Tous les samedis de 10 heures à 11 heures autour d'Eliot Deval, Philippe de Villiers brosse l'actualité de la semaine en compagnie d'un invité. Aujourd’hui, il revient notamment sur l'adolescent tué à Viry-Châtillon.
Retrouvez "Face à Philippe de Villiers " sur : http://www.europe1.fr/emissions/face-a-philippe-de-villiers
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NewsTranscription
00:00 *Musique*
00:03 Face à Philippe Devilliers
00:05 10h-11h sur Europe 1
00:08 *Musique*
00:09 Elliot Deval
00:10 Bonjour à tous, heureux de vous retrouver sur Europe 1
00:13 pour votre rendez-vous du samedi matin de 10h à 11h
00:17 face à Philippe Devilliers.
00:19 Philippe Devilliers, bonjour.
00:20 Bonjour Elliot.
00:21 Bonjour Geoffroy.
00:22 Bonjour Philippe, bonjour Elliot.
00:24 Comment ça va cher Geoffroy Lejeune ?
00:26 Ah bah moi toujours très bien.
00:27 Et vous Philippe Devilliers, comment allez-vous ?
00:29 Je vais beaucoup mieux que la France.
00:33 Ah !
00:34 Et je préférerais que ce fût l'inverse.
00:36 C'est vrai que notre actualité, j'ai l'impression à chaque semaine,
00:39 chaque semaine de dire la même chose malheureusement.
00:42 C'est vrai que c'est parfois presque insupportable de se dire
00:45 mais où allons-nous Philippe Devilliers ?
00:47 Ouais, mais je rends hommage à Europe 1
00:49 parce que je suis un auditeur fidèle tous les matins.
00:52 C'est formidable.
00:53 C'est vraiment la radio qui dit la vérité,
00:58 la radio qui est toujours à l'avance, la radio qui anticipe
01:01 et avec une bonne humeur, une jovialité,
01:06 une jeunesse d'esprit qui fait plaisir à entendre.
01:09 Avec un chef d'orchestre le matin, Dimitri Pavlenko bien sûr.
01:13 Ah bah quel chef d'orchestre ?
01:15 On a eu une Philippe Devilliers, c'est donc le choc,
01:17 l'assidération à Viery-Châtillon après la mort d'un jeune garçon de 15 ans
01:21 passé à Tabas jeudi à la sortie de son établissement scolaire.
01:24 L'enfant a donc succombé à ses blessures.
01:27 Vendredi à l'hôpital Necker à Paris,
01:29 depuis 5 personnes ont été placées en garde à vue,
01:32 4 mineurs et 1 majeur.
01:34 Un drame absolu, nouvel exemple peut-être de l'ultra-violence
01:37 qui gangrène notre société.
01:39 Ce que je vous propose Philippe, c'est qu'on écoute le maire de Viery-Châtillon
01:43 qui n'a pas su retenir ses larmes ce vendredi.
01:45 C'est un drame absolu.
01:47 Les enseignants ils sont par terre.
01:52 Ses copains aussi.
01:56 Et puis nous aussi.
01:58 Sauf que nous on souffre comme ça.
02:01 Mais...
02:03 J'imagine sa maman.
02:06 Elle est très douée.
02:09 Il avait juste tout pour avoir une vie agréable, une belle vie.
02:15 Pour avoir une amoureuse.
02:17 Pour avoir...
02:19 Pouvoir vivre, pouvoir faire du sport.
02:24 Et puis là finalement il y a quelqu'un qui décide de faire autrement.
02:28 Il y a des fous furieux qui disent que...
02:31 Pour X raisons, j'ai le droit d'enlever la vie.
02:35 Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe.
02:38 Philippe, on ne connaît pas encore tous les détails de ce drame.
02:42 Mais votre force et la raison pour laquelle on vous écoute avec plaisir,
02:45 Elliot et moi, et que de nombreux téléspectateurs vous écoutent le vendredi soir,
02:48 c'est de réussir à donner en général un sens à l'actualité.
02:51 Est-ce que vous y trouvez un sens à ce drame ?
02:54 Oui, hélas.
02:58 Vous avez raison, il faut aller au fond des choses.
03:02 D'abord, je voudrais dire une chose.
03:07 Un maire qui pleure sur sa population,
03:13 sur l'un de ses habitants,
03:19 ça donne une image assez vraie de ce que sont les maires de France.
03:24 Ce sont des élus qui sont capables de pleurer
03:28 sur ce qui arrive à leur population.
03:30 Et je trouve que ce maire, quel qu'il soit, je ne le connais pas,
03:33 je ne sais même pas de où il vient, quelle est son étiquette, mais peu importe,
03:36 il honore son mandat.
03:38 Je dis ça parce que ça m'a touché.
03:42 Bien sûr, on pense à la famille, on n'a aucun détail,
03:46 mais on sait que c'est un acte de barbarie.
03:50 Et en fait, moi je me disais tout à l'heure,
03:55 quand j'ai appris la mort du jeune homme,
03:58 la cause, des causes, la cause profonde de tout ça,
04:06 comme Samara à Montpellier,
04:12 c'est que nous avons perdu notre civilisation.
04:18 Je m'explique.
04:22 Et je vais être très concret.
04:25 La civilisation, c'est apprendre le goût de la conversation.
04:32 Quand vous n'avez pas de conversation, vous avez la violence.
04:38 La civilisation, c'est la courtoisie, la politesse,
04:42 ce qu'on appelait les civilités élémentaires,
04:46 qui faisaient dire à Camus, un homme, ça s'empêche.
04:51 Et là, ça ne s'empêche plus.
04:53 Philippe, si je puis me permettre de prolonger la question,
04:57 en fait, cette affaire, on a l'impression, même si c'est un drame à chaque fois,
05:01 de l'avoir déjà commentée, il y a eu l'affaire Yuri, il y a quelques années maintenant,
05:04 sur la dalle de Beaugrenelle, frappée non pas à mort, mais par d'autres élèves,
05:09 le phénomène de bande, on le connaît, on a commenté ici, il n'y a pas longtemps, Crépole.
05:13 Et vous avez parlé de civilisation.
05:15 Emmanuel Macron, d'ailleurs, avait parlé de décivilisation,
05:18 il y a à peu près un an, il avait lancé le mot.
05:20 - Un peu décivil. - Absolument.
05:22 Est-ce que vous pensez qu'il est possible d'espérer une recivilisation ?
05:26 On est dans une impasse.
05:30 Quand vous êtes dans une impasse, il faut faire demi-tour.
05:34 Donc, il y a deux solutions.
05:36 Soit on retrouve notre civilisation, soit on retrouve les civilités élémentaires,
05:43 et on a quelque chose à dire aux élèves de France, et notamment aux nouveaux venus.
05:50 On a quelque chose à leur dire pour qu'ils se mettent à aimer la France.
05:55 On n'aime pas des codes, ça ne suffit pas.
05:59 Et à ce moment-là, on revivra, et le principe de l'assimilation fonctionnera,
06:05 ou bien nous mourrons.
06:07 Vous savez, la différence entre un homme et une civilisation,
06:13 devant la mort, c'est que pour l'homme, la décomposition suit la mort,
06:26 alors que pour une civilisation, la décomposition la précède.
06:30 Nous sommes dans une civilisation qui se décompose.
06:34 Et quant à Emmanuel Macron, il a parlé des civilisations, je crois qu'il est allé...
06:42 - On va l'écouter dans un instant, Philippe. - Allez-y.
06:46 - Alors, je l'explique aux téléspectateurs.
06:48 Emmanuel Macron était ce matin dans un établissement scolaire,
06:51 dans le 9ème arrondissement de Paris, ce vendredi matin,
06:55 et il a parlé de l'école comme d'un sanctuaire,
06:57 d'une violence chez les jeunes qui est aujourd'hui désinhibée et qu'il faut combattre.
07:01 Je précise également aux téléspectateurs et aux auditeurs
07:04 que les propos qu'a pu tenir Emmanuel Macron, c'était avant de connaître
07:09 la mort de ce jeune garçon qui a été passé à Tabas, je le rappelle, jeudi après-midi.
07:17 Je ne veux pas qu'on fasse des raccourcis peut-être excessifs avec l'école.
07:24 Ça s'est passé hors de l'école, à plusieurs centaines de mètres.
07:26 Je ne sais pas si l'école est liée à ça.
07:28 J'attends d'avoir là aussi, comme je le disais hier, la vérité des faits, y compris sur Viry.
07:32 Ce que je veux d'abord, ici, redire, c'est que l'école doit rester un sanctuaire pour nos enfants.
07:39 Pour nos enfants, pour leur famille, pour les enseignants.
07:42 Je crois qu'il ne faut pas être aveugle sur ce qui se passe.
07:44 Nous sommes dans une société de plus en plus violente
07:47 et on a une forme de violence désinhibée chez nos adolescents et parfois de plus en plus jeunes.
07:53 Et il y a de plus en plus de problèmes qui commencent dans les familles.
07:56 Regardez les enfants qui sont en situation difficile.
07:59 Ils sont souvent des enfants qui, soit viennent de familles dites monoparentales,
08:03 soit sont à l'aide sociale à l'enfance.
08:05 Philippe de Villiers, que pensez-vous de cette déclaration d'Emmanuel Macron ?
08:09 Il est convaincant.
08:13 C'est dommage qu'il ne soit pas président de la République.
08:16 Depuis 7 ans, il a détricoté la France.
08:23 Il a détricoté l'Etat.
08:27 La souveraineté est en miettes.
08:30 La souveraineté hegalienne est en miettes.
08:32 Il n'y a plus que la culture de l'excuse.
08:34 On a perdu tous nos pouvoirs.
08:40 Les agriculteurs le voient bien.
08:43 Tout le monde le voit bien.
08:45 Il ne reste plus à l'Assemblée à discuter que du calendrier scolaire
08:51 et la carte des anciens combattants.
08:53 Tout le reste est parti.
08:56 Il a détricoté, il a d'ailleurs aboli le corps diplomatique et le corps préfectoral.
09:03 Ce sont des actes lourds devant l'histoire.
09:07 Il a détricoté non seulement l'Etat, mais il a détricoté la nation avec une immigration invasive.
09:13 Parce que derrière tout ça, la voilà, la diversité heureuse dont parle très bien Mathieu Boquecôté.
09:20 La voilà, la société multidéculturée, la société décoloniale.
09:24 On la voit ici à Vitry-Châtillon et à Montpellier.
09:29 Il a détricoté la société en brouillant les repères et il continue de le faire.
09:37 Le premier repère c'est la vie, la protection de la vie.
09:47 On va par exemple adopter bientôt une loi sur le suicide,
09:50 qui s'appellera "Suicide assisté".
09:53 On n'osera pas dire le mot, mais c'est ça, pour les anciens.
09:57 Alors que tous les jours on a des jeunes qui se suicident.
10:00 Bref, on ne peut pas passer son temps à détricoter la France
10:05 et ensuite à venir se plaindre en utilisant le mot juste "déscivilisation".
10:12 Et justement Philippe Devilliers, après la publicité sur Europe 1,
10:15 on continuera de parler de l'ultra-violence, de la décivilisation à travers un sondage.
10:20 Sondage sur l'insécurité, puisque 9 Français sur 10 considèrent que l'insécurité progresse dans notre pays.
10:26 Et certains y voient un tournant dans notre histoire.
10:30 Et vous, cher Philippe Devilliers, qu'en pensez-vous ?
10:33 On voit cela dans un instant sur Europe 1.
10:38 Philippe Devilliers, 10h11h, sur Europe 1, bal.
10:44 De retour sur Europe 1 pour la suite de "Face à Philippe Devilliers"
10:48 avec Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du JDD, et Philippe, bien sûr.
10:52 On va parler dans un instant de l'ultra-violence.
10:57 Parce que dans l'actualité cette semaine, il y a un sondage qui a été publié par nos confrères de Figaro,
11:02 sondage fiducial Odoxa sur les questions de sécurité.
11:07 92% des sondés considèrent que l'insécurité a progressé dans notre pays.
11:11 Et toujours selon cette étude, la moitié considère qu'elle a beaucoup progressé.
11:15 Et enfin, un dernier chiffre avant de vous donner la parole.
11:18 82% sont d'accord avec la notion d'ensauvagement de la société.
11:24 Un mot qui avait provoqué une certaine polémique au sein du gouvernement
11:28 entre le ministre de la Justice et le ministre de l'Intérieur.
11:31 Avant de vous donner la parole, je le disais, Philippe, on va écouter l'essayiste Dris Ghali
11:36 qui y voit un sondage historique.
11:38 Je pense que c'est un énorme recul des droits de l'homme, puisque sans sécurité,
11:42 les droits de l'homme sont une immense blague, un immense recul de l'égalité.
11:47 Puisque si on a peur du voyou, c'est qu'on est dominé par le voyou, par les personnes violentes.
11:52 Et qu'il y a une rupture d'égalité, donc une rupture très profonde dans la République.
11:56 C'est très grave et le gouvernement ne semble pas vraiment prendre la mesure de ce véritable recul.
12:02 C'est un moment historique.
12:06 Geoffroy Lejeune.
12:07 J'ai deux questions en réalité.
12:09 Premièrement, est-ce que vous pensez que le ressenti des Français, en effet,
12:11 aujourd'hui a atteint un niveau qui fait que le diagnostic est devenu inévitable ?
12:16 Et est-ce que vous pensez qu'il y a un déni de la part des élites qui dirigent ce pays ?
12:20 Et si oui, pourquoi ?
12:22 Je vais répondre à la deuxième question.
12:26 La première, la réponse est évidente.
12:28 C'est un... Comment dirais-je ? C'est un tremblement de terre, en fait, ce sondage.
12:35 Ça veut dire qu'il reste 8%.
12:37 Les 8%, c'est le 16ème arrondissement, non ?
12:41 La Macronie, peut-être ?
12:43 De moins en moins, oui.
12:45 À mon avis, la Macronie, ils n'ont pas de problème de se vendre les sushis avec les scooters.
12:48 Eux, ils n'ont pas de problème de sécurité.
12:50 Et après, ils font voter des lois sur la discrimination capillaire.
12:56 Et ils font des cours d'empathie.
13:00 Ils pensent que les cours d'empathie dans les écoles, ça va tout régler, vous voyez ?
13:04 C'est ça, la Macronie. Ils sont hors du réel.
13:07 Alors moi, je vais aller au fond des choses, là, encore.
13:10 Votre question me fait penser à un mot de Hannah Arendt.
13:17 Je ne sais pas si vous le connaissez. Elle dit...
13:20 "La mort de l'empathie humaine est le premier signe d'une culture sur le point de sombrer dans la barbarie."
13:30 Et ce que nous vivons actuellement, là, il faut oser mettre des mots sur les choses.
13:36 C'est ce que les sociologues pourraient appeler le début de la tribalisation.
13:47 Trois choses. D'abord, nous ne vivons plus tout à fait en société.
13:52 Les tissus conjonctifs se sont déchirés.
13:57 Nous sommes, en fait, en dissociété diversitaire.
14:01 Nous sommes passés d'une société de voisinage, que j'ai bien connue dans mon enfance,
14:08 à une société digitalisée où le prochain devient le lointain.
14:12 Nous sommes des solidaires solitaires.
14:16 C'est un hybride inventé par la société post-moderne et post-nationale et post-politique.
14:21 Nous sommes les vivants connectés d'une grande termitière.
14:26 Ce n'est pas une société, ce n'est plus une société.
14:29 Deuxièmement, nous ne vivons plus du même imaginaire.
14:33 On parlait de l'imaginaire collectif des Français.
14:36 Brodel. Il n'y a plus d'imaginaire collectif.
14:40 L'imaginaire, il est explosé. Pourquoi ?
14:44 Parce que la dénutrition de l'être intérieur
14:49 nous coupe chaque jour davantage de nos sèves charnelles et spirituelles,
14:55 où sont nos patries intimes.
14:57 Et puis, troisièmement, nous ne vivons plus sous les mêmes autorités.
15:04 Il y a trois autorités dans une société.
15:08 Ces trois autorités se sont effondrées sur elles-mêmes.
15:13 Premièrement, l'autorité magistrale, l'autorité du maître sur son estrade.
15:21 Les profs sont en fuite pour convenance personnelle.
15:25 Ils ont peur et on ne peut pas les plaindre.
15:28 On ne peut pas les accuser. On ne peut que les comprendre.
15:32 L'autorité paternelle, arrosée sur le patriarcat.
15:42 Et si vous montrez un peu trop de virilité dans le discours,
15:48 vous êtes immédiatement accusé d'homophobie.
15:52 La famille, on ne l'admet que si elle adopte des formes d'avant-garde.
16:01 Enfin, la troisième autorité, l'autorité régalienne.
16:07 Il n'y a plus de justice pénale, puisqu'on adopte le principe rousseauiste,
16:14 c'est la société qui est coupable.
16:17 Et la souveraineté, comme je le disais tout à l'heure, elle est en miette.
16:22 Et donc la tribalisation, c'est quand il n'y a plus de société,
16:27 qu'il n'y a plus d'imaginaire collectif et qu'il n'y a plus d'autorité.
16:31 Alors les autorités, elles sont ailleurs.
16:33 Il y a les grands frères, il y a les narcotrafiquants,
16:36 il y a les quartiers souverains, les anciens quartiers perdus qui sont maintenant reconquis, etc.
16:43 Donc les autorités, il y en a, mais elles sont ailleurs.
16:46 Il n'y a plus l'autorité régalienne, l'autorité paternelle, l'autorité magistrale.
16:50 Et un pays qui tente de vivre sans autorité, il succombe, hélas, à la violence.
16:56 Philippe Devilliers, juste après la publicité sur Europe 1, nous parlerons de l'affaire du petit Emile.
17:02 C'est une émission, cette semaine, ultra médiatisée et pourtant très peu d'informations nous parviennent.
17:07 Alors c'est toute la question, est-ce qu'il y a un droit à l'information
17:12 ou est-ce que dans cette affaire et la découverte des ossements le week-end dernier,
17:17 il n'y a pas eu du voyeurisme ?
17:20 Et c'est la question qu'on va se poser sur Europe 1, juste après la publicité.
17:23 A tout de suite pour Face à Philippe Devilliers.
17:25 De retour sur Europe 1 pour la suite de Face à Philippe Devilliers.
17:31 Nous sommes ensemble, chers auditeurs, jusqu'à 11h avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy, le jeune directeur de la rédaction du journal du dimanche.
17:38 Cette semaine, Philippe, tous les regards étaient portés sur le hameau du Hauvernais,
17:42 après la découverte des ossements du petit Emile, disparu en juillet dernier à l'âge de 2 ans et demi.
17:48 Malgré les appels à la prudence, malgré les demandes répétées des habitants du hameau, du maire du Hauvernais,
17:55 malgré la pudeur de la famille, ce fait a été commenté, décrypté, analysé, avec parfois des hypothèses assez lointaines de la réalité.
18:05 La disparition du petit Emile a bouleversé le pays.
18:10 Mais quelle est la limite, Philippe Devilliers, entre le devoir, le droit d'informer, et peut-être le voyeurisme, le manque de distance ?
18:18 Je vais vous faire une réponse qui va vous surprendre.
18:22 En m'adressant aux téléspectateurs, et en leur disant, si vous vous interrogez sur la différence à vos yeux qui existe entre Cnews, Europe 1, C8, Canal +,
18:39 et les chaînes mainstream, comme on dit, là vous avez une illustration.
18:48 D'abord parce que, ici, sont traités les faits divers quand ils sont des faits de société.
18:56 Sinon on laisse faire la justice.
18:59 Et ensuite parce que, vis-à-vis de la famille du petit Emile, ici on a respecté la demande de la famille.
19:10 La demande de la famille c'est "laissez-nous tranquille, laissez faire la justice".
19:16 Qu'est-ce qu'on constate aujourd'hui en France ?
19:19 Il y a un pouvoir médiatique qui lance ses propres enquêtes, qui prononce ses propres jugements, qui condamne tout seul aux pylories.
19:38 Et puis en face il y a une justice judiciaire qui arrive trop tard, qui fait son travail avec précision.
19:46 On a vu le procureur, il était précis et d'ailleurs délicat, me semble-t-il, dans les mots qu'il a prononcés, mais c'est trop tard.
19:54 Cette famille maintenant elle a été détruite deux fois.
19:57 Elle a été détruite par le drame, la mort du petit Emile, et détruite par la traque.
20:05 Et ce que je trouve odieux, c'est que beaucoup de journalistes, trop de journalistes, ils ont cédé à l'idée de cette traque parce que c'était une famille catholique.
20:18 C'était pas la même traque à Crépol.
20:22 Et donc moi je dis simplement ceci, à vous les téléspectateurs, à vous les français qui nous regardez, il faut exiger maintenant de la presse.
20:34 De la tenue, de la hauteur, du respect, de l'intimité d'une famille.
20:41 Laissons-la vivre.
20:43 Après ce sujet ô combien lourd, Philippe Devilliers, parlons d'un autre sujet politique et sociétal, puisqu'on va parler du cannabis.
20:53 Il s'avère que cette semaine, lundi, 1er avril, ce n'est pas un poisson d'avril, l'Allemagne a décidé de légaliser le cannabis dit récréatif.
21:04 Et la maire de Strasbourg envisage, ou souhaite du moins, expérimenter la légalisation du cannabis dit récréatif.
21:14 Philippe Devilliers, est-ce qu'on n'est pas en train de perdre cette guerre contre le trafic de drogue et notamment contre le cannabis quand on envisage de légaliser, même à titre récréatif, le cannabis ?
21:28 C'est un sujet que je connais bien, parce que quand j'étais président du conseil général de la Vendée pendant 25 ans, j'ai eu à affronter ce problème.
21:36 Donc je me suis entouré de conseils scientifiques et je peux dire la chose suivante.
21:44 C'est en risque d'être démenti, sauf par les rigolos de Karmes, et toutes les puissances d'argent qui sont derrière.
21:55 Alors, légaliser le cannabis, disent-ils les tenants de la légalisation, c'est pour lutter contre la drogue.
22:06 Faut pas se gêner.
22:09 Alors, premier argument, en légalisant le cannabis, on va s'attaquer au crime organisé et dégonfler les énormes bénéfices du crime organisé.
22:23 Alors, la question qu'il faut se poser, c'est est-ce que ça existe quelque part ?
22:28 Je donnerai deux exemples. La prohibition aux Etats-Unis, en 1933, quand l'interdiction de l'alcool a été levée, on a eu deux conséquences de cette décision.
22:41 Première conséquence, le crime organisé, la pieuvre a étendu ses tentacules, et deuxième conséquence, la consommation d'alcool a augmenté.
22:54 Un autre exemple plus récent, le Colorado, moins connu dans le Colorado, la légalisation du cannabis a conduit à l'extension du marché noir mafieux et à une consommation supérieure.
23:10 Donc dire qu'on va, grâce à la légalisation, s'attaquer au crime organisé, c'est fallacieux, c'est spécieux. C'est un mensonge.
23:21 Deuxième argument, en légalisant le cannabis, on va attaquer la consommation. Il y aura moins de consommateurs. Ça c'est le gros argument.
23:32 Récemment, Dimitri Pavlenko, toujours très précis dans ses éditoriaux, a dit sur ce plateau, chez Christine Kelly, voilà, au Colorado, depuis la légalisation, il y a 38% des jeunes de 18 à 24 ans qui consomment du cannabis.
23:53 En France, il n'y en a que 23%. Donc c'est la preuve que la légalisation du cannabis augmente la consommation et ne la fait pas baisser.
24:04 Et troisièmement, l'argument le plus incroyable, il nous explique que la légalisation du cannabis, que le cannabis en fait c'est moins nocif que le tabac et l'alcool.
24:19 Selon les scientifiques, ils sont tous unanimes là-dessus, la combustion par rapport au tabac, la combustion du cannabis, c'est 5 à 7 fois supérieure en oxyde de carbone.
24:34 Et les conséquences du cannabis, pour qui en prend régulièrement, ce sont des déficits cognitifs, un danger cardio-vasculaire et une destruction des cellules du cerveau.
24:58 Si on veut avoir demain une armée de zombies, une jeunesse déclassée, alors légalisons le cannabis.
25:06 Alors vous me direz, mais qu'est-ce qu'il faut faire ? Bruno Le Maire a dit récemment, c'est une guerre, il y a même des sous-marins de ces âges incroyables.
25:13 Les juges à Marseille ont dit, c'est une guerre. Alors moi je veux répondre, oui, au lieu de faire la guerre en Ukraine, il faut faire la guerre là, chez nous, avant qu'il ne soit trop tard.
25:23 Alors qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire trois choses. Premièrement, contrôler les frontières. Parce que vous avez 200 tonnes, je l'ai dit la semaine dernière, de cocaïne qui arrive à Rotterdam et envers.
25:35 Si vous laissez cette cocaïne arriver chez nous à Marseille, ce n'est pas la peine d'essayer d'attraper la poudre avec des filets à papillons.
25:43 Deuxièmement, on envoie l'armée chercher les kalachnikovs dans les banlieues, dans les caves, ce n'est pas le rôle de la police de le faire. Bon, je n'insiste pas, je pourrais développer.
25:52 Troisièmement, il faut une politique préventive. La Suède l'a fait, regardez la Suède, le modèle suédois, etc. À l'école, dans les médias, une politique préventive, le cannabis tue, etc.
26:07 Ensuite, il faut arrêter le message d'immunité, d'impunité, c'est-à-dire l'amende de 200 euros, ce n'est pas sérieux. Il faut finir avec la banalisation de la consommation.
26:25 Il faut ensuite créer, ce que suggérait Bruno Le Maire, des cours spéciales, comme pour le terrorisme, des tribunaux spéciaux.
26:36 Les têtes de réseau, il faut les coffrer, et durablement, avec des condamnations sérieuses. Donc, ça va bien le laxisme.
26:48 Philippe Devilliers, juste après la publicité, je vous propose qu'on parle de l'Europe. Pourquoi l'Europe ? On est à quelques semaines désormais des élections européennes.
26:56 Et vous avez déjà évoqué à plusieurs reprises l'histoire de la construction européenne. Il s'avère qu'il y a une trentaine d'années, vous étiez le premier à employer ce mot "souverainisme".
27:09 Et trente ans plus tard, tous les sondages le montrent d'ailleurs, il y a eu une poussée souverainiste en Europe. On va tenter de comprendre pourquoi.
27:17 Et puis on va revenir sur cet archive qui date de 1995, parce que le souverainisme c'était un gros mot, pire encore, on pouvait faire un parallèle entre vous, le souverainiste, et l'anti-républicain que vous étiez peut-être.
27:33 Vous allez nous le dire juste après la publicité sur Europe 1 pour face à Philippe Devilliers.
27:38 Face à Philippe Devilliers. 10h-11h sur Europe 1.
27:46 Nous sommes de retour chers auditeurs, dans un instant pour face à Philippe Devilliers, on parlera de l'Europe, des européennes, et d'ailleurs, chers auditeurs, le face-à-face.
27:56 Sonia Mabrouk et Laurence Ferrari vont présenter le premier face-à-face lundi 8 avril de 21h à 22h sur CNews et Europe 1 en juin.
28:06 On va voter pour élire nos députés européens. Quel candidat ? Quel parti ? Quelle place pour la France en Europe ?
28:12 Lundi soir, Valérie Ayé, tête de liste Renaissance, et Marion Maréchal, tête de liste Reconquête, sont les invités d'un face-à-face politique sans concession, arbitré, je le disais, par Laurence Ferrari et Sonia Mabrouk.
28:27 L'Europeenne 2024, le face-à-face, lundi soir de 21h à 22h en direct sur CNews et Europe 1 en partenariat avec le JDD.
28:37 Ne ratez pas ce rendez-vous et restez avec nous car dans un instant nous reprenons face à Philippe Devilliers sur Europe 1.
28:44 Lidl réélu encore et encore meilleure chaîne de magasin de l'année dans la catégorie supermarché.
28:49 Allô patron, ça va ? Non, l'agent n'est pas douze.
28:53 C'est pas fini patron, en ce moment chez Lidl, avec l'offre Super Weekend, les 40 tablettes pour lave-vaisselle dont 4 tablettes offertes sont à 4,79€.
28:59 4,79€ les 40 tablettes ? Ah bah ça c'est du propre !
29:03 Ah bah oui, et une telle offre nous, nous ne savons pas faire. On est salement mal.
29:06 Tu vas voir à ton retour, je te passe un savon.
29:08 Lidl, le vrai prix des bonnes choses. Offre valable jusqu'au dimanche 7 avril. Plus d'informations sur Lidl.fr.
29:14 C'est la nouvelle Opel Corsa électrique ? Yes, of course.
29:19 Plus de 400 km d'autonomie ? Yes, of course.
29:21 Elle est cool à conduire ? Yes, of course.
29:23 Des 99€ par mois en électrique ou essence ? Yes, of course.
29:27 Découvrez une nouvelle Opel Corsa disponible immédiatement des 99€ par mois.
29:31 Yes, of course.
29:33 Corsa électrique Corsa LLD 24 mois, premier loyer 3 000€, bonus écologique 7 000€ déduit.
29:37 Offre à particuler jusqu'au 30 avril, si acceptation par crédit part.
29:40 Détails sur Opel.fr. Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo.
29:43 Deux, trois, un.
29:48 Face à Philippe Devilliers.
29:53 10h-11h sur Europe 1.
29:56 Eliott Deval.
29:58 De retour pour la suite et la fin de Face à Philippe Devilliers.
30:02 Nous sommes toujours ensemble jusqu'à 11h ce samedi matin.
30:06 Geoffroy Lejeune est également présent.
30:10 Philippe Devilliers, on va continuer de parler de l'Europe.
30:13 Avec une montée du souverainisme un peu partout sur le continent.
30:17 D'ailleurs, ça provoque la panique du côté des européistes qui y voient un danger majeur pour l'Union Européenne.
30:22 Jusqu'à identifier le souverainisme de l'anti-républicain.
30:28 Voilà où on en est en 2024.
30:31 Mais il y a 30 ans, c'était déjà la même caricature.
30:34 Et d'ailleurs, vous étiez la cible des politiques et des journalistes.
30:38 L'inventeur, le penseur du mot "souverainisme".
30:40 On est en 1995, en pleine campagne présidentielle.
30:45 Vous êtes l'invité du Lundi de l'Information.
30:48 Vous vous êtes interrogé par tous les plus grands journalistes de l'époque.
30:51 Et c'est Jean-Yves Boullique de Ouest-France qui vous interpelle.
30:55 Écoutez, on en parle juste après.
30:58 "Sympathie royaliste.
31:01 Votre spectacle du Puy-du-Fou est un hymne à la mémoire vendée."
31:06 Non, je vous arrête, M. Boullique. Je vous arrête parce que...
31:08 Vous avez été membre de la Restauration nationale, ça n'est pas...
31:11 Je suis vendéen.
31:14 Non mais je vais vous dire, je suis vendéen.
31:17 Attaché au patrimoine historique, spirituel et culturel de la Vendée.
31:23 Et donc de la France.
31:25 J'ai été élevé dans le culte de Charette, le combattant de la liberté.
31:32 Et en 93, j'aurais été du côté de Charette, le combattant de la liberté.
31:36 Attendez, je vais jusqu'au bout.
31:38 Je vais vous poser ma question.
31:40 Je vous l'ai ensortie.
31:42 Du maréchal de l'Arc de Tassinie qui est aussi vendéen.
31:45 Et mes deux grands-pères sont morts enveloppés dans le drapeau tricolore.
31:48 Alors, de grâce, M. Boullique.
31:51 Vous êtes journaliste à Ouest-France, vous vous connaissez bien.
31:53 Et ne commencez pas par me tailler un manteau d'harlequin
31:59 de caractère impressionniste qui laisserait penser aux téléspectateurs
32:02 que Philippe de Villiers n'est pas républicain.
32:06 Eh bien, ma question était toute bête, M. de Villiers.
32:09 C'était ça, j'ai répondu.
32:11 C'était "Est-ce que vous aimez la République ?"
32:13 Et bien voilà.
32:15 Vous voyez que ce n'était pas la peine de faire tout ce débalange.
32:18 On a appris petit à chanter la marseillaise.
32:20 Et quand je chante la marseillaise tous les soirs dans mes meetings,
32:22 j'ai les larmes aux yeux.
32:24 Est-ce que vous aimez l'État ?
32:26 Est-ce que vous aimez l'État et le service de l'État ?
32:28 J'aime l'État et j'aime le service de l'État.
32:30 Et on m'a appris aussi ce que veut dire le drapeau tricolore.
32:35 On m'a appris petit, et je le ressens chaque jour davantage,
32:41 que la France est un pays aux mille cicatrices.
32:44 Une marqueterie de traditions qui se superposent
32:48 et qui harmonieusement composent comme l'estrofe d'un long poème
32:52 en déposant en chacun d'entre nous, vous M. Boulic et moi-même,
32:57 vos enfants et mes enfants,
32:58 en déposant une harmonie singulière qui ne cessera de résonner toujours.
33:03 Chaud froid le jeûne.
33:05 Ma question, les soeurs, c'est...
33:07 Vous n'avez pas honte, Philippe ?
33:10 Vous n'avez pas honte ?
33:12 Vous n'avez pas honte, Philippe de Villiers ?
33:14 Présentez vos excuses tout de suite.
33:16 C'est intéressant parce qu'on débat beaucoup du milieu médiatique en ce moment,
33:19 et ça n'a pas commencé en ce moment, ça a perdu il y a longtemps.
33:25 Oui, alors, en fait, c'est très simple.
33:27 M. Boulic, journaliste de West France, c'est un idéologue,
33:31 et il est entouré de journalistes qui sont des idéologues,
33:37 et ils veulent se faire Philippe de Villiers.
33:39 Donc, tout est bon.
33:41 Philippe de Villiers, il est forcément hors du jeu,
33:46 il est hors de l'arc républicain, on dirait aujourd'hui.
33:49 Vous voyez ? Voilà.
33:51 Et c'est la consigne qui est donnée, vous voyez ?
33:54 C'est la France 2, là.
33:55 Madame Ernotte, elle doit regarder ça en disant
33:58 "Ah, ils sont formidables ces journalistes", etc.
34:01 Et en fait, 30 ans après, qu'est-ce qu'on peut dire ?
34:05 La chose suivante...
34:08 Ça vous a coûté cher ces attaques ou pas ?
34:10 Comment ?
34:12 Ça m'a démantibulé, parce que les gens qui regardent la télé,
34:17 avant qu'existe ces news, ils se disent "C'est les paroles d'Évangile,
34:23 c'est la Bible, voyons."
34:24 Donc, si M. Boullique de West France,
34:28 West France, c'est le journal Lacroix de l'ouest de la France.
34:34 C'est le journal des sacristies.
34:39 Donc, quand on voit Philippe de Villiers, on se signe,
34:43 mais en forme d'exorcisme, c'était ça.
34:47 Mais 30 ans après, qu'est-ce que je peux dire ?
34:51 Les derniers défenseurs de la République, c'est nous.
34:55 Pourquoi ? Ils l'ont larguée la République.
34:58 Ils l'ont refilée à Maastricht, au traité de Lisbonne, à Bruxelles.
35:04 Il n'y a plus de République, la "Respublica" au sens de la souveraineté.
35:08 Pourquoi je vous dis ça ? Parce que De Gaulle a eu un mot définitif.
35:11 Il n'y a pas de démocratie sans la souveraineté nationale.
35:16 Il nous parle de souveraineté européenne.
35:19 Et il voudrait nous accuser, nous, de ne pas être républicains.
35:22 Mais bon, j'ai quand même le droit de dire que je préfère Louis XIV à Macron,
35:27 que je préfère Talleyrand à Séjourné,
35:30 et que je préfère Richelieu à Attal.
35:35 Je vais aller plus loin dans ma réponse.
35:38 Je vais dire quelque chose que je n'ai jamais dit.
35:41 "Toute demeure divisée contre elle-même périra."
35:46 Si on continue, en France aujourd'hui, alors qu'on est assaillis de l'extérieur par une immigration invasive,
35:53 si on continue à l'intérieur à dire qu'on ne peut pas parler de la France avant 1789, on est foutus.
35:59 Moi, la France, je l'embrasse depuis Clovis.
36:06 En repensant aux mots de Brodel,
36:10 celui qui ne vibre pas à Clovis et à la fête de la Fédération n'est plus en droit de pleurer.
36:16 Parce qu'il n'aime pas la France.
36:18 Donc, la France, comme on disait chez moi, il faut savoir trier la mojette.
36:26 Mais quand on embrasse la France, on embrasse toute la France.
36:31 On ne choisit pas ce qu'on embrasse.
36:33 C'est comme une famille.
36:36 Un pays, c'est un drame moral, comme une famille.
36:40 On embrasse tout.
36:42 Alors, on voudrait, moi, me daigner la possibilité, au pus du fou comme ailleurs, dans mes livres, etc.,
36:48 de parler de la France d'avant.
36:52 Mais on va être obligés de revenir à la France d'avant.
36:55 On va être obligés de se dire, au fond, il faut retrouver le fil qui nous a conduit là où nous sommes.
37:05 Et si on ne retrouve pas le fil, alors il arrivera à la France,
37:09 qui est arrivée à tous les pays qui ont perdu leur histoire, qui ont perdu leur mémoire.
37:12 Ces pays-là ont perdu leur cœur et leur raison d'exister.
37:17 Ces pays-là, on en parle au passé.
37:19 Les Amérindiens, Sparte, Athènes, les Romains.
37:22 Philippe de Villiers, l'histoire, toujours l'histoire.
37:25 Et vous souhaitez revenir sur une date comme un tournant le 5 avril 1653.
37:32 Philippe de Villiers, que s'est-il passé ce jour-là ?
37:35 Vous me laissez un peu de temps ?
37:37 Trois minutes.
37:39 Là, je vais vous surprendre.
37:43 C'est une histoire de famille qui commence à tourner dans les Pays-Bas espagnols,
37:53 par le plus grand des hasards, et un terracier
38:00 qui d'un seul coup de pioche crève une tombe de conséquence.
38:05 Immédiatement, une délégation de plénipotentiaires
38:09 demande à être reçue par le roi.
38:16 Le kit tournait et les archéologues remettent au roi Louis XIV
38:22 les reliques qui ont été retrouvées au fond de la chambre funéraire.
38:28 Et un sceau qui authentifie le royaume de Childe Eric.
38:34 Childe Eric mort en 481, l'ancêtre de Louis XIV,
38:40 qui est touché aux larmes et qui est le père de Clovis.
38:44 Et puis, 30 abeilles d'or aux ailes incrustées de grenats.
38:51 Napoléon s'en souviendra.
38:56 Puisqu'il suffit de regarder le tableau de David
38:59 et de voir la robe du sac, elle est constellée d'abeilles.
39:03 Et la question que je me suis posée, c'est pourquoi cette fascination
39:08 de la puissance publique pour ces hyménoptères ?
39:12 En effet, vous êtes comme tout un chacun, vous vous mettez devant une ruche,
39:17 je ne sais pas si ça vous est arrivé, la première impression tenace,
39:23 c'est un désordre absolu, un trémoussement, un va-et-vient,
39:30 une chenille groulante qui se fait et qui se défait.
39:36 Il faut beaucoup de temps pour percevoir que derrière le nuage vibrant,
39:43 le grouillement informe, derrière les apparences de l'inarticulé
39:50 et de l'incordonné, il y a la perfection d'un ordre.
39:54 Un chef-d'œuvre accompli de géométrie, d'architecture et de prévoyance.
40:03 En fait, ça va plus loin que ça.
40:09 Non seulement il y a cet ordre,
40:16 non seulement il y a la loi de la ruche qui consiste à obéir à des lois
40:21 qui sont celles de la France industrieuse, d'où le choix de Napoléon,
40:25 des cirières, des butineuses, etc.
40:31 Mais surtout, ce petit monde est ordonné à une fin supérieure.
40:37 Et cette fin supérieure, c'est la fécondation de la nature.
40:43 L'abeille ne colonise pas, elle pollinise, elle distribue le pollen,
40:47 elle orchestre les amours des fleurs.
40:50 Et pourquoi je vous parle de ça aujourd'hui ?
40:53 Parce que je sais, par mon ami Franck Alétru, grand apiculteur devant l'éternel,
40:57 qui m'a initié aux grandeurs de la cité du miel,
41:01 aux murmures prodigieux de la cité du miel,
41:04 qui m'a expliqué ce que c'était le programme du printemps,
41:09 la fête des fleurs et la danse du soleil,
41:12 quand l'abeille plonge dans la corolle pour aller chercher du nectar,
41:15 parce qu'elle est attirée par l'odeur du calice.
41:18 Aujourd'hui, on n'écoute plus Albert Einstein, son avertissement,
41:25 "Quand les abeilles meurent, les jours de l'homme sont comptés."
41:28 Parce que sans l'abeille, il n'y a plus de pollinisation, il n'y a plus de fleurs.
41:32 Et donc, je dis ceci, Gilles Déric, lève-toi, réveille-toi, ils sont devenus fous.
41:40 Je dédie cette apologue au petit peuple des apiculteurs, qu'il faut sauver.
41:45 Et je dis à tous les téléspectateurs, mangeons le miel de France, c'est le meilleur du monde.
41:55 Face à Philippe Devilliers, touché à sa fin, merci beaucoup Philippe Devilliers pour ce samedi matin.
42:01 Je vous laisse votre miel.
42:04 Parce qu'on a parlé, bien évidemment, des abeilles.
42:09 Merci à vous Geoffroy Lejeune.
42:10 On se retrouve samedi prochain à la même heure sur Europe 1, en partenariat avec CNews.
42:16 Dans un instant, vu que vous avez parlé de miel, Philippe Devilliers, c'est Laurent Mariotte pour la table des bons vivants.
42:22 Je ne sais pas s'il va parler de miel dans un instant, c'est quoi le menu ? Quel est le menu ce samedi matin, Laurent ?
42:27 Bonjour Elliot, les français sont de plus en plus exigeants sur la qualité du café, je ne sais pas si vous avez remarqué.
42:33 On en parle dans un instant et puis on s'intéresse aussi à la cuisine antillaise.
42:38 Christophe Halevec nous rejoint à midi pour le plat du jour.
42:40 Canaille comme lui, à tout de suite !
42:42 *Musique*