L'Heure des Pros (Émission du 01/02/2024)

  • il y a 7 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1 jusqu'à 9h30 ce matin pour l'heure des pros et évidemment sur Cnews.
00:00:09 Il sont plusieurs dizaines d'agriculteurs qui ont passé cette nuit en garde à vue sans qu'on connaisse d'ailleurs le nombre exact.
00:00:17 Hier après-midi, 91 personnes ont été interpellées.
00:00:21 Certains paysans sont entrés dans le marché de Rungis.
00:00:24 On ne sait pas là encore si les dégradations ont été commises.
00:00:28 La police est intervenue, direction le commissariat, pour une garde à vue.
00:00:31 Je ne suis pas certain que la réponse de l'exécutif soit la bonne.
00:00:36 Les agriculteurs ne sont pas des délinquants.
00:00:39 L'humiliation de passer une nuit en prison n'est pas nécessaire.
00:00:43 Chacun garde en tête la réponse policière et pénale des émeutes du mois de juin.
00:00:47 Il est vrai que l'oisiveté avait déclenché ces pillages.
00:00:51 Les paysans ne veulent pas mourir.
00:00:53 La PAC est à l'agriculteur ce que le soin palliatif est au mourant.
00:00:59 Les paysans résistent.
00:01:01 Pour la première fois, on a soulevé le capot européen.
00:01:04 On découvre les folies de l'Union Européenne sous le capot de Bruxelles.
00:01:10 L'Europe avait masqué ses dessins sur les sujets de l'immigration et de l'énergie.
00:01:15 La révolte paysanne opère une prise de conscience.
00:01:18 Prise de conscience de la folie normative européenne.
00:01:22 Prise de conscience de la bureaucratie.
00:01:24 Prise de conscience de la dinguerie écologique.
00:01:27 Prise de conscience de l'inefficacité des gouvernements français.
00:01:31 Chacun attend aujourd'hui la parole d'Emmanuel Macron.
00:01:34 Par quel tour de passe-passe peut-il renier ce qu'il a validé ?
00:01:38 C'est la question du jour.
00:01:40 Il est 9h, Chana Lusso.
00:01:43 ...
00:01:53 -Bonjour, Pascal. Les agriculteurs encerclent la capitale.
00:01:57 8 points de blocage d'autoroutes sont toujours actifs.
00:02:00 La coordination urale suggère à tous ceux qui souhaitent aller à Paris
00:02:04 de se diriger vers l'Assemblée nationale.
00:02:07 C'est une journée décisive pour les agriculteurs.
00:02:10 Un millier de tracteurs sont déjà arrivés à Bruxelles ce matin
00:02:14 à l'occasion d'un sommet européen.
00:02:16 Ils viennent de tout le continent, France, Italie, Espagne
00:02:19 ou encore l'Allemagne.
00:02:21 Emmanuel Macron sera également dans la capitale belge
00:02:23 avec Ursula von der Leyen.
00:02:25 Il va tenter de négocier des mesures en faveur des agriculteurs.
00:02:28 Mais l'ancien ministre Pierre Lelouch n'est pas très optimiste.
00:02:31 -La France est aujourd'hui tellement affaiblie,
00:02:34 elle est tellement rentrée dans le moule
00:02:37 que les gens ont perdu l'habitude d'une France qui se rebelle
00:02:40 et qui dit "mes intérêts nationaux, c'est la préservation de mon agriculture".
00:02:44 Or, je n'ai pas du tout l'impression qu'ils auraient écouté
00:02:47 ce que disent les députés et les ministres de la majorité
00:02:49 qui sont dans le mainstream, comme on dit, en même temps.
00:02:54 -Il y a eu quelques avancées dès hier.
00:02:56 Parmi elles, une nouvelle aide de 80 millions d'euros
00:02:59 pour les viticulteurs, une nouvelle enveloppe jugée insuffisante.
00:03:03 -80 millions d'euros, bien sûr qu'on dit d'accord,
00:03:07 mais c'est largement insuffisant par rapport à tout ça.
00:03:10 Le problème, c'est qu'on nous écoute, on ne nous entend pas très bien.
00:03:15 Le problème, il est là, on nous écoute, on ne nous entend pas.
00:03:18 -Ce chiffre 2/3 des Français font plus confiance au privé
00:03:21 pour scolariser leurs enfants.
00:03:23 C'est ce que révèle notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:03:27 D'ailleurs, les enseignants du public se mobilisent aujourd'hui.
00:03:30 40 % seront en grève en moyenne.
00:03:32 Voilà pour l'essentiel de l'information.
00:03:34 C'est à vous, Pascal.
00:03:35 -Merci, Chana Lusto, Sabrina Medjaber, Vincent Herouette,
00:03:38 Philippe Bilger, Gérard Carreiro, Olivier Dartigold,
00:03:41 Gautier Lebret doit être avec nous également au point rédaction.
00:03:45 Nous sommes avec Christian Convert, que vous connaissez bien évidemment.
00:03:49 C'est vrai que ça me fait de la peine d'imaginer que,
00:03:54 je ne sais pas si c'est 70, 80 ou 90 agriculteurs
00:03:57 ont passé la nuit en prison.
00:03:59 Ça me fait de la peine.
00:04:01 Je trouve qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans cette réponse-là.
00:04:06 Elle ne me paraît pas adaptée.
00:04:08 Cette humiliation ne me paraît pas adaptée.
00:04:11 On ne sait pas d'ailleurs s'il y a dégradation ou pas dans le marché du mine.
00:04:16 Mais quand je vois la dignité de ces manifestations,
00:04:20 quand je vois les prises de parole que j'entends depuis huit jours,
00:04:23 ça ne me parle pas.
00:04:25 -C'est invraisemblable ce qui se passe.
00:04:27 On est dégoûté.
00:04:29 Déjà, il y a eu un traitement spécial pour nos gars qui arrivaient du Lothé-Garonne,
00:04:35 qui étaient en ombre.
00:04:37 Là-bas, c'est un secteur qui est...
00:04:39 Tous les secteurs ne sont pas pareils en France.
00:04:41 Ce secteur est très difficile.
00:04:43 Donc c'était convenu.
00:04:45 On a convenu.
00:04:47 Hier, on a rencontré le Premier ministre.
00:04:49 On a quand même échangé.
00:04:51 On a eu un bon échange d'ailleurs avec le ministre.
00:04:53 Mais on voulait traiter ce point qui pouvait être un point de conflit.
00:04:55 Puisqu'ils avaient mis comme objectif, pas d'envahir, Rungis.
00:04:57 -Vous avez vu sur votre plateau, ça fait combien d'hectares, Rungis ?
00:04:59 Donc si on avait une cinquantaine de personnes qui allaient à Rungis,
00:05:01 je ne pense pas que ça allait bloquer.
00:05:03 L'objectif n'était pas du tout de bloquer.
00:05:05 -Mais on sait ce qui s'est passé à Rungis.
00:05:07 Il y a eu des dégradations ?
00:05:09 -Ils sont rentrés dans le marché.
00:05:11 -Ils étaient en voiture.
00:05:13 Ils n'ont rien forcé.
00:05:15 Ils étaient à pied.
00:05:17 Après, ils sont rentrés dans le marché.
00:05:19 C'était surtout pour la discussion.
00:05:21 Je pense qu'on a vu ça sur les plateaux de tout le monde.
00:05:23 Ils avaient demandé à rentrer.
00:05:25 Ils sont rentrés.
00:05:27 J'ai vu quelques photos dans le marché.
00:05:29 Ils étaient une quinzaine qui sont rentrés.
00:05:31 Ni en effraction, ni rien du tout.
00:05:33 J'attends de voir l'histoire des dégâts.
00:05:35 Parce qu'il faut arrêter de nous prendre quand même.
00:05:37 C'est inadmissible.
00:05:39 Après, ces gens-là, ils les emmènent en prison.
00:05:41 Quand le ministre, deux heures avant, nous dit
00:05:43 "Je veux que la France reste la France",
00:05:45 laquelle France ?
00:05:47 -Sandra Buisson est avec nous.
00:05:49 Elle va faire le point sur ces interpellations.
00:05:51 On ne sait pas le nombre d'interpellations.
00:05:53 -C'est le 91.
00:05:55 -Bah, 91 hier.
00:05:57 -On était là-bas cette nuit.
00:05:59 -Sandra, d'abord, est-ce que ces gens-là
00:06:01 sont toujours en prison ?
00:06:03 Et puis, on écoutera après.
00:06:05 -En garde à vue.
00:06:07 -Est-ce que ces gens-là sont toujours en garde à vue
00:06:09 à l'heure à laquelle nous parlons ? Combien sont-ils ?
00:06:11 On va écouter l'avocate de Karine Duc.
00:06:13 -On était là-bas cette nuit.
00:06:15 -Qui n'a pas pu voir sa cliente.
00:06:17 Parce que, visiblement, il y avait aussi des problèmes
00:06:19 de procédure, si j'ai bien compris.
00:06:21 -C'est tout ça, Sandra Buisson.
00:06:23 -Pour les 15 personnes qui ont été interpellées
00:06:25 hier matin pour avoir tenté de bloquer
00:06:27 un accès à Rungis,
00:06:29 eux sont sortis au bout de quelques heures
00:06:31 de garde à vue hier.
00:06:33 On ne sait pas encore s'il y a des suites judiciaires
00:06:35 leur seront réservées.
00:06:37 Concernant les 91 personnes qui ont été
00:06:39 interpellées dans l'après-midi au moment
00:06:41 de l'intrusion sur la zone de stockage,
00:06:43 selon nos informations auprès
00:06:45 du parquet de Créteil ce matin,
00:06:47 79 sur ces 91 personnes
00:06:49 ont effectivement été placées
00:06:51 en garde à vue hier soir.
00:06:53 Ces gardes à vue se poursuivent aujourd'hui
00:06:55 pour déterminer qui a pu faire quoi.
00:06:57 Ils doivent répondre de deux chefs,
00:06:59 de dégradation en réunion
00:07:01 et de participation
00:07:03 à un groupement en vue de préparer
00:07:05 la dégradation de biens.
00:07:07 Ce que les agriculteurs que nos journalistes
00:07:09 ont rencontrés sur le site hier soir ont nié
00:07:11 catégoriquement. On parle
00:07:13 selon différentes sources d'une porte qui aurait été
00:07:15 forcée. Il va falloir attendre
00:07:17 que les auditions et les éléments
00:07:19 d'enquête puissent déterminer qui a pu faire quoi.
00:07:21 On peut peut-être écouter
00:07:23 l'avocate de Carine Duc
00:07:25 de la coordination rurale.
00:07:27 J'ai entendu hier,
00:07:29 et ça m'a étonné parce que c'est un garçon qu'on a souvent
00:07:31 reçu ici et pour lequel on a
00:07:33 une certaine amitié, disons le
00:07:35 Karl Olive, qui a parlé de la coordination
00:07:37 rurale et qui vous a qualifié d'extrême droite.
00:07:39 Non mais...
00:07:41 Je crois que c'est même pas la peine
00:07:43 de répondre à ça.
00:07:45 C'est même pas la peine de répondre à ça.
00:07:47 Pour caricaturer,
00:07:49 je développe presque, on va dire aujourd'hui,
00:07:51 on a une poursuite
00:07:53 de l'action, mais ça rime à quoi
00:07:55 des conneries pareilles ?
00:07:57 Et j'ai entendu également la FNSEA qui aurait
00:07:59 sans doute avec le gouvernement incité
00:08:01 à ce que vous... - Alors ça je ne sais pas si c'est vrai.
00:08:03 Mais enfin c'est...
00:08:05 Si c'est vrai, alors là c'est
00:08:07 à tomber sur la tête.
00:08:09 Pour freiner la progression du partage... - La FNSEA aurait...
00:08:11 C'est quoi ? C'est la FNSEA qui donne
00:08:13 les consignes aux forces de l'ordre ?
00:08:15 C'est ça ? Enfin je sais pas,
00:08:17 on a vu Sainte-Solide, des agriculteurs qui venaient taper
00:08:19 sur les autres agriculteurs. Alors maintenant si c'est un syndicat
00:08:21 qui commence à taper sur l'autre syndicat,
00:08:23 non mais alors là,
00:08:25 c'est sûr qu'on est foutus.
00:08:27 - La volonté hier c'était qu'en aucun cas des syndicalistes,
00:08:29 des agriculteurs ne puissent
00:08:31 entrer à Rungis.
00:08:33 L'exécutif et la FNSEA
00:08:35 ne voulaient pas de ça.
00:08:37 - Ce que ne comprend pas... - Ah c'est eux qui donnent l'ordre.
00:08:39 - Mais les gens ne comprennent jamais une révolution
00:08:41 en fait, ceux qui dirigent.
00:08:43 Le pays est bouleversé par ce qui se passe.
00:08:45 C'est ça la réalité. Le pays
00:08:47 est bouleversé par ce qui se passe.
00:08:49 Mais vous n'en savez rien. Et moi non plus.
00:08:51 - Pas pour nous. - Mais vous n'en savez rien.
00:08:53 - Non non. - Vous n'en savez rien.
00:08:55 - C'est le départ peut-être. - C'est-à-dire que c'est...
00:08:57 Vous savez, Louis XVI un jour il a mis "rien".
00:08:59 Vous n'en savez rien.
00:09:01 Pardonnez-moi.
00:09:03 Mais vous n'en savez rien et moi non plus.
00:09:05 Je vous dis pas ça. - C'est ce qu'on voit.
00:09:07 - Mais c'est ce qu'on voit.
00:09:09 - C'est-à-dire que vous êtes au début d'un processus.
00:09:11 - Mais vous avez un espoir secret. - Pas du tout.
00:09:13 - Je pense que... - Vous dites que les gilets jaunes
00:09:15 c'était une révolution et que ça n'était pas une révolution.
00:09:17 - Mais sauf Philippe.
00:09:19 Ça peut être une révolution dans les têtes.
00:09:21 Je vous dis que c'est la première fois
00:09:23 qu'on soulève le capot européen.
00:09:25 C'est la première fois.
00:09:27 On verra tout à l'heure en 2005.
00:09:29 C'est la première fois. C'est-à-dire que sur l'immigration
00:09:31 ils font ce qu'ils veulent de leur côté.
00:09:33 Il n'y a pas d'organisation
00:09:35 qui permet de
00:09:37 revendiquer ou d'avancer.
00:09:39 Sur l'électricité c'est juste n'importe quoi
00:09:41 ce qui a été fait par l'Europe.
00:09:43 C'est un impôt européen les 10% d'électricité en plus.
00:09:45 C'est ça la vérité.
00:09:47 Mais ils font ce qu'ils veulent. Pareil.
00:09:49 Là, vous avez une organisation, des gens disciplinés,
00:09:51 un monde ancien.
00:09:53 - Et nouveau. Il y avait des jeunes.
00:09:55 - Oui mais vous représentez un monde ancien
00:09:57 dans le sens que vous êtes organisé, solidaire, discipliné.
00:09:59 Qui est solidaire aujourd'hui ?
00:10:01 - Tout le monde.
00:10:03 - Dans le monde d'aujourd'hui, qui est solidaire à part des paysans ?
00:10:05 Les militaires peut-être ?
00:10:07 Les policiers ? Je disais, il y a très peu de gens
00:10:09 qui sont solidaires.
00:10:11 Donc c'est le monde ancien que vous représentez.
00:10:13 Et on soulève le capot et on dit "mais on est chez les fous".
00:10:15 On est chez les maboules.
00:10:17 - Oui.
00:10:19 - Mais sur le mot "révolution".
00:10:21 - Oui, la révolution.
00:10:23 On ne va pas aller avec des pics dans la rue.
00:10:25 - Est-ce que je peux dire un mot sur le mot "révolution" ?
00:10:27 En général,
00:10:29 les révolutions, c'est les
00:10:31 historiens qui décrivent dans les livres
00:10:33 d'histoire les prémices de la révolution.
00:10:35 Parce qu'en général, au moment où les prémices
00:10:37 arrivent, c'est-à-dire les premiers
00:10:39 signes et signaux,
00:10:41 faibles ou plus intensifs,
00:10:43 on ne le voit pas. Et puis,
00:10:45 quelques temps après, on dit "oui, c'était ça,
00:10:47 c'était ça le déclencheur".
00:10:49 Aujourd'hui, il est clair que nous ne sommes pas dans une révolution,
00:10:51 mais que l'on sent
00:10:53 le changement. Et d'ailleurs, Julie,
00:10:55 l'a bien expliqué ce matin.
00:10:57 - Oui, écoutez Julie, il a été remarquable ce matin.
00:10:59 - Il a montré que ce n'était pas
00:11:01 un simple signal
00:11:03 ponctuel. Il a expliqué
00:11:05 que c'était un signal
00:11:07 qui vient après d'autres et qui en
00:11:09 annonce d'autres. Et ça, ça
00:11:11 donne, au bout du compte, ça peut
00:11:13 donner une révolution. C'est pour ça
00:11:15 que je veux dire, aujourd'hui, vouloir
00:11:17 prendre ça par le petit bout de la
00:11:19 lorniette, c'est une erreur du gouvernement.
00:11:21 Et moi, je souligne quand même une chose.
00:11:23 Il y a eu, comme d'habitude,
00:11:25 le "en même temps" gouvernemental.
00:11:27 En même temps, la fermeté
00:11:29 gentille
00:11:31 d'Armanin dans la première phase.
00:11:33 Oui, bonas un peu même, je dirais.
00:11:35 On a dit aux policiers, "Laissez, c'est des braves gens",
00:11:37 etc. Et puis, tout d'un coup, on serre
00:11:39 la vis. Pourquoi ? Il n'y a pas eu
00:11:41 de raison. Moi, je suis d'accord avec
00:11:43 ce qu'a dit monsieur. Il n'y a pas eu de
00:11:45 raison objective. Ce n'est pas la porte, soi-disant.
00:11:47 D'ailleurs, on ne l'a pas montré, la porte,
00:11:49 qui aurait été cassée. Ce n'est pas la porte
00:11:51 cassée qui justifie
00:11:53 91 garde à vue. Quand on
00:11:55 voit qu'il n'y a pas eu ça dans
00:11:57 le premier jour, des émeutes
00:11:59 de juin, on n'a pas
00:12:01 trouvé. Alors là,
00:12:03 évidemment, la différence, c'est que les agriculteurs,
00:12:05 ils étaient là. On leur a
00:12:07 dit, "Monsieur, maintenant, le policier,
00:12:09 Monsieur, il faut monter dans
00:12:11 le car et on vous emmène." Ils sont montés.
00:12:13 Ils n'ont pas résisté. C'est ça,
00:12:15 la différence. - Marie-Lançon, je dis,
00:12:17 on va écouter Christophe Joly, parce que tous ceux qui ont
00:12:19 écouté Christophe Joly ce matin,
00:12:21 effectivement, c'est d'ailleurs que le gouvernement
00:12:23 devrait écouter Christophe Joly.
00:12:25 - Absolument. - Vous avez un président
00:12:27 de la République qui, manifestement,
00:12:29 ne comprend pas ce qui se passe
00:12:31 depuis beaucoup d'années, d'ailleurs.
00:12:33 C'est un vrai problème. Il ne comprend pas
00:12:35 son élection présidentielle de 2022.
00:12:37 Il ne décrypte pas
00:12:39 son élection législative qui a suivi.
00:12:41 Il est en très grande difficulté parce qu'il
00:12:43 ne veut pas voir ce qui se passe dans ce pays.
00:12:45 - Non, mais il est une révolution à lui tout seul,
00:12:47 le président. Il est transgressif.
00:12:49 Les révolutions, elles n'arrêtent pas.
00:12:51 Elles sont permanentes et tout le monde
00:12:53 le dit. La révolution numérique,
00:12:55 la révolution sociétale, la révolution stratégique,
00:12:57 la révolution... - Ça n'a rien à voir.
00:12:59 - Non, mais attendez. L'idée de la rupture,
00:13:01 qui est consacrée comme une sorte
00:13:03 de... Mais vous-même, d'ailleurs,
00:13:05 vous aimez bien les ruptures. Vous aimez bien
00:13:07 l'atmosphère de révolution. C'est formidable.
00:13:09 Il y a une sorte de furie. Ça marche comme ça,
00:13:11 les médias. Vous le savez aussi bien que moi. Il ne faut pas être hypocrite.
00:13:13 - C'est pas le sujet. - Mais en même temps,
00:13:15 au sommet des tailles, ils sont exactement dans la même idée.
00:13:17 Il faut vraiment rompre avec le passé.
00:13:19 Il faut être dans...
00:13:21 Que l'événement surgisse
00:13:23 tous les jours. Tous les jours, il faut un événement.
00:13:25 - Mais c'est pas ça du tout. Ce qui se joue là,
00:13:27 c'est autre chose. - Ah, mais ce qui se joue là...
00:13:29 - C'est... - Non, mais quand vous jouez
00:13:31 avec l'idée de la révolution...
00:13:33 - Mais je veux pas. - La révolution, on n'est plus du tout
00:13:35 en 1789. Ça n'a rien à voir.
00:13:37 - Mais personne ne dit ça. - Ah, bon, d'accord.
00:13:39 - Personne. Je vous dis que pour la première fois, on a soulevé
00:13:41 le capot européen. C'est tout ce que je vous dis.
00:13:43 Et que c'est l'essentiel de cette séquence.
00:13:45 - Vous plaisantez. Il y a eu des référendums.
00:13:47 - Oui, les Français ont dit non, justement.
00:13:49 - Bah oui, justement. - Ah, bah oui.
00:13:51 Donc on avait soulevé le capot et on avait regardé ce qu'il y avait
00:13:53 à l'intérieur et on avait trouvé que, franchement,
00:13:55 la machine... - Mais pardonnez-moi,
00:13:57 je vais vous montrer un sujet tout à l'heure de 2005.
00:13:59 Tous les partis de gouvernement
00:14:01 ont voté pour le oui. Tous. - Oui, il y avait pas de médias mainstream.
00:14:03 - Donc, c'est ça,
00:14:05 soulever le capot. C'est que les gens,
00:14:07 ils n'adhèrent pas à ça.
00:14:09 Ils n'adhèrent absolument pas. Alors, je voudrais qu'on écoute, quand même.
00:14:11 Bah, écoutons... Après,
00:14:13 on va écouter Christophe Joly, mais je voudrais quand même
00:14:15 qu'on écoute l'avocate
00:14:17 de Karine Duc,
00:14:19 qui était cette nuit
00:14:21 devant le commissariat et qui
00:14:23 n'a même pas pu voir sa cliente, parce que ça me paraît
00:14:25 quand même important.
00:14:27 - Il faut arriver à démontrer
00:14:29 qu'ils avaient l'intention de commettre
00:14:31 des dégradations. C'est pas la même chose.
00:14:33 Imaginez qu'ils aient
00:14:35 simplement l'envie
00:14:37 de faire un sitting. C'est pas une dégradation,
00:14:39 un sitting. C'est aussi
00:14:41 de dire "je suis là,
00:14:43 j'ai répondu à mes revendications
00:14:45 et c'est tout. C'est pas
00:14:47 constitutif de cette infraction
00:14:49 en tout état de cause". Et alors,
00:14:51 et alors, le pompon,
00:14:53 c'est que... - Oui, est-ce que vous avez pu échanger avec votre cliente ?
00:14:55 - En arrivant à 22h le soir,
00:14:57 on me dit qu'il est impossible
00:14:59 que je sois mise en présence de ma cliente,
00:15:01 que le PV de notification
00:15:03 des droits ne se trouve pas
00:15:05 au commissariat. En fait, ils sont détenus
00:15:07 ici de façon complètement
00:15:09 illégale aujourd'hui.
00:15:11 Là, à l'heure à laquelle on parle,
00:15:13 il n'y a aucun élément juridique
00:15:15 qui peut baser cette
00:15:17 privation de liberté. En tout cas,
00:15:19 on ne m'a rien montré. Et on m'a surtout
00:15:21 empêchée de voir ma cliente, alors que c'est un droit
00:15:23 absolu, reconnu
00:15:25 par le Code de procédure pénale
00:15:27 et qui, en plus,
00:15:29 évidemment, est à peine
00:15:31 de nullité. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on me dit que j'ai pas le droit
00:15:33 de voir ma cliente, de m'entretenir
00:15:35 pendant 30 minutes, ce qui est
00:15:37 un droit pour tout garder à vue,
00:15:39 sans aucun fondement.
00:15:41 Donc, c'est absolument inadmissible.
00:15:43 Personnellement, je ne comprends pas.
00:15:45 - Vous connaissez sans doute ce mot,
00:15:47 Christophe Jolie, qui est un géographe,
00:15:49 qui est un essayiste et qui réfléchit
00:15:51 sur la société française. Tout est dans ses bouquins.
00:15:53 Les petits hommes gris, ils ne veulent pas les lire.
00:15:55 Mais tout est... Parce qu'ils passent
00:15:57 en force, comme toujours. On passe,
00:15:59 on passe, on passe, on passe, jusqu'au moment
00:16:01 où ça casse, en fait. Ils ne veulent pas
00:16:03 voir ce qui se passe. Ce n'est pas dans leur
00:16:05 logiciel. Les petits hommes gris,
00:16:07 les gouvernements, ça n'existe pas.
00:16:09 Eh bien, un jour, effectivement, ça peut
00:16:11 exister. Écoutez ce qu'il disait ce matin.
00:16:13 - Cette France périphérique,
00:16:15 que j'ai essayé de conceptualiser depuis
00:16:17 une vingtaine d'années,
00:16:19 où vit, finalement,
00:16:21 la majorité de ce qu'étaient
00:16:23 les travailleurs de ce pays,
00:16:25 des paysans, certes, mais aussi des ouvriers,
00:16:27 des employés, bref, tous ces gens
00:16:29 qui sont maintenant un peu en périphérie,
00:16:31 en périphérie du modèle économique
00:16:33 que j'appelle aujourd'hui les dépossédés.
00:16:35 Dépossédés,
00:16:37 pourquoi ? Parce qu'ils sont dépossédés,
00:16:39 évidemment,
00:16:41 de leur travail,
00:16:43 une dépossession sociale de fait.
00:16:45 C'est, finalement, cette France
00:16:47 périphérique, le cimetière
00:16:49 de ce que j'appelais hier la classe moyenne
00:16:51 occidentale. - Mais tout le monde
00:16:53 dit ça, que la classe moyenne est déclassée.
00:16:55 Mais personne ne fait rien pour
00:16:57 essayer de la reclasser. - Oui, justement, sur le constat,
00:16:59 on est à peu près tous d'accord
00:17:01 lorsqu'ils parlent des dépossédés.
00:17:03 Ensuite, je ne vois pas comment
00:17:05 leur redonner la
00:17:07 propriété de leur destin. - Oui, mais...
00:17:09 - Ça, c'est très dur. - Euh...
00:17:11 Pardon. Le caractère inédit de
00:17:13 ce mouvement, c'est
00:17:15 ontologique, c'est-à-dire que là, c'est
00:17:17 vraiment la France qui se meurt
00:17:19 sans ses paysans, et
00:17:21 euh...
00:17:23 et euh... je ne sais plus ce que je voulais vous dire.
00:17:25 Ah oui, c'était le chiffre que j'avais vu
00:17:27 sur le nombre d'exploitations.
00:17:29 1992, il y en a 900 000.
00:17:31 2018, il y en a 300 000.
00:17:33 En réalité, c'est la disparition
00:17:35 d'un groupe social qui
00:17:37 s'acte.
00:17:39 Et on se rend compte que c'est
00:17:41 le plus grand plan social, en réalité,
00:17:43 de l'histoire du droit du travail en France, mais en silence.
00:17:45 - En silence, et
00:17:47 par exemple, M. Houellebecq l'avait écrit dans "Sérotonine".
00:17:49 Alors, deuxième passage de
00:17:51 M. Guilly, qui
00:17:53 précisément vient sur
00:17:55 ce thème. Et des normes,
00:17:57 également.
00:17:59 - Il y a une crise agricole, de fait.
00:18:01 Une crise agricole qui est
00:18:03 notamment liée aux normes
00:18:05 européennes que subissent
00:18:07 les paysans.
00:18:09 D'ailleurs, ce qui est très intéressant, c'est que
00:18:11 ce sont des normes qui sont imposées par des
00:18:13 gens qui ne s'imposent aucune norme,
00:18:15 qui sont dans le "no limit"
00:18:17 du marché. Ça, c'est le
00:18:19 petit paradoxe.
00:18:21 - Mais les normes... Alors,
00:18:23 il y a plusieurs choses, parce que là, il parle sans doute des libéraux,
00:18:25 mais il y a également les normes écologiques. - Il y a les deux.
00:18:27 - Il y a les normes du marché.
00:18:29 Non, il y a les normes du marché, Pascal.
00:18:31 - Mais les normes écologiques... - On va souvent parler ici
00:18:33 sur la répartition à valeur ajoutée,
00:18:35 il y a un vrai problème, et les normes
00:18:37 environnementales, phytosanitaires. Mais je suis d'accord
00:18:39 avec vous, il faut creuser cette idée sur le
00:18:41 fait qu'il est en train de se passer
00:18:43 quelque chose. Moi, je pense qu'on vit une bascule.
00:18:45 - Combien de fois on l'a dit ?
00:18:47 - Non, non, pourquoi ?
00:18:49 Parce que depuis 2005... Non, mais je t'ai pas bien expliqué.
00:18:51 Depuis 2005...
00:18:53 - Chibre Bilger, tout va très bien, Mme Lamerckis.
00:18:55 - Je résume. C'est ça, votre attitude.
00:18:57 - Depuis 2005. - C'est ça, votre attitude, ce matin.
00:18:59 - Arrêtez, parce que... - Tout va très bien, qui rentre chez eux ?
00:19:01 - Ça n'est pas parce qu'on n'est pas
00:19:03 maximaliste,
00:19:05 qu'on n'est pas intelligent.
00:19:07 - Il s'est passé quelque chose. - Arrêtez de penser
00:19:09 que ceux qui cherchent à réfléchir
00:19:11 veulent la catastrophe.
00:19:13 Je soutiens M. Convert,
00:19:15 mais je ne le fais pas n'importe comment.
00:19:17 - Il s'est passé, je voudrais juste terminer.
00:19:19 - Il s'est passé quelque chose. - Il se soutient comme ça ?
00:19:21 - Vous croyez que votre
00:19:23 soutien en partie
00:19:25 très fortement démagogique
00:19:27 va apporter...
00:19:29 - Ah bah lui, il n'est pas d'accord avec moi.
00:19:31 - Mais est-ce que vous croyez...
00:19:33 - M. Convert, il n'est pas d'accord avec vous.
00:19:35 - Vous le soutenez, mais il n'est pas d'accord. - C'est à lui qu'il faut parler.
00:19:37 - Mais M. Convert...
00:19:39 - Non, non, c'est à lui, pas à moi.
00:19:41 Parlez-lui à lui. - Mais puisque...
00:19:43 - Pas à moi, à lui. - Mais vous me mettez en cause.
00:19:45 - Est-ce que je parle du tout ? - Vous me mettez en cause
00:19:47 en disant...
00:19:49 - J'aimerais terminer sur mon idée.
00:19:51 - Oui, mais on l'a comprise.
00:19:53 - Non, c'est pas sympa.
00:19:55 - Philippe... - Ça, Philippe, c'est pas sympa.
00:19:57 - Je l'avais comprise. - Donc je voulais simplement
00:19:59 vous dire, Philippe, quand bien même vous savez ce que je vais
00:20:01 vous dire au millimètre près, c'est que
00:20:03 en 2005, il s'est passé quelque chose de
00:20:05 tellurique. Le peuple français a dit non.
00:20:07 A dit non. Et depuis,
00:20:09 tout a été mis sous le tapis. Tout. - Ah voilà.
00:20:11 - Et aujourd'hui, il y a quelque chose
00:20:13 qui fait irruption. C'est pour ça
00:20:15 que je parle de bascule à travers la question
00:20:17 agricole. Ça aurait pu être la question énergétique,
00:20:19 mais c'est la question agricole où les personnes
00:20:21 se disent, même si elles sont éloignées du monde
00:20:23 paysan, ça ne peut plus se passer
00:20:25 comme ça. Ça ne peut plus.
00:20:27 C'est ce qui se passe.
00:20:29 C'est une prise de conscience,
00:20:31 moi, je trouve magnifique, en disant, on ne peut
00:20:33 plus. - M. Convert, c'est la raison.
00:20:35 Et on va réécouter 2005 parce que
00:20:37 c'est ça que vous voulez pas entendre.
00:20:39 - Je vous promets, on lui a entendu parler.
00:20:41 - Et là où je suis pas d'accord non plus, parce qu'il a
00:20:43 l'esprit de contradiction, Vincent Herouet, je vous le dis.
00:20:45 - Il est là pour ça. - Voilà. Mais en fait, entre
00:20:47 1992 et 2005, on n'a pas ouvert.
00:20:49 C'était très abstrait tout ça. On n'a jamais
00:20:51 ouvert le capot. Parce qu'on pensait
00:20:53 que, en théorie,
00:20:55 l'Europe allait nous aider. Alors pas
00:20:57 cette Europe-là. Et ça fait pas de nous des
00:20:59 anti-européens. Évidemment que ça fait pas de nous
00:21:01 des anti-européens. - On peut être anti-européens, mais on peut être
00:21:03 - Mais en revanche,
00:21:05 c'est ça ce que j'appelle soulever
00:21:07 le capot. - Mais j'ai bien compris.
00:21:09 - Non mais c'est l'aboutissement que le prof a annoncé.
00:21:11 En fait, on est au résultat qui nous avait
00:21:13 été annoncé par certaines personnes.
00:21:15 D'ailleurs, c'est pour ça que le référendum avait donné
00:21:17 ce qu'il avait donné à l'époque.
00:21:19 - Christian Convert. - On est partis dans cette voie-là, en dehors
00:21:21 des considérations
00:21:23 et des avertissements qui avaient été faits.
00:21:25 Voilà. Donc aujourd'hui,
00:21:27 comment on va en sortir ? Non, moi je peux pas croire
00:21:29 que c'est foutu. Parce que si c'est foutu,
00:21:31 effectivement, on va déléguer notre alimentation,
00:21:33 on va tout déléguer. - Mais ils veulent vous faire mourir.
00:21:35 - Il y a des solutions pour en sortir.
00:21:37 C'est sûr que dire le grand basculement,
00:21:39 ce coup-là, c'est peut-être bientôt le dernier.
00:21:41 Le grand basculement, si ce coup-là, ça penche
00:21:43 du mauvais côté, qu'il n'y a pas un rétablissement
00:21:45 qui se fait, c'est la disparition
00:21:47 de l'agriculture française telle qu'on la connaît.
00:21:49 - Oui. - Parce qu'il y aura toujours... - Mais c'est ce qu'ils veulent.
00:21:51 C'est ça le grand paradoxe.
00:21:53 - Oui, mais c'est pas ce que les peuples veulent.
00:21:55 - Non, mais les petits hommes gris,
00:21:57 c'est ce qu'ils veulent. - Oui, mais c'est pas...
00:21:59 - Que vous mouriez. - Non.
00:22:01 - C'est ça qu'ils veulent. - Moi, je crois que le pouvoir, c'est pas eux.
00:22:03 - Et quand je dis que la PAC... - Le pouvoir, c'est les élus.
00:22:05 - Quand je dis que la PAC,
00:22:07 c'est la PAC est à l'agriculteur
00:22:09 ce que le soin palliatif est au mourant.
00:22:11 - Voilà. - C'est exactement la même chose.
00:22:13 - On est en période d'anesthésie,
00:22:15 on arrive à l'euthanasie. Mais bon,
00:22:17 c'est... On va s'en sortir,
00:22:19 quand même.
00:22:21 - Je pense quand même... - Oui.
00:22:23 - Je pense quand même une chose,
00:22:25 c'est qu'il n'y a pas d'exemple dans la France.
00:22:27 Alors, les exemples, il faut les prendre ailleurs.
00:22:29 Je vais en prendre un qui va peut-être vous choquer
00:22:31 un petit peu en apparence. C'est l'exemple
00:22:33 de Staline. Il n'y a pas d'autre
00:22:35 exemple de diminution...
00:22:37 - Oui. - Vous savez, les coulacs,
00:22:39 c'était ce que les communistes
00:22:41 appelaient les paysans riches.
00:22:43 Ce n'est pas des paysans qui étaient riches,
00:22:45 c'est simplement des paysans qui étaient propriétaires
00:22:47 de leur petit lopin, de leur petite exploitation.
00:22:49 Ils ont décidé,
00:22:51 par manière évidemment du système,
00:22:53 pardon, que
00:22:55 les coulacs devaient disparaître.
00:22:57 - Mais quelque chose. - Eh bien,
00:22:59 on a transformé les petits paysans
00:23:01 propriétaires d'un lopin, ceux qui
00:23:03 existent encore en France, il y en a
00:23:05 encore 300 000, on les a transformés
00:23:07 en salariés de cause
00:23:09 ou de sauf-cause.
00:23:11 - En gardien de square, m'a dit un paysan.
00:23:13 - Et ça a duré... - Non mais je suis sûr,
00:23:15 il m'a dit "je suis un gardien de square".
00:23:17 - Non mais les nombres, c'est des millions.
00:23:19 C'est plusieurs dizaines de millions
00:23:21 de paysans russes ont été
00:23:23 transformés ainsi. Si on prend
00:23:25 les chiffres français, moi, quand j'étais
00:23:27 enfant, il y avait encore 5 millions
00:23:29 de paysans. 5 millions de
00:23:31 paysans, il y en a aujourd'hui, selon les
00:23:33 chiffres que j'écoute, autour de 300 000.
00:23:35 - 5% de la population active, il y a 40 ans.
00:23:37 - Jamais une catégorie sociale
00:23:39 n'a connu une telle
00:23:41 disparition. C'est un
00:23:43 grand remplacement. On le dit
00:23:45 pour l'immigration, dans d'autres
00:23:47 contextes, pour l'agriculture,
00:23:49 c'est un grand remplacement
00:23:51 d'une population qui était... - Gérard, on a compris.
00:23:53 - Oui, mais c'est important de le dire. - Oui, mais vous l'avez
00:23:55 bien dit. - Gérard, c'est une machine absolument
00:23:57 folle, et puis c'est une utopie qui continue.
00:23:59 Vous dites qu'on soulève
00:24:01 juste le capot de la machine. Moi, j'ai l'impression
00:24:03 que ça fait maintenant plus d'un quart de siècle
00:24:05 que la question de la souveraineté...
00:24:07 C'est pas une question... Je veux dire,
00:24:09 c'est pas un concept pour
00:24:11 philosophes en chambre. C'est des
00:24:13 questions extraordinairement concrètes. Par exemple,
00:24:15 hier, vous avez ça à la Une
00:24:17 de Figaro ce matin, le
00:24:19 Conseil des...
00:24:21 Le Conseil, c'est-à-dire les
00:24:23 Etats, les 27 Etats, et le
00:24:25 Parlement se sont longuement
00:24:27 entendus sur le petit
00:24:29 déjeuner sur
00:24:31 combien de... Pour la confiture,
00:24:33 il faut que le ratio minimum soit de 450
00:24:35 grammes de fruits par kilo.
00:24:37 De fruits par kilo.
00:24:39 Au lieu de 350 grammes, précédemment,
00:24:41 etc., etc., etc. C'est-à-dire que
00:24:43 vous avez... On rentre dans un détail fou.
00:24:45 Alors là, c'est pas les petits
00:24:47 hommes gris, mais c'est l'orgasme
00:24:49 absolu de tous les eurocrates. - C'est évident.
00:24:51 - On peut discuter du nombre de fruits, du nombre
00:24:53 de fraises dans le pot de confiture.
00:24:55 Ça, c'est un truc absolument magnifique. Mais au bout
00:24:57 du compte, ce que vous avez, c'est que
00:24:59 vous êtes absolument plus libre
00:25:01 de commercialiser votre confiture
00:25:03 que vous faites avec les fruits de votre jardin.
00:25:05 C'est quelque chose d'un peu... Ça rentre dans le
00:25:07 concret de la vie. C'est pas un des trucs
00:25:09 abstraits. Sauf que c'est très emmerdant
00:25:11 à raconter. C'est très compliqué
00:25:13 à écouter. Voilà. - Parce que ce que vous avez
00:25:15 bien compris, c'est que les agriculteurs
00:25:17 organisés et disciplinés donnent
00:25:19 à une réalité concrète
00:25:21 à cette Europe, alors que
00:25:23 vos exemples, qui étaient disséminés
00:25:25 et qui n'avaient pas un cadre...
00:25:27 - Mais tous les agriculteurs connaissent Bruxelles !
00:25:29 - Oui, on ne connaît pas. - Comment on boucle
00:25:31 le Parlement ? - Vincent, ce que je veux vous dire,
00:25:33 c'est que le public... - Avec des traqueurs.
00:25:35 - L'opinion publique, ça fait sept ans
00:25:37 qu'on anime une émission
00:25:39 le matin. Jamais on n'a parlé
00:25:41 de folie européenne comme on en parle
00:25:43 en ce moment, parce que, d'une certaine manière,
00:25:45 on a ouvert le rideau. C'est ça
00:25:47 que je vous dis. - Faut avouer la moitié pardonnée. Vous avez raison d'en parler
00:25:49 aujourd'hui. - C'est ça que je veux vous dire. - Oui, c'est vrai.
00:25:51 - Parce qu'avant, ça restait un peu abstrait.
00:25:53 C'est-à-dire qu'on voyait certains éléments
00:25:55 du puzzle, mais il n'y avait pas les
00:25:57 agriculteurs qui concrètement disent
00:25:59 "Non, on m'empêche de cultiver mon jardin".
00:26:01 C'est ça que je veux vous dire. - Vous n'êtes jamais allé à Bruxelles ?
00:26:03 - Si, il y a une semaine.
00:26:05 - Avec vos traqueurs ? - Peu importe, Vincent.
00:26:07 - Il y a plus de dix ans, on y est déjà allé. Là, on y est allé il y a une semaine.
00:26:09 - Peu importe. On va marquer une pause.
00:26:11 Comme tous les matins, à 9h25,
00:26:14 je vais faire cet exercice
00:26:16 d'équilibriste, et même de
00:26:18 finambule, de saluer
00:26:20 notre ami Thomas Hill.
00:26:22 Bonjour Thomas Hill !
00:26:24 D'Europe 1 !
00:26:26 Qui a repris, j'imagine,
00:26:28 déjà l'antenne.
00:26:30 Puisque nous sommes en co-diffusion, je le dis, de 9h à 9h30
00:26:32 chaque matin sur Europe 1, vous pouvez
00:26:34 nous écouter après la matinale de
00:26:36 M. Pablenco sur Europe.
00:26:38 Et puis nous, on va continuer, évidemment,
00:26:40 jusqu'à 10h30,
00:26:42 avec, évidemment,
00:26:44 beaucoup de réactions des
00:26:46 agriculteurs, et puis en essayant de se
00:26:48 projeter sur l'avenir,
00:26:50 notamment sur la prise
00:26:52 de parole d'Emmanuel Macron,
00:26:54 qui dit qu'il n'y aura pas d'accord du Mercosur en état.
00:26:56 - Et sur la fin de crise ? - En l'état.
00:26:58 - Parce que moi, cette phrase-là, elle veut tout dire.
00:27:00 C'est-à-dire qu'ils vont essayer de vous la faire jouer...
00:27:02 - À ce stade. - Voilà, de vous la faire jouer
00:27:04 à l'envers, comme toujours, parce que comme il faut mettre le système
00:27:06 par terre et qu'ils ne peuvent pas se renier sur
00:27:08 ce qu'ils font depuis des années, ça va quand même être compliqué.
00:27:10 Et puis je vous montrerai ce qui s'est passé en 2005.
00:27:12 Parce qu'effectivement, tout le monde parle de 2005, et tout le monde a oublié
00:27:14 en 2005. - Il faut remonter, oui.
00:27:16 - Le scandale, il est là. Le scandale, quand
00:27:18 vous parliez des révolutions tout à l'heure,
00:27:20 quand les gens analyseront cette période,
00:27:22 ils diront que 2005, c'est une honte.
00:27:24 C'est ça, la réalité. - C'est-à-dire que
00:27:26 les votes 55% contre, et puis tu dis aux gens
00:27:28 "ça passe". - Quel est l'édito
00:27:30 du lendemain qui disait que ceux qui avaient voté non
00:27:32 étaient des abrutis, quasiment ?
00:27:34 - Oui, vous avez raison, d'ailleurs.
00:27:36 C'est ça, c'est possible, c'est possible, d'ailleurs.
00:27:38 Mais tout l'espace médiatique...
00:27:40 - Si c'est pas dans le bébé, d'ailleurs. - Tout l'espace médiatique
00:27:42 disait oui, tous les partis de gouvernement
00:27:44 disaient oui. - C'est un édito de Serge Julli, qui avait été
00:27:46 terrible. - Oui, ben, Serge Julli,
00:27:48 qu'est-ce que vous... - Il lui arrive... - En nous disant
00:27:50 qu'on avait rien compris. Il nous disait qu'on avait rien compris.
00:27:52 - Allez, la pause, la pause, la pause, la pause.
00:27:54 A tout de suite et on revient.
00:27:56 Il est 9h33,
00:28:00 Michael Dorian nous rappelle les infos
00:28:02 du jour, Michael.
00:28:04 - Emmanuel Macron est arrivé à Bruxelles
00:28:08 et il va tenter d'obtenir
00:28:10 des mesures pour les agriculteurs.
00:28:12 Centaines de tracteurs sont également
00:28:14 présents depuis ce matin, venus de France,
00:28:16 d'Italie ou encore d'Allemagne.
00:28:18 Ils réclament des annonces fortes.
00:28:20 79 agriculteurs sont toujours
00:28:22 en garde à vue sur les 91 interpellés
00:28:24 hier près du marché de Rungis. Ils étaient entrés
00:28:26 brièvement sur une zone de stockage et avaient commis
00:28:28 des dégradations avant d'être sortis
00:28:30 des lieux par les forces de l'ordre. Concernant
00:28:32 les 12 autres, ils ont été libérés
00:28:34 et ne seront pas poursuivis.
00:28:36 Et puis plus de 8 000 manifestants
00:28:38 et 5 000 enviens agricoles recensés
00:28:40 dans toute la France par les forces de l'ordre.
00:28:42 À Lyon, les agriculteurs bloquent actuellement
00:28:44 toutes les autoroutes qui entourent la ville.
00:28:46 Même chose à Nîmes, Grenoble ou encore Nantes.
00:28:48 Et concernant l'île de France, 8 points de blocage
00:28:50 sont toujours actifs sur la 1, la 4,
00:28:52 la 5, la 6, la 10, la 15,
00:28:54 la 13 et la 16.
00:28:56 - Si, Michael. Alors, la faute originelle,
00:28:58 c'est le référendum de 2005.
00:29:00 Nous sommes d'accord. C'est le référendum français
00:29:02 sur le traité et établissement d'une constitution
00:29:04 pour l'Europe, traité de Rome 2004.
00:29:06 Elle a lieu, cette consultation,
00:29:08 le 29 mai 2005.
00:29:10 C'est le troisième référendum sur un traité européen
00:29:12 après ceux de 1972 et 1992.
00:29:14 Beaucoup de gens ont oublié.
00:29:16 Approuvez-vous le projet de loi qui autorise
00:29:18 la ratification du traité et établissement d'une constitution
00:29:20 pour l'Europe ?
00:29:22 Et le résultat, c'est non à 55 %.
00:29:24 54,68.
00:29:26 Alors, effectivement,
00:29:28 il y aura un passage en force puisqu'un nouveau traité,
00:29:30 le traité de Lisbonne, est créé pour remplacer
00:29:32 ce traité constitutionnel. Il reprend la majorité
00:29:34 des changements qui se trouvaient dans le traité constitutionnel
00:29:36 sous forme d'abandement. Et son principe est arrêté
00:29:38 en juin 2007
00:29:40 lors du Conseil européen de Bruxelles.
00:29:42 C'est là, tu vois, la prise
00:29:44 en otage de Bruxelles.
00:29:46 C'est incontestable. Ce que je dis, personne ne peut le nier.
00:29:48 Donc, on va voir.
00:29:50 Vous dites oui, les Français, ils ne voulaient pas ça.
00:29:52 Et les Européens, manifestement, les Français
00:29:54 n'en voulaient pas.
00:29:56 - Mais les Allemandes non plus, on dit non.
00:29:58 Et puis on les a fait revoter.
00:30:00 Et puis,
00:30:02 passer par le Congrès
00:30:04 n'est pas illégitime
00:30:06 politiquement. - Vincent, écoutez,
00:30:08 vous voyez ce qui se passe quand même.
00:30:10 - Mais attendez. - Enfin, c'est tout ce qui se passe.
00:30:12 Les gens ne veulent pas de cette Europe.
00:30:14 Et ça ne veut pas dire qu'ils soient anti-européens,
00:30:16 mais ils ne veulent pas de cette Europe.
00:30:18 - Ils ne voulaient pas de cette Constitution.
00:30:20 - Alors, écoutez,
00:30:22 moi, ce qui m'intéresse, on va se replonger.
00:30:24 On est le 29 mai 2005. C'est David Pujadas
00:30:26 d'ailleurs qui présentait la soirée sur France 2.
00:30:28 C'est très intéressant. Les premières réactions
00:30:30 que vous allez entendre, les premiers commentaires,
00:30:32 c'était quasiment il y a 20 ans.
00:30:34 Écoutez cette archive, moi, je la trouve intéressante.
00:30:36 - Voici maintenant notre estimation Ipsos
00:30:40 des résultats de ce référendum.
00:30:42 Les Français
00:30:44 rejettent la Constitution européenne.
00:30:46 Le non l'emporte largement.
00:30:48 55%
00:30:50 contre 45% pour le oui.
00:30:52 Un écart donc très important.
00:30:54 Le chiffre peut être affiné,
00:30:56 mais le résultat est bien là.
00:30:58 La victoire du non est incontestable.
00:31:00 Et on aperçoit sur ces images
00:31:02 la joie des partisans
00:31:04 du non. Du côté
00:31:06 du quartier général
00:31:08 d'Henri-Emmanueli, point de ralliement des partisans
00:31:10 du non socialiste.
00:31:12 Et puis du côté aussi
00:31:14 du mouvement pour
00:31:16 la France, Pierre Giacometti,
00:31:18 on le disait, c'est un écart important.
00:31:20 C'est une victoire
00:31:22 pour le non incontestable. - On peut le dire, ce soir,
00:31:24 c'est probablement la réplique la plus violente
00:31:26 que l'on pouvait imaginer du séisme politique
00:31:28 survenu le 21 avril 2002.
00:31:30 Il y a dans ces résultats
00:31:32 trois éléments majeurs à retenir.
00:31:34 Le premier, c'est le vote politique.
00:31:36 La majorité des électeurs de gauche ont voté non
00:31:38 ce soir. Et parmi eux, 58%
00:31:40 des sympathisants socialistes.
00:31:42 C'est le résultat inverse du référendum
00:31:44 interne du Parti Socialiste à la fin
00:31:46 de l'année 2004. Et puis il y a aussi
00:31:48 un phénomène sociologique. Le non
00:31:50 est populaire. Il enregistre près de 60%
00:31:52 chez les salariés, près de 80%
00:31:54 chez les ouvriers, dans l'enquête réalisée
00:31:56 à la sortie des bureaux de vote aujourd'hui.
00:31:58 Et puis enfin, phénomène générationnel,
00:32:00 les moins de 25 ans ont voté à 60%
00:32:02 contre la Constitution européenne.
00:32:04 C'est aussi un phénomène à retenir ce soir.
00:32:06 - Gilles Leclerc, c'est une soirée dont on se souviendra.
00:32:08 C'est un rejet
00:32:10 sans appel de cette Constitution européenne.
00:32:12 - Oui, c'est une addition en tout cas des non ce soir.
00:32:14 Et il faut rappeler, parce qu'on l'avait entendu pendant toute cette campagne,
00:32:16 que les principaux partis de gouvernement,
00:32:18 à savoir l'UMP, l'UDF,
00:32:20 le Parti Socialiste, les Verts,
00:32:22 avaient officiellement appelé à voter oui.
00:32:24 Et ce soir, une défaite cinglante d'abord
00:32:26 pour l'exécutif, et en particulier d'abord
00:32:28 pour Jacques Chirac, qui avait été l'initiateur
00:32:30 de ce référendum. Une mauvaise nouvelle
00:32:32 également pour les deux principaux
00:32:34 responsables des deux plus grands partis politiques
00:32:36 français, à savoir pour Nicolas Sarkozy
00:32:38 pour l'UMP, et François Hollande
00:32:40 pour le Parti Socialiste. C'est un choc, David,
00:32:42 ce soir, un choc pour l'Europe,
00:32:44 mais aussi un choc pour la quasi-totalité
00:32:46 des partis de gouvernement en France.
00:32:48 - Ce choc, il n'a pas été entendu.
00:32:50 - C'est une gifle du pays réel
00:32:52 contre le pays légal, parce que
00:32:54 tous les médias
00:32:56 importants, et toute la classe
00:32:58 politique, finalement,
00:33:00 sauf, effectivement,
00:33:02 ce qui s'est appelé après
00:33:04 les Insoumis, mais aussi les Incorrects
00:33:06 à droite et à gauche, étaient
00:33:08 pour cette Constitution.
00:33:10 Donc, il y a eu une espèce
00:33:12 de pentecôte sur ce plateau.
00:33:14 - Qui était pour les Insoumis, c'était pas pour...
00:33:16 - Non, c'est pas les Insoumis.
00:33:18 - Jean-Luc Mélenchon était contre.
00:33:20 - Laurent Fabius.
00:33:22 - On a des images de Bruxelles, me dit Marine Lençon.
00:33:24 - C'était incroyable.
00:33:26 - On a eu un débat...
00:33:28 - Regardez ce qui se passe.
00:33:30 - On a eu un débat de qualité.
00:33:32 - Je veux bien, Philippe Bélgère,
00:33:34 que vous ne preniez pas la mesure de ce qui se passe.
00:33:36 - Mais je vous ai démontré que non.
00:33:38 - Vous m'avez dit qu'il n'y a pas de révolution.
00:33:40 Vous n'en savez rien.
00:33:42 - Le terme est absurde.
00:33:44 - Tout est absurde, peut-être, mais regardez ce qui se passe.
00:33:46 - Pascal, votre analyse est très juste.
00:33:48 D'ailleurs, on la partage.
00:33:50 - Ah bon ?
00:33:52 - Mais le terme "révolution" est appliqué à n'importe quelle situation.
00:33:54 - C'est à Bruxelles, ce matin.
00:33:56 - Oui, ça, c'est à Bruxelles.
00:33:58 Bon.
00:34:00 Et c'est en direct. On a vu le président de la République arriver tout à l'heure.
00:34:02 Je ne sais pas ce qu'il va pouvoir dire.
00:34:04 Je voudrais qu'on écoute quand même...
00:34:06 On peut voir ces images et écouter en même temps des agriculteurs.
00:34:08 C'était hier, par exemple,
00:34:10 à Chili-Mazarin.
00:34:12 Et c'était même ce matin à Chili-Mazarin.
00:34:14 Écoutez-les.
00:34:16 - Si les annonces qui vont être faites ce matin
00:34:18 sont très bonnes pour nous,
00:34:20 on rentrera.
00:34:22 Mais si elles ne nous suffisent pas, on restera
00:34:24 et on essaiera d'avancer.
00:34:26 De toute façon, s'il faut avancer, on avancera.
00:34:28 On est toujours motivés
00:34:30 et on ne lâchera pas.
00:34:32 - Ça va un petit peu mieux, là,
00:34:34 mais c'est vrai que dormir dans la voiture
00:34:36 ou pour certains collègues dans le tracteur,
00:34:38 c'est vrai que c'est pas confortable, c'est pas prévu pour.
00:34:40 Mais oui, oui, on est toujours hyper déterminés.
00:34:42 De toute manière,
00:34:44 on n'a pas fait tout ça pour rien, en fait.
00:34:46 C'est clair qu'on ne va pas rentrer à la maison
00:34:48 comme ça.
00:34:50 - La nuit a été très courte.
00:34:52 C'est vrai qu'on est restés toute la nuit ici.
00:34:54 On a essayé de dormir un petit peu dans la voiture.
00:34:56 On est victime de notre succès.
00:34:58 La solidarité des automobilistes
00:35:00 et les klaxons réguliers pour nous soutenir
00:35:02 n'aident pas à faire passer la nuit sereinement.
00:35:04 Mais c'est sympa d'avoir le soutien
00:35:06 de la population qui joue du klaxon
00:35:08 tous les 3 minutes.
00:35:10 Il y a un camion, il y a une voiture qui nous soutiennent.
00:35:12 Ça, ça donne du bome au cœur.
00:35:14 On reste déterminés, on ne lâche rien.
00:35:16 On attend des vrais actes.
00:35:18 On espère quand même avoir des actes aujourd'hui
00:35:20 et des engagements réels
00:35:22 et sûrs
00:35:24 parce qu'on n'a pas vocation à rester là éternellement.
00:35:26 On aimerait bien retourner dans nos fermes.
00:35:28 C'est important de pouvoir avoir
00:35:30 des solutions qui arrivent et que nos politiques
00:35:32 retrouvent du bon sens paysan.
00:35:34 - D'autres témoignages
00:35:36 sur l'autoroute A1 que je vous propose
00:35:38 d'écouter.
00:35:40 - On ne lâche rien.
00:35:42 Dans tous les cas, on ne va rien lâcher.
00:35:44 Ce ne sont pas les petites annonces, les petites miettes
00:35:46 qui nous ont annoncées
00:35:48 qui vont changer quelque chose clairement.
00:35:50 - Nous, on n'a pas d'ordre d'autre jour.
00:35:52 On a le temps.
00:35:54 Les vaches sont bien soignées.
00:35:56 On a le temps de rester là jusqu'à tant que les forces de l'ordre
00:35:58 soient fatiguées. On sera fatigués en dernier.
00:36:00 - On se rend compte, M. Convert.
00:36:02 - Ils sont plus jeunes.
00:36:04 - On se rend compte de la détermination.
00:36:06 - Ils sont plus jeunes, c'est normal.
00:36:08 - Le 1er juillet, c'était annoncé.
00:36:10 On avait dit qu'ils avaient déjà commencé en Allemagne.
00:36:12 On allait faire un mouvement ensemble.
00:36:14 C'est en train de se concrétiser.
00:36:16 Aujourd'hui, ils sont là-bas pour travailler.
00:36:18 Après, nous, on attend
00:36:20 au niveau de notre syndicat
00:36:22 que les choses évoluent.
00:36:24 Pour l'instant, je n'ai pas de nouvelles ce matin
00:36:26 pour ceux qui sont en garde à vue.
00:36:28 C'est vraiment triste ce qui se passe.
00:36:30 On espère qu'ils seront relâchés dans la journée.
00:36:32 Après, hier, les discussions
00:36:34 qu'on a avec le Premier ministre
00:36:36 nous laissent entrevoir un certain nombre
00:36:38 de lueurs d'espoir.
00:36:40 Il faudra que tout ça se concrétise.
00:36:42 Je ne vais pas dévoiler ce qu'on s'est échangé hier.
00:36:44 Il nous dit qu'il y a beaucoup de choses
00:36:46 qu'il a entendues.
00:36:48 Dans les annonces qu'il doit faire
00:36:50 normalement avant midi,
00:36:52 je pense qu'on espère retrouver
00:36:54 le concret de ce qu'on a dit.
00:36:56 - Quand je l'ai entendu hier,
00:36:58 il dit ce que nous disons, nous.
00:37:00 Il dit que c'est un parcours du combattant
00:37:02 de faire son travail.
00:37:04 C'est ça le paradoxe.
00:37:06 C'est comme si lui découvrait la situation.
00:37:08 - C'est vrai.
00:37:10 Il l'a découvert et il le reconnaît.
00:37:12 Il a la sincérité de dire qu'il ne connaît pas.
00:37:14 - C'est quand même ennuyeux.
00:37:16 - Ce n'est pas la communication
00:37:18 qu'on attend aujourd'hui.
00:37:20 C'est quand même des mesures.
00:37:22 On voit ce qui se passe à Bruxelles.
00:37:24 On peut penser que le Président va prendre la mesure.
00:37:26 - Marc Fesneau, qui est relativement absent,
00:37:28 on va l'écouter.
00:37:30 Lui-même, il dit que la PAC est incompréhensible.
00:37:32 Il est relativement absent.
00:37:34 - Il ne découvre pas ce matin.
00:37:36 - Nicolas, qui est un agriculteur,
00:37:38 qui est en garde à vue,
00:37:40 il est monté d'Agen,
00:37:42 c'est l'éleveur de chèvres.
00:37:44 Il a 150 chèvres.
00:37:46 Il a eu une réflexion formidable.
00:37:48 Il a dit qu'Emmanuel Macron ne découvre pas
00:37:50 le Mercosur ce matin.
00:37:52 Mais tant que vous n'êtes pas dans la rue
00:37:54 avec votre acteur, ils n'en ont rien à foutre
00:37:56 ou à faire.
00:37:58 Ils s'en fichent.
00:38:00 Ils veulent vous mourir.
00:38:02 Ils s'en foutent.
00:38:04 - Les éléments, il n'y a rien de nouveau.
00:38:06 - D'ailleurs, ils n'ont pas rien vu venir de ça.
00:38:08 - C'est tout dit.
00:38:10 - Ils ont dit que Nicolas n'a pas changé.
00:38:12 Les agriculteurs que vous interrogez sont aussi capables
00:38:14 que nous de porter la parole.
00:38:16 - Mais le Mercosur,
00:38:18 est-ce que vous avez compris quand même
00:38:20 qu'à Bruxelles, ils sont 27
00:38:22 et que sur le Mercosur, les Allemands sont pour.
00:38:24 Je parle sous le contrôle de monsieur.
00:38:26 Les Néerlandais sont pour.
00:38:28 - Les Français sont pour.
00:38:30 - Mais moi, je me fiche d'Allemagne.
00:38:32 - Tant que vous n'avez pas des tracteurs.
00:38:34 Attendez, je finis juste.
00:38:36 Une seconde.
00:38:38 Tant que vous n'avez pas des tracteurs qui font le siège
00:38:40 du quartier Robert-Schumann,
00:38:42 à Bruxelles,
00:38:44 on regarde, on vote.
00:38:46 On regarde qui est pour et qu'est-ce que chacun veut
00:38:48 sur le Mercosur.
00:38:50 Et on fait la synthèse. Les Français sont contre.
00:38:52 Mais il y en a 26 autres dont on prend l'avis.
00:38:54 Alors les Français peuvent se faire entendre
00:38:56 et Mme Van der Leyen, elle doit elle-même
00:38:58 être conduite.
00:39:00 Donc, elle est un peu sensible à ce que lui dit monsieur Macron.
00:39:02 Parce que si monsieur Macron dit "on ne veut pas de Van der Leyen",
00:39:04 il n'y a pas de Van der Leyen dans 6 mois.
00:39:06 Donc, sa carrière, elle se termine là.
00:39:08 Donc, Mme Van der Leyen est un peu sensible à ce que dit
00:39:10 monsieur Macron, qui lui-même regarde les sondages,
00:39:12 qui voit que le RN a 10 points d'avance.
00:39:14 Et qu'ils vont donc calmer
00:39:16 ce qui se passe. Mais n'imaginez pas
00:39:18 que ça se passe bien, parce que les 26 autres,
00:39:20 ils regardent monsieur Macron et ils lui disent
00:39:22 "mais c'est quoi ce pataquès chez vous ?
00:39:24 Vous n'êtes pas fichus de régler votre problème avec vos paysans ?
00:39:26 Vous n'avez plus aucune autorité dans votre pays ?
00:39:28 C'est comme ça que ça se passe.
00:39:30 - Alors, écoutons.
00:39:32 Marine Lenson me dit que nous pouvons écouter
00:39:34 Pascal Canfin. - Oh là oui.
00:39:36 - Qui s'est exprimé ce matin.
00:39:38 Et Marine me dit que c'est très intéressant
00:39:40 de l'écouter. Pascal Canfin, alors je répète
00:39:42 Pascal Canfin, il est...
00:39:44 - Président de la Commission, une commission européenne
00:39:46 très influente sur l'environnement.
00:39:48 - Exactement. Il est ex-écologiste,
00:39:50 devenu Renaissance. Et puis,
00:39:52 c'est lui qui est le grand ordinateur de tout ça.
00:39:54 - Et Macron, est-ce que vous croyez que la liste
00:39:56 Renaissance, ça ne sera plus le cas aujourd'hui ?
00:39:58 - Je pense que ça ne sera pas le cas, effectivement.
00:40:00 - C'est un rapport très intéressant. - Ecoutons-le, monsieur Canfin. Que dit-il ?
00:40:02 - Je me sens totalement
00:40:04 aligné avec ce que
00:40:06 j'ai toujours défendu. A savoir,
00:40:08 on ne fera pas la transition
00:40:10 écologique de l'agriculture
00:40:12 sans les modèles économiques associés.
00:40:14 Parce que si c'est de la décroissance,
00:40:16 ça échouera.
00:40:18 Inversement, l'avenir de l'agriculture
00:40:20 passe par la transition.
00:40:22 - Pause ou pas pause dans les normes ?
00:40:24 - Bien évidemment, non, il faut continuer.
00:40:26 Mais il faut le faire intelligemment.
00:40:28 Par ailleurs, il y a une polémique sur le pacte vert
00:40:30 européen. Vous le savez
00:40:32 peut-être, mais aucune des règles
00:40:34 du pacte vert européen qui concerne
00:40:36 l'agriculture, aucune,
00:40:38 n'est entrée en vigueur. Aucune.
00:40:40 Donc, il y a une forme d'illogisme.
00:40:42 - Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les agriculteurs crient
00:40:44 avant d'avoir mal ? - Ça veut dire qu'il y a une forme d'illogisme
00:40:46 à considérer que les difficultés
00:40:48 liées à la situation actuelle
00:40:50 des agriculteurs seraient liées
00:40:52 à des choses qui ne sont toujours pas entrées en vigueur.
00:40:54 - Il avance masqué.
00:40:56 Je pense qu'il ne dit pas exactement
00:40:58 ce qu'il pense et qu'il est
00:41:00 beaucoup plus radical que ce qu'on vient d'entendre là.
00:41:02 - Mais c'est vrai ce qu'il dit là.
00:41:04 Je me pose une question sur le fait que
00:41:06 le pacte n'est pas encore
00:41:08 entré en vigueur.
00:41:10 - Oui, pas dans sa...
00:41:12 Disons, la direction est donnée. D'un seul coup,
00:41:14 là, on s'aperçoit qu'il y a un affléchissement
00:41:16 quand même dans la direction.
00:41:18 Parce que le pacte vert, comme il s'appliquait là,
00:41:20 c'était de toute façon
00:41:22 une baisse des productions au regard
00:41:24 de ce qui nous était annoncé.
00:41:26 Baisse des phytos, baisse des engrais,
00:41:28 un certain nombre de choses.
00:41:30 Nous fermes beaucoup plus
00:41:32 d'agriculture biologique alors que
00:41:34 les débouchés n'existent plus.
00:41:36 On veut doubler alors que déjà
00:41:38 on est en crise. Bon, il y a un affléchissement là.
00:41:40 - Évidemment.
00:41:42 - Bon, mais il ne faut pas que ça soit
00:41:44 temporaire le temps d'une élection.
00:41:46 - Mais moi je pense qu'il avance masqué,
00:41:48 monsieur Camperfou. C'est un radical.
00:41:50 C'est un radical. Aujourd'hui,
00:41:52 il voit bien les dégâts qu'il a causés.
00:41:54 Puis il arrive avec le sourire
00:41:56 et il dit "Ah, mais je suis tout à fait
00:41:58 d'accord avec vous". Mais évidemment,
00:42:00 personne n'est dupe. Et c'est bien le problème
00:42:02 de cette duplicité qu'on voit
00:42:04 même, qu'on peut deviner
00:42:06 même, dans la manière dont il s'exprime.
00:42:08 - Et il ne dit pas "Je me suis trompé".
00:42:10 - Jamais. Alors ces gens-là, vous n'entendrez jamais
00:42:12 ces gens-là dire "Je me suis trompé".
00:42:14 Ça n'existe pas. Enfin, ça n'existe pas.
00:42:16 Vous ne les entendrez pas.
00:42:18 Ce sont, monsieur Convert,
00:42:20 ce sont des militants.
00:42:22 Ce sont des idéologues et ils iront
00:42:24 jusqu'au bout pour vous faire mourir s'ils le peuvent.
00:42:26 - On se laissera pas faire.
00:42:28 - Eh bien vous avez bien raison de ne pas vouloir vous laisser mourir.
00:42:30 Deuxième passage de monsieur Canfart.
00:42:32 - C'est beaucoup trop tôt
00:42:34 pour dire que les choses ont réussi ou raté.
00:42:36 On est en pleine situation
00:42:38 de crise qui n'a échappé à personne.
00:42:40 On essaie de trouver les solutions adaptées
00:42:42 tant au niveau français qu'au niveau européen
00:42:44 sans lâcher
00:42:46 le point d'équilibre qui a toujours été le nôtre.
00:42:48 À savoir qu'il faut
00:42:50 assurer la transition écologique
00:42:52 et la lutte contre les règlements climatiques
00:42:54 tout en assurant la compétitivité
00:42:56 de notre modèle agricole
00:42:58 et de nos agriculteurs. Plus de revenus,
00:43:00 plus de transition, plus de protection
00:43:02 contre les concurrences déloyales. On va peut-être en parler
00:43:04 ce matin avec le sujet du Mercosur.
00:43:06 C'est ça notre ADN et c'est ça qui nous
00:43:08 permettra de sortir de la crise par le haut.
00:43:10 - Tout ça évidemment du vent.
00:43:12 En plus c'est un problème personnel qu'il a
00:43:14 avec les agriculteurs et j'en dirai pas davantage
00:43:16 monsieur Canfart. Et le troisième passage
00:43:18 que je voulais vous faire écouter, vous allez l'entendre.
00:43:20 - Il n'y a pas d'indulgence.
00:43:22 J'ai entendu sur le fait qu'il y aurait deux poids, deux mesures.
00:43:24 Sincèrement, je serais
00:43:26 le premier à le critiquer si c'était
00:43:28 le cas. Je suis très transparent.
00:43:30 Mais ce n'est pas le cas. Pourquoi ? Parce que
00:43:32 il n'y a pas d'action qui...
00:43:34 Il n'y a pas de black blocks.
00:43:36 Mais imaginez qu'il y a
00:43:38 trois jours, quatre jours, le ministre
00:43:40 de l'Intérieur ait envoyé les CRS
00:43:42 contre les manifestants
00:43:44 agricoles. Vous seriez les premiers à dire
00:43:46 "non mais qu'est-ce que c'est que cette absence de compréhension,
00:43:48 de dialogue, on ne répond pas par la force".
00:43:50 Donc on a fait ce choix et je pense que
00:43:52 c'est un choix normal vu la
00:43:54 situation de tension. Par contre,
00:43:56 et c'est la deuxième jambe qui est tout à fait nécessaire,
00:43:58 il y a aussi des lignes rouges qui ont été fixées.
00:44:00 Et non seulement elles ont été fixées,
00:44:02 mais elles ont été appliquées. - Il a le sourire
00:44:04 de la foule, justement, M. Canfoy. Ça le fait rire,
00:44:06 il a l'air content de lui. Ils sont toujours
00:44:08 très contents de lui.
00:44:10 - On est contre cette image-là par rapport
00:44:12 à ce que vous nous avez dit
00:44:14 à votre gosseur.
00:44:16 - Il y a la fatigue qui est assomptée. Non mais il est détendu,
00:44:18 tout va bien.
00:44:20 Il n'y a pas de soucis.
00:44:22 Bon, de toute façon...
00:44:24 - C'est écœurant quand même, l'attitude
00:44:26 de parler comme ça. Il y a des gens qui souffrent. Vous avez vu
00:44:28 le sourire. Moi je trouve ça effrayant.
00:44:30 - Il n'y a pas d'empathie.
00:44:32 - Mais je ne crois pas, Pascal.
00:44:34 Là, c'est vraiment... Vous lui faites
00:44:36 un délit de sale gueule.
00:44:38 Parce qu'il n'a pas le sourire.
00:44:40 - Ah bon ? - Non mais vraiment.
00:44:42 - J'ai regardé, j'ai pris. - Mais je n'en raffole pas,
00:44:44 Pascal Confin.
00:44:46 - Écoutez, je prends les gens à témoin.
00:44:48 Les gens qui ont vu la séquence, c'est choquant.
00:44:50 Moi je vais vous dire, c'est choquant. Ce que je viens
00:44:52 de voir, c'est choquant. - Moi je crois qu'il...
00:44:54 - C'est choquant d'avoir si peu d'empathie avec des gens
00:44:56 qui souffrent. - Non mais il est magicien,
00:44:58 là, d'un seul coup il est magicien avec ce qu'il nous dit.
00:45:00 - Mais en trois choses, c'est le fond.
00:45:02 - Transition écologique, plus de protection,
00:45:04 plus de revenus avec moins de production.
00:45:06 Bon, il est... - Moi je le crois,
00:45:08 mais il faut qu'il aille au bout de son truc, il faut qu'il nous explique
00:45:10 parce qu'il est magicien, nous on ne sait pas faire, ça.
00:45:12 - Bon... - Bon, les assouplissements
00:45:14 des règles. Je voulais qu'on écoute
00:45:16 assouplissement des règles. C'est souvent demandé
00:45:18 par les agriculteurs.
00:45:20 Et je le dis pour Marine Lençon,
00:45:22 c'est ce que nous avions prévu de passer
00:45:24 après le chapitre Bruxelles.
00:45:26 Les tracteurs européens
00:45:28 que vous avez vu d'ailleurs, que vous voyez en ce moment.
00:45:30 Et écoutez ces assouplissements
00:45:32 des règles et notamment
00:45:34 les JCR, c'est demandé par les agriculteurs.
00:45:36 - J'ai eu aucune
00:45:38 information fléable sur
00:45:40 l'annulation des JCR pour cette
00:45:42 année et puis surtout pour les années à venir.
00:45:44 - Nous on n'a pas d'informations à ce niveau-là.
00:45:46 Après, c'est pas que le
00:45:48 fond du problème. Le fond du problème
00:45:50 est beaucoup plus global que ça, ça suffira pas.
00:45:52 En tout cas, à mon sens, ça suffit pas.
00:45:54 - C'est toujours pas assez. Ils disent que ça reste
00:45:56 sur un an. Nous on veut
00:45:58 que ça reste pour toujours. C'est pas normal que ça reste
00:46:00 sur un an. Il n'y a aucun
00:46:02 intérêt pour faire ça.
00:46:04 - Vous n'êtes pas satisfait alors ? - Pas du tout. Pas du tout satisfait.
00:46:06 Donc on tient le barrage tant qu'on n'aura
00:46:08 pas ce qu'on veut. - Et puis, ces
00:46:10 agriculteurs ont envie sans doute que Emmanuel
00:46:12 Macron s'exprime. On peut les écouter.
00:46:14 - Euh... Ouais,
00:46:16 on verra. Déjà, on espérait bien
00:46:18 l'entendre un peu
00:46:20 sur notre mouvement parce que c'est vrai qu'il lance
00:46:22 les premiers ministres et les ministres
00:46:24 de l'agriculture mais lui on ne l'a pas encore entendu.
00:46:26 Mais oui, on verra.
00:46:28 On verra, on espère, parce que c'est vrai
00:46:30 que beaucoup de nos revendications sont
00:46:32 quand même liées à l'Europe. Donc on espère que
00:46:34 que demain,
00:46:36 son échange va
00:46:38 changer quand même et va débloquer
00:46:40 des choses, on va dire. - Ça serait bien
00:46:42 qu'il défende la paysannerie française
00:46:44 parce que pour l'instant, jusqu'à présent, on ne l'a pas
00:46:46 vu depuis le début de la semaine, même
00:46:48 depuis 10 jours. Ça serait bien qu'il défende.
00:46:50 On est là
00:46:52 pour la France et lui, il n'est pas tellement
00:46:54 là pour nous. Donc ça serait bien qu'il
00:46:56 vienne soutenir les agriculteurs
00:46:58 français. - On va marquer une
00:47:00 petite pause. Il s'agit
00:47:02 du mercosur, dit un
00:47:04 homme proche du dossier. Selon l'expression,
00:47:06 la France est très ambiguë. 65% des réserves
00:47:08 de lithium, indispensables pour notre
00:47:10 grand projet de centre de production de batteries,
00:47:12 sont concentrées en Amérique latine, Argentine,
00:47:14 Chili, Bolivie. Sommes-nous prêts à sacrifier
00:47:16 nos agriculteurs et nos éleveurs pour
00:47:18 fabriquer des voitures que les Argentins
00:47:20 achèteront aux Chinois ?
00:47:22 - Évidemment. Et ça, l'enjeu.
00:47:24 Et les Allemands,
00:47:26 ce n'est pas par hasard. Les Allemands qui s'apprêtent
00:47:28 à vendre leurs voitures à ces pays
00:47:30 dans le cadre du mercosur, les Allemands
00:47:32 sont à fond pour. Alors là, c'est en fait
00:47:34 le franco-allemand revient
00:47:36 au premier plan. Parce que c'est
00:47:38 Macron contre le chancelier d'Allemagne
00:47:40 dans cette affaire. Et le chancelier d'Allemagne a aussi
00:47:42 le support du Premier ministre
00:47:44 socialiste espagnol dans cette
00:47:46 affaire du mercosur. C'est quand même extraordinaire.
00:47:48 - Mais ils ont les agriculteurs aussi qui commencent à se réveiller
00:47:50 parce qu'ils sont aux genoux. - Mais en attendant, la position
00:47:52 espagnole est plus proche de la position allemande
00:47:54 que de la position française. Alors que
00:47:56 si vous allez acheter des fruits, comme
00:47:58 je le fais moi, trouvez beaucoup
00:48:00 de fruits qui viennent de tomates, etc.
00:48:02 qui viennent d'Espagne actuellement.
00:48:04 - On marque une pause. - On est seul.
00:48:06 - On devait recevoir à 10h, mais on va attendre
00:48:08 un petit peu, 15 minutes, pour sauver ma vie.
00:48:10 Mostapha Salane, Frédéric
00:48:12 Ploquin ont écrit ce livre qui est absolument
00:48:14 passionnant.
00:48:16 - Je peux m'écarter deux secondes, s'il vous plaît ?
00:48:18 - Pardon ? - Je peux m'écarter deux secondes ? - Ah ben je vous en prie.
00:48:20 Dans deux secondes, mais vous...
00:48:22 Il est chauffeur de taxi,
00:48:24 M. Salane, il est aujourd'hui président
00:48:26 d'une association qu'il a créée afin de venir
00:48:28 en aide aux victimes d'attentats.
00:48:30 Et l'homme qui est monté
00:48:32 dans son taxi venait de tuer 5
00:48:34 personnes et d'en placer 11 autres sur le marché
00:48:36 de Noël de Strasbourg. Et c'est lui
00:48:38 qu'on va recevoir dans une seconde,
00:48:40 à 10h15, parce qu'évidemment
00:48:42 l'actualité aujourd'hui est
00:48:44 d'abord sur l'agriculture.
00:48:46 La pause, à tout de suite.
00:48:48 L'information, je sais pas si
00:48:54 Mickaël l'a déjà, elle vient de nous être donnée
00:48:56 par M. Convert, la garde à vue
00:48:58 a été levée.
00:49:00 Vous venez d'avoir à l'instant l'avocate
00:49:02 notamment de Karine Duc. - Voilà.
00:49:04 - On va essayer de joindre cette avocate,
00:49:06 ça passait mal. Mais évidemment, même
00:49:08 si on n'arrive pas à l'avoir de visio,
00:49:10 on la prendra au moins au téléphone,
00:49:12 parce que c'est extrêmement important. À 10h15,
00:49:14 la garde à vue est levée.
00:49:16 Enfin !
00:49:18 J'ai envie de dire, parce que cette humiliation
00:49:20 ne me paraissait pas nécessaire
00:49:22 pour les agriculteurs.
00:49:24 Mickaël Dorian.
00:49:26 - Et dans l'actualité également,
00:49:30 Pascal, les agriculteurs encerclent
00:49:32 désormais la capitale.
00:49:34 8 points de blocage sont toujours actifs
00:49:36 sur les autoroutes qui entourent Paris.
00:49:38 L'accès à Paris n'est pas impossible,
00:49:40 mais il faut souvent faire de gros détours
00:49:42 et surtout s'armer de patience.
00:49:44 Les prix vont-ils augmenter dans les rayons
00:49:46 des supermarchés ? Hier soir s'achevaient
00:49:48 les négociations commerciales entre la grande distribution
00:49:50 et ses fournisseurs. Et si certains produits
00:49:52 à base de blé notamment vont voir leur prix
00:49:54 diminuer, cette baisse ne sera pas
00:49:56 généralisée et pourrait même
00:49:58 y voir encore quelques
00:50:00 augmentations. Et puis les enseignants
00:50:02 sont en grève aujourd'hui. L'objectif
00:50:04 de cette mobilisation est la défense de l'école publique.
00:50:06 Après les déclarations polémiques de la ministre
00:50:08 de l'éducation, les salaires
00:50:10 et les conditions de travail sont également bien sûr
00:50:12 en ligne de mire.
00:50:14 - Merci Michael. Mais vous voyez
00:50:16 monsieur Canfin, quand il dit
00:50:18 "il faut continuer la transition écologique",
00:50:20 ça veut vraiment dire qu'il n'a rien compris
00:50:22 à ce qui se passe. Parce que la transition écologique,
00:50:24 je le rappelle, en 2050,
00:50:26 c'est au 2-0.
00:50:28 C'est une folie. C'est absolument impossible.
00:50:30 Donc c'est condamner l'industrie,
00:50:32 c'est condamner l'agriculture. Et il arrive,
00:50:34 il a, il a,
00:50:36 et il continue de dire "il faut continuer
00:50:38 la transition écologique". Ben non en fait.
00:50:40 Ben pas comme ça en tout cas.
00:50:42 Parce que c'est condamner
00:50:44 toute l'industrie française et condamner
00:50:46 tout au nom d'une idéologie. Et attention,
00:50:48 vous avez en face de vous des idéologues.
00:50:50 Donc la bataille, elle va être rude.
00:50:52 C'est des idéologues. Et les Français
00:50:54 ne veulent pas ça. Donc c'est comme sur l'immigration,
00:50:56 c'est on va au peuple. Et on demande aux gens ce qu'ils veulent.
00:50:58 - Parce qu'ils vont s'attaquer à la voiture
00:51:00 et à la maison. - Mais pareil !
00:51:02 - Ils ne veulent pas aller au peuple.
00:51:04 - Le monsieur qui en fin, avec son sourire jusqu'aux oreilles,
00:51:06 non, il ne représente pas.
00:51:08 Effectivement, c'est pour ça qu'il faut aller au peuple sur tous les sujets.
00:51:10 - Mais non, c'est pas ça. - Immigration,
00:51:12 transition écologique, tu interroges les gens.
00:51:14 - Non, on y est allé une fois en 2005,
00:51:16 et ils s'en sont terriblement mordus les doigts.
00:51:18 Et donc ils ne recommenceront
00:51:20 certainement pas. Il n'y aura pas d'en référendum sur la question.
00:51:22 - Mais c'est un problème. - Et sur l'Europe,
00:51:24 comme sur l'écologie, sur ces deux utopies.
00:51:26 - Sauf que vous allez voir les élections européennes,
00:51:28 qui va être sur ces lignes-là. - Sur ces deux utopies,
00:51:30 il y a vraiment un marche forcé, parce qu'enfin,
00:51:32 l'incarnation de l'écologie punitive.
00:51:34 Il est tellement
00:51:36 aujourd'hui une sorte de
00:51:38 vraiment de repoussoir
00:51:40 qu'il est désigné vraiment comme le bouc émissaire,
00:51:42 qu'il sourit en permanence maintenant
00:51:44 quand il donne des interviews, ce qui n'est pas vraiment
00:51:46 son attitude naturelle. Il n'est pas très
00:51:48 - Oui, mais regarde, il est terminé.
00:51:50 - Non, donc il fait, il essaie de faire
00:51:52 bonne figure, mais sur l'essentiel,
00:51:54 à savoir les transferts de souveraineté
00:51:56 doivent continuer vers l'Union européenne.
00:51:58 On doit se fondre
00:52:00 dans ce grand rêve, cette grande
00:52:02 utopie européenne, qui est quand même
00:52:04 le fond de sauce, oserais-je dire,
00:52:06 de la Macronie, quand même.
00:52:08 C'est ça, la conviction ultime,
00:52:10 l'horizon suprême. Quand plus
00:52:12 rien ne va, il y a un phare au loin, c'est l'Europe.
00:52:14 - Enfin, feu le qu'on dit. - Et en même temps,
00:52:16 il y a l'écologie, il faut être à tout prix...
00:52:18 - Parce qu'enfin, la météo change, quand même.
00:52:20 Il devait être ministre, il ne l'est pas. Il aurait pu conduire
00:52:22 la liste de renaissance aux élections européennes,
00:52:24 il ne la conduira pas. Il y a aujourd'hui
00:52:26 un nombre considérable de peuples
00:52:28 à l'échelle de l'Union européenne
00:52:30 qui disent leur volonté
00:52:32 de prendre une autre direction.
00:52:34 Il n'est pas dans une situation, quand même,
00:52:36 totalement sécurisée.
00:52:38 - Est-ce que vous pouvez... Que vous a dit...
00:52:40 Vous avez eu l'avocate,
00:52:42 c'est Débora
00:52:44 Roilette, on l'a entendu tout à l'heure,
00:52:46 l'avocate. Donc,
00:52:48 vous avez pu échanger avec elle. Malheureusement, elle est avec sa cliente
00:52:50 et pour le moment... - Oui, mais je pense que si
00:52:52 elle a accès à la cliente, elle va donner priorité
00:52:54 à la cliente, c'est ce que je peux concevoir. - Ce qui est bien normal.
00:52:56 - Bon, elle me donne l'information
00:52:58 que la garde à vue est levée, qu'ils sont en train de sortir
00:53:00 les uns après les autres. Donc, elle attendait, effectivement,
00:53:02 Madame Le Duc, qui est quand même
00:53:04 la responsable, un peu, de l'action
00:53:06 et du mouvement. Donc, c'est à elle
00:53:08 que va... Et que moi, je laisserai,
00:53:10 bien sûr, évidemment, la place pour la
00:53:12 communication, parce qu'on se demande ce qu'ils ont vécu
00:53:14 cette nuit, quoi. - Bien évidemment. - Par contre, ce que
00:53:16 vous dites, là, je ne suis pas d'accord avec.
00:53:18 Parce que si on continue comme ça, il n'y a pas d'alternative.
00:53:20 L'alternative, c'est la révolution.
00:53:22 C'est ce qui est peut-être en train de commencer.
00:53:24 Donc, je pense qu'entre la révolution et les élections,
00:53:26 il faut qu'on ramène le peuple aux urnes.
00:53:28 Parce que depuis cette date-là, de trahison
00:53:30 du référendum, ça ne fait que baisser
00:53:32 les participations. Et ça finira
00:53:34 par une révolution. Et ça peut commencer
00:53:36 avec ce qui se passe aujourd'hui.
00:53:38 Moi, je ne pense pas que les agriculteurs voudraient
00:53:40 être à l'origine de ça. Mais par contre,
00:53:42 il faudra qu'on s'en sorte. Et on s'en sortira
00:53:44 de la manière démocratique, c'est les urnes.
00:53:46 Donc, on est bien dans le sens des urnes.
00:53:48 Il y aura peut-être cette étape-là.
00:53:50 Il en faudra d'autres. Parce qu'à un moment,
00:53:52 je pense qu'effectivement, le peuple
00:53:54 sur ces sujets-là, il a envie de garder
00:53:56 une souveraineté nationale.
00:53:58 - Il est tenu à l'écart.
00:54:00 - C'est pas mondial, la souveraineté.
00:54:02 - Emmanuel Macron, je le répète,
00:54:04 n'a pas compris l'élection présidentielle de 2022.
00:54:06 - Il n'est pas si...
00:54:08 - Ou plus exactement, il refuse de la comprendre.
00:54:10 Et surtout, il n'a pas compris
00:54:12 l'élection législative
00:54:14 qui a suivi. - On voudrait bien le voir demain.
00:54:16 - Je vous propose d'écouter Claude.
00:54:18 - C'est un viticulteur
00:54:20 que nous avons entendu ce matin sur
00:54:22 CNews. C'est un viticulteur
00:54:24 qui a pris la parole
00:54:26 et notamment qui a parlé des aides.
00:54:28 Parce que ça, c'est un sujet dont on parle souvent.
00:54:30 Les rustines, c'est fini.
00:54:32 Vous n'avez pas besoin d'aide.
00:54:34 Vous demandez simplement à pouvoir faire votre travail.
00:54:36 Et vivre de votre travail
00:54:38 avec dignité.
00:54:40 Je citais un
00:54:42 paysan avec qui j'étais en ligne,
00:54:44 qui me disait "Aujourd'hui, je suis guardian de
00:54:46 Square". C'est-à-dire que mon
00:54:48 champ...
00:54:50 Je reçois tout de la PAC.
00:54:52 C'est des aides que j'ai, mais je suis gardien
00:54:54 de Square. Cette expression, je l'ai citée d'ailleurs hier.
00:54:56 Également, c'est terrible.
00:54:58 - Et il est en garde à vue. - Il est en garde à vue.
00:55:00 - Il y a tout ce qu'il fait.
00:55:02 - Ecoutez Claude.
00:55:04 Ecoutez Claude. Il était au micro des équipes de CNews.
00:55:06 - 80 millions d'euros.
00:55:08 Bien sûr qu'on dit "d'accord,
00:55:10 c'est bien 80 millions d'euros", mais c'est
00:55:12 largement insuffisant par rapport à tout ça.
00:55:14 Le problème, c'est qu'on nous écoute,
00:55:16 on nous entend pas très bien.
00:55:18 Le problème, il est là. On nous écoute,
00:55:20 on nous entend pas. On dit "oui".
00:55:22 Le moral, lui, qui se passe à l'heure actuelle...
00:55:24 Ça fait un petit moment que je suis dans l'agriculture,
00:55:26 mais une crise comme ça, j'ai jamais vu.
00:55:28 Ce désarroi des jeunes
00:55:30 qui sont préarrêtés,
00:55:32 pour moi, c'est quelque chose de catastrophique.
00:55:34 Il n'y a pas que le revenu,
00:55:36 il y a aussi la perte
00:55:38 de confiance du monde agricole.
00:55:40 C'est ça qui est important.
00:55:42 - Un mot de Marc Fesneau sur la PAC.
00:55:44 Les ministres de l'Agriculture lui-même
00:55:46 disent ce que nous disons.
00:55:48 - On peut pas avoir une PAC, je le dis très simplement,
00:55:54 très tranquillement, très pacifiquement,
00:55:56 mais qui soit à ce point complexe
00:55:58 et qui soit à ce point incompréhensible
00:56:00 tant pour, parfois,
00:56:02 nos administrations que pour nos agriculteurs.
00:56:04 Donc on a besoin de s'engager résolument
00:56:06 dans la voie de la simplification.
00:56:08 Vous avez des agriculteurs aujourd'hui
00:56:10 qui touchent des aides et qui ne savent pas
00:56:12 flécher le pourquoi ils touchent des aides.
00:56:14 - Mais vous vous rendez compte.
00:56:16 Quand je dis "le capot",
00:56:18 on a soulevé le capot.
00:56:20 C'est exactement ça.
00:56:22 Même nous, on n'est pas au fait,
00:56:24 puisqu'on n'est pas agriculteurs.
00:56:26 En fait, dans notre vie,
00:56:28 nous, de journalistes,
00:56:30 on n'est pas soumis en permanence
00:56:32 à des normes ou à des contraintes comme ça.
00:56:34 On l'est parfois dans nos vies privées,
00:56:36 par exemple avec les logements,
00:56:38 mais très peu par rapport aux entrepreneurs,
00:56:40 aux artisans, aux agriculteurs.
00:56:42 Quand t'es salarié,
00:56:44 t'échappes un peu à ce monde-là.
00:56:46 Mais dès que tu es artisan,
00:56:48 patron, agriculteur,
00:56:50 dès que t'es indépendant...
00:56:52 - C'est notre quotidien, tous les jours.
00:56:54 - Dès que t'es indépendant.
00:56:56 - Les aléas.
00:56:58 - C'est pas une question
00:57:00 d'être de droite ou de gauche.
00:57:02 - Même quand vous sortez du commissariat,
00:57:04 vous restez en garde à vue.
00:57:06 Dans votre champ.
00:57:08 - Oui, on a les satellites qui tournent en permanence.
00:57:10 Ils savent exactement ce qu'on fait.
00:57:12 Il y a un arbre qui est coupé 3 jours après le sable.
00:57:14 Les satellites passent tous les 3 jours
00:57:16 sur nos parcelles.
00:57:18 - Le plus fitacé.
00:57:20 - Par exemple, les contrôles de l'OFB
00:57:22 qui sont en permanence.
00:57:24 Il a vu le surcontrôle qu'il y avait
00:57:26 au niveau des agriculteurs.
00:57:28 C'est comme si vous aviez un chien aux fesses
00:57:30 toute la journée.
00:57:32 On lui a dit qu'à un moment,
00:57:34 il fallait neutraliser le chien.
00:57:36 - Si seulement il pouvait faire ça.
00:57:38 - Les agriculteurs sont soutenus
00:57:40 par leur détestation de ces normes étouffantes.
00:57:42 Il y a d'autres univers en France
00:57:44 qui meurent à cause des normes.
00:57:46 Je serai prêt à le développer,
00:57:48 mais je ne le ferai pas
00:57:50 dans le domaine judiciaire.
00:57:52 - On peut aussi souligner...
00:57:54 - Vous verrez la semaine prochaine.
00:57:56 - On peut souligner le 2 poids 2 mesures
00:57:58 de la surveillance vis-à-vis
00:58:00 des agriculteurs qui travaillent 90 heures par semaine
00:58:02 et le manquement de surveillance
00:58:04 et le manquement de déploiement de dispositifs policiers
00:58:06 comme on le voit avec les agriculteurs
00:58:08 dans certains quartiers de France
00:58:10 où il y a des points d'île, des règlements de comptes,
00:58:12 des personnes qui se font assassiner parce qu'il n'y a pas de contrôle.
00:58:14 - C'est facile, nous on ne se rebelle pas.
00:58:16 - Le refus de tempérer,
00:58:18 ça n'existe pas.
00:58:20 - Comment ça se fait que l'avocat
00:58:22 n'ait pas pu voir les gardés à vue ?
00:58:24 - Parce qu'il n'y avait personne au commissariat pour le recevoir,
00:58:26 parce que les procès verbales, il n'y avait personne pour les faire.
00:58:28 - C'est légal ça ?
00:58:30 - Je pense qu'ils sont tous sur le terrain.
00:58:32 Il y a un moment où il faut peut-être redéployer les effectifs.
00:58:34 Si ce serait vraiment des délinquants graves,
00:58:36 il y a vraiment de quoi se faire.
00:58:38 Quoique l'avocat ne puisse pas avoir son client.
00:58:40 C'est comme ça qu'après les gens se retrouvent dehors.
00:58:42 - Déborah Roitelet,
00:58:44 c'est l'avocate, on va essayer de la joindre
00:58:46 à la fin de l'émission.
00:58:48 Je voulais quand même qu'on évoque une autre actualité.
00:58:50 Il y a deux ou trois sujets.
00:58:52 Notamment, dans quel établissement scolaire
00:58:54 suit-on la meilleure scolarité en France ?
00:58:56 C'est une question qui a été posée à un sondage
00:58:58 chez ESA pour CNews Europe et LGTD.
00:59:00 63% des gens
00:59:02 ont voté pour le privé.
00:59:04 Ça aussi, ça en dit long.
00:59:06 Je ne suis pas sûr qu'il y a 40 ans, on pensait ça.
00:59:08 C'est l'effondrement de l'État.
00:59:10 En fait, dans tous les domaines.
00:59:12 Les gens qui ont le choix, ils mettent leur enfant dans le privé.
00:59:14 Pour plein de raisons.
00:59:16 En tout cas, quand tu les interroges,
00:59:18 dans quel établissement scolaire suit-on la meilleure scolarité ?
00:59:20 Ils pensent 63%.
00:59:22 C'est très important, comme chiffre.
00:59:24 Je ne vais pas dire que tout ça va dans le même sens,
00:59:26 mais c'est au fond le même rapport
00:59:28 que nous avons aujourd'hui
00:59:30 avec ceux qui gouvernent le pays depuis tant d'années.
00:59:32 Madame Oudéa Castera,
00:59:34 elle est toujours la cible
00:59:36 des polémiques.
00:59:38 On en a parlé hier,
00:59:40 je ne voudrais pas qu'on en reparle aujourd'hui.
00:59:42 On ne va pas s'acharner,
00:59:44 mais c'est quand même une journée des profs en grève.
00:59:46 Elle est très suivie
00:59:48 dans le premier degré, notamment.
00:59:50 Parce que les enseignants
00:59:52 ont un certain nombre de revendications.
00:59:54 Sur le métier,
00:59:56 sur les groupes de niveau, par exemple.
00:59:58 Mais bon, il faut regarder ce qu'ils disent.
01:00:00 Ce n'est pas totalement...
01:00:02 Et puis dans l'actualité,
01:00:04 il y a Gérard Miller.
01:00:06 Puisque trois femmes accusent le psychanalyse
01:00:08 d'agression sexuelle.
01:00:10 Donc il a répondu,
01:00:12 M. Miller, on en a parlé hier,
01:00:14 évidemment, les plaignantes
01:00:16 l'accusent d'attouchement
01:00:18 ou de viol sous hypnose.
01:00:20 Et il rejette ces accusations.
01:00:22 "Avançons qu'il n'y ait jamais eu quoi que ce soit
01:00:24 qu'on puisse qualifier d'agression sexuelle
01:00:26 ou pire de viol", dit-il.
01:00:28 "Rien de ce que j'ai perçu ne m'indiquait
01:00:30 qu'elle voulait mettre un terme à la situation,
01:00:32 car sinon à l'instant même, j'y aurais mis un terme."
01:00:34 Donc il a quand même reconnu
01:00:36 des relations.
01:00:38 "En ce qui me concerne",
01:00:40 dit-il,
01:00:42 "précisément les femmes qui me mettent en cause
01:00:44 si quelque chose leur a déplu lorsqu'elles étaient avec moi,
01:00:46 je n'ai aucune hésitation à l'affirmer.
01:00:48 Rien de ce que j'ai perçu ne m'indiquait
01:00:50 qu'elle voulait mettre un terme à la situation,
01:00:52 car sinon à l'instant même, j'y aurais mis un terme."
01:00:54 Sans être hypnotisé,
01:00:56 tout en restant parfaitement conscient,
01:00:58 il y a en effet des situations
01:01:00 où celle qui ne manifeste d'aucune manière
01:01:02 son refus, qui répond même oui aux questions
01:01:04 qu'on lui pose pour s'assurer de son acquiescement,
01:01:06 se sent dans l'impossibilité
01:01:08 d'exprimer librement un désir qui conviendrait
01:01:10 à celui de l'autre,
01:01:12 a-t-il dit.
01:01:14 Hier soir, on était avec Gilles-William Gollnadel,
01:01:16 qui est avocat.
01:01:18 La présomption d'innocence, bien évidemment,
01:01:20 doit exister.
01:01:22 - Pascal, j'ai connu aux Assises
01:01:24 deux affaires très importantes
01:01:26 de viol sous hypnose.
01:01:28 C'est effrayant
01:01:30 de voir à quel point
01:01:32 s'il est coupable, je n'en sais rien.
01:01:34 En tout cas, dans les souvenirs
01:01:36 que j'ai, les accusés,
01:01:38 ils ont une influence,
01:01:40 mais c'est hallucinant,
01:01:42 sur des véritables victimes
01:01:44 qui sont violées le matin
01:01:46 et qui, par une sorte d'influence
01:01:48 délétère, dont elles ne parviennent pas
01:01:50 à se défaire, reviennent l'après-midi
01:01:52 et ça recommence.
01:01:54 - Moi, j'attends la réaction des féminimistes
01:01:56 de gauche, comme je les appelle,
01:01:58 qui n'ont aucun mot
01:02:00 pour les familles iraniennes, aucun mot pour les femmes afghanes,
01:02:02 aucun mot pour les gamines
01:02:04 qui se font maltraiter dans les quartiers par les caïds,
01:02:06 aucun mot pour les femmes
01:02:08 de confession juive qui ont manifesté
01:02:10 le jour de la manifestation
01:02:12 internationale contre les violentes
01:02:14 fesopharmes qu'elles ont d'ailleurs expulsées
01:02:16 du cortège. J'attends
01:02:18 de voir les réactions de ces femmes qui accusent
01:02:20 Claire, qui s'est faite violer par une personne
01:02:22 sous OQTF, d'être d'extrême-droite.
01:02:24 J'attends de voir
01:02:26 les réactions de ces féminimistes de gauche
01:02:28 quand il s'agit de défendre
01:02:30 M. Gérard Miller, grand compagnon
01:02:32 de Jean-Luc Mélenchon.
01:02:34 - Mais, M., il ne nie absolument pas
01:02:36 les faits. - Plus trop sur la dernière période.
01:02:38 - Oui, plus trop sur la dernière période, mais grand compagnon, Jean-Luc Mélenchon,
01:02:40 grand ami de la Dame de Pique, Mme Sophia Chikirou.
01:02:42 - Exactement, grand compagnon.
01:02:44 - La Dame de Pique, c'est... - Et grande honneur de leçon.
01:02:46 - Grande honneur de leçon.
01:02:48 Disons-le, pas quelqu'un de très sympathique.
01:02:50 - Bah... - Disons-le.
01:02:52 C'est un jugement
01:02:54 personnel, mais je pense qu'il est partagé.
01:02:56 C'est pas quelqu'un de très sympathique, quand vous le voyez.
01:02:58 - J'aime pas les chasses à l'homme. - Oui.
01:03:00 - Mais j'aime encore moins les chasses aux jeunes filles, surtout sous hypnose.
01:03:02 Un type qui a écrit
01:03:04 "Hypnose, mode d'emploi".
01:03:06 Hypnose, mode d'emploi, quand même.
01:03:08 - Et puis, il y a un documentaire sur Benoît Jacot,
01:03:10 qui vivait avec une jeune femme
01:03:12 de 15 ans et... - Mais il ne nie pas
01:03:14 les faits. - Oui, ah bah non. - Ce qui est extraordinaire
01:03:16 dans sa magniorie. Il nie pas du tout les faits. Il dit que
01:03:18 il va s'interroger, quand même, sur... - Mais on est fier.
01:03:20 - Oui, oui, il nie pas les faits.
01:03:22 - J'ai écouté ce que disait Gilles William Goldnadel hier soir.
01:03:24 Je veux vous remercier, monsieur Convert.
01:03:26 Parce qu'on va recevoir, pendant qu'on écoute Gilles William,
01:03:28 justement, Goldnadel,
01:03:30 Mostapha Salane. Je vous remercie grandement.
01:03:32 - Je vous remercie, moi. Je vais vous donner la fin
01:03:34 de la séquence.
01:03:36 - Ah oui, bah restez.
01:03:38 Là, on est à l'antenne jusqu'à 10h30.
01:03:40 - Si j'ai encore 5 minutes après pour...
01:03:42 - Ah oui, restez. Simplement,
01:03:44 comme on est limité par les places...
01:03:46 - Oui, oui, bah c'est si vous voulez.
01:03:48 Sinon, vous attendrez... - Ah non, j'attends pas.
01:03:50 Je vous attends, vous.
01:03:52 - Mais bon, je peux vous dire en quelques minutes
01:03:54 si c'est le moment. - Voilà, dans 2 secondes,
01:03:56 vous nous apportez de nouvelles informations.
01:03:58 Monsieur Salane va entrer sur ce plateau.
01:04:00 "15 minutes pour sauver ma vie",
01:04:02 c'est chez Plon.
01:04:04 Mais écoutons ce que disait Gilles William
01:04:06 Goldnadel hier soir
01:04:08 sur notre plateau, sur l'affaire Gérard Miller.
01:04:10 - Ça m'inspire
01:04:12 des sentiments mélangés.
01:04:14 La première, vous savez bien que je n'aime pas
01:04:16 beaucoup qu'on rende public
01:04:18 des accusations alors que la personne
01:04:20 n'est pas mise en examen.
01:04:22 Et je vais pas faire une exception pour
01:04:24 Gérard Miller avec lequel j'entretiens
01:04:26 des relations assez médiocres.
01:04:28 Ceci fermement pesé,
01:04:30 sincèrement pesé, je vous avoue
01:04:32 que dans la hiérarchie
01:04:34 de ma compassion,
01:04:36 ma compassion ne va pas directement
01:04:38 pour les gens de la France insoumise
01:04:40 qui sont les premiers
01:04:42 à tomber tête baissée sur les gens
01:04:44 que l'on accuse avant tout procès.
01:04:46 Et j'observe,
01:04:48 enfin, que je n'ai pas vu
01:04:50 beaucoup de femmes
01:04:52 féministes de la France insoumise qui tirent
01:04:54 sur tout ce qui bouge, tirer sur
01:04:56 monsieur Gérard Miller.
01:04:58 - Affaire à suivre et la présomption d'innocence, je le répète,
01:05:00 doit prévaluer.
01:05:02 Mostapha Salane, bonjour.
01:05:04 - Bonjour. - Et merci d'être avec nous.
01:05:06 - Vous êtes chauffeur de taxi.
01:05:08 - J'étais chauffeur de taxi,
01:05:10 je ne le suis plus. - Et ce qui vous est arrivé
01:05:12 évidemment est
01:05:14 tout à fait exceptionnel. C'est un événement
01:05:16 qui aura marqué votre vie, il y a avant et après,
01:05:18 puisque
01:05:20 vous êtes donc chauffeur de taxi
01:05:22 en 2018 et l'homme qui monte
01:05:24 dans votre taxi vient de tuer
01:05:26 cinq personnes. Et il en a blessé
01:05:28 onze autres sur le marché de Noël
01:05:30 de Strasbourg.
01:05:32 On est le 11 décembre 2018,
01:05:34 vous êtes pris en otage,
01:05:36 le terroriste braque sur vous
01:05:38 une arme à feu
01:05:40 et vous comprenez que votre vie
01:05:42 est en danger.
01:05:44 - Je comprends immédiatement,
01:05:46 il est 19h58 exactement,
01:05:48 je venais de déposer quatre parlementaires
01:05:50 et sur les quatre parlementaires,
01:05:52 il y en a trois qui ont laissé la porte arrière ouverte
01:05:54 et l'on a profité pour s'installer.
01:05:56 Et une fois qu'il s'est
01:05:58 installé, je sentais
01:06:00 que ce client,
01:06:02 un potentiel client, il n'avait rien
01:06:04 d'un touriste et encore moins d'un client
01:06:06 parce qu'il transpirait, il n'était pas bien, il était très nerveux
01:06:08 et il décide
01:06:10 d'y aller dans un quartier qui s'appelle Leunendorff.
01:06:12 Et je trouve
01:06:14 qu'il est très agressif,
01:06:16 donc il me tutoie, moi je continue
01:06:18 à le vouvoyer, d'essayer de comprendre
01:06:20 et je me suis dit, bon sans doute
01:06:22 c'est quelqu'un qui vient de piquer un sac
01:06:24 ou piquer un porte-monnaie
01:06:26 et je vais l'emmener un peu plus loin
01:06:28 et je vais m'expliquer avec lui.
01:06:30 Et
01:06:32 dès qu'on démarre,
01:06:34 la tension elle monte très
01:06:36 très vite, donc il crie
01:06:38 en me disant "dépêche-toi de m'emmener
01:06:40 à Neudorf parce que ma mère
01:06:42 elle est malade, elle n'est pas bien
01:06:44 et donc
01:06:46 je continue à rouler
01:06:48 tout doucement, je lui dis "je ne peux pas rouler
01:06:50 très très vite parce qu'il y a beaucoup de monde sur cette
01:06:52 place-là". Donc c'est lui qui fait
01:06:54 l'itinéraire, on avance à peu près
01:06:56 à 200 mètres
01:06:58 et il m'annonce une patate chaude, donc disons
01:07:00 qu'il vient de faire un attentat à Strasbourg,
01:07:02 qu'il vient de tuer 10 personnes,
01:07:04 qu'il a tiré sur des militaires, qu'il en a
01:07:06 tué des militaires et qu'il était blessé.
01:07:08 Il me met un moment
01:07:10 l'arme sur mon flanc, il me dit "tu fais le malin,
01:07:12 je t'allume".
01:07:14 Donc je reste très très calme, je lui dis
01:07:16 "écoute, voilà, je vais t'aider, je vais faire mon
01:07:18 maximum pour t'aider".
01:07:20 Et là il commence à revendiquer, donc
01:07:22 il rentre dans la revendication
01:07:24 concernant ce qui se passe en Syrie,
01:07:26 en Irak,
01:07:28 il me dit "il faudrait
01:07:30 tous les tuer
01:07:32 ces mécréants".
01:07:34 Alors je lui dis "oui, tu as raison de ce que tu dis
01:07:36 et si vous voulez à ce moment-là
01:07:38 ça cougite dans ma tête,
01:07:40 j'essaie de comprendre
01:07:42 où ils veulent en venir".
01:07:44 Et
01:07:46 on continue un peu plus loin
01:07:48 et là il m'annonce,
01:07:50 il me dit "à partir
01:07:52 de cet instant-là, c'est fini pour toi.
01:07:54 Tu restes avec moi, toi,
01:07:56 ta voiture, ce soir
01:07:58 on va aller mourir ensemble".
01:08:00 Alors moi je commence à prier,
01:08:02 ce qu'on appelle la prière
01:08:04 avant de mourir.
01:08:06 - Est-ce que vous êtes musulman ? Evidemment, chacun le comprend.
01:08:08 - Absolument, je suis musulman,
01:08:10 je suis croyant, mais nous n'avons pas
01:08:12 le même islam.
01:08:14 Donc chacun a son islam.
01:08:16 Moi je suis plutôt dans la tolérance, la paix,
01:08:18 le bien vivre ensemble, le partage,
01:08:20 la fraternité, l'amour.
01:08:22 Lui il est complètement
01:08:24 à côté.
01:08:26 Et j'essaie de lui donner raison parce que
01:08:28 j'ai compris que je devrais conserver
01:08:30 justement mon sang froid, mais conserver
01:08:32 aussi une attitude
01:08:34 de ne pas
01:08:36 le sous-estimer, ou bien
01:08:38 de le
01:08:40 minimiser, surtout de le valoriser,
01:08:42 de lui donner raison de ce qu'il vient
01:08:44 de faire, dans le sens pour
01:08:46 justement qu'il continue
01:08:48 à croire qu'il est au-dessus
01:08:50 de moi. Et donc
01:08:52 ce circuit qui continue très très longtemps,
01:08:54 15 minutes, c'est une confrontation
01:08:56 face à face.
01:08:58 - Mais vous roulez là ?
01:09:00 - Oui je roule. Et c'est lui
01:09:02 qui dirige l'itinéraire.
01:09:04 C'est lui qui dit
01:09:06 à gauche ou à droite. Et ce soir-là,
01:09:08 bizarrement, pas
01:09:10 de voiture à l'horizon.
01:09:12 Ni de police, ni de quelconque voiture.
01:09:14 Et je me retrouve
01:09:16 dans un circuit que je connais
01:09:18 très très bien, en face à tout, que je connais très bien.
01:09:20 Et on continue
01:09:22 jusqu'à
01:09:24 quand on arrive à
01:09:26 à peu près en face
01:09:28 du stade de Lamennau de Strasbourg.
01:09:30 Et là il m'annonce, il me dit
01:09:32 ce matin, les gendarmes
01:09:34 sont venus chez moi.
01:09:36 Ils ont fait une perquisition, ils ont trouvé une grenade,
01:09:38 des armes et autre chose.
01:09:40 Là, si vous voulez, il y a
01:09:42 un curseur de
01:09:44 température qui monte et qui
01:09:46 s'installe au niveau de ma tête.
01:09:48 Et là j'ai dit bon,
01:09:50 c'est la seule grenade qu'ils n'ont pas
01:09:52 trouvée,
01:09:54 qu'ils ont trouvé chez lui, c'est la grenade
01:09:56 qui n'a pas réussi à exploser.
01:09:58 Et donc on continue sur cette
01:10:00 route, c'est une grande route qui s'appelle la route de Colmar.
01:10:02 Et il me dit
01:10:04 bon, quand tu vas arriver sur la place,
01:10:06 tu tourneras à gauche
01:10:08 et tout droit,
01:10:10 tu ne pourras pas y aller, il y a un sens interdit.
01:10:12 Et tu prendras direction du commissariat et on va
01:10:14 au commissariat. Là j'ai
01:10:16 compris qu'il voulait aller tuer du
01:10:18 policier. Je me suis fixé une
01:10:20 règle, c'est que
01:10:22 je me suis dit, si on arrive jusqu'au
01:10:24 commissariat et qu'il commence à tirer, moi je suis mort.
01:10:26 Dans ce cas-là, je vais
01:10:28 faire mon possible
01:10:30 pour l'arrêter
01:10:32 et si je vois que ça
01:10:34 va continuer, je me jetterai
01:10:36 avec lui dans l'eau. Parce qu'à proximité du
01:10:38 commissariat, il y a le canal
01:10:40 qui passe et je me suis dit
01:10:42 là je vais en finir une fois. J'en
01:10:44 pouvais plus. Parce qu'à un moment
01:10:46 j'ai de la patience, je sais
01:10:48 maîtriser une situation
01:10:50 mais là, face à la police,
01:10:52 j'ai aucune chance de m'en sortir.
01:10:54 Et là, par miracle,
01:10:56 il a une douleur au niveau du bras
01:10:58 gauche parce que quand il est monté
01:11:00 il saignait. Donc la banquette
01:11:02 arrière était pleine de sang
01:11:04 et il me dit, il faut que tu m'aides.
01:11:06 Il faut que tu me soignes. J'ai dit,
01:11:08 pas de problème, je vais te soigner. Dis-moi ce
01:11:10 qu'il y a à faire, je te soigne. Et donc
01:11:12 on s'engouffre dans une petite ruelle
01:11:14 à proximité du commissariat, on est à 900
01:11:16 mètres du commissariat. Je fais
01:11:18 une marche arrière pour repartir.
01:11:20 J'ai compris qu'il ne faut pas que je m'enferme
01:11:22 dans ces ruelles-là.
01:11:24 Il me dit, il appuie avec son arme, il me dit, qu'est-ce que tu fais ?
01:11:26 J'ai dit, ben là je vais
01:11:28 m'installer, tu vas descendre
01:11:30 de la voiture et je vais te soigner
01:11:32 à l'extérieur. Et au fin de compte
01:11:34 c'était pour prétexter justement pour qu'il puisse
01:11:36 descendre parce que dans le coffre j'ai de quoi soigner.
01:11:38 Mais il était hors de question de le
01:11:40 soigner parce que
01:11:42 je ne vais pas m'éterniser
01:11:44 avec justement un tueur.
01:11:46 Et donc
01:11:48 on discute pendant deux minutes, il y a un échange
01:11:50 qui se fait à l'intérieur
01:11:52 de l'habitacle de la voiture.
01:11:56 Il est remonté
01:11:58 toujours remonté bien sûr
01:12:00 de ce qui se passe
01:12:02 dans les autres pays.
01:12:04 Et il me dit,
01:12:06 est-ce que tu vas voir la police ? J'ai dit, non, moi je ne vais pas
01:12:08 voir la police, je n'ai rien à leur dire moi la police.
01:12:10 Il me dit, il appuie avec son arme et en criant
01:12:12 il me dit, si, si, toi tu sais que tu vas aller voir la police.
01:12:14 Je dis, non, moi j'ai rien à leur dire.
01:12:16 Moi je suis un simple chauffeur de taxi
01:12:18 je vais rentrer chez moi et ça va s'arrêter là.
01:12:20 Et donc on continue
01:12:22 à échanger,
01:12:24 le téléphone sonne, c'est un ami
01:12:26 qui m'appelle pour
01:12:28 me demander du travail et à ce moment-là
01:12:30 je dis à mon ami, je suis avec
01:12:32 un client, je vais encaisser
01:12:34 j'arrive et je te ramène la voiture.
01:12:36 Et je dis au terroriste, voilà moi je ne pourrai pas
01:12:38 rester avec toi, il faut que je rentre chez moi,
01:12:40 mon service il est fini, ça fait plus d'un quart d'heure
01:12:42 que je suis avec toi, il faut que je rentre.
01:12:44 Dans ce cas-là, il me fait descendre
01:12:46 de la voiture, tout en
01:12:48 pointant l'arme sur moi, j'ouvre la porte
01:12:50 je laisse la porte avant ouverte,
01:12:52 je prends une bouteille d'eau, j'ouvre le coffre
01:12:54 et il me met l'arme
01:12:56 au niveau de
01:12:58 de mon ventre et il me dit
01:13:00 fais le malin, je t'allume.
01:13:02 Je dis, non, non, moi je suis
01:13:04 pas violent, voilà je vais te donner
01:13:06 ce qu'il faut pour te soigner, une bouteille
01:13:08 d'eau pour boire
01:13:10 et ça va s'arrêter là.
01:13:12 Alors
01:13:14 il évoque, encore une
01:13:16 fois de plus, si je vais voir la police
01:13:18 je jure à ma entreprise
01:13:20 de ne pas aller voir la police, il me fait jurer
01:13:22 je jure
01:13:24 - Vous dites d'ailleurs, parce que je ne vous interromps
01:13:26 pas depuis tout à l'heure, mais vous dites qu'il est drogué
01:13:28 sans doute. - Oui, moi
01:13:30 - Il a des pupilles dilatées
01:13:32 et vous pensez qu'il est drogué.
01:13:34 - En sachant
01:13:36 en sachant que ce qu'il venait de faire
01:13:38 en espace
01:13:40 de moins de 15 minutes
01:13:42 tuer 5 personnes, blesser 11
01:13:44 et me retrouver dans ma voiture
01:13:46 parce qu'il avait quand même un corps athlétique
01:13:48 et donc moi, une fois qu'il était
01:13:50 descendu, j'ai cette fibre
01:13:52 de reconnaître
01:13:54 les consommateurs et donc
01:13:56 je le vois. - Et puis ce qui est intéressant
01:13:58 aussi dans votre livre, c'est votre position de musulman
01:14:00 vous dites "j'ai été pris en otage au sens
01:14:02 propre du terme, enfermé dans mon véhicule, une arme
01:14:04 pointée dans le dos, aujourd'hui je refuse que ma religion
01:14:06 mon identité, ma culture, mes valeurs
01:14:08 soient prises en otage à leur tour
01:14:10 le terrorisme est aveugle, le prétexte
01:14:12 de la religion que ces criminels
01:14:14 utilisent ne doit tromper personne"
01:14:16 donc ça c'est important
01:14:18 et vous ajoutez un peu plus loin "le roi Hassan II
01:14:20 nous avait mis en garde, nous les émigrés
01:14:22 respectez le pays où vous allez, ne faites pas
01:14:24 de vagues. J'avais 10 ans
01:14:26 et une vie bien rangée, j'étais inscrit dans
01:14:28 une école de foot, on m'a attribué le numéro
01:14:30 le 5 et une place est liée, je courais bien
01:14:32 j'avais du souffle, je jouais en pupille
01:14:34 puis en minime où je suis tombé sur un coach qui n'aimait pas
01:14:36 les arabes, il cherchait un prétexte pour
01:14:38 m'écarter et un jour je me suis braqué, j'ai arrêté
01:14:40 le foot, tant mieux, c'est pas pour toi
01:14:42 m'a lancé le coach, pas avec lui en tout cas"
01:14:44 bon, mais c'est vrai que
01:14:46 je peux dire votre âge peut-être ?
01:14:48 - Comment ? - Je peux dire votre âge ? - Bien sûr
01:14:50 53 ans - Bon, et
01:14:52 vous incarnez une autre génération
01:14:54 - Oui - Et c'est ça qui est très intéressant
01:14:56 - Oui - Une génération qui était poussée
01:14:58 à l'assimilation, aujourd'hui
01:15:00 les jeunes gens, et c'est ça le grand paradoxe
01:15:02 ils sont parfois la 3ème ou la 4ème génération
01:15:04 n'ont pas le rapport avec
01:15:06 la France que vous, vous aviez
01:15:08 et vous en parlez dans ce livre - Tout à fait
01:15:10 - C'est aussi ça, et ça, ça nous intéresse
01:15:12 forcément et on cherche
01:15:14 les raisons, puisque l'assimilation
01:15:16 fonctionnait dans votre génération
01:15:18 et elle fonctionne peut-être
01:15:20 moins, je dis bien peut-être, moins
01:15:22 aujourd'hui - Parce que
01:15:24 c'était aussi une autre époque et puis
01:15:26 si vous voulez, il y a une éducation
01:15:28 des parents qui est très importante, qui joue
01:15:30 déterminant, l'école ne suffit pas
01:15:32 pour éduquer un enfant
01:15:34 et puis, je dirais
01:15:36 j'étais baigné
01:15:38 quand je suis arrivé du Maroc
01:15:40 en France, j'étais baigné
01:15:42 dans la fraternité, dans l'amour
01:15:44 dans le partage, avec mes
01:15:46 professeurs, il y avait cet échange
01:15:48 qui était très très amical et fraternel
01:15:50 et qui fonctionnait très très bien
01:15:52 - Mais par exemple, à Strasbourg
01:15:54 vous arrivez en quelle année ? Vous êtes arrivé en ?
01:15:56 - En 81 - Bon, vous avez quel âge ?
01:15:58 - J'ai 53 ans - Oui, non mais quand vous arrivez
01:16:00 en 81 - Ah, 10 ans ! - Vous avez 10 ans
01:16:02 Bon, là vous arrivez du Maroc en 81 - J'arrive du Maroc
01:16:04 - Mais dans la classe dans laquelle
01:16:06 vous êtes, combien d'enfants d'immigrés y a-t-il ?
01:16:08 - On était
01:16:10 une trentaine, 35, il y avait
01:16:12 des Sénégalais, des Turcs, il y avait des
01:16:14 - Il y avait déjà beaucoup d'immigrés dans la classe ?
01:16:16 - Oui, il y avait
01:16:18 suffisamment, oui, à l'époque, oui
01:16:20 il y avait suffisamment, mais
01:16:22 de mon époque
01:16:24 il y avait beaucoup de Portugais par exemple, des Italiens
01:16:26 mais je veux dire
01:16:28 mais on vivait super bien ensemble
01:16:30 je veux dire, ça fonctionnait très très bien
01:16:32 - Les questions identitaires étaient moins présentes qu'elles ne
01:16:34 le sont sans doute aujourd'hui. Alors pour
01:16:36 revenir évidemment à cette prise d'otage, on a envie de savoir
01:16:38 comment ça se termine ?
01:16:40 - Alors comment ça se termine, donc
01:16:42 à ce moment-là
01:16:44 je comprends très vite que
01:16:46 je vais appuyer sur un point qui est très
01:16:48 de sa faiblesse, c'est qu'il
01:16:50 est blessé et je vais mettre le paquet
01:16:52 de mouchoirs au niveau de son bras qui est
01:16:54 blessé et je rajoute
01:16:56 dessus la bouteille d'eau que j'avais à la main
01:16:58 et je lui dis voilà tu pourras te
01:17:00 nettoyer, boire
01:17:02 de l'eau si tu le souhaites et à ce moment-là
01:17:04 il baisse son arme, lui
01:17:06 au niveau de sa ceinture
01:17:08 et il commence à prendre des mouchoirs
01:17:10 et moi je lui dis voilà je vais te laisser là
01:17:12 je vais rentrer chez moi
01:17:14 et je recule tout doucement, comme j'avais laissé
01:17:16 la porte ouverte et la voiture en marche
01:17:18 je monte et j'accélère
01:17:20 et je pars. Et là je fais
01:17:22 à peu près 150 mètres, je me retourne
01:17:24 je vois qu'il est en train de prendre
01:17:26 ses mouchoirs, ouvrir la bouteille
01:17:28 je compose le 17
01:17:30 le 17 ne répond pas
01:17:32 et j'accélère et je vais directionner le commissariat
01:17:34 immédiatement. Je suis à moins d'une minute
01:17:36 ou 30 secondes du commissariat
01:17:39 donc j'arrive, je toque
01:17:41 les rideaux étaient baissés
01:17:43 je suis mis en joue par des policiers
01:17:45 ils me disent qu'est-ce que vous voulez
01:17:47 je m'annonce, je dis je suis chauffeur de taxi
01:17:49 quelqu'un qui m'a pris en otage
01:17:51 soi-disant qui vient de faire un attentat à Strasbourg
01:17:53 donc ils me font rentrer à l'intérieur
01:17:55 et je donne toutes les informations
01:17:57 que j'ai concernant ce type-là
01:17:59 et donc
01:18:01 ça dure à peu près 10 minutes
01:18:03 on me dit ils vont vous mettre dans un bureau
01:18:05 pour sécuriser
01:18:07 et on viendra vous chercher tout à l'heure
01:18:09 pour vous interroger
01:18:11 là ça dure
01:18:13 à peu près 10 minutes
01:18:15 et d'un seul coup il y a des
01:18:17 tirs qui se font à l'extérieur
01:18:19 ça commence à tirer dans tous les sens
01:18:21 et à ce moment-là
01:18:23 lui il était en train de revenir
01:18:25 par un chemin qui relaie
01:18:27 entre l'autoroute et le commissariat
01:18:29 pour finir le travail
01:18:31 - Et il a été abattu ?
01:18:33 - Pas tout de suite, puisque 48 heures
01:18:35 ils n'ont pas réussi
01:18:37 justement à l'arrêter
01:18:39 48 heures il a disparu
01:18:41 des écrans radars
01:18:43 et puis moi
01:18:45 derrière je suis interrogé
01:18:47 jusqu'à 5h du matin
01:18:49 je me suis relâché après
01:18:51 réinterrogé le lendemain
01:18:53 et puis
01:18:55 là pendant les 48 heures
01:18:57 j'étais pas bien
01:18:59 étant donné
01:19:01 que je suis karatéka
01:19:03 j'ai pas réussi à l'arrêter
01:19:05 et puis ce sentiment
01:19:07 d'inculpabilité parce que
01:19:09 j'en ai pas fait assez
01:19:11 - Et la fin évidemment
01:19:13 il est interpellé
01:19:15 et il est tué par 4 personnes
01:19:17 qui
01:19:19 depuis leur cangou à travers un
01:19:21 mégaphone, écrivez-vous, ils ont
01:19:23 aîlé cet homme qui a fait mine en les apercevant
01:19:25 de composer le code d'entrée d'un immeuble
01:19:27 retournez-vous monsieur, l'homme s'est retourné pour leur tirer dessus
01:19:29 pas de négociation possible, 3 des policiers
01:19:31 ont répliqué avec leur arme de poing
01:19:33 le 4ème a vidé son chargeur
01:19:35 c'est lui le bon tireur
01:19:37 mon nouvel ami, écrivez-vous, la porte en verre de l'immeuble
01:19:39 celle du 74 rue Lazara est volée en éclats
01:19:41 le terroriste est tombé, l'arme à la main
01:19:43 sans avoir eu le temps de presser
01:19:45 à nouveau la gâchette
01:19:47 je rappelle ce livre, 15 minutes pour sauver ma vie
01:19:49 Mostafa Salad, Frédéric Ploquin
01:19:51 c'est intéressant parce que c'est 15 minutes
01:19:55 et les 15 minutes on vient de les passer ensemble
01:19:57 mais elles n'ont évidemment pas
01:19:59 le même poids que les 15 minutes
01:20:01 que vous avez vécues et qui
01:20:03 chaque jour évidemment sont
01:20:05 au coeur j'imagine de votre esprit
01:20:07 - Oui
01:20:09 - Michael Dorian, il est 10h31
01:20:11 pour le rappel des titres, on l'a dit tout à l'heure
01:20:13 l'info du matin c'est la garde à vue levée
01:20:15 - Absolument Pascal, la garde à vue de Carine Duc
01:20:21 levée, information confirmée
01:20:23 par son avocate maître Déborah Royette
01:20:25 la vice-présidente de la coordination
01:20:27 rurale 47 avait été interpellée hier
01:20:29 avec d'autres agriculteurs près du marché
01:20:31 de Rungis, les autres gardes à vue sont d'ailleurs
01:20:33 également en train d'être levées
01:20:35 des centaines de tracteurs sont arrivés à Bruxelles
01:20:37 ce matin, ils viennent de France, d'Italie, d'Espagne
01:20:39 ou encore d'Allemagne, ils ont bien l'intention
01:20:41 de se faire entendre alors qu'un sommet
01:20:43 de l'Union Européenne se tient aujourd'hui
01:20:45 hier soir des agriculteurs français et belges
01:20:47 bloquaient déjà la frontière pour réclamer
01:20:49 des annonces fortes, et puis le mois de
01:20:51 février débute avec son lot d'augmentation
01:20:53 et en tête de liste les prix
01:20:55 de l'électricité qui augmente
01:20:57 de 9,8% pour les tarifeurs
01:20:59 pleines heure creuse, 8,6%
01:21:01 pour les tarifs de base, les prix des
01:21:03 péages d'autoroutes augmentent également d'environ
01:21:05 3%
01:21:07 - On a peut-être des informations à donner ou en tout cas
01:21:09 avec Marine de voir ce qui se passe sur
01:21:11 le terrain avec
01:21:13 les blocages, c'est une journée importante
01:21:15 on a vu Emmanuel Macron arriver tout à l'heure
01:21:17 à Bruxelles, on comprend bien
01:21:19 maintenant la situation, on la devine
01:21:21 bien en tout cas, et je disais
01:21:23 on a ouvert pour la première fois
01:21:25 on a soulevé pour la première fois le capot de l'Europe
01:21:27 on va peut-être terminer avec un peu plus
01:21:29 de légèreté puisque aujourd'hui
01:21:31 Claude François a eu 85 ans
01:21:33 ce qui déjà
01:21:35 il était éternellement
01:21:37 jeune, il est mort en
01:21:39 1978
01:21:41 donc il avait 39 ans
01:21:43 et il restera à jamais
01:21:45 avec cette image de 39 ans comme les gens qui sont
01:21:47 morts jeunes restent toujours jeunes
01:21:49 de John Kennedy à Marilyn Monroe
01:21:51 je sais pas si vous êtes des fans de
01:21:53 Claude François, Philippe Béger, c'est vrai ?
01:21:55 Je vous imagine mal chanter
01:21:57 pourtant, ou danser
01:21:59 le lundi au soleil
01:22:01 la chorégraphie, est-ce que vous connaissez
01:22:03 la chorégraphie ? - J'adore les variétés
01:22:05 et ça me donne le
01:22:07 moral, je continue à
01:22:09 être dans cette totale immaturité
01:22:11 parfois je préfère la variété
01:22:13 à la musique classique
01:22:15 - Est-ce que vous aurez capable de faire la chorégraphie
01:22:17 de "ça s'en va et ça revient"
01:22:19 c'est fait de Thibaut Thiriat
01:22:21 - Je n'en aurais pas été capable mon frère Pascal
01:22:23 pour une fois je n'ai pas à vous contredire
01:22:25 - Bon, écoutez je ne sais pas si
01:22:27 Vincent Herbouet, est-ce que vous
01:22:29 connaissez la chorégraphie ?
01:22:31 - Si je vous avais un marteau je t'appellerais sur pas mal de choses
01:22:33 au moins des choses
01:22:35 - Regarde ta montre, il est déjà 8h
01:22:37 embrasse-moi tendrement
01:22:39 - La bataille de Juve - Non ça c'est pas
01:22:41 la bataille de Juve là
01:22:43 - Le lundi au soleil
01:22:45 - Le lundi au soleil c'est que le François
01:22:47 - Oui mais c'est composé par Patrick
01:22:49 - Ah bon ?
01:22:51 - Je ne savais pas
01:22:53 - On trouverait plus
01:22:55 normal d'aller se
01:22:57 coucher seul dans les jeûnets
01:22:59 - Il y a votre émission qui peut
01:23:01 rivaliser
01:23:03 - Je ne danse pas
01:23:05 parce qu'après je fais le
01:23:07 - On ne mourra jamais
01:23:09 chaque fois c'est pareil
01:23:11 - Bon écoutez c'était un plaisir
01:23:13 de vous recevoir et d'apporter
01:23:15 quelques notes de légèreté
01:23:17 15 minutes pour sauver ma vie
01:23:19 c'est chez Plon, Mostapha Salanne
01:23:21 Frédéric Ploquin, vous êtes toujours
01:23:23 Strasbourgeois ? - Toujours Strasbourgeois
01:23:25 Alsacien par adoption - Bon bah on salue
01:23:27 Strasbourg, vous avez parlé
01:23:29 de Strasbourg, vous n'êtes plus chauffeur de taxi
01:23:31 - Non c'est fini - Et on salue évidemment
01:23:33 le stade de la Maino qui est un endroit
01:23:35 merveilleux de football où j'allais dans une
01:23:37 autre vie régulièrement
01:23:39 et c'est un endroit effectivement
01:23:41 où les Strasbourgeois sont des fans
01:23:43 absolus de football, ils ont été champions de France
01:23:45 une seule fois dans leur histoire
01:23:47 c'était en 1979 avec Gilbert Gresse
01:23:49 Guimrich, Tanterre
01:23:51 des joueurs
01:23:53 novi
01:23:55 il y avait peut-être Deutschmann, Dropsy
01:23:57 des joueurs qui arrivent d'une autre époque
01:23:59 Merci à tous
01:24:01 il est 10h36, on est en retard
01:24:03 Mathieu Sébile Prola était à la réalisation
01:24:05 Démine Crémont était à la vision, merci à Yannick
01:24:07 Kétéhauson, Marine Lanson, Benoit Bouteille, toutes ces émissions
01:24:09 sont à retrouver sur
01:24:11 cnews.fr, Jean-Marc Morandini dans une seconde
01:24:13 rendez-vous demain, rendez-vous ce soir
01:24:15 *rire*
01:24:17 *rire*
01:24:19 *musique*
01:24:21 *musique*