Le Meilleur de l'info (Émission du 12/03/2024)

  • il y a 7 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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Transcription
00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info.
00:03 Dans un instant je vous présenterai mes invités.
00:05 D'abord je vais vous montrer une image qui nous a fait bondir aujourd'hui.
00:09 C'est le grand amphi de Sciences Po, couleur des drapeaux palestiniens,
00:13 des étudiants juifs et non juifs, d'ailleurs empêchés d'accéder à la fac
00:17 parce que considérés comme sionistes, une situation inadmissible, intolérable,
00:21 a dit la ministre de l'Enseignement supérieur qui s'est rendue sur place ce matin.
00:24 Et on aura largement l'occasion d'en reparler.
00:27 Mais pour démarrer, comme tous les soirs, le meilleur des punchlines du meilleur de l'info.
00:33 Et c'est d'abord cette phrase, cette petite phrase que lâche le chroniqueur Philippe David
00:37 à propos de cette fusillade entre dealers dans un quartier de Rennes,
00:41 fusillade qui a duré une heure avant que la police, que le RED intervienne.
00:45 - Vous envoyez la police avec un Glock 9mm et vous êtes face à des Kalashnikovs.
00:51 Je crois qu'une Kalash c'est 600 coups/minute de tir.
00:53 Mais qu'est-ce que vous faites avec votre pistolet automatique ou votre revolver ?
00:57 Face à une arme qui tire, je crois que c'est 600 coups/minute.
01:00 Quand les gens tirent à la Kalashnikov, ça s'appelle la guerre.
01:03 - Ça s'appelle la guerre. On va y revenir longuement dans un instant.
01:06 Et vous entendrez pourquoi la police n'est pas intervenue plus tôt.
01:10 La Russie est une menace pour la France.
01:13 Il faut soutenir les 3 milliards d'aides militaires promis par le président Macron.
01:17 Égard à ceux qui seraient contre.
01:20 C'est en ces termes à peu près que le débat a été présenté cet après-midi
01:23 avant que l'Assemblée nationale ne vote l'aide à l'Ukraine.
01:29 Trop manichéen, notamment pour le journaliste Guillaume Perrault.
01:32 Ce n'était pas le seul.
01:33 - Le camp présidentiel a décidé de faire un grand spectacle
01:38 autour de cette question de l'Ukraine, aux européennes,
01:41 en disant qui n'est pas avec nous et contre nous.
01:44 C'est très binaire, très simpliste, très manichéen.
01:46 Et je trouve ça inquiétant sur un sujet qui est quand même une guerre
01:50 où chacun devrait pouvoir conserver sa liberté de penser et d'être nuancé.
01:56 - La nuance là-dessus, on y reviendra également,
01:58 d'autant que si la Russie est une menace pour nous,
02:01 nous devrions nous préparer à la guerre.
02:03 Visiblement, on n'y est pas, analysé aujourd'hui l'économiste Nicolas Bouzou.
02:07 - Là, on va vers 2% du PIB, ce qui est demandé par l'OTAN.
02:12 Surtout, c'est demandé par l'OTAN en temps de paix.
02:13 Quand on dit qu'on est en économie de guerre,
02:15 alors ça, c'est la lucidité, ce n'est pas une question de peur.
02:18 C'est faux, c'est un mensonge.
02:20 Nous ne sommes pas du tout en économie de guerre.
02:22 On n'est pas au niveau où on devrait être en économie de paix pour se protéger.
02:27 - Enfin, si vous trouvez que le monde va trop vite, va trop mal,
02:31 que le respect a disparu, vous êtes d'accord avec Véronique Jeanneau,
02:35 Pause Café, la comédienne était ce matin l'invité de Pascal Praud
02:39 à l'occasion notamment de la sortie de son livre "Le présent et mon refus".
02:42 - On est quand même dans un monde qui va très vite.
02:47 Et je crois trop vite.
02:49 Je pense qu'on va trop vite pour l'humain.
02:51 Je trouve que, à mon sens, l'humanité est en danger quelque part aujourd'hui.
02:55 Je trouve qu'il y a de moins en moins d'humanité.
02:57 Il y a beaucoup de valeurs qui se perdent.
03:00 La notion de respect a quasiment disparu.
03:04 Et tout ça me navre.
03:06 - Voilà, nous aussi, ça nous navre.
03:08 La notion de respect est disparue.
03:10 Et je pense qu'on est à peu près d'accord là-dessus.
03:11 Bonsoir, Xavier Roffert, criminologue.
03:14 J'ai beaucoup de sujets à vous soumettre ce soir.
03:16 Vous êtes d'accord ?
03:17 - Nous sommes prêts.
03:17 - Bon, parfait.
03:18 Luc Grab, bonsoir.
03:19 Vous êtes politologue.
03:20 C'est d'ailleurs avec vous que je vais commencer
03:21 parce que ce soir, l'Assemblée a voté.
03:24 On va voir les images.
03:25 Ça a été rapide.
03:26 Mais en tout cas, l'annonce du vote,
03:28 572 présents, 471 exprimés,
03:34 372 voix pour, 99 contre.
03:38 Donc sans une abstention, si je fais bien les calculs.
03:42 Donc ça concernait évidemment ce vote sur l'aide
03:47 qu'on doit apporter à l'Ukraine,
03:48 qui n'a aucune valeur d'ailleurs, ce vote.
03:50 - Alors c'est effectivement, le Parlement
03:54 et particulièrement l'Assemblée nationale
03:56 est invité et saisi sur des sujets de politique étrangère.
04:00 Mais en termes de conséquences,
04:02 l'accord a déjà été signé.
04:04 Et donc il s'agit quand même, c'est important,
04:07 de passer devant la représentation nationale
04:09 pour que celle-ci puisse s'exprimer sur le sujet.
04:12 - Bon, nous sommes à un basculement du conflit en Ukraine.
04:15 La France est menacée.
04:17 La France est menacée.
04:18 Et nous sommes une cible de choix.
04:20 C'était les mots, cet après-midi, de Gabriel Attal
04:22 devant les députés, quelques minutes,
04:25 même plutôt quelques heures avant qu'ils ne votent.
04:26 Si vous avez raté cette séquence, on vous la résume.
04:29 - La France n'y fait pas exception.
04:33 Elle est une cible de choix pour la Russie,
04:35 qui n'hésite pas à intervenir dans notre pays
04:37 pour tenter de semer la discorde.
04:40 La Russie durcit sa position dans le cyberespace
04:42 en multipliant les cyberattaques.
04:44 Elle durcit sa position en se lançant
04:46 dans une militarisation de l'espace,
04:48 pouvant mettre en danger nos satellites
04:50 en dépit de toutes les règles
04:52 et de toutes les conventions internationales.
04:55 Nous sommes donc dans un moment décisif.
04:58 La Russie est une menace,
04:59 non seulement pour l'Ukraine,
05:01 mais aussi directement pour nous,
05:03 pour l'Europe, pour la France,
05:04 pour le peuple français.
05:06 Une victoire de la Russie,
05:07 c'est la plus grande vague migratoire de l'histoire
05:09 sur le continent européen.
05:11 Une victoire de la Russie,
05:12 c'est un danger direct pour notre sécurité alimentaire.
05:15 La guerre a évidemment un impact
05:17 dans la vie quotidienne des Français,
05:19 mais une victoire de la Russie,
05:20 ce serait un cataclysme
05:22 pour le pouvoir d'achat des Français,
05:23 une inflation alimentaire puissance 10,
05:25 une explosion des prix de l'énergie puissance 10.
05:28 Le succès de l'Ukraine,
05:29 c'est aussi l'intérêt des Français.
05:31 Je le dis au plus profond de mon cœur,
05:34 qui résonne et qui bat
05:36 pour la valeur de liberté des peuples.
05:38 Je le dis du plus profond de mes tripes,
05:40 qui se nouent autour de l'intérêt des Français.
05:42 Slava Ukraini !
05:44 Bon, donc ça a été voté,
05:46 on l'a dit,
05:48 mais les mots ont un sens.
05:49 Nous sommes à un moment décisif,
05:51 la France est ciblée,
05:52 donc a priori, on devrait être en guerre.
05:54 Alors, c'est un sujet important, certes.
05:57 Il est évident que l'Ukraine, aujourd'hui,
05:59 est un sujet qui revient souvent sur les plateaux télé
06:02 et qui préoccupe les Français.
06:04 Il n'en demeure pas moins que,
06:06 vous l'avez noté,
06:07 il ne faudrait pas tomber dans l'instrumentalisation.
06:10 Vous avez aimé Marine Le Pen 2017
06:13 pour faire passer Macron.
06:15 Vous avez aimé Marine Le Pen 2022
06:17 pour faire passer Macron.
06:18 Vous aimerez Poutine
06:20 pour gagner les élections européennes 2024.
06:24 Ça ne peut pas être résumé à cela.
06:26 L'Ukraine est un vrai sujet,
06:28 mais attention à ne pas l'instrumentaliser
06:30 à des fins uniquement politiques,
06:32 sinon, ça desservira la cause.
06:34 Ce qui est agaçant dans ce débat,
06:36 c'est qu'on est binaire, on est magniquéen.
06:38 Cette après-midi, Marine Le Pen,
06:40 on va l'entendre, le disait,
06:42 si vous n'êtes pas avec Macron,
06:44 vous êtes contre Macron.
06:45 Si vous n'êtes pas avec Macron,
06:46 vous êtes pro-Poutine.
06:47 C'est insupportable d'ailleurs.
06:49 Le catalogue des promesses
06:53 de cet accord de défense
06:54 apparaît intenable militairement,
06:56 financièrement et industriellement.
06:58 Il n'apporte aucune garantie
07:00 à une amélioration de la situation de l'Ukraine.
07:02 On ne peut que déplorer
07:04 que vous ayez intégré des éléments qui empêchent,
07:06 et vous le saviez,
07:08 un vote unanime sur votre déclaration.
07:10 Mais, peut-être, monsieur le Premier ministre,
07:12 était-ce l'objectif ?
07:14 Vous parez du linge blanc,
07:16 du camp du bien,
07:18 et rejetez l'ensemble des oppositions
07:20 et donc des millions de Français
07:22 qu'elles représentent dans le camp du mal,
07:24 dans un choix indigne
07:26 que vous semblez vouloir imposer.
07:28 Soit on est pro-Macron,
07:30 soit on est accusé d'être pro-Poutine.
07:32 Voilà, d'un résumé, exactement ce qu'on disait.
07:36 Vous allez refaire.
07:37 Oui, je voulais dire la chose suivante.
07:39 Je ne suis pas spécialiste des affaires militaires,
07:41 proprement parlé,
07:42 mais sur les liens qui existent
07:44 entre certaines formes de guerres parallèles,
07:46 le terrorisme,
07:48 les trafics d'argent sale, etc.
07:50 Nous suivons quand même ces affaires-là
07:52 et je les suis à l'école militaire
07:54 depuis bien des années.
07:55 Et il n'est pas question ici
07:57 de pro-Poutine ou de pro-Le Pen
07:59 ou de pro-Macron, etc.
08:01 Mais ce que j'entends dire
08:03 par des militaires français
08:05 à l'école militaire
08:07 est quand même sensiblement différent
08:09 de ce que M. Attal
08:11 ou de ce que M. Macron nous disent.
08:13 Ce que j'entends dire,
08:15 c'est que la guerre est en train d'être perdue,
08:17 côté ukrainien,
08:19 qu'il est en train de se dessiner
08:21 à l'heure actuelle une ligne de défense
08:23 bien à l'ouest du front
08:25 à l'heure actuelle,
08:27 qui est en train d'être militarisée
08:29 et qui est en train d'être renforcée
08:31 par l'armée ukrainienne
08:33 et qu'on aurait peut-être là
08:35 l'amorce de la future Ukraine de l'ouest.
08:37 Voilà.
08:39 C'est important ce que vous dites,
08:41 parce que dans ce cas-là,
08:43 pourquoi dépenser 3 milliards ?
08:45 Pourquoi continuer à armer l'Ukraine ?
08:47 Si on en est là du diagnostic,
08:49 c'est très grave.
08:51 C'est un problème militaire.
08:53 - Une certitude, c'est que les principaux
08:55 conflits récents,
08:57 d'après-guerre en tout cas,
08:59 se sont terminés par ce type de situation.
09:01 Sans parler, sans revenir
09:03 évidemment à l'armistice,
09:05 il y a en Corée, il y a deux Corées,
09:07 au Vietnam, il y avait deux Vietnam.
09:09 Donc vous voyez, il y a vraiment cette possibilité
09:11 qu'effectivement les choses s'enlisent.
09:13 Sur le vote en lui-même, il faut quand même
09:15 signaler que, pour une fois,
09:17 Emmanuel Macron et ses soutiens
09:19 ont obtenu une majorité
09:21 de 372 voix,
09:23 sachant que la majorité est de 289.
09:25 Donc c'était quand même important,
09:27 aux yeux du monde, qu'il y ait quand même une majorité
09:29 qui soit derrière le projet porté
09:31 par la France. Ceci dit,
09:33 je ne comprends pas pourquoi
09:35 les oppositions n'ont pas saisi l'occasion de ce débat
09:37 pour poser les pieds,
09:39 enfin, mettre les pieds
09:41 dans la mare, comme l'avait fait très bien
09:43 sur cette antenne Nicolas Bouzou.
09:45 Si on veut vraiment
09:47 lutter pour défendre la France,
09:49 comment ne parle-t-on pas d'un budget à 4 ou 5% ?
09:51 Parce que nos forces conventionnelles
09:53 sont de très grande qualité,
09:55 mais quasi ridicules. On a 200 chars,
09:57 chacun sec, en dessous de 500 chars,
09:59 c'est la masse critique, on ne voit rien.
10:01 Donc il faut interpeller le gouvernement
10:03 sur la hausse du budget
10:05 militaire à 4 ou 5%, sinon
10:07 on n'est pas crédible. - Vous savez ce qu'on dit,
10:09 l'armée française tient à l'intérieur du Stade de France.
10:11 - Oui, tout à fait.
10:13 - Je ne sais pas si on le dit à l'école militaire,
10:15 mais elle tient à l'intérieur.
10:17 On écoute le commentaire d'Arnaud Le Gall, député
10:19 et membre de la commission des affaires étrangères.
10:21 LFI, qu'a-t-il à voter contre ?
10:23 - Ce débat est un simulacre.
10:25 Vous avez choisi
10:27 le débat 51
10:29 suivi d'un vote indicatif qui ne vous engage
10:31 à rien. Ce n'est pas à la hauteur
10:33 de la situation.
10:35 Non, nous ne décidons pas
10:37 aujourd'hui réellement d'un accord de sécurité
10:39 avec l'Ukraine. Vous l'avez déjà signé
10:41 sans rien demander à personne.
10:43 Vous nous demandez
10:45 de signer un chèque en blanc
10:47 après les déclarations "Va-t-en
10:49 guerre irresponsable" du chef de l'Etat
10:51 chef des armées.
10:53 Nous ne pouvons l'accepter.
10:55 Oui ou non, acceptons-nous
10:57 que la France, puissance nucléaire,
10:59 se place en situation de guerre face
11:01 à la Russie, puissance nucléaire ?
11:03 Voilà la question qui nous est posée
11:05 aujourd'hui.
11:07 La déclaration irresponsable du président
11:09 de la République a ouvert la voie
11:11 à une escalade que nous ne pouvons cautionner.
11:13 La réponse,
11:15 elle est à la lune du monde. C'est Volodymyr Zelensky
11:17 qui le dit. "Vos enfants"
11:19 "Vos enfants, ici, vos enfants
11:21 ne vont pas mourir en Ukraine."
11:23 Juste un mot
11:25 pour compléter.
11:27 Il y a à l'heure actuelle
11:29 un duel sur le front
11:31 d'Ukraine-Russie, en gros,
11:33 pour aller vite, c'est 14-18 plus tes drones.
11:35 Donc 14-18, énormément
11:37 d'artillerie. À l'heure actuelle,
11:39 la Russie tire
11:41 par jour 50 000 obus
11:43 d'artillerie lourde en moyenne.
11:45 Sur un front de 1000 km quand même.
11:47 Et combien on en produit par exemple en France ?
11:49 Alors sans doute, même pas un quart.
11:51 Mais ce que je voulais vous dire
11:53 c'est que la logistique,
11:55 je parle de l'Union Européenne,
11:57 mais la logistique
11:59 de 50 000 obus
12:01 d'artillerie lourde par jour,
12:03 chaque obus pesant 42 kg, c'est
12:05 3500 tonnes par jour.
12:07 3500 tonnes.
12:09 Et donc, naturellement, face à ça,
12:11 l'effort que peut consentir
12:13 l'Union Européenne à l'heure actuelle
12:15 est nettement insuffisant, même avec les États-Unis.
12:17 C'est ça la réalité.
12:19 Physique.
12:21 Le temps est sans doute un allié d'ailleurs.
12:23 Alors j'ai oublié de vous dire qu'on va livrer,
12:25 ça a été annoncé aujourd'hui, 150 drones,
12:27 et 6 canons César.
12:29 Pour la Russie,
12:31 le temps est un allié en réalité.
12:33 Et s'il y a des changements
12:35 en particulier aux États-Unis dans quelques mois,
12:37 en novembre,
12:39 avec l'arrivée de Trump au pouvoir, ça va encore changer.
12:41 Parce que les financements de l'Ukraine
12:43 vont baisser.
12:45 C'est vraiment
12:47 un discours de spécialiste
12:49 parce qu'il y a plusieurs enjeux.
12:51 L'élection de Trump a un enjeu absolument fondamental.
12:53 La mobilisation
12:55 de la population ukrainienne,
12:57 l'appel éventuellement en masse,
12:59 c'est un enjeu évidemment important.
13:01 L'arriée des F-16 au mois de juillet,
13:03 on les attendait à Noël,
13:05 il devrait arriver en petit nombre.
13:07 Donc tout ça, il y a des enjeux un peu compliqués.
13:09 Je veux bien revenir sur la position
13:11 de Macron qui a été
13:13 pas très bien comprise.
13:15 On peut trouver une explication,
13:17 je ne dis pas que c'est la bonne,
13:19 mais c'est qu'il a souhaité probablement
13:21 se hisser à un niveau rhétorique
13:23 qui est celui de Poutine
13:25 qui est gros bras,
13:27 on n'a plus peur de rien, on n'exclut plus rien.
13:29 À partir de là, évidemment,
13:31 il s'est retrouvé très seul.
13:33 C'est ça un petit peu le danger de la posture.
13:35 Quand on est tout seul, on se retrouve très vite isolé
13:37 et du coup affaibli.
13:39 Mais à partir du moment où le coup a été lâché,
13:41 il est évident que
13:43 Macron a essayé
13:45 avec ce débat,
13:47 bien sûr, d'essayer de retrouver
13:49 un peu de souffle
13:51 en faisant voter. C'est fait ce soir.
13:53 Ce n'est pas pour autant que la France
13:55 s'engage davantage en faveur de l'Ukraine.
13:57 C'est symbolique.
13:59 Les gens ne vont pas mourir en Ukraine, c'est ce que dit Volodymyr Zelensky
14:01 dans un entretien.
14:03 On peut penser aussi qu'il y a un problème
14:05 de leadership en Europe et qu'Emmanuel Macron
14:07 essaie de prendre.
14:09 L'Allemagne sur ce terrain est absolument nulle
14:11 et même se défile
14:13 en quelque sorte.
14:15 Et puis, il faut rappeler que nous sommes quand même
14:17 ceux qui possédons encore l'arme nucléaire.
14:19 Alors, notre arme nucléaire
14:21 face à l'arme nucléaire russe,
14:23 ce n'est pas grand-chose, sans doute, mais on est quand même...
14:25 Ça suffit.
14:27 On peut se dire qu'à l'occasion, ça fonctionne.
14:29 - L'argument de dire qu'on ne peut pas s'opposer à Poutine
14:31 parce qu'il a l'arme nucléaire n'est pas bon
14:33 puisque chacun sait qu'aujourd'hui,
14:35 sauf alors montée
14:37 à l'arme nucléaire,
14:39 aujourd'hui, les challenges
14:41 sont essentiellement sur les armées conventionnelles.
14:43 Donc, notre faiblesse, elle n'est pas nucléaire,
14:45 elle est au niveau du conventionnel.
14:47 - Il y a quand même une autre guerre
14:49 et elle se joue sur notre territoire, celle-là.
14:51 Les citoyens français la vivent et la voient.
14:53 C'est la guerre qui oppose les narcos.
14:55 - La guerre des territoires a opposé
14:57 pendant une heure
14:59 des dealers.
15:01 Une heure.
15:03 Ça s'est passé au quartier du Bonne
15:05 où on a dû se planquer.
15:07 En tout cas, si on le pouvait.
15:09 Et il y a eu des balles perdues
15:11 qui auraient pu être fatales.
15:13 Vous allez voir ces images.
15:15 ...
15:35 - La balle est rentrée
15:37 par le montant de la fenêtre.
15:39 Elle a sectionné le tourniquet
15:41 pour monter le volet.
15:43 - Il a suivi son chemin
15:45 dans mon micro-ondes.
15:47 Et si j'étais venu dans la cuisine,
15:49 je serais mort actuellement.
15:51 - D'entendre tous ces coups,
15:53 on n'est pas habitués à ça.
15:55 J'en ai marre. J'en ai marre d'avoir peur.
15:57 Ça a tiré, ça a tiré
15:59 pendant au moins 30 minutes.
16:01 Ça a tiré comme si c'était une guerre, en fait.
16:03 - Il y a eu deux blessés.
16:05 C'est vrai que ça ressemblait à la guerre.
16:07 Deux blessés, deux dealers, mais ils témoignent
16:09 qu'ils n'avaient jamais eu une fusillade
16:11 plus d'une heure.
16:13 - Plus d'une heure, ça a duré.
16:15 On a retrouvé au moins, rien que ce qu'on a retrouvé,
16:17 17 cartouches par terre, enfin des douilles.
16:19 Je voulais revenir sur ce qu'on disait auparavant
16:21 pour faire la liaison avec ce qu'on est en train de dire maintenant.
16:23 On parle du péril
16:25 d'une guerre sur le continent européen
16:27 avec l'Ukraine et la Russie.
16:29 Mais ce n'est pas le seul péril.
16:31 Le péril qui s'annonce
16:33 pour la fin du XXIe siècle,
16:35 ça n'est pas le risque
16:37 d'une guerre entre armées régulières
16:39 constituées,
16:41 l'armée française, l'armée ukrainienne, l'armée russe.
16:43 C'est les guerres de milices.
16:45 - Là, vous ne considérez pas...
16:47 - Non, mais ça en est peut-être la morse.
16:49 Mais vous avez vu ce qui s'est passé
16:51 entre Israël, Gaza
16:53 et dans toute la région.
16:55 Le Hamas, une milice.
16:57 Trois semaines après, les Houthis au Yémen
16:59 entrent dans la danse.
17:01 Une milice, ils coupent le canal de Suez
17:03 pratiquement, parce qu'à l'heure actuelle,
17:05 il y a la moitié de la capacité de trafic
17:07 qui est affectée.
17:09 C'est une menace géopolitique,
17:11 une menace pour l'économie mondiale.
17:13 Si l'armée française avait simplement
17:15 à se préparer à un type de guerre,
17:17 en race campagne, 14-18,
17:19 on va affronter une armée en Europe,
17:21 ça serait simple. Mais là aussi,
17:23 à se préparer à une guerre des milices
17:25 à travers le monde.
17:27 - Pour revenir à ce qui se passe à Rennes,
17:29 c'est une guerre ? - Oui, bien sûr.
17:31 Vous savez quoi ?
17:33 Il y a encore 20 ans ou 10 ans,
17:35 la médecine militaire française se formait
17:37 dans les guerres post-coloniales,
17:39 au Mali, etc.
17:41 Maintenant, à Marseille,
17:43 l'hôpital militaire de Marseille
17:45 se forme à la médecine de guerre
17:47 avec les blessés à la Kalachnikov
17:49 dans les cités.
17:51 - Je vais vous donner la parole,
17:53 mais il y a une question que tout le monde a posée.
17:55 Pourquoi avoir attendu une heure pour intervenir ?
17:57 Pourquoi la police a mis du temps ?
17:59 Pourquoi le raid est arrivé si tard ?
18:01 Explication.
18:03 - Il faut remettre dans le contexte de la nuit.
18:05 C'est plusieurs appels de témoins
18:07 qui entendent des tirs
18:09 d'armes longues dans le secteur
18:11 du Blonde.
18:13 À partir du moment où on corrobore tous ces témoignages
18:15 et on a aussi de la vidéosurveillance,
18:17 on s'assure effectivement
18:19 qu'il y a des échanges de tirs
18:21 et on peut constater que
18:23 les individus sont lourdement armés
18:25 et munis de gilets pare-balles.
18:27 Sur place,
18:29 dans la nuit,
18:31 les services ne sont pas forcément spécialisés
18:33 à ce type d'intervention.
18:35 Pour cette nuit-là,
18:37 il y avait très peu de collègues formés.
18:39 - On avait une seule BAC
18:41 à trois effectifs sur le secteur
18:43 à ce moment-là.
18:45 Évidemment, il a été décidé, et je pense qu'il était mieux comme ça,
18:47 de ne pas intervenir tout de suite,
18:49 d'attendre le raid et le PSIG
18:51 sur place.
18:53 C'est vrai que ça a pris un certain temps.
18:55 Je peux comprendre le questionnement, mais aujourd'hui,
18:57 le fait d'intervenir, ça aurait été une boucherie.
18:59 - Évidemment.
19:01 La Kalachnikov tire
19:03 des projectiles de 7,62.
19:05 Ceux qui ont traversé le mur
19:07 et qui ont tué la jeune...
19:09 Traversé un mur et tué la jeune Sokaina.
19:11 - Sokaina, à Marseille.
19:13 - Ce sont des armes de guerre.
19:15 - On a vu que ça avait traversé
19:17 l'appartement, que ça avait sectionné le tuyau
19:19 et c'était fiché dans le micro-ondes.
19:21 - Vous savez que les camions
19:23 de transport de fond eux-mêmes,
19:25 les Kalachnikovs,
19:27 ça peut les traverser.
19:29 - Vous parliez de guerre.
19:31 Et si c'est la guerre,
19:33 il faut une réponse proportionnée.
19:35 Là, ce qui est très inquiétant,
19:37 c'est que les citoyens de ces lieux
19:39 se sont sentis complètement démunis.
19:41 Donc s'il y a une guerre,
19:43 s'il y a des Kalachnikovs,
19:45 je ne vois pas d'autre solution que de mettre l'armée
19:47 directement en place.
19:49 Ces petites scènes-là, pour des militaires,
19:51 c'est rien du tout. Ils ont l'habitude de ça.
19:53 Mais là, malheureusement, si on veut
19:55 arrêter la chose tout de suite, il faut tout de suite frapper fort.
19:57 Sinon, ça va gangréner.
19:59 - Ça, c'est impensable. C'est impensable d'envoyer l'armée.
20:01 D'ailleurs, c'est pas dans...
20:03 - En plus, je ne suis pas certain que ça soit utile.
20:05 Il y a une troupe qui est faite pour ce genre de situation,
20:07 c'est la gendarmerie nationale.
20:09 C'est une force militaire.
20:11 Elle a dedans des éléments qui sont habitués
20:13 à manier des armes de guerre aussi.
20:15 L'armée, elle n'est pas faite pour rétablir l'ordre.
20:17 Ce qu'il faut faire au quartier Dubon,
20:19 c'est rétablir l'ordre.
20:21 - Oui, mais dans ce cas-là,
20:23 on est dans un cas d'urgence.
20:25 Même s'il n'y a pas de mort.
20:27 L'une des raisons pour lesquelles les policiers
20:29 ne sont pas venus tout de suite,
20:31 c'est qu'on parlait de tir,
20:33 mais il n'y a pas de blessés dans les appels
20:35 à l'aide à la police.
20:37 On ne parlait pas de victimes,
20:39 personne à terre, etc.
20:41 Il y a eu deux blessés au final.
20:43 Mais pour envoyer plus vite
20:45 des gendarmes,
20:47 est-ce qu'il aurait fallu...
20:49 - Non, mais à présent, on a fait du cinéma.
20:51 Le fait d'avoir créé la CRS 8
20:53 qui fait du tourisme d'une cité chaude
20:55 à une autre cité chaude en France,
20:57 puis des petites CRS 8,
20:59 ces gens-là ne sont pas faits pour affronter
21:01 des individus avec des armes de guerre.
21:03 - La question, c'est la proportionnalité.
21:05 Un, la gendarmerie nationale,
21:07 si je ne m'abuse, c'est l'armée.
21:09 Quand je dis l'armée, on comprend bien.
21:11 Deux, le problème, c'est les effectifs.
21:13 C'est bien beau d'envoyer le RAID par-ci, par-là, etc.
21:15 Mais combien sont-ils,
21:17 les effectifs du RAID ?
21:19 - On ne pourra pas passer à côté
21:21 d'une opposition proportionnée,
21:23 c'est-à-dire, malheureusement, militaire.
21:25 - Le Rappel des Tites, Simon Guylain.
21:27 - Bonsoir, Olivier.
21:29 Dans le Gard, le corps d'une fillette de 4 ans
21:31 a été découvert aujourd'hui.
21:33 Les recherches se poursuivent
21:35 pour retrouver son frère, qui lui aussi est disparu.
21:37 Les deux enfants âgés de 4 et 13 ans
21:39 avaient été emportés samedi soir
21:41 avec leurs parents dans la voiture familiale.
21:43 Le corps du père de famille a lui été retrouvé
21:45 dans la voiture de son frère.
21:47 Le corps du père de famille a lui été retrouvé hier
21:49 et la mère des deux enfants avait pu être sauvée
21:51 juste avant que la voiture
21:53 ne soit emportée par les eaux.
21:55 13 membres présumés du gang
21:57 des Z-Mafia ont été interpellés
21:59 aujourd'hui à Marseille.
22:01 C'est l'un des principaux gangs impliqués
22:03 dans le trafic de drogue à l'origine d'une cinquantaine
22:05 d'homicides dans la cité phocéenne.
22:07 Le ministre de l'Intérieur, Gérard Dedarmanin,
22:09 s'est félicité forcément de ces arrestations.
22:11 Ce coup de filet intervient
22:13 quelques jours après l'interpellation
22:15 du chef du clan Yoda, principal rival
22:17 de la DZ-Mafia.
22:19 Et puis un bateau d'aide alimentaire
22:21 a quitté Chypre, direction la bande de Gaza
22:23 avec à son bord 200 tonnes de nourriture.
22:25 Le chef de la diplomatie européenne
22:27 Joseph Borrell a dénoncé l'utilisation
22:29 de la faim comme arme de guerre à Gaza.
22:31 Et dans le même temps, les bombardements
22:33 israéliens sont toujours très intenses
22:35 dans l'enclave palestinienne.
22:37 - Merci Simon, vous avez parlé
22:39 de ce coup de filet
22:41 au cœur de la DZ-Mafia.
22:43 C'est vrai qu'il y a eu
22:45 quelques jours l'arrestation du chef
22:47 de cette mafia qui se trouvait
22:49 évidemment à l'étranger.
22:51 Ça a été un gros coup de filet, c'est important.
22:53 Mais en réalité, les règlements de compte,
22:55 ils sont liés à quoi ? Ils sont liés
22:57 à la déstabilisation
22:59 des points de deal.
23:01 Parce que un point de deal est fermé,
23:03 d'autres
23:05 essayent de prendre.
23:07 Voilà ce qui se passe.
23:09 - La réalité des choses est assez différente de ça.
23:11 Premièrement, le milieu criminel
23:13 n'affronte jamais l'appareil d'État
23:15 face à face. Il procède
23:17 par ce qui s'appelle l'effet de déplacement.
23:19 On ne peut pas faire ci à tel endroit,
23:21 on le fait à un autre. Donc premièrement,
23:23 on peut douter
23:25 de l'efficacité du travail
23:27 de pilonnage
23:29 de ce qu'on appelle des fours dans le midi,
23:31 c'est-à-dire des supermarchés de la drogue.
23:33 Parce que ce ne sont pas des bâtiments
23:35 en dur comme une station d'essence ou une épicerie.
23:37 C'est des coins d'immeubles,
23:39 des caves. Dès que c'est tapé
23:41 à un endroit quelconque, ça va à un autre.
23:43 Premièrement. Deuxièmement,
23:45 ceux qui sont arrêtés dans les opérations de pilonnage,
23:47 c'est des troisième, des quatrième
23:49 ou des cinquième couteaux. Ils sont remplaçables
23:51 immédiatement. Vous avez envie de gagner
23:53 150 euros par jour, et bien voilà,
23:55 vous entrez dans une bande quand vous avez 13 ans
23:57 ou 14 ans parce qu'il faut le dire
23:59 et c'est juste, les perspectives ne sont pas
24:01 enthousiasmantes en dehors de ça.
24:03 Donc premièrement, vous avez une fluidité.
24:05 Et deuxièmement, petit à petit,
24:07 on est en train, le milieu criminel
24:09 est en train de remplacer les fours
24:11 par Internet.
24:13 Par ce qu'on appelle
24:15 Uber Cheat, c'est-à-dire le fait de
24:17 livrer les gens à domicile et de ne pas
24:19 exposer des individus dans la rue et recevoir
24:21 des rafales de mitraillettes lors de guerres
24:23 de Kang. A l'heure actuelle,
24:25 une procureure du Midi disait
24:27 récemment que déjà, 40%
24:29 du trafic de stupéfiants en France
24:31 échappent à la logique des
24:33 points de deal et est maintenant
24:35 transféré sur des trafics par l'Internet
24:37 ou les réseaux sociaux.
24:39 Plus la féminisation d'ailleurs
24:41 des dealers.
24:43 Mais c'est sur les magistrats à Marseille qui disaient ça
24:45 puisqu'on a assisté quand même pour la première fois
24:47 à cette prise de parole de ces magistrats
24:49 devant la commission du Sénat.
24:51 Et l'internationalisation,
24:53 ça n'a échappé à personne que
24:55 la personne arrêtée
24:57 était au Maroc.
24:59 On peut souligner à cet égard
25:01 la bonne coopération
25:03 des services français avec
25:05 notamment le Maroc et que
25:07 c'est absolument nécessaire dans un monde
25:09 où il n'y a plus de frontières de pouvoir
25:11 aller chercher
25:13 les coupables où ils sont.
25:15 Il y a une histoire qui illustre
25:17 un immense problème de justice
25:19 dans ce pays, c'est l'affaire
25:21 Bastien Payet qui d'ailleurs
25:23 aujourd'hui l'animateur Jean-Luc Reichman a rendu hommage.
25:25 Bastien Payet était un étudiant
25:27 de Reims qui s'était rendu célèbre en participant
25:29 à un jeu de télé TF1. Il est mort en 2019.
25:31 Il a été roué de coups.
25:33 Il avait 23 ans. Il avait donc participé
25:35 aux 12 coups de midi. Sa mère
25:37 demande justice. Elle est effondrée. Pourquoi ? Parce que les auteurs présumés
25:39 viennent d'être libérés.
25:41 Faute de place devant les tribunaux pour les juger.
25:43 L'instruction est achevée. Mais les trois suspects
25:45 sont en liberté. Aucune date pour un procès
25:47 n'a été annoncée. On va écouter
25:49 la mère de Bastien
25:51 dont la vie est détruite, dit-elle.
25:53 Ils peuvent recommencer, ça effectivement.
25:57 C'est ça le problème.
25:59 La justice ne se fait pas.
26:01 On ne les punit pas.
26:03 Pourquoi ils se priveraient ?
26:05 Pourquoi ils se priveraient de ne pas recommencer ?
26:07 Puisque de toute façon,
26:09 il ne se passe rien derrière.
26:11 Ça fait 5 ans, il ne se passe rien.
26:13 Ils ont certainement leur petite vie tranquille.
26:15 Je ne sais pas. Je ne veux pas le savoir.
26:17 Ils ont peut-être
26:19 construit une famille.
26:21 Ils ont peut-être un travail.
26:23 Tout ça, ça va servir
26:25 la défense. Parce que
26:27 ils risquent de nous les montrer comme des gentils petits garçons
26:29 qui se tiennent à carreau.
26:31 Seulement, ils ont tué mon fils, il y a exactement
26:33 5 ans. Ils l'ont battu
26:35 à mort alors qu'il était au sol inconscient.
26:37 Ma vie, elle est
26:39 complètement détruite. J'ai perdu mon
26:41 fils unique. J'ai tout perdu.
26:43 J'ai tout perdu.
26:45 Son fils est mort
26:47 et les auteurs présumés sont dans la nature.
26:49 5 ans. 5 ans et ensuite,
26:51 rien. Pas de place devant les tribunaux.
26:53 C'est un cas fréquent puisque
26:55 nous, les criminologues,
26:57 on dénonce ça depuis des années.
26:59 Le niveau
27:01 d'efficacité
27:03 de la justice française
27:05 est lamentable.
27:07 Ils n'ont pas le
27:09 dixième du matériel qu'il faudrait.
27:11 Et les lois s'empilent.
27:13 Un de mes anciens
27:15 étudiants, qui est maintenant magistrat
27:17 en province, m'a envoyé
27:19 récemment le livre
27:21 avec toutes les inculpations
27:23 possibles, le manuel
27:25 où il y a toutes les incriminations possibles.
27:27 Ce livre, en 2017,
27:29 faisait 1700 pages.
27:31 Il en est à 2400
27:33 en 5 ans.
27:35 Sans une secrétaire
27:37 de plus, sans un ordinateur
27:39 de plus, une charge de travail
27:41 qui est de 30 ou 40%
27:43 supérieure. Vous vous rendez compte ?
27:45 Ce cas est
27:47 évidemment inaudible.
27:49 Une maman qui attend depuis 5 ans,
27:51 qui est en fait, par ailleurs,
27:53 comme ancien élève du professeur
27:55 Roffert,
27:57 j'ai appris beaucoup de choses par lui
27:59 également, mais c'est vrai que le sujet
28:01 central... Moi, je ne participe pas du bashing
28:03 sur la justice. Les juges français
28:05 sont souvent de qualité et
28:07 ils n'y arrivent pas. Ils n'ont pas de moyens.
28:09 Vous avez vu le budget ?
28:11 Il croule sous les dossiers.
28:13 Ils n'ont pas de moyens. Donc, avant de taper
28:15 sur la justice, donnons les moyens à la justice.
28:17 C'est un sujet très important. On y reviendra
28:19 dans un instant. On sera rejoint par l'avocat
28:21 Pierre-Henri Bovisse, mais on doit marquer une pause.
28:23 Donc, restez avec nous. On parlera aussi de
28:25 l'affaire Dupont-de-Ligonnès, qui ne rebondit pas
28:27 vraiment, mais qui a peut-être
28:29 une autre version. C'est la soeur
28:31 de Xavier Dupont-de-Ligonnès qui la donne.
28:33 ...
28:35 L'affaire
28:37 Xavier Dupont-de-Ligonnès, ça vous passionne ou pas ?
28:39 - Non. - Ah bon ? Vous êtes le seul français
28:41 qui n'est pas passionné par cette affaire.
28:43 - Ces histoires de Colt Case et de
28:45 Dupont-de-Ligonnès m'apparaissent
28:47 comme dangereuses. Car il s'agit
28:49 de transformer quelque chose
28:51 qui est grave, qui est le crime, et les victimes
28:53 du crime en a fait divers pour
28:55 amuser le public. Alors moi, ça m'agace.
28:57 Voilà. Je le dis clairement.
28:59 - J'ai compris. Alors, on va
29:01 quand même... On ne va pas vous dire où il est
29:03 ce soir. Mais sa soeur
29:05 pense qu'il est vivant avec toute
29:07 sa petite famille, qu'il est parti à l'étranger.
29:09 Il avait affirmé à sa famille qu'il était un espion.
29:11 Et sa soeur y croit. Et elle le dit dans un livre.
29:13 Question, qui seraient donc les
29:15 victimes retrouvées sous la dalle de la terrasse
29:17 si ce n'est pas sa femme et ses enfants ?
29:19 C'est une théorie qu'avance
29:21 Christine Dupont-de-Ligonnès.
29:23 Une théorie qui ne se repose d'ailleurs sur rien.
29:25 Son avocat était sur CNews hier.
29:27 Et si ce qu'il dit est vrai,
29:29 la justice devrait être attaquée
29:31 pour ne pas avoir fait son travail.
29:33 S'il y a eu une fausse autopsie, etc.
29:35 Vous allez entendre l'avocat et la réponse
29:37 de Georges Fenech.
29:39 - J'ai un correspondant
29:41 avocat à Nantes qui a consulté les photos
29:43 et qui m'a dit, parce que c'était essentiel,
29:45 qu'aucun des 5 cadavres n'était identifié.
29:47 Quand on reprend les autopsies,
29:49 je pense qu'elles ont été mal faites,
29:51 mais ma cliente examine les autopsies
29:53 et quand on lui dit que les morts remontent à 10 et 21 jours
29:55 et que dans la trace d'un cadavre
29:57 il y a encore du bol alimentaire,
29:59 ça pose une difficulté.
30:01 Ça ne peut pas remonter à 10 jours. C'est avant.
30:03 - Pourquoi il n'y a pas eu de contre-expertise ?
30:05 - Parce que justement, c'est une des grosses lacunes
30:07 de ce dossier.
30:09 Très rapidement, le juge d'instruction
30:11 a ordonné un permis d'inhumé,
30:13 ce qui ne se fait jamais dans une affaire criminelle.
30:15 Sauf que celle-là, elle dépassait l'entendement.
30:17 Il fallait vite enterrer ces enfants
30:19 et cette famille parce que je ne peux pas demander
30:21 de contre-autopsie.
30:23 - Ce sont quand même des accusations graves
30:25 contre l'institution judiciaire.
30:27 Moi, je suggérerais que le procureur de la République
30:29 fasse un communiqué
30:31 pour rappeler que toutes les autopsies
30:33 avaient été faites dans les normes,
30:35 que l'ADN avait parfaitement identifié les victimes.
30:37 Moi, ce qui m'étonne, c'est qu'un éditeur
30:39 ait pu publier un truc pareil.
30:41 Et je rappelle, dernier mot,
30:43 je rappelle que Christine Dupont-Ligonnès
30:45 a succédé à sa mère
30:47 dans une organisation à caractère sectaire
30:49 qui s'appelle Philadelphie.
30:51 Donc il faut prendre tout ça avec vraiment beaucoup de pincettes.
30:53 - Alors, je salue Maître Pierre-Henri Bovide.
30:55 Bonsoir. Vous arrivez vraiment juste pile
30:57 pour cette affaire de Ligonnès.
30:59 D'abord, vous avez entendu
31:01 son avocat.
31:03 Il dit "Non, mais il y a un problème.
31:05 Les gens qui seraient à l'intérieur,
31:07 c'est pas exactement sa femme ni ses enfants.
31:09 La chaux
31:11 qui recouvrait, c'est pas tout à fait ça.
31:13 La taille
31:15 des cadavres, il remet tout en cause.
31:17 - Oui, c'est quand même
31:19 très surprenant puisque c'est
31:21 une affaire maintenant qui est vieille de plus de 10 ans.
31:23 Il y a eu des expertises.
31:25 Il y a eu des enquêtes qui ont été menées.
31:27 Et c'est arrivé aujourd'hui
31:29 pour remettre en cause le travail
31:31 de presque 10 ans d'enquêteurs,
31:33 de spécialistes.
31:35 - On remet en cause une autopsie, là.
31:37 - On remet en cause une autopsie.
31:39 Et en plus, lorsqu'il y a une autopsie de réalisé,
31:41 ce n'est pas un bonhomme dans son coin,
31:43 dans son salon, seul,
31:45 qui ne fait pas de rapport.
31:47 Il y a aussi un collège de médecins
31:49 qui se réunissent.
31:51 Il y a des rapports qui sont établis.
31:53 Et ensuite, lorsqu'il y a des expertises
31:55 qui sont menées dans le cadre d'une instruction,
31:57 ce ne sont pas des actes isolés.
31:59 Ce sont des actes, d'ailleurs,
32:01 au cours de la procédure,
32:03 dont les partis civils ont connaissance.
32:05 - D'ailleurs, l'autre autopsie disait
32:07 "Ils sont morts par balles, retrouvés dans des draps,
32:09 recouverts de chauves-vivres,
32:11 deux balles en pleine tête chacun."
32:13 C'était très précis.
32:15 C'est ça qui est remis en question aujourd'hui.
32:17 - Je ne suis vraiment pas là en train de dire
32:19 qu'ils racontent n'importe quoi,
32:21 que la sœur raconte n'importe quoi.
32:23 En tout cas, ce qui est vrai,
32:25 c'est que c'est étonnant à plus d'un titre.
32:27 C'est que sur quel fondement
32:29 on pourrait, aujourd'hui, plus de 10 ans après...
32:31 - Après, il y a des instructions
32:33 sur lesquelles les instructions se sont plantées.
32:35 On a des exemples concrets.
32:37 - Xavier Rofeur, même si ça ne vous passionne pas...
32:39 - On peut élargir un peu le sujet.
32:41 Pendant des années,
32:43 à l'Institut de Criminologie,
32:45 les étudiants étaient amenés
32:47 à l'Institut Médico-Légal pour assister
32:49 à des dissections pour qu'ils voient comment ça se passe.
32:51 Je peux vous dire une chose,
32:53 pour avoir discuté avec un grand nombre de médecins légistes,
32:55 la réalité du terrain
32:57 ne ressemble jamais à ce qu'on lit dans les livres.
32:59 Il arrive à ce qu'on ait des suicides,
33:01 par exemple, ou, par une crispation du doigt,
33:03 un individu arrive à se mettre
33:05 deux balles dans la tête,
33:07 alors que tout le monde ricane,
33:09 "Ah, dans la tête, je vois ce que c'est", etc.
33:11 Eh bien, si, ça peut arriver.
33:13 Donc, la pratique du terrain,
33:15 ce qu'on va trouver avec des individus
33:17 inhumés dans la chauve-hive pendant 48 heures,
33:19 3 jours, 6 semaines, je ne sais pas,
33:21 ça diffère de la théorie du médecin.
33:23 Et puis, deuxièmement,
33:25 à chaque moment de l'enquête,
33:27 puisqu'il s'agit de fonctionnaires de l'État,
33:29 ils sont soumis à l'article 40
33:31 du Code de procédure pénale,
33:33 qui dispose que si vous apprenez
33:35 quelque chose qui contrevient à ce que vous avez vu,
33:37 et que vous ne prévenez pas le procureur de la République,
33:39 vous devenez complice.
33:41 Donc, la complicité générale, en pareille cas,
33:43 elle est absurde.
33:45 - D'où les propos de Georges Fedeck.
33:47 - Mais voilà, oui, ça m'a juste mal.
33:49 - Le juge, le procureur, devrait se saisir.
33:51 Vous n'étiez pas là, mais je voulais juste qu'on dise
33:53 un mot sur le cas de Bastien Payet.
33:55 Vous avez entendu peut-être tout à l'heure,
33:57 Bastien Payet, c'est ce garçon qui a été
33:59 assassiné en pleine rue à Reims,
34:01 il avait 23 ans.
34:03 Les auteurs étaient en prison, et puis au bout de 5 ans,
34:05 ils ont été relâchés,
34:07 parce qu'il n'y a pas de place devant les tribunaux,
34:09 alors que l'instruction est terminée.
34:11 Et on disait tout à l'heure,
34:13 évidemment, c'est pas les magistrats
34:15 qui sont en cause,
34:17 parce qu'ils sont débordés par les dossiers,
34:19 en réalité.
34:21 Mais enfin, c'est inaudible pour la maman.
34:23 - J'allais vous dire, c'est que
34:25 cet argument, qui est un argument
34:27 de fait, qui est concret, de dire que
34:29 les tribunaux sont engorgés, qu'il n'y a pas assez de magistrats,
34:31 ce n'est pas un argument aujourd'hui qui est audible
34:33 pour les victimes, que ce soit pour ses parents,
34:35 mais aussi pour tous les justiciables.
34:37 Il y a des justiciables aujourd'hui qui se retrouvent
34:39 face aux tribunaux, dans des procédures
34:41 qui peuvent durer jusqu'à 2, 3, 4 ans.
34:43 Je vais vous donner un exemple très concret.
34:45 J'ai interjeté appel dans un dossier
34:47 à la Cour d'appel d'Aix-en-Provence, novembre 2019.
34:49 Nous avons reçu un avis de plaidé
34:51 septembre 2024.
34:53 Quatre ans d'attente pour un justiciable.
34:55 Ce n'était pas entendable.
34:57 Donc c'est sûr que quand on dit aux
34:59 clients, aux justiciables, que les tribunaux sont
35:01 engorgés, qu'il y a manque de moyens,
35:03 ils sont bien contents, mais ça leur fait une belle jambe.
35:05 Mais ce n'est pas leur sujet, ce n'est pas leur problème.
35:07 Lorsque Dupond-Moretti arrive
35:09 à tête enfarinée
35:11 pour nous dire que ça y est, les budgets augmentent.
35:13 Super, mais l'écart
35:15 est tellement énorme,
35:17 le fossé est tellement grand,
35:19 il devrait venir tout petit,
35:21 vraiment timidement,
35:23 nous dire qu'il augmente le budget, parce que c'est
35:25 un budget qui, encore une fois,
35:27 par rapport aux autres pays européens,
35:29 est littéralement en dessous de ce que ça devrait être.
35:31 Juste un chiffre qui vient
35:33 de l'OCDE,
35:35 d'une organisation européenne importante.
35:37 La France a moins de procureurs,
35:39 100 000 habitants,
35:41 que l'Albanie.
35:43 En clair, juste un chiffre,
35:45 au confiance de ce que vous dites,
35:47 effectivement, par rapport à l'Allemagne,
35:49 on a trois fois moins de magistrats,
35:51 pour 100 000 habitants.
35:53 Il faut qu'on conclue, je suis désolé,
35:55 il ne reste même pas une minute, je vais vous montrer une dernière
35:57 séquence, c'était important de vous la montrer,
35:59 ça se passe à Sciences Po. Il y a un amphi entier qui a été
36:01 transformé aujourd'hui en amphi pro-palestinien.
36:03 Une soixantaine d'étudiants ont bloqué
36:05 cet amphi, peut-être on peut voir
36:07 ces images, avec
36:09 des drapeaux palestiniens,
36:11 aussi des drapeaux des terroristes du Hamas,
36:13 des keffiers ont été accrochés au mur.
36:15 Par ailleurs, une étudiante accusée de sionisme,
36:17 s'il refusait l'entrée de l'amphithéâtre principal,
36:19 des étudiants de l'Union juive de France ont été
36:21 pris à partie comme des juifs sionistes
36:23 après avoir crié "Hamas assassin".
36:25 On va regarder la séquence.
36:27 *bruit de télévision*
36:29 *cris de la foule*
36:31 *cris de la foule*
36:33 *cris de la foule*
36:35 *cris de la foule*
36:37 *cris de la foule*
36:39 *cris de la foule*
36:41 La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau,
36:43 a été venue sur place, elle a indiqué que c'était
36:45 un tour l'Irabe choquant, etc.
36:47 "Notre fermeté ne flébura pas", etc.
36:49 Ça a duré de 8h à 12h. Moi ce qui m'étonne,
36:51 c'est ce matin, qu'a fait la direction de Sciences Po ?
36:53 Qu'a fait la direction de Sciences Po pendant 4h ?
36:55 Je crois que vous êtes un ancien de Sciences Po.
36:57 - Je suis aussi un ancien de Sciences Po, oui.
36:59 Non mais là, il y a un vrai problème partout,
37:01 et on voit, quels que soient les sujets,
37:03 c'est que c'est toujours la prime
37:05 aux extrémistes. En l'occurrence,
37:07 c'est une action violente.
37:09 Alors qu'ils aient raison ou pas sur le fond,
37:11 c'est pas le sujet. Sciences Po, c'est un institut
37:13 d'études politiques, on doit respecter le lieu,
37:15 on peut s'exprimer, on peut être pour,
37:17 on peut être contre, c'est pas le sujet.
37:19 Le sujet, c'est que ça me fait penser un petit peu
37:21 à la manifestation des femmes du 8 mars,
37:23 qui avaient été agressées.
37:25 Au nom des principes qu'ils soi-disant
37:27 véhiculent de défense du peuple palestinien,
37:29 au nom de la liberté, ils ne devraient pas
37:31 agresser comme ça. Et dernière chose
37:33 que je voulais dire, que ce soit sur les questions
37:35 de justice, que ce soit sur les questions
37:37 de retard, etc. Dupond-Moreti a quand même
37:39 saisi que les tribunaux étaient engorgés
37:41 et propose toute une réflexion
37:43 qui est tout à fait intéressante
37:45 sur le développement de la médiation,
37:47 bien sûr pas en matière pénale,
37:49 mais dans les autres domaines.
37:51 Ce qui est vrai, c'est que...
37:53 Très court, s'il vous plaît, je veux en être
37:55 ennemi. On est loin de l'esprit de Boutmy,
37:57 d'Émile Boutmy. Normalement, Sciences Po,
37:59 c'est l'enceinte du débat, où les idées
38:01 se confrontent, et pas où on fait des blocages
38:03 scandaleux, où on crie,
38:05 on scande, etc.
38:07 C'est normalement l'école des débats.
38:09 - On se réveille maintenant, mais la dérive
38:11 gauchiste de Sciences Po, elle remonte
38:13 à 20 ans, c'est pas nouveau.
38:15 On le constate maintenant, mais ça fait 20 ans que ça...
38:17 - Ça devient l'enceinte du wokisme, on peut dire.
38:19 - C'est vrai. - Allez, merci à tous les trois.
38:21 T'es arrivé un peu tard, mais c'était un bon débat
38:23 quand même. Merci d'y avoir participé.
38:25 Maître, bienvenue au FFER, merci.
38:27 Merci beaucoup, Lugras. Dans un instant,
38:29 vous avez rendez-vous avec Maureen Vidal,
38:31 puis SoirInfo, Julien Pasquet.
38:33 À demain, bafouin.
38:35 ♪ ♪ ♪

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