L'invité : Antoine Reinartz - Clique - CANAL+

  • il y a 8 mois
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 *Musique*
00:12 - Je sais pas si tu te souviens mais toi et moi on a pas envie de crever darling.
00:14 - Ah parce que tu crois que tu vas survivre toi ?
00:17 - Ça je sais pas, mais en tout cas je fais comme si.
00:19 *Musique*
00:21 - Moi j'étais un peu l'outsider, j'étais pas du tout dans les pronostics donc non je m'y attendais pas.
00:26 *Musique*
00:28 - Un comédien que tout le cinéma s'accapare, il ne cesse de tourner.
00:32 *Musique*
00:35 - Vous savez toujours vous si un suspect coupable est innocent ?
00:37 - Toujours.
00:38 *Musique*
00:41 - Louis ce que vous voulez on entend ce soir, vous restez à dîner avec, nous on a plein de choses à fêter.
00:44 *Musique*
00:47 - Est-ce qu'on se tue en réclamant avec acharnement, avec autant d'énergie, un peu de rééquilibrage, une justice dans son couple ? Non.
00:55 *Musique*
01:01 - Je suis ravi, je serais vraiment abusé de ne pas être heureux.
01:04 *Musique*
01:08 - Bienvenue dans "Clique", est-ce que je t'applaudis comme ça ?
01:11 - Ouais comme ça c'est très très bien, merci.
01:13 *Musique*
01:15 - Je suis hyper heureux, c'est la première fois qu'on se parle et je trouve qu'on peut se tutoyer.
01:20 - Bien sûr.
01:21 - Je trouve que t'es un acteur qu'on n'entend pas assez, et là ça tombe bien, tu as un problème de voix.
01:26 - Si t'en es obligé pas de voix, c'est parfait.
01:28 - "Anatomie d'une chute" de Justine Trier, carton, plus de 1,4 millions d'entrées en France, 2,2 millions d'entrées dans le monde,
01:36 un succès notamment pour le pacte et la famille Labadie que j'embrasse, mais aussi une Palme d'or au Festival de Cannes en mai dernier,
01:42 deux Golden Globes, trois Prix Lumière, sept nominations au BAFTA, c'est un peu les Césars anglais,
01:47 onze nominations au César, dont toi et Swan Arlo dans la catégorie "Meilleur second rôle masculin",
01:52 la cérémonie des Césars aura lieu à l'Olympia le vendredi 23 février, et ça sera diffusé en direct sur Canal+ à 20h45,
02:01 et cinq nominations aux Oscars.
02:05 - Yeah.
02:06 - C'est pas mal.
02:07 - C'est fou.
02:08 - On est content ?
02:09 - On est assez heureux, ouais. En fait ce qui est fou, c'est que je trouve qu'il y a une...
02:12 Pardon, mais il y a une curiosité de la part des Américains qui est assez...
02:16 Joyeusement, j'étais assez bluffé quand même. On y est allé pour les Golden Globes, ils se sont...
02:20 Tout le monde a vu le film. Et en plus, en fait personne ne me reconnaît puisque j'ai pas de cheveux dans le film,
02:25 et donc Justine me présente et ils sont tous en mode... Donc ils peuvent pas feinter. Ils l'ont vraiment vu.
02:30 - Justine Trier devient la 9e femme à avoir décroché une nomination pour l'Oscar de la meilleure réalisation.
02:36 J'aimerais qu'on regarde sa réaction quand elle l'a appris.
02:40 - Oh putain !
02:41 - C'est nous !
02:42 - C'est Nathalie !
02:43 - Ouais !
02:44 - Ouais !
02:46 - C'est quoi Best Picture ? C'est la meilleure série ?
02:48 - C'est la meilleure série.
02:49 - Ouais !
02:52 - Oui !
02:54 - Oui !
02:54 - Ouais !
02:55 - Oui !
02:58 - Trop mignonne.
02:59 - Bah oui.
02:59 - C'est quoi Best Picture ? Vraiment. En fait ce qui est fou, c'est qu'elle y va...
03:04 Elle réussit avec un niveau d'anglais qui est le sien à aller dans les conversations là-bas
03:12 et à avoir des conversations de cinéphiles aguerries alors que oui, Best Picture, elle est perdue.
03:18 - Qu'est-ce que ça change dans la vie d'un acteur, toutes ces nominations ?
03:22 - Concrètement, moi j'ai jamais reçu autant de scénarios,
03:26 donc c'est toujours difficile de faire la part des choses entre les nominations et le film.
03:30 Mais sans Cannes, sans les Césars, sans les Oscars, les films seraient beaucoup moins vus.
03:36 On aurait des... Enfin c'est vraiment des coups de projecteur.
03:38 Moi je trouve ça quand même toujours assez dingue.
03:40 Évidemment, il y a énormément de paillettes, il y a des partenariats avec des grandes marques de luxe,
03:44 il y a énormément d'influenceurs à Cannes par exemple, et aux Oscars pareil.
03:48 Trois personnes sur quatre sur le tapis, c'est des influenceurs.
03:50 C'est quand même assez... Mais c'est normal, ça fait partie des médias contemporains.
03:56 Et en même temps, ça défend un cinéma quand même exigeant, singulier.
04:02 - Engagé.
04:03 - C'est beau d'avoir ces machines de guerre au service d'un art quand même assez pointu.
04:10 - Mais qu'est-ce que ça dit sur le cinéma en général ?
04:13 C'est-à-dire que les États-Unis, depuis dix ans, sont un peu enfermés dans les grosses franchises.
04:17 Même Barbie, c'est une franchise, on va pas... C'est des jouets à la base.
04:21 Les super-héros, Barbie, on a l'impression qu'ils sont un peu perdus artistiquement,
04:27 que l'âge d'or de Hollywood y paraît de plus en plus loin.
04:30 Et là, ils se font percuter par un film, "Anatomie d'une chute",
04:34 qui remet en question le couple, la féminité, la masculinité.
04:38 - Donc quelque chose de pas du tout manichéen, pas du tout binaire, pas du tout...
04:42 - La justice, la morale.
04:44 - C'est-à-dire que quand on voit les discours féministes dits de manière didactique,
04:48 moi, dans le cinéma américain, beaucoup...
04:52 Enfin, j'en peux plus, le côté genre "je dis les choses telles qu'elles sont, les grandes vérités".
04:56 Jamais on fait ça dans la vie, jamais, ou alors on est insupportable.
05:00 Je veux dire, un acteur, on doit être en particulier, en singulier, dans une situation.
05:04 Et ce que ça dit, dans les cinq réalisateurs nommés,
05:08 il y a aux Oscars, il y a Jonathan Glazer, qui est anglais, il y a Justine, qui est française,
05:13 il y a Yorgos Lanthimos, qui travaille aux États-Unis depuis longtemps, mais qui est grec.
05:16 Donc, ils arrivent quand même aussi à aspirer ou incorporer ou travailler avec des gens de l'étranger,
05:22 ce qui est assez dingue, ils sont très ouverts.
05:24 Après, effectivement, il y a un problème sur...
05:26 Je ne vais pas juger, ils ont mis beaucoup, beaucoup d'audace sur leurs séries.
05:30 - Ouais.
05:30 - Voilà, et c'est vrai que leur cinéma, la part des franchises dans le cinéma américain aujourd'hui,
05:35 elle est problématique quand même, il faut le dire.
05:38 - En tout cas, "Anatomie d'une chute" ne sera jamais une franchise.
05:42 Dans ce film...
05:42 - Oh !
05:43 - Ah !
05:44 - Il y a des volontés de racheter les droits pour en faire une série.
05:47 - Ah ouais ?
05:48 - Donc, mais il y aura une chute par épisode ou un... Non ?
05:51 - Je ne sais pas ce qu'ils veulent en faire, mais...
05:52 - D'accord.
05:53 - Je ne sais pas si ça se fera, parce qu'il y a aussi une volonté derrière d'accepter ou pas,
05:57 selon le projet, mais il ne sera jamais une franchise, on est à l'abri de rien.
06:00 - Bon, tant que ce n'est pas des jouets.
06:03 Antoine Reinhardt, dans ce film, tu interprètes l'avocat général,
06:07 qui est un des méchants les plus badass de l'histoire du cinéma français,
06:13 voire du cinéma.
06:14 C'est-à-dire que chaque plan est un plan d'une malveillance exceptionnelle.
06:20 - Alors non, je ne suis pas méchant.
06:24 En fait, c'est aussi ça qui marche, c'est-à-dire que je suis contre l'héroïne,
06:27 donc forcément, je suis perçu comme méchant par le spectateur,
06:29 mais en vrai, je ne suis pas malveillant, je suis plein de bonne volonté,
06:33 je suis convaincu de sa culpabilité, et je mets tous mes pouvoirs de persuasion et tout.
06:39 J'avais vraiment une envie de puissance dans ce rôle,
06:42 donc j'ai pris quelques libertés aussi par rapport au réel,
06:45 notamment de mouvement,
06:47 parce que j'avais besoin d'être puissant quand j'arrivais sur l'arène.
06:51 - Est-ce que tu es allé assister à des procès ?
06:54 - Oui, après, c'est vraiment un travail de logique.
06:56 C'est-à-dire que ce qui est bizarre, c'est que normalement, en tant qu'acteur,
06:58 on doit tout oublier, c'est-à-dire qu'on a le scénario et on doit se dire
07:01 "OK, qu'est-ce qui aurait pu se passer ? Je ne sais rien de ce qui va arriver."
07:04 Là, en tant que procureur général, c'est complètement l'inverse,
07:07 parce qu'en fait, on a déjà le dossier, on sait tout de ce qu'on veut dire,
07:10 les jurés ne savent rien du dossier parce qu'ils n'ont accès
07:13 que à ce que les témoins vont dire,
07:15 donc on met en scène une parole qu'on veut mettre en scène, on sait tout.
07:18 Donc ce n'est pas du tout le même travail que d'habitude.
07:23 - Est-ce que tu as discuté avec des vrais procureurs généraux ?
07:25 - Oui, qui m'ont d'ailleurs dit que cette liberté de mouvement,
07:29 elle était complètement possible, mais rarement...
07:32 - À ce point-là ? - Rarement utilisée, oui.
07:34 - On regarde un extrait.
07:35 - Un roman n'est pas la vie, un auteur n'est pas ses personnages.
07:39 - Oui, mais un auteur peut exprimer ses idées à travers des personnages.
07:42 Je remarque que vous avez vous-même relevé ce passage.
07:44 Comment ne pas rapprocher ça ?
07:45 - Si vous voulez, je peux vous lire tout Stephen King
07:47 pour vous prouver que c'est un serial killer.
07:48 - Est-ce que la femme de Stephen King a été retrouvée morte chez lui
07:50 dans des circonstances plus que douteuses ?
07:52 - Concentrez-vous sur les circonstances !
07:53 - Maître Renzi, je vous conseille fortement de vous calmer.
07:56 Monsieur l'avocat général, je vous conseille de suivre
07:58 le premier conseil de maître Renzi.
08:00 Concentrez-vous sur les circonstances.
08:02 - En dehors de cette gifle que vous concédez,
08:08 est-ce que vous aviez déjà frappé votre mari ?
08:10 - Non.
08:11 - Non ? Jamais ?
08:12 - Non.
08:12 - C'était la seule fois ?
08:14 - Oui.
08:14 - Vous avez toujours été, en toutes circonstances,
08:16 cette bonhomme admirable, altruiste, mesuré,
08:20 qui tente d'empêcher l'autre de se faire du mal,
08:22 sauf au moment de cet enregistrement, c'est pas de chance.
08:24 - Ce qui est dingue, c'est...
08:28 Dans le jeu, en tout cas, dans la performance qu'on vient de voir,
08:30 c'est avec votre douceur, qui est intrinsèque,
08:35 à toi, Antoine, d'être capable de dire des choses aussi précises
08:39 et de couper avec un couteau à la fin tout espoir, en fait.
08:43 - J'avoue que j'ai rajouté pas mal de petits pics finaux,
08:47 genre "c'est pas de chance", etc.
08:48 J'avais envie d'être incisif.
08:50 Moi, on me propose pas mal de rôles de méchants
08:54 qui sont écrits un peu de manière très méchante, très convenue,
08:57 parce que je crois pas à la méchanceté,
09:00 donc il y a un truc où personne ne se réveille le matin
09:02 en se disant "je vais être méchant",
09:03 et les gens sont intègres, pleins de bonne volonté,
09:07 et après, le tout montre qu'ils étaient dans le tort.
09:10 En l'occurrence, là, non, j'étais vraiment plein de...
09:15 Enfin, on verra ce qui se passe à la fin du film, mais...
09:16 Bref, je...
09:20 Je veux dire, on me propose beaucoup ça,
09:21 parce que justement, je pense que j'ai une...
09:24 Je sais pas si c'est aussi une foi en l'homme, je crois pas, aux gens...
09:27 Et en fait, à force de croire en la méchanceté,
09:29 en la malveillance en face,
09:31 il y a un moment où on agit vraiment mal.
09:32 Enfin, je veux dire, il y a un moment où c'est pas comme ça qu'on va avancer.
09:34 Enfin, je sais pas, en pensant que les autres sont malveillants,
09:37 qu'on va réussir à bouger les choses.
09:38 Sinon, on analyse mal la réalité, j'ai l'impression.
09:41 -Antoine Renard, tu as une minute trente pour réfléchir à cette question.
09:44 Qui sont les plus grands méchants au cinéma ?
09:47 -Il y a les méchants qu'on adore détester.
09:48 -Quelque chose me dit que tout plein de gens vont mourir bientôt.
09:51 La la la !
09:52 -Les méchants qu'on déteste tout court.
09:56 Les méchants qui sont en réalité des faux méchants.
09:58 -Si ils disent qu'on est des méchants, c'est qu'on est des méchants.
10:00 -Je suis pas un méchant, moi.
10:01 Bref, une chose est sûre, les méchants sont souvent les plus fascinants au cinéma.
10:04 -Coucou, chérie !
10:07 -Et parfois, on ne peut pas s'empêcher de s'attacher à eux et à leur folie.
10:10 -Alors, pourquoi vouloir me tuer ?
10:12 -Ha ha ha !
10:14 Je ne veux pas te tuer !
10:16 Qu'est-ce que je deviendrai sans toi ?
10:18 -Un frisson pour les spectateurs, mais un véritable challenge pour les acteurs.
10:21 Parce que, disons-le, jouer le salaud, ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile.
10:25 -Do you have any idea how serious this is ?
10:27 -Pas facile à interpréter, peut-être, mais pas désagréable pour autant.
10:31 -When you play a bad guy, it's kind of fun because you get to be sort of irresponsible in some ways.
10:36 -What do you mean ?
10:37 -But you get to do things that you can't do at home, you know what I mean ?
10:40 -Oh, sure.
10:41 -Like not wash your dishes, you know, not pick up your clothes, you know.
10:44 -Il y a certains acteurs, en tout cas, qui ont tellement la tête de l'emploi
10:46 qu'ils se retrouvent enfermés dans ces personnages.
10:48 -Il n'y aura pas d'aube pour les hommes.
10:52 -Bref, qu'on les aime ou qu'on les déteste,
10:54 peu importe finalement, parce qu'on ne peut pas faire sans eux.
10:56 -Alors, on se demande qui sont les plus grands méchants du cinéma ?
10:59 -Alors, dégoûté, j'allais le citer.
11:02 Il y a Ralph Fiennes, pour moi, c'est vraiment le modèle.
11:05 -Voldemort ?
11:06 -Ouais, Voldemort, mais qui a fait un chef nazi aussi dans...
11:11 C'est dans "La Liste de Schindler", je crois.
11:12 -C'est ça, ouais.
11:12 -Ah ouais.
11:13 -Ça, c'est un challenge à faire.
11:15 Et en même temps, qu'il joue dans "Constantin Garner",
11:18 et comme lui aussi, il a une grande gentillesse, une grande douceur et tout,
11:21 il y a quelque chose où...
11:22 Lui, pour moi, c'est le must.
11:24 Et Gary Oldman, le cinquième élément.
11:26 -Evidemment.
11:27 -Voilà.
11:27 Donc des ricains, en vrai.
11:28 Les grands méchants, c'est quand même des ricains.
11:30 -Eh bien, bienvenue dans la cour des grands méchants du cinéma.
11:33 À la base, c'était pas le destin prévu.
11:35 T'as vécu dans un petit village en Meurthe-et-Moselle,
11:38 parents tous les deux vétérinaires,
11:39 t'as découvert le théâtre dans les ateliers de classe en CM2,
11:42 mais ça restait un hobby.
11:43 T'as fait une classe préparatoire, ensuite une école de commerce,
11:46 et là, percuté par un film, "Les chansons d'amour" de Christophe Honoré.
11:50 Quel déclic ça a provoqué ?
11:53 -C'est-à-dire que moi, j'avais toujours voulu faire du cinéma.
11:56 Et comme on dit beaucoup que c'est une question de talent
12:02 et non pas de travail, de parcours,
12:04 je faisais d'autres études et je disais "je veux être acteur".
12:08 Et il y a un moment, j'ai vu "Les chansons d'amour"
12:09 et j'étais hyper vénère de pas être dans le film,
12:13 hyper amer qui m'est pas casté, alors que ça n'avait aucun sens.
12:15 J'étais à Nice, dans une école de commerce,
12:16 ça n'avait aucun sens ce qu'ils pensent à moi.
12:19 Et je me suis dit "être amer à 21 ans,
12:22 alors que tout se passait très bien pour moi, c'était pas..."
12:24 Il y a un moment où il faut réagir,
12:26 j'étais pas du tout synchrone avec ce que je disais.
12:29 Même rien qu'en m'écoutant, c'était pas très compliqué.
12:31 -Pas ligné avec sa réalité. -Ouais.
12:33 Voilà. Et donc, il y a un moment, ce film m'a un peu percuté
12:36 et je me suis repris en main et réorienté.
12:39 -Ensuite commence la carrière d'acteur et arrive ce film,
12:42 "120 battements par minute et un César".
12:47 -Merci, c'est vraiment très, très sympa.
12:51 Non, juste à titre personnel, je voulais simplement remercier.
12:53 En fait, il y a un an et demi, j'ai eu un gros accident.
12:54 Pendant six mois, j'étais complètement hors d'usage.
12:58 C'est pas du tout en moi que j'avais trouvé la force de me relever.
13:01 On m'a beaucoup porté, tiré, supporté.
13:05 Enfin, j'ai reçu beaucoup d'amour, en fait.
13:07 Donc, ce soir, j'ai à la cœur de dire merci.
13:09 Alors, ce prix, c'est évidemment celui de ces jeunes gens de 20 ans
13:13 qui ont vu leurs rêves balayés,
13:16 mais qui les ont transformés pour nous partager
13:19 et nous faire vivre leur réussite aujourd'hui.
13:21 Une incroyable transmission ou lègue.
13:25 Ce prix, c'est évidemment celui de ces rêves écrasés, déchus,
13:31 mais aussi de tout ce que vous en avez fait.
13:34 Je vous remercie beaucoup.
13:36 (Applaudissements)
13:38 -Il y a plein d'acteurs qui racontent ce qu'ils ont fait de leur César.
13:40 Je l'ai mis là, je l'ai mis là.
13:42 Toi, tu l'as mis en gage auprès du Crédit municipal.
13:44 -Il faut que j'arrête de le dire.
13:46 -C'est quoi, cette histoire ?
13:48 -J'ai toujours cru beaucoup en l'avenir,
13:50 donc j'ai toujours investi sur le futur.
13:52 Je n'ai jamais regardé à la dépense si c'était pour ma carrière.
13:56 Et donc là, c'était avant le César,
13:58 j'étais dans plein de trucs, plein de promos.
14:02 Je ne travaillais pas, je n'avais pas un rond.
14:04 À un moment, j'ai eu un énorme découvert,
14:06 et là, j'étais trop heureux,
14:08 puisque ayant le César, je n'avais pas besoin de demander de l'aide à quiconque.
14:10 Donc je l'ai mis en gage.
14:12 -Ce qui est marrant, c'est de regarder la filmographie.
14:16 Entre "120 battements par minute" et maintenant,
14:18 "Anatomie d'une chute" ou "La vie scolaire de grand corps malade" et "Média",
14:22 il y a toujours le choix d'aller vers des films engagés.
14:24 Il y a toujours un engagement dans le choix des films.
14:26 -Ouais, et en même temps, c'est vrai qu'aujourd'hui,
14:30 l'engagement, parfois, je suis un peu perdu dans notre société
14:32 qui est très polarisée.
14:36 Et parfois, ça me perd.
14:38 Je ne sais pas où me situer.
14:40 Et j'essaye de...
14:42 Mon engagement, il se situe vraiment dans...
14:44 J'essaie d'être au plus proche du réel,
14:46 au plus proche, d'être très singulier,
14:48 très...
14:50 Pas dans des grandes idées,
14:52 potentiellement. Enfin, je veux dire,
14:54 "120 battements", c'est des grandes idées,
14:56 mais c'est une expérience très singulière, réelle,
14:58 racontée par des gens qui l'ont vécue.
15:00 -Comme "La vie scolaire".
15:02 -Comme "La vie scolaire". Ouais, "La vie scolaire", j'adore.
15:04 Il y a quelque chose... Même, je trouve, dans la forme,
15:06 c'est à la fois très populaire et en même temps, c'est très street.
15:08 Le côté genre "La meuf arrive, la CPE arrive,
15:10 ils font des ralentis, des plans au drone et tout",
15:12 je trouve que ça va avec une idée aussi
15:14 d'un art street.
15:16 -Préparez-vous pour Aznavour.
15:18 -Ah, ouais.
15:20 -On allait faire un tour sur les réseaux d'Antoine Reinhardt
15:22 et ça donne le clic sûr.
15:24 (Musique électronique)
15:26 (Bip)
15:28 -On a cliqué sur vous, Antoine Reinhardt.
15:30 -Bonjour, Antoine Reinhardt.
15:32 -Et en scrutant vos réseaux, on s'est dit que c'était pas forcément votre forme.
15:34 -Alors, j'ai créé mon compte Instagram il y a un mois,
15:36 j'ai balancé 32 photos le premier jour
15:38 et je me suis fait insulter.
15:40 -Heureusement, avec votre carrière,
15:42 vous avez fait pas mal de promos et pas mal d'interviews
15:44 avec des journalistes qui avaient bien bossé votre fiche.
15:46 -Vous l'êtes l'un des acteurs de ce film,
15:48 Antoine Reinhardt,
15:50 bonsoir Antoine Reinhardt, merci beaucoup Antoine Reinhardt.
15:52 -Et pendant ces interviews,
15:54 vous vous dévoilez, avec notamment des recos-tourismes.
15:56 -Ma deuxième fois à Central Park.
15:58 Il y a encore le préservatif derrière le rocher.
16:00 -Tout cela saupoudré d'un discours bien limpide.
16:02 -De... De... De...
16:04 Comment il s'appelle ?
16:06 Ah, pardon.
16:08 -De... De...
16:10 -En cliquant sur vous, on vous a observé dans votre quotidien.
16:12 -Quotidien que vous traversez en chemise de bowling.
16:14 -Un quotidien bien typique d'un parisien bobo le dimanche.
16:16 -Le dimanche idéal, c'est être dans mon lit jusqu'à midi
16:18 et entendre qu'il y a du monde qui prépare le brunch.
16:20 En fin d'après-midi, je vais toujours à l'hôtel Regina
16:22 boire du thé. On fait une heure de psychanalyse
16:24 puis on bosse nos textes. Parfois,
16:26 on se motive pour un yoga.
16:28 -Putain, bingo ! Non, putain, bingo, bingo !
16:30 -Mais ce qui a généré le plus de clics,
16:32 c'est votre rôle dans "Anatomie d'une chute".
16:34 Un film qui remporte tout sur son passage,
16:36 notamment grâce à l'entente avec toute l'équipe.
16:38 Déjà avec Justine Trier, la réalisatrice.
16:40 Vous étiez le ying et le yang. Et avec Milo Machado,
16:42 le courant passait super bien,
16:44 mais pas le micro.
16:46 (Rires)
16:48 -C'était plus le spa que vous découvrez.
16:50 -Bonsoir. -Bonsoir.
16:52 -En tout cas, on espère que les Césars
16:54 ne vous mettront pas un vent.
16:56 -On croise les doigts pour les Césars et les autres.
16:58 pour les Césars et les autres.
16:59 [SILENCE]

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