Tous les samedis de 10 heures à 11 heures autour d'Eliot Deval, Philippe de Villiers brosse l'actualité de la semaine en compagnie d'un invité.
Retrouvez "Face à Philippe de Villiers " sur : http://www.europe1.fr/emissions/face-a-philippe-de-villiers
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NewsTranscription
00:00 *Musique*
00:02 Face à Philippe Devilliers
00:04 10h-11h sur Europe 1
00:07 *Musique*
00:09 Elliot Deval
00:10 Bonjour à tous, heureux de vous retrouver sur Europe 1 pour votre rendez-vous du samedi matin de 10h à 11h
00:16 face à Philippe Devilliers. Philippe Devilliers, bonjour !
00:19 Bonjour Elliot, bonjour Geoffroy.
00:22 Geoffroy, le jeune directeur de la rédaction du journal du dimanche. Cher Geoffroy, bonjour !
00:26 Bonjour Elliot, bonjour Philippe. On délance à Philippe parce que le Barcelone s'est incliné devant le Paris Saint-Germain.
00:31 Je ne voulais pas... Je voulais commencer avec une actualité positive Geoffroy.
00:36 C'est très positif.
00:37 Je ne voulais pas lui parler de ça parce qu'il est...
00:39 Vous savez que normalement on s'appelle 4-5 fois par jour.
00:42 Là je ne l'ai eu que une fois par jour depuis mercredi soir ou mardi soir.
00:47 On ne va pas parler de football, on va parler de choses très positives.
00:51 Europe 1, la famille s'agrandit Philippe Devilliers.
00:54 Vous savez qu'il y a eu les chiffres qui sont tombés.
00:56 Plus de 2 300 000 auditeurs écoutaient Europe 1 tous les jours.
01:02 C'est 223 000 personnes qui ont rejoint la maison Europe 1.
01:06 C'est une hausse de 10% sur un an.
01:09 Vous êtes un homme heureux Philippe Devilliers.
01:11 Alors je suis un homme heureux, heureusement surpris, pour la raison suivante.
01:17 C'est qu'il faut mesurer ce succès grandissant à l'aune du nombre respectif des émetteurs du service public et d'Europe 1.
01:30 Ce que les auditeurs doivent savoir c'est qu'aujourd'hui, Europe 1 n'a que 334 émetteurs
01:38 et que France Inter et l'ensemble du service public en ont 2447.
01:45 Mais surtout le plus important, c'est que Europe 1 pourrait se développer, ajouter des émetteurs.
01:52 Il faut l'autorisation de l'ARCOM.
01:54 Or l'ARCOM applique la loi et dans la loi il est dit que le service public a un droit de préemption.
02:01 Donc en réalité, se développer dans ces conditions là, avec un nombre d'émetteurs infiniment inférieur au service public, c'est un exploit.
02:12 Mais vous savez que dans les exploits, vu qu'on parlait de foot, il y a la remontada.
02:17 Europe 1 est en pleine remontada, Philippe Devilliers. Vous savez ce que c'est la remontada ?
02:21 Je sais ce que c'est la remontada, mais si vous voulez...
02:24 Vous l'avez vécu cette semaine avec le Paris Saint-Germain !
02:27 (rires)
02:30 Il ne veut pas en parler !
02:32 Garde oeil !
02:34 Bravo à Europe 1, merci aux auditeurs.
02:37 Et je vous le dis à tous les deux, c'est une fierté et un plaisir d'être chaque week-end ensemble depuis le début de l'année.
02:44 Vraiment je ne m'attendais pas à ce qu'on vive des moments aussi plaisants et intenses.
02:48 Donc vraiment je voulais vous remercier tous les deux.
02:50 On est très heureux d'être ensemble et à chaque fois on essaye de donner le meilleur de nous-mêmes.
02:56 Même si à chaque fois vous croyez obligés de commencer par...
03:02 Des mauvaises nouvelles ?
03:04 Non mais un humour douteux sur le foot !
03:07 Et merci aux 500 000 auditeurs, 5 samedi matin, pour Face à Philippe Devilliers.
03:15 Messieurs, parenthèses fermées, commençons l'émission.
03:18 Je vous propose quelque chose de plutôt différent de ce qu'on peut faire habituellement,
03:22 puisque je vais vous proposer une déclaration de Pascal Praud.
03:25 Il s'avère qu'il était l'invité de Cyril Hanouna le week-end dernier,
03:28 et Pascal a parlé de cette France qu'il ne reconnaît plus.
03:31 Une sorte de dépossession partagée par de nombreux téléspectateurs.
03:35 C'est vrai que ça, on peut en parler, la dépossession dans ces émissions.
03:39 Il y voit un enjeu majeur et aurait souhaité poser cette question au président de la République,
03:44 mais Emmanuel Macron a préféré accorder un entretien à nos chers confrères de BFM plutôt qu'à leurs dépôts.
03:50 Regardez cette séquence, c'est très intéressant, elle a été longuement partagée,
03:53 notamment sur les réseaux sociaux. C'était chez Cyril Hanouna.
03:56 Ce qui se passe en France aujourd'hui, ça me fait vraiment, ça m'a triste.
03:59 Les gens de ma génération ne reconnaissent plus la France dans laquelle ils ont grandi.
04:04 Je ne peux pas vous dire autre chose. Ils se sentent dépossédés culturellement.
04:08 Et ils sont en très grande difficulté.
04:10 Ils ne reconnaissent pas les us et coutumes de cette France qu'ils ont aimée.
04:14 Donc forcément, le président Macron, qui est au cœur du système,
04:18 j'irais l'interroger là-dessus.
04:20 Et c'est pourquoi, sur des questions qu'on a eues 50 000 fois, je défendais l'assimilation.
04:25 Parce que les sociétés multiculturelles, elles ont beaucoup de mal à vivre ensemble.
04:29 C'est pour ça que je défends l'assimilation.
04:31 C'est pour ça que les parents italiens disaient à leurs enfants "tu ne parles pas italien".
04:36 "Je t'interdis de parler italien".
04:38 Et c'est pour ça qu'Aldeoplatini appelait son fils Michel pour l'assimilation.
04:42 Il y avait des raisons.
04:44 C'est-à-dire que la société multiculturelle, il y a toujours un moment,
04:47 elle se fout sur la gueule, pardonnez-moi l'expression.
04:49 Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe Deville.
04:52 Une question simple, je sais que vous avez parfois des échanges avec Pascal Praud en dehors du plateau
04:56 et qu'il vous arrive d'être d'accord ou pas d'accord.
04:58 Est-ce que là vous pensez qu'il a raison, Pascal ?
05:00 Il a complètement raison.
05:02 Ce qu'il a dit est très juste.
05:06 En fait, une nation, je l'ai dit et je le répète,
05:14 c'est un rêve tramé dans l'étoffe des songes.
05:20 Et donc, quand vous avez des populations déracinées qui arrivent chez nous,
05:26 qui sont nostalgiques de leurs racines perdues
05:30 et qui cherchent désespérément nos racines que nous-mêmes on est en train de perdre,
05:37 on est entre le malheur, la torpeur, la tristesse et la violence.
05:43 Parce qu'en fait, une nation, il faut partager le même rêve,
05:49 il faut partager les mêmes songes, il faut partager les mêmes souvenirs,
05:52 il faut goûter les gourmandises des mêmes mots,
05:55 il faut vibrer aux mêmes émotions.
05:58 Et c'est ce que des générations de politiques depuis 50 ans n'ont pas compris.
06:04 En changeant le peuplement de la France, on a changé la France
06:09 et donc on a pris le risque d'avoir face à face des communautés
06:14 qui ne s'entendent plus, qui ne se comprennent plus
06:16 parce qu'à prononcer les mêmes mots, ils ne mettent pas le même sens
06:21 et la même ferveur et la même faveur et la même senteur dans les mots prononcés.
06:28 Mais là, vous le dites sur le terrain de l'immigration et je suis d'accord avec vous,
06:32 mais est-ce que vous ne croyez pas qu'il y a aussi un problème avec les autochtones,
06:35 ceux qui étaient là avant, les Français de souche, comme on dit,
06:37 eux non plus ne partagent plus ce rêve et probablement la culture qu'est la vôtre
06:42 et votre amour de la France que vous nous avez raconté 20 fois ici,
06:46 probablement le peuple français ne le connaît plus en fait.
06:48 Alors en fait, je vais vous dire, ma France à moi,
06:56 la France de mon enfance, nous l'avons perdue
07:03 et en la perdant, nous avons perdu la politique.
07:07 Je voudrais expliquer ça.
07:11 Donc aujourd'hui, vous ne reconnaissez plus votre France.
07:13 Je ne reconnais plus ma France.
07:15 En fait, la politique, c'est le pouvoir, l'entraide.
07:18 C'était ça en fait, les deux piliers.
07:22 Et le pouvoir, aujourd'hui, on ne sait plus où il est passé.
07:29 Quand j'étais enfant, nous avions la sensation physique d'un pouvoir identifié,
07:37 d'un pouvoir incarné, d'un pouvoir proche.
07:41 Le pouvoir du maire pour commencer, le pouvoir local.
07:44 On savait à qui s'adressait, le recours avait un visage
07:48 et le pouvoir avait figure humaine.
07:51 Qu'est-ce qui s'est passé depuis 50 ans ?
07:53 Le pouvoir a pris congé.
07:55 Le pouvoir s'est enfui, le pouvoir s'est dilué, le pouvoir s'est éloigné.
08:00 C'est-à-dire qu'on a éloigné le pouvoir, on a éloigné tous les pouvoirs.
08:07 A commencer par le maire, le pouvoir du maire est parti à la communauté de communes.
08:11 C'est devenu un pouvoir anonyme et bureaucratique.
08:14 Ce sont les fonctionnaires qui commandent.
08:16 Ensuite, on a éloigné le pouvoir du département vers la région,
08:21 dont on ne sait pas très bien ce qu'elle fait,
08:24 en instaurant à nouveau un pouvoir anonyme et bureaucratique.
08:28 Et ensuite, le pouvoir de l'État est parti à Bruxelles.
08:32 Là aussi, ce sont des fonctionnaires qui commencent, et les commissaires.
08:36 Et donc, le pouvoir n'a plus le pouvoir.
08:39 On a l'impression que le pouvoir n'a plus le pouvoir.
08:41 Il nous échappe, à nous les citoyens, et il n'a plus de figure humaine.
08:48 Et puis, il y avait l'entraide, ainsi dit.
08:51 Quand j'étais enfant, l'entraide, c'était la loi commune.
08:55 De feu à feu, de seuil à seuil, de voisin à voisin,
09:02 on pratiquait l'échange des regards.
09:07 Je me souviens quand quelqu'un trépassait dans le voisinage,
09:14 chez moi, au drillière, à la raffinière,
09:19 eh bien, il y avait une rumeur qui courait.
09:24 On crêpait les maisons, et il y avait une rumeur qui courait,
09:27 la mort est dans le village.
09:28 C'était beau, c'était poétique, mais c'était surtout humain.
09:32 Et quand quelqu'un glissait au fossé,
09:35 qu'il tendait les doigts gourds d'une main tremblante,
09:39 qu'il appelait au secours,
09:41 la main et le regard qui venaient vers lui,
09:45 c'était pas une main anonyme de la sécurité sociale,
09:50 de l'état, de l'attractivité territoriale, je sais quoi encore,
09:54 c'était la main d'un proche, c'était la main d'un voisin,
09:57 c'était le regard d'un proche, le regard d'un voisin.
10:01 Aujourd'hui, on a fabriqué, en 50 ans,
10:06 un hybride, le solidaire-solitaire.
10:10 On a une société de solidaires-solitaires,
10:13 de plus en plus solidaires, de plus en plus solitaires.
10:16 Et donc, c'est une société froide,
10:18 une société impersonnelle,
10:20 une société du guichet et de l'assistanat.
10:24 Quelle est l'urgence ?
10:26 L'urgence, c'est de refaire une société politique,
10:30 c'est-à-dire une société des légitimités pour service rendu.
10:34 Qu'est-ce que ça veut dire, rapatrier le pouvoir ?
10:36 Le redonner du corps,
10:38 le remettre à portée de regard et de contrôle.
10:42 Parce que quand le pouvoir s'éloigne, vous ne pouvez plus le contrôler.
10:45 Et deuxièmement, recréer une société de voisinage,
10:50 en retrouvant l'esprit, la chaleur des charités élémentaires.
10:55 Alors qu'aujourd'hui, on demande tout à l'État.
10:58 Et l'État ne peut plus, il est en faillite.
11:00 Faillite également, Philippe de Villiers, d'autorité,
11:03 puisque le Premier ministre appelle à un sursaut d'autorité.
11:07 C'était cette semaine à Viry-Châtillon,
11:09 deux semaines après la mort de Shem Sedin, lynché à la sortie du collège.
11:13 On en parle juste après la publicité sur Europe 1 pour Face à Philippe de Villiers.
11:17 On est ensemble jusqu'à 11h.
11:18 De retour sur Europe 1 pour Face à Philippe de Villiers,
11:20 avec Geoffroy Lejeune, bien sûr.
11:22 Deux semaines après la mort de Shem Sedin, Philippe de Villiers,
11:25 Gabriel Attal était jeudi à Viry-Châtillon
11:28 pour présenter un grand plan afin de lutter contre les violences des mineurs.
11:32 Un sursaut républicain pour restaurer l'autorité,
11:36 avec tout un panel de mesures.
11:38 Je vous propose de l'écouter, et on en parle juste après.
11:41 L'autorité et la règle commune sont trop souvent défiées par certains jeunes.
11:46 Cela nous rappelle à ce sentiment qu'une partie de nos adolescents glissent lentement
11:51 vers une forme d'isolement, d'individualisme,
11:54 et parfois même, vers le pire, vers une forme de violence déchaînée, morbide, sans règle.
12:00 Je dis bien une partie de nos adolescents, et une partie seulement.
12:04 Car c'est bien une minorité d'adolescents que les Français ne comprennent plus.
12:08 Cette part, cette minorité de jeunes et d'adolescents
12:11 que les Français ont le sentiment de trop voir dans le poste,
12:14 rimée avec perte de repères, contestation des règles les plus élémentaires,
12:18 et parfois même, déchaînement de violence.
12:21 Comment accepter cette spirale, ce déferlement, cette addiction
12:24 d'une partie de nos adolescents à la violence ?
12:27 Oui, je parle de spirale.
12:29 Oui, je parle de déferlement.
12:31 Oui, je parle d'addiction.
12:33 Geoffroy Lejeune.
12:35 Il est très particulier ce discours à commenter.
12:38 On a essayé de le faire sur CNews depuis qu'il a été prononcé.
12:41 C'est très compliqué d'être en désaccord avec ce que dit le Premier ministre.
12:45 Il y a un ton qui a l'air relativement adapté.
12:48 Et en même temps, on se demande s'il faut y croire.
12:51 Est-ce que pour vous c'est un coup de communication
12:53 ou est-ce que c'est la réponse qu'il fallait ?
12:56 Gabriel Attal, pour moi c'est une énigme.
13:01 Talenteuse.
13:05 L'énigme.
13:08 Comment qualifier ça ?
13:12 C'est la prosodie des mots de droite
13:15 ajustés à une ligne mélodique de gauche.
13:19 Ça c'est fort.
13:22 Donc en fait tout le monde y trouve son compte.
13:24 Et à la fin, on croit entendre un violon et il joue du pipo.
13:29 Ça c'est fort.
13:31 C'est un communicant hors normes.
13:33 Mais maintenant, il faut aller au fond des choses.
13:40 Il prononce des mots, autorité, etc.
13:43 Mais derrière, il y a quoi ?
13:47 Il y a un pays qui s'effondre.
13:49 Et en le regardant à l'instant, je pensais à la métaphore
13:55 de la maison qui s'effondre dans la nuit.
14:00 Le conseil qui est donné par les anciens et par les architectes,
14:04 si la maison s'effondre et que tu es dans la maison,
14:08 cherche à tâton les murs porteurs.
14:12 Or là, les murs porteurs, ils les ont démolis.
14:17 La famille, ils en ont changé la définition.
14:24 La nation, deuxième mur porteur, ils en ont changé la composition.
14:35 L'État, ils en ont vidé la souveraineté.
14:41 L'école, on est en train de faire petit à petit une école halal,
14:48 en tenant compte de la diversité heureuse,
14:52 c'est-à-dire du changement de population scolaire.
14:55 C'est ça la réalité.
14:56 Et donc à partir du moment où un pays géré par des politiciens
15:04 mondialistes, multiculturalistes, ne peut plus se regarder en face
15:10 et qu'on a décidé d'abolir les frontières, la souveraineté et l'identité,
15:17 les élites mondialisées, dont il fait partie au premier chef,
15:21 c'est un young global leader de Davos,
15:26 on ne peut faire que des travaux de surface.
15:32 Alors c'est bien d'être en haut de surface, excuse de minorité,
15:35 on va réformer la justice, on va avoir Dupond-Moreti qui petit à petit
15:38 va devenir catéchumène de l'affermeté, etc.
15:42 Mais en réalité, ils se jouent du pays,
15:47 parce qu'ils ont décidé de transformer la France.
15:50 La diversité heureuse, c'est leur projet.
15:54 Philippe Devilliers, en même temps, hier soir par exemple,
15:58 Gabriel Attal, vous parliez de l'école, a dénoncé l'antrisme islamiste
16:03 prônant les préceptes de la charia, notamment dans l'école.
16:07 Et je crois que c'est le premier ministre à avoir tenu ce genre de propos pour l'instant.
16:13 Oui, vous avez raison.
16:15 Il y avait un journaliste qui disait,
16:19 quand Éric Zemmour parlait de la charia il y a quelques temps,
16:24 chez Christine Kelly, toute la gauche était debout.
16:29 Il y avait même des procédures,
16:32 l'islamophobie, etc.
16:35 Alors effectivement, on évolue.
16:38 C'est-à-dire qu'il y a une prise de conscience ?
16:40 Alors, ce n'est pas une prise de conscience,
16:42 c'est une prise de température du pays.
16:46 Et donc, pour ne pas se prendre une bâche,
16:51 telle qu'elle est prévue par les sondages aux élections européennes,
16:55 on donne un petit coup à droite.
17:00 On prononce les mots.
17:02 Il faut y mettre la chose.
17:04 Prononcer les mots quand il n'y a pas la chose.
17:06 Et donc, on ose parler de la charia.
17:10 Pourquoi ? Parce que la charia, elle est là.
17:12 On l'a vu.
17:13 Et d'ailleurs, à Viry-Châtillon, où il était le premier ministre,
17:17 le choix du lieu était plus ou moins décent,
17:21 Viry-Châtillon, ça lui parle de la charia, effectivement.
17:25 Vous avez parlé, Philippe de Villiers,
17:27 il y a quelques instants, d'Éric Zemmour.
17:29 On va en parler à nouveau, dans cette émission,
17:31 juste après la publicité sur Europe 1,
17:33 et revenir sur cette polémique bruxelloise
17:36 et cette conférence qui a été un temps annulée
17:40 par l'un des bourgmestres de la ville, Éric Zemmour,
17:44 qui a vu une de ses réunions politiques interdites
17:48 par ce bourgmestre.
17:49 Et puis, finalement, elle a pu se tenir mercredi.
17:51 On en parle juste après la pub sur Europe 1,
17:53 avec vous, Philippe, et bien sûr, vous également, Geoffroy Lejeune.
17:57 De retour sur Europe 1 pour "Face à Philippe de Villiers".
18:05 Messieurs, parlons de Bruxelles.
18:07 À présent, mardi, l'un des bourgmestres de la ville,
18:10 le socialiste Émir Kir,
18:12 avait interdit une conférence rassemblant
18:14 des personnalités politiques européennes,
18:16 comme Éric Zemmour, Nigel Farage,
18:18 ou encore Victor Orban.
18:20 Je vous propose qu'on écoute la réaction d'Éric Zemmour,
18:22 qui, mardi, voit la police venir à la demande du bourgmestre
18:26 pour bloquer cette mobilisation.
18:29 Belgique était jadis un pays libre,
18:31 où on accueillait Victor Hugo en exil.
18:33 Je vois qu'aujourd'hui, c'est un pays
18:36 qui est entre la charia et la dictature.
18:39 C'est un triste destin pour ce pays.
18:42 Voilà.
18:43 En tout cas, je maintiens que moi, je suis là
18:48 pour défendre l'Europe, la liberté de l'Europe
18:50 et l'identité de l'Europe.
18:52 Je précise que les plus hauts responsables politiques en Belgique
18:56 ont condamné ce qui s'était passé,
18:57 et que mercredi, la justice belge a suspendu l'arrêté du maire.
19:02 Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe ?
19:04 C'est une question à tiroir, mais déjà,
19:06 Éric Zemmour dit que la Belgique est entre la charia et la dictature.
19:10 Ça a fait ricaner beaucoup de monde.
19:11 Est-ce que vous pensez que son diagnostic est juste ?
19:13 Et ensuite, surtout, est-ce que vous croyez que cette interdiction,
19:15 même s'il a pu s'exprimer ensuite,
19:17 est-ce que c'est anecdotique ?
19:18 Ou est-ce que c'est révélateur de quelque chose de très grave ?
19:21 C'est révélateur.
19:23 Trois fois.
19:24 Premièrement, parce que le maire qui a interdit,
19:29 c'est pas n'importe qui, c'est un homme proche des loups gris.
19:34 C'est un islamiste socialiste,
19:37 et qui donne le ton par rapport à ce qui se passe en ce moment en Belgique,
19:42 où on ne peut plus s'exprimer lorsqu'on est à la droite du mouvement réformateur.
19:48 Donc, deuxièmement, ça donne le ton sur Bruxelles.
19:54 Bruxelles, c'est une ville où il y a 60% des habitants
19:59 qui sont pas d'origine belge.
20:02 Et c'est toute la Belgique qui, petit à petit, bascule démographiquement.
20:07 Et ça donne le ton parce qu'au cœur de Bruxelles,
20:11 il y a les institutions européennes qui protègent les frères musulmans,
20:15 qui ont financé l'université islamique de Gaza,
20:18 on l'a oublié,
20:20 et qui en fait financent les associations islamistes.
20:25 Vous vous souvenez, François-Xavier Bélamise était d'ailleurs élevé
20:29 contre le fait que le Conseil de l'Europe finance une campagne sur le voile.
20:34 Donc, on en est là.
20:36 Et parmi les personnalités qui étaient interdites,
20:40 il y avait Florence Bergeau-Blackler,
20:42 qui est reconnue en tant qu'anthropologue sur le plan scientifique,
20:45 parce que c'est une honte ce qui se passe.
20:48 Et il y avait aussi Viktor Orban,
20:50 qui est le futur président de l'Europe, si j'ai bien compris,
20:53 dans quelques jours, dans quelques semaines.
20:56 Le tour de bête.
20:58 Et Viktor Orban, moi je le connais bien.
21:00 J'ai une profonde estime pour lui.
21:03 Et un jour je suis allé le rencontrer, chez lui, à Budapest,
21:09 et il m'a dit "Philippe, il y a deux choses que vous ne comprenez pas".
21:13 Je lui ai dit "Ah bon, lesquelles ?"
21:16 Premièrement, nous on a connu la souveraineté limitée.
21:19 C'était le concept, la sémantique de Brejnev.
21:23 La souveraineté limitée.
21:24 Donc on ne veut pas une nouvelle souveraineté limitée.
21:28 Il faisait écho au propos de Margaret Thatcher,
21:30 que j'ai rencontré un jour à Londres, qui m'a dit
21:32 "On s'est débarrassé du commissaire à l'Est,
21:34 c'est pas pour avoir du commissaire à l'Ouest."
21:36 Et deuxièmement, il m'a dit une chose plus importante encore.
21:39 Il dit "Vous, vous bricolez des sujets sociétaux chez vous, etc.
21:44 Nous on veut la stabilité de la société et de la famille, mais surtout,
21:48 nous on... comprenez, vous ne savez pas ce que c'est que MOAX."
21:53 Je dis "Non."
21:55 1626, MOAX, la défaite de MOAX, où les Hongrois se sont battus,
22:01 ont été défaits par les Turcs.
22:03 Et donc pour nous, l'islamisation de l'Europe, c'est une hantise.
22:07 C'est notre crainte.
22:09 Donc vous, l'Europe de l'Ouest, vous prônez l'islamisation, pas nous.
22:14 Donc laissez-nous tranquille, laissez-nous penser différemment.
22:18 Sinon l'Europe va imploser et exploser à la fois. Voilà.
22:22 Philippe De Villiers, parlons à présent d'Emmanuel Macron cette semaine
22:25 qui s'est rendu dans la Drôme à Vassieux en Vercors
22:28 pour honorer la mémoire des maquisards tués par la Wehrmacht et la milice française,
22:32 la mémoire des résistants,
22:34 incarnation d'une France indissociable de la République.
22:38 Écoutez Emmanuel Macron.
22:40 Serviteurs du régime de Pétain et Laval,
22:44 soldats sous le commandement de Joseph Darnan,
22:47 ces Français trahissaient la France par volonté de vengeance,
22:52 par pulsion de pénitence.
22:54 Français prêts à tuer d'autres Français.
22:57 Et avec eux, cette certaine idée de la France.
23:00 Français rongés par l'esprit de défaite,
23:03 inséparable de la haine de la République.
23:06 Car ce n'était pas seulement un temps où les Français ne s'aimaient pas.
23:12 C'était aussi un temps où des Français n'aimaient pas la France.
23:17 Oui, ceux-là n'aimaient pas la France des Lumières,
23:22 celle de 1789 et de l'an II.
23:25 Ils n'aimaient pas Voltaire, Rousseau, Hugo et Zola.
23:30 Ils n'aimaient pas De Gaulle et l'esprit de résistance.
23:33 Non, ils n'aimaient pas la France.
23:37 Alors, ils ne pouvaient aimer.
23:42 La République du Vercors.
23:44 Souvenons-nous aussi de ces Français,
23:51 de leurs choix et de leurs fautes.
23:54 Geoffroy Lejeune,
23:55 cette grille de lecture entre les Français résistants et les Français collabos,
23:59 on la connaît par cœur et depuis très longtemps.
24:01 Vous, Philippe, qu'est-ce que vous en pensez ?
24:03 Moi, je suis le fils d'un combattant volontaire de la Résistance,
24:07 donc on ne me la fait pas.
24:08 Le fusil à tirer dans les coins,
24:11 commémoré pour désigner les ennemis d'hier,
24:15 pour retrouver ceux d'aujourd'hui,
24:17 ce n'est pas très honnête.
24:20 Mais surtout, je vais vous dire,
24:24 je vais vous faire une révélation.
24:27 Je suis le seul à dire ce que je vais vous dire.
24:33 Ça va déménager.
24:37 Donc, Emmanuel Macron et d'autres nous expliquent
24:41 que la construction européenne nous prémunit
24:46 contre le retour des bruits de bottes,
24:49 au motif que la construction européenne est le prolongement de la Résistance.
24:55 C'est bien cela.
24:57 Or, il s'agit d'une imposture historique.
25:03 L'architecte de l'Europe communautaire
25:07 était en même temps le secrétaire d'État aux affaires étrangères de l'Allemagne.
25:14 Il s'appelait Walter Hallstein.
25:16 C'est lui qui a négocié au nom de l'Allemagne tous les traités.
25:20 Et il est devenu le premier président de la Commission européenne.
25:25 Il est resté là pendant une dizaine d'années.
25:27 C'est lui qui a affronté De Gaulle sur la chaise vide.
25:31 Son histoire est extraordinaire et elle est révélatrice.
25:36 Les archives fédérales allemandes,
25:40 les Bundesarchives de Koblenz et de Berlin,
25:43 que j'ai eu l'occasion de consulter,
25:47 contiennent des documents troublants
25:51 quant aux engagements de Walter Hallstein sous le Troisième Reich.
25:59 Ces documents contiennent des révélations
26:05 sur l'implication précoce, volontaire et active de Walter Hallstein
26:14 dans des organisations nationales socialistes, quatre ou moins,
26:21 dont celle des juristes qui avaient pour vocation,
26:27 je cite,
26:29 "la nazification du droit allemand et la mise sur pied d'un cadre juridique
26:34 supranational pour l'Allemagne élargie aux nations indexées
26:38 qui s'appelait "Das neue Europa", la nouvelle Europe".
26:42 Mais le plus intéressant est à venir.
26:45 Car dans les documents se trouve une photo que j'ai retrouvée.
26:55 C'est la photo du lieutenant Hallstein.
27:00 Sa mission est la suivante.
27:03 Pendant la guerre, il est officier instructeur en National-Socialisme.
27:09 Vous voyez, il y avait les commissaires politiques dans l'armée rouge,
27:12 là il est commissaire dans l'armée nazie.
27:15 Officier instructeur en National-Socialisme auprès des soldats de la Wehrmacht
27:24 et, encore plus intéressant, il est capturé par les américains à Cherbourg le 26 juin 1944.
27:33 Et là, il est transféré dans une forteresse à Fort Getty
27:37 où il subit une rééducation avec un programme secret qui s'appelle le projet Tournesol.
27:43 Et qui a concocté le projet Tournesol ? Le département d'État.
27:48 Et qui est l'homme du département d'État qui a inspiré ce projet ?
27:52 Il s'appelle John McCloy.
27:55 Et ce John McCoy, vous allez le retrouver très vite après la guerre
28:00 puisqu'il devient le représentant américain de l'administration alliée sur l'Allemagne occupée.
28:12 Il est le haut représentant américain.
28:16 Et c'est lui, ainsi que George Ball, un autre américain, ami de Jean Bonnet,
28:22 qui va convaincre Adenauer de prendre auprès de lui Walter Hallstein.
28:31 Le plus incroyable, c'est que le 13 novembre 2018, Angela Merkel a rendu un hommage vibrant à Walter Hallstein au Parlement européen.
28:42 Elle a dit "c'était un homme d'une audace incomparable".
28:46 Effectivement, elle n'a pas dit un mot sur ce parcours.
28:50 Résumons la situation à destination d'Emmanuel Macron.
28:55 M.Hallstein ne venait pas des milieux de la résistance.
28:58 Aucun des trois pères fondateurs ne venait des milieux de la résistance.
29:02 Je rappelle que Jean Bonnet a passé sa guerre, sa deuxième guerre mondiale,
29:09 à New York et à Washington, comme banquier d'affaires.
29:12 Je rappelle que Robert Schuman a été ministre de Vichy,
29:16 et qu'à la fin de la guerre, je ne l'ai pas dit la dernière fois, mais je vais le dire maintenant pour compléter,
29:25 il a été frappé par l'indignité nationale.
29:29 Et c'est grâce à l'intervention du général de Gaulle, par un jeu de magnanimité,
29:34 que le 13 septembre 1945, il a retrouvé ses droits.
29:38 Alors, quand on nous dit que l'Union européenne, la construction européenne,
29:44 vient de la résistance et le prolongement de la résistance, on nous ment.
29:50 Philippe de Villiers, après la publicité sur Europe 1, nous allons parler d'un homme,
29:54 Jean-Luc Mélenchon, qui a vu sa conférence à l'université de Lille interdite,
29:59 puis une nouvelle interdiction par le préfet du Nord pour risque de trouble à l'ordre public cette semaine.
30:04 Il a tout de même tenu un discours à l'extérieur de l'établissement,
30:08 dans un quartier populaire à Lillois, devant plus de 300 à 400 personnes.
30:13 Et il s'en est pris une nouvelle fois, dirons-nous, à la chaîne CNews.
30:18 On va écouter cela juste après la publicité sur Europe 1,
30:21 parce que c'est intéressant, les mots ont un sens,
30:24 et vous avez envie de décoder cette déclaration de Jean-Luc Mélenchon.
30:27 A tout de suite sur Europe 1.
30:31 Dernière partie de face à Philippe de Villiers sur Europe 1, on est ensemble jusqu'à 11h.
30:36 Parlons de Jean-Luc Mélenchon, Philippe de Villiers,
30:39 qui a vu sa conférence à l'université de Lille cette semaine interdite,
30:42 puis une nouvelle interdiction par le préfet du Nord pour risque de trouble à l'ordre public.
30:46 Il a tout de même tenu un discours dans le quartier des Moulins à Lille,
30:49 devant 300 à 400 personnes selon les autorités, un peu plus de 1000 selon la France Insoumise.
30:55 Et il s'en est pris à la chaîne CNews, en parlant d'une chaîne infâme.
31:01 C'est quoi CNews ? CNews, une chaîne infâme.
31:14 Comment le comprendre, Philippe de Villiers ?
31:16 En regardant Jean-Luc Mélenchon, j'ai pensé à Robespierre et à Voltaire.
31:24 Robespierre, dans la forme, en fait, avec cette éloquence fiévreuse,
31:35 lorsque je vois à quel point la société est dégradée,
31:40 j'en viens à l'idée d'un recommencement absolu de l'humanité.
31:46 Cette éloquence-là, dont on sait où elle nous a amenés.
31:51 Et Voltaire, pourquoi ? Parce qu'en fait, il reprend, il est cultivé, Mélenchon,
31:57 il reprend "écrasons l'infâme".
32:00 C'est la signature de Voltaire à partir de 1763.
32:04 L'infâme, c'est l'Église.
32:06 Et donc, ce "écrasons les femmes" a été repris par Robespierre, par Saint-Just,
32:11 et ça a donné la terreur, ça a donné la traque des Carmelites de Compiègne,
32:17 ça a donné la mise à mort, la guillotine, voilà.
32:23 L'infâme. Et je pense en cet instant à Musset, qui dit à Voltaire,
32:31 à propos de ça, "écrasons l'infâme"
32:34 "Dors-tu content, Voltaire ? Et ton hideux sourire,
32:37 voltige-t-il encore sur tes os décharnés ?
32:40 Ce siècle doit te plaire, car tes hommes sont nés."
32:44 Vous aviez déjà débattu avec Jean-Luc Mélenchon au film ?
32:47 Oui.
32:48 Ça s'était passé comment ?
32:49 J'avais débattu sur France 3, il y a très longtemps, en 1989, je crois,
32:54 On retrouve ça.
32:55 avec Paul Vermeus, hélas décédé.
32:58 Et je me souviens qu'à un moment donné, j'avais parlé de la Vendée,
33:02 et il m'avait fait le signe suivant "Vous, c'est ça qu'on aurait fait".
33:06 Oui, dis donc, c'est sympa.
33:08 Oui.
33:09 C'est-à-dire que pour lui, l'épuration, la terreur,
33:18 il faudrait lui poser la question, j'aimerais bien un jour le revoir
33:21 pour lui poser la question.
33:23 Et vous avez été collègue au Parlement européen, je crois que vous avez séjourné.
33:25 Et alors, quand on a été collègue au Parlement, il était...
33:28 Charmant, affable.
33:30 Ah oui, charmant.
33:31 Et non seulement ça, mais quand je m'étais absenté,
33:34 parce que j'étais malade à une époque,
33:37 quand je suis revenu, il m'a dit "Tu nous manquais,
33:40 t'es mon meilleur ennemi".
33:42 Formidable.
33:44 Non mais là, il est capable d'être courtois.
33:49 Il paraît que Robespierre en privé était extrêmement courtois.
33:53 Est-ce que vous pensez qu'il en est encore capable aujourd'hui ?
33:55 Alors aujourd'hui, il a changé complètement de fond.
34:00 Il dit "Paul, je pense qu'Eric Nolo l'a très bien montré dans un livre
34:03 qui paraît-il très bruyant.
34:05 Il veut le chaos.
34:07 Ça n'intéresse plus les élections.
34:09 Il veut le chaos.
34:10 Il veut en fait soulever les banlieues.
34:12 C'est ça qu'il est en train de préparer.
34:14 Philippe Devilliers, il nous reste 4 minutes très précisément
34:19 et cette émission, c'est aussi un voyage dans l'histoire.
34:22 La semaine dernière, vous aviez ému beaucoup de monde
34:24 avec l'histoire de l'incendie de Notre-Dame, 5 ans après.
34:29 Face à Philippe Devilliers, ce sont aussi des contes
34:32 qui plaisent à Jean-Michel Appâtide,
34:33 notamment le conte de Noël.
34:35 Et ce soir, vous avez décidé de revenir en 4 minutes,
34:38 très précisément, sur la naissance de la France.
34:41 Philippe Devilliers.
34:42 Voilà, le buxin retentit 9 fois pour saluer les 9 mondes du Valhalla.
34:54 Et il ouvre ainsi la cérémonie sur l'esplanade.
35:02 12 guerriers disposent au pied du jeune chef
35:09 un pavois rouge et or.
35:13 Et puis ils le hissent sur leurs épaules.
35:19 Alors s'enchaînent deux protocoles successifs.
35:22 Le premier établit le jeune chef dans sa fonction germanique.
35:28 Il devient chef de la tribu.
35:29 Le pavois tourne sur lui-même comme un disque solaire,
35:34 déjà le soleil.
35:36 C'est une clameur qui s'élève.
35:39 Il est élu.
35:40 Ainsi se noue le lien entre le jeune roi et son peuple.
35:47 On lui remet la fameuse lance, la framée royale,
35:54 le sceptre des francs.
35:59 Il le brandit au-dessus de lui-même
36:03 comme pour prendre à bras-le-corps son royaume.
36:06 Il est Rex Rancorum.
36:08 Et puis le deuxième protocole va suivre.
36:11 C'est la remise de la clamide rouge
36:14 qui le désigne comme dignitaire romain, rector provincieux.
36:19 En ce temps-là, les barbares sont partout.
36:27 Rome n'existe plus.
36:33 L'Empire romain s'est effondré il y a cinq ans, en 476.
36:37 Rome n'est plus dans Rome.
36:38 Rome était une institution et une société.
36:41 L'institution est morte.
36:44 Qui va sauver la société ?
36:47 Comment prolonger la vie de la romanité ?
36:52 Avec leurs mosaïques d'états barbares,
36:55 les gauguettes, leurs proies,
36:58 ils sont tout-puissants.
37:01 Ils rêvent que la Gauthia vienne chasser la Romania.
37:07 Nous sommes à l'instant où le destin hésite.
37:11 Barbarisation des Romains ou romanisation des barbares ?
37:18 Et voici qu'avance sur le pavois le jeune chef barbare,
37:27 adepte du culte de Vautan, Clovis.
37:33 Il a 15 ans.
37:37 C'est un conquérant.
37:39 Mais chose inouïe,
37:42 le conquérant se laisse conquérir par sa conquête.
37:49 Alors qu'on pense qu'il va tout barbariser,
37:53 il choisit de tout romaniser, il se romanise lui-même,
37:57 il s'assimile.
38:00 C'est l'histoire symbolique d'un envahisseur
38:03 qui se laisse envahir par la terre envahie.
38:09 C'est la naissance de la France par un acte d'assimilation réussi.
38:18 Un barbare qui cède à la tentation d'aimer sa conquête,
38:27 de se laisser éprendre par ce pays qu'il accueille,
38:33 par ce pays fort et fier de sa lignée, de ses trésors,
38:41 ce pays qu'on appellera plus tard France,
38:45 mère des arts, des armes et des lois.
38:50 On a eu le conte de Noël en décembre dernier,
38:55 on découvre la parabole de la naissance française par Philippe Devilliers en avril 2024.
39:01 Un grand merci cher Philippe Devilliers.
39:03 Merci Elliot.
39:05 Merci à vous également Geoffroy Lejeune.
39:07 Merci Elliot.
39:08 Chers auditeurs, on se retrouve la semaine prochaine pour Face à Philippe Devilliers,
39:12 toujours à la même heure, samedi matin de 10h à 11h.
39:16 Et dans un instant sur Europe 1, c'est la table des bon vivants.