Soir Info (Émission du 05/03/2024)

  • il y a 6 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver en ce mardi soir, soir info qui vous accompagne
00:00:06 comme chaque soir jusqu'à minuit, sans aucune interruption, en compagnie de Gabriel Cluzel
00:00:09 ce soir.
00:00:10 Bonsoir cher Gabriel, j'espère que vous êtes en forme parce qu'il y a l'un de vos
00:00:13 acolytes qui est très en forme, je pense à Pierre Lelouch notamment qui a été très
00:00:17 énergique.
00:00:18 J'en en dirai pas plus pendant les secondes qui ont précédé l'émission, ancien ministre
00:00:21 bien sûr, spécialiste de politique internationale, Kevin Bossuet.
00:00:25 Et chanteur.
00:00:26 Et chanteur mais bon ça ça reste entre nous normalement.
00:00:27 Professeur d'histoire en banlieue parisienne.
00:00:29 Bonsoir cher Kevin, bonsoir à Philippe Guibert qui vend la mèche donc, ancien directeur
00:00:33 du service d'information du gouvernement.
00:00:35 Amaury Buco pour la police et justice.
00:00:39 Bonsoir cher Amaury, très jolie pull à fermeture éclair dont vous avez le secret.
00:00:44 Et évidemment Yohann Pizai qui est avec nous ce soir dans la bonne humeur et dans le sérieux
00:00:51 également puisque nous sommes ensemble pour décrypter l'actualité qui va nous emmener
00:00:55 sur le terrain de la guerre russo-ukrainienne.
00:00:57 Puisqu'Emmanuel Macron a dans un premier temps, donc pour ce premier thème, continué
00:01:01 d'afficher un ton particulièrement ferme face à la Russie de Vladimir Poutine depuis
00:01:06 Prague aujourd'hui.
00:01:07 Il a appelé donc de nouveau les alliés de Kiev à, je le cite, "ne pas être lâches,
00:01:12 mettant en garde contre l'esprit de défaite qui rôde face à une Russie devenue inarrêtable".
00:01:17 Il a aussi assumé, c'est resté en propos, controversé sur l'option d'un possible
00:01:21 envoi à l'avenir de militaires occidentaux en Ukraine.
00:01:23 Ecoutez un premier extrait du président de la République, il y a de quoi réagir.
00:01:26 Nous abordons à coup sûr un moment de notre Europe où il conviendra de ne pas être lâches.
00:01:34 On ne veut jamais voir les drames qui viennent.
00:01:38 On ne veut jamais voir ce qui se joue.
00:01:41 Et je crois que nos deux pays ont conscience de ce qui est à l'œuvre en Europe.
00:01:48 Le fait que la guerre est revenue sur notre sol, que des puissances devenues inarrêtables
00:01:53 sont en train d'étendre la menace chaque jour de nous attaquer nous-mêmes davantage.
00:02:00 Et il nous faudra être à la hauteur de l'histoire.
00:02:03 Pierre Lelouge, premier décryptage.
00:02:07 Emmanuel Macron, Persiste et Sings, chacun l'aura compris.
00:02:10 Il convient de ne pas être lâches.
00:02:12 Que se cache-t-il selon vous derrière les propos du président de la République ?
00:02:15 On est effectivement devant un moment grave et moi je dois faire attention à ce que je dis
00:02:20 puisqu'il s'agit du président de la République.
00:02:22 Il s'agit de la politique étrangère de notre pays.
00:02:26 Beaucoup de gens connaissent ma position, je ne suis pas du tout sur cette ligne-là.
00:02:33 Je ne comprends pas bien ce qu'il essaye de faire.
00:02:35 J'ai lu avant de venir la presse américaine et allemande, les Allemands sont vingt-debout.
00:02:42 Ils considèrent qu'on n'a pas à leur donner des leçons de courage.
00:02:45 Ils ont mis sur la table 17 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine
00:02:50 alors que la France est très très loin derrière,
00:02:52 même si on joue avec les chiffres à Paris, mais je n'ai pas le temps de rentrer dans les détails.
00:02:58 Le porte-parole de la Maison-Blanche a dit tout à l'heure que
00:03:03 le président Biden avait dit les choses dès le premier jour de la guerre.
00:03:06 Il n'est absolument pas question de mettre des forces...
00:03:10 Je me permets juste de citer le communiqué de la Maison-Blanche puisque vous l'évoquez,
00:03:13 c'est tombé ce soir, il n'y aura pas de troupes américaines engagées sur le sol en Ukraine.
00:03:18 Et vous savez quoi ? Ce n'est pas ce que demande le président Zelensky.
00:03:22 Il demande des outils et des capacités.
00:03:24 Il n'a jamais demandé que des troupes étrangères combattent pour son pays.
00:03:30 Déclaration de John Kirby, précisément le porte-parole du Conseil de sécurité nationale aujourd'hui.
00:03:34 En effet, c'est un tacle indirect au président de la République.
00:03:38 Oui, c'est même plus qu'indirect. C'est ce à quoi je faisais allusion.
00:03:43 J'ai également vu les réactions d'anciens ambassadeurs américains à l'OTAN
00:03:47 d'une férocité rare sur la France et sur le président de la République.
00:03:53 Donc, je ne vais pas en rajouter. Je me perds en conjecture.
00:03:56 Je ne sais pas très bien ce qu'il est en train d'essayer de faire, sauf...
00:04:01 Le résultat le plus évident, c'est d'étaler les divisions à l'intérieur du camp occidental.
00:04:06 C'est la pire des choses qu'on peut faire aujourd'hui,
00:04:09 à un moment où l'Ukraine est en difficulté, où le robinet des armes américaines s'est arrêté.
00:04:15 Soit... Soyons clairs.
00:04:18 En plus, du côté du Kremlin, on le prend pour une nouvelle provocation, à priori,
00:04:21 cette dernière prise de parole, encore une fois.
00:04:23 Soit on comprend ce que dit le président. La Russie est devenue inarrêtable.
00:04:29 C'est un moment de bascule. Dans ce cas-là, c'est très simple.
00:04:32 Il faut dire aux Français qu'on mobilise et qu'on met le pays en économie de guerre.
00:04:36 - Mais ça, les Français ne sont pas pas à l'encontre. - Soit on fait des moulinets verbaux de ce style.
00:04:39 Et la seule chose que l'on fait, c'est diviser l'alliance.
00:04:42 Donc, je ne vais pas rajouter ce soir...
00:04:45 - Parce que heureusement que tu ne rajoutes pas.
00:04:48 - Mais je suis franchement très inquiet de la tournure que ça prend.
00:04:53 Je n'ai pas l'impression d'être lâche, parce que je n'ai pas la même analyse du tout que le président de la République.
00:05:00 L'armée russe, aujourd'hui, a pris une telle recette en Ukraine.
00:05:04 Elle a perdu quelque chose comme 300 000 hommes, 8 000 véhicules, continue de perdre des navires, des avions tous les jours.
00:05:11 Elle est tous au fin état de reprendre la totalité de l'Ukraine, de l'occuper et de l'administrer.
00:05:17 Et après ça, de s'en prendre à l'OTAN. Je n'y crois pas. Une seule minute, je ne comprends pas.
00:05:22 - Il nous donne le sentiment d'une forme d'urgence occidentale, alors que sur le terrain, la réalité de cette guerre...
00:05:29 Et quand vous disiez qu'il nous perd un petit peu également, je vais faire tourner un peu la parole.
00:05:32 Quand vous disiez qu'il nous perd également, il faut regarder, par exemple, ce qui est dit par le président de la République
00:05:37 dans le quotidien tchèque, ces dernières heures.
00:05:41 Et on a l'impression d'un zigzag avec cette déclaration vidéo qu'on vient d'entendre.
00:05:46 Il dit dans la presse tchèque aujourd'hui, nous lançons le débat, à propos toujours de la même thématique.
00:05:51 Nous lançons le débat et réfléchissons à tout ce qu'il est possible de faire pour soutenir l'Ukraine.
00:05:56 J'ai toujours été clair sur le cadre qui était le nôtre.
00:05:59 Nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe et nous refusons d'entrer dans une logique d'escalade.
00:06:05 En réponse à une question, et là, il parle aussi également des troupes qu'il évoquait la semaine dernière,
00:06:10 envoyées donc les troupes occidentales.
00:06:11 En réponse à une question qui m'était posée sur l'envoi des troupes, j'ai répondu que rien n'était exclu.
00:06:15 C'est rien qu'entre deux citations, il y a un zigzag total.
00:06:19 Et vraiment, on est assez perdu quand même par les déclarations et on se demande où il va.
00:06:24 Est-ce qu'il cherche ?
00:06:26 Moi, j'ai l'impression qu'il essaye de corriger un petit peu le tir de sa déclaration hasardeuse.
00:06:34 On va la qualifier comme ça, concernant un éventuel, impossible, une option de troupes françaises ou autres en Ukraine.
00:06:46 Il pourrait avoir raison sur un point, Emmanuel Macron.
00:06:50 Il pourrait avoir raison sur le fait que, compte tenu du blocage américain, du blocage du congrès, du vote du congrès,
00:06:58 la situation de l'armée ukrainienne est incontestablement beaucoup plus difficile qu'elle ne l'était il y a trois mois ou il y a six mois.
00:07:06 Et donc, de ce point de vue là, il pourra avoir une démarche de dire aux européens,
00:07:10 mais collectivement, pas en faisant un coup solitaire, il faut que nous nous mobilisions parce qu'on ne pourra pas compter éternellement.
00:07:18 Et on ne peut déjà plus compter éternellement sur l'aide américaine.
00:07:23 Ça, ça serait une logique qui se défendrait tout à fait, qu'il pourrait complètement concerter, je pense, avec le chancelier allemand, avec les autres dirigeants européens.
00:07:33 Or, bizarrement, ce n'est pas ce qu'il a fait.
00:07:35 Et c'est là où il y a une perte de maîtrise du verbe de la part d'Emmanuel Macron, qui me paraît très gênante dans ce moment là,
00:07:43 alors même qu'il pourrait avoir raison en sonnant un petit peu le toskin,
00:07:47 parce que je pense que la situation de l'Ukraine est bien plus compliquée qu'elle ne l'était il y a quelques mois,
00:07:52 au moment où tout le monde, de façon peut-être un peu aventureuse, pariait sur la contre-attaque ukrainienne,
00:08:01 laquelle contre-attaque n'a pas produit les résultats qu'on espérait.
00:08:04 Écoutez, deuxième extrait, on continue évidemment de commenter avec ceux qui n'ont pas encore pris la parole.
00:08:08 Emmanuel Macron qui rappelle donc qu'il faut être fort face à Vladimir Poutine.
00:08:13 Je ne reviendrai pas sur tous les commentaires qu'il y a pu y avoir, ni nos commentaires, moi-même, mes propos.
00:08:19 Ils étaient clairs, assumés et précis.
00:08:23 Ça fait deux ans maintenant que nous répétons à longueur de conférences de presse, la guerre revient sur le sol européen.
00:08:30 Cela fait deux ans, nous avons révélé l'étendue des matériels déjà livrés, les montants déjà livrés.
00:08:37 Est-ce notre guerre ou n'est-ce pas notre guerre ?
00:08:40 Pouvons-nous nous détourner, considérer que les choses peuvent continuer à se jouer ?
00:08:46 Je ne crois pas.
00:08:47 Et donc c'est un sursaut stratégique auquel j'ai appelé et que j'assume pleinement.
00:08:53 Je suis convaincu que, justement, la clarté assumée de ses propos et ce dont l'Europe avait besoin,
00:09:04 mais allait plutôt demander au président Poutine ce qu'il est prêt à ne pas faire.
00:09:10 Qui a lancé la guerre en Ukraine ? Vladimir Poutine.
00:09:14 Qui menace ?
00:09:16 Nous fassions quoi que nous disions avec l'arme nucléaire, le président Poutine.
00:09:20 Tournez-vous tous vers lui pour savoir, lui, quelles sont ses limites stratégiques.
00:09:24 Mais si chaque jour, nous expliquons quelles sont nos limites face à quelqu'un qui n'en a aucune et a lancé cette guerre,
00:09:30 je peux déjà vous dire que l'esprit de défaite est là qui rôde, pas chez nous.
00:09:37 Mais que nous dit Gabriel, le président de la République ?
00:09:39 Encore une fois, j'ai l'impression qu'à travers son discours, la France va partir seule en guerre contre la Russie.
00:09:45 Et au moins, il faut avoir les moyens de ses ambitions également.
00:09:48 Et a priori, nous ne les avons pas.
00:09:49 Cette inversion de partition, d'une certaine façon, ce que d'habitude, c'est les Américains qui sont en guerre
00:09:55 et nous qui sommes derrière en disant "vous êtes sûrs qu'il faut y aller".
00:09:57 Et là, c'est tout à fait inversé.
00:10:01 Alors, il a des accents tchörtiliens.
00:10:03 Quand il dit "il ne faut pas être lâche", il dit, vous savez la phrase de Tchörtil,
00:10:07 "vous avez préféré le déshonneur à la guerre, vous aurez la guerre et le déshonneur".
00:10:12 Quand il traite les gens de lâches, c'est ça.
00:10:15 C'est toujours cette référence à la dernière guerre, qui est toujours l'horizon indépassable.
00:10:19 Et quand il parle d'esprit de défaite, ça veut dire que dès que quelqu'un commence à lever le doigt en disant
00:10:24 "mais attendez, ce n'est quand même pas très prudent ce que vous êtes en train de dire",
00:10:28 "ah, vous êtes animé par l'esprit inmunique".
00:10:31 Donc, c'est vrai que c'est très compliqué de répondre.
00:10:35 Parce que quiconque émet un bémol est aussitôt, je caricature à peine, accusé d'intelligence avec l'ennemi
00:10:42 ou à minima de lâcher.
00:10:43 Moi, j'ai un peu peur de son hubris, je vais vous dire très honnêtement.
00:10:46 Je crois qu'Emmanuel Macron ait des ambitions démesurées et parfois elles me font peur.
00:10:53 Pour l'Europe, pour cette guerre qu'il se sentirait prête à mener,
00:10:57 il ne faut pas oublier que notre pays a perdu l'habitude des guerres conventionnelles.
00:11:01 Absolument, conventionnelles, et la Russie, évidemment, bien plus exercée.
00:11:06 Emmanuel Macron, du fait de son âge, de ce qu'il est, l'ignore aussi,
00:11:11 quoiqu'on en dise, autant que nous.
00:11:12 Donc, c'est vrai que ces choses-là dites de cette façon-là, effraient.
00:11:20 Mais en fait, il cherche à nous faire comprendre à travers la prise de parole de la semaine dernière,
00:11:23 celle encore plus poussée aujourd'hui, en tout cas plus argumentée, on va dire,
00:11:27 aujourd'hui, il cherche à nous faire comprendre que nous sommes à un stade
00:11:30 où la Russie nous menace directement.
00:11:33 Non, je crois que vous vous trompez complètement en réalité.
00:11:36 Ça arrive au meilleur.
00:11:37 Mais pas seulement vous.
00:11:39 C'est-à-dire que...
00:11:40 Tout le monde, tout le monde sauf vous, en fait.
00:11:42 Non, mais il me semble que dans l'esprit du président de la République,
00:11:45 il n'a jamais été question d'envoyer des militaires français
00:11:48 combattre les troupes russes en Ukraine.
00:11:51 Ça n'est pas du tout le sujet.
00:11:54 Quel est le sujet ?
00:11:55 Peut-être, je dis peut-être, c'est une hypothèse,
00:11:57 que d'une manière effectivement très, très maladroite.
00:12:00 Et voyant venir les risques induits par une élection de Donald Trump en novembre prochain,
00:12:05 il a voulu faire comprendre aux Européens qu'il était temps de se réveiller,
00:12:08 de prendre leur sécurité en main,
00:12:10 d'augmenter le budget que les Européens consacrent à la défense,
00:12:14 de s'armer davantage et de se préparer éventuellement...
00:12:17 Mais il est tout seul à le penser ?
00:12:18 Mais non, il n'est pas tout seul à le penser.
00:12:20 Le fait qu'il fallait augmenter les dépenses militaires,
00:12:23 les pays européens sont en train de le faire.
00:12:25 La France le fait et le fait de manière quand même assez importante,
00:12:28 mais les pays européens sont en train de le faire.
00:12:31 Allons, allons, allons, allons.
00:12:33 Comment ça, "allons" ?
00:12:33 On est à peine d'atteindre 2% du budget.
00:12:36 Oui, l'objectif c'est 3%.
00:12:38 Là, on est à 50 milliards, l'objectif c'est 80.
00:12:40 Vous savez combien on dépensait dans les années 50 ?
00:12:44 Non, mais je suis d'accord avec vous.
00:12:46 On parle de réarmement.
00:12:47 Non, mais je suis d'accord avec vous.
00:12:48 On est en train de nous dire qu'on est en 1938.
00:12:49 Il le dit, son mise à faire étrangère le dit.
00:12:52 On est à un moment de bascule.
00:12:53 Non, mais je crois qu'il a voulu faire prendre conscience aux Européens
00:12:56 qu'il ne faudrait plus compter sur les États-Unis
00:12:59 et peut-être aussi a-t-il voulu envoyer un message à Vladimir Poutine.
00:13:02 C'est une autre hypothèse, en lui disant
00:13:04 "Nous soutiendrons l'Ukraine coûte que coûte,
00:13:08 notamment des moyens financiers, nous ne lâcherons pas l'Ukraine".
00:13:10 Donc peut-être était-ce aussi une invitation,
00:13:13 quelque part, à venir à la table des négociations.
00:13:15 Je n'en sais rien, mais ça peut s'entendre.
00:13:18 Pierre Lelouch.
00:13:20 On est dans un discours,
00:13:24 depuis un certain nombre de temps,
00:13:25 depuis une dizaine de jours,
00:13:28 entre lui et ce que martèle son ministre des Affaires étrangères,
00:13:31 on est en 1938.
00:13:33 C'est un moment de bascule.
00:13:36 Donc il appelle tout le monde à se préparer à 1938.
00:13:41 En même temps, il dit qu'il ne veut pas faire la guerre.
00:13:43 Enfin, il dit que la Russie est inarrêtable.
00:13:47 Qu'est-ce qui nous sépare, Pierre, puisque vous utilisez cette comparaison,
00:13:50 qu'est-ce qui nous sépare aujourd'hui,
00:13:52 franchement, objectivement, d'une troisième guerre mondiale ?
00:13:56 Troisième guerre ?
00:13:57 1914.
00:14:00 La seule chose qui nous sépare d'une troisième guerre mondiale aujourd'hui,
00:14:03 c'est les armes nucléaires.
00:14:04 C'est la seule chose qui fait réfléchir les somnambules qui nous gouvernent.
00:14:10 Enfin, arrêtons de jouer à ce jeu.
00:14:14 Non, non, non, je ne joue pas.
00:14:17 Qui joue à nous faire peur ?
00:14:19 Je peux terminer ?
00:14:20 En octobre 2022, je vous recommande de lire ce qui a été publié hier
00:14:25 dans le New York Times,
00:14:27 une très longue étude, très précise, sur ce qui s'est passé en octobre 2022.
00:14:31 En octobre 2022, les troupes russes étaient en déroute.
00:14:35 L'armée ukrainienne les poussait, surtout dans la direction du sud,
00:14:38 et ils n'étaient pas loin de pouvoir traverser le Dnieper
00:14:40 et de foncer vers l'Ukraine.
00:14:42 À ce moment-là, le ministre de la Défense russe,
00:14:45 Sergei Shoigu, a téléphoné à quatre ministres occidentaux,
00:14:50 dont le nôtre, pour lui expliquer, tenez-vous bien,
00:14:53 que les Ukrainiens allaient faire exposer une bombe sale.
00:14:56 Qu'est-ce que c'est qu'une bombe sale ?
00:14:58 Une bombe chimique ?
00:14:59 Non, non, c'est une bombe conventionnelle
00:15:02 autour d'une quantité d'uranium.
00:15:05 Une mini-bombe nucléaire ?
00:15:07 Une bombe radioactive, qui aurait explosé sur le sol ukrainien,
00:15:12 disaient les Russes, et qui aurait déclenché une escalade.
00:15:16 Donc, il prévenait les gouvernements occidentaux
00:15:19 de dire aux Ukrainiens d'arrêter ça, sinon ça se passerait mal.
00:15:23 Dans la foulée, les Américains ont intercepté des conversations
00:15:26 téléphoniques entre des officiers russes,
00:15:29 qui parlaient d'utiliser une bombe nucléaire tactique
00:15:32 pour stopper les divisions ukrainiennes
00:15:36 qui menaçaient le sud de l'Ukraine.
00:15:38 Alors, quand on nous dit qu'il n'y a pas de danger des armes nucléaires,
00:15:41 il y a un danger des armes nucléaires.
00:15:43 La seule chose qui, jusqu'à présent,
00:15:45 a empêché que tout le monde s'en mêle,
00:15:48 comme en 1914 d'ailleurs, et parte pour la gloire,
00:15:51 c'est l'arme nucléaire.
00:15:53 C'est ce que Biden a dit dès le premier jour, on n'ira pas.
00:15:56 On n'ira pas parce qu'on ne veut pas de la Troisième Guerre mondiale.
00:15:58 Philippe reprend.
00:15:59 Deux ans après, on a le président de la République française
00:16:02 qui dit exactement l'inverse.
00:16:04 Toutes les options sont ouvertes.
00:16:08 Je suis obligé de faire peser une incertitude stratégique sur le russe.
00:16:12 Donc, il faut qu'on examine ça.
00:16:14 Immédiatement, tous les autres ont dit pas question.
00:16:17 On ne veut pas entrer en guerre avec la Russie.
00:16:19 D'accord, j'ai bien compris.
00:16:20 Ça, le sujet.
00:16:20 Bon, après, si on pense que cette option est dangereuse,
00:16:25 on a le droit de le dire et on a le droit de ne pas être lâche.
00:16:29 On a le droit de penser aussi que ce n'est peut-être pas l'intérêt national
00:16:32 et qu'on ne partage pas la même position.
00:16:33 Une fois qu'on...
00:16:34 Le président et du ministre des Affaires étrangères.
00:16:36 Philippe Guillouvier, je vous donne juste ce qui a été dit en off
00:16:38 aux journalistes à Prague de la part du président de la République,
00:16:41 encore aujourd'hui.
00:16:42 Quand j'ai parlé dix jours avant du sursaut avec le président Zelensky,
00:16:45 c'était pensé comme tel.
00:16:46 Je pense que si on est passif,
00:16:48 si on fait comme ceux qu'on fait depuis deux ans,
00:16:51 le risque qu'on court, c'est de subir,
00:16:53 de subir des revers sur le terrain,
00:16:55 de subir des déconvenus possibles côté américain.
00:16:57 On doit reprendre de l'initiative
00:16:59 si on veut quand même remporter cette guerre qui est stratégique pour nous.
00:17:03 Tout ça me paraît vrai.
00:17:05 Oui, mais ce que j'entends,
00:17:06 c'est que la France est en guerre contre la Russie.
00:17:08 Mais attendez.
00:17:09 Malgré toute la maladresse de son propos,
00:17:15 le président de la République...
00:17:16 Oui, mais bon, le président de la République française...
00:17:17 Là, on a un débat comme si on allait...
00:17:20 Vraiment, la situation faisait qu'on était en train de mobiliser nos troupes.
00:17:24 Mais enfin, honnêtement...
00:17:25 Oui, je ne parle pas sur du vide, Philippe.
00:17:26 Je termine, je termine.
00:17:27 Oui, mais on ne parle pas sur du vide.
00:17:29 Oui, c'est quand même...
00:17:30 Que cette phrase du président de la République
00:17:31 qui a été extrêmement maladroite et très, très mal calibrée.
00:17:35 C'est pour ça que je parlais de problème de maîtrise du verbe tout à l'heure.
00:17:38 Je crois qu'on en sera tous d'accord.
00:17:40 Mais là où je rejoins Johann Usai,
00:17:42 c'est qu'il n'a quand même pas annoncé qu'il allait envoyer des troupes.
00:17:45 Il faut rester sérieux quand même.
00:17:47 Donc, ne jouons quand même pas trop à nous faire peur.
00:17:50 C'était une façon extrêmement maladroite de poser un vrai problème.
00:17:54 C'est lui qui veut nous faire peur.
00:17:56 Ce que vous venez de dire concernant le HOF,
00:18:00 l'explication qui a été donnée aux journalistes présents à Prague,
00:18:04 va tout à fait dans ce sens.
00:18:05 Parce que la réalité, je le répète,
00:18:07 et c'est ça le vrai sujet, Pierre,
00:18:09 ce n'est pas la guerre nucléaire.
00:18:10 Le vrai sujet, c'est que l'Ukraine est aujourd'hui sur la défensive.
00:18:14 Qu'on sait parfaitement pourquoi,
00:18:16 à cause du blocage par les soutiens de Donald Trump,
00:18:19 du délivraison d'armes qui était prévue aux Ukrainiens,
00:18:23 et que l'Europe doit se préparer à prendre d'une manière ou d'une autre
00:18:27 une forme de relais, en tout cas de montée en puissance.
00:18:30 Personne ne conteste la deuxième partie de ce que vous venez de dire.
00:18:33 C'est ça le sujet.
00:18:35 Ne nous focoulons-nous pas sur une phrase franchement très maladroite.
00:18:39 Mais on voit bien que depuis 10 jours...
00:18:43 Il a vu ses propos, il le dit.
00:18:44 Depuis 10 jours, est-ce que vous avez eu l'impression
00:18:46 qu'on préparait nos armées à débarquer en Ukraine ?
00:18:49 Non.
00:18:49 Donc restons sérieux.
00:18:50 Écoutez juste, et Gabriel va reprendre également...
00:18:53 Le président de la République essaye de rattraper sa bourde d'il y a 10 jours.
00:18:56 Voilà, grande autre façon de rattraper sa bourde, de l'assumer, de persister, et de signer.
00:18:59 Écoutez le général Palomero, nous avons joint sur ce qu'il pense
00:19:03 de cette stratégie du président français.
00:19:05 Moi je comprends le fait que le président français
00:19:12 essaye de reprendre en quelque sorte la main, une sorte de leadership,
00:19:17 pour employer le terme, devant l'incurie, si je puis dire,
00:19:26 américaine.
00:19:26 Dans l'immédiat, il y a urgence.
00:19:29 Nous avons failli.
00:19:30 Nous avons failli dans la fourniture collectivement,
00:19:34 dans ce que nous devions, dans notre engagement pour fournir à l'Ukraine
00:19:38 les armes dont elle avait besoin pour tenir face à la Russie.
00:19:42 Les Ukrainiens tiennent malgré tout, mais ils tiennent à la force de courage.
00:19:47 Ils n'ont pas les munitions nécessaires,
00:19:49 ils n'ont pas les armes nécessaires aujourd'hui pour se battre.
00:19:52 Ils sont obligés de pallier comme ils le peuvent.
00:19:56 Gabriel Cluzel, réaction.
00:19:57 Non mais moi je ne suis pas d'accord avec l'idée
00:20:00 qu'Emmanuel Macron n'aurait pas maîtrisé son verbe.
00:20:03 S'il y a quelque chose qu'il maîtrise parfaitement bien, c'est son verbe.
00:20:07 C'est à peu près la seule chose dans le pays.
00:20:08 Depuis sept ans, Gabriel, on a des...
00:20:11 Des troupes, il a utilisé le mot troupe.
00:20:14 Ça a une signification particulière.
00:20:16 Ce n'est pas des munitions, des aides matérielles diverses.
00:20:21 Et du reste, s'il avait vraiment fait une maladresse rhétorique, sémantique,
00:20:27 eh bien il ne l'aurait pas rattrapé de cette façon-là.
00:20:30 Quand Biden veut dire que les Américains n'iront pas,
00:20:32 tout le monde comprend très bien.
00:20:34 Donc là, en réalité, il revient là-dessus, mais par une ambiguïté.
00:20:39 Évidemment que les Français sont inquiets.
00:20:41 Moi, je ne sais pas vous, mais autour de moi,
00:20:43 je rencontre beaucoup de gens qui sont très inquiets par ces propos.
00:20:46 Et qui me disent, on ne sait pas où on va.
00:20:49 Et qui se disent en plus, c'est une guerre qu'on ne connaît pas.
00:20:52 Ça sera d'une certaine façon une guerre, la guerre des étoiles.
00:20:57 Mais en même temps, la guerre de 14 avec une guerre de tranchées,
00:21:00 comme on peut voir actuellement entre l'Ukraine et la Russie.
00:21:03 Est-ce que les Français y sont préparés ?
00:21:05 Est-ce qu'ils veulent voir leurs enfants partir ?
00:21:07 C'est une vraie question.
00:21:08 Alors, je ne sais pas, vous, vous n'avez peut-être personne d'inquiet autour de vous.
00:21:11 Mais je peux vous dire que ce n'est pas mon cas.
00:21:13 Bon, allez, tout dernier mot, Pierre, pour conclure.
00:21:15 Là où c'est surréaliste...
00:21:16 Est-ce qu'on peut essayer de se rassurer un petit peu ?
00:21:18 Écoutez, je pense que tout ça, c'est de la com'.
00:21:23 C'est ça que je pense.
00:21:25 Je pense qu'il essaye de prendre le leadership de l'Europe
00:21:28 à un moment où les Américains sont affaiblis.
00:21:29 Il la divise pour en prendre le leadership.
00:21:31 Il était perdu du côté des pays du vice-grade, c'est-à-dire les pays de l'Est.
00:21:36 Il avait dit qu'il fallait ne pas humilier la Russie et tout ça.
00:21:40 Ils ne lui ont pas pardonné.
00:21:41 Depuis un certain nombre de mois, il court derrière.
00:21:43 Depuis sa visite à Bratislava, il se présente comme le champion
00:21:47 de l'Europe centrale contre les gros lâches qui ne vont pas y aller.
00:21:50 Sauf que les gros lâches, ils disent "Regardez les chiffres.
00:21:52 Nous, les Allemands, on a mis 17 milliards sur la table.
00:21:55 Vous avez mis 600 millions. Ça ne le fait pas.
00:21:57 Vous voulez vraiment aider les Ukrainiens ? Mais faites-le."
00:21:59 Le problème, c'est que nous payons 30 années de désarmement budgétaire unilatéral.
00:22:04 Il n'y a plus rien dans les stocks.
00:22:06 La vérité, aujourd'hui... Je veux terminer.
00:22:09 Quand on parle de guerre conventionnelle et qu'on se la trouve, il y a des gens...
00:22:12 On double le budget militaire quand même en France en 10 ans.
00:22:13 Le budget militaire...
00:22:14 On peut faire comme critique à Macron.
00:22:16 À Macron, il double en 10 ans.
00:22:17 Mais oui, mais il double à partir de rien.
00:22:20 Il double à partir de rien.
00:22:21 Il a plus de grosses armées qu'en Europe.
00:22:22 Mais enfin !
00:22:23 Et sans les États-Unis, il ne me semble rien.
00:22:24 On a 200 chars de...
00:22:26 Oui.
00:22:26 Punaise.
00:22:27 Mais je veux dire, c'est un tout petit peu mon métier, quoi.
00:22:30 On est en train de parler de quoi ?
00:22:31 On est en train de parler de 200 chars de combat en France,
00:22:34 200 en Allemagne, 150 en Angleterre.
00:22:36 Ils n'ont même plus les narins pour faire marcher un porte-avions en Angleterre.
00:22:40 C'est ça, le désarmement budgétaire.
00:22:42 On manque de tout.
00:22:43 Il a été encore beaucoup plus important.
00:22:44 Et en même temps, les rapports parlementaires vous disent qu'on ne peut tenir que quelques jours.
00:22:48 De quoi nous sommes en train de parler ?
00:22:52 De quelle guerre on parle ?
00:22:53 Sinon, on a risque d'escalade nucléaire.
00:22:55 C'est ça qui est grave.
00:22:56 Ce qu'on retient, c'est que c'est de la communication risquée,
00:23:00 mais c'est de la communication et que le président de la République
00:23:03 ambitionne de prendre les rênes un petit peu en termes de leadership européen.
00:23:07 C'est ce qu'il essaye de faire, oui.
00:23:08 Bon.
00:23:09 Thème suivant.
00:23:11 Je voulais que vous commentiez cette petite séquence savoureuse,
00:23:13 chers amis, avant de passer à la suite.
00:23:15 Mathilde Panot, vous le savez,
00:23:16 chef de groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale,
00:23:19 qui milite comme beaucoup d'insoumis
00:23:22 pour que la France reconnaisse l'État de Palestine au sein de l'ONU,
00:23:25 comme 139 autres pays d'ailleurs.
00:23:27 Mais s'est-elle placée la Palestine sur une carte, Madame Panot ?
00:23:31 Interviewée ce matin sur Public Sénat,
00:23:33 la députée du Val-de-Marne, présidente du groupe Nupes à l'Assemblée,
00:23:35 donc n'a pas su répondre quand le journaliste lui a demandé
00:23:37 si cette région se situait à l'ouest ou à l'est du fleuve Jourdain.
00:23:41 Regardez.
00:23:43 – Vous appelez à la reconnaissance par la France de l'État de Palestine.
00:23:46 Vous avez déposé une proposition de résolution,
00:23:48 je crois, à l'Assemblée nationale.
00:23:50 Cet État de Palestine, il se situe à l'est ou à l'ouest du Jourdain ?
00:23:56 Du fleuve Jourdain ?
00:23:57 – Pourquoi cette question ?
00:23:58 – Pour savoir où vous situez l'État de Palestine à venir.
00:24:01 – Nous, nous appuyons sur les résolutions de l'ONU.
00:24:04 – Oui, mais physiquement, géographiquement,
00:24:06 vous le situez où cet État de Palestine ?
00:24:09 – Je ne comprends pas votre question.
00:24:10 Je m'appuie exactement sur les résolutions de l'ONU.
00:24:13 – Très bien, mais la France insoumise demande la création,
00:24:15 la reconnaissance par la France, je crois, de l'État de Palestine.
00:24:18 – Oui, comme 138 pays l'ont déjà fait dans le monde,
00:24:20 eh bien nous faisons comme les 138 pays et comme l'ONU.
00:24:23 – Géographiquement, c'est à l'ouest du Jourdain ?
00:24:25 Du fleuve Jourdain ?
00:24:27 – Mais je ne sais pas, en fait,
00:24:28 je ne sais pas ce que vous essayez de me faire dire,
00:24:29 donc en fait, je ne vais pas aller vers des choses qui…
00:24:31 – Où vous situez l'État de Palestine ?
00:24:33 – Sur le droit international, point sur le droit international,
00:24:36 sur ce qui a été dit sur le droit international.
00:24:38 – On va informer Madame Pannot, comme ça la prochaine fois,
00:24:41 elle n'aura pas à botter en touche.
00:24:43 Vous voyez, le Jourdain sépare Israël de la Jordanie,
00:24:47 ou la Cisjordanie, bien sûr, et donc, vous le voyez,
00:24:51 la Palestine se trouverait donc à l'ouest du Jourdain,
00:24:54 à l'est de la mer Méditerranée.
00:24:57 Ce qui est sûr, c'est qu'on l'a mis en bas de l'écran,
00:24:59 c'est un peu facile, mais on pouvait difficilement s'en priver.
00:25:01 Kevin Bossuet, professeur d'histoire géographie,
00:25:03 Mathilde Pannot est un peu à l'ouest sur cette question.
00:25:06 – Oui, elle est complètement à l'ouest, et on voit bien que sur ce sujet,
00:25:10 elle a ajouté l'incompétence à l'indécence.
00:25:14 Et quand vous demandez à beaucoup de gens qui disent qu'ils soutiennent la Palestine,
00:25:19 vous vous rendez compte qu'ils ne savent même pas placer la Palestine sur une carte.
00:25:22 Il y a notamment Simon Mousse, qui est un journaliste,
00:25:25 qui avait fait ça dans la rue en interrogeant des pro-palestiniens,
00:25:28 et on avait vu qu'ils étaient incapables de placer la Palestine.
00:25:32 Donc, on se retrouve dans une situation,
00:25:35 il y a une Madame Pannot qui perd, évidemment, complètement de son crédit,
00:25:38 et on sent bien que derrière tout ça, depuis le 7 octobre,
00:25:41 à la France Insoumise, il y a un électoralisme puant,
00:25:46 parce que le but c'est d'aller draguer, en effet, une partie de l'électorat des banlieues,
00:25:52 c'est de mettre en avant l'aspect identitaire des choses,
00:25:55 surfer sur l'antisionisme qui n'est que le fauné de l'antisémitisme,
00:25:59 et le fond, quand on regarde bien, ils n'y connaissent absolument rien.
00:26:03 Je dis que ça en dit long un petit peu du naufrage de la France Insoumise
00:26:07 et de son incapacité finalement à offrir des grilles d'analyse
00:26:12 à la hauteur de leur véhémence à l'Assemblée nationale.
00:26:15 - Ça m'a aussi fait penser à ce micro-trottoir que j'avais vu devant une université américaine
00:26:18 où il y avait des étudiants walkistes qui scandaient "from the river to the sea",
00:26:22 du fleuve à la mer, donc, et le fleuve Jourdain, bien sûr, tout le monde l'aura compris,
00:26:27 sauf qu'il y a quelqu'un, un journaliste ou je ne sais plus qui, un youtubeur,
00:26:29 était venu les voir, "the river", quel fleuve ?
00:26:33 Et à la moitié étaient un petit peu circonspects,
00:26:36 n'étaient pas capables de dire de quel fleuve ils parlaient,
00:26:38 alors que c'est juste un slogan qui appelle à la mort et à l'extinction de l'État d'Israël.
00:26:44 Elle brille par son incompétence sur cette question-là.
00:26:47 Ses électeurs, par contre, elle sait parfaitement où il se trouve.
00:26:50 - Oui, à l'évidence, mais j'ai longtemps pensé, comme Kévin, que la France Insoumise,
00:26:53 que ses dirigeants, en tout cas une partie d'entre eux, étaient dans une stratégie électorale,
00:26:58 de draguer un certain électorat, en critiquant Israël,
00:27:02 en tenant des propos absolument ignobles.
00:27:04 Et en fait, quand on fait la liste des propos qui ont été tenus ces derniers mois,
00:27:08 je suis maintenant convaincu qu'il y a, chez une partie des dirigeants de la France Insoumise,
00:27:13 un véritable antisémitisme.
00:27:15 On n'est plus dans une stratégie électorale.
00:27:17 Il y a maintenant chez eux, j'en ai la conviction.
00:27:20 - Je ne l'avais pas le 7 octobre.
00:27:22 - Vous pouvez être antisémite et savoir où se trouve le journal,
00:27:26 Israël est à l'ouest ou à l'est du journal, quand vous appelez.
00:27:29 - Les semaines qui ont suivi le 7 octobre,
00:27:30 je pensais que la France Insoumise était uniquement dans une stratégie électorale.
00:27:34 Aujourd'hui, je suis convaincu qu'un certain nombre de ses dirigeants
00:27:37 sont profondément antisémites.
00:27:39 Alors là, aujourd'hui, elle prouve effectivement son incompétence,
00:27:41 elle prouve que le sujet dont elle parle le plus depuis le 7 octobre,
00:27:45 en réalité, elle ne le maîtrise pas du tout,
00:27:47 parce que ne pas savoir placer la Palestine...
00:27:49 - Ça fait mauvais genre de passer ses journées à prôner un état palestinien,
00:27:52 et ne pas savoir...
00:27:53 - On voit bien que ça montre qu'ils ne connaissent rien à ce dossier,
00:27:56 que comme beaucoup de gens qui ont un avis sur cette question,
00:27:59 le sujet, le conflit israélo-palestinien, ils ne le maîtrisent pas du tout,
00:28:03 et ça montre qu'ils sont uniquement enfermés dans une haine de l'État d'Israël,
00:28:09 et donc une haine du Juif, en réalité.
00:28:11 C'est ça qui se passe au sein de la France Insoumise, si vous voulez.
00:28:13 Et pourtant, elle devrait savoir où se situe le Jourdain.
00:28:16 Parce que quand on crie, quand on scande "la Palestine de la mer au Jourdain",
00:28:21 c'est-à-dire "éradiquer l'État d'Israël",
00:28:23 quand on scande ça dans certaines des manifestations où s'est rendue Mme Pannot,
00:28:27 ça devrait quand même l'inciter à se renseigner sur la position du fleuve Jourdain.
00:28:32 - Il nous reste deux minutes, si on peut avoir des petites interventions, les amis.
00:28:34 Gabrielle, Pierre, Philippe, Amaury, vous voulez dire un petit mot également, s'il vous plaît.
00:28:39 - Non mais en réalité, il n'y a pas de raisonnement rationnel.
00:28:42 Elle est à l'image de beaucoup de ses électeurs,
00:28:44 c'est-à-dire que le mot "Palestine" est devenu un totem,
00:28:47 ou un cri de guerre, ou un cri de ralliement, tout ce qu'on veut, idéologique,
00:28:50 mais en réalité, sur le fondement, il n'y a pas eu de démarche rationnelle
00:28:55 pour essayer de comprendre ce qui se passe, sinon à un moment donné,
00:28:57 évidemment, on se serait penché sur une carte,
00:28:59 mais on peut le dire de nombreux épisodes de l'histoire de France
00:29:02 qui aujourd'hui sont récupérés par la gauche pour faire de la repentance.
00:29:06 Vous savez, il y a eu un certain nombre là aussi de micro-trottoirs
00:29:10 qui seraient drôles s'ils n'étaient pas aussi tragiques,
00:29:12 ce qu'en réalité, vous avez des slogans idéologiques
00:29:15 pour des questions qui n'ont jamais été creusées.
00:29:19 On peut, je ne sais pas, remonter à la guerre d'Algérie.
00:29:22 Nous, on avait envoyé à nos journalistes poser des questions
00:29:25 à la sortie d'une université, mais c'était le festival, l'Ancien Régime,
00:29:29 tout ce qui concerne les rois de France, là aussi, c'est assez impressionnant.
00:29:35 Donc ça signe aussi sans doute la défaite de l'éducation nationale,
00:29:40 mais aussi le parti pris idéologique, le pas a été pris sur la rationalité
00:29:46 et sur la construction de la prochaine...
00:29:50 - Mais est-ce que je peux faire une remarque ?
00:29:52 Vraiment, je vous en veux beaucoup de m'obliger à, non pas défendre,
00:29:56 mais enfin à relativer ce que vous dites à propos de Mme Pannot.
00:29:59 - Vous croyez qu'on l'a piégée ? Que le journaliste l'a piégée ?
00:30:01 - Non, c'est pas ça.
00:30:02 - Vous savez lire une histoire ?
00:30:03 - Il est évident que pour elle, c'est une pétition de principe
00:30:09 et qu'elle n'est pas rentrée dans le fond du dossier
00:30:10 et qu'elle n'a pas regardé la carte.
00:30:12 Nous sommes tous d'accord là-dessus.
00:30:14 Je voudrais néanmoins souligner qu'il y a quand même pas mal de gens qui passent,
00:30:17 qui pensent, et ils ne sont pas tous antisémites,
00:30:20 que la question d'un État palestinien et d'un double État
00:30:24 est une question au minimum légitime.
00:30:27 - Vous aurez compris, Philippe, qu'on n'est pas sur le fond là
00:30:29 et qu'on met en avant juste le fait qu'une défenseur...
00:30:34 - Oui, mais si je peux me permettre, on ne peut pas disqualifier
00:30:39 la question de l'État palestinien à moteur de Mme Pannot.
00:30:43 - Non, on disqualifie sa connaissance géographique de la Palestine.
00:30:47 - J'aurais bien ajouté un mot sur la guerre d'Algérie
00:30:49 en disant que ce n'était quand même pas la plus grande guerre de la France.
00:30:51 - Par exemple, je vais rajouter quelque chose,
00:30:53 c'est que si vous demandez, par exemple, à la sortie de l'université,
00:30:56 est-ce qu'il y a eu des pieds noirs qui ont été massacrés par le FLN ?
00:30:59 Ils vous disent non. Non.
00:31:01 Ça, c'est pour eux, ça n'existe que dans l'autre sens.
00:31:05 - Un petit mot, je vous ai vu.
00:31:07 Pierre, un petit mot.
00:31:10 Et Amaury, on a 30 secondes, les amis.
00:31:12 Je suis désolé.
00:31:14 - En 30 secondes, on ne peut pas régler le problème israél-arabe,
00:31:17 mais on peut lui conseiller quand même de s'acheter une carte
00:31:20 et de regarder un peu l'histoire de cette terre qui est très complexe.
00:31:24 - Ça ne lui ferait pas de mal. - Je pense que ça lui ferait du bien.
00:31:26 - Julien, moi, juste un petit mot.
00:31:27 Moi, je ne suis pas forcément de votre avis.
00:31:29 - Quel est mon avis ?
00:31:30 - Non, mais je pense qu'elle savait.
00:31:32 J'imagine, je ne peux pas penser qu'elle ne savait pas où se trouvait,
00:31:36 si vous voulez, le Jourdain.
00:31:38 D'ailleurs, effectivement, il y a ce fameux slogan dont vous parlez.
00:31:40 Donc on voit très bien où ça se situe, en tous les cas, quand même.
00:31:43 Moi, je pense qu'elle s'attendait à un piège et qu'elle s'est dit
00:31:46 "si je viens un mot de travers..."
00:31:47 - La question est très claire.
00:31:49 La Palestine est-elle à l'est ou à l'ouest du Jourdain ?
00:31:52 A l'est, vous avez la Jordanie.
00:31:53 A l'ouest, vous avez l'État d'Israël ou la Palestine,
00:31:57 si vous prenez la carte de l'ONU de 1944.
00:31:59 - Qu'est-ce que vous voulez comme place ?
00:32:01 Qu'est-ce que vous voulez que la Palestine aille ?
00:32:03 Non, mais je pense que c'est aussi comme ça qu'on peut comprendre la question.
00:32:05 - Elle ne maîtrise rien à ce dossier-là.
00:32:08 C'est tout ce qu'on a à comprendre.
00:32:09 - Je ne voulais pas vous métonner.
00:32:10 - Je pense qu'elle avait peur de dire une bêtise
00:32:13 et qu'elle apprécierait botter en touche.
00:32:15 - Exactement.
00:32:16 - Je pense qu'elle avait peur de dire une bêtise
00:32:17 et qu'elle apprécierait botter en touche.
00:32:19 - Parce qu'elle n'était pas sûre de son fait.
00:32:20 - Non, pas forcément.
00:32:21 - C'est une question élémentaire pour quelqu'un qui met autant de force
00:32:24 et d'énergie à défendre cette cause, légitime ou pas par ailleurs.
00:32:28 D'ailleurs, ce n'est pas du tout le débat du soir.
00:32:30 C'était vraiment une question de connaissance géographique.
00:32:33 23h.
00:32:34 - À supposer que vous ayez raison, elle aurait pu ouvrir,
00:32:37 elle aurait pu dire qu'il y a un débat politique sur les frontières de la police allemande.
00:32:40 Là, on aurait compris qu'elle connaissait.
00:32:43 - Non, mais elle ne veut pas répondre.
00:32:45 - Des scènes d'une violence pure et insupportable ce matin,
00:32:49 dès 7h30 devant un lycée de Cachan.
00:32:52 On vous en parle dans une poignée de secondes,
00:32:54 juste après le rappel des titres de Maureen Vidal.
00:33:03 - Des adolescents âgés de 15 à 17 ans ont été interpellés en France,
00:33:08 soupçonnés d'avoir été en contact avec les 4 hommes arrêtés dimanche en Belgique
00:33:12 pour un projet d'attentat à Bruxelles.
00:33:14 Les 3 mineurs ne sont pas impliqués directement dans le projet d'attentat,
00:33:18 mais ils adhéraient aux thèses islamistes.
00:33:20 Ils auraient été en lien virtuel avec les hommes arrêtés en Belgique.
00:33:23 Leur garde à vue peut durer jusqu'à 96h.
00:33:26 Des perquisitions ont eu lieu cet après-midi à l'hôtel de ville de Paris
00:33:30 dans le cadre d'une enquête du parquet national financier
00:33:33 sur les conditions du voyage de la mère à Nidalgo en octobre 2023 à Tahiti.
00:33:38 L'enquête a été ouverte en novembre pour prise illégale d'intérêt
00:33:41 et détournement de fonds publics.
00:33:43 La mairie de Paris a indiqué avoir d'ores et déjà produit volontairement
00:33:46 les justificatifs relatifs aux déplacements.
00:33:49 Enfin, en football, le Paris Saint-Germain s'est qualifié
00:33:53 pour les quarts de finale de la Ligue des champions
00:33:55 en battant la Real Sociedad 2 buts à 1.
00:33:58 Les Parisiens ont pu compter sur l'efficacité de leur attaque en vedette
00:34:01 Kylian Mbappé, d'abord à la 15e minute sur ce bel enchaînement,
00:34:05 puis au retour des vestiaires sur ce magnifique service de Ken Guilny.
00:34:09 Enfin, deux rencontres, les Basques sauvent l'honneur par Merino.
00:34:12 Le PSG rejoindra les quarts de finale de la Ligue des champions
00:34:15 pour la première fois depuis 2022.
00:34:18 - Voilà une bonne nouvelle. Merci beaucoup, chère Maureen Vidal.
00:34:21 Je voulais vous épargner, parce qu'en plus on l'a montré rapidement hier,
00:34:25 la photo publiée par le groupe Les Insoumis
00:34:28 après cette validation historique de l'avortement dans la Constitution.
00:34:32 Mais parce que le petit-fils de Simone Veil a répondu aujourd'hui,
00:34:36 je voudrais juste vous montrer sa réaction.
00:34:37 Donc la France Insoumise et Mathilde Panot qui se sont mis en scène
00:34:40 sur cette photo à hauteur historique de Simone Veil.
00:34:43 Ce à quoi le petit-fils de Madame Veil a répondu ou a dit aujourd'hui
00:34:48 à ce rapprochement. Quelle indignité.
00:34:51 Il fallait oser. Un petit mot, je vous dis, on l'a vu hier.
00:34:54 Quelqu'un veut dire un mot là-dessus ?
00:34:56 - Moi je suis horrifié de toute cette opération depuis des mois.
00:35:01 Le vrai combat, il a eu lieu il y a 50 ans.
00:35:05 Il y a 50 ans. J'ai été suffisamment longtemps dans l'Assemblée pour savoir
00:35:10 que la gauche n'a jamais pardonné à la droite d'avoir fait cette loi.
00:35:14 En 1975.
00:35:15 - Monsieur Pierre Leloup, je vous plaisante.
00:35:17 - Non, non, non, mais attendez, c'est pas un débat sur ces 50 ans de lutte
00:35:19 pour le droit à l'avortement.
00:35:21 C'est juste Madame Panot qui se met à hauteur de Simone Veil.
00:35:23 - D'aller présenter une affaire qui est close avec 90% des Français
00:35:26 qui sont pour l'avortement.
00:35:28 Il n'y a pas d'opposition, il n'y a pas de problème, il n'y a pas de sujet.
00:35:32 Et d'aller présenter cette dame à l'équivalent du courage qu'il a fallu
00:35:37 à Simone Veil il y a 50 ans pour faire cette loi,
00:35:39 mais c'est une escroquerie.
00:35:40 - Et de tout ce qu'elle a subi.
00:35:41 - C'est indigne. C'est indigne.
00:35:43 - Bon, je voulais juste remontrer la photo.
00:35:46 - J'ajoute juste que cette loi a été votée grâce à la gauche en 1975
00:35:50 puisque la majorité de droite y était hostile.
00:35:53 C'était par rapport à la réflexion de Pierre Lelouch.
00:35:55 - Si ce n'était pas pour Simone Veil et Giscard d'Estaing, il n'y aurait pas eu de loi.
00:35:59 - On en revient à ce qu'on disait tout à l'heure.
00:36:01 - Et Alexandre Miron en 1924...
00:36:03 - Madame la ministre, s'il vous plaît.
00:36:04 - La criminalisation de l'avortement en France
00:36:06 et le fait d'un gouvernement de gauche en 1924,
00:36:09 je vous renvoie à Alexandre Miron.
00:36:11 - Très bien, très bien.
00:36:12 Sauf que là c'est vraiment un commentaire sur Mathilde Panot
00:36:14 qui se met à hauteur de Simone Veil.
00:36:16 - La paternité de l'avortement en France, c'est pas la gauche.
00:36:18 - On va faire un débat entre vous plus tard si vous le voulez bien.
00:36:20 - On en revient à ce qu'on disait tout à l'heure.
00:36:22 - Philippe, Philippe, Philippe.
00:36:23 - Je vais y arriver.
00:36:24 - Allez-y.
00:36:25 - On en revient à ce qu'on disait tout à l'heure,
00:36:27 à savoir que quand on est ignorant, on ose tout en réalité.
00:36:30 - Je ne vais pas citer Audiard.
00:36:32 - Si Mathilde Panot avait conscience de ce qu'a subi Simone Veil,
00:36:36 des attaques, des insultes, des menaces de mort qu'elle a reçues,
00:36:39 de tout ce qu'elle a rendu...
00:36:40 - Et antisémite.
00:36:41 - Et antisémite, n'en parlons pas, on l'a ramenée au four crématoire, etc.
00:36:45 Elle a vécu un enfer, elle a fait preuve d'un courage absolument incroyable.
00:36:48 Et là, Mathilde Panot ose se comparer à elle.
00:36:51 Donc oui, je crois que quand on est ignorant,
00:36:53 parce que si elle avait conscience de tout cela,
00:36:55 elle n'aurait jamais produit une telle affiche.
00:36:57 - Des scènes d'une violence pure.
00:36:58 Je vous le disais ce matin devant le lycée polyvalent de Cachan dans le Val-de-Marne,
00:37:01 environ 200 personnes, 200 jeunes ont bloqué l'entrée
00:37:04 en mettant le feu à des poubelles avant de s'attaquer aux forces de l'ordre.
00:37:07 Plusieurs personnes et plusieurs blessés, surtout du côté de la police
00:37:10 et des élèves, bien sûr, qu'on peut imaginer.
00:37:12 Pour ceux qui n'ont pas participé à ces violences traumatisées,
00:37:15 le reportage sur place aujourd'hui.
00:37:18 - Des dizaines de jeunes, dont certains cagoulés,
00:37:24 attaquent puis renversent un véhicule.
00:37:26 Quelques minutes plus tard, certains n'hésitent pas à jeter des projectiles
00:37:31 sur les pompiers et les forces de l'ordre.
00:37:34 Une situation qui amuse l'auteur de la vidéo et les personnes qui l'interrogent.
00:37:40 - On pèse la police et on pèse l'état français.
00:37:43 Avant que la police n'arrive sur les lieux, le feu avait été mis
00:37:46 à des poubelles devant le lycée polyvalent de Cachan.
00:37:49 - Ça nous empêchait de rentrer dans le lycée, on ne pouvait pas rentrer,
00:37:52 il y avait une énorme foule autour de la porte.
00:37:54 Et puis après, il y a eu énormément d'agitation.
00:37:57 Selon certains élèves, ce blocage avait pour objectif de dénoncer
00:38:00 l'insalubrité et les conditions d'enseignement dans l'établissement.
00:38:04 Pour alerter sur la vétusté des lieux, des professeurs avaient d'ailleurs
00:38:07 fait valoir leur droit de retrait la semaine dernière.
00:38:10 - On reste toujours inquiets et très concernés par l'état de notre établissement,
00:38:16 dans lequel des dalles de plafond tombent, dans lequel on a des fuites.
00:38:21 La maire de la ville appelle la région Ile-de-France à réagir.
00:38:25 - Il y a effectivement une urgence et une nécessité à ce que des travaux soient conduits.
00:38:31 J'ai relancé plusieurs fois la région pour avoir des éléments.
00:38:34 Il ne s'est pas passé grand-chose.
00:38:37 - Au total, deux policiers ont été blessés.
00:38:40 Un mineur de 17 ans a été interpellé et placé en garde à vue pour rébellion.
00:38:45 - Gabrielle Cluzel, jusqu'à 250 émeutiers recensés à un moment.
00:38:50 C'était une scène de guerre devant un lycée en région parisienne à 7h30 du matin.
00:38:55 - Je suis un peu afflichée par les réactions.
00:38:57 Pardonnez-moi, mais la maire qui dit qu'il y a eu des émeuts,
00:39:01 des policiers pris à partie, ça a été des scènes de guerre,
00:39:05 elle dit qu'il faut aller faire la réfection du lycée.
00:39:09 - C'est un sujet aussi dans ce lycée.
00:39:12 - C'est un sujet, mais ce n'est pas le sujet.
00:39:15 Il faut savoir qu'il y avait déjà eu des émeuts en 2017.
00:39:19 Il y avait même une jeune fille qui avait perdu un oeil.
00:39:23 C'était partie de l'esclavage en Libye.
00:39:26 Je ne vois pas très bien la propos de l'affaire.
00:39:30 Je suis ensuite sur les violences policières.
00:39:32 Moi, il se trouve que cet après-midi, j'ai eu quelqu'un
00:39:34 qui était étudiant à l'ENS Cachon, qui jusqu'à 2020 était à côté.
00:39:38 Maintenant, ça s'appelle l'ENS Saclay, parce que c'est sur le plateau de Saclay.
00:39:41 Ça a déménagé.
00:39:42 Ils étaient tout à fait mitoyens de ce lycée.
00:39:44 Et il m'a dit que c'était un enfer.
00:39:46 Nous n'osions même pas aller à la laverie, mettre notre linge,
00:39:49 parce qu'il y avait une insécurité telle autour de ce lycée
00:39:54 que vraiment, c'était devenu invivable.
00:39:57 Il faut se rendre compte de ce qu'est cet établissement.
00:40:01 Je crois qu'en 2017, il y avait d'autres lycées qui avaient rejoint.
00:40:03 L'un de Crédemain-Bissette, l'autre de Fresnes, l'autre de Cheuilly-Larue.
00:40:06 Et donc, là, des années après, nous en sommes au même point.
00:40:11 Et la maire nous dit qu'il va falloir refaire les revêtements dans le lycée.
00:40:16 Comment voulez-vous que nous soyons crédibles ?
00:40:19 Quand je vois que notre président veut engager la guerre contre la Russie,
00:40:23 il va falloir commencer par réussir à mettre au pas des lycéens,
00:40:27 parce que sinon, ça ne va pas être très probant.
00:40:30 Kévin, vous qui êtes prof d'histoire géo en région parisienne,
00:40:34 il y a 20 ans, vous ne voyiez pas ça.
00:40:36 Surtout pour pas grand-chose.
00:40:39 C'est important que ce lycée soit conforme
00:40:42 et que ces jeunes puissent étudier dans les meilleures conditions.
00:40:45 Mais l'amélante, ce matin, ce n'est qu'un prétexte
00:40:48 pour s'adonner à la violence la plus pure.
00:40:51 On a assisté ce matin à une manifestation d'une sécession
00:40:57 qu'on avait déjà connue au moment des émeutes.
00:40:59 Quand vous écoutez ces jeunes, ils veulent les émeutes de juin.
00:41:02 Ils en appellent à défier la police, ils la défient directement.
00:41:06 Et surtout, ils ont des propos anti-français et anti-républicains.
00:41:12 Et ce genre de propos, quand vous allez en banlieue dans certains établissements,
00:41:16 vous l'entendez assez fréquemment.
00:41:18 "J'aime pas la France, nique la France, nique la police."
00:41:21 Ce sont des choses qui sont complètement banalisées dans les banlieues.
00:41:26 Ce qui change un peu, c'est vraiment l'excès de violence,
00:41:29 l'excès de violence physique, parce que là, on a quand même une émeute, en fait,
00:41:34 qui a eu lieu ce matin.
00:41:36 Et moi, Gabrielle me fait quand même rire.
00:41:38 Elle découvre comme ça, finalement, ce qu'est la gauche bien pensante,
00:41:42 le fait de nier tous les problèmes.
00:41:44 Vous voyez cette mère, ou vous voyez ce professeur
00:41:47 qui nous raconte que la cause serait une cause encore sociale,
00:41:50 serait le délabrement de l'établissement.
00:41:52 Mais ces gens n'ont pas compris que ce qui se passe dans ce pays,
00:41:56 c'est un sentiment anti-français de plus en plus fréquent.
00:42:00 Et regardez ce qu'il y a eu encore récemment avec ce proviseur
00:42:03 dans un lycée parisien qui a été accusé d'islamophobie.
00:42:08 C'est la même chose.
00:42:09 On s'en prend au symbole de la République,
00:42:11 on s'en prend au personnel de l'éducation nationale,
00:42:13 on s'en prend à tout ce qui représente la France.
00:42:15 Et il faut le dire, parce que le fait de nier tous ces problèmes,
00:42:18 ça va bien cinq minutes.
00:42:20 Denis Jacob, bonsoir.
00:42:21 Merci d'être avec nous par vidéo, secrétaire général du syndicat
00:42:24 Alternatives Police.
00:42:26 Alors que ces émeutes ont duré presque trois heures,
00:42:29 il y a certains élèves qui étaient déjà en cours
00:42:32 et qu'on imagine bien sûr traumatisés, on le disait tout à l'heure.
00:42:35 On a franchi une étape encore dans la violence juvénile incontrôlée aujourd'hui ?
00:42:41 Ah mais on n'a pas franchi l'étape aujourd'hui,
00:42:45 elle est déjà franchie depuis longtemps, l'étape.
00:42:48 On a, et ce qui s'est passé aujourd'hui à Cachan,
00:42:51 lève plusieurs problèmes.
00:42:53 Tout d'abord, le refus de l'autorité de l'État.
00:42:56 C'est clair, net, c'était mis en évident.
00:42:59 Dans la vidéo que vous venez de passer,
00:43:01 on s'en prend aux pompiers, on s'en prend à la police nationale,
00:43:04 à la police municipale, on s'en prend même aux employés de la Bairie.
00:43:08 Le deuxième problème, c'est qu'on a des personnes, des élus, des professeurs,
00:43:12 qui argumentent, qui essayent d'argumenter ce qui s'est passé
00:43:16 comme étant un peu la politique de l'excuse,
00:43:18 en disant "on a un lycée délabré, donc les jeunes expriment leur mécontentement".
00:43:23 En France, ce n'est pas la loi de la rue, c'est la loi de l'État.
00:43:27 Et il y a un autre sujet également.
00:43:29 Et je ne suis pas sûr, pardon de vous couper,
00:43:30 mais que tous les jeunes qui s'attaquent à la police ou qui dégradent le lycée
00:43:32 étaient en effet des élèves de ce lycée.
00:43:34 C'est peu probable.
00:43:36 Tout à fait, mais là, malheureusement, faire le tri parmi tous ces émeutiers,
00:43:40 ça va être compliqué.
00:43:42 Toujours est-il qu'on a un problème dans notre pays avec la délinquance des mineurs.
00:43:46 Ça fait des années qu'on en parle.
00:43:49 On avait mis en avant la problématique de l'ordonnance de 1945
00:43:53 qui n'était plus en conformité avec la réalité de notre jeunesse.
00:43:56 Il y a eu des modifications apportées il y a quelques années maintenant,
00:44:01 mais le problème reste entier.
00:44:02 Et puis se pose la question aussi de l'éducation de ces jeunes,
00:44:07 de l'autorité parentale.
00:44:09 Et donc, il faut déjà voir ce qu'on peut apporter en matière de sécurité
00:44:14 par rapport à ces établissements scolaires.
00:44:17 Parce que ce qui se passe dans la rue,
00:44:18 se passe aussi dans les établissements scolaires.
00:44:21 La délinquance des mineurs, elle n'est pas qu'à l'extérieur.
00:44:24 Donc, comment travailler avec le corps enseignant et la police
00:44:27 pour essayer d'apporter des solutions qui conviennent à tout le monde,
00:44:31 sans toucher à la sanctuarisation des établissements ?
00:44:35 Et puis, il va falloir, une fois de plus, réaffirmer l'autorité de l'État.
00:44:40 Ça fait des mois que je le dis.
00:44:41 D'ailleurs, le chef de l'État, le Premier ministre,
00:44:43 avait annoncé un choc d'autorité.
00:44:46 J'aimerais bien le voir arriver.
00:44:48 On a des opérations de place nette pour la lutte contre les stupéfiants.
00:44:51 Donc, c'est un premier choc d'autorité.
00:44:53 Mais face à ces émeutiers par dizaines et par centaines,
00:44:57 il va bien falloir apporter des réponses.
00:44:59 Des sanctions éducatives, des sanctions pénales.
00:45:02 Mais il va falloir faire preuve de fermeté.
00:45:04 Je me permets d'ailleurs, Denis Jacob, parce qu'il y a eu deux policiers blessés.
00:45:07 D'ailleurs, on a vu la blessure de l'un de vos collègues touché au bras.
00:45:12 On a pu se munir d'également, se faire parvenir la radio.
00:45:17 D'ailleurs, grâce à vous, Amaury, on voit qu'il semblerait qu'il y ait vraiment une fracture
00:45:21 au niveau de l'os du bras, que l'on voit cerclé de rouge.
00:45:25 Ce qui est intéressant également, Denis Jacob, c'est que sur 250 émeutiers recensés environ,
00:45:30 il y a un jeune qui a été interpellé.
00:45:33 C'est un petit peu maigre tout de même, non ?
00:45:36 Vous savez, tout le monde est pris un peu au dépourvu dans cette affaire.
00:45:40 Et c'est d'abord les policiers municipaux qui interviennent en particulier.
00:45:43 Ça a duré trois heures, pardon, je ne suis pas en train de critiquer l'action de la police.
00:45:46 Je n'étais pas sur place.
00:45:48 Mais il y a eu trois heures d'émeute et un interpellé.
00:45:51 Je ne le prends pas comme tel, mais il faut aussi recontextualiser
00:45:56 par rapport à tout ce que nous avons connu l'année dernière.
00:45:59 Qu'aurait-on dit si on avait envoyé une demi-compagnie de CRS
00:46:04 monter à la charge, interpeller tout le monde ?
00:46:07 On aurait crié à quoi ? Aux violences policières ?
00:46:10 À une faute de la police ?
00:46:12 À l'autorité de l'État ? N'importe quoi !
00:46:14 On va dire les deux choses l'une après l'autre.
00:46:16 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que c'était les consignes ?
00:46:19 Non, loin de moi de dire qu'il y a eu des consignes de ne pas intervenir.
00:46:25 Mais vous imaginez bien qu'intervenir à proximité d'un établissement scolaire
00:46:32 avec des élèves, des lycéens qui veulent venir à l'école,
00:46:37 pris entre le marteau et l'enclume avec ses émeutiers,
00:46:40 c'est particulièrement compliqué que d'intervenir et d'aller interpeller tout le monde.
00:46:44 On le laisse brûler.
00:46:45 Alors à Maury Bucot, qui est avec nous sur toutes les questions de police-justice,
00:46:48 qui veut intervenir ?
00:46:49 J'ai eu des précisions sur ce point précis.
00:46:51 Ce qui s'est passé, c'est que la police s'est retrouvée complètement dépassée.
00:46:54 Il faut quand même savoir que pour la circonscription de Crémelin-Bicêtre,
00:46:58 qui regroupe Cachan mais aussi Crémelin-Bicêtre,
00:47:02 Villejuif, Gentil et Arcueil, donc 5 villes avec plus de 180 000 habitants,
00:47:06 vous avez la journée une seule voiture de police-secours
00:47:09 qui se promène entre les 5 villes.
00:47:11 Donc là, il y a une voiture de police-secours qui s'est rendue sur place,
00:47:15 vous avez deux brigades de contacts qui sont arrivées,
00:47:19 mais petit à petit, les forces de l'ordre se sont rendues sur place,
00:47:22 mais au compte-goutte, et puis il y a eu des renforts venus d'autres villes, etc.
00:47:25 Mais ce que m'a dit un policier local, il m'a dit
00:47:28 "Nous avons eu ordre, effectivement, de ne pas intervenir,
00:47:31 de laisser faire les émeutiers parce que nous étions, a priori, en sous-nombre
00:47:36 et que finalement l'héritier estimait qu'il fallait mieux
00:47:38 que les émeutiers s'en prennent à des voitures, etc.
00:47:41 que d'exposer les forces de police qui n'étaient pas assez nombreuses."
00:47:44 Et puis il y a aussi, bien sûr, le problème de l'image.
00:47:46 C'est-à-dire que si vous dites à quelques policiers d'y aller,
00:47:49 forcément ils vont devoir être un peu costauds
00:47:52 parce qu'il y a 200 lycées en phase 2 qui sont quand même assez déterminés
00:47:56 et donc il y aurait peut-être eu des images.
00:47:57 Et effectivement, on préfère laisser faire dans ces cas-là
00:47:59 que d'exposer un trop faible nombre de policiers.
00:48:02 - Alors ça fait beaucoup réagir le plateau.
00:48:03 Chacun apportera un petit commentaire.
00:48:05 Je dois juste donner Jacob, puisque vous êtes avec nous sur ce sujet précisément,
00:48:08 que vous apportiez un rapide commentaire à ce que vous venez d'entendre.
00:48:11 - Je pense que le journaliste sur le plateau,
00:48:16 enfin je n'ai pas eu l'occasion de voir son nom, excusez-moi.
00:48:18 - C'est pas Maury Buco !
00:48:20 - Oui, vous avez entièrement raison.
00:48:24 Vous avez très bien résumé la situation.
00:48:26 Ce n'est pas propre à la circonscription de Cachan et des communes environnantes.
00:48:30 C'est la cartographie de la police générale partout en France.
00:48:35 C'est-à-dire que les primo-intervenants de la police nationale,
00:48:39 c'est le service général et c'est les unités d'appui et de soutien comme la BST.
00:48:45 Et si on est face à un flot de violence trop important,
00:48:49 il faut dépêcher sur place les CRS.
00:48:52 Mais dans des circonscriptions, que ce soit en Ile-de-France ou que ce soit en province,
00:48:57 très régulièrement, vous n'avez qu'une patrouille de police générale,
00:49:01 ce qu'on appelle la police secours, une à deux patrouilles.
00:49:03 Puis ensuite, vous avez une ou deux unités de renfort et de soutien.
00:49:07 Et puis après, il faut faire appel aux communes qui sont autour pour les renforts.
00:49:11 Et si vraiment il y a une déferlante de violence,
00:49:14 eh bien là, on doit dépêcher les CRS sur place.
00:49:18 Ça demande un petit peu de temps pour qu'ils arrivent.
00:49:20 Et puis, vous venez de donner l'argumentation que je n'avais pas,
00:49:25 qui sera à vérifier puisque c'est quand même un témoignage anonyme.
00:49:28 Mais je l'ai dit, il y a certainement eu aussi la possibilité de consigne,
00:49:34 de faire très attention dans l'intervention pour ne pas raviver
00:49:38 les tensions que nous avons connues l'été dernier.
00:49:41 Pas de vagues, c'est ce qui semble quand même être le leitmotiv de cette matinée.
00:49:46 Complètement des responsables qui donnent les ordres,
00:49:50 parce que ce n'est pas les policiers qui sont sur le terrain qui choisissent ou non d'intervenir.
00:49:53 Ça fait réagir tout le monde. Si vous le voulez bien, on essaie d'être concis.
00:49:56 Parce que voilà, si chacun prend trop de temps, on ne va pas s'en sortir.
00:50:00 Ce qu'il y a quand même d'incroyable, c'est qu'une bande de gamins
00:50:04 est capable de désorganiser tout un secteur géographique et de mettre à mal la police.
00:50:10 Et là, ce sont des policiers. Imaginez les habitants de ces quartiers
00:50:13 qui subissent ces gamins tous les jours, qui ne peuvent pas en effet intervenir
00:50:18 quand ils se font racketter, quand il y a du trafic de drogue, quand il y a des violences.
00:50:22 C'est le quotidien de beaucoup de gens.
00:50:24 Et Philippe, je sais ce que vous allez dire.
00:50:27 Moi, je suis d'accord avec Denis Jacob.
00:50:30 Si on avait fait intervenir la police, la gauche bien pensante serait montée au créneau.
00:50:40 Un bon nombre de professeurs auraient fait exactement la même chose
00:50:43 pour dire qu'on aurait violenté la jeunesse et que la réponse était beaucoup trop forte
00:50:48 à côté d'un établissement scolaire. La vérité, c'est qu'on paie aujourd'hui
00:50:52 cette idéologie dont s'évite, dont sont victimes les professeurs eux-mêmes.
00:50:57 Moi, j'en ai marre d'avoir ces professeurs de gauche qui nous racontent
00:51:01 qu'ils sont toujours dans la kalinothérapie, qu'il ne faut absolument pas sévir la culture de l'excuse.
00:51:06 Sauf qu'aujourd'hui, ceux qui commencent à se barricader dans leurs établissements scolaires,
00:51:11 ce sont ces mêmes profs-là. Donc, il faut peut-être passer à autre chose
00:51:14 et entrevoir des sanctions lourdes.
00:51:17 - Je pense que Gabrielle Valadon, même que Kevin, Philippe, et comme ça, vous aurez les deux...
00:51:22 - Tu peux parler quand même. - Oui, c'est pour ça que je vous dis,
00:51:25 je vais donner la parole à Gabrielle parce que je sais que vous aurez aussi un contrat argumentaire,
00:51:28 comme ça, vous vous ferez d'une pierre deux coups.
00:51:30 - Non, mais on constate que la police s'auto-censure, ce qui est quand même assez gravissime.
00:51:34 C'est-à-dire qu'elle dit d'elle-même, "Bah écoutez, on ne peut pas intervenir parce que..."
00:51:38 - Elle attend les ordres, effectivement. - Oui, elle attend des ordres qui ne viennent pas.
00:51:41 - Et en même temps, si on essaie de réfléchir vraiment à cette décision,
00:51:45 est-ce qu'on est prêt à voir des scènes comme ça d'affrontement entre des policiers et des adolescents devant un lycée ?
00:51:50 - Vous préférez voir un quartier brûlé ? - Je ne dis pas ça, j'essaie de comprendre.
00:51:53 - Avoir des policiers qui rebusquent des ordres dans le quartier,
00:51:56 plutôt que de voir ce quartier brûlé sans contrôle.
00:51:59 En réalité, on voit bien que c'est le magistère moral de la gauche qui dirige ce pays.
00:52:05 - Vous dites n'importe quoi. - On a des lycéens.
00:52:08 - Excusez-moi, à un moment donné, vous devez dire n'importe quoi.
00:52:11 - Vous n'êtes pas d'accord. - Ce n'est pas le magistère moral de la gauche.
00:52:14 - On en prête de ce qu'il faut dire. - Philippe, c'est à vous.
00:52:18 - Franchement, c'est insupportable de voir que sur un dysfonctionnement policier...
00:52:22 - Non, ce n'est pas un dysfonctionnement, ils ont répondu aux ordres.
00:52:24 - Attendez, je commence juste à parler de... - Oui, mais vous n'avez pas parlé de dysfonctionnement.
00:52:26 - Si, je peux en parler. C'est un dysfonctionnement de l'organisation policière.
00:52:30 - Vous ne pouvez pas savoir non plus, forcément... - C'est un dysfonctionnement de l'organisation policière.
00:52:35 - Les élus électoraux, c'est vrai. - Donc, il n'y a pas eu de conditions
00:52:37 de l'organisation policière pour intervenir dans cette affaire,
00:52:40 où évidemment, il aurait dû y avoir intervention et sanctions très sévères.
00:52:44 C'est vous-même qui l'avez dit, Julien, il n'y a eu qu'un seul interpellé.
00:52:47 Donc, laissez la gauche tranquille, arrêtez de toujours vous réfugier derrière la gauche,
00:52:52 c'est vraiment une facilité totalement démagogique. - C'est vrai, mais...
00:52:55 - Parce que je ne vois pas le rapport... - C'est le cas électoral du Quai de Toulon.
00:52:58 - Alors, Philippe, je termine mon propos. - Quoi, le rapport ?
00:53:00 - Je ne vois pas le rapport entre la gauche et le problème d'organisation de la police.
00:53:05 Vous fuyez toujours dans des problèmes idéologiques qui n'ont rigoureusement rien à voir avec le cas d'espèces.
00:53:12 - Pourquoi est-ce que des ordres sont donnés à la police ?
00:53:14 - Excusez-moi, mais comme je suis le seul sur ce plateau à Yosqu'en-Septembre...
00:53:16 - Bien sûr, il n'y a aucun problème. Et d'ailleurs, je vais vous relancer, regardez.
00:53:18 - J'ai tendance à m'énerver un peu. - Regardez, je vous relance.
00:53:19 - Parce que la petite musique de la gauche responsable de tout, c'est franchement gonflant.
00:53:24 - Alors, allons un tout petit peu plus loin. - Franchement, c'est gonflant.
00:53:26 - Allons un tout petit peu plus loin. - Allons un tout petit peu plus loin.
00:53:28 - Et donc, bien entendu, Gérald Darmanin, c'est la gauche morale. - Allons un tout petit peu plus loin.
00:53:33 - Vous dites n'importe quoi. - Et moi, je suis tous les jours dans ces quartiers.
00:53:35 - Les conséquences de la gauche molle, je la vois tous les jours.
00:53:38 - Mais la gauche molle, vous êtes Gérald Darmanin et la gauche molle ?
00:53:42 - Vous voyez bien que les policiers ne sont pas en capacité d'agir.
00:53:45 - C'est de la faute de la gauche. - Ils aimeraient bien, mais ils ne peuvent pas.
00:53:48 - Ce n'est pas une question de capacité, c'est une question de choix.
00:53:51 - Et il y a Denis Jacoby qui est là. - C'est pas clair.
00:53:54 - Il y a Amaury qui a parlé à ce policier aujourd'hui. - Mais le choix...
00:53:56 - Ça vient d'en haut. - Ça vient d'en haut.
00:53:58 - C'est facile. - Ne pas intervenir.
00:54:00 - C'est facile. - C'est le choix qui est lié à la capacité aussi.
00:54:02 - C'est facile. - Julien, le choix est lié à la capacité.
00:54:05 - Le choix n'est pas lié à l'image que ça pourrait renvoyer.
00:54:07 - C'est les deux. C'est-à-dire que si la capacité est trop faible,
00:54:10 vous estimez que les images qui vont découler des violences entre les deux vont être mauvaises.
00:54:15 - Alors, Denis Jacob qui veut répondre.
00:54:17 Pierre Lelouch et Yoann Uzay n'ont rien dit sur le sujet.
00:54:19 Vous serez les suivants, messieurs. Denis Jacob, rapidement, si ça ne vous dérange pas.
00:54:22 - Alors, excusez-moi, moi ça me fait doucement sourire ce que j'entends.
00:54:26 Malheureusement, la situation est quand même grave.
00:54:28 C'est-à-dire que de toute façon, on serait intervenu, il y aurait des gamins blessés,
00:54:32 il y aurait eu des violences policières. On n'intervient pas, ça brûle.
00:54:35 - Mais l'ordre des émeutes, parce que... - C'est toujours...
00:54:37 - Je n'ai pas beaucoup parlé. - C'est toujours de la faute de la police
00:54:40 que l'on fasse ou que l'on ne fasse pas, c'est notre faute.
00:54:43 Je rappellerai quand même que nous sommes dans une société,
00:54:46 depuis maintenant quelques décennies,
00:54:48 où l'enfant est devenu intouchable.
00:54:52 Prenons l'exemple des établissements scolaires.
00:54:55 Quand un gamin est puni, que font les parents ?
00:54:58 - Excusez-moi, je ne suis pas très concret. - Ils viennent s'en prendre aux professeurs.
00:55:01 Ils viennent s'en prendre aux professeurs.
00:55:03 Dès que les parents, les professeurs, commencent à reprocher
00:55:08 un manque d'investissement, un manque de travail au gamin,
00:55:12 qu'on le punit, qu'on lui demande de faire des devoirs à la maison
00:55:15 parce qu'il n'a pas été assidu,
00:55:17 la première chose que font les parents, c'est de venir demander
00:55:20 des explications à des professeurs.
00:55:22 Les exemples ne manquent pas, où les parents viennent s'en prendre
00:55:25 physiquement aux enseignants.
00:55:27 À un moment donné, il va falloir quand même aussi se pencher
00:55:30 sur la question de la défaillance de l'autorité parentale
00:55:34 et de l'éducation qui est donnée à ces gamins.
00:55:38 - Pierre Lelouch et Yoann Uzay qui n'ont rien dit.
00:55:40 Juste avant, Thomas Leroy qui est enregistré,
00:55:42 si on peut entendre ces jeunes lycéens qu'on devait entendre
00:55:45 dans les dernières minutes, qui justifiaient d'une certaine manière,
00:55:48 interviewé par nos équipes devant le lycée ce matin,
00:55:51 il y a des problèmes d'amiante, donc ce qui s'est passé,
00:55:54 c'est tout à fait normal. Écoutez-les.
00:55:56 - Ce qui a été touché, c'est que du matériel.
00:55:59 Ils n'ont pas touché les personnes, personne n'a été blessé.
00:56:02 C'est la police qui a blessé les gens.
00:56:04 Il n'y a que du matériel, par exemple brûler des poubelles,
00:56:07 mais parce qu'on est obligé de faire des choses comme ça
00:56:09 pour qu'on soit entendu.
00:56:10 Ce n'est pas possible de travailler dans des conditions comme ça.
00:56:12 - Je vais rester dans ce lycée, si c'est, j'arrive en cours,
00:56:15 on me dit il y a de l'amiante. Je suis là, je tousse et tout.
00:56:18 - Nos parents s'inquiètent aussi pour nous, parce que j'en ai parlé
00:56:21 avec mon père et puis il s'inquiétait énormément.
00:56:23 Il avait peur pour moi et pour ma santé, surtout quand il a entendu
00:56:26 qu'il y avait des possibilités d'amiante dans le lycée,
00:56:29 il s'est beaucoup inquiété pour moi.
00:56:31 - Oui, donc il y a de l'amiante, donc on détruit le lycée.
00:56:33 - C'est dingue.
00:56:34 - Pierre et Johan.
00:56:36 - Moi, je suis consterné par tout ça, profondément consterné
00:56:40 comme citoyen. J'entends le président de la République nous promettre
00:56:43 un choc d'autorité. On voit que c'est vraiment la chienlit.
00:56:47 Il suffit de prétexter n'importe quoi pour organiser une émeute
00:56:52 de ce genre. J'entends des enfants dire "nique la France",
00:56:56 "nique la police". Ils l'entendent bien chez eux, ça.
00:56:59 - Ou sur les réseaux, ou même en train d'entraînement
00:57:04 avec d'autres jeunes. Je ne sais pas s'ils l'entendent à la maison.
00:57:06 - Il y a des choses simples. Si un jeune n'aime pas la France
00:57:10 et n'aime pas la République, il n'a qu'à s'en aller.
00:57:12 Et les parents avec. Je crois qu'il faut être absolument clair maintenant.
00:57:15 Ils veulent un choc d'autorité, il faut changer la loi,
00:57:18 l'ordonnance de 45 sur les mineurs. Il faut que la justice passe
00:57:23 et qu'elle passe immédiatement. Il faut que si les parents laissent
00:57:26 faire une chienlit pareille, qu'ils soient eux-mêmes sanctionnés.
00:57:28 - Moi, je préférerais, je vais vous dire, plutôt que de dégager
00:57:30 ces gens-là, je préférerais qu'on trouve un moyen de les faire adhérer
00:57:34 à notre racie nationale et de... - Non, mais...
00:57:36 - ...et de faire comprendre pourquoi ces jeunes-là rejettent à ce point-là
00:57:39 le pays qui les a vus grandir et qui les élève depuis leur naissance
00:57:42 pour la grande majorité d'entre eux, je l'imagine.
00:57:46 - Oui, écoutez, je ne sais pas s'il y a une désorganisation de la police
00:57:51 dans ce cas précis, mais si c'est le cas, la police est très désorganisée
00:57:56 partout sur le territoire, parce que c'est quand même...
00:57:59 - Ou manque de moyens. - ...des scènes auxquelles
00:58:01 on assiste régulièrement et personne n'est surpris, en réalité,
00:58:04 de ce qui arrive là. Ça n'est pas la première fois
00:58:06 et ça ne sera, hélas, pas la dernière.
00:58:08 Et on entend parler, effectivement, de choc d'autorité, de fermeté.
00:58:12 On nous dit "notre main ne tremblera pas, nous ne laisserons rien passer".
00:58:16 Mais si vous voulez, ça fait 20 ans, si ce n'est plus,
00:58:19 qu'on est confrontés au même problème qui ne fait que s'amplifier,
00:58:23 en réalité. La campagne de 2002, je vous rappelle qu'elle s'est jouée
00:58:26 sur le thème de l'insécurité. Déjà, à cette époque-là,
00:58:29 on disait "la France n'est pas un pays sûr".
00:58:31 Déjà, à cette époque-là, on avait des dirigeants politiques
00:58:33 qui nous disaient "les choses vont changer,
00:58:35 on a pris conscience du problème, on va, effectivement,
00:58:38 agir en conséquence". Ça fait 22 ans.
00:58:41 Et les choses n'ont pas changé, elles se sont aggravées.
00:58:44 Donc, on voit bien qu'il faut, effectivement, changer de logiciel,
00:58:46 mais changer radicalement de logiciel, parce que ce ne sont pas
00:58:49 avec les mesurettes qu'on nous annonce aujourd'hui
00:58:51 que nous allons régler un problème qui est devenu
00:58:54 un problème de sécurité globale dans le pays.
00:58:57 - À mourir rapidement avant que Gabriel ne dise un dernier mot.
00:59:00 - Non, mais Julien, je suis d'accord avec vous.
00:59:02 On peut se dire, effectivement, qu'il faut les faire adhérer à la République, etc.
00:59:04 D'ailleurs, on a essayé, c'est ce que Emmanuel Macron veut renforcer,
00:59:07 c'est que, du coup, on s'est dit, avec notamment la loi SRU,
00:59:09 on va faire plus de mixité sociale et on va prendre les populations
00:59:13 dans les banlieues et les mettre un peu partout en France.
00:59:15 Mais résultat, ce qui s'est passé, c'est que les banlieues de 2023
00:59:18 étaient beaucoup plus étendues que celles de 2005.
00:59:21 Donc, on voit bien qu'au lieu d'arriver, finalement, à intégrer des jeunes,
00:59:24 on sème la zizanie un peu partout en France.
00:59:27 Et la dernière chose que je voulais dire, c'est que ce qui va être très intéressant de voir,
00:59:31 c'est que ce jeune de 17 ans qui a été interpellé avait déjà commis des violences.
00:59:35 - Il n'a pas eu de chance, lui, parce qu'il y a 249 qui sont partis à travers les manifs.
00:59:39 - Il était connu des services de police pour avoir déjà commis des violences
00:59:42 sur un policier, en gros.
00:59:44 Donc, ce qui va être très intéressant, c'est de voir si la justice, là encore,
00:59:47 comme c'est un mineur, effectivement, va lui donner une troisième ou quatrième chance,
00:59:50 ou si, là, la réponse va être sévère.
00:59:52 - On connaît la réponse.
00:59:54 Gabrielle, très vite, avant que...
00:59:56 - Je voulais simplement revenir sur les propos de cet étudiant qui avait vécu à côté du lycée de Cachan,
01:00:00 cet étudiant de l'ENS, et qui me disait qu'il y a clairement une hybridation
01:00:04 entre une détestation de la France, toute cette rhétorique alimentée par l'ultra-gauche,
01:00:09 et puis tout un vivier de délinquants, aussi.
01:00:11 Il y avait beaucoup de trafic de drogue, alors plus ou moins "artisanaux",
01:00:17 mais bien réels, cette hybridation qu'on retrouve dans de nombreuses banlieues.
01:00:22 Moi, ce que je remarque, c'est que pendant ces dernières semaines,
01:00:25 on nous a expliqué que le problème, c'était Stan.
01:00:28 Vous vous souvenez ?
01:00:29 - Stanislas, oui. Le lycée Stanislas.
01:00:31 - On faisait tout un procès au lycée Stanislas.
01:00:33 Et pendant ce temps, voilà ce qui se passe au lycée de Cachan.
01:00:36 Donc, à un moment, il faudra qu'on parle vraiment des vrais problèmes
01:00:39 qui minent notre société.
01:00:40 - Philippe, il me reste 50 secondes.
01:00:42 - J'ai un chiffre que cite et répète Alain Bauer,
01:00:45 qui est un des meilleurs spécialistes de l'organisation policière,
01:00:48 qui ne fait pas partie de la gauche morale.
01:00:50 40% des effectifs policiers sont présents quand il y a 4% des infractions ou des crimes.
01:00:55 Et 40% des crimes et des délits ont lieu, notamment la nuit,
01:01:00 quand 4% simplement des effectifs policiers sont présents sur le terrain.
01:01:05 C'est Alain Bauer qui répète ce chiffre.
01:01:07 Et donc, je répète qu'il y a un problème d'organisation de la police,
01:01:11 de sa présence sur le terrain.
01:01:13 - Merci, Jacob. Si vous le voulez bien, on va marquer juste une petite pause
01:01:16 pour le rappel des titres.
01:01:17 Si vous êtes d'accord, je vous conserve encore 5-6 minutes,
01:01:20 parce que je voudrais que vous réagissiez également
01:01:22 à ce qui s'est passé rue Pavé, en plein Paris,
01:01:24 où là encore, on reste dans ce contexte de violence
01:01:27 autour des établissements scolaires, quels qu'ils soient,
01:01:30 que ce soit en banlieue parisienne ou au plein cœur de la capitale.
01:01:34 Amaury Buco va nous montrer les images, nous raconter ce qui s'est passé.
01:01:37 Et là encore, j'aimerais avoir votre opinion.
01:01:38 Merci beaucoup de nous accorder encore quelques instants.
01:01:40 On marque un point actuel, il est 23h30.
01:01:42 C'est le moment invidal.
01:01:43 En déplacement à Prague, Emmanuel Macron a assuré
01:01:52 et assumé ses propos controversés concernant l'envoi de troupes occidentales en Ukraine.
01:01:57 Le président a jugé nécessaire de bousculer les alliés de l'Ukraine,
01:02:01 qu'il a exhorté à ne pas être lâche face à une Russie inarrêtable, selon ses mots.
01:02:06 Le procès de Roman Polanski, jugé pour diffamation,
01:02:10 s'est ouvert à Paris après avoir qualifié d'odieux mensonges
01:02:13 les accusations d'agression sexuelle lancées contre lui par l'actrice Charlotte Lewis.
01:02:18 Le jugement aura lieu le 14 mai prochain.
01:02:21 Le cinéaste de 90 ans était absent et était représenté par ses avocats.
01:02:25 L'actrice britannique a, elle, fait le déplacement pour assister au procès.
01:02:29 Enfin, le défi le plus important pour le ministère de l'Intérieur,
01:02:34 la sécurisation des Jeux olympiques devant la commission des lois du Sénat.
01:02:38 Gérald Darmanin a déclaré être confiant des moyens mis en place
01:02:42 pour la sécurité à Paris cet été.
01:02:45 Merci beaucoup Maureen Vidal.
01:02:48 Maureen Buco, je voudrais qu'on évoque cette violente agression
01:02:52 qui a eu lieu en pleine rue à Paris hier,
01:02:54 des coups de couteau et de marteau entre jeunes,
01:02:57 sur un jeune en particulier par d'autres.
01:02:59 Ça s'est passé dans les rues de la capitale, au centre de Paris.
01:03:03 La scène a même été filmée par des caméras de vidéosurveillance.
01:03:05 Avant que vous ne donniez le détail, je voudrais qu'on regarde ça ensemble.
01:03:09 Image très impressionnante pour ceux qui connaissent Paris.
01:03:12 Oui, oui, on y va.
01:03:13 Merci beaucoup.
01:03:14 Pour ceux qui connaissent Paris, on est en plein cœur du 4ème arrondissement
01:03:17 du Marais, quartier historique de la capitale.
01:03:19 Vous voyez ce mouvement de foule de jeunes au cœur de l'écran,
01:03:22 au centre de l'écran, vous le voyez, qui tombe par terre,
01:03:24 qui se faisait, en gros, pour le dire tréviallement, courser par les autres.
01:03:28 Petite séquence de tabassage et puis vous en avez un autre
01:03:32 avec un marteau qui va arriver également.
01:03:33 C'est insupportable.
01:03:35 Amaury, très simplement, expliquez-nous ce qui s'est passé
01:03:39 avant qu'on en dise un mot avec Denis Jacob.
01:03:41 Déjà, je pense que c'est très important de préciser quand même
01:03:44 qu'on est en plein cœur de Paris, pas très loin de la Bastille,
01:03:47 pas très loin aussi de Notre-Dame, un quartier très touristique
01:03:49 où on imagine que ce genre de scène ne devrait pas arriver.
01:03:52 La victime qu'on voit sur les images, c'est un adolescent de 16 ans
01:03:56 qui est scolarisé au lycée Victor Hugo, dans le 3ème arrondissement de Paris.
01:03:59 Il est effectivement pourchassé par une bande dans Paris.
01:04:02 Il est rattrapé au milieu de la rue, il tombe, il est roué de coups.
01:04:06 Vous avez effectivement deux jeunes qui à ce moment-là reviennent vers lui
01:04:09 et en fait, il se voit à la fois victime de plusieurs coups de couteau
01:04:13 mais aussi de coups de marteau.
01:04:15 Résultat, il a eu plusieurs plaies à la fesse, à l'abdomen et à la tête.
01:04:19 C'est comme ça que les policiers l'ont trouvé en arrivant sur place.
01:04:21 Forcément, il a été transporté à l'hôpital de la Pitié-Selle-Pétrière
01:04:25 en urgence absolue mais heureusement sans que le pronostic vital
01:04:29 ne soit engagé.
01:04:31 L'enquête a été confiée à la Surtit Territorial
01:04:33 qui est quand même un service d'investigation assez poussé.
01:04:36 C'est vous dire si on prend cette affaire au sérieux.
01:04:39 Et l'avantage, c'est qu'il y a eu plusieurs personnes qui étaient sur place,
01:04:44 des témoins qui ont pu filmer la scène et donc qui ont pu remettre ces éléments
01:04:48 aux enquêteurs.
01:04:50 Là, ce que nous disait le parquet cet après-midi, c'est que pour l'instant
01:04:53 il n'y avait pas eu d'interpellation mais il faut comprendre que dans ce genre de fait,
01:04:56 en général, on attend d'être sûr de pouvoir interpeller tout le monde
01:04:59 en même temps pour qu'il n'y ait pas de concertation entre les suspects.
01:05:03 Des infos sur la victime ?
01:05:05 Oui, justement. J'ai eu un des proches de la victime aujourd'hui au téléphone
01:05:10 qui m'a dit que la victime était toujours hospitalisée,
01:05:13 elle n'a pas pu sortir de l'hôpital, elle a quand même des plaies assez profondes,
01:05:16 elle va mieux, elle a repris conscience.
01:05:19 Et ce que me disait ce proche, c'est que c'est un entourage familial,
01:05:24 je ne sais pas à quel point il connaît la victime,
01:05:26 mais il sait qu'à priori c'est un jeune homme sans histoire,
01:05:28 en tout cas qui jusqu'ici n'avait pas eu d'histoire.
01:05:30 Il faut comprendre quand même que cette histoire, à priori,
01:05:32 elle s'inscrit dans une histoire de rixe.
01:05:34 Un conflit entre deux lycées.
01:05:35 Deux rixes entre le lycée.
01:05:36 Victor Hugo et Charlemagne.
01:05:37 Exactement, qui sont deux heures de distance à côté dans Paris.
01:05:40 Et qui sont pas très loin l'un de l'autre.
01:05:42 Denis Jacob, on est encore dans le contexte scolaire,
01:05:45 c'est pour ça qu'on a joint ces deux sujets, des guerres de bandes,
01:05:48 là de lycée, sous des prétextes qu'on imagine souvent fallacieux,
01:05:52 vraiment minimes, des regards, des vengeances.
01:05:56 Il y a 30 ans ça existait déjà, d'ailleurs ça a toujours existé,
01:05:59 sauf que ça se réglait à coups de poing,
01:06:01 et là ça se règle à coups de marteau et à coups de couteau.
01:06:03 Oui, alors permettez-moi tout d'abord de rebondir sur la diffusion de cette vidéo
01:06:10 et de rebondir sur les images de l'affaire de Cachan pour dire que
01:06:13 ce n'est pas parce que la police n'est pas intervenue pour interpeller
01:06:17 qu'il ne va pas y avoir un travail d'enquête.
01:06:19 Et qu'il ne va pas y avoir d'interpellation derrière
01:06:21 puisque toutes les images vont être épluchées.
01:06:24 On réussit aujourd'hui à identifier les auteurs de part leur tenue vestimentaire,
01:06:29 de part leur morphologie, et je pense que d'ici quelques jours,
01:06:33 quelques semaines, on aura des nouvelles sur ces deux affaires.
01:06:37 L'ultra-violence, on a affaire à des jeunes qui baignent dans l'ultra-violence
01:06:41 aujourd'hui en permanence, et notamment l'ultra-violence très libérée
01:06:46 où il y a une vraie impunité des réseaux sociaux,
01:06:49 avec celui qui va diffuser une vidéo où il aura commis une agression,
01:06:54 et puis ça va être le concours de celui qui commettra l'agression la plus forte.
01:06:58 - Alors sur les images de Cachan, pardon de vous couper,
01:07:00 mais c'est vrai, vous avez tout à fait raison sur les images de Cachan,
01:07:03 vous avez la quasi-totalité de ces jeunes qui en même temps
01:07:05 qu'ils commettent leurs exactions, filment avec le téléphone également.
01:07:09 - Oui, pour nous, c'est un outil précieux puisque naturellement,
01:07:14 c'est à celui qui diffusera le premier la vidéo pour se mettre en avant
01:07:18 ou pour mettre les petits copains en avant, et tout ça,
01:07:20 c'est des vidéos qui vont être récupérées par les services enquêteurs
01:07:23 pour pouvoir ensuite procéder à l'identification et aux interpellations.
01:07:27 Sur les problématiques de lycée, entre règlements de compte entre lycées,
01:07:31 je le disais tout à l'heure, il faut qu'il y ait un travail de fond
01:07:34 entre corps enseignants, de police, pour savoir ce qu'on peut mettre en place
01:07:37 comme outil qui permette de détecter des signaux faibles
01:07:42 au sein même des établissements scolaires, qui permettrait d'anticiper
01:07:47 ou en tous les cas d'éviter au maximum d'avoir ce type de règlement de compte,
01:07:51 de conflit, un peu comme deux quartiers sur fond de bandes rivales
01:07:56 sur des trafics de stupéfiants, où on a aujourd'hui des bandes rivales
01:07:59 au sein des lycées. Je rappelle qu'il y a quelques mois,
01:08:02 nous avions eu, je crois c'était dans l'Essonne, une descente de jeunes d'un lycée
01:08:07 qui venaient régler ses comptes avec d'autres lycéens,
01:08:12 et l'un d'entre eux avait été malheureusement tué à coup de couteau.
01:08:16 Donc c'est un vrai problème et ça remet une fois de plus au cœur du débat
01:08:21 la problématique de la délinquance des mineurs,
01:08:24 qui n'est plus celle qu'on a connue il y a même 30 ans.
01:08:28 Moi j'étais sur le terrain il y a 30 ans, on avait effectivement des violences urbaines,
01:08:32 on avait des enfrontements entre bandes rivales, mais on n'en était pas au point
01:08:37 où on voulait absolument attenter à la vie de l'autre.
01:08:41 Donc aujourd'hui on est dans un phénomène d'ultra-violence.
01:08:44 Merci beaucoup Denis Jacob, il y en a fait de quoi s'inquiéter,
01:08:47 et on suivra comme les autres affaires celle-ci,
01:08:50 et si les interpellations et les enquêtes portent ses fruits comme on dit.
01:08:54 Merci beaucoup en tout cas d'avoir commenté ces deux actualités assez parallèles avec nous ce soir.
01:09:00 Dans ce soir, un tout autre sujet, une polémique que je n'ai pas vue venir moi personnellement,
01:09:05 mais ça monte, ça monte.
01:09:06 Depuis hier, l'affiche officielle des Jeux Olympiques de Paris 2024 a été dévoilée,
01:09:10 on vous l'a montré d'ailleurs hier,
01:09:12 ça a créé une grosse polémique sur les réseaux sociaux,
01:09:15 de nombreux internautes se sont indignés de la disparition,
01:09:18 vous le voyez, de la croix qui surplombe normalement dans la réalité,
01:09:22 le Dôme des Invalides, situé sur la partie gauche de la fresque,
01:09:25 vous voyez que vous avez le réel à droite et le dessin à gauche.
01:09:29 D'autres regrettent également globalement l'absence de couleur française, du drapeau français.
01:09:34 Je voudrais vous faire lire avec moi deux, trois tweets avant d'en parler ensemble,
01:09:38 d'avoir vos réactions les uns ou les autres.
01:09:41 Je crois que c'est Jordan Bardet le premier tweet qu'on va afficher,
01:09:45 si Thomas Leroy peut l'envoyer parce que je ne l'ai pas.
01:09:48 Le mépris pour notre drapeau tricolore,
01:09:51 la cancellisation de notre patrimoine chrétien,
01:09:54 le grand drame de la France et d'avoir des dirigeants qui ne l'aiment pas,
01:09:59 le macronisme, c'est le grand effacement de notre identité.
01:10:02 Marion Maréchal, pourquoi avoir effacé la croix au sommet du Dôme des Invalides
01:10:05 sur l'affiche officielle des Jeux ?
01:10:07 Pourquoi Guerin d'Appreau français ?
01:10:08 Quel intérêt d'organiser les Jeux en France si c'est pour cacher ce que nous sommes ?
01:10:11 Eric Ciotti pour LR, le Dôme des Invalides n'est pas celui d'un supermarché,
01:10:15 mais celui d'une chapelle.
01:10:17 En effaçant la croix à son sommet, l'affiche officielle des JO
01:10:19 nie l'identité même de ce bâtiment,
01:10:21 ainsi que l'histoire française scandaleuse pour le patron des RL.
01:10:26 Écoutez le président du comité d'organisation des Jeux Olympiques,
01:10:29 Tony Estanguet, avant de faire un tour de plateau.
01:10:31 C'était important pour Paris 2024 d'innover là aussi,
01:10:35 d'être un peu en rupture par rapport à ce qui s'est fait sur les dernières éditions des Jeux.
01:10:39 Ces affiches officielles racontent l'histoire de Paris 2024.
01:10:43 On voit du premier coup d'œil que ces Jeux sont dans la ville, c'est festif.
01:10:47 Ça manque pas d'une image forte, d'une image plus simple mais plus forte,
01:10:51 quelque chose qui imprime la mémoire, qui imprime les esprits.
01:10:54 Moi je trouve justement que ce qui est très réussi,
01:10:56 c'est une vision artistique des Jeux de Paris 2024 d'Hugo Gattoni,
01:10:59 c'est que du premier coup d'œil on retrouve cette ville-stade
01:11:02 et c'est vraiment ce qui va rester dans l'histoire de ces Jeux.
01:11:05 C'est des Jeux qui sont organisés au centre d'une ville,
01:11:08 transformer, mettre du sport dans la ville,
01:11:10 c'est vraiment l'enjeu de ces Jeux de Paris 2024.
01:11:12 Sacrilège, Pierre Lelouch ?
01:11:14 Ah mais moi je trouve que l'idée de transformer la ville en terrain de sport
01:11:19 est un véritable scandale.
01:11:20 Mais on parle de l'affiche là !
01:11:23 Non mais c'est pareil, et Monsieur Estanguet il est très content de ça.
01:11:26 Mais moi je trouve que c'est dingue.
01:11:28 Que ça lui rapporte de l'argent à lui et au Cojo ?
01:11:31 Les images de Paris transformées en terrain de sport, c'est très bien.
01:11:34 Mais pour la ville elle-même, elle mérite autre chose que ça.
01:11:37 Mais il y a des stades.
01:11:38 D'où vient que la ville devienne un stade ?
01:11:40 Mais ça fait rayonner la ville à travers ces monuments.
01:11:42 Mais ce monsieur est très content de ça, mais moi je suis contre.
01:11:45 Et l'affiche elle vous plaît ou pas ?
01:11:46 Paris c'est l'histoire de France, c'est pas un terrain de sport.
01:11:49 Quand je vois la place de la Concorde transformée en terrain de bascule...
01:11:52 C'est magnifique !
01:11:53 Mais vous imaginez les images que ça va produire à travers le monde ?
01:11:56 Mais je m'en fous des images !
01:11:58 Mais les images c'est du pognon pour le Cojo et pour les grands groupes
01:12:03 qui viennent transformer la ville en terrain de sport.
01:12:05 Mais moi je suis horrifié de ça !
01:12:06 Vous êtes un peu dur je trouve.
01:12:07 Autant je respecte les sportifs, j'ai rien...
01:12:10 J'ai été passionné de sport toute ma vie.
01:12:12 Autant l'idée de transformer ma ville en terrain de sport,
01:12:15 je trouve que c'est un affront à l'égard de l'histoire de Paris.
01:12:18 Alors maintenant on en est à supprimer, bien entendu, la croix au-dessus des...
01:12:22 Ça valide pourquoi d'ailleurs ?
01:12:23 Il faudrait une petite banane, ça aurait été parfait !
01:12:26 Une glace, un McDo...
01:12:28 Vous voyez pas que c'est que de la conso ?
01:12:31 Vous voyez pas que c'est...
01:12:32 Mais regardez cette image !
01:12:34 On dirait un carton qu'on distribue devant un McDo.
01:12:37 Il manque plus que le hamburger.
01:12:39 Je trouve ça honteux pour ma ville.
01:12:42 Moi je suis profondément patriote et profondément parisien.
01:12:45 Quand je vois ma ville transformée en ça, je me dis "mais c'est quoi ça ?"
01:12:49 Alors là je parle pas vraiment du...
01:12:51 Là on évoque pas ensemble le concept de Jeux Olympiques à Paris,
01:12:54 mais cette affiche, le fait que la croix ait disparu dans le dessin
01:12:58 et le fait que le drapeau français ne soit pas représenté,
01:13:00 qui a donc fait polémiquer.
01:13:02 Mais revenons à quelque chose de simple.
01:13:03 L'idée c'était de représenter Paris.
01:13:04 L'affiche elle est censée représenter Paris.
01:13:06 Elle représente les Jeux.
01:13:07 Et elle efface le drapeau français, elle efface la croix en haut des Invalides.
01:13:11 Alors il explique l'artiste "ah oui mais moi j'ai pas pour ambition
01:13:15 de représenter les choses telles qu'elles sont avec tous les détails,
01:13:18 mais comme par hasard c'est ce détail là,
01:13:20 le diable se cache dans les détails, qui a sauté."
01:13:23 Et c'est quand même assez surprenant.
01:13:25 En plus l'image générale donne l'impression d'une culture mondialisée
01:13:31 qui est à milieux de ce que viennent chercher les touristes chez nous.
01:13:34 Vous croyez qu'ils viennent voir quoi ?
01:13:36 Notre-Dame ou les pistes cyclables faites par Anne Hidalgo ?
01:13:41 Évidemment que Paris c'est son histoire,
01:13:43 qui est imbriquée avec son histoire chrétienne.
01:13:45 On peut tourner le problème dans tous les sens.
01:13:47 Il y a une croix en haut du Dôme des Invalides.
01:13:49 Et son drapeau est évidemment un symbole éminent.
01:13:54 Je crois avoir vu qu'il y a la Patrouille de France,
01:13:56 mais elle est quand même connue pour son sillage.
01:13:59 Alors ça je vais vous dire, c'est la seule chose,
01:14:02 dans une analyse très personnelle,
01:14:04 c'est la seule chose que je regarde dans cette affiche,
01:14:06 c'est qu'ils auraient pu mettre les fumigènes de la Patrouille de France
01:14:09 en bleu blanc rouge.
01:14:10 Mais l'absence de drapeau tricolore ne doit rien au hasard.
01:14:13 Ça pourrait être n'importe quoi, ça pourrait être Dubaï.
01:14:15 Vous reconnaissez le Grand Palais, vous reconnaissez la Tour Eiffel,
01:14:19 vous reconnaissez les Invalides, vous reconnaissez le Trocadéro,
01:14:21 vous reconnaissez l'Arc de Triomphe.
01:14:23 Arrêtez, vous reconnaissez le Port de Marseille,
01:14:25 vous reconnaissez la Patrouille de France.
01:14:27 Je vais juste finir.
01:14:28 L'absence de drapeau ne doit rien au hasard,
01:14:30 résulte de réalité de considération sportive conforme aux codes des Jeux.
01:14:34 Le drapeau japonais ne figurait pas sur l'affiche des Jeux de Tokyo.
01:14:37 Pas plus que la bannière brésilienne n'apparaissait sur celle des Jeux de Rio.
01:14:41 Même chose pour les Jeux de Londres, 4 ans plus tôt,
01:14:43 ça s'appelle l'universalisme.
01:14:45 Je vous dis, pour finir, l'article 50 de la Charte des Jeux Olympiques,
01:14:51 aucune sorte de démonstration de propagande politique, religieuse ou raciale
01:14:56 n'est autorisée dans un lieu ou un site ou autre emplacement olympique.
01:14:59 Il y a 139 églises ou chapels à Paris,
01:15:02 s'il faut toutes les invisibiliser pour les Jeux Olympiques,
01:15:04 ça va être compliqué.
01:15:05 Ça veut dire qu'il ne fallait pas les faire à Paris.
01:15:07 C'est l'art de l'art des Jeux.
01:15:09 C'est pas une carte horizontale de Paris, c'est l'affiche des Jeux Olympiques.
01:15:12 Mais c'est vrai qu'il croit ça affreusement.
01:15:14 Julien, c'est la trêve olympique.
01:15:17 Je m'en fous complètement de cette affiche.
01:15:19 Je n'ai pas envie d'entrer dans le cerveau de l'artiste.
01:15:23 Mais pourquoi ça fait polémique ?
01:15:24 Parce qu'on est en France dans un contexte,
01:15:26 c'est-à-dire qu'on renie notre identité.
01:15:28 Dès qu'on parle des racines chrétiennes de la France,
01:15:31 tout de suite on est assimilé à un horrible facho ou à un horrible réactionnaire.
01:15:36 Dès qu'on met en avant le drapeau français, c'est exactement la même chose.
01:15:39 Nous sommes l'un des seuls pays où quand on arbore le drapeau français,
01:15:43 tout de suite on se ferait traiter de facho.
01:15:45 Et regardez dans le quotidien.
01:15:47 Même, moi je vois là les vacances.
01:15:49 On ne parle plus de vacances de Noël, on parle de vacances d'hiver.
01:15:52 On ne parle plus de marchés de Noël, on parle de marchés d'hiver.
01:15:55 C'est exactement la même chose.
01:15:57 On a honte de nos racines, on a honte de ce que nous sommes.
01:16:00 Et ça, ça en fait malheureusement partie.
01:16:02 Moins fort, moins fort, Kevin.
01:16:04 Je vous salue par rapport à tout à l'heure où vous étiez sorti de vos coffres.
01:16:08 J'arriverai jamais à manquer dans les élus.
01:16:10 C'est un travail de longue haleine.
01:16:13 Arrêtez, arrêtez.
01:16:14 Non mais ne vous énervez pas.
01:16:16 Cette affiche respecte le cahier des charges du CIO.
01:16:19 C'est tout.
01:16:20 Le drapeau ne doit pas apparaître et il ne doit y avoir aucun signe religieux.
01:16:24 Donc cette affiche, elle ne fait que respecter les règles du CIO.
01:16:28 Si on ne voulait pas respecter ces règles, il ne fallait pas postuler pour les Jeux Olympiques.
01:16:31 Mais il n'est pas autorisé sur les affiches des JO de mettre le drapeau ou un signe religieux.
01:16:37 Il n'y a plus de débat en fait.
01:16:39 Je ne vous ai pas entendu en 1981 lorsque le futur président de la République, François Mitterrand...
01:16:46 Pardon, Johan, mais je ne suis pas du tout d'accord avec vous parce que la première réaction...
01:16:50 Regardez, Gabrielle.
01:16:51 Pardon, non, non, mais je veux bien sourire.
01:16:52 Tout le monde en a parlé à l'époque.
01:16:54 Vous étiez trop jeune.
01:16:55 Moi, j'étais déjà une femme mœure, pour ainsi dire.
01:16:57 Non, mais cette affiche, elle est connue.
01:17:01 Évidemment, il avait déjà gommé à l'époque la croix des clochers.
01:17:05 Ce sont les héritiers de François Mitterrand, on peut le dire.
01:17:08 Mais là où je ne crois pas du tout votre démonstration, Johan, c'est quand on voit...
01:17:11 Ce n'est pas ma démonstration.
01:17:12 Mais ça, c'est une construction faite pour rattraper le coup.
01:17:15 Parce que l'artiste, regardez ce qu'on lui a posé la question.
01:17:18 On lui a dit pourquoi vous n'avez pas mis de croix en haut.
01:17:20 Il n'a pas dit c'est pour obéir aux carriers des charges des JO, etc.
01:17:23 Il a dit, je n'allais pas faire tous les détails.
01:17:26 Donc vous voyez que votre explication, elle a été construite...
01:17:28 Mais ce n'est pas mon explication.
01:17:29 Je ne sais pas, je ne dis pas que c'est la vôtre.
01:17:30 Allez, allez, allez.
01:17:32 C'est écrit noir sur blanc dans le cahier des charges.
01:17:34 Pour conclure, je dirais aux visiteurs, welcome to Disney World.
01:17:39 Welcome to Disney World.
01:17:40 Franchement, vous êtes durs.
01:17:41 Philippe, si vous pouviez me la faire en 30 secondes, ce serait merveilleux.
01:17:43 Est-ce qu'on peut arrêter le JO bashing ?
01:17:46 Vous m'avez vu faire du JO bashing ce soir ?
01:17:47 Non, je m'adresse à mes contradicteurs.
01:17:49 Vous m'avez dit de faire court.
01:17:51 Est-ce qu'on pourrait à un moment arrêter de faire du JO bashing ?
01:17:55 On va laisser se dérouler l'événement.
01:17:57 On portera un jugement après.
01:17:59 Je ne pense pas que le christianisme soit menacé à cause de cette affiche.
01:18:04 Je ne suis pas un admirateur de cette affiche.
01:18:06 Arrêtez de rire, ce n'est pas drôle en fait.
01:18:08 Mais si, parce que vous n'êtes pas là.
01:18:09 En fait, ça ne fait pas rire.
01:18:10 Non, mais là, vous voyez le mal partout.
01:18:12 Il y a des raisons de voir le mal, mais là, pour le coup, non.
01:18:15 Si vous voulez, là, je crois que non.
01:18:16 Quand je pense qu'il y a des gens qui disent que CNews est une chaîne qui dit la même chose
01:18:21 et toujours dans le sens de Bolloré, en vous écoutant, je vois qu'il y a un vrai débat.
01:18:25 Mais c'est une chaîne où l'expression "je lis le livre, je le répète pour vous".
01:18:28 Je n'ai pas entendu le début de votre propos.
01:18:30 Je vais le dire à l'Arkom, le débat qu'on a eu ce soir.
01:18:33 Moi, je maintiens que je suis triste pour ma ville.
01:18:36 Et je n'ai rien qu'en collège.
01:18:38 Il faut que je rende l'antenne.
01:18:40 Bon, on peut la remettre une dernière fois, cette affiche.
01:18:42 Essayons de nous dire peut-être, oui, qu'on va vivre un bon moment,
01:18:46 que le monde va nous regarder, qu'on va avoir des exploits sportifs.
01:18:49 L'important, c'est de participer, disait le baron Pierre de Coubertin.
01:18:53 Je vais finir par l'aimer, cette affiche.
01:18:55 Citius altus fortus.
01:18:57 Plus vite, plus haut, plus fort.
01:18:59 C'est ce qu'on souhaite à Paris et à la France pour ces Jeux de 2024.
01:19:02 Merci de nous avoir suivis.
01:19:04 On va tous se réconcilier autour d'un bon verre d'eau dans quelques secondes.
01:19:08 Martin Mazur, Thomas Leroy, Coralie Deleplace ont préparé cette émission.
01:19:11 Demain, c'est mercredi.
01:19:13 Il y aura un troisième soir Info de la semaine.
01:19:15 C'est avec plaisir qu'on se retrouve à demain.
01:19:17 Bonne nuit, à demain.