• il y a 6 mois

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00:00Bonjour et bienvenue sur l'écran TV de notre émission Bourse où les gérants de fond viennent nous partager leurs convictions, mettre un peu la lumière sur les valeurs qu'ils apprécient.
00:21Aujourd'hui, c'est Geoffroy Perreira, responsable Action France chez Innocap Gestion que nous accueillons. Geoffroy, bonjour.
00:27Bonjour Stéphane.
00:28Avant de commencer, peut-être deux mots de présentation de votre maison, même si on a des intervenants d'Innocap qui viennent régulièrement sur notre plateau.
00:35Avec plaisir. Alors Innocap Gestion, nous sommes une société de gestion indépendante créée en 2007 qui gère aujourd'hui à peu près 700 millions d'euros d'encours pour moitié en gestion privée,
00:47l'autre moitié au sein de notre activité de gestion collective à travers notre gamme de fonds Quadrige.
00:53Alors nous sommes des stockpickers spécialistes des petites et moyennes capitalisations françaises et européennes.
01:01Quelques mots sur notre processus d'investissement. Nous nous basons sur une analyse fondamentale approfondie des sociétés pour identifier les plus différenciantes,
01:12celles au positionnement unique avec un focus particulier sur les plus vertueuses, celles dont les innovations renforcent le progrès industriel en préservant les ressources environnementales.
01:25Donc notre gestion est au cœur des enjeux des ODD 9 et 12. Et une fois que cette partie fondamentale est validée, deux critères très importants entrent en compte dans la construction de nos portefeuilles.
01:38L'accélération de croissance et la valorisation qui doit être raisonnable. Et tout ce processus rigoureux aboutit à des fonds concentrés autour de 30 à 40 positions par fond.
01:50Ça tourne beaucoup ou pas trop ?
01:52Ça tourne beaucoup. Alors nos convictions demeurent longtemps en portefeuille mais on peut être actif en fonction de l'actualité sur les différentes positions.
02:00De votre portefeuille, vous avez extrait trois valeurs pour nous en parler. Je précise bien que ce n'est pas de la recommandation d'achat, c'est du partage de convictions.
02:09La première c'est l'Ektra. L'Ektra c'est des machines de découpe automatique, c'est ça ?
02:13Exactement. L'Ektra est le leader mondial des machines de découpe automatique pour les tissus et cuir. Donc trois segments principaux adressés.
02:20L'automobile pour la découpe des sièges et des airbags. L'industrie de la mode et habillement. Et l'ameublement.
02:28C'est un leader mondial très innovant qui investit chaque année 10% de son chiffre d'affaires en recherche et développement.
02:35Cette innovation a permis à l'Ektra de construire des positions très solides, en moyenne 30% de parts de marché au niveau mondial sur l'ensemble de ses segments.
02:44C'est une société qui capitalise aujourd'hui 1 milliard d'euros pour un peu moins de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires l'année dernière.
02:51L'AR&D, j'évoquais le chiffre de 10% des ventes tous les ans, est orienté à la fois vers les machines et vers les logiciels développés par l'Ektra qui apportent l'intelligence à la machine.
03:05Événement très important dans l'histoire de l'Ektra, en 2021, l'Ektra a acheté son principal concurrent, le numéro 2, un Américain, c'est assez rare, Gerber.
03:16Qui a renforcé les positions très solides de l'Ektra, qui est aujourd'hui un acteur dominant sur ses principaux marchés.
03:24Pourquoi vous croyez au potentiel ? Parce que tout n'est pas dans les cours déjà ?
03:27Tout n'est pas dans les cours. L'Ektra sort d'une année 2023 qui a été compliquée sur le plan des prises de commandes, qui ont baissé de 26% sur l'ensemble de l'année.
03:37Pour la simple et bonne raison, entre guillemets, que les clients de l'Ektra ont été attentistes dans un environnement macroéconomique peu visible, avec des taux élevés.
03:48Cela a conduit à de l'attentisme qui a retardé les décisions d'investissement.
03:53Mais c'est les clients qui ont besoin de renouveler leur parc régulièrement.
03:56Exactement.
03:57Évidemment, il faut qu'ils passent commandes.
03:59Exactement. Et on est en train de percevoir l'inflexion. Le premier trimestre a été important puisque les commandes se sont stabilisées après six trimestres consécutifs de déclin.
04:09C'est un début d'inflexion avec une activité qui reprend dans la partie automobile en Asie et quelques signaux positifs observés sur d'autres segments comme la mode et l'habillement.
04:22On est en phase d'inflexion. Cela a permis à l'Ektra de confirmer ses objectifs annuels qui visent une croissance des profits de 10% à 40% sur l'année 2024 pour un chiffre d'affaires en croissance de 2% à 12%.
04:34On voit le levier opérationnel qui va se mettre en œuvre sur l'année, qui est lié à l'excellente exécution historique de l'Ektra, mais aussi à l'intégration réussie de Gerber.
04:44Ce levier opérationnel va se poursuivre dans les années à venir, laissant place à une croissance des résultats soutenus.
04:50Dernier élément à intégrer, début 2024, l'Ektra a fait une acquisition structurante, une société qui s'appelle Launchmetrics.
04:57Dans le domaine de la mode et l'habillement, c'est une société de logiciels qui permet à l'Ektra de doubler son chiffre d'affaires commercialisé en SASS, par abonnement, qui passe de 30 à 60 millions d'euros.
05:06C'est un levier de croissance additionnel qui vient se déverser dans la croissance des profits.
05:10Deuxième valeur, c'est Gerber. Je crois que c'est des produits de contraste pour l'imagerie médicale, c'est ça ?
05:16Absolument. Gerber, ETI familiale française, spécialise des produits de contraste pour l'imagerie médicale, avec deux grands pans d'activité.
05:25Les rayons X, une grosse majorité du chiffre d'affaires, 55%. Gerber est numéro 4 mondial.
05:31Et autre activité, l'IRM, produit de contraste pour l'IRM. Gerber est numéro 2 mondial.
05:38Gerber, c'est une société qui capitalise un peu moins de 500 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 800 millions d'euros.
05:49Le marché de l'imagerie médicale, c'est un marché en croissance structurelle, tiré par le vieillissement de la population, notamment.
05:56Néanmoins, malgré ses positions solides, Gerber, depuis cinq ans, a vu ses performances financières attaquer.
06:03Pour plusieurs raisons, la principale étant l'arrivée d'un générique face à son principal produit IRM, le Dotarem.
06:09Pendant cette période, Gerber a investi. La recherche et développement représentent à peu près 8% des ventes tous les ans, pour développer le successeur de Dotarem.
06:20Ce successeur, il s'appelle Elucirem. Il a été lancé en 2023 aux États-Unis. Et il est en cours de lancement dans le reste du monde.
06:28D'accord. Là-bas, ils ont déjà l'AMM et ils attendent de l'avoir en Europe, c'est ça ?
06:31Alors, ils l'ont déjà en Europe. Et la commercialisation démarre en Allemagne. Et viendra la France, la Suisse, etc.
06:37Et ce produit, Elucirem, est aujourd'hui le produit le plus différenciant au monde, sur le segment de l'imagerie médicale.
06:46Ça fait la différence, justement ? L'innovation est réellement en impact ? Parce qu'on a l'impression qu'on en injecte un produit.
06:54Et puis bon, ensuite, c'est plutôt la radio qui va faire le travail, le job ?
06:58Alors, elle a un impact. Et on revient sur ce que je disais en préambule, sur les ODD 9 et 12 qu'on recherche dans les entreprises.
07:03Pourquoi ce produit est si différenciant ? Parce qu'il a une efficacité équivalente à son prédécesseur, le Dotarem, mais avec deux fois moins de gadolinium.
07:13Le gadolinium étant le produit de contraste utilisé pour l'IRM. C'est un produit qui est très efficace, mais qui est toxique pour le corps.
07:21Donc, avec deux fois moins de produits, on a la même qualité d'image. D'où le caractère extrêmement différenciant de ce produit qui, de plus, est seul sur son marché jusqu'en 2028.
07:30Parfait. Troisième et dernière valeur, c'est VIRBAC. C'est un labo pharmaceutique spécialisé santé animale, c'est ça ?
07:37Exactement. VIRBAC, sixième laboratoire de santé animale au monde, avec un profil équilibré, à peu près 40% de l'activité sur les animaux de production et 60% sur les animaux de compagnie.
07:50VIRBAC a changé de profil au cours des cinq, six dernières années, sous l'impulsion du management actuel arrivé en 2017,
08:01qui avait pour objectif de créer de la valeur par l'accélération de la croissance organique et le désendettement.
08:09Pour ce faire, l'ECTRA, depuis cinq ans, a accentué, là aussi, ses investissements en R&D.
08:16VIRBAC. VIRBAC. VIRBAC, pardon. Excusez-moi.
08:22VIRBAC a accéléré ses investissements en R&D, qui représentent plus de 8% du chiffre d'affaires tous les ans,
08:28pour créer de nouveaux produits, des vaccins, du pet food, commercialisés dans de nouvelles géographies, États-Unis, Chine, etc.
08:37Résultat, en cinq ans, VIRBAC est désendetté. VIRBAC a gagné des parts de marché,
08:42et c'est une société qui a vu sa rentabilité opérationnelle passer de 7% à 15% l'année dernière, en 2023.
08:48Et les relais de croissance pour la suite ?
08:51Les relais de croissance sont multiples. Première chose, début 2023, le marché des animaux de compagnie a dû digérer le boom post-COVID,
09:00période au cours de laquelle il y a eu de nombreuses adoptions d'animaux.
09:04Il y a eu une phase de digestion au début 2023, qui a conduit à un ralentissement de la croissance de l'ensemble du marché, VIRBAC aussi.
09:11Néanmoins, la tendance a commencé à réaccélérer au cours du deuxième semestre 2023.
09:16La croissance organique étant de 10% contre quasiment zéro au premier semestre de l'année dernière.
09:22Cette tendance se poursuit sur le début de l'année 2024, et des leviers de croissance additionnels sont en train d'arriver.
09:29Premièrement, VIRBAC a fait deux acquisitions très importantes récemment dans les vaccins.
09:34Une acquisition en Inde et une acquisition au Japon.
09:37Et deuxième élément, VIRBAC a des programmes d'investissement en R&D pour mettre sur le marché plusieurs produits antiparasitaires à un horizon 3-4 ans.
09:48Donc là aussi, c'est un levier de croissance additionnel qui va venir alimenter la croissance du chiffre d'affaires et l'amélioration de marge,
09:56puisqu'on pense que, rapidement, la rentabilité de VIRBAC pourrait atteindre les 20% contre 15% l'année dernière.
10:02— C'est une belle rentable. — Tout à fait.
10:04— D'une manière plus générale, comment voyez-vous les prochains mois sur les marchés ?
10:08— Alors, l'incertitude politique est venue générer une zone de risque à court terme. Néanmoins, d'un point de vue...
10:15— Jusqu'à présent, les marchés ne réagissent pas trop aux événements géopolitiques ou même politiques dans chaque pays ?
10:21— Alors, les marchés ne réagissent pas trop. On sent toutefois un petit regain d'aversion au risque au cours des derniers jours.
10:26Néanmoins, il est vrai que l'environnement économique, lui, est plutôt positif.
10:31— On regarde tous les taux. — Voilà. Les taux, les indicateurs...
10:35On voit quand même depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, que les surprises macroéconomiques ont tendance à être plutôt positives.
10:43D'ailleurs, les grandes institutions comme le FMI, l'OCDE ont récemment revu à la hausse leurs prévisions de croissance économique mondiale.
10:50Désormais, on attend plutôt 3% cette année. Alors qu'il y a 3, 4 mois, on attendait 2,5%. Donc l'environnement est plutôt en amélioration.
10:58Alors la contrepartie à cela est que les investisseurs ont tendance à revoir à la baisse leurs anticipations de baisse des taux,
11:07notamment aux États-Unis. En Europe, on a vu la semaine dernière que la BCE a fait un premier pas, a abaissé ses taux directeurs.
11:14— Elle a commencé, mais ça a tardé un peu. — Voilà. Elle a commencé. Alors l'élément clé, là-dedans, est que le biais restrictif est derrière.
11:24Et la baisse des taux est un catalyseur pour les petits et moyens de capitalisation, les PME, les ETI, qui sont plus sensibles aux connaissances du lancement.
11:34— Oui. Celles dont on reçoit les présidents, souvent, ici, sur les États-Unis. — Voilà, exactement. Et j'évoquais tout à l'heure l'Ectra.
11:39C'est un cas typique, l'année dernière, des commandes en baisse de 26%, parce qu'il y avait de l'attentisme à cause des taux d'intérêt élevés.
11:45Donc c'est potentiellement un catalyseur qui arrive à un moment où l'écart de valorisation entre small and mid-cap contre les large-cap est un plus haut historique.
11:54Historiquement, la prime des small and mid-cap est de 20% par rapport aux large-cap. Aujourd'hui, elle traite avec une décote.
12:00Donc si l'environnement est plus favorable à une prise de risque, les small and mid-cap devraient en profiter.
12:06Le rebond pourrait être fort. Mais voilà, il y a des risques additionnels qu'il faudra surveiller au cours des semaines à venir.
12:12— Geoffroy, merci d'être venu nous partager votre expertise. Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous donne rendez-vous très vite
12:19sur Investisseur TV avec un autre gérome.
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