Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1 de 9h à 9h30 et sur CNEWS jusqu'à 10h30 tous les jours.
00:00:06 Ce n'est pas une bonne nouvelle pour le championnat de France, ce n'est pas une bonne nouvelle pour le Paris Saint-Germain,
00:00:11 ce n'est pas une bonne nouvelle pour les fans du club parisien, ce n'est pas une bonne nouvelle pour les supporters de Brest, de Denise, de Strasbourg
00:00:19 qui ne verront plus une fois par an sur leur pelouse le meilleur joueur français de sa génération.
00:00:24 Ce n'est une bonne nouvelle pour personne sauf peut-être, l'avenir le dira pour Kylian Mbappé qui a compris que la gloire passe par un départ de France
00:00:34 quand on est footballeur. Raymond Kopa, Michel Platini et Zinedine Zidane ont gagné la Ligue des Champions
00:00:40 mais aussi le Ballon d'Or une fois qu'ils avaient quitté le pays comme si l'Hexagone n'était trop petit pour leurs talents.
00:00:46 C'est triste, la Ligue 1 a perdu Messi, Neymar, El Perre Mbappé, il n'a pas annoncé sa future destination.
00:00:53 Il n'a qu'un pari sur le Real Madrid, Liverpool serait aussi sur les rangs.
00:00:56 L'argent du Qatar a changé un club, bâti une équipe et crie un palmarès.
00:01:00 Hélas, le départ de Mbappé signe aussi l'échec d'un projet.
00:01:04 Comme si le meilleur joueur du monde ne croyait pas que le Paris Saint-Germain puisse un jour devenir le meilleur club d'Europe.
00:01:12 Il est 9h, Marine Sabourin.
00:01:16 (Générique)
00:01:26 La grève des contrôleurs de la SNCF a bel et bien commencé.
00:01:29 Un millier de trains sont supprimés ce week-end.
00:01:31 Seulement un TGV Inouï sur deux, un TGV Ouigo sur deux et un Intercité sur deux circulent.
00:01:36 En plein week-end de départ en vacances pour les zones A et C, ça s'annonce très compliqué.
00:01:40 Alors certains passagers ont opté pour le bus. On les écoute au micro de Charles Pousseau.
00:01:44 Parce que je savais qu'il allait y avoir des grèves et je vous ai absolument arrivé à temps à Bordeaux.
00:01:48 Et pour le retour, j'avais pris un train avec la SNCF pour le dimanche soir, mais il a été supprimé.
00:01:53 L'option la plus pratique pour une étudiante comme moi, c'était les flexbus.
00:01:57 Peut-être éventuellement des grèves, mais aussi du prix, qui est aussi un avantage au niveau du bus par rapport au train.
00:02:03 Volodymyr Zelensky se rend aujourd'hui à Berlin puis à Paris pour signer des accords bilatéraux de sécurité.
00:02:09 Ces accords sont destinés à garantir à l'Ukraine un soutien militaire et financier à long terme.
00:02:14 Au moment où elle peine à repousser l'agression russe, le président ukrainien sera reçu par Emmanuel Macron à l'Elysée aux alentours de 18h45.
00:02:21 Et puis Kylian Mbappé quitte le PSG cet été. L'attaquant de 25 ans l'a annoncé à la direction du club.
00:02:27 Si rien n'est sûr quant à sa future destination, le Real Madrid semble être le grand favori.
00:02:31 Les supporters parisiens sont déçus. Écoutez-les au micro de Florian Paume.
00:02:35 Il a évolué à Paris, il a grandi avec le PSG. Maintenant, s'il veut partir, qu'il parte. C'est son choix.
00:02:42 Personnellement, c'est une perte pour le championnat français, mais n'étant pas fan du PSG, je m'en réjouis un peu parce que ça équilibre un peu les vaux.
00:02:51 Alors c'est un petit peu une déception parce que c'était un élément assez crucial au PSG, un élément assez efficient.
00:02:57 C'est à vous Pascal pour l'ordre des profs.
00:02:59 Merci Marine, Eugénie Bastier, Joseph Macescaron, André Vallini, Georges Fenech, Alain Jakubovic et Florian Tardif.
00:03:06 On parlera tout à l'heure de ce qu'on sait avec Jacques Vendrede de Kylian Mbappé.
00:03:11 Je voulais simplement qu'on commence cette émission par une information qui est assez incroyable parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont une peur.
00:03:18 C'est de se réveiller dans leur cercueil. C'est horrible.
00:03:22 Il y a une femme qui était déclarée morte qui s'est réveillée dans son cercueil quelques minutes avant sa crémation.
00:03:29 Ça vous obsède ? Mais comment ça peut vous obséder ?
00:03:32 Je pense toujours à ça et chaque fois que j'assiste à des funérailles, je me demande si celui ou celle qui est dans le cercueil n'est peut-être pas encore vivant ou vivante.
00:03:40 Ça m'obsède, c'est quelque chose qui m'obsède.
00:03:42 C'est très étonnant parce qu'il y a beaucoup de gens paraitifs qui sont comme vous, qui sont obsédés par ça.
00:03:46 Et donc en Inde, une femme déclarée morte s'est réveillée dans un cercueil quelques minutes avant sa crémation, programmée le 12 février.
00:03:54 Cette femme de 52 ans avait été victime de blessure après avoir été brûlée dans un incendie.
00:04:00 Ses proches pensaient qu'elle était décédée et elle n'a pas ouvert les yeux.
00:04:04 Il n'y avait aucun signe de respiration.
00:04:06 Nous avons pensé qu'elle était morte et nous avons informé d'autres personnes de la localité pour qu'elles organisent un corbillard avant de transporter le corps au lieu de crémation.
00:04:14 Et alors que son corps était en route pour la crémation, elle s'appelle Bougie Ahama.
00:04:20 Elle a ouvert les yeux. Au début, nous étions effrayés car nous n'avions jamais été témoins d'une telle situation,
00:04:24 même si nous avions déjà entendu des histoires similaires.
00:04:27 C'est mieux que de se réveiller lorsque on fait sur vous une autopsie, ce qui est arrivé.
00:04:32 C'est sympa notre début d'émission.
00:04:35 C'est sympa comme début d'émission.
00:04:37 C'est assez agréable finalement.
00:04:40 C'était peut-être une information qui méritait d'être donnée.
00:04:49 Je voulais vous montrer également, parce que c'est intéressant les réactions après la décision du Conseil d'État,
00:04:57 ce qui m'a intéressé, c'est la prise de parole via Twitter de Denis Oliven, qui est le patron de Libération.
00:05:04 Vous allez voir ce qu'il a écrit.
00:05:10 "La décision du Conseil d'État sur l'ArkHomme est extrêmement dangereuse.
00:05:14 Maintenant, c'est une autorité administrative qui avait assuré la direction des programmes des radios et des télévisions.
00:05:19 Aujourd'hui, c'est News. Demain, France Inter. Sur quels critères? Altofeu."
00:05:23 C'est ce qu'on avait dit dès mercredi ou jeudi soir.
00:05:26 C'est-à-dire que c'est News, bien sûr, mais c'est une cible.
00:05:29 Mais c'est News n'a pas grand-chose à craindre, d'une certaine manière.
00:05:34 Le pluralisme, il est dans cette chaîne, mais dans d'autres médias, ce n'est pas le cas.
00:05:41 C'est une boite de pandore qu'ils ont ouverte et qu'ils se sont retournés contre eux.
00:05:44 Moi, j'attends quand même la prise de parole de la ministre de la Culture, Rachida Dati,
00:05:49 qui quand même, on aurait pu s'attendre à ce qu'elle veut.
00:05:52 Elle, c'est quand même dans son périmètre d'action.
00:05:55 Pour le moment, c'est silence radio et elle pourrait prendre parti pour la liberté d'expression.
00:06:00 Il faut que les politiques reprennent.
00:06:02 On s'est réjouis sur ce plateau de la nomination de Rachida Dati comme un bon signe
00:06:07 à la tête du ministère de la Culture parce que c'est une femme qui aime la liberté.
00:06:11 J'attends sa prise de parole.
00:06:13 Je rappelle qu'elle a eu une prise de parole très timide sur la censure du printemps des poètes et de Sylvain Tesson.
00:06:17 Et là, elle tarde encore à s'exprimer.
00:06:19 Je trouve ça extrêmement... Aucun homme politique ne s'est exprimé sur cette... du gouvernement.
00:06:23 Vous avez vu ce matin une sénatrice LR, je crois,
00:06:26 qui a déposé une proposition de loi pour faire en sorte que les chaînes puissent choisir librement leurs invités.
00:06:34 Voilà. Donc il faut que les politiques reprennent cette affaire.
00:06:37 On ne peut pas laisser ça de cette manière à des hautes autorités administratives qui n'ont pas la légitimité.
00:06:42 Je suis sidéré des mensonges sur CNews que j'entends matin, midi et soir.
00:06:47 Hier, c'est quand même François Hollande qui a expliqué qu'il n'a jamais été invité sur CNews.
00:06:51 J'ai dans mon téléphone des textos que je lui envoie avec ses réponses.
00:06:56 Je les ai dites hier et je le redirai.
00:06:59 Madame de Gouin, qui est une éditorialiste, Françoise de Gouin, qui...
00:07:03 Je ne sais pas où elle est d'ailleurs aujourd'hui.
00:07:05 - Sur LCI.
00:07:06 - Elle a dit cette chose et elle vous parle à vous.
00:07:08 Elle dit voilà, il faut juste que CNews assume qu'elle organise le débat entre la droite et toutes les nuances d'extrême droite.
00:07:13 André Vallini, vous êtes de droite ou d'extrême droite ?
00:07:16 - De gauche.
00:07:17 - D'accord. Alain Jacubovit, vous êtes de droite ou d'extrême droite ?
00:07:20 Ah non mais il faut être fiché maintenant. Pardonnez-moi, il faut que vous répondiez maintenant.
00:07:24 C'est la nouvelle télévision.
00:07:26 - Je suis partout.
00:07:27 - Oui.
00:07:28 - Attention, on ne commence pas.
00:07:30 - En fait, c'est sidérant parce que ces gens sont juste des menteurs.
00:07:34 Les gens sont des menteurs.
00:07:36 Donc moi, je ne sais pas quoi dire.
00:07:37 Madame de Gouin, elle peut venir sur ce plateau si elle veut.
00:07:39 Je veux bien l'inviter aussi pour qu'elle me dise quand est-ce que j'organise des débats dans toutes les nuances de droite et d'extrême droite.
00:07:45 Vous êtes plutôt à droite, mais honnêtement, vous êtes une droite centriste.
00:07:49 - Pour moi, ça dépend des jours.
00:07:51 - Oui, ça c'est pas faux.
00:07:52 - Ça dépend du fait.
00:07:53 - Je suis d'accord avec vous. Vous êtes une droite extrêmement centriste.
00:07:55 Mais Denis Oliven, c'est assez intéressant, évidemment.
00:07:58 - S'allions le courage et l'honnêteté de Denis Oliven.
00:08:00 - Bien sûr.
00:08:01 - Mais surtout, ce n'est pas la première fois.
00:08:03 - Ceci étant, Pascal, sans doute est-il vrai, et je pense que c'est vrai, que tout le monde est bienvenu sur votre plateau.
00:08:10 Mais vous avez parfois des curieuses façons de lancer des invitations.
00:08:13 Un tel, il ne vient pas.
00:08:15 - Je sais très bien pourquoi il ne vient pas, parce que de toute façon, il est tellement mauvais que lorsqu'il sera en phase d'un tel, il va se faire bouffer.
00:08:21 C'est vrai que ça suscite modérément les vocations.
00:08:24 - Mais pourquoi vous dites ça ?
00:08:25 - Pourquoi vous dites ça ? J'ai dit ça ?
00:08:26 - Ah oui.
00:08:27 - J'ai dit ça.
00:08:28 - Ah, plus d'une fois.
00:08:29 - J'ai dit ça.
00:08:30 - Ah bien sûr.
00:08:31 - Vous l'avez dit encore hier ou avant-hier, face à Madame Dornelias, en disant qu'il est tellement bon que s'il vient, il va se faire bouffer.
00:08:39 C'est ce que vous avez dit.
00:08:40 Et vous le dites régulièrement.
00:08:42 - C'est incidérant, en fait, ce que vous dites.
00:08:44 - Je n'ai jamais dit ça.
00:08:45 J'ai dit simplement la chose suivante.
00:08:47 M. Jean-Luc Mélenchon refuse d'être interrogé par Éric Nelot, parce qu'Éric Nelot lui posera des questions qu'il ne veut pas entendre.
00:08:54 Laissez-moi vous répondre, quand même.
00:08:56 - Absolument.
00:08:57 - Je n'ai jamais dit qu'il va se bouffer.
00:08:58 - Peu importe.
00:08:59 - Peu importe.
00:09:00 - Mon crédo, si je puis dire, c'est que d'abord, personne n'est obligé d'écouter ces news s'il n'a pas envie d'écouter ces news.
00:09:09 Et puis, jusqu'à preuve du contraire, on a le droit d'inviter qui on veut.
00:09:13 On a quand même la liberté.
00:09:14 Et ceux qui sont invités ont le droit de ne pas venir.
00:09:17 Il y a des émissions et des plateaux sur lesquels je refuse d'aller.
00:09:21 - Je suis d'accord avec vous, mais ils n'ont pas le droit de mentir.
00:09:23 Quand M. Hollande...
00:09:25 En tout cas, de ne pas dire la vérité.
00:09:27 Je ne veux pas être injuré avec M. Hollande.
00:09:28 Mais François Hollande, quand il dit "je n'ai jamais été invité sur ces news", je vais relire hier...
00:09:36 - Il y a aussi des gens qui passent de sacrés mauvais quart d'heure sur les chatteaux.
00:09:41 - J'ai besoin de refuser une invitation puisque je ne suis pas invité.
00:09:43 - Mais il a été intervenu par Jean-Pierre Cabache sur ces news.
00:09:46 - Mais bien sûr.
00:09:47 - Je peux témoigner.
00:09:48 On demande très régulièrement à certains intervenants, notamment de gauche, de venir.
00:09:53 Ce qui est tout à fait normal.
00:09:55 - Moi, je pense que c'est un faux débat tout ça.
00:09:57 - Qu'est-ce qui est un faux débat ?
00:09:59 - C'est la liberté.
00:10:00 Si ces news existent, c'est qu'il y a un public pour ces news.
00:10:04 - J'ai même parfois été invité à des intervenants politiques qui répondent à tous les journalistes.
00:10:09 Et on essaye de faire un entretien face caméra.
00:10:13 "Ah, vous êtes tout seul, il y a juste le micro de ces news ?"
00:10:15 "Oui, ça pose un problème."
00:10:17 "Ah non, parce que là, la direction du parti, ça va être compliqué, je peux vous parler à vous,
00:10:21 mais face caméra, c'est plus complexe.
00:10:23 Après, on va me reprocher d'avoir donné un entretien à ces news, etc."
00:10:25 - Jordan Bardella, lui, l'arc-com doit mettre fin à l'entre-soi du service public.
00:10:29 Il a donné une longue interview au journal du dimanche.
00:10:31 Si le contrôle renforcé est exercé sur ces news, il doit être pour le service public.
00:10:34 On ne peut pas imposer un contrôle strict à une chaîne privée,
00:10:37 en même temps laisser le service public dans un entre-soi permanent,
00:10:40 qu'aujourd'hui personne ne peut contester.
00:10:42 Moi, j'ai cité plusieurs noms.
00:10:44 Pierre Aschy, sur France Inter, qui fait la chronique étrangère tous les matins,
00:10:47 il est au conseil d'administration de Reporters sans frontières.
00:10:51 Et quand je dis qu'il est de gauche et qu'il a un rapport de...
00:10:54 Franchement, je m'inore, mais il a le droit d'ailleurs.
00:10:58 Moi, je ne veux pas fermer France Inter.
00:11:00 Mais il ne faut pas qu'on nous explique, qu'on nous raconte n'importe quoi.
00:11:02 Vous écoutez France Inter, c'est effectivement...
00:11:04 Il y a une tonalité très à gauche sur France Inter.
00:11:06 La différence entre France Inter et CNews, c'est que France Inter, c'est vous qui payez.
00:11:10 C'est vous qui payez.
00:11:12 Alors qu'a priori, là, c'est la publicité qui paye.
00:11:14 Imaginez juste que ce soit Viktor Orban qui ait pris une décision pareille,
00:11:18 que ce soit en Hongrie que des juges aient décidé de mettre en cause une chaîne privée.
00:11:25 Imaginez les cris d'orfraie de l'Union européenne.
00:11:27 Imaginez ce qu'auraient dit justement tous les journalistes de gauche.
00:11:31 C'est totalement illibéral.
00:11:33 Je pense qu'il faut que la Cour européenne des droits de l'homme soit saisie.
00:11:36 François Jost, c'est un homme qui a un certain âge aujourd'hui,
00:11:41 qui est un universitaire et qui a beaucoup travaillé manifestement sur les médias.
00:11:46 Donc, il était invité hier de Sud Radio et on lui a demandé comment il avait produit
00:11:52 le rapport qui a servi de base à la décision du Conseil d'État.
00:11:57 Donc, on a appris qu'il avait écouté CNews pendant 15 jours et uniquement il y a deux ans.
00:12:01 15 jours et il y a deux ans. Il a duré 15 jours.
00:12:04 Et sur cette base, simplement, le Conseil d'État a pris la décision que vous connaissiez.
00:12:11 Puis après, on lui a demandé, c'est Valérie Expert qui lui a demandé,
00:12:14 mais comment vous allez comptabiliser les gens ?
00:12:17 Comment vous allez faire, par exemple, pour dire il est de droite ou il est de gauche ?
00:12:21 Et le journaliste lui a dit, vous, Monsieur Jost, je vous comptabilise où, comment ?
00:12:27 Écoutez sa réponse.
00:12:29 Je comptabilise à gauche ou à droite pour l'Arkom. Je vous comptabilise comment ?
00:12:35 Comme un humaniste.
00:12:37 C'est ma tendance. C'est mon grand pensée.
00:12:41 Oui, mais l'Arkom va nous dire quoi ?
00:12:43 L'Arkom va nous dire quoi, non ? Faut choisir.
00:12:46 Vous avez reçu quelqu'un qui a...
00:12:48 Mais non, attendez.
00:12:49 Que va faire l'Arkom ? Que peut faire l'Arkom ?
00:12:51 Mais ils ont six mois pour le dire.
00:12:53 Mais concrètement, il y a des pistes.
00:12:55 Il y a trois pistes pour l'instant.
00:12:57 Il y a une piste qui dit... C'est déclaratif.
00:13:03 On va demander aux gens où est-ce que vous vous situez.
00:13:05 C'est une solution.
00:13:06 Mais c'est fasciste.
00:13:08 Mais c'est fasciste.
00:13:11 Ce n'est pas fasciste, écoutez, quand même.
00:13:13 Vous vous rappelez qu'on disait aux gens, mais d'où tu parles, toi ?
00:13:17 La deuxième, ça consiste à dire, on va regarder si la personne appartient à Think Tank,
00:13:24 si elle a été dans un meeting électoral avec machin ou machin.
00:13:31 La troisième, c'est un peu semblable à la dernière.
00:13:35 C'est de dire, je regarde comment cette personne dans la société se classe.
00:13:41 Attendez, laissez-moi finir.
00:13:43 Valeurs actuelles, tout le monde dit que c'est quelque chose d'extrême droite.
00:13:46 Alors bon, si je demande...
00:13:48 C'est qui tout le monde ?
00:13:50 Il y a une sorte de consensus là-dessus.
00:13:52 Il y a un consensus sur l'humanité, sur des journaux qui ont des...
00:13:55 D'ailleurs, je ne sais pas.
00:13:56 Ils le revendiquent.
00:13:57 Ils le revendiquent.
00:13:58 Mais à la télévision, c'est différent.
00:13:59 Vous avez des individus qui viennent débattre, qui sont des intellectuels, des éditorialistes.
00:14:04 L'éditorialiste, il a, selon les sujets, une sensibilité qui peut varier d'un sujet à l'autre.
00:14:10 Vous avez d'un côté des politiques, comme on en a croisé tout à l'heure dans ce studio,
00:14:14 et puis vous avez le vulgum pecus des gens qui sont rien, etc.
00:14:19 Alors cela, on ne doit pas prendre en compte.
00:14:23 Les agriculteurs, quand ils disent un certain nombre de choses, ce n'est pas une parole orientée ?
00:14:29 Ah, là, Jacques Hubé, vite.
00:14:33 C'est formidable.
00:14:34 C'est un sketch.
00:14:35 Il devrait faire du stand-up, ce monsieur.
00:14:38 Je n'ai jamais rien entendu d'aussi ridicule.
00:14:40 Et c'est des universitaires.
00:14:41 Vous êtes de droite ou de gauche, je suis humaniste.
00:14:43 Humaniste de droite, humaniste de gauche, c'est...
00:14:46 Mais c'est le monde universitaire.
00:14:49 Il symbolise ça.
00:14:51 Et vous comprenez que pour lui, l'agriculteur est d'extrême droite, dans son logiciel.
00:14:56 Vous comprenez, il ne le dit pas comme ça.
00:14:58 Il a dit le vulgum pecus des gens qui sont rien.
00:15:01 Mais en fait, ils sont ridicules, ils sont grotesques.
00:15:04 C'est des gens, c'est sur cette base...
00:15:06 Ils se sont tirés de balle dans le pied.
00:15:07 Je vous dis, ça va leur retomber dans la figure.
00:15:09 C'est sur la base du travail de ce monsieur, depuis 25 ans,
00:15:14 qui a son petit billet régulièrement dans les médias pour parler de télé,
00:15:18 qui ne connaît rien à la télévision, qui n'a jamais fait de télévision de ce monde.
00:15:22 Comme souvent les universités parlent d'un truc dont ils ne connaissent pas.
00:15:26 Madame Sandrine Rousseau a dit "je suis un économiste".
00:15:28 Qu'on lui donne une entreprise.
00:15:30 Qu'est-ce que je dis une entreprise ?
00:15:31 Qu'on lui donne l'épicerie du coin.
00:15:32 Elle sera fermée dans trois mois.
00:15:34 Ce sera la décroissance.
00:15:35 Non mais c'est vrai, elle a dit "je suis un économiste".
00:15:36 Les gens ne se connaissent rien à rien.
00:15:38 Mais ils terrorisent.
00:15:40 Terrorisent.
00:15:41 Donc monsieur Zost, il ne connaît rien.
00:15:42 Je vous assure, c'est très inquiétant.
00:15:44 Et le Conseil d'Etat a pris sa décision.
00:15:47 Il y a un morceau de phrase que j'ai relevée, c'est "d'où tu parles ?"
00:15:52 Et ce "d'où tu parles ?" c'est le fil rouge de ce que pense une certaine gauche depuis des décennies.
00:15:59 Le "d'où tu parles ?" j'ai entendu depuis des décennies.
00:16:02 Parce que ce n'est pas le réel qui est important à leurs yeux.
00:16:04 C'est "d'où tu parles ?"
00:16:05 Le réel n'a aucune importance.
00:16:07 Pour moi, cette décision révèle moins le supposé militantisme de CNews
00:16:11 que le militantisme du Conseil d'Etat.
00:16:13 Parce que c'est vraiment une décision aberrante du point de vue du droit, je trouve,
00:16:17 qui est très très contestable,
00:16:19 qui on voit bien est une usine à gaz inapplicable,
00:16:21 qui est dictée uniquement par une préoccupation militante au plus haut niveau de l'Etat.
00:16:25 Et j'ai envie de dire, appliquons d'abord le pluralisme au gouvernement des juges.
00:16:30 Et d'ailleurs ça existe aux Etats-Unis.
00:16:31 Aux Etats-Unis, vous savez, il y a un pluralisme de la Cour suprême.
00:16:34 Il y a des juges de droite et des juges de gauche.
00:16:36 En France, les juges sont censés tomber du ciel,
00:16:40 n'ont pas de carte politique, alors qu'on sait qu'ils sont de gauche.
00:16:43 Ils prennent des décisions de gauche.
00:16:44 Donc moi je serais pour instaurer le pluralisme,
00:16:46 non pas dans les médias, mais dans les Cours suprêmes.
00:16:49 Il va falloir aussi s'intéresser, puisqu'on s'intéresse à nous,
00:16:52 qu'on s'intéresse à qui prend cette décision quand même.
00:16:55 Et aller voir la section du contentieux du Conseil d'Etat.
00:16:59 Pardon, mais on est obligé de le dire maintenant.
00:17:02 Écoutez, M. Champetit, qui est le président de la section 4e, 5e chambre du contentieux,
00:17:09 c'est l'équivalent un peu du premier président de la Cour de cassation.
00:17:12 Il a fait toute une carrière socialiste.
00:17:15 Il a été directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault.
00:17:18 Ne s'en cache pas, regardez sur Wikipédia.
00:17:21 Ses adjoints, je ne vais pas donner leur nom, ses vice-présidents, pareil.
00:17:25 Il y a là une chambre monocolore qui permet d'arriver à ces aberrations-là.
00:17:31 - Vous qui êtes un homme de gauche, ça vous le fait par l'intolérance de la gauche.
00:17:36 Je vous assure, je connais les gens de gauche depuis toujours, forcément.
00:17:41 Je n'ai pas envie de les baïonner, je vous assure.
00:17:44 Je n'ai vraiment pas envie de les baïonner.
00:17:46 Je n'ai pas envie de fermer Mediapart, je n'ai pas envie de fermer France Inter.
00:17:49 Je suis fasciné de l'intolérance des gens de gauche depuis que je suis en âge de penser,
00:17:56 qui n'existe pas à droite.
00:17:58 - Oui, enfin, tout le monde n'est pas intolérant à gauche, tout le monde n'est pas sectaire,
00:18:01 mais il y a des sectaires, des intolérants à gauche, il y en a aussi à droite.
00:18:04 Mais je crois que le Conseil d'État a fait fausse route.
00:18:07 Je ne suis pas d'accord avec Georges pour aller regarder quelles sont les étiquettes des uns et des autres.
00:18:11 - Moi, je les regarde.
00:18:12 - Non, non, mais c'est un engrenage très dangereux que tu proposes.
00:18:15 - Je suis sincèrement d'accord.
00:18:16 - Non, non, le Conseil d'État, la Courte Cassation, on ne va pas aller commencer à demander aux uns et aux autres.
00:18:20 - Intéressant.
00:18:21 - Au Conseil d'État, la Courte Cassation, quelle est leur étiquette ?
00:18:23 Tu proposes le contraire de...
00:18:26 - Je propose de faire la même chose au Conseil d'État.
00:18:28 - Non, non, justement, mais non, mais non, puisqu'on considère...
00:18:31 - On rentre dans une société de fichage.
00:18:32 - Non, le système est mauvais, donc on ne va pas l'appliquer.
00:18:34 - Bien sûr, leur décision est très mauvaise, je pense qu'elle est inapplicable.
00:18:38 - Souvenez-vous...
00:18:39 - Elle est choquante, leur décision est choquante sur le principe,
00:18:44 et en plus elle est infaisable, impraticable, ça n'aura pas lieu.
00:18:47 Comment voulez-vous que l'Arkom embauche,
00:18:49 ou alors il faut que l'Arkom embauche des centaines et des centaines de personnes
00:18:52 pour contrôler les temps de parole des uns et des autres,
00:18:54 et puis surtout, sur quels critères on va dire que celui-ci ou celle-là
00:18:58 est de gauche, de droite, libéral, conservateur, social-démocrate ?
00:19:02 - Macarthy.
00:19:03 - C'est totalement aberrant.
00:19:04 - Ce n'est pas nouveau, parce que...
00:19:05 - Ça ne pourra pas être mis en oeuvre.
00:19:06 - Rappelez-vous l'affaire des Fiches en 1904,
00:19:08 où les francs-maçons et certains républicains fichaient les officiers de l'armée française,
00:19:14 et s'ils étaient catholiques, ils ne pouvaient pas avoir de l'avancement.
00:19:16 - À cause de l'affaire Dreyfus.
00:19:17 - À cause de l'affaire Dreyfus. Vous voyez, c'est une vieille culture dans la gauche française.
00:19:21 - Et l'affaire des Fiches du conseil de super-administrature.
00:19:23 - Alain-Jacques Hubert.
00:19:24 - En tout sens, ce monsieur, ce déterminisme, est absolument détestable.
00:19:27 Vous avez appartenu, vous appartenez à un think-tank, à une association, que sais-je encore.
00:19:32 Moi, honnêtement, lorsque vous m'avez posé la question,
00:19:34 moi je le dis depuis des décennies, je suis incapable de me mettre dans un camp.
00:19:37 Incapable !
00:19:38 D'ailleurs, les autres le font pour moi.
00:19:39 Pour les gens de droite, je suis de gauche, pour les gens de gauche, je suis de droite,
00:19:42 je ne sais rien, et franchement, ça m'est complètement indifférent.
00:19:46 - Pour vous, je suis de gauche.
00:19:48 - Non, je ne pense pas que vous êtes de gauche, parce qu'en fait, les fractures aujourd'hui sont générationnelles.
00:19:52 - Bien sûr !
00:19:53 - Vous êtes bien plus proche d'un socialiste,
00:19:56 comment dire, d'un socialiste de votre génération,
00:20:02 que d'un socialiste qui a 25 ans.
00:20:05 - Il y en a ?
00:20:07 - Il y en a quelques-uns. Les fractures sont générationnelles, souvent.
00:20:11 - Oui, c'est le référentiel.
00:20:13 - Non, mais c'est le pire de mon sujet.
00:20:16 - Ce que je voulais vous dire, c'est que vous n'avez pas le droit d'évoluer.
00:20:21 - On aurait pu faire une analyse de ce qui s'est passé par exemple en 2022,
00:20:24 avec les élections législatives, où pendant un mois, il y a eu la création de la NUPES,
00:20:27 et par exemple, certaines chaînes de télé ou de radio ne traitaient quasiment que de ce sujet.
00:20:33 Il y a des études qui ont été réalisées, 70% du temps d'antenne par exemple pour la NUPES sur LCI,
00:20:38 56% sur France Inter, etc.
00:20:40 - Ce que je voulais vous dire, c'est que je vous connais un peu, le public vous connaît,
00:20:44 et je sais qu'au deuxième tour de la dernière élection présidentielle,
00:20:47 je sais que vous n'avez pas voté pour Marine Le Pen. Je le sais.
00:20:50 Bon, je n'ai pas besoin d'être dans l'isoloir.
00:20:52 Peut-être que vous êtes abstenu, peut-être que vous avez voté pour Emmanuel Macron,
00:20:55 mais je pense que vous avez plutôt voté pour Emmanuel Macron.
00:20:58 - Absolument ?
00:20:59 - Oui. Donc on sait quand même qui est qui, c'est ça que je veux vous dire.
00:21:03 - Et ça fait de moi un homme de gauche ?
00:21:05 - Non.
00:21:06 - De ne pas avoir voté pour Mme Le Pen ?
00:21:07 - Je n'ai pas dit ça. Mais je pense que vous avez voté François Mitterrand en 1981, je le pense.
00:21:11 Vous ne vous souvenez pas ? Moi je me souviens.
00:21:15 - On s'en souvient généralement.
00:21:16 - On s'en souvient. Mais c'est comme ça, vous avez le droit d'ailleurs.
00:21:18 Pour moi, vous incarnez la gauche républicaine.
00:21:22 La gauche républicaine de Robert Badinter.
00:21:25 - Il a fait carrière politique...
00:21:27 - La France républicaine.
00:21:28 - Il a fait carrière politique à côté de Michel Noir, qui était plutôt un centre droit.
00:21:32 - Exactement.
00:21:33 Bon, écoutons M. Ben Soussan toujours sur ce sujet.
00:21:36 - On met en avant CNews au nom de la pluralité d'expression,
00:21:41 alors que dans les médias publics, la pluralité d'expression n'est pas la règle.
00:21:46 Je suis là pour en témoigner, d'une part.
00:21:48 Et d'autre part, je crois que c'est surtout l'expression d'une panique en haut lieu.
00:21:52 C'est-à-dire qu'il semble que du côté de la DOXA, de la pensée conforme,
00:21:56 de ce que Christophe Guy, lui, appellerait le monde des métropoles,
00:21:59 eh bien ça panique beaucoup parce qu'on sent que du côté des opinions hétérodoxes,
00:22:04 de ce qui s'oppose à la DOXA, du côté des classes populaires, des petites classes moyennes, etc.
00:22:09 On commence à parler, on commence à faire entendre sa voix.
00:22:12 Et ça, c'est quelque chose qui est très mal supporté par la bourgeoisie culturelle
00:22:15 qui domine très largement les médias publics.
00:22:18 Je crois que c'est ça, c'en est le symptôme.
00:22:21 - Panique dites-vous.
00:22:22 - Oui, une véritable panique parce qu'en haut lieu,
00:22:24 on commence à comprendre que l'édifice est en train de bouger.
00:22:26 - C'est ça le vrai sujet.
00:22:28 Et c'est ça qui infuse avec les réseaux sociaux, avec les gilets jaunes, etc.
00:22:32 Mais c'est ça le vrai sujet.
00:22:34 Parce qu'effectivement, il y a des connexions.
00:22:37 Conseil d'État, Conseil constitutionnel, Cour des comptes,
00:22:39 ces trois socialistes qui pilotent.
00:22:41 Ils ont fait 1,75% la dernière fois. 1,75%.
00:22:46 Ces trois organismes-là sont pilotés par trois personnalités socialistes.
00:22:50 - Et vous avez vu que le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius,
00:22:54 a pris position publiquement contre la suppression du droit du sol à Mayotte,
00:23:00 en disant en tout cas que ça allait être très compliqué.
00:23:01 Il me semble que ça touchait à l'indivisibilité de la République.
00:23:04 Donc il a pris position publiquement.
00:23:06 Pour moi, il atteint à la séparation des pouvoirs.
00:23:09 Et vous allez voir que plus on va se rapprocher de 2027,
00:23:11 et de la perspective et de la possibilité que Marine Le Pen arrive au pouvoir,
00:23:15 plus il va y avoir une tentation liberticide de l'extrême centre en France.
00:23:18 - Franck Lanou qui nous regarde dit une chose juste,
00:23:21 qui a écrit un dictionnaire de la radio.
00:23:23 "La comptabilisation des temps de parole est liée à la rareté des fréquences
00:23:25 et des distanciations herziennes de radio et de TV.
00:23:27 Avec le digital, ce problème de rareté ne se pose plus.
00:23:30 Bref, il faut en tenir, il faut en finir avec les quotas
00:23:33 et que chacun produise et regarde ce qu'il souhaite."
00:23:35 - Mais même les quotas de politique sont discutables.
00:23:39 Parce qu'on est la seule démocratie, une des seules démocraties à le faire.
00:23:41 - Il y a la Roumanie.
00:23:42 - Il y a la Roumanie, mais aux Etats-Unis, ce n'est pas le cas.
00:23:44 En Israël, ce n'est pas le cas. Dans plein d'autres pays...
00:23:47 - Mais là, il lui fallut...
00:23:48 - Mais pourquoi ça ne s'impose pas à la presse écrite, par exemple ?
00:23:50 La presse écrite n'est pas obligée d'avoir...
00:23:51 - Mais parce que le problème, c'est qu'il y a une domination de la gauche
00:23:54 sur ces sujets-là depuis 40 ans.
00:23:55 Et même lorsque la droite est au pouvoir, elle n'est pas libérale sur ces sujets-là.
00:23:58 Elle n'est pas libérale. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:24:00 Écoutons alors. Le must à chaque fois, je le fais réécouter, c'est M. De La Gannerie.
00:24:05 Je pourrais l'écouter tous les jours.
00:24:07 Invité par France Inter.
00:24:09 Et ça montre exactement la ligne éditoriale de certains à France Inter.
00:24:14 Je ne dis pas tout le monde, de certains.
00:24:15 Ce qu'ils veulent, c'est exactement ce que dit M. De La Gannerie.
00:24:18 Écoutez-le.
00:24:19 - "De produire des fractures et des gens intolérables
00:24:22 et des débats intolérables dans le monde social,
00:24:24 il faut savoir qu'il y a des paradigmes irréconciliables qui sont politiques.
00:24:27 Moi, je suis contre le paradigme du débat, contre le paradigme de la discussion.
00:24:30 Je pense que nous perdons notre temps lorsque nous allons dans des chaînes d'info
00:24:32 à débattre avec des gens qui sont de toute façon inconvaincables
00:24:36 et que nous ratifions la possibilité qu'ils fassent partie de l'espace du débat.
00:24:39 Je pense qu'effectivement la politique est de l'ordre de l'antagonisme et de la lutte.
00:24:42 Et je assume totalement le fait qu'il faut reproduire un certain nombre de censures,
00:24:46 en vérité, dans l'espace public pour rétablir un espace
00:24:49 où les opinions justes prennent le pouvoir sur les opinions injustes."
00:24:51 - Ça veut dire quoi ?
00:24:52 - Pardon, ça veut dire quoi rétablir une forme de censure dans l'espace public ?
00:24:55 - Ça veut dire quoi ?
00:24:56 - En fait, plus que la censure, parce que je ne suis pas favorable à la parole d'État,
00:24:59 mais plutôt favorable à une forme de mépris que la gauche doit avoir pour les opinions de droite.
00:25:03 C'est-à-dire qu'il faut arrêter d'essayer toujours de réagir.
00:25:05 Moi, je suis très fervent de ce qui se passe sur les réseaux sociaux.
00:25:06 Par exemple, quand vous avez sur une chaîne d'info en continu
00:25:08 des débats d'extrême droite ou semi-raciste,
00:25:11 avec des gens qui tiennent des propos racistes, etc.
00:25:13 Tout le monde sait que c'est fait pour ça.
00:25:14 Et tout le monde va se mettre à réagir à ça, dire que c'est un scandale, etc.
00:25:17 Et qu'on se met à être contaminé dans nos espaces de gauche
00:25:19 par ces espèces de prises de parole complètement délirantes,
00:25:21 plutôt que de les laisser tranquilles dans leurs coins, faire le silence,
00:25:23 les mépriser, les renvoyer à leur insignifiance.
00:25:25 - C'est sidérant.
00:25:26 - Non mais c'est lui qu'il faut renvoyer à son insignifiance.
00:25:28 Pourquoi vous lui donnez cette publicité ? C'est incroyable.
00:25:30 - Parce que, je vais vous dire pourquoi, et ça c'est toujours la bonne question,
00:25:33 c'est parce qu'il est représentatif de ce que pensent ces gens-là.
00:25:37 - Qui ? La gauche ?
00:25:38 - Oui, une partie de la gauche.
00:25:40 - Il ne fait que reprendre ce qu'avait théorisé Bourdieu de la télévision.
00:25:45 Bourdieu avait fait un texte en disant que la télévision était une structure de péché en tant que telle,
00:25:51 puisqu'elle favorisait les idées de droite, elle parlait de l'insécurité par exemple,
00:25:54 et que la gauche devait se retirer de ce système médiatique pour se replier sur l'université,
00:25:59 ce qui est le cas depuis ces dernières années,
00:26:01 où la gauche militante a investi l'université et a déserté le champ médiatique,
00:26:04 d'où ce déséquilibre d'ailleurs qu'il y a aujourd'hui.
00:26:07 - Elle n'a pas déserté le champ médiatique, il est 9h25 !
00:26:10 - La gauche n'a pas déserté le champ médiatique, regardez France Inter, France Info, France Culture,
00:26:14 c'est dans l'air, c'est ce qu'il faut faire.
00:26:16 - Sur les chaînes d'information en continu par exemple, il y a un repli de la gauche sur l'université.
00:26:19 - Quand vous écoutez l'émission "C'est ce soir", c'est quelque chose.
00:26:23 - C'est ce que je viens de dire, c'est plutôt de gauche, oui.
00:26:25 - Non mais on est au-delà de la gauche, c'est d'extrême gauche.
00:26:28 Alors là le pluralisme dans l'émission "C'est ce soir", "Tous les soirs",
00:26:31 "Tous les soirs", parce que je zappe, moi je regarde, je m'assure le pluralisme,
00:26:35 si l'arcom arrive sur le pluralisme, c'est pas CNews qui va être le plus en difficulté.
00:26:39 Je vous le dis comme je le pense.
00:26:41 En revanche, il est 9h25 et c'est toujours l'heure où nous salons l'excellent Thomas Hill.
00:26:47 Bonjour cher Thomas, vous allez poursuivre l'aventure sur Europe 1, je crois que vous avez...
00:26:51 - Absolument.
00:26:52 - Jusqu'à 11h d'ailleurs.
00:26:56 - Jusqu'à 11h, bien sûr.
00:26:58 - Bon week-end à vous, merci.
00:26:59 - Merci Pascal.
00:27:00 - Merci cher Thomas.
00:27:01 - Et dans un instant, c'est culturel.
00:27:03 - Et nous, nous allons marquer une pause et parler de la SNCF,
00:27:07 qui est juste un scandale, bien évidemment, mais on a...
00:27:10 Ben oui, il faut dire les choses comme elles sont,
00:27:12 et on recevra tout à l'heure Renaud Capuçon.
00:27:14 Et alors là, ça sera un moment formidable, parce qu'on a tous,
00:27:19 beaucoup doivent avoir une frustration de ne pas savoir jouer d'un instrument.
00:27:23 Je ne sais pas, qui joue un instrument ici ?
00:27:25 - Ici.
00:27:26 - Vous jouez ?
00:27:27 - Guitare.
00:27:28 - Guitare.
00:27:29 - Et c'est vrai que ça fait rêver.
00:27:31 Et je crois qu'il viendra avec son violon.
00:27:33 - Oui, grand moment.
00:27:35 - Ah oui, ça va être la musique.
00:27:37 - Venez au pipo.
00:27:38 - Vous avez vu comment il a émussué...
00:27:43 Après vous dites que vous êtes déconnecté du monde,
00:27:46 mais si vous êtes méchant avec les jeunes...
00:27:48 - C'est un bon mot.
00:27:49 - Bon, à tout de suite.
00:27:51 - Merci Florian Tardis aussi, il a une information à nous donner politique.
00:27:58 - Non, à part vous souhaitez un bon week-end peut-être.
00:28:00 - Il n'y a rien de spécial ?
00:28:02 - Il y a toujours beaucoup de choses dans l'actualité.
00:28:04 - Le Premier ministre sera en déplacement quelque part ?
00:28:07 - Le Premier ministre...
00:28:09 Pas le Premier ministre, mais on nous informe notamment
00:28:12 que la semaine prochaine, il y aura peut-être une délocalisation d'un ministère.
00:28:15 On aura l'occasion d'en parler.
00:28:17 - Et samedi prochain, c'est le début...
00:28:19 - L'ouverture du Salon de l'agriculture avec l'inauguration du président de la République
00:28:22 et ça risque d'être tendu, voici ce qu'on dit dans certaines organisations.
00:28:25 - Merci Florian Tardif, on va recevoir Vianney d'Alençon
00:28:28 qui est président du Rocher Mistral.
00:28:31 Je pense que vous ne connaissez pas le Rocher Mistral,
00:28:33 mais la justice a condamné mardi ce parc,
00:28:36 une sorte de parc sur le modèle du parc de Philippe de Villiers.
00:28:42 Et la justice a condamné mardi le parc et son propriétaire
00:28:46 à remettre en état les extérieurs, notamment du château de la Barbaine,
00:28:50 on dit comme ça, bonjour ?
00:28:51 - La Barbain, bonjour.
00:28:52 - La Barbain dans les Bouches du Rhône, le président du parc, vous,
00:28:56 en l'occurrence, bonjour.
00:28:57 - Bonjour.
00:28:58 - Vous dénoncez des magouilles et une obstruction organisée,
00:29:00 vous nous direz pourquoi, c'est une sorte de puits du fou
00:29:03 que vous avez construit avec des tableaux qui rappellent l'histoire de France.
00:29:09 - C'est un parc de loisirs historique qui s'appelle le Rocher Mistral,
00:29:12 qui a que des decks en Provence et qui raconte des grands pans,
00:29:16 des grands morceaux de l'histoire de la Provence et de l'histoire de France.
00:29:19 Donc qui a ouvert il y a deux saisons, on a accueilli 300 000 visiteurs,
00:29:23 c'est 8 heures d'expérience, 10 heures de spectacle,
00:29:25 des étoiles plein les yeux pour les familles et les enfants,
00:29:28 et donc un beau succès.
00:29:29 - Et on va en parler dans deux secondes parce qu'on vous fait des misères,
00:29:32 puisqu'évidemment vous parlez de l'histoire de France
00:29:34 et il faut parler de l'histoire de France d'une certaine manière.
00:29:37 C'est pareil, les juges décident qu'on parle de l'histoire de France
00:29:39 d'une certaine manière, il ne faut pas faire attention.
00:29:42 Somaïa Labidi, bonjour, vous nous rappelez l'étude, Somaïa.
00:29:48 - Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:29:50 Seulement un train sur deux depuis hier, depuis hier 20h,
00:29:53 les contrôleurs de la SNCF ne lâchent rien, le compte n'y est toujours pas.
00:29:57 Au cœur de leurs revendications, osent des primes et des salaires.
00:30:01 De l'aide militaire est vite,
00:30:02 Volodymyr Zelensky attendu à Berlin puis Paris aujourd'hui
00:30:05 pour signer des accords bilatéraux de sécurité,
00:30:08 alors que sur le terrain, qui avait en proie à d'intenses combats
00:30:11 dans l'est du pays.
00:30:13 Et puis il fait la une de tous les quotidiens espagnols,
00:30:16 Kylian Mbappé attendu comme le messie au Réal,
00:30:19 même si pour l'heure, rien n'est acté à part son divorce avec le PSG.
00:30:23 - Merci Somaïa. Alors on va aider l'Arkom,
00:30:26 parce qu'on a trouvé un site d'intelligence artificielle
00:30:31 qui permet de savoir si on est de droite ou de gauche
00:30:34 en simplement mettant le nom de la personne.
00:30:37 Marine Lanson a réalisé, elle est en direct, Marine, en régie, avec nous.
00:30:42 C'est de gauche ou c'est de droite ?
00:30:44 Alors on a mis Alain Jakubowicz.
00:30:46 Alors on tape Alain Jakubowicz, Alain Jakubowicz c'est de droite.
00:30:49 Vous êtes de droite, pas de chance.
00:30:51 Est-ce qu'on tape un autre nom ?
00:30:53 Joseph Macé Scarron ?
00:30:55 J'ai vu Joseph Macé Scarron.
00:30:56 Joseph Macé Scarron c'est de gauche ou c'est de droite ?
00:30:59 C'est de gauche ou c'est de droite ?
00:31:00 Ah c'est de gauche, vous êtes de gauche.
00:31:02 C'est vrai ?
00:31:04 - Non mais moi je rends fou de toute façon.
00:31:06 Vous parliez de 80 ans, au premier tour j'avais voté Marie-Françoise Garraud,
00:31:09 au deuxième François Mitterrand.
00:31:10 - Oui, alors effectivement, vous n'êtes pas fou, vous êtes incohérent.
00:31:13 Alors Georges Fenech, c'est de gauche ou c'est de droite, Georges Fenech ?
00:31:19 Georges Fenech c'est de droite.
00:31:21 Bah oui, c'est de droite Georges Fenech, bien sûr.
00:31:24 - Bien sûr, c'est une société finalement.
00:31:26 - Non mais on peut, voilà, c'est un...
00:31:28 - Tapez Conseil d'Etat.
00:31:29 - Conseil d'Etat, on a le droit de taper Conseil d'Etat par exemple ?
00:31:32 Ou je demande à Marine Lenson.
00:31:34 Conseil, alors voilà, elle tape en direct.
00:31:36 Ah ça c'est intéressant, tiens, Conseil d'Etat, on va enlever le A de vote.
00:31:38 Conseil d'Etat, on est en direct.
00:31:40 Ah, Conseil d'Etat c'est de droite.
00:31:42 Donc vous voyez, finalement, c'est parce que, voilà, c'est ça, l'intelligence artificielle.
00:31:48 Bon, on arrête, vous voulez qu'on mette mon nom ou pas ?
00:31:51 Pour voir ?
00:31:52 J'ai peur, j'ai peur.
00:31:54 Alors Pascal Praud, Pascal Praud c'est de droite.
00:31:56 - Ah ouais, de droite.
00:31:58 - Mince.
00:31:59 - On peut faire comme effets.
00:32:00 - Comment ?
00:32:01 Le barbecue, le barbecue, c'est de droite ou c'est de gauche ?
00:32:05 On va faire le barbecue, c'est de droite.
00:32:07 Erreur, trop de requêtes en même temps.
00:32:09 Bon, le barbecue, c'est de droite ou c'est...
00:32:12 Attends, on aurait pu mettre France Inter, tiens.
00:32:14 France Inter.
00:32:15 - Oui, France Inter, mettons.
00:32:16 - Mettons France Inter, Marine.
00:32:18 Alors France Inter, France Inter, c'est de droite.
00:32:22 Ah ben y'a trop de requêtes, ils peuvent pas.
00:32:24 Bon, ben écoutez, ça peut nous intéresser.
00:32:27 Un mot sur la SNCF, évidemment un mot sur la SNCF.
00:32:30 Est-ce que vous êtes favorable ?
00:32:31 Tiens, est-ce que l'homme...
00:32:33 Ah, France Inter me dit, est-ce qu'on peut voir France Inter ?
00:32:35 France Inter, France Inter c'est de gauche !
00:32:38 - Magnifique !
00:32:39 - Elle est intelligente, cette application.
00:32:42 L'homme de gauche que vous êtes ?
00:32:44 - Oui, je suis surtout un usager aujourd'hui.
00:32:46 J'ai un train à 12h14, je ne sais pas s'il circule.
00:32:48 - Oui, mais au-delà de votre cas personnel.
00:32:50 - Oui, c'est intéressant.
00:32:52 - Est-ce que vous pensez...
00:32:53 - C'est quand même le plus important.
00:32:54 - Parce que vous savez que...
00:32:55 Alors, moi je vais vous parler aussi de mon cas personnel.
00:32:57 J'avais une fille qui est dans le sud-ouest de la France, je dirais pas où,
00:33:00 elle devait venir, elle est obligée de prendre un train de nuit
00:33:03 pour rentrer à Paris.
00:33:05 Et voilà, ça lui coûte bonbon parce qu'elle avait un abonnement, etc.
00:33:10 Bref, on ferme la parenthèse.
00:33:12 Est-ce que l'homme de gauche que vous êtes considère que c'est un scandale
00:33:17 et qu'il faut une loi pour qu'il n'y ait plus de grève pendant les vacances scolaires ?
00:33:22 Voilà une question claire.
00:33:24 - Bon, d'abord ce n'est pas un scandale le droit de grève,
00:33:26 c'est un droit constitutionnel, je défends le droit de grève évidemment,
00:33:29 et pas seulement parce que je suis de gauche, parce que je suis républicain.
00:33:32 Je pense qu'il faut encadrer le droit de grève, c'est déjà le cas.
00:33:34 Il y a un exemple qui est assez intéressant, c'est celui de l'Italie,
00:33:37 où les grèves sont encadrées, notamment pendant les vacances scolaires
00:33:41 et les fêtes religieuses, parce que c'est l'Italie bien sûr.
00:33:44 Donc je pense qu'on peut aller un peu plus loin dans l'encadrement du droit de grève,
00:33:46 mais il ne faut pas y toucher.
00:33:48 Sur le principe, c'est très important de défendre le droit de grève.
00:33:50 - Mais sur les vacances scolaires, oui ou non ?
00:33:52 Est-ce qu'on fait une loi pour empêcher ? Oui ou non ? Il faut répondre oui ou non ?
00:33:55 - Pour empêcher totalement la grève ? Non.
00:33:57 - Bon, donc ils seront toujours en grève pendant les vacances scolaires
00:33:59 et votre groupe de 2014 vous partira à pied.
00:34:01 - Voilà, c'est tout.
00:34:03 Monsieur Jakubowicz, votre micro, il faut le mettre devant votre bouche.
00:34:06 Voilà, il faut le mettre comme ça.
00:34:08 Et pareil, monsieur Vianney-Lanson, voilà, c'est important.
00:34:11 C'est Marine Lanson qui me reprend et a la raison.
00:34:15 Est-ce qu'on peut écouter un auditeur qui était avec Hélène Zellany sur Europe 1 hier
00:34:18 et qui était en larmes parce que c'est les cas des auditeurs...
00:34:22 Comment ? - Oui, je comprends.
00:34:24 - Oui, les gens ont ras-le-bol. Écoutons.
00:34:26 - Ah, moi je les déteste.
00:34:28 Je vais vous dire, je les déteste, mais je les hais à un point.
00:34:32 C'est dommage que je ne puisse pas les avoir devant moi
00:34:35 parce que ce qu'ils sont en train de faire, bon, pour moi, pour mon petit-fils, pour ma fille,
00:34:41 c'est... j'ai même pas de mots.
00:34:44 J'ai même pas de mots parce que je deviendrai très méchante.
00:34:48 Ça fait deux mois que ma fille, elle a réservé ce train pour que mon petit-fils handicapé...
00:34:53 Il va avoir quatre ans. Il est handicapé moteur, donc il ne marche pas.
00:34:57 Il est en chaise.
00:34:59 J'ai fait tout ce que je pouvais à Strasbourg pour lui trouver une chaise spéciale pour la maison.
00:35:05 J'ai également récupéré un cot de dos, un lit bébé pour le petit bébé qui a trois mois,
00:35:11 l'autre petit garçon.
00:35:13 Donc mon petit-fils, comme je vous le disais, il est handicapé.
00:35:15 En plus de ça, il est diabétique insulino-dépendant,
00:35:18 donc c'est pas facile non plus à gérer.
00:35:20 Mais il se faisait une joie.
00:35:23 Il ne parle pas, il fait "blou blou" comme ça pour le train.
00:35:26 Il se faisait une joie de venir.
00:35:28 Et là, ma fille, elle ne sait même pas comment elle va lui dire qu'elle ne peut pas venir.
00:35:35 Des gens qui sont quand même des privilégiés,
00:35:41 c'est-à-dire qui gagnent mieux leur vie que dans d'autres secteurs,
00:35:44 qui ont l'emploi garanti à vie,
00:35:46 et à personne au plus haut sommet de l'État, ministre des Transports, tout ça, vous les entendrez pas.
00:35:51 Vous savez pourquoi on ne limite pas le droit de grève en vacances scolaires ?
00:35:54 Pourquoi ? Encore une fois, à cause du Conseil constitutionnel,
00:35:56 qui censurerait la loi.
00:35:58 Il faudrait faire une révision constitutionnelle là aussi.
00:36:01 C'est toujours le gouvernement des juges.
00:36:03 La solution, c'est la concurrence.
00:36:05 Moi, je suis Lyonnais.
00:36:07 Fin de semaine, je dois rentrer chez moi.
00:36:08 Pas de TGV.
00:36:09 TGV italien.
00:36:10 Voilà.
00:36:11 Il y a un TGV italien pour aller à Lyon ?
00:36:13 Absolument.
00:36:14 Qui est remarquable.
00:36:15 Il fait la publicité ?
00:36:16 Il fait Paris-Lyon ?
00:36:17 Oui.
00:36:18 Pardon ?
00:36:19 Paris-Lyon, Milan.
00:36:20 Milan.
00:36:21 Et donc là, vous prenez le TGV, et il part de la gare de Lyon ?
00:36:23 Il est moins cher.
00:36:24 Il est très bon.
00:36:25 Le service est excellent.
00:36:27 Alors moi, je suis abonné, puisque je fais des allers-retours toute la semaine.
00:36:29 Ah, vous ne prenez plus la SNCF ?
00:36:30 Mais c'est un vrai problème.
00:36:31 Enfin, moi, je comprends très bien ces familles.
00:36:33 Mais pour les professionnels que nous sommes, c'est un sujet terrible.
00:36:38 Moi, qui fais des allers-retours toute la semaine et toutes les semaines, c'est…
00:36:42 Maintenant, vous êtes abonné TGV italien ?
00:36:44 Non, pas du tout.
00:36:45 Je suis toujours abonné SNCF.
00:36:46 Mais quand j'ai ce petit problème…
00:36:47 Mais pourquoi vous n'allez pas sur la TGV italienne ?
00:36:49 Aujourd'hui, j'ai acheté un billet italien.
00:36:51 Et pourquoi vous ne mettez pas 100 % italien, si c'est mieux ?
00:36:53 Parce qu'il y a beaucoup moins de trains.
00:36:55 Le TGV Lyon-Paris, aux heures de pointe, c'est toutes les demi-heures.
00:36:59 En plus, le billet de train…
00:37:01 Il y a beaucoup moins de trains italiens, bien sûr.
00:37:04 Mais la solution, c'est la concurrence.
00:37:07 Le prix du billet de train ne cesse d'augmenter, qui est financé par nos impôts.
00:37:13 Parce qu'en plus, le taux de péage ferroviaire en France est extrêmement élevé.
00:37:18 Et c'est l'État qui le décide avec notre argent.
00:37:20 En plus, on nous dit qu'il faut prendre le train et pas la vélo.
00:37:22 Mais c'est plus cher de prendre le train.
00:37:24 C'est linéaire.
00:37:26 Vianney d'Alençon est avec nous.
00:37:27 Donc, vous ne connaissez pas, évidemment, le dossier dont on va parler.
00:37:30 C'est Rocher Mistral.
00:37:32 C'est un parc historique.
00:37:33 Je voudrais qu'on voit quelques images de ce parc historique.
00:37:36 Et vous allez nous raconter les difficultés que vous rencontrez.
00:37:41 [Musique]
00:37:45 [Musique]
00:37:49 [Musique]
00:38:16 [Musique]
00:38:19 Donc, vous voyez ces images.
00:38:27 Monsieur Vianney d'Alençon, je vous disais, c'est une sorte de puits du fou
00:38:30 qui est installé dans les bouches du Rhône.
00:38:32 Et le tribunal correctionnel a condamné mardi le parc et vous-même
00:38:35 à remettre en état les extérieurs du château de la Barbun.
00:38:38 Le parc a également été condamné à une amende avec sursis.
00:38:41 Le propriétaire vous dénonçait des magouilles organisées et une obstruction organisée
00:38:46 de la part des pouvoirs publics et notamment du maire,
00:38:48 dont la maison se trouverait au pied du château.
00:38:51 Alors, expliquez-nous.
00:38:53 - Écoutez, en fait, tout avait bien commencé puisqu'on a inauguré il y a deux ans et demi maintenant
00:38:58 avec le ministre du tourisme Jean-Baptiste Lemoyne,
00:39:00 qui était un vrai soutien du projet.
00:39:02 On avait sur ce château millénaire qui nécessitait une grande restauration pour le sauver
00:39:07 et apporter beaucoup de financement, beaucoup de fonds.
00:39:11 Et puis aussi un vrai soutien de Roselyne Bachelot qui nous avait félicité officiellement
00:39:15 pour la création artistique sur le lieu et la restauration du parc.
00:39:18 Et puis, depuis quelques années, maintenant trois ans,
00:39:21 j'alerte un harcèlement permanent que l'on vit sur le site
00:39:25 pour atteindre et réussir à ouvrir dans de bonnes conditions
00:39:30 les éléments, le lieu, les spectacles pour pouvoir recevoir le public.
00:39:35 Donc, je me suis aperçu qu'il y avait une obstruction un peu systématique
00:39:39 de certains fonctionnaires au sein des services
00:39:42 qui utilisent les normes et les réglementations
00:39:45 comme boîte à outils pour bloquer un certain nombre de développements possibles.
00:39:51 La directrice des affaires culturelles de la région, nommée par le ministre de la Culture,
00:39:57 prend publiquement position régulièrement dans des réunions
00:40:00 en disant qu'elle est opposée au parc Rocher Mistral.
00:40:03 Ce qui m'empêche évidemment la restauration.
00:40:06 Les services instructeurs de l'Etat ne répondent pas pendant 15 mois d'affilée
00:40:10 que preuve à l'appui évidemment sur des demandes d'autorisation que l'on veut avoir.
00:40:16 - Mais quelle est votre analyse ?
00:40:17 A votre avis, pourquoi ?
00:40:18 C'est parce que vous ne correspondez pas à l'idéologie qui convient ?
00:40:22 Parce que le parc propose une vision historique qui ne leur convient pas non plus ?
00:40:27 - J'appelle ça un peu la maillouille organisée
00:40:29 parce que si vous voulez, il y a d'un côté une idéologie
00:40:32 où on retrouve en effet un Manuel Bonparc qui va poser des questions à l'Assemblée Nationale
00:40:36 contre le projet.
00:40:37 De l'autre côté, on a des fonctionnaires qui sont militants
00:40:41 et qu'on a dû mettre au tribunal parce que dans des phases d'instruction
00:40:45 ils prennent des positions sur les réseaux sociaux contre nous.
00:40:48 Et puis à l'inverse, on a des conflits d'intérêts qui semblent être personnels
00:40:53 avec un maire qui est au pied du château, qui a sa maison, c'est un des rares voisins.
00:40:57 - Le tribunal correctionnel vous a quand même condamné.
00:41:00 Il a condamné mardi le parc, il vous a condamné pourquoi ?
00:41:02 - Alors on a différents éléments sur lesquels on a...
00:41:05 Le parc est ouvert et comme l'avait dit le sous-préfet, la préfecture des Bouches-du-Rhône,
00:41:11 si vous voulez, le parc a toutes les autorisations pour ouvrir
00:41:14 mais un certain nombre de petites autorisations qui étaient bloquantes pour l'ouverture,
00:41:19 si vous voulez, ont été demandées à maintes reprises et n'ont jamais été délivrées.
00:41:24 Donc là on m'a demandé de retirer 3500 m2 de gravier sur un espace,
00:41:29 si vous voulez, où on reçoit du public.
00:41:31 Une petite scène de 50 m2 posée à même le sol en structure bois
00:41:35 où on joue les "Lettres de Montmoulin" d'Alphonse Dodet.
00:41:38 - Donc là c'est une condamnation ?
00:41:40 - Oui c'est une condamnation.
00:41:41 Une petite dalle béton, alors le mot béton fait tout de suite extrêmement peur,
00:41:45 mais qui fait 2 m2 50 pour faire passer les handicapés avant l'entrée d'un spectacle.
00:41:50 Bon, vous voyez ce genre de choses, mais le plus embêtant...
00:41:52 - Là c'est le tribunal correctionnel, c'est pas le maire, c'est pas l'organe culturel,
00:41:56 c'est la justice de France.
00:41:58 - En effet, c'est pour ça que je parle aussi de l'administration,
00:42:02 et je parle aussi du maire, parce que si vous voulez,
00:42:04 pour régulariser un certain nombre de dossiers,
00:42:06 j'ai essayé plein de procédures juridiques,
00:42:08 mais le maire a pris des arrêtés...
00:42:11 - Et donc vous êtes passé en force ?
00:42:13 - Et donc je suis passé en force.
00:42:14 - Vous avez été condamné, c'est ça que je comprends.
00:42:16 Il y a l'avocat qui est en face, j'essaye de comprendre.
00:42:18 - Oui, oui, oui.
00:42:19 - Il y a l'obstruction, donc vous passez en force et vous êtes condamné.
00:42:23 - Voilà, en fait si vous voulez, pour résumer,
00:42:25 il y a un très beau projet qui essaye de se créer en Normandie.
00:42:28 - Et on vous met des bâtons dans les roues.
00:42:29 - Et on met des bâtons dans les roues.
00:42:30 Donc il y a un très beau projet qui essaie de se créer
00:42:33 depuis 4 ou 5 ans sur les plages de Normandie,
00:42:36 sur les plages juste à côté, sur le débarquement,
00:42:38 un très beau projet de spectacle, avec des centaines d'emplois
00:42:40 comme chez nous en Provence, à l'appui.
00:42:42 Ça fait 4 ans qu'ils se sont confrontés aux mêmes problématiques,
00:42:44 ils n'ont pas ouvert, qu'à un moment donné,
00:42:46 il faut un peu tenir tête aussi sur des sujets...
00:42:48 - Mais non, la difficulté c'est d'organiser quelque chose en France.
00:42:51 - Absolument.
00:42:52 - Et c'est vrai dans tous les domaines.
00:42:53 Si vous voulez construire un stade de football,
00:42:54 faire une autoroute, faire n'importe quoi,
00:42:56 vous heurtez aujourd'hui à des décisions qui sont compliquées.
00:42:59 - Il y a la question de la chauve-souris.
00:43:00 - Alors on avait en effet...
00:43:01 - C'est quoi la chauve-souris ?
00:43:02 - Oui c'est la chauve-souris.
00:43:03 - Alors en fait on a été attaqué par France Nature Environnement,
00:43:07 dont le porte-parole, donc des Bouches d'Euro,
00:43:09 dont le porte-parole est un militant politique
00:43:11 candidat malheureux aux dernières élections,
00:43:14 Europe Écologie Les Verts,
00:43:16 et donc il s'est un peu battu, il se bat contre nous
00:43:18 farouchement avec cette association,
00:43:19 qui est une association puissante en France,
00:43:22 et donc ils nous ont mis en contentieux
00:43:25 sur des chauves-souris soi-disant espèces protégées
00:43:27 où nous aurions porté atteinte,
00:43:29 et le tribunal correctionnel a relaxé,
00:43:31 puisque les chauves-souris sont en parfaite santé,
00:43:33 elles vont très bien, elles vont aussi bien que ce monsieur.
00:43:35 - Non mais c'est un cas d'école de ce qui peut se passer en France.
00:43:37 Bon, moi je ne veux pas prendre parti, bien évidemment,
00:43:40 parce que la justice vous a condamnés,
00:43:41 mais je devine effectivement que vous-même vous êtes mis en teur
00:43:44 lorsque vous êtes passé en force,
00:43:45 mais qu'en même temps on vous met des bâtons dans les roues
00:43:48 et que ça peut être dommage pour un parc qui attirerait.
00:43:51 Vous l'avez vu, par exemple, ce parc ?
00:43:53 - Non, moi je n'ai pas vu le parc Rocher Mistral,
00:43:55 je connais bien le zoo de la Barbène, il existe toujours ?
00:43:57 - Absolument, oui, il est à 100 m de Canouë.
00:43:59 - Je suis souvent amené mon fils au zoo de la Barbène.
00:44:01 Très joli site.
00:44:03 - Oui, c'est un site très beau,
00:44:05 mais bon, voilà, c'est une vraie contrainte.
00:44:08 Alors on est ouvert, on n'est pas encore condamné,
00:44:10 on est seulement jugé, on fait appel,
00:44:12 donc derrière...
00:44:13 - C'est ouvert, on peut aller le voir ce week-end.
00:44:15 - Voilà, à partir du 30 mars, on est ouvert pour 7 mois
00:44:17 et en grand avec tous les spectacles,
00:44:19 et donc il faut vraiment soutenir ce site,
00:44:21 on a ouvert cette plateforme.
00:44:22 - C'est pour ça qu'on voulait faire un focus ce matin,
00:44:24 vous avez un mot à dire, monsieur ?
00:44:26 - Oui, simplement, sortir aussi d'idéologie,
00:44:29 à tout bout de champ, sur tout et tout le temps,
00:44:31 il y a des règles d'urbanisme,
00:44:33 elles sont parfois très sévères, effectivement.
00:44:35 Si vous avez été condamné par le tribunal correctionnel,
00:44:37 c'est donc que ce sont des poursuites qui ont été initiées par le parquet.
00:44:40 Moi je suis toujours très mal à l'aise
00:44:43 lorsque l'explication, ça serait l'idéologie,
00:44:48 parce qu'on n'aime pas ceci ou on n'aime pas cela.
00:44:51 Parfois c'est beaucoup plus prosaïque et tout aussi ennuyeux,
00:44:54 je le reconnais, c'est la rigueur de l'administration
00:44:56 en matière d'urbanisme, effectivement,
00:44:58 les règles sont terribles, je crois que vous avez un problème
00:45:00 sur votre parking qui serait en zone inondable,
00:45:02 donc c'est un sujet, pardon, en tout cas moi...
00:45:04 - Non, il n'est pas en zone inondable.
00:45:05 - Pas peu importe, dans une zone où vous ne pouviez pas le faire,
00:45:07 - Non, non, mais je comprends très bien.
00:45:08 - Pas peu importe, on ne va pas rentrer dans le détail,
00:45:10 c'est facile que, moi je suis, encore une fois,
00:45:12 puisqu'on parlait d'idéologie tout à l'heure,
00:45:14 je trouve que c'est toujours un peu facile
00:45:16 de sortir l'idéologie pour expliquer tout et n'importe quoi.
00:45:18 - Un mot et après un mot de conclusion avec vous.
00:45:20 - Oui, alors en fait, je suis absolument d'accord avec vous,
00:45:22 c'est bien pour ça que je n'ai pas du tout attaqué la décision de justice,
00:45:24 que je respecte profondément, c'est simplement qu'en fait,
00:45:26 pour pouvoir avoir des autorisations,
00:45:28 ça fait depuis 2020 que j'essaie d'avoir des autorisations,
00:45:30 - La croix et la bannière.
00:45:31 - Que je ne peux pas avoir, et là il y a une organisation
00:45:33 qui nous empêche de les obtenir,
00:45:35 donc le domaine de justice n'est pas un sujet pour moi,
00:45:37 les juges ont fait leur travail, c'est pas le...
00:45:39 - En tout cas, on voulait donner un coup de protecteur,
00:45:41 vous remercier, dans une seconde,
00:45:43 Gautier, Renaud Capuçon,
00:45:45 va prendre votre place,
00:45:47 et... Comment ?
00:45:49 - Vous manquez Gautier.
00:45:51 - Oui, vous avez dit Gautier.
00:45:53 - Oui, mais parce que...
00:45:55 - Gautier Lemoitte.
00:45:57 - N'essayez pas de...
00:45:59 - Renaud Capuçon, et alors écoutez,
00:46:01 parce que j'espère, je crois qu'il est là avec son violon,
00:46:03 écoutez simplement quelques notes de musique,
00:46:05 de la chanson d'Hélène,
00:46:07 vous connaissez la chanson d'Hélène ?
00:46:09 C'est dans "Les choses de la vie".
00:46:11 Et il se trouve qu'elle n'est même pas dans le film "Les choses de la vie",
00:46:13 je ne sais pas pourquoi, et elle a été sortie du film,
00:46:15 mais Romy Schneider la chantait
00:46:17 avec Michel Piccoli,
00:46:19 c'est un air extraordinaire,
00:46:21 écoutez, vous connaissez ça ?
00:46:23 - Oui. - "Ce soir".
00:46:25 - Magnifique.
00:46:27 - Ce soir, nous sommes sept en moins...
00:46:31 Et c'est un génie d'Abadie,
00:46:33 parce que mettre des mots,
00:46:35 écrire des mots
00:46:37 qui évoquent quelque chose,
00:46:39 qu'est-ce qui fait que dans un cerveau, cette phrase arrive
00:46:41 "Ce soir, nous sommes sept en moins".
00:46:43 - Le génie de Gratiot.
00:46:45 - Cette phrase est géniale.
00:46:47 "Ce soir, nous sommes sept en moins".
00:46:49 C'est de la poésie, c'est de l'évocation.
00:46:51 Et la chanson a été chantée évidemment par
00:46:53 Romy Schneider, je l'ai dit,
00:46:55 et puis il a fait un disque spécial cinéma,
00:46:57 Renaud Capuçon,
00:46:59 il y a le dernier métro,
00:47:01 cette chanson va être avec nous,
00:47:03 et on va lui poser plein de questions,
00:47:05 parce que ça fait rêver quand même, quelqu'un qui joue le violon,
00:47:07 à quatre ans et demi, il a l'oreille absolue.
00:47:09 Un jour, le prof a dit,
00:47:11 hop, il sait reconnaître une note,
00:47:13 quatre ans et demi, personne dans sa famille
00:47:15 ne jouait du violon.
00:47:17 C'est incroyable.
00:47:19 - Un don du ciel. - Un don.
00:47:21 - Un accident génétique.
00:47:23 - Un don, un don, il y a les Salieri,
00:47:25 puis il y a les Mozart.
00:47:27 - Hum.
00:47:29 - Et puis on recevra Jacques Vandreau ?
00:47:31 - Ah oui. - Dans une seconde, également.
00:47:33 Et pour le moment,
00:47:35 Renaud Capuçon, à tout de suite.
00:47:37 Renaud Capuçon est avec nous, et vraiment,
00:47:45 c'est un bonheur que vous soyez sur ce plateau,
00:47:47 puisque vous venez de publier
00:47:49 "Les choses de la vie",
00:47:51 qui est un album
00:47:53 avec les standards
00:47:55 des bandes originales
00:47:57 des films, qui ne sont pas forcément
00:47:59 d'ailleurs des films musicaux, puisque "Les choses de la vie"...
00:48:01 - Non, mais de compositeurs français.
00:48:03 - Exactement. - C'est le point commun.
00:48:05 - Et on entendait tout à l'heure la chanson d'Hélène.
00:48:07 Et vous avez apporté, non pas un violon,
00:48:09 LE violon.
00:48:11 LE violon, qu'on voit là.
00:48:13 LE violon. Et alors, ce violon,
00:48:15 c'est une œuvre d'art.
00:48:17 - Oui, on peut dire ça. C'est un Guarnarius
00:48:19 de 1737.
00:48:21 Donc déjà, quand on saute
00:48:23 dans le temps, 1737, c'est hallucinant
00:48:25 d'imaginer que tout ce qui est ici,
00:48:27 à part les cordes, bien sûr, date de cette époque,
00:48:29 et a été préservé avec amour, puisqu'il n'a pas
00:48:31 une seule fracture, on a passé au rayon X,
00:48:33 il y a absolument... - Mais c'est pas
00:48:35 le vernis d'origine, par exemple ?
00:48:37 - Tout est d'origine. Le vernis est d'origine.
00:48:39 Et ce qui est extraordinaire, c'est la sonorité,
00:48:41 en fait. Et Guarnarius, c'était
00:48:43 tout comme
00:48:45 Stradivarius, qu'on connaît plus.
00:48:47 C'est les deux grands luthiers italiens
00:48:49 de cette époque-là. Et on dit
00:48:51 souvent, pour comparer, que Guarnarius
00:48:53 a un petit peu... Enfin, moi, c'est comme ça que je les définis.
00:48:55 Le son est un peu plus masculin,
00:48:57 et Stradivarius, c'est un peu plus féminin.
00:48:59 On peut parler de Bordeaux
00:49:01 pour Guarnarius
00:49:03 et de Bourgogne pour Stradivarius,
00:49:05 par exemple, pour ceux qui aiment le vin.
00:49:07 Mais en gros, les Guarnarius sont
00:49:09 souvent un peu plus charpentés, un peu plus sauvages.
00:49:11 Même de lutherie, la lutherie
00:49:13 de Guarnarius, c'est plus...
00:49:15 La façon de faire la tête, par exemple,
00:49:17 c'est beaucoup plus...
00:49:19 Beaucoup moins "soignée" avec les Stradivarius,
00:49:21 tout était absolument parfait.
00:49:23 Et après, c'est une question de goût,
00:49:25 si vous préférez jouer avec un Stradivarius
00:49:27 ou un Guarnarius. Et puis, surtout,
00:49:29 je dis "si vous préférez" comme si c'était
00:49:31 accessible à tous. Bien sûr
00:49:33 que non, dans le sens où
00:49:35 ça a un prix incroyable, mais...
00:49:37 - D'ailleurs, ça n'a pas de prix. - Oui, ça
00:49:39 peut ne pas avoir de prix.
00:49:41 - C'est-à-dire que ce violon, par exemple,
00:49:43 il vaut combien ? - Je ne vous le dirai pas.
00:49:45 Non, c'est des instruments...
00:49:47 - Vous l'avez assuré, j'imagine ? - Bien sûr.
00:49:49 C'est comme un très bel hôtel particulier.
00:49:51 - Mais ce qui est extraordinaire, c'est
00:49:53 qu'aujourd'hui, par exemple, aucun luthier
00:49:55 ne peut reproduire un violon
00:49:57 de cette qualité avec un son
00:49:59 qui vous conviendrait.
00:50:01 - Alors, ça ne serait pas juste de dire l'inverse
00:50:03 pour tous les luthiers qui
00:50:05 travaillent comme des fous et qui ont d'ailleurs,
00:50:07 les luthiers d'aujourd'hui, qui ont pour beaucoup
00:50:09 énormément de talent. J'ai moi-même
00:50:11 deux instruments modernes, un de Patrick Robin
00:50:13 et un de Charles Coquet, qui sont deux luthiers
00:50:15 absolument exceptionnels et je dois dire que leur violon,
00:50:17 si je les joue deux mains
00:50:19 à la place de celui-ci, quasiment
00:50:21 personne ne s'en apercevra.
00:50:23 - Sauf vous. - Moi, on m'en apercevrait, bien sûr,
00:50:25 mais peut-être quelqu'un dans l'orchestre, mais
00:50:27 je pense qu'il y a une subjectivité dans la sonorité
00:50:29 et il y a aussi l'inspiration que procure l'instrument.
00:50:31 Cet instrument m'inspire
00:50:33 et le violon de Patrick Robin m'inspire tout autant.
00:50:35 La sonorité n'est pas exactement
00:50:37 aussi, peut-être aussi riche.
00:50:39 Mais je tiens
00:50:41 à vraiment insister sur le fait que
00:50:43 les instruments modernes peuvent être
00:50:45 magnifiques quand les gens ont du talent.
00:50:47 - Alors, on va évidemment parler,
00:50:49 ça nous fait plaisir de parler d'autre chose que de cette
00:50:51 actualité rude et vraiment
00:50:53 que vous soyez là ce matin, c'est un bonheur.
00:50:55 Et puis, peut-être qu'il y a
00:50:57 des jeunes gens qui nous écoutent
00:50:59 parce que c'est la période de vacances, qui font du violon
00:51:01 et qui ont envie un jour d'être un futur
00:51:03 Renaud Capuçon et vous nous direz
00:51:05 comment faire. Mais pour le moment, Somaya Labidi
00:51:07 nous rappelle les titres.
00:51:11 - Hommage annuel aux héros
00:51:13 de la gendarmerie à 15 heures aux
00:51:15 Invalides en présence de Gérald Darmanin.
00:51:17 Comme chaque année, les fonctionnaires
00:51:19 décédés dans l'exercice de leur fonction
00:51:21 seront célébrés, tout comme
00:51:23 les gendarmes du quotidien qui assurent la sécurité
00:51:25 des Français.
00:51:27 L'inflation confirmée à 3,1%
00:51:29 sur un an en janvier, alors qu'en décembre
00:51:31 elle s'établissait à 3,7%.
00:51:33 Une baisse due au ralentissement
00:51:35 des prix de l'énergie, de l'alimentation
00:51:37 ou encore des produits manufacturés.
00:51:39 Et puis, nouvel épicentre
00:51:41 des combats ad-vipka
00:51:43 essuie de nombreux assauts russes
00:51:45 face à la gravité de la situation
00:51:47 qui a dû déployer des renforts
00:51:49 en urgence dans cette localité
00:51:51 de l'Est du pays.
00:51:53 - Merci Somaya,
00:51:55 les choses de la vie. Alors j'ai ce très
00:51:57 bel album qui est
00:51:59 sorti et que je montre à l'instant.
00:52:01 Cela aurait pu être le titre de nos échanges hebdomadaires
00:52:03 avec Jacques Chancel, écrivez-vous.
00:52:05 Il me parlait de son ami Georges Delerue
00:52:07 et il demanda de composer le générique
00:52:09 de l'émission mythique "Radioscopie".
00:52:11 Il me parlait de son compagnon
00:52:13 de route en Indochine,
00:52:15 Pierre Schoendorfer, réalisateur du film
00:52:17 "Die Erdbeerenfuh", dont Delerue signa
00:52:19 la musique. C'est vrai que
00:52:21 Georges Delerue est un compositeur
00:52:23 de films très
00:52:25 connu. On va peut-être écouter
00:52:27 un premier extrait de "Radioscopie"
00:52:29 et puis après, peut-être aurons-nous le bonheur
00:52:31 que vous nous le jouiez en direct.
00:52:33 Écoutons, parce que c'est un générique
00:52:35 qui a marqué, bien sûr, des années
00:52:37 France Inter.
00:52:39 - En fait, tout part de Jacques.
00:52:59 De Jacques Chancel, c'est pour ça que j'ai tenu à le rappeler.
00:53:01 On avait des conversations hebdomadaires,
00:53:03 on s'entendait tout le temps, c'était mon meilleur pote,
00:53:05 alors qu'il avait 40 ans de plus que moi.
00:53:07 Ce qui était extraordinaire, c'est qu'on a
00:53:09 parlé de tellement, tellement de choses
00:53:11 et je me souviens très bien de ces conversations sur Delerue
00:53:13 que je ne connaissais pas bien, je ne connaissais pas la musique de Delerue,
00:53:15 à part quelques grands films.
00:53:17 Et c'est bien après que,
00:53:19 quand j'ai eu envie de faire ce disque de musique de film,
00:53:21 j'ai repensé à ces conversations
00:53:23 qui m'avaient nourri et en fait,
00:53:25 j'ai ouvert cette espèce de boîte,
00:53:27 Chancel, dans mon cerveau et tout a
00:53:29 coulé de source et c'était une logique totale
00:53:31 d'enregistrer la musique du film de
00:53:33 Shendorfer, donc "Die Enbienfuh", qui est une superbe
00:53:35 pièce qui s'appelle "Concerto de la Dieu",
00:53:37 et puis des musiques que je ne connaissais pas
00:53:39 comme "Rich and Famous", c'est la musique
00:53:41 de ce film, je ne connais pas le film mais la musique est
00:53:43 extraordinaire.
00:53:45 Et puis je voulais vraiment, en clignant de oeil à Jacques,
00:53:47 enregistrer "Radioscopie", parce qu'en fait,
00:53:49 l'histoire c'est qu'un jour, il appelle
00:53:51 Delerue, qui était son pote, et lui dit,
00:53:53 on imagine la scène, "Salut Georges,
00:53:55 c'est Jacques, il me faut un générique
00:53:57 pour "Radioscopie", est-ce que tu peux me faire quelque chose ?"
00:53:59 Et tu lui dis, "Bah oui", et trois jours après, il lui envoie ça.
00:54:01 Et je trouve que c'est des histoires
00:54:03 qui sont belles parce que, d'abord, ce sont des
00:54:05 hommes qu'on a parfois oubliés,
00:54:07 pas Chansonne, mais Delerue, il est beaucoup moins
00:54:09 connu que le plus grand compositeur
00:54:11 de musique de film aujourd'hui, et je tenais
00:54:13 à remettre, à les, voilà,
00:54:15 à leur rendre hommage, et puis c'est de la
00:54:17 musique générale. - Et il y a deux titres
00:54:19 chez Delerue qui sont extraordinaires, "Dans la nuit américaine",
00:54:21 et puis également
00:54:23 dans le film de Godard, "Le mépris".
00:54:25 - "Le mépris", ça j'avais enregistré dans l'autre.
00:54:27 - On aurait pu faire un disque uniquement Delerue,
00:54:29 il y a tellement, tellement de musiques incroyables.
00:54:31 - C'est le concerto de la Dieule ? - Non, "Le mépris", c'est...
00:54:33 - Non, c'est "Le mépris" et "Le concerto de la Dieule", donc c'est deux musiques
00:54:35 complètement différentes. - Mais il y a des
00:54:37 passerelles, j'ai l'impression, qu'entre la musique du mépris
00:54:39 et la musique, je crois que c'est la symphonie
00:54:41 de Mahler qui est sur "Mort à Venise",
00:54:43 je vois parfois des passerelles, je me trompe ou pas ?
00:54:45 - Non, vous ne trompez pas, je pense que Delerue,
00:54:47 enfin, en tout cas, de ce que j'entends
00:54:49 comme vous, il y a une
00:54:51 influence de Gustav Mahler qui est très claire, il a été influencé
00:54:53 par Mahler, ça c'est une évidence.
00:54:55 Après, c'est sa musique, et ce que je trouve assez étonnant
00:54:57 dans sa musique, mais comme tous les compositeurs qui
00:54:59 sont dans ce disque, c'est qu'on les reconnaît assez
00:55:01 rapidement, quand on entend Cosma,
00:55:03 on le reconnaît tout de suite. Et Cosma m'a fait
00:55:05 cette transcription, il l'a fait exprès pour moi,
00:55:07 de "Rabbi Jacob". Dans le premier disque
00:55:09 on avait fait le "Grand Blond", avec une chaussure noire
00:55:11 qui était quand même un grand moment
00:55:13 de sourire et de souvenir.
00:55:15 Et quand on a enregistré avec l'orchestre "Rabbi Jacob",
00:55:17 on était tous avec des sourires
00:55:19 jusque là, parce qu'on avait tous vu ce film enfant,
00:55:21 je pense qu'à cette table on a tous vu "Rabbi Jacob"
00:55:23 quand on était gamins.
00:55:25 Et voilà, et donc c'est une façon...
00:55:27 - On peut écouter d'ailleurs quelques notes de "Rabbi Jacob",
00:55:29 je ne vous demande pas de le jouer avec le violon
00:55:31 parce qu'il faut quand même l'orchestre sans doute.
00:55:33 - Oui c'est mieux. - Alors quelques notes de "Rabbi Jacob" que vous avez
00:55:35 enregistrées, et qui est
00:55:37 une musique évidemment que chacun
00:55:39 connaît, et que chacun...
00:55:41 *Musique*
00:55:43 *Musique*
00:55:45 *Musique*
00:55:47 - C'est-à-dire qu'on voit les images tout de suite.
00:55:49 - Bien sûr.
00:55:51 Vous parlez de Vladimir Kosma,
00:55:53 et je l'ai reçu il y a quelques jours,
00:55:55 et je pense à ceux
00:55:57 qui sont en vacances, qui sont jeunes et qui auront peut-être
00:55:59 envie de faire un instrument,
00:56:01 et ses parents étaient concertistes,
00:56:03 c'était musicien, ce qui n'est pas votre cas d'ailleurs,
00:56:05 et je lui ai dit "Mais est-ce qu'on peut
00:56:07 apprendre la musique tard, à 50 ans,
00:56:09 55 ans ?" Il m'a dit "La musique c'est avant
00:56:11 3 ans, c'est une langue étrangère, avant 3 ans,
00:56:13 c'est une langue étrangère,
00:56:15 si vous ne l'apprenez pas entre 0 et 3 ans,
00:56:17 pour composer, parce que lui il compose,
00:56:19 vous n'y arriverez jamais."
00:56:21 C'est vrai ? - Je pense que c'est peut-être un tout petit peu
00:56:23 extrême. Je pense qu'il y a plein de cas de gens qui ont commencé
00:56:25 plus tard à composer, mais
00:56:27 ce qui est sûr c'est que la petite enfance,
00:56:29 ne serait-ce que dans ce qui se passe dans le cerveau,
00:56:31 il y a je pense une faculté à apprendre,
00:56:33 à recevoir, avec les langues
00:56:35 étrangères on le sait, si on apprend 4 ou 5 langues
00:56:37 étrangères très très jeunes on ne s'en rend pas compte.
00:56:39 Donc oui, pour l'instrument c'est un peu différent
00:56:41 parce qu'à 3 ans vous ne pouvez pas, il n'y a pas
00:56:43 de violon assez petit. Moi j'ai commencé
00:56:45 à 4 ans, je n'étais pas très grand,
00:56:47 et je dois dire que le violon était quand même minuscule.
00:56:49 Il faut toujours, quand on commence
00:56:51 un instrument, pour le violon
00:56:53 moi je conseille d'avoir de bons voisins, des voisins
00:56:55 très sympas, parce que le début est quand même
00:56:57 très très ingrat.
00:56:59 Ou des boules qui aissent.
00:57:01 - Mais quand vous avez 4 ans, vos parents
00:57:03 n'appartiennent pas au monde
00:57:05 de la musique ? - Pas du tout.
00:57:07 - Donc il y a bien quelqu'un qui se rend compte ?
00:57:09 - Oui c'est une histoire à la fois
00:57:11 très banale et pas du tout banale.
00:57:13 Mes parents avaient découvert la musique au Festival des Arts
00:57:15 en Savoie, il y avait des concerts
00:57:17 gratuits, et puis avec le Grand Échiquet de
00:57:19 Chancel, parce que c'était quand même, il y avait 3 chaînes à l'époque,
00:57:21 on se souvenait tous, c'était la grande messe
00:57:23 culturelle quand même. Et donc
00:57:25 ils découvrent la musique par ses 2 biais
00:57:27 et je pense qu'ils ont
00:57:29 tout d'un coup envie qu'on fasse de la musique.
00:57:31 Ma sœur qui avait 50+,
00:57:33 commence le piano, moi je commence le violon, mais je commence
00:57:35 de façon, c'est là où je dis que c'est assez
00:57:37 étonnant. Je suis dans une espèce
00:57:39 de cours qui s'appelait "Méthodes
00:57:41 actives", c'était un peu d'éducation musicale
00:57:43 donc j'étais très jeune, 3 ans et demi ou à peine
00:57:45 4 ans, et ma mère
00:57:47 demande à cette prof qui s'appelait Madame Perrache
00:57:49 je me souviens très bien qu'elle jouait, qu'elle était pianiste
00:57:51 elle lui dit "On aimerait
00:57:53 que notre fils commence un instrument, qu'est-ce que vous nous conseillez ?"
00:57:55 Et finalement
00:57:57 mon destin tient sur cette phrase
00:57:59 de cette dame, Madame Perrache, qui dit
00:58:01 "Il a une excellente oreille, faites-lui faire du violon."
00:58:03 C'est drôle quand même. Et donc je
00:58:05 commence le violon, et bon il se trouve que j'aime tout de suite
00:58:07 la musique. Je peux pas dire que je suis un
00:58:09 j'ai été amoureux du violon comme de l'instrument
00:58:11 j'ai adoré ça, bien sûr, mais je pense
00:58:13 que ce que j'ai aimé c'est la musique. Et finalement si elle avait
00:58:15 dit "Faites-lui faire du piano"
00:58:17 je pense que j'aurais aimé la musique de la même façon.
00:58:19 - Et quand vous avez 4 ans, 5 ans, 6 ans, 7 ans, vous faites
00:58:21 combien d'heures de violon par semaine ? - 7 ans, jusqu'à
00:58:23 8 ans, 9 ans, c'est pas grand chose
00:58:25 j'adorais les cours du samedi
00:58:27 parce que c'était des cours de musique ensemble, donc déjà
00:58:29 cette façon de partager la musique
00:58:31 avec les autres, parce que quand on est tout seul dans sa
00:58:33 chambre c'est quand même, c'est pas
00:58:35 ce qu'il y a de plus drôle. Mais ce qui
00:58:37 était la récompense c'était toujours de jouer avec les autres
00:58:39 à partir de 12 ans
00:58:41 on va dire, entre 11-12 ans
00:58:43 et 25 ans
00:58:45 ça commençait à 5h, 6h
00:58:47 jusqu'à 8h par jour, vraiment pas de
00:58:49 vacances, vraiment... Mais parce qu'il y avait
00:58:51 le moteur, c'était un moteur
00:58:53 de... C'est très
00:58:55 étrange, avec la...
00:58:57 en prenant un peu le... avec le
00:58:59 recul, je pense que j'avais
00:59:01 une faculté à
00:59:03 projeter sans le savoir
00:59:05 ce que j'allais faire des années après et je savais
00:59:07 inconsciemment qu'il fallait en passer par là
00:59:09 pour pouvoir avoir ce plaisir après
00:59:11 et en fait, quand des gens disent "vous étiez très doué"
00:59:13 etc, je dis "c'est pas tellement le sujet"
00:59:15 je crois que la chose que j'avais peut-être différente de
00:59:17 certains autres, c'était ça, c'est une faculté de
00:59:19 projection et d'abnégation
00:59:21 sur le fait que y'a des choses que je faisais pas
00:59:23 mais je n'en souffrais
00:59:25 absolument pas puisque c'était un choix
00:59:27 - En même temps c'est pas le travail
00:59:29 qui donne du talent, moi je peux travailler
00:59:31 pendant des heures le violon, j'en aurais jamais
00:59:33 c'est vraiment parce qu'on a du talent
00:59:35 qu'on travaille, et ça les...
00:59:37 c'est vrai dans le sport de haut niveau
00:59:39 c'est vrai dans beaucoup de domaines et on insiste pas
00:59:41 souvent là-dessus, on ne retourne pas
00:59:43 la phrase
00:59:45 "c'est parce qu'on a du talent qu'on travaille"
00:59:47 alors évidemment si on travaille pas, après ce talent
00:59:49 on en fera sans doute rien - J'ai connu des gens
00:59:51 avec beaucoup de talent qui n'ont
00:59:53 malheureusement pas assez travaillé ou pas assez régulièrement
00:59:55 et le talent est resté
00:59:57 mais les choses se sont délitées
00:59:59 parce que l'instrument qui est à côté
01:00:01 de vous, c'est l'un des plus difficiles au monde
01:00:03 c'est le moindre millimètre
01:00:05 est fatal, et quand vous jouez
01:00:07 le concerto de Beethoven ou le concerto de Brahms
01:00:09 une différence d'un quart
01:00:11 de millième de millimètre
01:00:13 et c'est la cata en fait
01:00:15 - Alors d'ailleurs vous, les 3 B
01:00:17 qui sont vos 3
01:00:19 compositeurs favoris
01:00:21 tout à l'heure on recevra Jacques Vandrouw, ces 3 B c'est peut-être
01:00:23 Bâtnay, Barghas ou Baratéli
01:00:25 vous vos 3 B c'est Beethoven
01:00:27 Bach et Brahms
01:00:29 ce sont vraiment, voilà c'est des 3
01:00:31 compositeurs que
01:00:33 vous préférez
01:00:35 - Mais il y a beaucoup d'autres, mais c'est vrai que Bach c'est un peu notre père
01:00:37 à tous, c'est l'alpha et l'oméga
01:00:39 c'est comme la Bible
01:00:41 tout est basé sur Bach
01:00:43 et puis après
01:00:45 - Pourquoi vous dites tout est basé sur Bach ?
01:00:47 - C'est à dire qu'il a une forme
01:00:49 dans l'harmonie, dans la façon dont il a
01:00:51 inventé les choses, la façon dont il a
01:00:53 il a tellement composé
01:00:55 de façon tellement à la fois
01:00:57 mathématiquement parfait et
01:00:59 musicalement parfait, c'est un peu bêtement
01:01:01 dit mais c'est un compositeur
01:01:03 c'est notre père
01:01:05 à tous, vraiment - J'ai toujours
01:01:07 entendu chez les musiciens
01:01:09 professionnels cette hiérarchie
01:01:11 tous mettent Bach au-dessus de Mozart
01:01:13 par exemple et moi
01:01:15 qui ne suis pas un musicien évidemment
01:01:17 j'avais du mal à comprendre cette hiérarchie
01:01:19 - Oui, alors ça après ça
01:01:21 ça dépend vraiment des affinités, je pense que Bach est à part
01:01:23 Mozart est aussi à part
01:01:25 parce qu'il n'est pas dans les 3 B
01:01:27 mais Mozart et Schubert ils viennent tout de suite après
01:01:29 parce que ce sont deux génies
01:01:31 insensés, on le sent dans Mozart
01:01:33 dans son écriture et quand on joue Mozart
01:01:35 c'est ce qui est très difficile quand j'en parle à mes élèves
01:01:37 plus on est dans une espèce
01:01:39 d'approche dogmatique en essayant de faire ce qui est écrit
01:01:41 ce qui est quand même ce qu'on doit faire en tant qu'interprète
01:01:43 plus c'est complexe alors qu'il faudrait
01:01:45 en fait arriver à jouer Mozart
01:01:47 comme si c'était la première fois qu'on lit la musique
01:01:49 comme si c'était avec une innocence
01:01:51 le problème c'est qu'on travaille beaucoup
01:01:53 et qu'on perd cette innocence et il faut la retrouver
01:01:55 et donc Mozart c'est ça, c'est danser
01:01:57 sur un fil en fait, ça la difficulté
01:01:59 chez Bach c'est très différent
01:02:01 c'est beaucoup plus analytique
01:02:03 mais il y a une forme de
01:02:05 on est
01:02:07 moi quand j'entends du Bach, par exemple quand je suis
01:02:09 un peu stressé ou quoi, écoutez Bach
01:02:11 me recadre immédiatement, on a l'impression que c'est
01:02:13 comme un ostéo inconscient
01:02:15 ça vous remet l'âme en place
01:02:17 vraiment
01:02:19 - Vous parliez d'exigence
01:02:21 est-ce que chaque jour vous êtes
01:02:23 contraint ou obligé
01:02:25 de jouer sans quoi vous perdez
01:02:27 un peu d'entraînement
01:02:29 est-ce que ça demande ?
01:02:31 - Non, pas tous les jours
01:02:33 en fait j'ai tellement, tellement, tellement travaillé
01:02:35 et je continue à le faire
01:02:37 en décembre j'ai dû travailler à prendre le concerto de Schoenberg
01:02:39 qui est l'un des plus difficiles du répertoire
01:02:41 et j'ai travaillé jusqu'à 10 heures par jour
01:02:43 ce qui ne m'était pas arrivé depuis très longtemps
01:02:45 les voisins étaient limite
01:02:47 ils n'ont pas trop aimé je crois
01:02:49 je me suis excusé auprès d'eux, tout ça pour dire qu'il y a des jours où on travaille
01:02:51 énormément, avec une grosse souris
01:02:53 on entend presque pas
01:02:55 mais
01:02:57 il y a des périodes où c'est extrême
01:02:59 et puis des périodes où pendant deux jours
01:03:01 si je dirige mon orchestre à Lausanne
01:03:03 je ne vais pas travailler mon violon
01:03:05 mais le troisième jour quand je reprends le violon
01:03:07 j'ai absolument rien perdu, donc voilà
01:03:09 - Vous composez ?
01:03:11 - Non, ça c'est une chose que, ce don là je ne l'ai pas
01:03:13 - Et vous avez tenté parfois
01:03:15 - Oui, il y a des choses
01:03:17 comme on a tous écrit des poèmes
01:03:19 - Oui
01:03:21 - Bon, je voudrais qu'on écoute alors, qu'on réécoute la chanson d'Hélène
01:03:23 on a deux extraits d'abord
01:03:25 en vidéo à montrer
01:03:27 et la chanson d'Hélène
01:03:29 que tout le monde ne connaît pas d'ailleurs
01:03:31 mais qui est mélancolique, qui est merveilleuse
01:03:33 qui a écrit la chanson d'Hélène ?
01:03:35 - C'est Delerue - C'est Delerue, bien sûr
01:03:37 - Mais non c'est Sard, pardon, c'est Sard
01:03:39 excusez-moi, c'est Sard
01:03:41 - Oui, mais évidemment c'est Sard
01:03:43 - C'est Sard, ce que je dis, bien sûr c'est Sard
01:03:45 et parce que les choses de la vie
01:03:47 enfin il travaillait avec Sautet, Sard
01:03:49 Sard qui est toujours de ce monde
01:03:51 d'ailleurs et qui a écrit pour le cinéma
01:03:53 dans les années 70 et 80
01:03:55 qui a beaucoup beaucoup écrit
01:03:57 alors écoutez la chanson d'Hélène
01:03:59 elle n'est pas dans le film des choses de la vie
01:04:01 je ne sais pas pourquoi, elle a été sortie
01:04:03 et elle est
01:04:05 Romy Schneider et Piccoli
01:04:07 chantaient dessus
01:04:09 ce soir, nous sommes septembre, ce sont les mots de
01:04:11 Jean-Loup Dabadie
01:04:13 (musique)
01:04:15 (musique)
01:04:17 (musique)
01:04:19 (musique)
01:04:21 ♪ ♪ ♪
01:04:31 ♪ ♪ ♪
01:04:41 ♪ ♪ ♪
01:04:51 ♪ ♪ ♪
01:05:01 ♪ ♪ ♪
01:05:11 ♪ ♪ ♪
01:05:26 - Je pense qu'on doit souvent vous dire ça,
01:05:28 chacun doit avoir des frustrations quand même un peu
01:05:30 dans la vie à la question quel don de la nature aimeriez-vous
01:05:33 avoir jouer de la musique? Et je pense que beaucoup de gens
01:05:36 doivent vous envier de pouvoir produire des sons et de jouer
01:05:40 cette musique sans forcément être d'ailleurs Renaud Capuçon,
01:05:43 mais ne serait-ce que jouer la musique. Eugénie?
01:05:46 - Non, je voulais poser une petite question parce qu'est-ce que
01:05:48 dans un contexte où la musique officielle classique a été
01:05:52 beaucoup touchée par la déconstruction, la musique
01:05:54 atonale, est-ce que le cinéma n'est pas devenu le refuge
01:05:57 justement d'une musique encore mélodique, je pense ces 50
01:06:00 dernières années, est-ce que justement si vous prenez ces
01:06:03 morceaux-là, c'est là où la musique est restée, j'allais dire
01:06:06 vraiment classique?
01:06:08 - Moi je n'aime pas mettre en opposition les différentes
01:06:10 musiques et justement je joue beaucoup de compositeurs
01:06:13 contemporains qui sont vivants et qui m'écrivent des concertos
01:06:18 et qui sont de la musique parfois beaucoup plus complexe que
01:06:21 cette musique de film, mais je ne veux pas mettre en opposition
01:06:23 et je pense qu'on peut faire les deux et je pense que si on ne
01:06:26 jouait pas aujourd'hui du Sapin, Camille Pépin, Attaïr, qui sont
01:06:31 des jeunes compositeurs ou moins jeunes, qui vont être les
01:06:33 grands compositeurs de demain, on ne peut pas imaginer à l'époque
01:06:37 qu'on ne joue que des interprètes de l'époque de Forêt, de
01:06:40 Debussy et Ravel ne jouaient pas ces compositions et si on se
01:06:42 transpose dans le temps, ça paraîtra complètement logique.
01:06:45 Donc cette musique, la musique de film, elle a été longtemps
01:06:49 considérée par mon monde classique de façon extrêmement, avec
01:06:55 un peu de dédain, quand j'étais au Conservatoire de Paris dans
01:06:58 les années 90, on ne pensait absolument pas à jouer de la
01:07:01 musique de film, c'était une chose qui nous venait absolument
01:07:04 pas à l'idée ou alors ça aurait été très mal pris, en tout cas
01:07:07 on aurait été étiqueté musique de film, donc soi-disant moins
01:07:10 bon, c'était vraiment comme ça et ça je trouve ça n'a aucun
01:07:13 sens. Pour moi, il y a la bonne musique et la mauvaise musique,
01:07:16 enfin la moins bonne musique. - C'est comme le bon chasseur.
01:07:19 - Exactement, on a les mêmes références et simplement, quand
01:07:23 un compositeur vivant a du talent, Pascal du Sapin sera, après
01:07:28 Dutilleux, le grand compositeur français, il l'est déjà, mais
01:07:32 je veux dire que dans la suite logique, et voilà, il n'y a pas
01:07:35 de raison de mettre les gens en opposition. - Je vais remercier
01:07:38 Eugénie Basté qui doit s'absenter parce que je crois que vous
01:07:42 partez en vacances peut-être ? Il y a un train en tout cas ?
01:07:44 - Non, pas de train justement, la voiture et un long trajet.
01:07:48 - Un long trajet, merci d'être toujours là pour nous Eugénie,
01:07:52 on va recevoir Jacques Vendredi parce qu'on va parler d'Emma Pé,
01:07:55 je salue Catherine Nain, quel merveilleux moment avec Renaud
01:07:59 Capuçon, dit-elle, bravo pour Renaud, je salue également
01:08:01 Christian Morin, je le revois à une heure et ça fait du bien.
01:08:06 Le deuxième passage qu'on peut voir, ah non, pardonnez-moi,
01:08:10 je voudrais que vous jouiez, parce que vous êtes venu.
01:08:12 - Je vais jouer, je ne sais pas ce que ça va donner avec le son,
01:08:15 on n'a pas fait d'effet, mais le début de la musique d'un film
01:08:19 que j'adore, qui est La Passante du Sans-Souci, qui est d'ailleurs
01:08:22 - Jacques Ruffiau - qui n'a pas dû être transcrit,
01:08:25 puisque dans le film, c'est le violoniste qui est, quand Romy
01:08:28 Schneider est en train de dîner avec son fils, il joue, et il joue ça...
01:08:33 ...
01:08:43 ...
01:08:53 ...
01:09:03 ...
01:09:13 ...
01:09:23 ...
01:09:30 - Et ce thème de Del Rue, qui est une grande simplicité,
01:09:36 mais qui est, voilà, on est tout de suite dans le cœur du sujet
01:09:39 avec la musique de film.
01:09:40 - Oui, ça touche au cœur, évidemment. Jacques Vaudreau,
01:09:46 qui va rentrer, alors il y a beaucoup de témoignages, je salue Orlando,
01:09:49 qui dit "très beau moment émouvant, de talent qui me ramène à mon enfance,
01:09:52 mon père était violoniste à l'opéra". Bonne journée, Michel Drucker,
01:09:57 je dis bonjour à mon voisin de village, Michel, qui est là.
01:10:03 Bon, vous êtes aujourd'hui un des violonistes les plus demandés
01:10:07 sur la scène internationale. Vous avez un agenda qui est pris
01:10:10 jusqu'à quand ?
01:10:11 - Oui, ça c'est toujours impressionnant pour les gens qui nous écoutent,
01:10:14 c'est jusqu'à... on est en train de faire la saison 26-27, 25-26, 26-27,
01:10:18 ça ne veut pas dire que tout est plein, mais forcément, quand vous achetez
01:10:21 des places, vous, pour un spectacle l'année prochaine, la saison,
01:10:24 elle sort en mai. Vous pouvez avoir le programme de l'opéra en mai
01:10:27 de cette année pour l'année prochaine. Donc ça veut dire que d'ores et déjà,
01:10:31 la saison 24-25, elle est déjà bouclée. Donc là, on travaille sur 25-26,
01:10:36 et aussi des projets sur 26-27. Donc il faut s'organiser, c'est vrai que
01:10:41 quand on a une famille, parfois je dis "où est-ce qu'on va en vacances
01:10:44 dans deux ans ?" et on parle déjà des vacances dans un mois,
01:10:48 mais moi j'ai besoin de le planifier, voilà, c'est tout.
01:10:50 - Vous jouez combien de soirs par an sur scène ?
01:10:53 - Je fais entre 130 et 150 concerts par an, c'est ce qui fait
01:10:56 beaucoup de soirs absents. Il faut ajouter les répétitions, etc.,
01:11:00 mais les cours et les festivals dont je m'occupe.
01:11:03 Mais c'est une... pour en revenir à ce qu'on disait sur l'enfance
01:11:07 et sur cette volonté d'avancer, je crois que c'est une passion,
01:11:11 et que sans la passion, je ferais un quart de ce que je fais,
01:11:13 ou même pas. Et donc j'ai l'impression que chaque matin que je me réveille,
01:11:19 le fait de monter sur scène ou d'aller travailler, là en ce moment,
01:11:22 je travaille avec des musiciens à Soissons, juste à côté de Paris,
01:11:26 je vais y retourner tout à l'heure, ce sont des musiciens des siècles,
01:11:29 l'orchestre avec lequel je joue ici, et puis des profs du coin,
01:11:32 et tout ça est assemblé pendant trois jours, on a travaillé,
01:11:34 je les dirige et je joue avec eux, et c'est un projet formidable
01:11:37 parce que tout d'un coup, les élèves de ces profs vont venir au concert,
01:11:40 et ça crée une sorte d'émulation. Donc voilà, je fais ça,
01:11:42 demain je pars pour jouer à Cannes, et puis lundi je pars à Séoul,
01:11:45 après je serai à Taipei en Australie, et puis je reviens,
01:11:48 et chaque projet est différent.
01:11:50 - Vous allez à Séoul, vous restez combien de temps ?
01:11:52 - À Séoul, j'y reste 48 heures, à Taipei un jour.
01:11:54 - Donc il y a 10 heures de décalage.
01:11:56 - Oui, mais ça c'est parler à tous les gens qui...
01:12:00 à tous ceux qui voyagent beaucoup,
01:12:04 on s'habitue, on s'organise, on dort avant, on dort pendant le voyage, voilà.
01:12:10 - Jacques Vendroux est avec nous, alors Jacques, il est 10h24,
01:12:13 c'est un autre genre de musique qu'on va entendre pour lancer le générique
01:12:15 de Vendredi Vendroux, Mbappé,
01:12:18 et il y a un parallèle entre Mbappé et Renaud Capuçon,
01:12:21 il y a un parallèle, c'est qu'effectivement, il y a des milliers de gosses
01:12:24 qui jouent au football, des milliers de gosses qui jouent du violon,
01:12:27 et il n'y a qu'un Renaud Capuçon, il n'y a qu'un Mbappé.
01:12:29 - Il n'y a plus de gens qui jouent au foot quand même.
01:12:31 - Oui, mais le talent, convenons que c'est une rareté,
01:12:35 c'est-à-dire que vous, il y a le doigt de Dieu qui vient sur vous à 4 ans.
01:12:41 - Je pense que le doigt de Dieu s'est posé quand même très précisément sur Mbappé,
01:12:44 pour moi il a effleuré peut-être un peu, mais c'est pas tout à fait pareil.
01:12:47 - Non, mais c'est précisément parce qu'à 8 ans, 9 ans,
01:12:50 vous savez que vous allez devenir violoniste.
01:12:52 - Oui, oui, c'est vrai, c'est peut-être ça qui est en commun avec des gens
01:12:57 comme des grands champions, comme Federer, qui sont des modèles,
01:13:01 pour moi c'est un modèle que j'adore, et je trouve que c'est un exemple,
01:13:05 je pense que c'est important d'être aussi un exemple dans la vie,
01:13:07 un exemple d'éthique, etc. Je pense qu'il y a plein de choses,
01:13:11 quand on a une responsabilité, qu'on est sur scène,
01:13:13 tout comme Federer, pour parler de ce grand champion que j'adore,
01:13:17 son jeu de tennis est miraculeux, mais moi j'ai toujours été très marqué
01:13:22 par sa collégialité, sa classe, et je trouve que c'est aussi puissant
01:13:27 que son jeu de tennis, en tout cas mis ensemble,
01:13:30 je trouve que ça donne quelque chose de magnifique,
01:13:32 et c'est un exemple génial pour les jeunes.
01:13:34 Et donc nous, je trouve que chacun a notre place,
01:13:37 on peut être, à partir du moment où on est sur scène,
01:13:42 et qu'on est "admiré", ou en tout cas des gens viennent nous écouter,
01:13:45 on a un devoir d'exemple, c'est franchement important.
01:13:48 - On n'apprend pas le talent.
01:13:50 - On n'apprend pas le talent, mais il faut le bosser.
01:13:53 - Oui, il faut le travailler après.
01:13:55 - Et puis il y a plein de moments où on peut dévier,
01:13:58 il faut faire super attention.
01:14:00 - Le générique de Vendredi Vendredi, parce qu'on va parler d'Mbappé,
01:14:03 je ne sais pas où il va.
01:14:06 *Musique*
01:14:16 - Bon ça c'est une musique un peu différente.
01:14:18 - C'est vrai, c'est pas du tout le même style.
01:14:21 - D'abord, est-ce que vous êtes content, moi je suis content qu'Mbappé s'en aille.
01:14:24 - Moi je suis ravi qu'Mbappé s'en aille, je suis ravi.
01:14:27 - Vous êtes le seul.
01:14:29 - Non mais ça fait partie du film, c'est tout.
01:14:31 - Tous les grands joueurs, on peut parler de Platini, on peut parler de Zidane,
01:14:35 on peut parler de Neymar, de Messi,
01:14:39 ils sont tous à un moment, ils sont passés à un autre niveau,
01:14:42 dans un autre club, pour essayer de gagner encore d'autres compétitions.
01:14:46 - Il pourrait être Ballon d'Or.
01:14:48 - Il pourrait être Ballon d'Or, ça c'est vrai, vous avez raison.
01:14:50 Et surtout Mbappé, il a déjà tout gagné sauf la Ligue des champions.
01:14:54 Donc il se dit là, il y a un problème, il faut que je trouve une autre solution.
01:14:58 Et la solution il a trouvé, et je trouve très honnêtement depuis hier,
01:15:02 que tout ça est fait proprement.
01:15:04 Il prévient son club en disant "attendez, je ne suis pas là la saison prochaine,
01:15:08 trouvez une autre solution pour me remplacer".
01:15:11 Il prévient le Real Madrid, bon il y a encore peut-être des petits détails à régler,
01:15:15 mais je lui dis "maintenant j'arrive, voilà c'est tout".
01:15:17 Je trouve que c'est fait intelligemment, c'est parfait.
01:15:19 - Moi je pense au championnat de France, je pense aux journalistes de France,
01:15:22 je pense aux supporters de Brest ou de Lyon qui ne le verront plus sur un terrain.
01:15:26 - Et tant mieux, ça va rééquilibrer le championnat de France.
01:15:29 - C'est une manière de voir, ça l'appauvrit surtout.
01:15:33 En ce moment il y a les renégociations de droits,
01:15:36 le championnat de France il ne vaut pas la même chose avec Mbappé que sans Mbappé.
01:15:39 Quand tu as déjà perdu Neymar et Messi, il me semble que ça passe.
01:15:43 C'est comme si tu vas à un concert, tu as acheté ta place pour écouter Renaud Capuçon,
01:15:49 et puis c'est... je ne veux pas citer de nom, c'est quelqu'un d'autre qui joue.
01:15:55 - C'est incroyable parce qu'il y a des donneurs de leçons partout,
01:15:58 dont vous ne faites pas partie, attention, qui disent...
01:16:01 - Oui, non, ce n'est pas votre...
01:16:02 - Non, ce n'est pas votre... d'abord, et deuxièmement, je veux dire,
01:16:04 il devrait pas... pourquoi il part ? Il doit beaucoup au Paris Saint-Germain,
01:16:08 sauf qu'il a été formé à Monaco, il y a 7 ans il vient au Paris Saint-Germain,
01:16:13 Paris Saint-Germain, 243 matchs, 7 ans, il a mis je ne sais pas combien de buts,
01:16:18 donc c'est le meilleur buteur de l'équipe du Paris Saint-Germain de tous les temps.
01:16:22 Il a fait le job, il a simplement envie de passer à autre chose.
01:16:26 - Nous sommes d'accord.
01:16:27 - Comme notre ami Capuçon, il a joué dans des petites salles,
01:16:31 et puis après il a joué dans des grandes salles, et puis après il a joué en France,
01:16:34 après il a joué à l'étranger, je veux dire, c'est un truc qui est logique, c'est normal.
01:16:37 - Bon, ben vous êtes content.
01:16:38 - Ah, bravo.
01:16:39 - Le dernier métro, Georges Delerue, on l'écoute ou vous nous jouez quelques...
01:16:43 - On l'écoute.
01:16:44 - Allez, on l'écoute, dernier métro, film superbe de François Truffaut,
01:16:49 et une musique...
01:16:51 - De Delerue encore.
01:16:52 - De Delerue, je ne sais pas si Marine peut nous la faire écouter.
01:16:57 - Ce que vous avez dit est très juste, et c'est le style,
01:17:13 c'est qu'on reconnaît immédiatement un compositeur,
01:17:17 même moi qui ne suis pas un musicien,
01:17:20 j'arrive à reconnaître l'âme de Delerue ou le style de...
01:17:26 - Ça chante tout de suite, c'est immédiatement opulent,
01:17:29 il y a quelque chose dans le traitement des cordes qui est...
01:17:31 On a l'impression qu'il nous prend dans les bras, en fait,
01:17:34 on se sent bien tout de suite.
01:17:36 Et le disque commence avec "Rich and Famous",
01:17:39 qui est une musique absolument incroyable,
01:17:41 qui donne le sourire tout de suite.
01:17:44 Je ne sais pas, il y a des musiques comme ça qui vous font du bien.
01:17:46 Et on va commencer par ça, bien sûr, à l'Olympia le 10 mars,
01:17:49 on jouera tout le programme de ce disque,
01:17:51 et j'ai hâte de faire cette salle,
01:17:53 parce que c'est une salle mythique, que moi je ne fais quasiment jamais,
01:17:56 j'ai juste fait un concert il y a cinq ans pour le précédent disque de cinéma,
01:18:00 et je trouve que c'est comme un rendez-vous avec un public différent,
01:18:04 parce que j'ai pas mal d'amis qui ne viennent pas m'écouter à la Philharmonie
01:18:07 ou ailleurs, dans Brahms ou Schubert,
01:18:09 mais qui vont venir parce que c'est de la musique de film.
01:18:11 Et donc tant mieux, et puis si ça ouvre à d'autres, c'est super.
01:18:14 - C'est vrai que je n'avais pas spécifié que c'est le dimanche 10 mars,
01:18:18 c'est à l'Olympia, ce sera à quelle heure ?
01:18:20 - 19h.
01:18:21 - C'est à 19h à l'Olympia, et qu'il y aura donc un concert
01:18:25 avec toutes ces musiques de film.
01:18:27 On n'a pas parlé de Michel Legrand,
01:18:29 lui, Michel Legrand, Francis Lay,
01:18:32 qui ont beaucoup écrit de partitions musicales,
01:18:34 notamment pour Claude Lelouch.
01:18:35 On peut peut-être écouter "Les Moulins de mon cœur"
01:18:37 et même voir l'extrait de la vidéo des "Moulins de mon cœur".
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01:19:16 - Vous avez dit tout à l'heure, j'ai travaillé pendant un mois
01:19:27 une partition qui était difficile à apprendre.
01:19:30 Évidemment, les violonistes jouent sans les notes devant eux,
01:19:34 le pianiste a parfois les notes devant lui, mais le...
01:19:36 - Ça dépend pourquoi.
01:19:37 Quand c'est un concerto moderne, qui est écrit pour nous,
01:19:39 on joue toujours avec la partition,
01:19:41 mais quand c'est un concerto de pro, c'est quasiment impossible.
01:19:43 Ça dépend aussi de la quantité de répertoires que vous faites dans l'année.
01:19:46 Si vous jouez trois concertos, quand je joue bien sûr
01:19:48 Brahms, Sibélus, Madelson, Tchaïkovski, on joue ça par cœur.
01:19:51 Et quand vous devez jouer, apprendre des nouvelles oeuvres,
01:19:53 comme je fais moi-même, plusieurs dans l'année,
01:19:55 et que vous jouez à la fin 20 concertos par an différents,
01:19:58 il y en a certaines où vous jouez avec la partition.
01:20:00 Ça ne change pas grand-chose, c'est une question de...
01:20:02 La partition vous la possédez complètement.
01:20:04 Mais c'est une façon pour moi d'être capable de jouer plus de répertoires
01:20:08 que de me limiter à simplement...
01:20:10 - Un autre question que je voulais vous poser,
01:20:12 est-ce qu'une partition s'apprend ?
01:20:14 Est-ce qu'il faut autant de temps par exemple
01:20:16 qu'un comédien qui apprend son texte pour Cyrano de Bergerac ?
01:20:18 - Il faut du temps.
01:20:20 C'est en travaillant que le par cœur vient.
01:20:22 Les oeuvres comme le concerto de Madelson,
01:20:24 qu'on joue depuis qu'on est un gamin, ou les concertos de Mozart,
01:20:26 on les a en nous.
01:20:28 On revoit ensuite quand on retravaille,
01:20:30 mais on ne retravaille pas le par cœur précisément.
01:20:32 Ça vient naturellement.
01:20:34 - Est-ce que parfois lorsque vous sortez de concert,
01:20:36 vous dites "ce soir c'était mieux que d'habitude"
01:20:38 - Oui, mais c'est totalement subjectif.
01:20:40 Il y a des concerts où on sort et
01:20:42 on est bien,
01:20:44 on a un sentiment, et c'est pas forcément le meilleur soir.
01:20:46 Ce qui est assez extraordinaire,
01:20:48 c'est de sentir
01:20:50 dans un concert,
01:20:52 quand il y a un ou deux moments de grâce qui se passent.
01:20:54 Ça arrive, on ne sait pas pourquoi.
01:20:56 Tout d'un coup il y a une chose avec l'orchestre,
01:20:58 il y a un moment où on a l'impression qu'on décolle.
01:21:00 Et c'est un peu pour ça qu'on fait cette musique.
01:21:02 C'est pour ces moments
01:21:04 où on a l'impression qu'on décolle,
01:21:06 on a l'impression qu'on décolle ensemble avec le public.
01:21:08 Et c'est ça qui est merveilleux.
01:21:10 C'est pas la performance de dire
01:21:12 "c'est pas comme le sport, il n'y a personne qui gagne à la fin,
01:21:14 il n'y a pas un champion, il n'y a pas un numéro un".
01:21:16 C'est pour ça que moi je n'ai pas de problème avec mes autres collègues,
01:21:18 j'adore les inviter dans mes festivals,
01:21:20 parce que de les écouter
01:21:22 dans des œuvres,
01:21:24 même les œuvres que je joue moi-même, être meilleurs que moi,
01:21:26 ou différents,
01:21:28 je trouve ça enthousiasmant.
01:21:30 Donc on est dans cette espèce de quête,
01:21:32 de moment.
01:21:34 J'aime bien cette idée
01:21:36 de moment de grâce,
01:21:38 parce que ça vient
01:21:40 pas du tout à des moments
01:21:42 qu'on attend, et ça nous surprend,
01:21:44 ça nous cueille comme ça, et c'est merveilleux.
01:21:46 - Docteur Milot, ce sera ce week-end,
01:21:48 je vous propose d'écouter Brigitte à 10h30
01:21:50 demain, et elle nous parle de la voix.
01:21:52 VOX.
01:21:54 - Les cordes vocales, elles sont cachées
01:21:56 à l'intérieur dans le larynx,
01:21:58 je vais vous les montrer,
01:22:00 et je vais vous montrer ce qui se passe quand on parle
01:22:02 à l'intérieur, regardez, on penche,
01:22:04 on penche, vous voyez les cordes vocales ?
01:22:06 Ce sont les petites bandes blanches
01:22:08 que l'on voit là,
01:22:10 en fait, quand on respire,
01:22:12 les cordes vocales sont ouvertes,
01:22:14 vous voyez, là c'est ouvert.
01:22:16 - Là, les cordes vocales sont recouvertes,
01:22:18 parce qu'on ne voit pas deux cordes.
01:22:20 - En fait, ce sont des cordes qui sont recouvertes
01:22:22 d'une muqueuse qui va vibrer,
01:22:24 et donc quand on respire, elles sont ouvertes,
01:22:26 et quand on parle, hop, elles se ferment.
01:22:28 Mais quand je dis qu'elles se ferment,
01:22:30 on respire, ça s'ouvre, pour laisser passer l'air,
01:22:32 évidemment, on respire, ça s'ouvre,
01:22:34 on parle, ça se ferme.
01:22:36 Quand je dis que ça se ferme,
01:22:38 j'exagère un petit peu.
01:22:40 En fait, ça va vibrer, vibrer, vibrer,
01:22:42 chez la femme de 150 à 180 fois par seconde,
01:22:44 chez l'homme jusqu'à 200 fois par seconde,
01:22:46 tu vois, mais c'est quand,
01:22:48 en fait, il y a des muscles comme ça
01:22:50 qui vont permettre au corps de bouger,
01:22:52 il y a plein de petits cartilages,
01:22:54 et quand je te dis que c'est très complexe,
01:22:56 c'est très complexe, et je te disais,
01:22:58 entre l'abdomen, le thorax, le cou,
01:23:00 tout le visage, tout, c'est un phénomène
01:23:02 très complexe de la voir,
01:23:04 pourtant on n'a pas l'impression, on a l'impression que c'est quelque chose
01:23:06 de tout à fait naturel de parler.
01:23:08 - Il nous reste quelques secondes, hygiène de grand sportif
01:23:10 pour vous, faites attention à tout.
01:23:12 - Vous voyez, je n'ai pas un corps de grand sportif,
01:23:14 mais oui, faire attention,
01:23:16 de jamais boire avant les concerts,
01:23:18 évidemment, faire attention à ce qu'on mange,
01:23:20 je ne bois pas de café les jours de concert,
01:23:22 je fais des siestes, voilà,
01:23:24 comme un peu n'importe qui qui essaye de gérer les choses.
01:23:26 - Et on peut être sur scène
01:23:28 jusqu'à pas d'âge lorsqu'on est violoniste ?
01:23:30 - Tout dépend, si on a la chance d'avoir
01:23:32 pas de problème d'articulation,
01:23:34 c'est vraiment une question, c'est un peu la loterie
01:23:36 de sa santé.
01:23:38 - Écoutez, vous parliez de moments de grâce tout à l'heure,
01:23:40 et vraiment, vous avoir eu
01:23:42 pendant ces 30 minutes,
01:23:44 dans cette actualité si rude,
01:23:46 parfois, et la manière dont vous parlez
01:23:48 du monde, de vos
01:23:50 amis violonistes,
01:23:52 de ce monde de la musique, c'était
01:23:54 un vrai bonheur, et je voulais vous remercier
01:23:56 grandement pour ça.
01:23:58 - Merci à vous. - Et puis,
01:24:00 on peut embrasser Laurence Ferrari, parce que je sais qu'elle nous écoute,
01:24:02 j'imagine, donc on la salue,
01:24:04 bien évidemment.
01:24:06 Et qu'est-ce que vous faites ce week-end,
01:24:08 d'ailleurs, vous êtes sur scène ? - Je joue à Cannes,
01:24:10 dimanche à 17h,
01:24:12 ce soir à Soissons, dimanche à 17h à Cannes,
01:24:14 et puis lundi je pars pour l'Asie.
01:24:16 - Nicole Baillet
01:24:18 était à la réalisation, Samuel était à la vision,
01:24:20 merci à Amanda qui était au son, Marine Lanson,
01:24:22 Florian Doré,
01:24:24 toutes ses émissions sont à retrouver sur cnews.fr,
01:24:26 Jean-Marc Morandini dans une seconde,
01:24:28 c'est l'occasion également, chaque vendredi, de remercier
01:24:30 le service programmation
01:24:32 autour de Nicolas Dignissime,
01:24:34 de Magda,
01:24:36 qui est avec nous également,
01:24:38 et de tous ceux qui
01:24:40 participent à l'élaboration de cette émission.
01:24:42 Merci, vraiment merci
01:24:44 grandement, et
01:24:46 Édouard Deval, c'est ce soir,
01:24:48 Laure Despros, je vous rappelle, le samedi et le dimanche
01:24:50 aussi, et puis nous on se retrouve
01:24:52 lundi.
01:24:54 Merci à tous !