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00:00Bonjour, bienvenue sur L'Instant TV, l'entre-émission Bourse où nous recevons les gérants-analystes
00:16qui viennent nous partager leurs convictions, les sociétés qu'ils regardent et qu'ils
00:25aiment bien.
00:26Ce n'est pas de l'incommodation d'achat, je le précise bien.
00:29Aujourd'hui, c'est Loïc Wolff, associé fondateur de Greensum Finance, que nous connaissons
00:34bien.
00:35Loïc, bonjour.
00:36Bonjour Stéphane.
00:37Cabinet d'analyse, alors peut-être nous présentez, pour ceux qui ne connaissent pas
00:40ou qui ne connaissent pas Greensum, ce que c'est un cabinet d'analyse et comment vous
00:42travaillez ?
00:43Oui, bien sûr.
00:44Greensum Finance a été créé en 2011, c'est un cabinet d'analyse financière.
00:48Notre but, c'est d'accompagner les sociétés cotées dans leur problématique de visibilité
00:51vis-à-vis des investisseurs.
00:53On est là pour donner des clés de lecture aux investisseurs sur la performance financière
00:57des entreprises.
00:58Notre travail se base sur plusieurs éléments.
01:01Le premier, ça va être effectivement la comptabilité et les documents financiers
01:04de la société.
01:05Donc on va regarder leurs comptes, les analyser, essayer d'établir des prévisions financières,
01:11d'échanger avec les sociétés, surtout avec les management, pour comprendre leur
01:14métier, leur trajectoire de croissance, leur stratégie de développement.
01:19Et le tout, de modéliser tout ça pour arriver à donner une valorisation et voir si le
01:24cours de bourse, par rapport à la valorisation qu'on obtient, il y a une différence qui
01:28permet d'avoir une opportunité d'achat ou de vente.
01:30Ces éléments sont disponibles auprès des investisseurs professionnels, à qui on adresse
01:34directement, mais également sur des plateformes type Boursorama, pour les particuliers qui
01:38peuvent lire notre recherche et les aider à sélectionner des valeurs à mettre dans
01:42leur portefeuille.
01:43C'est vraiment un travail d'aide à des décisions, à un investissement.
01:47– En général, les sociétés sont fidèles, ça vous permet de les suivre dans le temps,
01:52dans la continuité, de bien les connaître.
01:53– On connaît bien, effectivement, on a depuis la création des sociétés qu'on accompagne,
01:57ça fait presque 13 ans qu'on suit ces sociétés-là, donc on peut voir les hauts, les bas et bien
02:01comprendre les cycles.
02:02Et du coup, après, au-delà de la recommandation et de l'opinion, c'est de pouvoir comprendre
02:06et d'anticiper les phases positives ou négatives chez ces émetteurs.
02:11– D'accord.
02:12Alors la dernière fois, c'était au mois de novembre, vous avez parlé de Nextedia,
02:16c'est un acteur de la cybersécurité, des espaces digitaux, de l'expérience client.
02:21Donc, le cours était à 0,50, il a bien monté à 0,70.
02:26Là, il a corrigé à 0,60.
02:29Vous nous aviez aussi parlé de M2i, qui est un acteur de la formation professionnelle.
02:33Alors, lui, il en forme un plus 22% depuis le début de l'année.
02:36Parmi toutes les sociétés que vous analysez, qu'est-ce que vous nous apportez aujourd'hui ?
02:39– Aujourd'hui, je vais vous parler de trois sociétés, Stif, Logique Instruments et Reworld Media.
02:44Stif, c'est l'introduction bourse qui a eu lieu en décembre 2023, donc il y a moins d'un an.
02:50C'est une société qui a un parcours boursier impressionnant, comme quoi il y a encore
02:52des belles histoires en bourse qui peuvent exister.
02:55Avec un cours qui a été à l'introduction à 6,5€, là, on est autour des 18€.
02:58– Oui, ça a quand même fait 2,5 fois 3.
03:00Alors, on avait reçu Josy Burgos au moment de l'intro.
03:02Puis après, c'est une société familiale qui a 44 ans.
03:06– Qui fêtait ses 40 ans, ils ont fêté leurs 40 ans cette année.
03:08Effectivement, c'est M. Burgos et son père qui sont à la tête de la société,
03:11qui a encore 70% de la structure, qui est située près d'Angers,
03:15qui à l'origine était sur un métier assez traditionnel,
03:18qui faisait des composants et des éléments pour la manipulation de produits de vrac.
03:21Pour simplifier, c'est des godets ou des sangles pour les élévateurs
03:23dans les industries agroalimentaires.
03:26Donc, voilà, c'était vraiment des produits faits industriels,
03:31avec finalement peu de concurrence, parce que ça a été assez délocalisé,
03:34des marchés assez captifs, où les clients sont là en année,
03:38mais avec peu de croissance, des marges correctes.
03:40Mais voilà, des activités un peu vaches à lait, si on peut dire,
03:43et qui ont permis au groupe, au fil des années,
03:45une société familiale qui a su se développer dans le temps,
03:48sur différents marchés, notamment le premier, il y a une dizaine d'années,
03:51qui étaient les produits anti-explosion de poussière,
03:53donc qui étaient toujours aussi destinés,
03:55toujours dans l'industrie agroalimentaire, où il y a vraiment de la poussière,
03:59d'avoir des panneaux qui permettaient, quand il y a des explosions,
04:01de limiter l'impact des dégâts.
04:04Et puis, ils se sont développés il y a deux ans,
04:07dans un tout nouveau segment de marché qu'on appelle les BESS,
04:10qui sont tout ce qui est conteneurs de stockage d'énergie.
04:12– Oui, les batteries.
04:14– Voilà, en fait, c'est des conteneurs un peu comme les conteneurs maritimes,
04:17dans lesquels on met des batteries pour stocker l'énergie,
04:20pour tout ce qui est industrie photovoltaïque, éolienne, solaire,
04:22et donc du coup, effectivement, ces industries-là,
04:24leur problématique, c'est l'intermittence,
04:26c'est-à-dire qu'elles ne sont pas capables de stocker l'énergie,
04:29donc elles développent des grands champs de stockage d'énergie,
04:32et ces conteneurs ont malheureusement un défaut, c'est qu'ils peuvent exploser.
04:35Et donc, il faut mettre des systèmes de protection,
04:38à la fois actifs, qui vont empêcher d'exploser,
04:39mais si ça explose, passifs, qui vont permettre de limiter,
04:42éventuellement, un seul conteneur plutôt que les 100.
04:46Et donc, c'est un marché qui est énorme, en énorme développement.
04:49On l'a vu dans les chiffres du premier semestre,
04:51la société faisait zéro chiffre d'affaires sur ce segment l'année dernière,
04:56et c'était déjà 10 millions d'euros sur le premier semestre.
04:58Voilà, c'est vraiment un relais de croissance très, très fort qui prend le pas...
05:01— Beaucoup d'exports ? — Énormément d'exports.
05:03Ils ont des gros clients aux États-Unis, en Asie.
05:06Ils ont communiqué en début d'année sur Tesla,
05:08qui est un des gros acteurs de ce segment,
05:10avec lequel ils réalisent un volume de chiffre d'affaires
05:13qui va être super à 10 millions d'euros sur l'année.
05:15Et donc, voilà, c'est très international, très diversifié.
05:18Il y a encore beaucoup d'acteurs à aller conquérir.
05:19C'est vraiment... Voilà, ils en sont au début du potentiel sur cette activité-là.
05:23— D'accord. Même si le cours a quasiment triplé, enfin, fait 2 fois 1 000, il y a encore du gramme, on voit.
05:28— Moi, j'ai un objectif qui est à 20,49, qui peut paraître faible par rapport au cours actuel.
05:33Alors effectivement, on a relevé. Mais il y a encore énormément de potentiel,
05:37parce que c'est encore compliqué de modéliser tous les contrats
05:40qu'ils pourraient avoir dans l'industrie du BSS,
05:42puisque pour l'instant, ils ont quelques constructeurs.
05:44Mais il y a vraiment un gros, gros vivier de constructeurs là-dessus.
05:48Ils ouvrent une usine aux États-Unis, qui doit être en cours d'ouverture, là, au Texas,
05:53et qui doit permettre de mieux servir Tesla et d'autres constructeurs de BSS.
05:57En Chine aussi, où Tesla, il sera, plus des gros acteurs, Tipson Gro, en Europe.
06:01Donc il y a un potentiel assez colossal sur ce marché,
06:04puisque le marché en lui-même de stockage d'énergie
06:07est amené à représenter plusieurs milliards de dollars d'ici 2030.
06:10Donc il faut équiper. Il faut des containers. Il faut stocker.
06:13— Mais ils ne sont pas challengés, parce que ça suscite de l'appétit.
06:17— Ouais, ouais. Non, curieusement, non, puisqu'effectivement,
06:20ils sont un des rares acteurs sur ce segment de marché-là à avoir développé,
06:24à avoir cette positionnée avec un produit dédié.
06:27— Parce que c'est breveté, ou ils ont un savoir-faire ?
06:29— C'est breveté. Il faut effectivement, en plus, protéger,
06:32montrer l'efficacité anti-explosion. Donc ça demande des investissements.
06:36— On ne peut pas dupliquer du jour au lendemain.
06:37— Non, c'est compliqué. Et puis surtout, une fois qu'on commence à être référencé
06:40chez un client, c'est compliqué pour Tesla ou les autres de vous changer
06:43de solution comme ça du jour au lendemain, puisqu'effectivement, eux,
06:46ils vont tester aussi. Ils vont valider en interne la solution et dire
06:49« OK, c'est bon pour nous. Ça répond à nos critères. »
06:52Et c'est pas pour changer de main, pour gagner quelques centimes d'euros, de dollars.
06:55— Le fait d'être branché chez Tesla, j'imagine, donc leur donne un certain crédit,
06:58d'objectivité pour la prospection. — Voilà. Et le produit qu'eux implémentent
07:01sur les containers Tesla, c'est assez facile d'essayer de l'estimer.
07:05Mais Tesla, ils vendent ses containers à 1 million de dollars.
07:07Comme pour une voiture, vous avez un site internet pour acheter votre container.
07:10Et la partie panneau de protection, ça ne représente même pas 1% du produit.
07:15Donc au final, eux, ce qu'ils veulent, c'est une solution faible, sécurisée
07:17et dans le temps qu'il soit livré. Et après, peut-être qu'un jour,
07:20ils commenceraient à renégocier. Mais c'est pas du tout le sujet pour l'instant.
07:22— Ouais. Et là, ils sont plutôt en pricing power.
07:23— Voilà. Ils sont plutôt en phase de croissance. Tesla aussi se développe énormément.
07:26Et donc pour l'instant, ils sont plutôt « faut livrer, faut délivrer »,
07:30gagner des clients pour diversifier le jour si Tesla arrête ou quoi que ce soit.
07:34Donc phase de croissance. Effectivement, pas forcément d'attaque sur les marges concurrentielles.
07:39— D'accord. Et donc Tesla, ça leur permet de gagner des nouveaux clients.
07:41— Ouais, ouais, ouais. Donc il y a un vrai potentiel. Et c'est une société familiale, en fait,
07:44qui a beaucoup de qualités à la fois de vision long terme. On accompagne en fait les dirigeants,
07:49qui ont fait un très beau travail depuis 40 ans. Donc c'est une vraie société.
07:53— Oui. Et puis ils restent majoritaire capital. — Voilà. Ils ont 70% du capital.
07:57Et donc il y a l'international, ce qui permet d'être diversifié en termes géographiques,
08:01donc éviter les écueils d'une région. — Le reste, c'est quoi ? C'est plutôt des fonds, du flottant ?
08:04— Le reste, c'est quelques fonds qui avaient participé à l'IPO, s'ils y sont encore.
08:07Et après, c'est le flottant, quoi. On va dire... Voilà. — OK. Donc Steve, deuxième société qui est en forme aussi,
08:15plus 72% depuis le début de l'année, c'est Logique Instruments. Alors qu'est-ce qu'ils font exactement ?
08:18— Alors Logique Instruments, c'est un acteur de l'informatique solide, qui distribue – qui n'est pas vraiment constructeur –
08:26qui est distributeur de téléphones, d'ordinateurs portables durcis, donc pour résister au milieu extrême.
08:32— Au milieu extrême, ouais. C'est leur particularité. — Voilà. Exactement. Et c'est une société qui a eu des difficultés
08:37au cours des dernières années, notamment avec le Covid, où il y a eu beaucoup beaucoup moins de commandes,
08:41et qui s'est bien redressée depuis, et surtout qui, depuis fin d'année dernière, a acheté une filiale Datos,
08:47qui s'appelle Elexo, qui était un de ses concurrents, pour créer un intégrateur de références en France sur ces sujets-là.
08:54Et du coup, qui leur donne une capacité, finalement, d'adresser des plus grands comptes, de mettre en place des synergies commerciales
08:59et de coûts pour être un acteur de références, de plus en plus dans une thématique où on veut un peu plus se protéger,
09:04finalement, de l'extérieur, d'être en France un peu plus – on va dire – dépendant, moins dépendant, voilà, et plus souverain.
09:11Donc d'avoir cet acteur-là, qui est capable de produire soit à la commande, soit sur mesure des solutions durcies pour la défense,
09:18pour la sécurité, pour ces gens-là, c'est un sujet... – Super sensible. – Oui, voilà. Et du coup, ils ont fait un beau redressement.
09:25On voit les chiffres du premier semestre, avec une forte croissance. Alors effectivement, ça intègre Elexo, qui était plus de 100%,
09:31avec des marges qui retrouvaient des niveaux de marge plutôt corrects pour ce type de secteur. On était à 7% de marge opérationnelle.
09:36Un bilan qui est sain. Donc voilà, on repart sur une histoire boursière beaucoup plus intéressante. – La part des sports.
09:43– Il y a beaucoup d'exports. Mais France-Allemagne, un petit peu d'exports, mais voilà, ça reste France-Allemagne.
09:47Et puis ils sont intégrateurs. Donc ils fabriquent pas eux-mêmes. Ils travaillent avec les grands constructeurs d'informatique durcie.
09:52Et ensuite, ils vont les proposer aux clients. Si ça gêne, si Thalès veut de l'informatique durcie, ils vont leur faire proposer la gamme
10:00avec les logiciels adaptés, avec les solutions sur mesure. – Ah, ils font aussi le soft ou que le hard ?
10:04– Ils peuvent l'intégrer en fonction des demandes, faire des petits développements. Voilà. Mais c'est un intégrateur. Donc ça reste un distributeur
10:10quand même avec des marges de distributeurs. Les marges brut sont pas très élevées. Mais voilà, le fait d'avoir un effet volume avec Elexo
10:16permet de mieux mutualiser tout ça, ce qui explique l'amélioration de la rentabilité. – Qui devient le capital ?
10:20– Alors c'est beaucoup de flottants. Donc les managers sont restés au capital, mais ils sont pas majoritaires. Enfin via Arcos.
10:28C'est la société Arcos qui détient 25% du capital. Et après, c'est du flottant. Et donc voilà, il y a une bonne liquidité.
10:35Il y a parfois un peu de spéculation. Dans la perspective, ils veulent aussi vraiment partir sur la défense, intégrer des acteurs
10:42dans l'univers de la défense pour créer un acteur français de la défense, ce qui serait très bien vu de la part des autorités,
10:48notamment en intégrant ce qu'on appelle le savoir-faire Tempest, qui permet d'avoir des solutions certifiées,
10:54qui permettent d'être forcément certifiés pour la défense. Et donc ça, c'est un de leurs sujets pour les 6 prochains mois.
11:01– Ils feraient du build-up ? – Voilà, il y a un sujet de build-up. Ils ont donné comme objectif de dépasser 32 millions de chez les affaires cette année.
11:07Et le seuil de 50 millions l'année prochaine avec croissance externe. Voilà. C'est un des sujets aussi pour créer un acteur
11:13dans la défense français, solide, souverain. Et on a un vrai upside très fort sur ce dossier, puisque j'ai un objectif à 1,85,
11:21autour des 1. Donc même depuis la hausse, depuis le début de l'année, il y a encore... Parce que voilà, le dossier avait été délaissé, oublié.
11:28C'est une petite capitalisation. Donc on va regarder. Donc c'est un vrai sujet aussi. Voilà. On a eu en début d'année...
11:34On était à 1,30, 1,40. Donc on a vu. Puis c'est redescendu. Mais il y a un vrai sujet là-dessus qui pourrait être intéressant sur cette petite valeur.
11:41– Alors, une troisième valeur qui a aussi été un peu chahutée, qui a défaillé de la chronique, donc qui a baissé, qui est en train de remonter,
11:48que vous connaissez bien, qu'on connaît aussi bien sur InvestirTV, c'est Reward Media. – Oui.
11:53– Alors, on en est où, sur Reward Media ? – Reward... On va dire que les 12 derniers mois, 18 mois, ont été assez compliqués financièrement.
11:59– Peut-être rappeler ce que fait Reward. – Oui. Reward Media, c'est un acteur média. C'est un des plus gros groupes médias en France
12:03qui a deux activités distinctes, mais qui ont des synergies. D'un côté, c'est tout ce qui est édition de presse papier thématique.
12:10– Ils ont racheté des marques. – Ils ont racheté au fil des années des marques type... Enfin voilà, Autoplus, Marie-France, beaucoup de marques,
12:16qu'ils ont ensuite développées sur le digital. Ils sont partis de ces actifs papier historique qui n'étaient pas digitaux pour les rangs digitaux.
12:23Ils se créent un actif. Et derrière, ils vendent du journaux, des magazines. C'est un des plus gros...
12:27– Oui. Ils ont notamment Sur Séville, qui marche bien. – Oui. C'est un des plus gros acteurs de la presse papier en France.
12:33Non hebdomadaire. C'est vraiment des mensuels. – Oui. C'est du magazine.
12:36– Voilà. C'est pas de l'info ou du papier quotidien. Donc voilà. Beaucoup de petites régions aussi.
12:41Donc une quatrentaine de marques comme ça, qui permettent d'avoir une vraie visibilité. Donc c'est un gros acteur papier.
12:46Et ils ont aussi une activité digitale qui est de la monétisation de sites Internet, dont ces actifs qui sont devenus digitaux.
12:53Et donc de monétiser leurs actifs. – Alors le cours était monté à jusqu'à 7 €. Et puis c'est... Comment dire ?
13:00Il est redescendu à moins de 2. C'est l'intégration. Ils ont racheté Unify à TF1, c'est ça, ou il y a d'autres...
13:07– Il y a eu ce premier aspect-là, effectivement, qui les a perturbés, puisqu'ils ont récupéré auprès de TF1
13:13le groupe Unify, qui détenait les actifs d'O Féminin, d'Optissimo, donc des acteurs Internet français historiques,
13:20des grosses marques avec des grosses audiences. Et l'intégration a été longue et compliquée.
13:25J'ai envie de dire que c'était peut-être logique, vu la taille. Moi, anticiper le par-marché, on pensait que ça serait
13:31beaucoup plus vite et mieux que ça. – Donc ça a fait baisser la marge après une déception.
13:34– Voilà. Parce qu'il y a eu des décages, le temps d'intégrer. Choc de culture. C'est une culture start-up, il faut délivrer,
13:41qui vient d'un grand groupe. – Oui, ils avaient eu le même problème quand ils ont intégré Mondadori, et puis Sciences-Yvies.
13:45– Voilà. Il a fallu mettre tout en place, les process. Donc ça a pris du temps. Ça a effectivement pénalisé une partie.
13:52On va dire le premier semestre de l'année dernière, parce qu'après, le second semestre, ils se sont bien rattrapés
13:57en termes d'organisation. Ça a délivré. Donc ça, c'était sur la partie digitale, où finalement, ça n'a pas apporté autant de chiffre d'affaires
14:04que ce qu'on pouvait attendre par rapport à l'acquisition sur le court terme. – Et le papier était quand même en décroissance.
14:08– Et le papier en décroissance. Mais ça, c'est structuré. – Il n'y a pas une accélération de décroissance ?
14:12– Un petit peu sur le début d'année, mais c'est plus un effet calendaire et une décision d'arrêter certaines parutions
14:17– Ça a été la thématique de l'année dernière, où les prix du papier ont évolué énormément.
14:24Donc ils ont perdu 3-4 points de marge, comme ça, là-dessus. Donc tous ces éléments ont pesé énormément sur le titre.
14:29Le second semestre a été quand même meilleur l'année dernière. Et moi, je pensais que ça permettrait un peu de montrer
14:35que le modèle était solide et que les résultats étaient bons. Et ce qui a été le cas, puisqu'on avait encore
14:38des bonnes marges opérationnelles. Le cours a quand même été pris un peu dans la tempête globale des small-cap.
14:43Et un peu de déception, quand même, par rapport à ça. – Il était aussi un problème de visibilité, de perspective.
14:50Où est la croissance de ReWorld ? – Alors effectivement, maintenant, avec cette taille de groupe,
14:54la croissance ne va venir que du digital, puisque le papier, c'est une industrie qui est en décroissance perpétuelle,
14:59on va dire, de plus ou moins 2%, 4%, 5% par an. Donc là, il faut arriver à gérer les coûts, à gérer les volumes,
15:05à être réactif sur fermer des magazines qui marchent moins. La baisse des prix du papier devrait être plutôt favorable pour eux.
15:11Donc ça permettrait de compenser une partie des volumes et de garder des marges de bon niveau.
15:16Moi, je pense autour des 8% sur ce pôle-là. Et dans le digital, il y a toujours de la croissance.
15:20C'est un marché qui est en croissance. Alors effectivement, vu leur taille, ils vont pu faire des 40-50% de croissance
15:25sur le volume global de ce pôle-là. Mais le marché du digital fait 6-7% par an. C'est leur objectif, eux, d'être dans le marché.
15:32Et donc pour pouvoir faire cette croissance, il faut avoir les bons canaux de monétisation, d'être présent auprès des annonceurs.
15:38Donc c'est vrai qu'en tant que numéro 2 du secteur, ils sont un peu incontournables.
15:42Les annonceurs sont obligés de passer par eux, parce qu'ils ont un bassin d'audience énorme. Après, il faut avoir les bonnes offres.
15:46— Alors il y a de la croissance en volume. Mais peut-être que la rentabilité sur les CPM ou les mois similés, eux, baissent ?
15:52— Alors effectivement, ça a un peu baissé, mais pas tant que ça. Mais c'est surtout en fonction des offres.
15:57Ils avaient beaucoup plus d'offres à la performance que du branding, qui était des offres qui étaient mieux margées.
16:01Ça a évolué, parce que les annonceurs en phase un peu de crise... — Reviennent un peu plus sur le branding que sur la performance.
16:06— Pour l'instant, ils veulent de la performance. Donc ils veulent de la performance. Ils veulent pouvoir avoir le résultat tout de suite.
16:11Et puis les réseaux sociaux. Tout ce qui est réseaux sociaux se développe énormément.
16:15— Oui. C'est quand même une concurrence. Ça absorbe du public qui regardait ces sites auparavant.
16:19— Donc c'est les grandes marques qu'on connaît, Instagram, Google, TikTok, qui prennent part des budgets.
16:25Eux, c'est une grosse base d'audience aussi sur les réseaux sociaux. Donc à eux aussi d'avoir les offres qui leur permettent aux annonceurs
16:31de dire « Nous, on a une offre sur les réseaux sociaux qui permet de répondre aussi à vos attentes ». Voilà.
16:35Donc c'est de l'ajustage. Sur un moment, un canal qui marche un peu moins bien, il faut se déplacer, il faut continuer à investir.
16:41Donc c'est ce qu'ils font. Ça reste quand même à des niveaux de marge assez bons. Et la croissance, c'était là au premier semestre.
16:46Donc voilà. Il faut qu'effectivement, boursièrement, l'image soit... — Votre upside est de combien, chérie ?
16:52— Alors nous, on a au-dessus de 8 €, alors qu'il y en a 2. — Ah oui, d'accord. Et la marge ?
16:57— Alors c'est value très value. J'espère que c'est pas value trap. C'est-à-dire qu'elle resterait toujours value.
17:01Mais on a des ratios de valorisation très très faibles. 3-4 fois les bidas, 0,4 fois le chiffre d'affaires.
17:07Alors voilà. Pour une société comme ça, si on regarde les concurrents type... Là, on valorise que la presse.
17:13On valorise pas le digital, sachant qu'il y a des groupes européens qui sont nettement mieux valorisés et pas de cette taille-là.
17:18Donc d'un point de vue même industriel, si un industriel voulait racheter Reward ou recréer ce qui a été fait en termes d'actifs,
17:25d'audience, ça vaudrait 3, 4, 5 fois. Voilà. Quand on voit comment CMA a racheté la tribune, le prix qu'ils ont mis, où vivent en vie les prix.
17:33— Et du coup, qui détient le capital ? — Alors le capital, c'est les managers. Et voilà.
17:37— Mais ils sont pas majoritaires, hein. — Non. Voilà. Quelques fonds, ouais. Quelques fonds.
17:40— Ils ont 25% presque quotidiennement. — Exactement. Et après, des fonds du flottant, on va dire, puisque ce sont des fonds investisseurs.
17:47— Oui. Certains gérants qu'on reçoit, effectivement, ont des lignes SC. Enfin leur première ligne, c'est...
17:51— Donc là, effectivement, à 2 €, je pense qu'on est retombé sur un point d'entrée très intéressant. Enfin ça pourrait revenir aux 8, comme ça y était il y a 1 an et demi, 2 ans.
17:59— D'accord. Entre déjà 8 et 3, ouais. — Déjà retrouver 3, 4, déjà retrouver le début d'année, ça fait déjà un bon upside.
18:04— Déjà que si les investisseurs seraient... Le WIG, d'une manière plus générale, comment vous voyez le deuxième semestre de 2024 ?
18:11— Ouais. Eh ben on a vécu un premier semestre déjà assez particulier, puisque c'est vrai que les small limit caps souffrent depuis 5 ans de sous-performance chronique par rapport aux vidéos larges.
18:19— C'est quand même cette année que c'était un peu l'horreur et pas encore. Elle n'est pas encore venue.
18:23— Non. Et finalement, jusqu'au mois de mai, on avait un flux plutôt positif, acheteur, avec des performances du CAC small qui étaient meilleures que le CAC.
18:30Enfin on retrouvait un peu cette partie de surperformance. Et la partie de dissolution de l'Assemblée nationale a été vraiment un coup d'arrêt, même de descente aux enfers pour les indices.
18:42Si on regarde l'évolution entre début juin et mi-juillet des indices small et mid, c'est vraiment des décontre-performances très très fortes.
18:49Donc là, on est dans cette phase-là, un peu entre deux eaux, parce qu'effectivement, d'un point de vue économique, on n'est pas dans une phase d'hypercroissance.
18:56C'est pas non plus la Bérezina, sauf quelques secteurs très particuliers qui sont assez touchés, type immobilier. Donc on est un peu entre deux.
19:03Les résultats d'entreprise en fonction des secteurs, les boîtes internationales s'en sortent bien. Donc voilà, on a des choses qui sont quand même positives.
19:11Le stock-picking est encore plus important en ce moment. Il faudrait un peu plus de catalyseurs pour relancer tout ça.
19:19Un des premiers, peut-être, ce serait l'évolution du PEA-PME qui a été annoncé en juin, qui permet d'élargir le scope d'investissement des acteurs qui s'occupaient de gérer des fonds PEA-PME.
19:33Donc l'avantage, c'est que peut-être, ça va permettre de collecter plus de fonds. Après, est-ce que ça va être focalisé que sur les grosses parties du scope,
19:41qui sont moyennes et toujours délaissées les petites, ou est-ce que ça va quand même infuser ? J'ai envie d'y croire et de me dire que ça peut quand même être positif pour tout le segment,
19:49puisque si ça collecte un peu, effectivement, tout le monde ne va pas forcément vouloir investir dans les mêmes titres.
19:54— La décollecte passée n'est pas compensée par une collecte qui revient. — Voilà. Ça, c'est un élément de place qui permet de donner envie, qui redonne à la classe d'actifs un attrait
20:05avec de la collecte, avec des valorisations qui restent quand même attractives sur de nombreux dossiers. On a vu beaucoup de retraits de cote avec des primes.
20:12Ça vient dire qu'il y a des coûts à faire. Et souvent, c'était les managers eux-mêmes qui rachetaient avec des fonds. Donc c'est qu'ils croyaient vraiment à leur entreprise.
20:20Elle n'est pas valorisée. Et donc ils rachètent même avec une prime. Donc voilà, il y a vraiment des sujets. Et il n'y a pas eu, du coup, de nouvelles sociétés entrantes, très peu, on va dire,
20:28ce qui fut une des dernières. Donc il faudrait... Voilà. Collecte et intro, ça ferait un peu l'un des deux. Et qui va arriver en premier ? Voilà, dans les deux.
20:36Mais au restock picking, assez prudent quand même. Voilà. Il faut rester sélectif, parce qu'il y a quelques secteurs qui peuvent souffrir, type au mobilier.
20:43Vous continuez donc à analyser tout ça. Et vous venez donc avec gentillesse venir nous en parler sur L'Histoire des... Ce dont je vous remercie.
20:50Merci Stéphane. Merci Luc. Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous donne rendez-vous très prochainement sur L'Histoire TV avec un autre gérant.