L'INTÉGRALE - Les Auditeurs ont la parole du 19 février 2024

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Regardez Les auditeurs ont la parole du 19 février 2024 avec Vincent Parizot.

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00:00:00 Jusqu'à 14h30, les auditeurs ont la parole avec Vincent Parizeau sur RTL.
00:00:07 Avant de retrouver Agnès Bonfillon pour un résumé de l'info, on prend la température au 32°C.
00:00:13 On va commencer par parler de la crise des urgences à l'hôpital.
00:00:17 Vous avez sans doute entendu le RTL événement ce matin de notre amie Agathe Landais qui va d'ailleurs nous rejoindre tout à l'heure.
00:00:24 Philippe est en ligne au 32°C. Bonjour Philippe. Bonjour Vincent.
00:00:31 Vous avez passé pas mal d'années dans un service d'urgence. Combien de temps ?
00:00:35 J'ai passé 39 ans de ma vie dans un service d'urgence.
00:00:38 Vous avez dû voir l'évolution j'imagine.
00:00:40 J'ai vu l'évolution, j'ai sillonné toutes les routes de meurtres, toutes sortes d'interventions.
00:00:45 Un suicide, une crise cardiaque, un accident, un AVS.
00:00:49 Je peux vous dire que... Vous allez nous dire dans un instant Philippe.
00:00:54 Vous allez tout nous raconter parce qu'effectivement, 39 ans aux urgences, vous devez en avoir des choses à nous dire.
00:01:00 A tout de suite évidemment... Agnès moi.
00:01:04 Bien sûr Agnès. Martine. Il est l'heure de nous rappeler l'essentiel de l'actualité.
00:01:08 Agnès Bonfillon.
00:01:10 Jenna Rogatouzou débarquée de l'Olympique de Marseille. On l'a annoncé il y a quelques instants, moins de 5 mois après son arrivée.
00:01:16 Il paie les mauvais résultats de l'OM, notamment hier cette nouvelle défaite à Brest 1-0.
00:01:23 Et puis on reste dans la cité phocéenne avec une image assez insolite dont nous parlions également dans RTL midi.
00:01:29 Les 50 tracteurs devant le Mucem, le musée de la ville.
00:01:33 Avant cela, une opération escargot maximale avait lieu.
00:01:38 Une nouvelle pression à 5 jours de l'ouverture du salon de l'agriculture de Paris.
00:01:44 Et puis cette information RTL, condamnée à 25 ans de prison pour le meurtre de son épouse Alexia Jonathan Daval,
00:01:50 porte plainte contre son ex-belle-famille. Plainte pour diffamation.
00:01:55 Après des accusations contre lui dans un documentaire télé,
00:02:00 les proches d'Alexia se disaient persuadés qu'avant son meurtre, elle avait été empoisonnée à petit feu.
00:02:06 D'où cette plainte pour diffamation.
00:02:08 La météo c'est avec vous Louis Baudin.
00:02:10 Du soleil près de la Méditerranée.
00:02:12 Oui seulement près de la Méditerranée en ce moment.
00:02:14 Il y en a un peu également sur les Alpes.
00:02:16 Et ce sera comme ça tout au long de l'après-midi.
00:02:18 Là à Coussure nous aurons du soleil avec l'aide du Mistral et de la Tramontane.
00:02:21 90 km/h quand même attendu dans la base Vallée du Rhône et autour du golfe du Lyon.
00:02:26 Et puis ailleurs les nuages dominent. Je vois sur les images satellites peu d'éclaircies.
00:02:29 J'en espérais un petit peu dans le sud-ouest.
00:02:31 Elles ont du mal à arriver quand même sur l'Aquitaine, la région midi-Pyrénées.
00:02:34 On pourra dire qu'il y en aura quelques-unes quand même en cours d'après-midi.
00:02:37 Puis ailleurs là il ne faut pas se faire d'illusions.
00:02:39 Ça restera très nuageux avec quelques gouttes de pluie au nord de la Seine ou encore dans le nord-est.
00:02:43 Et puis côté température, là non plus ça ne bouge pas pour l'instant.
00:02:46 Toujours des valeurs largement au-dessus des moyennes de saison.
00:02:49 11 à 13 degrés, pas moins dans la moitié nord.
00:02:51 13 à 17 dans le sud et 20 degrés même attendu à Montpellier.
00:02:54 Et demain ?
00:02:55 Alors demain c'est un peu plus calme, un peu plus ensoleillé.
00:02:57 En tout cas les éclaircies seront un peu plus fréquentes.
00:02:59 Côté température ça ne bougera pas.
00:03:01 Mais c'est après, ça va changer radicalement.
00:03:03 Mercredi c'est le retour des nuages, de la pluie, du vent.
00:03:05 Beaucoup de vent jeudi avec la pluie et la neige en montagne.
00:03:08 Et puis une fin de semaine qui s'annonce très agitée avec peut-être une tempête pour la journée de samedi.
00:03:13 Et beaucoup de neige attendue en montagne.
00:03:15 Ah ben on va se préparer.
00:03:17 On va suivre ça au fil des jours.
00:03:19 Merci beaucoup.
00:03:20 Merci Agnès.
00:03:21 A demain ?
00:03:22 Vous serez là demain.
00:03:23 On se retrouve à midi alors, devant la porte du studio.
00:03:26 Nous on a beaucoup de choses à évoquer avec vous au 32dit.
00:03:30 Je vous le disais, tout d'abord peut-être que vous souhaitez parler de l'école.
00:03:34 Parce que ce soir sur M6, il y a cette émission dont on a parlé il y a quelques minutes.
00:03:39 L'école a remonté le temps.
00:03:40 Est-ce que pour vous l'école c'était mieux avant ?
00:03:43 On vous attend que vous soyez évidemment élève, ancien élève ou enseignant.
00:03:47 Emmanuel Macron qui dit ce matin dans l'Humanité que le Rassemblement National n'est pas dans l'arc républicain.
00:03:55 L'info de la matinée c'est d'ailleurs que Marine Le Pen ira bien à la cérémonie de panthéonisation de Missac-Manouchian.
00:04:03 Le RN dans l'arc républicain, dites-nous ce que vous en pensez au 32dit.
00:04:08 Et puis les urgences, on en parle évidemment.
00:04:11 C'est même notre premier sujet.
00:04:13 Tout d'abord, c'est avec vous le répondeur des auditeurs.
00:04:16 Bonjour Lisa Marie.
00:04:17 Bonjour Vincent, comment ça va ?
00:04:19 Ça va très bien.
00:04:20 Comme un lundi on dit.
00:04:21 Comme un lundi.
00:04:22 Dans le répondeur des auditeurs, la mort d'Alexis Navani, on l'a appris vendredi pendant l'émission.
00:04:27 Cette mort de l'opposant numéro 1 Kremlin vous a fait réagir tout au long du week-end sur le répondeur,
00:04:33 comme Odile qui nous a laissé un message.
00:04:35 Bonjour, c'est Odile de la Seine-et-Marne.
00:04:37 Alors moi je suis extrêmement triste de voir que M. Navani est mort pour la liberté.
00:04:43 Voilà, alors Emmanuel Macron a écrit un tweet que c'était honteux de mettre des esprits libres au goulag.
00:04:50 C'est vrai, c'est quand même terrible.
00:04:52 Et si vous aviez prévu de vous déplacer en train ce week-end, vous avez peut-être été impacté par la grève des contrôleurs SNCF.
00:05:00 Robert a composé le 3210 pour réagir.
00:05:04 Oui bonjour, Robert du Val d'Oise.
00:05:07 On vient d'avoir une grève des trains, la SNCF, peut-être qu'il va y en avoir encore une.
00:05:13 Ils sont champions ces mecs-là quand même.
00:05:16 Alors je me demande, pourquoi ils font la grève ?
00:05:19 Est-ce que vraiment les patrons ne veulent pas les écouter ?
00:05:22 Ou est-ce que les syndicats ne savent pas leur parler ?
00:05:27 Ils disent "on veut des sous, on veut des sous, on veut des sous".
00:05:30 Merci et bravo aux auditeurs qui ont la parole.
00:05:34 Merci à vous Robert.
00:05:35 Merci Robert.
00:05:36 Enfin hier soir, Bruno Le Maire a annoncé un nouveau plan d'économie d'environ 10 milliards d'euros à cause d'une croissance en berne.
00:05:43 Olivier nous partage ses idées pour mettre l'État à la diète.
00:05:47 Bonjour RTL, Olivier de Bourgogne.
00:05:50 Juste une réaction par rapport au passage de Monsieur Le Maire hier au journal de TF1.
00:05:55 Alors moi, comme je dis, charité bien ordonnée commence par soi-même.
00:05:59 Alors je propose déjà en premier lieu que les députés et sénateurs mettent la main au pot par rapport à ce qu'ils se sont obstroyés il y a quelques semaines.
00:06:08 Qu'au niveau des ministères, on arrête les déplacements impempestifs qui ne servent à rien.
00:06:13 Parce que du tra-la-la, user les semaines c'est très bien.
00:06:16 Et puis voilà, déjà ça sera un bon point.
00:06:19 Et puis surtout, comme on dit, les petits ruisseaux font les grandes rivières.
00:06:23 Bon entendeur, salut, au revoir.
00:06:24 Salut Olivier.
00:06:25 Olivier qui fait référence à la hausse des frais de mandat des sénateurs et des députés.
00:06:30 Vous pouvez réagir vous aussi au 30/10 en direct et sur l'application RTL.
00:06:35 Et tout de suite, vous avez la parole.
00:06:37 Les auditeurs ont la parole jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:06:41 Vincent Parizeau.
00:06:43 Vous avez la parole. Et on va d'ailleurs retrouver Philippe dans un instant.
00:06:46 Philippe, 39 ans d'expérience en tant qu'urgentiste.
00:06:51 Mais je voudrais qu'on revienne sur la situation aujourd'hui des urgences avec vous Agathe Landais.
00:06:56 Bonjour.
00:06:57 Bonjour à tous.
00:06:58 Vous qui nous avez proposé ce matin, ce RTL événement assez édifiant sur la situation réelle dans les services d'urgence.
00:07:04 Qu'est-ce que vous avez constaté ?
00:07:07 On parle régulièrement de ces patients par exemple qui doivent attendre des heures sur des brancards.
00:07:12 Est-ce que ça c'est vrai ?
00:07:13 C'est ce qu'on a voulu vérifier justement parce que c'est vrai que ces derniers mois,
00:07:16 puis même ça fait plusieurs années qu'on a régulièrement dans les médias,
00:07:19 des témoignages soit de familles, de personnes qui ont perdu la vie aux urgences
00:07:23 et qui disent "voilà mon proche a attendu des heures sur un brancard, il n'a pas pu être sauvé".
00:07:27 On a eu des témoignages là-dessus par exemple la semaine dernière sur RTL.
00:07:30 On se rappelle aussi au mois de décembre d'un gamin de 25 ans qui était mort aux urgences.
00:07:36 De scepticémie.
00:07:37 C'est ça, exactement.
00:07:38 Et la semaine dernière par exemple c'était une dame de 66 ans, 10 heures sur un brancard,
00:07:44 je crois que dans le Val d'Oise, et elle est morte.
00:07:46 Ce type de témoignages, c'est vrai qu'on en voit de plus en plus dans la presse.
00:07:50 Donc en fait ce qu'on a essayé de faire ce matin, c'est de faire un point pour savoir
00:07:53 si déjà c'est représentatif de la situation ou si c'est des cas isolés
00:07:58 et les familles prennent peut-être plus facilement la parole.
00:08:00 Donc ce que j'ai pu voir en échangeant avec à la fois des urgentistes, des syndicats,
00:08:06 en regardant un petit peu les données officielles, c'est qu'il y a très peu de chiffres déjà,
00:08:11 ça il faut le dire.
00:08:12 On peut citer deux chiffres pour un peu parler de la situation.
00:08:15 Il y a Samu Urgences de France, qui est un syndicat de médecins urgentistes,
00:08:19 qui avait essayé justement de recenser ces morts qu'on appelle "morts inattendues aux urgences".
00:08:23 Soit parce que le patient était jeune, était plutôt en bonne santé,
00:08:26 soit parce qu'il y a eu un délai d'attente très important.
00:08:29 Et Samu Urgences de France, ils avaient recensé 43 cas en deux mois.
00:08:33 C'était déjà il y a un an.
00:08:35 Donc on sait que la situation aux urgences s'est encore dégradée de plus.
00:08:38 - On parle de 43 décès ? - Tout à fait.
00:08:41 43 décès considérés comme inattendus aux urgences.
00:08:44 Ça c'est le premier chiffre.
00:08:45 Samu Urgences de France a arrêté de compter,
00:08:48 parce que déjà les familles n'étaient pas emballées par l'idée,
00:08:51 et puis ça devenait quand même assez morbide.
00:08:53 L'autre chiffre qu'on peut avancer, et là pour le coup c'est un chiffre officiel,
00:08:56 c'est celui de la Haute Autorité de Santé,
00:08:58 qui en 2022 avait recensé 2400 cas qu'on considère comme des incidents graves aux urgences,
00:09:05 qui ont entraîné soit la mort d'un patient,
00:09:07 soit des effets indésirables très graves à cause de la prise en charge.
00:09:11 Un mot sur les causes, et puis ensuite on va en parler évidemment avec les auditeurs.
00:09:14 L'écho c'est quoi ? C'est qu'il y a trop de monde qui vient aux urgences,
00:09:16 parfois pour pas grand-chose,
00:09:17 qu'il n'y a pas assez de médecins urgentistes, ou d'infirmières, ou de places ?
00:09:21 Là-dessus, on va dire qu'il y a deux versions en fonction de qui donne l'explication.
00:09:26 Si on parle aux urgentistes et aux médecins des hôpitaux,
00:09:29 globalement ils disent que le problème principal,
00:09:31 c'est pas qu'il y a trop de monde qui vient aux urgences,
00:09:33 c'est qu'ils n'arrivent pas à sortir les patients des urgences.
00:09:35 C'est-à-dire que quand quelqu'un est admis en ambulance parce qu'il a par exemple fait un infarctus,
00:09:39 il va rester le temps d'être stabilisé aux urgences,
00:09:42 et normalement après il doit sortir des urgences,
00:09:44 et aller dans un service spécialisé comme par exemple la cardiologie.
00:09:47 Le problème c'est qu'on a fermé tellement de lits ces dernières années,
00:09:50 à l'hôpital en général, que les urgentistes n'arrivent pas à sortir les malades des urgences,
00:09:54 et ils restent parfois extrêmement longtemps.
00:09:55 Et puis l'autre explication, là c'est plutôt celle que répète régulièrement le gouvernement,
00:10:01 c'est qu'il y a trop de monde qui va aux urgences,
00:10:03 et qu'on sollicite trop les urgences,
00:10:05 qu'il faut avoir le réflexe d'appeler le 15 avant de se déplacer,
00:10:08 et que ça faciliterait les choses.
00:10:09 On y voit beaucoup plus clair maintenant.
00:10:11 Merci à vous, et merci à Philippe,
00:10:15 qui va encore devoir patienter une petite minute.
00:10:17 Désolée.
00:10:18 Mais qui va pouvoir nous raconter un peu son expérience,
00:10:21 et puis on a aussi Christian, médecin lui-même,
00:10:23 urgentiste qui veut intervenir,
00:10:25 ainsi que Patrick, qui nous racontera la galère qu'il a connue,
00:10:31 je crois, il y a deux ans, lorsqu'il a accompagné aux urgences sa maman.
00:10:34 Allez, à tout de suite.
00:10:35 Et on vous retrouve Philippe, et merci de votre patience.
00:10:50 Philippe, 39 ans dans un service d'urgence,
00:10:55 ou urgentiste j'allais dire, en déplacement.
00:10:58 Vous l'avez vu venir cette crise qu'on vient d'évoquer, Philippe ?
00:11:01 Absolument, Vincent.
00:11:03 Aussitôt que Roselyne Bachelot est arrivée comme ministre de la Santé,
00:11:08 il y a eu la tarification, la T2A.
00:11:11 Oui.
00:11:12 Ça a commencé à se dégringoler.
00:11:14 C'est-à-dire la tarification à l'acte, c'est ça ?
00:11:16 À l'acte, voilà.
00:11:17 Après, ça a commencé à se dégringoler,
00:11:19 et la politique nationale par les ministres de la Santé,
00:11:21 c'était de fermer des lits dans les établissements.
00:11:23 Donc quand vous fermez des lits dans les établissements
00:11:25 et que vous avez un potentiel de patients qui viennent,
00:11:28 que ce soit pour de la cardio, pour de la chirurgie, tout ça,
00:11:30 vous n'avez pas de place pour les hospitaliser.
00:11:32 Donc il faut les orienter vers un CHU.
00:11:35 Metz, Reims, Nancy.
00:11:37 Vous passez des heures au téléphone.
00:11:40 Et en plus, on a affaire à des directeurs
00:11:42 qui ne sont pas du tout de la filière de soins.
00:11:45 Ce sont des gens qui sortent de l'école de Rennes.
00:11:48 Ou alors qui ont un master et qui sont nommés
00:11:50 comme directeurs intérim.
00:11:52 Ils ne sont pas du tout sur le terrain.
00:11:54 J'ai vu des patients passer des nuits complètes
00:11:57 sur des brancards où c'est des chaises dans les couloirs.
00:11:59 On prévenait le directeur de garde et il nous disait
00:12:02 "faites au mieux, c'est à vous de vous organiser,
00:12:04 moi je n'y peux rien".
00:12:06 Ça c'est inacceptable pour les familles.
00:12:08 On parlera tout à l'heure avec Patrick
00:12:10 qui a vécu ça.
00:12:12 C'est absolument inacceptable de savoir
00:12:14 que son proche a passé des heures
00:12:16 sur un brancard, dans un couloir.
00:12:18 Vous l'avez vu, des malades qui attendent
00:12:21 pendant des heures sans que personne
00:12:23 ne vienne s'occuper d'eux ?
00:12:24 Bien sûr, maintenant il y a une prise en charge.
00:12:26 On appelle ça l'infirmière d'accueil.
00:12:28 Elle évalue le degré de gravité.
00:12:31 Si la personne doit être prise aussitôt ou pas.
00:12:33 Si ce n'est pas trop grave,
00:12:35 cette personne est installée sur un fauteuil ou une chaise.
00:12:37 Mais quand vous avez 5 salles de soins,
00:12:39 il faut attendre que les salles de soins soient libérées
00:12:41 pour pouvoir vous occuper des patients.
00:12:43 Sauf si c'est une urgence vitale.
00:12:45 Mais le problème, Vincent,
00:12:47 c'est que nous avons affaire à des directeurs.
00:12:49 Moi, en 1985, dans cet hôpital-là,
00:12:51 il y avait un directeur, un attaché économe
00:12:54 et deux personnes dans les bureaux.
00:12:56 Pour un service de pédiatrie, de maternité,
00:12:58 chirurgie A, chirurgie B,
00:13:00 usic cardio, réachir,
00:13:02 tous ces services-là ont fermé.
00:13:04 Et aujourd'hui, on se retrouve avec 10 directeurs.
00:13:07 Directeur financier, directeur économique,
00:13:09 directeur de la relation, directeur supérieur...
00:13:11 - L'armée mexicaine.
00:13:13 - Oui, oui.
00:13:15 - Mais c'est pire que l'armée mexicaine.
00:13:17 Et ça, ce sont des gens qui veulent donner des leçons aux médecins.
00:13:19 Il y a des médecins qui ont passé une partie de leur vie,
00:13:21 puisque c'est des collègues...
00:13:23 - Ça, ça a été le grand changement
00:13:25 de ces 30 dernières années,
00:13:27 que les patrons d'hôpitaux ne soient plus des soignants,
00:13:29 ne soient plus des médecins.
00:13:31 - Mais ça, c'est M. Sarkozy qui a mis ça en place.
00:13:33 Avant, c'était les médecins
00:13:35 qui siégeaient dans les CMU, dans les commissions médicales.
00:13:37 Aujourd'hui, c'est les directeurs.
00:13:39 - Il y a un autre phénomène,
00:13:41 on va en terminer par là, Philippe,
00:13:43 avant d'écouter Christian et Patrick.
00:13:45 Aujourd'hui, il y a 50 000 personnes
00:13:47 chaque jour qui arrivent aux urgences.
00:13:49 C'est 20 millions de personnes par an !
00:13:51 Est-ce qu'on imagine ce que ça représente ?
00:13:53 Et surtout,
00:13:55 c'est deux fois plus
00:13:57 que dans les années 2000.
00:13:59 C'est incroyable comment ça a augmenté.
00:14:01 Et ça, sans doute en raison des déserts médicaux.
00:14:03 Je ne sais pas, quelle est votre explication, Philippe ?
00:14:05 - Voilà. Vous prenez en meuse le désert médical,
00:14:07 vous n'avez plus de médecins libéraux,
00:14:09 donc les gens font le 15,
00:14:11 mais le 15, ils les orientent aux urgences.
00:14:13 Donc ce sont des gens qui viennent de services publics.
00:14:15 Vous êtes obligés de les prendre en charge.
00:14:17 Et en plus, une fois 20 heures,
00:14:19 vous n'avez plus d'ambulance disponible,
00:14:21 vous avez une seule ambulance pour le secteur.
00:14:23 C'est-à-dire que cette ambulance-là
00:14:25 ira dans un village ou dans la ville
00:14:27 chercher un patient, et le patient
00:14:29 qui sort de la maison de retraite, qui est tombé par terre,
00:14:31 où on lui fait des radios, des examens,
00:14:33 ça ne relève pas d'une hospitalisation,
00:14:35 elle peut repartir de la maison de retraite.
00:14:37 Et quand elle retourne, ça fait que vous avez 10, 15 personnes
00:14:39 qui dorment dans les couloirs,
00:14:41 et qui coûtent bien plus cher à la Sécu,
00:14:43 parce que je le dis, parce que je suis libéré
00:14:45 de toute obligation, maintenant, c'est du vol !
00:14:47 Puisque ces gens-là, on leur facture
00:14:49 une nuit d'hospitalisation à 1300 euros la nuit !
00:14:51 - C'est pas vrai ! Lorsque vous passez la nuit
00:14:53 sur un brancard dans le couloir,
00:14:55 on vous facture comme si vous étiez dans une chambre ?
00:14:57 - Mais absolument, absolument, Vincent !
00:14:59 - Ah ben vous avez raison, c'est du vol !
00:15:01 Moi je suis d'accord avec vous.
00:15:03 Merci beaucoup, Philippe.
00:15:05 Et à ça, il faut ajouter d'ailleurs,
00:15:07 qu'il y a de moins en moins de généralistes,
00:15:09 1500 généralistes en moins,
00:15:11 sur 10 ans. Je voudrais savoir ce qu'en pense
00:15:13 Christian, qui nous appelle de Nice,
00:15:15 parce que lui, justement, il est généraliste
00:15:17 et urgentiste, c'est ça Christian ?
00:15:19 - Oui, bonjour M. Parizeau,
00:15:21 j'ai passé les formations durant plusieurs années,
00:15:23 j'étais 35 ans médecin du SAMU
00:15:25 et des pompiers, tout en étant généraliste
00:15:27 et en travaillant pour un centre de cardiopnologie.
00:15:29 Bien évidemment, je suis tout à fait d'accord avec mon collègue
00:15:31 pour dire qu'il y a un encombrement des urgences
00:15:33 terrible et qu'il y a un manque
00:15:35 de moyens. Il faut quand même
00:15:37 ramener une certaine hypocrisie
00:15:39 de la part de l'administration, c'est quand même
00:15:41 que tout est fait pour que les gens aillent
00:15:43 aux urgences, de façon
00:15:45 parce que ça répond
00:15:47 à une rentabilité pour l'hôpital
00:15:49 qui, comme le dit
00:15:51 notre collègue,
00:15:53 on taxe les gens, on les fait payer,
00:15:55 et donc ça permet de rapporter de l'argent
00:15:57 aux hôpitaux.
00:15:59 - C'est fou ça, en fait il y a un double
00:16:01 langage. Il y a un double langage,
00:16:03 d'un côté on dit "n'allez pas engorger les urgences",
00:16:05 mais d'un autre côté on fait tout pour qu'ils y aillent.
00:16:07 - Voilà, 30 à 40%
00:16:09 de ce qui est aux urgences mérite d'y être,
00:16:11 que ce soit une urgence vitale 5 à 10%,
00:16:13 ou d'urgence traumatique.
00:16:15 Mais à peu près 60%, on va être schématique,
00:16:17 60% de ce qui est aux urgences
00:16:19 ne devraient jamais aller aux urgences.
00:16:21 Et ça c'est parce qu'il y a un manque de moyens en amont
00:16:23 et qu'on n'a jamais voulu mettre en amont
00:16:25 les moyens
00:16:27 pour que la médecine générale
00:16:29 prenne en charge,
00:16:31 en particulier, on a enlevé
00:16:33 la possibilité aux médecins généralistes
00:16:35 en 2015, la possibilité
00:16:37 de devenir urgentiste. A l'époque, il y avait
00:16:39 des milliers d'urgentistes
00:16:41 qui faisaient tourner les services d'urgence,
00:16:43 les services de garde, les hôpitaux, parce qu'on était
00:16:45 nombreux. Maintenant, on ne forme plus
00:16:47 que 400 urgentistes par an
00:16:49 que dans un cadre hospitalier,
00:16:51 et ces urgentistes qui sont très bons, aucun problème,
00:16:53 c'est l'élite de l'énigme, mais ils ne sont faits
00:16:55 que pour travailler à l'hôpital. Or il y a de moins
00:16:57 en moins de places en milieu hospitalier,
00:16:59 il y a de moins en moins de médecins,
00:17:01 donc c'est le chat qui se met à la queue.
00:17:03 - Et quand vous dites de moins en moins
00:17:05 de médecins, c'est de moins en moins de généralistes ?
00:17:07 - Et urgentistes, parce qu'on demande
00:17:09 aux médecins, le Premier ministre
00:17:11 en tête, de reprendre
00:17:13 des gardes. Nous, on ne les forme pas,
00:17:15 il y a une sorte de DU, de médecine d'urgence
00:17:17 qui n'est pas suffisante.
00:17:19 Pendant des années, on a formé les médecins généralistes
00:17:21 et d'autres, les cardiologues, les médiates,
00:17:23 qui eux aussi font des urgences. On leur a donné
00:17:25 une capacité de médecine d'urgence, et c'est bien
00:17:27 suffisant pour former des médecins urgentistes
00:17:29 en deux ans. Et maintenant,
00:17:31 on les empêche de faire ça.
00:17:33 - Est-ce que vous voyez une solution, Christian ?
00:17:35 - La solution, c'est de rétablir une formation
00:17:37 d'urgence attirante
00:17:39 pour les médecins qui veulent en faire,
00:17:41 chez les généralistes, les pédiatres, les pneumologues,
00:17:43 les cardiologues, et ça permettra en amont
00:17:45 de créer une structure...
00:17:47 - Il faudra le temps de les former,
00:17:49 ces médecins, ces dix ans, pour former
00:17:51 un médecin. - Il en existe encore quelques-uns,
00:17:53 moi j'ai un certain âge,
00:17:55 je fais des urgences, je travaille dans une structure d'urgence,
00:17:57 un cabinet de groupe, ou on fait de la médecine générale,
00:17:59 ou on fait des urgences, et on évite beaucoup d'hospitalisations.
00:18:01 Pendant des années,
00:18:03 en faisant des soins, de la petite chirurgie,
00:18:05 de la traumato, etc.,
00:18:07 j'ai fait gagner des millions à la Sécurité sociale
00:18:09 parce que, on peut dire,
00:18:11 en amont, des soins. Et ça, il faut retrouver...
00:18:13 Si on veut désengorger
00:18:15 les hôpitaux, il faut permettre
00:18:17 à la médecine de ville que l'on oblige
00:18:19 maintenant à faire des gardes...
00:18:21 - Il faut qu'ils acceptent
00:18:23 les médecins, aujourd'hui,
00:18:25 de refaire des gardes. - Il y en a qui sont intéressés,
00:18:27 il y en a qui ne sont pas intéressés.
00:18:29 La médecine générale, c'est très varié.
00:18:31 Mais il y a des tas de jeunes médecins, si vous leur dites
00:18:33 "demain, tu peux devenir urgentif", en plus,
00:18:35 avec une spécialité reconnue, pas une spécialité
00:18:37 bidon, et bien,
00:18:39 ils seront actifs.
00:18:41 Une petite parenthèse, on refuse
00:18:43 aux médecins de ville
00:18:45 d'avoir la 4e médecine d'urgence
00:18:47 qui se fait en deux ans,
00:18:49 mais on l'a instauré aux médecins militaires
00:18:51 parce qu'on s'est aperçu qu'on n'avait plus
00:18:53 de médecins urgentifs dans le cadre de l'armée.
00:18:55 Donc c'est une honte.
00:18:57 Mon collègue a dit
00:18:59 tout à fait qu'il y a trop d'administratifs
00:19:01 et pas assez de médecins
00:19:03 qui sont aux manettes.
00:19:05 - C'est dit, Christian. Je vous remercie. En tout cas,
00:19:07 bonne journée du côté de Nice,
00:19:09 médecin urgentiste et généraliste,
00:19:11 Christian. On va marquer une courte
00:19:13 pause et puis dans un instant, on va retrouver
00:19:15 Patrick, qui nous appelle de
00:19:17 la Bretagne. Il va nous raconter
00:19:19 ce qui s'est passé il y a environ deux ans
00:19:21 lorsqu'il a accompagné sa maman
00:19:23 aux urgences. A tout de suite.
00:19:25 - Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL
00:19:27 ou au 3210.
00:19:29 - 50 centimes.
00:19:31 - Jusqu'à 14h30,
00:19:33 - Les auditeurs ont la parole.
00:19:35 - Avec Vincent Parizeau sur RTL.
00:19:37 - Bonjour. Il y a 8 ans, mon mari
00:19:39 est arrivé vers 20h. Il n'a pas été
00:19:41 pris en charge. Il a été pris en charge
00:19:43 que vers 4h du matin. Entre temps,
00:19:45 à la dernière heure, je n'ai pas eu le droit de rentrer.
00:19:47 A 4h du matin, on m'a dit que c'était
00:19:49 très grave. Vésicule biliaire.
00:19:51 Il a été opéré de la vésicule,
00:19:53 puis du pancréas. Et après 3 semaines,
00:19:55 il est décédé après 3 mois
00:19:57 de réanimation.
00:19:59 J'ai vécu des moments très
00:20:01 difficiles, lui aussi, et je m'en veux d'avoir
00:20:03 laissé comme ça. - On l'entend.
00:20:05 On entend même que vous culpabilisez,
00:20:07 ce qui est assez terrible, Daniel.
00:20:09 Évidemment, on compatit,
00:20:11 on partage votre peine. Et des témoignages
00:20:13 comme ça, il y en a pas mal
00:20:15 qui sont en train d'arriver. Bonjour Victor.
00:20:17 - Bonjour Vincent, bonjour à tous.
00:20:19 - Qu'y a-t-il dans les messages sur les réseaux ?
00:20:21 - On commence avec le message de François.
00:20:23 "Le problème est aussi la pénurie de médecins
00:20:25 de ville, et donc les gens se
00:20:27 reportent sur les urgences. Aurélien
00:20:29 dans l'Oise attend le retour des médecins de garde
00:20:31 pour désengorger les urgences."
00:20:33 Et puis Christian dans l'Essonne nous a écrit sur le prochain
00:20:35 thème qu'on va aborder. "Monsieur Macron
00:20:37 déclare que le RN ne fait pas partie de
00:20:39 l'arc républicain, donc il contredit
00:20:41 déjà son Premier ministre, et si c'était
00:20:43 le cas, on aurait qu'à interdire ce parti."
00:20:45 - Voilà, et on en parlera, effectivement,
00:20:47 vous l'avez dit Victor, dans quelques minutes.
00:20:49 Manque de
00:20:51 médecins généralistes, pas suffisamment
00:20:53 de gardes, c'est une des raisons
00:20:55 de l'engorgement des urgences et de la
00:20:57 situation dramatique que
00:20:59 l'on connaît parfois. On a eu un témoignage,
00:21:01 là vous avez entendu, de Daniel
00:21:03 qui faisait froid dans le dos.
00:21:05 Et j'ai l'impression que
00:21:07 Patrick va nous raconter quelque chose
00:21:09 aussi d'assez
00:21:11 édifiant. Bonjour Patrick.
00:21:13 - Bonjour à vous, et déjà je voulais
00:21:15 vous féliciter pour avoir repris "Fourbeau"
00:21:17 comme vous le faites, après
00:21:19 Pascal Pau, et franchement
00:21:21 vous êtes vous aussi un très bon
00:21:23 animateur de récréation. - C'est très gentil, mais vous allez
00:21:25 me faire rougir. - Non, non, mais
00:21:27 c'est une émission qui m'est très chère et je vous félicite.
00:21:29 - Merci beaucoup. - Je voulais intervenir
00:21:31 dans la mesure où, si vous voulez,
00:21:33 donc ma maman, 94 ans,
00:21:35 aux urgences,
00:21:37 elle a patienté, oui, pendant
00:21:39 6 heures au moins. - Qu'est-ce qui s'était
00:21:41 passé ? - Elle a eu un petit problème
00:21:45 dans l'EHPAD où elle était,
00:21:47 et l'EHPAD n'ayant pas de médecin
00:21:49 à disposition, l'a envoyée aux urgences.
00:21:51 - D'accord, c'est donc
00:21:53 de l'EHPAD, elle est allée aux urgences.
00:21:55 En ambulance, j'imagine.
00:21:57 - Par les pompiers, carrément par les pompiers.
00:21:59 Donc normalement, là, on considère
00:22:01 qu'il y a vraiment une urgence.
00:22:03 - Oui, bah oui. - Et là,
00:22:05 j'ai assisté à des sketchs phénoménaux.
00:22:07 Donc moi, j'étais à l'entrée,
00:22:09 je voyais les gens arriver
00:22:11 pour des urgences, mais j'ai vu
00:22:13 des choses phénoménales.
00:22:15 Donc c'est ça que je voulais vous relater.
00:22:17 Comme par exemple, 3
00:22:19 personnes qui arrivent d'origine
00:22:21 étrangère, l'un des 3
00:22:23 personnes vacillait,
00:22:25 ils l'ont assis sur un
00:22:27 fauteuil, ils l'ont mis dans un coin de la
00:22:29 pièce, et en fait, il devait être
00:22:31 ivre, c'est-à-dire qu'il s'est mis à ronfler,
00:22:33 à dormir, tout simplement.
00:22:35 Et ils sont venus le chercher, deux heures après.
00:22:37 Sans que personne ne dise rien,
00:22:39 sans que personne n'intervienne. - A l'évidence,
00:22:41 la place de ces personnes n'était pas dans un service d'urgence.
00:22:43 - Bien sûr que non. - Et personne ne leur a dit.
00:22:45 - Mais personne n'est intervenu,
00:22:47 personne n'a rien dit.
00:22:49 Il n'y a pas un médecin qui est venu voir,
00:22:51 ou quoi que ce soit. Et moi,
00:22:53 par rapport, si vous voulez, mais c'était...
00:22:55 Il n'y a eu que des sketchs. J'ai eu...
00:22:57 J'ai 10 histoires à vous raconter de ce type.
00:22:59 Des gens qui n'ont rien à faire ici.
00:23:01 Un petit garçon qui vient avec son père,
00:23:03 il se plaignait au bas du ventre.
00:23:05 Et en fait, c'était quoi ? C'était tout simplement
00:23:07 qu'il avait joué au foot avec lui,
00:23:09 que le ballon avait tapé sur son ventre.
00:23:11 Donc ça, ça ne mérite pas aux urgences.
00:23:13 On le fait ruiner, et puis ça passe.
00:23:15 Et bien pendant que le gamin attendait
00:23:17 tordu, le père était en train
00:23:19 de vérociférer avec sa femme au téléphone.
00:23:21 C'est-à-dire qu'il s'engueulait avec sa femme au téléphone.
00:23:23 Voilà, tout simplement.
00:23:25 Et on a déplacé
00:23:27 un urgentiste qui est venu
00:23:29 voir, qui a regardé, et puis
00:23:31 il n'y avait rien du tout. - Il faut un tri en amont.
00:23:33 Mais ça, c'est peut-être qui est en train
00:23:35 d'être organisé.
00:23:37 - Non, je vais vous dire. Pour moi, ce qui manque,
00:23:39 je suis désolé,
00:23:41 il faut taper avec le potefeuille.
00:23:43 C'est-à-dire qu'à partir du moment où vous déplacez aux urgences,
00:23:45 que ça ne nécessite pas une urgence,
00:23:47 on vous fait payer.
00:23:49 Et là, vous allez voir, il y aura beaucoup
00:23:51 moins de monde, et forcément, ça va réguler
00:23:53 de manière plus...
00:23:55 - Vous avez totalement raison.
00:23:57 Et surtout qu'effectivement,
00:23:59 tout le monde se dit aux urgences, ça sera gratuit,
00:24:01 je vais me faire soigner gratuitement. - Et on y va pour rien.
00:24:03 On y va pour rien.
00:24:05 - Et surtout, on y va pour quelque chose qui peut attendre
00:24:07 le lendemain. - Exactement.
00:24:09 Et surtout, on voit arriver des gens,
00:24:11 bon, je n'ai rien contre,
00:24:13 c'est pas du racisme, mais on voit des gens arriver,
00:24:15 par exemple des gens du voyage, pour une personne
00:24:17 de malade, ils sont 15.
00:24:19 Et forcément, ils font du bruit.
00:24:21 Et comme ils font du bruit, au bon moment,
00:24:23 on s'occupe d'eux, et on ne s'occupe pas des autres.
00:24:25 - Et c'est vrai que les salles d'attente
00:24:27 des services d'urgence, c'est...
00:24:29 - Voilà. Et moi, j'ai vu un monsieur attendre
00:24:31 à côté de moi, avec la main
00:24:33 en sang. C'est-à-dire qu'il avait
00:24:35 essayé de tronçonner quelque chose,
00:24:37 la chaîne était arrivée sur sa main, il avait
00:24:39 la main en sang, il avait une serviette
00:24:41 autour de la main, et on ne s'est
00:24:43 pas occupé de lui, il a attendu
00:24:45 au moins 3 heures.
00:24:47 Voilà. Alors que le stégoulinet...
00:24:49 - Témoignage assez édifiant,
00:24:51 effectivement. Merci beaucoup.
00:24:53 - Ça fait froid dans le dos.
00:24:55 - Visiblement, ça c'est du vécu. Merci beaucoup, Patrick.
00:24:57 - Je vous en prie. - Je vous souhaite une bonne journée
00:24:59 du côté de Vannes.
00:25:01 Sylvie a fait le 3210, mais Sylvie
00:25:03 va patienter encore quelques
00:25:05 secondes. Merci d'avance, Sylvie.
00:25:07 Et on va vous retrouver dans un instant.
00:25:09 Vous allez nous parler...
00:25:11 C'est d'ailleurs assez terrible
00:25:13 ce que vous allez nous expliquer sur ce cas
00:25:15 vécu votre défunt
00:25:17 mari en 2022 dans un service
00:25:19 d'urgence. À tout de suite.
00:25:21 - Les auditeurs ont la parole
00:25:23 jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:25:25 - Vincent Parizeau...
00:25:27 - Jusqu'à 14h30...
00:25:31 - Les auditeurs ont la parole...
00:25:33 - Avec Vincent Parizeau sur RTL.
00:25:35 - Oui, bonjour.
00:25:37 Frédéric, ambulancier dans le ministère.
00:25:39 Depuis 20 ans,
00:25:41 ça fait 20 ans que 80%
00:25:43 des gens qu'on transporte, qu'on emmène aux urgences,
00:25:45 n'ont rien à y faire.
00:25:47 On transporte systématiquement,
00:25:49 pratiquement. Dès que
00:25:51 le SAMU envoie
00:25:53 une ambulance, il y a un transport
00:25:55 derrière, même si ça ne se justifie pas.
00:25:57 Voilà. Bonne journée,
00:25:59 bon courage à tous les urgentistes.
00:26:01 - Bonne journée à vous, bon courage aussi
00:26:03 à vous. Frédéric, c'est incroyable ce que vous nous dites.
00:26:05 Vous estimez qu'environ
00:26:07 80% des gens qu'on envoie
00:26:09 aux urgences n'ont rien à y faire.
00:26:11 Alors évidemment, ça congestionne
00:26:13 tous ces services d'urgence
00:26:15 qui sont moins efficaces
00:26:17 et on se retrouve avec des gens
00:26:19 qui attendent des heures
00:26:21 et des heures sur des brancards.
00:26:23 Et je crois
00:26:25 que Sylvie veut intervenir.
00:26:27 Bonjour Sylvie.
00:26:29 - Oui, bonjour. - Pour un témoignage
00:26:31 qui va sans doute vous rappeler de bien
00:26:33 mauvais souvenirs, j'imagine.
00:26:35 - Oui, tout à fait. Mais c'est pour ça que je veux
00:26:37 témoigner parce que
00:26:39 je pense que je ne suis pas la seule personne
00:26:41 à qui ça arrive et ça, il faudrait
00:26:43 vraiment remédier à ce gros problème.
00:26:45 C'est qu'on emmène votre mari aux urgences,
00:26:47 on vous dit surtout qu'il ne faut pas venir,
00:26:49 on vous préviendra s'il y a quelque chose,
00:26:51 vous attendez, vous patientez,
00:26:53 vous appelez, on vous dit "il n'a pas vu le médecin".
00:26:55 Ça dure 3 heures,
00:26:57 4 heures, 5 heures. Et quand vous
00:26:59 appelez, on vous dit "on ne vous a pas appelé".
00:27:01 "Mais non, on ne m'a pas appelé, monsieur". Et bien on n'a rien pu faire,
00:27:03 votre mari est décédé. Voilà, je vous résume
00:27:05 en gros ce qui s'est passé.
00:27:07 - C'est ce qui vous est arrivé. Au bout de combien
00:27:09 d'heures on vous a...
00:27:11 - Mon mari a dû partir aux urgences
00:27:13 vers 15h, 15h30, et il était
00:27:15 22h le soir.
00:27:17 Et c'est moi qui ai appelé, parce qu'on m'a même pas
00:27:19 appelé pour passer les derniers instants avec mon époux.
00:27:21 - Mais vous savez que
00:27:23 pendant plusieurs heures, il n'a vu personne,
00:27:25 vous en êtes certaine, ça ? - Ah ben j'en suis
00:27:27 certaine, monsieur, parce que quand
00:27:29 je suis venue,
00:27:31 on m'a simplement dit "on n'a rien pu faire".
00:27:33 Mais on n'a rien pu faire, mais au bout de...
00:27:35 Parce que j'ai appelé 3 ou 4 fois,
00:27:37 à chaque instant, on me disait "il n'a pas vu le médecin".
00:27:39 "Il n'a pas vu le médecin", c'est qu'il n'a vu personne.
00:27:41 - Ah oui.
00:27:43 - Sinon on m'aurait dit "il a vu le médecin,
00:27:45 et il faut patienter, parce que
00:27:47 on intervient autour de lui,
00:27:49 on essaye de...". Mais là, non,
00:27:51 il n'a vu personne jusqu'à 22h le soir.
00:27:53 - Quel âge avait votre mari,
00:27:55 Sylvie ? - 74 ans.
00:27:57 Il était atteint d'un cancer.
00:27:59 Alors vous savez, ça on peut accepter,
00:28:01 mais ce qu'on n'accepte pas, c'est qu'on nous prie
00:28:03 de nos derniers instants. - Bien sûr,
00:28:05 bien sûr, vous auriez voulu être là,
00:28:07 vous auriez voulu lui tenir la main,
00:28:09 j'imagine. - Exactement,
00:28:11 c'est exactement ça.
00:28:13 C'est pour ça que je témoigne,
00:28:15 parce que moi je suis allée aux urgences,
00:28:17 parce que vous savez, quand il se passe pas,
00:28:19 derrière, vous voulez faire remonter
00:28:21 ce qui s'est passé pour éviter que ça ne se revienne.
00:28:23 Mais vous savez, on ne vous écoute pas.
00:28:25 Vous savez ce qu'on vous dit,
00:28:27 vous avez eu un choc émotionnel, il faut voir un...
00:28:29 - Un psy. Voilà,
00:28:31 c'est ça. On vous renvoie
00:28:33 vers le psy, mais la question
00:28:35 n'est pas là, la question est que
00:28:37 votre défunt mari, d'abord,
00:28:39 n'a pas vu de médecin pendant plusieurs heures,
00:28:41 et puis
00:28:43 qu'on vous a empêché
00:28:45 d'être à ses côtés
00:28:47 - Absolument. - Lorsqu'il est
00:28:49 parti, tout simplement. - Absolument.
00:28:51 Parce que vous savez, je revenais
00:28:53 spialitaire, donc j'étais reçue par une médiation,
00:28:55 et vous savez, comme on
00:28:57 dit, c'est un coup d'épée dans l'eau.
00:28:59 - Mais est-ce qu'ils
00:29:01 vous ont donné une explication du
00:29:03 décès ? Parce qu'on parlait tout à l'heure avec
00:29:05 un Atlandais qui a fait cette
00:29:07 grande enquête que vous avez peut-être entendue ce matin,
00:29:09 qui disait que
00:29:11 40 ou 50, je n'ai plus le chiffre en tête,
00:29:13 mais c'était de cet ordre-là,
00:29:15 décès inattendus, ce qu'ils appellent
00:29:17 les décès inattendus, avaient
00:29:19 été enregistrés sur une période de
00:29:21 deux mois, ce qui est quand même beaucoup, parce que
00:29:23 ce sont des décès qui n'ont pas d'explication.
00:29:25 La personne arrive aux urgences,
00:29:27 elle n'est pas prise en charge, et elle meurt,
00:29:29 visiblement, c'est ça.
00:29:31 On vous a donné une explication, la cause
00:29:33 du décès de votre
00:29:35 mari, Sylvie ? - Oui, on m'a dit, parce que
00:29:37 mon mari avait un cancer, quand même, et il est
00:29:39 vrai qu'on ne pouvait plus rien
00:29:41 faire. - Oui, bien sûr.
00:29:43 - C'est pas tellement le côté
00:29:45 que je reproche, donc oui, il a
00:29:47 fait une hémorragie interne. - D'accord.
00:29:49 - Ça, je...
00:29:51 Si vous voulez, on peut l'accepter,
00:29:53 c'est le côté, c'est pour ça que je témoigne, vous savez,
00:29:55 je les écoute tous les jours. - Bon, ben merci de votre
00:29:57 fidélité, Sylvie. - C'est tellement quelque chose qui me
00:29:59 touche à cœur. - Ben bien sûr.
00:30:01 - Et vous avez bien fait. - Ce que l'on
00:30:03 veut, c'est qu'on ne m'ait pas appelée pour
00:30:05 justement voir, parce qu'on a bien vu
00:30:07 quand il est arrivé, ses constantes étaient très bas,
00:30:09 ses pompiers bleus. J'ai entendu mes pompiers
00:30:11 qui disaient "il faut surveiller ses constantes, ça va pas".
00:30:13 Et donc, ce que je reproche,
00:30:15 moi, c'est que quand même... - Quand
00:30:17 ils ont compris que votre mari allait partir,
00:30:19 fallait vous appeler. - Voilà, absolument.
00:30:21 - Évidemment. - Et c'est pour ça que j'ai appelé,
00:30:23 parce qu'il faudrait quand même
00:30:25 qu'il y ait quelque chose, moi je dis au siècle
00:30:27 où on est, même un chien, on ne le laisse pas
00:30:29 comme ça mourir tout seul. Et on n'a
00:30:31 aucune empathie, moi je dis, on n'a eu aucune
00:30:33 empathie que mon mari,
00:30:35 c'est l'infirmière qui m'a reçue, m'a simplement dit
00:30:37 "ah ben il parlait, parlait, on ne comprenait pas ce qu'il
00:30:39 disait, ben il parlait, qu'est-ce qu'il fait ?"
00:30:41 Et il réclamait, il me réclamait.
00:30:43 - Un peu d'humanité,
00:30:45 parfois, c'est simplement ce qu'on peut
00:30:47 demander, et dans un service d'urgence
00:30:49 de l'humanité, ça ne doit pas être facile à trouver,
00:30:51 parce qu'ils sont complètement débordés.
00:30:53 Mais je vous remercie beaucoup Sylvie, parce que
00:30:55 c'est un témoignage très important et très fort que vous
00:30:57 avez livré. Je vous souhaite une bonne journée.
00:30:59 Jacques Etalonce-Lessonnier,
00:31:01 bonjour Jacques. - Bonjour Vincent,
00:31:03 comment ça va ? - Ben moi ça va.
00:31:05 Moi ça va. Vous aussi ?
00:31:07 - Oui, alors moi
00:31:09 vous savez, j'ai eu quelques soucis de santé,
00:31:11 ça m'est arrivé de
00:31:13 partir en urgence pour
00:31:15 problèmes respiratoires, etc.
00:31:17 Et il y a eu une des dernières fois
00:31:19 où on m'a emmené,
00:31:21 c'est une ambulance qui m'a emmené à l'hôpital,
00:31:23 et
00:31:25 c'était pas le bon jour, alors il y a des bons jours
00:31:27 et pas des bons jours.
00:31:29 - Ben oui, mais enfin on choisit pas.
00:31:31 - Mais on choisit pas.
00:31:33 Et bon, j'ai attendu
00:31:35 allez on va dire
00:31:37 un petit 4 heures,
00:31:39 puisqu'il paraît être une bonne moyenne.
00:31:41 - C'est long, 4 heures.
00:31:43 - Oui, ça fait 240 minutes.
00:31:45 - Sur un bancage. - Ça fait 240 minutes,
00:31:47 c'est très très long. Et puis,
00:31:49 il vous arrive parfois d'avoir envie de pisser.
00:31:51 Alors je vais être un peu cru.
00:31:53 Et vous demandez
00:31:55 un urinoir, et les gens qui passent
00:31:57 "oui oui on vous l'amène, oui oui".
00:31:59 Puis au bout d'un moment, vous tenez plus, vous pissez dessus.
00:32:01 - C'est ce que vous avez fait.
00:32:03 - Et c'est assez dégradant.
00:32:05 - J'imagine. - Quand ça vous arrive.
00:32:07 Mais je suis pas le seul.
00:32:09 - Mais quand vous disiez
00:32:11 alors des infirmières
00:32:13 ou autres qui passaient à côté de votre
00:32:15 brancard, j'ai absolument besoin...
00:32:17 - Mais elles ont tellement de job,
00:32:19 il y a tellement de monde. On vous dit "oui oui,
00:32:21 vous avez soif,
00:32:23 vous pouvez rester 4 heures sans boire".
00:32:25 Je trouve que c'est dégradant.
00:32:27 Et moi j'en veux beaucoup,
00:32:29 c'est pas aux personnels
00:32:31 soignants que j'en veux, parce qu'ils sont
00:32:33 débordés en n'y croit rien.
00:32:35 J'en veux beaucoup à toutes
00:32:37 ces personnes qui viennent pour de la
00:32:39 bobologie et qui
00:32:41 pourrissent les urgences.
00:32:43 Mais c'est hallucinant de voir,
00:32:45 mais j'en ai vu, j'en ai vu passer.
00:32:47 Il y en a même qui viennent hurler
00:32:49 parce que le gamin s'est coupé un petit
00:32:51 morceau de doigt, il veut le passer en prévue.
00:32:53 Mais c'est hallucinant.
00:32:55 Si vous avez un jour l'occasion,
00:32:57 allez passer tout à fait
00:32:59 anonymement, allez passer
00:33:01 une journée aux urgences, tranquillement.
00:33:03 - J'y suis passé
00:33:05 notamment, ou également,
00:33:07 avec ma maman. J'ai pas envie de parler
00:33:09 d'ailleurs de ma vie privée
00:33:11 et de ce que j'ai vécu, mais je me retrouve
00:33:13 totalement dans ce que vous racontez.
00:33:15 Totalement.
00:33:17 Et effectivement, la question aujourd'hui est de savoir
00:33:19 s'il est possible de faire
00:33:21 un premier tri, un premier écrémage
00:33:23 avant que les gens
00:33:25 puissent arriver de leur propre chef
00:33:27 aux urgences.
00:33:29 C'est sans doute en train de se mettre en place, c'est sans doute ça
00:33:31 une des solutions, pas la seule,
00:33:33 bien évidemment. Merci beaucoup
00:33:35 en tout cas de votre témoignage, Jacques.
00:33:37 On va continuer parce que vous êtes vraiment très nombreux
00:33:39 à faire le 3910
00:33:41 et à nous dire ce que vous avez
00:33:43 un petit peu sur le cœur,
00:33:45 d'être passé par les services d'urgence.
00:33:47 C'est pas les médecins,
00:33:49 ce ne sont pas les infirmières qui sont en cause,
00:33:51 c'est sans doute le système
00:33:53 qu'il va falloir revoir
00:33:55 réformé et on vous attend
00:33:57 au 3210 pour témoigner tout de suite.
00:33:59 Envoyez-nous vos messages
00:34:01 sur l'application RTL
00:34:03 ou appelez-nous au 3210.
00:34:05 Jusqu'à
00:34:07 14h30, les auditeurs ont la parole
00:34:09 avec Vincent Parizeau sur RTL.
00:34:11 - Bonjour, on parle beaucoup
00:34:13 de la crise des urgences, mais quand
00:34:15 est-ce qu'on va enfin avoir plus
00:34:17 d'étudiants en médecine en France ?
00:34:19 On a supprimé le numerus clausus,
00:34:21 résultat, quand on n'a plus de médecin,
00:34:23 ça fait partie
00:34:25 de la crise des urgences,
00:34:27 des désirs médicaux, etc.
00:34:29 - Merci beaucoup
00:34:31 Magali de ce témoignage.
00:34:33 Effectivement, je pense que ça aussi, c'est une raison,
00:34:35 la punirie de médecins.
00:34:37 Il n'y a plus de numerus clausus,
00:34:39 c'est vrai, mais il faut 10 ans
00:34:41 pour former un médecin.
00:34:43 Il va encore falloir s'arrimer de patience
00:34:45 pour voir le résultat
00:34:47 sur le terrain.
00:34:49 Michael nous appelle de Thionville, il a fait le 3210.
00:34:51 Bonjour Michael.
00:34:53 - Bonjour.
00:34:55 - Ce que vous voulez nous raconter, ce n'est pas vieux,
00:34:57 ça a un mois, c'est ça ?
00:34:59 - Tout à fait, en effet, ma maman à 72 ans
00:35:01 a une fibrose au poumon,
00:35:03 donc une maladie assez importante.
00:35:05 - Qui l'empêche de respirer ?
00:35:07 - Oui, elle a toujours
00:35:09 les appareils d'oxygène.
00:35:11 Son état n'était pas super,
00:35:13 son médecin traitant
00:35:15 qui la suit très bien l'a envoyé dans un
00:35:17 hôpital où ils la connaissent, elle a déjà été hospitalisée.
00:35:19 Donc l'a envoyé en urgence
00:35:21 dans un hôpital en Saverne, pour ne pas citer.
00:35:23 Et arrivé là-haut,
00:35:25 ils n'étaient pas au courant de son arrivée, ils l'ont mis aux urgences.
00:35:27 Elle a patienté près de
00:35:29 19 heures dans les couloirs. - Combien ?
00:35:31 - 19 heures dans les couloirs.
00:35:33 Mais ce n'est même pas
00:35:35 forcément l'attente, parce qu'elle est patiente,
00:35:37 c'est quelqu'un qui a toujours été très respectueux
00:35:39 des services publics,
00:35:41 des institutions, etc.
00:35:43 Mais elle a été extrêmement mal accueillie.
00:35:45 C'est-à-dire que "Madame, on n'a pas le temps,
00:35:47 on ne sait pas pourquoi vous êtes là, ce n'est pas nous qui nous occupons de vous".
00:35:49 - Mais c'est son médecin
00:35:51 qui l'a... - Oui.
00:35:53 - C'est ça qui est dingue, dans votre témoignage,
00:35:55 c'est ça qui est fou, c'est-à-dire que c'est un médecin
00:35:57 qui dit "il faut que
00:35:59 votre maman aille aux urgences,
00:36:01 votre maman va aux urgences", et là en gros,
00:36:03 on lui dit "on ne sait pas pourquoi
00:36:05 vous êtes là, vous êtes resté
00:36:07 la 19h, rentrez chez vous".
00:36:09 - Alors manque de bol, on lui dit "c'est vendredi soir,
00:36:11 vous imaginez bien, donc
00:36:13 c'est le week-end". Je ne pensais pas que dans les hôpitaux
00:36:15 le week-end ça s'arrêtait, mais bon, voilà.
00:36:17 Mais ce n'est pas tout, c'est qu'il y a un médecin qui a été
00:36:19 fort désagréable, où dans la nuit, elle avait besoin de se lever,
00:36:21 elle est extrêmement faible pour aller aux toilettes,
00:36:23 on lui a dit "Mais Madame, vous attendez,
00:36:25 vous attendez", et au bout d'un moment, elle dit "je ne peux plus tenir".
00:36:27 - Ah oui, il y a mon témoignage de monsieur
00:36:29 qui nous a dit qu'il a été obligé de se faire
00:36:31 pipi dessus. - Ben voilà.
00:36:33 Et donc là, on lui a dit "Mais Madame,
00:36:35 chez vous aussi, vous allez aux toilettes à 3h du matin ?
00:36:37 Donc vous attendez". Donc bon,
00:36:39 je ne veux pas incriminer un docteur ou un autre,
00:36:41 mais c'est parce qu'ils sont tellement dans le jus,
00:36:43 tellement dans l'urgence,
00:36:45 comme je dirais, qu'on ne s'en occupe plus.
00:36:47 Et là où moi je suis vraiment très déçu,
00:36:49 je me dis que ma maman, qui a travaillé plus de 40 ans
00:36:51 en France, était femme de ménage,
00:36:53 où elle a toujours travaillé un minimum
00:36:55 de, je dirais,
00:36:57 de soins, c'est ce qu'on attend quand même, et moi ça me fait
00:36:59 peur pour moi, alors moi j'ai 40 ans,
00:37:01 mais j'ai très peur pour moi en me disant "Mais qu'est-ce qu'on va devenir
00:37:03 si on a besoin de se faire soigner, quoi ?
00:37:05 Qu'est-ce qu'on va faire avec nous ?"
00:37:07 Et puis encore, je dirais que dans
00:37:09 un pays, le plus important, on le sait,
00:37:11 c'est quand même la santé, l'éducation et la santé.
00:37:13 - Bien sûr, bien sûr. Et puis,
00:37:15 la capacité d'accueillir
00:37:17 les gens quand ils sont
00:37:19 extrêmement
00:37:21 fragiles et en danger.
00:37:23 - Si vous connaissez un peu de Chambide, on est proche de la frontière
00:37:25 luxembourgeoise, où on a un système de santé
00:37:27 au Luxembourg qui est extrêmement
00:37:29 bien. Alors, il est vrai que les gens
00:37:31 sont extrêmement mieux payés.
00:37:33 - C'est ça, c'est un cas particulier, le Luxembourg.
00:37:35 - Oui, ils sont très bien payés,
00:37:37 les gens sont, je dirais,
00:37:39 payés à leur juste valeur, mais
00:37:41 payons nos médecins, payons, au lieu d'aller les chercher
00:37:43 à l'étranger. J'ai une jeune fille
00:37:45 que je connais bien, qui fait des études de médecine, elle a en
00:37:47 première année, elle travaille 18 heures par jour
00:37:49 - Non, mais je sais bien. - du lundi au dimanche.
00:37:51 - Ça, je sais bien, effectivement. - C'est tellement difficile de devenir
00:37:53 médecin, alors que vous n'arrêtez pas de dire, vous,
00:37:55 dans les médias, et puis on le sait, nous aussi, qu'il manque tellement
00:37:57 de médecins chez nous.
00:37:59 - Ah bah oui, ça c'est sûr,
00:38:01 ça c'est sûr que, effectivement,
00:38:03 la priorité, c'est de former plus de médecins,
00:38:05 sans doute plus de médecins généralistes, pour accueillir
00:38:07 un petit peu plus, précisément. - Si je peux juste me permettre,
00:38:09 on a mis la barre très haut
00:38:11 pour que nos médecins soient les meilleurs du marché, pour
00:38:13 qu'ils viennent en France, mais on va les chercher à l'étranger,
00:38:15 c'est un peu comme l'histoire du poulet ukrainien, hein.
00:38:17 On va les chercher à l'étranger,
00:38:19 où ils ont des cahiers des charges beaucoup plus faibles
00:38:21 que chez nous. - Oui, vous avez raison.
00:38:23 - Bon, comment va votre maman
00:38:25 aujourd'hui, Mickaël ? - Ça va pas mieux,
00:38:27 parce que c'est pas une maladie qui se guérit,
00:38:29 mais en tout cas, elle me dit "je veux plus aller aux urgences,
00:38:31 je reste à la maison, c'est fini, je ne veux plus y aller".
00:38:33 - On comprend très bien. - C'est malheureux de se dire ça,
00:38:35 qu'on va tous, j'espère,
00:38:37 vieillir, et comment on va s'occuper
00:38:39 de nous, quoi ? - Bah,
00:38:41 en tout cas, on espère que ça va s'arranger, que ça va vraiment
00:38:43 être un problème pris à bras le corps, parce que si on s'en
00:38:45 réfère au nombre de témoignages
00:38:47 qu'on a aujourd'hui,
00:38:49 aux 30 d'audits,
00:38:51 pour nous raconter peut-être à chaque fois, d'ailleurs,
00:38:53 c'est la même chose, et vous êtes
00:38:55 tous à nous dire "on n'en veut pas
00:38:57 aux médecins, on n'en veut pas aux soignants, ils sont à bout,
00:38:59 ils sont pressés, ils n'ont pas le temps de
00:39:01 s'occuper de nous". Le problème,
00:39:03 c'est qu'effectivement, il y a trop de monde qui arrive aux urgences,
00:39:05 et il n'y a pas les capacités matérielles
00:39:07 de s'en occuper. Je remercie beaucoup, Mickaël,
00:39:09 en tout cas, de votre appel.
00:39:11 Bonne journée du côté de Thionville.
00:39:13 On a justement, parce qu'on parlait de ces médecins
00:39:15 généralistes, qui sont
00:39:17 de moins en moins nombreux, qui n'assurent
00:39:19 pas les gardes, ça c'est un problème,
00:39:21 et Gaëlle nous appelle de Nantes. Bonjour Gaëlle !
00:39:23 - Bonjour !
00:39:25 - Bienvenue ! Alors,
00:39:27 d'une certaine manière, je ne sais pas
00:39:29 si je dois vous féliciter, mais vous êtes
00:39:31 un médecin généraliste libéral
00:39:33 qui fait des gardes. - Tout à fait.
00:39:35 Moi j'exerce en Vendée, et en fait,
00:39:37 en Vendée, on a un système de garde
00:39:39 libéral qui fonctionne très bien, c'est-à-dire qu'il y a
00:39:41 un médecin généraliste de garde
00:39:43 tous les soirs entre 19h et minuit,
00:39:45 et le week-end,
00:39:47 on est deux, en fait c'est sectorisé,
00:39:49 et on est deux,
00:39:51 du samedi midi
00:39:53 à minuit le samedi, et du dimanche 8h
00:39:55 à minuit le dimanche. - Donc deux pour,
00:39:57 j'allais dire, une population
00:39:59 de combien de...
00:40:01 - Une grosse population quand même.
00:40:03 - C'est-à-dire que le soir,
00:40:05 la nuit, le week-end,
00:40:07 ça ne désemplit pas dans votre maison de santé ?
00:40:09 - Ça reste quand même,
00:40:11 enfin l'affluence est quand même relativement raisonnable,
00:40:13 parce qu'on fonctionne par secteur, donc le département
00:40:15 est quand même sectorisé,
00:40:17 et les appels sont régulés par le 15 ans.
00:40:19 - D'accord. C'est ça
00:40:21 qui doit se... c'est un exemple
00:40:23 de ce qu'il faut faire, parce que ça,
00:40:25 j'imagine que ça permet quand même de soulager les services d'urgence
00:40:27 dans le secteur. - Eh bien justement, c'est là que le bas blesse,
00:40:29 et je voulais aborder ce point de vue-là aussi,
00:40:31 c'est que, alors moi
00:40:33 ça fait 12 ans que je suis du libéral,
00:40:35 avant je suis passée aux urgences en tant qu'interne,
00:40:37 donc je connais très bien le système. - Vous connaissez très bien la question, oui.
00:40:39 - Je connais les deux versants,
00:40:41 et effectivement il y a des erreurs qui ont été faites,
00:40:43 la décision de fermeture de lits, etc.,
00:40:45 je n'en dis pas ça, mais il y a aussi
00:40:47 un gros problème de comportement
00:40:49 des gens, c'est-à-dire que
00:40:51 vous voyez là chez nous, le service d'urgence
00:40:53 a passé une certaine heure, en fait il est fermé,
00:40:55 c'est-à-dire que les gens pour y accéder doivent passer par le 15.
00:40:57 - Oui.
00:40:59 Quand vous dites parler du service d'urgence, c'est de vos gardes,
00:41:01 c'est ça ? - Non, pardon, le service
00:41:03 hospitalier. - Le service hospitalier, pardon.
00:41:05 - Je travaille il y a une dizaine de minutes de l'hôpital,
00:41:07 du coup. - L'urgence de l'hôpital, oui.
00:41:09 - Voilà, donc les gens appellent... - Appellent le 15.
00:41:11 - Appellent le 15, qui renvoient vers moi,
00:41:13 pour des motifs
00:41:15 qui honnêtement ne relèvent pas de l'urgence
00:41:17 vitale. C'est ce qu'on appelle
00:41:19 en fait l'urgence ressentie.
00:41:21 Pour les gens, tout est urgent,
00:41:23 mais ils oublient qu'avant tout les urgences, c'est quand même
00:41:25 réservé aux urgences vitales. - Et ça, je pense qu'il faudrait
00:41:27 le rappeler, et peut-être même faudrait le dire
00:41:29 et l'écrire, "urgence vitale",
00:41:31 ou "extrême urgence",
00:41:33 effectivement, parce que
00:41:35 je sais pas, on parlait tout à l'heure d'une grosse
00:41:37 coupure, c'est pas une extrême urgence.
00:41:39 - Vous avez des exemples ? - C'est un peu une gêne en médecine générale.
00:41:41 Par exemple, moi je fais de la suture le week-end,
00:41:43 alors des choses non compliquées, évidemment,
00:41:45 quand ça nécessite une chirurgie,
00:41:47 c'est bien l'urgence. Mais par exemple,
00:41:49 hier, je peux vous donner un exemple,
00:41:51 il y a une dame qui s'est présentée spontanément
00:41:53 dans le service d'urgence hospitalier,
00:41:55 donc on m'appelle pour la réorienter
00:41:57 vers moi, donc à 10 minutes de route,
00:41:59 qui sert un cabinet, je la reçois
00:42:01 dans l'heure, j'avais un délai tout à fait correct.
00:42:03 Donc c'est une dame qui avait un tableau de
00:42:05 sciatique, qui n'avait absolument
00:42:07 aucun signe de gravité, aucune complication
00:42:09 neurologique, cette dame avait mal.
00:42:11 - Une sciatique, oui, elle avait mal,
00:42:13 effectivement, c'est très très douloureux une sciatique,
00:42:15 c'est sûr. - Elle avait un rendez-vous
00:42:17 programmé avec son médecin généraliste
00:42:19 le mardi, donc c'est-à-dire demain.
00:42:21 Mais cette dame n'a pas supporté d'attendre,
00:42:23 elle n'a pas jugé utile d'aller chercher
00:42:25 des médicaments en ordonnance, par exemple
00:42:27 du paracétamol ou du buprophène qu'on peut
00:42:29 trouver en pharmacie de garde, et donc elle a
00:42:31 sollicité un rendez-vous un dimanche.
00:42:33 - Oui, voilà, c'est ça,
00:42:35 effectivement, là vous soulignez aussi un point très
00:42:37 important, c'est qu'aujourd'hui, on ne veut plus
00:42:39 attendre, on ne peut plus tolérer
00:42:41 d'avoir mal, si on a mal, il faut
00:42:43 tout de suite aller aux urgences, alors
00:42:45 que ça fait aussi partie, par exemple, une
00:42:47 sciatique, il n'y a aucun caractère
00:42:49 d'urgence, en tout cas d'urgence vitale,
00:42:51 évidemment. C'était très intéressant
00:42:53 de vous entendre Gaëlle, et de savoir que
00:42:55 du côté, alors vous êtes à Nantes, c'est ça, en Vendée,
00:42:57 dans ce coin-là ? - Alors moi,
00:42:59 j'habite en Atlantique, mais j'exerce en Vendée,
00:43:01 donc en Vendée, c'est organisé,
00:43:03 il y a des médecins de garde tous les soirs et tous les week-ends.
00:43:05 - Eh bien ça, c'est intéressant, c'est
00:43:07 important, c'est un exemple. Merci beaucoup Gaëlle,
00:43:09 je vous souhaite une bonne journée, on va marquer
00:43:11 une courte pause, il est 2h - 10,
00:43:13 et puis on va vous retrouver, parce que
00:43:15 vous n'arrêtez pas d'appeler,
00:43:17 et ensuite on va changer de sujet,
00:43:19 on va parler
00:43:21 du Rassemblement National, est-ce qu'il fait
00:43:23 partie de l'arc républicain ?
00:43:25 Mais d'abord, qu'est-ce que ça veut dire, l'arc républicain ?
00:43:27 Allez, à tout de suite, 39.
00:43:29 Jusqu'à 14h30,
00:43:31 Vincent Paréseau vous donne
00:43:33 la parole sur RTL.
00:43:35 Les auditeurs ont
00:43:37 la parole avec Vincent Paréseau
00:43:39 sur RTL. - On change donc de sujet,
00:43:41 et on parle du Rassemblement National,
00:43:43 ce parti ne s'inscrit pas
00:43:45 dans l'arc républicain, voilà ce
00:43:47 qu'a dit Emmanuel Macron dans les colonnes de
00:43:49 l'UMA, démentant d'ailleurs,
00:43:51 d'une certaine manière, ce qu'avait dit
00:43:53 Gabriel Attal, qui début
00:43:55 du mois, estimait que tous les
00:43:57 partis représentés à l'Assemblée
00:43:59 Nationale faisaient partie de cet arc républicain.
00:44:01 Alors, l'arc républicain,
00:44:03 tiens, ça c'est intéressant, avant de prendre les auditeurs
00:44:05 d'RTL, on va peut-être se poser
00:44:07 quelques questions avec vous. Bonjour
00:44:09 Thomas Despraies. - Bonjour Vincent, bonjour à tous.
00:44:11 - Du service politique d'RTL. Alors, c'est quoi
00:44:13 cet arc républicain ? C'est d'ailleurs une expression
00:44:15 assez récente. - Oui, plutôt,
00:44:17 en fait c'est même Emmanuel Macron et son entourage eux-mêmes
00:44:19 qui ont inventé ce concept au début
00:44:21 du deuxième quinquennat, manière de dire
00:44:23 que oui, le RN et la France insoumise
00:44:25 avaient bien des représentants au sein même
00:44:27 de l'hémicycle, mais que non,
00:44:29 ils refusaient de travailler avec eux.
00:44:31 Elisabeth Borne d'ailleurs avait elle-même
00:44:33 exclu ces deux partis de l'arc républicain
00:44:35 mais à vrai dire, en fait, Vincent, cette notion
00:44:37 elle est assez floue. Enfin, j'imagine que vous allez en parler
00:44:39 avec les auditeurs, mais on a un peu de mal à
00:44:41 comprendre derrière quoi se range Emmanuel Macron.
00:44:43 Est-ce que cela veut dire que ces partis ne
00:44:45 respectent pas la République ? Ils ont quand même pourtant
00:44:47 été élus par le peuple. Est-ce que
00:44:49 ça veut dire que leurs propositions de loi sont
00:44:51 anti-républicaines ? À vrai dire, parfois
00:44:53 même les républicains, qui sont pourtant dans cet arc
00:44:55 républicain, selon le président,
00:44:57 parfois les républicains proposent eux-mêmes
00:44:59 des textes qui modifieraient
00:45:01 la Constitution et donc la règle
00:45:03 de base de la République. Bref, c'est assez
00:45:05 flou. Gabriel Attal, lui, a tranché.
00:45:07 La règle pour lui était assez simple. L'arc républicain,
00:45:09 c'est l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:45:11 Au moins, c'est plus simple.
00:45:13 Voilà, Thomas Dépré. J'allais dire, c'est clair.
00:45:15 C'est clairement exprimé. C'est ce que vous avez fait.
00:45:17 En revanche, c'est flou.
00:45:19 Et comme disait Martine Aubry,
00:45:21 quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup.
00:45:23 Alors, je voudrais savoir ce qu'en pense Thierry
00:45:25 du côté de Valence. Bonjour Thierry.
00:45:27 - Oui, bonjour. Bonjour aux auditeurs.
00:45:29 Bonjour à tous mes amis routiers, aussi.
00:45:31 - On salue aussi tous ceux
00:45:33 qui roulent en ce moment
00:45:35 à bord des camions,
00:45:37 ou autres d'ailleurs, et qui nous écoutent en tout cas
00:45:39 sur RTL.
00:45:41 Le RN n'est pas dans l'arc républicain.
00:45:43 Voilà donc ce que dit Emmanuel Macron.
00:45:45 - J'aimerais que Macron me définisse
00:45:47 l'arc républicain. - Oui, on a du mal.
00:45:49 Vous avez entendu, même nos
00:45:51 journalistes politiques n'y arrivent pas.
00:45:53 - Déjà, même lui, je ne sais même pas si c'est...
00:45:55 Je crois qu'il a extrêmement
00:45:57 peur. Je crois que c'est surtout une peur
00:45:59 qu'il a de ce qui va se passer aux
00:46:01 élections européennes.
00:46:03 - C'est-à-dire que
00:46:05 le RN soit devant et loin, loin devant
00:46:07 la liste de la majorité.
00:46:09 - Le RN sera loin, loin devant.
00:46:11 En plus, j'aime pas cette expression
00:46:13 mais avec la prise de guerre, ce qui n'est pas
00:46:15 une prise de guerre, avec le ralliement
00:46:17 - Du patron de Frontex, de l'ancien patron de Frontex.
00:46:19 - Non mais c'est
00:46:21 très important ce qui se passe. Parce que le patron
00:46:23 de Frontex, il a quand même été, pendant
00:46:25 7 ans, de 1995 à
00:46:27 2022, il a quand même été
00:46:29 au cœur de
00:46:31 l'Europe. Et il a vu
00:46:33 ce qui se passait au niveau de l'immigration.
00:46:35 Et ça, c'est très très important.
00:46:37 Je crois qu'il va avoir... Il est en numéro 3 sur la liste
00:46:39 du RN. Et je pense
00:46:41 qu'il va avoir un poids très important.
00:46:43 Et c'est d'ailleurs pour ça que
00:46:45 ils ont tellement peur qu'ils
00:46:47 s'en prennent à... Je donnerai pas de nom
00:46:49 mais qu'ils s'en prennent à des chaînes
00:46:51 de télévision.
00:46:53 Et je trouve ça...
00:46:55 - Pourquoi... Il n'est pas question de s'en prendre.
00:46:57 C'est pas parce que vous avez
00:46:59 une procédure qui a été
00:47:01 demandée, je crois, par le Conseil d'État.
00:47:03 - Non, c'est même pas le Conseil d'État qui a demandé cette
00:47:05 mesure. Non, non, non, non.
00:47:07 C'est...
00:47:09 - Reportage sans frontières, oui. Mais c'est le Conseil d'État qui l'a...
00:47:11 J'allais dire,
00:47:13 mise en oeuvre,
00:47:15 en musique. - Tout à fait.
00:47:17 L'Arkhom a clairement dit qu'il était pour la liberté
00:47:19 d'expression. - Oui, bien sûr, bien sûr.
00:47:21 Bien sûr. Après, les chaînes
00:47:23 sont soumises à des autorisations d'émettre.
00:47:25 Les chaînes de télévision
00:47:27 qui sont redonnées régulièrement.
00:47:29 - Il y a certaines chaînes de télévision
00:47:31 et de radio qui feraient bien
00:47:33 de pas jouer à ce jeu-là. Parce qu'au niveau du pluralisme,
00:47:35 c'est loin d'être le cas.
00:47:37 - En tout cas, pas sur RTL. Parce que sur RTL,
00:47:39 le pluralisme, on le respecte et je peux vous dire
00:47:41 que c'est d'ailleurs
00:47:43 compliqué. J'aimerais bien
00:47:45 vous inviter de temps en temps
00:47:47 ici dans les conférences de rédaction.
00:47:49 Parce qu'on calcule tout à la seconde
00:47:51 près quasiment. Et pas seulement
00:47:53 en période électorale. - Je peux me permettre
00:47:55 une petite réflexion quand même ? - Allez-y Thierry, bien sûr.
00:47:57 - C'est la
00:47:59 différence de ton dans les interviews
00:48:01 en fonction des personnes qui sont interrogées.
00:48:03 - Et c'est peut-être aussi en fonction
00:48:05 de votre propre opinion, tiens, que vous dites ça.
00:48:07 - Non, non, franchement, non.
00:48:09 Je suis très objectif dans ce que je dis. Quand j'entends
00:48:11 par exemple l'acharnement,
00:48:13 les différences de ton d'amandine ou d'égo,
00:48:15 en fonction, que ce soit un député
00:48:17 ou un rassemblement national...
00:48:19 - Alors ça, c'est votre ressenti.
00:48:21 Je comprends Thierry.
00:48:23 Et puis je suis pas là ni pour...
00:48:25 - Non, non, non, enfin bref.
00:48:27 - Défendre qui que ce soit et accuser qui que ce soit.
00:48:29 Mais je pense que c'est votre propre
00:48:31 ressenti en fonction
00:48:33 de vos opinions politiques.
00:48:35 Et ça, je peux le comprendre.
00:48:37 Mais ça, ça a été de tout temps.
00:48:39 - Vous savez, je regarde régulièrement,
00:48:41 le matin, sur Facebook,
00:48:43 les auditeurs, enfin pas les auditeurs,
00:48:45 à la parole, RTL Petit Matin.
00:48:47 Je vois les commentaires.
00:48:49 Les commentaires, ils sont relativement
00:48:51 d'accord avec moi, dans l'ensemble.
00:48:53 Enfin bref, le problème,
00:48:55 c'est que Macron a peur,
00:48:57 a extrêmement peur. Voilà, je pense que c'est ça.
00:48:59 Et il recommence
00:49:01 ce qu'il avait lâché prise,
00:49:03 à rediaboliser à nouveau
00:49:05 le rassemblement national,
00:49:07 parce qu'il a peur, tout simplement.
00:49:09 - D'accord. - Parce que pour moi, à la limite,
00:49:11 celui qui fait le moins partie de l'arc
00:49:13 républicain, au niveau
00:49:15 de la...
00:49:17 de l'Assemblée nationale, ça serait encore LFI.
00:49:19 Il faut voir le comportement des députés.
00:49:21 Il n'y a rien à dire sur les députés.
00:49:23 Justement, il n'y a rien à dire sur les députés
00:49:25 RN. Rien. Rien.
00:49:27 - Alors, oui, enfin,
00:49:29 il y a quand même eu quelque chose à dire, mais globalement,
00:49:31 on peut aussi être assez d'accord avec ce que vous dites
00:49:33 sur l'attitude des députés
00:49:35 de la France insoumise. On ne peut pas dire
00:49:37 qu'il n'y ait pas eu de hic et de clash
00:49:39 avec certains
00:49:41 représentants du Rassemblement national, on s'en souvient.
00:49:43 En tout cas, ce que je peux vous proposer,
00:49:45 Thierry, c'est bien d'être à l'écoute
00:49:47 chaque matin d'RTL,
00:49:49 et notamment d'interview d'Amandine Bégaud
00:49:51 à 7h45,
00:49:53 et je suis persuadé
00:49:55 que vous allez changer d'avis. J'en suis certain.
00:49:57 On va marquer une courte pause.
00:49:59 On va continuer sur ce sujet.
00:50:01 J'aimerais bien qu'on ait Samuel en ligne, parce que ça,
00:50:03 ça m'intéresse, Samuel. Il sera
00:50:05 invité mercredi à la
00:50:07 cérémonie pour l'entrée
00:50:09 au Panthéon de
00:50:11 Missac Manouchian, et de son épouse d'ailleurs.
00:50:13 Il y sera
00:50:15 en tant que petit-neveu,
00:50:17 enfin, membre de la famille
00:50:19 des 23, vous savez, les 23
00:50:21 de l'affiche rouge.
00:50:23 J'aimerais bien qu'on parle avec lui de la présence au nom
00:50:25 de Mme Le Pen. A tout de suite, 3210.
00:50:27 C'est à vous.
00:50:29 Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL
00:50:31 ou au 3210.
00:50:33 50 centimes.
00:50:35 RTL.
00:50:37 Il est
00:50:39 14h.
00:50:41 Et à 14h, sur RTL,
00:50:47 c'est comme ça. C'est Lisa Marie Marques
00:50:49 qui vous informe.
00:50:51 Lisa Marie, à la une,
00:50:53 il y a Jonathan Daval,
00:50:55 qui a été condamné à 25 ans de prison pour le meurtre
00:50:57 de son épouse, et qui porte
00:50:59 plainte contre son ex-belle-famille.
00:51:01 Une plainte pour diffamation
00:51:03 à l'encontre de la mère
00:51:05 et de la sœur d'Alexia,
00:51:07 pour des propos tenus dans la série
00:51:09 Canal+ consacrée à l'affaire Daval
00:51:11 qui font ressurgir la
00:51:13 thèse de l'empoisonnement volontaire.
00:51:15 L'autre info de la matinée,
00:51:17 elle nous vient de Marseille, puisque
00:51:19 Gennaro Gattuso, l'entraîneur de l'OM,
00:51:21 fait déjà ses valises.
00:51:23 Et oui, l'entraîneur italien quitte l'OM,
00:51:25 il paie les mauvais résultats du club
00:51:27 Marseille en crise, après
00:51:29 la défaite de Troyes 1-0 hier soir
00:51:31 à Brest.
00:51:33 - D'ailleurs, on reste à Marseille, avec un nouveau coup de pression
00:51:35 des agriculteurs. - Et oui, le mouvement
00:51:37 des agriculteurs reprend dans les bouches du Rhône.
00:51:39 Plusieurs sites marseillais sont bloqués
00:51:41 depuis tôt ce matin. Les agriculteurs
00:51:43 sont arrivés par exemple devant le Mussem
00:51:45 où ils se sont installés avec des animaux.
00:51:47 Une nouvelle mobilisation des
00:51:49 agriculteurs à 5 jours du
00:51:51 Salon de l'Agriculture.
00:51:53 On a appris également tout à l'heure
00:51:55 que Gabriel Attal tiendra une conférence
00:51:57 de presse à Matignon, mercredi,
00:51:59 consacrée à la crise agricole.
00:52:01 - Et puis parlons fromage. - Ah bah oui !
00:52:03 - RTL vous permet de choisir le fromage
00:52:05 préféré des Français
00:52:07 parmi le Pont-l'Evêque, le Maroilles,
00:52:09 le Roquefort, l'Abondance
00:52:11 et le Sainte-Mort de Touraine.
00:52:13 Et aujourd'hui, Pierre Herbulot nous fait
00:52:15 découvrir les secrets du Pont-l'Evêque.
00:52:17 - Dans la petite pièce de fabrication,
00:52:19 un peu plus de 500 litres de lait frais
00:52:21 de vache normande sont transformés chaque jour.
00:52:23 - On a mis la présure et donc
00:52:25 après 1h30, là, on est en train de
00:52:27 faire la fabrication du Pont-l'Evêque.
00:52:29 - Ça c'est Caroline Martin, la productrice.
00:52:31 La présure sert à faire coaguler
00:52:33 le lait. - Donc on égoutte le cahier
00:52:35 et on met directement au moule
00:52:37 qui est voilà, semi-égoutté.
00:52:39 - Dans leur moule carré, les Pont-l'Evêque salés
00:52:41 sont retournés tous les jours pendant 10 jours
00:52:43 avant le vieillissement en chambre froide.
00:52:45 - Alors ceux qui vont être les plus affinés
00:52:47 vont être par ici. Ceux-là vont être prêts
00:52:49 à déguster. Vous voyez, la pâte là,
00:52:51 bien aérée. - Pour m'accompagner,
00:52:53 des alliés de choix. - Marinette Lebon,
00:52:55 membre de la confrérie du Pont-l'Evêque
00:52:57 depuis 20 ans. - Alors moi, c'est Jacqueline,
00:52:59 grand maître de la confrérie du Pont-l'Evêque.
00:53:01 - Mes honneurs. - Oui, merci.
00:53:03 - Hum. - Ça sent la soporte.
00:53:05 - C'est super bon. Qu'est-ce qui vous plaît dans le Pont-l'Evêque,
00:53:07 vous ? - Bah, le goût.
00:53:09 - Enfin, j'espère. - D'abord. Puis, je trouve
00:53:11 que c'est un fromage qui est noble.
00:53:13 - Au petit déjeuner, dans un café noir,
00:53:15 ça a un goût de noisette.
00:53:17 C'est une merveille. - Aïe, aïe, aïe.
00:53:19 Pourquoi est-ce que le Pont-l'Evêque doit gagner
00:53:21 notre concours RTL du meilleur fromage ?
00:53:23 - Parce que c'est le meilleur. - Voilà.
00:53:25 - Pop, pop, pop, pop, c'est le meilleur,
00:53:27 c'est le meilleur. Bah oui, si vous aimez
00:53:29 le Pont-l'Evêque. Mais y a-t-il...
00:53:31 Quels sont les fromages en compétition ? - Alors, le
00:53:33 Pont-l'Evêque, donc le maroilles, le roquefort,
00:53:35 l'abondance et le saint-mort de Touraine.
00:53:37 - Ah, y a des bas. Et quand y a des bas, d'ailleurs, ça peut
00:53:39 se prolonger dans les auditeurs, on la parole. Alors pas aujourd'hui,
00:53:41 parce que notre programme est fait.
00:53:43 Mais par exemple, demain ou après-demain,
00:53:45 n'hésitez pas, on peut en parler,
00:53:47 quel est votre fromage préféré ? - Moi, je vote
00:53:49 pour le roquefort. - Et puis surtout, j'aimerais bien
00:53:51 que, justement, des producteurs,
00:53:53 ceux qui nous font ce fromage,
00:53:55 nous appellent et nous expliquent
00:53:57 leur passion et qu'est-ce que ça représente aujourd'hui
00:53:59 de faire du fromage. - Et surtout, pour voter,
00:54:01 vous pouvez aller sur l'application RTL
00:54:03 ou RTL.fr pour voter pour votre
00:54:05 fromage préféré. - Ça, faut pas vous
00:54:07 priver de voter. Le ciel ?
00:54:09 - Demain, mardi, le temps deviendra
00:54:11 temporairement plus sec sur la France.
00:54:13 Le ciel restera nuageux
00:54:15 au nord de la Loire avec quelques éclaircies.
00:54:17 Le soleil s'imposera plus facilement
00:54:19 au sud après la dissipation
00:54:21 des brouillards matinaux.
00:54:23 - Vincent Parizeau.
00:54:25 - Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:54:27 - Alors, Victor, on vous retrouve.
00:54:29 Qu'est-ce que ça donne sur les réseaux
00:54:31 sociaux que nous disent nos auditeurs ?
00:54:33 - Très rapidement, Luc, monsieur le
00:54:35 président est toujours bien inspiré
00:54:37 concernant le RN, mais rien concernant
00:54:39 LFI. Philippe, c'est Emmanuel
00:54:41 Macron qui m'a convaincu de voter RN.
00:54:43 Et puis, Marie-Lyne réagit déjà sur le sujet
00:54:45 dont on va parler dans quelques instants.
00:54:47 Il s'agit de l'école. Est-ce que c'était mieux
00:54:49 avant ? Car ce soir, sur M6,
00:54:51 à 21h10, vous pouvez retrouver
00:54:53 l'école a remonté dans le temps. Avant,
00:54:55 quand on sortait de l'école élémentaire, nous
00:54:57 savions lire, écrire et compter. C'était les
00:54:59 savoirs fondamentaux. Aujourd'hui, ce n'est
00:55:01 plus le cas. - Effectivement. Et ça,
00:55:03 on va en parler dans quelques minutes, mais
00:55:05 je voudrais qu'on parle de l'entrée
00:55:07 au Panthéon, mercredi,
00:55:09 de Missac-Manouchian,
00:55:11 avec l'hommage qui sera rendu
00:55:13 bien sûr à tous ceux qui ont été
00:55:15 exécutés ce jour-là
00:55:17 au Mont-Valérien.
00:55:19 Samuel nous appelle.
00:55:21 Bonjour, Samuel. - Bonjour, monsieur
00:55:23 Parizeau. - Vous serez
00:55:25 mercredi à la cérémonie, c'est ça ?
00:55:27 - Oui, effectivement. Je suis
00:55:29 le petit-neveu de César
00:55:31 Carini, qui a été
00:55:33 fusillé le
00:55:35 21 février avec Missac-Manouchian.
00:55:37 - Bien sûr.
00:55:39 Il était italien ?
00:55:41 - Oui, c'était un italien,
00:55:43 l'italien du Nord, de la province
00:55:45 de Bologne, né à Castelgrigliano di Peppoli.
00:55:47 - Alors,
00:55:49 il y a un débat, il y a une polémique.
00:55:51 Emmanuel Macron a dit que Marine
00:55:53 Le Pen... Vu l'histoire,
00:55:55 évidemment, des origines
00:55:57 du parti de Marine Le Pen,
00:55:59 et ce qui s'est passé, évidemment,
00:56:01 pendant la Deuxième Guerre mondiale,
00:56:03 et l'occupation, qu'elle serait
00:56:05 bien inspirée de ne pas venir
00:56:07 pour cette cérémonie d'entrée
00:56:09 au Panthéon. Et on a appris tout à l'heure que
00:56:11 Marine Le Pen y sera. Elle a dit qu'elle viendrait.
00:56:13 Qu'en dites-vous ?
00:56:15 - Alors, moi, ce que
00:56:17 j'en dis, c'est que je pense
00:56:19 que toute politique gardée,
00:56:21 toute proportion gardée, Madame Le Pen
00:56:23 devrait avoir un peu de savoir-vivre
00:56:25 vis-à-vis des familles,
00:56:27 des fusillés
00:56:29 et des résistants, parce que
00:56:31 effectivement,
00:56:33 vous l'avez dit à juste titre,
00:56:35 c'est que l'origine
00:56:37 de... en tout cas,
00:56:39 les racines de son parti
00:56:41 viennent quand même de
00:56:43 de l'extrême droite, on va dire, d'une manière générale.
00:56:45 Et j'ai retrouvé,
00:56:47 en préparant un peu tout à l'heure
00:56:49 mon intervention, qu'en 1987,
00:56:51 son père, et elle ne peut pas
00:56:53 nier le lien de filiation...
00:56:55 - Elle peut nier le lien de filiation,
00:56:57 mais elle peut dire qu'aujourd'hui,
00:56:59 son père n'est plus membre du parti
00:57:01 et que le parti a changé, ça c'est sûr.
00:57:03 - En tout cas, il a quand même
00:57:05 été le fondateur du parti
00:57:07 et il a quand même bien nié
00:57:09 l'existence
00:57:11 des chambres à gaz,
00:57:13 ce qui n'était qu'un détail de l'histoire.
00:57:15 Alors, moi, je ne veux pas que des gens qui ont pu
00:57:17 penser cela à un moment, alors après,
00:57:19 sous toute proportion gardée, elle a pu,
00:57:21 elle peut, et elle a le droit de changer d'idée.
00:57:23 C'est la dalle.
00:57:25 Mais,
00:57:27 que
00:57:29 l'extrême droite qu'elle représente,
00:57:31 moi je dis qu'elle n'a rien
00:57:33 à faire au Panthéon, à nos côtés.
00:57:35 Et par
00:57:37 respect pour les familles,
00:57:39 et par respect pour chacun des
00:57:41 23 qui ont été fusillés
00:57:43 ce jour-là, qui sont morts pour la France,
00:57:45 et qui sont
00:57:47 partis pour leurs idées.
00:57:49 Et je pense que Mme Le Pen
00:57:51 a qualifié les propos de M. Macron
00:57:53 d'outrageants.
00:57:55 Eh bien, moi je vais lui demander
00:57:57 juste d'être un petit peu
00:57:59 plus
00:58:01 respectueuse de nous, en ne
00:58:03 venant pas. Voilà.
00:58:05 - Vous le lui demandez ? - Moi je lui demande solennellement.
00:58:07 Ne venez pas Mme Le Pen.
00:58:09 - Eh bien c'est dit.
00:58:11 C'est dit clairement, et c'est
00:58:13 dit avec le cœur
00:58:15 sur RTL. Merci beaucoup d'être
00:58:17 intervenu pour le dire en direct dans
00:58:19 les auditeurs ont la parole.
00:58:21 Samuel, petit neveu
00:58:23 de César
00:58:25 et de Luchcarini.
00:58:27 L'un des 23, évidemment,
00:58:29 fusillés,
00:58:31 on le dit, et on va
00:58:33 beaucoup en parler mercredi,
00:58:35 au Mont Valérien, pour
00:58:37 l'entrée au Panthéon
00:58:39 de Missac-Manouchian,
00:58:41 qui sera accompagné d'ailleurs, pour ne pas
00:58:43 les séparer de son épouse
00:58:45 Mélinée. Merci beaucoup
00:58:47 Samuel. On marque une courte pause, et puis dans un instant
00:58:49 on va parler de notre école, de votre école,
00:58:51 de celle que vous avez connue.
00:58:53 Est-ce que c'était mieux avant ?
00:58:55 Vaste question. D'ailleurs,
00:58:57 vous pourrez ce soir regarder sur
00:58:59 M6, l'école a remonté
00:59:01 le temps. A tout de suite.
00:59:03 ...
00:59:29 C'est sûr que ça nous...
00:59:31 C'est un France-Gal, sacré Charlemagne !
00:59:33 Mais ça tombe très bien,
00:59:35 ça ne nous rajeunisse pas, parce qu'on va
00:59:37 remonter le temps
00:59:39 à partir de 21h10,
00:59:41 ce soir, sur M6.
00:59:43 La machine à remonter le temps sera
00:59:45 en marche sur l'école.
00:59:47 Parce que c'est vrai qu'on est souvent tenté
00:59:49 de dire "c'était mieux
00:59:51 avant l'école". Alors,
00:59:53 est-ce que c'était mieux avant ? On va savoir
00:59:55 ce que vous en pensez.
00:59:57 Nicolas !
00:59:59 C'est intéressant, un prof a fait le 3210,
01:00:01 il s'appelle Nicolas, prof d'histoire-géo.
01:00:03 Bonjour Nicolas !
01:00:05 - Bonjour M. Pariseau. - Jeune prof,
01:00:07 30 ans. - Oui, c'est ça.
01:00:09 Je profite déjà depuis une dizaine d'années.
01:00:11 - Oui, bien sûr, vous enseignez depuis une dizaine
01:00:13 d'années, mais vous-même,
01:00:15 vous êtes allé à l'école primaire,
01:00:17 j'allais dire,
01:00:19 attendez que je calcule un petit peu,
01:00:21 dans les années 2000. - Oui, c'est ça.
01:00:23 - Est-ce que vous estimez
01:00:25 que c'était mieux avant, je veux dire, avant les années 2000 ?
01:00:27 - Déjà, ce genre d'émission,
01:00:29 c'est la tarte à la crème de la télévision,
01:00:31 on a déjà eu le portionnat de chazagne,
01:00:33 mais effectivement, moi, l'autre jour,
01:00:35 je suis tombé sur des vieilles lettres de ma grand-mère
01:00:37 qui est née en 36, elle avait une dizaine
01:00:39 d'années, je suis sûr qu'aujourd'hui,
01:00:41 on donne ces mêmes lettres à des jeunes à écrire,
01:00:43 c'est tout fait de faux d'orthographe, il n'y a absolument pas
01:00:45 le même vocabulaire. Vous regardez
01:00:47 les vidéos INA d'enfants
01:00:49 quand ils sont questionnés
01:00:51 sur leur vécu dans les années 50,
01:00:53 ils ont un vocabulaire riche, étoffé,
01:00:55 soigné, des nuancés qu'ils n'ont plus aujourd'hui.
01:00:57 - Ça, c'est effectivement, et c'est très frappant,
01:00:59 il suffit d'ouvrir un cahier,
01:01:01 même des élèves
01:01:03 des années 60, 70,
01:01:05 c'est très, très
01:01:07 différent de ce que l'on connaît aujourd'hui,
01:01:09 notamment sur les savoirs fondamentaux,
01:01:11 écrire,
01:01:13 lire, compter,
01:01:15 là, il y avait sans doute
01:01:17 une longueur d'avance, mais est-ce que
01:01:19 le savoir en général
01:01:21 n'était pas,
01:01:23 j'allais dire, aussi large qu'aujourd'hui ?
01:01:25 Il y avait tout à l'heure un prof
01:01:27 de géo, justement,
01:01:29 c'est intéressant, parce que vous l'êtes aussi, qui disait
01:01:31 dans les années 60, 70,
01:01:33 à l'école, on apprenait l'histoire de France.
01:01:35 Et il y avait très
01:01:37 peu de ce qui aujourd'hui nous entoure.
01:01:39 Est-ce que c'est vrai, Nicolas ? - Oui,
01:01:41 aujourd'hui, ils ne connaissent plus l'histoire de France,
01:01:43 ils ne connaissent plus la géographie française, et moi, c'est en 3e
01:01:45 que je revois les départements, les régions,
01:01:47 les fleuves, les montagnes, ce que j'apprenais
01:01:49 par cœur à l'école primaire.
01:01:51 - On apprenait le département,
01:01:53 tous les chiffres,
01:01:55 aujourd'hui,
01:01:57 on ne le sait plus, mais on sait autre chose,
01:01:59 ils apprennent autre
01:02:01 chose, Nicolas ? Je me pose la question.
01:02:03 - Le problème, c'est d'avoir voulu les disperser
01:02:05 sur plein de choses, mais comment est-ce qu'on peut
01:02:07 prôner une ouverture à l'autre si des gens ne se
01:02:09 connaissent pas soi-même ?
01:02:11 Donc, non, et même
01:02:13 aujourd'hui, je suis devenu, moi, Champollion, parce que je suis obligé
01:02:15 de déchiffrer les hiérodix qu'ils écrivent.
01:02:17 Mais c'est une catastrophe.
01:02:19 - C'est la pire de vos aîtes que vous avez à chaque fois
01:02:21 devant les yeux.
01:02:23 - Sur des copies doubles qui sont remplies,
01:02:25 quand vous n'avez pas à lire ou que vous devez lire
01:02:27 à voix haute ce qui est écrit pour pouvoir
01:02:29 comprendre le sens des mots, c'est dramatique.
01:02:31 Et on a perdu cette exigence-là
01:02:33 de savoir écrire, de savoir compter
01:02:35 et donc d'avoir du vocabulaire.
01:02:37 - Ce sont des élèves de quelle classe, Nicolas ?
01:02:39 - J'ai des 5e,
01:02:41 j'ai des 3e, et après j'ai des étudiants à l'université.
01:02:43 - Oui.
01:02:45 Et est-ce que vous avez vu, alors vous êtes peut-être
01:02:47 encore un petit peu jeune pour avoir...
01:02:49 Est-ce que vous avez vu le niveau baisser en 10 ans
01:02:51 par rapport à lorsque vous avez commencé ?
01:02:53 - Ce que j'ai vu c'est les manuels fondre
01:02:55 comme neige au soleil. Il y a de moins en moins de choses
01:02:57 dans les manuels. Des documents qui sont
01:02:59 de plus en plus édulcorés pour qu'ils soient
01:03:01 compréhensibles par des jeunes qui ont moins de vocabulaire.
01:03:03 Et oui, déjà il y a un certain niveau
01:03:05 qui y baisse. On ne demande plus de
01:03:07 corriger l'orthographe quand je corrige les examens
01:03:09 nationaux du brevet, par exemple.
01:03:11 Donc tant qu'on arrive à déchiffrer, on met les points.
01:03:13 - Ah oui, même si c'est truffé de faute,
01:03:15 on n'arrive pas de points sur une copie truffée
01:03:17 de faute d'orthographe ? - Non, sur une copie d'histoire géographique,
01:03:19 si on arrive à comprendre et si le sens
01:03:21 est plutôt correct, on ne va pas pénaliser
01:03:23 l'orthographe. Voilà les consignes qu'on reçoit.
01:03:25 - Oui, effectivement.
01:03:27 Et le résultat, ben là sous les yeux,
01:03:29 il suffit alors, même pas d'ailleurs d'aller
01:03:31 dans les réseaux... Je ne vous parle même pas des réseaux sociaux
01:03:33 et d'Internet d'ailleurs, mais
01:03:35 il suffit
01:03:37 d'être dans la vie courante
01:03:39 aujourd'hui et de regarder
01:03:41 comment certains en tout cas
01:03:43 écrivent et ce qu'ils font
01:03:45 de l'orthographe. Alors, est-ce qu'on
01:03:47 n'est pas en train de toujours un peu
01:03:49 rabâcher la même musique, "c'était mieux avant,
01:03:51 gna gna gna gna"...
01:03:53 Je voudrais entendre Philibert
01:03:55 sur cette question. Bonjour Philibert !
01:03:57 - Bonjour Vincent, bonjour à tous !
01:03:59 - Bienvenue ! Alors, vous n'êtes pas
01:04:01 vous-même enseignant, mais je crois que vous êtes issu
01:04:03 d'une famille d'enseignants. - C'est ça.
01:04:05 Ma grand-mère était prof,
01:04:07 mon père était prof et ma femme est prof.
01:04:09 - Ah bon, effectivement. Donc vous savez
01:04:11 de quoi vous parlez.
01:04:13 Oui, je disais, est-ce qu'on n'est pas
01:04:15 encore en train de rabâcher quelque chose
01:04:17 qui est à la fois
01:04:19 un mélange
01:04:21 de nostalgie,
01:04:23 de regard complètement décalé par rapport
01:04:25 à l'époque dans laquelle on vit et
01:04:27 qui nous amène à dire "c'était quand même mieux avant".
01:04:29 - Alors, c'est ça. C'est un sujet extrêmement
01:04:31 plivant, le sujet de l'école, et je ne veux
01:04:33 pas me faire que des ennemis, donc
01:04:35 si on parle effectivement
01:04:37 purement résultat scolaire,
01:04:39 Nicolas a sans doute raison.
01:04:41 Maintenant, il y a cette petite musique que moi
01:04:43 je n'apprécie pas, j'ai 29 ans,
01:04:45 "C'était mieux avant". Non,
01:04:47 ce n'était pas mieux avant. Avant, il y avait le bon Edan,
01:04:49 avant, vous aviez des châtiments corporels,
01:04:51 des humiliations, il y avait...
01:04:53 Les filles, elles étaient séparées des garçons,
01:04:55 vous écriviez avec une plume et un encrier.
01:04:57 - Ah bah oui. Il y avait
01:04:59 toujours un voisin qui vous mettait de la craie dans l'encrier,
01:05:01 ça faisait des pâtés, c'était toute une
01:05:03 histoire. Je vous parle, c'est du vécu. - Ce que vous mangez à la cantine,
01:05:05 le prof, il vérifiait vos oreilles,
01:05:07 il vérifiait si vous aviez vos ongles propres.
01:05:09 - Oui, c'est vrai. On demandait de se tenir bien,
01:05:11 de ne pas croiser les jambes sous le bureau,
01:05:13 de... C'est tout un paquet
01:05:15 de choses. D'être en rang
01:05:17 avant d'entrer dans la classe.
01:05:19 - Exactement. Les filles, on apprenait le psycho...
01:05:21 - Mais est-ce que c'était aussi nul que ça, de faire ça, Philibert ?
01:05:23 - Alors, je ne dis pas que c'était nul
01:05:25 ou que c'était bien.
01:05:27 J'en sais rien, c'est le temps qui est là pour juger,
01:05:29 mais il faut vivre avec son époque.
01:05:31 Vivons avec notre époque.
01:05:33 Aujourd'hui, est-ce qu'on va repartir ? Parce que là, aujourd'hui,
01:05:35 on nous vend l'uniforme comme la solution
01:05:37 miracle à tout. Mais je vous le dis,
01:05:39 dans quelques années, on se dira
01:05:41 "Mais non, c'était une bêtise, en fait".
01:05:43 - Ce qui est formidable, d'ailleurs, avec l'uniforme,
01:05:45 c'est qu'il y avait un certain nombre de...
01:05:47 Oh là là ! Vous avez la fenêtre ouverte
01:05:49 et une moto qui passe.
01:05:51 Ce qui était formidable, c'est qu'un certain
01:05:53 nombre de filles étaient candidates pour tester
01:05:55 l'uniforme, et puis,
01:05:57 il y en a énormément qui battent
01:05:59 en retraite, tout simplement parce que les parents ne veulent pas,
01:06:01 ou que les élèves
01:06:03 ont fait savoir qu'il n'en était pas question.
01:06:05 Autrement dit, sur l'uniforme,
01:06:07 c'est "Moi, je veux bien,
01:06:09 je suis pour le port de l'uniforme tant que
01:06:11 ça ne me concerne pas, et tant que ça ne concerne pas mon enfant".
01:06:13 Mais on comprend en tout cas,
01:06:15 Philibert, que...
01:06:17 Est-ce que vous êtes toujours là, par exemple,
01:06:19 Philibert ? Parce que je voudrais savoir ce que vous pensez.
01:06:21 Nicolas nous disait, lui, il a des copies d'Histoire Géo,
01:06:23 elles sont truffées de faute,
01:06:25 mais il ne peut même pas enlever un point pour l'orthographe,
01:06:27 par exemple. - Alors, moi,
01:06:29 encore une fois, je suis un grand, grand fan
01:06:31 de Napoléon, je m'appelle Philibert,
01:06:33 et j'ai 29 ans, vous voyez, je suis pas un paradoxe.
01:06:35 - Oui, je vois le bleu de genre.
01:06:37 - Je veux dire, mais, OK, les fautes d'orthographe,
01:06:39 maintenant, il y a plusieurs facteurs
01:06:41 qui sont aujourd'hui, à l'époque,
01:06:43 il n'y avait que l'école comme moyen d'information pour un enfant.
01:06:45 Aujourd'hui, vous ne voyez pas les réseaux sociaux,
01:06:47 vous ne voyez pas la télévision, il y a souvent aussi
01:06:49 les mêmes truffées de faute,
01:06:51 les SMS,
01:06:53 les messages privés,
01:06:55 donc tout ça, c'est des moyens supplémentaires
01:06:57 pour se...
01:06:59 - Il ne faut peut-être pas se focaliser sur l'orthographe
01:07:01 comme on le fait, comme on a tendance à le faire
01:07:03 quand on est de ma génération, vous avez raison,
01:07:05 Philibert.
01:07:07 Merci, en tout cas, beaucoup de votre
01:07:09 appel, et on salue aussi
01:07:11 toute votre famille d'enseignants. Lisa, Marie,
01:07:13 vous vouliez nous dire quelque chose ? - Eh non, c'est le moment de partir
01:07:15 à l'étranger ! - Eh ben oui, vous me pressez, vous me pressez,
01:07:17 mais vous avez raison, parce que leur tourne ! - Mais non, parce que j'ai envie de passer l'indice,
01:07:19 puisque nos auditeurs, ils vont pouvoir gagner un guide du routard,
01:07:21 c'est maintenant, c'est le moment de deviner la destination
01:07:23 de l'auditeur du bout du monde ! - Donc, vous avez
01:07:25 un indice ? - J'ai un indice sonore.
01:07:27 - Hum hum ! On voit le genre !
01:07:35 - On voit le genre, je peux vous donner un
01:07:37 autre indice, je peux dire, Jardin de Majorelle,
01:07:39 par exemple ? - Ah oui, ben alors, c'est plus un indice ! - Non, non !
01:07:41 - C'est donné, c'est cadeau ! - Non, c'est pas si cadeau,
01:07:43 en tout cas ! - Et donc, si on trouve la destination,
01:07:45 qu'est-ce qu'on fait maintenant ? - Si on trouve la destination, on nous envoie un message
01:07:47 tout de suite sur l'application RTL pour tenter
01:07:49 de remporter un guide du routard !
01:07:51 - Fis ça, fis ça ! À tout de suite !
01:07:53 - Les auditeurs ont la parole
01:07:55 jusqu'à 14h30 sur RTL.
01:07:57 - Vincent Parizeau. - Les auditeurs
01:08:01 ont la parole sur RTL.
01:08:03 - On passe en régie, on appelle
01:08:05 Victor, vous êtes là, Victor ?
01:08:07 - Je suis là ! - Alors, on avait donné
01:08:09 un indice, enfin un indice musical,
01:08:11 et plus
01:08:13 un autre indice de Lisa Marie
01:08:15 qui était ? - Les Jardins Majorelles !
01:08:17 - Oui, ah donc, la réponse,
01:08:19 évidemment... - C'était Marrakech qu'il fallait
01:08:21 deviner, et c'est Catherine Ackar-Casson
01:08:23 qui remporte le guide du routard. - Eh ben bravo
01:08:25 Catherine, et bonjour François !
01:08:27 - Bonjour de Marrakech !
01:08:29 - Voilà, les Jardins Majorelles,
01:08:31 ça fait partie des choses qu'il faut voir à Marrakech ?
01:08:33 - Ça
01:08:35 fait partie des incontournables,
01:08:37 beaucoup, beaucoup de gens
01:08:39 qui visitent les Jardins Majorelles,
01:08:41 mais il y a énormément,
01:08:43 énormément d'autres choses à voir. - Bon, bah, vous allez
01:08:45 nous en parler, mais parlons tout d'abord de vous.
01:08:47 Qu'est-ce
01:08:49 que vous faites à Marrakech tout d'abord ?
01:08:51 - Alors, je suis propriétaire
01:08:53 d'un Riyad Hotel. - Ah,
01:08:55 super ! - Donc,
01:08:57 qui est situé dans la Médina de Marrakech.
01:08:59 - Donc, vraiment dans la vieille ville ?
01:09:01 - Oui. - Et ça veut dire
01:09:03 que Riyad Hotel, parce que
01:09:05 un Riyad, c'est une grande maison,
01:09:07 mais qui fonctionne là comme
01:09:09 un hôtel, c'est-à-dire que vous faites
01:09:11 à manger... - Oui, c'est-à-dire qu'on fonctionne
01:09:13 plus comme un hôtel que
01:09:15 comme un... c'est un
01:09:17 Riyad...
01:09:19 L'appellation "Riyad" est un petit peu
01:09:21 généraliste, donc
01:09:23 je dis "Riyad Hotel" pour que les gens
01:09:25 comprennent. - Oui, oui, bien sûr.
01:09:27 Et vous faites ça depuis combien de temps ?
01:09:29 - Depuis... alors,
01:09:31 le Riyad Signature va fêter
01:09:33 ses 10 ans en
01:09:35 mai 2024.
01:09:37 Donc, on fait ça depuis mai
01:09:39 2014. - Donc, le Riyad
01:09:41 Signature, c'est le nom de... - Oui, c'est mon
01:09:43 Riyad, oui, je l'ai placé.
01:09:45 J'ai placé le mot, je me suis dit... - Oui, mais vous avez
01:09:47 bien fait, on fait de la pub sur RTL, vous n'avez
01:09:49 pas à vous gêner.
01:09:51 Mais avant, vous faisiez quoi ?
01:09:53 Parce que vous avez...
01:09:55 Voilà, vous avez une petite soixantaine,
01:09:57 on va dire, je vois ça sur la fiche. - Oui, c'est ça.
01:09:59 - Donc, vous avez eu une vie avant Marrakech.
01:10:01 - Absolument, oui, oui, tout à fait. J'ai été
01:10:03 pendant 25,
01:10:05 27 ans dans la
01:10:07 communication et le marketing
01:10:09 à Paris. - D'accord. Et alors,
01:10:11 d'un seul coup, vous vous êtes dit "ça suffit".
01:10:13 - Oui, un vrai
01:10:15 ras-le-bol de la vie à Paris. Alors,
01:10:17 j'adore rentrer à Paris.
01:10:19 - Non, non, mais on comprend très bien.
01:10:21 - Mais là,
01:10:23 le vrai ras-le-bol.
01:10:25 Et une partie
01:10:27 de mon activité en France, ça avait été
01:10:29 en dehors de la communication
01:10:31 et du marketing, un petit peu
01:10:33 d'événementiel. Et
01:10:35 je me suis dit "mais pourquoi pas
01:10:37 avoir mon endroit à moi,
01:10:39 si possible sous le soleil,
01:10:41 pour faire un petit peu d'événementiel ?
01:10:43 C'est-à-dire que l'idée, c'était
01:10:45 de pouvoir accueillir des groupes,
01:10:47 entreprises pour des
01:10:49 business meetings, des choses comme ça,
01:10:51 groupes d'amis, familles
01:10:53 pour des événements, etc.
01:10:55 Donc, j'ai fait une petite étude
01:10:57 marketing. Je me suis dit "il y a possibilité
01:10:59 de faire ça là-bas".
01:11:01 Et je me suis lancé.
01:11:03 - Et c'est ça. Vous avez bien fait.
01:11:05 - Moi, j'ai une question pour François.
01:11:07 On a parlé de Marrakech, tristement,
01:11:09 au mois de septembre, avec le
01:11:11 terrible séisme. Cinq mois plus tard,
01:11:13 ça en est où ? Est-ce que le
01:11:15 tourisme a repris ? Est-ce qu'on a pu
01:11:17 reconstruire ce qui avait été détruit ?
01:11:19 - Alors, petite parenthèse.
01:11:21 Marrakech,
01:11:23 si on regardait
01:11:25 à l'époque
01:11:27 les chaînes d'info, on avait
01:11:29 l'impression que Marrakech était totalement
01:11:31 détruite. Moi, j'ai reçu des appels
01:11:33 toute la nuit d'amis
01:11:35 qui pensaient que j'étais sous un tas de gravats.
01:11:37 Marrakech n'a pas
01:11:39 été très, très, grievement
01:11:41 touché. Les petits villages
01:11:43 dans l'Atlas ont été
01:11:45 pour certains totalement détruits.
01:11:47 Les milliers de morts, ils ont
01:11:49 été dans les petits villages de l'Atlas.
01:11:51 Marrakech, c'est un million
01:11:53 deux cent mille habitants. Il y a peut-être
01:11:55 plus vingt morts, alors ce qui est dramatique.
01:11:57 - Oui, bien sûr. Mais l'Aridina,
01:11:59 d'ailleurs, le
01:12:01 quartier historique central de Marrakech,
01:12:03 il a été touché ? Parce que j'imagine que
01:12:05 il était un peu plus fragile que les bâtiments
01:12:07 plus modernes. - Forcément,
01:12:09 forcément, par définition
01:12:11 des bâtiments faits
01:12:13 de terre battue et
01:12:15 de paille et de morceaux
01:12:17 de pierre et de bambou
01:12:19 ou de roseau
01:12:21 pour tenir cette terre battue,
01:12:23 forcément, ça résiste moins bien qu'une
01:12:25 structure en béton
01:12:27 fait aux normes antisismiques.
01:12:29 Mais globalement,
01:12:31 nous, par exemple, le rayonnement à Montréal
01:12:33 a été totalement reconstruit. - Aujourd'hui,
01:12:35 si on va à Marrakech,
01:12:37 dans l'Anadina, on voit encore des traces, des stigmates ?
01:12:39 - Oui, il y a encore des traces,
01:12:41 il y a encore des soutènements
01:12:43 de trucs,
01:12:45 mais
01:12:47 il faut les chercher.
01:12:49 C'est ce que je veux dire. C'est-à-dire que c'est pas évident.
01:12:51 La ville n'a pas
01:12:53 été touchée gravement,
01:12:55 mais les petits villages aux alentours ont été
01:12:57 beaucoup totalement détruits.
01:13:01 - Imaginez, moi je vais dans trois semaines,
01:13:03 et en plus je vous nomme pas, à Marrakech.
01:13:05 Donnez-moi trois spots à aller voir.
01:13:07 Et je vous parle pas
01:13:09 de telles signatures.
01:13:11 - Non, non, non, non, non.
01:13:13 Il y a un...
01:13:15 Bon, le palais
01:13:17 Baïa est un très
01:13:19 bel endroit. Il y a
01:13:21 un truc qui s'appelle le Jardin secret
01:13:23 qui est un... Je parle de la Médina,
01:13:25 qui est
01:13:27 un très bel endroit aussi, où
01:13:29 on explique l'architecture,
01:13:31 comment ils ont amené l'eau
01:13:33 au XVIIe, XVIIIe siècle, etc.
01:13:35 Il y a un
01:13:37 autre endroit qui s'appelle
01:13:39 le
01:13:41 le
01:13:43 Darcisaïd Museum
01:13:45 qui est en fait le musée national
01:13:47 du tapis et du tissage, qui est un
01:13:49 très bel endroit. - Et je précise que
01:13:51 Vincent a pris des notes, François. Vincent a
01:13:53 tout noté. Il est prêt pour son voyage.
01:13:55 - Ah ben voilà, c'est mon guide. Vous êtes mon guide.
01:13:57 Merci beaucoup, François.
01:13:59 Et j'allais dire
01:14:01 bonne continuation à Marrakech.
01:14:03 Merci beaucoup à vous, Lisa Marie. - Je vous dis à demain ?
01:14:05 - À demain, évidemment. On sera là, au rendez-vous.
01:14:07 Et dans un instant, ce sera l'heure du
01:14:09 crime avec Jean-Alphonse Richard,
01:14:11 avec l'affaire Rossine Batouche.
01:14:13 Bel après-midi sur RTL.
01:14:15 Politique, sport, culture.
01:14:17 L'actualité complète en un clic
01:14:19 sur RTL.fr

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