Tous les samedis de 10 heures à 11 heures autour d'Eliot Deval, Philippe de Villiers brosse l'actualité de la semaine en compagnie d'un invité.
Retrouvez "Face à Philippe de Villiers " sur : http://www.europe1.fr/emissions/face-a-philippe-de-villiers
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00:00Face à Philippe Devilliers, 10h-11h sur Europe 1, Eliott Deval.
00:09Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour Face à Philippe Devilliers sur Europe 1.
00:15Cher Philippe, bonjour !
00:16Bonjour Eliott, et bonjour Geoffroy.
00:19Geoffroy Lejeune est avec nous comme chaque samedi matin.
00:22Vous savez Philippe que c'est la dernière sur Europe 1.
00:24Déjà, c'est allé tellement vite.
00:28L'occasion pour nous de remercier les auditeurs qui sont de plus en plus nombreux chaque samedi matin.
00:33De remercier les équipes en régie qui travaillent avec nous chaque semaine sur cette émission.
00:39De remercier Alain Liberti, Donna Vidal-Revel, Nicolas Baudin qui est souvent avec nous pour piloter l'émission.
00:47Philippe Devilliers, est-ce que vous prenez du plaisir ? Parce que c'est peut-être ça le plus important.
00:54Je ne suis pas là pour prendre du plaisir. Je suis là pour dire la vérité.
00:59Il y a aussi une part de plaisir à dire la vérité.
01:03Si on ne prenait pas, il ne serait pas là.
01:05Mais on peut prendre du plaisir. Au contraire, il n'y a rien de meilleur que de dire la vérité.
01:10La vérité ne triomphe jamais, mais ses ennemis finissent toujours par mourir.
01:14Je pense aux auditeurs qui nous écoutent attentivement ce samedi matin.
01:18Vous savez que les équipes d'Europe 1 ont prévu des petits cadeaux pour vous.
01:22Vous avez un drap de plage européen qu'on appelle également un futa.
01:28C'est pour les plages vendéennes.
01:31Un petit sac européen.
01:35Vous avez intérêt à prendre des photos sur les réseaux sociaux cet été avec ce drap de plage, ce futa.
01:42Une clé USB pour préparer toutes les émissions pour la saison prochaine.
01:48Et puisque vous avez une belle plume, un stylo européen, cher Philippe Devilliers.
01:53Et moi, rien. Je vais appeler le patron tout de suite.
01:57On appelle le patron tout de suite.
01:58Qu'est-ce que vous avez envie de dire aux auditeurs, cher Philippe, pour la dernière ?
02:02Je ne les connais pas, je ne les vois pas, mais je les sens.
02:05Je les sens en nombreux, de plus en plus nombreux, chaleureux.
02:09Il m'arrive souvent d'avoir des messages en disant que je vous ai écoutés sur Europe 1,
02:14c'était formidable, et donc ça me touche profondément.
02:19Parce que l'émission que nous faisons, elle passe à la radio, alors qu'à la radio on ne voit pas nos visages.
02:28Elle passe bien, pourquoi ? Parce qu'il y a une chaleur, une émotion, un amour de la France.
02:36Et je vais repartir avec ma serviette, sur les plages vendulennes,
02:43comme ça les gens qui ne me reconnaissent pas, ils diront « Ah, c'est Europe 1 ! »
02:48C'est le gars qu'on écoute le samedi matin sur Europe 1.
02:52Alors, il n'y a pas encore de crème solaire Europe 1,
02:54mais si pour la saison 2, de face à Philippe Devilliers, on tâchera de la récupérer.
03:00Vous avez parlé de cette émission, il y a aussi, et ça on peut le dire en toute transparence aux auditeurs,
03:07c'est un échange tous les trois que nous avons chaque samedi matin,
03:12et c'est un échange sincère, cette sincérité qu'il y a lorsqu'on parle de sujets qui sont malheureusement extrêmement lourds,
03:20et on sent qu'on est dans une bascule historique.
03:24Oui, la situation du pays est grave, et je pense que notre parole est importante,
03:33elle est lestée du poids de la gravité.
03:37Et bien nous allons en parler évidemment ce samedi matin,
03:40pour face à Philippe Devilliers, on est ensemble chers auditeurs, jusqu'à 11h.
03:46A la une cette semaine, Philippe Devilliers, ce drame bien sûr à courbe voie et l'antisémitisme
03:50venu percuter la campagne des législatives.
03:53Une enfant de 12 ans, victime de viols et de violences à caractère antisémite.
03:57Deux garçons mineurs ont été mis en examen, notamment pour viol en réunion, agression sexuelle, tentative d'extorsion.
04:03Un troisième a été placé sous le statut de témoin assisté pour les faits de viol,
04:07mis en examen pour le reste des infractions visées.
04:10Je vous propose une déclaration, celle d'Alain Jakubowicz, l'avocat.
04:14Il était l'invité de Pascal Brault ce jeudi matin.
04:16Écoutez son cri du cœur.
04:18Du haut de mon âge, de mes décennies de combats, d'échecs, de défaites,
04:25c'est que je me pose la question aujourd'hui.
04:29Et je ne suis pas le seul, Pascal.
04:32Y a-t-il un avenir pour les juifs en France ?
04:35Et quand on voit le président de la République qui ne sait plus quoi inventer,
04:38qui est hors sol, qui vient nous dire on va mettre une heure, une heure,
04:42une heure de discussion sur l'antisémitisme dans les écoles, mais il y va lui ?
04:46Il va se colter les problèmes ? Ils en ont pas assez les enseignants ?
04:50De problèmes de pouvoir évoquer cette question ?
04:53Alors on a dit racisme et antisémitisme pour essayer de...
04:58Mais où sommes-nous ? Mais qui le conseille ?
05:01Monsieur le président de la République, il y a un endroit où vous deviez être.
05:04C'est la Grande Marche contre l'antisémitisme.
05:07Parce que vous représentez l'ensemble des Français.
05:09Vous êtes tous les Français.
05:11J'ai plus de mots.
05:12Une gamine violée parce qu'elle est juive qui reproduise ce que l'on dit
05:16et la responsabilité de ce parti antisémite.
05:20Le premier combat contre l'antisémitisme, c'est de battre ces antisémites.
05:24Et je cite des noms.
05:27Les portes, les carons, les panneaux, les soudets, les hobonots
05:31n'ont rien à voir à l'Assemblée nationale.
05:34Ce n'est pas leur place.
05:36Geoffroi Lejeune.
05:37Cette question, Philippe, de l'antisémitisme, vous la connaissez par cœur depuis longtemps,
05:40pendant votre vie politique, aujourd'hui médiatique.
05:43Est-ce que vous pensez aujourd'hui qu'il y a encore un avenir pour les Juifs en France ?
05:48C'est une vraie question et je suis touché par le témoignage
05:52très ému de Alain Jakubowicz.
05:57Derrière l'antisémitisme criminel, il y a un antisémitisme d'atmosphère,
06:02pour reprendre le mot de Keppel.
06:08L'antisémitisme d'atmosphère prépare et favorise
06:12l'antisémitisme criminel comme la nuée porte l'orage.
06:16Et d'où vient-il cet antisémitisme d'atmosphère ?
06:20Il vient de la stigmatisation des Français juifs
06:26et des Juifs en général.
06:29Et il vient de l'instrumentalisation du conflit entre Israël
06:35et les Palestiniens à Gaza, en accusant, au nom de la terre entière, Israël.
06:44Cet antisémitisme d'atmosphère,
06:49il est particulièrement flamboyant
06:54dans l'extrême gauche du Nouveau Front populaire.
06:59Et donc, en fait, cet antisémitisme d'atmosphère,
07:05il s'est libéré, en quelque sorte, à partir du 7 octobre.
07:10Mais derrière l'antisémitisme d'atmosphère, il y a un troisième antisémitisme
07:15dont personne ne parle, et vous allez voir pourquoi.
07:18C'est l'antisémitisme d'importation.
07:22Cet antisémitisme d'importation, il a été signalé il y a 20 ans
07:27par Jean-Pierre Aubin, le rapport Aubin, à l'école,
07:32et par Georges Bensoussan, les quartiers perdus de la République.
07:38Il y a 20 ans, 2005, 2004, 2005.
07:41Et cet antisémitisme d'importation,
07:46il est dû au fait que les quartiers perdus de la République sont les quartiers conquis,
07:51où s'est installée une nouvelle population,
07:56avec d'autres moeurs, d'autres croyances, d'autres coutumes,
08:01et un antisémitisme latin qui vient de l'Orient.
08:08Alors la question qu'il faut poser, c'est d'où vient cet antisémitisme d'importation,
08:13c'est-à-dire qui est responsable ?
08:16Eh bien, le responsable, c'est la classe politique,
08:20qui depuis 50 ans nous a expliqué, je l'ai vécu et j'en ai souffert,
08:28qui nous a expliqué que l'immigration était une chance pour la France.
08:32Je me souviens d'une conversation terrible avec un ami,
08:39qui s'appelait Bernard Stasi,
08:42qui était un homme très sympathique, très ouvert, mais très naïf.
08:49Il a écrit un livre, l'immigration est une chance pour la France,
08:52et je lui ai dit, tu verras Bernard, tu vas importer l'antisémitisme en France,
08:58tu ne te rends pas compte.
08:59Alors il en était lui encore à expliquer, attention le point de détail, etc.
09:04Mais comme l'a dit très bien Mathieu Bocoté,
09:06aujourd'hui l'antisémitisme c'est le point de détail pour la gauche.
09:10Et donc en réalité, la classe politique,
09:14qui continue aujourd'hui, comme hier avec Mme Macron,
09:19à faire rentrer 500 000 personnes par an, c'est le chiffre de 2023,
09:24elle ne se rend pas compte, elle ne veut pas se rendre compte
09:27qu'en établissant, en installant une contre société en France,
09:32on installe une contre société qui évidemment est imprégnée
09:37de l'antisémitisme des territoires d'où vient cette population.
09:41Parce que c'est une autre civilisation,
09:43et elle règle ses comptes ancestraux avec Israël.
09:49Et donc en fait, si on veut arrêter l'antisémitisme d'importation,
09:55il faut stopper l'immigration invasive.
10:01Philippe Devilliers, voilà ce qu'on pouvait dire dans la lutte
10:03contre l'antisémitisme et sa propagation sur notre sol.
10:06Ce que je vous propose, c'est qu'après la publicité sur Europe 1,
10:09on revienne sur un autre thème, à savoir ce front populaire,
10:13ce nouveau front populaire, est-ce une alliance contre nature ?
10:17On vous posera la question sur Europe 1 dans un instant,
10:19après la publicité pour Face à Philippe Devilliers.
10:30De retour pour Face à Philippe Devilliers,
10:32avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
10:34Philippe, on a parlé dans la première partie de l'antisémitisme,
10:37si c'est un combat de tous les instants,
10:39comment s'associer pour les législatives
10:41à ceux qui considèrent que l'antisémitisme est résiduel ?
10:45Pour lutter contre l'extrême droite, s'est formé le nouveau front populaire
10:49et dans les intentions de vote, ce front représente
10:51le deuxième bloc politique en France.
10:54Je vais vous proposer un échange entre une électrice et Raphaël Glucksmann
10:59et cette femme va dire à Raphaël Glucksmann
11:01qu'elle a peur de cette alliance entre la France Insoumise
11:04et les autres partis de gauche, dont le Parti Socialiste.
11:07Ça me fait quand même très peur, l'alliance qui a été faite
11:10avec certaines personnes du Front Populaire.
11:14J'avoue que j'ai peur.
11:16Mais là, honnêtement, c'est pas la nupèce d'eux.
11:20Ils n'ont pas le contrôle de cette coalition.
11:23Et encore une fois, qu'est-ce qui fait le plus peur
11:28entre une éléphie diluée dans une coalition
11:32ou un rassemblement national qui prend le pouvoir seul ?
11:36Et le problème qu'on a, c'est qu'Emmanuel Macron,
11:39en décidant de cette dissolution et en laissant 15 jours
11:42à l'ensemble de la classe politique pour s'organiser
11:45et à la campagne pour avoir lieu,
11:47en réalité, il a, comme il le dit lui-même,
11:50jeté une grenade dégoupillée au milieu du pays.
11:53Et face à cela, la responsabilité essentielle, c'était de tout faire
11:58pour que le rassemblement national n'ait pas de majorité absolue.
12:01Et vous savez, moi, j'ai les mêmes préventions que vous.
12:08Oui, mais ça fait peur.
12:12Oui, mais je comprends tout à fait.
12:14Mais ce qui fait le plus peur, c'est quand même
12:16que le rassemblement national l'emporte.
12:18Oui.
12:19Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe de Villiers.
12:22L'échange est intéressant parce qu'on voit que
12:24M. Gluckspan est très gêné en réalité,
12:26mais pour autant, il fait partie.
12:28Il a poussé les feux.
12:30Il leur a avoué qu'ils votent Bardella.
12:33On n'allait pas loin là.
12:35Extraordinaire.
12:37On voit bien que même s'il est très gêné,
12:39il fait malgré tout partie de cette alliance,
12:40comme tous les partis de gauche,
12:41et que finalement, cette alliance, ce nouveau front populaire,
12:44il a une dynamique électorale qui est créée par l'Union.
12:47S'il gagnait, puisque c'est la question qu'on se pose aujourd'hui,
12:49Philippe, à quoi ressemblerait la France ?
12:52C'est la question centrale, en fait.
12:58Première chose,
13:01j'ai écouté le discours du 14 juin de Jean-Luc Mélenchon
13:06et j'ai lu son interview ce matin dans le Figaro.
13:12Et j'ai appris, au fil des ans,
13:14à lire entre les lignes et entre les intonations.
13:17Surtout, je lis le Mélenchon dans le texte.
13:23C'est-à-dire, je décrypte.
13:25Parce que c'est un trotskiste.
13:27Donc c'est un art, le trotskisme.
13:29Un art politique pour éliminer les adversaires.
13:32Avec des mots d'abord, puis ensuite on tue, on élimine.
13:37Alors, là on est dans la première phase.
13:41On est dans la phase du gouvernement provisoire du printemps 1917.
13:48Kerensky est au pouvoir.
13:50Olivier Faure, Fabien Roussel et tous les autres.
13:53Ils sont tranquilles.
13:55Ils ont fait la coalition vantée par Mathilde Panot.
13:58Tout va bien.
14:00Il y a déjà les purges.
14:03C'est drôle parce que les trotskistes, entre eux,
14:06ils n'utilisent pas des mots que nous on ne comprend pas.
14:11Ils utilisent leurs mots à eux, leur langage, carrément.
14:14Il a dit, il y a les purgés et les alliés.
14:17En soi russin, les purgés.
14:19Ah oui, ça évoque quelque chose, les purgés.
14:22Donc il y a eu les premières purges.
14:24Mais tout ça est normal.
14:26Tout ça rentre dans l'ordre.
14:28Vous noterez que Rima Hassan, hier ou avant-hier,
14:32non, non, la ligne créole, c'est moi, devant Mathilde Panot.
14:36Donc en fait, rien n'est jamais trop pur
14:43pour un pur qui épure les impurs.
14:49On a connu ça pendant la Révolution française.
14:53Et puis va arriver, s'ils arrivent au pouvoir,
14:56le moment où on passe à octobre 1917.
15:00Octobre 1917, tous les Kerenskys sont éliminés.
15:05Les Roussels, les Olivier Faure, c'est fini pour eux.
15:09Et là, on a le leader Maximo qui arrive et qui commande.
15:14Ça, c'est la première chose.
15:16Mais ce n'est pas la plus importante.
15:18En d'autres termes, on aura une dictature.
15:22Une dictature trotskiste, ou léniniste, et islamo-gauchiste.
15:29Le tout dans le même personnage.
15:32Donc on a intérêt à numéroter les abattis, quand même.
15:36Spécialement ici à Seine-Youz.
15:39Mais ce n'est pas le plus important.
15:41Le plus important, c'est ce qu'il dit dans le Figaro,
15:44et ce qu'il a dit le 14 juin.
15:47Il dit ceci.
15:49Je vous propose la Nouvelle France.
15:52Ce n'est pas la Nouvelle France du Saint-Laurent, de Mathieu Boccotté.
15:56C'est la Nouvelle France de Jean-Luc Mélenchon.
15:58Ce n'est pas pareil.
16:00Alors c'est quoi la Nouvelle France de Jean-Luc Mélenchon ?
16:03Il explique, quand on lui pose la question.
16:10Quand je suis né,
16:16chaque Français avait un grand-parent sur dix qui était étranger.
16:22Aujourd'hui, c'est un sur quatre.
16:25Voilà la direction à prendre, ajoute-t-il.
16:28Voilà la direction à prendre pour le nouveau parti populaire,
16:32le nouveau Front populaire.
16:35Alors bon, on se dit, il veut plus d'immigration,
16:39mais il faut aller plus loin.
16:41Dans le programme, il y a un petit codicil
16:44qui est passé inaperçu,
16:47sauf de ceux qui ont beaucoup d'expérience,
16:51qui sont là pour détecter au magnétomètre à proton,
16:55à la poêle à frire, ce que le commandement mortel ne voit pas.
16:58Ce petit codicil, c'est un grade d'oradium d'une puissance infinie.
17:04C'est le statut du déplacé climatique.
17:08Alors, pourquoi les gens ne le voient pas ?
17:12Parce qu'ils se disent, on va réfugier climatique, déplacer climatique, tout ça.
17:16Non, ce n'est pas du tout pareil.
17:18En France, il y a le droit d'asile
17:21qui est régi par la Convention de Genève de 1951
17:25et par le Code du droit d'asile.
17:28Et en fait, il s'applique, le droit d'asile,
17:32aux réfugiés qui peuvent prouver qu'ils craignent pour leur sécurité.
17:40Donc ce sont des réfugiés, potentiels.
17:44Le déplacé climatique, c'est autre chose.
17:48Le programme du Nouveau Front Populaire prévoit une route.
17:54On va chercher, d'ailleurs, un migrant en mer, c'est prévu, avec une agence.
17:58Une route, une grande route, même une autoroute,
18:02pour aller chercher, par exemple, les déplacés climatiques.
18:05Il prend l'exemple du Bangladesh, avec les inondations, etc.
18:09Et là où ça devient intéressant, c'est qu'il faut mettre en relation
18:13ce nouveau statut prévu par le Nouveau Front Populaire
18:17avec une interview sur Thinkerview,
18:22qui était une radio tout à fait remarquable,
18:25une télé tout à fait remarquable, indépendante.
18:29Et là, Jean-Luc Mélenchon dit,
18:32oui, il faut prévoir 260 millions de déplacés climatiques.
18:37260 millions.
18:39Et il ajoute avec un sourire, entendu,
18:43une France à 100 millions, on pourrait en faire des choses.
18:47Et voilà, tout est dit.
18:49Il veut refonder la France, c'est-à-dire la dépeupler pour la repeupler.
18:56En d'autres termes, l'immigration devient, chez Mélenchon
19:00et chez le Nouveau Front Populaire, une arme par destination
19:03pour dissoudre les peuples, les cultures et les héritages.
19:07Si le Nouveau Front Populaire arrive au pouvoir,
19:11la France va muter.
19:13Ce sera un saut qualitatif brusque au sens de Feuerbach.
19:17C'est-à-dire que nous aurons un socialisme prédateur et la charia.
19:27C'est-à-dire que la France, ce sera la Corée du Nord plus l'Iran.
19:31Voilà ce qui nous attend.
19:33Et il faut le savoir.
19:35Voilà Philippe Devilliers pour le Nouveau Front Populaire.
19:37Quoique juste après la publicité, on va parler d'un homme
19:41que vous avez parfois combattu politiquement,
19:44que vous connaissez très bien, qui a été président de la République
19:47et qui décide de revenir dans l'arène pour les législatives.
19:52On va parler de François Hollande après la publicité.
19:56Restez avec nous pour Face à Philippe Devilliers.
19:58Face à Philippe Devilliers.
20:0110h-11h sur Europe 1.
20:04Eliott Deval.
20:06De retour pour Face à Philippe Devilliers.
20:08Toujours avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
20:10Messieurs, en cas de marée rouge,
20:12il n'est pas impossible de voir Philippe Poutou
20:15aux côtés de David Guiraud, de Louis Boyard,
20:17Aymeric Caron, et non loin dans l'hémicycle,
20:20François Hollande, l'ancien président de la République,
20:23a tapé dans la main de ce Nouveau Front Populaire
20:26à situation exceptionnelle, décision exceptionnelle,
20:30a-t-il expliqué samedi dernier ? Écoutez.
20:32Si j'ai pris cette décision, c'est parce que j'ai estimé
20:35que la situation était grave, plus qu'elle ne l'a jamais été.
20:40Grave parce que le danger représenté par l'extrême droite
20:44est aujourd'hui avéré.
20:46Jamais l'extrême droite n'a été aussi proche du pouvoir
20:49depuis la libération.
20:51Comment rester indifférent ?
20:53Ensuite, parce que s'est installée,
20:55notamment depuis plusieurs jours,
20:57une confusion politique regrettable.
20:59Des ralliements, des conciliabules
21:02qui ne donnent pas une envie pour les citoyens
21:06de se réengager.
21:07Or, il faut qu'ils se réengagent.
21:10Aujourd'hui, il est décisif qu'il y ait
21:14une mobilisation la plus forte possible.
21:16Et donc, je dois moi-même, à situation exceptionnelle,
21:20prendre une décision exceptionnelle.
21:22Geoffroy Lejeune pour Philippe Devilliers.
21:24Philippe, vous connaissez bien François Hollande.
21:26Vous l'avez côtoyé, affronté pendant très longtemps.
21:29Vous avez un regard critique sur son bilan
21:32de président de la République.
21:33C'est un euphémisme.
21:34Comment vous jugez aujourd'hui ce retour en politique ?
21:36Est-ce que c'est une honte ?
21:37Est-ce que c'est parfaitement normal, selon vous ?
21:40Alors, oui, c'est normal.
21:42Je vais vous dire pourquoi.
21:44En fait, il est un héritier et un devancier.
21:49C'est-à-dire qu'il a substitué un électorat
21:51à un autre électorat.
21:53Et donc, c'est là qu'il est héritier et devancier.
21:57Et en fait, là, qu'est-ce qu'ils ont fait, les autres,
22:00le Nouveau Front Populaire ?
22:01Ils ont prolongé Hollande.
22:02C'est-à-dire, on ajoute les quartiers islamo-haukistes,
22:07on ajoute l'université des coloniales,
22:11on ajoute le transgenreisme, etc.
22:16Donc, on ajoute aux minorités des nouvelles minorités.
22:20Mais l'idée de François Hollande, elle est toujours là,
22:23et du Sing-Fang Terra Nova.
22:26Il faut dire aux téléspectateurs,
22:28parfois, Philippe doit faire ses développements tout seul,
22:30pendant que nous, on rigole,
22:31parce que vous avez inventé Sing-Fang, vous dites,
22:34pour dire Sing Tank,
22:35et quelques semaines après avoir inventé...
22:37Vous savez, j'ai un point commun avec François Mitterrand.
22:40Allez-y.
22:41François Mitterrand, quand il est allé à l'étranger,
22:43il me l'a raconté, il m'a dit
22:44« Moi, je ne parle jamais une autre langue que la langue de Molière. »
22:47Ah ben, écoutez, alors vous êtes pardonné.
22:49Voilà.
22:50Et quand j'étais petit, mon père me disait
22:52« Surtout, veille à ne pas bien parler anglais. »
22:54Par contre, ta langue, oui, parle bien.
22:57Eh ben, écoutez, vous le faites à la perfection,
22:59cher Philippe Devilliers,
23:00parce qu'un Sing-Fang, je ne connaissais pas.
23:02Là, je me suis entrainé pourtant.
23:07Mais c'est pas mal.
23:09Le Nouveau Front Populaire, c'est un regard qui va me dire
23:12« C'est vraiment le Franche où il y a... »
23:14Tiens, petite parenthèse.
23:15Il ne sait même pas dire Sing Tank.
23:17Quand je parle de ça, là, en fait,
23:19il y a un truc qui me revient.
23:20Bernard-Henri Lévy, à l'époque, il dit,
23:22avec sa revue Globe,
23:24« Tout ce qui est bourré,
23:27berré, baguette, accordéon,
23:31bignou, nous êtes étrangers,
23:35nous sommes cosmopolites. »
23:37Ah, ils ont fait les malins.
23:38Bernard-Henri Lévy, je voudrais bien savoir ce qu'il pense maintenant.
23:41Il n'était pas à la manif devant l'Hôtel de Ville.
23:43Ah oui, parce que là, il doit se dire
23:45« Je me suis bien planté, mon mec ».
23:47Parlons à présent d'Emmanuel Macron,
23:49parce qu'en décidant de dissoudre l'Assemblée nationale,
23:51le président de la République, Philippe de Villiers,
23:53a plongé le pays dans une incertitude aux conséquences lourdes.
23:57Et la défiance des Français vers le chef de l'État
23:59grandit de jour en jour,
24:01à tel point que, pour la première fois depuis 2016,
24:03Emmanuel Macron est absent
24:05de la quasi-totalité des affiches de campagne.
24:08Gabriel Attal est, lui, en première ligne
24:11et a pu, cette semaine,
24:12prendre le pouls de ses Français,
24:14excédés par le président de la République.
24:16Regardez cette séquence,
24:17écoutez attentivement ce qu'ont pu dire
24:19certains Français aux chefs du gouvernement.
24:22Parce que vous, vous êtes bien.
24:24Mais il faudra dire au président qu'il ferme sa gueule.
24:26C'est tout.
24:27C'est une élection législative.
24:28Comprenez-moi.
24:29Vote pour le Premier ministre.
24:30Voilà.
24:31Comprenez-moi.
24:32Vous, vous êtes bien.
24:33Vous avez été même très bien dans l'éducation nationale.
24:35Pour l'instant, ça va bien.
24:37Mais alors, le président,
24:39c'est lui qui nous fout dans la merde.
24:40C'est tout.
24:41Bon courage.
24:42Les prochaines élections,
24:43vous n'avez qu'à remplacer le président.
24:45Non mais là, vous savez, c'est une élection législative.
24:47Oui, c'est un peu juste.
24:50Voilà, c'est parfait.
24:51Madame, pourquoi vous préférez le Premier ministre
24:52au président de la République ?
24:53Parce que le président de la République,
24:55ce n'est pas un politique.
24:56Il n'a pas de métier politique.
24:57Il fait des coups tout seul.
24:59On n'en veut plus.
25:00Je crois le jeune.
25:01Deux questions en une, Philippe.
25:03Comment expliquez-vous ce rejet
25:05qu'on constate aujourd'hui ?
25:07Et pensez-vous qu'on assiste à la fin du macronisme ?
25:10Écoutez, quand il était à l'Île-de-Sein,
25:13moi je pensais aux révoltés du Bounty
25:15dont je vous ai parlé la semaine dernière.
25:16C'est-à-dire que pendant ce temps-là,
25:17il y avait Édouard Philippe
25:18qui le passait par-dessus bord.
25:20Et le jeune Premier ministre
25:23qui a dit,
25:24j'ai été nommé par Macron
25:26et maintenant je serai renommé par vous,
25:28par les électeurs.
25:30Donc là, il était à la nage.
25:34Mais il faut dire qu'il l'a fait fort.
25:36Vous vous souvenez de la phrase ?
25:37À l'Île-de-Sein, il a dit,
25:39avec un ton jubilatoire,
25:41je l'aurais lâché,
25:44j'ai dégoupillé une grenade dans les jambes
25:48et maintenant on va voir comment il se débrouille avec.
25:51C'est-à-dire qu'en fait,
25:53il était là sur l'île,
25:54à sous-peser les extrêmes, comme il dit,
25:57dans sa balance de Roberval,
26:00il fait du marivaudage politique.
26:02Vous savez ce que Voltaire disait de Marivaud ?
26:04Il pèse des œufs de mouche
26:05dans des balances de toile d'araignée.
26:07Et lui, il continue à s'amuser.
26:09Et en fait, il regarde les flammes,
26:12il a allumé l'incendie dans la ville,
26:14et il évoque Lamartine, en fait,
26:17le honte à qui je sentais pendant que Rome brûle,
26:20sauf s'il a l'âme, la lyre et les yeux de Néron.
26:25Donc c'est fini.
26:27Parlons du Rassemblement National à présent
26:29qui fait Philippe de Villiers la course en tête.
26:31Le camp de l'Union Nationale pourrait ne pas obtenir,
26:33en revanche, la majorité absolue.
26:35Et sans cette majorité absolue,
26:37difficile de mener à bien une refonte du pays,
26:40surtout dans un contexte économique que l'on connaît.
26:43Jordan Bardet la prévient,
26:45c'est la majorité absolue, sinon rien.
26:48Écoutez.
26:49J'ai l'ambition d'être Premier ministre,
26:51à la tête d'un gouvernement d'Union Nationale
26:54qui sera formé sur une majorité absolue.
26:57Si demain, les Français plaçaient le pays
27:00dans une situation de majorité relative,
27:02c'est-à-dire dans une situation de blocage
27:04avec un Premier ministre qui n'aurait pas
27:05la majorité absolue à l'Assemblée nationale
27:07lui-même en situation de cohabitation,
27:09alors on ne pourrait pas changer les choses.
27:11Donc moi, je dis au peuple français,
27:12il y a une occasion historique d'inverser le cours de l'histoire,
27:15de changer la politique dans notre pays
27:17et de changer de cap.
27:18Mais pour cela, moi, j'ai besoin d'avoir une majorité absolue.
27:21Et donc je n'envisage pas d'être le collaborateur
27:23du président de la République.
27:24Geoffroy Lejeune.
27:25Qu'avez-vous pensé, Philippe, de cette déclaration ?
27:27Est-ce qu'il a raison de dire ça ?
27:28Est-ce que c'est une bonne idée ?
27:29Est-ce que c'est au contraire risqué ?
27:31Non, il a raison, parce qu'ils vont mieux prévenir que guérir.
27:35Et je vais vous dire pourquoi.
27:37C'est très simple.
27:38La majorité absolue, c'est 289 députés.
27:41S'il n'a pas la majorité absolue,
27:43il est soumis, chaque matin, chaque soir,
27:47en tant que Premier ministre, avec son gouvernement,
27:49à l'hypothèse d'une motion de censure.
27:52Les autres se coalisent et il impose une motion de censure.
27:55Et il saute.
27:56Il ne peut pas réussir s'il est en majorité relative.
27:59Alors déjà, en majorité absolue, ça va être compliqué.
28:01Pourquoi ?
28:02Parce que nous sommes devant ce qu'on appelle à Bruxelles
28:04une polyarchie délibérative.
28:07Voilà ce qu'est devenue la Ve République.
28:09C'est-à-dire qu'en fait, il est face à trois gouvernements.
28:12Il y a le gouvernement d'Emmanuel Macron,
28:14parce qu'en termes de cohabitation,
28:16Emmanuel Macron a l'article 5,
28:18il est président du Conseil des ministres,
28:20il peut signer ou ne pas signer, ce n'est pas un notaire,
28:22et il peut bloquer, il peut tout bloquer.
28:26Alors vous me direz, ah oui mais ce n'est pas le cas,
28:28parce que historiquement, ça n'a pas été le cas avec Mitterrand,
28:31Mitterrand avec Chirac et Chirac avec Jospin.
28:33Oui, parce qu'ils étaient rééligibles.
28:35Mais là, un président qui finit son bail,
28:39il peut tout bloquer.
28:41Et il peut s'amuser même à tout bloquer.
28:47Ce sera pour lui un exercice ludique.
28:51Le deuxième gouvernement,
28:53c'est le gouvernement des juges théocrates.
28:56Les cours suprêmes,
28:58qui vont s'en donner à cœur joie.
29:00Donc ça va être compliqué.
29:02Parce qu'elles peuvent, les cours suprêmes,
29:05bloquer les lois et règlements.
29:07Notamment en matière d'immigration, etc.
29:09Et le troisième gouvernement,
29:11on l'oublie souvent, mais on n'a tort,
29:13c'est l'État profond, comme on dit aux États-Unis.
29:15L'État profond, c'est la haute fonction publique,
29:18c'est les cadres de l'éducation nationale,
29:21c'est le troisième tour social,
29:23c'est les médias, évidemment, etc.
29:28Et donc, en fait, face à ces trois gouvernements,
29:32pour qu'ils puissent gouverner,
29:34il faut qu'il ait la puissance de feu.
29:37Est-ce que ça veut dire que la seule solution,
29:40Philippe de Villiers, à vous écouter,
29:42en cas de non majorité absolue,
29:45c'est la démission pour le président ?
29:47Alors, on peut examiner les hypothèses.
29:50La première hypothèse,
29:52il nomme un gouvernement technicien,
29:54comme ils l'ont fait en Italie avec Mario Monti.
29:57Ça dure ce que ça dure jusqu'à la motion de censure.
30:00Deuxième hypothèse, il dissout,
30:02mais il ne peut pas dissoudre avant un an
30:04l'article 12 de la Constitution.
30:06Troisième hypothèse, il utilise l'article 16,
30:08mais il n'est pas fait pour ça.
30:10C'était 1961 pour le putsch des généraux,
30:13donc là, on n'est pas du tout dans ce cas-là.
30:15Ce serait un coup d'État.
30:18Et enfin, dernière hypothèse,
30:20effectivement, c'est la démission.
30:21Alors, il y a un cas dans l'histoire, célèbre.
30:23Macron, c'est un rime avec Mac Mahon.
30:26Et quand Gambetta interpelle
30:29un banquier de l'île le 15 août 1877,
30:33Mac Mahon, en disant
30:36« le jour où la voix de la France va faire entendre
30:39son écho intime et ultime,
30:42il n'y aura qu'une solution,
30:44se démettre ou se soumettre ».
30:46Juste après la publicité
30:48pour la dernière partie de l'émission,
30:50samedi dernier, vous aviez eu un message
30:52pour ces Français qui doutent,
30:54ces Français qui sont inquiets.
30:56Et ce samedi matin, vous avez décidé
30:59d'interpeller, en quelque sorte,
31:02de parler aux jeunes,
31:04à la jeune génération,
31:06là aussi, cette jeune génération
31:08qui ne sait peut-être pas ce qu'est la nation.
31:10Qu'est-ce qu'une nation ?
31:11Ce sera la grande question
31:13après la publicité pour la dernière partie
31:15de Face à Philippe de Villiers.
31:16A tout de suite.
31:26Dernière partie de Face à Philippe de Villiers,
31:28toujours avec Philippe et Geoffroy Lejeune.
31:30Avant le message que vous souhaitez
31:32adresser aux jeunes générations,
31:34je voudrais qu'on revienne sur les Républicains,
31:36qu'on s'arrête un instant sur les LR
31:38qui ont accusé Éric Ciottine,
31:39pactisé avec le diable,
31:41et qui ont réussi à trouver un arrangement
31:43de reconnaissance dans plusieurs dizaines de circonscriptions.
31:45La semaine dernière, à l'occasion
31:47du 80e anniversaire du discours de Bayeux
31:49du général de Gaulle,
31:51voilà ce que disait Gérard Larcher,
31:53qui est le président du Sénat.
31:55Dans le contexte actuel, je cite Gérard Larcher
31:57« La dignité fait partie de l'attitude
31:59que l'on doit avoir. C'est ce qui permet
32:01de dépasser les arrangements partisans
32:03pour rechercher l'intérêt de la France
32:05et faire les choses sur le fond.
32:07Tenir le coup, c'est peut-être
32:09ce que nous rappelle le gaullisme.
32:11Il y a des moments où il ne faut
32:13jamais renoncer. »
32:15Philippe de Villiers, Les Républicains,
32:17« Le canal historique se réclame encore du gaullisme.
32:19Ce rattachement historique
32:21est-il à cette heure légitime
32:23et comment voyez-vous son avenir ? »
32:25Alors,
32:27au début,
32:291958, il y a
32:31l'UNR, puis après
32:33l'UDR, après le RPR.
32:35C'est un parti qu'on
32:37pourrait appeler aujourd'hui
32:39souverainiste et identitaire.
32:41Maastricht arrive.
32:43À côté de ce parti-là,
32:45il y a l'UDF, qui est un parti
32:47libéral et européiste. Maastricht arrive
32:49et à Maastricht, ils fusionnent.
32:51Et c'est l'UNP.
32:53Chirac, Juppé.
32:55Et dans l'UNP,
32:57il y en a un qui donne son corps et l'autre qui donne son âme.
32:59Le RPR donne son corps,
33:01c'est-à-dire les militants,
33:03à six heures du soir dans le métro,
33:05et l'UDF donne son âme,
33:07sa ligne.
33:09Et donc, le parti devient
33:11libéral et européiste.
33:13Et ça change tout
33:15parce que du coup, les gaullistes,
33:17les souverainistes et identitaires, ils partent ailleurs.
33:19Et puis,
33:212017 arrive et là,
33:23en fait, les deux filiations
33:25se séparent. L'ancienne filiation,
33:27c'est-à-dire
33:29souverainiste et identitaire, part
33:31au Rassemblement National et dans la Coalition
33:33nationale qui est en train de se former en ce moment,
33:35donc il n'y a plus de place pour LR.
33:37Et les autres LR,
33:39il y a une autre filiation qui
33:41les accueille, c'est le parti
33:43de la Macronie, qui est
33:45un parti libéral et européiste.
33:47Donc, entre les deux filiations,
33:49libérales et européistes d'un côté,
33:51souverainistes et identitaires de l'autre,
33:53il ne reste plus de place pour
33:55LR.
33:57C'est un parti croupion.
33:59Philippe Devilliers, la semaine dernière,
34:01vous aviez marqué les téléspectateurs en vous
34:03intéressants, aux Français qui doutent, qui s'inquiètent
34:05de cette situation,
34:07ô combien
34:09complexe et historique pour le pays.
34:11Et ce vendredi soir,
34:13vous souhaitez parler
34:15de cette nation qui est en train de se défaire
34:17et vous voulez vous confier
34:19confidence aux jeunes Français sur la
34:21nation. Qu'est-ce qu'une nation, Philippe Devilliers ?
34:23Oui, je voudrais
34:25m'adresser aux jeunes
34:27Français parce que
34:29on entend parler de la France comme un pays
34:31d'ayant droit,
34:33on n'entend plus parler de la nation.
34:35Qu'est-ce qu'une nation ?
34:37Et moi, je voudrais leur dire,
34:39il faut
34:41que vous sachiez ce qu'est une nation
34:43et vous sachiez pourquoi il faut l'aimer.
34:45En fait,
34:47il faut relire Renan,
34:49qui a un mot merveilleux.
34:51Une nation, c'est un principe spirituel,
34:53c'est une âme, un principe spirituel.
34:55Une nation,
34:57c'est un lac de souvenirs.
34:59Qu'on partage
35:01et qu'on entretient
35:03une mémoire
35:05commune qu'on transmet
35:07comme un rêve
35:09féerique qui chante en soi
35:11comme une romance.
35:13Or, que voit-on en ce moment ?
35:15Il n'y a plus de transmission
35:19et
35:21on promène
35:23une jeunesse
35:25errante
35:27comme
35:29des plantes,
35:31des bétudes
35:33qui promènent leurs étourdissements
35:35dans l'air du temps.
35:37En fait, vous,
35:39les jeunes générations,
35:41vous êtes orphelines de la France
35:43parce qu'on a tué le Renan national
35:45et on vit, vous vivez
35:47un véritable mémoricide de la nation.
35:51La nation, c'est une mémoire commune.
35:53On vous en a privé.
35:55La nation, c'est un art de vivre.
35:57Un art de vivre
35:59à la française.
36:01Quand j'étais jeune, j'ai eu la chance de tomber
36:03sur une miniature
36:05du 15ème siècle qui
36:07représentait la France sous
36:09la figure idéale
36:11d'un jardin de paradis.
36:13J'en ai parlé déjà quelques fois, mais je reviens.
36:15La France, jardin de paradis, c'est merveilleux.
36:17Et ça m'a enchanté, en même temps, je ne comprenais pas.
36:19Et j'ai fini par comprendre au bout de 20 ans
36:21les allégories
36:23qui étaient sur cette enluminure.
36:25La première allégorie, c'était
36:27un palice d'osiers armoriers
36:29qui faisait le tour.
36:31En fait, c'était l'idée du précaré,
36:33de Vauban. Pourquoi ? Parce que le jardin
36:35de paradis, il est convoité. C'est un jardin
36:37de convoitises, il est menacé.
36:39Et donc, s'il n'a pas de frontières,
36:41il disparaît.
36:43Quelle actualité ! Et puis, après,
36:45il y avait la Domina,
36:47l'image
36:49de la Courtoisie, le pays inventeur
36:51de la Courtoisie, la France.
36:53L'allégorie de l'élégance française.
36:55Et puis, sur le côté, il y avait l'arbre sec
36:57qui refleurit. En fait, c'est l'arbre sec
36:59de la Bible.
37:01C'est le peuple historique
37:03qui va chercher en lui-même
37:05les sèves nouvelles
37:07pour garder vivant
37:09le pied-mère.
37:11Or, aujourd'hui, cet art de vivre,
37:13il est pris dans une tenaille.
37:15Avec le wokist qui cherche
37:17à nous déculturer
37:19et l'islamisme qui cherche
37:21à nous reculturer, si vous me passez le néologiste,
37:23à nous acculturer à d'autres souvenirs,
37:25d'autres rêves
37:27qui ont leur noblesse
37:29mais qui ne sont pas de notre civilisation.
37:33Une nation,
37:35c'est aussi et surtout
37:37une culture, c'est-à-dire une langue.
37:39Cette langue, en fait,
37:41elle est devenue
37:43un acte littéraire au défilé
37:45de Roncevaux. C'est là qu'elle est née,
37:47la France, le sentiment national.
37:49Avec trois notes d'un corps
37:51qui s'éteint,
37:53c'est le verbe musical. La France,
37:55c'est le verbe musical. La France est née
37:57d'une chanson de gestes.
37:59Et moi, je dis aux jeunes qui nous regardent,
38:01gardez précieusement
38:03ce souvenir-là
38:05et relisez
38:07Châteaubriand.
38:09Parce qu'il arrive qu'un peuple meurt,
38:11qu'une langue meurt avec
38:13le peuple qui meurt.
38:15Il y en a un qui dit
38:17« Des peuplades de l'Orunoc
38:19n'existent plus.
38:21Il n'est resté
38:23de leur dialecte qu'une douzaine de mots
38:25prononcés
38:27à la cime des arbres par des perroquets
38:29redevenus lémorins. »
38:31Alors moi, aux jeunes Français, je dis ceci,
38:33revendiquez
38:35la France.
38:37Demandez
38:39qu'on vous la raconte.
38:41N'acceptez jamais,
38:43jamais,
38:45qu'on la défigure,
38:47qu'on la mutile.
38:49Et puis,
38:51j'oserais ajouter,
38:53allez
38:55partout
38:57où elle existe encore.
39:01La France,
39:03c'est un vase de cristal
39:05serti d'un liseré d'or.
39:07Le vase de cristal,
39:09c'est ce qui rend
39:11un son
39:13d'une pureté infinie.
39:15L'universalisme français
39:17et le liseré d'or,
39:19c'est votre amour,
39:21l'amour que vous mettrez
39:23à goûter, à écouter,
39:25en tapant d'un doigt
39:27sur le cristal lustral.
39:31Cette tonalité intime
39:33qui nous est enviée
39:35par le monde entier.
39:37Moi, je vous dis une chose,
39:39si vous voulez qu'on
39:41sauve notre pays,
39:43faites pas comme les générations précédentes.
39:45Elles ont négligé la France.
39:47Elles ont cru que c'était un pays
39:49des endroits. Non, la France, c'est beaucoup plus que ça.
39:51Ce sont nos patries charnelles.
39:53Soyez amoureux
39:55de la France.
39:57Tombez amoureux de la France.
39:59Une nation, c'est un lien amoureux.
40:01Refaites un peuple amoureux. Il n'y a que vous qui pouvez le faire.
40:03Moi, je vais vous faire une confidence
40:05très tôt, grâce à mon papa, à ma maman,
40:07à mes professeurs,
40:09à tous ceux qui m'ont guidé.
40:11Je suis tombé amoureux
40:13de la France.
40:15Je m'oraille
40:17dans ses bras.
40:19L'émission s'achève,
40:21Philippe Devilliers sur Europe 1,
40:23par ses confidences aux jeunes
40:25français sur la nation.
40:27Un grand merci. Et un grand merci
40:29aux auditeurs qui nous ont écoutés chaque samedi matin.
40:31Philippe Devilliers.
40:33Et alors, la prochaine fois qu'on va se revoir,
40:35qu'on va s'entendre, qu'on va s'écouter,
40:37ce sera à la rentrée,
40:39et je parie
40:41que le paysage
40:43français,
40:45autonal, n'aura
40:47rien à voir
40:49avec le temps gris
40:51que nous connaissons aujourd'hui.
40:53Un grand merci, Geoffroy Lejeune, parce que sans vous,
40:55cette émission ne serait pas
40:57celle qu'elle est aujourd'hui.
40:59C'était un bonheur de passer cette année avec vous tous les deux.
41:01Moi, c'était mon rayon de soleil du week-end
41:03à chaque fois.
41:05Un grand merci à tous les deux,
41:07Philippe Devilliers et Geoffroy Lejeune.