mêmes depuis sept ans.
23:28 Donc, il est à la tête d'un gouvernement
23:30 qui est au pouvoir depuis sept ans
23:31 et qui est en train de faire la critique
23:33 de ce qu'ils ont fait depuis sept ans.
23:34 Je trouve ça hallucinant.
23:35 Tout en essayant de faire comprendre
23:36 que tout ça vient d'ailleurs et pas de...
23:39 Ces normes qui sont imposées aujourd'hui aux agriculteurs,
23:41 ce sont eux qui les ont votées.
23:45 La suppression, je vous prends un exemple,
23:47 la suppression des néonicotinoïdes, pardon,
23:50 qui est en train de faire sombrer la filière betterave.
23:53 Ce sont eux qui l'ont mis en place.
23:55 Donc, qu'ils arrêtent, si vous voulez,
23:57 d'arriver avec leur tunique blanche
23:59 et puis de critiquer ce qui a été fait avant,
24:01 ce sont eux qui ont des responsabilités
24:02 dans ces politiques.
24:04 - Il faut qu'on aille absolument sur la scie.
24:06 Retrouvez Augustin Donadieu,
24:08 qui nous a montré tout à l'heure les blindés qui empêchaient.
24:11 Évidemment, le convoi de tracteurs d'avancée,
24:14 maintenant vous êtes approché des tracteurs, Augustin.
24:17 - Oui, tout à fait. On est au milieu de ce convoi de 40 tracteurs.
24:22 Un convoi qui attend des collègues,
24:24 70 autres tracteurs en provenance de Villabé,
24:26 qui va venir appuyer cette mobilisation.
24:29 On est à 5 km de la capitale
24:31 et on vous l'a montré tout à l'heure,
24:32 ces blindés qui coupent la scie
24:33 pour empêcher ces agriculteurs d'avancer.
24:35 Je suis avec Nicolas Guiné et Philippe Girardot,
24:38 tous les deux céréaliers, mobilisés depuis la première heure
24:41 pour obtenir des réponses de la part du gouvernement.
24:43 Merci d'être avec nous en direct sur CNews.
24:45 Qu'est-ce qui est prévu ce soir ? Qu'est-ce que vous allez faire ?
24:48 - Là, pour l'instant, comme vous venez de le dire,
24:51 il y a des blindés, on est parqués, on est là, on ne bouge pas.
24:57 Et je pense que la nuit va être longue ici.
25:01 - Je vais me tourner vers Philippe Girardot.
25:05 Si les blindés n'avaient pas été ici,
25:07 qu'est-ce que concrètement vous auriez fait ?
25:09 Jusqu'où seriez-vous allé ?
25:10 - On avance. On avance en direction de la capitale.
25:13 C'est un peu notre objectif aussi.
25:15 C'est mettre la pression de toute façon,
25:16 parce que les décisions se prennent là-bas.
25:18 Donc, voir même quitte à passer la capitale
25:21 et aller jusqu'à Bruxelles s'il faut.
25:23 - C'est quelque chose d'envisageable pour vous,
25:25 d'aller voir Emmanuel Macron directement à Bruxelles ?
25:27 - Bah oui, il y va comme ça.
25:28 Si nous on vient en soutien,
25:30 ça ne va lui faire que plus de poids pour son discours.
25:33 Donc nous, on est prêts.
25:34 Il nous ouvre les barrières là et on l'accompagne jeudi à Bruxelles.
25:38 Comme ça, il montrera aux autres présidents de la République là-bas
25:41 qu'il y a la contestation et que c'est européen le problème.
25:45 - Tout à l'heure, le Premier ministre Gabriel Attal
25:47 a prononcé son discours de politique générale
25:49 devant les députés à l'Assemblée nationale.
25:51 Je sais que vous l'avez écouté très attentivement
25:53 dans la cabine de votre acteur.
25:54 Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
25:55 Est-ce qu'il a répondu à vos attentes ?
25:57 - Voilà, M. Attal, il est dos au mur.
25:59 Là, aujourd'hui, il sait ce qu'on a besoin.
26:03 Il sait ce qu'on attend de lui.
26:05 Il y a des gros réunions qui vont arriver d'ici jeudi.
26:11 On a besoin d'avoir des réponses concrètes.
26:15 On attend vraiment des réponses très importantes.
26:19 - Il ne vous a pas répondu cet après-midi à l'Assemblée nationale, Philippe Girardot ?
26:22 - Non, c'est un discours général, de politique générale.
26:25 Donc, ça ne reste que des paroles.
26:27 Nous, maintenant, on attend des actes,
26:28 des décisions concrètes qui vont s'appliquer concrètement sur nos exploitations.
26:34 Les paroles, ça suffit.
26:35 - Merci beaucoup, messieurs.
26:36 En tous les cas, ici, les agriculteurs vont passer la nuit.
26:39 40 tracteurs plus 70 qui arrivent.
26:41 Ils verront bien demain s'ils pourront passer ce barrage de blindés
26:44 qui bloque l'autoroute A6.
26:45 - Merci, Augustin. Merci, Fabrice Lesner, pour ce direct.
26:48 On garde évidemment vos images en direct.
26:50 Tatiana.
26:51 - Trois choses pour réagir.
26:52 Bon, d'abord, je pense qu'il y a une déception,
26:53 parce qu'évidemment, quand le président de la République et le Premier ministre
26:57 expliquent qu'ils veulent mettre l'agriculture au-dessus de tout
26:59 et qu'aujourd'hui, il y a peu d'annonces concrètes,
27:02 évidemment qu'il y a une déception,
27:03 qu'on s'attend à des mesures et qu'il n'y en a pas
27:05 et qu'on explique que ça sera aigréné au fil des jours,
27:06 évidemment qu'il y a une déception.
27:08 Deuxième chose, je le disais, c'est aussi là,
27:11 on est aussi face à...
27:12 C'est la pré-France des Gilets jaunes, c'est la France des oubliés.
27:15 C'est la France de la ruralité qui a été impactée par de nombreuses crises
27:19 et qui, aujourd'hui, est sur-devant de la Seine.
27:21 Mais cela dit, c'est une colère qui est européenne.
27:24 Il suffit de regarder ce qui se passe autour de nous.
27:25 La colère paysanne, regardez la Roumanie, la Pologne, l'Allemagne,
27:28 la Grèce aujourd'hui, la Belgique, l'Espagne.
27:31 En Belgique, c'est en train de flamber aussi.
27:33 Tous pour les mêmes raisons, la hausse du gazole,
27:35 les normes européennes, le pacte vert européen.
27:36 Le pacte vert européen est au centre aussi de ces contestations,
27:39 on peut peut-être en parler parce que c'est un point aussi important.
27:41 Bref, ce n'est pas que français.
27:43 Mais en France, on a des spécificités
27:45 et les spécificités, notamment, c'est la surtransposition en particulier.
27:48 - Et avec Brécou, tous à Bruxelles.
27:51 - Tous à Bruxelles, ça serait une belle farce.
27:54 Parce qu'en fin de compte, aujourd'hui, là, on fait peur,
27:57 je veux dire, aux concitoyens parisiens.
28:00 Mais honnêtement, on n'en veut à personne.
28:03 Nous, ce qu'on en veut, c'est de vivre notre métier
28:06 comme on l'a appris quand on a commencé.
28:09 Et là, la liberté, le respect, la culture, la culture du bienfaire.
28:16 Et ça, c'est important.
28:17 Nous, on a appris comme ça.
28:19 On n'a pas appris à remplir sans cesse des déclarations
28:23 et avoir l'épée d'Amoclès qui nous pèse dessus
28:26 en ne sachant pas si on a bien fait ou mal fait.
28:29 C'est ça qui est important.
28:30 Aujourd'hui, il faut libérer cette agriculture
28:35 d'en partie de toutes ces injonctions qui sont les nôtres.
28:39 - Sur les normes folles dans le vin, il y en a également ?
28:43 - Nous avons les mêmes problèmes que toute l'agriculture.
28:46 C'est-à-dire qu'on nous enlève des produits phyto les uns après les autres.
28:48 Et puis, quand arrive une épidémie de mildiou,
28:50 comme on a eu l'été dernier dans le Bordelais,
28:53 on se fait laminer et donc les récoltes sont impactées très fortement.
28:56 Mais là aussi, c'est beaucoup d'annonces.
29:00 Il y a des choix à faire.
29:03 Quand l'agriculture a baissé de moitié les produits CMR,
29:07 les produits phyto-CMR, c'est-à-dire les produits qui ont un impact sur la santé,
29:10 et cela en quatre ans, et que vous envisagez toujours un plan éco-phyto
29:14 qui ambitionne de baisser encore de 50 % les produits phyto,
29:18 il y a un moment où il faut quand même se dire que l'agriculture,
29:20 elle ne peut pas revenir à celle de 1950,
29:22 qui ne produisait qu'une seule tonne de blé contre 8 aujourd'hui.
29:24 - Je me posais une question naïve.
29:26 Les produits phyto, ils sont mauvais pour qui ?
29:27 Pour l'agriculteur en premier lieu,
29:29 parce que les agriculteurs qui souffrent du pommon à cause de ces produits,
29:35 on les a aussi protégés d'une certaine manière.
29:37 - Je suis d'accord avec vous, mais pour rester très simple,
29:39 les produits cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques
29:42 ont baissé considérablement depuis 2016.
29:45 Les plus dangereux de 96 %.
29:47 Donc l'agriculture a fait des efforts considérables sur ce point-là,
29:51 qui ne sont absolument pas ni récompensés, ni même évalués,
29:54 parce qu'on a un indicateur qui est complètement faussé.
29:57 Et on continue dans cette voie de décroissance.
29:59 On est sur de la décroissance agricole,
30:00 on veut priver les agriculteurs d'outils de production.
30:03 - On va devoir marquer une pause très rapidement.
30:04 Très très rapidement.
30:05 - Alors donc, moi, je veux dire une chose sur les betteraves,
30:08 les néonicotinoïdes, on nous a retiré ça.
30:10 En fin de compte, c'était le produit qu'on utilisait dans les coliachins.
30:14 Il ne faut pas non plus oublier.
30:15 - Comment c'est les coliachins ?
30:16 - C'était sur une boîte de 2 kilos.
30:17 C'était absolument infime.
30:19 Et on nous a imposé de traiter en totalité nos champs plusieurs fois,
30:23 jusqu'à cinq fois avec des insecticides.
30:25 Moi, je dis, la parole de ces gens-là, c'est des insensés.
30:28 Parce que ce que l'on a fait, c'était une bombe.
30:30 C'était une bombe pour les insectes.
30:32 Ce n'était pas normal.
30:33 - Allez, on marque une pause.
30:33 On revient tout à l'heure.
30:34 Vous allez entendre notamment Emmanuel Macron parler du Mercosur.
30:38 Mercosur, c'est terminé pour l'instant.
30:40 Entre parenthèses.
30:41 Suite et fin du meilleur de l'info,
30:47 toujours des imagens en direct,
30:48 c'est la caractère de Chenevière sur La 1,
30:50 où les agriculteurs qui sont arrivés pour s'approcher de Rungis
30:55 et bloquer les routes de Paris,
30:57 peut-être demain, ça sera compliqué pour rouler,
30:59 s'installent et vont passer la nuit.
31:02 Tout à l'heure, Hervé Bricou, pour la publicité,
31:05 vous me rappeliez la détresse absolue des agriculteurs
31:08 et que tous les deux jours,
31:10 il y a un agriculteur qui se donnait la mort.
31:12 - Oui, exactement.
31:13 La moyenne, c'est à peu près deux agriculteurs par jour.
31:15 C'est quand même inquiétant et très inquiétant.
31:19 Moi, je pense qu'il y a du bon sens paysan,
31:21 il y a du bon sens partout.
31:22 Et aujourd'hui, il faudrait quand même se soutenir.
31:25 Et là, il y a des moments où il y a une détresse
31:28 et les gens n'osent pas venir.
31:30 Et il me semble nécessaire de changer les choses.
31:33 - Il y a une autre chose que vous racontiez,
31:34 c'était les contrôles, la pression qu'il y avait.
31:37 Alors, vous avez subi plusieurs contrôles, évidemment.
31:39 Contrôle...
31:41 - Des contrôles concernant l'élevage.
31:44 Oui, plusieurs fois, pour une boucle,
31:47 pour un carton qui ne fonctionne pas bien,
31:50 qui a un petit souci.
31:51 Mais vraiment, du pinaillage.
31:53 On essaie de faire pour le mieux.
31:55 - Alors, qui faisait les contrôles ?
31:57 Et est-ce qu'ils étaient armés ?
31:58 Parce qu'on a appris très longtemps que maintenant,
32:00 ces contrôles, quand c'était l'OFB...
32:02 - L'OFB, l'OFB...
32:03 - C'est la police verte.
32:05 - La fameuse police verte.
32:07 - Ils arrivent armés.
32:08 - Oui, ils arrivent armés.
32:09 Et là, on arrive dans des extrêmes
32:11 complètement débiles, je dirais.
32:13 Parce que quand on voit un sac
32:15 qui peut s'envoler par le vent
32:17 et qu'il s'est retrouvé dans un champ,
32:19 on lui tombe dessus, la personne,
32:21 elle finit en garde à vue, pratiquement.
32:24 - Non, mais vous exagérez un peu.
32:25 - On exagère un peu.
32:26 Mais elle finit justement chez le juge.
32:29 Aujourd'hui, c'est quand même ça.
32:30 Du blé qui n'est pas bien enseveli
32:32 parce qu'il y a eu un traitement dessus,
32:33 on va encore l'embêter.
32:35 Ça devient un peu stupide.
32:37 - On va écouter Emmanuel Macron,
32:38 mais je vais écouter une réaction de chacun.
32:39 - La petite réaction, c'était Gabriel Attal,
32:41 d'ailleurs, vendredi, qui expliquait
32:42 qu'en effet, le sentiment que l'État
32:44 contrôlait plus qu'il n'accompagnait
32:45 les agriculteurs et qui disait du coup,
32:47 il faut qu'il y ait un contrôle
32:48 une fois dans l'année.
32:49 Il annonçait ça dans les 10 mesures
32:50 de simplification.
32:51 Contrôle une fois dans l'année
32:52 d'une exploitation et pas 15 passages
32:54 dans l'année.
32:54 Première chose, deuxième chose,
32:56 il y a ce que vous disiez.
32:57 Et puis, il y a aussi la question
32:58 de l'endettement.
32:59 Ça fait partie aussi de...
33:01 C'est-à-dire qu'il y a beaucoup
33:01 d'agriculteurs qui sont très endettés
33:03 parce que c'est énormément d'argent
33:05 et beaucoup de prêts, etc.
33:06 Et certains qui sont en détresse absolue
33:08 parce qu'ils ont tellement mis de l'argent
33:09 pour acheter les tracteurs,
33:10 pour faire des prêts, etc.
33:12 Que ça devient très compliqué aussi pour eux.
33:14 Et du coup, cette question du déblocage
33:15 des aides versées est aussi assez cruciale.
33:18 Alors la vraie seule annonce finalement,
33:20 c'est celle d'Emmanuel Macron aujourd'hui,
33:22 qui a répété depuis la Suède
33:24 la mise entre parenthèses de la signature
33:26 du traité de libre-échange avec le Mercosur.
33:27 On l'écoute.
33:28 Tel que l'accord est en train d'être négocié
33:33 avec le Mercosur, la France s'y oppose
33:35 parce que c'est un accord qui date
33:36 d'il y a plusieurs années
33:38 et qui n'impose pas aux agriculteurs
33:41 comme aux industriels du Mercosur
33:44 des règles qui sont homogènes avec les nôtres.
33:47 Ce qui fait d'ailleurs que la France,
33:49 on n'a pas attendu cette crise pour le faire,
33:51 on a pris, nous, un décret en 2022
33:54 interdisant les antibiotiques pour les poulets
33:58 parce qu'on nous disait encore
33:59 on va signer le Mercosur, etc.
34:01 Et il y a certains pays de cette région
34:03 qui utilisent l'antibiotique simplement
34:05 pour faire croître plus rapidement
34:07 leurs poulets, ce qui est très mauvaise chose
34:08 qu'on a interdit à nos agriculteurs.
34:10 Donc on a mis le clos miroir, nous, dans notre droit.
34:12 C'est ça ce qu'on veut au niveau européen.
34:13 Il y a du changement,
34:15 on n'a pas toujours été contre le Mercosur.
34:16 Non, non, c'est vrai.
34:17 Avant 2019, la France était pour ce traité.
34:20 Il y a eu un changement de position assez radical
34:22 qui est maintenant et manifeste.
34:24 Il faut bien comprendre que l'échange Mercosur,
34:28 ça permettrait par exemple l'entrée
34:30 de 100 000 tonnes de viande bovine
34:32 chaque année au sein de l'Union européenne.
34:34 La France est contre pour les raisons
34:36 qu'Emmanuel Macron vient d'expliquer,
34:38 mais les Allemands, par exemple, sont pour
34:39 parce que les Allemands ont une industrie
34:42 qui est beaucoup plus importante que la France
34:43 et ça leur permettrait, eux, d'exporter
34:46 beaucoup dans ces pays du Mercosur.
34:48 Donc la France va devoir batailler
34:49 notamment avec l'Allemagne.
34:51 Il y a un vrai point de friction à ce niveau-là
34:54 et tout cela devrait normalement pouvoir se régler.
34:57 Je dis en tout cas, il y aura une discussion
34:58 avec la présidente de la Commission européenne,
35:00 mais Emmanuel Macron dit véritablement
35:03 qu'il est contre et on voit mal pour l'instant.
35:06 Il y a une chose qu'il dit qui est importante,
35:07 c'est sur les antibiotiques concernant
35:09 les poulets ukrainiens.
35:10 J'ai l'impression d'en parler tous les soirs
35:12 du poulet ukrainien.
35:13 Il n'y a zéro norme sur les poulets ukrainiens.
35:15 7 poulets sur 10 dans les assiettes
35:17 de nos enfants dans les cantines scolaires
35:19 viennent d'Ukraine.
35:21 Et puis s'ils ne sont pas directement venus d'Ukraine,
35:23 ils sont passés par la Belgique.
35:24 Ils sont transformés et il n'y a pas de responsabilité.
35:28 En Ukraine aujourd'hui, il n'y a zéro contrôle
35:30 dans les fermes.
35:31 Ça a payé en guerre, il n'y a plus
35:32 de services de contrôle pour contrôler
35:34 les poulets ukrainiens.
35:35 Donc on laisse entrer du poulet sans aucune norme.
35:36 C'est encore pire que ce qui se passe au Brésil.
35:39 - Est-ce qu'on sauve l'Ukraine quand on achète
35:41 le poulet ukrainien ?
35:42 - Mais même pas.
35:44 C'est sorti, mais c'est une seule entreprise
35:46 qui est détenue par quelqu'un qui habite à Londres,
35:48 avec le siège social à Chypre.
35:50 On n'aide absolument pas l'Ukraine.
35:52 Mais surtout, ce qui est fondamental quand même,
35:53 c'est qu'on ne va pas accepter l'idée
35:56 d'aider l'Ukraine en sacrifiant
35:59 en même temps la volaille française.
36:01 C'est quand même ça l'idée.
36:03 - Oui, c'est vrai que c'est l'effet pervers.
36:04 La suppression des droits de l'homme
36:05 et des importations massives ukrainiennes,
36:07 aujourd'hui, on voit, mettent à mal aussi
36:10 quelque part.
36:11 Ce n'est pas la cause unique des maux
36:12 de la culture française,
36:13 il faut être tout à fait honnête, loin de là.
36:14 Mais c'est quand même aujourd'hui un sacré problème.
36:16 Et donc, c'est vrai que le président Emmanuel Macron
36:17 a expliqué que c'était l'une de ses priorités
36:20 avec les accords Mercosur
36:21 et avec aussi la question des jachères,
36:23 les fameux 4% de mise en jachère.
36:25 Cela dit, c'est vrai qu'il y a des aberrations.
36:27 C'est-à-dire que les cerises espagnoles qui arrivent
36:30 et qui sont remplies de pesticides,
36:31 le soja OGM,
36:33 les volailles remplies d'antibiotiques.
36:35 C'est vrai que c'est un problème
36:36 quand on voit les normes françaises.
36:37 C'est un souci, en effet.
36:38 - Sur le Mercosur, je veux quand même dire
36:39 que si Emmanuel Macron a changé d'idée,
36:41 c'est surtout parce qu'il y a Bolsonaro
36:42 qui a été élu au Brésil.
36:44 Il faut quand même reprendre la jeunesse de l'histoire.
36:47 Ce n'est pas pour défendre la culture française
36:49 qu'il a fait ça.
36:50 Et aujourd'hui, si vous voulez, quand il nous dit
36:52 "je suis contre parce qu'il y a quelques trucs
36:54 qui ne me vont pas",
36:55 moi je suis d'accord de le dire,
36:56 mais sur la Nouvelle-Zélande et sur le Chili,
36:58 il n'y a zéro close-miroir dans ces traités.
37:00 Donc on voit bien qu'Emmanuel Macron
37:02 n'est pas en capacité de négocier.
37:06 - Mais ça, c'est le problème de l'Europe.
37:07 C'est de la marchandise.
37:07 On échange des bagnoles contre de la viande, du lait, etc.
37:10 - Le problème, c'est qu'on vend la voiture allemande
37:13 pour importer l'alimentation étrangère.
37:17 - Exactement.
37:17 Là, on voit, je vais dire tout à fait,
37:21 l'histoire du poulet ukrainien,
37:22 du sucre qui va arriver sur le marché européen.
37:25 C'est une catastrophe pour le sucre.
37:28 C'est aussi sur le blé.
37:30 Et en même temps, en fin de compte,
37:32 le vrai responsable, c'est l'Europe,
37:34 parce qu'en fin de compte,
37:35 on est en déstabilisation de marché.
37:37 Ça, c'est très important.
37:38 - C'est vrai qu'on découvre des importations massives.
37:39 Moi, j'ai découvert, par exemple,
37:40 que le miel était importé massivement d'Ukraine.
37:42 Je ne le savais pas du tout.
37:43 En découvrant, en effet, des produits importés massivement.
37:44 - Le problème, c'est que quand il est remis
37:45 dans un pot français, il est traité, etc.
37:47 et ça devient un miel français
37:50 où il y a marqué "miel européen", etc.
37:51 On ne sait pas grand chose.
37:52 - Oui, avec des produits qui sont parfois
37:55 d'une très, très mauvaise qualité.
37:56 Vous parlez du miel.
37:57 Parfois, on rajoute du glucose,
37:58 on rajoute du sucre, etc.
38:00 Et du coup, ça n'est plus vraiment du miel, en réalité.
38:02 - Non, c'est quoi ? Faites un un.
38:04 - On voit bien, effectivement,
38:05 que les agriculteurs sont soumis
38:07 à une concurrence déloyale
38:08 qui arrive un peu des quatre coins du monde.
38:10 Donc, leur colère, elle est plus compréhensible.
38:12 - Mais il y a le coup de la main d'œuvre également.
38:16 Il y a beaucoup de sujets, simplement.
38:17 Qu'est-ce qu'on dit ?
38:18 Il faut regarder bien les étiquettes.
38:19 Faites attention, si vous le pouvez.
38:20 Qu'est-ce qu'on peut dire d'autre, pour l'instant ?
38:22 - J'ai eu l'occasion, la semaine dernière,
38:23 de vous démontrer que même les tic-tachs n'étaient pas fiables.
38:26 Parce qu'encore une fois, vous avez un règlement...
38:27 - Vous êtes un pessimiste.
38:28 - Non, mais parce qu'à un moment,
38:29 il faut se dire les choses.
38:30 Non, mais la difficulté, si vous voulez,
38:32 c'est que vous avez un gouvernement
38:33 qui vous promet plein de choses,
38:34 mais qui oublie de dire quand même
38:36 que sur les tic-tachs, notamment,
38:37 vous avez les règlements Inco de l'Union européenne
38:39 qui empêchent de faire des tic-tachs qui soient fiables.
38:42 - Le mot de la fin pour Hervé Bricou ?
38:44 - La France, on vous aime.
38:46 - Bon, d'accord, OK.
38:47 - Mais ce qu'il y a, c'est que ces produits-là
38:49 sont moins chers aussi,
38:50 et qu'une partie des consommateurs
38:52 sont bien contents de les trouver.
38:53 - Oui, mais vous...
38:53 - Malheureusement...
38:54 - Vous les vendez à des chômeurs, c'est...
38:55 - Ils n'ont pas les moyens de s'acheter mieux.
38:57 - De toute façon, le mot de la fin,
38:58 c'est toujours Tatiana. Voilà, c'est la règle.
39:00 - La question, c'est est-ce que c'est tenable,
39:01 économiquement, de sortir de ces accords
39:04 de libre-échange totalement ? La question est posée.
39:06 - Merci beaucoup.
39:07 On va se quitter en regardant cette image
39:09 qui est sur l'A1.
39:10 Donc, a priori, que veulent faire les...
39:14 L'ADIS, pardon, les tracteurs,
39:15 ils essayent d'enlever une partie du rail de sécurité,
39:17 je ne sais pas, enfin, en tout cas,
39:18 ce qui se trouve au milieu de l'autoroute
39:19 pour contourner sans doute un barrage.
39:22 Et passer, contourner ce barrage.
39:24 On va suivre ça dans Soir Info tout à l'heure.
39:26 Ce sera avec Julien Pasquet aux alentours de 22h30.
39:28 Et dans un instant, vous avez le rendez-vous
39:29 avec Maureen Vidal.
39:31 Je remercie Valérie Acnin.
39:33 Je remercie Valérie Acnin et Maxime Lavandier
39:36 pour m'avoir aidé à préparer cette émission.
39:39 Et Soir Info est présentée dans un instant
39:42 par Thierry Cabane.
39:43 *Rire*
39:44 [MUSIQUE]

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