• il y a 5 mois
Toutes les émissions de Clique sont à voir gratuitement et en intégralité sur myCANAL : https://can.al/CliquemyCANAL


Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

Category

📺
TV
Transcription
00:00J'avais pas d'ambition de chanteuse, mais ça s'est mis dans ma tête quand même, quelque part.
00:04On a été numéro un en France pendant des mois entiers, ce qui était très rare à l'époque.
00:22Donc, c'est un espèce de feu d'artifice.
00:28Peut-être que le rôle de Smeralda m'a poussée à devenir plus extravertie que moi,
00:37je ne l'étais. Mais en fait, ça a été un bon échange, je pense, qui s'est fait d'un personnage à l'autre.
00:43Avec des émotions, parce que c'est ça qui compte, c'est les émotions qu'on transmet,
00:55c'est pas la grande technique. Bien sûr, j'aurais pu être cantatrice,
00:58mais j'avais envie juste de parler au cœur des gens.
01:01Moi, j'ai fait ce métier par amour, je ne l'ai pas fait par égo,
01:14je n'ai pas fait ce métier pour être dans des paillettes.
01:16Bonsoir Hélène Ségara, ça va ?
01:21Bonsoir.
01:22Bienvenue dans Clique, quand même, plus de 25 ans de carrière, 28.
01:25Quel beau feu d'artifice que tu as fait là.
01:2810 albums en studio, 8 millions d'albums vendus.
01:31Est-ce que ces informations sont vraies ?
01:33Je pense que ça va même un petit peu au-delà.
01:35On est à combien là ?
01:36Alors, je n'ai aucune notion des chiffres et surtout aucune notion des contrats.
01:41Tout a été trop vite pour que je comprenne ou que je compte.
01:46On va faire un grand retour en arrière, mais avant, on se fait un petit kiff,
01:49les tubes d'Hélène Ségara.
01:59Je m'en remets à bout
02:02Ouh, je vous aime, adieu
02:05J'aime, tu l'aimes
02:09Au point sûrement
02:13D'avoir au cœur
02:17Un incendie qui s'éternise
02:21Je déplorais jour après jour
02:24Quand ces accords en moi se fondent
02:28C'est ma plus belle histoire d'amour
02:31Un bonheur qu'un enfant n'aimera
02:35Il y a trop de gens qui t'aiment
02:38Qui tournent autour de toi
02:43De moi évidemment
02:46Je t'aime, mais n'ai pas
02:49Il y a trop de gens qui t'aiment
02:51Pourquoi vous dites la tristesse ?
02:52Parce que je trouve que j'avais une expression un peu triste, c'est curieux,
02:56parce que je ne pense pas que je l'étais,
02:59mais c'est ce qui ressort de ces images pour moi.
03:01Ça donne quoi maintenant si vous chantez « Trop de gens qui t'aiment » ?
03:05Ça donne une Madeleine de Proust, donc forcément quelque chose de plus solaire.
03:08Plus heureux ?
03:09Oui.
03:09Vous pouvez me le faire ?
03:10« Trop de gens qui traînent » ?
03:12C'est Truchon qui m'avait dit ça.
03:13C'est bien ton « Trop de gens qui traînent »
03:15Il y a trop de gens qui t'aiment
03:19Qui tournent autour de toi
03:22Je sors d'un Covid, alors je ne te raconte pas la voix, elle n'est pas encore...
03:24C'est pas mal quand même.
03:25Il y a des gens qui n'ont pas le Covid et qui ont besoin d'autotune.
03:3125 ans de carrière,
03:32vous préparez un album de duo et de votre tube revisité avec d'autres artistes pour 2024.
03:36Concert symphonique qui est prévu à la salle Playl le 21 décembre 2024.
03:41Vous êtes également en tournée avec le spectacle Les Comédies Musicales jusqu'en 2025
03:46et au Théâtre Mogador le 9 décembre 2024.
03:50Un best-of des plus grands titres de comédies musicales de ces dernières années,
03:54dédié commandement à Notre-Dame de Paris, on regarde un extrait.
04:24Aimer comme la nuit aime le jour
04:32Aimer jusqu'à mourir d'amour
04:40Qu'est-ce qui se passe El El Seguera ?
04:42À chaque fois que vous voyez des images, il y a un...
04:43Je n'aime pas me regarder.
04:44Mais pourquoi ?
04:46Je crois qu'il y a eu plein d'événements qui ont fait que j'ai eu beaucoup de mal à me regarder après.
04:52Bon, on va remonter dans le temps, d'accord ?
04:55Vous êtes née à Siffour-les-Plages dans le Var.
04:57Hélène, Aurore, Alice, Rizzo.
04:59Oui, Rizzo.
05:00Rizzo.
05:01Vos parents avaient choisi comme prénom Fanny, mais votre grand-père, c'était un joueur de pétanque aguerri.
05:05Mon père, mon père !
05:06Votre père.
05:07Tu sais ce que c'est faire Fanny dans le Sud ?
05:09C'est perdre.
05:09À la pétanque, c'est faire...
05:10Je crois que c'est...
05:11Non, c'est faire kiff-kiff, tu vois, donc...
05:14C'est perdre sans marquer un seul point.
05:15Ah oui, tu as raison, c'est sans marquer un seul point.
05:16Pour une fois que j'ai une bonne info.
05:17Oh, dis donc, oui.
05:18Incroyable.
05:19Tu es réaliste ou quoi ?
05:21Presque.
05:22Votre père est d'origine italienne, famille de paysans, mère franco-arménienne.
05:26Mais un père intellectuel quand même, qui a fait une maîtrise de lettres, de philo, un intellectuel, né à la campagne.
05:32Et qui voulait chanter aussi.
05:34Oui, qui était passionnée d'opéra.
05:36Qu'est-ce qui vous a transmis ?
05:38Alors, dans ma famille, il n'y a personne qui était chanteur, mais par contre, chanter, ça faisait partie d'une tradition familiale à chaque dimanche.
05:45Tu vois, on faisait nos repas, on était super nombreux, les cousins, les cousines, les tantes, les oncles.
05:49Et ça finissait toujours, chacun poussait sa chansonnette.
05:52Mais mon père, il fumait comme un pompier.
05:54Donc au fil des années, tu sais, il avait fumé des gitanes sans filtre toute sa vie.
05:57Et il n'arrivait plus à mettre une note d'opéra dedans.
06:00Donc on l'avait... Tu sais, c'était le barde.
06:02C'était Assurance Tourix, on faisait tout pour qu'il se taise, le pauvre.
06:06Et en fait, à chaque fois que je chantais, mon père, il se projetait complètement, quoi.
06:11Et vous dites que vous n'aviez pas une enfance très heureuse.
06:14Non, c'est vrai.
06:15Alors, ce n'est pas du tout parce qu'on était une famille plus que modeste.
06:18Ça, j'avais des grands-parents extraordinaires, mais mes parents ont divorcé très tôt.
06:22Ma mère s'est remariée et ce n'était pas évident.
06:26Et la vie a été dure. Sincèrement, la vie a été dure.
06:29Vous aviez 8 ans à l'époque du divorce.
06:30Oui, j'avais 8 ans. Alors, je pense que le divorce, à la limite, il vaut mieux grandir avec des parents.
06:35C'est pareil qu'avec des parents qui se déchirent.
06:36Mais disons que c'était plutôt le remariage qui a été compliqué, quoi.
06:42Pourquoi c'était compliqué ?
06:43Parce que c'était un homme, on va le résumer très vite, qui est mort à 40 ans d'une cirrhose du foie, voilà, tout simplement.
06:49Donc, moi, à 14-15 ans, je me suis enfuie de chez moi et j'ai commencé à naviguer seule, quoi.
06:54Et c'est quoi de vivre 6 ans avec un beau-père alcoolique ?
06:58C'est grandir très vite. C'est grandir très vite.
07:04C'est apprendre à se protéger toute seule.
07:07C'est aussi... Alors, c'est marrant parce que je donnais déjà le change.
07:12C'est-à-dire qu'à l'école, j'étais pas du tout ce que tu peux imaginer.
07:15J'étais une fille très rigolote, mais aussi une grande bagarreuse.
07:17C'est-à-dire que tout ce mal-être que j'avais et que je dissimulais aux autres...
07:22Par contre, dès que quelqu'un me cherchait un peu...
07:24Je faisais des compètes de handball tous les mercredis et ça se finissait toujours en baston
07:28parce qu'il fallait toujours que, dès que quelqu'un m'embête, que j'aille lui en coller une.
07:32Et c'est fou parce qu'aujourd'hui, quand je vois la douceur qui m'anime et la tendresse que j'ai pour les gens,
07:36je me dis qu'à l'époque, je crois que dans mon école, il n'y en a pas un que je n'ai pas emplâtré.
07:40On ne parle pas assez des conséquences de l'alcoolisme sur les enfants.
07:45Oui, bien sûr.
07:46On n'en parle pas assez.
07:47Déjà, l'alcoolisme, si on veut avancer avec l'alcoolisme, il faut qu'il y ait une acceptation.
07:52C'est-à-dire que là, il y avait un déni total.
07:54Sauf qu'un déni total, quand on meurt à 40 ans de ça, je crois que le déni, il est impossible.
08:02Moi, c'est vrai que ce que je te disais, c'est que j'ai grandi très vite.
08:08Et c'est aussi pour ça que je ne bois pas une goutte d'alcool aujourd'hui, parce que j'ai vu les dégâts.
08:13C'est-à-dire que je pense que la personne la plus délicate au monde peut devenir une personne tout à fait différente, tu vois.
08:21La musique, elle est entrée très tôt dans votre vie.
08:24Un jour, vous découvrez cette personne.
08:26Oui, en fait, ce n'est pas la première que j'ai découverte, parce que moi, mon père avait un très jeune frère qui s'appelait André.
08:40Et mon oncle André, contrairement à mon père qui écoutait de l'opéra, ma mère qui écoutait Aznavour,
08:46mon oncle, c'était lui, les Beatles, et c'était Queen et Police.
08:49Et moi, ma plus grande révélation musicale à l'époque, c'était Queen,
08:52parce que Freddie Mercury me scotchait et que j'aimais leurs chansons.
08:56La voix, la moustache, tout ça.
08:58C'était vraiment une voix, quoi, tu vois, ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient.
09:04Et si tu veux, je n'avais pas encore de modèle féminin à l'époque.
09:08Et quand j'écoutais cette femme, je me rendais compte quand même que sa voix était d'une précision.
09:13Et pourtant, je n'avais pas de notion de musique.
09:16J'avais sans doute une oreille musicale, puisque aujourd'hui, je suis capable de t'attaquer des morceaux qui ne sont pas dans le sens, en sachant Matona.
09:23Votre tona, c'est votre tonalité.
09:24Oui, c'était ma tonalité, merci.
09:27Mais si tu veux, moi, j'avais envie de faire de la chanson,
09:31mais j'avais une famille qui n'avait pas du tout les moyens de me payer des cours.
09:34Et ma seule manière, parce que je cherchais du travail, je cherchais à chanter dans les endroits.
09:40Ma seule manière d'éduquer mon oreille, ça a été elle.
09:43Et donc, j'écoutais et j'essayais de reproduire.
09:46Parce que c'est une école assez précise, Barbra Streisand, c'est l'école des grands bois.
09:52Je ne prétends pas avoir le niveau de Barbra Streisand.
09:55Et en plus, c'est un timbre unique.
09:56Mais par contre, c'est une des premières qui a montré qu'on pouvait envoyer la voix, avoir de la puissance sans pour autant crier.
10:06Et ça, c'est très important, je trouve.
10:07Comment vous faites avec votre voix ?
10:08Est-ce que vous pouvez me faire une démonstration ?
10:10Si là, quelqu'un nous regarde et veut savoir comment chanter, c'est quoi les bases ?
10:14Déjà, comment respirer ?
10:15La respiration, oui, puisqu'en fait, il faut imaginer que nos cordes vocales, c'est une flûte.
10:20Et pour que cette flûte, elle fasse un son, il faut envoyer de l'air.
10:23Donc en fait, j'ai mis très longtemps à le comprendre que l'air, il devait partir de là.
10:26Et c'est pour ça, d'ailleurs, que la voix, c'est quelque chose d'aussi imprécis.
10:29Et que si on a une émotion, si on a le cœur qui bat vite, on peut foirer des notes et que ce n'est pas un instrument qui est exact.
10:35Mais comment on fait ?
10:37Je ne sais pas.
10:37Qu'est-ce que tu veux que je te fasse ?
10:39Un tuto.
10:40Un tuto ?
10:41Dis-moi une chanson que tu aimes.
10:42N'importe.
10:43Trop de gens qui t'aiment.
10:44Non, justement, c'est amusant.
10:45Tu vois, on disait Freddie Mercury.
10:50Sure must go on.
10:53Yeah, yeah, yeah.
10:55Oh, inside my heart is breaking.
10:57But it's a no, no, no.
10:59Making to be free.
11:01Et lui, il allait.
11:02Oh, il pouvait monter, si tu veux.
11:05Pourquoi on a eu le reverb chelou, là ?
11:06Ouais, c'est bizarre.
11:07Je me suis noyée tout à coup.
11:08Mais c'était bien d'avoir un peu de reverb, mais là...
11:11Non, trop de gens qui t'aiment pour rester dans mon répertoire.
11:14En fait, cette chanson, elle appelle à la subtilité.
11:18Je crois que là, l'exemple de Freddie, ce n'était pas l'idéal,
11:21mais trop de gens qui t'aiment, je trouve, c'est une chanson...
11:23Moi, c'est une de mes chansons préférées.
11:25C'est vrai ?
11:25À chaque fois, je l'envoie en vanne à des gens.
11:28Il y a trop de gens qui t'aiment et tu ne le vois pas.
11:29Une de mes vannes préférées.
11:30Elle touche tout le monde.
11:31Et tu sais que c'est du sur-mesure, cette chanson,
11:33parce qu'à l'époque, j'avais l'impression que j'étais totalement transparente.
11:36Et quelqu'un qui a dîné avec moi a écrit ce texte.
11:40Tu sais, quand tu regardes autour de toi...
11:41Et moi, à l'époque, j'étais plutôt réservée, timide.
11:44Et je ne savais pas comment exister.
11:45Et je me sentais totalement incolore, quoi, tu vois.
11:50Et c'est pour ça que cette chanson est née.
11:51Après, on l'a orientée...
11:53C'est quelqu'un que vous avez friendzonné, qui vous aimait,
11:57et il était dans la friendzone, il n'arrivait pas à revenir.
11:59Et il a écrit, il y a trop de gens qui t'aiment et tu ne le vois pas.
12:02C'est quoi, l'histoire ?
12:03L'histoire, non, c'est un auteur qui dîne avec moi
12:05et qui voit que je suis encore jeune à l'époque
12:08et que je suis quelqu'un qui a des opinions,
12:12mais qui ne prend pas forcément la parole,
12:13qui... Je manque de confiance en moi.
12:16Je suis plutôt réservée, timide.
12:18J'observe beaucoup, mais voilà.
12:20Et surtout, j'ai du mal à m'aimer.
12:24Et donc, je reste en retrait.
12:27Et de là, il va adapter ça à une histoire amoureuse
12:30que je n'ai pas vraiment vécue, mais d'une personne qui est là,
12:35qui regarde tout comme ça d'un œil extérieur et qui dit
12:38Je te regarde parler avec les gens
12:42Tu me sembles si léger, même transparent
12:46Je regarde passer les jours, la vie en me disant
12:51Je ne cherche pas l'amour, je m'y attends
12:55Et en fait, c'est une personne qui était un peu comme moi à ce moment-là,
12:58c'est-à-dire, d'un seul coup, qui n'a pas compris
13:00qu'elle ne doit pas rester le témoin de sa vie.
13:02Si elle veut qu'il se passe des choses,
13:04il faut qu'elle devienne l'architecte de sa vie.
13:05Mais il y a tellement de gens en galère qui se sont reconnus dans cette chanson.
13:08Mais oui, mais oui.
13:09Mais de toute façon, c'est une chanson qui touche tout le monde,
13:11aussi bien les filles que les garçons.
13:13Mais oui.
13:13Et je peux te dire qu'il y a même des rappeurs qui m'ont dit
13:16que ça faisait partie des chansons de leurs chansons préférées.
13:18Bah oui.
13:20Attends, qui n'a pas été dans la friendzone.
13:22Quel rappeur ?
13:24Un qui m'a appelé il n'y a pas longtemps pour me le dire.
13:26Je ne sais pas si j'ai le droit de le révéler.
13:28Bah oui, évidemment.
13:29Un rappeur qui s'appelle Dino.
13:31Ah bah oui, Dinos.
13:32Dinos.
13:33Un rappeur qui s'appelle Dinos, que je trouve très solaire
13:36et qui, je pense, il a aussi cette ADN de sensibilité dans ses textes.
13:41C'est important pour lui.
13:43Le fond est important.
13:44Mais après, j'ai rencontré d'autres rappeurs comme Sprig Noir,
13:47avec vraiment des gens avec qui j'ai eu des discussions
13:51et je trouve qu'ils sont profonds, qu'ils sont habités.
13:53Et c'est hyper intéressant pour moi parce que ce n'est pas mon univers.
13:56Et pourtant, tout à coup, grâce à la musique, nos univers se rencontrent.
13:59Mais vous avez conscience d'être une star ou pas du tout ?
14:03Alors, je n'aime pas ce mot.
14:05J'ai conscience que je suis toujours là.
14:06Et ça, j'en suis reconnaissante.
14:08Et Dieu sait que je reviens de loin.
14:10Mais une star, non, ce n'est pas le mot.
14:13Par contre, c'est drôle.
14:14Vous faites partie du cœur des Français.
14:16Alors ça, c'est vrai.
14:17Et ça, je le prends comme un cadeau.
14:19Mais ce mot-là, je le ressens plus à l'étranger.
14:23C'est-à-dire que moi, tu sais, je chante en dix langues.
14:25Je chante en arabe et tout ça.
14:26Et quand j'arrive dans ces pays-là,
14:28j'ai le journal télévisé qui attend déjà.
14:31Je descends de l'avion, ils sont là, ils me suivent partout.
14:33C'est l'événement.
14:34Moi, j'en reviens pas à chaque fois, tu vois.
14:36À l'époque, j'allais dans les pays de l'Est aussi,
14:38Ukraine, Russie, dans une époque pacifique.
14:42Et c'était pareil.
14:43Et donc, en fait, il n'y a que quand j'allais là-bas,
14:45que je me disais, wow, ils sont excités quand même.
14:47Ils sont chauds, quoi.
14:49Vous avez même chanté Ave Maria dans un pays arabe.
14:51Dans plusieurs pays arabes.
14:53Et ça s'est bien passé ?
14:54Oui, c'était mon désir.
14:56Justement, d'abord, parce que moi, je me suis intéressée.
14:59Moi, j'ai la foi.
15:02Mais je me suis intéressée très jeune
15:04à tous les courants spirituels et je me suis demandée
15:07pourquoi les gens se combattent au nom de la foi ?
15:10Je ne peux pas comprendre ça.
15:11La religion, ça doit relier les hommes entre eux,
15:13pas les diviser.
15:14Mais je crois que c'est l'impact politique
15:17qui a été mis dans la religion qui crée ces clivages.
15:22Donc aujourd'hui, moi, j'ai des amis de toutes les religions,
15:27de toutes les origines.
15:28Et je trouve que, je disais aujourd'hui justement à quelqu'un
15:31que je trouve que la cuisine, la gastronomie,
15:33parce que c'est une de mes passions,
15:34et la musique sont encore deux domaines où on est libre
15:38et où on n'a pas de frontières et qu'on efface toutes les différences.
15:41Et j'espère qu'on va garder cette liberté.
15:43Mais c'est vrai que...
15:44Moi aussi, vous savez, si j'ai de la musique et une bonne chanson,
15:46je suis heureux.
15:47Et un bon repas aussi, attendez.
15:50Mais oui, je pense que c'est le B.A.B.A.
15:52pour créer une relation, une amitié.
15:55La cuisine, la musique, c'est la convivialité, c'est le partage.
15:58Et moi, quand je suis arrivée dans ces pays-là,
16:01dans des pays musulmans,
16:03j'avais compris et j'avais suffisamment étudié pour me dire...
16:07Bon, j'ai envie de chanter un Ave Maria qui dit
16:10« Fais tomber les barrières entre nous qui sommes tous des frères ».
16:14Et j'avais envie de dire...
16:16Je le dis d'ailleurs, je me rappelle à Carthage,
16:18il y avait 15 000 personnes et j'ai expliqué avant et j'ai dit...
16:23Voilà, peu importe le nom qu'on lui donne,
16:27que ce soit Marie, Fatima, Meriam,
16:30elle a toujours été là et c'est elle, c'est la mère.
16:33Et quand j'ai attaqué ma chanson,
16:35je me suis mis à genoux devant le public.
16:37Il y a 15 000 lumières qui se sont allumées dans un pays musulman.
16:41Et je pense qu'il faut retenir ça.
16:42Et j'ai été chanter en Algérie.
16:44Je suis une des rares chanteuses qui a chanté en Algérie.
16:46J'ai eu à cœur d'apprendre de chanter en arabe
16:48parce que dans chaque pays où je vais,
16:50je veux pouvoir chanter dans la langue et avoir ce partage
16:53et justement effacer la moindre de nos différences.
16:56Et quand j'ai chanté en Algérie,
16:59j'ai chanté une chanson qui s'appelle
17:02« Quel est ton nom ? » que j'ai écrite
17:05sur justement toutes ces choses qui nous opposent
17:07et qu'on est en train de monter de plus en plus.
17:11Et le début, l'introduction de cette chanson,
17:13la réalisation, on avait décidé de mettre des cloches d'église,
17:17des chants de toutes les religions,
17:21le homme, un chant rabbin
17:24et on finissait par un ala warba.
17:26Et si tu veux, quand il y a eu deux, trois trucs, ça allait.
17:31Il y a eu des moments où j'ai senti que c'était tendu
17:33et j'ai expliqué que cette chanson,
17:36c'était un vrai message de paix et de foi et d'espoir surtout.
17:40Parce qu'il ne faut pas qu'on aille vers cette direction.
17:46Enfin, je crois qu'on est en train de se détruire
17:49juste parce qu'on crée de plus en plus de clivages
17:53et on nous oppose de plus en plus pour tout et pour rien.
17:57Et moi, justement, quand je chante, c'est pour rassembler.
18:01C'est quand la dernière fois où vous avez eu vraiment besoin de Dieu
18:05et il a été là pour vous ?
18:08C'est une belle question.
18:09Tu sais qu'on ne m'a jamais posé cette question.
18:13Je crois qu'il ne m'a pas quitté depuis très longtemps.
18:16Alors Dieu, je ne le vois pas, je ne le trouve pas dans une église
18:19ou dans une mosquée ou dans une synagogue.
18:21Ce n'est pas là que je vais le chercher, c'est dans mon cœur
18:23et c'est dans l'amour que je donne aux autres
18:24et dans l'amour que je reçois
18:26et dans chaque petit signe d'amour autour de moi.
18:28Mais je n'ai pas souvent été désespérée dans ma vie
18:31et j'ai prié beaucoup pour les autres, mais je prie rarement pour moi.
18:35Mais il y a eu quand même une fois, il n'y a pas très longtemps,
18:38où j'ai eu quelqu'un près de moi qui a été vraiment en danger
18:41et j'ai prié, je pense que je suis restée une nuit à genoux
18:45et où j'ai supplié et j'ai été entendue.
18:51Et vous avez eu pas mal de galères de santé.
18:53Qu'est-ce qui vous est arrivé ?
18:56Alors, je n'ai pas envie de revenir dessus.
18:57Tu sais, je me suis exprimée il n'y a pas longtemps
18:59parce que justement, j'en avais assez d'entendre
19:02et de lire tout et n'importe quoi pour te donner un exemple.
19:05Et si je réponds quand même à ta question indirectement,
19:07c'est parce qu'on se connaît et que j'ai confiance en toi.
19:10Mais je sais comment après les choses sont récupérées, déformées
19:13et les échos qui sont faits autour.
19:15Mais pour te donner un exemple, dans le mois qui vient de s'écouler,
19:19il y a eu cinq couvertures de magazines
19:21où on a dit que j'avais été hospitalisée dans un état grave.
19:24Je n'ai pas été à l'hôpital depuis des mois.
19:27Donc si tu veux, pour moi, c'est presque une forme de harcèlement.
19:30D'abord parce que ça inquiète beaucoup mes proches à chaque fois
19:32qu'ils croient que je leur cache parce que je ne veux pas les inquiéter.
19:35Et deuxièmement, ça inquiète mon public et surtout aussi
19:38parce que ça vient nuire à mon travail.
19:39C'est-à-dire que quoi qu'il me soit arrivé, j'ai été une battante.
19:42Je me suis relevée et j'ai gardé le sourire et je suis remontée sur scène.
19:46Et quand tu montes ces images, je remonte sur scène au Dôme de Paris.
19:50C'est juste pour montrer que je continue à croire en mes rêves
19:53et à garder mon sourire et la foi, tout simplement.
19:56Tout va bien, grâce à Dieu ?
19:58Grâce à Dieu, grâce à l'amour et...
20:03Oui, j'espère.
20:04Je vous propose un voyage dans le temps, 1993.
20:08Premier titre, loin.
20:09Oh la vache !
20:11Une petite nouvelle qui arrive de Toulon.
20:13Elena Segarra, première émission de télévision, ça s'appelle Loin.
20:44J'étais pétrifiée.
20:46Je note ce petit brushing sympatoche.
20:48Vous alliez me dire que j'étais complètement pété.
20:50Non, non, non.
20:51Non, pétrifiée.
20:52J'étais pétrifiée.
20:53J'avais...
20:55Alors là, ça fait partie de la période où je suis arrivée à Paris,
20:58où j'étais en galère.
20:58Je vivais dans 15 mètres carrés avec mon fils, près de l'Avenue de Clichy,
21:02Rousseffroi, avec Raffou.
21:04Et j'étais seule avec lui.
21:05J'avais aucune aide.
21:07Et je commençais à faire de la musique avec des gens.
21:10Et cette chanson a été la première.
21:12Et c'est merveilleux parce qu'à cette époque-là,
21:14je n'étais pas du tout connue.
21:15Je n'avais aucun avenir qui était destiné.
21:17Et j'ai rencontré un monsieur qui a ouvert un restaurant éthiopien
21:20à côté de chez moi, dans le petit studio où je vivais avec mon fils.
21:24Et ce monsieur nous a aidés.
21:25Et nous a aidés parce qu'il a compris que malgré ma dignité,
21:28on galérait grave.
21:30Et il a fait manger mon fils beaucoup de fois.
21:32Il a été un ange gardien pour moi.
21:34Il s'appelle Salomon.
21:36Et j'étais mangée chez lui il y a trois jours, tu vois.
21:39Et ça reste mon ange et je l'aime profondément.
21:41Ce qui est dingue, c'est qu'on ne mesure pas,
21:43quand on voit votre notoriété, tous les succès et la carrière,
21:47à quel point vous avez mangé votre pain noir.
21:48Toutes les galères que vous avez traversées.
21:51Et la vie, c'est ça.
21:52Je pense qu'il y a des gens qui l'ont dit beaucoup mieux de moi.
21:55La vie, c'est une vallée de larmes et une vallée de roses.
21:57Mais je pense que, très honnêtement,
22:00on ne peut pas atteindre les hauteurs
22:04si on n'a pas d'abord démarré par le bas de la montagne.
22:07Je crois que pour voir les étoiles,
22:10il faut un peu d'obscurité quand même.
22:12Et pour se connaître aussi, pour se découvrir.
22:16Et moi, je n'ai pas l'impression...
22:18Je sais que j'ai vraiment vécu des choses hardcore.
22:21Et quand je regarde dans le rétro, je me dis,
22:23waouh, finalement, je suis plutôt fière, tu vois.
22:27Vous pouvez être fière.
22:28Mais je crois qu'il y a plusieurs choses importantes.
22:33C'est rester authentique.
22:35Ne pas perdre la mémoire de savoir d'où on vient.
22:38Donc, ne regarder personne de haut.
22:40Et ça, je ne l'ai jamais fait.
22:42Et aussi, être reconnaissant et ne pas cesser de s'émerveiller.
22:46Je crois qu'aujourd'hui,
22:47ça fait partie des choses qui me rendent hyper vivante.
22:49C'est que je n'ai jamais cessé de m'émerveiller.
22:52Je me rappelle au tout début,
22:53quand j'ai commencé à avoir des problèmes aux yeux.
22:56Je suis partie pour mon travail,
22:58là où il y a les Victoria Falls en Afrique.
23:01Et ce jour-là, on m'a dit,
23:03tu veux monter en hélicoptère, voir les chutes ?
23:05Et je suis montée, c'était d'une beauté à couper le souffle.
23:08Et j'ai pleuré, je me suis dit, j'ai tellement de chance de voir ça.
23:10Et tu sais, je me dis toujours, avant l'âge de 21 ans,
23:15donc je venais d'une famille, d'un milieu très modeste,
23:17je n'étais jamais montée dans un avion,
23:19on n'allait pas au restaurant parce qu'on n'avait pas les moyens, etc.
23:22Pour moi, là, aujourd'hui, on va dans un restaurant, toi et moi,
23:25on va manger un truc qui est super bon,
23:26ben moi, j'ai 4 ans, je suis heureuse.
23:28Moi, je suis pareil, je suis trop content.
23:30Mais c'est la clé du bonheur.
23:32C'est la clé du bonheur.
23:33Je pense qu'il y a des gens qui en ont beaucoup
23:35et qui ne s'en rendent pas compte
23:36et qui sont des éternels insatisfaits et qui ne sont jamais heureux.
23:40Et il y a des gens qui ont très peu, qui n'ont presque rien d'ailleurs.
23:43Et je l'ai vu parce que j'ai fait beaucoup de voyages humanitaires,
23:46que ce soit au Laos, que ce soit dans le désert près de l'Algérie, etc.
23:50Et à chaque fois que j'ai fait des voyages dans la jungle du Laos,
23:53il n'avait jamais vu une personne non asiatique, une occidentale, etc.
23:58se retrouver avec des personnes qui n'avaient rien et qui donnaient tout.
24:01J'ai dormi chez l'habitant, j'ai voyagé à dos d'éléphant.
24:05J'ai vécu des expériences qui m'ont remis...
24:07Enfin, je n'avais pas besoin de remettre les pieds sur terre,
24:09mais qui n'ont fait que maintenir,
24:12de me dire mais on n'a pas besoin de posséder, on a juste besoin d'être.
24:16En tout cas, moi, il y a une expérience que je vous conseille,
24:18c'est de cliquer sur les réseaux d'Hélène Ségara.
24:20C'est ça, c'est le clic sur.
24:27On a cliqué sur vous, Hélène Ségara.
24:29Quelqu'un a une vanne ?
24:30On ne dit pas Hélène Ségara, mais Hélène s'est perdue.
24:34C'est nul !
24:35Ouais, merci. Faut pas rester là, madame.
24:37Sur vos réseaux, Hélène, on plonge dans votre quotidien.
24:39Un quotidien que vous nous faites partager, même pendant vos raccords maquillage.
24:43C'est plus des stories, c'est des tutos make-up.
24:45C'est incroyable !
24:46D'ailleurs, vous prodiguez aussi des conseils pharma, avec une passion un peu chelou.
24:49J'ai toujours des suppositoires.
24:51Le suppo est passé de mode, mais je trouve qu'il est d'une efficacité très, très redoutable.
24:55Hélène, vos chansons ont accompagné beaucoup de Français et de Belges aussi.
24:58Vous avez des idoles ?
25:00Ouais, ça va être de Hélène Ségara à Hélène Ségara.
25:04Chez qui vous vous incrustez en détente ?
25:07Coucou !
25:07Il y a trop de gens qui t'aiment.
25:10Mais non, mais c'est pas possible !
25:13La vie, c'est fou, quoi.
25:14En même temps, tout le monde reprend vos chansons.
25:15Et il y en a qui sont vraiment trop fans.
25:17J'ai fait un rêve érotique avec Hélène Ségara.
25:22Une artiste appréciée et reconnue, sauf pour quelques techniciens qui vous confondent avec une chaise vide.
25:27C'est Hélène Ségara que nous avons le bonheur de recevoir au micro des chansons de ma vie sur Radio-J.
25:33Mais allez, c'est pas grave, Hélène.
25:34Puisqu'on vous le dit, tout le monde vous aime.
25:36Même des gens auxquels on ne penserait pas direct.
25:38Il y a trop de gens qui t'aiment.
25:42Qui tournent autour de toi.
25:46Quand on vous disait que tout le monde vous aimait ?
25:49Ils sont visités à Los Angeles.
25:51Évidemment.
25:52Et on embrasse toute l'équipe des misérables.
25:57Et on embrasse toute l'équipe des misérables.
25:59Et on embrasse toute l'équipe des misérables.

Recommandations