Brigitte Lahaie - La pornographie : il y en a trop ?

  • il y a 6 mois
Avec Laurent KARILA, Psychiatre, médecin spécialisé dans l'addictologie, auteur de plusieurs ouvrages dont "25 idées reçues sur les addictions" - Éditions Le Cavalier Bleu et de « On n’a qu’une vie ! Conseils pour souffler, déculpabiliser er (re)prendre du plaisir » - Éditions Fayard, et de « Docteur : Addict ou pas ? » - Éditions Harper Collins + Son podcast AddiKtion.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2024-02-08##
Transcript
00:00:00 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:00:05 14h-16h, Brigitte Laessu de radio.
00:00:10 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures.
00:00:13 Et si notre cerveau n'était pas toujours notre allié, c'est en tout cas un petit peu le cas lorsqu'on tombe dans l'addiction
00:00:20 et c'est ce que va nous expliquer Laurent Carilla, qui est mon invité durant ces deux heures.
00:00:24 L'addiction c'est un terme très à la mode aujourd'hui et on a un peu tendance à le mettre à toutes les sauces.
00:00:29 Ça ne signifie pas forcément d'ailleurs qu'on en comprend vraiment le sens.
00:00:33 Alors on va aujourd'hui parler de toutes les addictions et notamment, plus particulièrement, de l'addiction à la pornographie
00:00:39 parce que j'ai encore récemment dû la défendre, cette pornographie, sous prétexte que tous les hommes, ou presque,
00:00:47 devenaient addicts dès qu'ils regardent un film pornographique.
00:00:51 Alors oui, c'est vrai, les hommes pensent beaucoup au sexe, ils ont des pulsions qui les entraînent vers le visionnage de sexe.
00:00:58 Néanmoins, quel est le problème ? À partir de quand sont-ils réellement en danger ?
00:01:02 Et c'est ce à quoi nous allons répondre durant ces deux heures.
00:01:05 Laurent Carilla a été un des premiers à évoquer l'addiction, toutes les addictions, et elles sont malheureusement de plus en plus nombreuses.
00:01:13 Donc vous êtes évidemment invité à venir réagir, notamment si vous pensez être peut-être accro, voire addict à quelque chose,
00:01:21 que ce soit une substance, un produit, un jeu ou de la pornographie.
00:01:26 Et si vous avez envie de savoir si vous êtes trop addict, vous le saurez en nous appelant au 0 826 300 300.
00:01:36 Bonjour Laurent Carilla. Bonjour Brigitte.
00:01:38 Alors vous êtes psychiatre. Moi j'ai une addiction positive à vous Brigitte.
00:01:41 Oui mais alors... C'est positif.
00:01:43 Oui, alors c'est quoi une addiction positive ? C'est un concept que j'ai un peu inventé en fait.
00:01:49 J'ai détourné la notion d'addiction qui est une maladie avec des symptômes que négatifs, la souffrance, l'addiction.
00:01:54 Et en fait, quand on est fan de quelque chose par exemple, moi je suis fan de musique,
00:02:01 et quand vous êtes fan, vous avez des envies d'écouter irrépressiblement, irrésistiblement cette musique,
00:02:08 ça vous manque quand vous ne l'écoutez pas, vous dépensez un peu d'argent,
00:02:12 mais finalement il n'y a pas de conséquence, c'est que du bonheur, des émotions positives, de la récompense,
00:02:16 et c'est comme ça que j'ai détourné le concept.
00:02:18 Et c'est en ça que ce livre que vous venez de sortir chez Harper Collins est formidable,
00:02:22 parce que justement ça s'appelle "Docteur addict ou pas ?" point d'interrogation,
00:02:27 "Déjouer les addictions, conserver le plaisir"
00:02:29 et c'est vrai que ce livre est formidable parce qu'il change un peu de tout ce que vous nous avez écrit,
00:02:33 vous n'abordez pas l'addiction simplement sous le fait de la souffrance et de la maladie.
00:02:39 Non, c'était vraiment tous nos comportements de base dans ce livre, manger, boire, faire l'amour, être amoureux,
00:02:45 les jouer, le travail, le sport, bronzer, la chirurgie esthétique, tous ces trucs, faire la fête.
00:02:51 Et comment certains sont dans l'excès, et comment ça peut basculer dans l'addiction.
00:02:55 Mais ce n'est pas un livre sur les addictions, c'est un livre justement de "Est-ce que je le suis ou pas ?
00:03:00 Est-ce que je peux aider ?" Il y a plein de questionnaires, il y a plein de conseils.
00:03:03 Et d'ailleurs en travaillant l'émission et donc en travaillant sur votre livre, Laurent Carilha,
00:03:08 j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose peut-être de très important à dire d'abord pour démarrer cette émission,
00:03:13 c'est que on est dans une société aujourd'hui où il n'y a plus beaucoup de repères,
00:03:18 et peut-être que cette société où il n'y a plus beaucoup de repères, et souvent des éducations un peu laxistes
00:03:24 durant l'enfance, fait que les gens ne savent plus très bien qui ils sont, qu'est-ce qu'ils ont le droit,
00:03:31 qu'est-ce qu'ils peuvent faire, qu'est-ce qui leur fait du bien.
00:03:33 Et votre livre, franchement, c'est une Bible de bien-être.
00:03:39 - Merci Brigitte, ça me touche.
00:03:42 - Voilà, alors, donc, plaisir, oui, il faut s'accorder des plaisirs, sinon la vie n'a pas de sens.
00:03:48 - Il faut se faire plaisir. Il faut se faire plaisir comme on peut, parce que les gens vont dire "oui, j'ai eu des galères,
00:03:54 c'est dur tous les jours", on voit, c'est difficile pour les gens, tout coûte cher, ça va vite, il y a de la drogue, il y a tout.
00:04:03 Mais non, il faut essayer de se trouver des petits plaisirs.
00:04:05 - Voilà, et peut-être qu'il faut aussi à un moment donné, je ne sais pas si vous êtes d'accord avec ça Laurent Carilha,
00:04:10 mais se dire que oui, la vie n'est pas facile.
00:04:13 Il y a des tas d'époques où il y avait des choses peut-être plus difficiles et des choses plus faciles, bien sûr,
00:04:18 mais chaque époque a ses avantages et ses inconvénients.
00:04:21 Et c'est vrai qu'on est à une époque où peut-être on nous invite trop à aller consommer des choses
00:04:27 qui sont peut-être a priori pour nous faire plaisir, sauf qu'on peut vite devenir accro,
00:04:33 je pense notamment aux réseaux sociaux, au téléphone, vous en parlez évidemment dans ce livre.
00:04:39 - Oui, bien sûr, parce que internet aussi a fait...
00:04:41 Internet c'est un outil formidable, moi je ne le diaboliserai jamais.
00:04:43 - Moi aussi.
00:04:44 - Internet, ça a fait émerger plein de choses en fait.
00:04:46 C'est-à-dire que, bien sûr, les addicts au sexe, il y en a depuis toujours,
00:04:50 mais là on les voit plus parce que tout est accessible rapidement, anonymement, tout est disponible,
00:04:56 vous pouvez voir tout ce que vous voulez, quand vous voulez, le nombre de choses que vous voulez.
00:05:00 Donc c'est sûr que les gens qui sont un peu vulnérables, eux ils vont basculer dans le problème.
00:05:04 Et c'est pareil pour tout.
00:05:05 - Et alors voyez, je vais vous raconter une anecdote, je parlais ce matin avec une amie,
00:05:10 et je lui dis "Oh, hier soir je me suis regardé le film Jeanne de Barry de My Way".
00:05:18 C'est un film formidable, ça dure deux heures, pendant deux heures j'étais totalement scotché devant ma télé.
00:05:24 Certes c'était pas au cinéma, mais enfin c'était quand même un vrai film, avec des émotions,
00:05:28 avec en plus, historiquement, c'est très intéressant, cette femme sensuelle, je ne connaissais pas trop cette histoire.
00:05:37 Bref, j'ai passé deux heures, et elle me dit "Oh, moi hier soir je me suis fait encore avoir,
00:05:42 j'étais sur Facebook, je suis passée une heure et demie sur Facebook, puis finalement après j'étais fatiguée".
00:05:49 Et donc moi j'en suis sortie hier soir avec quelque chose qui m'a nourrie, au niveau de l'esprit...
00:05:56 - Et vous avez vu, vous étiez toutes les deux sur des écrans. - Oui, vous avez raison.
00:06:01 - Et on peut se faire plaisir avec des écrans, parce qu'il y a tout ce délire de "on est addict aux écrans, on est addict aux écrans".
00:06:07 - Et donc c'est là où on voit à quel point il faut quand même être vigilant, et pas se laisser avoir,
00:06:13 en effet, par rapport à tout ce qu'on nous invite à tout le temps être accro.
00:06:17 Alors, on va parler de la pornographie particulièrement là, en effet, beaucoup d'hommes vont tomber assez vite dans l'envie, le besoin,
00:06:29 on appelle ça comme on veut, de regarder... - Mais il y a beaucoup de femmes aussi qui sont addictes.
00:06:32 - 30% ? C'est pas rien. Peut-être pas 30% de femmes addictes, 30% de consommatrices pour 70% d'hommes.
00:06:39 - Même je ne sais pas si ce n'est pas un peu sous-évalué chez les femmes, honnêtement.
00:06:43 Mais moi j'ai de plus en plus de femmes qui viennent me consulter pour des points addictifs.
00:06:48 - Donc à partir de quand peut-on considérer qu'on est addict à la pornographie ?
00:06:54 - C'est même pas... Moi dans le bouquin je le dis, et j'utilise maintenant un moyen mnémotechnique simple,
00:07:01 c'est-à-dire qui est valable pour tous les produits et pour tous les comportements.
00:07:04 C'est 5 fois la lettre C pendant 12 mois. Le premier C c'est si vous perdez le contrôle de votre comportement.
00:07:10 Le deuxième C c'est si vous avez un usage compulsif, vous ne pouvez pas vous empêcher de le faire.
00:07:14 Le troisième C c'est si vous avez des cravings. Les cravings c'est des envies irrépressibles d'y aller.
00:07:18 Le quatrième C c'est un usage continu, chronique.
00:07:22 Et le dernier C c'est des conséquences sur votre vie sociale, physique, psychique, pendant un an.
00:07:27 - Effective en l'occurrence.
00:07:29 - Si vous avez ces 5 C pendant un an, vous êtes addict. Après peu importe le substrat.
00:07:35 - Ça diminue déjà le nombre d'addicts.
00:07:38 - Exactement. Parce que les gens souvent dans les questions d'addiction sexuelle,
00:07:43 notamment c'est de la cybersexualité, du porno en streaming,
00:07:46 j'ai des patients qui viennent et qui me disent "je suis addict au cul".
00:07:50 On évalue et je leur dis "non, vous êtes... non, bah non".
00:07:53 - Non, vous êtes un peu...
00:07:54 - Non, vous regardez trop, vous êtes dans l'hyper... diminuez un peu.
00:07:57 Non, parce que c'est ma femme ou mon mec qui me dit... voilà.
00:08:00 Donc il y a tous ces éléments-là.
00:08:02 Et c'est vrai qu'on a tendance, comme vous le disiez en intro, à mettre le mot "addict" partout.
00:08:06 - Alors quand il y a la pornographie après, c'est comme si vous aviez deux maladies.
00:08:10 - Dès que c'est le sexe, de toute façon...
00:08:12 - C'est comme s'il y a deux maladies. Et la pornographie, c'est pas de la maladie.
00:08:14 - C'est une maladie le sexe, on le sait bien. Une maladie d'amour.
00:08:17 - Ouais, c'est une bonne maladie d'amour.
00:08:19 - Non mais je crois que c'est important parce qu'on finit par avoir un peu trop tendance à diaboliser la pornographie.
00:08:28 Encore une fois, moi je suis pas fan de cette pornographie hard qui existe actuellement.
00:08:33 - Il est temps qu'on prenne conscience que les enfants n'ont pas à regarder ces images-là, on est d'accord.
00:08:38 - Oui mais rien n'est fait pour ça.
00:08:40 - Pas grand-chose.
00:08:41 - Rien n'est fait, tout est accessible, les campagnes de prévention il n'y en a pas...
00:08:45 - Et puis on prévient surtout pas les enfants en amont.
00:08:47 - Voilà, ça c'est le rôle des parents aussi. Moi je le dis de plus en plus dans les conférences.
00:08:51 Parce que les parents me disent "le temps écran, le temps écran".
00:08:53 Je dis "mais on s'en fout du temps écran, ce qui est important c'est parler leur du type, du contenu, du contexte, comment ils se sentent et tout".
00:08:59 Le temps écran c'est qu'un petit truc dans un océan.
00:09:03 Vous voyez, il y a des trucs focalisés comme ça.
00:09:05 Et je leur dis "mais parlez de la pornographie" parce qu'ils vont tomber, même sans le vouloir, sur des contenus explicites.
00:09:12 - C'est souvent en amont qu'on va pouvoir...
00:09:16 - Bah oui !
00:09:17 - Il y a beaucoup de choses qu'on peut faire en amont, après coup c'est toujours plus difficile.
00:09:23 - J'ai vu sur Instagram, il y a plein d'actrices, de jeunes actrices, qui se font sucrer leurs comptes, alors que c'est leur métier quand même.
00:09:29 - Parce qu'elles mettent un sein nu.
00:09:31 - Je sais pas comment, mais il y a eu une vague là.
00:09:34 - On marche sur la tête, de toute façon. On n'a plus le droit de mettre un sein nu sur n'importe quel réseau social.
00:09:40 - Les pauvres c'est leur business, elles se font toutes sucrer leurs comptes et tout.
00:09:44 Non mais j'ai halluciné.
00:09:46 - Et c'est un petit retour à la puritanisme.
00:09:49 - Ouais mais ça marche pas, on le sait. Tout ce qui est prohibition, interdiction, on le sait, ça marche pas.
00:09:52 - Non non, ça marche pas.
00:09:53 - En tout cas, votre livre il est formidable, on va en parler durant ces deux heures, quel que soit votre plaisir, venez nous en parler.
00:10:00 Et Dr. Carilla vous dira si vous êtes addict ou sinon, si vous êtes juste un bon vivant. 0826 300 300, on se retrouve dans un instant.
00:10:10 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:10:14 - C'est un grand plaisir que maintenant qu'on a la Sud Radio sur Lyon, et la famille grandit, c'est une super nouvelle.
00:10:20 Sud Radio, 14h16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:10:26 - En compagnie de Laurent Carilla, on vous propose de prendre du plaisir, et on va vous montrer où se trouve la frontière entre le plaisir et l'addiction.
00:10:36 Bonjour Delphine, merci de réagir.
00:10:39 - Bonjour Brigitte, bonjour Laurent. Moi je suis fan addict de vous deux.
00:10:45 - C'est positif alors ?
00:10:47 - Oui, parce que vous avez été deux jolis bouées pour moi.
00:10:52 - Vous avez appris à nager maintenant, ça y est.
00:10:56 - Tout à fait.
00:10:57 - Bon, alors c'est bon, vous pouvez jeter les bouées.
00:11:00 - Je rigole aujourd'hui, mais il y a deux ans, trois ans, je n'étais pas du tout dans ce contexte là.
00:11:08 J'ai découvert que mon mari était addict au porno, et plus particulièrement au cam sexe, dans un degré assez important,
00:11:23 puisqu'il ne se suffisait plus de visionnage, mais il se mettait en scène et cherchait le nombre de personnes visibles, alors qu'il regardait et puis à être monnayé.
00:11:38 - D'accord, donc il s'exhibait sur cam sexe, c'est ça ?
00:11:41 - Oui, c'est ça.
00:11:43 Et en fait, j'avais déjà découvert une relation pour lui avec la pornographie un petit peu compliquée, c'était 8-9 ans avant.
00:11:56 Et puis, comme je vous écoutais déjà Brigitte, je me suis dit, ne te mets pas dans la position classique de dénigre la pornographie.
00:12:08 Comprends ce qu'il cherche, comment ça fonctionne pour lui, et je ne me suis pas affolée plus que ça,
00:12:17 même si j'aurais dû peut-être regarder un peu plus en détail, parce qu'il y avait beaucoup, c'était énorme en nombre.
00:12:26 - Il regardait beaucoup, beaucoup, très longtemps ?
00:12:31 - Oui, c'était très répétitif en jour et en durée, c'était 2-3 heures d'affilée.
00:12:39 - Et vous, il s'en cachait ou vous le saviez ?
00:12:44 - Oui, parce que je lui avais dit, mais ce n'était pas un peu beaucoup quand même, et puis j'avais vu sa réaction, il l'avait pris de travers,
00:12:53 et que la communication n'était pas très facile à ce sujet-là.
00:12:58 Donc du coup, j'ai fait marche arrière, je lui ai dit, comprends ce qu'il cherche, prends un autre angle.
00:13:08 Et puis du coup, lui, il a changé de moyen de système internet, ce qui fait que je n'ai plus vu de possible connexion.
00:13:19 Et puis je n'ai rien découvert d'autre, sauf il y a deux ans, où j'ai découvert qu'il allait sur du camsex.
00:13:30 Et puis du coup, je me suis mis à rechercher après, et j'ai réalisé que depuis que la première fois où je l'avais aperçu, ça ne s'était pas vraiment arrêté, voire amplifié.
00:13:43 - Et aujourd'hui, il en est où votre mari ?
00:13:46 - Alors aujourd'hui, il a complètement arrêté. Il me dit être complètement soulagé d'être sorti de cet environnement-là,
00:13:56 parce qu'il y a la notion de pulsion qu'il n'arrivait pas à gérer, et puis il y avait cette notion à très coup de dégoût, de honte, de cercle infernal.
00:14:15 - Ce qui est très caractéristique chez les personnes qui sont dans l'addiction, c'est qu'ils ont honte, ils se cachent.
00:14:21 - C'est très typique de l'addiction sexuelle, il y a toujours cette triade à la fin, honte, désespoir, culpabilité.
00:14:26 - Et puis on y retourne. Et du coup, comme ça m'est mal, ça les renvoie.
00:14:30 - Mais il a réussi tout seul à arrêter ?
00:14:34 - C'est le fait que ce soit moi qui ai donné un coup de pied dans la porte, qui lui ai fait prendre conscience qu'effectivement, il ne gérait plus son comportement.
00:14:48 - Parce que ça a eu un impact professionnellement, personnellement, parce que moi j'avais vraiment l'impression d'être rejetée, oubliée, de ne plus exister.
00:14:59 - Je sentais bien qu'il s'enfuyait parfois avec son téléphone pour aller chercher quelque chose, ou voir quelque chose.
00:15:08 - Et c'est comme ça d'ailleurs que j'ai découvert où il allait, parce qu'à un moment donné, dans la souffrance dans laquelle j'étais, je me suis résignée à aller fouiner dans son téléphone.
00:15:18 - Oui, oui. Ce qui semblerait laisser à penser que la peur de vous perdre aurait suffi pour le faire arrêter.
00:15:28 - Il n'a eu aucune aide thérapeutique ?
00:15:30 - Après. Une fois que moi je l'ai eu découverte, je lui ai dit "mais il y a quelque chose qui ne tourne pas rond".
00:15:40 - Dans le fonctionnement de ce que j'avais pu entendre des différentes émissions avec Brigitte, ok, un rapport avec la sexualité, un problème de frustration, j'ai essayé de comprendre.
00:15:55 - Qu'est-ce qui l'a créé ?
00:15:58 - Oui, mais c'était difficile, parce que comme vous ne pouviez pas communiquer, c'était difficile de comprendre, parce que votre interprétation est à sens unique.
00:16:05 - Mais vous aviez en tous les deux encore une sexualité ou pas ?
00:16:09 - Oui, oui, oui. C'était le seul lien qu'on avait.
00:16:15 - Oui, mais donc ça laisse à penser que ça a peut-être été un facteur positif pour qu'il puisse arrêter.
00:16:22 - C'est important qu'il se soit fait aider, Laurent Carias, c'est que quand on arrête quelque chose qui est presque addictif, on arrête un symptôme, mais il peut y en avoir un autre qui survient très rapidement.
00:16:41 - Oui, il faut chercher les racines.
00:16:43 - Nous on est en train de les découvrir en fait.
00:16:45 - Vous faites une thérapie de couple ?
00:16:47 - Oui, c'est justement comme ça que j'ai cherché, je cherche souvent à comprendre.
00:16:54 - Et en fait, on est en train de découvrir qu'il a des troubles neurologiques, et ce serait de l'ordre du trouble du difficile de l'attention.
00:17:03 - Oui, c'est possible.
00:17:05 - Il est sur un diagnostic et qui est en train de bien se confirmer.
00:17:10 - Oui, mais Delphine, je crois que ce qui est important, et Laurent Carias le dit très souvent, certes n'importe qui peut tomber dans l'addiction, mais il y a quand même des personnes plus fragiles que d'autres.
00:17:23 - Et ce sont souvent des personnes qui ont une sorte de vide intérieur, et c'est ce vide intérieur qu'il faut comprendre d'où il vient, pourquoi il est là, et comment on peut le remplir son moi et guérir l'enfant blessé.
00:17:38 - Exactement, c'est les racines du problème.
00:17:40 - Parce que si vous ne traitez que la branche de l'arbre, qui est ici le sexe, ça ne marchera pas, parce que vous coupez la branche, elle repousse.
00:17:47 - Donc il faut vraiment faire le travail sur les racines, et s'il y a eu une évaluation sérieuse sur le trouble déficit attentionnel de l'âge adulte, il faut associer des traitements médicamenteux et de la psychothérapie.
00:17:59 - C'est ce qu'on est en train de faire, c'est aussi le chemin sur lequel il est.
00:18:04 - De toute façon, moi j'avais déjà repéré des fonctionnements avec l'alcool qui me dérangeaient, il a eu aussi un comportement avec la nourriture.
00:18:17 - Il se remplissait avec la nourriture, il avait pris 10-15 kilos, mais parce qu'il se goinfrait, il avait besoin de compenser un mal-être avec la nourriture.
00:18:28 - C'est une matrice commune, il n'y a pas de différence entre substance et comportement, c'est vraiment la maladie.
00:18:35 - Oui c'est ça, et le fait qu'on découvre l'origine, ça m'a soulagée énormément, parce que je vivais depuis 2 ans avec la peur d'aller le rechercher, et je ne l'aurais pas supporté.
00:18:53 - En tout cas, bravo, vous êtes là, vous êtes présente, vous l'accompagnez bien, peut-être que tout seul il n'aurait pas été en thérapie,
00:19:04 - C'est super d'être là. - donc avancez ensemble, mais en effet il faut travailler les racines, je crois que c'est vraiment important.
00:19:15 - Hyper important. - Parce que c'est l'essentiel. Et c'est d'ailleurs ce que j'avais entendu dès le départ quand j'avais découvert ça, son addiction au sexe, c'était cette remarque-là qui restait avec moi, c'est "trouve les racines".
00:19:32 - Donc vous aviez entendu Laurent Carilla dans une émission précédente. - C'était ça, mon lettre motif, c'était ça.
00:19:41 - "Trouve les racines, sinon je ressouffrirai". - Bravo Delphine.
00:19:47 - Merci beaucoup de ce témoignage Delphine, merci à vous. On peut, ça c'est important peut-être de le dire tout en début d'émission, on peut guérir d'une addiction.
00:19:58 - Moi j'aime pas trop le mot guérison, on peut être en rémission de sa maladie, parce que c'est une maladie chronique, donc on va guérir de l'épisode qui nous pose problème.
00:20:07 - Mais il faut être vigilant parce qu'on peut rejeter. - Voilà, et le plus dur dans la maladie c'est de maintenir notre changement de comportement, donc l'arrêt de la consommation en gros, ou la modification de son comportement, sa consommation.
00:20:20 - Donc c'est vraiment l'arrêt-émission qui est le plus important, c'est-à-dire durer dans le temps, rester le plus stable possible dans le temps en ayant retrouvé d'autres plaisirs, et des plaisirs antérieurs aussi.
00:20:30 - On fait une petite pause et je vous invite à nous retrouver, à retrouver Laurent Carilla au 0826 300 300, à tout de suite.
00:20:38 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:20:47 - Laurent Carilla est avec nous, il nous propose le plaisir, mais sans tomber dans l'addiction, c'est tout le propos de ce livre, "Dr. Addict ou pas" aux éditions Harper Collins.
00:20:57 Je vous invite évidemment à témoigner, nous sommes avec Charles maintenant, bonjour Charles.
00:21:02 - Bonjour Brigitte, et bonjour, votre invité, pardon, Laurent Carilla. - Bonjour Charles. Laurent Carilla, absolument.
00:21:08 - Moi je voudrais réagir. - Et bien allez-y. - Ouais, c'est par rapport aux époques qu'on traverse.
00:21:16 C'est-à-dire que moi personnellement, je suis né dans les années 70. - Donc vous avez 50 et quelques ? - 50 ans.
00:21:30 - Vous avez 50 ans ? - Ouais, quasiment. - D'accord. - Voilà. Et si vous voulez, on traverse les époques, c'est vrai que le porno, il a toujours été là,
00:21:43 mais à divers degrés, aujourd'hui je trouve que c'est vraiment n'importe quoi. Les enfants y ont accès, c'est vraiment devenu quelque chose de violent.
00:21:55 Il y a une performance, il y a quelque chose qu'on recherche qui est vraiment violent, je trouve.
00:22:02 En tout cas, le porno le plus accessible et dont on parle le plus, oui, c'est celui-là. Alors il y a des tentatives de porno éthique,
00:22:13 malheureusement il est complètement étouffé par tout ce porno de consommation à outrance.
00:22:20 - De toute façon, sur les sites de streaming, c'est un fun bar. - Bien sûr, bien sûr. Non mais c'est clair, mais qu'est-ce qu'on fait ?
00:22:28 - Mais qu'est-ce qu'on fait ? C'est le problème, c'est que les enfants y ont accès. Alors moi je sais pas comment faire.
00:22:33 On traite des moments où on se retrouve avec des pop-ups à l'ordinateur, on se retrouve avec des images de dames dénudées.
00:22:41 Comment je peux faire pour que mon enfant tombe là-dessus ? On fait quoi ? - Il a quel âge, votre enfant, aujourd'hui, le chat ?
00:22:47 - Les premières fois qu'ils ont vu ça, c'était entre 5 et 10 ans. - Mais il faut les avertir quand même que sur des sites standards comme YouTube, etc.,
00:22:56 ils peuvent tomber sur des pop-ups comme ça, et qu'il faut qu'ils en parlent tout de suite, en fait. Il faut pas qu'ils gardent ça pour eux.
00:23:03 Et il y a aussi les discussions entre les copains et les copines aussi dans les cours de récré, où il y a quand même certains qui ont un accès beaucoup plus libre
00:23:13 que d'autres à internet, peuvent dire aux autres "Vas-y, va voir ça, c'est du porno, tu vas voir, c'est super et tout".
00:23:20 - Ce qui est difficile, Charles, moi je sais que j'ai essayé d'avancer un peu pour qu'on puisse, dans les écoles et pourquoi pas dès la maternelle,
00:23:30 transmettre des messages préventifs pour que justement les enfants soient protégés en amont.
00:23:36 Et on se heurte toujours à des ligues de parents qui considèrent que ce serait... qu'il faut pas parler de sexualité aux enfants, etc.
00:23:47 Alors, c'est donc très compliqué. C'est aux parents de prendre conscience qu'il faut prévenir les enfants,
00:23:53 qu'ils peuvent tomber sur des images qui représentent du sexe et que c'est pas ça l'amour.
00:24:00 Moi j'insiste toujours beaucoup pour bien utiliser le mot "amour" parce que les enfants, contrairement à ce qu'on croit,
00:24:06 sont plus intelligents que nous et si on leur dit "Tu verras plus tard, tu découvriras ce que c'est l'amour,
00:24:14 mais si tu tombes sur des images de sexe, ne regarde pas, c'est pas ça l'amour, c'est comme des images de guerre, c'est pas ça la vie".
00:24:26 Vous voyez, c'est bien faire le lien entre la violence extrême qu'on voit dans certains films et qui n'est pas la réalité,
00:24:35 et le sexe qu'on voit dans le porno qui n'est pas non plus la sexualité.
00:24:40 - Oui, vous avez raison. Mais les parents doivent parler de pornographie avec leurs enfants.
00:24:44 - Oui, c'est ça, il faut utiliser le mot. Ça c'est de la pornographie, c'est pas de l'amour.
00:24:49 Et à partir de ce moment-là, au moins, s'ils tombent sur ces images-là, ils auront la possibilité éventuellement d'en parler
00:24:57 ou ils sauront que c'est quelque chose qu'il ne faut pas regarder. Et donc le traumatisme sera moindre.
00:25:03 - Parce que les ados vont y aller sur les sites de streaming. Ils vont y aller, ils vont aller voir, il y en a qui font leur éducation sexuelle.
00:25:10 On sait, il y a plus de 50% qui font leur éducation sexuelle avec du porno en streaming. Donc si on ne les informe pas,
00:25:19 on ne les sensibilise pas dès le début, nous en tant que parents, c'est porte ouverte à n'importe quoi.
00:25:24 Et on voit des fois, moi je suis appelé dans des établissements où il y a eu des débordements,
00:25:29 où il y a eu des pseudo-tentatives de gangbang chez des collégiens, au chiotte, dans les toilettes du collège ou du lycée.
00:25:38 Et on voit du partage sur des groupes WhatsApp, de vidéos porno hardcore, sur les groupes d'élèves.
00:25:46 Il y en a un qui balance ça. Donc tout ça, il faut en parler. Mais tant qu'on n'en parle pas vraiment, vraiment,
00:25:52 c'est compliqué parce qu'on n'interdira jamais. Il y a déjà eu des tentatives dans certains pays d'interdiction totale des accès au streaming porno.
00:26:00 Les gens vont sur d'autres sites dans d'autres pays.
00:26:03 Ou alors on va se retrouver dans un pays totalitaire où on saura exactement ce qu'on regarde sur notre téléphone.
00:26:10 Même ça, je pense qu'il y a accès.
00:26:13 Ce serait peut-être difficile, oui. Enfin, j'en sais rien.
00:26:16 En tout cas, on sait très bien que dès qu'on le voit, par exemple, pour avoir travaillé sur des réseaux de pédocriminalité,
00:26:25 moi je me suis entendu dire, mais de toute façon, dès qu'on en ferme un, qu'on arrive à en saisir un,
00:26:31 et c'est déjà miraculeux, il y en a un autre qui s'ouvre dans un autre pays.
00:26:36 Vous voyez Charles, donc encore une fois, c'est une sorte de toile d'araignée qui se faufile partout.
00:26:45 Mais la pédocrinamilité, c'est encore autre chose. Mais vraiment, c'est vrai que ça nous fait une toile aussi.
00:26:49 Mais le porno standard, il faut faire quelque chose, en tout cas pour les jeunes.
00:26:53 En tout cas, moi ce que je ferais, c'est vraiment les protéger, vraiment qu'ils disent "ça c'est pas de l'amour".
00:27:00 C'est ça, je crois que c'est vraiment ça qui est important.
00:27:05 Vous savez Charles, quand on a la chance d'avoir des parents qui nous expliquent ce qui est bien, ce qui n'est pas bien,
00:27:13 même si après les enfants vont se rebeller, mais au moins ils ont des repères clairs.
00:27:21 Et ils sont protégés.
00:27:24 D'accord. Après on ne peut pas les empêcher de regarder dans ce cas.
00:27:28 Ils iront de toute façon regarder.
00:27:30 Je ne serais pas aussi caricaturale que Laurent, mais il y a des chances en effet.
00:27:35 Un sur deux au moins.
00:27:37 On connaît les chiffres, aujourd'hui, je crois qu'il y a deux enfants sur trois de moins de dix ans qui ont lu des images.
00:27:44 Ah oui, ça c'est des trucs accidentels en plus, où ils y vont incités par les copains.
00:27:48 Mais je vous dis, moi, les ados de 15 ans, et même l'identification au modèle par rapport à ce qu'ils peuvent voir sur les réseaux sociaux,
00:27:58 type Instagram, TikTok, Snapchat, etc.
00:28:01 Des photos de beaux corps bronzés, tatoués, percés, avec des troubles du comportement alimentaire derrière.
00:28:09 Mais voilà, tout est faussé en fait.
00:28:12 Mais je vous assure Charles, n'ayez pas peur de leur parler.
00:28:18 Même si c'est difficile, je sais que pour beaucoup de parents, ce n'est pas facile de parler de sexualité.
00:28:23 C'est pour ça que je vous dis, utilisez le mot "amour".
00:28:25 C'est un mot qu'on dit bien, qu'on fait l'amour.
00:28:31 Le terme, ils vont l'entendre.
00:28:36 Et si vous avez du mal à leur parler, demandez peut-être à leur grand-père ou grand-mère,
00:28:46 parce que parfois c'est plus facile pour un grand-parent que pour un parent direct.
00:28:53 Oui, après oui, il faut qu'on trouve les mots.
00:29:00 Et puis il faut trouver la bonne personne.
00:29:02 J'ai quand même envie de vous rassurer, parce que j'entends votre peur, elle est très présente.
00:29:09 Des enfants qui ont grandi dans des familles avec une sécurité affective, s'en sortent quand même très bien.
00:29:17 Oui, ça c'est vrai.
00:29:19 Laurent, tant mieux, c'est rassurant.
00:29:21 Oui, franchement, Laurent et Karila, d'ailleurs pratiquement tous les gens qui sont dans les addictions ou qui ne vont pas bien,
00:29:29 il y a toujours au départ des racines qui n'ont pas été suffisamment...
00:29:35 Oui, ça fait partie des racines.
00:29:37 Donc si vous êtes des bons parents, Charles, déjà vous pouvez être rassuré.
00:29:41 Il n'y a pas de bon bon parent, mais en tout cas si vous êtes...
00:29:44 C'est un climat cool, avec plein de choses dans la famille, plein d'interactions, il n'y a pas de raison.
00:29:50 Après, ils ont traversé un peu cette époque-là, quand on y est dedans, c'est ça qui est un peu délicat.
00:29:56 Je pense aux parents d'aujourd'hui.
00:29:58 Ah bah oui, ils sont dépassés.
00:30:00 Ils sont déjà dépassés par les smartphones de leurs enfants, donc c'est compliqué.
00:30:05 Ça va vite.
00:30:07 Merci Charles.
00:30:11 Merci à vous.
00:30:13 Je vous en prie, merci à vous.
00:30:15 On continue avec Marlène qui nous rejoint. Bonjour Marlène.
00:30:17 Bonjour.
00:30:19 Bonjour Marlène.
00:30:20 Alors, je vais vous poser trois questions un peu intimes, et puis vous pourrez en poser une après à Laurent et Karila.
00:30:25 Vous êtes prête Marlène ?
00:30:27 Oui, je suis prête.
00:30:29 J'adore ce prénom Marlène.
00:30:31 Oui, Marlène Dietrich.
00:30:33 Oui, je l'adore.
00:30:35 C'est déjà un deuxième prénom à ma fille.
00:30:37 C'est votre prénom ou c'est un pseudonyme que vous avez pris ?
00:30:40 C'est un pseudonyme.
00:30:42 D'accord.
00:30:44 Et on ne demandera pas quel est votre vrai prénom, ça ne nous regarde pas.
00:30:48 Donc Marlène, première question. Quel est votre plus grand plaisir ?
00:30:54 Dans la vie en général, je ne parle pas que de sexe.
00:30:58 D'accord. Danser.
00:31:00 Danser. Voilà, un beau plaisir Laurent et Karila.
00:31:05 Oui, c'est vrai, c'est un bon plaisir.
00:31:07 À part les danseuses professionnelles, on ne tombe pas trop dans l'addiction ?
00:31:12 Non, c'est un truc positif.
00:31:14 J'ai été danseuse professionnelle et je suis professeure de danse.
00:31:18 Ah oui, donc ça va, vous n'avez pas trop de douleurs ?
00:31:22 Non, pas du tout.
00:31:24 Je crois à une fracture de patille, des graisses osseuses.
00:31:28 Ah mince, oui quand même.
00:31:30 Ah vous étiez à fond ?
00:31:32 À fond.
00:31:34 Oui, parce que c'est ce qu'on découvre dans le formidable livre de Laurent et Karila,
00:31:38 c'est que le sport à outrance, ce n'est pas bon non plus.
00:31:42 On peut basculer dans l'addiction.
00:31:44 Oui.
00:31:46 Non, mais surtout, dès qu'on est professionnel, on devient presque une machine.
00:31:50 Le corps, oui, le corps est mis à rude épreuve.
00:31:54 Par rapport au spectacle, on ne fait pas par rapport au quota.
00:31:58 Comme à l'hôpital aujourd'hui, il faut qu'on rapporte de l'argent.
00:32:02 Il y a l'art, mais il y a aussi, qu'est-ce qu'on va rapporter à la compagnie ?
00:32:06 Ça c'est nul, mais c'est comme ça. C'est de plus en plus comme ça même d'ailleurs.
00:32:10 Enfin bref.
00:32:12 Marlène, deuxième question, est-ce que vous regardez du porno ?
00:32:16 Non, jamais.
00:32:18 Vous n'avez jamais regardé ?
00:32:20 Alors du porno, vraiment, porno, non.
00:32:24 Autrement, ce qu'il y avait à la M6, il y a très longtemps.
00:32:28 Les films érotiques d'M6.
00:32:30 Les films érotiques, ça me plaisait, mais pas du tout le porno.
00:32:32 Je n'aime pas quand on dit ce mot-là en fait.
00:32:34 D'accord.
00:32:36 Le mot, il est mis hier, le matin.
00:32:38 C'est vrai que c'est triste parce que les films érotiques, ça n'ont plus leur place.
00:32:42 Peut-être que ça compenserait un peu le porno, je ne sais pas.
00:32:46 Moi non plus, je ne sais pas.
00:32:48 Ça ne me dérangerait pas de faire l'amour en regardant un film érotique.
00:32:58 Mais pas porno.
00:33:00 Ce qui marche bien en ce moment, Laurent Carilla, c'est l'audio.
00:33:06 J'ai jamais écouté des podcasts audio érotiques.
00:33:12 C'est assez érotique. La frontière entre l'érotique et le porno, dans les mots, c'est compliqué.
00:33:18 J'ai jamais écouté.
00:33:20 Il parait que ça marche de mieux en mieux.
00:33:22 Et dernière question, est-ce que vous seriez tenté par le polyamour, Marlène ?
00:33:26 Je pense que c'est réalisable.
00:33:30 Je pense que c'est tabou pour les hommes.
00:33:34 Tabou pour les hommes qui sont mariés avec une femme.
00:33:36 Mais la femme, je pense qu'elle serait capable d'accepter ça.
00:33:41 Mais quand on dit amour, ce n'est pas forcément sexuel.
00:33:46 Ça peut être l'amour dans le grand...
00:33:50 Après, c'est particulier.
00:33:53 Les femmes sont vite amoureuses, mais elles n'ont pas de désir longtemps du même homme.
00:34:03 Il suffit qu'ils nous blessent un petit peu, on a moins de désir.
00:34:09 D'accord. Donc vous envisagez le polyamour comme la capacité d'être amoureuse de plusieurs hommes,
00:34:15 d'aller vers un homme, un autre, etc.
00:34:17 Mais pas forcément avec des relations sexuelles, si je comprends bien.
00:34:21 Alors, si quand même.
00:34:23 Mais pas trop longtemps, jusqu'à ce qu'ils ne nous blessent.
00:34:27 Jusqu'à ce que vous ne soyez plus déçue.
00:34:29 Après, il faut changer.
00:34:31 Il ne faut pas retomber amoureuse.
00:34:33 Il ne faut pas retomber dans la routine.
00:34:35 Voilà, c'est ça, exactement.
00:34:37 En fait, moi, je suis mariée. Depuis que je suis mariée, je n'ai jamais trompé mon mari.
00:34:40 Je pense que lui, il ne m'a jamais trompé non plus.
00:34:43 Et avant d'être mariée, je me suis mariée tard, à 38 ans.
00:34:47 Donc avant de me marier, j'étais avec plein de polyamour.
00:34:51 Vous avez testé, vous avez raison.
00:34:53 Même dans la même journée, je pouvais en avoir plusieurs.
00:34:55 Ah oui ?
00:34:56 Mais aujourd'hui, non, je suis rangée.
00:34:59 D'accord. Vous auriez dû prendre Marguerite comme pseudonyme.
00:35:05 Omar Nel-Ditrich a été bien aussi.
00:35:07 Ah oui, oui, oui.
00:35:09 Bon, vous pouvez poser une question. Laurent Carilla, il vous écoute.
00:35:12 Alors moi, j'aurais voulu poser une question.
00:35:16 Si on mettait à l'école, au centre de l'école,
00:35:26 la possibilité de parler de sexualité
00:35:32 avec des sexologues et pas avec une maîtresse ou les profs,
00:35:38 est-ce que ça changerait quelque chose psychologiquement aux élèves ?
00:35:44 Si on parlait de sexualité aux élèves avec un sexologue, c'est ça ?
00:35:49 Oui, avec un sexologue, mais que ce soit comme un grand forum,
00:35:53 comme une conférence, que ce soit obligatoire.
00:35:55 Ah oui, oui, mais c'est plutôt dans le cadre de campagnes d'information,
00:35:58 de sensibilisation, ce serait l'idéal absolu,
00:36:02 qui n'est pas forcément un sexologue, c'est un psychologue.
00:36:05 Non, non, moi je pense que ce serait sexologue,
00:36:08 pour que les enfants, s'ils ont des questions à poser,
00:36:11 que ce soit des questions qui soient sous-papiers et anonymes,
00:36:15 que vous puissiez y répondre.
00:36:17 Donc les gens, ils vont mettre dans une boîte, dans une urne,
00:36:21 toutes les questions qu'ils se posent par la tête,
00:36:23 qu'ils n'oseront jamais demander à quiconque.
00:36:26 Et répondre aux ces questions-là, et en direct.
00:36:31 Et je pense que ce serait génial.
00:36:33 Ce serait une idée, c'est une bonne idée.
00:36:35 Pourquoi pas ?
00:36:36 Moi j'ai vécu tout mon apprentissage sexuel
00:36:41 avec D-Fool et le Doc,
00:36:43 et c'était magique.
00:36:45 Et on dormait avec ça.
00:36:49 Là maintenant, c'est plutôt, ils vont voir du porno quand même.
00:36:52 Oui, voilà, c'est ça.
00:36:53 Mais je pense que ça éviterait peut-être...
00:36:56 Il faudrait le tester en tout cas.
00:36:58 Je pense que le porno, ils y vont au début,
00:37:00 parce qu'ils ont des désirs qui sont...
00:37:02 Ouais.
00:37:03 ...assouplis.
00:37:04 Ouais.
00:37:05 Et du coup, ça devient addictif,
00:37:08 parce qu'ils n'ont pas la force d'aller jusqu'à avoir une copine.
00:37:14 Ou un copain, ouais.
00:37:16 Oui, ou un copain.
00:37:17 Ouais. Oui, c'est vrai.
00:37:19 Et il y a aussi une autre question que j'aurais voulu tester,
00:37:22 si il y a deux minutes.
00:37:23 Alors, on va faire une pause
00:37:25 et on vous laisse poser la deuxième question à Laurent dans un instant, Marlène.
00:37:28 Ah, ok.
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00:37:41 14h16h, Brigitte Lahaye Sud Radio.
00:37:46 Nous sommes avec Laurent Carina,
00:37:49 qui vient de sortir ce livre "Docteur, addict ou pas" aux éditions Harper Collins.
00:37:55 Et nous parlons avec Marlène,
00:37:57 qui est donc addict de Laurent Carina,
00:37:59 puisque vous avez encore une question à lui poser.
00:38:01 Allez-y.
00:38:02 Oui, c'est ça.
00:38:03 Alors, juste, quand j'étais un peu plus jeune, célibataire,
00:38:08 je me suis occupée de personnes handicapées.
00:38:10 Et c'est que...
00:38:13 J'ai pas fait ça longtemps,
00:38:16 mais j'ai fait pendant une grosse année.
00:38:19 Et il m'est arrivé un jeune
00:38:23 qui faisait des petites additions.
00:38:26 "Ah, j'aime bien quand il se penche."
00:38:28 Il voyait le décolleté, tout ça.
00:38:30 Et puis j'ai senti qu'il était ouvert à aller un peu plus loin.
00:38:35 Mais comme il était hyper handicapé,
00:38:38 il ne bougeait même pas ses doigts,
00:38:40 je me suis posé la question si c'était bien de le faire ou pas.
00:38:44 Est-ce que c'était comme de l'ad pitié
00:38:47 ou j'avais vraiment envie de le faire avec lui ?
00:38:51 Et je n'ai jamais su répondre,
00:38:53 mais je l'ai quand même fait.
00:38:55 Et je voulais savoir si les personnes handicapées,
00:38:59 les jeunes, ceux qui sont handicapés entre 14 et 18 ans,
00:39:03 est-ce que, obligatoirement, ils vont voir un sexologue
00:39:07 pour leur apprendre,
00:39:09 pour apprendre ou pour prendre en compte leur handicap
00:39:13 dans la sexualité ?
00:39:15 Malheureusement, non.
00:39:17 Ça devrait être obligatoire ?
00:39:20 On ne peut pas donner un caractère obligatoire à tout.
00:39:23 Après, c'est vraiment les envies de chacun
00:39:26 et aussi les indications pour chacun.
00:39:28 Mais Marlène, vous soulevez un problème de société terrible
00:39:32 parce qu'en effet, les jeunes hommes
00:39:35 qui sont avec des handicaps lourds,
00:39:38 ça ne les empêche pas pourtant d'être débordés de testostérone
00:39:42 et d'avoir des pulsions
00:39:44 et d'être totalement coincés dans un corps qui...
00:39:47 Inerte.
00:39:48 Ça leur monte à la tête et on entend parfois des choses
00:39:53 qui sont difficiles
00:39:55 parce que les mères ne savent pas comment les soulager.
00:39:59 Oui, c'est compliqué.
00:40:01 Moi, je sais qu'il m'a expliqué qu'il était souvent sur des jeux de...
00:40:05 Il était addict au jeu sur Internet.
00:40:10 Il était aussi addict un petit peu à la pornographie.
00:40:13 Et il m'a dit "Moi, depuis mes 14 ans, je me vende 3 fois par jour".
00:40:17 Depuis 14 ans, je me vende depuis 3 fois par jour ?
00:40:21 C'était vraiment une addiction.
00:40:24 Et je pense que c'est parce que j'avais passé à l'âge.
00:40:26 On peut pas dire...
00:40:27 Justement, même dans mon livre, je le dis,
00:40:29 ce mot "addict", est-ce qu'il souffre de ça ou pas ?
00:40:32 Parce qu'il y en a qui peuvent se masturber 3 fois par jour.
00:40:34 Moi, j'appelle ça la vitesse de croisière masturbatoire
00:40:37 et ne jamais avoir eu de problème.
00:40:39 Il n'y a pas de norme sur le nombre de masturbations par jour.
00:40:43 C'est si...
00:40:45 Moi, je peux vous prendre des patients.
00:40:47 Si je me masturbe pendant 108 heures d'affilée,
00:40:50 là, il y a un problème.
00:40:51 Je prends l'extrême de patients que j'ai déjà vus.
00:40:53 Mais c'est vraiment l'idée de...
00:40:55 S'il se masturbe 2-3 fois par jour, il n'y a aucun problème.
00:40:58 Ça dure peu de temps, il est excité.
00:41:00 Après, c'est super bien.
00:41:01 Mais c'est vraiment l'histoire de l'excès de consommation
00:41:06 et le retentissement sur sa vie perso.
00:41:08 D'accord, d'accord.
00:41:10 De toute façon, il avait le temps.
00:41:12 C'était juste pour savoir.
00:41:15 Mais je trouve ça dommage qu'il n'y ait pas quelque chose pour eux.
00:41:17 Que ça soit même...
00:41:19 Si ça pourrait passer comme des massages,
00:41:21 et puis en fait, c'est plus que des massages.
00:41:23 Mais pour moi, ça serait important pour un bien-être.
00:41:27 En Suisse, il n'y a pas de...
00:41:29 Ce genre de pratique ?
00:41:30 Il y a des infirmiers sexuels, oui.
00:41:32 En Belgique, il y en a un.
00:41:34 En Belgique aussi.
00:41:35 Alors, il y en a un peu en France,
00:41:37 mais comme ce n'est pas autorisé par la loi,
00:41:39 c'est très complexe.
00:41:40 Alors, pour l'instant,
00:41:42 on en fait un peu une exception.
00:41:45 Mais oui, de toute façon, c'est un vrai problème.
00:41:48 Et vous savez, Fabienne...
00:41:49 Pardon, Marlène, c'est un problème du rapport au toucher
00:41:54 qui est de plus en plus compliqué aussi.
00:41:56 On le voit avec les personnes qui sont dans les EHPAD.
00:41:59 Il y a beaucoup de choses, de toute façon,
00:42:03 qui sont difficiles sur le rapport à l'intimité.
00:42:06 Oui.
00:42:07 Mais bon...
00:42:09 Votre...
00:42:10 Laurent a répondu à votre question, ça va ?
00:42:12 Oui, oui.
00:42:13 Les questions de Marlène.
00:42:15 Les questions de Marlène.
00:42:16 Et vous l'avez fait pourquoi ?
00:42:17 Vous l'avez fait parce que ça vous excitait
00:42:19 ou pour lui faire plaisir ?
00:42:20 Alors, moi, j'étais hyper libertine à l'époque.
00:42:22 Là, je restais cinq semaines avec lui
00:42:24 dans le même hébergement.
00:42:26 Euh...
00:42:28 Ouais, je me suis dit...
00:42:30 Pourquoi pas ?
00:42:31 Mais vous n'avez pas répondu à mes questions.
00:42:33 Vous voyez ?
00:42:35 Bah en fait, ça aurait été avec...
00:42:38 Je sais que je n'allais pas ramener quelqu'un
00:42:41 dans l'hébergement,
00:42:42 parce que c'est un hébergement peut-être non-discapé.
00:42:44 Et du coup, bah, quitte à avoir quelqu'un,
00:42:47 autant prendre la personne qu'il veut, quoi.
00:42:49 [Rire]
00:42:51 Qu'on soit deux contents.
00:42:53 Mais donc, vous l'avez fait pour lui faire plaisir
00:42:55 ou parce que ça vous excitait ?
00:42:58 Ou un peu les deux ?
00:42:59 J'ai pris du plaisir.
00:43:01 Même si moi, je faisais tout.
00:43:03 D'accord.
00:43:04 Je pouvais m'occuper de moi toute seule.
00:43:07 J'essayais aussi de faire.
00:43:08 Donc voilà.
00:43:09 J'aurais pu tenir aussi sans rien faire.
00:43:12 Parce que je ne voulais pas non plus le prendre à pitié.
00:43:14 Mais moi, ça m'a fait aussi plaisir.
00:43:16 Mais je pense que c'est plus
00:43:19 pour qu'il ait au moins une fois,
00:43:21 parce que c'était une maladie.
00:43:23 On ne vit pas très longtemps.
00:43:24 Et là, malheureusement, il est déjà décédé.
00:43:26 Donc, je me dis, s'il peut le faire au moins une fois.
00:43:30 On ne l'a pas fait qu'une fois,
00:43:31 mais avec une personne,
00:43:33 c'est déjà mieux que zéro.
00:43:34 Donc, vous avez le sentiment d'avoir fait une bonne action ?
00:43:37 Aussi, je pense.
00:43:40 Oui, bien sûr.
00:43:42 Merci Marlène.
00:43:43 Merci à Rennes.
00:43:44 Merci beaucoup.
00:43:45 On a Fabienne qui veut réagir également.
00:43:49 On va vous prendre Fabienne
00:43:51 et puis on vous laissera un petit peu
00:43:53 le temps des infos.
00:43:54 Mais on vous redonnera évidemment la parole après.
00:43:56 Bonjour Fabienne.
00:43:57 Oui, bonjour Brésil.
00:43:58 Bonjour Laurent.
00:43:59 Bonjour Fabienne.
00:44:00 Je commence ?
00:44:03 Oui, allez-y.
00:44:04 Je ne suis pas rangée des voitures.
00:44:07 Je ne suis pas comme Marlène.
00:44:08 Je suis sur des sites de rencontres.
00:44:11 On discute avec des tas de personnes
00:44:15 plus ou moins agréables.
00:44:17 Et plutôt plus d'ailleurs que non.
00:44:20 Et dernièrement, j'ai discuté avec quelqu'un.
00:44:24 Je le voyais un peu axé sexe rapidement.
00:44:27 Je lui ai laissé parler.
00:44:30 Après, on est sorti du site.
00:44:33 On a discuté sur une messagerie.
00:44:35 Et très rapidement, il m'a envoyé une photo de son sexe.
00:44:38 Comme je n'ai rien demandé.
00:44:41 Je ne sais pas si je suis dans le thème du jour.
00:44:44 Je ne dis pas que ce soit un obsédé sexuel
00:44:46 ou que ce soit...
00:44:47 Je n'en sais absolument rien.
00:44:48 Je n'ai pas eu envie de le rencontrer.
00:44:51 Je lui ai dit "écoute, moi, ce n'est pas trop mon truc".
00:44:54 C'était son sexe en érection ou pas ?
00:44:59 Oui.
00:45:00 C'est ça.
00:45:01 C'est souvent le cas.
00:45:03 Alors Fabienne, on va garder du suspense.
00:45:06 On va vous retrouver après les infos.
00:45:09 On verra ce qu'on peut en dire.
00:45:12 Mais malheureusement, c'est quelque chose que j'ai déjà entendu
00:45:15 et qui se pratique de plus en plus.
00:45:18 Vous avez droit à une petite devinette aussi.
00:45:20 Pourquoi dit-on que les bières sont à l'opposé des femmes
00:45:23 mon cher Laurent Karyla ?
00:45:26 C'est Orson Welles d'ailleurs qui a dit ça.
00:45:28 La réponse sera évidemment après les infos.
00:45:31 On retrouve Fabienne évidemment après les infos.
00:45:33 Et puis vous pouvez vous aussi nous appeler au 0826 300 300.
00:45:38 A tout de suite.
00:45:39 Historique, culturelle, gastronomique, dynamique, innovante, étudiante, économique, cosmopolite, créative.
00:45:45 Depuis le sommet de Fourvière, Sud Radio rayonne désormais à Lyon et le Grand Lyon sur 105.8.
00:45:50 Connectez-vous aussi avec l'appli Sud Radio et parlons vrai.
00:45:53 Laurent Karyla est avec nous et nous évoquons les addictions mais également le plaisir.
00:46:04 Et je rappelle que dans ce livre "Dr. Addict ou pas" aux éditions Harper Collins,
00:46:08 vous évoquez tout ce qui peut nous faire plaisir.
00:46:11 Et à chaque fois, vous nous dites à partir de quand on est dans l'addiction.
00:46:16 Et finalement, c'est plutôt rassurant.
00:46:20 On ne tombe pas comme ça dans l'addiction simplement parce qu'on commence à aimer boire un café ou boire un verre d'alcool.
00:46:26 Exactement.
00:46:27 Donc ça permet à chacun de vérifier et se positionner.
00:46:32 Alors Fabienne, on vous redonne la parole mais d'abord je voudrais la réponse de ma devinette.
00:46:36 Pourquoi dit-on que les bières sont à l'opposé des femmes ?
00:46:39 C'est moi qui réponds.
00:46:41 Pourquoi les bières sont à l'opposé des femmes ? Parce qu'elles ne moussent pas tout de suite.
00:46:47 Non mais parce qu'en fait on boit des bières froides et on préfère des femmes chaudes.
00:46:54 Vous êtes d'accord ?
00:46:57 Complètement.
00:46:58 C'est Orson Welles qui a dit ça. Je ne sais pas s'il oserait encore le dire aujourd'hui.
00:47:03 Orson Welles en 2024, à mon avis, c'est chaud.
00:47:05 Oui c'est très chaud.
00:47:07 Fabienne, vous avez reçu le SMS du pénis en érection du monsieur.
00:47:14 C'est sûr que pour vous séduire, ce n'est peut-être pas la meilleure solution.
00:47:18 On est d'accord ?
00:47:19 Oh, elle est dick pic, c'est n'importe quoi.
00:47:21 Je n'étais pas dans cette optique.
00:47:23 Peut-être qu'il y en a qui le sont, je ne parle pas de jugement là-dessus.
00:47:27 Mais bon voilà, moi je n'avais pas ouvert une porte de ce côté-là.
00:47:31 Je n'ai pas trop compris, mais bon, j'ai l'impression qu'on n'est pas sur la même longueur d'onde.
00:47:38 Mais ça vous est arrivé qu'une fois ?
00:47:42 Alors, il y en a d'autres qui me l'ont fait, mais on se connaissait un peu mieux, donc ce n'est pas pareil.
00:47:48 C'est un peu pareil quand même.
00:47:51 Quand on connaît, quand on a déjà vu la personne, ça fait un peu.
00:47:56 Ah oui d'accord, quand on a déjà consommé la personne, vous voulez dire.
00:47:59 Oui, parce que c'est excitant, ça, après, je ne sais pas.
00:48:02 Quand on connaît la personne, d'envoyer un dick pic, je ne sais pas.
00:48:07 D'envoyer la photo ?
00:48:08 Oui.
00:48:09 Oh, ça peut être rigolo, tous les jours évidemment.
00:48:12 Oui, pour rigoler, oui.
00:48:14 Ça dépend si on ne s'est pas vu depuis très longtemps.
00:48:17 Oui, oui, oui.
00:48:19 Mais c'est quand même, enfin, si on essaye d'analyser un peu ce qui se passe dans la tête de cet homme,
00:48:27 qui, donc, vous avez vaguement...
00:48:29 Oui, quelqu'un que je ne connais pas du tout.
00:48:30 C'est ça, vous avez vaguement échangé, il vous envoie son pénis.
00:48:35 Ça montre quoi ? Ça montre que, d'abord, il aime bien son pénis.
00:48:39 Oui, oui, c'est très beau, j'en ai envie de profiter des coquilles.
00:48:44 Non, non, mais, remarquez, je vous rassure, Fabienne, ça m'est déjà arrivé de recevoir,
00:48:49 dans une enveloppe, une photo d'un pénis d'un auditeur.
00:48:53 Ah oui ?
00:48:54 Ah oui.
00:48:55 Comme quoi, il aime bien se montrer.
00:48:59 Donc, ça montre quoi ? Ça montre une sorte d'adoration pour son pénis
00:49:04 et une incompréhension totale de la manière dont on peut séduire une femme ?
00:49:09 Oui.
00:49:10 Il me semble.
00:49:11 Je ne sais pas, moi j'ai plein de copines qui reçoivent des dick pics,
00:49:15 et bon, des fois elles rigolent, des fois ça les saoule,
00:49:18 mais je ne vois pas le côté, ouais, voilà, séduction, charmée, etc, bof.
00:49:23 Non, non, surtout que ce n'est pas parce qu'il bande tout seul dans son coin
00:49:26 qu'il va bander quand il va se retrouver face à vous.
00:49:28 Oui, mais surtout, est-ce que c'est excitant, comme ça, hors contexte ? Je ne sais pas.
00:49:32 Pour moi, non.
00:49:33 Oui, c'est ça, mais pour beaucoup.
00:49:34 Pour moi non plus, je précise, ne m'envoyez pas vos pénis.
00:49:38 Non, non, jamais je ne ferai ça, Brigitte.
00:49:40 Non, mais autant prévenir, Fabienne, ça ne nous intéresse pas.
00:49:45 Oui, non, pas du tout.
00:49:48 Et donc, je suppose que vous n'avez rien répondu.
00:49:52 Voilà, je lui ai dit, écoute, on n'est pas sur la même longueur d'onde,
00:49:56 moi ça ne m'intéresse pas, je ne recherche pas ce genre d'histoire.
00:50:00 Il m'a dit, oh, c'est dommage, pourquoi, il a un petit peu insisté quand même.
00:50:06 Et au final ?
00:50:07 Au final, je lui ai dit au revoir, bonne chance, je n'ai pas eu de nouvelles après.
00:50:15 Donc il y avait un respect quand même du côté.
00:50:19 Oui, mais il était un peu lourd.
00:50:22 Oui, il était un peu lourd.
00:50:24 Mais ce qui me fait plaisir en revanche, c'est que vous avez l'air de dire que quand même,
00:50:29 et moi c'est ce sur quoi j'insiste souvent, on rencontre quand même des gens bien sur les sites de rencontres.
00:50:36 Oui, on rencontre des gens très bien.
00:50:38 Il n'y a pas que les détraqués, je crois.
00:50:40 Oui, j'ai vécu avec quelqu'un pendant six ans que j'ai rencontré sur un site de rencontre.
00:50:45 Un an après avec un autre.
00:50:48 Et ce que je trouve intéressant, c'est qu'aujourd'hui, c'est devenu cool.
00:50:55 Oui, c'est vrai que c'est une solution quand même plus pratique que d'aller traîner dans les bars pour rencontrer un homme.
00:51:04 Sans parler à quel âge.
00:51:06 Parce que la sexualité, tout ce qui a trait à la séduction, la sexualité via le virtuel,
00:51:13 c'est devenu un mode dans la sexualité en fait.
00:51:18 Ça rentre dans le cadre de la sexualité globale, la séduction globale.
00:51:22 Donc on voit bien, ça facilite les choses.
00:51:27 Oui, après on peut rencontrer quelqu'un, passer un moment à discuter, il n'y a pas de stress forcément après.
00:51:34 Oui, mais c'est important parce que j'ai quand même souvent des personnes qui me disent
00:51:40 "le site internet c'est pas bien, il n'y a que des...". Non, il y a de tout comme dans la vie.
00:51:44 Exactement.
00:51:45 C'est le même reflet.
00:51:46 Ça dépend de la manière dont on aborde les gens.
00:51:48 Et c'est vrai qu'il y a des personnes dès le départ, je vois, qui sont complètement remontées contre les femmes.
00:51:54 Donc là je comprends assez rapidement.
00:51:59 Donc j'invente un truc, c'est ça qui est bien sur les sites.
00:52:02 On peut dire "bon bah écoute, bonne soirée, j'ai quelqu'un qui vient m'appeler".
00:52:08 Il y a de tout.
00:52:10 Oui, oui, la seule... et dans l'absolu, je suppose que vous faites le tri et quand vous rencontrez quelqu'un,
00:52:18 à priori vous n'êtes pas trop déçus. Alors après ça colle ou ça ne colle pas, c'est autre chose.
00:52:23 Oui, voilà, c'est pour ça que j'aime bien rencontrer rapidement, parce que ça ne sert à rien de passer des heures à discuter
00:52:29 sur des sujets peut-être qui nous intéressent, mais si on n'est pas attiré par la personne physiquement...
00:52:35 Je crois que vous avez raison, parce que lorsqu'on échange trop longtemps de manière virtuelle, on se fait un peu un film.
00:52:44 Et quand on rencontre la personne en vrai, on a toutes les chances d'être déçus, je pense.
00:52:50 Exactement.
00:52:51 C'est possible, oui, c'est possible.
00:52:54 C'est très chronophage.
00:52:56 Oui, c'est chronophage, surtout.
00:52:58 Oui, le but de toute façon, quand on va sur des sites, c'est qu'il y a des gens qui vont juste pour rester dans le virtuel.
00:53:05 Oui, oui, bien sûr.
00:53:06 Mais ça, vous les repérez.
00:53:08 Oui, mais il y a même des faux profils. J'ai eu une personne l'autre jour, j'ai vu sa photo sur trois profils différents.
00:53:16 Un qui habitait à Nantes, un autre qui habite à Paris, un autre à Avignon. Je lui ai dit "mais c'est curieux ta photo là".
00:53:22 Il me dit "oui, je sais, je l'ai signalé au site".
00:53:25 C'est le même.
00:53:27 Il a multiplié ses chances.
00:53:29 Il a dit "je ne suis pas là ce week-end".
00:53:31 C'est un scammer.
00:53:32 Je ne comprends pas à quoi ça sert.
00:53:34 Il multipliait ses chances par trois, je ne sais pas.
00:53:37 Oui, mais il ne veut pas rencontrer.
00:53:40 Il s'excite comme ça alors.
00:53:42 Oui, certainement.
00:53:44 De toute façon, oui.
00:53:46 Il s'invente une vie avec un chien, avec son fils.
00:53:49 Je crois que je pourrais faire un bouquin là-dessus.
00:53:55 Allez-y Fabienne.
00:53:57 Ça peut être intéressant, absolument.
00:53:59 Ça fait combien de temps que vous êtes sur les sites de rencontres ?
00:54:01 Alors là, je suis de retour depuis le mois de juin.
00:54:06 Mais la première fois que j'ai rencontré mon compagnon, ça fait bien dix ans.
00:54:11 Oui, donc en plus vous avez du recul.
00:54:15 Ça a évolué dans quel sens par rapport à il y a dix ans ?
00:54:19 Ça a évolué qu'il y a beaucoup de gens qui discutent, qui commencent,
00:54:25 et qui ne disent même pas au revoir et qui disparaissent.
00:54:28 On ne sait pas pourquoi.
00:54:30 Alors qu'avant, au moins ils prenaient le temps de dire au revoir.
00:54:33 Maintenant, c'est du jetable.
00:54:35 Oui, c'est ça.
00:54:37 C'est le reflet de la société.
00:54:39 Oui, comme on s'inscrit sur Doctolib et qu'on ne prévient pas quand on ne vient pas.
00:54:43 Enfin, il y a une sorte de...
00:54:45 Le respect est une voie...
00:54:47 Donc il faut être prêt psychologiquement quand même pour aller sur un site.
00:54:51 Oui, oui.
00:54:53 Mais le respect de la parole, tout ça, c'est des choses qui sont en perte de vitesse.
00:55:00 Donc c'est normal que ça se retrouve aussi sur les sites de rencontre,
00:55:04 comme il y a le ghosting maintenant, qui est aussi très fréquent.
00:55:08 Enfin...
00:55:10 Et on sort du sujet, désolée.
00:55:12 Oui, mais pas du tout Fabienne, c'était tout à fait charmant.
00:55:15 C'est une addiction aussi, il y a des gens qui sont addicts aux sites de rencontre
00:55:19 et qui ne rencontrent jamais personne.
00:55:21 Oui, c'est plutôt un usage problématique qu'une addiction.
00:55:24 Je pense qu'ils ne souffrent pas, c'est l'usage problématique.
00:55:27 Oui, mais en même temps, Laurent a raison,
00:55:29 si tous les soirs vous rentrez et vous allez sur des sites de rencontre,
00:55:32 vous restez trois heures sur des sites de rencontre,
00:55:34 on est quand même un peu dans l'addiction.
00:55:36 Il y a des gens qui se sentent très seuls.
00:55:38 Il faut vraiment souffrir en fait.
00:55:40 Oui, c'est ça.
00:55:42 Il faut vraiment souffrir d'être seul.
00:55:44 Tout de suite, ils ont l'impression que ça va être le grand amour,
00:55:47 et moi je dis "Oh là, doucement..."
00:55:49 Le grand amour...
00:55:51 On ne le trouve pas partout le grand amour, ça c'est sûr.
00:55:54 Non.
00:55:55 Bon, je vous souhaite bonne chance Fabienne.
00:55:57 Merci.
00:55:58 Merci beaucoup en tout cas.
00:55:59 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant sur Sud Radio 0826-300-300.
00:56:04 A tout de suite.
00:56:05 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:56:08 Merci Sud Radio de donner la parole aux cinq voix.
00:56:11 Grâce à vous, on avale, on avale.
00:56:14 Et nous revenons sur le sujet du jour,
00:56:24 étant addict à la pornographie,
00:56:26 avec Laurent Carilla bien sûr qui est avec nous
00:56:29 et qui nous présente ce livre "Docteur addict ou pas"
00:56:31 aux éditions Harper Collins.
00:56:33 Et nous retrouvons Bruno.
00:56:35 Bonjour Bruno.
00:56:36 Bonjour Bruno.
00:56:37 Bonjour.
00:56:38 Bonjour Laurent et bonjour Brigitte.
00:56:42 Eh bien on vous écoute Bruno, allez-y.
00:56:45 Oui, vous avez très bien introduit l'émission
00:56:48 parce que quand j'avais vu le titre,
00:56:50 j'étais en train de me dire
00:56:52 qu'on associe souvent
00:56:54 pornographie, addiction, etc. aux problèmes
00:56:58 alors que pour moi, ça n'en est pas un
00:57:01 et dans l'absolu.
00:57:03 Et je crois que Laurent, vous m'avez expliqué à plusieurs reprises dans l'émission
00:57:06 que l'addiction était bien particulière
00:57:11 et merci à lui de faire ce travail-là
00:57:14 puisque on peut vite se tromper
00:57:17 ou donner des titres d'addictifs
00:57:22 ou d'addictions à des comportements
00:57:24 qui n'en sont pas en fait.
00:57:26 Et s'agissant de la pornographie,
00:57:28 je trouve que d'ailleurs, elle est plus ou moins
00:57:30 en recul dans l'espace physique.
00:57:32 Je ne sais pas si vous partagez cette idée
00:57:34 mais c'est arrivé dans la société française
00:57:38 il y a 50 ans maintenant.
00:57:40 Il y a eu un pic pour moi dans les années 90.
00:57:42 C'est évident.
00:57:44 Il y a eu une mode, une pornochique d'ailleurs
00:57:46 ça s'appelait,
00:57:48 mais il y a eu la mode des hot-d'or,
00:57:50 il y a eu toute cette époque
00:57:52 où en effet...
00:57:54 Et dans les fêtes publiques,
00:57:56 il y avait tous les kiosques à journaux
00:57:59 avec beaucoup de publicité
00:58:01 ou même des 4x3.
00:58:03 C'était un peu intrusif.
00:58:05 Et aujourd'hui, comme tout est maintenant sur les portables,
00:58:07 je dirais que les sites
00:58:09 où les gens qui cherchent à mercenariser
00:58:11 ce genre de choses passent par le numérique.
00:58:13 Et donc ça a disparu un peu de l'espace public.
00:58:15 - Oui, ça envahit la vie virtuelle en fait.
00:58:17 - Exactement.
00:58:19 - Oui, vous avez raison, il y avait surtout
00:58:21 des pubs pour l'audio-tel,
00:58:23 minitel, avec des femmes
00:58:25 très déshabillées.
00:58:27 Et c'est vrai que c'était des grandes affiches.
00:58:31 - C'est vrai qu'on a tendance à oublier
00:58:33 que de toute façon,
00:58:35 il y a toujours eu des choses qui pouvaient choquer les enfants.
00:58:37 - Tout à fait, c'est vrai.
00:58:39 - Vous avez raison, Bruno.
00:58:41 - Et sur la pédagographie,
00:58:43 je crois que la question que vous me posez
00:58:45 ou la façon dont
00:58:47 je vous positionne, ça va surtout être
00:58:49 comment en effet on parlait
00:58:51 à mes enfants, parce que
00:58:53 ce n'est pas "est-ce qu'ils vous les confrontent ou pas ?"
00:58:55 c'est "ils vont y être".
00:58:57 Donc avec les téléphones portables,
00:58:59 même si on met soi-même des barrières,
00:59:01 des limites,
00:59:03 des firewalls,
00:59:05 des choses comme ça... - Mais qu'on tourne les barrières.
00:59:07 - Ils auront forcément
00:59:09 un copain ou une copine qui,
00:59:11 elle, aura accès et
00:59:13 comme je dirais nous,
00:59:15 mais un peu plus tardivement.
00:59:17 Moi j'avais presque 14 ans, mais
00:59:19 on avait forcément le copain qui avait
00:59:21 le microscope avec des cassettes.
00:59:23 Et voilà, mais
00:59:25 je crois qu'il faut
00:59:27 surtout les préparer à ça.
00:59:29 Il a trouvé le moyen de leur dire
00:59:31 que ça existe d'une part et surtout
00:59:33 que c'est virtuel et que c'est pas
00:59:35 la réalité en tous les cas.
00:59:37 - Tout ce qu'ils voient c'est pas la réalité,
00:59:39 que c'est joué, c'est de l'acting.
00:59:41 Et que
00:59:43 on reproduit pas ça comme ça
00:59:45 dans la vraie vie et que
00:59:47 c'est pas
00:59:49 des rapports
00:59:51 consentis aussi rapidement
00:59:53 qu'on voit dans les films,
00:59:55 c'est pas la vraie vie.
00:59:57 - Exactement, mais c'est assez délicat
00:59:59 parce que
01:00:01 je dirais malheureusement, ça va arriver
01:00:03 de plus en plus tôt.
01:00:05 - Mais ça arrive déjà de plus en plus tôt Bruno, vous savez que
01:00:07 on a des signalements autour du
01:00:09 CM1, CM2 quand même.
01:00:11 - C'est ça, dans les écoles primaires.
01:00:13 - Après c'est comment les parents éduquent
01:00:15 leurs enfants, "éduquent" entre guillemets,
01:00:17 par rapport à l'usage
01:00:19 du smartphone, par rapport à l'usage d'une tablette,
01:00:21 par rapport aussi
01:00:23 à l'éducation
01:00:25 "sexuelle" entre guillemets,
01:00:27 notamment dans les mots de la sexualité,
01:00:29 il faut introduire maintenant
01:00:31 les mots
01:00:33 de pornographie,
01:00:35 de...
01:00:37 d'image,
01:00:39 et les prévenir
01:00:41 de cet effet
01:00:43 de dissociation du corps
01:00:45 avec ce qu'ils voient.
01:00:47 Parce que ça peut les impacter,
01:00:51 on ne sait pas comment les enfants vivent
01:00:53 ça, mais on sait très bien que
01:00:55 quand un enfant de 8 ans
01:00:57 est exposé à des images pornographiques,
01:00:59 les effets sur son cerveau,
01:01:01 c'est l'équivalent d'une expérience sadomasochiste
01:01:03 si vous voulez. Donc vous voyez, c'est
01:01:05 assez traumatisant pour quelqu'un qui n'est pas prêt.
01:01:07 - Complètement.
01:01:09 - Il n'y a pas de plaisir quoi.
01:01:11 - La difficulté ça va être
01:01:13 qu'on vit dans un monde
01:01:15 connecté aussi à d'autres personnes,
01:01:17 et donc à l'environnement. Et donc même si
01:01:19 dans le foyer,
01:01:21 on a ce dialogue, voire même
01:01:23 cette imitation sur l'image des téléphones
01:01:25 et autres,
01:01:27 on aura forcément, pas forcément...
01:01:29 - Il y a de fortes chances en tout cas
01:01:31 que l'enfant
01:01:33 avec un copain ou une copine
01:01:35 vous regarde ces images-là
01:01:37 absolument. - Mais oui, mais si on les
01:01:39 avertit,
01:01:41 si on les avertit, si on leur dit
01:01:43 peut-être qu'ils pourraient dire "bon non, j'ai pas très envie"
01:01:45 ou "ok, je vais voir vite fait",
01:01:47 ils pourraient aussi venir vous dire "ben, l'autre jour
01:01:49 j'étais ça, on a vu ça, c'était
01:01:51 bizarre", vous voyez, exprimer
01:01:53 ses inquiétudes sur un truc
01:01:55 vu. Mais chez les ados
01:01:57 c'est différent.
01:01:59 - Vous avez bien résumé, je crois que
01:02:01 la chose à dire c'est qu'au moins s'il a été
01:02:03 dérangé par ça, qu'il puisse savoir
01:02:05 qui il compte. - Oui, bien sûr.
01:02:07 - Que ce soit assez naturel.
01:02:09 - Mais vous voyez, moi je pense
01:02:11 qu'il serait possible
01:02:13 d'expliquer aux enfants,
01:02:15 aux jeunes enfants, je dis bien,
01:02:17 comment les animaux se reproduisent,
01:02:19 les mammifères se reproduisent,
01:02:21 d'une manière très sexe,
01:02:23 sans aucun
01:02:25 amour, et que
01:02:27 parfois la pornographie montre
01:02:29 ces images-là, mais que c'est pas ça
01:02:31 l'amour entre deux êtres humains. Et à partir
01:02:33 de ce moment-là, on a un discours
01:02:35 qui est très cohérent, qui est quand même facile
01:02:37 à faire
01:02:39 entendre à des enfants,
01:02:41 et au moins s'ils tombent sur ces
01:02:43 images-là, ils savent que
01:02:45 c'est pas ça.
01:02:47 Vous voyez Bruno ?
01:02:49 Sauf que dès qu'on essaye
01:02:51 d'avoir un discours comme ça, on se
01:02:53 heurte à des tas
01:02:55 d'associations qui considèrent
01:02:57 qu'on va
01:02:59 dépraver nos enfants,
01:03:01 donc c'est pour ça qu'on n'avance pas.
01:03:03 - Je crois que le rôle d'un parent,
01:03:05 c'est de préparer
01:03:07 les enfants dans le monde dans lequel ils vivent.
01:03:09 - Mais bien sûr, mais c'est aussi le rôle
01:03:11 de la société, c'est aussi le rôle
01:03:13 de la société normalement de préparer...
01:03:15 - Et l'éducation nationale aussi, hein.
01:03:17 Et de la préventologie aussi,
01:03:19 mais la prévention, y'en a pas beaucoup.
01:03:21 - Et donc on entend, il faut interdire
01:03:23 la pornographie, sauf que...
01:03:25 - Bon, c'est très bien que ça marche pas, ça marchera jamais.
01:03:27 - Alors, il y a eu des propos là-dessus,
01:03:29 par exemple, maintenant, il y a
01:03:31 une nécessité de se pornifier
01:03:33 sur des sites où on a tous 18 ans.
01:03:35 Donc il y a tout de suite une démarche qui a été mise en place.
01:03:37 - Oui, mais ça se contourne.
01:03:39 - Oui, mais on contente plus, on contourne.
01:03:41 - Oui, ça se contourne. - C'est pas aussi facile
01:03:43 qu'il y a 5 ans. Il y a 5 ans,
01:03:45 on cliquait sur une bande de filles,
01:03:47 ça apparaissait tout de suite.
01:03:49 - C'est vrai, vous avez raison.
01:03:51 - Donc oui, bien sûr, les petits malins
01:03:53 trouvent toujours le contournement,
01:03:55 mais au moins, c'est pas aussi
01:03:57 facile que c'était il y a 5 ans.
01:03:59 - Alors, moi je ne sais pas,
01:04:01 je ne sais pas si aujourd'hui, encore,
01:04:03 un enfant peut, de manière
01:04:05 tout à fait accidentelle, tomber sur
01:04:07 une image pornographique.
01:04:09 - Avec des pop-up, ouais.
01:04:11 - Je crois, oui, il me semble, oui.
01:04:13 - Pas forcément très pornographique, mais plutôt
01:04:15 - Parce que bon...
01:04:17 - Hérotique, une image auquel on n'est pas prêt.
01:04:19 - Oui, une image, mais bon,
01:04:21 voir une femme avec des seins nus, ça va.
01:04:23 C'est pas comme une
01:04:25 incohite. - Oui, une pénétration.
01:04:27 Vous avez raison. Après ça, il faut aller
01:04:29 le chercher quand même. - Il me semble, oui.
01:04:31 - Mais sur les réseaux sociaux, certains réseaux sociaux,
01:04:33 on peut le voir
01:04:35 plus facilement.
01:04:37 - D'où la nécessité
01:04:39 de travailler en amont. - Exactement.
01:04:41 - Merci Bruno. - Merci Bruno.
01:04:45 - Merci à vous. - Merci, merci Laurent.
01:04:47 - On continue et vous pouvez nous appeler au 0826
01:04:49 300 301, tout de suite.
01:04:51 14h16,
01:04:53 Brigitte Lahaie,
01:04:55 Sud Radio. Ça, c'est passé
01:04:57 sur Sud Radio. - Est-ce qu'on ne marche pas
01:04:59 sur la tête avec la dernière trouvaille
01:05:01 sur les médecins ? Ce que l'on propose aujourd'hui,
01:05:03 c'est de faire des gardes obligatoires.
01:05:05 Oui, mais encore faudrait-il
01:05:07 songer à les rémunérer un peu plus.
01:05:09 Tout le monde pleure pour avoir des médecins
01:05:11 généralistes à côté de chez soi,
01:05:13 mais personne n'est prêt à dépenser
01:05:15 quelques euros supplémentaires
01:05:17 le prix d'un
01:05:19 demi-paquet de cigarettes pour rémunérer
01:05:21 ses médecins. - Sud Radio,
01:05:23 parlons vrai.
01:05:25 - Le plus grand site de
01:05:27 webcam live réservé aux adultes.
01:05:29 - Brigitte Lahaie,
01:05:31 Sud Radio, le love conseil.
01:05:33 - Alors Laurent Carilla,
01:05:35 comme dans votre livre "Docteur addict
01:05:37 ou pas" aux éditions Harper Collins,
01:05:39 vous parlez à un moment donné de la chirurgie
01:05:41 esthétique et c'est vrai qu'on
01:05:43 voit des femmes qui en font
01:05:45 de plus en plus. - Et des hommes.
01:05:47 - Et des hommes aujourd'hui, oui, ça commence
01:05:49 beaucoup moins quand même. - Beaucoup moins.
01:05:51 - Mais c'est vrai que ça commence. Donc j'ai eu envie de faire un love
01:05:53 conseil sur les complexes.
01:05:55 Nos complexes physiques
01:05:57 qui sont souvent
01:05:59 terriblement douloureux au moment de l'adolescence.
01:06:01 C'est un moment difficile
01:06:03 et c'est vrai que ça peut devenir
01:06:05 quelque chose qui va...
01:06:07 - Se chroniciser. - Oui.
01:06:09 En revanche, ça peut
01:06:11 devenir une force plus tard,
01:06:13 un complexe au moment de l'adolescence, et je vais m'expliquer.
01:06:15 Alors, comment savoir
01:06:17 si on est complexé ? Est-ce que vous avez
01:06:19 tendance à penser que sans défaut physique,
01:06:21 votre vie irait mieux ? Est-ce que vous pensez
01:06:23 que sans ce que vous n'aimez pas
01:06:25 chez vous, votre pouvoir de séduction
01:06:27 serait augmenté ?
01:06:29 Voilà deux choses
01:06:31 qui laissent à penser qu'en effet, votre complexe
01:06:33 vous nuit, parce qu'on a tous des choses
01:06:35 qu'on n'aime pas chez soi.
01:06:37 Et donc, c'est important
01:06:39 de comprendre qu'à ce moment-là,
01:06:41 vous êtes peut-être un peu trop complexé.
01:06:43 Je crois que c'est vraiment essentiel d'être
01:06:45 capable de se voir tel qu'on est,
01:06:47 et puis de se rendre
01:06:49 compte que finalement, on a peut-être
01:06:51 tel ou tel défaut, mais ça ne veut pas dire pour ça qu'on est
01:06:53 totalement seul.
01:06:55 Et en règle générale,
01:06:57 personne n'ayant un physique parfait,
01:06:59 on sait très bien qu'on ne nous aime
01:07:01 pas spécialement pour notre physique,
01:07:03 on nous aime pour un ensemble de choses.
01:07:05 - Oui, pour un ensemble de choses. - Et ce ne sont pas
01:07:07 nos complexes qui font qu'on nous aime ou qu'on nous aime pas.
01:07:09 - Exactement. - Donc c'est vraiment important
01:07:11 de... Bon, normalement,
01:07:13 quand on devient adulte, on dépasse
01:07:15 nos complexes qui viennent souvent
01:07:17 de l'enfance.
01:07:19 Et c'est souvent, soit
01:07:21 difficultés
01:07:23 de sécurité affective,
01:07:25 ça peut être des moqueries de copains,
01:07:27 aussi,
01:07:29 et c'est aussi un sentiment de ne pas
01:07:31 avoir plus à l'un de nos parents, aussi,
01:07:33 parfois. On sait notamment que les
01:07:35 femmes qui ont des complexes, c'est souvent
01:07:37 parce que leur père ne les a pas trouvées
01:07:39 suffisamment jolies, enfin, il y a plein de choses comme ça.
01:07:41 Donc c'est important de
01:07:43 comprendre tout ça, et puis
01:07:45 éventuellement d'aller en parler à quelqu'un.
01:07:47 Bon, un nez trop grand, un sexe trop petit,
01:07:49 des formes trop généreuses, une petite poitrine,
01:07:51 un crâne dégarni, bref, tout ça c'est pas grand chose
01:07:53 si on a un cœur et une capacité
01:07:55 de s'intéresser aux autres. - Exactement. Et puis les rides
01:07:57 et la cellulite, c'est beau.
01:07:59 - Oui, enfin, en tout cas,
01:08:01 ce que je voudrais juste dire, c'est que
01:08:03 cette lutte contre le vieillissement,
01:08:05 c'est une lutte perdue d'avance. - Ah ouais.
01:08:07 - Donc autant s'accepter, quoi. - Exactement.
01:08:09 - Après, je suis pas contre la chirurgie esthétique,
01:08:11 je suppose que vous non plus.
01:08:13 - Non, je suis pas contre, mais
01:08:15 je suis pas trop pour non plus.
01:08:17 - Non, bien sûr, mais enfin bon, il faut,
01:08:19 comme tout, trouver... - Ouais, chacun fait comme
01:08:21 il a envie et ça lui fait plaisir.
01:08:23 - Mais pas l'excès. - Faut pas basculer dans l'excès.
01:08:25 - Voilà. Marc nous rejoint.
01:08:27 Donc Marc, déjà, on va parler de ce jouet,
01:08:29 puis je crois qu'après vous voulez réagir sur le sujet du jour.
01:08:31 - Bonjour Marc. - Donc ce jouet,
01:08:33 c'est un Kamasutra Poker Game
01:08:35 pour 19,90€, donc
01:08:37 franchement, pour une fois, c'est pas très cher.
01:08:39 Et alors, qu'est-ce
01:08:41 que vous en pensez ? - Donc
01:08:43 bonjour Brigitte, bonjour Laurent. - Bonjour Marc.
01:08:45 - Donc effectivement, j'ai reçu
01:08:47 ce petit coffret et
01:08:49 moi qui suis adepte des jeux de société,
01:08:51 j'étais curieux de voir ce que c'était que ce
01:08:53 clip poker. Et effectivement,
01:08:55 quand on l'ouvre, voilà, c'est joli, c'est légèrement
01:08:57 ce de velours, il y a
01:08:59 un jeu de cartes, autour de 52
01:09:01 cartes, où sur chacune des cartes,
01:09:03 il y a une position du Kamasutra qui est différente.
01:09:05 - Ah oui, oui, il y en a des positions.
01:09:07 - Il y a pas mal de choses.
01:09:09 Et puis, il y a 5 types de
01:09:11 jetons de poker qui sont là. Alors,
01:09:13 petite exception, j'ai cru que c'était des vrais jetons de poker,
01:09:15 mais c'est des jetons de poker en carton.
01:09:17 Mais rien n'empêche, quand on a des jetons de poker
01:09:19 à la maison, on les a remplacés pour donner un peu plus
01:09:21 de réalisme au jeu.
01:09:23 Et ce que j'ai particulièrement
01:09:25 aimé, ce sont les règles qui sont
01:09:27 expliquées,
01:09:29 à savoir que la partie va se jouer
01:09:31 en 4 manches. Il va y avoir
01:09:33 une première manche de scripting,
01:09:35 on va dire, et en fin de compte,
01:09:37 à chaque donne qui est faite, la personne
01:09:39 qui perd, si elle a plus de jetons
01:09:41 que deux jetons
01:09:43 qui lui restent, a de retirer les
01:09:45 jetons correspondants. C'est-à-dire, par exemple,
01:09:47 si elle a deux jetons, elle ne peut pas avoir plus de jetons sur elle.
01:09:49 Et ça va se jouer comme ça,
01:09:51 et ensuite, sur la mesure, c'est le gagnant
01:09:53 qui va retirer
01:09:55 7 jetons à la personne,
01:09:57 et à la fin, tous les adversaires
01:09:59 sont nus, et ensuite,
01:10:01 moi, si j'ai gagné
01:10:03 toute la partie, la phase
01:10:05 de tripe,
01:10:07 je vais choisir qui va me déshabiller.
01:10:09 Et comme ça, à la fin de cette phase-là,
01:10:11 tout le monde est nu.
01:10:13 Et ensuite, on va avoir une phase caresse.
01:10:15 Et dans cette phase caresse, ce qui est intéressant, c'est que
01:10:17 pareil, en fonction de
01:10:19 la personne qui va perdre, en fonction des jetons qui vont
01:10:21 lui rester, elle va devoir se caresser devant
01:10:23 les autres, toute seule,
01:10:25 mais sans toucher à ses parties intimes.
01:10:27 Après, si elle a encore moins de jetons,
01:10:29 elle devra se caresser,
01:10:31 mais en insistant un peu plus sur ses parties intimes.
01:10:33 Ensuite,
01:10:35 si il lui reste plus qu'un seul jeton, elle devra caresser
01:10:37 un autre joueur, mais pas les parties intimes.
01:10:39 Et quand il lui reste plus qu'un jeton, elle devra caresser un autre joueur
01:10:41 et les parties intimes.
01:10:43 Et donc, ça va se permettre, au fur et à mesure, de créer
01:10:45 une excitation qui va monter.
01:10:47 Et ensuite, justement, on va arriver à cette phase d'excitation,
01:10:49 où là, c'est la phase d'excitation,
01:10:51 sur le principe du nombre de jetons qui va rester.
01:10:53 Elle va devoir
01:10:55 embrasser sur la bouche une autre personne,
01:10:57 et c'est toujours le gagnant qui décide qui.
01:10:59 Ou elle va s'embrasser sur la bouche
01:11:01 ou avec la langue, mais sans les parties intimes.
01:11:03 Après, ça sera les parties intimes,
01:11:05 et après, ça sera l'affiliation ou le puni lingus.
01:11:07 - Bon, en tout cas,
01:11:09 c'est un jeu pour grand...
01:11:11 - C'est un jeu pour grand à plusieurs, là.
01:11:13 - C'est assez libertin, quand même. Enfin, je pense que
01:11:15 c'est pas un jeu pour tout le monde.
01:11:17 - Non, non, c'est la dernière phase.
01:11:19 La dernière phase, il y a juste
01:11:21 un seul tour. La personne qui gagne
01:11:23 choisit la position du kamasutra
01:11:25 qui est pour sa main,
01:11:27 qui a gagné, à réaliser avec la personne de son choix.
01:11:29 - D'accord. Ah oui, donc on va
01:11:31 jusqu'au bout.
01:11:33 - C'est parfait. Et effectivement, il faut jouer
01:11:35 avec des libertins ou des très libertes.
01:11:37 - Ah bah oui. C'est vrai.
01:11:39 - Moi, c'est libertin aussi.
01:11:41 Je trouve que ça...
01:11:43 Pour faire une soirée privée,
01:11:45 je trouve ça génial, plutôt que
01:11:47 le fait de dire "on vient à la maison,
01:11:49 on discute, on prend un verre, tout ça".
01:11:51 On se met avec nos verres à table,
01:11:53 et ça permet de se stopper tout doucement et de faire monter la pression.
01:11:55 - Oui, c'est...
01:11:57 - C'est génial.
01:11:59 - Pour des libertins, c'est un jeu qui permet de...
01:12:01 - Un jeu de société.
01:12:03 - Un jeu de société libertin.
01:12:05 - Exactement. - Bon, très bien.
01:12:07 - Je serai plus qu'à jouer, mais dans une prochaine soirée,
01:12:09 je n'hésiterai pas à sortir pour justement casser un petit peu
01:12:11 le rythme.
01:12:13 - Oui, et mettre de l'ambiance
01:12:15 assez chaude tout de suite.
01:12:17 - Exactement. - Et alors, quelle note
01:12:19 vous allez lui donner à ce jeu ?
01:12:21 - Je lui mettrai 8/10.
01:12:23 - 8/10. - C'est une belle note.
01:12:25 - Alors, ce jeu Kamasutra Poker,
01:12:27 "Tease and Please", on le trouve bien sûr
01:12:29 sur ruedesplaisir.com,
01:12:31 et encore une fois, je le répète,
01:12:33 il est assez abordable, puisque c'est
01:12:35 19,90€.
01:12:37 - C'est le prix de mon livre. - C'est le prix de votre livre,
01:12:39 absolument. C'est pas la même...
01:12:41 Votre livre, on peut le lire en famille.
01:12:43 - On peut lire.
01:12:45 - Le jeu, je... - Ou entre libertins.
01:12:47 - Pourquoi pas ? Mais enfin,
01:12:49 entre libertins, je pense qu'ils ont d'autres...
01:12:51 - Chats à fouetter. - D'autres chats à fouetter.
01:12:53 Je crois que vous vouliez réagir aussi sur le
01:12:55 sujet, Marc.
01:12:57 - Oui, tout à fait, parce qu'également, je regarde du porno,
01:12:59 ça m'arrive de le regarder trois fois par semaine.
01:13:01 Alors effectivement, sur les sites habituels
01:13:03 qu'on connaît tous de streaming,
01:13:05 et je trouve rarement mon bonheur
01:13:07 dessus, puisque effectivement, si c'est pour
01:13:09 voir, on va dire du cul pour du cul,
01:13:11 il n'y a pratiquement que ça.
01:13:13 Et c'est vrai que moi, ce qui me fait
01:13:15 plus adepte du porno, c'est une histoire,
01:13:17 quelque chose qui éveille justement les sens.
01:13:19 Comme je te l'ai dit avant, ou comme
01:13:21 des fois, on peut encore trouver sur certaines plateformes.
01:13:23 Alors bien sûr, des fois, ça va être meilleur,
01:13:25 donc moi, je ne suis pas inscrit sur des sites
01:13:27 pour payer, mais c'est là où, en ce moment,
01:13:29 et comme vous le disiez des fois, parfois Brigitte,
01:13:31 c'est qu'on diabolise trop le porno,
01:13:33 à mon goût, et effectivement,
01:13:35 quand on ne sait pas ce qu'est
01:13:37 le porno, on va dire...
01:13:39 On en connaît, le porno, comme ça,
01:13:41 mais si on va regarder uniquement sur des sites
01:13:43 où on voit vraiment que c'est directement en action
01:13:45 tout ça, et il n'y a pas justement
01:13:47 cette mise en scène, on va se faire une image
01:13:49 du porno qui est négative.
01:13:51 Alors qu'en fin de compte, on peut avoir du porno qui ne sera pas
01:13:53 de l'héroïsme, mais qui peut être enthousiaste,
01:13:55 justement à ce type de scénario qui va être
01:13:57 un peu plus cocasse qu'un film érotique,
01:13:59 et bon, bien sûr, après, l'action va être
01:14:01 plus hard qu'un film érotique,
01:14:03 mais voilà, moi, je me rends compte
01:14:05 que je regarde souvent ça, je trouve rarement mon bonheur,
01:14:07 ou alors, il faut que je passe du temps.
01:14:09 Et c'est vrai que j'aime bien me masturber,
01:14:11 parce que ça me tue pas tous les jours,
01:14:13 et donc je vais chercher une phase d'excitation,
01:14:15 mais à force de trop regarder le porno,
01:14:17 je m'aperçois aussi que ma fantasmagorie
01:14:19 est diminuée. C'est-à-dire qu'il me faut
01:14:21 parfois ce support de porno,
01:14:23 de voir des images
01:14:25 pour pouvoir prendre du plaisir, mais pas juste des images
01:14:27 brutes de scènes en action.
01:14:29 Vraiment, ces images,
01:14:31 j'ai besoin de ces images de désir,
01:14:33 de situations cocasses
01:14:35 pour me donner plus d'excitation.
01:14:37 - D'ailleurs, c'est
01:14:39 une critique que l'on fait
01:14:41 aussi au porno, et que je trouve tout à fait juste
01:14:43 d'ailleurs, c'est que le problème du porno,
01:14:45 si on le regarde un petit
01:14:47 peu juste le temps d'une masturbation,
01:14:49 on coupe totalement
01:14:51 sa capacité à imaginer,
01:14:53 et c'est
01:14:55 embêtant, parce que ça réduit
01:14:57 le pouvoir
01:14:59 des fantasmagories.
01:15:01 - Et ce, quand on est plus jeune,
01:15:03 en plus. - D'autant plus
01:15:05 si on est très jeune, oui, absolument.
01:15:07 - Mais, aller
01:15:09 chercher du porno un peu plus
01:15:11 comment dirais-je,
01:15:13 érotique, on va dire, du porno érotique,
01:15:15 ça demande un peu de...
01:15:17 il faut aller chercher, c'est plus compliqué.
01:15:19 - Oui, il faut aller chercher des films, mais pas aller sur
01:15:21 les plateformes de streaming, qui ne font qu'avoir
01:15:23 des scènes de go-go, qui sont
01:15:25 plutôt directement dans l'action. - Oui.
01:15:27 Et après, il y a aussi le problème
01:15:29 de l'escalade de l'image aussi.
01:15:31 Certains, à un moment,
01:15:33 ne trouvent plus l'excitation dans des images très standards,
01:15:35 tout en légalité, ils recherchent des choses
01:15:37 de plus en plus hard, tout en légalité.
01:15:39 - Mais il faut savoir aussi que
01:15:41 le porno, il a
01:15:43 pour objectif, après on peut critiquer,
01:15:45 mais en tout cas, c'est son objectif, c'est de montrer
01:15:47 ce qu'on ne fait pas
01:15:49 chez soi.
01:15:51 - Oui, complètement. - Donc, comme
01:15:53 la sexualité s'est quand même énormément
01:15:55 libérée
01:15:57 chez les gens,
01:15:59 il y a une époque où montrer une scène de
01:16:01 sodomie, c'était déjà du porno,
01:16:03 c'est parce que les gens ne pratiquaient pas.
01:16:05 Aujourd'hui, pour montrer des choses
01:16:07 que les gens ne font pas, il faut
01:16:09 montrer des choses
01:16:11 assez hard.
01:16:13 - Oui, complètement.
01:16:15 - Voilà.
01:16:17 - Et si je peux rajouter quelque chose ?
01:16:19 - Je vous en prie, oui. - Je crois que c'était
01:16:21 mardi que vous aviez parlé avec
01:16:23 Hélène Pissoula
01:16:25 de l'enquête qui est sortie
01:16:27 chez IFOP. - Oui, oui, absolument, c'était mardi.
01:16:29 - Et dites-moi, vous avez le rapport par rapport
01:16:31 au porno et par rapport à tout ce que ça peut
01:16:33 engendrer avec cette phase d'excitation,
01:16:35 de désir et un peu, maintenant,
01:16:37 ce que c'est que la sexualité.
01:16:39 Et c'est vrai, le porno, il faut vraiment le prendre
01:16:41 comme un support d'excitation, mais pas
01:16:43 la vraie vie. Comme vous disiez tout à l'heure,
01:16:45 j'écoutais, quand on regarde des films de guerre,
01:16:47 des films d'action, je ne sais pas ce qui se passe dans la réalité,
01:16:49 mais parfois, il n'y a pas tout le temps.
01:16:51 Et en fin de compte, c'est vrai que
01:16:53 le porno, il faut essayer de le prendre comme un délire.
01:16:55 Mais c'est compliqué pour des gens.
01:16:57 Et puis, à un moment donné, on va y arriver
01:16:59 à cette phase où ils vont se redécouvrir ça.
01:17:01 Et c'est de leur expliquer. Et je pense que
01:17:03 après, se servir du porno, c'est le prendre
01:17:05 pour ce que ça doit être. Et pas
01:17:07 pour une réalité de la vie. Et c'est là
01:17:09 où c'est le plus compliqué, parce que quand je vois
01:17:11 effectivement l'enquête qui est sortie dix fois,
01:17:13 pour moi, ça me désole complètement
01:17:15 de voir les chiffres qui sont sortis.
01:17:17 - Et oui, les jeunes, surtout les jeunes,
01:17:19 font beaucoup moins l'amour,
01:17:21 beaucoup moins de relations sexuelles.
01:17:23 Et ce qui est très embêtant, c'est que...
01:17:25 Enfin, moi, je ne sais pas ce que vous en pensez, Laurent Carilla,
01:17:27 moi qui travaille depuis très longtemps
01:17:29 sur la construction de son identité sexuelle,
01:17:31 on se la construit pas
01:17:33 par rapport aux rencontres sexuelles qu'on fait
01:17:35 avec les autres.
01:17:37 Donc si on n'a pas de rencontres sexuelles,
01:17:39 si on ne fait que
01:17:41 de la masturbation devant du porno,
01:17:43 je ne sais pas tellement comment on va se construire
01:17:45 dans son identité sexuelle.
01:17:47 - C'est inquiétant.
01:17:49 C'est ce que je disais.
01:17:51 Quand on les interroge, les jeunes, ils disent...
01:17:53 En plus, ils disent que,
01:17:55 même si le sexe est banalisé derrière les écrans,
01:17:57 ils disent que comme on ne se touche pas, on n'aura pas de problème.
01:17:59 Or, ce qui n'est pas de cela fait vrai.
01:18:01 - Oui, c'est...
01:18:03 - C'est ça, leur idée princeps.
01:18:05 - Oui.
01:18:07 Oui, mais en même temps, on sait aussi que
01:18:09 beaucoup de jeunes hommes, aujourd'hui, ont peur d'aller vers des femmes
01:18:11 parce qu'ils ont peur d'être accusés de harcèlement.
01:18:13 - Bien sûr.
01:18:15 - Non, non, mais...
01:18:17 C'est des vraies questions de société, je trouve.
01:18:19 On n'arrive pas à les...
01:18:21 Il faudrait qu'on en parle intelligemment.
01:18:23 - Oui, qu'on en suive surtout.
01:18:25 - Et même des hommes plus vieux.
01:18:27 Pas forcément que des jeunes.
01:18:29 Parfois, je peux me dire,
01:18:31 même si c'est au travail de complimenter quelqu'un,
01:18:33 ça devient compliqué.
01:18:35 On ne sait pas comment la personne va réagir.
01:18:37 Effectivement, si après, on a une addiction au porno
01:18:39 et qu'on a certaines images
01:18:41 et qu'on considère que la sécurité, c'est ce qu'on voit dans le porno
01:18:43 et qu'on va parler à une femme,
01:18:45 ce n'est pas ça.
01:18:47 Mais c'est vrai que ça devient un peu plus compliqué, je pense,
01:18:49 pour les hommes, ces derniers temps.
01:18:51 - Oui, oui, je sais bien.
01:18:53 Écoutez, on essaie de...
01:18:55 Nous, de parler de sexualité...
01:18:57 - Et on ne manque que de la.
01:18:59 - On est addict positif à Brigitte.
01:19:01 - On essaie d'évoquer ce que c'est que la...
01:19:03 Mais la sexualité,
01:19:05 elle est tellement multiple,
01:19:07 elle est tellement individuelle que c'est difficile
01:19:09 aussi de donner une...
01:19:11 Une explication...
01:19:13 - Il n'y a rien de normatif.
01:19:15 - Exactement. Ce qu'il faut toujours bien comprendre,
01:19:17 c'est que la sexualité humaine,
01:19:19 elle se construit dès l'enfance.
01:19:21 Alors, ça ne veut pas dire qu'on fait l'amour
01:19:23 dès l'enfance, mais elle se construit
01:19:25 dès l'enfance. Par exemple,
01:19:27 la manière dont on voit nos parents
01:19:29 s'embrasser ou pas,
01:19:31 la manière dont on aura été touché
01:19:33 par nos parents...
01:19:35 Quand je dis "touché", c'est au sens...
01:19:37 - Oui, touché émotionnellement.
01:19:39 - Et puis ensuite,
01:19:41 il y a toute la culture...
01:19:43 - L'éducation...
01:19:45 - Donc c'est très, très complexe.
01:19:47 Et c'est pour ça que c'est compliqué.
01:19:49 Mais bon, on va continuer, Marc.
01:19:51 Merci de... - Merci, Marc.
01:19:53 - Merci à vous. Allez, on fait une petite pause.
01:19:55 On se retrouve dans un instant au 0826-300-300.
01:19:57 À tout de suite.
01:19:59 - Vous voulez parler à Brigitte Lahaye ?
01:20:01 0826-300-300
01:20:03 - Cam4.fr,
01:20:05 le plus grand site de webcam live
01:20:07 réservé aux adultes.
01:20:09 - 14h-16h,
01:20:11 Brigitte Lahaye, Sud Radio.
01:20:13 - Laurent Carilla est avec nous.
01:20:15 Vous êtes psychiatre,
01:20:17 auteur de ce livre "Docteur addict ou pas"
01:20:19 aux éditions Harper Collins.
01:20:21 Alors, on n'a pas eu d'hommes
01:20:23 qui ont appelé, qui sont un peu accro
01:20:25 à la pornographie.
01:20:27 Et vous savez que je crains que ceux qui nous écoutent
01:20:29 et qui auraient aimé appeler,
01:20:31 ils n'ont pas osé, parce que justement,
01:20:33 on la critique tellement maintenant, la pornographie.
01:20:35 Alors, je ne sais pas si c'est la réalité ou pas.
01:20:37 - Non, c'est possible.
01:20:39 Mais il faut arrêter de diaboliser la pornographie.
01:20:41 Il y a un bon usage, comme tous les usages.
01:20:43 - Comme l'alcool.
01:20:45 - Il faut éduquer aussi vos enfants.
01:20:47 De ne pas aller sur la pornographie,
01:20:49 mais leur dire que ça peut être dangereux
01:20:51 pour vous, dans les représentations, etc.
01:20:53 Mais chez des adultes
01:20:55 consentants,
01:20:57 sans troubles cognitifs majeurs,
01:20:59 ce n'est pas très grave d'en voir de temps en temps.
01:21:01 - Marlène réagit.
01:21:03 Alors, ce n'est pas la Marlène de tout à l'heure.
01:21:05 - Il y a plein de Marlène aujourd'hui.
01:21:07 - Ah oui ! Bonjour Brigitte,
01:21:09 bonjour Laurent.
01:21:11 - Il y a plein de Marlène dans la même émission.
01:21:13 - Quand même ! J'adore ce prénom.
01:21:15 - Ok.
01:21:17 Alors, voilà. Donc Laurent,
01:21:19 je vais vous raconter
01:21:21 très vite mon histoire
01:21:23 avec un monsieur que j'ai
01:21:25 eu il y a quelques temps,
01:21:27 pendant trois ans. Alors, ce monsieur,
01:21:29 ami d'ami,
01:21:31 voilà, avec une réputation
01:21:33 d'homme à femme,
01:21:35 en moi curieuse, bien sûr.
01:21:37 Et donc,
01:21:39 dès le deuxième
01:21:41 rendez-vous, le monsieur en disait
01:21:43 un cadeau,
01:21:45 ce n'était pas la Saint-Valentin,
01:21:47 un énorme
01:21:49 sextoy, alors,
01:21:51 un sextoy électrique et tout.
01:21:53 - Mais quand vous dites "énorme",
01:21:55 c'était un Godemichet ?
01:21:57 - Ah non, non, non, c'est
01:21:59 même pas la marque.
01:22:01 - Non, non, mais je veux dire, c'était
01:22:03 une forme de pénis ?
01:22:05 - Ah non, non, non, c'était un vibromasseur.
01:22:07 - Un siège
01:22:09 vibrant ? - Oui, un siège électrique,
01:22:11 avec plein de...
01:22:13 Enfin, bon, bref. Dès le deuxième
01:22:15 rendez-vous, quand même, on plantait
01:22:17 le décor.
01:22:19 - Ce n'est pas forcément ce qu'on attend,
01:22:21 en effet, au deuxième rendez-vous.
01:22:23 - Qu'est-ce qu'on attend au deuxième rendez-vous, alors ?
01:22:25 - Oui, c'est pour ça que je vous dis que ça plantait
01:22:27 le décor. - C'est déjà bien qu'il apporte un cadeau,
01:22:29 remarquez, il y a plein d'hommes au deuxième rendez-vous
01:22:31 qui n'apportent plus de cadeaux.
01:22:33 - Alors, ça fait sourire, ça fait sourire.
01:22:35 - Alors, le monsieur,
01:22:37 le temps passe, on ne vivait pas ensemble,
01:22:39 on se voyait de temps en temps.
01:22:41 Très, très vite, il m'a
01:22:45 entraîné
01:22:47 sur les sites pornos.
01:22:49 J'en regardais,
01:22:51 je ne suis pas non plus...
01:22:53 - On a compris que vous n'étiez
01:22:55 pas une sainte minitouche, Marlène.
01:22:57 - Merci, Brigitte, merci.
01:22:59 Alors, tout était
01:23:01 super répertoire, il n'avait qu'à
01:23:03 cliquer les sites amateurs, pas amateurs,
01:23:05 sur son ordi, il y avait tout, alors il
01:23:07 allait ça vite. Enfin bon, c'était très
01:23:09 organisé.
01:23:11 Et puis, les mois passant,
01:23:13 ce
01:23:15 qu'il m'avait vraiment, et c'est ça que
01:23:17 je vais demander à Laurent, ce qu'il m'avait
01:23:19 interpellé,
01:23:21 c'est que ce monsieur
01:23:23 restait en érection.
01:23:25 Alors, sur le coup, je me disais
01:23:27 est-ce qu'il veut
01:23:29 reproduire, est-ce que je sais pas,
01:23:31 voilà,
01:23:33 est-ce que c'est pour moi ?
01:23:35 Et il
01:23:39 n'éjaculait pas.
01:23:41 Donc, il restait en érection longtemps,
01:23:43 longtemps, alors moi je me posais quand même
01:23:45 quelques petites questions, et puis alors
01:23:47 ça induit chez moi
01:23:49 un challenge, quand même, il va falloir
01:23:51 que je
01:23:53 pioche le truc,
01:23:55 et qu'on y arrive, alors ça a mis
01:23:57 plusieurs mois. - Vous étiez,
01:23:59 vous aviez envie qu'il envoie la sauce,
01:24:01 c'est ça ? - Ah bah oui, bah non, mais moi
01:24:03 je me disais, il a pas de plaisir,
01:24:05 ou je sais pas, enfin voilà, moi j'avais
01:24:07 envie qu'il ait du plaisir,
01:24:09 qu'il soit content, parce que moi
01:24:11 je sais
01:24:13 prendre mon plaisir, il y a pas de souci,
01:24:15 mais c'était pas...
01:24:17 Et puis alors dans ces
01:24:19 films, quand même, Laurent,
01:24:21 les hommes sont en érection
01:24:23 très très longtemps.
01:24:25 - Oui, mais c'est maquillé.
01:24:27 - Oui c'est maquillé. - C'est monté.
01:24:29 - Mais alors je me suis demandé
01:24:31 si c'était pas un dysfonctionnement
01:24:33 à la longue, vous voyez, de regarder,
01:24:35 et de vouloir
01:24:37 tenir son érection,
01:24:39 comme ça ?
01:24:41 - Non, c'est...
01:24:43 Il y a plusieurs choses, il y en a qui tiennent longtemps leur érection,
01:24:45 il y en a qui prennent du plaisir
01:24:47 sans éjaculer,
01:24:49 il y en a qui
01:24:51 n'arrivent plus à éjaculer,
01:24:53 parce qu'ils ont des images déformées des choses,
01:24:55 on a vraiment plein plein de situations,
01:24:57 et c'est vrai que bon,
01:24:59 c'est vrai que dans un modèle très standard, on se dit
01:25:01 érection, éjaculation,
01:25:03 c'est plié,
01:25:05 mais il y a des hommes
01:25:07 qui arrivent
01:25:09 même pas à éjaculer
01:25:11 lors d'une pénétration,
01:25:13 bon c'est pathologique,
01:25:15 mais qu'ils éjaculent uniquement
01:25:17 en se masturbant en dehors
01:25:19 du sexe de leur partenaire,
01:25:21 donc il y a vraiment plein de choses, après...
01:25:23 - Hum, hum...
01:25:25 - Dans les études
01:25:27 sur les addictions sexuelles,
01:25:29 avec notamment le visionnage
01:25:31 intensif de pornographie,
01:25:33 ou de supports sexuels virtuels,
01:25:35 on a souvent
01:25:37 à l'inverse
01:25:39 des masturbations compulsives
01:25:41 et avec
01:25:43 leur partenaire à l'inverse,
01:25:45 pas d'érection du tout,
01:25:47 donc des troubles du désir
01:25:49 qui sont un peu
01:25:51 induits, quoi.
01:25:53 Pas par le partenaire, par le visionnage
01:25:55 massif de pornographie.
01:25:57 - Mais est-ce que vous étiez satisfait
01:25:59 de vous, est-ce que
01:26:01 il vous faisait bien l'amour ?
01:26:03 - Ah oui, moi je...
01:26:05 Ben euh...
01:26:07 Justement, je trouve que ça...
01:26:09 C'est...
01:26:11 C'est tout un comportement, je trouve.
01:26:13 - Ben, il semblerait,
01:26:15 mais encore une fois, c'est ce que vous nous dites,
01:26:17 il faudrait le questionner lui, mais
01:26:19 il semblerait qu'en fait,
01:26:21 il faisait un show, quoi, et...
01:26:23 - Oui, ça. - Il avait besoin... - C'est ça.
01:26:25 - Et j'ai eu droit aussi,
01:26:27 au film,
01:26:29 en érection, pas en érection,
01:26:31 j'ai eu droit.
01:26:33 Il m'envoyait ça, j'ai eu droit.
01:26:35 Mais par contre, s'occuper
01:26:37 de l'autre, moi je sais bien
01:26:39 m'occuper de moi, y'a pas de soucis.
01:26:41 Maintenant, je voulais quand même, vous voyez,
01:26:43 je voulais qu'il arrive à éjaculer
01:26:45 dans un rapport normal, je parle de...
01:26:47 - Oui, mais y'avait pas une sexualité
01:26:49 de complice entre vous,
01:26:51 il faisait son show,
01:26:53 et c'est ça qui quelque part
01:26:55 vous dérangeait, vous avez raison,
01:26:57 parce que... - Et je me demande,
01:26:59 c'est pour ça que je vous demande ça, Laurent,
01:27:01 est-ce que c'était la suite,
01:27:03 le résultat de ces visionnages
01:27:05 depuis des années, des années ? - C'est possible.
01:27:07 C'est possible.
01:27:09 C'est difficile à dire comme ça, mais c'est possible,
01:27:11 faudrait l'interroger. - Mais vous savez,
01:27:13 moi j'aime bien cette histoire de la poule et de l'œuf,
01:27:15 Marlène, c'est-à-dire qu'il y a
01:27:17 de fortes chances, en effet, que ce soit
01:27:19 la pornographie qui ait dicté
01:27:21 ce comportement
01:27:23 qu'il avait avec vous,
01:27:25 mais avant,
01:27:27 pour qu'il puisse comme ça
01:27:29 se baser sur la pornographie,
01:27:31 y'avait certainement
01:27:33 une difficulté vis-à-vis
01:27:35 de la femme, peut-être une
01:27:37 difficulté vis-à-vis de son identité
01:27:39 d'homme, enfin moi j'en sais rien,
01:27:41 parce que là, il faudrait questionner. - Et c'est même pas la pornographie,
01:27:43 Brigitte, je vous coupe la parole, mais je pense que c'est
01:27:45 le visionnage intensif du support.
01:27:47 - Oui, oui, absolument.
01:27:49 Mais au départ, s'il tombe dans
01:27:51 l'addiction un peu à la pornographie,
01:27:53 c'est parce qu'il y a quelque chose qui est
01:27:55 un peu défaillant chez lui, et on en revient
01:27:57 toujours au problème des racines.
01:27:59 Et cet homme,
01:28:01 pour arriver à
01:28:03 ce que sa sexualité devienne
01:28:05 plus harmonieuse
01:28:07 avec une femme,
01:28:09 y'aurait eu du boulot, là.
01:28:11 Et il faut qu'il, moi,
01:28:13 si vous voulez, le fait qu'il
01:28:15 arrive à éjaculer,
01:28:17 c'était pour moi, non seulement un challenge,
01:28:19 mais il se...
01:28:21 Oh non, c'est quoi, mais...
01:28:23 Il se détend qu'il soit plus...
01:28:25 Vous voyez ? C'était ça,
01:28:27 mon idée.
01:28:29 - Oui, mais les causes de l'ane-éjaculation,
01:28:31 puisque ça s'appelle comme ça,
01:28:33 elles sont là aussi multiples.
01:28:35 Donc on peut pas comme ça...
01:28:37 On peut pas vous répondre...
01:28:39 - Mais c'est possible qu'un visionnage
01:28:41 excessif
01:28:43 annihile
01:28:45 un peu l'éjaculation.
01:28:47 - Est-ce que vous êtes d'accord quand même
01:28:49 que le visionnage peut induire
01:28:51 des comportements et des... - Mais évidemment !
01:28:53 - Des dysfonctionnements !
01:28:55 - Bien sûr ! Le visionnage excessif.
01:28:57 Parce que le visionnage
01:28:59 comme ça, partiel, non.
01:29:01 C'est-à-dire si
01:29:03 on se dit "Tiens, je vais voir un petit extrait,
01:29:05 5 minutes, je me rassure", non.
01:29:07 - Non, non, non, il était très organisé, là.
01:29:09 - Si je répète, tous les jours,
01:29:11 plusieurs fois
01:29:13 par jour, longtemps,
01:29:15 avec la recherche
01:29:17 d'envie, d'image un peu
01:29:19 ultra excitante, il n'y a jamais...
01:29:21 Vous voyez, cette tolérance un peu comme avec des médicaments,
01:29:23 là on est dans du pathologique.
01:29:25 - Oui, oui.
01:29:27 Et très induit d'eux-mêmes,
01:29:29 et très tourné vers le monde.
01:29:31 - Oui, mais ça... - Ça c'est les racines.
01:29:33 - Ça c'est les racines.
01:29:35 L'homme qui regarde son pénis
01:29:37 avec plein d'admiration,
01:29:39 comme si c'était
01:29:41 la statue
01:29:43 de la liberté,
01:29:45 c'est quand même...
01:29:47 C'est quand même...
01:29:49 C'est la racine, oui, c'est pas le porno.
01:29:51 - Non, non, le porno c'est juste
01:29:53 un substrat, en fait.
01:29:55 - Voilà, Brigitte, écoutez, merci à vous.
01:29:59 - Merci Marlène. - Merci à vous, Marlène,
01:30:01 de ce témoignage, merci à vous.
01:30:03 Et puis, bah oui, de toute façon,
01:30:05 depuis la nuit des temps,
01:30:07 la sexualité humaine rencontre
01:30:09 énormément, énormément de problèmes.
01:30:11 - Et ça posera toujours question.
01:30:13 - Et pourtant,
01:30:15 alors je dis pas que la pornographie n'existait pas,
01:30:17 mais enfin c'était quoi ? C'était des dessins...
01:30:19 - Ou des statues, non ?
01:30:21 Ou des gravures. - Des gravures,
01:30:23 oui, il y avait pas... De toute façon,
01:30:25 tant qu'il y a pas eu le cinéma, il y avait pas eu le porno,
01:30:27 dès que le cinéma est arrivé,
01:30:29 c'est les premiers films qui ont été tournés, c'est des films pornographiques.
01:30:31 - Exactement. - Voilà.
01:30:33 Et il faut rappeler que sur Google, le mot qui est le plus tapé,
01:30:35 c'est le mot...
01:30:37 - Sexe ou porne ? - Sexe.
01:30:39 Donc, bien avant Dieu,
01:30:41 Allah, et je ne sais quel autre...
01:30:43 Voilà, bon, et bah merci beaucoup
01:30:45 Laurent Carilla. - Brigitte, un plaisir.
01:30:47 - Et bravo pour ce livre, "Docteur addict ou pas ?"
01:30:49 Point d'interrogation, c'est aux éditions Harper Collins.
01:30:51 Si vous avez envie de savoir
01:30:53 si vous êtes bien dans le plaisir,
01:30:55 et bah vous avez tout, il y a des thèses,
01:30:57 tout, c'est formidable. - Merci Brigitte.
01:30:59 - Merci à vous, on va tout de suite vous retrouver
01:31:01 à Alexandre de Lovann.
01:31:03 De la Presqu'île aux Pentes de la Croix-Rousse.
01:31:05 De la Guillotière à Confluence,
01:31:07 en passant par le Vieux Lion et ses traboules,
01:31:09 Sud Radio rayonne désormais à Lyon et le Grand Lion
01:31:11 sur 105.8.
01:31:13 Connectez-vous aussi avec l'appli Sud Radio
01:31:15 et parlons vrai.

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