Tous les samedis de 10 heures à 11 heures autour d'Eliot Deval, Philippe de Villiers brosse l'actualité de la semaine en compagnie d'un invité. Aujourd’hui, il revient notamment sur la mobilisation à Sciences Po, la GPA, le livre polémique "Transmania" et les printemps de l'enfance de Philippe de Villiers.
Retrouvez "Face à Philippe de Villiers " sur : http://www.europe1.fr/emissions/face-a-philippe-de-villiers
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00:00Face à Philippe Devilliers, 10h-11h sur Europe 1, Eliott Deval.
00:10Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour Face à Philippe Devilliers sur Europe 1 de 10h à 11h le samedi matin.
00:18Cher Philippe, bonjour.
00:20Bonjour Eliott, bonjour Geoffroy et puis bonjour à la voix du foot.
00:28On a une petite surprise pour vous.
00:30La grande figure légendaire, moi j'ai ma mère et mon copain, il est parti, reste Jacques Vandrouw.
00:39Jacques Vandrouw est avec nous ce samedi matin, cher Jacques, bonjour.
00:43Comment ça va ?
00:44On est très heureux de vous retrouver pour Face à Philippe Devilliers, c'était absolument pas prévu je le dis aux auditeurs
00:50mais on devait commencer cette émission, pour tout vous dire cher Jacques, par un carton rouge.
00:55Parce que je vous présente Philippe Devilliers, capitaine de l'étoile sportive de Boulogne numéro 5
01:03qui n'a pas été convié cette semaine pour jouer aux côtés d'Emmanuel Macron
01:10alors que, je peux vous dire, il a un pied droit magique, il a une qualité de défense.
01:17Vous êtes gaucher ?
01:18Oui, gaucher.
01:19C'est pas vrai Philippe, vous êtes gaucher ?
01:20Oui, on m'a identifié longtemps à Piantolamie.
01:23Vous êtes gaucher ?
01:24Oui, je suis gaucher.
01:25Piantolie, super numéro 10, magnifique.
01:27Quand j'ai regardé cette semaine le match du variété,
01:31Mercredi dernier,
01:33je me suis dit, mais il nous manque un numéro 5, il nous manque Philippe Devilliers.
01:38J'avais un problème existentiel très très grave, c'est-à-dire que dans l'axe central du fameux match de mercredi dernier
01:44avec le président, il y avait Laurent Blanc et Marcel Desailly.
01:49Ils se débrouillent un peu.
01:50Voilà, donc j'étais un petit peu embêté par rapport à Philippe,
01:53qui je sais, pour avoir joué avec lui et contre lui dans une autre vie,
01:57c'est vrai que c'est un bon défenseur.
01:59Victoire 5 buts à 2 de l'équipe du président de la République,
02:02qui a été buteur Jacques Vendredi.
02:04Pénalty.
02:05Si vous cherchez, chers auditeurs, un gardien de but,
02:07on ne va pas demander à celui qui était en face du président.
02:11En tous les cas, bonne émission et à très vite.
02:14Face à Philippe Devilliers, de 10h à 11h.
02:19Décryptons cette actualité du vendredi Philippe Devilliers.
02:22Sciences Po s'est embrasé une nouvelle fois.
02:25Théâtre d'un blocus organisé par plusieurs collectifs pro-palestiniens.
02:30Des étudiants ont même dormi dans la nuit de jeudi à vendredi dans la prestigieuse école.
02:34Puis le vendredi matin, des barricades ont été installées.
02:38Sitting avec plusieurs centaines de personnes tout au long de la journée.
02:42Tout cela avec l'appui, le soutien de la France Insoumise,
02:45des députés comme Aymeric Caron ou encore Thomas Porte.
02:49Il y avait même la candidate aux européennes, Rima Hassan.
02:54Philippe Devilliers, vous qui êtes un ancien de Sciences Po,
02:59est-ce que vous reconnaissez votre Sciences Po ?
03:02Non, je ne reconnais pas mon école.
03:10Sciences Po c'était, en tout cas de mon temps,
03:14c'était un fleuron français parce qu'il se considérait,
03:20et on le considérait de l'extérieur,
03:23comme une institution originale,
03:28représentative de l'universalité française.
03:32Les facs de France regardaient Sciences Po avec jalousie.
03:36Tous les étudiants de France rêvaient d'entrer à Sciences Po,
03:41tous les littéraires en tout cas.
03:44Et Sciences Po était une institution où on était à gauche,
03:48enfin pas moi, mais mes camarades.
03:54Donc il y avait déjà les ferments de ce qui se passe.
03:57On était à gauche, c'est-à-dire qu'il y avait le scientisme
04:02qui circulait parmi les professeurs comme idéologie de fond.
04:07Le scientisme, ça voulait dire
04:10substituer au gouvernement des hommes l'administration des choses.
04:14C'est le consumérisme hédoniste appliqué à la politique.
04:18Après mai 68, on était dans la société de consommation.
04:22Et le scientisme, ça voulait dire aussi,
04:25le socialisme est devant nous pour mille ans.
04:29On ne pensait pas du tout que le mur allait tomber.
04:32Et donc il faut trouver un accommodement raisonnable
04:36entre le capitalisme et le socialisme.
04:38Le socialisme, ça s'appelle la social-démocratie.
04:41Et donc on nous enseignait les mérites de la social-démocratie.
04:46Mais là, ce à quoi on assiste,
04:50c'est l'américanisation de Sciences Po.
04:55Voilà, ils l'ont voulu, ils l'ont fait, ils l'ont.
04:58L'américanisation de Sciences Po, c'est le parrainage de Columbia,
05:05le partenariat avec une université américaine.
05:09Donc le mimétisme.
05:11En fait, quand la France veut imiter l'Amérique,
05:16elle imite la mauvaise Amérique,
05:19c'est-à-dire la fille incestueuse d'un protestantisme dévoyé
05:23et de la Révolution française.
05:25Et ça donne ce qu'on voit en ce moment.
05:27Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe Devilliers.
05:30Oui, Philippe, Eliott l'a dit, vous avez été un étudiant à Sciences Po,
05:33vous avez été aussi un étudiant à l'ENA,
05:35donc quelque part un pur produit du parcours classique
05:38de nos élites républicaines d'il y a quelques années.
05:41Et pourtant, quand vous avez été le patron du département de la Vendée,
05:44vous avez créé un institut d'études supérieures privé, l'ISS,
05:47je crois à la Roche-sur-Yon.
05:49Ma question, c'est simple. Pourquoi vous avez fait ça ?
05:51Quelle était la carence déjà à l'époque
05:53que vous aviez identifiée dans l'enseignement public
05:55ou en tout cas dans tout ça ?
05:57Et est-ce que vous croyez que finalement le salut
05:59de la formation de nos élites passera en fait par le privé ?
06:02Moi j'ai eu la chance de passer par l'enseignement privé
06:07et je voyais mes camarades d'en face
06:12qui étaient dans l'enseignement public
06:14et qui étaient moins performants souvent.
06:17C'est comme ça que je suis rentré à Sciences Po et à l'ENA en fait,
06:20grâce à l'enseignement privé.
06:23Et donc je me suis dit que,
06:26j'ai toujours pensé que le public c'était le régalien,
06:32mais qu'en dehors du régalien, il faut laisser faire les gens,
06:35il faut laisser le privé, laisser la concurrence, l'émulation.
06:40Partout où il y a l'émulation et la concurrence,
06:42il y a le progrès, le vrai progrès.
06:45Philippe Devilliers, j'ai une question à vous poser
06:47concernant ce blocus avec une mobilisation,
06:51disons le marginal des étudiants de Sciences Po.
06:54Dans la nuit de jeudi à vendredi,
06:56ce sont quoi 70 étudiants qui ont décidé de camper dans l'établissement.
07:02Et donc c'est cette minorité qui vient bloquer un établissement
07:08où sont présents habituellement, quotidiennement,
07:12peut-être 2000 étudiants.
07:15Et donc c'est sur cette tyrannie en quelque sorte des minorités.
07:19Est-ce que vous, vous l'aviez vécu ?
07:21Est-ce que vous aviez un temps alerté sur cette situation-là ?
07:25Par-delà ce que vous dites, qui est important,
07:27effectivement ce sont des minorités,
07:29mais les minorités sont toujours les minorités qui gagnent.
07:31Minorité agissante, donnez-moi 1000 hommes, disait Lénine.
07:34Il a réussi.
07:36Là, on est devant un phénomène beaucoup plus grave.
07:41Sciences Po, c'est, comment dirais-je,
07:45qui ne doit pas nous cacher l'idée que derrière,
07:49il y aura le donjon central qui va tomber.
07:52Et c'est quoi le donjon central ?
07:54C'est toute l'université française qui est gangrenée, aujourd'hui.
07:57Toute l'université française suit l'Amérique.
08:01Et donc, soyons concrets,
08:04elle est gangrenée par quoi, l'université française ?
08:08Par l'islamo-wokisme.
08:11C'est-à-dire que vous avez les minorités agissantes
08:15dans toute l'université française
08:17qui infusent l'islamisme
08:20et qui infusent le wokisme.
08:24Et par l'intersectionnalité,
08:26pour l'instant, ils se battent les uns avec les autres.
08:30Mais ils sont en train de détruire
08:33ce qui a fait la grandeur de la France.
08:39C'est-à-dire la fabrication des élites universelles,
08:45avec l'esprit d'ouverture.
08:48Vous vous rendez compte,
08:50ce qui se passe en ce moment ?
08:52Nos universités sont en train de s'effondrer.
08:55Quand vous pensez que quelqu'un comme Florence Bergeau-Blacklare
08:59ou Sylviane Agazinsky, qui est maintenant académicienne,
09:02ne peuvent plus aller dans une université.
09:04Ou Geoffroy Lejeune,
09:06qui a été invité à Sciences Po-Lille,
09:08si je ne m'abuse, Geoffroy.
09:10Et à Paris également, la réunion avait été annulée.
09:15Peut-être que vous pouvez nous raconter cela ?
09:17C'est une histoire connue, reconnue.
09:19Il y a eu aussi Alain Finkielkraut.
09:21Ça m'est même arrivé aussi dans une école de commerce,
09:23ça m'est arrivé dans une université.
09:25C'est vrai que j'ai été invité par des étudiants
09:27qui souhaitaient m'entendre,
09:29après avoir entendu des personnalités de gauche ou de droite,
09:31peu importe.
09:32Et la pression des étudiants a fait céder
09:34la direction de ces établissements,
09:35qui ont prétexté l'ordre public pour dire
09:37qu'il ne fallait pas que je vienne, en effet.
09:39On se retrouve dans un instant pour Face à Philippe Devilliers.
09:41Juste après la publicité, on continue
09:43de parler de cette mobilisation au pied de Sciences Po.
09:46Et on va se poser cette question.
09:48Comment a-t-on pu laisser une telle mobilisation
09:51se dérouler tout au long de la journée de vendredi ?
09:53A tout de suite sur Europe 1.
09:57Face à Philippe Devilliers.
09:5910h-11h sur Europe 1.
10:02Éliott Deval.
10:04De retour pour Face à Philippe Devilliers,
10:06bien sûr avec Geoffroy Lejeune.
10:08On est ensemble sur Europe 1 jusqu'à 11h.
10:10On a parlé dans la première partie de Sciences Po.
10:12On continue d'aborder ce sujet-là.
10:14Vous, l'ancien de Sciences Po,
10:16cher Philippe Devilliers.
10:18On se pose une question, ce samedi matin,
10:20que tous les auditeurs se posent.
10:22C'est-à-dire que,
10:24comment a-t-on pu laisser
10:26une telle mobilisation se dérouler
10:28en plein cœur de la capitale,
10:30de l'établissement ?
10:32J'ai le souvenir, par exemple, d'une mobilisation,
10:34on en avait parlé ensemble d'ailleurs,
10:36des agriculteurs.
10:38C'était en janvier
10:40ou en février dernier, si je ne m'abuse.
10:42Et les agriculteurs,
10:44vous savez, ils avaient décidé
10:46de faire un petit happening
10:48au pied de l'Arc de Triomphe.
10:50À 6h du matin, ils étaient venus
10:52avec des tracteurs pour déposer une gerbe de fleurs
10:54en hommage aux agriculteurs
10:56qui s'étaient donné la mort,
10:58qui s'étaient suicidés.
11:00Très rapidement, les forces de l'ordre sont intervenues
11:02et sur les 200 agriculteurs,
11:04on avait procédé à une centaine
11:06de garde-à-vue
11:08et d'interpellation.
11:10Je réitère ma question, Philippe Devillé,
11:12comment a-t-on pu, vendredi,
11:14laisser se dérouler
11:16cette mobilisation ?
11:18Je pense que,
11:20là on voit
11:22le spectacle de l'impuissance publique.
11:24L'impuissance publique,
11:26Sciences Po
11:28a eu des dirigeants
11:30paradoxaux,
11:32volontairement paradoxaux.
11:34On a vu
11:36comment ça s'est terminé.
11:38Sciences Po est une des premières écoles de France
11:40qui a adopté le principe américain
11:42de la discrimination positive.
11:44Donc Sciences Po, tout à coup, a voulu être
11:46à la mode.
11:48Ça, c'est la première chose.
11:50Et la deuxième chose
11:52que je voudrais dire, c'est que
11:54ce qui infuse
11:56partout en France,
11:58sauf dans le milieu de l'agriculture
12:00qui échappe à la pensée dominante,
12:02parce que ce sont
12:04des esprits indépendants et autonomes,
12:06ils ont l'indépendance d'esprit
12:08et ils ont l'esprit d'indépendance.
12:10Mais ce qui infuse partout,
12:12c'est le fameux décolonialisme.
12:14Il faut que les Français
12:16qui nous regardent comprennent bien
12:18ce que ça veut dire, le décolonialisme.
12:20C'est pas simplement
12:22une querelle
12:24Israël-Gaza, là, avec les kéfiers
12:26et le drapeau palestinien.
12:28Ça va beaucoup plus loin que ça.
12:30C'est derrière l'antisémitisme
12:32et derrière l'antisionisme,
12:34c'est l'anti-occidentalisme.
12:36C'est la dénonciation
12:38de ce qu'ils appellent le privilège
12:40de la blanchité.
12:42C'est l'hostilité au patriarcat.
12:44C'est l'hostilité
12:46à l'homme blanc hétérosexuel
12:48qui fait
12:52régner
12:54un ordre injuste
12:56et qui exploite l'humanité.
12:58C'est ça, le décolonialisme.
13:00Le décolonialisme rejoint la phrase
13:02de Macron, il n'y a pas de culture française.
13:04Ou encore, l'autre phrase
13:06de Macron, en Algérie, quand il a dit
13:08je dénonce
13:10dans le colonialisme
13:12un crime contre l'humanité.
13:14Ça, on le paye très cher.
13:16C'est-à-dire que c'est
13:18des générations et des générations
13:20de gens qui nous ont expliqué
13:22en 1914, vos parents, vos grands-parents
13:24c'était des mutins. En 1940,
13:26c'était des collabos. En Algérie,
13:28c'était des terroristes et des tortionnaires.
13:30Qu'est-ce qui reste ?
13:32Le pauvre gamin à qui on dit toute la journée
13:34t'as pas honte de ton pays ?
13:36Un pays peuneau
13:38qui se traîne et qui noircit son âme.
13:40Il n'existe plus.
13:42Et tous les pays
13:44et d'ailleurs la démographie,
13:46c'est la ligne de flottaison. Tous les pays
13:48qui ont accepté de noircir
13:50leur âme, ils ont
13:52disparu.
13:54Philippe de Villiers, une dernière question à présent.
13:56Toujours sur ce blocus,
13:58on a vu
14:00un défilé de responsables politiques
14:02venant que d'un groupe,
14:04la France insoumise. On a vu
14:06Aymeric Caron, Thomas Porte,
14:08on a vu Rima Hassan, qui d'ailleurs
14:10sera convaincu la semaine prochaine
14:12de l'anthropologie du terrorisme,
14:14qui est candidate aux européennes.
14:16Quel est
14:18le lien que vous faites
14:20entre l'aspect politique,
14:22les discours par exemple de la France insoumise
14:24et ce blocus au pied
14:26de Sciences Po ?
14:28La démocratie est fondée sur le nombre.
14:30C'est un principe.
14:34Le nombre, ça veut dire qu'il faut être plus nombreux
14:36que les autres.
14:38Et quand vous n'êtes pas plus nombreux, vous restez dans la minorité.
14:40Donc,
14:42vous écrivez des livres,
14:44vous allez à la pêche à la ligne.
14:46Mais si vous voulez être majoritaire, il faut aller chercher
14:48les voix.
14:50Mélenchon, il est très intelligent
14:52et
14:54il a le sens de l'arithmétique.
14:56Il va chercher les voix,
14:58comme dit mon voisin, là où il sait qu'elles sont.
15:00Elles sont où les voix
15:02aujourd'hui ?
15:04Les voix qui ne sont pas prises ailleurs.
15:06Elles sont dans les banlieues.
15:08Et donc, Mélenchon,
15:10il applique le vieux principe marxiste
15:12du lumpenproletariat.
15:14Et donc, il y a cette chose extraordinaire
15:16qu'il faut redire aux Français.
15:18Dans les années 80,
15:20il y a un film
15:22franc qui s'appelle Terra Nova
15:24et qui a expliqué
15:26qu'on ne peut plus gagner, la gauche,
15:28parce qu'en fait, on a
15:30accepté la mondialisation heureuse
15:32qui s'est
15:34traduite par des délocalisations
15:36qui sont massives, donc on n'a plus d'ouvriers.
15:38Et les ouvriers qui restent,
15:40comme ils ne sont pas contents de nous,
15:42ils vont en face,
15:44dans la crèmerie d'en face.
15:46Et donc, qu'est-ce qu'il nous reste ?
15:48Il nous reste les minorités.
15:50Minorités homosexuelles,
15:52minorités féministes,
15:54etc.
15:56Et naturellement, les banlieues,
15:58et naturellement, l'islamisme et le wokisme.
16:00Et qu'est-ce qui est en train de se passer ?
16:02La démographie traditionnelle de la France,
16:04la démographie bourgeoise de la Macronie
16:06et de la droite classique
16:08qui passe son temps à avaler
16:10toutes les couleufs qu'on lui propose,
16:14c'est une démographie déclinante.
16:16Alors que la démographie des banlieues,
16:18elle, c'est une démographie
16:20montante. Donc en fait,
16:22Mélenchon,
16:24qu'est-ce qu'il se dit ? Il suffit de patienter
16:26et
16:28de patienter,
16:30soit pour
16:32gagner le premier tour
16:34de l'élection présidentielle,
16:36il ne s'occupe pas du tout de ce qui se passe en ce moment
16:38avec l'élection européenne,
16:40soit d'opérer un chaos.
16:42C'est-à-dire qu'en fait, je pense que Jean-Luc Mélenchon,
16:44qui au fond de lui-même
16:46est un vrai révolutionnaire,
16:48il s'en fout des élections en fait.
16:50S'il peut y arriver par la voie
16:52de l'élection, il le fera,
16:54mais s'il voit qu'il ne peut pas
16:56et qu'il peut
16:58faire une révolution,
17:00il le fera, il connaît l'histoire de France.
17:021830, 1848, 1789,
17:04il sait comment ça se passe,
17:06il sait comment on entretient
17:08un bouillon de culture
17:10et comment on lève
17:12une troupe
17:14de terroristes.
17:16Philippe, je vous ai posé tout à l'heure une question sur l'école
17:18que vous avez créée à La Roche-sur-Yon,
17:20parce que vous vous adressez souvent à la jeunesse
17:22parce que c'est notre avenir.
17:24Vous avez même créé d'ailleurs aussi une école au Puy-du-Fou.
17:26C'est quelque chose qui vous tient à cœur.
17:28On voit sous les yeux les images
17:30de la jeunesse,
17:32nos futures élites
17:34qui sont encore dans leur jeunesse aujourd'hui.
17:36Si on se pose, c'est en théorie et encore en pratique
17:38l'endroit où on forme ceux qui vont nous diriger demain,
17:40ceux qui vont diriger l'économie, ceux qui vont diriger
17:42les administrations, qui vont faire de la politique, etc.
17:44Qu'est-ce que ça vous inspire,
17:46ces images, quand vous savez que peut-être
17:48ces gens-là demain nous gouverneront ? Est-ce que vous pensez que c'est une génération
17:50qui va changer beaucoup de choses, qui seront très différents
17:52de leurs aînés, ou est-ce que finalement
17:54ça a toujours été le cas depuis mai 68
17:56et qu'il y a un équilibre qui se crée ?
17:58Est-ce que c'est inquiétant pour la suite,
18:00pour les gens qui nous dirigeront plus tard,
18:02ce qu'on est en train de voir en ce moment ?
18:04En fait, tous ces gens,
18:06si vous voulez, ils ont vécu
18:08dans l'ambiance
18:10de Viviani,
18:12qui parlait
18:14du socialisme révolutionnaire,
18:16qui disait « Nous avons
18:18arraché les consciences
18:20humaines aux
18:22traditions désuètes.
18:24Lorsque le misérable
18:26ployait
18:28sur ses genoux,
18:30fatigué par la fatigue, par le
18:32jour, par le poids du jour,
18:34alors nous lui avons
18:36nous l'avons relevé
18:38et nous lui avons dit « Au-dessus des nuages,
18:40il n'y a rien, il n'y a que
18:42des chimères.
18:44Chers amis,
18:46par un geste magnifique, tous
18:48ensemble, nous avons éteint
18:50dans le ciel toutes les
18:52lumières, on ne les ramènera plus.
18:54Voilà notre œuvre, notre œuvre
18:56révolutionnaire. »
18:58Eh bien, bravo ! Parce que
19:00un pays ne peut pas vivre sans une petite
19:02lumière.
19:04Un pays ne peut pas vivre sans
19:06respecter sa tradition.
19:08Un pays ne peut pas vivre durablement
19:10avec la table rase.
19:12Un pays a besoin
19:14d'aimer son destin, et pour aimer son
19:16destin, il faut qu'il aime son passé, il faut
19:18qu'il ressource ses songes,
19:20qu'il ressource ses rêves,
19:22qu'il vive
19:24et revive de ses attachements vitaux.
19:26Et
19:28ce qui m'inquiète beaucoup, c'est que ces
19:30jeunes-là, ils vivent dans l'instant,
19:32dans l'instant consumériste,
19:34hedoniste, on ne leur a rien donné.
19:36On n'a pas su
19:38élever leur regard. Il y a quelque chose
19:40de grand qui s'appelle la France.
19:42Et
19:44moi je ne crois plus
19:46qu'il soit
19:48possible de dire aux jeunes
19:50ce qu'on disait de mon temps.
19:52Regarde la France, aime-la parce qu'elle
19:54est grande, aime-la parce qu'elle est puissante.
19:56Vous voyez le truc de Macron hier sur la
19:58puissance, ça ne marche plus chez les jeunes. Ils sont
20:00écorchés vifs.
20:02Il faut leur dire, regarde la France
20:04comme elle est
20:06belle.
20:08Et si on faisait ça,
20:10on gagnerait parce que c'est vrai.
20:12Bon, voilà ce qu'on pouvait dire,
20:14Philippe Devilliers, sur
20:16Sciences Po et cette
20:18manifestation. Je vous propose qu'après
20:20la publicité sur Europe 1, on parle d'autres
20:22sujets qui ont marqué l'actualité cette semaine,
20:24notamment de la GPA qui est
20:26revenue dans le débat public. On en parle dans un
20:28instant sur Europe 1. On est ensemble,
20:30je le rappelle aux auditeurs, jusqu'à 11h.
20:32A tout de suite après la publicité.
20:34Face à Philippe
20:36Devilliers.
20:3810h-11h sur Europe 1.
20:40Eliott Deval.
20:42De retour sur Europe 1 pour Face
20:44à Philippe Devilliers. Toujours avec
20:46Philippe, bien sûr, et Joffroy, le jeune directeur
20:48de la rédaction du JDD. Messieurs,
20:50parlons de la GPA qui est revenue
20:52dans le débat public cette semaine
20:54avec une question. Où est la maman ?
20:56s'est interrogé Marion Maréchal
20:58après l'annonce de paternité du designer
21:00Jacques Mus et de son mari devenu
21:02parent de jumeau. La tête de liste
21:04reconquête a été accusée
21:06pour ce tweet d'homophobie.
21:08Directement attaquée d'ailleurs par la porte-parole
21:10du gouvernement, Priska Thévenot.
21:12Je rappelle sa déclaration.
21:14Cette homophobie décomplexée est hallucinante.
21:16Aujourd'hui nous fêtons
21:18les 11 ans de l'adoption du mariage pour tous.
21:20Une grande victoire pour l'égalité.
21:22Continuons à nous mobiliser contre toutes les
21:24formes de discrimination et pour garantir
21:26les droits de tous les citoyens.
21:28Philippe Devilliers, comment vous expliquez
21:30cette polémique alors que
21:32je le rappelle, la GPA est interdite
21:34en France et tout le monde le sait.
21:36Alors justement, c'est incompréhensible
21:38parce que Marion
21:40Maréchal a fait
21:42un rappel au bon sens.
21:46La GPA est interdite en France
21:48et elle est même maintenant interdite
21:50en Europe puisque
21:52l'Europe a pris
21:54une décision
21:56récente qui classe
21:58la GPA dans la catégorie
22:00du trafic des êtres humains.
22:02C'est tout dire.
22:06Donc elle a eu raison et
22:08c'est une forme de courage que de
22:10dire la vérité, de rappeler tout le monde
22:12au bon sens.
22:14Mais ça va
22:16plus loin. Elle a eu raison
22:18parce que, comme l'a dit le professeur
22:20Friedman,
22:22la GPA
22:24est une aberration
22:26biologique,
22:28sociale
22:30et psychologique.
22:32Du côté de la mer, c'est la
22:34marchandisation du vivant, c'est l'allocation
22:36des ventes. Vous savez, Pierre Berger disait
22:38que l'ouvrier
22:40loue ses bras
22:42et donc
22:44la femme peut louer son ventre.
22:46C'est l'avènement
22:48du corps vénal.
22:50C'est absolument
22:52honteux. Et puis pour l'enfant,
22:54est-ce que vous imaginez l'enfant, quand il devient
22:56adulte et qu'il
22:58nous dit, voilà, mais
23:00j'apprends que j'ai été fait par
23:02une transaction commerciale.
23:04Donc c'est,
23:06voilà, il y avait un mot du président
23:08de la République qui disait que c'est contraire à la
23:10dignité. Mais en fait, je vais vous dire
23:12ce qui est en train de se passer. Et là aussi,
23:14elle a raison, elle a prévenu.
23:16Marion Maréchal, elle a dit,
23:18voilà, la banalisation
23:20précède la légalisation.
23:22Elle a compris
23:24une chose que moi, je peux
23:26vous raconter. Quand il y a eu
23:28le
23:30mariage pour tous,
23:32quand il y a eu le
23:34Pax, on nous a dit
23:36c'est pour éviter le mariage pour tous.
23:38Et toute la droite, comme un seul homme,
23:40a foncé. Je le revois
23:42tous. Bon, quand même, Philippe, attends.
23:46Et il y a une porte coupe-feu.
23:48Bon, on a eu donc le Pax
23:50et puis le mariage pour tous. Dans le mariage pour tous,
23:52on a dit, oui, mais il n'y aura jamais l'adoption
23:54pour les couples homosexuels. Et on a
23:56eu l'adoption, on a eu la PMA même.
23:58Et puis,
24:00quand il y a eu la PMA, on nous a dit
24:02il n'y aura jamais la GPA. Et là,
24:04la petite musique que vous avez citée,
24:06Eliott, avec
24:08la porte-parole qui est inénarrable,
24:10cette porte-parole,
24:12c'est la reine de la gaffe.
24:16Donc, elle s'est engouffrée
24:18en disant homophobie, etc., ça n'a rien à voir.
24:20Bon, et
24:22peut-être qu'elle ignore la position du
24:24Président de la République, mais peut-être aussi que le
24:26Président de la République, il attend que les choses évoluent
24:28pour pouvoir nous dire le jour venu,
24:30comme pour la fin de vie, bon, ben, allons-y.
24:32Et donc, en réalité,
24:34on est en train de se laisser
24:36entraîner par le fond, par
24:38une vague
24:40de, comment dirais-je,
24:42de banalisation
24:44qui prépare
24:46probablement une loi
24:48laxiste.
24:50Geoffroy, une question pour Philippe.
24:52Vous venez de décrire ce qu'on appelle l'effet cliquet
24:54qui nous a fait passer du PAX au mariage, du mariage
24:56à l'adoption, l'adoption, la PMA, la PMA, la GPA,
24:58mais je sais que vous avez consacré
25:00beaucoup de lignes à l'après,
25:02à ce qui est après la GPA, c'est-à-dire le
25:04transhumanisme. Vous pensez que c'est quoi le projet qui
25:06suivra la GPA ? Les cliquets d'après, ce sera l'égal ?
25:08Ah ben, je vais
25:10vous dire, c'est le transgenre,
25:12voilà. Donc,
25:14on y est, là. On y est presque.
25:16Voilà. Donc, le
25:18transhumanisme,
25:20c'est la fin
25:22de la frontière anthropologique
25:24entre l'homme et le robot.
25:26Donc, c'est le cran d'après.
25:28On parlera dans un instant
25:30d'autres sujets, mais je voudrais que, vous avez parlé du
25:32président de la République, c'est vrai qu'en 2017, il avait
25:34dit, pendant mon quinquennat, la GPA restera
25:36interdite en France. C'est une
25:38question d'éthique et une question de
25:40dignité. Parlons d'Emmanuel Macron
25:42qui, à moins de 50 jours des élections européennes,
25:44s'est exprimé pendant quasiment deux heures
25:46à l'université Paris-Sorbonne
25:48ce jeudi, une sorte de profession de foi
25:50européiste. Beaucoup
25:52se sont inquiétés du fond comme
25:54de la forme de ce discours. Était-il
25:56dans son rôle ? Est-ce le lieu ?
25:58Le moment ? Et puis, il a
26:00beaucoup parlé de la souveraineté, la souveraineté européenne
26:02comme boussole.
26:04Une Europe mortelle
26:06comme menace. On l'écoute ?
26:08Nous devons être lucides
26:10sur le fait que notre Europe
26:12aujourd'hui est mortelle.
26:14Elle peut mourir.
26:16Elle peut mourir
26:18et cela dépend
26:20uniquement
26:22de nos choix.
26:24Mais ces choix sont à faire
26:26maintenant.
26:28C'est, en sept ans, le deuxième
26:30grand discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne
26:32d'ailleurs dans les deux cas sur l'Europe et on n'a
26:34jamais eu de grand discours sur la vision
26:36de la France. Est-ce que vous le trouvez finalement plus
26:38à l'aise sur ce terrain ?
26:40Je pense que les gens n'ont pas compris le discours.
26:42Je pense que c'est un discours
26:44majeur.
26:46Pour la raison suivante,
26:48c'est qu'il a congédié
26:50l'article 5
26:52de la Constitution
26:54et c'est la première fois.
26:56Le Président de la République
26:58est le garant de l'indépendance nationale,
27:00de l'intégrité du territoire
27:02et du respect des traités.
27:04Il a tout balancé
27:06et il a substitué pour la première fois
27:08la souveraineté nationale qu'il n'a pas nommée
27:10la souveraineté européenne.
27:12Qu'est-ce que ça cache ?
27:14Ça cache ce qui est en train
27:16de se préparer au niveau européen
27:18avec le PPE
27:20et avec l'Allemagne.
27:22Premièrement, première nouveauté,
27:24l'élargissement à 35 voire 40
27:26pays, la Moldavie,
27:28l'Ukraine et naturellement
27:30les Balkans.
27:32Donc c'est plus gérable.
27:34Où sera la frontière ?
27:36Deuxièmement, la fin
27:38du droit de veto, c'est-à-dire que la France sera mise
27:40en minorité, y compris
27:42sur sa diplomatie, avec une
27:44armée qui va voir disparaître notre
27:46industrie de défense, ce que
27:48Éric Trappier a dit
27:50avec éloquence et beaucoup de bon sens
27:52à Sonia Mabrouk
27:54il y a quelques jours ici-même.
27:56C'est impressionnant.
27:58On va perdre ce qu'il nous reste,
28:00notre industrie de défense.
28:02Et puis il y a l'impôt européen, il l'a dit
28:04entre les lignes avec le grand emprunt.
28:06Et puis dernier point, on va perdre notre
28:08siège au Conseil de sécurité
28:10au moment où
28:12on va devoir partager notre
28:14protection nucléaire.
28:16Donc c'est énorme
28:18ce qui est en train de se passer.
28:20C'est énorme. Et le dernier point
28:22que je veux réciter, c'est qu'il a dit l'Europe peut mourir.
28:24L'Europe peut mourir.
28:26Et la France ?
28:28La France
28:30porte le deuil d'une grandeur défainte.
28:32Elle a connu
28:34dans son histoire bien des malheurs
28:36et c'est toujours relevé, pour la première
28:38fois.
28:40Ayant traversé des épreuves
28:42dont elle est sortie
28:44douloureuse et victorieuse, par la première
28:46fois, elle ressent la crainte
28:48de devoir disparaître.
28:50Et le président
28:52de la République, avec jubilation,
28:54va expliquer
28:56que l'Europe peut mourir.
29:00Qu'importe les Français,
29:02qu'importe la France. D'ailleurs, à la fin, il a dit
29:04vive la République,
29:06vive l'Europe,
29:08vive la France.
29:10On vient en troisième.
29:12Encore heureux.
29:14Allez, cher Philippe et Geoffroy, je vous propose
29:16qu'on se retrouve dans un instant après la publicité
29:18pour parler d'un sujet
29:20tabou, d'un livre
29:22qui cartonne et pourtant censuré
29:24dans les rues de Paris.
29:26On va parler de transmania
29:28et on va revenir sur
29:30la question de la transidentité
29:32qui a été abordée notamment par les députés
29:34et sénateurs les républicains
29:36qui est un sujet
29:38fondamental, mais sous-traité
29:40médiatiquement et politiquement. A tout de suite
29:42pour Face à Philippe de Villiers sur Europe 1.
29:54Suite et fin de Face à Philippe de Villiers
29:56avec Philippe et Geoffroy, le jeune
29:58messieurs. Elle s'appelle Marguerite Stern
30:00et Dora Mouteau,
30:02deux militantes féministes qui ont décidé
30:04de prendre la plume pour publier
30:06un livre sur la question de la transidentité.
30:08Ce livre, qu'on partage ou non
30:10les positions des auteurs,
30:12est une réussite et pourtant
30:14la mairie de Paris a décidé de bannir
30:16toutes les publicités dans les rues de la capitale
30:18considérant que ce livre est transphobe.
30:20Marguerite Stern
30:22était l'invitée cette semaine de L'Heure des pros
30:24et elle a pu parler
30:26de ces quatre années où elle a
30:28enquêté sur cette question-là
30:30et les pressions qu'elle a pu subir
30:32et la censure qui s'est
30:34construite autour de cet ouvrage.
30:36Moi je me suis pris des oeufs
30:38dans le visage en manifestation.
30:40Dora était influenceuse
30:42sur Instagram, donc elle travaillait
30:44avec des marques et petit à petit
30:46toutes les marques ont annulé
30:48ces contrats avec elle parce que Dora a
30:50commencé à dire que les femmes sont des femelles,
30:52qu'être une femme est une réalité biologique,
30:54qu'on ne veut pas d'hommes sur les podiums
30:56sportifs féminins, des choses quand même de base
30:58sur lesquelles on devrait
31:00tous pouvoir s'entendre et donc à cause de ça
31:02elle a perdu tous ses contrats.
31:04Cette censure,
31:06cette violence, nous ça fait
31:08quatre ans qu'on l'a subie et on n'est pas
31:10très surprise qu'elle s'exerce
31:12à l'encontre de notre livre
31:14dans le cadre de cette campagne de promo.
31:16Par contre ce qu'on remarque aussi c'est que
31:18on est censurés d'un côté
31:20mais d'un autre côté
31:22il y a un véritable intérêt pour le livre.
31:24Philippe Devilliers, comment expliquez-vous
31:26la censure autour de ce livre
31:28et je le disais, qui truste les premières places des ventes ?
31:30Je les ai appelées
31:32ces deux auteurs
31:34et elles m'ont impressionné
31:36par leur courage et aussi leur bon sens.
31:38En fait elles traversent
31:40trois épreuves, la censure
31:42au sens judiciaire puisqu'elles sont traînées
31:44devant les tribunaux, c'est elles les délinquantes
31:46vous vous rendez compte, pour avoir dit
31:48qu'être une femme ce n'est pas un ressenti.
31:50Ça c'est un délit.
31:52Vous vous rendez compte
31:54d'où l'on en est.
31:56Ensuite la censure médiatique
32:00c'est là la lie.
32:02Et enfin la censure
32:04de la solitude
32:06parce qu'elles viennent de la gauche.
32:08La gauche dit que ce sont des renégates
32:10et comme elles viennent de la gauche, la droite dit
32:12on n'y va pas.
32:14En réalité, pour les tenants
32:16de l'idéologie transgenre
32:20selon la formule
32:22du planifamilial
32:24le sexe c'est un construit social.
32:28C'est-à-dire que la dichotomie
32:30mâle-femelle est considérée
32:32comme une invention de l'esprit.
32:34Or elles, qu'est-ce qu'elles disent
32:36pour résumer
32:38leur position et leur livre qui est magnifique
32:40que j'invite à lire
32:44elles disent si jamais le transgenre
32:46et le transhumanisme
32:48aboutissent
32:50si ce projet aboutit
32:52alors
32:54cet aboutissement
32:56marquera la fin de l'être humain
32:58tel que nous le connaissons.
33:02C'est un peu ce que vous venez de dire
33:04que je voulais vous faire développer
33:06c'est-à-dire que quand il y a une censure c'est une volonté
33:08d'empêcher de débattre d'un sujet
33:10or tout à l'heure quand vous avez décrit
33:12la mécanique des cliquets
33:14en matière de loi sociétale
33:16vous avez dit que c'était
33:18la prochaine étape dans le projet
33:20de l'avènement du transhumanisme qui était la dernière étape
33:22avant la rupture, je vous cite
33:24de la frontière anthropologique entre l'homme et le robot.
33:26Oui alors
33:28en fait
33:30je sais pas si on a du...
33:32Allez-y vous avez 3 minutes
33:34je sais que vous êtes chirurgical.
33:36Non mais pour répondre à Geoffroy
33:40dans l'histoire de l'humanité
33:44c'est la première fois
33:46que l'homme des murges
33:48tente de fabriquer
33:50un homme nouveau
33:52désincarné
33:54sans incarnation.
33:56Le premier
33:58homme nouveau avec la régénération
34:00baptismale c'était Saint Paul
34:04il y a eu la révolution
34:06qui a fait suite au rousseauisme
34:10et le rousseauisme c'était l'idée
34:12de débarrasser l'homme nouveau
34:14le nouvel homme nouveau
34:16de sa finitude originelle.
34:18C'est le progressisme.
34:20Et donc là il y a eu
34:22la première régénération des constructions
34:24avec le rousseauisme
34:26ça a donné Condorcet, ça a donné Diderot
34:28qui voulaient fabriquer une espèce humaine nouvelle
34:30il y a même Maupertuis qui a dit
34:32il faut des haras humains
34:34c'est l'homme délié.
34:36Première étape.
34:38Délié de tout.
34:40Deuxième étape c'est le
34:42boboïsme
34:44le bourgeois bohème qui hérite
34:46d'un nouveau modèle sociétal
34:48le capitalisme libertaire
34:50ce capitalisme libertaire
34:52ce modèle sociétal en fait
34:54aspire
34:56aux nos limites
34:58des libertaires
35:00et aux nos frontières des libéraux
35:02et cet idéal mercantile
35:04fabrique et prépare un individu
35:06global, remplaçable,
35:08substituable, sans mémoire ni postérité.
35:10Et la troisième étape, on est en train de la vivre
35:12avec le woukisme.
35:14C'est la fin de toutes frontières physiques
35:16pour une société multidéculturée
35:18décoloniale
35:20et la fin de la frontière anthropologique
35:22alors vous avez la fin de la frontière entre les sexes
35:24nous y sommes
35:26la fin de la frontière
35:28entre l'animal et l'homme
35:30la fin de la frontière
35:32entre la mort et la vie
35:34avec l'euthanasie
35:36et la fin de la frontière entre l'homme et le robot
35:38alors on est passé donc
35:40de l'homme nouveau
35:42délié
35:44à l'homme nouveau
35:46désaffilié
35:48et maintenant à l'homme nouveau
35:50auton-engendré. En fait
35:52c'est un jardin d'Éden à l'envers
35:54homme et femme, il les a fait
35:56le serpent arrive
35:58et dit
36:00vous serez comme des dieux
36:02Philippe de Villiers
36:04le printemps
36:06on l'attend
36:08le printemps, cher Philippe
36:10chez vous en Vendée, il fait un froid de canard également
36:12c'est comme à Paris
36:14il fait du robot, il y a un micro-climat
36:16parce que nous vous savez que
36:18cette semaine on a ressorti les bonnets
36:20j'étais à deux doigts de mettre le chauffage
36:22au mois d'avril. Philippe de Villiers
36:24on dit souvent quand même, avril ne te découvre pas
36:26d'un fil mais fais ce qu'il te plaît
36:28mais c'est vrai qu'on attend un peu de soleil
36:30un peu de chaleur
36:32et dans cette émission, cher Philippe
36:34vous souhaitiez revenir sur
36:36le printemps de vos enfances
36:38pourquoi vos enfances ?
36:40vous me laissez un peu de temps là ?
36:42je vous laisse 4 minutes
36:44c'est contractuel
36:46vous allez voir où je vais vous emmener
36:48d'abord quand j'étais petit
36:50la première musique
36:52qu'on mettait avec ma soeur Bibiane
36:54et mon frère Bertrand
36:56c'était le printemps de Givaldi
36:58et mon père disait
37:00plutôt que d'écouter les nouvelles
37:02du printemps de Givaldi
37:04la musique rend heureux
37:06moi je me souviens
37:08effectivement des printemps de mon enfance
37:10de mes courses folles
37:12parmi les Primes Vertes
37:14les
37:16azur
37:18carmin
37:20safran
37:22qu'on piétinait
37:24c'était un éblouissement et une ivresse
37:26on entendait
37:28on entendait
37:30au loin
37:32la brise légère
37:34dans laquelle venaient s'installer
37:36des cloches, des accordailles
37:38qui déposaient dans la nappe profonde
37:40de la conscience
37:42des sonorités vitales
37:44et puis la vie s'écoulait
37:46au fil de petits ruisseaux
37:48à cresson
37:50qui chantaient entre les ors
37:52des mimosas
37:54j'étais captivé
37:56par
37:58le chant nuptial d'un chardonneret
38:02un répertoire
38:04éblouissant
38:06on l'appelait le Mozart des cimes
38:08et mon panthéon
38:10le personnage
38:12était composé
38:14de figures de voisinage
38:16de mes voisinages
38:18il y avait des gens importants
38:20le premier c'était Raymond Martin
38:22c'était le garde-champette
38:24qui s'en allait répétant
38:26matin, midi et soir
38:28plus ça va, moins ça va
38:30si ça continue faudra que ça cesse
38:34et puis il y avait Olivier
38:36le cantonnier qui levait son verre d'eau de vie
38:38en tremblant
38:40et qui prétendait descendre
38:42en ligne directe de Noé
38:44la dernière ivresse mystique
38:46martelait-il
38:48ces gens-là étaient illettrés et cultivés
38:50et puis il y avait
38:52mon voisin, mon cher voisin Samuel
38:54courbé sur son brabant
38:56qui épousait l'arrondi de son champ
38:58pour creuser son sillon
39:00et moi je le moquais
39:02en disant il n'est pas droit ton sillon
39:04il est courbe
39:06et il me disait mon petit gars
39:08quand l'ouvrage va être fini tu viendras avec moi
39:10de loin tu verras il sera droit
39:12ainsi
39:14cet homme était-il habité
39:16sans le savoir
39:18par la loi du Parthénon
39:20il faisait évaser le son
39:22pour paraître droit
39:24de loin
39:26ça s'appelle
39:28l'esthétique paysanne
39:30on descendait ensemble
39:32à la cave le soir
39:34et
39:36où le mot était
39:38rare
39:40l'esthé de Tannin
39:42nous étions du même arpent
39:44nous étions du même
39:46sarment
39:48on se parlait par onomatopées
39:50la vie
39:52la nature
39:54était une fête
39:56une liturgie
39:58il y avait la dévotion populaire
40:00il y avait la procession
40:02d'érogation au printemps
40:04qui
40:06suppliaient
40:08imploraient le ciel
40:10après les semailles
40:12pour une juste récolte
40:14et puis par un matin lugubre
40:16plusieurs printemps plus tard
40:18tout est dévasté
40:20la terre était
40:22ventrée
40:24tout est souche en l'air
40:26il n'y a plus d'arbres
40:28il n'y a plus d'oiseaux
40:30le chardonnerie est parti
40:32silence, sépulcral
40:34et on nous explique
40:36c'est le remembrement
40:38c'est le progrès
40:40et un peu plus loin
40:42en marchant vers l'école
40:44dans l'église
40:46et là c'est un autre
40:48remembrement
40:50l'adjournamento
40:52on décèle les statues
40:54on installe une table à repasser
40:56le krach de la transcendance
41:00combien
41:02de nouveaux printemps
41:04faudra-t-il
41:06pour que l'homme post-moderne
41:08l'individu global
41:10retrouve le goût
41:12et le sens
41:14de la nature et du sacré
41:16combien de printemps
41:18faudra-t-il pour que l'homme
41:20comprenne qu'il a un besoin
41:22vital pour survivre
41:24de respirer
41:26entre l'humus
41:28et la lumière
41:30chirurgical je le disais
41:32et bien écoutez un grand merci
41:34Philippe Devilliers de nous avoir plongé
41:36dans le printemps
41:38de vos enfances
41:40et une parenthèse
41:42comme chaque vendredi soir
41:44ces moments, ces parenthèses
41:46et ces samedis matins bien sûr sur Europe 1
41:48des parenthèses enchantées
41:50merci Philippe Devilliers
41:52merci à tous les deux mon week-end
41:54on se retrouve la semaine prochaine
41:56de 10h à 11h
41:58le temps pour moi de vous rappeler que vous pouvez
42:00retrouver sur Europe 1 au coeur de l'histoire
42:02tous les samedis et dimanches
42:04de 15h à 16h sur Europe 1
42:06artistes scientifiques
42:08politiques de Ramsès II à Vincent Van Gogh
42:10en passant par Napoléon
42:12et Marie-Antoinette partaient à la rencontre
42:14des figures inspirantes de l'histoire
42:16avec Virginie Giraud
42:18tout à l'heure plongée au coeur
42:20du grand procès de l'histoire
42:22le procès de Galilée qui était condamnée pour avoir
42:24dit que la terre tournait autour du soleil
42:26et le procès de Jeanne d'Arc
42:28brûlée vive pour sorcellerie
42:30alors qu'elle a sauvé la France, vous en aviez d'ailleurs parlé
42:32cher Philippe Devilliers
42:34et demain Virginie Giraud
42:36raconte Al Capone, tout autre sujet
42:38emprisonné à Alcatraz
42:40non pas pour ses crimes mafieux
42:42mais pour ne pas avoir payé
42:44ses impôts. Voilà le programme
42:46au coeur de l'histoire
42:48samedi et dimanche de 15h à 16h
42:50sur Europe 1
42:52Mais tout de suite c'est Laurent Mariotte pour la table
42:54des bons vivants, cher Laurent
42:56sur Europe 1, quel est le menu ce samedi matin ?
42:58Bonjour Elliot, ça ne vous a pas échappé
43:00cette semaine avec le froid
43:02nos agriculteurs étaient sous tension
43:04alors on va faire le point avec eux dans un instant
43:06et puis nous allons aussi passer
43:08les concours de cuisine télévisés à la casserole
43:10avec notre invité, la chef Stéphanie Le Quellec
43:12ancienne candidate et aujourd'hui jurée
43:14A tout de suite !