• il y a 9 mois

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00:00 [Générique]
00:09 Bonjour, bienvenue sur L'Espérance TV, dans notre émission Bourse, où les gérants viennent nous partager leurs convictions, leurs valeurs préférées.
00:18 Aujourd'hui, c'est Pierre Nebout, head of public écouté, puisque c'est moi de côté, donc chez LBO France.
00:26 Pierre, bonjour.
00:27 Bonjour.
00:28 On va commencer sur les valeurs, peut-être deux mots sur votre maison LBO France.
00:32 Oui, bien sûr.
00:33 Donc LBO France, effectivement, c'est un fonds de private equity qui s'est lancé tout récemment, en 2021, sur le monde du côté.
00:43 D'accord.
00:44 On investit dans les small et mid-cap françaises côté.
00:48 L'idée, c'est de financer les ETI, les petites valeurs françaises, du non-côté au côté, dans une logique de continuum de financement.
01:00 D'accord, c'est très bien.
01:01 Donc la première valeur dont vous avez choisi de nous parler, c'est Trigano, le leader européen des véhicules de loisirs, bien sûr.
01:08 Qu'est-ce qui vous plaît chez Trigano ?
01:10 Trigano, c'est un leader dans son secteur.
01:14 Il faut le rappeler, c'est donc les camping-cars, les véhicules de loisirs, un petit peu les caravanes, mais c'est l'essentiel.
01:20 Aujourd'hui, on fait plutôt du camping-car que de la caravane.
01:22 C'est un leader parce qu'il a 30% de part de marché devant son deuxième concurrent qui est Imer, l'allemand, qui a été rejeté par un fonds américain.
01:35 C'est un marché qui est très concentré.
01:37 Donc comme on le voit, quasiment plus de la moitié du marché qui est dans les mains de deux acteurs, qui est soutenu par des tendances démographiques,
01:46 les baby-boomers ou les papy-boomers, on va dire.
01:50 Il est vrai, la pétance pour le camping-car.
01:52 Et des tendances sociétales également, le besoin d'indépendance, des voyages de proximité également.
01:59 Ça évite de prendre l'avion, bon, ça peut, mais au moins que l'avion.
02:03 C'est cyclique, ça reste cyclique, bien sûr, mais ces tendances-là assurent une croissance qui est structurelle sur la longue durée.
02:13 Ça peut être cyclique, on l'a vu en 2022, on a eu une belle baisse de chiffre d'affaires, de mémoire, c'était -15%.
02:20 Mais ce n'était pas un problème de demande.
02:22 On était là dans toutes les problématiques qui ont eu lieu après la crise du Covid.
02:27 Un peu un attentisme, disons.
02:29 Non, pas forcément, là on était vraiment dans le blocage des chaînes.
02:33 Ah, clairement, de production, donc ils n'arrivaient pas à produire, c'est l'offre qui...
02:36 En amont, puisque ce n'est pas eux qui font les châssis, ils les achètent et ils étaient bloqués par cette problématique.
02:43 Donc ça, en 2023, effet boomerang, belle croissance.
02:47 Et 2024, également, on a encore une belle croissance puisqu'on attend, dans nos chiffres, une progression de 10 à 15% sur 2024.
02:58 Alors du coup, à quoi vous voyez le potentiel ? Parce que c'est peut-être déjà dans les cours, tout ça ?
03:02 Clairement, ce n'est pas vraiment dans les cours, parce que c'est une valeur...
03:08 Sur le potentiel, je vais peut-être vous surprendre, mais nous, on en attend un titre qui peut doubler, sans prendre des hypothèses très agressives.
03:14 D'accord, ah oui.
03:16 Pourquoi ? Parce qu'on a une génération de free cash flow qui est très élevée.
03:21 Si on la rapporte à la capitalisation, on est à plus de 10% de génération de free cash flow.
03:26 On a un bilan qui est extrêmement solide, ce qui lui permet de pouvoir continuer la croissance externe.
03:35 Peut-être que...
03:37 Ils pourraient acheter le numéro 2 ou plutôt...
03:40 Non, clairement pas. Ils sont déjà trop gros dans leur secteur.
03:43 D'accord, ok. Donc c'est plutôt le 4-5.
03:45 C'est de la diversification, même pas le 4-5, parce que là, je pense qu'ils sont aux limites de leur poids dans le marché.
03:52 Ah oui, d'accord, ils ne vont pas être avec les concurrents.
03:54 Le deal qui est en cours, c'est de racheter les mobil-hommes de Beneteau qui vivent dans cette activité.
03:58 D'accord, ok. Au tour effectivement de Connex.
04:00 Ça se fera ou ça ne se fera pas, parce que là aussi, il peut y avoir des problématiques de concurrence.
04:05 Et ça peut être, de façon ultime, une sortie de la cote.
04:09 On y reviendra après sur la valorisation et nos perspectives sur le marché des small et mid-cap.
04:13 Mais quand on a un titre qui se paie à peine 5 fois les bids d'EA en multiples...
04:20 C'est beaucoup moins cher que le private equity, en fait.
04:22 Le private equity est quasiment, même si c'est un peu baissé, on est à 9 fois, on va dire quasiment 2 fois plus.
04:28 On a quelques valeurs comme ça qui sont cotées et qui sont très attractives.
04:31 Sans tabler sur le retrait de la cote, on a un potentiel.
04:34 Et quand on dit x2, ce n'est pas en comptant cette prime de retrait de cote.
04:38 Donc il faut regarder. Trigano, je vous répète bien que ce n'est pas une recommandation d'achat.
04:42 C'est un partage de conviction et on met de la lumière sur des valeurs auxquelles vous croyez.
04:47 Deuxième valeur, donc, Imerys, qui est un leader mondial dans les matériaux pour toutes sortes de secteurs.
04:53 Tout à fait. Alors là, c'est moins connu, effectivement, puisque c'est le leader mondial des minéraux de spécialité.
04:59 Donc à la fois pour la construction, pour les semi-conducteurs, pour les biens de consommation, pour faire le filtrage de bières, par exemple.
05:08 Donc beaucoup de marchés très, très dispersés et des positions très fortes dans ces marchés.
05:16 C'est 4 milliards de chiffres d'affaires. Donc c'est beaucoup de micro marchés. Mais en somme, ça fait un beau groupe.
05:25 C'est un. On y reviendra également dans la description. C'est un leader qui peut être important pour la souveraineté économique.
05:33 Tout ce qui est relocalisation de la production sur le véhicule électrique parce qu'ils vont faire du lithium en France et en Angleterre.
05:43 Il est extrait où ? Dans quelle région ? Il sera extrait quand toutes les autorisations auront été obtenues dans l'Allier, en fait,
05:51 sur lequel ils avaient déjà une mine. C'est un très gros gisement qui a été soutenu par tous les plans de relance de l'industrie nationale.
06:03 Donc ça, c'est un point important. On vient d'apprendre tout récemment qu'ils avaient également des gisements dans le Quartz pour l'industrie des semi-conducteurs.
06:12 D'accord. Des minéraux vraiment très spécifiques et encore clés dans l'approvisionnement de ces industries qui sont très importantes.
06:20 Et c'est un groupe qui se positionne sur toutes ces industries de demain. On était sur le papier il n'y a pas très longtemps.
06:29 C'est un groupe émergent qui devienne en fait fonctionnaire. Voilà. Donc c'est un groupe qui a fait une rotation de son portefeuille importante
06:36 et qui s'est bougé et se repositionné pour délivrer dans les années qui viennent davantage de croissance et probablement moins cyclique.
06:45 D'accord. Et au niveau de la Vallone, comment ? Eh bien là, on n'est pas forcément... C'est pas un titre qui, en termes de multiples...
06:51 Il n'y va pas doubler ? Si, on pense qu'il peut doubler, mais pas pour les mêmes raisons. D'accord.
06:56 C'est parce qu'il y a un repositionnement. On était sur un statut quasiment de groupe minier, donc extrêmement cyclique et donc forcément
07:04 avec une décote de valorisation. Là, on va... Il y a plusieurs valeurs de croissance, quasiment.
07:09 Donc on va... Quand on aura en production à la fois le lithium, le quartz, etc., on sera sur un groupe avec beaucoup plus de visibilité,
07:18 beaucoup plus de génération de cash flow. C'est rentable, oui. Et ça sera avec des retours sur le capitaux employés d'un très bon niveau.
07:27 OK. Troisième valeur, énergie. Alors la radio des jeunes, si peu, c'est toujours les jeunes qui l'écoutent, parce que ça remonte aux années 80, énergie.
07:34 C'est plus... C'est ça. Oui, oui. Donc c'est les fameuses radios libres en 1980. Donc là, il n'y a pas besoin de présenter tellement le groupe,
07:41 quoique il y ait une activité qu'on n'a pas forcément en tête, qui est l'activité de relais, transmission pour la télévision et la radio.
07:52 Donc c'est les fameuses tours relais qu'on peut observer. Il y en a une en haut de la tour Eiffel, mais elle n'est pas...
07:58 D'accord. Elle n'est pas NRJ. Elle est au grand concurrent. C'est le numéro 2 après Télé-Diffusion de France.
08:04 D'accord. Mais NRJ a une position clé qui a une très grande valeur. Quand on voit l'appétit des fonds d'infrastructure pour ce type d'actifs,
08:13 clairement, là aussi, je pense que c'est pas vraiment reflété dans le cours du groupe.
08:19 Mais la diffusion de radio n'est pas plus sur Internet aujourd'hui qu'avec les antennes ?
08:25 Non, tout ce qui est broadcast, il y a bien sûr une écoute en streaming, que ce soit sur la radio ou la télévision.
08:35 Mais l'essentiel, il y a encore besoin d'antennes. Et c'est des positions clés, puisque on sait très bien...
08:41 Et où voyez-vous son potentiel de valeur à NRJ ?
08:46 On est clairement là sur un titre qu'on va dire value, qui est un peu oublié des investisseurs, parce qu'il n'y a peut-être pas beaucoup de flottants.
08:54 C'est toujours Jean-Paul Baudecroux qui a la tête, qui est le président de NRJ. On se dit que la radio, c'est déclinant, ce qui n'est pas forcément la réalité.
09:08 C'est plutôt un média qui est très résistant, qui a une capacité en période de crise d'être très réactif.
09:17 C'est un groupe qui est très bien géré. Ils ont également quelques chaînes de la TNT qui n'étaient pas forcément très rentables, qu'ils ont réussi à remettre à l'équilibre.
09:25 Il a peut-être une activité un peu comme M6, donc parallèle au programme radio, de merchandising, des événements, des concerts ?
09:32 Non, pas tant. C'est assez focalisé. C'est un groupe qui est géré avec une économie de moyens, mais avec une belle rentabilité.
09:41 Et pour nous, il y a énormément de valeur cachée. Alors déjà, il y a beaucoup de cash au bilan. Le cash représente la moitié de la capitalisation du titre.
09:50 C'est un titre qui fait 580 millions de capi exactement. La moitié est en cash. Vous avez plus de 100 millions de valeur immobilière, qui n'est pas forcément externalisée.
10:00 C'est une question, ça. Pourquoi il ne distribue pas ou qu'il n'achète pas ?
10:04 Ce sont des options. C'est dans le...
10:08 C'est pour ça que le marché, justement, ne price-man.
10:11 Ne voit pas, ne se dit que ça prend du temps. J'aurais pu vous tenir effectivement sur ce discours il y a une dizaine d'années.
10:17 Mais l'âge aidant ou les années se succédant, forcément, il y aura une transmission à un moment donné ou à un autre.
10:25 Et avec des actifs qui peuvent aiguiser l'appétit de, soit des fonds d'investissement...
10:30 Ou des groupes médias.
10:31 Ou des groupes médias. On voit bien que ce soit des chaînes de radio, des licences TV.
10:36 Après, il y a aussi des points de concurrence. Vous avez la commission de la concurrence qui peut mettre, comme on a vu, sur TF1 et TFM6.
10:42 TF1 et M6, c'est deux grands groupes qui sont heurtés à l'autorité de la concurrence.
10:49 Là, on est très loin. On est à quelques pourcents. Mais ces quelques pourcents ont une valeur, on pense, qui peut se monétiser très fortement.
10:58 OK. Alors, Trigano, Imerys, Sénergy. D'une manière plus globale, comment voyez-vous les marchés sur 2024 ?
11:04 Parce qu'on est encore en début d'année.
11:05 Oui. Alors, je ne vais pas pouvoir vous parler des 7 merveilleuses ou magnifiques.
11:11 Je vais me prononcer sur le marché des small et mid-cap.
11:16 Celui que vous connaissez.
11:17 Celui que je pense bien connaître. Bien sûr, il est inséré dans les marchés mondiaux.
11:24 Donc, ce que je vais vous dire, ça ne se fera pas sans volatilité. On en est conscients.
11:30 Mais c'est un marché qui a connu une sous-performance très longue.
11:35 On reçoit pas mal de présences de société cotée. Donc, small cap, ici, effectivement, leur titre souffre.
11:40 On va dire depuis 2018. C'est quand même assez inédit. On va être à quasiment 6 ans de sous-performance de ce marché.
11:46 Donc, au bout d'un moment, il y a un rattrapage.
11:48 Et ce rattrapage, on l'observe déjà quand il y a des opérations soit de retrait de cote,
11:54 parce que des fondateurs, des familles se disent « à quoi bon être coté en bourse ? »
11:59 quand c'est des opérateurs qui voient leur vraie valeur en interne.
12:05 Donc, soit ils font seul, soit ils font avec des fonds. On a eu une opération dans le fond qui était Boiron,
12:12 qui nous a permis d'extérioriser une belle plus-value.
12:16 — Ah oui, d'accord. Parce que la prime n'était pas exceptionnelle.
12:19 — Elle n'était pas exceptionnelle. On s'est un peu battu. — On l'a fait monter.
12:24 — On a obtenu plutôt gain de cause. Et en fin d'année, on a eu tout un tas d'opérations.
12:29 — S2I. — S2I, Clasquin. Donc voilà. Donc ça, je pense que c'est déjà un premier révélateur de la décote.
12:37 Enfin on est quand même entre 30 et 50% de prime instantanée. Bien sûr, il y a une prime de contrôle majoritaire.
12:43 Des industriels ont fait des opérations. On a vu dans la S2I pas mal d'opérations se passer.
12:52 Et nous, quand on prend valeur par valeur dans le portefeuille, puisqu'on a une approche très concentrée
12:58 et on fait notre analyse en interne, aujourd'hui, encore une fois, sans être hyper optimiste ou en intégrant
13:08 beaucoup de prudence, on a un potentiel de 30% sur... — C'est la crise active qu'il faut regarder, où il faut être clairement.
13:16 — Nous, on en est plutôt convaincus, oui. — Pierre, merci d'être venu nous partager vos connaissances, votre expertise.
13:23 Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous donne rendez-vous très vite sur Investeur TV avec de nouveaux invités.
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