• il y a 8 mois

Tous les samedis de 10 heures à 11 heures autour d'Eliot Deval, Philippe de Villiers brosse l'actualité de la semaine en compagnie d'un invité. Aujourd’hui, il revient notamment sur la fin de vie et la guerre en Ukraine.
Retrouvez "Face à Philippe de Villiers " sur : http://www.europe1.fr/emissions/face-a-philippe-de-villiers

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Transcription
00:00 ...
00:02 -Face à Philippe Devilliers, 10h-11h sur Europe 1,
00:07 E.Deval.
00:10 -Bonjour à tous.
00:11 Heureux de vous retrouver sur Europe 1
00:13 pour votre rendez-vous du samedi matin de 10h à 11h
00:16 face à Philippe Devilliers.
00:18 Philippe Devilliers, bonjour. -Bonjour, E.Deval.
00:21 Bonjour, G.Froid.
00:23 -Le jeune G.Froid, directeur de la rédaction
00:25 du "Journal du dimanche".
00:27 -Bonjour, E.Deval.
00:28 -J'ai la même joie de vous retrouver le samedi matin.
00:31 -Je lui dis aux auditeurs, j'ai eu Philippe Devilliers
00:34 avant l'émission, et je lui dis, "Philippe,
00:37 "on va avoir une petite surprise, une surprise peut-être musicale."
00:41 Il me dit, "Qu'est-ce que c'est ?"
00:43 Une surprise, de fait, il faut pas le dire avant de la dévoiler.
00:46 Musique.
00:47 -# Il s'en vient #
00:51 ...
00:57 -Qu'est-ce que c'est, Philippe Devilliers, cette musique ?
01:00 Vous entendez ?
01:01 -Oui, j'entends.
01:03 Je connais que ça, mais...
01:05 -Alors, je vais vous aider.
01:07 On a un rendez-vous, Eliott et moi, contre vous,
01:10 dans quelques semaines, parce que le club que vous supportez
01:14 va affronter le club que nous supportons
01:16 en Ligue des champions. -Ah bon ?
01:18 -Bien sûr. -Ah oui, mais...
01:20 -Ah oui, d'accord.
01:22 -La Ligue des champions, bien sûr !
01:25 -C'est la Ligue des champions.
01:26 -Paris-Saint-Germain, FC Barcelone,
01:29 en quart de finale de Ligue des champions,
01:32 Philippe Devilliers. -Les gens de sa forme.
01:34 -Franchement, j'ai regardé le dernier Barça,
01:38 et je me suis dit que Paris avait de la chance,
01:41 parce que c'est plus du tout le Barça de mon époque.
01:45 Le Barça d'Iniesta, de Messi, Chavi, etc.
01:49 -Vous savez que dans le bureau de Philippe Devilliers,
01:52 il y a un maillot du FC Barcelone dédicacé par l'ancien président.
01:56 -Vous savez à quel point mon frère et moi, Bertrand et moi,
01:59 on est des félés du Barça.
02:01 On est partis avec un ami, Jean Brochard, un grand ami.
02:04 On est partis dans la nuit, un jour,
02:06 pour se retrouver au Camp Nou, on avait pris des places,
02:10 pour voir un match du Barça, un match très quelconque,
02:13 juste pour aller voir Messi.
02:15 Et le vice-président était un ami,
02:18 et il nous a emmenés au Camp Nou.
02:23 Et après, on est allés voir la Masia.
02:27 -Au centre d'entraînement ? -Au centre d'entraînement.
02:30 Et là, je suis tombé sur Messi.
02:33 -Vous avez rencontré Léo Messi ? -Oui.
02:35 Et il m'a dit "attendez, je vous connais, je vous connais".
02:39 Je lui ai dit "non, vous ne pouvez pas me connaître,
02:41 vous étiez l'ancien arrière-centrale,
02:44 numéro 5 de l'étoile sportive de Boulogne dans les années 70".
02:47 Ca m'a fait plaisir.
02:48 -Le Paris-Saint-Germain va affronter le FC Barcelone
02:51 en Ligue des Champions.
02:53 Ce sera à suivre sur les antennes de Canal+,
02:55 match allé au Parc des Princes, match retour à Barcelone.
02:59 C'est la 6e fois en 12 ans que les deux clubs s'affrontent
03:02 en Ligue des Champions, la 5e en phase à élimination directe.
03:07 Évidemment, dans cette émission,
03:10 on ne va parler exclusivement de football,
03:12 mais ça risque d'être difficile pour votre club de coeur,
03:16 Philippe Devilliers.
03:17 Je sens que le Paris-Saint-Germain va se qualifier.
03:20 Vous ne m'en voudrez pas, quand même,
03:22 ni à Geoffroy, ni à moi.
03:24 -Mbappé va jouer une mi-temps, non ?
03:26 Ca serait bien que, pour la première fois,
03:30 le Paris-Saint-Germain parvienne en demi-finale.
03:34 -Alors, pour le coup, c'est déjà arrivé.
03:37 -Ca semble un peu formal.
03:39 -Evidemment. Voilà ce qu'on pouvait dire
03:41 face à Philippe Devilliers sur Europe 1.
03:44 On en vient aux choses un peu plus sérieuses.
03:47 L'une des plus prestigieuses écoles de France
03:50 est au coeur d'une polémique.
03:52 On parle de Sciences Po.
03:53 Une étudiante, membre de l'Union des étudiants juifs de France,
03:57 explique s'être vu refuser l'entrée d'un amphithéâtre
04:00 alors qu'une manifestation pro-palestinienne s'y tenait.
04:03 Le UEJF dénonce des propos antisémites.
04:05 Le comité palestine de Sciences Po réfute ces accusations.
04:08 Beaucoup de réactions politiques,
04:10 notamment le président du Sénat, Gérard Larcher,
04:13 qui a réagi.
04:14 "Islamo-gauchiste".
04:15 Le Premier ministre s'est d'ailleurs rendu sur place.
04:18 La justice s'est saisi du dossier.
04:20 Philippe Devilliers, première question.
04:23 Est-ce une affaire d'Etat ? -Oui.
04:25 C'est une affaire d'Etat,
04:26 et pour plusieurs raisons qui se superposent.
04:31 La première raison, c'est que pour qui a connu Sciences Po,
04:35 comme moi, il n'y a plus le drapeau français.
04:39 Il y a des drapeaux étrangers.
04:41 Et en l'occurrence, le drapeau palestinien.
04:44 Et surtout, voici que l'antisémitisme violent,
04:50 vénéneux,
04:52 vient se loger au cœur d'un haut lieu du civisme français.
04:57 Mais il y a une autre raison,
05:02 c'est que Sciences Po est devenu, en 20 ans,
05:05 le miroir grossissant du mal qui ronge l'université française,
05:11 l'islamo-waukisme.
05:13 En fait, dans de nombreuses facultés, sans qu'on le sache,
05:21 sans qu'on en fasse grand cas, puisqu'on s'y habitue,
05:24 il y a des réunions genrées, interdites aux hommes.
05:29 Il y a des réunions racisées, interdites aux Blancs.
05:32 On en est là, dans l'université française.
05:35 Et Sciences Po est devenu, en quelques années,
05:39 le temple de l'islamo-gauchisme.
05:42 – Geoffroy Lejeune.
05:43 – Vous l'avez dit, vous avez été étudiant à Sciences Po,
05:45 mais la question que j'ai envie de vous poser,
05:47 c'est est-ce que vous reconnaissez votre école ?
05:49 C'était quoi Sciences Po, quand vous avez fait Sciences Po ?
05:51 Qui étaient vos camarades étudiants ?
05:54 Qu'est-ce que vous veniez apprendre dans cette école ?
05:56 Qu'est-ce que vous y avez appris ?
05:58 Qui étaient vos professeurs ?
05:59 Et à quoi servait cette école
06:03 pour ce qui ensuite a été les élites françaises ?
06:08 – Alors, moi je suis un ancien Sciences Po diplômé en 1973.
06:13 Donc j'ai passé trois ans à Sciences Po.
06:15 Sciences Po est né avec le roman national,
06:19 en même temps, après la défaite de 1870.
06:22 Donc en 1871, Émile Boutmy s'est entouré des meilleurs.
06:26 Alors il y avait François Guizot,
06:27 il y avait Hippolyte Taine et Ernest Rodin, excusez du peu.
06:33 Et l'idée c'était de fabriquer une élite rayonnante,
06:37 une nouvelle élite pour la France, qui fasse rayonner la France.
06:41 Et c'était une école de l'excellence.
06:46 Il y avait une ambiance alors qu'elle était particulière,
06:50 déjà à gauche, puisque nos profs en fait, ils étaient saint-simoniens,
06:55 ils pensaient à la cité sans frontières déjà.
06:58 Et ils rêvaient d'accoupler le capitalisme
07:05 qui commençait à s'émanciper, le capitalisme financier,
07:08 avec la planification soviétique.
07:13 Parce qu'ils nous disaient, le socialisme, on en a pour mille ans.
07:18 Et donc il faut s'adapter, et ça donnait la social-démocratie.
07:21 Mais on pouvait parler.
07:24 Et moi j'avais des profs qui étaient anarchistes,
07:27 qui étaient gauchistes, etc. et qui m'aimaient bien.
07:29 Ils me préféraient, parce qu'au moins, il a du répondant.
07:33 Et je me souviens d'un prof qui était bakouniniste.
07:38 Il me disait alors, le Vendée, etc.
07:40 Donc il y avait une espèce de jovialité dans la contradiction.
07:44 C'était l'esprit français.
07:46 – L'esprit français, le plaisir d'échanger, de débattre.
07:49 Philippe Devilliers, vous l'ancien élève de Sciences Po.
07:53 Dans un instant sur Europe 1, Philippe Devilliers et Geoffroy Lejeune
07:56 nous parlerons d'un sujet ô combien important,
07:59 à savoir celui de la fin de vie.
08:01 À tout de suite sur Europe 1.
08:03 – Face à Philippe Devilliers, 10h11h sur Europe 1.
08:07 – De retour sur Europe 1 pour Face à Philippe Devilliers
08:09 avec Geoffroy Lejeune et Philippe bien sûr.
08:11 Nous sommes ensemble jusqu'à 11h.
08:14 Et Philippe Devilliers, on va parler d'un sujet ô combien important,
08:17 à savoir la fin de vie.
08:18 Dimanche dernier, Emmanuel Macron a dévoilé les contours du projet
08:22 légalisant l'aide à mourir sous certaines conditions très strictes.
08:25 Les mots "euthanasie" ou "suicide assisté" ne sont pas employés.
08:29 Mais au-delà de la sémantique, cette loi va permettre
08:31 à certains patients de recevoir une substance létale
08:34 qu'elle pourra s'administrer ou avec l'aide d'un tiers.
08:38 Il s'avère qu'il y a 7 ans, Emmanuel Macron en parlait déjà.
08:41 C'était face à Laurence Ferrari et sa position a visiblement changé.
08:47 On l'écoute, on en parle juste après.
08:49 – Sur la fin de vie, je pense qu'il faut d'abord faire
08:52 pleinement appliquer la loi des classes Leonetti.
08:55 Vous pouvez donner vos instructions, vos recommandations de votre vivant.
08:59 Trop peu de Françaises et de Français le font.
09:01 Il y a une première campagne de communication qui commence.
09:02 Je pense qu'il faut généraliser cela.
09:04 Généraliser aussi le meilleur accompagnement
09:07 dans les derniers instants de la vie et le traitement de la douleur.
09:09 Mais je pense qu'une campagne présidentielle n'est pas faite
09:11 pour purger ces débats qui sont des débats philosophiques,
09:14 très profonds, qui relèvent de la conscience philosophique,
09:18 religieuse, humaine.
09:19 Je suis pour qu'on en débatte, qu'on en parle dans un temps apaisé.
09:22 Mais je ne trancherai pas et je ne ferai pas de loi
09:24 en arrivant sur ce sujet.
09:25 – Et vous, vous voulez choisir votre fin de vie ?
09:28 – Moi, je souhaite choisir ma fin de vie, oui.
09:30 Geoffroy Lejeune.
09:31 – En fait, cette archive, elle ne doit pas tellement vous surprendre,
09:33 vous Philippe, ce changement d'avis, parce que vous connaissez,
09:35 vous avez connu bien Emmanuel Macron et vous en avez parlé avec lui.
09:38 Qu'est-ce qu'il vous disait sur ce sujet quand vous en parliez
09:40 et quel est votre sentiment sur cette évolution ?
09:43 – Alors moi, j'ai eu l'occasion de parler avec lui,
09:46 longuement, au moment de l'affaire Vincent Lambert.
09:51 Et il était très clair, très net sur le sujet.
09:55 Pas question de toucher à la loi Leonetti.
10:00 Et il m'a même écrit, parce qu'il sentait
10:03 que je n'étais pas convaincu de sa bonne foi.
10:07 Et il m'a écrit une lettre que j'ai retrouvée,
10:10 le 4 juillet 2019, elle est sans ambiguïté.
10:17 Je respecte profondément ces débats,
10:20 aussi parce qu'ils relèvent d'une part d'indécidable,
10:23 d'irréductible délibération de nos consciences.
10:27 Il ne m'appartient pas comme président de trancher.
10:31 Et il termine en disant, comme vous, comme pour vous,
10:35 pour moi la vie intérieure a un sens.
10:39 Donc j'ai le sentiment d'avoir été joué, d'avoir été berné.
10:48 Ça me désole, ça m'a triste.
10:55 – Et quel regard à présent portez-vous sur ce projet de loi, Philippe de Villiers ?
10:59 – C'est une manœuvre indécente.
11:02 L'indécence est partout dans ce projet.
11:04 Elle est dans le moment, 15 jours avant les élections européennes,
11:10 à l'Assemblée, le débat.
11:12 Donc c'est un détournement de scrutin, un détournement d'attention.
11:15 C'est un coup de fakir, on regarde ma main gauche,
11:18 pendant ce temps-là je travaille avec ma main droite.
11:20 Ça se fait pas sur un sujet aussi important.
11:25 Ensuite, l'indécence est dans le choix sémantique.
11:29 Il se trouve qu'un jour, il y a deux ans,
11:32 j'étais au salon de Versailles à signer un livre.
11:36 Et j'étais à côté de quelqu'un que j'aime beaucoup, Eric Orsena.
11:41 C'est un grand marin et un grand écrivain.
11:44 Et il s'est vu confier une mission lexicale par Emmanuel Macron
11:49 pour changer les mots.
11:51 Et il m'a dit, c'est pour apprivoiser le débat sur l'euthanasie.
11:54 Apprivoiser, pour adoucir.
11:57 Donc il a trouvé l'aide active à mourir.
12:00 Mais derrière l'aide active à mourir, c'est quoi ?
12:03 On va donner une substance létale,
12:09 donc qui va être administrée par le patient,
12:13 ça s'appelle un suicide.
12:16 Ou par un proche, un tiers, ça s'appelle une euthanasie.
12:23 Quant au mot fraternité qu'il a osé utiliser Emmanuel Macron,
12:28 fraternité, la fraternité, ça consiste à sauver,
12:30 ça ne consiste pas à tuer.
12:32 Une société qui est complaisante pour le suicide,
12:34 elle est suicidaire, elle se suicide elle-même.
12:38 Et la troisième indécence, c'est peut-être la pire.
12:43 On nous dit, on est des garde-fous.
12:44 On connaît, on a vu la loi Veil, on a vu.
12:47 On a vu comment on est parti d'un principe avec une exception
12:51 et puis c'est devenu un dogme.
12:53 On a vu aussi, il suffit de regarder,
12:57 partout où une loi a été votée sur l'euthanasie,
13:02 le Canada, la Belgique, les Pays-Bas, l'Oregon, etc.,
13:09 à chaque fois, on part sur une exception et puis ça s'étend,
13:12 et on en arrive maintenant à euthanasier les enfants,
13:16 à euthanasier les mineurs.
13:18 – Je me permets de vous dire, et c'est tombé il y a quelques instants,
13:21 Jean-Léonetti, puisque vous parliez de lui, a dit,
13:25 "L'aide à mourir, c'est le contraire d'un projet de fraternité".
13:28 Ça rejoint ce que vous étiez en train d'expliquer.
13:30 Ce que je vous propose, c'est qu'on écoute Joseph Macescaron,
13:32 il est régulièrement invité et chroniqueur chez nous,
13:35 dans "Le Rodez-Pro" notamment,
13:37 et il a parlé de son expérience avec sa mère
13:40 qui était malade, gravement malade,
13:44 et pour abréger les souffrances de sa mère,
13:46 c'est lui qui a donné une dose supplémentaire.
13:48 C'est ce qu'il raconte, écoutez ce témoignage-là.
13:52 – Je me suis trouvé, il y a plus de 30 ans,
13:54 dans une situation où ma mère était dans un cancer face terminale.
13:59 Ma mère avait été mannequin, très belle femme,
14:02 et donc, il y avait pour tout, il y a plus de 30 ans,
14:06 les soins palliatifs étaient encore plus dérisoires qu'aujourd'hui.
14:10 Donc, c'était un peu de morphine.
14:12 Et en permanence, il y avait une infirmière qui passait,
14:15 qui me montrait la dose de morphine, et qui me disait,
14:18 "Monsieur, si vous poussez un peu plus loin,
14:22 ne touchez pas, parce que son cœur s'arrêtera."
14:25 Et moi, je ne comprenais pas, j'avais un ami médecin,
14:27 je me disais, "Pourquoi elle me dit ça à chaque fois ?"
14:29 Cet ami médecin m'a dit, "Parce qu'ils attendent que tu le fasses."
14:32 Je l'ai fait. Et je vais vous dire, 30 ans après,
14:34 je regrette de l'avoir fait.
14:36 Moi, je dis, je regrette de l'avoir fait.
14:37 C'est quelque chose qui me hante tout le temps.
14:40 Je regrette de l'avoir fait.
14:41 Je vais dire très, très brutalement,
14:43 cette loi ne doit pas être faite pour faire plaisir Aline Renaud.
14:47 On est bien d'accord, cette loi,
14:49 elle doit être faite en prenant tous les acteurs en permanence.
14:53 – D'abord, je voudrais dire une chose,
14:54 c'est que le témoignage de Joseph Macescaron prouve
14:57 que c'est loin d'être anodin, et que c'est un sujet
15:00 qui soit concerne tout le monde, soit nous concernera tous un jour,
15:03 et que la manière dont il en parle, plusieurs décennies plus tard,
15:06 prouve qu'il faut un minimum de gravité sur ce sujet.
15:09 La question que je voulais vous poser Philippe,
15:10 c'est, qu'est-ce qui, dans l'état actuel de ce qui a été présenté
15:12 par le président de la République en début de semaine,
15:14 qu'est-ce qui vous inquiète ?
15:17 – D'abord, je suis bouleversé par le témoignage de Joseph Macescaron,
15:22 que je connais bien, qui était un esprit brillant et plein d'humanité,
15:26 et je trouve que c'est courageux ce qu'il a fait, très courageux.
15:31 Voilà, et en même temps, il dit tout, il répond à la place.
15:36 Je vais compléter sa réponse.
15:39 En fait, c'est une rupture anthropologique inouïe,
15:44 et je dirais même que c'est une triple rupture de confiance.
15:47 Je vais peser chaque mot en vous répondant, en fait.
15:51 D'abord, c'est une rupture de confiance entre le patient et le soignant.
15:58 La relation de soins, c'est une alliance,
16:05 mais c'est une alliance asymétrique.
16:09 Il y a d'un côté un patient qui guette le regard du soignant,
16:17 avec anxiété,
16:20 qui lui confie son corps et ses angoisses,
16:25 et puis en face, il y a le soignant qui arrive et qui rend
16:31 au regard d'anxiété un regard d'apaisement,
16:35 qui guérit, secoue, soulage, accompagne.
16:43 Cette relation de soins,
16:47 elle est fondée sur un acte de confiance inouïe,
16:53 entre celui qui accorde sa confiance
16:57 et celui qui en est le dépositaire.
17:00 Et donc, cette relation de soins,
17:03 elle ne peut supporter aucun soupçon.
17:09 Madame Fourcade, présidente de la Société des soins palliatifs,
17:14 dit ça mieux que moi, avec plus de conviction et plus d'expérience.
17:18 Mais pour avoir écouté les soignants, je raconte ce qu'ils m'ont raconté.
17:23 Cette relation de soins, elle peut basculer.
17:26 Si celui qui entend le cri de souffrance dans la chambre
17:33 a le droit de vie et de mort,
17:38 la relation de confiance s'abîme, elle se dégrade,
17:43 elle n'existe plus.
17:45 En d'autres termes, si moi, à la dernière extrémité,
17:51 j'appelle et que je vois arriver une blouse blanche
17:54 avec dans une main une seringue où il y a un calmant,
17:58 et dans l'autre main une substance létale,
18:03 s'introduit la suspicion.
18:06 La suspicion entre le soignant et le patient.
18:12 Mais cette suspicion, elle ne s'arrête pas là.
18:16 Parce qu'Emmanuel Macron a annoncé une chose inédite,
18:20 c'est qu'il y aurait aussi les proches
18:25 qui pourraient administrer la substance létale.
18:29 Ça veut dire que dans la famille, il va y avoir la suspicion.
18:33 On va tous soupçonner. C'est horrible.
18:38 Et puis enfin, il y a la rupture de confiance,
18:42 c'est la troisième rupture de confiance
18:44 entre le patient et l'institution.
18:48 C'est l'État qui tue, c'est nouveau.
18:51 C'est-à-dire qu'en fait, dans les hôpitaux
18:53 et dans les maisons de retraite va s'introduire la suspicion.
18:56 Quand on sait ce que pèsent les coûts des EHPAD,
19:01 vous verrez, il y aura des soupçons partout,
19:04 partout, partout, parce qu'il faudra faire des économies.
19:07 On entre dans un monde complètement déshumanisé.
19:11 – Et c'est parce que ce sujet vous marque, Philippe de Villiers,
19:14 que vous avez voulu prendre le temps de la réflexion et de l'analyse.
19:19 Dans un instant sur Europe 1, après la publicité,
19:22 Philippe de Villiers, Geoffroy Lejeune,
19:23 nous allons parler du conflit ukrainien
19:26 et des dernières déclarations d'Emmanuel Macron.
19:28 A tout de suite sur Europe 1.
19:30 – Face à Philippe de Villiers, 10h-11h sur Europe 1.
19:34 – De retour sur Europe 1 pour Face à Philippe de Villiers,
19:38 avec Philippe de Villiers, Geoffroy Lejeune,
19:39 directeur de la rédaction du JDD.
19:42 Emmanuel Macron a une nouvelle fois pris la parole
19:45 pour définir les contours, l'implication de la France
19:49 dans la guerre en Ukraine.
19:50 Ça s'est passé vendredi à Berlin pour un sommaire
19:52 réunissant la Pologne, la France et l'Allemagne.
19:56 Et contrairement à l'interview de jeudi,
19:57 le chef de l'État n'a pas parlé de guerre existentielle en Europe.
20:01 Écoutons le chef de l'État et ensuite,
20:04 vous allez analyser cela, Philippe de Villiers.
20:07 – Nous partageons tous les trois une même volonté, claire, cohérente
20:13 et derrière cette volonté, il y a les actes que nous avons déjà décidés
20:19 et les décisions que nous avons prises aujourd'hui.
20:23 Nous ferons tout ce qui est nécessaire,
20:28 aussi longtemps qu'il le faudra,
20:30 pour que la Russie ne puisse gagner cette guerre.
20:34 Nous continuerons de soutenir, aussi longtemps que nécessaire,
20:38 l'Ukraine et son peuple et nous continuerons,
20:41 comme nous l'avons fait depuis le premier jour,
20:43 à ne jamais prendre l'initiative de quelque escalade.
20:46 – Geoffroy Lejeune.
20:47 – Est-ce que, après ce qu'on a entendu hier soir à la télévision,
20:50 vous êtes rassuré par ce qu'on vient d'entendre à l'instant ?
20:53 – Non, je ne suis pas rassuré parce qu'il y a une instabilité
20:56 qui est vraiment inquiétante.
21:00 Alors, on est dans l'escalade, on est au seuil de la Colbeligérance
21:10 et je reprends ce qu'il a dit hier soir.
21:14 Il est parti d'un axiome totalement irréaliste.
21:17 Il a dit "la Russie ne peut pas, ne doit pas gagner cette guerre".
21:22 Or, contrairement à tout ce que les experts ont dit depuis deux ans,
21:27 l'Ukraine ne peut pas gagner cette guerre.
21:32 Et à cet axiome irréaliste, il apporte deux compléments
21:39 qui m'inquiètent et qui inquiètent beaucoup de Français.
21:44 Qui sont des fautes stratégiques.
21:49 D'abord, il explique que si la Russie gagne cette guerre,
21:55 nos intérêts vitaux seront en jeu.
21:57 Non, c'est faux.
21:59 Les intérêts vitaux s'arrêtent aux frontières de la France,
22:05 du territoire français.
22:09 Pas dans le Dondas.
22:13 Quoi qu'on pense par ailleurs.
22:15 On n'est pas dans une posture morale quand il s'agit de la guerre et de la paix.
22:19 Et deuxièmement, plus grave, il a parlé d'une dissuasion européenne.
22:23 Il a même, dans l'accord avec l'Ukraine du 16 février,
22:26 parlé d'une dissuasion active.
22:29 La dissuasion, quand elle s'étend au-delà du sanctuaire national,
22:32 elle n'existe plus, elle n'est plus crédible.
22:35 Il y a dans tout ça un bellicisme désinvolte.
22:40 Il y a une question que peut-être vous êtes posée.
22:43 C'est, si on envoie des troupes au sol, qu'est-ce qui se passe ?
22:47 D'abord, on peut envoyer 20 000 hommes, pas plus,
22:50 sur une ligne de 50 km, alors que la ligne de fond fait 1200 km.
22:56 Et ensuite, on peut tenir trois jours avec nos munitions.
23:01 Mais surtout, on se met en situation de co-belligérance dans ce cas-là.
23:05 Et il y avait un mot du général Switchin,
23:08 qu'il faut méditer, que je vous invite à méditer,
23:12 on ne pique pas l'ours russe avec des coups d'épingle.
23:16 Donc forcément, si on cherche la Russie, on va la trouver.
23:21 Et puis, la dernière chose que je voudrais dire,
23:23 c'est que le seul coup stratégique que Emmanuel Macron devrait proposer,
23:28 qui serait dans la vocation française,
23:30 vocation de son histoire, puissance d'équilibre,
23:33 la France médiatrice, c'est de réunir les conditions militaires
23:41 pour que le jour venu, le jour le plus proche,
23:46 les deux protagonistes soient amenés à négocier un plan de paix,
23:51 ou en tout cas de cesser le feu, qui soit acceptable par les deux parties.
23:55 Et si nous ne le faisons pas, vous savez qui va le faire ?
24:00 L'Amérique.
24:02 Et donc, en fait, on va se trouver ridicule et doublé par les Américains.
24:08 Quel dommage que, à la manière de Mitterrand dans l'affaire du Koweït,
24:16 on ne cherche pas à renverser la logique de guerre
24:19 au profit de la logique de paix.
24:22 Moi, quand je vois Emmanuel Macron, quand je vois le jeune homme à Tal,
24:27 quand je vois le jeune séjourner, etc., je me dis qu'ils ne sont pas au niveau.
24:31 Ça me fait peur.
24:33 Ça me fait peur parce qu'ils sont avec des Legos,
24:36 ils jouent à la guerre, mais on ne joue pas à la guerre.
24:38 Comme dit très bien Henri Guaino, ils vont à la guerre comme des somnambules.
24:43 Mais comme des jeunes qui disent « qu'est-ce qui t'arrive ? »
24:46 « J'ai fait un cauchemar, papa ! » « Ah oui ? Bah attends, tu gouvernes. »
24:51 Et quand il dit aux Français « il va falloir aller à la guerre »,
24:53 est-ce que les Français ont compris ce que ça veut dire ?
24:56 Ça veut dire que, par exemple, quand il fait rentrer dans l'OTAN l'Ukraine,
25:03 ça veut dire qu'on a à touche-touche deux puissances nucléaires.
25:07 Donc le moindre incident de frontière devient une nouvelle dépêche d'Aims.
25:11 C'est de la folie.
25:12 Il faut une zone tampon.
25:14 Tout ça, tous les militaires le savent.
25:17 Moi, je ne comprends pas le chef d'état-major des armées,
25:18 quand il entend parler de dissuasion européenne,
25:20 normalement, il démissionne.
25:23 Je connais un exemple célèbre, pour moins que ça.
25:27 – Voilà. Et quand vous parliez, Philippe de Villiers, des somnambules,
25:32 vous faisiez référence à Henri Guaino et cette tribune publiée le 15 mai 2022,
25:37 quasiment il y a deux ans, d'Henri Guaino,
25:40 « Nous marchons vers la guerre comme des somnambules ».
25:43 Après la publicité sur Europe 1,
25:46 nous allons revenir sur cette commission d'enquête parlementaire
25:51 avec l'audition de l'ancien président du conseil de surveillance de Vivendier
25:55 et de Canal+ Vincent Bolloré.
25:57 À tout de suite sur Europe 1 pour la dernière partie de Face à Philippe de Villiers.
26:02 [Musique]
26:04 – Face à Philippe de Villiers, 10h-11h sur Europe 1.
26:11 – La dernière partie de Face à Philippe de Villiers,
26:13 cher Philippe de Villiers, dans l'actualité cette semaine,
26:16 vous avez très certainement suivi l'audition de l'ancien président
26:19 du conseil de surveillance de Vivendier et de Canal+ Vincent Bolloré.
26:23 Mercredi, il a été entendu par les parlementaires
26:26 dans le cadre de la commission d'enquête sur les fréquences TNT.
26:31 Écoutez bien attentivement ce que va dire Vincent Bolloré
26:35 et ensuite je vais vous demander de revenir sur ces Français
26:39 qui l'ont peut-être découvert mercredi.
26:41 – J'ai eu la chance de naître dans une famille catholique bretonne,
26:46 riche et célèbre, riche pas seulement d'argent,
26:50 ils fabriquaient le cahier à cigarettes OCB, si vous les aimez bien rouler,
26:55 ce qui à l'époque était évidemment extraordinairement connu et rentable,
26:59 mais aussi riche de tendresse, c'était une famille nombreuse
27:03 et nous étions et nous sommes toujours d'ailleurs très heureux ensemble.
27:07 Et ils étaient aussi célèbres parce qu'ils avaient fait une guerre admirable,
27:11 et le 6 juin 44, dont nous allons bientôt fêter
27:17 le 80e anniversaire du débarquement sur les 177 Français,
27:21 puisque le général de Gaulle avait été prévenu que l'avant-veille
27:24 avait absolument exigé que ce soit des troupes françaises,
27:27 on n'avait trouvé que 177 Français qui étaient prévus dans ce débarquement
27:30 et deux étaient de ma famille.
27:31 Je suis démocrate chrétien.
27:34 Alors démocrate, qu'est-ce que ça veut dire ?
27:35 D'abord, ça veut dire que je suis à respecter les élus de la nation,
27:41 et l'avis de la nation.
27:42 Après cet avis, je le trouve bon, je le trouve mauvais,
27:45 je le trouve moyen, je le trouve… voilà, je suis pour la démocratie.
27:48 On a toujours été pour la démocratie dans ma famille,
27:52 je vous ai dit l'autre jour, enfin tout à l'heure,
27:54 que j'avais des tas de gens qui avaient fait des guerres extraordinaires,
27:57 mais si vous remontez au Moyen-Âge, les Bolloré,
28:00 ils venaient se battre contre les envahisseurs de l'époque,
28:02 qui étaient anglais, espagnols, etc.
28:03 et on les appelait, ils protégeaient des rivières,
28:05 enfin je vous raconterai tout ça un jour si ça vous intéresse,
28:07 mais donc coule dans mes veines un sujet de démocratie.
28:11 Et je ne supporte que les gens qui sont démocratiques,
28:15 et je suis moi-même démocratique.
28:18 Et puis après, il y a le mot chrétien, qui n'est pas un vilain mot.
28:23 La chrétienté, c'est la charité, c'est l'espérance,
28:28 et là aussi, ça coule dans mes veines.
28:31 -Philippe de Villiers, un monde sépare le personnage caricatural
28:36 présenté par le médiatiquement correct et la vérité d'un homme
28:40 que les Français ont peut-être, peut-être découvert mercredi.
28:44 -Je me souviens de la phrase de M. Deloire, Attila,
28:48 "Là où passe le bolloré, le journalisme trépasse."
28:53 Je pensais à ça en le regardant.
28:56 En fait, les Français ont découvert un homme
29:02 qu'ils ne soupçonnaient pas.
29:04 Je les imagine devant leur ordinateur,
29:07 guettant la petite goutte de sang à la commission d'élèves.
29:12 Elle n'est pas venue.
29:14 En revanche, ils ont vu ce que c'était
29:16 que le tribunal révolutionnaire sous la terreur.
29:19 Alors, il y avait un président, parfait,
29:23 à la fois habile, calme, serein, M. Quentin Bataillon,
29:29 qui tentait de contenir Fouquet-Tinville,
29:32 l'accusateur public, l'ami de Mélenchon.
29:38 Et en face, il y avait le présumé coupable,
29:43 l'ennemi du peuple, coupable de mener contre révolutionnaires,
29:49 coupable de gagner de l'argent, coupable de réussir.
29:53 Malheur aux entrepreneurs, malheur aux créateurs,
29:56 malheur aux inventeurs, malheur à Chénier.
29:59 La République n'a pas besoin de poètes, malheur à Lavoisier.
30:03 La République n'a pas besoin de savants.
30:05 Et moi, pendant que je regardais cet interrogatoire de garde à vue,
30:10 je pensais à tous les capitaines d'industrie
30:12 qui, peut-être, étaient devant leur ordinateur
30:15 et qui se posent aujourd'hui la question de savoir
30:16 s'ils restent en France ou s'ils partent à l'étranger,
30:19 notamment aux Etats-Unis.
30:21 Et je pensais à un article que j'avais sous les yeux,
30:23 que j'avais mis de côté, du Figaro Economy,
30:26 intitulé "Les Etats-Unis et le dorado des grands groupes français".
30:34 Entre les prélèvements obligatoires
30:36 qui sont les plus élevés du monde développé
30:38 et qui asphyxient l'esprit d'entreprise,
30:40 et les commissions d'enquête avec ces nouveaux inquisiteurs,
30:43 il y a vraiment de quoi pour un capitaine d'industrie
30:46 favoriser en soi l'idée de la fuite, l'idée de fuir.
30:54 Et ces gens-là ne se rendent pas compte de la chance
30:56 que nous avons d'avoir en France des chevaliers
31:00 de l'aventure économique, comme Vincent Bolloré,
31:03 comme Bernard Arnault et leurs émules.
31:07 Mais à la fin, comme souvent dans les films,
31:11 et comme parfois dans les procès, le jury populaire se retourne.
31:14 Et là, en fait, tout s'est retourné.
31:17 La fin n'était pas du tout prévue comme elle était.
31:20 Le Attila, il a changé de banc.
31:25 Il n'était plus au banc convenu.
31:28 Là où Mélenchon passe, la sympathie trépasse.
31:33 La sympathie, comme le lait sur le feu,
31:35 elle a tourné vers l'accusé.
31:40 Et les Français ont découvert, pour ceux qui l'ont regardé,
31:43 un homme d'altitude, cristallin de vérité,
31:49 à la parole claire, sans circonlocution,
31:53 parfaitement décontracté.
31:55 C'était le granit de Breton et les genets en fleurs
31:58 face à la bourbe, au remuegle, à la haine, à la fièvre.
32:04 Ce matin, avant de partir pour revenir à cette émission,
32:07 j'ai rencontré un de mes grands amis, qui est paysan,
32:10 qui a du bon sens.
32:11 Je voulais savoir. Je lui ai dit "Regarde le truc".
32:14 Il a regardé, il connaissait pas du tout ces news.
32:16 Il connaît pas tout ça.
32:19 Et je lui ai dit "Alors ?"
32:20 Il me dit "Ah, j'ai regardé.
32:23 Oh, ça a frotté dur les garde-boues."
32:26 Je lui ai dit "Mais, Vincent Bolloré ?"
32:29 Et là, il s'est redressé, il m'a dit
32:34 "Un monsieur."
32:36 Chez nous, en Vendée, quand on dit "Un monsieur",
32:39 ça veut dire quelque chose.
32:41 Oui, Vincent Bolloré, c'est un monsieur.
32:43 Et il a ajouté "Un Français."
32:47 Oui, un grand Français.
32:50 -Philippe Devilliers, il nous reste 2 minutes 35,
32:53 très précisément.
32:54 Il va falloir être chirurgical, puisqu'il y a 34 ans,
32:57 le 16 mars 1990, après 109 jours, 8 heures,
33:03 48 minutes et 50 secondes, le navigateur Titouan Lamazou
33:07 remportait la première édition du Vendée Globe.
33:10 Tour du monde en solitaire, sans escale, sans assistance.
33:13 Une compétition qui est devenue mythique.
33:15 Pensez, imaginez.
33:17 Et là, j'ai failli tomber de ma chaise.
33:19 Par Philippe Devilliers.
33:21 Alors, on va parler, nous, de cette idée folle
33:24 qu'est le Vendée Globe.
33:25 Et en même temps, quand vous allez parler,
33:26 on va voir ces images du 16 mars 1990.
33:30 Philippe Devilliers, qu'est-ce qui vous est passé
33:31 par la tête pour créer, imaginer, penser le Vendée Globe ?
33:35 - Alors, en fait, l'idée, elle est née à Rio.
33:39 À Rio, pourquoi ?
33:40 Parce que le Crédit Agricole qui sponsorise Philippe Janteau,
33:43 qui était en train de gagner le Boc Challenge,
33:45 m'a demandé d'aller faire un film sur lui,
33:47 qui s'appelait "Grand Sillon",
33:49 que vous pouvez voir encore, qui est probablement à Alina.
33:52 Et donc, j'ai passé 15 jours avec Philippe Janteau,
33:55 et c'est lui qui m'a dit, sur un coin de table,
33:57 devant un café brésilien, à Copacabana,
34:00 "Moi, j'ai une idée, on va faire plus fort le Globe Challenge",
34:04 c'est-à-dire le Boc Challenge, mais sans escale.
34:08 Autour du monde, sans escale, donc l'Everest des mers,
34:11 sur le plus grand stade du monde, comme disait Alain Collat.
34:14 Je dis, "OK, moi, je suis un marin d'eau douce,
34:16 comme Geoffroy Lejeune."
34:19 Et donc, voilà, et je reviens, et je lui dis,
34:22 "Allez, tu t'installes en Vendée."
34:23 Il s'installe à Gros-Breuil, il crée Janteau Marine,
34:25 et puis, voilà.
34:27 Et puis, quand je suis président du Conseil Général,
34:29 45 ans après, je lui dis, "Eh, eh, eh, Vendée Globe."
34:33 Parce que le département finance son idée.
34:36 Sans Janteau, l'idée ne serait pas née,
34:39 et sans les Vendéens,
34:42 la course ne serait jamais partie des Sables d'Olonne.
34:44 Et en fait, là, j'ai découvert des hommes qui sont hors normes,
34:50 c'est-à-dire, ce sont des skippers au long cours,
34:53 des compétiteurs, qui affrontent, escaladent des murs d'eau,
34:58 les 40e Rougisson, les 50e Murollant,
35:01 et qui mettent au-dessus de leur vie
35:04 quelque chose de poétique, les enchantements de l'âme.
35:08 Ils vivent entre les Torpeurs et les Albatros.
35:10 C'est sans doute une des dernières aventures du monde moderne,
35:16 le Vendée Globe.
35:18 -En 10 secondes, Philippe Devilliers,
35:19 vous savez qu'en 1990, il y avait 13 skippers,
35:23 et que pour la 10e édition,
35:26 qui débutera le 10 novembre 2024,
35:29 il y aura...
35:30 Il devrait y avoir 40 skippers.
35:32 C'est devenu une légende, le Vendée Globe.
35:34 -Oui, c'est une légende. -C'est extraordinaire.
35:36 -Mes successeurs au Conseil général ont su maintenir cette course.
35:43 Et je rends hommage, une fois de plus,
35:46 à celui qui a été l'initiateur, Philippe Janteau.
35:50 Et je voudrais dire que moi,
35:53 quand j'ai lancé cette course à ses côtés,
35:56 j'étais loin de penser qu'un jour,
36:00 le double-cœur de la Vendée flotterait sur les mers du monde.
36:03 -Face à Philippe Devilliers, touche à sa fin.
36:06 Merci beaucoup, Philippe Devilliers,
36:07 pour cette histoire folle du Vendée Globe.
36:12 -Merci, Eliott.
36:14 Voilà, vous pouvez remonter votre foc.
36:17 -Navigateur.
36:18 -Vous savez que c'est une phobie, quand même, la mer, le large.
36:23 Ça fait peur.
36:24 Vous pourriez faire un tour du monde, Philippe Devilliers ?
36:26 -Oui, avec la tentation de grimper au mât de une.
36:31 La main en visière pour voir toujours plus loin.
36:34 -Magnifique. Chaud-froid le jeûne, un grand merci.
36:36 -Merci, Eliott. Merci, Philippe.
36:38 -Vous avez, on dit, le pied marin.
36:40 -Pas du tout.
36:41 J'ai pas du tout le pied marin.
36:42 Moi, ce que j'ai fait de plus extrême en termes de navigation,
36:45 c'est une attraction au Puy-du-Fou.
36:47 -Ah, le Puy-du-Fou.
36:49 -Je pense que chaud-froid, il a beaucoup de qualités,
36:52 mais c'est quand même un marin d'eau douce.
36:56 -Merci à tous les deux.
36:57 C'est toujours un plaisir d'être avec vous
36:58 pour "Face à Philippe Devilliers".
37:00 On se retrouve à la même heure, samedi prochain sur Europe,
37:04 de 10h à 11h.
37:06 Le temps pour moi de vous rappeler que dans un instant,
37:09 c'est Laurent Mariotte pour la table des bons vivants.
37:12 Laurent, quel est le menu ce samedi ?
37:14 -Bonjour, Eliott.
37:15 Aujourd'hui, direction Marseille,
37:16 on va explorer le patrimoine culinaire de la cité phocéenne.
37:20 Il serait aussi question de la relève marseillaise.
37:22 Et puis, le comédien Stéphane Fresse nous rejoint
37:24 pour partager un plat du jour italien.
37:26 À tout de suite.
37:27 ♪ ♪ ♪

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