Soir Info (Émission du 04/03/2024)

  • il y a 6 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de débuter cette nouvelle semaine de Soir Info en votre compagnie.
00:00:05 Comme d'habitude, Soir Info vous accompagne en direct sur CNews jusqu'à minuit, sans aucune interruption,
00:00:10 autour de la table ce soir, Jean-Christophe Couville, secrétaire national, unité SGP Police.
00:00:13 Bonsoir Jean-Christophe, bonsoir Maxime Thiebaud, maître Thiebaud, avocat de son état, Jean-Sébastien Ferjou,
00:00:19 et de la partie ce soir, bonsoir Charles-Jean Sébastien, du côté de la police-justice à Maury-Bucault,
00:00:24 bien sûr, comme chaque soir, Carine Mabryck de la rédaction et Yohann Uzaï du service politique.
00:00:29 Bonsoir à tous les trois, merci d'être présents.
00:00:32 Ne perdez pas de temps dans ce Soir Info, parce qu'encore une fois, comme chaque soir,
00:00:35 beaucoup, beaucoup d'actus à évoquer ensemble.
00:00:39 Et bien sûr, d'abord, ce vote historique qui a eu lieu aujourd'hui.
00:00:43 Le Parlement français réuni dans un congrès organisé au château de Versailles pour voter la révision constitutionnelle
00:00:48 qui a enterré l'inscription de l'interruption volontaire de grossesse dans notre constitution.
00:00:52 Sans surprise, la décision est largement votée avec 780 voix pour cette adoption.
00:00:58 172 comptes sur les 3/5ème de voix nécessaires.
00:01:02 Regardez cette séquence, juste après le vote favorable.
00:01:05 Voici le résultat du scrutin sur le projet de loi constitutionnel.
00:01:10 Nombre de votants, 902.
00:01:13 Nombre de suffrages exprimés, 852.
00:01:17 Majorité requise pour l'adoption du projet de loi constitutionnel,
00:01:21 soit les 3/5ème des suffrages exprimés, 512.
00:01:25 Pour l'adoption, 780.
00:01:29 Contre, 72.
00:01:54 Voilà, pour cette tour Eiffel également qui, vous l'avez vu en fin de journée, s'est illuminée aux couleurs pour l'hommage de cette entrée dans la constitution.
00:02:03 On va bien sûr rentrer dans le fond quelques instants et donner nos commentaires les uns les autres.
00:02:08 Mais d'abord, c'était l'engagement du président de la République, son grand engagement.
00:02:12 C'est la façon dont Emmanuel Macron va rentrer dans l'histoire ?
00:02:15 - Pardon de vous prendre de courriel. - Espérons qu'il y ait autre chose à retenir de son quinquennat, de ses deux quinquennats successifs.
00:02:24 Mais effectivement, là vous me prenez un peu de cours et pour l'instant je ne vois pas bien ce qui va rester du...
00:02:29 - Ce qui est une réponse en soi. - Oui, je ne vois pas bien ce qui va rester de cette année du président de la République,
00:02:34 qui a fait des réformes, mais des grandes réformes symboliques qui marqueront l'histoire.
00:02:38 Là sincèrement, je ne vois pas si c'était un engagement du président de la République, qu'il a pu tenir d'ailleurs, grâce aux oppositions.
00:02:44 - Qui sera entériné le 8 mars. D'ailleurs, je me permets juste de vous interrompre une seconde pour qu'on voit le tweet du chef de l'État tout à l'heure.
00:02:50 Et vous reprenez bien sûr, Yohann, Emmanuel Macron qui s'est félicité sur les réseaux sociaux,
00:02:54 appelant donc au rendez-vous du 8 mars, place Vendôme, pour entériner cette entrée dans la Constitution.
00:03:00 Fierté française, message universel, célébrons ensemble l'entrée d'une nouvelle liberté garantie dans la Constitution
00:03:05 par la première cérémonie de scellement de notre histoire ouverte au public. Pardon Yohann.
00:03:09 - Je vous disais, promesse qu'il a pu tenir grâce effectivement aux oppositions qui ont voté en très grande majorité pour cette réforme constitutionnelle.
00:03:16 Après, pour répondre à votre question, s'il espère rentrer dans l'histoire grâce à cette réforme constitutionnelle,
00:03:21 c'est quand même un peu triste pour lui parce que ça signifie qu'il n'a rien d'autre à retenir de ces 10 ans qu'il aura passé à l'Élysée.
00:03:26 Alors, il espérait rentrer dans l'histoire, par exemple, en recevant le prix Nobel de la paix.
00:03:30 On sait que c'est quelque chose qu'il aurait bien aimé avoir.
00:03:32 On sait qu'il aurait aimé, par exemple, pouvoir mettre autour de la table les Russes, les Ukrainiens pour signer un traité de paix, etc.
00:03:39 Manifestement, c'est mal engagé. Donc, pour l'instant, effectivement, c'est la réforme peut-être la plus symbolique de cette année à l'Élysée.
00:03:45 - Mais le président de la République qui peut, en effet, se satisfaire de faire de la France le premier pays au monde, car il n'a d'ici 8 mars,
00:03:52 donc, a priori, à inscrire dans sa Constitution, avec pour la première fois aussi une femme présidente à l'Assemblée nationale.
00:03:59 Elle l'a relevé, d'ailleurs, Yelbrone Pivet.
00:04:02 Images, donc, dans tous les sens du terme, hautement symboliques aujourd'hui et qui honorent notre pays.
00:04:08 - Oui, c'est une journée quand même importante, je dirais, même pour le mouvement féministe, pour les femmes.
00:04:13 Ça envoie un signal très fort de cette fameuse marche des femmes pour obtenir des droits.
00:04:18 Oui, certains diront que ce droit n'était pas menacé, mais de l'inscrire dans la Constitution, il y a quand même quelque chose de profondément symbolique.
00:04:26 C'est pas pour rien que ça peut faire réagir.
00:04:29 Que ce soit le premier pays également qui inscrit le droit à l'IVG dans la Constitution, je pense que ça envoie un message au monde entier aussi.
00:04:37 Est-ce que d'autres pays suivront?
00:04:39 À tout le moins, je trouve que ça envoie ce message qu'il y a des pays qui luttent pour limiter le droit à l'IVG.
00:04:47 Ce qu'on en pense, peu importe, après ça, c'est quelque chose de très personnel, mais pour ce qui est du droit à cette liberté,
00:04:54 il y a des pays qui luttent pour limiter, voire restreindre, voire complètement ne pas donner cette possibilité aux femmes.
00:05:01 Il y a d'autres pays, au contraire, qui décident de l'inscrire dans la Constitution.
00:05:05 C'est le cas de la France. Alors oui, c'est quelque chose de très fort pour les Français, pour les Françaises, bien sûr,
00:05:11 et pour le monde entier, pour ce symbole que ça envoie.
00:05:14 D'ailleurs, le premier ministre, qui a tenu un discours avant le vote, a rappelé l'intérêt et les raisons de cette entrée dans la Constitution.
00:05:23 Beaucoup semblent dire que l'IVG ne serait pas menacée, comme si, au fond, le sens de l'histoire était inévitable,
00:05:32 comme si le politique n'avait plus son mot à dire, comme si ce qui était acquis l'était pour toujours.
00:05:38 Je le réfute, clairement et formellement. Et ce faisant, j'ose le dire, oui, la liberté d'aborter reste en danger,
00:05:47 consubstantiellement menacée, car tout dans notre histoire le prouve. Nos libertés sont par essence menacées,
00:05:54 par essence fragiles, par essence à la merci de ceux qui en décident.
00:05:58 Et lorsqu'on veut s'en prendre aux libertés d'un peuple, c'est toujours par celle des femmes qu'on commence.
00:06:03 Simone de Beauvoir, encore une fois, avait raison.
00:06:06 Je vais rappeler une chose importante, quelques chiffres, Jean-Sébastien Ferjou.
00:06:10 Sept médecins italiens sur dix refusent de pratiquer l'avortement. Il est quasiment interdit en Pologne pour ne parler que de nos proches voisins.
00:06:18 C'est un droit qui recule, ça on l'a tous vu il y a quelques mois, dans beaucoup de pays, comme les Etats-Unis,
00:06:22 pour ne citer encore une fois que la première puissance mondiale, la position de la France, encore une fois.
00:06:26 C'est un message fort, un message politique fort, et je viens d'en faire une forme de démonstration.
00:06:30 C'est un droit qui reste menacé dans beaucoup de pays occidentalisés et évolués, comme on dit.
00:06:37 Je n'ai pas le mot qu'il faut, mais de pays modernes et civilisés, pardonnez-moi.
00:06:43 Pour être clair, je pense que l'avortement est une liberté absolument fondamentale et essentielle,
00:06:50 et que trop de femmes ont perdu leur vie au cours de l'histoire,
00:06:53 justement parce qu'on ne pouvait pas pratiquer des avortements dans des conditions médicalement acceptables.
00:06:59 Pour autant, je ne crois pas du tout que ce soit un moment historique.
00:07:02 Déjà parce que juridiquement, quand Mme Braun-Pivec, qui soit dite en passant en 2018,
00:07:06 nous expliquait à l'Assemblée nationale, au micro, pourquoi elle était contre l'inscription dans la Constitution,
00:07:11 on voit que les convictions peuvent être parfois géographiques.
00:07:14 Ce n'est pas un mal en soi. Il y a beaucoup de gens qui changent d'avis au cours de leur existence.
00:07:17 On peut en être aussi, nous, la preuve vivante.
00:07:20 Il est rare qu'on change d'avis sur quelque chose qu'on définisse comme absolument historique,
00:07:23 mais surtout quand elle dit que c'est irréversible.
00:07:25 Elle n'est pas la seule à l'avoir dit, Emmanuel Macron le dit aussi, c'est juridiquement parfaitement faux.
00:07:29 Que prévoit le nouvel article 34 de la Constitution ?
00:07:31 Il prévoit que la loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à l'avortement.
00:07:37 Autant vous dire qu'une majorité simple, elle peut très bien voter une autre loi.
00:07:41 Par exemple, rétrécissant le délai légal dans lequel on peut pratiquer des avortements,
00:07:47 vous le mettez à huit semaines. Vu la pénurie de moyens médicaux qu'exige,
00:07:51 je peux vous garantir que de facto, sans avoir besoin juridiquement de repasser par la case Congrès
00:07:55 ou de l'effacer de la Constitution, vous avez remis en cause l'avortement.
00:07:58 Alors vous vous dites ce soir, ce Congrès, cette entrée dans la Constitution, c'est de la poudre aux yeux ?
00:08:02 Mais vous savez, c'était dans la Constitution yougoslave, me semble-t-il, ça ne l'est plus.
00:08:06 D'ailleurs, la Yougoslavie n'existe plus. Donc je ne vous dis pas qu'il faut s'en réjouir.
00:08:09 Je vous dis juste que je m'inquiète de cette illusion qui consiste à penser que la parole soit performative,
00:08:14 que parce qu'on a inscrit les choses dans des textes juridiques,
00:08:17 ou même qu'on les inscrit dans un bloc de constitutionnalité, le combat serait terminé.
00:08:21 Le combat aujourd'hui, c'est celui de l'effectivité des droits.
00:08:24 Il y a des départements dans lesquels il est très difficile pour les femmes d'accéder à l'avortement.
00:08:28 Donc ne cédons pas à ces facilités, mais vraiment ce sont des facilités.
00:08:33 La démocratie est un combat sans cesse renouvelé.
00:08:36 Que des voies juridiques ou légales permettent, dans un futur plus ou moins proche,
00:08:40 de revenir sur ce qui vient d'être fait aujourd'hui, c'est une chose et on l'entend parfaitement.
00:08:44 Encore une fois, il y a un symbole très fort et un message envoyé au monde entier,
00:08:50 et je pense que ça, ce n'est pas à prendre à la légère non plus.
00:08:54 Quand bien même vous venez de démontrer que par des voies juridiques ou légales...
00:08:57 J'entends cette démonstration, mais dans ce cas-ci, elle est valable aussi pour tous les autres droits
00:09:02 qui sont inscrits dans la constitution.
00:09:05 Mais vous savez, il n'y a pas de constitution au Royaume-Uni,
00:09:08 et il me semble que pourtant ils ont inventé la démocratie libérale avant nous.
00:09:11 Donc moi je crois qu'il faut se battre au quotidien.
00:09:13 Ça c'est vrai, tout peut changer, et cela dit, ça donne quand même une protection.
00:09:19 On ne dit pas que le combat est fini.
00:09:21 C'est ça. C'est un peu comme sur la question de la laïcité, si on veut élargir.
00:09:25 C'est un combat tous les jours, on a beau inscrire ça et se dire que ça fait partie des grands principes en France,
00:09:30 néanmoins on voit que dans la pratique, pour l'effectivité comme telle, comme vous dites, c'est vrai.
00:09:35 Cela étant dit, ça rajoute quand même une protection de plus,
00:09:39 parce qu'après, si vous voulez changer des choses, il faut passer, être au 3-5e.
00:09:43 Ça complexifie un éventuel retour en arrière.
00:09:45 Mais Manon, il suffit de changer les conditions de la loi, ça c'est une loi simple.
00:09:48 Non, mais ce que je veux dire quand même, sur cette liberté...
00:09:50 Si vous avez la tendance à changer la composition du Conseil constitutionnel, mécaniquement,
00:09:54 vous avez 10 ans par exemple d'un pouvoir différent qui a une ligne idéologique très différente,
00:09:59 vous aurez changé la composition du Conseil constitutionnel.
00:10:01 Oui, mais justement, il n'y a rien qui est immuable, mais à l'heure où on se parle quand même, je trouve.
00:10:06 Oui, bon, avant, sans doute, personne ne remet ce droit au cours d'enfance, c'est la réalité.
00:10:10 Mais on rajoute quand même une protection s'il faut passer à 3-5e.
00:10:13 La vraie protection, ce serait l'effectivité.
00:10:15 Je suis d'accord avec vous.
00:10:16 S'il vous plaît, on a compris.
00:10:17 Maxime Thiebaud, je voudrais qu'on avance un petit peu.
00:10:19 Il y en a certains qui regrettent cette décision.
00:10:23 Je note la communication du Vatican aujourd'hui qui a dénoncé, on va le voir, le droit à supprimer une vie humaine.
00:10:29 Il faut entendre toutes les voix, ce n'est pas la question, mais peut-être quand même, de notre côté à nous,
00:10:35 s'incliner devant la volonté du peuple souverain qui s'est exprimée par le biais de 925 parlementaires démocratiquement élus.
00:10:42 Il est indéniable qu'aujourd'hui, on a envoyé un message à l'international,
00:10:46 plutôt que de garantir une effectivité du droit interne.
00:10:49 Parce qu'en réalité, comme l'a très bien dit Jean-Sébastien,
00:10:52 c'est que le droit est déjà garanti pour les femmes en France.
00:10:55 La vraie problématique, c'est l'accès au service public.
00:10:58 Quand vous voyez des agences...
00:10:59 Et ça, en revanche, malheureusement, la séquence du jour ne change rien.
00:11:02 Elle ne va pas le garantir.
00:11:03 Et moi, c'est ce qui me dérange un petit peu, c'est qu'il y a un peu de poudre aux yeux.
00:11:06 On est au Congrès, c'est magnifique, on a une belle intervention, on a de beaux principes,
00:11:11 mais derrière, le service public est quasiment inexistant, ou de plus en plus inexistant.
00:11:15 Vous avez 25% des femmes qui n'ont pas accès à des soins gynécologiques en France.
00:11:19 Vous avez 130 centres d'IVG qui ont fermé depuis peu.
00:11:23 Et ça, ça me dérange, il y a un côté un peu hypocrite.
00:11:26 Et si vraiment on voulait défendre aujourd'hui les femmes,
00:11:29 on leur permettrait un réel accès à ce service public et un vrai accompagnement.
00:11:33 Parce que je pense qu'il n'y a pas plus grande souffrance pour une femme
00:11:37 que de la décision de prendre d'avorter.
00:11:39 On sait très bien que de nombreuses femmes souffrent de prendre cette décision,
00:11:43 à la fois pour les raisons qui les ont conduites à tomber enceintes,
00:11:46 - Ça nous renvoie tout le monde au mot de Simone Veil.
00:11:48 - Effectivement, et je pense que l'essence du message de Simone Veil était celui-ci.
00:11:52 C'était de garantir en fait une justice, pour que plus aucune femme ne meurt en France
00:11:57 parce qu'elle veut avorter, et en sachant toute la souffrance qui accompagne l'avortement.
00:12:02 Et moi, c'est ça qui m'a beaucoup dérangé.
00:12:04 Alors oui, on envoie un beau message à l'international d'une civilisation
00:12:07 qui est ouverte, libérale, etc. Très très bien.
00:12:10 Mais d'un point de vue interne, est-ce qu'on ne fait pas preuve d'une certaine hypocrisie
00:12:13 alors que le service public périplite depuis de nombreuses années
00:12:16 et que l'accompagnement qui doit être celui des femmes est de moins en moins effectif ?
00:12:20 - Ça peut être une impulsion, peut-être aussi.
00:12:22 - Moi, j'y crois pas du tout. Je pense qu'en fait, on vient simplement combler un manque de service public.
00:12:25 - En tout cas, Gabriel Attal qui a voulu rendre évidemment solennel également ce moment
00:12:30 par ses mots, par son discours, il a rappelé le combat de celles qui se sont battues dans l'histoire
00:12:34 pour obtenir ce droit immuable désormais.
00:12:37 - Ce jour où nous pouvons ensemble, unis, plein d'émotion, changer notre droit fondamental,
00:12:43 notre loi fondamentale pour y inscrire la liberté des femmes, enfin.
00:12:48 Car nous avons une dette morale envers toutes ces femmes.
00:12:52 Ces femmes qui ont souffert dans leur chair, comme dans leur esprit, parfois jusqu'à y perdre la vie.
00:12:58 Oui, ces femmes mortes pour avoir voulu être libres nous hantent.
00:13:02 Oui, les aiguilles des faiseuses d'anges nous hantent.
00:13:05 Oui, ces échappées clandestines pour avorter à l'étranger la peur au ventre nous hantent.
00:13:11 Oui, nous sommes hantés par la souffrance et par la mémoire de tant et tant de femmes
00:13:17 qui des décennies durant ont souffert de ne pas pouvoir être libres,
00:13:21 allant jusqu'à parfois payer du prix de leur vie l'injustice que le législateur,
00:13:25 exclusivement masculin, voulait maintenir sur elles.
00:13:29 - En effet, aboutissement du long combat des féministes.
00:13:32 Alors Simone Veil a rappelé Gabriel Attal, ce qui a titillé l'oreille de Jean-Luc Mélenchon,
00:13:37 qui est venu un petit peu perturber tout cela.
00:13:40 Attal, minable petit, invisible le rôle des Insoumis et de la présidente Mathilde Panot
00:13:45 dans la décision d'aujourd'hui, sexisme et sectarisme typique d'un homme sans consistance
00:13:51 qui n'a jamais mené aucun combat de long terme.
00:13:55 Alors j'essaie de comprendre pourquoi est-ce qu'il s'en prend autant au Premier ministre.
00:14:00 Et le groupe parlementaire LFI sur Twitter nous l'a rappelé, c'est vrai.
00:14:04 Yohann Uzay, que Mathilde Panot et Simone Veil sont à mettre véritablement sur un pied d'égalité,
00:14:09 comme a voulu le faire le groupe parlementaire France Insoumise aujourd'hui.
00:14:12 Si on peut envoyer s'il vous plaît Thomas Leroy en régie à ce poste,
00:14:16 envoyé il y a quelques heures à peine par le groupe parlementaire de la France Insoumise.
00:14:21 Face à face, Simone Veil et Mathilde Panot, face à l'histoire, les deux grandes femmes
00:14:27 qui nous avons inscrit la loi Panot dans la constitution.
00:14:31 Ce vote historique a été arraché de notre victoire parlementaire en 2002,
00:14:34 mais surtout grâce au combat de militantes, collectifs, associations,
00:14:37 que nous pouvons faire un commentaire sur cette façon de se mettre sur le même pied,
00:14:41 à la même hauteur, pardon, que madame Simone Veil.
00:14:44 On va laisser l'image s'il vous plaît.
00:14:46 C'est délirant, mais qui sont ces gens honnêtement ?
00:14:49 Mais ils sont en train de devenir fous, ils sont collectifs.
00:14:52 Après on va rendre à Mathilde Panot ce qui appartient à elle.
00:14:54 Mathilde Panot, elle s'est battue pour ce combat.
00:14:56 L'initiative vient d'eux.
00:14:57 Elle est à l'initiative.
00:14:58 Mais pas les textes retenus.
00:14:59 Non mais elle s'est battue naturellement, mais Aurore Bergé aussi,
00:15:02 c'est quelque chose qu'elle porte depuis des années.
00:15:04 Par exemple, la ministre chargée de l'égalité entre les hommes et les femmes.
00:15:07 Il y a beaucoup de femmes et d'hommes par ailleurs au sein de la majorité
00:15:10 qui se sont battues pour cela, qui soutenaient cela depuis très longtemps.
00:15:14 Mais enfin, pardon, le tweet de Jean-Luc Mélenchon est lunaire.
00:15:17 Fatale, minable, petit, invisible, le rôle des Insoumis de la présidence de Panot.
00:15:20 Je vous dis que la France Insoumise, collectivement, ces gens-là, ces députés,
00:15:24 ces responsables politiques sont devenus fous.
00:15:27 On pourrait reparler de ce qui s'est passé à la France Insoumise depuis des mois et des mois.
00:15:31 Et l'image, est-ce que vous vous rendez compte de l'image de Mathilde Panot face à Simone Veil ?
00:15:36 Alors je la découvre, je ne l'avais pas vue pour tout vous dire.
00:15:39 Pour tout vous dire aussi, c'est Jean-Sébastien qui m'a alerté il y a 5 minutes pour me dire que c'était ça.
00:15:43 La mégalomanie, l'estime de soi, la confiance incroyable qu'il faut avoir en soi
00:15:47 pour oser produire un document de cette nature-là, sincèrement, ça laisse sans voix.
00:15:53 C'est surtout la preuve d'un égo.
00:15:56 On peut reconnaître à Mathilde Panot, avec d'autres,
00:15:59 Portée, effectivement, était à l'origine de cette initiative,
00:16:02 avec la sénatrice écologiste aussi, Mélanie Vaugelle.
00:16:05 Est-ce que pour reprendre Jean-Luc Mélenchon, c'est minable de la part de Gabriel Attal
00:16:08 de ne pas avoir mentionné Mathilde Panot, par exemple, ou Mélanie Vaugelle également ?
00:16:11 Ce que je vous disais tout à l'heure, le texte de Mme Panot, justement,
00:16:14 aurait, en quelque sorte, emporté beaucoup plus de conséquences irréversibles
00:16:19 que le texte qui a été adopté là.
00:16:22 Donc, en réalité, ça n'est pas une victoire pour eux,
00:16:24 puisque, comme je vous le disais, il suffirait de voter une loi simple
00:16:26 qui remettrait en cause, non pas le droit à l'avortement,
00:16:28 mais les conditions dans lesquelles cette liberté s'exerce.
00:16:31 Mais quand même, souvenons-nous de ce qu'a vécu Mme Vaille,
00:16:34 souvenons-nous des insultes, des menaces de mort,
00:16:37 des intimidations en tout genre qu'avait vécues Mme Vaille.
00:16:41 Ce rendez-vous avec l'histoire mis en scène est incroyable.
00:16:44 Et saluons aussi Valéry Giscard d'Estaing, parce que moi, ça me fait toujours rire,
00:16:46 les gens, évidemment que Simone Vaille et Robert Ballanter étaient des personnalités admirables,
00:16:50 mais enfin, si François Mitterrand n'avait pas su se faire élire,
00:16:52 il n'y aurait pas eu la loi d'abolition de la peine de mort.
00:16:55 Et si Valéry Giscard d'Estaing n'avait pas été porteur de cette vision-là de la société,
00:16:58 il n'y aurait pas non plus eu la loi sur l'avortement.
00:17:00 On me disait que l'humilité était la petite coquetterie des grands ambitieux.
00:17:04 C'est quelque chose dont manque Mme Panot, apparemment.
00:17:07 - Il y a quand même les mêmes aujourd'hui qui défilent dans les rues, parfois de Paris, avec les islamistes,
00:17:12 qui sont les premiers ennemis concrets du droit à l'avortement.
00:17:16 Et moi, je pense que le lien est fait, parce qu'aujourd'hui, la remise en cause de la dignité de la personne humaine,
00:17:20 de l'égalité homme-femme, de la liberté de la femme, c'est quand même l'islamisme, principalement en France.
00:17:25 Et qui sont les principaux défendeurs aujourd'hui de l'islamisme radical en France ?
00:17:29 C'est LFI, parce que qui obtient ces voix et qui se fait élire à l'Assemblée nationale grâce aux islamistes ?
00:17:34 C'est LFI.
00:17:35 - Il ne faut pas douter que grand-chose ne se mette sur une affiche face à face à hauteur de Simone Veil.
00:17:39 Mais bon, que voulez-vous que je vous dise ?
00:17:41 Mathilde Panot, qui est revenue, comme tous les chefs de groupe parlementaires,
00:17:45 qui est montée à la tribune pour faire un discours.
00:17:48 Et évidemment, pour Mathilde Panot, c'est l'extrême droite en France qui menace l'interruption volontaire de grossesse.
00:17:53 - Notre vote aujourd'hui a le sens d'une reconnaissance, celle de l'avortement comme droit fondamental humain.
00:18:01 Car il pèse toujours sur les droits des femmes la menace d'une régression.
00:18:05 Car le droit à l'avortement figure toujours en premier sur la liste des conquêtes à abattre de la part de l'extrême droite.
00:18:11 Comme en Argentine, où le nouveau président Javier Millei a déjà annoncé avoir pour priorité d'abroger l'avortement.
00:18:18 Comme en Pologne, où six femmes sont mortes depuis la quasi-interdiction de l'avortement.
00:18:23 Comme aux Etats-Unis, où depuis juin 2022, 65 000 femmes n'ont eu d'autre choix que de poursuivre une grossesse issue d'un viol.
00:18:32 - Un petit détail qui nous a échappé, en tout cas qui a échappé à certains,
00:18:35 c'est qu'à aucun moment Mathilde Panot ou Jean-Sébastien n'utilisent le mot "femme" dans son discours.
00:18:40 - Non, elle a parlé d'un droit humain, et la raison étant que, alors après, ce n'est pas la rédaction qui a été retenue.
00:18:47 Là encore, c'est là où on voit que ce n'est pas la victoire politique que revendique La France Insoumise ni même Les Verts,
00:18:52 puisque l'idée était de dire qu'il fallait aussi ouvrir ce droit à une personne transsexuelle, née biologiquement femme,
00:18:59 mais qui aurait entamé une transition tout en étant enceinte et souhaitant avorter.
00:19:04 - Jean-Christophe, un commentaire, on ne vous a pas entendu sur cette question.
00:19:08 - Je me faisais la réflexion, c'est quand même un jour historique, notamment pour les femmes, leur combat.
00:19:12 Pour certaines, c'est le combat d'une vie, notamment Simone Veil. Il faut lire aussi sa biographie, le livre "Une vie".
00:19:18 On comprend d'où elle vient, on comprend pourquoi elle a porté ce sujet. Il y a François Giroud aussi à l'époque.
00:19:23 Plein de femmes comme ça qui méritaient, qui étaient dans ce combat-là. Nos grands-mères aussi, nos mères qui se sont battues.
00:19:29 Et puis j'allais dire, en fait, la valeur la plus intrinsèque, c'est le libre arbitre.
00:19:35 Et donc vous avez le choix maintenant, effectivement, les femmes souvent sont prises en otage, et là aujourd'hui, elles ont le choix.
00:19:41 - Ça fait 50 ans qu'on a le choix, pardon. - Oui, mais c'est gravé dans le marbre.
00:19:45 On voit bien aujourd'hui que les lois, d'ailleurs, elles évoluent en fonction de la société.
00:19:49 Il y a 124 ans, les femmes adultères étaient emprisonnées. En 1900, les policiers arrêtaient les femmes adultères, on les emprisonnait.
00:19:56 Donc la loi évolue et c'est bien qu'on inscrive quand même dans... J'allais dire qu'on y mette les formes.
00:20:01 Et effectivement, qu'on serve des standards. C'est un panégyrique pour le monde. Oui, la France, pays des droits de l'homme,
00:20:07 on a le droit aussi de porter ces valeurs-là. Et peut-être que ça va attirer d'autres pays derrière et ça va faire une courroie.
00:20:13 - C'est le but. - Je pense que c'est plus ça qu'il faut retenir plutôt que la loi est discutée de façon juridique.
00:20:18 - C'est vraiment d'être une locomotive sur cette question. C'est l'intérêt aussi. Très vite, Maxime.
00:20:22 - C'est dans la continuité de l'abolition de la peine de mort qui a été inscrite dans la Constitution en 2007.
00:20:27 Donc on est dans une continuité d'une constitutionnalisation des droits, ce qui n'est pas pas mal d'une certaine manière.
00:20:32 - J'allais dire, c'est l'introduction aussi au droit à mourir dignement. C'est ce qu'on en parlera, je pense, bien tôt.
00:20:36 - Ça va être un vrai débat. - C'est la première étape, on le voit.
00:20:38 En fait, encore une fois, le libre-arbitre s'est possédé, j'allais dire vraiment, le droit à admettre de son corps.
00:20:43 - Ça n'a strictement rien à voir. C'est un autre débat, mais ça n'a strictement rien à voir.
00:20:46 - Non, mais ça fait partie de ces grands débats de société qui vont agiter le débat des prochains mois.
00:20:51 - Quand on en parle, je pense que c'est précisément un piège politique qui a été tendu à la droite.
00:20:54 Parce que comme personne ne remet en cause ce droit-là, contrairement pour le coup au droit à mourir,
00:20:59 enfin non pas, horreur de cette expression-là, dans la dignité, parce qu'il faudrait surtout qu'on soit capable de vivre dans la dignité.
00:21:05 Mais bref, il y a un piège politique qui a été tendu parce qu'on tente de faire passer toute parole conservatrice
00:21:10 pour une parole réactionnaire susceptible de remettre en cause des droits fondamentaux.
00:21:13 - C'est le piège. - Je pense que pour partie, la droite est tombée dans le piège qui lui a été tendu,
00:21:16 justement, pour le coup, par les insoumis et par la gauche radicale.
00:21:20 Parce que là, effectivement, c'est la conclusion que tout le monde aura à retenir.
00:21:23 - Je voudrais juste apporter un dernier mot et peut-être un dernier commentaire avec Karima.
00:21:26 Parce qu'on a beaucoup parlé également de la clause de conscience des médecins.
00:21:30 Ceux qui estiment que cette clause de conscience de médecins qui refusent d'effectuer des avortements sera mise en cause par la constitutionnalisation,
00:21:37 ce n'est pas le cas, a assuré Éric Dupond-Moretti ces derniers jours.
00:21:41 Il a rappelé que cette liberté de conscience était déjà constitutionnelle, qu'elle ne sera pas rendue caduque.
00:21:47 Et ça, c'est une chose importante à relever.
00:21:50 Les médecins seront-ils obligés de pratiquer l'avortement lorsqu'il leur sera demandé ?
00:21:54 En revanche, la réponse est non aussi sur cette question.
00:21:58 Est-ce qu'il faudrait contraindre les médecins à accepter tout le temps de pratiquer l'avortement lorsqu'il leur est demandé ?
00:22:04 Ça, c'est une autre question qui n'est pas tranchée.
00:22:06 Karima, un dernier mot ?
00:22:07 - Juridiquement et moralement, elle est tranchée par la clause de conscience.
00:22:10 - Oui, mais ce qu'il faudrait justement, ceux qui refuseraient, est-ce qu'il faudrait les obliger ?
00:22:14 - Non, ça existe.
00:22:16 - C'est à valeur constitutionnelle.
00:22:18 - C'est ça.
00:22:19 - Non, je pense que...
00:22:20 - On peut revenir sur toutes les lois, même quand elles sont constitutionnalisées.
00:22:22 Vous venez d'en faire la démonstration, Jean-Sébastien.
00:22:23 - Exactement.
00:22:24 - Je pense que le droit des femmes, la liberté de choisir pour les femmes, elle est fondamentale.
00:22:30 Elle est maintenant inscrite dans la constitution.
00:22:32 Mais moi, je respecte quand même la liberté de conscience.
00:22:34 Je ne pense pas que c'est incompatible.
00:22:36 On a parlé de l'effectivité.
00:22:38 C'est une chose, oui, de rendre accessible.
00:22:40 - Moi, je trouve ça étrange d'être médecin et de refuser de pratiquer un IVG.
00:22:42 - L'avortement, c'est quand même quelque chose de...
00:22:44 Médicalement, c'est quand même assez...
00:22:46 - Oui, c'est surtout pour la femme qui avorte que c'est...
00:22:49 - Je ne sais pas pourquoi, mais pour le médecin, enfin...
00:22:51 - Quand vous êtes médecin, vous êtes face à des réalités, par votre...
00:22:54 - Mais c'est pas du tout...
00:22:56 - La liberté de conscience, c'est un principe absolument fondamental dans une démocratie,
00:23:00 parce que c'est aussi...
00:23:01 - Oui, mais sur un droit constitutionnel, de ne pas appliquer un droit constitutionnel,
00:23:04 ça pose quand même aussi une question, pardon de la soulever.
00:23:06 J'entends bien que vous avez 100 fois raison, Jean-Sébastien.
00:23:08 Mais c'est normal que ça pose la question.
00:23:10 - Oui, mais ce n'est pas résolu sur un exemple précis,
00:23:11 parce que le propre d'un principe, justement, c'est qu'il s'applique à toutes les situations différentes.
00:23:15 Donc, dans les années 30, si Hitler décide d'euthanasier des personnes handicapées,
00:23:19 ou bref, pour X ou X raisons,
00:23:21 qu'est-ce qui permet à des médecins potentiellement de refuser, justement, de s'engager là-dedans ?
00:23:25 C'est la liberté de conscience.
00:23:26 - C'est un drôle de comparaison.
00:23:27 - Mais non, mais je ne compare pas l'un et l'autre.
00:23:29 Je vous dis justement qu'il ne faut pas raisonner sur un exemple qui paraît juste,
00:23:33 ou qui, à vous, vous paraît juste, pour en tirer une conclusion de l'ordre du principe.
00:23:37 Parce que, justement...
00:23:38 - Non, mais il y a quelque chose qui paraît quand même assez évident,
00:23:40 c'est que si on refuse de pratiquer des avortements, qu'on veut être médecin,
00:23:43 on n'est pas gynécologue, par exemple.
00:23:45 On fait autre chose.
00:23:46 Ça, ça semble quand même assez évident.
00:23:48 - Par exemple.
00:23:49 Bon, voilà en tout cas pour ce jour historique,
00:23:51 et ce que l'on pouvait dire de l'entrée dans la Constitution officialisée,
00:23:54 scellée le 8 mars, dans quatre jours, pour la journée internationale du droit des femmes,
00:23:58 place Vendôme au ministère de la Justice.
00:24:01 De justice, il en est question.
00:24:02 Pierre Palmade rattrapé par la justice, on va dire un mot de l'information du jour.
00:24:06 Le comédien pourrait finalement être entendu dans un procès exigé aujourd'hui par le parquet de Melun.
00:24:10 On rappelle que le 10 février 2023, il y a un peu plus d'un an, jour pour jour,
00:24:14 le comédien français avait causé un accident de la route près de son domicile en Seine-et-Marne,
00:24:18 après avoir pris le volant sous l'emprise de stupéfiants et d'alcool.
00:24:21 Trois personnes avaient été grièvement blessées dans la collision,
00:24:24 dont une femme enceinte qui a perdu son enfant de...
00:24:27 Elle était enceinte de six mois.
00:24:29 Le parquet exige que l'humoriste de 55 ans comparaisse pour homicide et blessures involontaires.
00:24:35 Les explications de Noémie Schultz.
00:24:37 - Un peu plus de trois mois après la clôture de l'enquête,
00:24:41 le parquet de Melun demande donc un procès uniquement pour Pierre Palmade
00:24:45 et retient le chef de blessures et homicides involontaires.
00:24:49 Un point qui fait débat.
00:24:51 Pourquoi ? Parce que dans cet accident, les trois passagers de la voiture percutés par Pierre Palmade
00:24:55 ont été blessés, ce qui explique la mise en examen pour blessures involontaires.
00:24:59 Mais parmi ces passagers, une femme a perdu son bébé.
00:25:02 Elle était enceinte de six mois et demi.
00:25:04 Ça avait amené le parquet à ouvrir l'enquête également pour homicide involontaire.
00:25:08 Or, en droit pénal, le fœtus n'a pas de statut.
00:25:11 Jusqu'à présent, la cour de cassation a toujours estimé que la mort d'un fœtus
00:25:15 ne peut pas être reprochée à qui que ce soit.
00:25:17 Selon une expertise, le bébé est mort in utero avant sa naissance.
00:25:22 Donc la défense de Pierre Palmade, qui n'a pas souhaité réagir,
00:25:25 a toujours estimé que dans cette affaire, la qualification d'homicide involontaire
00:25:29 ne tenait pas et que Pierre Palmade ne pouvait être jugé que pour des blessures involontaires.
00:25:33 La peine encourue, évidemment, n'est pas la même.
00:25:36 À ce stade, il s'agit des réquisitions du parquet de Melun.
00:25:40 Au final, c'est la juge d'instruction qui aura le dernier mot
00:25:42 et qui décidera des motifs du renvoi du comédien devant le tribunal correctionnel.
00:25:47 On peut imaginer un procès avant l'été ou à la rentrée.
00:25:51 Si l'homicide involontaire n'était finalement pas reconnu pour un éventuel procès,
00:25:55 ça signifierait donc, Jean-Christophe Couvy, que ce fœtus, âgé de six mois,
00:25:59 est donc viable au moment de l'accident,
00:26:02 avant l'accident ne serait pas reconnu comme un être vivant.
00:26:06 En fait, ça va être l'enjeu du procès.
00:26:09 Et ça va être un débat de juristes, un débat encore une fois aussi de spécialistes
00:26:13 qui vont devoir qualifier effectivement si le bébé était viable ou pas le jour de l'accident.
00:26:18 Et donc, ça va tout rechanger.
00:26:20 Effectivement, après, le juge d'instruction peut requalifier en fonction des débats, etc.
00:26:25 Finalement, il y a deux questions en une autour de cette qualification voulue aujourd'hui par le parquet.
00:26:31 Il y a le côté homicide, donc on comprendra bien qu'il faudra trancher sur le côté viable
00:26:36 et le fait que ce fœtus de six mois ait été vivant et reconnu comme tel par la justice.
00:26:41 Et puis, il y a le deuxième adjectif, l'adjectif plutôt qui suit, c'est involontaire,
00:26:46 puisque là, en revanche, si ce caractère involontaire continue d'être retenu,
00:26:50 ça sonnera comme une défaite pour les défenseurs de la création d'un délit d'homicide routier
00:26:55 qui, à l'instar de M. Alenau, qui a perdu son fils dans les circonstances que l'on connaît,
00:27:00 réclame le caractère volontaire et des peines plus fortes pour les gens qui prennent le volant,
00:27:05 notamment en état d'ivresse ou sous l'emprise de stupéfiants qui sont par définition des armes
00:27:10 au moment où ils prennent le volant.
00:27:12 On a un principe de non-rétroactivité de la loi pénale.
00:27:14 Donc, une nouvelle loi qui intervient ne peut pas être appliquée à des faits antérieurs.
00:27:18 Heureusement, parce que sinon, ce ne serait plus du tout une société libérale ni une démocratie.
00:27:22 Mais effectivement, il va y avoir un gros débat juridique pour savoir si ce fœtus était viable ou pas.
00:27:27 Alors, à la fois devant le juge de l'instruction, dans le cadre de l'instruction,
00:27:30 mais le tribunal correctionnel est aussi libre de la qualification qu'il fera des faits.
00:27:34 Donc, ce débat va être ouvert, va être important.
00:27:37 La main, désormais, est au juge d'instruction. On est d'accord ?
00:27:40 Là, pour l'heure, il me semble qu'on est toujours dans le cadre de l'instruction.
00:27:43 On n'a pas eu de renvoi devant le tribunal correctionnel.
00:27:45 Donc, le juge d'instruction, effectivement, va décider d'un renvoi ou pas de M. Palma
00:27:49 devant le tribunal correctionnel.
00:27:51 Et ensuite, le tribunal correctionnel va être saisi de faits, va être saisi d'une prévention
00:27:54 et, en fonction, va apprécier cette prévention et décider de la qualification pénale qu'il va lui donner.
00:27:59 Et donc, le débat peut revenir et on sent très bien que le parquet va vouloir requérir
00:28:04 sur l'homicide involontaire en disant qu'effectivement, ce fœtus était viable,
00:28:08 de ce que je comprends de votre reportage.
00:28:10 Jean-Sébastien, aujourd'hui, également, donc, on le disait il y a un instant,
00:28:13 lorsqu'un chauffard tue, l'affaire est systématiquement qualifiée d'homicide involontaire.
00:28:16 Vous comprenez que ça puisse choquer les familles et que, d'ailleurs, la loi soit susceptible d'évoluer
00:28:21 puisque je crois que la commission de l'Assemblée nationale a déjà évoqué un délit d'homicide routier.
00:28:27 Ça a été voté.
00:28:29 Ça a été voté, pardon, et que le Sénat doit s'en emparer.
00:28:32 À l'Assemblée nationale, il est évident que ça va maintenant aller au Sénat.
00:28:36 Les sénateurs devront se prononcer. A priori, c'est une loi qui sera votée, qui sera adoptée.
00:28:41 Il n'y a pas de sujet. C'est important pour les familles.
00:28:44 C'est une loi qui est d'abord et avant tout symbolique parce que ce qui choquait les familles,
00:28:47 c'est ce terme d'involontaire.
00:28:49 Quand on prend le volant en ayant consommé de la drogue, de l'alcool,
00:28:53 les familles étaient choquées par ce terme involontaire.
00:28:55 La création de l'homicide routier, c'est quelque chose de symbolique qui ne change rien.
00:29:00 Ça mettrait fin à une forme d'indulgence également.
00:29:02 Mais qui ne change rien au quantum de la peine qui restera la même.
00:29:07 La peine maximale encourue restera la même.
00:29:10 Je crois qu'on est à 7 ans de prison quand on a consommé de l'alcool, par exemple,
00:29:16 et ça peut aller jusqu'à 10 ans si on a consommé et alcool est stupéfiant.
00:29:20 Jean-Sébastien, un dernier commentaire ?
00:29:22 Je crois qu'Amaury voulait apporter une réponse.
00:29:24 Je vous laisse sur la question, mais je laisserai à Amaury l'aspect juridique des choses.
00:29:27 Mais sur la question que vous évoquiez, à savoir pour les victimes,
00:29:30 oui bien sûr parce que c'est redoutable de vivre un deuil qui n'est reconnu par personne.
00:29:34 Puisque de facto, quand un fœtus est tué pendant une grossesse dans un accident de la route
00:29:40 ou même des coups et blessures par exemple, on vous répond que non.
00:29:44 C'est comme si cet enfant-là n'avait jamais existé alors que, évidemment, pour les parents, il avait existé.
00:29:50 Et surtout à 6 mois, il est parfaitement viable et peut même être reconnu par l'État civil.
00:29:54 Après, il y a une contradiction juridique.
00:29:56 Oui, il y a une contradiction juridique parce que, de facto, la liberté d'avortement s'oppose à cette logique-là.
00:30:02 Et puis ce qui est terrible...
00:30:04 Non, non, pas à 6 mois, je vous disais sur le principe du fœtu.
00:30:07 Ce qui est terrible, je ne sais pas si vous vous rappelez au moment de ce défilant,
00:30:09 c'est qu'il fallait attendre de savoir si quand on allait sortir l'enfant du ventre de sa mère,
00:30:13 s'il allait être vivant ou pas.
00:30:15 Et s'il était vivant, c'était d'office reconnu comme un homicide involontaire.
00:30:19 Là, finalement, elle est accouchée, cet enfant était mort, mais ils arrivent quand même.
00:30:23 Mais ce qui est terrible, c'est de se dire qu'il faut quand même attendre que l'enfant sorte du ventre de sa mère,
00:30:27 voir s'il est vivant ou pas.
00:30:29 Et oui, et juste pour revenir là-dessus, effectivement...
00:30:31 Évidemment, il n'y a plus d'homicide, je ne comprends pas.
00:30:33 S'il est vivant, c'est un homicide, justement.
00:30:35 Non, s'il est...
00:30:36 Ah oui, pardon, mais il peut mourir après.
00:30:38 S'il est mort après, oui, non, d'accord.
00:30:40 S'il est mort après que sa mère ait été accouchée.
00:30:44 Parce que c'était la question qui se posait dans le cas de l'interpol mad.
00:30:46 Exactement.
00:30:47 Bon, et on verra évidemment les signes qui seront donnés,
00:30:50 les qualifications qui seront choisies en vue d'un éventuel procès qui a été donc exigé,
00:30:54 c'est l'information du jour, exigée aujourd'hui par le parquet de Melun qui suit cette affaire.
00:30:59 Il est quasiment 23h, dans un instant on parlera d'une autre affaire
00:31:03 et d'un témoignage absolument poignant et insupportable à la fois,
00:31:07 c'est le témoignage de cet homme.
00:31:09 C'est que ça génère agresser ce week-end alors qu'il sortait d'une synagogue
00:31:13 coiffé d'une kippa et agressé très brutalement parce que juif.
00:31:20 On l'entendra, il a témoigné à notre micro aujourd'hui.
00:31:22 Maureen Vidal pour l'Essentiel, on se retrouve tout de suite.
00:31:24 ...volontaire de grossesse officiellement inscrite dans la Constitution.
00:31:36 Le Parlement a voté ce lundi avec 780 voix pour et 52 contre, une première mondiale.
00:31:43 A cette occasion, explosion de joie devant la tour Eiffel,
00:31:46 scintillante ce soir avec le slogan "Mon corps, mon choix" projeté sur la Dame de Fer.
00:31:51 Un mort et plusieurs blessés après l'effondrement d'un pont de la 3e ligne du métro à Toulouse.
00:31:56 Le parquet a ouvert une enquête, une vingtaine de mètres de pont s'est effondré.
00:32:00 Les opérations de recherche sont en cours pour confirmer le bilan,
00:32:03 a déclaré le réseau des transports en commun de Toulouse, TICEO.
00:32:07 Enfin, un projet d'attentat djihadiste déjoué ce week-end à Bruxelles.
00:32:11 Une salle de concert était dans le viseur d'une attaque.
00:32:14 Dans les prochaines semaines, 4 hommes dont 3 mineurs ont été interpellés par la police belge.
00:32:19 Le suspect, majeur au cœur d'une 2e enquête antiterroriste menée sous l'autorité du parquet fédéral,
00:32:24 a été inculpé par un juge de Bruxelles.
00:32:26 Merci Maureen. Rendez-vous dans 30 minutes pour un nouveau point sur l'actualité.
00:32:30 Indignation, grande émotion après cette agression d'un sexagénaire.
00:32:34 Le 20e arrondissement de Paris, c'est l'est de la capitale.
00:32:37 Ça s'est passé ce week-end à la sortie du synagogue.
00:32:39 L'homme qui portait une kippa était traité de sale juif, puis roué de coups.
00:32:43 Écoutez une première partie de son témoignage, et puis on va en parler notamment avec vous, Amori,
00:32:48 pour avoir plus de détails sur ce qui est arrivé à Marco. C'est son prénom.
00:32:52 Je suis rentré au synagogue ce vendredi, pour l'entrée du shabbat.
00:32:59 J'étais assis au rebord de la synagogue.
00:33:02 Une seule personne est passée, m'a regardé.
00:33:05 Je l'ai regardé, je me suis dit "elle est bizarre", dans ma tête.
00:33:11 Cette personne est repassée trois minutes après, elle est venue vers moi,
00:33:15 elle m'a dit "c'est toi le juif qui tue les arabes à Gaza ?"
00:33:19 Je lui ai dit "moi je tue personne, j'ai tué personne, et je tue personne."
00:33:25 Et je me suis levé pour lui tenir tête, et j'ai eu le temps que je me lève,
00:33:29 puis il m'a assigné, il m'a donné des couvres sur le visage, et partout quoi.
00:33:35 J'ai pas eu le temps de réagir, je suis tombé, je me suis évanoui,
00:33:38 et des gens m'ont aidé à me récupérer, ils m'ont jeté en sang quoi.
00:33:45 J'ai envie de me venger. J'ai envie de me venger vraiment, vraiment.
00:33:54 Des idées mauvaises dans ma tête qui passent, des mauvaises idées.
00:33:58 Des idées qui sont pas bonnes quoi, qui sont pas bonnes à avoir.
00:34:03 Mais voilà, c'est comme ça, c'est normal, c'est normal après une agression comme j'ai subie,
00:34:12 c'est normal d'avoir des sentiments de haine et de mépris quoi, c'est un dégoût quoi, c'est lâche.
00:34:19 J'ai 72 ans, à 23 ans j'aurais jamais pensé craper un homme de 40 ans plus que moi.
00:34:27 - Bonsoir Gilles Tailleb, merci beaucoup d'être avec nous par vidéo pour quelques minutes.
00:34:33 Vous êtes, je le rappelle bien sûr, vice-président du CRIF,
00:34:36 vous l'avez entendu comme nous ce témoignage, cet homme il est poignant,
00:34:41 et c'est une réalité insupportable en fait qu'on se prend encore une fois en plein visage.
00:34:47 - Tout à fait Julien, je regarde les images, je regarde le premier reportage qui a été fait,
00:34:54 les premières interviews de Marco, j'écoute cette deuxième, je les regarde sans cesse
00:34:59 et je me dis mais c'est un cauchemar, c'est un cauchemar de penser qu'aujourd'hui en plein Paris,
00:35:04 en France, au 21e siècle, il y a des gens qui puissent agresser et frapper un juif
00:35:13 simplement parce qu'il est juif. Et je n'arrive pas à m'habituer à cette idée,
00:35:19 même si c'est une agression de plus, une agression à chaque fois qui s'ajoute
00:35:24 à une longue liste des actes antisémites qui ne fait qu'augmenter.
00:35:28 Cette haine qui grandit dans notre société est une haine aujourd'hui qu'il faut non seulement condamner,
00:35:36 non seulement montrer en image comme vous le faites, mais je pense que ce terroriste,
00:35:42 on l'appelle ce terroriste qui a attaqué Marco dans la rue, il court encore,
00:35:47 la police ne l'a pas encore trouvé, j'espère qu'ils le trouveront.
00:35:51 J'espère surtout que les condamnations seront fortes et surtout qu'on le saura
00:35:55 et que la justice ne traînera pas parce qu'aujourd'hui je suis persuadé que sur les sites
00:36:01 et dans son petit milieu cet individu se considère comme un héros parce qu'il a attaqué Marco
00:36:09 au nom des Palestiniens de Gaza. Et ça c'est quelque chose aujourd'hui qu'il va falloir absolument combattre.
00:36:16 On n'est pas les seuls concernés, les juifs sont en première ligne et effectivement il y en a marre.
00:36:23 Effectivement je comprends la colère de Marco, je comprends l'évolution de son discours.
00:36:28 Il parlait d'humiliation, aujourd'hui il a envie de se venger.
00:36:33 Ce sentiment est quelque chose qui est aujourd'hui un véritable problème
00:36:40 et un véritable ressentiment de la communauté juive en tout cas,
00:36:44 de se dire qu'elle va rester courageuse, qu'elle ne va pas céder à la panique.
00:36:48 Mais en tout cas aujourd'hui chacun doit comprendre qu'on ne peut pas mettre un policier derrière chaque juif
00:36:54 et qu'il y a des discours de haine qui montent et qui se répètent.
00:36:58 Des discours de haine qui montrent le juif en lui collant une étiquette et en le transformant en criminel.
00:37:04 On l'a écouté et tout.
00:37:06 Allez-y, finissez votre phrase, je vous laisse finir votre phrase, pardon.
00:37:10 Oui, je voulais simplement dire qu'on écoute les discours de LFI et leur condamnation bidon.
00:37:17 On écoute aussi des autres discours, je rappelle quand même la prise de parole de Védrine.
00:37:23 Védrine a osé dire qu'Israël empoisonnait les puits.
00:37:28 Mais c'est une des accusations des plus horribles,
00:37:32 une accusation qu'on trouvait dans le protocole des sages de Sion.
00:37:35 Donc toute cette horreur est en train de ressortir
00:37:38 et aujourd'hui certains se sentent des chevaliers en voulant attaquer des juifs
00:37:42 alors que ce ne sont que des criminels, des assassins, des ordures
00:37:45 et des gens qu'il faut emprisonner, punir, punir de manière très très forte.
00:37:50 Parce que les juifs sont en danger certes, mais la France est en danger.
00:37:54 Gilles Tailleb, si vous le permettez, j'en reviens vers vous dans un instant.
00:37:58 Il y a beaucoup de choses que vous soulevez,
00:38:00 notamment une forme d'encouragement politique.
00:38:04 Jean-Luc Mélenchon est particulièrement visé
00:38:06 et beaucoup de députés de la France Insoumise ces derniers mois et encore ces dernières heures.
00:38:10 On le verra avec Yoann dans un instant.
00:38:12 Vous vous posiez la question bien sûr de la personne qui a commis cet acte ignoble.
00:38:17 Je voudrais justement, si vous voulez bien rester avec nous quelques instants,
00:38:20 qu'on entende Amaury Bucault pour les questions de police, justice.
00:38:23 Amaury, est-ce qu'on en sait plus ?
00:38:24 Et en effet, la première question qu'on se pose tous,
00:38:26 est-ce que l'agresseur de Marco a été arrêté à l'heure où l'on se parle ou pas ?
00:38:30 Alors il n'est pas arrêté, mais ce qu'on sait c'est que la police a présenté à Marco
00:38:36 différentes photos de personnes qui auraient pu être son agresseur
00:38:40 parce que cette personne qu'il a agressée apparemment était régulièrement dans le quartier,
00:38:44 était connue de certaines personnes et il aurait reconnu sur les photos,
00:38:48 à plus de 80% la photo de son agresseur.
00:38:51 Donc il serait identifié.
00:38:53 Maintenant il faut que la police l'interpelle, ce qui n'est pas forcément simple.
00:38:56 Je ne sais pas quelle est sa situation.
00:38:58 En tous les cas, ce qu'on sait, c'est que la description qu'en fait la victime,
00:39:01 il est probablement avec des troubles psychiatriques
00:39:04 et c'est bien sûr ce qui va après être très important pour la suite juridique de cette affaire.
00:39:09 Là, à ce stade, Marco, son calendrier, son agenda des prochains jours,
00:39:13 c'est des rendez-vous en permanence à l'hôpital, notamment aux UMJ,
00:39:17 pour faire évaluer ses blessures, pour avoir des opérations aussi médicales évidemment.
00:39:21 Et puis j'ai pu m'entretenir ce soir avec son avocate qui me disait
00:39:24 qu'elle se préparait déjà maintenant pour le combat en civil pour avoir obtient des réparations
00:39:28 puisque quand même là depuis son agression, ce qu'elle dit c'est qu'il ne dort plus.
00:39:31 Il est effectivement traumatisé par ce qui lui arrive.
00:39:34 Et puis il le dit lui-même, on va écouter d'autres témoignages, Julien, si vous voulez bien.
00:39:38 Il ne veut plus porter une kippa dans la rue, il a très peur.
00:39:41 - Eh bien c'est exactement ce qu'il nous dit, on écoute ce deuxième extrait. Merci Amoury.
00:39:46 - Est-ce que vous avez peur vous aujourd'hui en vous baladant dans la rue ?
00:39:50 - Non, si là, si je suis sorti j'ai eu des angoisses.
00:39:55 J'ai eu des angoisses, j'ai eu des angoisses, j'étais... je n'ai pas bien avec les gens.
00:39:59 J'avais un sentiment de colère contre tout le monde.
00:40:05 J'en voulais mais... j'en voulais aux gens, les gens me regardaient bizarrement,
00:40:09 ils me regardaient, c'est normal qu'ils me regardent.
00:40:12 Vu la gueule que j'ai, c'est normal qu'ils me regardent.
00:40:15 Mais moi j'avais... j'avais envie de crier quoi.
00:40:19 J'ai envie de leur dire que ce n'est pas bon ce que vous m'avez fait, ce n'est pas bien.
00:40:24 - Retourner à la synagogue avec une kippa, vous allez le refaire ?
00:40:27 - Non, je ne vais pas le faire, j'ai peur.
00:40:31 J'ai peur, je n'ai pas envie de...
00:40:34 Je suis fragile, j'ai eu un cancer, je suis en rémission.
00:40:40 Je suis très fragile, je serai à coup de mourir.
00:40:45 - Ça fait froid dans le dos de l'entendre et on a vraiment le cœur gros en écoutant ce monsieur, Gilles Taieb.
00:40:52 Gilles Taieb, je vais vous faire une petite confidence.
00:40:55 J'ai grandi dans ce quartier, j'ai passé 25 ans à 50 mètres de cette synagogue.
00:41:00 Et je vous le dis, j'ai grandi au milieu de musulmans et de juifs.
00:41:05 Une grosse communauté, notamment l'Oubavitch, comme on dit, qui est très insérée dans le quartier.
00:41:11 Je n'ai jamais entendu parler du moindre problème.
00:41:14 Bien au contraire, il y avait une vraie communion entre ces différentes communautés.
00:41:20 Et une dégradation qui est forte, qui est insupportable.
00:41:23 Comment est-ce qu'on peut l'expliquer ?
00:41:25 C'est seulement dû, selon vous, aux récents événements du 7 octobre et aux discours politiques de certains,
00:41:31 ou c'est plus profond que ça ?
00:41:33 - Alors Julien, moi aussi j'ai grandi dans ces quartiers, donc je connais bien ces quartiers.
00:41:38 J'ai grandi avec des musulmans, avec des juifs, avec des chrétiens.
00:41:40 J'étais dans les écoles de la République et on était sans problème.
00:41:44 Je n'avais jamais entendu ce genre de choses.
00:41:47 Comment on peut l'expliquer ?
00:41:49 On peut l'expliquer parce qu'il y a aujourd'hui en France le développement d'un islamisme intégriste
00:41:54 qui a pénétré notre société et qui manipule les esprits et qui fait en sorte que ce sont tous lancés
00:42:01 dans une espèce de djihad dont la première victime est le juif.
00:42:05 Mais comme le disaient un certain nombre de terroristes, après vendredi, il y a samedi et dimanche.
00:42:11 - Un commentaire en plateau, Jean-Christophe Rouvy.
00:42:15 On a entendu les explications d'Amaury et surtout, oui, cette dégradation en fait des conditions de vie
00:42:23 pour les juifs en France aujourd'hui.
00:42:26 - Oui, on voit que cette année, il y a trois fois plus d'actes antisémites que l'année dernière.
00:42:32 On voit bien que le 7 octobre 2023, c'était un déclenchement, un détonateur quelque part.
00:42:38 Et dans la société française, aujourd'hui, on voit que c'est ce schisme en fait.
00:42:43 On a des camps les uns contre les autres.
00:42:45 Effectivement, on a des partis politiques qui invectivent, qui attisent.
00:42:50 Et nous, on est gardiens de la paix.
00:42:52 On essaie justement de garder cet équilibre dans la société, entre les différentes communautés.
00:42:57 Alors qu'on ne devrait avoir qu'une seule communauté, quelque part, c'est la communauté française.
00:43:00 Et on ne devrait même pas parler effectivement des religions des uns des autres.
00:43:04 Mais voilà, on en est là aujourd'hui. On va voir tout à l'heure, peut-être un peu plus tard.
00:43:07 - Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui a regretté encore une fois l'importation du conflit entre Israël et Gaza.
00:43:14 Mais ce n'est pas la seule explication. Chacun l'imagine.
00:43:20 - Non, mais c'est facile.
00:43:21 - L'explosion des actes antisémites a démarré le 7 octobre.
00:43:24 Et au 7 octobre, vous le savez évidemment aussi bien que moi,
00:43:27 il n'y avait pas un missile, pas une roquette israélienne qui a été tirée sur Gaza.
00:43:32 C'est à partir du 8 octobre qu'ils ont répondu.
00:43:34 Donc tout ça n'est pas généré, c'est ça que je veux dire, par la réponse.
00:43:38 Quel que soit ce que l'on pense de la réponse israélienne,
00:43:41 ce n'est pas ça qui a généré ce accord en Asie.
00:43:44 - Les Français juifs ne sont pas responsables de...
00:43:46 - Je crois qu'on peut...
00:43:47 - Si je peux me permettre, Jean-Sébastien, j'arrive à vous ensuite.
00:43:50 - Ah, ce Jean-Sébastien.
00:43:51 - Pardon.
00:43:52 - Il faut que l'on constate effectivement que l'islam politique gagne du terrain en France.
00:43:57 On le voit, on ne peut pas faire autre chose que de le voir.
00:44:01 En même temps, on ne sait pas si c'est une personne non plus qui avait cette optique-là.
00:44:06 Il peut y avoir effectivement une personne dérangée qui regarde tous les jours,
00:44:11 notamment avec les réseaux sociaux, encore une fois, avec les TikToks, etc.
00:44:14 Toutes les images qui arrivent.
00:44:16 Et c'est des gens qui s'emparent d'un sujet et qui, effectivement, veulent régler des comptes.
00:44:20 Alors après, oui, il y a de l'antisémitisme.
00:44:22 C'est une réalité.
00:44:23 Mais nous, encore une fois, on est là pour combattre cet antisémitisme.
00:44:26 On arrêtera cette personne et elle sera traduite devant la justice.
00:44:29 - Juste encore un extrait de cette longue interview que Fabrice Elsner a réalisée.
00:44:33 Et Johan, vous reprenez.
00:44:34 - Vous vous sentez triste aujourd'hui ?
00:44:39 - Oui.
00:44:40 - Pour la France ?
00:44:42 - Ben, pour la France, oui.
00:44:44 Beaucoup.
00:44:48 Je suis triste que les Français ne prennent pas confiance
00:44:51 dans ce qui s'est en train de se passer dans leur pays.
00:44:53 Et que ça s'arrête pas, parce qu'il y a beaucoup de Français qui sont aussi victimes d'agression.
00:44:59 Les Français de la souche.
00:45:01 Ils se font insulter depuis The Push, The Pédé, de toutes sortes de noms.
00:45:06 Et ils ne parlent pas plein, ils sont écœurés.
00:45:08 Ils ont marre, ils baissent la tête, ils ont peur.
00:45:11 Parce que le Français, c'est pas un méchant.
00:45:13 C'est gentil, le Français.
00:45:15 - Yann Uzay.
00:45:17 - Oui, simplement...
00:45:18 - Très digne, ce monsieur.
00:45:19 - Évidemment, très très digne.
00:45:21 Beaucoup de force et beaucoup de courage,
00:45:23 parce que ce qu'il avait eu était évidemment traumatisant.
00:45:25 Mais Jean-Christophe Couville disait "c'est peut-être quelqu'un de dérangé".
00:45:28 Les actes antisémites ont bondi de 1000% depuis le 7 octobre.
00:45:32 Donc arrêtons d'aller chercher des personnes dérangées.
00:45:35 Ce ne sont pas des personnes dérangées, ce sont...
00:45:37 - Des antisémites latins ?
00:45:38 - Mais on va pas aller chercher.
00:45:39 Il y en a qui sont aussi dérangés, ça n'a pas de sens.
00:45:41 - Non, mais à 99,9%, ce sont des antisémites.
00:45:44 - On peut être dérangé, antisémite ?
00:45:46 - Non, mais l'antisémite dans ce pays...
00:45:48 - Être antisémite, c'est être dérangé.
00:45:49 - Être antisémite, c'est être dérangé, effectivement.
00:45:50 Mais on est avant tout antisémite.
00:45:52 Et dans ce pays, l'antisémitisme, il est latent.
00:45:55 Alors il a sauté aux yeux de tout le monde le 7 octobre,
00:45:57 mais il gagne du terrain depuis des années et des années,
00:46:00 précisément parce que l'islamisme a lui aussi gagné du terrain.
00:46:04 Ça, c'est une réalité.
00:46:06 L'islamisme qui est présent notamment sur les réseaux sociaux,
00:46:09 qui touche particulièrement les jeunes,
00:46:11 qui essaie d'embrouiller les cerveaux de toute la jeunesse musulmane
00:46:14 en leur faisant croire que le juif est leur ennemi, etc.
00:46:17 Donc il est évident qu'il y a un lien direct
00:46:20 et que l'antisémitisme dans ce pays gagne du terrain depuis des années
00:46:24 et qu'il se manifeste là aux yeux de tout le monde.
00:46:27 - Gilles Tailleps, ce monsieur a envie de quitter la France.
00:46:29 Je voudrais que vous entendiez ce dernier extrait et que vous réagissiez.
00:46:32 - J'ai envie de partir.
00:46:37 J'ai envie de quitter la France.
00:46:39 Mais en même temps, je ne peux pas.
00:46:42 Je ne peux pas la quitter.
00:46:44 Ma maison ne me rapporterait pas assez d'argent
00:46:47 pour pouvoir partir avec ma fille, ma petite fille.
00:46:49 Je n'aurais pas les moyens de m'installer en Israël.
00:46:51 C'est trop cher.
00:46:53 Je n'ai pas les moyens.
00:46:55 - Parce que ce que vous aimeriez aujourd'hui, c'est de repartir en Israël ?
00:46:57 - Oui.
00:46:59 Ma fille, ma petite fille, même si je vendais ma maison,
00:47:02 je n'aurais pas les moyens.
00:47:04 C'est très cher.
00:47:06 J'ai une petite retraite et ma fille n'a pas l'argent.
00:47:09 Elle ne pourrait pas.
00:47:12 Je suis bloqué. Je suis coincé.
00:47:15 - Mais vous avez envie de quitter la France ?
00:47:17 - Oui.
00:47:19 Je ne me reconnais pas à travers la population française.
00:47:25 Je ne me reconnais pas à travers ces gens.
00:47:28 Ni physiquement, ni intellectuellement.
00:47:31 Au niveau du vocabulaire, c'est la pire des choses.
00:47:35 Un vocabulaire que je ne comprends pas.
00:47:37 Je ne sais pas ce que c'est, cette langue.
00:47:39 - Vous vous rendez compte, Gilles Taillem, que ce monsieur préfère...
00:47:43 Quand bien même l'attachement des Juifs à Israël est une chose,
00:47:47 mais si j'enlève cet attachement,
00:47:49 cet homme préfère aller vivre dans un pays en guerre
00:47:52 que de vivre dans le pays où il a grandi, j'en suis sûr.
00:47:56 - Il a effectivement grandi dans cet arrondissement.
00:47:59 - Il a grandi dans le 20e arrondissement.
00:48:01 Et il préfère aller dans un pays en guerre.
00:48:03 Vous vous rendez compte ?
00:48:05 - Je m'en rends compte et je suis tellement peiné.
00:48:08 Parce que faire son alias, c'est un choix personnel, c'est un choix de vie.
00:48:12 Mais partir en Israël pour fuir l'antisémitisme,
00:48:16 c'est une tâche sur la France.
00:48:18 Et dans cette France, comme vous l'avez dit, Julien,
00:48:20 et comme le disent tous les intervenants,
00:48:23 une France dans laquelle on a grandi, dans laquelle on a partagé...
00:48:27 On est des citoyens français, bon sang !
00:48:30 Et si on choisit de partir, ce sera pour d'autres raisons.
00:48:34 Mais si c'est parce que l'antisémitisme devient
00:48:37 ce qu'il est en train de devenir,
00:48:39 et que des juifs n'ont plus leur place dans la société française,
00:48:43 qu'ils sont obligés de retirer leur kippa,
00:48:45 qu'ils sont obligés de retirer leur mezuzah,
00:48:47 qu'ils vont se cacher, non, c'est plus une vie.
00:48:50 C'est le problème devant lequel on est.
00:48:53 Et comme l'a dit tout à l'heure Joshua,
00:48:56 il y a l'islamisme qui s'est développé depuis de nombreuses années.
00:49:00 Et puis on parle, c'est vrai, de problèmes mentaux.
00:49:03 Mais ça ne doit pas être une excuse aujourd'hui.
00:49:06 Ça ne doit pas être une excuse pour les problèmes mentaux.
00:49:08 Trois ou deux gens se cachent derrière ça,
00:49:10 alors que ce sont des criminels,
00:49:12 que ce sont des gens qui sont les véhicules,
00:49:14 ou bien les serviteurs d'une idéologie peut-être qui les dépassent.
00:49:18 Mais en tout cas, il y a une intelligence derrière,
00:49:20 qui les manipule et qui les fait devenir ce qu'ils sont aujourd'hui.
00:49:23 Quel terrible révélateur que le pogrom du 7 octobre, Gilles.
00:49:27 On attendait une empathie mondiale, générale,
00:49:30 et voilà ce qui est obtenu aujourd'hui.
00:49:32 C'est lamentable.
00:49:34 Le 7 octobre, on a eu une journée d'empathie générale, et encore.
00:49:38 Dès le 7 octobre au soir, il y avait déjà des actes antisémites,
00:49:42 il y avait déjà des appels à manifester,
00:49:44 alors qu'Israël, comme vous l'avez dit, Julien, n'avait pas encore attaqué.
00:49:47 C'est un révélateur.
00:49:49 C'est quelque chose qui nous a explosés au visage, les uns et les autres.
00:49:54 C'est quelque chose peut-être qu'on refusait d'imaginer,
00:49:57 qu'un pogrom soit encore possible.
00:50:00 En 2023, et que le plus jamais ça d'après la Shoah,
00:50:06 ben, c'était plus valable.
00:50:09 Et il risque d'y avoir encore.
00:50:12 C'est pour ça qu'il faut rester fort, et qu'il ne faut pas baisser les bras.
00:50:16 Gilles Tailleb, est-ce que vous avez encore 5-6 minutes à nous accorder,
00:50:19 si vous le voulez bien, parce que je voudrais qu'on aille dans le versant politique,
00:50:24 parce que ces dernières heures, parallèlement à cette affaire de vendredi,
00:50:27 et l'agression de ce monsieur, des réactions politiques ont visé,
00:50:32 et je me tourne vers vous, Yoann Uzay, Jean-Luc Mélenchon,
00:50:35 avec cette question qui revient, inlassablement, encore une fois,
00:50:38 depuis le 7 octobre, Jean-Luc Mélenchon est-il antisémite ?
00:50:40 La question est posée depuis ce funeste jour,
00:50:43 et les menaces terroristes, et les massacres terroristes en Israël,
00:50:46 une question, et des réponses, je le disais, ces dernières heures,
00:50:50 encore de plus en plus claires de la part de ses adversaires politiques.
00:50:53 Oui, vous parlez de massacre terroriste, Julien,
00:50:55 voilà par exemple un mot que Jean-Luc Mélenchon, on le sait,
00:50:58 a toujours refusé de prononcer, et qu'il refuse toujours de prononcer encore aujourd'hui.
00:51:02 Certains de ses camarades insoumis ont même qualifié le Hamas de groupe de résistance,
00:51:07 sans susciter, évidemment, l'émoi de leur leader.
00:51:10 Alors, on ne va pas rappeler l'ensemble des propos odieux tenus par Jean-Luc Mélenchon
00:51:13 depuis le 7 octobre, la liste est tellement longue qu'il nous faudrait, hélas, trop de temps.
00:51:17 Le garde des Sceaux a retenu une provocation parmi tant d'autres,
00:51:21 trois semaines après les attaques terroristes du 7 octobre,
00:51:24 Jean-Luc Mélenchon avait moqué le déplacement de Yael Brone-Pivet en Israël,
00:51:28 la présidente de l'Assemblée nationale avait été accusée d'être allée camper à Tel Aviv
00:51:33 pour encourager les massacres.
00:51:35 Pour Éric Dupond-Moretti, il semble évident que Jean-Luc Mélenchon est antisémite.
00:51:40 Mélenchon et ses amis de l'FI, on ne peut citer pas nos carons,
00:51:45 bon par les hommes en porte et d'autres guiraux,
00:51:47 ils arment les tueurs antisémites ?
00:51:49 Pardon, ils ?
00:51:50 Ils arment les tueurs antisémites ?
00:51:52 En tous les cas, ils les nourrissent.
00:51:54 Ils les nourrissent ? Donc ils peuvent favoriser le passage à l'acte ?
00:51:57 C'est ce que je vous ai dit.
00:51:58 Notamment que M.Éric Caron avait à travers ses...
00:52:00 C'est ce que je vous ai dit.
00:52:02 Il y a les mots, les mots de haine, et il y a les actes.
00:52:08 Mélenchon c'est un antisémite, Éric Dupond-Moretti ?
00:52:10 En tous les cas, il s'exprime comme un antisémite.
00:52:13 Il s'exprime comme un antisémite ?
00:52:14 Bah écoutez...
00:52:15 Donc c'est un antisémite.
00:52:16 Il s'en défend.
00:52:18 Oui, mais vous ?
00:52:19 Mais quand il dit de Yael Brompivé qu'elle est partie camper,
00:52:22 voyez, camper, parlier...
00:52:24 Elle est partie de sa famille qui a été exterminée à Auchemut.
00:52:26 Non, non, mais bien sûr, le choix des mots pour encourager le massacre,
00:52:29 je réponds oui à votre question.
00:52:31 Oui, c'est un antisémite.
00:52:32 Oui.
00:52:33 Hein, mais dites-le.
00:52:34 Bah je vous le dis.
00:52:35 Éric Dupond-Moretti qui s'exprimait donc hier sur Radio Gilles,
00:52:38 les propos du garde des Sceaux approuvés ce matin sur CNews
00:52:41 par le député Renaissance, Carl Olive.
00:52:43 Bien sûr que Jean-Luc Mélenchon est antisémite,
00:52:47 on le voit non pas, mais on ne le voit pas simplement dans ses paroles.
00:52:52 On le voit sur les actes.
00:52:53 Quand je dis que la France insoumise est un danger pour la société,
00:52:56 on s'en rend compte tous les jours, avec des cocottes minutes, je le disais,
00:53:00 où parfois nos jeunes, notamment dans les quartiers,
00:53:03 sont insufflés de plusieurs mensonges.
00:53:05 Et dix mensonges n'entraînent pas une vérité.
00:53:07 Donc au micro de Frédéric Aziza, M. Moretti, notre garde des Sceaux,
00:53:11 a dit ce qu'il avait sur le cœur et partagé par, je crois,
00:53:15 une majorité de celles et ceux qui savent précisément
00:53:17 comment se conduise la France insoumise.
00:53:19 Jean-Luc Mélenchon qui souhaite la mise en place de sanctions économiques
00:53:23 contre le gouvernement israélien, à l'instar de celles qui frappent la Russie
00:53:26 depuis son invasion de l'Ukraine.
00:53:28 Il souhaite également que les athlètes israéliens participent,
00:53:31 comme les Russes, sous bannière neutre aux Jeux olympiques.
00:53:34 Pour lui, Israël et la Russie seraient donc deux pays semblables,
00:53:37 responsables d'avoir déclenché une guerre.
00:53:40 C'est à cause de ce genre de comparaison abjecte
00:53:43 dont Jean-Luc Mélenchon est désormais coutumier,
00:53:45 que l'antisionisme conduit à l'antisémitisme.
00:53:48 L'agression dont on vient de parler d'un sexagénaire
00:53:51 pris pour cible au cœur de Paris,
00:53:53 parce que juif au cri de "c'est toi qui tue les gens à Gaza",
00:53:56 en est hélas une nouvelle illustration.
00:53:59 - Gilles Tailleb, vous venez d'entendre ces différentes réactions politiques.
00:54:04 Je rappelle que 436 actes antisémites avaient été répertoriés en 2022,
00:54:09 alors qu'ils ont été 1676 en 2023.
00:54:14 Il y a les actes et puis il y a les paroles.
00:54:16 Est-ce que certaines paroles nourrissent l'antisémitisme ?
00:54:19 Je sais que la réponse est un petit peu dans la question.
00:54:22 - Ça fait longtemps que l'on montre du doigt LFI, Jean-Luc Mélenchon,
00:54:28 Obono, toute cette clique qui est devenue
00:54:32 les porteurs de l'islamisme anti-israélien et antisémite.
00:54:36 Oui, Jean-Luc Mélenchon et les LFI sont des antisémites.
00:54:40 Et je l'accuse aujourd'hui.
00:54:42 - Il y a quelque chose, et j'aurais pu poser cette question au garde des Sceaux,
00:54:47 Gilles Tailleb, pourquoi on ne porte pas plainte contre Jean-Luc Mélenchon
00:54:51 puisque l'antisémitisme est un délit ?
00:54:53 - Je crois qu'il y a des associations qui essayent d'avancer
00:54:58 sur le problème de dépôt de plainte.
00:55:01 Mais Jean-Luc Mélenchon est aujourd'hui très malin,
00:55:04 et il est encore très malin parce qu'il est diabolique, ce gars.
00:55:08 Et il faut être sûr d'avoir tous les éléments pour ne pas lui donner
00:55:12 une tribune sur laquelle on ne pourrait pas avoir satisfaction.
00:55:16 Donc c'est à l'étude, mais il faut le dire, le répéter, le montrer sans cesse.
00:55:21 Et comme je le disais juste avant, je l'accuse aujourd'hui
00:55:26 d'être derrière chaque hématome, derrière chaque point de future,
00:55:32 derrière chaque fracture qu'a subi Marco,
00:55:35 parce qu'à force de parler comme il parle, il a armé et il a donné du poids
00:55:41 à un islamisme antisémite dont il est aujourd'hui le fer de lance et le défenseur.
00:55:47 - Merci Gilles. Je reviens vous voir dans une minute pour peut-être un mot de conclusion.
00:55:51 Je voudrais juste qu'on voit aussi ensemble et un commentaire, pourquoi pas avec vous Maxime aussi.
00:55:55 Thomas Porte, pardon, parce que c'est vrai que Gilles Tailleb n'a pas mentionné
00:55:59 le député et la fille Thomas Porte. Il aurait pu le faire parce que ce tweet, moi je m'interpellais.
00:56:03 "Quelle honte de s'en prendre à une personne âgée".
00:56:07 Alors déjà, c'est un homme d'une soixantaine d'années, c'est surtout parce qu'il est juif
00:56:11 qu'on s'en est pris à lui. "Cette agression antisémite est inqualifiable.
00:56:16 Soutien total à cette personne". Merci monsieur le député pour ces mots.
00:56:20 "En revanche, n'en doutez pas, votre place est en France et la République se tient à vos côtés".
00:56:26 Est-ce qu'il se rend compte de ce qu'il dit le député Thomas Porte ?
00:56:30 Ce monsieur est français en fait. On n'attend pas du député Thomas Porte
00:56:34 qu'il dise à ce monsieur que sa place est en France. Ce monsieur est français.
00:56:37 Mais on sait à côté de qui Thomas Porte ? C'est un peu marginalisé.
00:56:41 Je ne sais pas si je suis à l'intérêt de ce tweet, mais moi j'ai été choqué.
00:56:44 En fait, il ne se rend pas compte de ce qu'il dit ou écrit.
00:56:47 Ils sont toujours sur un fil et à travers ce tweet, je trouve que l'on comprend un petit peu comment il pense.
00:56:54 Vous trouvez que ce tweet est honnête et sincère ?
00:56:56 Ça je n'en sais rien. Je trouve qu'il a quand même une dimension très politique tout simplement.
00:57:01 Je ne peux pas m'en faire juger.
00:57:03 Effectivement, énormément de choses et notamment le fait qu'il y a une partie des Français
00:57:08 qui ne sont pas pour eux réellement des Français.
00:57:11 Et on se souviendra quand même que quand il y a eu 40 Français qui sont décédés en Israël le 7 octobre,
00:57:16 ils ont eu beaucoup de mal à reconnaître que des compatriotes avaient été tués
00:57:21 sur un territoire autre que le territoire national.
00:57:24 Donc effectivement, il ne faut pas oublier où est la place de Alephi.
00:57:27 Après, sur l'attaque antisémite qu'on a vue et sur cette personne qui est Marco,
00:57:33 je n'ai pas envie d'avoir de tristesse ou de peine parce que je pense que ce serait donner du crédit à ces islamistes.
00:57:43 Moi, j'ai de la colère.
00:57:44 - Attendez, on ne sait pas qui a agressé ce monsieur. Soyons prudents, s'il vous plaît.
00:57:50 - Si j'ai bien compris, c'était au nom de l'IASA et de la Palestine.
00:57:54 C'est moi qui ai été dit.
00:57:56 - Mais il y a peut-être des gens qui ne sont pas musulmans et qui ont de la haine du juif
00:57:59 et qui sont antisionistes aussi.
00:58:00 - Il y a des discours pro-islamistes qui sont tenus.
00:58:03 - J'entends très bien, mais je voudrais qu'on cadre bien les choses.
00:58:06 - Mais c'est effectivement ce qui a été tenu quand même.
00:58:08 C'est un propos islamiste qui a été tenu, si j'ai bien compris.
00:58:11 Mais moi, ce qui me gêne, c'est que ça fait quand même 30 ans.
00:58:15 Et le rapport Robin, par exemple, de 2004, le disait, que la montée de l'islamisme
00:58:19 et donc la montée de la conflictualisation de la société française, elle existe.
00:58:24 Et là, on est là, on est choqués, on est étonnés qu'en 2024.
00:58:27 Moi, je ne suis pas étonné ni choqué.
00:58:29 Malheureusement, il y a des actes antisémites en France.
00:58:30 Je vous le dis sincèrement, je ne suis pas étonné.
00:58:32 C'est la concrétisation d'un abandon.
00:58:34 - De telle banalisation.
00:58:35 - Non, mais c'est un abandon du vivre ensemble à la française.
00:58:40 C'est un abandon de la défense de nos valeurs.
00:58:42 C'est un abandon du combat contre les valeurs obscurantistes
00:58:46 que peut représenter l'islam radical en France.
00:58:48 Ça fait 20 ans que quand vous ouvrez la bouche en disant
00:58:51 "Attention, l'islam radical", vous êtes désigné comme un mec d'extrême droite.
00:58:54 Et moi, je me souviens très bien, il y a 10-15 ans, quand je faisais un peu de politique
00:58:57 et que je disais "Vous savez, l'islam politique, dans les banlieues, on me disait
00:59:00 "Ah, toi, t'es un facho".
00:59:01 Et j'avais en face de moi qui ?
00:59:02 J'avais en face de moi des candidats de l'UMP, des candidats d'UPS
00:59:05 qui me montraient du doigt parce que je désignais tout simplement
00:59:07 une radicalisation dans les banlieues.
00:59:08 Et aujourd'hui, ce sont ces gens-là qui viennent nous dire
00:59:10 "Ah, c'est quand même pas bien ce qu'on est en train de vivre,
00:59:13 vous imaginez les actes antisémites".
00:59:15 Mais attendez, mais Coco, quand vous étiez au pouvoir pendant 20 ans,
00:59:17 vous avez fait quoi ?
00:59:18 Vous avez rien fait, vous avez fermé les yeux
00:59:20 parce que vous pensiez avoir les voix des islamistes pour vous faire réélire.
00:59:22 Et vous avez laissé progresser l'islamisme dans notre pays.
00:59:25 Donc moi, c'est pas de la peine, parce que Marco, il a pas besoin de peine aujourd'hui.
00:59:28 Marco, ce qu'il exprime, c'est pas un besoin de tristesse,
00:59:31 c'est un besoin de combat.
00:59:32 Et ce qu'il veut, c'est qu'on combatte à ses côtés et aux côtés de l'ensemble des Français
00:59:36 qui veulent défendre les valeurs de la France et les valeurs de la République
00:59:39 et qui veulent combattre l'islam politique.
00:59:41 Donc c'est pas de la peine qu'on va lui donner aujourd'hui, c'est un combat réel.
00:59:43 Carrément, un mot, on va se rapprocher du journal de Maureen et Gilles Tailleb conclura,
00:59:48 mais à chaque fois qu'on évoque ce sujet, j'ai en tête les mots de Rachel Khan
00:59:53 sur le plateau de Laurence Ferrari il y a quelques semaines
00:59:55 qui parlait de LFI de Jean-Luc Mélenchon et qui disait
00:59:57 "Ce sont plus nos adversaires politiques, ce sont nos ennemis".
01:00:00 Mais moi j'aime pas quand même quand on bascule et on commence à désigner des ennemis
01:00:04 ou quoi que ce soit parce que je trouve qu'on accentue peut-être un peu les fractures.
01:00:08 Je suis d'accord par ailleurs que certains discours, l'ambiguïté d'être toujours un peu sur la ligne,
01:00:13 d'istiller certains messages, ne pas condamner fermement quand il y a eu l'attaque du 7 octobre,
01:00:19 pas être capable de dire ces choses-là, ça c'était pour moi inacceptable.
01:00:23 Et on l'a dit tout à l'heure aussi, toute la question de cette radicalisation
01:00:27 des discours haineux de l'islamisme radical, il y a plusieurs sources aussi à l'antisémitisme
01:00:33 et je pense qu'on peut le dire aussi, la critique par exemple.
01:00:37 S'il y a des gens qui veulent critiquer le gouvernement Netanyahou, sa réplique en ce moment,
01:00:41 moi je pense que ça se fait, tout se fait, on peut avoir une idée là-dessus.
01:00:45 Si on a une pensée pour les civils palestiniens, donc oui bien sûr on peut le faire.
01:00:54 Le problème c'est quand on bascule sur la haine des Israéliens, la haine des Juifs
01:00:59 et ça on le voit en ce moment et ça c'est totalement inacceptable.
01:01:02 Ensuite sur les accusations d'antisémitisme, moi je me dis,
01:01:06 si on se met à donner par exemple des étiquettes comme ça,
01:01:10 à ce moment-là peut-être il faut effectivement saisir en justice, sinon qu'est-ce qu'on fait?
01:01:14 C'est toujours très insidieux et pas forcément attaquable.
01:01:21 Je trouve quand même que c'est dangereux quand on commence à basculer comme ça.
01:01:25 Je ne peux pas sonder le corps et l'âme des gens,
01:01:31 mais quand même à un moment donné si on a des indices clairs
01:01:35 et qu'on bascule dans l'antisémitisme, il faut le dénoncer et la justice doit faire son travail.
01:01:40 Il est 23h30 Gilles Taib, on va devoir marquer une coupure pour notre JT,
01:01:44 mais j'aimerais si vous le voulez bien qu'en quelques secondes on dise un dernier mot ensemble.
01:01:48 Je me souviens également de ce récent entretien de Jean-Luc Mélenchon
01:01:51 qui disait à propos des juifs de France "je me sens abandonné par ceux que j'ai défendu toute ma vie,
01:01:55 jamais nous n'avons manqué à notre devoir ni au principe qui le fonde"
01:01:59 et il estimait donc ne plus être soutenu par les juifs qu'il a toujours défendu.
01:02:05 Ça vous a provoqué quoi comme sentiment?
01:02:09 Un sentiment d'égo.
01:02:12 Je vous dis aujourd'hui, on est comme l'a dit tout à l'heure,
01:02:15 aujourd'hui il faut être dans le combat, Marco demande le combat, Marco demande des sanctions,
01:02:19 notre République doit se défendre parce qu'on ne peut plus laisser les choses avancer telles qu'elles le font maintenant
01:02:25 et quand vous parlez Karima de fracture, il y a une fracture, on ne va pas dire qu'elle n'existe pas,
01:02:30 elle est là la fracture, on ne va pas trouver du politiquement correct pour parler d'un fait.
01:02:37 Il y a une fracture aujourd'hui et cette fracture ne peut être réparée
01:02:41 que si on élimine le facteur qui fait qu'elle ne cicatrisera jamais,
01:02:47 c'est-à-dire le racisme, l'antisémitisme est là et il empêchera la fracture et cette cicatrice de se refermer
01:02:55 parce qu'il est alimenté en permanence par des êtres odieux et lamentables
01:02:59 comme LFI, Jean-Luc Mélenchon et son équipe.
01:03:02 Merci infiniment Gilles Tailleb d'avoir pris le temps de nous répondre en ce lundi soir.
01:03:06 Je rappelle que vous êtes bien sûr le vice-président du conseil représentatif des institutions juives de France.
01:03:12 Merci beaucoup et à très bientôt, je l'espère.
01:03:15 On est un tout petit peu en retard, le rappel de l'actualité de 23h32 de Maureen Vidal
01:03:20 et puis on a deux sujets que j'aimerais vraiment évoquer ensemble,
01:03:23 l'expulsion validée par la justice de Lima Majoubi aujourd'hui
01:03:27 et puis ce qui se passe dans cette école de Nîmes qui est maîtrisée par les dealers,
01:03:32 les élèves, les profs ne peuvent quasiment plus y rendre.
01:03:34 Maureen Vidal.
01:03:35 L'interruption volontaire de grossesse officiellement inscrite dans la constitution.
01:03:46 Le Parlement a voté ce lundi avec 780 voix pour et 52 contre, une première mondiale.
01:03:53 A cette occasion, explosion de joie devant la tour Eiffel scintillante ce soir
01:03:58 avec le slogan "Mon corps, mon choix" projeté sur la Dame de Fer.
01:04:02 Dans l'affaire Pierre Palmade, le parquet de Melun demande un procès pour homicide et blessure involontaire.
01:04:08 Un renvoi en procès pour le comédien de 55 ans mais pas pour les deux hommes
01:04:12 qui l'accompagnaient dans le véhicule au moment de l'accident.
01:04:14 Les motivations des qualifications pénales retenues dans le réquisitoire définitif n'ont pas été communiquées.
01:04:19 La décision finale revient à la juge d'instruction chargée de l'enquête.
01:04:23 Enfin, l'affiche des Jeux olympiques et paralympiques dévoilée aujourd'hui au musée d'Orsay.
01:04:30 Elle sera placardée dans tout Paris dès cette semaine.
01:04:33 Dessinée par l'illustrateur Hugo Gattoni, coutumier des fraises,
01:04:36 ces affiches lui ont demandé 2000 heures de travail.
01:04:39 Une affiche surréaliste et foisonnante en forme de diptyque.
01:04:43 Merci beaucoup chère Maureen.
01:04:47 Dans cette actualité morose, est-ce qu'on peut revoir cette affiche ?
01:04:50 Je vais vous dire franchement, je n'aime pas dire du bien des Jeux olympiques
01:04:53 mais là je suis obligé.
01:04:54 Franchement, je trouve ça magnifique.
01:04:56 Je trouve ça très beau, très bien pensé.
01:04:58 C'est superbe.
01:05:00 En plus, il y a un petit jeu, vous savez comme la bande dessinée où est Charlie,
01:05:04 vous devez trouver ce petit personnage avec un pull bariolé,
01:05:07 vous devez trouver des petites mascottes des Jeux qui sont cachées un petit peu partout.
01:05:11 On voit que Marseille est représentée en haut à gauche,
01:05:13 les vagues de la Polynésie française, les différents sites olympiques.
01:05:18 Moi, je trouve ça magnifique.
01:05:20 C'est un 10/10 pour moi ce dessin, cette affiche.
01:05:22 Il y a une référence à l'exposition universelle.
01:05:24 Bien sûr, avec le Grand Palais aussi.
01:05:26 Le Grand Palais où il y aura les épreuves d'excrime.
01:05:28 Les couleurs et le côté pastel et autres, c'est magnifique.
01:05:30 Vous êtes très pastel vous.
01:05:32 Oui, le drapeau français.
01:05:34 Au moins, il y a eu des lieux faits qu'Anne Hidalgo aurait un meilleur bilan carbone.
01:05:37 Oh là là.
01:05:38 C'était Jean-Sébastien Ferjou dans un concours de...
01:05:44 Qu'il a renu un vrai chien.
01:05:46 La justice a validé aujourd'hui l'expulsion de Mahjoub Mahjoubi.
01:05:50 Le tribunal administratif de Paris a rendu sa décision aujourd'hui
01:05:53 après avoir examiné vendredi dernier une requête déposée par l'imam
01:05:58 qui a été expulsé le 22 février vers la Tunisie.
01:06:00 Il est accusé, je le rappelle, d'avoir proféré des appels à la haine
01:06:03 visant les femmes, les juifs, la France dans ses prêches.
01:06:06 Imam de la ville de Bagnoles sur 16 dans le Gard.
01:06:09 Il était donc interpellé et expulsé le 22 février.
01:06:13 Célia Barotte nous en dit un petit peu plus.
01:06:15 Le juge des référés du tribunal administratif de Paris
01:06:19 a estimé que les propos tenus par l'imam Mahjoubi sont suffisamment graves
01:06:22 pour justifier son expulsion hors de France.
01:06:25 Dans un communiqué, le tribunal administratif de Paris a expliqué
01:06:29 que ces propos ne s'inscrivent pas dans le cadre des valeurs de la République française.
01:06:33 Notamment lorsqu'il s'en est pris à notre drapeau
01:06:35 qu'ils opposent les musulmans avec les non-musulmans,
01:06:38 qu'ils incitent à la haine envers les juifs et Israël
01:06:40 et qu'ils font l'apologie du djihad et de la charia.
01:06:43 De plus, pour le tribunal administratif de Paris,
01:06:45 cette décision ne porte pas une atteinte grave
01:06:47 et manifestement illégale à sa liberté d'aller et de venir.
01:06:51 Ou encore à sa vie privée et familiale.
01:06:54 Enfin, il ne ressort pas des pièces du dossier
01:06:56 que les traitements nécessités par l'état santé de l'imam
01:06:59 ne seraient pas disponibles en Tunisie.
01:07:02 Mais l'avocat de l'imam Mahjoubi, maître Samir Amroun,
01:07:05 a annoncé qu'il faisait appel de cette décision auprès du Conseil d'Etat.
01:07:09 On va voir ce que disait le ministre de l'Intérieur
01:07:12 à propos de cette nouvelle aujourd'hui.
01:07:14 Jean-Christophe Couvy, la justice confirme l'expulsion de l'imam
01:07:17 qui incite clairement au séparatisme et insulte à notre drapeau.
01:07:20 Sur mon instruction, les services du ministère
01:07:23 continueront grâce à nos nouvelles lois à lutter avec efficacité.
01:07:27 J'y arrive contre tous les prêcheurs de haine.
01:07:30 Commentaire ? C'est une victoire pour le ministre de l'Intérieur ?
01:07:33 Non, surtout pour la France.
01:07:35 Il n'y a pas que le ministre de l'Intérieur.
01:07:37 C'est lui qui a porté ça.
01:07:39 Il y a eu tellement de revers sur le précédent.
01:07:41 Voilà, bye bye, au revoir l'imam.
01:07:43 Et puis next, parce que le prochain, il va falloir faire le vide.
01:07:46 Le prochain, pardon Jean-Christophe,
01:07:48 le prochain, c'est peut-être l'imam Mahjoubi lui-même,
01:07:50 puisque cette décision, évidemment,
01:07:52 fait l'objet d'un appel au Conseil d'État.
01:07:54 Derrière le Conseil d'État, vous savez qu'il y aurait
01:07:56 éventuellement un autre recours qui serait la Cour européenne
01:07:58 des droits de l'homme.
01:08:00 Il crache sur la France, l'imam Mahjoubi,
01:08:02 mais il ferait tout pour la retrouver.
01:08:04 Il donnerait tout pour la retrouver.
01:08:05 D'après ce que j'avais compris, ici c'était Satan.
01:08:07 On vivait vraiment sur une terre remplie.
01:08:09 En fait, effectivement, il fait tout pour revenir.
01:08:11 Alors qu'on lui a facilité, justement,
01:08:13 quelque part, le travail, puisqu'il est allé sur une terre sainte.
01:08:17 Voilà, donc au moins, on le laisse, il est bien.
01:08:20 Et nous, surtout, c'est que nous, les enfants,
01:08:22 non mais dans les quartiers, etc.,
01:08:24 n'ont pas besoin de personnages comme ça.
01:08:26 Il faut maintenant qu'on erre un petit peu,
01:08:29 parce qu'on a un problème.
01:08:30 Encore une fois, c'est ce qu'on dit tout le temps,
01:08:32 mais il y a l'islam de France et l'islam en France.
01:08:35 Ici, en France, on est un islam de tolérance, normalement.
01:08:38 Et donc tous les gens qui profèrent ces discours de haine,
01:08:41 ces discours honte les uns contre les autres,
01:08:43 encore une fois, il y a la religion et les religieux,
01:08:46 c'est souvent les religieux qui posent des problèmes dans les religions.
01:08:48 - Ah bon oui ?
01:08:49 - Je venais à vous demander si c'est une victoire de Gérard Darmanin,
01:08:51 je ne sais pas si vous vous souvenez, mais il y a deux semaines,
01:08:54 on en parlait et vous disiez finalement,
01:08:56 le ministre de l'Intérieur est impuissant, il fait ça,
01:08:58 mais il ne peut rien faire.
01:08:59 Quand même, moi je me dis que c'est quand même...
01:09:00 - Attendez la fin des recours.
01:09:01 - Non mais bien sûr, mais c'est quand même une très bonne nouvelle,
01:09:04 je trouve déjà, pour le pouvoir politique,
01:09:05 de se dire que quand même,
01:09:06 si un ministre de l'Intérieur veut prendre une sanction,
01:09:09 puisque c'est quand même une sanction envers cet homme,
01:09:11 qu'il, la justice lui donne raison
01:09:13 et qu'il n'est pas tout de suite désavoué par le système judiciaire
01:09:16 qui viendrait à chaque fois contre le pouvoir politique,
01:09:18 qui est quand même censé avoir le pouvoir,
01:09:20 et je me dis quand même que c'est un signal envoyé fort
01:09:23 à tous les autres imams qui se disent,
01:09:25 bon ben quand même, il y a des expulsions qui fonctionnent,
01:09:27 et effectivement, on va voir ce qu'il va se passer en Allemagne,
01:09:29 mais je trouve que c'est très bien que Gérard Darmanin
01:09:31 ait très vite répondu à cette polémique,
01:09:33 en expulsant cet imam,
01:09:35 et que finalement, la justice lui donne raison,
01:09:37 et que même si le combat judiciaire n'est pas fini pour lui,
01:09:40 je pense que la France marque un bon point.
01:09:42 - Et ce qui est vrai également,
01:09:44 c'est qu'à travers ces différentes séquences,
01:09:46 il y a eu l'imam Iqussien, il y a celui-ci,
01:09:48 et puis il y a évidemment beaucoup d'autres parties
01:09:51 immergées de l'iceberg qu'on ne voit pas,
01:09:55 et cet islamisme radical grandissant,
01:09:57 notamment sur les réseaux sociaux,
01:09:59 touchant les jeunes,
01:10:01 et on se pose cette question, pourquoi est-ce que...
01:10:04 Et ça revient aussi à l'affaire de Marco,
01:10:06 où je parlais de ce quartier de la rue des Hortos,
01:10:08 où les Juifs et les musulmans ont toujours cohabité
01:10:10 dans une sérénité absolue,
01:10:12 pourquoi il n'y avait pas ce problème
01:10:14 avec les premières, les deuxièmes générations ?
01:10:16 Il y avait un sentiment d'appartenance
01:10:18 qui semble s'étioler avec le temps.
01:10:20 Alors Jean-Sébastien, si vous voulez,
01:10:22 puis Maxime qui voulait prendre la parole également.
01:10:24 Deux rapides, s'il vous plaît, de réponses concises.
01:10:26 - Mais parce qu'il y a eu une instrumentalisation de l'islam
01:10:28 depuis 30 ans par l'idéologie,
01:10:31 d'une part, du Wahhabite,
01:10:33 le royaume d'Arabie Saoudite a notamment exporté
01:10:36 cette vision de l'islam,
01:10:38 c'est plus ou nettement moins le cas maintenant.
01:10:40 Le prince héritier saoudien a d'ailleurs,
01:10:42 même en Arabie Saoudite, très largement changé la ligne.
01:10:44 On ne se rend pas compte de la radicalité
01:10:46 du changement qu'il impose,
01:10:48 avec des méthodes qui ne sont pas fondamentalement démocratiques,
01:10:50 mais de la radicalité du changement qu'il impose
01:10:52 à l'Arabie Saoudite.
01:10:54 Et après, il reste, on a reçu l'émir du Qatar,
01:10:56 Emmanuel Macron considère que le Qatar est un allié
01:10:58 inconditionnel, en quelque sorte,
01:11:00 de la France.
01:11:02 Le Qatar supporte, soutient et finance
01:11:04 l'idéologie des frères musulmans,
01:11:06 et c'est cette idéologie-là aussi
01:11:08 qui s'est répandue dans les mosquées françaises
01:11:10 et sur les réseaux sociaux.
01:11:12 Et nous n'avons que trop longtemps
01:11:14 fermé les yeux, dans un premier temps,
01:11:16 d'ailleurs, en ayant cette espèce d'illusion
01:11:18 que pour acheter la paix sociale dans les quartiers,
01:11:20 finalement, les imams l'achèteraient.
01:11:22 On s'est rendu compte à quel point
01:11:24 c'était tragique, avec des parents
01:11:26 ou des grands-parents qui ne reconnaissent plus
01:11:28 leurs enfants, parce que l'islam
01:11:30 d'Afrique subsahéienne
01:11:32 ou l'islam du Maghreb
01:11:34 n'avaient rien à voir, justement,
01:11:36 avec cet islam des frères musulmans
01:11:38 ou l'islam wahhabite.
01:11:40 - Maxime, juste avant que vous répondiez, je veux juste qu'on voit ce petit reportage
01:11:42 pour avancer un peu dans le sujet
01:11:44 et vous serez le premier à réagir.
01:11:46 Parce qu'on se dit que le problème en France,
01:11:48 c'est que notre modèle, notre récit
01:11:50 n'accroche plus auprès d'une partie de la population,
01:11:52 mais d'une manière encore plus générale,
01:11:54 le modèle occidental n'évoque plus rien
01:11:56 à une partie des gens, et je voudrais qu'on se demande
01:11:58 et qu'on fasse un parallèle avec ce qui se passe
01:12:00 en Grande-Bretagne. Après les nombreuses
01:12:02 manifestations pro-palestiniennes dans le pays
01:12:04 depuis le 7 octobre qui ont conduit à des débordements,
01:12:06 le Premier ministre a tiré véritablement
01:12:08 la sonnette d'alarme ces dernières heures
01:12:10 et le pointe du doigt les extrémistes
01:12:12 qu'il qualifie de "poison".
01:12:14 La démocratie britannique
01:12:16 est-elle en danger face à l'islamisme,
01:12:18 notamment ? Regardez ce sujet, je voudrais qu'on en dise
01:12:20 un mot parce que forcément, ce sont nos très
01:12:22 proches voisins et ça nous rappelle à notre propre histoire.
01:12:24 - Devant le Péron
01:12:26 de sa résidence,
01:12:28 Richie Sunak met en garde, face aux
01:12:30 extrémistes de tous bords qu'il qualifie
01:12:32 de "poison", la plus vieille démocratie
01:12:34 du monde est en danger.
01:12:36 - À de trop nombreuses reprises
01:12:38 ces derniers temps, nos rues ont été prises d'assaut
01:12:40 par des petits groupes hostiles à nos valeurs
01:12:42 et sans respect pour nos traditions démocratiques.
01:12:44 - Depuis le 7 octobre,
01:12:50 des manifestations pro-palestiniennes
01:12:52 sont régulièrement organisées dans les rues de Londres,
01:12:54 comme ici, devant le Parlement.
01:12:56 Le lendemain, sur la façade
01:12:58 de l'horloge la plus célèbre du monde,
01:13:00 le slogan jugé antisémite
01:13:02 "De la rivière à la mer"
01:13:04 a été projeté et autorisé
01:13:06 par les autorités.
01:13:08 Une diffusion jugée inacceptable
01:13:10 par le Premier ministre. Face à ces
01:13:12 manifestations devenues aussi plus violentes
01:13:14 au fil des semaines, Richie Sunak
01:13:16 affirme que des sanctions seront prises.
01:13:18 - Le ministre de l'Intérieur
01:13:20 a donné pour instruction de retirer leurs droits
01:13:22 de séjour aux personnes munies d'un visa
01:13:24 qui choisissent de répandre la haine
01:13:26 ou aux manifestants qui cherchent à intimider les gens.
01:13:28 - Le gouvernement britannique dévoilera
01:13:32 dans les prochaines semaines un nouveau cadre
01:13:34 pour lutter contre l'extrémisme.
01:13:36 - Maxime Thiebaud,
01:13:38 les signes d'un islam politique et conquérant
01:13:40 ne cessent de se multiplier autrement.
01:13:42 Est-ce que ça nous alerte, nous, Français ?
01:13:44 - Oui, ça nous alerte,
01:13:46 parce qu'on a les exemples même en France.
01:13:48 Mais vous savez, la politique horreur du vide.
01:13:50 Donc à partir du moment où vous ne défendez plus vos valeurs
01:13:52 et que vous n'êtes plus là pour dire
01:13:54 qu'il y a un socle national, qu'il y a des convictions,
01:13:56 qu'on doit être même capable de mourir pour ces dernières,
01:13:58 forcément, à un moment, s'installe
01:14:00 le dos de convictions politiques,
01:14:02 notamment l'islamisme. Parce qu'il ne faut quand même pas
01:14:04 oublier que les jeunes aujourd'hui qui se retrouvent
01:14:06 derrière l'islamisme radical, ils ont été captés
01:14:08 alors qu'il y a un vide sidéral dans notre société
01:14:10 à transmettre des valeurs. On a eu beaucoup de mal
01:14:12 à transmettre certaines convictions.
01:14:14 On a supprimé le service national. L'éducation nationale,
01:14:16 il faut quand même dire la réalité, en 30 ans,
01:14:18 a quand même particulièrement périclité.
01:14:20 Et puis la nation... - Et on a un modèle complètement
01:14:22 différent de celui des britanniques.
01:14:24 - Mais c'est toutes les sociétés.
01:14:26 - Ils vivent la même chose que notre société, à un degré supérieur.
01:14:28 - Les révolutions culturelles des années 60,
01:14:30 qu'a connues l'ensemble de l'Europe,
01:14:32 ce qu'on appelait mai 68 en France,
01:14:34 ça a été la fin des nations,
01:14:36 ça a été la fin de socle commun. Et sur 40-50 ans,
01:14:38 le vide qui a été créé a été comblé
01:14:40 par d'autres pensées politiques
01:14:42 et notamment l'islamisme radical.
01:14:44 - Il faudrait juste qu'on cite, et chacun va dire un petit mot,
01:14:46 il nous reste 3 minutes, les amis, la députée conservatrice,
01:14:48 ex-ministre de l'Intérieur,
01:14:50 limogée d'ailleurs par Ritchie Sunak
01:14:52 il y a quelques mois, Suela Braverman,
01:14:54 qui dit, et qui met les pieds dans le plat,
01:14:56 comme on pourrait le dire,
01:14:58 la vérité est que les islamistes,
01:15:00 les extrémistes et les antisémites
01:15:02 sont désormais aux commandes.
01:15:04 Et elle parle de son pays, la Grande-Bretagne.
01:15:06 - Non mais il est évident que
01:15:08 c'est le modèle du multiculturalisme
01:15:10 qu'on a vanté pendant des années,
01:15:12 si ce n'est des décennies, qui est en train de leur
01:15:14 exploser au visage. Alors c'est particulièrement
01:15:16 vrai au Royaume-Uni parce que
01:15:18 le multiculturalisme est un mode de vie.
01:15:20 - C'est l'essence de ce...
01:15:22 - Et effectivement, faire nation au Royaume-Uni,
01:15:24 on voit bien que ça n'a pas le même sens que pour nous
01:15:26 parce qu'il faut quand même dire que ce qui est projeté
01:15:28 sur Big Ben, c'est-à-dire
01:15:30 cette phrase, cette inscription absolument surréaliste
01:15:32 de la mère aux Jourdains, ça n'est rien d'autre
01:15:34 que le fait d'appeler au génocide
01:15:36 du peuple israélien.
01:15:38 Ça veut dire cela. Est-ce que vous vous rendez compte ?
01:15:40 C'est comme si on projetait ça sur la tour Eiffel,
01:15:42 ça paraît avraisemblable parce qu'on a ce problème
01:15:44 dans une moindre mesure en France,
01:15:46 mais on voit là qu'on touche bien du doigt
01:15:48 les limites du multiculturalisme
01:15:50 et qu'effectivement,
01:15:52 le nombre de personnes
01:15:54 immigrées au Royaume-Uni
01:15:56 pose manifestement de plus en plus
01:15:58 de problèmes parce que le peuple britannique
01:16:00 maintenant se retrouve dans une situation
01:16:02 qui est absolument impossible.
01:16:04 - Allez, commentaire succinct, s'il vous plaît.
01:16:06 - Un grand paradoxe au Royaume-Uni,
01:16:08 je crois que c'est Suela Braverman justement
01:16:10 dont vous parliez qui en faisait état,
01:16:12 1 300 000 personnes se sont installées au Royaume-Uni
01:16:14 l'année dernière. Donc il y a un moment
01:16:16 où de toute façon, quelle que soit l'origine
01:16:18 des gens concernés, ça devient très difficile
01:16:20 à intégrer. Et juste pour vous faire sourire,
01:16:22 vous savez ce qu'a fait ce week-end
01:16:24 l'organisme public britannique
01:16:26 en charge du patrimoine ? - Dites-moi.
01:16:28 - Il a déclaré que le mur d'Adrien,
01:16:30 vous savez ce mur d'Adrien qui a été construit
01:16:32 à peu près en 120 et quelques
01:16:34 après Jésus-Christ
01:16:36 pour lutter contre l'invasion des barbares,
01:16:38 était une icône gay
01:16:40 parce que l'empereur Adrien aurait eu des relations
01:16:42 avec des hommes. Donc voilà. Mais ça montre bien.
01:16:44 Pourquoi je vous raconte ça ? Parce que ça montre le décalage.
01:16:46 En réalité, il a pu aussi dire que Adrien
01:16:48 puisqu'il construisait un mur contre les barbares
01:16:50 était une icône anti-migrant.
01:16:52 Mais c'est tellement absurde.
01:16:54 Mais tout ça pour vous dire que quand un pays
01:16:56 renonce à ce point-là, quand un pays s'imprègne
01:16:58 à ce point-là de ces espèces
01:17:00 d'illusions
01:17:02 woke, ou walkiste, ou éveillé
01:17:04 ou éclairé, on les appellera
01:17:06 comme on veut, c'est un pays
01:17:08 qui n'est plus capable effectivement d'avoir une conception
01:17:10 de ce qu'il est lui-même.
01:17:12 - Si possible, deux fois 30 secondes entre Karim Abrik et
01:17:14 Jean-Christophe Coville, les amis. Je suis désolé.
01:17:16 - Non mais on parle de la Grande-Bretagne, du multiculturalisme.
01:17:18 Je peux vous en parler aussi au Canada
01:17:20 parce que c'est inscrit le multiculturalisme.
01:17:22 En fait, c'est que ça devient
01:17:24 finalement la sacralisation
01:17:26 des revendications des minorités
01:17:28 et par peur de
01:17:30 passer pour raciste, intolérant
01:17:32 ou quoi que ce soit, c'est finalement
01:17:34 la société qui adapte ses lois
01:17:36 et finalement son mode de vie
01:17:38 à certains nouveaux arrivants
01:17:40 plutôt que l'inverse et c'est un peu
01:17:42 ce qu'on observe aujourd'hui.
01:17:44 - En gros, la peur, et pour conclure Jean-Christophe Coville,
01:17:46 la peur d'être taxé
01:17:48 d'islamophobe est insurmontable
01:17:50 pour les politiques, c'est la définition
01:17:52 même du pas de vague,
01:17:54 ce qui est en train de se passer en Grande-Bretagne.
01:17:56 - Oui, enfin, en Grande-Bretagne, c'est aussi compliqué.
01:17:58 Effectivement, il y a les communautés,
01:18:00 c'est vraiment la société en silo
01:18:02 et c'est ce qu'on est en train
01:18:04 d'avoir dans notre pays et c'est pour ça qu'il faut se battre.
01:18:06 Nous, on a aussi la laïcité et je regarde
01:18:08 par exemple les policiers anglais, effectivement,
01:18:10 il y a les SIC qui mettent les turbans,
01:18:12 il y a les voiles pour les femmes policières
01:18:14 qui sont de confession musulmane, etc.
01:18:16 Et nous, en France, on n'a pas ça. Ça, on a la laïcité
01:18:18 et on ne doit jamais céder là-dessus.
01:18:20 Et là, effectivement, c'est un choc pour
01:18:22 le Commonwealth, j'allais dire, parce que
01:18:24 on voit bien que c'est cette idée-là
01:18:26 d'intégrer des peuples
01:18:28 et c'est très compliqué.
01:18:30 Aujourd'hui, c'est comme le pétard,
01:18:32 ça leur pète à la figure et ils sont en train de...
01:18:34 Ça se fume pas. Non, non, mais...
01:18:36 - Je me suis réveillé.
01:18:38 - J'étais pas sûr d'avoir saisi.
01:18:40 - Et c'est leur problématique.
01:18:42 C'est leur problématique, effectivement.
01:18:44 Et on ne veut surtout pas tomber là-dedans.
01:18:46 Et c'est pour ça que la laïcité, c'est encore
01:18:48 une fois, chez nous, c'est une pierre
01:18:50 d'édifice de notre système.
01:18:52 - Pardon de vous couper un peu court,
01:18:54 les amis, mais malheureusement, il est
01:18:56 l'heure de rendre... Ah, maintenant, là, je suis vraiment très...
01:18:58 - La prochaine fois. - Sinon, vous remboursez
01:19:00 de la publicité qui passera pas.
01:19:02 C'est sur vous, Karima, ce soir.
01:19:04 C'est pour vous. Je suis désolé, pardon.
01:19:06 Vraiment, on aura l'occasion de revenir sur ces
01:19:08 sujets très importants et récurrents.
01:19:10 Thomas Leroy, Martin Mazur, Coralie de Leplace
01:19:12 ont préparé cette émission. Je les en remercie.
01:19:14 L'édition de la nuit, ce soir, c'est avec
01:19:16 Michel Dos Santos.
01:19:18 Barbara Durand, plutôt.
01:19:20 C'est encore... C'est aussi bien à chaque fois.
01:19:22 Merci, pardon. Allez, bonne nuit.
01:19:24 J'arrête les frais. Bonne nuit à tous. À demain.
01:19:26 *Rires*