Tous les samedis de 10 heures à 11 heures autour d'Eliot Deval, Philippe de Villiers brosse l'actualité de la semaine en compagnie d'un invité.
Retrouvez "Face à Philippe de Villiers " sur : http://www.europe1.fr/emissions/face-a-philippe-de-villiers
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00:00Face à Philippe Devilliers, 10h-11h sur Europe 1, Eliott Deval.
00:1010h sur Europe 1, merci d'être avec nous pour Face à Philippe Devilliers.
00:14Cher Philippe, bonjour.
00:15Bonjour Eliott.
00:16Geoffroy Lejeune du Journal du Dimanche, cher Geoffroy, bonjour.
00:19Bonjour à tous les deux.
00:20Philippe Devilliers, Monsieur Philippe Devilliers qui fait la une cette semaine de Paris Match.
00:26Oui.
00:27Extraordinaire. C'est la première fois de votre carrière que vous faites la une de Paris Match, Philippe ?
00:32C'est la première fois pour Paris Match et c'est bien parce qu'il y a un enchaînement.
00:39Brigitte Bardot, maintenant Philippe Devilliers.
00:45Brigitte Bardot qu'on salue, qui a fêté ses 90 ans et qui a eu des beaux mots pour vous, élogieuse à votre endroit Philippe Devilliers.
00:55Mais l'information dans Paris Match, c'est pas la une, c'est ce que vous dites et c'est ce qu'on découvre.
01:00Il y a la photo aussi quand même avec l'oiseau.
01:02Bien sûr la photo avec l'oiseau mais c'est surtout ce qu'on... il y a une bombe qui est lâchée dans Paris Match.
01:09Vous sortez, vous publiez le 30 octobre prochain, Mémoricide.
01:15Mémoricide. Alors qu'allons-nous découvrir Philippe Devilliers dans votre prochain livre ?
01:20Le mémoricide c'est l'ablation d'une mémoire vivante d'un peuple en errance,
01:26qui perd ses racines, qui perd ses repères et donc son horizon et sa capacité, sa liberté à survivre.
01:38Le mémoricide c'est la mémoire pénitentielle quand on s'excuse d'exister.
01:47La mnésie des grandeurs et l'hypermnésie des lâchetés.
01:53C'est la mémoire pénitentielle, c'est-à-dire la mémoire qui ne transmet plus rien à nos enfants.
01:59C'est la mémoire atrophiée et je dirais c'est plus que ça, la mémoire invertie.
02:06C'est-à-dire qu'on cherche à vivre surtout pas comme nos anciens ont vécu.
02:14Mémoricide, donc le prochain livre de Philippe Devilliers aux éditions Fayard
02:22qui paraîtra le 30 octobre prochain.
02:24Alors je suis en train de regarder, le 30 c'est un mercredi, mercredi 30,
02:29on vous prévient avec Geoffroy, vous ne dites pas un mot avant le vendredi 1er novembre
02:37et donc on va faire une émission spéciale vendredi 1er novembre, mémoricide.
02:41Vous nous promettez Philippe Devilliers ?
02:43Promis.
02:44Et évidemment samedi 2 sur les antennes d'Europe 1.
02:48Face à Philippe Devilliers c'est jusqu'à 11h, merci d'être avec nous.
03:00Bon vous êtes une référence Philippe Devilliers pour les Français,
03:02une référence aussi pour l'extrême gauche.
03:05Je ne sais pas si vous êtes au courant, Alexis Corbière, le purgé de la France insoumise
03:09a comparé le gouvernement Michel Barnier avec une aventure qui vous est chère.
03:14Il répondait d'ailleurs à la question sur la motion de censure.
03:17On écoute Alexis Corbière.
03:20Si elle ne passe pas c'est que Madame Le Pen fait le choix de maintenir,
03:23de faire vivre ce gouvernement Barnier.
03:25Voilà, Barnier-Retailleau, c'est ce que j'appelle, je répète ce que je disais toi,
03:28ce gouvernement Puy-du-Fou, c'est un spectacle de droite dure, nostalgique,
03:32qui me plaît manifestement, idéologiquement à Madame Le Pen.
03:37Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe Devilliers ?
03:40En fait vous êtes une référence obsédante pour tous ces gens
03:43parce qu'au moment de la cérémonie d'ouverture des JO déjà on parlait du Puy-du-Fou.
03:46Moi j'ai deux questions, est-ce que ça vous fait plaisir et qu'est-ce que vous lui répondez ?
03:50Ah oui ça me fait plaisir, oui.
03:54Je voudrais lui dire à Alexis Corbière un grand merci.
04:03D'abord ce que je pense c'est qu'il a donc renouvelé à son niveau
04:11l'ensemble des références lexicologiques de la sémantique politique
04:15parce qu'en fait il y a eu le gouvernement des œillets, le gouvernement de la Rose,
04:20le gouvernement européiste, le gouvernement atlantiste,
04:24à chaque fois il y a une connotation.
04:26Et maintenant on a, qui fait son entrée dans cet ensemble de rubriques lexicologiques,
04:32le gouvernement Puy-du-Fou.
04:35Alors qu'est-ce que ça veut dire ?
04:36Le Puy-du-Fou c'est un des hauts lieux du dépôt millénaire.
04:43Le Puy-du-Fou c'est la France.
04:46Et donc c'est une référence bienvenue, intelligente, de la part de M. Corbière
04:55qui était un professeur d'histoire cultivé.
04:58Et souvent, au Puy-du-Fou, souvent on entend les gens quand ils viennent à la sortie,
05:05quand ils s'en vont, ils disent « Ah si la France était dirigée comme le Puy-du-Fou ».
05:11Donc finalement, moi je dis à Alexis Corbière et à ses amis,
05:16confier la France au Puy-du-Fou ce n'est pas une mauvaise idée.
05:20Je l'accepte, d'autant plus volontiers que j'ai toujours pensé
05:25qu'à un moment donné on finirait par être souverain.
05:30Qu'est-ce que la souveraineté ?
05:32Il y a quatre éléments.
05:34Pour l'image de la principauté de Monaco, Andorre, etc.
05:41Le premier élément, il faut avoir un drapeau, on l'a.
05:48Il flotte au Puy-du-Fou, matin, midi et soir.
05:53Il faut avoir ensuite un hymne, on l'a.
05:58Et il nous manque deux choses, mais Alexis Corbière peut nous aider à les ajouter.
06:05C'est la monnaie et le décalage horaire.
06:08Et donc je voudrais dire à Alexis Corbière, on dit que vous êtes un historien.
06:15Vous êtes plus que ça, un visionnaire.
06:20Puisque nous parlons du gouvernement de Michel Barnier, Philippe Devilliers,
06:24est-ce que le discours du Premier ministre cette semaine,
06:29le discours de politique générale de Michel Barnier vous a convaincu,
06:34Philippe Devilliers ?
06:37Moi je suis un imagier.
06:43Les images me sautent au cou, me sautent aux yeux,
06:47avant que je ne puisse les rattraper.
06:49Elles s'imposent à moi.
06:50Et là, j'ai une image immédiate, c'est Bourges.
06:55C'est la gare de Cent Ans.
06:58Alors la gare de Cent Ans, c'est un moment de la gare de Cent Ans, en 1420,
07:03après le traité de Troyes.
07:08On appelle ça déjà la culture du compromis,
07:10parce qu'on a un roi de France, Charles VII, désemparé,
07:15qui est obligé de traiter, de composer avec les Anglais,
07:19les Armagnacs, les Bourguignons.
07:24Vous pouvez en transparence ensuite installer la partitocratie française.
07:29Et donc, il est dans la culture du compromis.
07:32Et on l'appelle le roi de Bourges.
07:36En voyant Michel Barnier, je me suis dit, le roi de Bourges est un atignon.
07:42Attendez, il y a une deuxième image qui m'est venue ensuite,
07:48en écoutant le discours de politique générale.
07:52Vous savez que j'ai bien connu Jacques Chirac,
07:54et qu'il avait un sens de l'humour,
07:56et parfois un peu cruel.
07:58Et un jour, il m'a dit, tu vois,
08:01on était à côté, au banc des ministres,
08:05il me dit, tu vois, Barnier, c'est...
08:08C'était gentil d'ailleurs, mais voilà,
08:10il dit, c'est une valise sans poignet.
08:14C'est-à-dire qu'il est insaisissable,
08:17il n'y a pas de prise.
08:19Et quand j'ai écouté Michel Barnier,
08:21j'ai entendu le début, quand il a évoqué le général de Gaulle.
08:24Et il a dit, de Gaulle, il a dit, en 1942,
08:28je vais essayer de me souvenir de la phrase exacte,
08:30elle est splendide.
08:34Il a dit,
08:37je vous demande de faire
08:41avec peu,
08:44beaucoup,
08:46à partir de presque rien.
08:48Et en fait, pour répondre à votre question,
08:51et en fait, pour répondre à votre question,
08:53pardon de ce petit détour métaphorique,
08:58je me suis dit, on a eu
09:00peu,
09:02pas beaucoup, presque rien.
09:05Or, la France, et là je vais être très sérieux,
09:09elle est dans un état critique.
09:13Dans l'interview de Paris Match, je dis,
09:15le pronostic vital de la France est engagé.
09:19C'est pas une blague.
09:21C'est-à-dire qu'en fait,
09:23il faudrait une politique de redressement.
09:25De redressement.
09:281958, les grandes périodes de l'histoire de France,
09:31tout est perdu, tout est sauf.
09:33Mais pour que tout soit sauf, il faut une politique de redressement.
09:36Redressement politique,
09:40redressement financier,
09:43redressement moral.
09:45Donc, en trois phrases,
09:48si on ne rapatrie pas la souveraineté,
09:51on n'aura pas de marge de manœuvre.
09:54Le ministre de l'Intérieur le sait bien.
09:57Si on ne rétablit pas l'équilibre budgétaire,
10:01on va à la banqueroute.
10:04Et si on ne retrouve pas les repères moraux,
10:07n'en déplaise au magistère moral de la gauche,
10:12on va à l'abîme.
10:13Encore à l'abîme.
10:15Donc moi, j'attendais qu'on tranche dans le vif.
10:21J'attendais qu'on nous dise la vérité
10:24sur ce qu'il faut faire
10:27pour relever les défis existentiels du pays.
10:32On revient dans un instant, Philippe de Villiers.
10:34On continuera de parler de la déclaration de politique générale
10:36de Michel Barnier, le Premier ministre,
10:39qui nous a promis une politique de rupture.
10:42Est-ce que vous y avez vu un discours de rupture ou de continuité ?
10:47Ce sera la grande question après la pause sur Europe 1
10:49pour face à Philippe de Villiers.
10:50A tout de suite.
11:00De retour pour face à Philippe de Villiers.
11:02On est ensemble jusqu'à 11h sur Europe 1
11:04avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
11:07On continue de parler de la déclaration de politique générale
11:10de Michel Barnier avec une grande question.
11:13Cette question va être posée par vous, Geoffroy Lejeune.
11:16Vous nous avez dit ces dernières semaines
11:17ce que vous pensiez de Michel Barnier, l'homme et le politique,
11:20ce que vous en attendiez ou pas d'ailleurs.
11:22Dans ce discours, est-ce que vous avez vu plutôt
11:24une continuité ou une rupture que vous pouviez espérer ?
11:27D'abord, je voudrais dire une chose sympathique pour Michel.
11:31C'est qu'il a fait un exercice d'une agilité intellectuelle
11:35admirable en répondant aux questions des députés.
11:40Et il y a un moment d'ontologie quand il dit à...
11:46Gabriel Attal.
11:48Gabriel Attal, merci de m'aider.
11:51L'autre, il dit bravo.
11:52Oui, parce qu'il m'a aidé à combler le déficit que vous m'avez laissé.
11:56C'est merveilleux.
12:02Mais sur le fond, je vais vous dire,
12:05il n'est question que des lignes rouges en ce moment.
12:09Geoffroy, vous avez vu ? Lignes rouges.
12:11Quelles sont vos lignes rouges ? Quelles sont mes lignes rouges ?
12:13Quelles sont vos lignes rouges ?
12:16Alors, il a été question des lignes rouges.
12:18Et pour résumer ma pensée, mon analyse, je dirais la chose suivante.
12:25On n'a pas franchi la ligne rouge qu'on aurait dû franchir
12:30et on a franchi la ligne rouge qu'on n'aurait pas dû franchir.
12:33Je m'explique.
12:35Il y a une ligne rouge qu'on n'aurait pas dû franchir.
12:39C'est celle de l'impôt.
12:42C'est extraordinaire, cette droite.
12:44C'est ce que, dans mon livre, j'appelle la droite.
12:49La droite qui court après la gauche.
12:51Quand elle est dans l'opposition, elle hurle.
12:56Sur le thème, un homme de gauche,
12:58c'est quelqu'un qui se réveille le matin de bonne humeur
13:01si dans la nuit, il a inventé un impôt.
13:05Et qu'est-ce qu'ils font quand ils arrivent ?
13:08Ils inventent un impôt.
13:11Alors, l'impôt, qu'est-ce que ça veut dire ?
13:14L'impôt sur les particuliers, l'impôt sur les entreprises.
13:17Alors, deux impôts.
13:20Aujourd'hui, les prélèvements sur les entreprises
13:27représentent 19% du PIB en France,
13:30sauf erreur de ma part,
13:32contre 12% dans l'OCDE.
13:36Et donc, ces prélèvements vont poser
13:40un énorme problème de compétitivité,
13:42un problème majeur de compétitivité.
13:44Et ce choc fiscal aura comme conséquence
13:48de freiner la création d'emplois
13:50et, évidemment, de freiner la croissance.
13:53Mais surtout, ce qui va se passer,
13:56c'est que ces prélèvements vont faciliter,
14:02favoriser des stratégies d'évitement,
14:06comme on dit dans le métier.
14:08Exil fiscal.
14:10Et comme dit le journaliste François Langlais,
14:13l'exil fiscal des pauvres, c'est le travail au noir.
14:17Donc l'économie au noir.
14:19Donc on va décourager l'investissement
14:22et, en fait, on va fouetter, favoriser
14:26la dette et la dépense.
14:30Donc c'est une erreur majeure
14:32d'avoir franchi cette ligne rouge.
14:36En revanche, erreur inverse,
14:40on a expliqué à plusieurs reprises,
14:46et spécialement Michel Barnier
14:48dans sa déclaration de politique générale,
14:51on ne franchira pas la ligne rouge du sanctuaire.
14:55C'est-à-dire le progressisme sociétal
15:00garanti, protégé par les gardes rouges,
15:03les gardes verts et les gardes verts de gris,
15:05tous ceux qui protègent le sanctuaire.
15:08Alors c'est l'avortement constitutionnel,
15:10alors qu'il y a 243 000 avortements cette année.
15:13On aurait pu dire, quand même, le délit d'entrave,
15:16on peut encore avoir la liberté de dire
15:18qu'on n'est pas d'accord avec l'avortement, non ?
15:22Impossible, on ne touche pas à ça.
15:25Ensuite, on ne touche pas non plus
15:27au mariage homosexuel, et non seulement ça,
15:29mais vous avez vu le décryptage des portraits
15:33dans la presse ?
15:35Celui-là, il était à la manif.
15:38Et qu'est-ce que fait la personne ?
15:40Elle s'excuse, elle dit, oui, mais je me suis trompé.
15:43C'est-à-dire qu'en fait, c'est une traque,
15:45c'est le cercle de l'indignation.
15:47Et vous avez vu ce qui est arrivé à Laurence Garnier,
15:49il y avait un ministère de la Famille,
15:51Michel Barnier, il est père de famille,
15:53il a une femme, des enfants,
15:56donc c'est...
15:59Pas de ministère de la Famille,
16:02on l'a mis à la consommation, à Super U, au Caddy,
16:05on a mené une compensation, mais pas la famille.
16:09La famille, non.
16:11Et donc un pays qui ne restaure pas sa famille,
16:13qui ne prononce plus le mot famille
16:15au sens traditionnel, il est foutu.
16:17Voilà, c'est clair.
16:18Donc en fait, on a franchi la ligne rouge de la droite,
16:24et on n'a pas franchi la ligne rouge de la gauche,
16:28c'est-à-dire qu'en fait,
16:30on a accepté la dérive fiscale et la dérive sociétale.
16:34Vous avez parlé justement des lignes rouges,
16:37peut-être qu'il y en a une autre,
16:38qui s'appelle l'état de droit.
16:40Avec un ministre de l'Intérieur qui a eu cette envie,
16:44je cite Bruno Retailleau, de renverser la table,
16:46un état de droit qui n'est, selon Bruno Retailleau,
16:48ni intangible, ni sacré,
16:50en plaidant pour une évolution du droit.
16:52Et Michel Barnier, dans sa déclaration de politique générale,
16:55en a parlé, je vous propose de l'écouter.
16:58D'une manière générale,
17:00la fermeté de la politique pénale que les Français demandent
17:04est indissociable du respect de l'état de droit
17:08et des principes d'indépendance
17:15et d'impartialité de la justice
17:21auxquels je suis personnellement, profondément
17:25et définitivement attaché.
17:28Geoffroy Lejeune.
17:29Qu'est-ce qui s'est passé, Philippe ?
17:31Comment vous avez lu cette déclaration ?
17:33Est-ce que c'est un recadrage de Bruno Retailleau ?
17:35Est-ce qu'il est lâché par le Premier ministre ?
17:37Je ne sais pas.
17:39Franchement, je n'ai pas d'idée là-dessus.
17:41Ça a tout l'air d'un recadrage,
17:44mais moi, ce que je voudrais dire, c'est, sur le fond,
17:47la question de l'état de droit, elle se pose,
17:49c'est une vieille querelle.
17:51Je vous rappelle qu'en avril 1655,
17:56Napoléon déboulait dans le Parlement,
17:58et il expliquait, pas Napoléon, Louis XIV, pardon,
18:02il déboulait dans le Parlement en expliquant aux juges
18:05« ce n'est pas vous qui faites la loi,
18:06ce n'est pas vous qui faites le droit,
18:07ce n'est pas vous qui grignotez la souveraineté ».
18:09Et De Gaulle, en écho, disait
18:11« il y a d'abord la France, puis après l'État, puis après le droit ».
18:15Or là, on a des oligarchies européennes et françaises,
18:22juridiques et technocratiques,
18:24qui définissent l'état de droit,
18:26et en fait, ils définissent ces droits-là de manière suivante.
18:28Les juges servent non plus le bien commun,
18:33le peuple ou la nation, mais les minorités,
18:37avec des concepts que les gens ne connaissent pas forcément,
18:40les minorités, l'islamophobie, l'inclusivité,
18:44la non-discrimination, qui dissolvent la nation.
18:47Et donc, qu'on ait un ministre de l'Intérieur qui dise
18:51« moi, je ne peux pas travailler si je ne change pas certaines lois,
18:54par exemple sur les OQTF »,
18:56dernier exemple en date, qui est passé totalement inaperçu.
18:59Il y a quelques jours, on apprend que les policiers ne sont pas contents.
19:03Pourquoi ? Parce que, pour la garde à vue,
19:06il y a maintenant une directive européenne
19:08qui vient de tomber, qu'il va falloir appliquer en France,
19:11selon laquelle on ne peut plus faire de la vidéosurveillance en garde à vue.
19:15Donc, en fait, si on ne change pas les lois,
19:18si on ne change pas les directives,
19:20et si on ne dit pas demain qu'il y a un primat de la loi française
19:23sur la loi européenne,
19:25on aura en face de nous les commissaires,
19:28les technocrates et les juges.
19:32En fait, ce que c'est le ministre de l'Intérieur,
19:38et ce qu'on devrait tous savoir,
19:40c'est que les juges ont pris le pouvoir,
19:43et que c'est ou bien le pouvoir politique qui rétablit,
19:46ou bien la République des juges.
19:48Voilà ce qu'on pouvait dire, Philippe de Villiers,
19:50sur l'état de droit.
19:52Dans un instant, on va revenir sur deux séquences.
19:55Trois semaines séparent seulement ces deux séquences.
19:58L'appel à l'intifada lors d'une manifestation Place de la Nation à Paris,
20:03et puis cet appel, nouvel appel à l'intifada,
20:06mais cette fois dans les couloirs de Sciences Po.
20:08Sciences Po, une école, un établissement que vous connaissez particulièrement bien.
20:13Philippe de Villiers.
20:14A tout de suite pour Face à Philippe de Villiers, la suite.
20:25De retour pour Face à Philippe de Villiers,
20:27avec Philippe et Geoffroy Lejeune.
20:29Un peu plus de trois semaines,
20:31Philippe de Villiers sépare l'appel à l'intifada dans les rues de Paris
20:34d'Elias Imzalen, fondateur d'Islaminfo, Place de la Nation.
20:37De l'appel à l'intifada dans les couloirs de Sciences Po Paris
20:42par des étudiants lors d'un rassemblement pro-palestinien.
20:45Ça s'est passé cette semaine dans votre établissement Sciences Po
20:49que vous connaissez si bien.
20:50Réécoutons cette séquence.
21:05Comment c'est aujourd'hui ?
21:06Faites et agissez maintenant !
21:18Philippe de Villiers, le ministre de l'Enseignement supérieur,
21:21a publié ce vendredi un communiqué
21:23où il condamne ces actions dans les couloirs de Sciences Po
21:27et des autres universités.
21:29Mais que vous inspire cet enchaînement d'appel à l'intifada
21:33de la Place de la Nation aux couloirs de Sciences Po,
21:35école que vous connaissez si bien.
21:38D'abord, en regardant les images, j'ai reconnu la péniche.
21:43C'est un cauchemar.
21:44Pour les anciens de Sciences Po comme moi, c'est un cauchemar.
21:48C'est une sorte d'occupation.
21:53Sciences Po n'est plus Sciences Po.
21:56Mais en regardant ces images, je pense aussi à d'autres images
22:02que j'ai vécues en 1982 au Liban.
22:10Il y a eu l'arrivée des Palestiniens.
22:14Et dans les universités à Beyrouth, on a vécu ça.
22:21C'est-à-dire qu'on a vécu ce qu'on appelle maintenant la libanisation.
22:27On a vécu les prémices d'une guerre multiculturelle.
22:35Et je ne peux pas m'empêcher de penser à ce qui est advenu ensuite.
22:40C'était l'époque où encore on disait le pays du lait et du miel.
22:45Et que nos profs à Sciences Po nous disaient voilà le modèle multiculturel.
22:51Sans voir que ce modèle multiculturel était potentiellement multiculturé et multiconflictuel.
23:00Deuxième image, vous l'avez citée, c'est dans les rues de Paris, Place de la Nation.
23:07Un imam fiché S qui appelle à l'intifada et qui dit c'est à Paris que ça démarre.
23:14Donc le nouveau Pierre l'Ermite qui appelle à la croisade, à la guerre des pierres.
23:21Qu'est-ce que ça veut dire l'intifada ?
23:24C'est un appel à la guerre des pierres, donc à la guerre civile chez nous en France.
23:30Et on est à la jonction des deux djihads.
23:37Le djihad violent qui mise sur la peur et le djihad pacifique qui procède par infusion lente.
23:52On est à la jonction des deux là.
23:55Et prenons garde parce qu'il y a un frérisme d'atmosphère
24:03qui travaille auprès des collectivités locales, auprès des associations, dans les universités.
24:09Parce que la cible du frérisme d'atmosphère c'est l'école et l'université.
24:18Donc on est pile dans le mille là.
24:21Pourquoi ? Parce qu'ils veulent acclimater petit à petit, je l'ai déjà dit mais je le répète,
24:26une société charliat compatible en France.
24:30Et pour ça ils ont trois atouts.
24:35Le premier c'est le nombre, puisque la France a choisi de ne plus faire d'enfants
24:43et de faire faire les enfants par les autres.
24:47Ensuite il y a l'état de droit, on y revient, parce que l'état de droit ça sert à ça,
24:54ça sert à protéger la grande infiltration.
24:57Et troisièmement ils ont la cinquième colonne.
25:02Et la cinquième colonne elle est là.
25:05La cinquième colonne c'est une certaine gauche qui a fait un congrès de tour à l'envers.
25:11À tour, les extrémistes se sont détachés des modérés.
25:15Et maintenant les modérés ont rejoint les extrémistes.
25:18C'est ça le congrès de tour à l'envers.
25:19C'est ça le congrès de tour à l'envers.
25:21Et c'est une voie qu'ils cherchent en se frayant entre le Wauquistan et l'Islamistan.
25:28Et nous on se récupère et le Wauquistan, plutôt à l'université, et l'Islamistan dans les quartiers.
25:34En fait vous avez, c'est ça que perd Mélenchon, c'est génial, tactiquement.
25:41En fait il essaye de faire le lien entre les territoires perdus de la République illettrée,
25:46les quartiers, et les territoires conquis de la République des lettres.
25:53C'est-à-dire qu'il joue sur deux claviers, celui de la démographie,
26:00qui est en faveur de cette infiltration, et celui de l'intelligence.
26:07L'intelligence française, la culture française, donc Sciences Po.
26:13Chapeau l'artiste.
26:14Et en face de ça, on a un discours d'une pauvreté de tous ces hommes politiques
26:22qui, à l'exception d'un ou deux, ne comprennent pas ce qui se passe chez nous en France.
26:31Parce qu'ils ramènent ça à des événements passés mais qui n'ont strictement rien à voir
26:37avec ce que l'on peut appeler la grande infiltration.
26:41C'est-à-dire un changement de population, de mœurs, de culture, de civilisation.
26:48Georges Bensoussan, dans le Figaro de ce matin, a eu un mot splendide.
26:54Dans une société désenchantée, on va vers les croyances fortes.
27:01Fustel, étrangère à sa propre civilisation, c'est quelque chose comme ça qu'il a dit.
27:08Parce que quand on est dans le dépérissement, on va chercher la virilité ailleurs.
27:15On se retrouve dans un instant pour la suite de Face à Philippe de Villiers.
27:19Cher Philippe, vous souhaitez nous parler du 7 octobre.
27:24Lundi prochain, nous allons commémorer l'attaque terroriste du 7 octobre.
27:28Une attaque qui a fait plusieurs centaines de morts en Israël, dont des Français.
27:33Donc on va en parler dans un instant dans Face à Philippe de Villiers.
27:38Face à Philippe de Villiers.
27:46On est de retour pour Face à Philippe de Villiers sur Europe 1 avec Philippe Biensuret et Geoffroy Lejeune.
27:51Lundi, Philippe de Villiers, nous allons commémorer l'attaque terroriste du 7 octobre.
27:55Une attaque terroriste du Hamas faisant plus de 100.100 morts, majoritairement des civils, hommes, femmes et enfants de tout âge en Israël.
28:03Sans compter les 250 otages à l'époque, une centaine seraient encore détenues par le Hamas, dont deux Français.
28:12Philippe de Villiers, un an après, qu'est-ce qui a changé ?
28:16D'abord, un mot d'hommage, de sympathie, d'affection pour les familles des otages concernés.
28:24Ceux qui ne sont pas encore libres et ceux qui sont morts, hélas.
28:28Je réponds à votre question.
28:34Tout a changé pour Israël et pour nous, pour l'Occident.
28:42Alors pour Israël, il y a eu un traumatisme.
28:47Ce traumatisme est en partie effacé.
28:53Et c'est récent.
28:55Le traumatisme, c'est en fait un coup fatal de 7 octobre.
29:05Un coup fatal à l'idéal sioniste d'une terre où le peuple juif serait en sécurité.
29:15Tout à coup, le petit pays s'aperçoit, découvre que plus rien n'est vrai de ce qu'on croyait.
29:29La supériorité technologique, la surveillance électronique, la fronte de David, le dôme de fer, tout ça, ça n'existe plus.
29:45Israël a été envahie.
29:49Et voilà qu'il y a quelques jours, il y a deux semaines, les Bipers ont tout changé.
29:59Le monde entier regarde l'affaire des Bipers avec une certaine admiration, en disant
30:07Israël est encore un pays qui a l'intelligence, la puissance et la détermination.
30:14Quand je regarde Israël, je regarde la France, je me dis Israël c'est un pays qui veut vivre.
30:22Et qui sait que pour vivre, il faut survivre.
30:26Alors que nous, on ne sait plus que pour vivre, il faut survivre.
30:31Et donc aujourd'hui, le traumatisme, par des petites secousses telluriques, il est arrivé jusqu'à nous.
30:43Ce qui est nouveau, c'est qu'en fait, on a vu ce qui s'est passé chez nous en France,
30:49et on a vu la crainte du Président de la République, qui a eu peur que ça s'embrasse chez nous, par contagion, par contamination.
30:57En fait, il y a eu un choc.
31:05Ce n'est pas simplement une guerre, là-bas, de voisinages orientaux.
31:13C'est un choc de civilisation, et ce choc de civilisation, il est chez nous.
31:17Choc de civilisation, choc de deux visions eschatologiques du monde.
31:23Et quand je dis ce choc, il est chez nous, c'est parce qu'on a compris, on a vu à ce moment-là,
31:27qu'une fraction importante de la communauté musulmane de France s'est sentie solidaire avec la cause palestinienne.
31:38Et tout à coup est apparu un mot, moi, qui m'a frappé.
31:42C'est hallucinant. On ne fait plus attention.
31:46On a dit la rue Arabe, en France.
31:51Ah bon ? Il y a une rue Arabe ? Et ça n'a choqué personne.
31:55Et la rue Arabe, en fait, dans la rue Arabe se déploie un antisionisme idéologique
32:05qui vire à l'anti-occidentalisme avec le wokisme,
32:09qui désigne le suprémacisme blanc comme le mal absolu,
32:17et qui désigne dans le même temps le juif conquérant comme la quintessence du mal.
32:28Et puis s'est développé, et ça a été une révélation pour beaucoup de Français,
32:35un antisémitisme d'atmosphère, notamment chez tous les jeunes, dans les quartiers, à l'université.
32:43Des jeunes qui, dans les quartiers, se ressentent co-religionnaires des islamistes du Hamas et du Hezbollah,
32:53qui se sentent, plus que ça, prolétaires messianiques, des banlieues, suivez mon regard,
33:03et qui se sentent porte-étendards du combat décolonialiste contre l'Occident.
33:16En fait, ce qu'il faut bien comprendre, ce qu'a compris quelqu'un comme Gilles William Golnadel depuis 20 ans, 30 ans,
33:26et ce que n'ont pas encore compris les Français, c'est qu'Israël, c'est l'image de l'état-nation.
33:35L'état-nation, la pointe diamantée de l'Occident.
33:42Un état démocratique qui est attaché à son identité, et qui ne veut pas dépérir, qui ne veut pas mourir.
33:52Donc c'est intéressant pour nous, parce qu'on est devant un miroir prémonitoire.
34:00Philippe de Villiers, on est revenu sur la situation au Proche-Orient,
34:05et j'ai ressenti une certaine émotion lorsque vous parliez, et de la situation d'Israël, mais aussi du peuple libanais.
34:13Il s'avère que vous avez une histoire charnelle avec le Liban, vous êtes un amoureux du Liban,
34:19et la question que je me suis posée quand je vous ai écouté, c'est pourquoi ce lien charnel avec le Liban, cette histoire intime que vous avez ?
34:27Je ne vais pas en parler maintenant, mais simplement, il fut une époque où le Liban était occupé par la Syrie,
34:35et avec quelques hommes politiques, dont François Lothar, amoureux du Liban également,
34:41on s'est posé là-bas sur un bout d'autoroute éventré, on est allé au palais de Babdar,
34:46avec nos écharpes, au nez à la barbe des Syriens,
34:53et ensuite, ça m'a valu d'être convoqué à l'ambassade, j'ai jamais compris pourquoi,
34:59et on m'a dit, voilà, on vous donne la nationalité.
35:03Donc en fait, si jamais ça va mal en France, je partirai au Liban.
35:07Je suis la double nationalité, je suis la binationale.
35:11Entre le Liban et la France, il y a un lien ancestral, un lien affectueux,
35:20une relation charnelle et spirituelle, qui tient en fait à la promesse de Saint Louis.
35:27C'est là que tout commence.
35:29En 1253, Saint Louis est là-bas, au Liban, et il dit ceci,
35:35j'accorde à tous les Maronites la même protection qu'à tous les Français.
35:43Ça fait huit siècles.
35:45Cette promesse n'a jamais été oubliée par les Libanais.
35:48Hélas, oubliée par beaucoup de Français.
35:51Et un jour, je suis parti là-bas pour un voyage caritatif,
35:58avec l'association admirable Malte-Liban, présidée par la princesse Françoise de Lobkowitz,
36:06et on est allés ensemble, avec elle, sur les lieux de séjour de rois croisés.
36:13Et à un moment donné, il y a un moment pathétique,
36:17on va là où il est venu pour faire sa promesse, en mer.
36:24Et elle me raconte, cher Philippe, c'est là que Saint Louis est venu
36:32pour saluer et encourager les ouvriers Maronites
36:37qui travaillaient à la fortification des remparts.
36:41Et là, s'il est arrivé trop tard, ils ont tous été égorgés.
36:46Il s'est avancé, ce que raconte Jean Eville, son mémorialiste,
36:51il s'est avancé en trébuchant, vaincu par le dégoût.
36:56Et puis, il a ramassé les corps lui-même, tout seul,
36:59et les a pris dans ses bras, tout pourri, tout puant.
37:04Ses soldats le regardaient, il s'est adressé à eux et à ses proches,
37:09en exhipant de l'évangile, le baiser du lépreux,
37:16pour les enterrer, pour leur donner une sépulture.
37:25À ce moment-là, j'observe la princesse, elle a les yeux embués,
37:31je sens que défile dans ses yeux toute l'histoire,
37:35toute la grande histoire, toute cette histoire douloureuse et glorieuse.
37:39Et moi, je regarde autour de moi les murs déchirés, les mêmes,
37:45rien n'a changé, les moignons déchiquetés,
37:48les témoins douloureux du drame encore debout.
37:56Et là, la princesse s'approche de moi,
38:01elle est née Françoise de Bourbon,
38:05et se souvenant qu'elle est la petite fille de Saint-Louis.
38:12Avec cette manière élégante, poétique,
38:19de saisir l'instant qui n'appartient qu'aux grandes dames,
38:26elle me serre dans ses bras et elle murmure,
38:31« Chère Philippe, moi, la petite fille de Saint-Louis,
38:37j'accueille ici, dans cette ruine vivante,
38:42dans les entrailles de cette ruine,
38:45le petit-fils du chevalier croisé, mort à Saint-Jean-de-Lacres.
38:52Ensemble, nous vous rendrons à cette ruine,
38:58adoubée par nos pères, les honneurs de la fidélité.
39:02Le Liban coule dans mes veines,
39:11le Liban coule sans le savoir dans les veines de tous les Français,
39:18parce que le Liban porte en chacun d'entre nous l'écho d'une part précieuse de la France.
39:26Les Libanais nous précèdent dans nos bonheurs,
39:32dans nos malheurs, il faut les écouter, écouter leur cri d'appel.
39:38Le chêne et le cèdre, au ramage entremêlé,
39:45appellent nos affections communes pour la suite des temps. »
39:51Merci Philippe Devilliers, c'était un plaisir d'être avec vous ce samedi matin.
39:55Merci Eliott, merci Geoffroy.
39:57On se retrouve sur Europe 1 samedi prochain à la même heure de 10h.
40:02A 11h, c'est votre rendez-vous tous les samedis matins face à Philippe Devilliers.
40:05Et dans un instant, c'est Laurent Mariotte pour la table des bons vivants.
40:09Cher Laurent, bonjour, quel est le menu ce midi ?
40:12Bonjour Eliott, à vos casseroles camarades.
40:14Ce matin, on va cuisiner les pâtes avec des recettes de saison pour nous changer du quotidien, vous allez entendre.
40:19Et puis Michel Genas nous rejoint pour le plat du jour.
40:22Il y aura de la coquille Saint-Jacques, chers auditeurs. A tout de suite !
40:26Au revoir !