Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Alexandra Carraz-Cesseli (fondatrice du réseau "Les Lyonnes"), Anne Delaigle (fondatrice d'Izzitown) et Hervé Piquet-Gauthier (dirigeant de Génipluri)
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-03-28##
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00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04 Un nouveau durcissement de l'assurance chômage prévu.
00:08 Pour cet automne, Gabriel Attal annonce 3 possibilités, 3 pistes de réforme.
00:11 Baisser la durée d'indemnisation de 18 à 12 mois.
00:14 Également travailler davantage pour bénéficier du chômage
00:17 et une possible réduction d'un montant de l'indemnisation.
00:20 Je ne montrais pas les impôts pour ce qui permet de financer le travail des Français.
00:24 Qui est-ce qui crée les emplois en France ?
00:25 Qui est-ce qui permet aux Français de travailler ?
00:27 C'est quand même avant tout les entreprises.
00:28 Pour l'année 2022, les entreprises nous signalent avoir besoin de plus de 50 000 besoins de recrutement.
00:34 Vous avez besoin de combien de personnes ?
00:35 Il m'en faudrait deux, à l'atelier et au service.
00:37 À temps plein ?
00:38 À temps plein, absolument. À 35 heures, c'est déli.
00:40 C'est pour ça que j'arrête aussi, pour avoir des week-ends,
00:43 pour avoir des amis et des amies, avoir une vie,
00:46 et pouvoir m'organiser, parce que c'est un peu difficile avec ces horaires.
00:49 Et donc le Premier ministre annonce une réforme globale de l'assurance chômage.
00:54 Gabriel Attal entend réduire la durée d'indemnisation des demandeurs d'emploi ces derniers mois.
00:59 Le taux de chômage est remonté à environ 7,5% en France.
01:03 Et pendant ce temps-là, l'année dernière, la moitié des chefs d'entreprise
01:06 disaient rencontrer des problèmes de recrutement selon la Banque de France.
01:09 Alors parlons vrai. Est-ce qu'on parle trop du CAC 40 et pas assez de nos TPE, PME,
01:14 qui sont les grandes créatrices d'emplois en France ?
01:16 Comment expliquer d'ailleurs qu'elles ne croisent pas aussi vite que leurs concurrentes allemandes ?
01:20 Est-ce que c'est un problème de charge ou d'administration ?
01:23 Est-ce que c'est autre chose ?
01:25 Est-ce que c'est en libérant les TPE, PME qu'on pourrait revenir 50 ans après sa fin dans notre pays au plein emploi ?
01:31 Et à cette question, les PME sont-elles la principale arme pour le plein emploi ?
01:36 Vous dites oui à 79%. Vous voulez réagir le 0,826, 300, 300.
01:40 Et notre invité pour en parler, Hervé Piquet-Gauthier, est avec nous,
01:43 dirigeant de Généplurie, Groupement d'employeurs dans le transport et président de Lyon.
01:48 Bonsoir, merci d'être avec nous.
01:51 On va directement, d'habitude on fait le tour de table des vrais voix,
01:55 mais ce qui est important, aujourd'hui on parle des patrons des PME face au recrutement.
01:58 Est-ce que finalement c'est l'avenir et c'est là qu'il faut aller chercher l'emploi
02:02 et c'est là qu'il faut dynamiser l'emploi dans les territoires ?
02:05 Il y a beaucoup d'emplois, effectivement, dans les PME.
02:08 Il y a beaucoup de pénuries d'emplois et effectivement le pari de Généplurie,
02:12 qui est un groupement d'employeurs, ça a été d'aller rassembler des entreprises
02:17 qui sont pénuriques sur leur métier.
02:19 Exemple, le transport public de voyageurs, un secteur où il manque beaucoup de conducteurs de bus.
02:25 Donc nous on a un programme à Lyon et sur la région pour recruter 300 conducteurs de bus
02:30 toute l'année en 2024 avec l'ensemble de la profession.
02:35 Donc les aider à aller au plus près des gens, être au plus près de leur lieu d'habitation,
02:41 avoir le moins possible de déplacements à leur côté et pour pouvoir recruter au plus fort.
02:45 Mais comment se fait-il qu'on n'arrive pas à recruter, par exemple,
02:48 et je vais donner la parole au vrai moi, des chauffeurs de bus,
02:50 il suffit d'avoir le permis TC et de passer la FIMO, théoriquement, si je ne m'abuse,
02:54 et théoriquement on peut arriver à se former même à 50 ans ?
02:57 Alors d'abord parce que, vous voyez, je pense aussi parce que le métier a un besoin de reconnaissance et a besoin d'être...
03:03 L'attractivité.
03:04 Voilà, l'attractivité et en même temps, une entreprise a trois adresses de dépôt,
03:09 nous avec 20 entreprises on a 120 adresses de dépôt,
03:12 c'est-à-dire que le demandeur qui va venir, on va lui trouver un job au plus près de son lieu d'habitation, de son lieu de vie,
03:19 et donc projet de vie, projet pro vont mieux se marier et donc là on va répondre plus facilement à cette pénurie d'emploi.
03:25 Ça veut dire qu'il faut repenser globalement l'emploi, la proximité, ce que vous dites,
03:29 pour éviter d'abord les temps de trajet et surtout du bien-être au travail ?
03:34 C'est ça, pouvoir d'achat, on en parle tous les jours, qualité de vie et temps de trajet pour aller au travail.
03:39 Quand on réussit à être au plus proche de son lieu d'habitation, de son lieu de travail,
03:44 sur des jobs qui sont rémunérés certes, mais qui ont bien entendu sur lesquels il est...
03:50 plus il y aura de frais additionnels, plus il y aura une déperdition.
03:54 Philippe Léger.
03:55 D'abord je voudrais vous rassurer, ça n'est pas moi qui ai organisé ce Tintin Mars
04:01 pour couvrir les approximations que j'ai formulées.
04:06 Non mais plus sérieusement...
04:07 Pour le temps plein de théories du complot là.
04:09 La question posée par Sud Radio est évidemment très pertinente
04:13 et je crois que la réponse est forcément positive.
04:17 Il est clair que ce sont les TPE, les PME qui constituent le plus formidable bassin d'activité
04:24 par rapport évidemment au grand groupe.
04:27 Mais pour qu'elles puissent embaucher, il faut leur faciliter les choses.
04:32 Il faut qu'elles se développent comme elles le souhaitent,
04:35 il faut éventuellement qu'elles puissent embaucher comme elles le veulent
04:39 et qu'elles puissent licencier aussi sans être confrontées à une bureaucratie infernale.
04:46 Si on parvenait à faciliter ces démarches fondamentales,
04:50 je suis sûr qu'elles pourraient embaucher énormément.
04:53 Anne Delègue, qui est fondatrice d'une entreprise de livraison,
04:59 vous insistez sur le fait du salariat, ce qui est déjà très important.
05:02 C'est primordial en fait chez nous.
05:04 Effectivement, j'ai monté ce qu'on appelle une start-up et puis il y a quelques mois de ça...
05:10 Qui deviendra une licorne.
05:12 Et la première licorne dirigée par une femme, on est bien d'accord.
05:16 Et parallèlement à ça, il y a quelques mois, on a repris notre partenaire logistique
05:21 avec 32 livreurs qui sont salariés.
05:24 Quoi qu'il en soit, on avait fait le choix de ce partenariat avec eux
05:28 parce qu'ils salariaient déjà leurs livreurs.
05:31 C'était primordial, mais on a une vraie problématique de recrutement,
05:35 que ce soit dans ma vie aujourd'hui et dans ma vie d'avant.
05:39 Mais on a aussi une problématique liée au salaire.
05:43 Il faut qu'on ait des... Effectivement, il faut qu'on soit attractif.
05:46 Aujourd'hui, le prix de l'acquisition pour devenir propriétaire ou pour louer un appartement,
05:52 c'est de plus en plus élevé.
05:54 On ne peut pas attirer les gens avec des salaires qui ne sont pas attractifs.
05:59 Ça aussi, ça compte.
06:01 Il y a peut-être une réflexion aussi sur l'allègement des charges,
06:03 peut-être conditionnée à une augmentation du salaire.
06:06 Il y a des pistes de réflexion. Il faut repenser l'emploi autrement.
06:09 Est-ce que justement, on n'a pas tiré les salaires vers le bas, notamment ?
06:12 On parle vrai sur Sud Radio avec la réduction Fillon,
06:15 où au SMIC, ou un peu plus que le SMIC, on ne paye pratiquement pas de charges.
06:19 Et donc on se dit, finalement, on n'a jamais intérêt à faire passer
06:22 un cap, deux caps, trois caps aux salariés.
06:25 Il y a cette fameuse trappe dont tout le monde parle,
06:29 qui effectivement, il y a un moment donné, où ça coûte le double à l'employeur
06:33 d'augmenter le salaire.
06:35 Et effectivement, cette fausse bonne idée qui était de réduire les charges
06:38 jusqu'à un certain niveau de salaire,
06:40 et finalement, à un moment donné, se retourne contre le système.
06:43 Donc oui, on peut dire qu'à un moment donné, ça a créé une difficulté.
06:50 Alexandra Cezely, fondatrice de l'équipe des Lyon,
06:55 vous, les femmes, forcément entrepreneuses,
06:59 puisqu'il y en a pléthore dans votre livre blanc,
07:02 le travail et la vie de famille aujourd'hui, c'est ça qu'il faut savoir concilier aussi ?
07:08 Non, surtout, il y a un élément dont on n'a pas encore parlé,
07:10 mais c'est que la crise sanitaire, elle a rebattu vraiment les cartes
07:13 sur toute la notion de travail,
07:16 les gens sont en attente de quêtes de soins,
07:18 les femmes le disent souvent dans toutes les enquêtes,
07:20 quêtes de sens, d'acceptation, d'impact, on nous parle beaucoup de ça,
07:26 la vie de famille en fait partie, mais pas que,
07:28 il y a vraiment aussi ce côté, l'entreprise doit apporter vraiment autre chose aujourd'hui,
07:33 ce qu'on n'attendait pas encore il y a 5 ans.
07:35 Hervé Piquet-Gauthier, les gens que vous rencontrez,
07:38 ils vous disent "moi je cherche à donner un sens à ma carrière professionnelle",
07:42 que ce soit dans les métiers très qualifiés ou peu qualifiés,
07:46 parce que dans le transport il y a de tout.
07:48 En fait, le premier niveau c'est qu'ils ne connaissent pas les métiers,
07:51 donc en fait notre premier niveau à nous, c'est de leur faire connaître les métiers,
07:54 leur donner envie de ce métier, et c'est déjà ça qui manque,
07:57 pour avoir un sens, il faut déjà connaître et faire vivre une passion.
08:00 Moi je suis aussi président d'un club de basket,
08:02 et finalement le sport nous apprend ça,
08:05 c'est que de sa passion, on peut ensuite faire de plein de choses,
08:08 mais si on n'a pas de passion,
08:09 donc le premier métier du recruteur, c'est de donner envie pour donner du sens,
08:13 et c'est notre métier à nous,
08:15 et ensuite c'est de lui amener quelque chose, un peu clé en main,
08:17 derrière la formation, derrière du management, derrière de l'accompagnement.
08:21 En fait c'est très vrai, c'est-à-dire qu'on doit pouvoir apporter des perspectives d'évolution aussi,
08:27 et quand vous disiez effectivement que les gens sont en attente d'autre chose,
08:33 et qu'il faut les faire rêver, c'est vrai aussi,
08:36 mais je pense qu'on paye quelque part le discours des 35 heures à expliquer aux gens,
08:40 alors c'est pas très politiquement correct ce que je vais dire, mais c'est pas grave.
08:43 Parlons vrai, c'est écrit chez les radios.
08:45 Voilà, c'est ça, et en fait pendant des années on a expliqué aux gens qu'il n'y avait pas que le travail dans la vie,
08:50 mais on a fini par leur inculquer cette petite musique,
08:53 et leur dire que le travail ne servait qu'à avoir un salaire à la fin du mois,
08:58 et que le travail n'était pas épanouissant,
09:00 mais non, c'est l'éclate d'aller au boulot, il faut le dire aux gens, c'est sympa, on peut s'épanouir,
09:04 même dans des métiers qui ne sont pas forcément hyper sexy au début,
09:08 mais on peut trouver un intérêt, et charge à nous aussi, aux employeurs,
09:13 à rendre tous ces métiers un peu plus attractifs.
09:16 Mais le télétravail, pardon Philippe, le télétravail a monté ses limites aussi en matière de lien social,
09:22 rien que sur l'humain en fait.
09:24 Oui, moi je peux le croire.
09:26 En fait c'est, derrière plus le métier est difficile, plus le niveau relationnel est important,
09:31 et en fait on retrouve aujourd'hui ce besoin là,
09:34 c'est à dire que dans l'entreprise, et quand les gens viennent au travail,
09:38 ils ont aussi besoin de se retrouver dans des relations, et on est fait de relations,
09:43 et je pense que là le côté digital et le télétravail a un petit peu déshumanisé cette relation,
09:49 et les gens ne perçoivent plus, et donc on lutte contre ça.
09:54 J'aimerais, moi qui suis devenu féministe le temps d'une émission,
09:59 Pas que, pas que, rien n'est lui atout.
10:02 Non, non, vraiment, sérieusement, vos analyses sont très intéressantes,
10:07 est-ce que sur le sujet qui est proposé, vous verriez un regard spécifique à poser
10:14 par rapport au travail des femmes, ou à l'accès à l'emploi pour les femmes ?
10:20 On va en parler peut-être tout à l'heure quand on parlera de RSE,
10:22 mais effectivement moi je pense que c'est l'heure des femmes,
10:24 voilà, ça on le sent, c'est la tendance aujourd'hui,
10:26 mais au-delà du sens et de ce qu'on peut amener en tant qu'entreprise pour le travail,
10:32 il y a encore à nouveau cette crise sanitaire qui a fait croire aux gens,
10:35 c'est la théorie de l'argent magique, et le gouvernement est en train de s'en rendre compte on dirait,
10:39 mais l'argent magique fait que finalement les gens se disaient,
10:41 "bah oui en fait moi j'ai envie d'un métier qui a du sens, et un métier passion",
10:45 comme si avant c'était pas le cas, c'est-à-dire qu'on s'est réveillé un jour,
10:48 et puis on s'est dit "ah bah non finalement, moi je veux faire ma passion, ce que j'aime, etc."
10:52 mais en fait nous ne faisons pas non plus rêver les gens,
10:54 ça va pas être possible pour tout le monde tout le temps, donc il faudra apporter autre chose.
10:59 Mais il faut parler de relocalisation aussi, parce que il y a plein d'entreprises qui cherchent du travail,
11:04 mais il y a plein de gens qui habitent des territoires où il n'y a pas d'entreprise,
11:08 où il ne se passe pas grand-chose, par exemple avec Anne,
11:12 forcément j'imagine que vous, ce que vous proposez, vous allez le localiser,
11:18 vous le déployez un petit peu partout en France.
11:20 Le but c'est effectivement de scaler assez vite dans d'autres villes,
11:23 mais fatalement on va scaler dans des villes qui ont au moins 50 000 habitants,
11:27 donc fatalement on ne va pas s'adresser dans les campagnes et dans des zones un peu plus désertées.
11:33 Il y a effectivement cette problématique aussi d'adresser l'emploi...
11:39 - Alexandre ? - En revanche, on parlait des PME,
11:42 je trouve que la force des PME c'est leur agilité,
11:45 c'est-à-dire c'est leur capacité à s'organiser, à réagir vite,
11:48 et notamment à proposer des formations qui soient plus adaptées.
11:51 On parlait de la digitalisation des métiers, etc.
11:55 Ça c'est des choses, on le voit en tout cas en Auvergne-Rhône-Alpes,
11:58 on voit que le réseau d'entreprises se réadapte très vite,
12:02 s'est réadapté après la crise sanitaire,
12:04 on a fait du télétravail, on a vu qu'il y avait des limites,
12:07 on a proposé des formations aux salariés, on propose des transformations,
12:10 et là encore, on parlait des femmes tout à l'heure,
12:12 les femmes elles sont aux avant-postes de ces changements,
12:14 elles essayent, elles vont, elles testent des choses,
12:17 elles vont dans les métiers, dans le digital notamment,
12:19 à Lyon en tout cas c'est très marqué.
12:21 Donc effectivement les PME, elles vont peut-être proposer
12:24 cette force de transformation économique pour le pays.
12:28 Il y a une chose importante dont on ne parle pas assez souvent à mon avis en France,
12:32 on a des TPE-PME qui se développent par exemple beaucoup moins vite qu'en Allemagne.
12:36 Pourquoi ? Hervé Piquet-Gauthier.
12:39 Pour rester sur la dimension emploi...
12:42 La bonne question pourrie.
12:44 Oui, mais qui est une vraie question.
12:47 Pour être franc, je ne connais pas suffisamment le système allemand pour vraiment vous le dire.
12:51 Pour moi, pour rester sur cette dimension emploi, il y a deux enjeux importants.
12:54 Une PME parfois va proposer des emplois à temps partiel,
12:57 et donc notre enjeu à nous c'est de proposer des compléments d'emploi
13:00 pour que cet emploi reste attractif.
13:02 Donc ça c'est déjà le premier niveau.
13:04 Quand vous faites, allez, conducteur de bus, ramassage scolaire,
13:07 vous avez des temps entre les deux qu'il faut, on va dire, occuper, animer.
13:15 Et ensuite, comme les gens, j'y reviens,
13:18 quand vous êtes dans des, vous parliez tout à l'heure d'endroits un peu plus éloignés,
13:23 quand vous allez recruter des fonctions,
13:25 les PME ont besoin des mêmes compétences et de fonctions de support,
13:27 mais elles ne peuvent pas se les payer à temps plein.
13:29 Donc du coup, il y a un enjeu de temps partagé cette fois-ci.
13:31 Donc pour pouvoir avoir un bon directeur des achats,
13:35 mais il vaut mieux l'avoir à mi-temps, parfait,
13:38 et donc du coup le concept du groupement d'employeurs il est là,
13:41 il va être de dire, je vais te proposer un autre complément d'activité
13:44 et tu vas pouvoir rester dans ton territoire sur deux jobs,
13:47 enfin sur deux boîtes avec un seul job,
13:50 parce qu'autrement il faut aller dans les grands groupes,
13:52 il faut aller à Paris, il faut aller au centre, il faut aller dans les sièges.
13:55 Allez, 0826-300-300 avec Sylvain qui est avec nous.
13:58 Sylvain, vous voulez y réagir ?
14:01 De toute façon, les PME et les TPE,
14:06 le premier employeur de France et il le restera encore très longtemps,
14:09 les TPE et les PME sont les seuls qui sont présents partout sur le territoire au niveau local.
14:14 Elles fournissent énormément d'activités à tout un tissu économique,
14:21 elles permettent un management épaule à épaule, comme on dit,
14:24 ça permet de rester dans des structures familiales,
14:27 ça permet de pouvoir continuer à avoir ta vie personnelle et ta vie professionnelle.
14:33 On a vraiment besoin d'avoir un tissu de TPE, PME qui soit fort,
14:39 qui soit représentatif et qui arrive à générer de l'emploi,
14:46 elles généreront de l'emploi et elles permettront d'arriver à ce plein emploi
14:52 si on leur donne les bons outils et qu'on leur permet d'innover,
14:57 d'être attractif et de ne pas subir la conjoncture et les aléas
15:04 que l'on peut subir et que l'on subit depuis des années.
15:08 Est-ce que vous vous sentez soutenue Anne de Laigle justement par les aides,
15:13 par le gouvernement ? Elle me sourit l'air de dire "mais c'est quoi cette question ?"
15:17 On est soutenu par nous-mêmes pour le dire.
15:19 C'est ça, mais pourtant les banques ne nous aident pas, l'Etat ne nous aide pas.
15:28 Aujourd'hui être entrepreneur c'est quand même un sacerdoce, il faut aimer.
15:31 Moi je ne sais pas faire autre chose, mais ce n'est pas simple tous les jours.
15:36 Il y a une vraie problématique aussi pour les PME, c'est la répartition du temps de travail.
15:42 C'est-à-dire que nous aujourd'hui dans des petites structures,
15:44 on a des postes qui ne sont pas forcément interchangeables.
15:46 Les grands groupes qui ont effectivement une multitude d'employés
15:52 vont pouvoir proposer une semaine de 4 jours, ce que voudrait tout le monde,
15:55 avec des week-ends de 3 jours. Je comprends bien, dans une TPE, PME, c'est juste même pas envisageable.
16:00 Pas de réunion lundi matin, pas de réunion lundi.
16:02 Ah ben non, mais ça a déjà commencé avec les 35 heures.
16:04 Moi à l'époque j'avais une entreprise avec 6 personnes chacune avec un poste défini.
16:08 Vous m'expliquerez à quel moment la secrétaire pouvait compenser les 3 heures
16:12 de la fille qui allait me monter un vêtement, de celle qui allait me faire les cartons.
16:16 Non, c'est juste pas envisageable.
16:19 Alexandra Carasseselli ?
16:22 Non, moi simplement, ce qui me semble toujours étonnant,
16:24 c'est que la solution c'est souvent les chefs d'entreprise qui les ont.
16:27 Et encore une fois, dans notre pays, on ne les écoute pas.
16:30 Il suffit d'aller voir les chefs d'entreprise, de leur poser des questions.
16:32 Ils ont une partie des réponses.
16:34 Donc si le gouvernement est en mal d'idée,
16:36 peut-être de venir voir ce qui se passe à Lyon, c'est intéressant.
16:39 Mais en tout cas, les gens ici ont des réponses.
16:41 On n'attend pas que les choses viennent du haut.
16:45 Hervé Picagautier, ce que disait Sylvain, notre auditeur, il y a quelques instants,
16:48 c'est quand même important.
16:50 Par exemple, la transmission des TPE-PME,
16:52 qui est beaucoup plus taxée en France que dans d'autres pays, par exemple,
16:55 et dont certains sont obligés de vendre pour pouvoir payer les droits de succession.
16:58 Alors ça, effectivement, c'est un capital qui devrait se transmettre beaucoup plus facilement.
17:06 On l'a construit, finalement, on l'a payé chaque année avec les impôts.
17:11 On ne voit pas pourquoi on devrait le retrouver.
17:13 C'est vrai que c'est une aberration pour les chefs d'entreprise que l'on est, nous,
17:17 de réfléchir de cette manière-là.
17:19 Tout est une aberration.
17:21 C'est-à-dire qu'on n'est protégé de rien si on plante nos boîtes.
17:24 On a juste le droit de...
17:26 Elle est fâchée. Anne Delègue l'a fait.
17:28 Non, non, tout me dit qu'on n'a que le droit de prendre des risques.
17:30 Et on aime, je le dis, parce qu'on embarque nos équipes avec nous.
17:33 On est des passionnés.
17:35 Avec le cœur, on est passionnés.
17:37 Mais il ne faut pas croire que patron PME, TPE, on vit comme les patrons des grands groupes.
17:42 Ça n'a strictement rien à voir.
17:44 On met toutes nos tripes sur la table tous les jours.
17:47 Et je pense, bien entendu, aux commerçants aussi.
17:50 On a toujours l'impression que ce sont des gens qui ont de jolies vies.
17:54 Et bien, elles sont un peu compliquées.
17:55 Merci beaucoup, Hervé Piquet-Gautier, d'avoir été avec nous,
17:58 dirigeant de Génie Pleury, qui est un groupement d'employeurs dans le transport,
18:01 et président de Lyon.
18:03 Donc, dans un instant, le qui sait qui qui l'a dit, et qui sait qui qui va gagner ?
18:08 Ça va être dur d'entendre les questions.
18:10 Ah oui, ça va être facile.
18:12 C'est celui qui va être plus triché.
18:14 Et surtout avec un arbitre truand.
18:16 Vous parlez de qui ?
18:17 De vous.
18:18 Parlons vrai.
18:20 Allez, on fait une petite pause, on revient dans un instant.