Face à Philippe de Villiers - l’intégrale du 24/02/2024

  • il y a 7 mois

Tous les samedis de 10 heures à 11 heures autour d'Eliot Deval, Philippe de Villiers brosse l'actualité de la semaine en compagnie d'un invité.
Retrouvez "Face à Philippe de Villiers " sur : http://www.europe1.fr/emissions/face-a-philippe-de-villiers
Transcript
00:00 *Musique*
00:02 Face à Philippe Devilliers
00:04 10h-11h sur Europ1
00:07 *Musique*
00:09 Elliot Deval
00:10 Bonjour à tous, heureux de vous retrouver sur Europ1
00:13 votre rendez-vous du samedi matin de 10h à 11h
00:17 face à Philippe Devilliers, avec Philippe Devilliers bien sûr. Bonjour Philippe !
00:21 Bonjour Elliot !
00:22 Bonjour Geoffroy !
00:23 Ah, l'unisson ! Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du journal du dimanche.
00:31 Philippe Devilliers, aidez-nous s'il vous plaît, on n'y comprend plus rien.
00:35 Le débat annoncé par l'Elysée en ouverture du Salon de l'Agriculture est finalement annulé.
00:41 D'un grand débat, on passe, disent certains, à un grand fiasco.
00:44 Les principaux syndicats ont été choqués à l'idée de se retrouver face au collectif soulèvement de la terre.
00:50 L'Elysée a admis d'ailleurs sur ce sujet une erreur de communication
00:54 pour au final faire une croix sur ce fameux grand débat.
00:57 Philippe Devilliers, comment vous décodez cette séquence politique ?
01:00 Le pouvoir isole, le pouvoir enivre, le pouvoir endort.
01:07 Le pouvoir suprême est celui du roi Thomas Turge
01:13 qui, quelques instants, parfois dans la journée,
01:19 rejoint les rois Thomas Turge de la légende et se croit tout permis.
01:26 Et en fait là il s'est dit, il faut que je joue au bon taux.
01:30 Parce que personne ne doit savoir parmi les paysans français
01:37 que je n'ai plus le pouvoir, que c'est Bruxelles qui commande.
01:41 Que par exemple j'ai signé un traité avec monsieur Zelensky, l'Ukrainien.
01:50 8 milliards et demi d'euros pour 3 ans et je ne donne que 400 millions aux agriculteurs.
01:57 Et les 8 milliards vont servir à faire rentrer les poulets de mauvaise qualité et le blé ukrainien.
02:06 Donc je ne peux pas dire tout ça.
02:07 Je ne peux pas dire qu'hier on m'a appelé pour me dire que le Mercosur ça continue.
02:12 Je ne peux pas dire que cette semaine il va y avoir 2 accords de libre-échange qui vont être signés.
02:18 Dont un avec le Chili.
02:19 Je ne peux pas dire tout ça.
02:20 Je ne peux pas dire qu'il n'est pas question de revenir sur le Green Deal.
02:23 Je ne peux pas dire qu'après le Salon de l'agriculture,
02:26 on va faire une liste sur laquelle il y aura Pascal Canfin.
02:30 Et en fait cette histoire est simple.
02:33 Est-ce que vous connaissez, enfin, vous savez, les agriculteurs connaissent les soulèvements de la terre.
02:43 Ils savent que ce sont des éco-terroristes qui veulent leur faim, qui veulent leur mort,
02:48 qui veulent la fin de l'agriculture française, qui veulent la décroissance,
02:54 qui d'ailleurs s'en prennent à leur bien et aux forces de l'ordre.
02:58 Et donc en fait ce grand débat c'était comme une invitation des lapins de toute la Garenne à un dîner de chasseurs.
03:08 Donc les lapins de Garenne ont un réflexe qu'on peut comprendre.
03:13 C'est qu'ils ne veulent pas être mangés.
03:16 Donc ils ne vont pas au dîner de chasseurs.
03:18 Philippe Devilliers, il y a une déclaration qui là aussi interpelle du président de la République
03:24 pour expliquer qu'il n'y aura pas de débat.
03:26 On va la revoir. C'est très intéressant puisqu'on a la sensation qu'il porte la responsabilité sur les syndicats.
03:33 Voilà ce qu'il dit, les syndicats agricoles ont voulu que ce salon ne soit pas un salon comme les autres.
03:38 Ils avaient voulu un débat ouvert.
03:41 Ils en demandent aujourd'hui l'annulation d'ont acte.
03:45 Comment décodez-vous cette phrase du président de la République ?
03:49 Ce n'est pas sa faute ?
03:51 Le bon sens paysan porte à croire que les gens qui organisent le salon, les paysans,
04:02 moi je connais le salon depuis 50 ans,
04:06 les gens qui organisent le salon, ils veulent que la lumière soit sur le salon.
04:13 La lumière n'est pas sur le président de la République.
04:16 Et lui que veut le président de la République ?
04:18 Il veut qu'à l'occasion du salon, grâce au débat, comme il a fait avec les gilets jaunes, la lumière soit sur lui.
04:25 Ce goût pour les Sunlights est la caractéristique d'un moitrinaire qui souffre de l'oubrisse.
04:35 Chaud froid le jeune.
04:36 Mais cette invitation elle a malgré tout existé à un moment donné,
04:39 en tout cas elle a été sur la table pendant une vingtaine d'heures avant d'être annulée.
04:45 Le fait d'avoir pensé à ça, d'avoir pensé à inviter les soulèvements de la terre,
04:48 est-ce que c'est juste comme on est en train de le commenter en ce moment,
04:51 un fiasco de communication, un raté pour Emmanuel Macron ?
04:53 Ou est-ce que ça trahit autre chose en réalité ?
04:55 Le fait qu'il ait voulu y aller, vous savez, mettre en scène un antagonisme
04:59 d'un côté les agriculteurs qui vont très fort dans un sens et les soulèvements de la terre qui vont dans l'autre,
05:03 et lui qui se recentrerait, qu'est-ce que vous y voyez ?
05:05 C'est en même temps le Green Deal, c'est-à-dire les jachères, la fin des cheptels, de la nourriture de synthèse,
05:15 c'est dans les tuyaux tout ça.
05:17 Le Green Deal donc c'est toute la Macronie, le Green Deal,
05:22 ils vivent en ville, ils n'ont pas de problème de voiture thermique, etc.
05:28 Et puis de l'autre côté, il faut tenir compte quand même de ce qui se passe dans nos campagnes.
05:34 Est-ce que vous vous rendez compte qu'en fait, quand on prend un tout petit peu de hauteur,
05:38 on a liquidé les ouvriers, avec Maastricht, avec l'OMC, et maintenant on liquide les paysans.
05:47 Ils sont plus que 400 000, ils étaient 2 millions il y a encore quelques années.
05:53 Et c'est la préférence pour l'Europe en fait.
05:58 Emmanuel Macron, il a fait un choix.
06:02 Dans l'histoire, il y a des hommes politiques qui font des choix.
06:05 On l'a vu à d'autres périodes.
06:07 Il fait le choix d'une autre souveraineté que la nôtre, puisqu'il parle de souveraineté européenne.
06:13 Et quand Gabriel Attal a expliqué dans sa conférence de presse
06:17 qu'il fallait restaurer la souveraineté nationale agricole, c'est une imposture.
06:22 Vous savez ce que... Bernanos définissait l'imposture en disant
06:26 "Une imposture, c'est une suite de vérités asservie à un mensonge initial."
06:34 Et quel est le mensonge initial ? C'est la souveraineté alimentaire.
06:38 C'est pas vrai, il n'y a pas de souveraineté alimentaire.
06:41 Puisque on vient d'apprendre que les importations sur l'Ukraine sont maintenues.
06:47 C'est un commissaire qui l'a annoncé.
06:49 On vient d'apprendre que la négociation sur le Mercosur et sur les traités de libre-échange sont maintenues.
06:55 On vient d'apprendre que le Green Deal est maintenu.
06:58 Il y a juste une suspension d'un an.
07:00 Donc on comprend la colère des agriculteurs, qui sont des gens de bon sens et de parole.
07:07 Et comme ce sont des Français qui croient à la parole d'honneur,
07:12 quand les hommes politiques leur parlent, ils les croient.
07:16 Sauf que nos hommes politiques aujourd'hui sont engagés dans un processus
07:22 de perte définitive de la souveraineté.
07:26 Le pouvoir n'est plus chez nous.
07:28 Même pour les prix Egalim, il faut Egalim européen, etc.
07:32 Donc en fait, c'est impossible à dire, vous comprenez, pour les politiciens.
07:37 De toute tendance. Parce que de toute façon, ils feront tous pareil.
07:41 Il n'y a rien à faire. On n'a plus la souveraineté.
07:43 Quand vous n'êtes plus souverain, vous n'avez que vos yeux pour pleurer.
07:47 Alors soit on prend ça sur le mode du Haut-de-Ville.
07:50 Peut-être on peut appeler Molière. On peut le rappeler, il était là la semaine dernière.
07:54 Soit on prend ça au tragique.
07:58 Et moi je pense à tous ces pères de famille, toutes ces mères de famille,
08:03 qui sont là sur leurs tracteurs, aux Invalides.
08:06 Je suis passé à côté tout à l'heure et j'en avais les larmes aux yeux.
08:10 Ce sont des gens merveilleux. Ils étaient tout à l'heure sur votre plateau.
08:14 Ce sont des gens merveilleux. Ce sont les jardiniers du Jardin de Paradis,
08:20 du Jardin du Septième Climat qui est la France.
08:23 Ce sont les amoureux de la Terre et ce sont les amoureux de la France.
08:26 Les derniers amoureux de la France.
08:28 Ceux qui ont l'amour vrai. Ceux qui ont l'amour joyeux.
08:33 Ceux qui ont l'amour passionné. Ceux qui aujourd'hui ont l'amour triste.
08:38 Parce qu'ils savent qu'ils sont abandonnés par les politiciens français.
08:43 Ils sont abonnés par ceux qui ont livré la souveraineté à d'autres.
08:48 Et qui nous donnent des leçons au Panthéon pour nous expliquer,
08:51 vous qui êtes les héritiers des forces obscures, ne soyez pas là.
08:55 Les héritiers des forces obscures, ils se battent contre les tenants du paradis diversitaire.
09:05 Philippe Devilliers, vous avez dit, il faut prendre un peu de hauteur, il y a quelques instants.
09:10 Je voudrais qu'on revienne sur ce débat qui est donc annulé,
09:14 sur la volonté de vouloir échanger avec des agriculteurs et des mouvements écolo-radicaux,
09:23 parfois violents. Est-ce que vous y voyez une simple erreur de communication ?
09:28 C'est ce qui a été présenté ce vendredi matin par l'Elysée.
09:31 Ou alors vous y voyez une faute politique ?
09:34 C'est comme quand on dit "il y a la forme le fond".
09:38 Victor Hugo disait "la forme c'est le fond qui remonte à la surface".
09:42 Et donc c'est une erreur de communication et une erreur beaucoup plus grave.
09:47 C'est un lapsus, un vrai lapsus.
09:53 On appelle ça en psychanalyse un acte manqué.
09:57 C'est ce que dirait Gérard Miller, un acte manqué.
10:00 Si vous aviez pu conseiller le président de la République ces derniers jours,
10:03 pour peut-être éviter ce fiasco-là, vous lui aurez dit quoi à Emmanuel Macron ?
10:09 Alors attendez, je lui aurais dit...
10:11 Avant tout ce cafarnaum autour du grand débat, pas grand débat, etc.
10:19 Moi je lui aurais dit la chose suivante.
10:22 Vous ne pouvez plus vous en sortir, monsieur le président.
10:25 Votre premier ministre s'est repris à trois fois, comme au triple saut,
10:29 au saut à la perche et à trois essais.
10:31 Les trois essais sont passés et il ne s'est rien passé.
10:34 Il ne vous croit pas. Il ne vous croit plus.
10:37 Il ne vous croit plus parce qu'en fait on ne leur dit pas la vérité.
10:40 Donc vous n'avez plus qu'une seule solution, monsieur le président,
10:44 pour qu'il vous croit, c'est de leur dire la vérité.
10:47 Leur dire "voilà, on va rapatrier le pouvoir parce qu'on ne peut plus".
10:53 On va rapatrier le pouvoir pour qu'il n'y ait plus de traités de libre-échange
10:58 qui nous envahissent de produits qui n'ont pas nos normes sur le plan sanitaire
11:04 et qui nous imposent de manger sales, de manger dangereux.
11:10 On va arrêter les importations en Ukraine,
11:14 remettre des droits de douane nous-mêmes puisque l'Europe ne veut pas le faire
11:18 et ensuite je déclare le Green Deal mort et enterré.
11:23 On est bien assez grand, nous les Français, pour concilier l'écologie et la production agricole.
11:30 En d'autres termes, monsieur le président, il faut que vous disiez ceci à la France entière,
11:35 au triptyque fondateur du marché commun qui a été produire, protéger, exporter.
11:44 On a substitué un triptyque mortifère.
11:47 Au lieu de produire, consommer.
11:50 Au lieu d'exporter, importer.
11:53 Et au lieu de protéger, ouvrir.
11:55 C'est fini, on revient au triptyque fondateur.
11:59 Désormais, l'agriculture française protégée par le pouvoir politique
12:04 sera établie sur le triptyque produire, protéger, exporter.
12:08 C'est-à-dire la France doit redevenir dans 10 ans la première puissance agricole d'Europe.
12:14 On l'a bien compris, Philippe de Villiers, Fiasco en matière de politique agricole.
12:18 Est-ce qu'après la publicité, vous allez parler de réussite en matière de politique migratoire ?
12:23 À travers l'expulsion de Lima Majoubi vers la Tunisie,
12:27 lui qui avait pu qualifier le drapeau tricolore de satanique
12:31 dans un prêche diffusé sur les réseaux sociaux.
12:33 On en parle dans un instant sur Europe 1.
12:44 Retour sur Europe 1 pour face à Philippe de Villiers, toujours avec Geoffroy Lejeune,
12:48 directeur de la rédaction du journal du dimanche.
12:50 Parlons de l'expulsion de Lima Majoubi, expulsé vers la Tunisie,
12:54 lui qui avait pu qualifier le drapeau tricolore de satanique
12:58 dans un prêche diffusé sur les réseaux sociaux.
13:00 Quelques jours plus tard, il n'est donc plus sur le territoire national.
13:03 C'est Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui l'a annoncé.
13:07 Lima Majoubi vient d'être expulsé du territoire national,
13:11 moins de 12 heures après son interpellation.
13:13 C'est la démonstration que la loi immigration,
13:15 je cite toujours le ministère de l'Intérieur,
13:18 sans laquelle une telle expulsion aussi rapide n'aurait pas été possible,
13:22 rend la France plus forte.
13:24 Nous ne laisserons rien passer.
13:26 Limam, qui a d'ailleurs réagi ce vendredi,
13:29 "on m'a cassé en mille morceaux, on a fait circuler des mensonges sur moi,
13:33 c'est faux, je vais me battre, je vais me battre dans le pays des droits de l'homme,
13:37 je ne vais pas me laisser faire",
13:39 il va être chez lui en Tunisie, au soleil,
13:42 plutôt qu'en train de pleurer sur un coin de son lit,
13:45 et entend tout faire pour revenir en France.
13:48 Vous avez donc la teneur de tous les propos qui ont pu être diffusés ces dernières heures.
13:53 Philippe Devilliers, c'est une réussite pour le ministre de l'Intérieur, sur le fond.
13:57 Sinon, quelle est la signification de ce grave incident ?
14:01 Est-ce un fait isolé, ou faut-il y voir un problème un peu plus profond ?
14:05 C'est un problème qui est double, en fait.
14:08 Le premier problème, le ministre a bien réagi,
14:13 mais maintenant, il y a les juges.
14:16 Et là, c'est une autre affaire.
14:18 Souvenez-vous du terroriste Ouzbek, souvenez-vous du Conseil d'État,
14:22 souvenez-vous de la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
14:25 Là, la chanson va commencer, parce qu'il a des avocats, l'imam.
14:30 Donc, la messe n'est pas dite, on est à l'introït.
14:36 Alors ensuite, il y a la question de fond.
14:40 Dans l'arrêté, j'ai bien lu, il y a l'expression "lecture littérale de l'islam".
14:49 Cette expression m'a alerté.
14:52 Et pour avoir des conversations avec Florence Bergeau-Blacklear,
14:59 qui est la grande spécialiste, une des grandes spécialistes anthropologues des frères musulmans,
15:05 je peux dire la chose suivante.
15:08 C'est un imam frérot salafiste.
15:16 Il a décliné la pensée frériste.
15:22 Quelle est cette pensée frériste ?
15:24 Écoutez, la phrase clé, c'est "vos gouvernances vont chuter".
15:28 Qu'est-ce que ça veut dire ?
15:30 Ça veut dire vos nations, vos nationalismes, vos états-nations, vos frontières, vos patriotismes, c'est fini.
15:37 Bientôt fini.
15:39 Pourquoi ? Parce que ce sont des digues de sable qui seront submergés par l'ouma.
15:44 Qu'est-ce que l'ouma ?
15:46 L'ouma, c'est la seule communauté qui vaille, c'est la communauté des croyants.
15:50 Pour un croyant, la seule patrie c'est l'islam.
15:53 C'est pas moi qui parle, c'est la pensée frériste.
15:58 L'ouma, c'est la communauté islamique qui porte l'idée du califat pour le monde entier.
16:06 C'est-à-dire la société islamisée mondialisée.
16:11 Et donc, avec un but, c'est de remplacer la démocratie par une théocratie.
16:17 Voilà quelle est la pensée frériste.
16:20 Et voilà la raison pour laquelle il ne faut pas se contenter de ce cas.
16:26 Il faut faire face à une idéologie qui repose sur un projet,
16:35 un projet de conquête, ou plutôt de reconquête de l'Europe.
16:39 Et un projet qui a été défini par un télécoraniste,
16:43 qui est mort il y a peu de temps, très talentueux,
16:46 très connu dans les milieux fréristes, Youssef El-Karadaoui,
16:52 qui disait "Nous allons revenir, mais cette fois-ci d'une autre manière,
17:00 pas par la guerre, mais par la prédication et le prosélytisme."
17:05 Et la méthode, c'est l'entrisme.
17:08 Donc le voile à l'île, l'entrisse, la nourriture halale, l'entrisse.
17:16 La méthode de l'entrisse repose sur nos faiblesses.
17:19 C'est-à-dire, on dit le vivre ensemble, les minorités, la non-discrimination,
17:24 tout ce qui est dans notre droit une faiblesse et une ouverture.
17:28 Il s'appuie là-dessus et petit à petit, il gagne du terrain.
17:32 Il gagne du terrain, pourquoi ?
17:34 Parce qu'en phase 2, il y a des élus locaux.
17:37 Est-ce que vous avez vu le maire ? Vous avez vu ?
17:39 Ils font Joujou Moumout, vous voyez ?
17:42 Pourquoi ? Parce que pour être réélu maintenant,
17:44 il faut tenir compte de la nouvelle population.
17:47 Nous sommes pris au piège de notre propre système.
17:50 Geoffroy Lejeune.
17:51 Vous avez commencé votre propos en disant que l'imam pourrait potentiellement revenir,
17:54 que c'est les juges qui allaient décider.
17:56 Gérald Darmanin a dit dans ses commentaires de l'affaire
17:59 que grâce à la loi immigration, il avait pu partir.
18:01 En réalité, c'est un peu plus compliqué que cela.
18:04 Si le sort de cet imam est suspendu, en effet, au tribunal administratif,
18:08 puis au Conseil d'État et à la Cour européenne des droits de l'homme,
18:11 je fais le lien avec la question précédente de l'agriculture,
18:13 mais en réalité, ce que vous nous dites, c'est que le pouvoir n'a plus le pouvoir.
18:16 Sur la question migratoire non plus.
18:18 Sur la question migratoire, c'est comme l'agriculture.
18:22 Non.
18:23 D'ailleurs, il y a un pacte qui vient de sortir.
18:27 Vous voyez, le pacte migration et asile,
18:30 qui répartit les migrants par pays
18:35 et avec une sanction de 20 000 euros par migrant refusé.
18:42 Donc, en fait, pour l'Europe, pour l'Union européenne, je vais être très précis,
18:48 l'immigration n'est pas un pisalet, c'est un projet.
18:53 Et ce projet, il est soutenu par la Commission européenne,
18:56 notamment la fameuse commissaire Jo Hanson,
18:59 dont on reparlera peut-être au cours de l'émission.
19:02 C'est une vedette, celle-là.
19:04 Et aussi par les cours suprêmes.
19:08 C'est-à-dire qu'on a cinq cours suprêmes
19:11 qui s'acharnent à démolir notre droit,
19:14 c'est-à-dire le droit de protection de nos ressortissants.
19:18 Cinq cours suprêmes.
19:20 Il y en a à Bruxelles, à Strasbourg,
19:24 et puis il y a notre fameux Conseil d'État.
19:28 Et ils s'acharnent tous pour imposer le pouvoir des juges.
19:33 En fait, comment peut-on appeler cette nouvelle république,
19:38 comme dirait Platon,
19:40 qui aujourd'hui est devenue la puissance publique européenne,
19:44 c'est la république des juges.
19:46 Et on continuera de parler de la politique migratoire,
19:48 Philippe Devilliers et Geoffroy Lejeune,
19:50 dans un instant sur Europe 1 après la publicité.
19:53 Mais cette fois on va parler du choix de l'ancien patron de Frontex,
19:56 Fabrice Leggeri, haut fonctionnaire,
19:58 qui décide d'entrer en politique
20:00 et de rejoindre le Rassemblement National pour les Européennes
20:04 à travers Jordan Bardella.
20:06 Pourquoi ce choix ?
20:07 La réponse dans un instant avec vous,
20:09 Philippe Devilliers sur Europe 1.
20:10 La suite de Face à Philippe Devilliers sur Europe 1.
20:16 On est ensemble, je le rappelle, jusqu'à 11h,
20:19 avec Philippe, bien sûr, Geoffroy Lejeune du JDD,
20:21 pour décrypter les grands thèmes de la semaine.
20:24 On parlait d'immigration juste avant la pub,
20:27 on continue d'en parler désormais,
20:29 au cœur de la campagne européenne.
20:31 Avec une prise de guerre, je mets des guillemets bien sûr,
20:35 celle de Fabrice Leggeri,
20:38 ancien patron de Frontex,
20:40 Frontex c'est l'agence qui protège les frontières européennes,
20:43 il a choisi de rejoindre la liste de Jordan Bardella,
20:46 haut fonctionnaire, qui décide donc de se lancer en politique
20:49 contre la politique migratoire européenne,
20:51 qui, je le cite, est similaire à celle d'Emmanuel Macron.
20:54 Il en a d'ailleurs parlé lundi,
20:56 Philippe Devilliers, lors de son premier déplacement à Menton.
20:59 On l'écoute.
21:00 Je crois que le 9 juin, c'est la réponse utile
21:03 pour remettre la France et l'Europe sur la bonne voie.
21:06 Jordan Bardella a expliqué comment nous devons
21:09 effectivement reprendre le contrôle de nos frontières,
21:11 la frontière européenne, la frontière extérieure européenne,
21:14 et la frontière française au niveau national.
21:18 Et donc j'apporterai mon expérience, mon savoir-faire.
21:21 Geoffroy Lejeune, vous avez plus de 40 ans
21:24 par le passé de vie politique.
21:26 Est-ce que pour vous, c'est une première,
21:28 la démission de ce type de personnage,
21:30 de l'appareil européen, pour rejoindre le RN ?
21:33 Et que veut dire cette alerte,
21:35 puisqu'il se présente comme un lanceur d'alerte ?
21:37 Est-ce que c'est la volonté, par exemple,
21:38 de reprendre le contrôle de nos frontières ?
21:40 Ça veut dire que l'échec de Schengen
21:42 va être bientôt acté par le personnel politique,
21:46 tout en se confondant.
21:48 Parce que Schengen, c'est trois choses, trois effets.
21:53 Premièrement, la frontière n'est plus à la frontière,
21:58 mais elle est partout.
22:01 Abattez les frontières extérieures
22:03 et vous aurez mille forteresses,
22:06 disait Saint-Ignac, c'est fait.
22:10 Ensuite, il y a l'émergence d'un arco-État, petit à petit,
22:15 grâce à Schengen.
22:18 La nourriture, la richesse arrivent dans les ports.
22:21 Et troisièmement, on a l'émergence des quartiers souverains,
22:24 c'est-à-dire des quartiers où la police ne va plus,
22:26 on l'appelle les forces de l'ordre d'occupation,
22:30 parce que ces quartiers sont maintenant dirigés par des caïds,
22:33 par des frères et des frères musulmans.
22:36 Voilà Schengen.
22:37 Combien de temps ça va durer ?
22:38 En fait, on nous a vendu une marchandise avariée,
22:42 le contrat était le suivant,
22:44 abattez vos frontières internes
22:46 et on va faire des frontières externes.
22:48 Et M.Léger, il dit quoi ?
22:50 Il raconte le propos de Mme Johanson qui lui dit
22:54 "laissez entrer les migrants, ils viennent par amour",
22:58 c'est pas moi qui dit ça, c'est elle qui dit ça,
23:01 et elle ajoute "nous sommes un continent vieillissant,
23:05 il faut une migration pour le sauver".
23:07 En d'autres termes, l'immigration est une régénération.
23:11 Voilà ce qu'on pouvait dire sur la politique.
23:13 C'est pas moi qui parle, c'est elle.
23:14 Elle ne l'a pas démentie d'ailleurs.
23:15 Elle ne l'a pas démentie et on pouvait lire cet entretien
23:18 dans les colonnes du journal du dimanche.
23:20 Parlons à présent d'un chant, Philippe Devilliers,
23:23 le chant des partisans, entonné par les militaires
23:26 du chœur de l'armée française.
23:28 C'était mercredi soir à l'occasion de l'entrée au Panthéon
23:32 du résistant MISAK Manouchian.
23:34 Écoutons.
23:35 A mi-entendu le vol noir des corbeaux sur nos plaines
23:44 A mi-entendu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne
23:52 Aux répartisans, ouvriers, paysans, c'est l'alarme
24:00 Ce soir elle est le milieu pénétral bris du sang et des larmes
24:08 Geoffroy Lejeune.
24:10 On sait que vous n'êtes pas communiste
24:12 et pourtant je suis sûr que vous avez été ému.
24:13 Qu'est-ce qu'elle vous inspire cette cérémonie ?
24:15 Qu'est-ce qu'elle vous inspire cette France qui a résisté ?
24:17 Du respect, de l'admiration, de l'émotion.
24:21 Cette image qu'on vient d'apercevoir
24:27 des deux cercueils tricolores portés par les képis
24:32 de la Légion étrangère, en qui coulent dans les veines
24:37 la France du sang versé plus encore que la France du sang reçu
24:43 a fait revenir en moi une image, un mot de Barrès
24:47 J'aime les gens à uniforme
24:51 Ils portent la livrée des hautes préoccupations
24:56 Les hautes préoccupations ne sont pas celles du quotidien
24:59 Elles ne sont pas celles de l'ordinaire des jours
25:01 des soleils levants et des soleils couchants
25:04 parce qu'elles mettent bien au-dessus de la vie ordinaire
25:07 quelque chose de supérieur à la vie
25:10 Cette idée folle et magnifique qu'un seul instant de sacrifice
25:15 d'un seul Français de préférence ou de naissance
25:22 peut sauver et rendre la vie à un peuple en dormition
25:29 sous le joux de l'occupant
25:31 Ça veut dire que la bravoure porte un sens sacré
25:37 pour les peuples qui ne veulent pas mourir
25:39 passant à dire à Sparte que ses soldats sont morts ici
25:46 pour obéir à ses lois
25:48 Mais je vais être très complet
25:52 J'ai été blessé par un mot d'Emmanuel Macron
26:00 Il a dit à un moment donné dans son discours
26:05 "Parce qu'ils étaient communistes, ils ne connaissaient rien d'autre que la fraternité humaine"
26:12 Enfant de la Révolution française
26:15 Le vendien que je suis est le fils de résistant que je suis
26:21 Croix du combattant volontaire de la Résistance
26:24 J'ai compris ce que ça voulait dire
26:27 C'est un sous-entendu vénéneux, intolérable pour un président de la République
26:32 Ça voulait dire en fait la Résistance est à gauche
26:37 la Collaboration est à droite
26:39 Mon père m'a expliqué
26:41 Il m'a dit "Philippe tu verras si tu vis longtemps
26:45 les élites sont toujours du même côté
26:50 elles sont toujours tentées de traiter avec l'occupant"
26:56 Philippe de Villiers, parlons d'économie à présent
26:59 A Bercy, c'est la fin de l'argent magique
27:01 Bruno Le Maire a annoncé un plan de 10 milliards d'euros d'économie
27:05 Une croissance revue à la baisse
27:07 Et dans l'actualité cette semaine
27:09 4 articles ont attiré votre attention
27:13 Nicolas Baverez dans Le Figaro, droit dans le mur de la dette
27:16 Cuba à la rescousse de l'hôpital de Guingamp, le point
27:20 Vous avez L'Express également qui se pose la question de la réindustrialisation
27:24 La France déjà sur le point de Calais
27:27 Et enfin en une du Parisien, c'était la détresse des automobilistes
27:30 Philippe de Villiers, la France est-elle au bord de la ruine ?
27:34 C'est vrai que ça m'a beaucoup marqué cette semaine
27:39 ces 4 articles sur 4 sujets différents
27:42 mais dont la trame laisse courir le même filigrane
27:47 Alors d'abord quand on connaît Nicolas Baverez
27:51 qui est un homme qu'on ne peut plus modérer
27:54 et qui dit ceci
27:57 "Le pays est programmé pour se fracasser sur le mur de la dette"
28:03 et il ajoute "La dette est aujourd'hui insoutenable"
28:07 c'est-à-dire qu'elle ne peut plus être soutenue
28:09 "Les marchés financiers, l'Allemagne, qu'est-ce qu'on va faire ?"
28:12 avec les taux d'intérêt réels qui remontent
28:15 Ensuite, nos prélèvements obligatoires
28:19 qui regardent en point de mire ceux de la Corée du Nord
28:23 48% contre une moyenne de 41% dans toute l'Europe
28:27 Ensuite, le déficit commercial
28:30 ça veut dire qu'on consomme plus qu'on ne produit
28:34 ça veut dire qu'en fait les deux moteurs économiques aujourd'hui
28:38 qui font tourner l'économie
28:40 c'est la dépense publique et c'est la consommation
28:43 C'est pas bon signe
28:45 Ensuite, il y a ce constat
28:50 la thermodisation de nos services publics
28:52 Cette semaine, il y a eu deux annonces
28:55 L'hôpital de Guingamp fait venir des médecins cubains
28:59 et Gabriel Attal, pour sauver l'agriculture française
29:03 c'est passé inaperçu, mais moi je l'ai remarqué
29:06 annonce qu'il y aura un arrêté, secteur en tension
29:09 pour distribuer des visas
29:14 pour faire venir des migrants dans les fermes
29:17 c'est comme ça qu'on va sauver l'agriculture française
29:20 la thermodisation
29:22 Et puis enfin, les libertés fondamentales
29:26 qu'on est en train de perdre
29:27 Il y avait un papier dans Le Parisien
29:29 sur la détresse des automobilistes
29:32 On ne peut plus circuler en ville bientôt
29:36 à cause des ZFE
29:38 les fameuses zones d'émission, etc.
29:41 Les artisans sont des pôleurs
29:43 un artisan, un électricien qui veut rentrer à Grenoble, il ne pourra plus
29:47 Ensuite, on ne peut plus travailler au pays
29:51 puisque c'est la désindustrialisation qui continue
29:56 Ensuite, on ne peut plus circuler
30:00 non plus parce que les autoroutes sont trop chères
30:04 et quand il faut réparer la vieille guimbarde, on n'a pas les moyens
30:07 c'est ça, aujourd'hui, ce qui se passe en France
30:10 sans compter que les Français se sentent dépossédés
30:16 dépossédés de leur emploi
30:19 dépossédés de leur paysage
30:22 de leur voisinage, de leur identité
30:24 de leur mémoire, de leurs affections
30:27 Nous sommes en train de devenir un pays déclassé
30:31 un pays décroché
30:33 un pays surendetté
30:35 un pays smigardisé
30:38 un pays tiers-mandisé
30:41 la France
30:42 c'est ça qu'ils ont fait de la France
30:44 Pas facile à dire, Philippe Devilliers, smigardisé
30:47 ce que je vous propose, c'est qu'on en revienne dans un instant
30:50 pour la dernière partie de Face à Philippe Devilliers sur Europe 1
30:54 Ces news dérangent, parce que ces news, ça marche
30:57 on reviendra sur cette attaque de l'éditorialiste Thomas Legrand sur France Inter
31:01 contre notre excellente collègue Sonia Mabrouk
31:04 A tout de suite sur Europe 1
31:05 Face à Philippe Devilliers
31:08 10h-11h sur Europe 1
31:11 Eliott Deval
31:13 De retour sur Europe 1 pour la dernière partie de Face à Philippe Devilliers
31:17 Dans l'actualité cette semaine, Philippe, le naufrage des idéologues se poursuit
31:22 La semaine dernière, c'était Christophe Deloy de Reporters sans frontières
31:26 Il y a eu François Jost, le fameux sémiologue
31:29 et ce mercredi, on a découvert Thomas Legrand, éditorialiste à France Inter
31:34 journaliste à Libération
31:36 qui sur le service public a expliqué que ces news n'avaient pas sa place
31:40 parmi les chaînes d'information
31:42 s'en prenant directement à Sonia Mabrouk
31:45 Sonia Mabrouk qui lui a répondu quelques heures plus tard
31:49 Ecoutez cet échange et on en parle juste après
31:52 Sonia Mabrouk passe son temps à inviter des confrères généralement de la boulosphère
31:57 qui n'ont pas fait de reportage
32:00 Elle est intervieweuse le matin de Politique ?
32:03 D'Eric Raoult, de Onfray
32:05 Mais Thomas, est-ce qu'une seule chose justifie qu'on caporalise ces news ?
32:12 Est-ce qu'une seule de ces choses répond des lieux ?
32:15 Je m'en fiche de la caporalisation, je suis d'accord avec vous
32:17 Mais non, mais c'est fondamental ce débat
32:19 C'est extraordinairement dangereux ce qui est en train de se passer
32:22 Vous ne vous rendez pas compte, le cas des news est anecdotique
32:25 On s'en fiche totalement
32:27 Et même si l'Arkom virait ces news de son canaler
32:31 Ces news feraient un tabac sur une chaîne YouTube
32:36 Ils se débrouilleraient très bien
32:38 Monsieur Thomas Legrand, vous mettez en cause ces news
32:40 Et vous me mettez en cause nommément
32:42 Affirmant à tort que je reçois certaines personnalités
32:45 Dont le professeur Raoult
32:47 Alors il se trouve que je ne l'ai pas reçu
32:49 Mais vous n'êtes pas, il est vrai, un mensonge prêt
32:51 Et quand bien même l'aurai-je invité
32:53 Et l'aurai-je reçu comme tant d'autres confrères et consœurs
32:56 Dans différentes chaînes et sur différentes ondes
32:59 Et bien je ne m'en excuserai pas
33:01 Et certainement pas auprès de vous
33:03 Mais vous allez plus loin
33:05 Puisque vous mettez en doute mon statut de journaliste
33:07 Mais qui êtes-vous pour le faire ainsi ?
33:09 Qui êtes-vous pour parler ainsi épiduos
33:11 De quel magistère est-ce que vous vous exprimez ?
33:13 Avez-vous été nommé arbitre des élégances de notre métier ?
33:16 Qui est ma passion depuis 20 ans ?
33:18 Mon numéro de carte de presse est le 107 434
33:21 Oui, je dois le donner aujourd'hui
33:23 Mais il semble qu'à vos yeux ce soit plutôt un matricule
33:26 Puisque votre seul but est de m'enfermer
33:28 De nous enfermer dans un cadre qui dépasse
33:30 Semble-t-il très largement vos compétences
33:32 Vos capacités et vos facultés
33:34 Geoffroy Lejeune
33:36 Qu'est-ce qui vous a inspiré, Philippe, ce dialogue
33:38 Entre Thomas Legrand et notre ami Sonia Mabrouk ?
33:40 D'abord il faut savoir qui est Thomas Legrand
33:43 C'est quelqu'un qui pense que le journalisme c'est la gauche
33:47 Parce que la gauche transforme
33:49 Delphine Ernotte avait dit ça comme ça
33:52 La droite elle ne comprend pas
33:54 La droite elle ressasse le fascisme, oui
33:57 Pour lui il est sincère, vous voyez
34:00 Ça me rappelle un mot de Monterland
34:03 Ceux qui ne vous pardonnent pas, monsieur
34:05 C'est leur médiocrité
34:07 Et un autre mot de Mephisto de Faust
34:12 Je suis l'esprit qui toujours nie
34:17 La gauche nie
34:19 Donc elle anéantit cette journaliste
34:23 Pleine de talent, reconnue pour son talent
34:26 Elle est reconnue pour son talent comme intervieweuse
34:31 Tout le monde vient et il y a une liste d'attente
34:35 C'est tout dire
34:37 Ensuite elle est reconnue pour sa plume
34:39 Puisqu'elle est reconnue comme écrivain
34:42 Ce n'est pas le cas de ce monsieur Legrand
34:45 Et puis enfin elle est reconnue pour autre chose
34:49 Elle est franco-tunisienne et c'est une amoureuse de la France
34:52 C'est une amoureuse du roman national
34:54 C'est une amoureuse des cathédrales
34:57 C'est une amoureuse de tout ce que déteste ce monsieur Legrand
35:02 Alors on ne peut pas lui pardonner
35:05 C'est une française de préférence
35:08 Et donc les français de préférence communistes au Panthéon, on a le droit
35:15 Les français de préférence d'aujourd'hui, on n'a plus le droit
35:19 Et donc tant pis pour monsieur Legrand
35:22 Le succès de ces news dérange
35:25 Comme on dit au Québec, comme dirait Mathieu Bocoté
35:28 C'est un dérangement heureux
35:30 En une minute Philippe Develien, il y a une question qui me vient
35:33 En vous écoutant cette semaine, il a été beaucoup question de l'arc républicain
35:38 Est-ce que certains ne seraient pas en train de créer un arc journalistique
35:42 Du bon journaliste ?
35:44 Et si oui, est-ce que vous avez une définition des deux d'ailleurs ?
35:47 L'arc républicain, il y a Georges Fenech qui a parfaitement répondu
35:51 C'est l'hémicycle, c'est les français qui le définissent
35:54 Ce n'est pas Emmanuel Macron qui joue de manière purile avec un arc
35:59 Pour envoyer des flèches au curat
36:02 Mais je voudrais dire quelque chose là-dessus
36:04 J'étais très choqué par l'interview dans l'Humanité
36:07 Le journal des 100 millions de morts quand même
36:10 Parce que le Panthéon, c'est un moment d'unité
36:18 Qui unit le regard et les confond vers le même hommage
36:21 Mais c'est aussi un moment de retrouvailles nationales
36:23 Surtout dans une époque de désaffiliation
36:26 Où nos élites ont trop tendance à pratiquer la phrase de Drieu Larochelle
36:32 "Le temps des patries est fini"
36:35 Philippe Develien, que serait cette émission si on ne voyageait pas un peu dans l'histoire ?
36:41 Celle du procès de Jeanne d'Arc, ce vendredi
36:45 Le 19 février 1431, le ministère de l'Inquisition est invoqué
36:51 Le 21, la séance est ouverte en la chapelle royale du château de Rouen
36:55 Où Jeanne d'Arc est citée à comparaitre
36:58 Philippe Develien, racontez-nous ce procès de Jeanne d'Arc
37:02 En fait, ce procès ne va pas se dérouler comme prévu
37:08 Parce que les réponses de cette jeune fille de 19 ans qui est un alphabète
37:14 sont inattendues
37:17 Elfuse, êtes-vous en état de grâce ?
37:24 Réponse, si je suis, Dieu m'y garde
37:29 Si je ne suis pas, Dieu m'y mette
37:33 Et pourquoi avoir tant insisté auprès du dauphin pour le conduire à Reims ?
37:40 Parce que le dauphin recevra plus de force d'une seule goutte d'huile,
37:46 de saint crème, plutôt que de dix mille lances
37:50 Et comment vous parlaient vos saintes ?
37:54 Elles me disaient, Jeanne, fille de Dieu, fille de feu, fille au grand cœur
38:02 Les minutes de ce procès, je les ai lues, elles sont authentiques, à la virgule près
38:10 Elles ont tout retranscrit, elles sont parvenues jusqu'à nous, dans leur intégralité
38:17 Les répliques de Jeanne, par leur fulgurance, composent, on peut dire, un chef-d'œuvre
38:25 sans doute le plus accompli que le génie allégorique français ait jamais déposé dans notre littérature
38:31 Du corps de Jeanne, il fallait qu'il ne restât rien, elle fut brûlée sur la place du marché
38:38 Écoutez, malgros, depuis ce qui avait été la forêt de Brosséliande jusqu'au cimetière de Terre Sainte
38:51 la vieille chevalerie morte est sortie de ses tombes
38:58 dans le silence de la nuit funèbre, écartant les mains jointes de leurs gisants de pierre
39:08 se levèrent les preux de la table ronde, les compagnons de Saint Louis et toute cette chrétienté de rêve
39:19 qui regardait de leurs yeux d'ombre monter les flammes qui allaient traverser les siècles
39:27 vers cette forme enfin immobile qui devenait la chevalerie brûlée
39:36 Oh Jeanne, sans sépulcre et sans portrait, tout ce pourquoi la France fut aimée
39:48 Tu lui as donné ton visage inconnu, dans les cendres il ne reste rien sauf un anneau, son anneau
39:57 Il partira en Angleterre, six siècles après il va revenir en France et il repose, c'est une fierté française, sur la colline du Puy-du-Fou
40:11 Ensemble, avancé, plongé, levé, jusqu'au ciel d'Amatrice, il ne peut retrouver la vie
40:26 et que ton nom soit glorieux, le Dieu d'Acre et le monde va résoluer son délire
40:40 Et voilà l'anneau, c'est le bataillon de Saint-Cyr qui accompagne l'arrivée solennelle de l'anneau
40:47 Un moment d'émotion française, c'était quasiment il y a huit ans jour pour jour, c'était le 20 mars 2016, Philippe de Villiers
40:53 Et bien merci beaucoup pour ce moment Philippe de Villiers, merci Eliott, merci à vous Geoffroy Lejeune
41:00 On se retrouve bien évidemment face à Philippe de Villiers la semaine prochaine sur Europe 1

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