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Mercredi 27 mars 2024, SMART BOURSE reçoit Catherine Leroy (Directrice de l'épargne salariale et retraite, Amundi)

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00:00 *Générique*
00:10 Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, chaque soir c'est le quart d'heure thématique.
00:14 Le thème de la semaine c'est celui de l'épargne salariale.
00:19 Et nous prenons ce quart d'heure thématique pour évoquer la dynamique et les enjeux de l'épargne salariale en France
00:25 avec Catherine Leroy à mes côtés qui est directrice de l'épargne salariale et retraite chez Amundi.
00:30 Catherine Leroy, bonsoir et bienvenue.
00:32 Merci beaucoup d'être là.
00:34 Je voulais qu'on pose un petit peu le tableau, quelle est la photo qu'on peut faire du marché de l'épargne salariale aujourd'hui en France
00:41 et même si on le regarde un peu en dynamique, qu'est-ce qu'on peut dire de ce que représente l'épargne salariale aujourd'hui en France ?
00:48 Alors la photo elle est superbe, la photo elle est pleine de couleurs.
00:51 Déjà elle est d'actualité puisqu'on est aujourd'hui, je voulais juste le rappeler rapidement, au milieu de la semaine de l'épargne salariale.
00:59 C'est un rendez-vous annuel pour lequel Amundi et Sponsor sont très heureux d'être là depuis l'origine
01:06 et qui vise donc à mettre sous les feux de la rampe l'épargne salariale et inciter les entreprises et les salariés à s'y intéresser.
01:12 Donc l'épargne salariale aujourd'hui c'est quoi ? Je crois qu'il y a un chiffre qui est assez parlant.
01:16 La FG vient de publier ses résultats, c'est 188 milliards d'euros d'encours détenus par les salariés dans un dispositif d'épargne salariale.
01:27 Ça c'est un chiffre qui a été en un tout petit peu plus de 10 ans multiplié par plus de 2.
01:32 Alors certes sous l'effet marché la valorisation des actifs mais aussi sous cet effet boule de neige avec lequel de plus en plus d'entreprises
01:41 versent à de plus en plus de salariés des primes de plus en plus importantes.
01:45 Je comprends. Donc ce sont des dispositifs qui se diffusent, qui s'élargissent dans l'écosystème des entreprises françaises et ça va continuer ?
01:53 La loi aide beaucoup à ça Catherine ?
01:56 Alors la loi aide beaucoup à ça, toute la réglementation qui incite de plus en plus d'entreprises et des entreprises de taille de plus en plus petite
02:03 à s'équiper et à proposer des dispositifs de partage de la valeur.
02:07 Mais ça s'accélère aussi sous l'effet de la tension du marché des travails et du fait que ces dispositifs d'avantages sociaux
02:16 sont vraiment considérés de plus en plus par les salariés comme un critère de comparaison, de choix, de différenciation de l'entreprise.
02:23 Donc ça devient le must have finalement de l'entreprise pour être choisi par un candidat.
02:28 La prochaine étape c'est le segment des entreprises entre 10 et 50 c'est ça Catherine ?
02:34 La prochaine étape c'est la loi partage de la valeur et de la transposition de l'accord national interprofessionnel signé l'année dernière
02:41 par les organisations syndicales et les organisations patronales et qui amène au sein de toutes les mesures,
02:48 et elles sont toutes importantes mais disons qu'il y en a deux qui sont particulièrement prégnantes pour l'épargne salariale.
02:53 D'une part c'est le fait de contraindre une entreprise de 11 à 49 salariés à proposer à ses salariés au moins un dispositif de partage de valeur,
03:02 c'est à dire soit de l'intéressement, de la participation, de l'abondement ou la prime de partage de la valeur.
03:08 Et la deuxième mesure qui est en lien avec ça c'est la possibilité donnée aux salariés d'investir cette prime partage de la valeur
03:15 dans un plan d'épargne salariale, un plan d'épargne d'entreprise ou un plan d'épargne retraite pour la défiscaliser
03:21 puisque l'idée est de pouvoir traiter la prime de partage de la valeur comme de l'intéressement
03:27 et en cible lui associer les mêmes caractéristiques fiscales et financières.
03:32 Ce qui m'intéresse particulièrement quand on est dans une émission comme Smart Bourse,
03:36 c'est de comprendre ce que les salariés font de cette épargne.
03:39 On parle en permanence du taux d'épargne globale des ménages français, 17, 18%.
03:44 Quand on regarde la structure et la décomposition de l'épargne en France par rapport à une épargne anglo-saxonne ou américaine,
03:50 évidemment que l'épargne financière est beaucoup plus faire, je dis financière, celle qui est investie sur des supports financiers
03:57 et qui n'est pas que sur des comptes courants ou sur des livrets traditionnels.
04:02 Est-ce qu'il y a des spécificités liées à l'épargne salariale justement de ce point de vue-là, Catherine ?
04:07 La première chose qu'il faut dire déjà c'est que les salariés investissent cette prime.
04:11 Parce qu'en fait, quand l'entreprise verse la prime de participation en intéressement, ils ont deux choix.
04:16 Soit ils perçoivent en cash directement à quel cas ils sont soumis à l'impôt sur le revenu, soit ils l'épargnent dans un plan.
04:22 Et ils l'épargnent, puisque de façon assez régulière depuis quelques années, ils sont 7 sur 10 à choisir d'épargner cette somme dans leur plan.
04:31 Donc ça c'est déjà un premier signe très important.
04:33 Le second signe important c'est que, y compris l'année dernière, où je rappelle il y avait un contest inflationniste assez important,
04:40 des marchés qui étaient très volatiles en début d'année.
04:42 Ils auraient pu cash in l'épargne ? Et ils ont continué de la placer ?
04:46 Ils ont continué à placer dans les mêmes proportions.
04:50 Et ils continuent à les placer, on va dire, au trois quarts sur des supports exposés vraiment au marché financier.
04:56 Puisque malgré la remontée de l'attractivité des fonds monétaires, il n'y a quand même qu'à peu près 25% des sommes qui sont investies sur du monétaire.
05:04 Le reste est investi véritablement en actions, en obligations et en diversifiés.
05:09 Et il y a vraiment une spécificité dans l'épargne salariale qui est celle de l'actionnariat salarié.
05:14 Et l'actionnariat salarié, le fait de pouvoir investir en actions de sa propre société, est le premier levier d'investissement des épargnants.
05:24 Alors, chez Amundi, on a une place, une position un peu spécifique puisqu'on accompagne, on va dire, 8 entreprises de l'USBF 120 sur 10,
05:33 qui lancent des opérations d'actionnariat salarié.
05:35 Donc on est peut-être un petit peu biaisé dans nos entreprises, mais en 2023, on a plus de 30% des salariés qui ont choisi d'investir ces sommes-là dans leur action, l'action de l'entreprise.
05:48 Comment vous expliquez qu'on fait avec l'épargne salariale ce qu'on ne fait pas avec son épargne classique ou traditionnelle à côté, Catherine ?
05:59 Et ce qui explique le fait que cet épargne-loi soit investi différemment et investi, comme vous dites, sur les marchés financiers.
06:05 Et je suis sûr que pour beaucoup de salariés, c'est peut-être la seule porte d'accès ou le seul point de contact qu'ils ont avec les marchés financiers.
06:14 Je pense que c'est beaucoup lié à ça. Dans les entreprises, il y a beaucoup de salariés, et je dirais dans certaines entreprises, quasiment tous les salariés,
06:22 pour lesquels c'est le levier, l'accès facilité aux marchés financiers, et peut-être le seul qu'ils auront pour se constituer une épargne financière.
06:32 Je crois que l'actionnaire salarié est un levier de communication extrêmement fort aussi dans les entreprises qui le pratiquent,
06:38 et qui permet cet apprentissage et cette appropriation des marchés financiers.
06:43 Et puis il faut se dire aussi que pendant longtemps, dans l'épargne salariale, il n'y a eu la possibilité d'investir que sur des supports financiers,
06:51 puisqu'il n'y a pas la possibilité d'aller choisir un des profils sécurisés.
06:55 Donc de fait, l'épargnant, il va choisir déjà d'y aller, ce qui est extrêmement important, et ensuite choisit d'investir sur des placements dont on lui explique de façon assez pédagogique aussi,
07:08 soit au sein de l'entreprise, soit au sein de l'acteur épargne salariale avec lequel il travaille,
07:13 tous les bénéfices de la constitution dans le long terme de cette épargne financière.
07:17 Justement, quel est votre rôle, particulièrement chez Amundi, vis-à-vis de ces salariés qui disposent de cette épargne salariale ?
07:26 Comment on construit un parcours d'investissement, effectivement, pour un salarié aujourd'hui ?
07:32 Alors déjà, on commence auprès de l'entreprise, puisque la première étape, c'est d'accompagner l'entreprise et les représentants du personnel,
07:39 qui vont eux-mêmes construire le catalogue de supports financiers dans lequel le salarié pourra aller investir.
07:47 Cet accompagnement, il est important parce qu'il faut s'assurer, d'une part, que le catalogue de fonds qui sera proposé aux salariés est suffisamment bien ficelé
07:56 pour pouvoir offrir à tous les salariés, quel que soit leur profil d'investissement, leur horizon de placement, leur inversion au risque,
08:03 la possibilité d'aller se constituer une épargne cohérente avec ce qu'ils sont.
08:07 Et puis, de constituer également un catalogue en lien avec ce que les représentants et l'entreprise pensent être de la culture financière et des besoins du salarié.
08:19 On va avoir, nous, dans les dispositifs que l'on gère, des dispositifs qui comptent entre 5 et 6 fonds et d'autres qui vont compter une vingtaine ou une trentaine.
08:27 Ça peut être très différent d'une entreprise à l'autre.
08:30 Ça peut être extrêmement différent en fonction de la culture financière et de l'intérêt que les salariés semblent porter à ces dispositifs.
08:37 Donc notre premier levier d'accompagnement est celui-ci.
08:40 Le deuxième, il est de pouvoir fournir aux salariés tous les services qui vont lui permettre de faire ses choix, de s'approprier son dispositif, de le comprendre,
08:49 de faire ses choix en fonction de son profil, de l'accompagner à définir son profil d'investissement,
08:55 de lui pousser des propositions d'investissement au travers de robots de valise, par exemple, qui vont, en fonction de la conjoncture, proposer des thèmes d'investissement,
09:05 de l'accompagner dans la gestion pilotée de son investissement jusqu'à la retraite,
09:11 et puis de lui fournir des applications digitales, du physique aussi, parce qu'il faut aller les rencontrer, il faut aller à la rencontre des salariés, dans des rencontres, et du pédagogie.
09:20 Le physique reste important, absolument.
09:22 Et on peut faire de la gestion pilotée pour de l'épargne salariale ?
09:25 On peut faire de la gestion pilotée, on peut faire de la gestion profilée,
09:28 on peut se servir de tous les outils qui existent aujourd'hui pour la gestion patrimoniale, et de toutes les briques d'investissement qui existent aujourd'hui en dehors de l'épargne salariale.
09:36 Tout cela est éligible au dispositif de l'épargne salariale.
09:40 Est-ce que la variété des supports évolue ?
09:44 Alors vous disiez, est-ce que toutes les grandes classes d'actifs sont représentées ?
09:48 Actions, obligations monétaires, évidemment, mais derrière ça, est-ce que l'offre de supports évolue ?
09:55 A l'inverse, est-ce que la demande pour de nouveaux supports émanant des entreprises et des comités représentatifs des salariés,
10:02 est-ce qu'il y a des nouvelles demandes pour avoir accès à des supports nouveaux également, Catherine ?
10:07 Ah oui, les tendances que l'on observe dans l'investissement en épargne salariale sont les mêmes que celles que l'on observe dans l'investissement général.
10:14 Donc il y a cette recherche, cette quête de sens dans son investissement qui est primordiale.
10:19 Alors j'en parlais, il y a l'actionnariat salarié, bien sûr, qui est une première quête de sens.
10:23 Et puis il y a toutes ces thématiques d'investissement à dimension environnementale, sociétale, qui sont prégnantes.
10:30 Quatre salariés nous disent que dans les critères de choix d'un fonds d'investissement, il y a cette dimension environnementale ou sociétale qui joue beaucoup.
10:37 Le solidaire, c'est très important. L'épargne salariale est le premier contributeur au financement de l'économie solidaire via les fonds solidaires qui sont investis.
10:46 Et chaque année, c'est à peu près 10% des investissements des salariés qui vont vers l'économie solidaire. C'est primordial.
10:54 Donc tout ce qui est thématique environnementale, sociétale, la transition juste, la biodiversité, le net zéro, l'éducation et le solidaire.
11:07 Et c'est des supports qui sont demandés. Quand vous les rentrez dans un catalogue ou quand l'entreprise les rentre dans son catalogue, c'est des supports qui ont du succès.
11:15 C'est un dispositif d'épargne salariale. Il y a de la demande très forte. L'épargne salariale vient de nourrir la politique RSE, la stratégie RSE de l'entreprise.
11:26 Et les fonds choisis et sélectionnés viennent aussi nourrir les valeurs de l'entreprise, quelles qu'elles soient.
11:33 Et vous l'avez rappelé, si on entre dans une période structurelle de tension entre l'offre et la demande sur le marché du travail,
11:40 tous ces éléments d'incentive, d'attractivité des talents sont des éléments de plus en plus stratégiques.
11:46 80% des directeurs RH interrogés nous disent que l'épargne salariale est un vecteur de différenciation dans le recrutement des collaborateurs.
11:55 Merci beaucoup Catherine. Merci d'être venue nous parler de cette semaine de l'épargne salariale et de la dynamique et des enjeux de ce marché de l'épargne salariale en France.
12:04 Catherine Leroy était l'invitée de ce quart d'heure thématique de Smart Bourse, directrice de l'épargne salariale et retraite chez Amundi.
12:10 [Musique]

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